Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon,...

15
Comité Polar 7 décembre 2018 Louveciennes Prochaines dates : 8 février, 22 mars et 7 juin à Louveciennes, 9h45

Transcript of Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon,...

Page 1: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Comité Polar 7 décembre 2018

Louveciennes

Prochaines dates : 8 février, 22 mars et 7 juin à Louveciennes, 9h45

Page 2: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Marie-Christine Schneider [email protected] Tél : 06 65 10 37 28

Le Zoo : jusqu’où irez-vous pour sauver votre enfant ?

Gin Phillips. Robert Laffont. Collection La Bête noire.

Résumé sur la quatrième de couverture :

« Le zoo est sur le point de fermer ses portes. Joan et son fils de quatre ans, Lincoln, sont dans leur coin

préféré, à l’écart du chemin principal. Ils profitent des dernières minutes. Mais quand ils se dirigent vers la

sortie, ce qu’ils découvrent transforme cette journée de rêve en cauchemar : des corps étalés sur l’herbe, des

hommes armés de fusils. Sans réfléchir, Joan prend son enfant dans ses bras et court, jusqu’à en perdre le

souffle, jusqu’à ce que ses muscles la brûlent.

Pendant trois heures, la mère et son fils vont se retrouver piégés avec les animaux et les tueurs. Pour sauver

Lincoln, Joan est prête à tout... même au pire. »

Ce que j’en pense : du bon et du moins bon

- un vrai thriller (pas d’enquête et pas de policiers), un vrai suspense, un vrai page

turner. Ce livre se lit donc rapidement

- une relation mère-enfant intéressante : la « gestion » d’un enfant de quatre ans dans

de telles circonstances est bien approfondie

- mais pas de véritable explication sur les causes de l’attaque

- les personnages secondaires ne sont pas exploités comme ils auraient pu l’être. Il y a

de bonnes idées dramatiques comme la découverte d’un bébé dans une poubelle

mais nous ne saurons pas vraiment comment il a été y a été déposé et s’il pourra être

sauvé

- et surtout des descriptions réitérées et sans intérêt comme la description du gravier.

Heureusement, elles peuvent être lues en diagonale ce qui accroit la rapidité de lecture.

Page 3: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Isabelle McKinlay

Bibliothèque de L’Etang la Ville

COLORADO TRAIN

Thibault Vermot Editions Sarbacane

Durango, petite ville au fin fond des Rocheuses, à la fin des années 40,

Une bande de copains s’est formée autour de Mickaël : Don le gros qui a

toujours faim, Durham et George qui construisent une fusée et Suzy, la fille

sympa, sans oublier Calvin le petit frère de Mickaël.

Ils vivent leur vie de jeunes, tranquilles, jusqu’au jour où Moe, un gosse de

la ville – la brute de la classe et le persécuteur de Don – disparaît.

Aussitôt les 5 copains décident d’enquêter, à leurs risques et périls… et on

se croirait dans une enquête du club des 5 de notre enfance, mais avec

l’horreur en plus.

Le Wendigo, croque mitaine local qui fait peur aux enfants, rode dans tout le livre autour des

enfants. Un peu lent et compliqué au départ, avec certains chapitres en italique, mais le lecteur

comprend vite ce qui se passe. Difficile à lâcher ensuite une fois que les enfants démarrent leur

enquête.

Il m’est cependant difficile d’imaginer que de jeunes adolescents, même aux US, pourraient être

autant livrés à eux-mêmes et vivre de telles aventures, surtout au sortir de la 2è guerre mondiale.

C’est un peu irréaliste mais on s’y laisse prendre.

Certaines descriptions sont très crues et certains passages relèvent du livre d’horreur.

Le style du livre est et celui du langage parlé, qui correspond à celui des ados.

Premier roman

Page 4: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Catherine ( Bib de Montainville)

Ian Manook, Mato Grosso,

Albin Michel

Un auteur à succès dénommé Haret est invité à Petropolis au Brésil

par son éditeur brésilien.

Lorsqu’il arrive, il reconnaît l’ancien flic qui a joué un rôle ambigu

dans sa vie 30 ans plus tôt.

Ce flic, Figueiras, le menace de mort et l’oblige sous la menace d’une

arme, à lire son roman à haute voix.

Le livre alterne ainsi la lecture du roman dont l’action se situe en

1976 et la rencontre de 2006 entre Haret et Figueiras qui lui

demande des comptes car il a selon lui déformé et enjolivé la réalité.

L’idée est intéressante mais manque d’originalité car le lecteur a un sentiment de déjà-vu.

Les descriptions du Mato Grosso et du Pantanal sont très développées et bien écrites même si

parfois c’est répétitif et lourd.

De l’ensemble se dégage une impression de convenu.

Je me suis par moments ennuyée et me suis sentie très loin de mon goût pour la série mongole.

Impression au final très mitigée

Nicolas Obregon, Blue light Yokoama,

Calmann Lévy

En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique et se jette dans le

vide.

L’inspecteur Hidéo Akashi essaie de la retenir….en vain.

Quinze ans plus tard, toute une famille est sauvagement assassinée et

l’inspecteur Iwata est chargé de l’enquête, succédant à Akashi qui s’est

suicidé.

Crime rituel ? Œuvre d’un serial killer ?

Iwata, à la vie chaotique et à l’esprit tourmenté se lance dans l’enquête avec

l’inspectrice Sakai comme adjointe.

On suit l’enquête du point de vue d’Iwata et on découvre progressivement la noirceur des faits, la

corruption de la police et l’atmosphère glauque de certains lieux de Tokyo ou d’ailleurs au Japon.

Un bon polar, bien écrit par un Espagnol, Anglais de nationalité, fasciné par le Japon.

A découvrir

Page 5: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Zygmunt Miloszewski, Inavouable,

Fleuve édition

L’action démarre en 1944, dans les Tatras, en Pologne, alors

Gouvernement général dirigé par le nazi Hans Frank. Un jeune homme

se voit confier un « trésor de guerre » qu’il cache dans une grotte avant

de mourir.

De nos jours, le docteur Zofia Lorentz, chef du département de

recouvrement des biens culturels polonais est chargée de retrouver un

Raphaël, intitulé « Le jeune homme » perdu depuis la Seconde guerre.

Elle s’entoure d’une équipe constituée d’un marchand d’art, d’un

officier des services secrets et d’une voleuse d’œuvre d’art suédoise

libérée d’une prison polonaise pour l’occasion.

Leur quête les mène à New York, en Suède, en Ukraine, en Pologne…Ils

sont pourchassés, menacés par plusieurs forces qu’ils font

progressivement découvrir.

Qu’en est-il du secret autour de la recherche de ce tableau ? Pourquoi

risquent-ils leur vie ?

Le livre dévoile progressivement les réponses… d’une manière très cinématographique.

C’est un livre prenant qu’on lit d’une traite malgré son épaisseur.

Le final en dit plus sur l’idéologie actuelle d’antiaméricanisme bien portée en Europe orientale et

ailleurs que sur une réalité passée (la clé du roman est absurde mais la fiction autorise tout.)

Malgré cela, c’est un roman qu’on a plaisir à lire dont les péripéties sont entre roman d’espionnage

et roman policier.

A découvrir

Catherine (Bib de Montainville)

Page 6: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

BIBLIOTHEQUE DE CHAMBOURCY

DECEMBRE 2017

Annick Bolle Reddat

Dark Web – Mia Leksson

City éditions – septembre 217

« Le dark web est un ensemble de sites qui ne sont pas référencés

par les moteurs de recherche traditionnels »

La sœur de Léo, Sybille 14 ans, s’est suicidée. Elle avait posté des

photos d’elle dénudée à l’intention de son petit ami sur le réseau

social Funbox. Sybille a été manipulée comme beaucoup d’autres

jeunes filles. Funbox est censé garantir la confidentialité des

données mais derrière se cachent des pédophiles, trafiquants et

autres délinquants. Léo, pour qui le dark web et le web n’ont

aucun secret, enquête sur internet et arrive à s’infiltrer chez Fun

Box.

Malgré un thème très actuel, c’est une histoire classique avec un scénario très

convenu parsemé de digressions sans intérêt.

Anne Checinski

Hidéo Yokoyama, Six quatre

Liana levi

Résumé

Six quatre est le nom de code d’une affaire non résolue qui remonte à

l’an 64 du règne de l’empereur Showa (1989). Une fillette de sept ans

avait été enlevée et assassinée sans que son ravisseur soit identifié. A

l’époque le commissaire Mikami faisait partie de l’enquête. 14 ans plus

tard, il est chargé des relations avec la presse et à ce titre est chargé

d’organiser la visite du grand chef de la police nationale auprès de la

famille de la victime. Il doit pour cela vaincre la résistance du père et

gérer les relations conflictuelles avec les journalistes sans se laisser submerger par ses propres

angoisses, lui dont la fille a fait une fugue.

Mon avis

Je n’ai pas dépassé les 100 premières pages ! C’est très axé sur l’administration de la police, les

rapports hiérarchiques… il est très difficile de se repérer dans les patronymes. Les rapports entre

la presse et la police ne m’ont pas passionné. L’intrigue policière est inexistante. Bref je ne suis

pas rentrée dedans.

Mais je vous mets un avis trouvé sur babelio qui montre une toute autre vision du livre.

Page 7: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

L’intérêt d’un roman policier japonais comme Six-Quatre réside dans le fait que l’on s’éloigne

résolument des carcans narratifs occidentaux permettant ainsi d’appréhender l’intrigue sous

d’autres facettes. Bien loin d’une simple affaire de « cold case », quasiment exempt de toutes

formes de violences physiques ou autres codes propre au genre policier, Hidéo Yokohama nous

convie, avec un talent peu commun, dans une exploration minutieuse des relations sociales et

des rapports hiérarchiques régissant l’ensemble des différents services de police qu’il a côtoyé

durant de nombreuses années en tant que chroniqueur judiciaire. Par le biais d’un portrait

analytique extrêmement dense et complexe, l’auteur peut mettre en place une tension

oppressante tout au long d’une intrigue d’une habilité et d’une subtilité rarement vue,

permettant ainsi d’appréhender les rapports de force opposant les brigades judiciaires aux

offices administratifs de la police devant rendre compte de leurs activités à une presse à la fois

exigeante et impitoyable. Manigances, stratégies, chaque événement devient un enjeu, un

objectif qu’il faut absolument atteindre au gré d’un suspense insoutenable, notamment lors

d'intenses et hallucinantes conférences de presse, ceci d’autant plus que les manœuvres, même

parfaitement bien orchestrées, seront constamment remises en question au gré de trahisons et

de sabordages permanents destinés à annihiler toute l’opiniâtreté d’un enquêteur essayant de

concilier les desseins parfois contradictoires des différente entités auxquels il doit rendre des

comptes. Il faut également prendre conscience qu’avec Six-Quatre, aucune place n’est laissée au

hasard et que les éléments les plus anodins prennent une importance considérable au fil d’un

récit qui se construit à la manière d’un puzzle élaboré ou chacune des pièces s’enchâssent les

unes dans les autres avec une redoutable précision qui confine au génie.

Six-Quatre est un roman qui se mérite. Avec ses intrigues multiples qui s’enchevêtrent et en

mettant en scène une multitude de protagonistes, la lecture du texte nécessite un effort

d’attention et de concentration, ceci d’autant que l'on peut être aisément désarçonné par les

patronymes japonais auxquels nous ne sommes guère familiers. Néanmoins la difficulté sera

contrebalancée par le fait que l’auteur se concentre sur l’unique point de vue du commissaire

Mikami, personnage central du roman. Il y a quelque chose de fascinant à suivre les

pérégrinations de ce flic tiraillé entre son ancienne fonction d’enquêteur à la criminelle et sa

nouvelle activité d’attaché de presse. Ainsi, au-delà d’une contre-enquête trépidante, de rapports

tendus avec ses anciens collègues des brigades judiciaires et de confrontations multiples avec

une hiérarchie exigeante et parfois ambivalente, Mikami doit également gérer les dissensions

avec les médias locaux chargés de relayer les communiqués de police qu’ils jugent insatisfaisants.

Un rapport au travail complètement insensé, un sens du devoir poussé à l’extrême et une somme

d’enjeux colossaux permettent d’avoir une excellente représentation des codes moraux régissant

la société japonaise ceci d’autant plus que l’on pénètre également dans la sphère familiale de ce

policier tout dévoué à sa tâche. Loin d’être apaisante, on perçoit au travers de cette intimité,

l’angoisse de parents dépassés ne sachant comment gérer la disparition de leur fille adolescente

dont ils sont sans nouvelle depuis qu’elle a fugué. Cette dimension bouleversante, avec tout ce

que cela implique en terme de tensions supplémentaires, est loin d’être anodine car elle met en

perspective toute la détresse mais également toute la détermination, voire l'obsession du père de

la petite victime du Six-Quatre bien décidé, tout comme le commissaire Mikami, à faire toute la

lumière sur cette tragédie, quitte à mettre à jour des aspects peu reluisants d’une enquête

bâclée, à même d’entacher, à tout jamais, la réputation des forces de police.

Subtil, raffiné, sans la moindre faille, Six-Quatre n’est pas un roman policier comme les autres. Il

s’agit, ni plus ni moins, d’une démonstration de ce qui se fait de mieux dans le genre. Tout

simplement sublime.

Page 8: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

BIBLIOTHEQUE DE CHAMBOURCY

DECEMBRE 2017 C. Dauge

ASA LARSSON / EN SACRIFICE A MOLOCH – Albin Michel, 2017, 444p.

Rebecka Martinsson, procureure à Lainio, en Laponie Suèdoise, enquête sur

l’assassinat à coup de fourche d’une femme. Elle recoupe cette affaire avec les

restes d’un homme découvert dans l’estomac d’un ours abattu : Ils étaient

père et fille. Mais en creusant davantage, elle découvre d’autres morts bien

étranges qui ont frappé cette famille. Malédiction ou persécution ?

Les chapitres alternent entre l’enquête actuelle et la vie d’Elina, institutrice

dans un petit village au début du siècle, et tombée amoureuse du patron de la

compagnie minière qui fait vivre toute la ville. Une enquête pas sanglante,

enrichie par l’aspect historique et le côté émotionnel de l’intrigue.

A découvrir

FRANCK JENDRO / L’AFFAIRE ABISHIN – Nouvelles plumes, 2017, 387p.

Lorsque Ali Abishin appelle sa petite amie pour lui dire adieu avant d’être

retrouvé immolé dans la cave de son lycée, l’enquête conclut au suicide. Très

vite, trop vite, même. Mais voilà, Ali est un lycéen brillant, très prometteur,

mais entré illégalement en France avec son père. Il doit être renvoyé dans son

pays à sa majorité, sa demande d’asile n’ayant pas été acceptée. Et d’un autre

côté, ce suicide ( ?) tombe au plus mal. Le contexte politique est tendu, les

élections approchent et les partis politiques essayent d’exploiter le geste d’Ali

en démontrant qu’il n’était peut-être pas blanc comme neige. Et d’ailleurs,

pourquoi ne pas lui mettre une affaire de traffic de drogue sur le dos ?

Le capitaine Fuillard, fraichement muté du 36 Quai des Orfèvres dans ce petit

commissariat de Périgueux suite à sa précédente enquête, ainsi que Jonathan

Thorez, son jeune équipier, vont se battre pour faire éclater la vérité.

Un polar très classique, un vrai travail d’enquête, un duo d’enquêteurs qui fonctionne bien

contribuent à faire de ce roman une vraie réussite.

A découvrir/coup de coeur

Page 9: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Médiathèque Centre Saint Exupéry

28 rue de Paris 78560 Le Port Marly Tel 01 39 16 44 01

Courriel : [email protected] Hélène Lecaillon

Comité Polar 7 décembre 2017

Le couple d’à côté/Shari Lapena – Presse de la cité – 330 pages – 21.9€ Anne et Marco sont les heureux parents de la petite Cora âgée de 6 mois, ce soir-là, ils sont invités à diner chez leurs voisin, la baby-sitter le faisant faux bond à dernier moment, ils décident de laisser l’enfant seule avec le baby phone, en allant lui rendre visite toutes les demi-heures. Hélas, de retour, tard dans la nuit, le bébé a disparu. La police est appelée et l’enquête commence, faisant petit à petit tomber les masques et les non-dits. Mon avis : un polar vite lu, l’histoire ne m’a pas paru spécialement originale, mais elle se lit bien, cela dit j’ai été un exaspéré par le fait que l’on ait régulièrement la pensée des personnages, pas toujours les mêmes, sachant quand on arrive au bout du livre que certains sont des menteurs c’est un peu gênant, car ça donne l’impression que l’auteur nous mène en bateau plus qu’elle n’a écrit un polar à suspens. Bref, un roman qui plaira sans doute mais sera vite oublié.

Page 10: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Armelle, Bibliothèque de Louveciennes

Gérald Seymour, En marche vers la mort

Sonatine éditions

Un terroriste surnommé Le Scorpion, dont il n’existe aucune photo, recrute

dans le désert d’Arabie saoudite un jeune étudiant en médecine radicalisé,

Ibrahim Hussein, pour l’envoyer en Europe mourir en martyr. Tout est prêt

pour faciliter sa mission, depuis l’ingénieur en charge des explosifs

jusqu’aux imams convertis au djihadisme, en passant par une cellule

clandestine qui l’attend sur place.

En Angleterre, David Banks est un officier chargé de neutraliser la menace

grandissante qui pèse sur Londres. Au fil des années, ses certitudes se sont

peu à peu érodées. La fréquentation quotidienne des milieux radicaux et le

témoignage d’un de ses aïeuls, qui a choisi d’aller combattre sur le front

pendant la guerre civile espagnole, ont peu à peu brouillé chez lui les

frontières du bien et du mal, de la résistance et du terrorisme. Alors

qu’inexorablement Ibrahim se rapproche de sa cible et de son destin de martyr, David est peut-être

le seul à pouvoir l’arrêter et à l’amener à s’interroger sur son destin.

- Un thriller complexe, où s’entremêlent de trop nombreuses histoires avec une construction

nébuleuse…

- Difficile de rentrer dedans, même si l’intrigue est bien menée.

- Intéressante analyse psychologique du djihadiste kamikaze, on passe par tous ses états d’âme.

- Intéressant le non manichéisme du policier qui lui aussi doute de la frontière bien/mal

- Remarquable actualité de ce roman écrit en 2007

- Une construction et une mise en page qui dessert l’intrigue, car beaucoup trop dur à lire !

Shibumi, Trévanian

Gallmeister

Nicholaï Hel est l'homme le plus recherché du monde. Né à Shanghai en plein

chaos de la Première Guerre mondiale, fils d'une aristocrate russe et protégé

d'un maître de Go japonais, il est l'assassin le plus doué de son époque. Son

secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d'excellence

personnelle: le shibumi. Désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque en

compagnie de sa délicieuse maîtresse, Nicholaï accueille une jeune étrangère

venue lui demander son aide. II se retrouve alors traqué par une organisation

internationale de terreur et d'anéantissement - la Mother Company - et doit se

préparer à un ultime affrontement.

- A mi-chemin entre roman d’espionnage et roman d’aventure

- Quasiment un polar philosophie, avec Nicholaï Hel, le tueur, qui est en fait celui que l’on

défend face à une organisation internationale pas très nette…

- Un personnage fort

- Récit bien mené et bien écrit

- Une critique acerbe de la société américaine

- paru en 1979, ce roman garde toute son actualité aujourd'hui.

-

A lire absolument ! Coup de cœur

Page 11: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Punk friction de Jess Kaan aux Editions Lajouanie

Résumé quatrième de couverture :

Auchel, nord de la France. Un corps se consume au petit matin dans le cimetière

municipal. Acte gratuit, vengeance, meurtre ? La police ne sait quelle hypothèse

privilégier, d'autant que les disparitions suspectes s'enchaînent. La population se

persuade rapidement que le responsable de ces crimes se cache parmi la bande de

punks squattant dans les environs... Le capitaine Demeyer, quadragénaire revenu de tout, et Boris

Lisziak, frais émoulu de l'école de police, sont chargés de cette enquête qui s'annonce

particulièrement glauque.

Une jeune lieutenant, en poste dans la cité, ne veut pas lâcher l'affaire et s'impose à ce duo pour le

moins hétéroclite.

Après la découverte d’un corps calciné dans un cimetière, les deux inspecteurs Demeyer et Lisziac

se retrouvent sur l’enquête ; un couple d’enquêteurs qui fait penser aux « Ripoux ».

L’ancien avec ses problèmes familiaux et le jeune tout juste sorti de l’école qui fait du zèle.

En parallèle, par manque d'effectifs, notre équipe de policier, se voit accaparée par une deuxième

affaire, celle de l'assassinat d'une jeune fille.

Les recherches se font dans le milieu punk car une bande est arrivée récemment dans la ville.

C’est un roman à enquêtes, où l’on avance heure par heure, qui démarre comme la série

« Capitaine Marleau ». L’accent du Nord y est invité ainsi que l’humour, mais le ton commence à

devenir vite plus rude et on oublie l’humour. Roman aux codes du polar français, vie des

enquêteurs, regard sur la vie d’une ancienne région minière avec les soucis des politiques qui ont un

regard sur l’enquête. A découvrir.

Le portrait qui est fait du Nord-Pas-de-Calais reste un peu cliché, tout comme la description de la

situation socio-économique. Le style d’écriture, notamment avec le langage utilisé dans les

dialogues, rend la lecture difficile. La légèreté et l’humour que l’auteur utilise pour le récit ne

suffisent pas à atténuer les passages morbides.

Retour à Duncan's Creek de Nicolas Zeimet à JIGAL EDITIONS

Quatrième de couverture

Après un appel de Sam Baldwin, son amie d'enfance, Jake Dickinson se voit

contraint de retourner à Duncan’s Creek, le petit village de l’Utah où ils ont

grandi. C’est là que vit Ben McCombs, leur vieux copain qu’ils n’ont pas revu

depuis plus de vingt ans. Les trois adolescents, alors unis par une amitié

indéfectible, se sont séparés dans des circonstances dramatiques au début des

années quatre-vingt-dix. Depuis, ils ont enterré le passé et tenté de se

reconstruire. Mais de Los Angeles aux montagnes de l’Utah, à travers les

étendues brûlantes de l’Ouest américain, leurs retrouvailles risquent de faire

basculer l’équilibre fragile de leurs vies.

Page 12: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

L’histoire se déroule sur trois chapitres qui représentent les trois états américains par lesquels Jake,

le narrateur, roule pour retrouver sa ville natale. On y découvre les trois amis protagonistes de

l’histoire. Jake vit avec ses parents dans une station-service, Ben dans une famille sans histoire mais

ne supporte pas la risée des autres enfants sur son embonpoint, Sam vit seule avec son père et sa

sœur depuis le décès de leur mère ; c’est aussi à cet âge que son père abuse d’elle. Jake sera son

confident. Une solide amitié noue les trois ados.

Les chapitres alternent entre « hier » et « aujourd’hui », l’histoire qui monte en suspens et en

découvertes sur ce qui s’est passé vingt ans auparavant et le présent.

Vingt ans en arrière, un soir d’Halloween, Sam tuera son père, devant Ben venu chercher son amie.

Le père, encore une fois ivre, avait posé les mains sur la petite sœur de Sam. Jake arrivé en retard

soutient les deux amis pour cacher le crime en le faisant passer pour un acte de légitime défense.

Par la suite, Sam recevra des lettres anonymes qui montrent que quelqu’un a vu ce qui s’était

réellement passé.

Sam prend peur, se réfugie dans la drogue, puis fugue pour de longues années avant que Jake ne la

retrouve à San Francisco…

Suspens jusqu’à la dernière page pour ce roman d’un auteur français, ce que l’on ne soupçonne pas

tant l’ambiance est américaine ! Coup de cœur.

A sa place d’Ann Morgan, aux Presses de la Cité

Résumé :

Helen et Ellie sont jumelles. Un jour, Helen décide de jouer un jeu à son entourage

: l'une se fera passer pour l'autre, pour voir… Les deux sœurs échangent leurs

habits, leur coiffure, répètent leur rôle. La farce fonctionne à la perfection : même

leur mère n'y voit que du feu ! Mais lorsqu’Ellie refuse de reprendre sa place, le

cauchemar d'Helen commence. Sa vie ne sera plus désormais qu'une suite de

malentendus qui la mènera au bord du gouffre et aux limites de la loi. Huit ans

plus tard, Ellie, devenue présentatrice vedette du petit écran, se trouve à l'hôpital

dans le coma. C'est pour Helen l'occasion de régler ses comptes avec le passé ainsi

qu'avec sa mère, une femme prête à tout pour sauver les apparences.

Avis : La construction du roman est intéressante, elle alterne entre un chapitre au présent,

racontant la vie d’Ellie et de sa sœur dans le coma et un chapitre racontant l’enfance des jumelles.

Au fur et à mesure, les distances temporelles diminuent et les deux histoires se rencontrent.

Le lecteur ne sait pas lui-même si le jeu des jumelles a pris fin ou si elles ont repris leur place. Le jeu

de mot sur les noms : « Helen » qui a pour diminutif « Helie » avec un H et non pas « Ellie » avec un

E entretient la confusion jusqu’au bout.

L’histoire s’essouffle un peu, même si le procédé est intéressant, ce qui est décevant.

Page 13: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Justin Gendron, Saint-Germain-en-Laye 188 mètres sous Berlin,

de Magdalena Parys

Agullo éditions, collection Agullo noir

979-10-95718-26-0, 22 euros

Paru le 7 septembre 2017

Résumé :

Berlin, 2000. Klaus Kreifeld reçoit la visite tardive d'un certain Forster, accompagné de son garde du

corps, et quelques jours plus tard il est retrouvé mort. Son ami Peter pense que c’est un meurtre, lié

à l'opération d'évasion à laquelle Klaus avait participé vingt ans auparavant, à travers la

construction d'un tunnel reliant Berlin-Ouest à la partie est de la ville.

Mon avis :

Peter reprend contact avec les principaux membres ayant participé à la construction du tunnel. Les

uns après les autres, les personnages livrent leur histoire. Chaque histoire se succédant, elles se

croisent et se rejoignent, chacun apportant sa clé pour mieux comprendre l’enjeu de cette

disparition.

Les personnages sont riches, complexes, on s’y attache.

On plonge efficacement dans cette atmosphère particulière de la ville allemande coupée en deux.

C’est une lecture agréable, on a envie de savoir, de comprendre.

Roman noir, encore que ce ne soit pas ultra sombre.

Petits bémols qui n’altèrent en rien le plaisir de la lecture : Quelques éléments difficiles à rattacher

au puzzle et un dénouement assez classique.

Page 14: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

Valérie Sonnic Bibliothèque Municipale Albert Camus

78210 Saint-Cyr-l'École [email protected]

ECHANGE FATAL /MacDONALD, Siobhan - L’Archipel, 2017.-340 p.-

ISBN 978-2-8098-2280-9 – 22 €

L’introduction démarre sur le meurtre sanglant d’une femme devant chez elle.

Puis le livre développe l’histoire de deux familles qui traversent une période

troublée, et décident d’échanger leurs domiciles respectifs pour des vacances.

Les O’Brien, en Irlande, ont maille à partir avec des gros bras locaux, ce dont

souffrent même leurs enfants, Fergus, (probablement autiste) et Izzy (très mure

pour son âge) qui protège son frère.

A New York, Les Harvey traversent une crise conjugale due à la violence d’Oscar,

ce qui amène Hazel à vouloir rentrer chez elle, retrouver ses racines en Irlande.

D’où l’échange d’appartement. Arrivés les uns et les autres, les new-yorkais

guidés par Spike le frère de Mannix O’Brien, trouvent une ambiance un peu glauque, tandis qu’à

New-york, Kate, en plus des révélations d’infidélité de son mari, trouve avec le journal intime

d’Hazel qui parle de la peur que lui inspire son mari.

Et puis, le meurtre…

Ne pas se fier à la quatrième de couverture. On sait d’entrée que ces deux couples ont des ennuis,

qui s’aggravent à chaque page, le dénouement surprend peu, car même s’il varie de ce à quoi on

s’attendait au départ, l’explication en est trop longue.

Superficiel et terne à mon goût.

On peut s’en passer.

Page 15: Comité polar du 7 décembre 2017 compte rendu...Impression au final très mitigée Nicolas Obregon, Blue light Yokoama, Calmann Lévy En 1996, une femme poignarde un employé du téléphérique

CYANURE /LOISON, Laurent.- Hugo et compagnie, Hugo Thriller, 2017.-437 p.-

978-2-7556-3568-3 – 19.95 €

Le premier chapitre démarre sur une scène terrible de maltraitance sur enfant

par « la bête ».

Puis, on assiste à l’exécution minutieusement d’un ministre après des tractations

d’ordre syndicales (on dit des partenaires sociaux), suivi d’un un poème

manifestement écrit par le sniper qui a commis le crime.

L’Affaire est prise en charge de l’affaire par « l’irascible » patron d’un service de

police.

Vous voulez en savoir plus, faites comme moi, lisez-le !

Bref, je n’ai pas fini, mais le style d’écriture me semble parfaitement adapté au récit. Bref, incisif.

En résumé, je prends le risque de l’acheter pour le finir. Je vous confirmerai au prochain comité.

Bibliothèque du Vésinet

Camille Manche

Preneur d’otages de Stefanie Pintoff.- Mercure de France, 2017.- 526 p. ISBN : 9782715245389

Manhattan peu avant noël, alors que la ville s’éveille, une jeune femme se

tient devant la cathédrale Saint Patrick avec une pancarte au secours. C’est

le début d’une journée pleine d’angoisse et de suspense.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre. L’histoire est bien construite. Le suspens

est soutenu tout le long du récit. Comme annoncé dans le titre, il s’agit d’une

prise d’otage. Les personnages sont variés, riches, attachants. Ils ont un côté

très humain avec leurs blessures et leurs faiblesses, ce qui fait aussi leur

force. La fin est surprenante et très réussi.

Bref, un énorme coup de cœur