Clap! n°2

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Magazine de cinéma Gratuit | Février 2010 | Numéro 2 www.clapmag.com WOLFMAN BENICIO SORT LES GRIFFES GROS PLAN FANTASTIC MR FOX DVD UN PROPHÈTE TV SORDID LIVES

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Clap n°2, revue de cinéma. Actus, critiques, dvd, tv

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Magazine de cinémaGratuit | Février 2010 | Numéro 2www.clapmag.com

WolfmanBenicio sort les griffes

Gros plaN FaNtastic Mr Fox dvd UN prophète tv sordid lives

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Sommaire | 03 |

éditouel Bonheur de passer le cap de la décennie. Encore un bon prétexte pour faire un bilan

des dix dernières années de cinéma, sans conteste décisives…Les tops des films les plus marquants fleu-rissent et la rédaction de Clap! s’est même prêtée au jeu. Vous retrouverez notre top 10 sur www.clapmag.com. Révolution numérique, initiée par Gol-lum, achevée par les Navi’s d’Avatar; appauvrissement du cinéma américain moyen : celui de la suite, du remake (masqué ou non), déclarant son im-puissance à se renouveler; émergence de talents (Fatih Akin, Bong Joon-ho, James Gray, Kechiche…) ; épure et sublimation d’œuvres de cinéastes déjà reconnus (Eastwood, Spielberg, Cronenberg, Miyazaki, Lynch…). La liste est longue et l’enjeu invariable, faire vivre et évoluer le cinéma au rythme de l’Histoire des peuples, des cultures; mais aussi au rythme d’une ère technologique qui a passé la vi-tesse supérieure avec le numérique et l’impact que l’on connait sur les réali-sateurs de pouvoir tout faire. Et c’est ce « tout » que Clap! a pour mission de traiter. En février le maga-zine poursuit sa route, et affirme sa vo-lonté d’être une revue gratuite « avec une vraie ligne éditoriale ». Pourquoi est-ce important de le préciser ? Car dans l’immense majorité (pour ne pas dire la totalité) des revues gratuites de cinéma, vous ne verrez jamais de vrai regard critique mais bien une per-manente promotion de tous les titres. Chez Clap!, nous affichons haut et fort nos choix, nos goûts et notre politique. Ce mois-ci nous saluons la résurgence du gothique avec Wolfman, l’immense talent de Wes Anderson et son Fan-tastic Mr Fox, l’éprouvant Lebanon, et nous débattons autour du nouveau Peter Jackson, Lovely Bones. Ne vous méprenez pas, il y en aura bien pour tout le monde.

Romain Dubois

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Dossier

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Marc Webb aux coMMandes de spider-Man reboot C’est officiel. Sony vient d’annoncer que Marc Webb, le réalisateur de «(500) jours ensemble» réalisera le reboot de Spider-man. Pas évident de passer derrière l’icône Sam Raimi, et d’être attendu au tournant par les millions de fans de la franchise... mais Sony a confiance, voyant en Webb un réalisateur au potentiel intéressant pour mettre en scène «un film plus sombre et plus réaliste» sur l’adolescence de Peter Parker...On pourra en avoir le cœur net en 2012...

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LA PRiNCESSE Et LA GRENOuiLLE

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Le chiFFreAvatar coule titanic :

1,84 MiLLiards $ dépassés pour Avatar qui détrône d’ores et déjà titanic alors que son exploitation en salles est loin d’être finie…Encore un record pour Cameron !

ActuS

Actus | 04 |

eMManueLLe bÉart et bÉatrice daLLe, aMantesDix ans après Baise-moi, Virgine Despentes passe la vitesse supérieure, en adaptant son roman «Bye Bye Blondie». Elle s’offre, en prime, un casting sulfureux puisqu’Emmanuelle Béart et Béatrice Dalle, seront amantes pour l’occasion. Virginie Despentes choisit en effet de modifier légèrement son histoire d’origine, en transformant son personnage masculin principal en femme extravertie, présentatrice de télé people et mondaine, incarnée par Emmanuelle Béart.. De son côté, Béatrice Dalle se glissera dans la peau de Gloria, une punkette sur le retour, SDF et meurtrie par la vie... Le tournage de Bye Bye Blondie est prévu pour le mois de juin.

Les invincibLes dÉbarquent sur arte Adaptée d’un feuilleton canadien à succès, « Les invincibles » relate les péripéties d’une bande de copains trentenaires un peu barrés et liés par un pacte fou. Outre les quatre per-sonnages principaux, la série s’offre quelques guests prestigieuses telles que Lou Doillon, Clémentine Célarié, ou encore Jackie Ber-royer. A la réalisation, on retrouve Alexandre Castagnetti, l’un des deux trublions de La chanson du dimanche. Le groupe se chargera d’ailleurs de la bande originale. Le renouveau de la fiction française est à découvrir d’urgen-ce tous les mardis de mars à 22h30 sur Arte.

Martin Luther King aura droit à son biopic Martin Luther King reste une telle figure dans l’histoire contemporaine américaine, qu’il était étonnant que le cinéma hollywoodien actuel ne lui consacre pas un biopic. L’oubli est réparé : Dreamworks a engagé Ronald Harwood, le scénariste du Pianiste, pour l’écrire et c’est Spielberg qui se colle à la production. On devrait donc enfin voir à l’écran le fameux « i have a dream »... Reste à savoir qui le prononcera !

sos FantôMes 3 !!!!! il y aura bien une suite à «Ghostbusters», confie Harold Ramis au site heebmagazine.com. Depuis des années les rumeurs circu-laient... Le troisième volet se concrétise enfin avec un tournage prévu courant 2010 et une sortie mondiale en 2011 pour le plus grand plaisir des fans récompensés d’une attente de plus de vingt années ! Au casting tous les chasseurs de fantômes ont accepté de re-prendre leurs rôles, seule Sigourney Weaver demeure incertaine même si elle a bien reçu le script et laissé filtrer quelques infos sur le scé-nario. Dans ce nouvel épisode, les Ghostbus-ters enseignent leur art de la «chasse» à la jeu-ne relève et Bill Murray pourrait revenir sous les traits d’un fantôme ! A suivre...

ActuS

Actus | 05 |

christoph WaLtz rejoint cronenberg Déjà à l’affiche dans «inglorious Basterds» de tarantino, l’acteur autrichien Christoph Waltz retourne poser ses valises à Hollywood. il sera en effet à l’affiche du prochain film de David Cronenberg, «the talking cure», où il interprétera le psychanalyste Sigmund Freud…Cronenberg continue sa thérapie !

deMi Moore : LoLAprès les Ch’tis, version Will Smith, c’est au tour du film LOL d’être adapté à la sauce Hollywood. Les rumeurs les plus folles ont fusé pour le casting, finalement c’est bien Demi Moore qui reprendra le rôle de Sophie Marceau. il se murmure que Miley Cyrus (Hannah Montana) pourrait interpréter la fille de Demi…à suivre !

prÉsident burton Le réalisateur américain tim Burton sera le président du jury du 63e Festival de Cannes qui se déroulera du 12 au 23 mai prochain. Le réalisateur de Batman se dit ravi de cette no-mination: «C’est un grand hon-neur et je suis très impatient de me retrouver avec mes cama-rades jurés pour voir de beaux films venus du monde entier».

asia argento tourne en FaMiLLe Après avoir retrouvé son père Dario Argento sur le tournage de l’attendu Giallo, Asia Argento devrait tourner sous la direction de son mari Michele Civetta dans un film baptisé Regular Boy. Elle y sera confrontée à un ado indomptable. Chez les Argento, le ciné c’est une affaire de famille…

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es aléas de la production cinématographique ne s’accordent pas toujours avec les désirs de

la populace. Le cas des Wachowski est symptomatique : alors qu’on les attendait sur une œuvre martiale du même type que Matrix, les deux hommes ont préféré travailler sur le mal aimé Speed Racer, pourtant summum de dynamisme visuel et parfaite symbiose entre cinéma live et animation japonaise.

tout l’inverse de ce Ninja Assassin que les frangins se contentent de cautionner en tant que producteurs. Manque de bol, le film est une tentative ratée de donner ses lettres de noblesse au guerrier nippon, figure souvent caricaturée ou détournée de ses valeurs. Pas sûr que les clichés s’estompent avec l’histoire de Raizo, redoutable assassin de l’ombre, déchu de son clan depuis qu’il a tourné le dos à son maître qui n’a de cesse, depuis, de vouloir le liquider...un scénario sur mesure donc, mais Ninja Assassin échoue exactement là où on l’espérait

jouissif, c’est-à-dire en passant complètement à côté de ses scènes de bastons (omniprésentes). ici les nombreux déferlements de shirukens et les chorégraphies fantasques sont gâchés par un montage abusivement saccadé et une prolifération massive d’effets spéciaux et d’hémoglobine numérique qui rend rapidement le tout incompréhensible. James Mcteigue (déjà responsable de la mise en scène plate de V pour Vendetta) hésite sans cesse entre réalisme des combats et défouloir virevoltant dans lequel des comédiens mal choisis n’ont pas grand chose à faire. Hormis la pop star orientale Rain, crédible lorsque le réalisateur se décide à le cadrer correctement. Dommage.

J.M.

10 fév 2010

NiNja assassiNRéalisé par James Mcteigue Avec : Rain, Naomie Harris, Rick Yune, Sho Kosugi…Distributeur : Studio CanalDurée : 1h38

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ames est un agent de la CiA infiltré à l’ambassade américaine de Paris. il rêve de pouvoir un jour

jouer les gros bras, jusqu’au jour où on lui confie une vraie mission... Ne vous fiez pas à son titre faussement référentiel, From Paris with love n’est pas une énième aventure bondienne mais bien une production 100% Besson écrite par ses soins, scénario Post-it à l’appui. ici, deux agents des Forces Spéciales (dont un John travolta qui filerait des complexes d’infériorité à Jack Bauer) font la chasse aux terroristes dans les rues de Paris. Depuis Subway, il est d’ailleurs intéressant de voir l’intérêt que le réalisateur du Grand Bleu porte à la métropole et ses autochtones. Des méchants trafiquants de drogue chinois du 13ème arrondissement aux maquereaux pakistanais de la Gare du Nord en passant par les terrifiants djihadistes musulmans de St Denis, chacun se fait exploser dans la joie et la bonne humeur (de préférence à la mitraillette ou au lance-roquettes) sans discrimination aucune. une bien belle

leçon d’humanisme et de géopolitique qui trouve son point d’orgue lors d’un climax bouleversant durant lequel le film réussit le double exploit d’être à la fois raciste et misogyne. tellement complaisant dans sa xénophobie assumée, From Paris with love oublie d’être véritablement fun et multiplie les séquences nanardes (ah le coup de la robe africaine…) jusqu’à provoquer l’indifférence générale tant il se prend au sérieux. Rien ne vient sauver cet improbable mix entre taxi 4 et Rush Hour 3 : ni le réalisateur Pierre Morel qui se contente de filmer platement cette soporifique virée parisienne, ni John travolta qui assure le minimum syndical aux cotés d’un Jonathan Rhys-Meyers qu’on sent peu concerné par la chose. Au final, le dernier méfait de Pierre Morel a beau prôner la tolérance et l’amour de son prochain, pas sûr qu’on ait envie d’être aussi altruiste.

ilan Ferry

17 fév 2010

FroM paris with loveRéalisé par : Pierre Morel Avec : John travolta, Jonathan Rhys-Meyers, Melissa Mars…Distributeur : EuropaCorp Distribution Durée : 1h33

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17 fév 2010

FaNtastic Mr FoxRéalisateur : Wes AndersonAvec les voix de George Clooney, Meryl Streep, Jason Schwartzman…Distributeur : twentieth Century FoxDurée : 1h27

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ue Fantastic Mr Fox, le dernier Wes Anderson, soit un film d’animation n’est pas si étonnant, étant donné

ses inclinations pour les cadrages méticu-leux et géométriques, le soin tout particu-lier apporté à l’agencement des couleurs. Ce n’est pas tant la justification du recours à l’animation qui interloque mais bel et bien le fait de ne pas avoir sauté le pas plus tôt. Mais pas pour n’importe quelle animation. quand Wes Anderson n’a eu de cesse de livrer des films ô combien nostalgiques et tournés vers un passé révolu, choisir le stop-motion -des figurines animées ima-ge par image- plutôt que la 3D, s’impose comme une évidence.

Aujourd’hui, le cinéaste a décidé de porter à l’écran le livre de Roald Dahl ayant bercé son enfance. Mr Fox, un chasseur de vo-lailles en milieu fermier se voit contraint par le sort et la parentalité à trouver de nou-veaux moyens pour mettre du pain sur la table. Avant de replonger dans ces combi-nes d’antan et d’avoir à ses trousses trois fermiers très remontés. De ce postulat, le romancier avait produit un récit sombre et direct avec son regard résolument adulte sur le monde de l’enfance. Anderson, lui, réussit un prodigieux numéro funambules-que en restant à la fois fidèle à Dahl et à lui-

même. il ajoute à cette trame survival une dimension existentielle fort bienvenue.

En témoigne le parti pris artistique du film. À travers le design de ces animaux aux yeux de porcelaine et aux mouvements saccadés ou encore le décorum fleurant

bon la bricole, Fantastic Mr Fox est tra-versé par cette inversion subtile de l’adage Dahlien puisqu’il s’agit de porter cette fois un regard magnifiquement enfantin sur les déconvenues du monde adulte. En cela, le héros Mr Fox s’envisage comme un ava-tar canidé des patriarches handicapés de la vie et monomaniaques que sont Royal tenenbaum (Gene Hackman dans La fa-mille tenenbaum) et Steve zissou (génial Bill Murray dans La vie Aquatique). Son in-terrogation sur sa condition -« qui suis-je ? Pourquoi un renard ?» formule-t-il explici-tement- fait directement écho à cette liber-

té d’esprit, aperçue chez ses illustres pré-décesseurs, contre l’irrémédiable vieillesse et la nécessité de se ranger. il va sans dire que les fans du cinéma de Wes Anderson seront en terrain connu : l’incommunicabi-lité au sein de la cellule familiale entre Mr Fox et Ash, son fils frustré ; le génie vécu comme un fardeau par Kristofferson, le cousin renardeau mélancolique. Pourtant, nulle impression de lassitude ici. Car, au lieu d’atténuer les nuances du réel, l’ani-mation agit comme un accélérateur. Pour la première fois, la sensibilité se fait beau-coup plus nette, ses héros moins arché-typaux. Mieux, Anderson semble disposé à laisser le fond occuper davantage de terrain.

Malgré cela l’enveloppe formelle de Fan-tastic Mr Fox est splendide ! Et hilarante par moments. Anderson signe son meilleur film et confirme sa science du comique absurde, tout en faux-rythmes. Cet amour pour le décalé, la dinguerie douce-amère, ne sera peut-être pas du goût de tout le monde. Mais pour peu que l’on y adhère, la récompense sera un attachement puis-sant et intime. Avec ce supplément d’âme. Classique instantané.

J.F.

un regarD magnifiquement enfantin sur les DéconVenues Du

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Parmi les films les plus attendus de fé-vrier, le nouveau Peter Jackson (Le Sei-gneur des Anneaux, King Kong, Fan-tômes contre Fantômes...) caracole en tête de liste. Le maître du divertissement hollywoodien grandiloquent adapte, pour son grand retour, le best-seller d’Alice Sebold. Meurtres, pédophilie, enquête, et deuil sont au programme de la vie de Su-sie Salmon, assassinée à l’âge de 12 ans, qui suit de l’au-delà, sa famille, ses pro-ches, l’enquête et son meurtrier impuni.Soyons honnêtes, concédons à Jackson

quelques choix hésitants, parfois dérou-tants, dans la conduite de son récit qui flirte constamment avec une iconographie fleur bleue surprenante de candeur, et un esthétisme assez kitsch. Néanmoins, si la tendresse du regard touche à la naïveté du trait, il y gagne aussi en sincérité. La puissance évocatrice de cette allégorie onirique sur le deuil et la souffrance peut donc trouver un écho émotionnel tant, à force d’y croire, la conviction de Peter Jackson l’emporte. La force de Lovely Bones réside alors dans son refus d’opter pour un traitement banal : résolution du meurtre/punition/ acceptation…mais bien dans sa propen-

sion à n’employer aucun procédé scé-naristique (jusque dans le sort de la dé-pouille du corps) qui viendrait réconforter le spectateur. Jackson est peut-être l’un des maîtres contemporains de l’enter-tainment, il n’en a pas pour autant oublier son savoir-faire de conteurs d’histoires, aussi simples et «humaines» soient el-les. il signe ici une œuvre à part, sombre et solaire, brillante et maladroite, qui ne manquera pas de partager…

Léonie Ayres

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lovely boNesRéalisé par : Peter JacksonAvec : Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz…Distributeur : Paramount PicturesDurée : 2h10

10 fév 2010

La bonne appréciation d’une œuvre passe par quantité de choses. une des plus im-portantes consiste à trouver le ton juste pour le bien du récit. Et affirmer que Lovely Bones n’y parvient jamais relève du doux euphémisme tant ne subsiste qu’un film informe, erratique et amoché par la sen-siblerie criarde. Pourtant, on veut y croire pendant la première demi-heure ; croire que le Peter Jackson tendre et cruel de Créatures célestes peut ressurgir après une décennie passée à occuper la place du roi

du divertissement gigantesque. En cela, les admirateurs de sa première période placée sous le signe de la démerde quasi artisana-le attendaient beaucoup de Lovely Bones. L’illusion ne fait malheureusement pas long feu. Jusqu’à l’arrivée de Susie dans l’entre-deux monde, en fait.À partir de là, le film hésite entre la chro-nique d’un deuil impossible, le thriller et la méditation sur la mort sans jamais réelle-ment choisir. Jackson privilégie plutôt la forme au fond avec des choix hasardeux lorgnant autant du côté de La Mélodie du bonheur que des teletubbies. Soit une es-thétique « Panzer », chargée en infographie écœurante et en symbolique lourdingue.

une déception d’autant plus grande que l’orientation poétique et solaire de l’his-toire, aurait pu être un matériau magnifique (on pense à Sofia Coppola...). Ainsi, Lovely Bones fonctionne par petites fulgurances épisodiques mais se voit au final ratatiné par la roublardise prétentieuse de Jackson à nous faire passer de la vacuité pure pour quelque chose de profond et spirituel. As-surément, son premier gros ratage.

Julien Foussereau

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n attendait beaucoup d’«i Love You Phillip Morris» et ce pour plusieurs raisons. Premièrement,

en consacrant un film à une passion homosexuelle, sujet encore tabou au cinéma et notamment aux Etats unis, les néo-réalisateurs Glenn Ficarra et John Requa avaient l’occasion d’offrir une nouvelle dimension à la comédie romantique. Ensuite, l’interprétation de Jim Carrey, acteur comique par excellence au faciès surhumain, attirait la curiosité. Le résultat s’avère plutôt décevant.Steven Russell, un père de famille homosexuel naturellement bon mais ayant un sérieux penchant pour l’ar-naque, le mensonge et les hôpitaux, rencontre en prison l’homme de sa vie en la personne de Phillip Morris. Vou-lant à tout prix le bonheur et la liberté de son amant, Steven rentrera dans un engrenage dangereux, multipliant les arrestations et les cavales. tour à tour faux avocat, faux directeur financier, faux malade du SiDA, sa vie devient symbole d’instabilité malgré le sou-tien infaillible de ses proches. Adaptée

d’une histoire vraie, «i Love you Phillip Morris» peine tout de même à trouver de la crédibilité, tant les personnages sont surjoués par les acteurs princi-paux, Jim Carrey et Ewan McGregor. Par ailleurs, Steven Russell pense en permanence qu’il maîtrise son histoire et son destin, avant d’être constam-ment rattrapé par un radical retour-nement de situation. Le problème est que le spectateur, à l’instar du person-nage principal, se retrouve perdu par ces revirements à répétition qui cas-sent le rythme du film. Entre clichés et romance à l’eau de rose, la sulfureuse relation tant attendue fait place à une banale comédie un peu lourde.Fallait-il, en 2010, exagérer tous ces paramètres afin d’imposer un couple homosexuel à l’écran ? A en croire les difficultés qu’ont connues les réalisa-teurs à trouver des investisseurs (deux ans d’attente) avant que Luc Besson ne s’implique dans leur projet, cela semble malheureusement vraisembla-ble…Et c’est triste pour une comédie.

Victor Vogt

10 fév 2010

i love yoU phillip MorrisRéalisé par : Glenn Ficarra, John Requa Avec : Jim Carrey, Ewan McGregor, Leslie Mann… Distributeur : EuropaCorp DistributionDurée : 1h36

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histoire de « l’autre Dumas » est celle d’un couple littéraire composé de deux Alexandre

Dumas : l’écrivain de génie et son nègre, « l’autre Dumas ». D’un côté le « véritable » Alexandre Dumas, le père officiel des trois mousquetaires, gloire nationale et ogre-écrivain qui trousse un jupon par scène et descend ses deux bouteilles de vin par repas (sans surprise, c’est Depardieu qui tient le rôle). De l’autre côté Auguste Maquet, plume besogneuse inconnue du public, quotidiennement humilié par sa femme et volé par son patron; les gens l’appellent « Paquet », et il vomit en bateau. La frustration du deuxième s’exacerbe le jour où il s’éprend d’une jeune révolutionnaire…«L’autre Dumas » aurait fait un très bon téléfilm. une de ces diffusions qui explosent les taux d’audience en rassemblant sur France 2 des spectateurs curieux de la vie du monument littéraire (les cendres de Dumas sont au Panthéon depuis 2002) ; un tableau saisissant, servi par des acteurs formidables… On

regrette néanmoins que l’empilement des intrigues et l’agitation des personnages ne cachent la paresse du scénario. L’action fait constamment mine d’avancer, et laisse le spectateur sur sa faim après la description (certes intéressante) de la relation houleuse entre Dumas et Maquet. L’Histoire stagne tout autant que l’histoire : la Révolution de 1848 ne sert que de décor au tableau et le débat politique n’est qu’un prétexte à approfondir la psychologie des protagonistes (Dumas en opportuniste blasé, Maquet en idéaliste paumé). Enfin, l’argument principal de l’usurpation des droits d’auteur et de la réhabilitation du pseudo-coécrivain des trois mousquetaires ne convainc pas vraiment du fait de l’honnêteté historique du réalisateur : non, Maquet n’apparaît pas comme le père légitime des mousquetaires. Et non, « L’autre Dumas » ne laisse pas forcément un souvenir impérissable. N. Knispel

10 fév 2010

l’aUtre dUMasRéalisé par : Safy Nebbou Avec : Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Dominique Blanc…Distributeur : uGC Distribution Durée : 1h45

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plaNète 51 charlie et la chocolaterie

es derniers temps, les films en ani-mation de synthèse déboulent sur les écrans avec une régularité quasi

métronomique. Le client du mois pose ses bagages sur la Planète 51 dans laquelle habitent des aliens humanoïdes livrés avec la panoplie complète du parfait extraterres-tre : antennes, absence de nez et teint vert de rigueur. Leur environnement ressemble curieusement à une banlieue pavillonnaire américaine des fifties, coincée entre pros-périté économique et paranoïa de l’autre. C’est dans ce contexte d’ignorance que déboule Chuck, un astronaute de la NASA. une panique générale se répand, renforcée par une présence militaire conséquente.Si l’on se fie à ce résumé, Planète 51 sem-ble tout droit sorti d’une major hollywoo-dienne. À tort puisque ilion, le studio finan-cier du projet, est basé à Madrid. Hélas, c’est bien sa seule originalité. tout le film n’est qu’une succession de recyclages es-thétiques et narratifs flemmards : le side-kick de l’astronaute est pompé sur Wall-E et R2D2, la trame générale sur E.t., etc. À l’image du design des autochtones, Planè-te 51 louche trop vers Shrek sans parvenir à reconduire son mordant. Pas forcément déplaisant. Mais définitivement oubliable.

Julien Foussereau

3 fév 2010

harlie ne peut s’offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son lot de sucre-

ries, il participe à un concours organisé par l’inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville... Si l’on devait retenir l’œuvre d’un seul homme dans la littérature pour enfants, nous re-tiendrions peut-être celle de Roald Dahl, dont l’imaginaire séduit finalement les en-fants tout autant que les adultes. que vous ayez vu la version de tim Burton ou non, nous ne pouvons que vous conseiller de découvrir ce premier Charlie et la Choco-laterie de 1971 en famille; ceux qui ne le connaîtraient pas encore, doivent se rattra-per absolument à l’occasion de la reprise du film de Mel Stuart tant sa magie fonc-tionne toujours. Ballet de couleurs fééri-ques autant que seventies, ce Charlie et la Chocolaterie est un vrai bonbon qui nous transporte dans un univers fantastique de la première à la dernière minute. une fois qu’on y a goûté, c’est comme le chocolat, on ne peut plus s’en passer. Pour tous les gourmands donc et pour les autres aussi ; un film pour le rêveur, en fait, qui sommeille en chacun de nous.La critique complète sur www.clapmag.com

Nico Paal

Réalisé par : Jorge Blanco Avec les voix de : Vincent Cassel, Dimitri Rataud, Sara Martins… Distributeur : uGC Distribution Durée : 1h30 min

Réalisé par : Mel Stuart Avec : Gene Wilder, Jack Albertson, Peter Ostrum…Année de production : 1971 Durée : 1h40

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10 fév 2010

ondres, fin du 19ème siècle. Lord Blackwood, un type sinis-tre, enlève des femmes pour les

poignarder avec une dague lors de rituels pseudo-maçonniques. Arrêté par Sherlock Holmes et condamné à la potence, il jure de revenir de l’au-delà pour se venger sur les anglais. Evidemment il revient, Londres pa-nique, Holmes et Watson n’ont plus qu’à rouvrir le dossier.Le nouveau Guy Ritchie est d’abord une rectification salutaire du mythe de Sherlock Holmes. Plutôt que de sous-crire à la tradition (trahison) du héros cérébral à la casquette de chasse et à la loupe, le réalisateur s’est documen-té auprès des meilleurs connaisseurs du personnage original, les « Baker Street irregulars » (association de fa-natiques qui se réunit pour discuter de la couleur de la pipe de Holmes ou de la marque de costume de Wat-son). De ce retour aux sources sans purisme excessif naît un duo de dé-tectives décapant et anticonformiste, en osmose avec l’univers rock de Guy Ritchie. Sherlock Holmes n’a ainsi

rien à envier aux gitans de « Snatch » en termes de marginalité : vous n’en douterez plus quand vous l’aurez vu se vautrer confortablement dans la crasse de la Londres industrielle et boxer dans ses bas-fonds.Du point de vue formel, le réalisateur persévère et se perfectionne en restant fidèle à ses origines. La bande-son rock (oui, forcément rock) est exceptionnel-le (merci Hans zimmer!) et l’intelligence de son utilisation rappelle que Ritchie a été formé à l’école des clips : celle qui vous demande que le son colle à la scène. D’autre part, le montage donne au génie légendaire du personnage de Conan Doyle un caractère renouvelé et décalé : les enchaînements logiques sont rendus par des scènes littérale-ment mitraillées grâce à une caméra dernier cri qui orchestre action et cel-lules grises avec frénésie et audace. Prévenir les épileptiques que la nervo-sité de « RocknRolla » est toute entière dans ce nouveau morceau de Ritchie. Nerveux, donc ; et jouissif.

N. Knispel

sherlock holMesRéalisé par : Guy RitchieAvec : Robert Downey Jr, Jude Law, Mark Strong…Distributeur : Warner BrosDurée : 2h07

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el Gibson revient et il n’est pas content ! Furax parce qu’un quidam a lâchement

abattu sa fille devant ses yeux alors que la balle lui était semble-t-il des-tiné. Grossière erreur pour le(s) coupable(s) qui vont devoir subir les foudres vengeresses du comédien qui n’avait plus tenu un rôle conséquent depuis le Signes de M. Night Shya-malan. Période suffisamment longue pour qu’une relève tente de lui ravir sa place d’action man en faisant passer l’ancienne star des Arme Fatale pour un papy grabataire bon pour l’hos-pice. Sous ses allures de production carburant au concentré de testosté-rone, Hors de contrôle aurait-il pour but de remettre les pendules à l’heure et réhabiliter un acteur supposé trop vieux pour ces conneries (déjà un peu le leitmotiv de l’Arme fatale 4…)? Pas vraiment. Car si Martin Campbell (pré-cédemment en poste sur le bourrin Casino Royale) parsème son film de brefs pics de brutalité au cours des-quels la figure patibulaire de Gibson fait encore son effet. il est ici moins

question d’action que d’investigation. Enquête susceptible de mettre le doigt sur un important scandale écologique visant une entreprise en connivence avec le gouvernement américain, et qui trouve sa source dans une mini-série britannique des années 80 avoi-sinant les six heures de programme. transposé au cinéma, le récit en est réduit à deux. Fatalement, nombre des sous-intrigues politiques existan-tes passent à la trappe, délaissées au profit d’une introspection émotionnel-le parfois pompeusement exprimée (le dernier plan est une mauvaise blague). Hors de contrôle cherche donc à nous faire partager le désespoir d’un héros tragique n’ayant plus rien à perdre. il aurait probablement gagné à épaissir son mystère et ses personnages se-condaires, résignés à rester à leur pla-ce, c’est à dire dans l’ombre de Mel Gibson… Demeure un film désincarné mais efficace. Pour un tel retour sous le feu des projecteurs on pouvait es-pérer un poil mieux.

J.M.

hors de coNtrôleRéalisé par : Martin CampbellAvec : Mel Gibson, Ray Winstone, Danny Huston, Shawn Roberts… Distributeur : Metropolitan FilmExportDurée : 1h56

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thérapie de coUples

éritable institution, le couple a tou-jours été une source d’inspiration inépuisable pour le cinéma. Et d’ins-

piration il en est fortement question dans cette comédie où quatre couples partent sur une île paradisiaque pour se ressourcer. Co- écrit par Vince Vaughn et Jon Favreau (qui s’octroient ici les rôles principaux), thé-rapie de couples avait de quoi nourrir beau-coup d’espoirs, les deux hommes ayant lar-gement fait leurs preuves dans le domaine de la comédie. En dépit d’une première partie sympathique durant laquelle Vaughn affiche un débit oral toujours aussi impres-sionnant, son comparse excelle en ex-gloi-re du lycée frustré par sa vie de couple, les choses se gâtent dès lors que nos héros débarquent sur la fameuse île. Plus inspirés comme acteurs que comme scénaristes, le duo Vaughn/Favreau parvient toutefois à nous arracher quelques sourires (le duel de Guitar Hero) avant de s’enfoncer dans un discours très conservateur et préchi-précha sur le couple. Dommage car le film aurait pu s’autoriser un peu plus de folie, surtout au regard de son sujet et de son casting. Las, on a ici plutôt l’impression que les acteurs ont trouvé la bonne excuse pour se faire payer des vacances de rêve !

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Réalisé par : Peter BillingsleyAvec : Vince Vaughn, Jon Favreau, Malin Akerman...Distribué par : universal Pictures Durée : 1h47

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uin 1982, première guerre du Li-ban. quatre jeunes soldats sont envoyés par l’armée israélienne

pour attaquer une ville hostile. A bord de leur tank, ils doivent obéir aux or-dres, malgré eux, goûtant à la folie guerrière de la façon la plus brutale qu’il soit...

Sur les traces du brillant Ari Folman l’année dernière, et sa Valse avec Ba-chir, Samuel Maoz, dont c’est le pre-mier film, raconte sa propre expérience de la guerre. Loin de toute démonstra-tion héroïque, Folman propose une expérience visuelle singulière, intime et surtout éprouvante. Lebanon se démarque en effet par la monstration frontale qu’il propose de la violence, à la fois celle des corps, mais également du traumatisme psychologique irrémé-diablement lié au spectacle de l’horreur. Pour parvenir à ses fins, Maoz invente une nouvelle forme de huis clos, dans lequel la caméra ne sort jamais du char d’assaut dans lequel sont embarqués

les jeunes soldats. Le seul regard exté-rieur se fait à travers le viseur du canon, propulsant ainsi le spectateur témoin privilégié (et probablement un peu ac-teur aussi…) de l’atrocité ambiante : un âne éventré agonisant, une femme au bord de la folie après la mort de son enfant et de son mari… Le parti pris, parfois insoutenable, condense la mise en scène et inflige le film avec autorité, imprimant ainsi un sentiment de malai-se profond chez le spectateur. toutes les perceptions, toutes les émotions sont sublimées dans ce cadre étroit, sans cesse aux limites de l’asphyxie. Ajouté à cela, une bande son poussée au maximum et vous comprendrez aisément qu’on ressorte chancelant de ce huis clos, pur et dur. Samuel Maoz retranscrit l’impact immédiat de cette fin d’innocence imposée, et met ainsi la Guerre et ses combattants à nus.

R.D. & E.R.

lebaNoNRéalisé par : Samuel Maoz Avec : Yoav Donat, itay tiran,Oshri Cohen…Distributeur : CtV international Durée : 01h32

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/ excellentpeut mieux faire / moyen / bon / chef-d’œuvre

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olfman débarque enfin sur nos écrans, mais avant de hurler dans les salles obscures, le loup-garou

de Joe Johnston aura connu bien déboires. tout commence le jour où, l’acteur Benicio Del toro se laisse convaincre par son agent et producteur Rick Yorn d’entreprendre un remake du Loup-garou, un classique de l’horreur datant de 1941. Fan du film origi-nal, Del toro ne se fait pas prier et finit par convaincre universal qui lui octroie sans mal le rôle principal. Nous sommes alors en 2007 et le projet Wolfman est officiel-lement lancé. toutefois, lorsque le studio repousse une 1ère fois la sortie du film (prévue pour novembre 2008), personne ne se doute que la série noire ne fait que commencer. Ecrit par Andrew Kevin Wal-ker (Seven), le projet est d’abord confié à Mark Romanek, ex clipeur reconverti dans le long avec le flippant Photo Obsession en 2002. Malheureusement, Romanek déclare forfait trois semaines avant le début du tournage pour cause de « différents artis-tiques ». Après avoir fait la chasse aux réa-lisateurs (dont Brett Ratner) la production

jette son dévolu sur Joe Johnston, l’hom-me derrière Chérie j’ai rétréci les gosses et Jurassic Park 3. tellement sûr de son coup, universal veut absolument mettre le film en avant pour les Oscars et repousse sa sortie au mois de novembre 2009. Dès lors, tout semble rouler pour Wolfman qui se tourne tranquillement mais sûrement dès le mois de mars 2008. Ce serait mal connaître Jo-hnston qui, non content d’avoir tourné de nouvelles scènes d’action en mai 2009, de-mande à ses acteurs de revenir devant la caméra deux mois plus tard. En effet, entre temps, le design du loup garou avait été revu et corrigé nécessitant ainsi six semai-nes de tournage supplémentaires. Emplois du temps chargés obligent, c’est au réali-sateur de seconde équipe qu’est confié la lourde tache de diriger Benicio Del toro et Emily Blunt dans les studios londoniens de Pinewood. Pendant ce temps, Johnston supervise le tout depuis Los Angeles où il peaufine les effets spéciaux et fait retour-ner certaines scènes à Anthony Hopkins incapable de revenir en Angleterre. On pourrait dès lors croire la malédic-

tion définitivement levée. que nenni : pris dans les affres d’une post-production difficile,Wolfman passe et repasse par la case montage, engrangeant ainsi les ru-meurs les plus folles et une inquiétude toujours plus grande de la part des fans. Lassé de voir ce loup-garou traîner la patte, le compositeur Danny Elfman (engagé de-puis août 2008) jette l’éponge en novembre 2009 et laisse sa place à Paul Haslinger, plus connu pour avoir signé les bandes originales d’underworld 1 et 2. un rempla-cement qui n’est pas du goût de Joe Jo-hnston qui milite ardemment pour le retour d’Elfman. A un mois de la sortie officielle et à la vue du piètre travail fourni par Has-linger, universal n’a pas d’autre choix que de s’exécuter et de le rappeler à l’ordre. trop occupé à mettre en musique le Alice au pays des merveilles de tim Burton, ce-lui-ci n’a malheureusement plus le temps d’adapter sa musique au montage actuel. qu’à cela ne tienne, les producteurs font appel au compositeur Conrad Pope pour compléter la partition originelle d’Elfman. Repoussé, retourné, remonté, Wolfman sera passé par toutes les couleurs de l’arc en ciel mais cette fois c’est promis on vous le jure : Benicio Del toro montrera bien le bout de son museau ce 10 février chez nous et à peine deux jours plus tard aux Etats-unis, ouf !

wolFMaN, FilM MaUdit ?

Dossier réal isé par ILan Ferry

aMis des bêtes rÉjouissez-vous : WoLFMan vient enFin hanter vos nuits de pLeine Lune. L’occasion pour cLap! de vous dire pourquoi benicio deL toro assure coMMe un cheF en Loup-garou et coMMent ce FiLM a FaiLLi ne jaMais voir Le jour. attention Les yeux !

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toutes griFFes dehors

ris dans les tumultes d’un dévelop-pement chaotique (cf.encadré) Wol-fman débarque enfin en salles avec

la ferme intention de redynamiser le mythe du lycanthrope. Soit l’histoire de Lawrence talbot, acteur de son état, porteur d’une terrible malédiction depuis que son che-min a croisé celui d’un loup garou. Remake du film éponyme de 1941, le film de Joe Johnston marque, à l’image de La Momie, une réelle volonté de la part d’universal de revisiter les origines de son bestiaire fantastique. une détermination que l’on retrouve jusque dans la superbe direction artistique qui reproduit à merveille l’Angle-terre Victorienne du XiXème siècle, et une photographie exemplaire renforçant l’aura fortement gothique de l’ensemble. que les amateurs de frissons se rassurent : le loup-garou Benicio Del toro a beau avoir des airs de dandy bien sous tous rapports, il sait mordre quand il le faut. ici, le maître mot reste « efficacité » : les scènes d’action sont menées à un rythme d’enfer, le sang gicle à flots et les tripes volent dans tous les sens ! D’emblée, le film détonne par son approche très frontale que vient renforcer

la réalisation non moins solide de Joe Jo-hnston. Ce ne sont que quelques unes des qualités d’un métrage qu’on sent destiné à un public désireux de revenir à un cinéma d’horreur d’antan bien loin des canons ac-tuels du genre. A l’heure où celui-ci cède

trop facilement aux sirènes de l’image de synthèse, Wolfman propose un savant mé-lange entre effets spéciaux et artisanaux. De fait, si les maquillages du génial Rick Baker (voir encadré ci-dessous) sonnent comme un hommage évident au film ma-triciel, les phases de transformation offrent un bon compromis, à mi chemin entre Le loup-Garou de Londres et underworld. il en résulte un loup-garou impressionnant d’authenticité et dont on sent tout le poids à l’écran.

La beLLe et La bête

Autant d’éléments qui participent à faire de Wolfman un spectacle résolument old

school tant dans son ambiance que dans son intrigue aux accents shakespeariens. Car oui, si le film réserve son lot de sueurs froides, il n’en néglige pas pour autant ses personnages, figures centrales d’une tragé-die funeste. En l’occurrence, le duo Benicio Del toro /Anthony Hopkins fait merveille : le 1er en fiston torturé, le second en pa-triarche aussi mystérieux qu’impérial. Des caractéristiques qui ne donnent que plus de sens à leurs multiples affrontements au centre desquels se trouve la belle Emily Blunt venue une apporter une touche de romantisme. une fois ces enjeux posés, Wolfman peut enfin révéler sa véritable nature de drame fantastique où la relation père/fils tient un rôle pivot. On regrettera toutefois que la romance Benicio Del toro/ Emily Blunt ait été quelque peu sacrifiée à l’image de beaucoup de scènes dont les coupes se font largement ressentir. D’où l’impression de se retrouver parfois de-vant un film malade, victime de ses mul-tiples passages par la salle de montage. Monté, démonté, rafistolé, n’en demeure pas moins un très bon film de monstre(s), efficace et sincère dans sa détermination à vouloir redonner au genre ses lettres de noblesse.

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ricK baKer: Monsieur Loup-garou

Maquilleur archi-connu des amateurs de fantastique, Rick Baker aura, tout au long de sa carrière, montré une prédilection certaine pour les bêtes à poils hurlant les soirs de pleine lune. En 1981, les incroyables maquillages du Loup-garou de Londres de Landis lui valent de rafler son 1er Oscar. Suite à ce succès, le maquilleur tâtera du loup-garou plus que de raison. Deux ans après Le loup-garou de Londres, il retrouvera

le réalisateur John Landis qui lui demandera de transformer Michael Jackson en louveteau pour les besoins du clip thriller. Désormais estampillé « spécialiste ès loup-garou », il officiera quatre ans après sur la série La malédiction du loup-garou. En 1994, il signe les maquillages du bien nommé Wolf dans lequel Jack Nicholson goûte aux plaisirs des balades les soirs de pleine lune. Au sommet de sa gloire, il rempile en 2005 avec le navrant Cursed avant de revenir aux choses sérieuses avec Wolfman.

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Réalisateur : Joe Johnston Avec : Benicio Del toro, Emily Blunt, Anthony Hopkins...Distributeur : universal Pictures int.Durée : 1h39

un louP-garou imPressionnant D’authenticité

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héodore, vétérinaire et maire d’un village situé en zone occu-pée pendant la Seconde Guerre

mondiale, a recueilli « P’tit Claude », dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre. Mademoiselle Lundi, l’institutrice, fait la connaissan-ce des tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là…

Gatlif fait devoir de mémoire en s’atte-lant à un genre où on ne l’attendait pas forcément : le film historique. En évo-quant Samudaripen, le génocide des roms, il revient sur des événements encore absents des livres d’école (si ce n’est des livres tout court !). Rien que pour cela, l’existence d’une telle pellicule est une belle entreprise. Sur le plan cinématographique mainte-nant, à trop parler de Liberté quand celle-ci justement était restreinte (si-non nulle), le cinéaste semble parfois lui aussi s’enfermer dans une certaine rigueur et l’on sent Gatlif peut-être un peu moins décomplexé que dans ses précédents métrages. Par moments un peu coincé entre le « devoir » de

mémoire (c’est le côté didactique du film) et la reconstitution historique, Gatlif semble ainsi hésiter entre sa-gesse et pudeur. La force du film ré-side alors dans l’interprétation solide des acteurs – James thiérrée en tête, qui, s’il cabotine parfois un peu trop, porte néanmoins sur ses épaules une grande partie de la dimension affec-tive du film – et dans cette éternelle propension de Gatlif à l’élégie. Par-venant par intermittence à sortir de l’Histoire, le réalisateur de Gadjo Dilo s’offre alors quelques jolies séquen-ces où l’on retrouve toute la poésie de son cinéma. Liberté donne des tsi-ganes une image tendre et contribue intelligemment à modifier le regard vulgarisé que l’on peut porter sur une culture méconnue. En cela encore, et ce malgré ses imperfections, le film de Gatlif est véritablement salutaire.

Nico Paal

libertéRéalisé par : tony Gatlif Avec : Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James thiérrée…Distributeur : uGC Distribution Durée : 1h51

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n groupe de policiers prend d’assaut une tour HLM, dans laquelle s’est barricadée une

bande de gangsters, et se retrouve, sans le savoir, confronté à une horde de zombies…La Horde c’est un peu un pari fou : réaliser, à deux têtes pensantes, rien d’autre que le premier film de zombie français. Et comme si cela ne suffisait pas, ce ne sera pas un film de zombie classique mais un mélange de film d’action, de polar et de film d’horreur le tout mâtiné de second degré sous influences de jeu vidéo et de comic-book. Malheureusement, les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films. Si la volonté d’épurer le récit et d’en dire le moins possible au profit d’un rythme soutenu est un choix assumé et défendable, ce n’est jamais une raison pour égrener les clichés et donner au tout, notamment par les dialogues, une impression de grossièreté assez désagréable. Plus qu’un film décontracté, on a vraiment l’impression d’assister à une œuvre mal dégrossie. Maladroit, le mélange

d’horreur et d’humour a du mal à s’amalgamer, les dialogues, qui se voudraient cinglants par le biais de répliques « cultes » sont assez patauds, et le casting de «gueules », efficace au niveau atmosphérique mais dirigé à la va vite, semble peiner à insuffler une quelconque consistance à un texte trop lourd. Même le travail sur l’image et le son, plus soigné mais jamais fin pour autant, finit par en pâtir. Déception donc, La Horde a bien tous les défauts d’un premier film. Malgré tout, une certaine sincérité, doublée d’une bonne générosité et le soin apporté aux effets (mis à part quelques crasses numériques très certainement imputables à un budget serré) et aux chorégraphies en font un film difficilement haïssable. Loin de La Nuit en Enfer française qu’il aurait voulu être, La Horde serait plutôt un digne héritier du Frontière(s) de Gens ; une tentative inaboutie donc mais qu’il s’agit de saluer.

Nico Paal

la hordeRéalisé par : Yannick Dahan, Benjamin Rocher Avec : Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney…Distributeur : Le Pacte Durée : 1h45 min

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Lorsque Malik (tahar Ra-him) débarque en prison, c’est pour six ans. Seul au monde, il va devoir grandir pris entre un caïd Corse maître des lieux (Niels Arestrup), ses origines qui le poursuivent et, plus fort

que tout, la nécessité de survivre… En posant sa caméra dans l’univers carcéral reconstitué de toutes pièces, Jacques Audiard s’attaque d’entrée aux visages fatigués. Film de gueu-les et de mots, sales et beaux tout à la fois, ce Prophète, n’a rien à envier aux mythologies américaines. C’est un peu Oz (série se déroulant intégra-lement en prison) version édulcorée. Sans démagogie, le récit à la trame étouffante navigue entre désespoir et violence, là où tout devient possi-ble, surtout le pire. La mise en scène nerveuse d’un film à la lumière d’un cradingue forcément soigné, livre un scénario au déroulement implacable, où la réalité crue jaillie comme le sang d’une jugulaire lacérée. Sans misé-rabilisme forcé, et même avec une

certaine poésie, ce voyage au jour le jour dans l’infiniment petit des cellu-les, l’impression de vide des couloirs glacials de prison et les permissions de sortie, font s’alterner le sentiment d’étouffement et de retour d’apnée pour le spectateur pris en tenaille. Souvent glauque, le périple est jalonné par les prestations plus qu’inspirées des deux acteurs principaux, littéra-lement époustouflants, qui voient se croiser leur destin qui les enfermera encore un peu plus sur eux-mêmes jusqu’au final bouleversant.

Dans le dvd, un making-of (1h12) pas-sionnant qui suit un Jacques Audiard entièrement concentré sur son sujet, des interventions de tahar Rahim et de Niels Arestrup ainsi que du chef décorateur. Plus anecdotique, un su-jet de 24 minutes signé du deuxième assistant réalisateur qui retourne dans la ville où a eu lieu le tournage. On regrettera toutefois l’absence d’un commentaire audio du réalisateur.

thierry Wojciak17 fév 2010

UN propheteRéalisé par : Jacques Audiard Avec : tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif… Distributeur : uGC Distribution Durée : 2h36

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Le réalisateur R.J. Cutler a posé sa caméra pendant près d’un an dans la rédaction de Vogue uSA, la bible de toutes les fashion vic-times, en pleine effervescence pour la préparation du numéro de septembre. C’est l’occasion de se frotter à Anna Wintour, devenue mondialement célèbre depuis Le

Diable s’habille en Prada. En tentant d’humani-ser l’acariâtre rédactrice en chef, Cutler ne fait que renforcer son côté dictatorial. Pire, le réali-sateur manque trop souvent de hauteur de vue et ne pose pas LES questions qui fâchent, com-me le lien trop étroit entre cette presse féminine de mode et les industriels / créateurs du secteur. Dommage…Reste toutefois à sauver un beau portrait en creux de la directrice artistique Grace Coddington, sincèrement dédiée à sa passion. Pour ce qui est des suppléments DVD, on re-tiendra près d’une heure de scènes coupées dans lesquelles Karl Lagerfeld méprise ouver-tement la plèbe achetant ses sapes soldées, et l’hilarant André Leon talley, très bavard quand il s’agit d’évoquer les caleçons sur mesure de chez Charvet ! Petits bonus salutaires, apportant un supplément de franchise décomplexée là où le film restait sûrement trop sage…

Julien Fourssereau

3 fév 2010

Réalisé par : R.J. CutlerAvec : Anna Wintour, Karl Lagerfeld...Distributeur : Diaphana FilmsDurée : 1h28

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lesbiaN vaMpire killers

Deux loosers. un village maudit. un minibus rempli d’étudiantes. Et une armée de vampires lesbiennes...très vicieuses ! Shaun of the dead en bikini ? Oui. Lesbian Vampire Killers… non. Le problème : un produit sans âme, destiné à ratisser large, en mélangeant humour, horreur et

érotisme. Pas de quoi rendre envieux le pire des clowns, pas de quoi non plus effrayer sa petite sœur et encore moins de quoi faire transpirer un bonze. Lesbian Vampire Killers aurait presque pour seul avantage d’être assez bien rythmé, ce qui permet, au final, de s’ennuyer sans s’en rendre compte. En résumé, un petit peu du fast food cinématographique : on voit que ça n’a pas dû coûter très cher, on emballe joliment le tout et qu’importe si ce n’est pas très bon. On n’est pas là pour bien manger mais pour se remplir la panse. Côté DVD : un « making-of » d’un quart d’heure sur lequel on n’apprend pas grand-chose sinon qu’il y avait des filles presque nues sur le plateau et quatre modules de une à deux minutes qui parviennent lamentablement à réutiliser plan pour plan les mêmes images que celles du making-of. Heureusement Wildside nous propose un transfert de qualité, sinon, vraiment, on aurait crié au scandale.

Nico Paal

3 fév 2010

Réalisé par : Phil Claydon Avec : Paul McGann, James Corden...Distributeur : Wildside VideoDurée : 1h22

Mary & Max

Petit bijou d’animation, Mary & Max conte l’amitié épistolaire en-tre Mary, petite australienne gras-souillette de 8 ans, et Max, juif new-yorkais de 44 ans atteint de la maladie d’Asperger. D’emblée, le long métrage d’Adam Eliott dé-tonne par sa poésie très imagée où deux naïvetés se rejoignent

pour former une vision du monde particulière-ment caustique. Sombre, psychanalytique mais surtout drôle et terriblement humain, Mary&Max est l’exemple même du coup de cœur qui prend son temps pour nous cueillir par surprise. Adam Eliott va au bout de son esthétique kitsch, une animation bluffante en pâte à modeler, et signe l’un des films les plus émouvants de l’année. Beau à en pleurer ! En Blu- ray, le film béné-ficie d’un superbe master qui confère une belle tridimensionnalité aux personnages, ressortant comme il se doit de décors parfaitement tangi-bles. Les teintes à la fois sombres et solaires sont quant à elles admirablement gérées. Le son n’est pas en reste avec deux efficaces pistes DtS HD. Les suppléments font la part belle aux interviews avec des interventions du réalisateur Adam Eliott (omniprésent) et du casting vocal anglais et fran-çais. Soit l’achat idéal pour les amateurs de belle image et/ou d’animation intelligente !

ilan Ferry

9 fév 2010

Réalisé par : Adam Eliott Avec les voix de : toni Collette, Eric BanaDistributeur : Gaumont Vidéo Durée : 1h31 min

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Sélection TV | 22 |

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Jeux | 23 |

editÉ par Clapmag

53 bd du montparnasse 75006 Paris

RCS 519413512

directeur gÉnÉraL Romain Dubois

rÉdacteur en cheF ilan Ferry

graphisMe Jeremie Douchet

iMpression Mordacq

cheF de pubLicitÉ Ludovic Oechsli09 81 63 40 88

rÉdacteurs Vanessa Gauthier

Marianne Dubois-Dana Julien Munoz

Julien Foussereau thierry Wojciak

Roch Serpagli Matthieu Conzales

Victor Vogt Nicolas Knispel

rÉdaction Web Romain Dubois

thierry Wojciak / Victor Vogt

WebMaster Jeremie Douchet

eMaiL [email protected]

courrier rÉdaction paris 53 bd du Montparnasse 75006

Paris

photo couverture© 2009 universal Studios

site internet www.clapmag.com

ojden cours

sordid lives : bienvenue chez les ploucs ! ce mois-ci, série club se lâche avec sordid lives, série atypi-que sur les tribulations d’une famille complètement déglinguée dans le sud des etats-unis !

La famille de ty, jeune acteur assu-mant mal son homosexualité, est loin d’être un modèle. Sa mère est une mégère accro aux médocs, son oncle, travelo de son état, se prend pour la réincarnation d’une star de Country tandis que ses tantes carburent dan-gereusement au Valium. tout ce petit monde s’agite sous l’œil bienveillant de la grand mère, pieuse catholique entretenant une liaison avec son voi-sin cul de jatte ! travestis, handicapés, homosexuels refoulés, épouses négli-gées et mères de famille droguées… Bienvenue dans l’univers totalement barré de Sordid Lives ! Crée par Del Shores à qui l’on devait déjà queer as folk, ce véritable ovni télévisuel fait suite au film du même nom, resté inédit chez nous. une série qui por-te bien son nom à la différence près qu’elle évite ici tout misérabilisme au profit d’un humour pince sans rire et

souvent très noir. ici, peu importe que les personnages nous renvoient une image peu reluisante de l’humanité, la douce folie qui y règne rend l’ensem-ble horriblement drôle. une recette qui n’est pas sans rappeler les films de John Waters, pape du mauvais goût, auxquels Sordid Lives fait irré-médiablement écho. Niveau casting, les fans auront le plaisir de retrouver la mythique Olivia –Newton John, par-tenaire de John travolta dans Grease, dans la peau d’une ancienne taularde bisexuelle et névrosée, tandis que Bonnie Bedelia (ex Mme John Mc-Clane dans la saga Die Hard) incarne à merveille les mégères accros aux médocs ! imaginez Dallas, remplacez les texans aux sourires ultra blancs par des péquenots sachant à peine lire, saupoudrez d’une bonne dose de dialogues croustillants et vous aurez alors une petite idée de ce que réser-ve ce show plein de surprises.

ilan Ferry

sordid Lives, tous les dimanches à 19h45 dès le 14 février sur série club

sordid lives

35èMe NUit des cesarrendez-vous sur le 27 février prochain

Les nominations aux césar 2010 sont tombées : sans surprise, 13 nominations pour “ un prophète ”, grand favori signé jacques audiard. voici les nominés des récompenses les plus « populaires ». a vos pronostics !

MeiLLeur FiLMa l’origine, réalisé par Xavier Giannoli Le concert, réalisé par Radu Mihaileanu Les herbes folles, réalisé par Alain Resnais La journée de la jupe, réalisé par Jean-Paul Lilienfeld rapt, réalisé par Lucas Belvaux un prophète, réalisé par Jacques Audiard Welcome, réalisé par Philippe Lioret

MeiLLeur rÉaLisateur Jacques Audiard pour un prophète Lucas Belvaux pour rapt Xavier Giannoli pour a l’origine Philippe Lioret pour Welcome Radu Mihaileanu pour Le concert

MeiLLeur acteur Yvan Attal dans rapt François Cluzet dans a l’origine François Cluzet dans Le dernier pour la route Vincent Lindon dans Welcome tahar Rahim dans un prophète

MeiLLeure actrice isabelle Adjani dans La journée de la jupe Dominique Blanc dans L’autre Sandrine Kiberlain dans Mademoiselle chambon Kristin Scott thomas dans partir Audrey tautou dans coco avant chanel

MeiLLeur FiLM Étranger avatar réalisé par James Cameron gran torino réalisé par Clint Eastwood harvey Milk réalisé par Gus Van Sant j’ai tué ma mère réalisé par Xavier Dolan panique au village réalisé par Stéphane Aubier et Vincent Patar Le ruban blanc réalisé par Michael Haneke slumdog Millionaire réalisé par Danny Boyle

MeiLLeur jeune espoir MascuLin Firat Ayverdi dans Welcome Adel Bencherif dans un prophète Vincent Lacoste dans Les beaux gosses tahar Rahim dans un prophète Vincent Rottiers dans je suis heureux que ma mère soit vivante

MeiLLeur jeune espoir FÉMinin Pauline Etienne dans qu’un seul tienne et les autres suivront Florence Loiret Caille dans je l’aimais Stéphanie Sokolinski dans a l’origine Christa theret dans LoLMélanie thierry dans Le dernier pour la route

SELEction tv

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