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Combattre les Combattre les idées reçues en idées reçues en économie économie CAF’ECO du 26 février 2004 CAF’ECO du 26 février 2004 Corinne Asselin, Fabien Skraber Corinne Asselin, Fabien Skraber et Véronique Veinberg et Véronique Veinberg Association Initiatives Dionysiennes Association Initiatives Dionysiennes

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Combattre les idées Combattre les idées reçues en économiereçues en économie

CAF’ECO du 26 février 2004CAF’ECO du 26 février 2004Corinne Asselin, Fabien Skraber Corinne Asselin, Fabien Skraber

et Véronique Veinberget Véronique VeinbergAssociation Initiatives DionysiennesAssociation Initiatives Dionysiennes

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introductionintroduction 22

Qu’est-ce que l’économie ?Qu’est-ce que l’économie ?

► Est-ce une science ?Est-ce une science ?► Est-ce affaire d’experts ?Est-ce affaire d’experts ?► Est-ce réservé à une élite qui dispose de Est-ce réservé à une élite qui dispose de

nos vies ?nos vies ?► Bernard Maris (Oncle Bernard de Charlie Bernard Maris (Oncle Bernard de Charlie

Hebdo) nous rappelle la définition première Hebdo) nous rappelle la définition première

« OIKOS NOMOS », la gestion de notre « OIKOS NOMOS », la gestion de notre maison commune, c’est-à-dire de notre maison commune, c’est-à-dire de notre planète. Le mot « manager » vient de « planète. Le mot « manager » vient de « ménagère »…Sully était le « mesnager »de ménagère »…Sully était le « mesnager »de la douce Francela douce France

► L’économie c’est en fait la question du L’économie c’est en fait la question du partage du gâteau, de la répartition.partage du gâteau, de la répartition.

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introductionintroduction 33

Depuis plus de 20 ans, on Depuis plus de 20 ans, on nous fait croire…nous fait croire…

► Qu’il n’y a pas d’alternative à la pensée Qu’il n’y a pas d’alternative à la pensée économique de nos dirigeants …économique de nos dirigeants …

► C’est le T.I.N.A. de Mme Thatcher !C’est le T.I.N.A. de Mme Thatcher !► C’est le « Consensus de Washington », credo de C’est le « Consensus de Washington », credo de

nos élus politiques, des chefs d’entreprises, nos élus politiques, des chefs d’entreprises, banquiers, et des institutions internationales : banquiers, et des institutions internationales : FMI, Banque Mondiale, OCDE, OMC,…etcFMI, Banque Mondiale, OCDE, OMC,…etc

► Qu’il nous faut aujourd’hui faire des sacrifices en Qu’il nous faut aujourd’hui faire des sacrifices en espérant que demain tout ira bien…espérant que demain tout ira bien…

► Que les experts ont toujours raison, même quand Que les experts ont toujours raison, même quand ils se trompent grossièrement ! ils se trompent grossièrement !

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introductionintroduction 44

La nouvelle religion : La nouvelle religion : le néo-libéralisme le néo-libéralisme

► Une croyance quasi religieuse : le marché tend Une croyance quasi religieuse : le marché tend vers l’équilibre, tôt ou tard…vers l’équilibre, tôt ou tard…

► La « main invisible du marché » aboutit à un La « main invisible du marché » aboutit à un équilibre de l’offre et de la demande, qui produit la équilibre de l’offre et de la demande, qui produit la meilleure allocation possible des ressources.meilleure allocation possible des ressources.

► Ce postulat sans cesse contredit par les faits (la Ce postulat sans cesse contredit par les faits (la réalité est têtue !) conduit nos dirigeants, depuis réalité est têtue !) conduit nos dirigeants, depuis 20/30 ans, à supprimer toutes les entraves à la 20/30 ans, à supprimer toutes les entraves à la liberté d’entreprendre et de faire du commerce, à liberté d’entreprendre et de faire du commerce, à la « libre concurrence », afin que règne la pure loi la « libre concurrence », afin que règne la pure loi de l’offre et de la demande.de l’offre et de la demande.

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introductionintroduction 55

Quelles politiques sont menées au Quelles politiques sont menées au nom de l’efficacité du marché ?nom de l’efficacité du marché ?

Suppression des Suppression des frontières pour les frontières pour les marchandises et marchandises et capitaux capitaux

DéréglementationsDéréglementations Déni du droit des Déni du droit des

générations futures à générations futures à un environnement un environnement vivablevivable

Appauvrissement des Appauvrissement des services publics puis services publics puis privatisationprivatisation

Démantèlement du droit du Démantèlement du droit du travailtravail

Démantèlement des droits Démantèlement des droits sociaux : retraite, chômage, sociaux : retraite, chômage, sécurité sociale…sécurité sociale…

Politique de bas salaires et Politique de bas salaires et d’emplois précairesd’emplois précaires

Enrichissement des Enrichissement des actionnaires au dépens des actionnaires au dépens des travailleurstravailleurs

Spéculation sur les risques et Spéculation sur les risques et l’instabilité des marchés l’instabilité des marchés financiersfinanciers

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introductionintroduction 66

florilège des idées les plus dangereuses que florilège des idées les plus dangereuses que les politiques et les médias nous assènent :les politiques et les médias nous assènent :

Les services publics coûtent cher, ils sont inefficaces, Les services publics coûtent cher, ils sont inefficaces, il faut les privatiseril faut les privatiser

La France n’est pas compétitive, la pression fiscale La France n’est pas compétitive, la pression fiscale fait fuir capitaux et cerveauxfait fuir capitaux et cerveaux

Les charges sociales sont trop élevées, ce qui Les charges sociales sont trop élevées, ce qui empêche la création d’emploisempêche la création d’emplois

La dette publique est un fardeau pour les générations La dette publique est un fardeau pour les générations futuresfutures

La mondialisation rend impossible toute politique La mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

Les marchés ont toujours raisonLes marchés ont toujours raison

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introductionintroduction 77

AID vous propose de ne pas AID vous propose de ne pas vous en laisser conter !vous en laisser conter !

Ce CAF’ECO du 26/02/04 peut être le Ce CAF’ECO du 26/02/04 peut être le premier d’une série : à vous de poser les premier d’une série : à vous de poser les questions, puis essayons ensemble d’y voir questions, puis essayons ensemble d’y voir plus clairplus clair

Quelques sources sont à notre disposition :Quelques sources sont à notre disposition :« petit bréviaire des idées reçues en économie » (les « petit bréviaire des idées reçues en économie » (les

Econoclastes, collectif d’étudiants en économie)Econoclastes, collectif d’étudiants en économie)

« anti-manuel d’économie » (Bernard Maris)« anti-manuel d’économie » (Bernard Maris)

« la grande désillusion » (Joseph Stielglitz)« la grande désillusion » (Joseph Stielglitz)

……et les revues : Alternatives économiques, Politis, et les revues : Alternatives économiques, Politis, Charlie Hebdo…etcCharlie Hebdo…etc

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peut-on se passer des marchés ?peut-on se passer des marchés ? 88

« Les marchés ont toujours « Les marchés ont toujours raisonraison » » Qu’est-ce que les marchés ?Qu’est-ce que les marchés ?5 types de marchés :5 types de marchés :► Le marché boursier (actions)Le marché boursier (actions)► Le marché des changes (monnaies)Le marché des changes (monnaies)► Le marché monétaireLe marché monétaire► Le marché des matières premièresLe marché des matières premières► Le marché à terme des produits dérivésLe marché à terme des produits dérivés

Ces marchés sont ouverts à tous les investisseurs Ces marchés sont ouverts à tous les investisseurs internationaux et sont interconnectés les uns aux internationaux et sont interconnectés les uns aux autres. Ils forment ainsi un marché financier autres. Ils forment ainsi un marché financier mondial et global.mondial et global.

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peut-on se passer des marchés ?peut-on se passer des marchés ? 99

Pourquoi nous dit-on que l’on ne Pourquoi nous dit-on que l’on ne peut pas se passer de la Bourse ?peut pas se passer de la Bourse ?

Les marchés financiers permettraient de Les marchés financiers permettraient de drainer l’épargne vers les entreprises, en drainer l’épargne vers les entreprises, en particulier les plus innovantes. particulier les plus innovantes.

En réalité, les 650 sociétés non financières En réalité, les 650 sociétés non financières cotées à la Bourse de Paris ne pèsent que cotées à la Bourse de Paris ne pèsent que 20% de la valeur ajoutée du secteur privé, 20% de la valeur ajoutée du secteur privé, et 15% de l’emploi non public,et 15% de l’emploi non public,

En fait, la plus grande partie de l’économie En fait, la plus grande partie de l’économie ne repose pas sur la finance de marché ne repose pas sur la finance de marché mais sur l’endettement auprès des mais sur l’endettement auprès des banques, l’autofinancement, et sur des banques, l’autofinancement, et sur des financements publics financements publics

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peut-on se passer des marchés ?peut-on se passer des marchés ? 1010

La bourse-casino : l’obsession de La bourse-casino : l’obsession de la rentabilité déconnectée de la rentabilité déconnectée de l’économie réellel’économie réelle

Les acteurs des marchés financiers ne sont pas une Les acteurs des marchés financiers ne sont pas une multitude de petits épargnants à la recherche de multitude de petits épargnants à la recherche de placements sûrs. placements sûrs.

Ce sont des investisseurs institutionnels : fonds de Ce sont des investisseurs institutionnels : fonds de pension, fonds de performance, fonds commun de pension, fonds de performance, fonds commun de placement (assurances vie), qui sont en compétition placement (assurances vie), qui sont en compétition entre eux pour servir les meilleurs rendements à entre eux pour servir les meilleurs rendements à court terme des capitaux placés.court terme des capitaux placés.

un chiffre souvent cité : un chiffre souvent cité : 15%15% - le ratio profit/fonds - le ratio profit/fonds propres (incluant les actions) ou propres (incluant les actions) ou la création de la création de valeur pour l’actionnairevaleur pour l’actionnaire quelles que soient les quelles que soient les évolutions de la production, de la consommation…évolutions de la production, de la consommation…

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peut-on se passer des marchés ?peut-on se passer des marchés ? 1111

Les effets pervers des exigences Les effets pervers des exigences de rentabilité pour l’actionnairede rentabilité pour l’actionnaire

Paradoxe : pour accroître mécaniquement le ratio Paradoxe : pour accroître mécaniquement le ratio profit/fonds propres, les entreprises n’hésitent pas à profit/fonds propres, les entreprises n’hésitent pas à s’endetter pour racheter des actions…dans les s’endetter pour racheter des actions…dans les années 90, la contribution nette des actions au années 90, la contribution nette des actions au financement de l’économie américaine est devenue financement de l’économie américaine est devenue négative !négative !

Opacité : trucages de comptes, connivence Opacité : trucages de comptes, connivence auditeurs/manageurs, délits d’initiés…auditeurs/manageurs, délits d’initiés…

Vision à très court terme, donc moins Vision à très court terme, donc moins d’investissements sur l’avenir, ce qui peut d’investissements sur l’avenir, ce qui peut engendrer une récessionengendrer une récession

Et surtout, l’emploi comme simple variable Et surtout, l’emploi comme simple variable d’ajustement : les licenciements boursiers (Danone, d’ajustement : les licenciements boursiers (Danone, Michelin…) dans des entreprises engendrant Michelin…) dans des entreprises engendrant pourtant des profits massifs !pourtant des profits massifs !

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peut-on se passer des marchés ?peut-on se passer des marchés ? 1212

Le gouvernement des actionnaires : Le gouvernement des actionnaires : une violence sans visage une violence sans visage

Les détenteurs de capitaux reportent tous les risques Les détenteurs de capitaux reportent tous les risques sur les salariés : c’est cela la « corporate governance »sur les salariés : c’est cela la « corporate governance »

Le sort des salariés est fixé par des flux financiers à des Le sort des salariés est fixé par des flux financiers à des milliers de kilomètres de leur entreprise, dans des milliers de kilomètres de leur entreprise, dans des conditions incompréhensiblesconditions incompréhensibles

Le sentiment d’impuissance politique se développe et Le sentiment d’impuissance politique se développe et contribue à la désespérance socialecontribue à la désespérance sociale

En résumé, les marchés financiers ne sont pas une En résumé, les marchés financiers ne sont pas une source de financement de l’économie, mais nuisent source de financement de l’économie, mais nuisent profondément à la société et à la démocratie, au sens profondément à la société et à la démocratie, au sens de la maîtrise de leur destin par les individus.de la maîtrise de leur destin par les individus.

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la mondialisation rend impossible toute politique la mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

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« les profits d’aujourd’hui sont les « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les investissements de demain et les emplois d’après-demain » emplois d’après-demain » H. SchmidtH. Schmidt

● « les impératifs de stabilité monétaire et de « les impératifs de stabilité monétaire et de discipline budgétaire résultent des nouvelles discipline budgétaire résultent des nouvelles conditions de l’économie et des exigences des conditions de l’économie et des exigences des marchés financiers dans un monde globalisé ».marchés financiers dans un monde globalisé ».

● Après l’échec du plan de relance Mauroy de Après l’échec du plan de relance Mauroy de 1981/82, c’est la victoire des « 1981/82, c’est la victoire des « monétaristesmonétaristes ». ». Pour eux, la priorité est de préserver la valeur de la Pour eux, la priorité est de préserver la valeur de la monnaie, donc de lutter contre l’inflation. monnaie, donc de lutter contre l’inflation.

● La lutte contre le chômage n’est plus une La lutte contre le chômage n’est plus une priorité, au contraire : ils prétendent que priorité, au contraire : ils prétendent que l’économie ne peut descendre en dessous d’un l’économie ne peut descendre en dessous d’un taux de chômage « naturel » qui dissuade les taux de chômage « naturel » qui dissuade les salariés de demander des augmentations de salariés de demander des augmentations de salaires.salaires.

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la mondialisation rend impossible toute politique la mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

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La « modération salariale » garantit les profits des La « modération salariale » garantit les profits des entreprises, censées investir, stimulant ainsi la entreprises, censées investir, stimulant ainsi la demande, la croissance et l’emploi.demande, la croissance et l’emploi.

Cette politique a eu surtout pour effet de diminuer de Cette politique a eu surtout pour effet de diminuer de 10 points en 30 ans, la part des salaires dans le 10 points en 30 ans, la part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée créée en France : partage de la valeur ajoutée créée en France :

• en 1975, les salaires représentaient 70% du PIB, les en 1975, les salaires représentaient 70% du PIB, les rentes et profits, 30%. rentes et profits, 30%.

• En 2003, les salaires ne représentent plus que 60% du En 2003, les salaires ne représentent plus que 60% du PIB alors que la proportion de salariés a augmenté PIB alors que la proportion de salariés a augmenté avec le travail des femmes et la diminution du nombre avec le travail des femmes et la diminution du nombre d’agriculteurs, artisans et professions libérales. d’agriculteurs, artisans et professions libérales.

IL Y A EU UN ENORME IL Y A EU UN ENORME TRANSFERT DES REVENUS TRANSFERT DES REVENUS DU TRAVAIL VERS LES RENTES ET LES PROFITS.DU TRAVAIL VERS LES RENTES ET LES PROFITS.

À qui profite le succès À qui profite le succès de la lutte contre l’inflation ?de la lutte contre l’inflation ?

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la mondialisation rend impossible toute politique la mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

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La « désinflation compétitive » adoptée en 1983 (période La « désinflation compétitive » adoptée en 1983 (période Delors) a pour objectif de faire gagner des parts de Delors) a pour objectif de faire gagner des parts de marché aux entreprises françaises contre leurs marché aux entreprises françaises contre leurs concurrents mondiaux.concurrents mondiaux.

La rigueur salariale imposée en même temps n’a que des La rigueur salariale imposée en même temps n’a que des impacts négatifs sur la consommation et sur l’activité. impacts négatifs sur la consommation et sur l’activité.

L’inflation est maîtrisée, mais le chômage explose et la L’inflation est maîtrisée, mais le chômage explose et la demande intérieure stagne. demande intérieure stagne.

La hausse des taux d’intérêts, liée à la désinflation, La hausse des taux d’intérêts, liée à la désinflation, dissuade les entreprises d’investir, et, la demande pour dissuade les entreprises d’investir, et, la demande pour leurs produits stagnant, elles n’ont aucune raison leurs produits stagnant, elles n’ont aucune raison d’augmenter leur capacité de productiond’augmenter leur capacité de production

Records de chômage, cercle vicieux… Records de chômage, cercle vicieux…

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la mondialisation rend impossible toute politique la mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

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Traité de Maastricht : le carcan monétaristeTraité de Maastricht : le carcan monétariste

Fin des politiques monétaires indépendantes : transfert à Fin des politiques monétaires indépendantes : transfert à la BCE, dont le seul objectif est la stabilité des prix, et la BCE, dont le seul objectif est la stabilité des prix, et surtout pas l’emploi et la croissancesurtout pas l’emploi et la croissance

Reste aux Etats la politique budgétaire, avec l’objectif de Reste aux Etats la politique budgétaire, avec l’objectif de contenir les déficits publics (contenir les déficits publics (<3% PIB) et la dette <3% PIB) et la dette publique (<60% PIB)publique (<60% PIB)

Mais séparer politiques monétaire et budgétaire est une Mais séparer politiques monétaire et budgétaire est une absurdité : la hausse des taux d’intérêts des années absurdité : la hausse des taux d’intérêts des années 80/90 a fait exploser la dette publique, conduisant les 80/90 a fait exploser la dette publique, conduisant les Etats à plus de rigueur. La baisse des dépenses Etats à plus de rigueur. La baisse des dépenses publiques a alimenté la récession, d’où diminution des publiques a alimenté la récession, d’où diminution des recettes publiques, d’où nécessité de toujours plus de recettes publiques, d’où nécessité de toujours plus de rigueur.rigueur.

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la mondialisation rend impossible toute politique la mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

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L’Europe pourrait mener une L’Europe pourrait mener une politique de relance politique de relance

En tant que zone, l’Europe peut tout à fait mener une En tant que zone, l’Europe peut tout à fait mener une politique de relance budgétaire. politique de relance budgétaire. Son taux d’ouverture Son taux d’ouverture (moyenne des importations et exportations ramenées au PIB) n’est (moyenne des importations et exportations ramenées au PIB) n’est que de 11,5% comparé au 13% des USA et 10% du Japon.que de 11,5% comparé au 13% des USA et 10% du Japon.

Abandonner l’idéologie monétariste qui enrichit les Abandonner l’idéologie monétariste qui enrichit les rentiers permettrait de relancer l’économie tout en rentiers permettrait de relancer l’économie tout en satisfaisant les besoins sociaux, par exemple :satisfaisant les besoins sociaux, par exemple :

• Construction de logements sociaux,Construction de logements sociaux,• Développement de transports urbains et transnationaux,Développement de transports urbains et transnationaux,• Politique énergétique écologique,Politique énergétique écologique,• Taux d’intérêts faibles pour relancer l’investissement public et privéTaux d’intérêts faibles pour relancer l’investissement public et privé

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la mondialisation rend impossible toute politique la mondialisation rend impossible toute politique économiqueéconomique

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Derrière les fausses « lois » de l’économie, les Derrière les fausses « lois » de l’économie, les politiques actuelles servent la ronde des puissantspolitiques actuelles servent la ronde des puissants

efficacité du système ? Le dernier rapport du BIT (Bureau International efficacité du système ? Le dernier rapport du BIT (Bureau International du Travail) nous dit que mondialisation et libéralisme ne riment pas du Travail) nous dit que mondialisation et libéralisme ne riment pas forcément avec croissance : la croissance du PIB mondial a ralenti forcément avec croissance : la croissance du PIB mondial a ralenti depuis l’accélération de la mondialisation. La croissance a même été depuis l’accélération de la mondialisation. La croissance a même été négative pour 23 pays du Sud. 188 millions de chômeurs, négative pour 23 pays du Sud. 188 millions de chômeurs, l’appauvrissement des plus démunis, le travail informel, précaire, l’appauvrissement des plus démunis, le travail informel, précaire, intermittent. Les inégalités plus criantes entre les pays, et au sein des intermittent. Les inégalités plus criantes entre les pays, et au sein des pays même développés : pays même développés : en 2000, les USA ont vu 17% du revenu brut en 2000, les USA ont vu 17% du revenu brut accaparé par 1% de la population, du jamais vu depuis les années 20.accaparé par 1% de la population, du jamais vu depuis les années 20.

Les économistes racontent qu’on ne peut avoir raison contre les Les économistes racontent qu’on ne peut avoir raison contre les marchés. Si par marchés, on entend la ronde des puissants, c’est vrai : marchés. Si par marchés, on entend la ronde des puissants, c’est vrai : analystes, experts, multinationales, banques d’affaires, agences de analystes, experts, multinationales, banques d’affaires, agences de notation, journalistes, hommes politiques… justifient comme «naturel » notation, journalistes, hommes politiques… justifient comme «naturel » un un marché créé, organisé et institutionnalisé au profit de leurs intérêts marché créé, organisé et institutionnalisé au profit de leurs intérêts très particulierstrès particuliers..

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prélèvements obligatoires : un choix de sociétéprélèvements obligatoires : un choix de société 1919

« Les prélèvements « Les prélèvements obligatoires sont trop élevés »obligatoires sont trop élevés »

Le dogme économique actuel est qu’il faut baisser les taux Le dogme économique actuel est qu’il faut baisser les taux de prélèvement obligatoire qui pèseraient sur la de prélèvement obligatoire qui pèseraient sur la croissance.croissance.

La progression de ces taux a été forte : de 32% en 1959 à La progression de ces taux a été forte : de 32% en 1959 à 45 % en 2000. Mais seule une partie correspond aux 45 % en 2000. Mais seule une partie correspond aux «prélèvements obligatoires nets de transferts » c’est-à-dire «prélèvements obligatoires nets de transferts » c’est-à-dire aux dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales. Le aux dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales. Le reste, ce sont les transferts, la redistribution : retraites, reste, ce sont les transferts, la redistribution : retraites, remboursement des frais de santé, allocations familiales, remboursement des frais de santé, allocations familiales, chômage, aides sociales et aux entreprises… C’est ce chômage, aides sociales et aux entreprises… C’est ce reste qui a fortement augmenté, du fait de la crise de reste qui a fortement augmenté, du fait de la crise de l’emploi, du vieillissement de la population etcl’emploi, du vieillissement de la population etc

Les taux de prélèvements nets de transferts sont eux Les taux de prélèvements nets de transferts sont eux restés remarquablement stables (de l’ordre de 17%) depuis restés remarquablement stables (de l’ordre de 17%) depuis 1959.1959.

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prélèvements obligatoires : un choix de sociétéprélèvements obligatoires : un choix de société 2020

1- il n’y a pas de corrélation entre 1- il n’y a pas de corrélation entre croissance et taux de prélèvementscroissance et taux de prélèvements

Les réductions massives d’impôts opérées depuis Les réductions massives d’impôts opérées depuis 2000 n’ont pas relancé la croissance, au contraire.2000 n’ont pas relancé la croissance, au contraire.

Certains pays ont une croissance honorable avec Certains pays ont une croissance honorable avec des taux forts, d’autres une croissance faible avec des taux forts, d’autres une croissance faible avec des taux faibles.des taux faibles.

Les mécanismes de redistribution (allocations Les mécanismes de redistribution (allocations diverses)et les dépenses publiques (investissements, diverses)et les dépenses publiques (investissements, salaires des fonctionnaires) injectent du pouvoir salaires des fonctionnaires) injectent du pouvoir d’achat dans une population qui consomme. Alors d’achat dans une population qui consomme. Alors que les baisses d’impôts voient surtout progresser que les baisses d’impôts voient surtout progresser l’épargne des plus riches.l’épargne des plus riches.

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prélèvements obligatoires : un choix de sociétéprélèvements obligatoires : un choix de société 2121

2- les baisses d’impôts nous 2- les baisses d’impôts nous coûtent cher !coûtent cher !

Les baisses d’impôts directs et indirects de ces Les baisses d’impôts directs et indirects de ces dernières années représentent 30 milliards d’euros dernières années représentent 30 milliards d’euros de rentrées fiscales en moins, à comparer avec le de rentrées fiscales en moins, à comparer avec le déficit du budget : 56 milliards.déficit du budget : 56 milliards.

Sans les exonérations de cotisations patronales Sans les exonérations de cotisations patronales décidées depuis 1993 (18 milliards par an), les décidées depuis 1993 (18 milliards par an), les comptes de la Sécurité Sociale seraient positifs.comptes de la Sécurité Sociale seraient positifs.

Les pertes de recettes publiques décidées depuis 10 Les pertes de recettes publiques décidées depuis 10 ans représentent donc 48 milliards d’euros par an, ans représentent donc 48 milliards d’euros par an, soit le coût salarial charges comprises, de 2 millions soit le coût salarial charges comprises, de 2 millions d’emplois au salaire médian !d’emplois au salaire médian !

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prélèvements obligatoires : un choix de sociétéprélèvements obligatoires : un choix de société 2222

3 - les baisses de prélèvements 3 - les baisses de prélèvements sont injustes et inefficacessont injustes et inefficaces

Il y a une vraie corrélation entre les taux de Il y a une vraie corrélation entre les taux de prélèvement obligatoires et le taux de pauvreté : les prélèvement obligatoires et le taux de pauvreté : les pays nordiques où ces taux sont de l’ordre de 50%, pays nordiques où ces taux sont de l’ordre de 50%, sont ceux où le taux de pauvreté est le plus bas. Les sont ceux où le taux de pauvreté est le plus bas. Les USA, avec des taux de prélèvements de l’ordre de USA, avec des taux de prélèvements de l’ordre de 30%, affichent un taux record de pauvreté à 18 %.30%, affichent un taux record de pauvreté à 18 %.

……on trouve aussi une corrélation avec le taux on trouve aussi une corrélation avec le taux d’incarcération : 60 pour 100 000 habitants en d’incarcération : 60 pour 100 000 habitants en Norvège, 701 aux USA (traitement social du Norvège, 701 aux USA (traitement social du chômage ?)chômage ?)

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prélèvements obligatoires : un choix de sociétéprélèvements obligatoires : un choix de société 2323

4 – la privatisation des prélèvements 4 – la privatisation des prélèvements aggrave les inégalités aggrave les inégalités

On nous propose aujourd’hui de transformer des On nous propose aujourd’hui de transformer des dépenses collectives attachées à un droit (santé, dépenses collectives attachées à un droit (santé, retraite, éducation…) en dépenses de consommation retraite, éducation…) en dépenses de consommation et d’assurances privées.et d’assurances privées.

L’exemple des USA, là encore, donne à réfléchir : L’exemple des USA, là encore, donne à réfléchir : avec 13% du PIB consacré aux dépenses de santé avec 13% du PIB consacré aux dépenses de santé (contre 9,5% en France), l’espérance de vie d’un (contre 9,5% en France), l’espérance de vie d’un américain est inférieure de 2 ans à celle d’un américain est inférieure de 2 ans à celle d’un français. Avec de fortes disparités : un noir de français. Avec de fortes disparités : un noir de Harlem a moins de chance d’atteindre 40 ans qu’un Harlem a moins de chance d’atteindre 40 ans qu’un habitant du Bengladesh.habitant du Bengladesh.