ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL A PPROCHE D ÉVALUATION DE L EFFICIENCE ( RATIO RÉSULTATS / RESSOURCES UTILISÉES ) DES PRODUITS NETTOYANTS PROFESSIONNELS « ÉCOLOGIQUES » PAR RAPPORT AUX PRODUITS TRADITIONNELS POUR L ENTRETIEN MÉNAGER Rapport de projet de fin d’études soumis Comme condition partielle à l’obtention du Diplôme de baccalauréat en ingénierie Présenté par : Sabrina Lavoie Directeurs de projets : Mme Louise Millette M. Erik Bélanger Département des génies civil, géologique et des mines 4 décembre 2007

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É C O L E P O L Y T E C H N I Q U E

D E M O N T R É A L

APPROCHE D’ÉVALUATION DE L’EFFICIENCE (RATIO RÉSULTATS/RESSOURCES

UTILISÉES) DES PRODUITS NETTOYANTS PROFESSIONNELS « ÉCOLOGIQUES »

PAR RAPPORT AUX PRODUITS TRADITIONNELS POUR L’ENTRETIEN MÉNAGER

Rapport de projet de fin d’études soumis

Comme condition partielle à l’obtention du

Diplôme de baccalauréat en ingénierie

Présenté par : Sabrina Lavoie Directeurs de projets : Mme Louise Millette M. Erik Bélanger Département des génies

civil, géologique et des mines

4 décembre 2007

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Remerciements

Un merci particulier à M. Jean-François Champagne pour avoir pris le temps de

répondre à toutes mes questions concernant le domaine de l’entretien ménager. Ses

conseils et son expérience m’a été du plus grand secours.

Merci à M. Erik Bélanger pour son aide précieuse, ses commentaires constructifs et son

désir contagieux de changer le monde qui nous entoure.

Merci à Mme Louise Millette, à M. Normand Corney, à Louis-Patrick Danserau et à tous

les employés de l’entretien ménager pour leurs conseils.

Finalement, un merci spécial à Guillaume.

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Sommaire

Alors que la population de certains pays vivent, mangent et dorment avec des insectes,

des petits animaux, et toutes sortes de parasites, ici, la « phobie bactérienne » est à son

apogée et la folie de la propreté est partout. Cependant, les produits qu’on utilise sont

souvent fabriqués à partir de composés chimiques toxiques, lesquels ont un impact

important sur la santé humaine et l’environnement. Des solutions alternatives « vertes »

commencent toutefois à faire leur apparition et c’est pourquoi le présent document s’est

arrêté sur certains aspects des produits dit « écolo ».

Après avoir conclu que les écolabels officiels constituent un moyen fiable pour le

consommateur d’investir dans des produits et services plus respectueux de

l’environnement, le cas des produits d’entretien ménager à été analysé de plus près.

Bien que Polytechnique utilise déjà des produits biotechnologiques ayant la certification

Éco-Logo et que le département d’entretien ménager du Service des immeubles s’en dit

très satisfait, il est apparut, lors de rencontres et de recherches, qu’il y avait un manque à

gagner pour un entretien plus écologique des planchers. Or comme il a été évoqué qu’un

nouveau produit éliminateur de sel et de calcium était présentement en développement et

que Polytechnique serait éventuellement intéressée à en faire l’essai, le présent travail

s’est donc penché sur le développement d’une méthode de calcul de l’efficience des

produits de nettoyage professionnels. Le résultat obtenu, bien qu’ayant ses limites et

nécessitant un raffinement éventuel, pourrait servir d’outil d’aide à la décision pour

découvrir et acheter des produits de nettoyages plus respectueux des principes de

développement durable.

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Table des matières

Remerciements...................................................................................................................iii

Sommaire ........................................................................................................................... iv

Table des matières............................................................................................................... v

Liste des figures ................................................................................................................. vi

Liste des tableaux............................................................................................................... vi

Liste des sigles ou abréviations.........................................................................................vii

Liste des sigles ou abréviations.........................................................................................vii

Note au lecteur .................................................................................................................viii

1. Introduction.................................................................................................................. 1

2. Résumé de la littérature ............................................................................................... 3

2.1 L’éco-étiquetage.................................................................................................. 3

2.1.1 Éco-Logo........................................................................................................4

2.1.2 Autres écolabels .............................................................................................8

2.1.4 Procédures de tests .......................................................................................10

2.2 Protégez-vous.................................................................................................... 11

2.3 Les limites de l’éco-étiquetage.......................................................................... 12

3. Sélection de produits.................................................................................................. 13

4. Évaluation de produits – Calcul de l’efficience......................................................... 15

4.1 Efficacité d’un produit ...................................................................................... 16

4.1.1 Collecte des données ....................................................................................17

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4.1.2 Compilation des données – Calcul de l’efficacité........................................19

4.1.3 Recommandations d’usage ..........................................................................21

4.2 Efficience : efficacité versus indicateurs........................................................... 22

5. Conclusion ................................................................................................................. 29

6. Bibliographie................................................................................................................. 31

7. Annexes......................................................................................................................... 33

Liste des figures

Figure 1: Procédure à suivre pour consulter les critères de l’Éco-Logo ............................6

Figure 2 : Différents écolabels ...........................................................................................8

Figure 3 : Green Seal : L’écolabel américain.....................................................................8

Liste des tableaux

Tableau 1 : Les indicateurs, leur symbole et leur lien avec les piliers du DD. ................22

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Liste des sigles ou abréviations

Sigle ou abréviation………………………………………………………...Signification

ASTM……………………………………… American Society for Testing and Materials

COGEP………………….Comité de gestion environnementale de l’École Polytechnique

DCC……………………………………………...Document des Critères de Certification

DD………………………………………………………………..Développement durable

EPA……………………………………………….U.S Environmental Protection Agency

ISO………………………………………...Organisation internationale de Normalisation

OCDE………………….Organisation de Coopération et de Développement Économique

SIMDUT…… Système d’Information sur les Matières Dangereuses Utilisées au Travail.

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Note au lecteur

Dans ce qui suit, il est important de faire la distinction entre les termes efficacité et

efficience. Alors que l’efficacité représente la performance d’un produit en soit,

l’efficience quant à elle est un rapport entre la performance du produit (son efficacité) et

les impacts qu’il engendre par rapport à différents aspects.

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1. Introduction

Dans une société où la prise de conscience environnementale est en plein essor,

plusieurs personnes, entreprisses et institutions s’engagent à poser différents gestes afin

de préserver l’environnement. Depuis quelques temps par exemple, des produits

d’entretien ménager « écologiques » sont proposés comme solution alternative aux

produits traditionnels. En effet, dû aux produits chimiques qui les composent, les

produits traditionnels ont un impact important sur la contamination des eaux, des sols et

de l’air ainsi que sur la santé humaine. Avec la gamme imposante de produits d’entretien

ménager « écologiques » maintenant disponibles sur le marché, à prix abordables et dont

on ne cesse de vanter les bienfaits sur la santé et l’environnement, il est facile de se

laisser tenter. Mais ces produits ont-ils réellement un impact moindre sur

l’environnement et la santé que les produits traditionnels? Comment peut-on s’assurer de

la véracité des déclarations faites sur certains produits? Qu’est-ce qui permet de certifier

qu’un produit est « écologique »? Quels sont les critères sous lesquels ils sont évalués?

Qu’en est-il de l’efficience des produits « écolo » par rapport aux produits traditionnels?

Il est généralement difficile de répondre à ces questions et de savoir si les produits

proposés sont réellement efficaces et préférables pour l’environnement et la santé.

Aujourd’hui, avoir une image « écolo » représente un excellent outil de relations

publiques pour se démarquer de la concurrence, un élément de marketing puissant.

Certains fabricants et distributeurs créent eux-mêmes leurs propres écolabels, lesquels

n’ont pas de reconnaissance officielle quant à la validité de l’information véhiculée.

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Plusieurs entreprises utilisent donc les enjeux environnementaux actuels comme élément

de marketing afin d’améliorer leurs ventes alors que leurs produits ne présentent pas de

caractéristiques environnementales particulières.

L’objectif de ce travail consiste d’abord à faire la lumière sur l’information disponible à

propos du « marketing-vert » ainsi que sur l’opinion véhiculée dans les médias. Ce

regroupement d’informations permettra ensuite de développer une approche

d’évaluation de l’efficience des produits nettoyants professionnels « écologiques » par

rapport aux produits traditionnels. Le présent document peut donc être vu comme une

version préliminaire d’un outil d’aide à la décision basé sur des critères qui relèvent des

trois sphères du développement durable, et ceci, afin d’aider une institution telle que

Polytechnique à faire des choix respectueux des principes de développement durable

pour son entretien ménager.

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2. Résumé de la littérature

2.1 L’éco-étiquetage

L’augmentation des préoccupations environnementales et du désir global de protection

de l’environnement est à l’origine de l’éco-étiquetage. En effet, les consommateurs

recherchent de plus en plus des produits qui minimisent les impacts nuisibles sur

l’environnement. Devant ce désir de changement, les entreprises ont vu un nouveau

potentiel de vente pour certains produits. De là, émerge une panoplie de déclarations,

d’étiquettes et de logos, lesquels attirent l’attention des consommateurs soucieux de

réduire leur impact sur l’environnement. Mais attention! Beaucoup de déclarations et de

labels utilisés par les fabricants de produits sont trompeurs et ne sont qu’un outil de

marketing. Afin de contrer la diffusion d’informations erronées et d’encourager le

développement de produits plus respectueux de l’environnement, des écolabels officiels

ont donc été développés. Les consommateurs peuvent alors obtenir de l’information sur

la nature des critères auxquels un produit doit répondre pour être certifié, puisque l’éco-

étiquetage se base sur des critères précis. De plus, il est intéressant de savoir que

l’implication d’une tierce partie pour l’évaluation de la conformité d’un produit aux

critères de certification est exigée. Cela assure une meilleure objectivité face aux

différents produits et aux caractéristiques avantageuses pour l’environnement qu’ils

présentent.

Dans le monde, plusieurs écolabels officiels existent. Dans ce qui suit, les principaux

écolabels sont donc présentés.

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2.1.1 Éco-Logo

L’Éco-Logo est l’écolabel le plus utilisé et le plus reconnu en Amérique du Nord. Il

appartient au gouvernement du Canada et est régi par TerraChoice Environmental

Marketing. L’Éco-Logo est applicable à un grand nombre de catégories de produits pour

lesquelles des critères de certification spécifiques ont été établis. Le programme favorise

une approche d’évaluation du cycle de vie d’un produit dans son processus de

vérification, en ce sens qu’il s’intéresse au produit, de sa production jusqu’à la fin de sa

vie utile. Mais comment un produit ou un service devient-il certifié? En fait, le processus

de certification comporte les cinq étapes fondamentales suivantes (Environnement

Canada, 2002) :

1- Les entreprises proposent leurs produits et leurs services moins nuisibles à

l’environnement en présentant au programme Choix environnemental une

demande qui respecte des directives établies;

2- Le programme Choix environnemental recueille les données techniques de

l’entreprise et les analyse en fonction de critères et de normes de rendement

établis;

3- Un vérificateur se rend sur les lieux de fabrication pour s’assurer du respect

des critères techniques et des normes de contrôle de qualité;

4- Si les résultats de la vérification sont positifs, l’entreprise signe un contrat de

licence et verse des frais annuels;

5- L’Éco-Logo est attribué au produit ou au service et l’entreprise peut

commencer à l’utiliser dans son matériel de marketing.

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Il est à noter que, si un produit ne correspond à aucune des catégories existantes, il peut

tout de même être évalué selon un processus d’examen, et éventuellement obtenir la

certification Éco-Logo. Pour les produits d’entretien ménager, les critères

d’homologation auxquels les entreprises doivent se conformer et pour lesquels le

processus de vérification ci-haut mentionné s’appliquera portent sur :

• Preuve d’efficacité

• Emballage

• Propriétés physiques

• Restrictions sur les composants

• Faible toxicité

• Biodégradabilité

Enfin, suite à l’obtention de la certification, une réévaluation annuelle est effectuée afin

de s’assurer que les produits demeurent conformes aux critères. De plus, tous les 3 ou 4

ans, les critères et les standards utilisés pour la certification sont réexaminés dans le but

de rehausser d’un cran le niveau de rigueur du programme et ainsi amener les entreprises

à améliorer leurs produits selon des exigences plus strictes.

Finalement, la figure suivante propose une démarche à suivre dans le cas où un

consommateur averti voudrait approfondir ses connaissances quant aux critères

d’homologation d’un produit ou d’un service.

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Figure 1: Procédure à suivre pour consulter les critères de l’Éco-Logo

Note : Malgré plusieurs essais (5 par téléphones et 1 par courriel) il s'est avéré

impossible de parler avec une personne en français. En fait, 4 tentatives se sont avérées

infructueuses à ce niveau. Par la suite, un message a été laissé sur une boîte vocale qui

vous promet que la personne en question vous rappellera dans les plus brefs délais. Cela

fait 3 semaines et aucun signe de vie n'a été enregistré de leur part. Finalement un

courriel "bilingue" a été envoyé à l'adresse courriel disponible sur le web, mais encore

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là, aucune réponse. Peut-être cela n'est-il que comble de malchance, mais il faut avouer

que pour un programme gouvernemental, la qualité du service serait à revoir. À ce

moment-ci, il n'est donc pas possible de dire s'il est possible d'avoir accès aux résultats

qui nous permettraient de comparer 2 produits certifié Éco-Logo

Finalement, selon les données recueillies, il est possible d’affirmer que les

consommateurs peuvent se fier à l’Éco-Logo. En effet, une entreprise doit soumettre le

produit qu’elle offre à un processus de vérification impliquant une tierce partie afin d’en

obtenir la certification. De plus, l’Éco-Logo offre la garantie qu’un produit homologué a

été testé et vérifié selon des méthodes scientifiques reconnues. Par contre, il est

important de savoir que certaines entreprises peuvent afficher illégalement un écolabel.

En ce qui concerne l’Éco-Logo, le site web du Programme Choix Environnemental

fourni la liste des entreprises qui identifient frauduleusement leurs produits avec l’Éco-

Logo.

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2.1.2 Autres écolabels

Autre que l’Éco-Logo, il est important de savoir que différents écolabels existent. Bien

que chaque écolabel comporte ses particularités, le processus de certification demeure

sensiblement le même. Une tierce partie est toujours impliquée dans le processus et

celui-ci est généralement établi selon une approche du cycle de vie d’un produit. Voici

donc certains écolabels que les consommateurs sont susceptibles de rencontrer :

Figure 2 : Différents écolabels

De gauche à droite on retrouve, les écolabels suivants : la Fleur (Union Européenne), le

Nordic Swan (Scandinavie), le Blue Angel (Allemange) et l’Environmental Choice

(Autralie).

L’écolabel américain (Green Seal) mérite quant-à lui, une attention un peu particulière

puisque les consommateurs risquent de le rencontrer au Québec. Son label se présente

comme suit :

Figure 3 : Green Seal : L’écolabel américain

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2.1.3 Normes

Concernant l’éco-étiquetage, un guide a été rédigé par L’Organisation internationale de

normalisation (ISO). Le but de ce guide est d’exposer les principes et pratiques à suivre

lors de l’élaboration de critères servant à octroyer un écolabel à des produits. La norme

en question est la suivante : ISO 14024 : Environmental Labels and Declarations –

Environmental Labelling Type 1 – Guiding Principles and Procedures, et les éléments

importants sur lesquels les critères doivent être élaborés sont les suivants (ISO, 1996) :

- Crédibilité;

- Consultations entre les différents intervenants ;

- Consensus;

- Transparence ;

- Accessibilité ; et

- Favoriser l’échange international en évitant la création d’obstacles

non nécessaires.

Pour ce qui est des produits biotechnologiques, ils doivent être conformes au Règlement

sur les renseignements concernant les substances nouvelles, en vertu de la Loi

canadienne sur la protection de l’environnement. Cette loi prévoit que : toutes les

substances « nouvelles », y compris les organismes vivants et leurs produits, soient

l’objet d’une étude visant à déterminer la probabilité qu’elles nuisent à l’environnement

avant qu’elles ne soient importées ou fabriquées au Canada. Le Règlement sur les

renseignements concernant les substances nouvelles donne les moyens à Environnement

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Canada et à Santé Canada d’effectuer cette évaluation. Ce règlement constitue donc un

outil important de la stratégie nationale de prévention de la pollution du gouvernement

fédéral (Environnement Canada, 2000). Finalement, tous les produits doivent être

conformes à la Loi sur les produits dangereux.

2.1.4 Procédures de tests

Plusieurs organisations reconnues ont développé différentes procédures de test

standardisées permettant de déterminer de façon scientifique certaines propriétés des

produits nettoyants telles que la teneur en composés organiques volatils (COV), la

biodégradabilité, l’efficacité, etc. Dans les documents de critères d’homologation, l’Éco-

Logo y fait même référence affin de s’assurer de la validité des procédures de test

utilisées par les entreprises lors de l’analyse de leur(s) produit(s). Bien que les

procédures standards soient intéressantes en soit, le but ici n’est pas d’en exposer le

contenu, mais plutôt d’informer le lecteur qu’elles existent et que lorsque des tests de

laboratoires doivent être effectués afin de confronter les résultats à des critères précis, ou

encore à d’autres produits, ces méthodes constituent la référence à atteindre. Ci-après,

trois organisations dont on fait souvent référence dans le domaine de l’entretien :

- Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE)

- American Society for Testing and Materials (ASTM)

- U.S. Envrionmental Protection Agency (EPA)

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Astuce!

Sur des produits de nettoyage affichant la mention « biodégradable », cherchez la

remarque : « selon le test 301D de l’OCDE ». Cela vous assure que les résultats

proviennent d’une méthode approuvée et fiable.

2.2 Protégez-vous

Des recherches ont été effectuées dans des magazines tels que « Protégez-vous » et

« Option Consommateur ». Bien qu’aucun article offrant un regard critique sur les

écolabels ou l’éco-étiquetage en soit n’ait été déniché, plusieurs articles concernant

l’achat de produits « écologiques » ou « verts » émettent des conseils qui convergent

vers le même propos. Lorsque le consommateur veut, de par son pouvoir d’achat, faire

des choix écologiquement préférables, on lui recommande de chercher des produits

certifiés par des organismes reconnus, tels que Québec Vrai, Programme Choix

environnemental (Éco-Logo), Ecocert, FSC (Forest Stewardship Council), MSC (Marine

Stewardship Council), etc., et de se méfier des certifications issues de l’industrie car

elles sont moins fiables (Maillard, août 2007). À titre informatif, il convient de

mentionner que les organismes Québec Vrai et Ecocert œuvrent dans le domaine de

l’alimentation et de l’agriculture biologique, alors que FSC et MSC encouragent la

gestion et les pratiques écologiquement responsables dans l’industrie forestière et les

pêcheries. L’Éco-Logo, quant à lui, œuvre dans le secteur des produits et services.

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2.3 Les limites de l’éco-étiquetage

En conclusion, l’éco-étiquetage peut être considéré comme un moyen fiable pour les

consommateurs de choisir des produits plus respectueux de l’environnement. Par contre,

il ne faut pas perdre de vue que l’éco-étiquetage est d’abord et avant tout un moyen

incitatif pour le développement et l’amélioration de produits plus respectueux de

l’environnement. Pour une entreprise, l’écolabel représente donc un incitatif

commercial. Les critères sur lesquels leur certification s’appuie sont développés

conjointement avec les parties prenantes, et sont établis de manière à ne pas nuire à

l’économie. Il y a donc lieu de croire que cela n’aboutit pas nécessairement à des critères

environnementaux aussi rigoureux qu’on le voudrait. Par contre, dans un contexte de

développement durable, cette façon de faire est justifiable puisque l’économie doit aussi

être considérée. Il donc important de comprendre qu’il peut y avoir mieux que les

produits certifiés par un écolabel (produits n’ayant pas la certification, mais qui

répondent à des exigences plus élevées que celles d’un écolabel), qu’on peut s’y fier

mais qu’on ne doit pas s’y limiter. De plus, l’éco-étiquetage a ses limites puisque, bien

qu’il nous renseigne sur les vertus « écologiques » d’un produit, il est impossible de

comparer deux produits certifiés Éco-logo. En effet, l’écolabel est octroyé dès que le

produit répond aux exigences minimales. Un produit bien au dessus de ces exigences

n’aura donc pas de distinction particulière par rapport à celui qui ne satisfait que la

limite.

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3. Sélection de produits

Nettoyant tout usage, acide à toilette, nettoyeur à vitre, détergent à tapis, fini à plancher,

dégraisseur… toute une gamme de produits d’entretien est nécessaire afin d’assurer la

propreté des lieux institutionnels. Les usages sont multiples, les techniques de travail et

l’équipement utilisé aussi. Afin de développer une méthode de comparaison de produits

concrète et significative, une catégorie de produits à d’abord été ciblée.

Dans le cas de Polytechnique, certains produits développés par Innu-Science sont

maintenant bien ancrés dans la routine quotidienne d’entretien. Ce sont des produits

biotechnologiques et en plus d’être fabriqués au Québec, ils offrent plusieurs

caractéristiques intéressantes telles que : certifiés Éco-Logo, biodégradables, aucune

émission de COV, 100% sécuritaires et non-toxiques (Innu-Science, 2007). Ces produits

sont entre autre utilisés pour le contrôle des odeurs, comme nettoyeur à salle de bain et à

vitres, comme dégraisseur et comme nettoyeur tout usage. Pour ce genre de tâches, J.F.

Champagne (2007), responsable de l’entretien ménager à Polytechnique, avoue avoir

pris une bonne décision en optant pour les produits Innu-Science. En effet, il explique

que « pour un coût équivalent, avec un peu de formation, nous avons donné aux

occupants de Polytechnique (travailleurs comme étudiants) un milieu plus sain sans

avoir sacrifié la qualité visible de l'entretien » (Champagne, 2007).

Cependant, bien que les tâches quotidiennes d’entretien semblent entre bonnes mains

avec les produits Innu-Science, certaines activités comme le nettoyage des planchers

n’ont pas encore fait le virage vert. La situation la plus problématique pour l’entretien

des planchers est probablement la présence de sel et de calcium en quantités abondantes

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lors de la période hivernale. De plus, les accumulations se situent généralement à des

endroits tels que les toilettes, les classes et les escaliers, là où les auto-récureuses ne

peuvent mettre à profit leur pouvoir mécanique de nettoyage et où les tapis hivernaux ne

peuvent en limiter l’étendue. Ainsi, afin de neutraliser le sel et le calcium accumulés sur

les planchers et ainsi permettre aux employés d’entretien d’effectuer un nettoyage

adéquat, un nettoyant à faible pH (entre 1,5 et 3) est présentement utilisé. C’est le

nettoyant Selcium de Lalema inc. Or, l’eau de vadrouillage dans laquelle le produit est

dilué se retrouve inévitablement aux égouts, contribuant ainsi à diminuer le pH de l’eau

qui devra éventuellement être traitée. Étant donné qu’il n’existe pas encore d’équivalent

« écologique » efficace contre le problème de sel et de calcium et qu’Innu-Science

travaille présentement à l’élaboration d’un produit qui sera spécialement conçu à cet

effet, le Bio-Cal (Champagne, 2007), il est apparut intéressant de développer une

méthode de calcul de l’efficience des produits nettoyants dans l’optique de confronter,

éventuellement, le produit d’Innu-Science au produit traditionnel utilisé en ce moment.

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4. Évaluation de produits – Calcul de l’efficience

Tel qu’énoncé précédemment, plusieurs méthodes de test standardisées existent afin

d’évaluer des produits de nettoyage, que ce soit au niveau de leur efficacité, de leur

toxicité, de leur biodégradabilité, etc. Or, ces méthodes exigent l’implication d’une

expertise scientifique qualifiée puisqu’elles sont complexes, font appel à des

équipements et à des manipulations spécifiques et se déroulent habituellement en

laboratoire. Dans un milieu institutionnel tel que Polytechnique, il est donc peu

envisageable que ces méthodes scientifiques soient utilisées pour tester les différentes

caractéristiques d’un produit, puisque les coûts reliés à ces méthodes sont généralement

élevés et que cela ne constitue pas nécessairement un investissement rentable.

Dans ce qui suit, une méthode relativement simple de calcul de l’efficience des produits

nettoyants est proposée. Bien qu’elle ait été développée dans le but premier de tester des

produits de nettoyant pour planchers s’attaquant au calcium, cette méthode demeure

assez polyvalente pour être appliquée à d’autres types de produits. Dans ce cas, seuls

certains points de la procédure d’évaluation de l’efficacité seraient à revoir, puisque

cette procédure dépend de la nature et des instructions d’utilisation de chaque produit ou

catégorie de produit. De plus, il convient d’ajouter que la méthode présentée favorise

une action préventive en amont plutôt qu’un contrôle en aval des polluants. Il s’agit donc

de réduire les impacts d’un produit sur l’environnement et la santé humaine directement

à la source tout en conciliant les pôles économique, social et environnemental du

développement durable (DD). Cette méthode pourrait éventuellement s’inscrire dans la

Politique d’achat écologique de Polytechnique, laquelle souhaite intégrer

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l’environnement et le développement durable comme critères de sélection pour ses

produits et services (COGEP, 2006, p.16). Les pages suivantes portent donc sur les

différentes étapes de cette méthode, à savoir la détermination de l’efficacité d’un

produit, et le calcul des différents indicateurs.

Il est à noter qu’un fichier Excel a été conçu afin de calculer automatiquement

l’efficacité et l’efficience d’un produit selon les données entrées par un utilisateur. Un

exemple d’utilisation de ce fichier pour le Selcium est présenté à l’annexe B, alors que la

version électronique du fichier est disponible sur CD (voir annexe C).

4.1 Efficacité d’un produit

La première étape de cette méthode consiste à évaluer l’efficacité des produits que l’on

désire tester. En pratique, les tests en laboratoire permettant de déterminer l’efficacité

d’un produit ne sont que rarement utilisés. Bien qu’ils pourraient servir à documenter les

observations faites sur le terrain (dans l’éventualité où ils corroboreraient ces dernières),

l’observation des résultats lors des opérations régulières d’entretien demeurent

néanmoins la méthode la moins coûteuse et la plus convaincante de l’efficacité d’un

produit (Champagne, communication personnelle, 2007). Ainsi, c’est dans l’optique

d’un processus d’évaluation in situ des produits impliquant le personnel d’entretien

ménager que le protocole à suivre pour déterminer l’efficacité d’un produit à été élaboré.

Les étapes de ce protocole sont expliquées dans ce qui suit.

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4.1.1 Collecte des données

Afin de recueillir les données nécessaires au calcul de l’efficacité d’un produit, une fiche

d’observation1 est remise à chaque employé qui doit faire une routine de nettoyage avec

le produit à tester. Par exemple, pour tester l’efficacité du Selcium, nettoyant à plancher

éliminateur de sel et de calcium, les employés qui ont dans leurs tâches journalières une

routine de plancher à effectuer devront compléter la fiche. Cette fiche d’observation est

divisée en deux volets. Le premier indique quatre points importants à vérifier et à classer

selon un degré d’appréciation allant de très mauvais à excellent. Ces points de

vérification sont expliqués dans ce qui suit :

1- Propreté visuelle après nettoyage :

Appréciation de la propreté visuelle de la surface nettoyée suite à l’opération de

nettoyage.

2- Effort demandé pour effectuer le travail :

Réfère à l’effort physique requis pour effectuer la tâche. Plus simplement, cela

peut être vu comme la réponse à la question : est-ce que je dois frotter fort pour

éliminer la saleté? Si le nettoyage ne s’effectue pas aisément, il faut accorder un

degré d’appréciation « très mauvais » ou « mauvais » pour ce point. Si, au

contraire, la tâche semble facile, il convient alors d’attribuer « bien », « très

bien » ou « excellent » comme degré d’appréciation. Un produit efficace devrait

faciliter la tâche de nettoyage, s’il est utilisé correctement.

1 La fiche d’observation est disponible à l’Annexe A.

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3- Facilité d’utilisation du produit :

Réfère aux commodités d’utilisation d’un produit. Est-ce que l’emballage du

produit me permet de l’utiliser sécuritairement et facilement (exemple : les trop

gros formats sont souvent lourds lorsqu’ils sont neufs et difficiles à manipuler.

Cela augmente le risque d’incident avec le produit, et aussi les risques potentiels

d’accidents de travail. Est-ce que beaucoup de manipulations sont nécessaires

avant que le produit ne soit prêt à l’utilisation, etc.

4- Qualité des instructions d’usage :

Les instructions d’usage d’un produit doivent être claires et précises. De plus,

elles doivent être écrites en français pour éviter une mauvaise interprétation de la

part des employés qui ne parlent pas ou parlent très peu l’anglais. En effet, un

produit sera efficace s’il est utilisé selon les recommandations d’usage du

fabriquant. Mais pour ce faire, faut-il encore que ces recommandations soient

bien divulguées.

Le deuxième volet, quant à lui, comporte trois questions qui sont susceptibles

d’influencer l’efficacité d’un produit. Dans la fiche fournie en annexe, ces questions sont

valides pour un nettoyeur à plancher. Dans l’éventualité où un autre type de produit

serait testé, il faudrait revoir ces questions en conséquence. Il est toutefois recommandé

de conserver une question se rapportant au temps requis pour l’accomplissement d’une

tâche puisque le temps de main-d’œuvre est un facteur important pour la majorité des

établissements.

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19

4.1.2 Compilation des données – Calcul de l’efficacité

Lorsque la période de test est terminée et que les employés ont remis leur(s) fiche(s)

d’observation complétée(s), il est temps pour le responsable de procéder à la compilation

des données afin d’obtenir l’efficacité du produit. Pour ce faire, il doit déterminer le

nombre de fiches d’observations reçues et entrer le nombre de cases cochées pour

chaque point de vérification du volet 1. Pour ce qui est du volet 2, le responsable doit

faire une moyenne des résultats fournis dans les fiches, et l’inscrire à l’endroit approprié

dans la feuille de calcul. Finalement, lorsque la compilation des données est terminée, le

logiciel calcul et affiche l’efficacité du produit. Comme les calculs se font de manières

automatique et que leurs détails ne sont pas présentés dans la feuille de calculs, la

logique utilisée est présentée ici :

Les degrés d’appréciation sont associés aux pondérations suivantes, ce qui permet de

calculer l’efficacité du produit selon chaque point d’observation :

Très mauvais = 0; Mauvais = 1; Bien = 2; Très bien = 3; Excellent = 4

et

où N = nombre de fiches compilées

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où i = 1 à 4 (car il y a 4 observations).

t = temps moyen requis (heures) pour faire la routine avec le produit testé.

tréf = temps moyen requis (heures) pour faire la routine avec le produit de référence.

R = Facteur de réduction de l’efficacité.

Remarque : Si le produit de référence est testé afin d’obtenir son efficacité, alors le

facteur t / tréf sera égal à 1 puisque dans ce cas t = tréf.

En ce qui concerne le facteur de réduction R, sa détermination suit la logique suivante :

SI ((Question 2 = Oui et Question 3 = Glissante ou Normal, alors R = -10%),

SINON (SI (Question 2 = Oui ou Question 3 = Glissante ou Normal, alors R = -5%),

SINON (R = 0)).

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21

4.1.3 Recommandations d’usage

Afin de s’assurer que le protocole proposé fourni des résultats fiables et comparables

d’un produit à l’autre, certaines recommandations d’usage sont de mise. Dans un

premier temps, il est conseillé d’utiliser le ratio de dilution moyen d’un produit pour la

période de test ou à tout le moins, demeurer constant d’un produit à l’autre (ratio

minimal avec ratio minimal, ratio maximal avec ratio maximal, etc.). De plus, la période

sur laquelle le test s’effectue doit être la même entre les produits et il est souhaitable

qu’elle soit déterminée selon le type de produit à tester et son usage. Finalement, les

conditions dans lesquelles les tests sont effectués doivent être comparables. Bien qu’il

soit beaucoup plus difficile de respecter cette dernière recommandation lorsque les

essais se font in situ plutôt qu’en laboratoire, il est tout de même important de conserver

une certaine logique de décision. Par exemple, si le Selcium est mis à l’essai la journée

suivant une grosse tempête de neige (dans le cas où on décide de faire le test sur une

journée), il est probable que l’accumulation de sel et de calcium sur les planchers sera

importante. Lorsque l’on décidera d’effectuer le test d’un produit concurrent, il est donc

important de le faire dans des conditions similaires pour ne pas fausser les résultats

(favorisation d’un produit au dépend de l’autre).

Finalement, le respect de ces conditions contribuera à assurer la reproductibilité de la

méthode d’une série d’essais à l’autre. Cela est un paramètre important lorsqu’il s’agit

de comparer des résultats entre eux. En effet, les résultats provenant de deux méthodes

différents et ont un certains sens lorsqu’ils sont considérés individuellement, mais n’en

ont plus lorsqu’on les considère conjointement.

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4.2 Efficience : efficacité versus indicateurs

Maintenant que le calcul de l’efficacité a été présenté, il est temps de s’attaquer à la

problématique en soit, c’est-à-dire, l’évaluation de l’efficience d’un produit de

nettoyage. Tel qu’énoncé au début de ce document, l’efficacité d’un produit donne un

indice de son rendement, de ses performances dans l’acquittement de la tâche pour

laquelle il a été conçu. Le calcul de l’efficience quant à lui, considère non seulement

l’efficacité d’un produit, mais aussi une multitude de facteurs qui son susceptibles

d’affecter l’environnement dans lequel il est utilisé (ici, le terme « environnement » est

employé au sens large). Afin de quantifier l’effet global qu’un produit nettoyant

engendre autour de lui, différents indicateurs ont été élaborés. Ces indicateurs s’appuient

sur les trois piliers du DD (économie, environnement, social). Voici donc, en bref, les

quatre indicateurs retenus :

Tableau 1 : Les indicateurs, leur symbole et leur lien avec les piliers du DD.

Pour chacun de ces indicateurs, des données spécifiques sont requises. Ces données ont

été sélectionnées en vertu de 2 principes : impact significatif par rapport à l’indicateur, et

facilité à obtenir les informations. Lors de l’étape 2 du calcul de l’efficience d’un produit

(l’étape 1 étant le calcul de l’efficacité), l’utilisateur doit déterminer les valeurs relatives

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23

au produit à l’étude afin de compléter le plus de données requises possible. Afin de se

familiariser avec ces données, voici selon chacun des indicateurs, les données requises

que doit fournir l’utilisateur pour être en mesure de déterminer l’efficience d’un produit

ainsi que certains points de repère pour le guider vers des sources potentielles

d’information.

Économique :

- Quantité à l’achat : Le format du contenant en litres.

- Coût à l’achat : Le coût unitaire du contenant.

- Quantité utilisée : Le nombre de litres utilisés durant la période de test.

- Unité de comparaison : Surface totale (m2) de plancher nettoyé durant la période

de test (dans l’exemple présenté à l’annexe B, la valeur totale a été estimée

puisque les données n’étaient pas disponibles).

- Salaire horaire moyen d’un employé.

- Temps de main-d’œuvre : Le nombre d’heures totales consacrées à la tâche.

(dans l’exemple présenté à l’annexe B, c’est le nombre d’heures totales

consacrées au nettoyage manuel des planchers (les auto-récureuses n’utilisent pas

le produit Selcium)).

*Remarque : Pour cet indicateur, toutes les données requises doivent être fournies

puisqu’un calcul global (incluant tous les paramètres) est nécessaire

pour le coter. Ce calcul se présente comme suit :

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Environnemental :

- Localisation du fournisseur : distance terrestre moyenne (km) entre le fournisseur

et l’École Polytechnique (Un logiciel tel que Mapquest fait très bien l’affaire

pour estimer cette distance).

- ph du produit : Disponible sur l’emballage ou la fiche SIMDUT du produit.

- Certification Écologo : Le produit est-il étiqueté du label Éco-Logo? Oui/Non

- Biodégradabilité : Pourcentage de biodégradabilité du produit en un certain

nombre de jours selon une norme officielle. Peut-être disponible sur une fiche

SIMDUT, chez le fournisseur ou sur l’emballage (ex : biodégradable à 60% en

28 jours selon la norme 301D de l’OCDE).

- % COV : Pourcentage de composés organiques volatils du produit. Parfois

disponible sur la fiche SIMDUT ou chez le fournisseur.

- Avertissement SIMDUT : Certaines fiches contiennent une section

environnement où certains avertissements y sont parfois indiqués. Répondre par

oui si présence d’avertissements négatifs. (ex : risque de pollution de l’eau)

Page 32: ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

25

- Contenant recyclable : Le contenant doit être identifié comme étant recyclable.

Au Québec, les contenants de plastiques identifiés avec le code « 6 » ne sont pas

récupérables. De plus, il faut s’assurer qu’un code (1-4 et 7) est inscrit dans le

triangle de recyclage sans quoi le contenant risque d’être refusé au centre de tri

(Recyc-Québec, 2007).

Santé humaine :

- DL50/CL50 : Dose létale ou concentration létale qui tue 50% des individus d’une

population d’animaux (généralement des rats et des souris). Disponible sur la

fiche SIMDUT.

- % COV : Pourcentage de composés organiques volatils du produit. Parfois

disponible sur la fiche SIMDUT ou chez le fournisseur.

- Effets aigus sur les humains : Dès qu’un avertissement est mentionné dans la

fiche SIMDUT (ex: irritant et corrosif au contact de la peau), on répond oui.

- Effets chroniques sur les humains : Dès qu’un avertissement est mentionné dans

la fiche SIMDUT, on répond oui.

- Effets cancérogènes : Dès qu’un avertissement est mentionné dans la fiche

SIMDUT, on répond oui.

Page 33: ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

26

Sécurité :

- Limite d’inflammabilité : Disponible sur la fiche SIMDUT.

- Équipement de sécurité requis : Si la manipulation du produit requiert le port

d’un équipement quelconque ou d’un vêtement de protection, on répond oui.

Disponible sur la fiche SIMDUT.

- Réactivité : Réactif avec les agents oxydants. Disponible sur la fiche SIMDUT.

- Point éclair : Disponible sur la fiche SIMDUT.

Tel que mentionné dans la version informatique de la méthode de calcul, une donnée

manquante ou non-disponible, doit se refléter par une case vide. Cette case (et la donnée

requise qui lui est associée) n’entrera pas dans le calcul de la cote globale de

l’indicateur. Plus il y a de données manquantes, moins les résultats obtenus seront

précis. De plus, comme il s’agit d’une évaluation comparative, on analyse les produits

testés par rapport au produit de référence, soit le Selcium. Il s’avère donc primordial

d’avoir le maximum d’information sur le Selcium afin de procéder à une comparaison

adéquate et intéressante.

Suite à l’introduction des données dans le fichier, les valeurs attribuées aux données

requises permettent le calcul de la cote de l’indicateur. Cette cote est une classification

de l’indicateur selon une échelle de 1 à 5. La valeur de 1 représente la meilleure cote et

5, la pire. Le produit Selcium agit à titre de produit de référence. La cote 3 est affectée à

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titre de valeur médiane à tous les critères du produit de référence. Ainsi, lors de la

comparaison des valeurs, un produit se verra affecter une cote faible s’il présente des

caractéristiques plus intéressantes et une cote plus forte, donc défavorable, dans le cas

inverse. Voici, sous forme de tableau, la distribution proposée des cotes.

Cote 1 Amélioration relative de 30% par rapport au produit de référence

Cote 2 Amélioration relative de 10% à 30% par rapport au produit de référence

Cote 3 Amélioration ou dépréciation relative de plus ou moins 10% par rapport au

produit de référence

Cote 4 Dépréciation relative de 10% à 30 % par rapport au produit de référence

Cote 5 Dépréciation relative de plus de 30% par rapport au produit de référence

On remarque que la plage de chaque cote, à l’exception des cotes d’extrémité, est de

20%. Ce pourcentage n’est basé sur aucune étude, il est purement supposé. Cette plage

de 20 % est affectée à tous les critères, à l’exception du critère localisation du

fournisseur qui s’est vue attribué une plage de 40%. En ce qui a trait aux critères

oui/non, la cote de 1 est affectée à une réponse qui favorise le critère et une cote de 5

pour une réponse néfaste.

Exemple : répondre oui au critère suivant :

Le produit présente des effets cancérogènes = cote de 5 (néfaste);

Autre exemple : répondre oui au critère suivant :

Contenant recyclable = cote de 1 (favorable)

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Finalement, on procède au calcul de l’efficacité qui est présenté comme suit :

où a, b, c et d sont les pondérations associées à chaque indicateur

La pondération des indicateurs est une option de plus pour l’utilisateur. Bien qu’elle ait

été fixée à 0,25 pour tout les indicateurs, l’utilisateur se voit dans la possibilité

d’accorder plus ou moins d’importance à un indicateur de son choix. À l’annexe B, un

exemple de calcul de l’efficience pour le produit de référence est présenté.

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5. Conclusion

Le but de ce travail était de développer une approche d’évaluation de l’efficience des

produits professionnels « écologiques » par rapport aux produits traditionnels d’entretien

ménager. Pour ce faire, les étapes suivantes ont été suivies.

Dans un premier temps, une revue de l’éco-étiquetage et du « marketing vert » qui

l’accompagne a été effectuée. Au cours de ces recherches, il a été constaté que les

écolabels officiels tels que l’Éco-Logo, Grean Seal, la Fleur bleue, etc. sont des moyens

efficaces mis à la disposition des consommateurs désireux de réduire leurs impacts sur

l’environnement afin de repérer des produits ou des services écologiquement

préférables. De plus, il a aussi été noté que beaucoup d’entreprises créent leur propre

Logo « vert » pour fins de marketing et contribuent ainsi à la divulgation d’informations

erronées sur les qualités environnementale de leur(s) produit(s). Pour éviter d’investir

son argent dans des « illusions vertes », médias et scientifiques conseillent de rechercher

les produits ou services certifiés par des organismes reconnus et d’être vigilent face aux

déclarations provenant directement de l’industrie.

Dans un deuxième temps, il a été remarqué que les organismes reconnu tel que l’Éco-

Logo, font appel à une multitude de procédures de tests standardisés afin d’évaluer les

produits soumis à leur processus d’homologation. Les organisations importantes telles

que l’OCDE, l’ASTM et l’EPA on été citées comme point de repère.

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Finalement, suite à l’information recueillie, une méthode de calcul de l’efficience des

produits nettoyants à été élaborée et ce, en tentant de jumeler rigueur scientifique et

besoins pratiques. La méthode et ses différentes caractéristiques ont été présentées, et un

CD-ROME a été mis à la disposition du lecteur désireux de prendre connaissance, tester

et peut-être même utiliser cette méthode. Cependant, en posant un regard objectif et

critique sur la méthode proposée, il convient de dire que cet outil ne constitue qu’une

version préliminaire de ce qu’un outil complet d’aide à la décision pourrait représenter.

Il faut donc l’utiliser avec jugement et discernement. Néanmoins, les éléments

importants y sont et avec un peu de raffinement, il semble que l’approche d’évaluation

de l’efficience des produits nettoyants développée dans ce document pourrait bien

devenir un outil précieux à la prise de décisions respectueuses des concepts de

développement durable dans le domaine de l’entretien ménager institutionnel.

Page 38: ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

31

6. Bibliographie

ATSM. (2006). Standard Guide for testing cleaning performance of products intended

for use on resilient flooring and washable walls. Annual book of ASTM standards

section 15, vol. 15.04, ASTM D 4488, p.439-453.

BARTENSTEIN K. & LAVALLÉE S. (2003). L’écolabel est-il un outil du protectionnisme

« vert »? [Version électronique]. Les Cahiers de Droit, vol. 44, no3, p. 361-393

BÉLANGER, E., Département des génies civil, géologiques et des mines. Communication personnelle

CHAMPAGNE, J-F. (2007). Service des immeubles. Communication personnelle

COGEP. (2006). Rapport sur l’environnement, 2005-2006. Montréal : COGEP.

Consulté le 26 novembre 2007, tiré de http:// www. polymtl.ca /enviropoly/

gestion/index.php

CORNEY, N. (2007). Service des immeubles. Communication personnelle.

ENVIRONNEMENT CANADA. (2000). Règlement sur les renseignements concernant les

substances nouvelles Produits biotechnologique. Consulté le 11 octobre 2007, tiré

de http://www.ec.gc.ca/substances/nsb/pdf/a0008_f.pdf

ENVIRONNEMENT CANADA. (2002). L’Éco-Logo, marque de qualité environnementale. [En ligne]. EnviroZine. Numéro 23, 3e reportage, disponible sur http://www.ec.gc.ca/EnviroZine/french/issues/23/feature3_f.cfm

Page 39: ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

32

Green Seal. (2007). The Mark of Environmental Responsability. Consulté le 25 octobre

2007, tiré de http://www.greenseal.org/certification/rules.cfm

INNU-SCIENCE CANADA INC. (2007), Consulté le 5 octobre 2007, tiré de

http://www.innu-science.com/fre/produits/productscategory1.htm

ISO. (1996). Environmental Labels and Declarations – Envrionmental Labeling Type I –

Guiding Principles and Procédures. The ISO 14000 Handbook, ISO 14024:1996,

p.262-264

MAILLARD, R. (2007). La vague verte: les entreprises se prétendent toutes plus écolos les

unes que les autres. Mais le sont-elles vraiment? [Version électronique]. Protégez-

vous. Numéro d’août 2007, p. 19-21.

RECYC-QUEBEC, gouvernement du Québec. (2007). Gérer les matières résiduelles à la

maison : Que puis-je mettre dans mon bac? Consulté le 11 novembre 2007, tiré de:

http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/client/fr/gerer/maison/recherche.asp

TERRACHOICE ENVIRONMENTAL MARKETING. (2007). Programme Éco-LogoM, Consulté

le 29 novembre 2007, tiré de : http://www.ecologo.org/

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7. Annexes

Annexe A: Fiche d’observation

Annexe B: Exemple d’utilisation du fichier Excel pour le calcul de l’efficacité et de

l’efficience d’un produit

Annexe C : Version informatique - Méthode de calcul de l’efficience (sur CD)

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ANNEXE A

(Fiche d’observation)

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ANNEXE B

(Exemple d’utilisation du fichier Excel

pour le calcul de l’efficacité et de

l’efficience d’un produit)

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ANNEXE C

(Méthode de calcul de l’efficience

Version informatique (CD))

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Voir le fichier « méthode de calcul de l’efficience2