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LE MAROC A BESOIN D’UN CLUSTER MARITIME

LE CLUSTER MARITIME MAROCAIN

La voix du Maritime au Maroc

Si la mer a longtemps joué un rôle important dans l’histoire et la prospérité du Maroc, c’est à feue Sa Majesté le Roi Hassan II que l’on doit l’essor maritime moderne de notre pays. En déclarant «Il Nous a semblé nécessaire de renouer avec une des plus glorieuses traditions de Notre Monarchie en Nous tournant vers la mer », le Roi avait donné de hautes orientations conduisant à la création d’un ministère spécifique au secteur maritime, à la constitution de notre marine marchande et à celle de notre flotte de pêche. En même temps, le Maroc participait activement à l’élaboration du nouvel ordre maritime international qui s’est concrétisé dans la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982.

Depuis, comme dans beaucoup de pays, l’organisation de l’activité gouvernementale a conduit, en 1997, à rattacher la direction de la Marine marchande au Ministère des transports, et celle des pêches maritimes à celui de l’Agriculture. Cependant, les enjeux maritimes n’ont pas diminué, bien au contraire. La préservation de nos ressources et de notre industrie halieutique, le tourisme balnéaire, la sécurité de la navigation ou la recherche pétrolière sur le plateau continental sont parmi les nouveaux défis qui concernent l’ensemble du secteur maritime marocain, et la place de notre pays dans la communauté maritime internationale.

De nombreux professionnels marocains, de l’Administration comme du secteur privé, estiment aujourd’hui que le secteur maritime national manque d’une Haute Institution consacrée à la discussion et à la promotion des intérêts maritimes du Royaume.

A l’instar de nombreux autres pays maritimes proches du Maroc, notre pays pourrait se doter d’un « Cluster maritime » :

Le mot CLUSTER est d’origine anglaise et signifie : grappe, bouquet.

Une dizaine de pays européens ont créé leur CLUSTER et sont groupés au sein de l’EUROPEAN NETWORK OF MARITIME CLUSTERS. Le Cluster Maritime existe également en Finlande, en Russie et à Singapour.

Le CLUSTER MARITIME MAROCAIN (CMM) aurait pour mission de fédérer tous les segments du secteur maritime marocain. Il examinerait les synergies possibles internes au monde maritime marocain et communiquerait sur le plan national et international, tout en assurant un lobbying de promotion au Maroc et à l’étranger.

Le C.M.M. réunirait en son sein la totalité des composantes maritimes du Royaume du Maroc et identifierait les pistes de coopération entre les acteurs de ces différents secteurs maritimes.

Il pourrait être un forum de réflexion idéal pour influencer positivement la stratégie maritime nationale et mettre en place les textes législatifs et réglementaires nécessaires à sa promotion.

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Le C.M.M. aurait également le rôle d’interface avec le grand public qu’il devrait sensibiliser aux activités liées à la mer. Il faut en effet faire progresser les mentalités des citoyens marocains et de leurs représentants pour mieux les orienter vers la mer et les amener à y investir dans les activités du futur et y exploiter de nouvelles énergies renouvelables.

Il est bon de rappeler que l’île Maroc dispose de 3500 Kms de littoral baigné par deux mers lui procurant une bonne pêche, l’énergie et les liaisons maritimes lui permettant d’assurer plus de 95% de son commerce extérieur.

La mer, qui recouvre 70% du globe terrestre reste un espace à explorer car seulement 20% de la faune et de la flore marines sont connus.

De plus le transport maritime est le plus respectueux de l’environnement à la tonne transportée. Il émet 5 fois moins de CO2 que le transport routier et 13 fois moins que le transport aérien. Il consomme 2 fois moins d’énergie que le transport ferroviaire et 10 fois moins que le routier. Dans un proche avenir, les liaisons entre le range Nador,Tanger, Safi, Agadir, Laâyoune et Dakhla devraient être réalisées par voie maritime.

Le C.M.M. pourrait regrouper les secteurs et activités suivantes :

- La pêche (Industries, armements, administrations, INRH …)

- Le transport maritime (Armements, manutentionnaires, experts maritimes, …)

- Les ports, la logistique (et toutes activités en relation directe avec la mer : OCP, SAMIR, exportateurs et importateurs)

- La Marine Royale

- Le nautisme, les marinas

- L’enseignement et la formation maritimes

- Les Banques et assurances maritimes

- Le Courtage (ventes / achats)

- Le Droit et le conseil maritime

- La Recherche scientifique marine

- La sûreté, la sécurité et l’environnement marin

- L’Off shore, le remorquage

- Les sociétés de classification

- Les énergies marines renouvelables

- La construction / réparation navales

Un cluster est une organisation informelle, qui peut prendre n’importe quelle forme institutionnelle (Association, Syndicat professionnel, Fondation, etc…).

Il regroupe les acteurs du monde maritime sur la base d’une adhésion volontaire de ceux-ci.

Dirigé par un Conseil d’administration, il nécessite une petite équipe d’animation, composée de permanents, dédiés ou mis à disposition par les membres du Cluster.

Hormis ces permanents, le travail du Cluster est basé sur du bénévolat professionnel, au sein de commissions ou de groupes de travail.

Enfin ce projet s’inscrit pleinement dans la tradition maritime séculaire du Royaume.

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Biographie de l’auteur :

Mahmoud BENJELLOUN est capitaine au long cours de la Marine Marchande diplômé de l’école nationale de la marine marchande du Havre (France).

1969 : il est titulaire d’un diplôme supérieur de l’Institut du Commerce International de Paris

1969-1973 : il exerce en tant que personnel navigant au sein de la Compagnie Générale Transatlantique (CGT) qui comptait une flotte de navires de croisières dont le fameux paquebot « FRANCE »

1969-1973 : il rejoint la compagnie COMANAV ou il exerce la fonction de Directeur de l’exploitation commerciale

Après une expérience comme directeur général d’une entreprise de pêche, il reprend en 1990 la direction d’un cabinet d’expertise et fonde la société de services maritimes IDEA Maroc.

2006-2008 : Président du Collège des Experts Maritimes du Maroc et fondateur de la revue le Grand Mât.