Colza : culture et débouchées (Aficar )

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L’ESSENTIEL. D’avril à mai, la campagne prend de belles couleurs. Certains champs deviennent jaune vif et illuminent le paysage. Ce sont les champs de colza. Le colza est surtout cultivé pour l’huile de ses graines. L’huile de colza est surtout utilisée pour l’alimentation humaine. Elle est très appréciée pour assaisonner les sala- des en mélange notamment avec l’huile de tournesol. Les industries agro-alimentaires l’utilise aussi pour fabriquer des margarines, sauces, condiments, produits intermédiai- res (farines, pâtes, ...) L’huile est aussi utilisée pour fabriquer du biodiesel. En France, c’est essentiellement Diester industrie qui assure cette étape de la transformation (l’estérification). Ce biocarburant est ensuite incorporé à hauteur de 5 % dans le gasoil. Les graines contiennent également des protéines végéta- les. Une fois l’huile extraite par pression, les fragments de graines (écailles) sont transformées en granulés : ce sont les tourteaux de colza. Ceux-ci sont ensuite utilisés pour nourrir les bovins. Les protéines sont intéressantes pour leur croissance. Bon à savoir : L’huile de colza contient, en plus de l’acide oléique, deux acides gras essentiels : l’acide alpha-linolé- nique (famille des oméga 3) et l’acide linoléique (famille des oméga 6). Ces acides gras sont bons pour le coeur et préviennent les maladies cardio-vasculaires. Production végétale Le colza Chiffres clé Surfaces cultivées : 1,5 million d’hectares soit 4,4 millions de tonnes de graines. 600 000 ha sont nécessaires pour couvrir les besoins en alimentation humaine. Les rendements sont en moyenne de 30 quintaux de graines par hectare Il faut entre 3 et 4 kg de graines pour faire un litre d’huile de colza ! Un litre de diester permet aussi de produire 1,5 t de tourteau de colza Un tonne de diester produite, c’est une tonne de tourteau de soja importée en moins.

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L’ESSENTIEL. D’avril à mai, la campagne prend de belles couleurs. Certains champs deviennent jaune vif et illuminent le paysage. Ce sont les champs de colza.Le colza est surtout cultivé pour l’huile de ses graines.

L’huile de colza est surtout utilisée pour l’alimentation humaine. Elle est très appréciée pour assaisonner les sala-des en mélange notamment avec l’huile de tournesol. Les industries agro-alimentaires l’utilise aussi pour fabriquer des margarines, sauces, condiments, produits intermédiai-res (farines, pâtes, ...)

L’huile est aussi utilisée pour fabriquer du biodiesel. En France, c’est essentiellement Diester industrie qui assure cette étape de la transformation (l’estérification). Ce biocarburant est ensuite incorporé à hauteur de 5 % dans le gasoil.

Les graines contiennent également des protéines végéta-les. Une fois l’huile extraite par pression, les fragments de graines (écailles) sont transformées en granulés : ce sont les tourteaux de colza. Ceux-ci sont ensuite utilisés pour nourrir les bovins. Les protéines sont intéressantes pour leur croissance.

Bon à savoir : L’huile de colza contient, en plus de l’acide oléique, deux acides gras essentiels : l’acide alpha-linolé-nique (famille des oméga 3) et l’acide linoléique (famille des oméga 6). Ces acides gras sont bons pour le coeur et préviennent les maladies cardio-vasculaires.

Production végétale

Le colza

Chiffres clé

Surfaces cultivées : 1,5 million d’hectares soit 4,4 millions de tonnes de graines.600 000 ha sont nécessaires pour couvrir les besoins en alimentation humaine. Les rendements sont en moyenne de 30 quintaux de graines par hectareIl faut entre 3 et 4 kg de graines pour faire un litre d’huile de colza !Un litre de diester permet aussi de produire 1,5 t de tourteau de colzaUn tonne de diester produite, c’est une tonne de tourteau de soja importée en moins.

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La culture du colzaLes principales zones de production en France sont le Centre, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne et la Lor-raine. C’est une culture des climats tempérés ?Le colza se sème à l’automne et se récolte au début de l’été. Le colza possède un intérêt agronomique dans la rota-tion des cultures (changement de culture chaque année pour un même champ). D’abord il couvre le sol durant l’hiver, ce qui évite l’érosion. Pendant cette période, la culture absorbe les nitrates (azote) en excès dans le sol pour sa propre croissance. On dit qu’il fonctionne comme une “pompe à nitrates”. Le colza régule donc la teneur en nitrates du sol. A partir de fin janvier, les producteurs doivent appor-ter aux plantes juste les quantités d’azote dont elles ont besoin. Pour cela, ils disposent de méthodes de mesure fondées sur l’observation de leur champ pour ne pas dépasser les doses nécessaires. En outre, ils doivent surveiller l’arrivée des insectes et des maladies pour ne traiter qu’en cas de risques importants de dégâts sur les cultures.Surveillance des insectes : c’est très technique. La sur-veillance des attaques d’insectes qui attaquent le colza

s’effectue grâce au comptage des insec-tes trouvés dans les pièges. Une cuvette jaune, remplie d’eau additionnée d’un peu de liquide attire les insectes, grâce sa couleur qui rappelle la fleur de colza à sa couleur les insectes. (pour rappeler la cou-

leur de la fleur et attirer les insectes) est placée en bordure du champ. Les comptages sont ensuite utilisés pour éva-luer, à l’aide de logiciel ou de tables de correspondances, le niveau des populations d’insectes.

Les fleurs de colzaLes fleurs de colza sont regroupées en grappe. Les bou-tons s’ouvrent progressivement les uns après les autres, à partir du mois d’avril. La floraison dure plusieurs

semaines et offre ce beau tapis de couleur vive au milieu de

la campagne. Environ 30 % des fleurs sont fécondées par du pollen qui vient des étamines d’autres plantes de colza. Après fécondation, la

fleur donne une gousse, fine, allongée. Elle contient les grai-

nes. Ce sont les graines, petites, rondes et noires, que récoltent les agriculteurs.

La récolte a lieu en juillet. Les graines sont stockées dans des silos, à la ferme ou chez un orga-nisme collecteur (coopérative ou négociant).

La transformation des graines de colzaLes lots de graines de colza sont ensuite transportés vers les usines de trituration appelées “huileries”. Les produits traités qui en ressortent sont l’huile brute (40 à 42 % de la graine) et le tourteau (56 % de la graine).

Le tourteau de colzaLe tourteau de colza entre dans la composition des aliments pour animaux d’élevage jusqu’à 15 % pour les poulets de chair et 20 % pour les porcs charcutiers. En production bovine (lait et viande), le tourteau de colza remplace facilement le tourteau de soja importé et peut être distribué jusqu’à 4 à 5 kg/j. Il

Production végétale

Bon à savoir

La corolle de la fleur de colza est constituée de 4 pétales. Ils sont disposés en croix. C’est donc la marque de reconnaissance des plantes de la famille des “crucifères” Pour en savoir plus sur la culture : www.cetiom.fr

Cuvette pour pieger les insec-tes afin de faire des comptages.

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Production végétale

contribue égale-ment à l’améliora-tion de la qualité des produits laitiers.Environ 800 000 tonnes de tour-teau de colza sont produites en France chaque année et sont entiè-rement utilisées pour l’alimentation des animaux d’élevage, soit au sein d’aliments composés, soit directement en fabrication à la ferme. Cette produc-tion se substitue à 30 % des besoins en tourteaux de soja, ce qui réduit la dépendance de la France vis à vis des importations de ce protéagineux depuis l’Amérique (Nord et Sud).

Le biodiesel (Diester)En France, 100 % des véhicules diesel roulent déjà avec du Diester (en mélange bana-lisé jusqu’5 % dans le gazole). En 2008, plus de 8 000 véhicules de collectivités et entreprises l’utili-seront en mélange à 30 %.Pour en savoir plus sur la trans-formation des graines de colza : www.prolea.com

A ne pas confondre :L’huile de colza permet d’obtenir grâce à une estérifica-tion du bio-diesel qui sera mélangé au gasoil.

Le blé, le maïs, la betterave ou la canne à sucre donnent de l’éthanol (fermentation). Cet éthanol est ajouté à l’essence (super).

Carte d’identité

Le colza appartient à la même famille que celle du choux. Ce sont des crucifères. D’ailleurs, il est issu du croisement entre un choux et une navette. Le colza est considéré comme un oléoprotéagineux car ses graines contiennent de l’huile et des protéines végétales (comme le tournesol).

Il est cultivé depuis l’Antiquité notamment en Chine. Son introduction en Europe est plus tardive et date du xviiie siècle. Il est d’abord apparu en Russie, en Scandinavie, en Flandres puis en Allemagne. Son huile servait à la fois à l’alimentation et à d’autres usages : éclairage (lampe à huile) et la fabrication de savon ou pour graisser des outils ou des rouages (lubrification)