Magazine Le Clap n°177

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11.6 VALEUR SÛRE François OZON Dans la maison François CLUZET 11.6 Isabelle BOULAY Le cinéma vu par… ENTRE VUES magazine n˚ 177 · mars et avril 2013 GRATUIT À LA MERVEILLE LE TABLEAU AU-DELÀ DES PINS 28 nouveautés à l’affiche DANS LA MAISON Un film de FRANÇOIS OZON 177

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MARS & AVRIL 2013 Entrevues: François Ozon (Dans la maison), François Cluzet (11.6), Isabelle Boulay (Le cinéma vu par...) Valeur sûre: 11.6 28 nouveautés à l'affiche

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VALEURSÛRE

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À La MeRVeiLLe • Le taBLeaU • aU-deLÀ des pins28 nouveautés

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DANSLA MAISON

Un fi lm de FRANÇOIS OZON

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Mot de larédaction n° 177

RoCHe papieR CiseaUXEn 2012, on a cherché en vain le film qué-bécois rassembleur, détonnant et décapant. Le cinéma n’étant pas un art exact, cessons nos analyses et nos recoupements savants, il n’aura fallu que quelques semaines à 2013 pour nous offrir une œuvre originale, mais rassembleuse, qu’il faut inscrire à tout prix à son agenda.

Ça VaUt Le détoUR!Vous aurez la chance, sans doute prochaine-ment, d’assister à une projection dans notre nouvelle salle 7. Sincèrement, nous sommes très fiers de vous offrir de telles conditions de projection : à preuve, le chef technicien, qui arrive, pour l’anecdote, tout juste d’une installation à Bagdad, a laissé échapper le très convoité WOW! à la fin des ajustements. Et je cite Richard Dubé : « J’en veux une! »

Bon CinéMa! (M.a.)

La relâche au ClapL’enFant en noUsDu 1er au 10 mars, vous êtes tous conviés à une grande fête! Mais attention, c’est du sérieux : plus de 60 films de toutes origines entièrement destinés aux enfants et aux ados. Parents et grands-parents, offrez aux tout-petits l’émerveillement en les accom-pagnant à cette activité ludique qu’est le cinéma en salle. Lâchez votre fou et venez voir avec eux ces chefs-d’œuvre d’animation et de fiction : LA LÉGENDE DE SARILA, COULEUR DE PEAU : MIEL, LE TABLEAU. Qu’ils soient courts ou longs, ils vous dérideront!

La LiVRaison d’oZonPour notre plus grand plaisir, François Ozon nous a habitués à sa livraison annuelle. Le réalisateur de 8 femmes et de Swimming Pool nous offre une troublante incursion dans l’intimité profonde : la maison. Excitant et déstabilisant. Ce film complexe se voit avec toute la richesse des analyses multifacettes ou tout simplement comme un triller effi-cace et jouissif. Et pour augmenter notre plaisir, Marcel Gaumond décortique le film et Pierre Blais sonde l’âme de ce réalisateur prolifique.

L’étonnant CLUZet Grâce à sa polyvalence et sa pertinence, François Cluzet ne cesse de se bonifier. Il revient dans un scénario tiré d’un fait véridique, le vol d’un fourgon blindé bourré d’euros – 11,6 millions –, où il incarne le voleur iconoclaste dont la singularité du geste déroute tous les enquêteurs.

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Dans ce numéro

05 En couverture · DANS LA MAISON

20 Info-ciné

31 Films pour enfants

34 Mots croisés

35 L’Abonne-Clap

38 Index

sommairen° 177

Solution mots croisés de la page 34Horizontalement

1. JOBS 2. SARILA 3. PETERWEIR 4. RH • W • DAY 5. MIA 6. MADAGASCAR 7. ÉMOND • CF 8. PO • TL • LON 9. IS • MY 10. BABE • MÉO • MF 11. LASSIE 12. BIZ • MALICK 13. NELL • PI

VerticalementA. POPEYE B. ROSALIE C. JUTRA • BAZ D. EH • MÉLIÈS E. SAM F. WW • DOR • MIEL G. RAN H. SID • GDT I. ZARAFA • AP J. SC • MOGLI K. RIO • MCFLY L. CIA M. MAY • ARONOFSKY

ENTREVUE • François Ozon

LIVRES

ARTS DE LA SCÈNE

ENTREVUE • François Cluzet

CINÉ-PSY • DANS LA MAISON

LE CINÉMA VU PAR... • Isabelle Boulay

Chroniques

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611VALEURSÛRE11.611.6 est inspiré d’une histoire véridique qui a marqué le paysage médiatique de l’Hexagone au printemps 2009. […] Grâce à son vol spectaculaire et à la suite de son arrestation, Toni Musulin est devenu en l’espace de quelques semaines un personnage fascinant aux yeux des Français. […] Car, et c’est la particularité de l’histoire, de son butin, Musulin laissera derrière lui 9,1 mil-lions d’euros. Un geste qui reste inexplicable : pourquoi voler une telle somme si c’est pour abandonner la majorité de celle-ci à la police. Tout le mystère et la force du fi lm résident dans ce geste. (P.B.)

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Bande-annonce

sYnopsis : Claude, seize ans, élève brillant, devient le meilleur ami d’un de ses compa-gnons de classe, s’immisçant de plus en plus dans la demeure et la vie de famille de ce der-nier. Sa démarche servira de sujet principal à ses rédactions. Son professeur de français devient aussitôt obsédé par les écrits de son étudiant, reprenant même goût à l’ensei-gnement à travers ce voyeurisme littéraire dont il ne peut plus se passer, au grand dam de sa conjointe. Cependant, cette intrusion, voire ce jeu narcissique de Claude, pourrait fi nir par avoir des effets regrettables; mais pour qui, pour quoi?

notes : François Ozon est un réalisa-teur constant. Bon an mal an, au même rythme que Woody Allen, il nous livre sa nouveauté fi lmique. Mais au contraire du cinéaste new-yorkais, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre de son nouvel opus sinon à un sujet ou un traitement inusités. Une comédie musicale comme 8 femmes, un drame psychologique comme Sous le sable, ou un thriller à tiroirs comme Swimming Pool… Cette fois, c’est à un drame presque hitchcockien qu’il nous convie, adaptant une pièce de théâtre de l’Espagnol Juan Mayorga sur la fascination d’un enseignant pour un élève aussi doué que manipulateur.

Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas for-ment un couple crédible dans leur première incursion dans l’univers d’Ozon, et ce, avec énormément d’aisance. Mais la surprise provient surtout du jeune Ernst Umhauer qui, dans la peau du jeune Claude, obtient son premier rôle d’importance au grand écran. Séducteur juvénile aux airs retors et à la blonde chevelure, capable de tenir tête à un Luchini toujours savoureux, Umhauer se faufi le félinement dans un jeu de séduction des plus pernicieux. Si le fi lm fl irte volon-tairement avec le thriller, il passionne aussi par son humour grinçant, manié de belle façon par un cinéaste en grande forme. Le scénario de DANS LA MAISON se joue du spectateur, le rendant aussi voyeur que l’enseignant tout en le laissant juger de la véracité de ce qui se trouve dans les écrits de Claude, qui sont fort habilement mis en scène par Ozon. DANS LA MAISON, c’est également un peu un clin d’œil du cinéaste au Théorème de Pasolini – l’arrivée d’un intrus dans la famille –, déployé ici comme un jeu aussi sadique que ludique entre l’élève et son professeur. Le fi lm démontre une fois de plus tout le talent d’un réalisa-teur qui évite la routine pour mieux mêler les pistes dans une aventure drôle et intri-gante. (P.B.)

DANS LA MAISONUn film de François ozonDu même réalisateur : potiche

France

GénéRiQUe : France. 2012. 105 min (V.O.F.). Drame réalisé par François Ozon. Scén. : François Ozon et Juan Mayorga. Mus. orig. : Philippe Rombi. Int. : Fabrice Luchini, Kristin Scott Tho-mas, Ernst Umhauer.

»«Hitchcock, De Palma, Pasolini, François Ozon puise

chez les plus grands dans un thriller voyeuriste et malsain particulièrement perturbant. Un de ses meil-leurs fi lms. (M. Blanco, Écran Large)

Festival de San Sebastian – Coquillage d’or du meilleur filmFestival international du film de Toronto 2012 – Prix FipresciPrix Lumières – Meilleur espoir masculin - Ernst Umhauer

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entrevue François ozon

François OZON

Réalisateur du fi lm DANS LA MAISON

François Ozon, un cinéaste au premier rang Paris. François Ozon est un réalisateur pro-lifique et talentueux qui, d’un film à l’autre, change d’univers cinématographique avec beau-coup d’aisance (Sous le sable, 8 femmes). Son quatorzième long métrage, DANS LA MAISON, tourne autour d’une relation tordue entre Ger-main, un enseignant joué par Fabrice Luchini, et Claude, l’un de ses élèves qui, par l’exercice de l’écriture, nous fait pénétrer dans un voyeurisme aussi drôle que périlleux. Rencontré récemment à Paris pour la promotion du film, le cinéaste nous donnait avec un humour bien à lui des détails sur son scénario et ses choix de comédiens.

Éditions Le Clap : DANS LA MAISON est l’adap-tation d’une pièce de théâtre. Comment avez-vous découvert cette pièce du dramaturge espagnol Juan Mayorga?

François Ozon : Un ami à moi m’avait invité à voir la pièce. Souvent, des amis comédiens m’invitent à voir ce dans quoi ils jouent, et quelquefois, c’est assez ennuyant, mais j’étais très intrigué par le titre, Le Gar-çon du dernier rang. Tout de suite, j’ai su que c’était une œuvre que je pouvais adapter. En fait, adapter une pièce avec un tel sujet me donnait l’occasion de parler de mon propre travail de création et d’écriture, un peu comme je l’avais fait dans Swimming Pool.

E.L.C. : Le film fait état de la relation entre un élève et son professeur. Vous-même, quel genre de relation entreteniez-vous avec vos enseignants?

F.O. : Ça dépendait de ceux-ci! Vous savez, mes parents étaient des professeurs, mais moi, j’étais un très mauvais élève jusqu’à ce que je me découvre une passion pour le cinéma. Éric Rohmer a été un très bon prof pour moi, mais évidemment, je n’avais pas avec lui la même relation que Fabrice Luchini avec Ernst Umhauer dans le film.

E.L.C. : Parlant des comédiens, vous avez, dit-on, demandé à Luchini de ne pas trop faire du Luchini…

entrevueparPierreBlais

F.O. : Vous savez, c’est le genre de phrase qui peut beaucoup l’énerver… Quand vous engagez Fabrice Luchini, c’est parce que c’est Luchini, et vous avez à le diriger en tant que tel. Le problème avec Fabrice, c’est quand il n’est pas assez dirigé. Mais dans le film, le cadre est très serré. Sa marge de manœuvre est mince. Et Fabrice est quelqu’un de très à l’écoute, de très discipliné, surtout s’il sent que le réalisateur a une vision. Dans le film, je voulais que la rela-tion ne soit pas à sens unique. Je souhaitais que le prof et l’élève se nourrissent l’un l’autre, petit à petit, qu’ils entrent ensemble dans le processus de création. Ce sont deux personnes qui ont besoin de la fiction. Truffaut disait : « Je préfère le cinéma à la réalité. » Et je pense que pour un artiste, la question de la réalité face à la fic-tion est très importante. Dans le film, on ne sait jamais si celle de Claude est réelle et jusqu’où il ira dans ses écrits.

E.L.C. : Parlez-nous d’Ernst Umhauer qui personnifie Claude et de Kristin Scott Thomas qui joue l’épouse de Germain.

F.O. : Pour incarner Claude, j’ai rencontré plusieurs garçons de seize ans, mais ils n’étaient pas assez matures. En France, les gar-çons de seize ans ont l’air de bébés. J’ai décidé de retourner en cas-ting. J’ai finalement vu une photo d’Ernst, j’ai aimé son look et ses yeux. Il avait 21 ans, mais il avait l’air tellement jeune et projetait une image très forte : c’est ce dont j’avais besoin pour le person-nage qui aurait devant lui Fabrice Luchini. Pour Kristin, je vou-lais travailler avec elle depuis longtemps. À cause de son humour, je savais qu’elle s’entendrait bien avec Fabrice. Je souhaitais aussi qu’elle garde son accent britannique, car on aime les accents en France. Et contrairement aux actrices françaises, elle est moins obsédée par la beauté. Pour sa présence à l’écran, je m’inspirais beaucoup de celle de Diane Keaton dans les films de Woody Allen.

E.L.C. : Le film est parfois drôle… Est-ce par crainte de faire bas-culer l’histoire dans quelque chose de trop sombre?

F.O. : Je n’avais pas cette crainte, car le film ne fait que le suggé-rer. En fait, vous pouvez vous imaginer le pire, je n’avais pas besoin de tout montrer. Vous pouvez vous faire votre propre film. Cepen-dant, en jouant sur la fascination d’un enseignant désabusé pour les textes de son élève, ça me permettait également de porter un regard sur les différentes classes sociales : la classe moyenne, qui s’abreuve aux téléréalités, la classe ouvrière (Claude) et la classe intellectuelle (Germain), avec son ironie. Et ça, c’était aussi très important pour moi!

DANS LA MAISON est sorti en France en octobre 2012. Depuis, François Ozon s’affaire à terminer le montage de son prochain film qui s’intitule Jeune et jolie. Le long métrage met à nouveau en vedette Charlotte Rampling, une habituée. Il raconte l’histoire d’une jeune fille qui se prostitue pour le plaisir et devrait prendre l’affiche d’ici la fin de l’année. (P.B.) Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.

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entrevue François ozon

François OZON

Réalisateur du fi lm DANS LA MAISON

François Ozon, un cinéaste au premier rang Paris. François Ozon est un réalisateur pro-lifique et talentueux qui, d’un film à l’autre, change d’univers cinématographique avec beau-coup d’aisance (Sous le sable, 8 femmes). Son quatorzième long métrage, DANS LA MAISON, tourne autour d’une relation tordue entre Ger-main, un enseignant joué par Fabrice Luchini, et Claude, l’un de ses élèves qui, par l’exercice de l’écriture, nous fait pénétrer dans un voyeurisme aussi drôle que périlleux. Rencontré récemment à Paris pour la promotion du film, le cinéaste nous donnait avec un humour bien à lui des détails sur son scénario et ses choix de comédiens.

Éditions Le Clap : DANS LA MAISON est l’adap-tation d’une pièce de théâtre. Comment avez-vous découvert cette pièce du dramaturge espagnol Juan Mayorga?

François Ozon : Un ami à moi m’avait invité à voir la pièce. Souvent, des amis comédiens m’invitent à voir ce dans quoi ils jouent, et quelquefois, c’est assez ennuyant, mais j’étais très intrigué par le titre, Le Gar-çon du dernier rang. Tout de suite, j’ai su que c’était une œuvre que je pouvais adapter. En fait, adapter une pièce avec un tel sujet me donnait l’occasion de parler de mon propre travail de création et d’écriture, un peu comme je l’avais fait dans Swimming Pool.

E.L.C. : Le film fait état de la relation entre un élève et son professeur. Vous-même, quel genre de relation entreteniez-vous avec vos enseignants?

F.O. : Ça dépendait de ceux-ci! Vous savez, mes parents étaient des professeurs, mais moi, j’étais un très mauvais élève jusqu’à ce que je me découvre une passion pour le cinéma. Éric Rohmer a été un très bon prof pour moi, mais évidemment, je n’avais pas avec lui la même relation que Fabrice Luchini avec Ernst Umhauer dans le film.

E.L.C. : Parlant des comédiens, vous avez, dit-on, demandé à Luchini de ne pas trop faire du Luchini…

entrevueparPierreBlais

F.O. : Vous savez, c’est le genre de phrase qui peut beaucoup l’énerver… Quand vous engagez Fabrice Luchini, c’est parce que c’est Luchini, et vous avez à le diriger en tant que tel. Le problème avec Fabrice, c’est quand il n’est pas assez dirigé. Mais dans le film, le cadre est très serré. Sa marge de manœuvre est mince. Et Fabrice est quelqu’un de très à l’écoute, de très discipliné, surtout s’il sent que le réalisateur a une vision. Dans le film, je voulais que la rela-tion ne soit pas à sens unique. Je souhaitais que le prof et l’élève se nourrissent l’un l’autre, petit à petit, qu’ils entrent ensemble dans le processus de création. Ce sont deux personnes qui ont besoin de la fiction. Truffaut disait : « Je préfère le cinéma à la réalité. » Et je pense que pour un artiste, la question de la réalité face à la fic-tion est très importante. Dans le film, on ne sait jamais si celle de Claude est réelle et jusqu’où il ira dans ses écrits.

E.L.C. : Parlez-nous d’Ernst Umhauer qui personnifie Claude et de Kristin Scott Thomas qui joue l’épouse de Germain.

F.O. : Pour incarner Claude, j’ai rencontré plusieurs garçons de seize ans, mais ils n’étaient pas assez matures. En France, les gar-çons de seize ans ont l’air de bébés. J’ai décidé de retourner en cas-ting. J’ai finalement vu une photo d’Ernst, j’ai aimé son look et ses yeux. Il avait 21 ans, mais il avait l’air tellement jeune et projetait une image très forte : c’est ce dont j’avais besoin pour le person-nage qui aurait devant lui Fabrice Luchini. Pour Kristin, je vou-lais travailler avec elle depuis longtemps. À cause de son humour, je savais qu’elle s’entendrait bien avec Fabrice. Je souhaitais aussi qu’elle garde son accent britannique, car on aime les accents en France. Et contrairement aux actrices françaises, elle est moins obsédée par la beauté. Pour sa présence à l’écran, je m’inspirais beaucoup de celle de Diane Keaton dans les films de Woody Allen.

E.L.C. : Le film est parfois drôle… Est-ce par crainte de faire bas-culer l’histoire dans quelque chose de trop sombre?

F.O. : Je n’avais pas cette crainte, car le film ne fait que le suggé-rer. En fait, vous pouvez vous imaginer le pire, je n’avais pas besoin de tout montrer. Vous pouvez vous faire votre propre film. Cepen-dant, en jouant sur la fascination d’un enseignant désabusé pour les textes de son élève, ça me permettait également de porter un regard sur les différentes classes sociales : la classe moyenne, qui s’abreuve aux téléréalités, la classe ouvrière (Claude) et la classe intellectuelle (Germain), avec son ironie. Et ça, c’était aussi très important pour moi!

DANS LA MAISON est sorti en France en octobre 2012. Depuis, François Ozon s’affaire à terminer le montage de son prochain film qui s’intitule Jeune et jolie. Le long métrage met à nouveau en vedette Charlotte Rampling, une habituée. Il raconte l’histoire d’une jeune fille qui se prostitue pour le plaisir et devrait prendre l’affiche d’ici la fin de l’année. (P.B.) Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.

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Si Tree of Life était un fi lm biblique, TO THE WONDER est un fi lm évangélique, centré sur l’amour, “ l’amour qui nous aime “, qui nous cherche et que nous cherchons, merveille à la fois cachée et exposée. (M.-N. Tranchant, Le Figaro)

À LA MERVEILLEUn film de terrence Malick · Du même réalisateur : L’arbre de vie

états-Unis

GénéRiQUe : États-Unis. 2012. 112 min (V.O.A.S.-T.F. de To the Wonder). Drame sentimental écrit et réalisé par Terrence Malick. Int. : Ben Affl eck, Olga Kurylenko, Rachel McAdams, Javier Bardem.

sYnopsis : Neil, Américain du Midwest, tombe amoureux de Marina, Française originaire d’Ukraine, lors d’un séjour enchanteur à la Merveille : l’île du Mont-Saint-Michel. Le couple s’installe en Oklahoma où l’amour s’étiole. Marina retourne en France et Neil se console auprès d’une ancienne amie. Seules les embûches de la vie leur permettront de se retrouver.

notes : Ce bref résumé ne peut rendre compte de toute la splendeur visuelle qui imprègne le nouvel opus de ce cap-teur d’âmes qu’est Terrence Malick. Il signe en effet un fi lm magnifi que et profondément touchant, dans la continuité de L’Arbre de vie, son précédent chef-d’œuvre. À l’aide de sa caméra toujours en mouvement et en état d’apesanteur, Malick sonde la relation profonde qui existe entre les mer-veilles de la nature et la merveille de ce sentiment si fragile et si fort à la fois qu’est l’amour entre humains. Les interprètes s’y abandonnent corps et âme. (A.C.)

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INDIVIDUATION VS INDIVIDUALISME

Pour ma part, le thème que je serais enclin à développer en rapport avec la dynamique qui m’apparaît au cœur de ce film est celui de l’individuation versus l’individualisme. Tout dans les propos et les attitudes tant de Claude que de Ger-main relève d’une position infantile qui consiste à se poser en s’opposant, à se démarquer de la multitude en la jugeant de haut et en la méprisant, à se singula-riser en caricaturant, confortablement assis dans le fauteuil de l’observateur, les comportements de l’homme ordinaire ou vulgaire. Tel est le modus vivendi de l’indi-vidualiste qui, en se dissociant des autres, s’emprisonne à son insu dans la peau d’un personnage qui n’a de grandeur et de noblesse que la ridicule et illusoire image qu’il entretient de lui-même.

Ce qui n’a pas à être confondu avec le des-tin de celui ou de celle qui, plongé corps et âme dans ce qu’il sent la nécessité de vivre ne manquera pas, en cours de che-min, de mordre la poussière et de perdre la face, tout en assumant la responsabilité tant de ses échecs que de ses réussites. « La fin de l’histoire » de celui ou de celle qui aura eu le courage, tout au long de sa vie, d’actualiser les tâches qui se sont présentées à lui comme vitales et impé-rieuses aura de fortes chances de différer de celle à laquelle semblent voués – hélas! – Claude et Germain.

De faire intrusion dans la maison de l’autre et d’imaginer sa réalité, sans être vraiment entré en relation avec lui, cela ne fait pas des « enfants forts ». Cela ne peut pas aider à créer les fondements de sa propre maison. Et c’est là que l’on comprend ce que Paul Klee a voulu dire dans son « Credo du créateur ».

»«INVITATIONVous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film DANS LA MAISON avec Christiane Lahaie, professeure de création littéraire et de cinéma à l’Université de Sherbrooke.

Le mardi 23 avril 2013 de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec. (http://www.librairiepantoute.com/lestudiop).

Réservations : de préférence par courriel ([email protected]) ou par téléphone 418 683-0711.

Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet).

La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste.WWW.CINE-PSY.COM

Ciné-psyparMarcelGaumond

L’art ne reproduit pas le visible, il rend visiblePaul Klee, « Credo du créateur », 1920

Ciné-psy dans la maison

Les premières images du film DANS MA MAISON de François Ozon, film qui se vaudra à n’en pas douter de nombreux prix, tant il brille de partout (par son scénario, ses acteurs, ses dialogues, ses images, sa musique) m’a tout de go connecté à un article que j’ai écrit en 1964 dans le journal Opinions, journal des étudiants de l’Académie de Québec, devenu par la suite le Cégep de Sainte-Foy, antique voisin du Clap. J’avais intitulé cet article : « L’Académie : usine de faux intellectuels? »

Dans mon article, je fustigeais les autorités du collège, les sommant en quelque sorte de descendre de leur tour d’ivoire, où s’élaboraient les nouvelles politiques concernant le monde de l’éducation, afin d’accorder plus d’importance aux individus : « Avant-gardistes dans le domaine de l’éducation, il apparaît tou-tefois qu’ils [les administrateurs] traînent de l’arrière dans le domaine de la psychologie. Ils oublient peut-être parfois qu’ils ont affaire à des êtres humains qui, même si dépourvus d’expérience, ont un besoin intime de se sentir appuyés et considérés comme des personnes complètes. »

J’avais aussi écrit, à la même époque – hum! il y a un demi-siècle de cela! – un autre article tout bonnement intitulé « Nous ne sommes pas des numéros ». Or, au début du film d’Ozon, on voit et on entend le directeur du Lycée Gustave Flaubert annoncer aux ensei-gnants de l’école que dorénavant, en tant que « lycée pilote » partant sur de nouvelles bases et explorant de nouvelles orientations sur le plan pédagogique, il y aurait un retour à la tradition avec l’uni-forme pour tous les élèves, uniforme qui deviendrait « un symbole audacieux mettant tous les apprenants sur un pied d’égalité ». On verra par la suite défiler sur l’écran les nombreux visages de collé-giens et de collégiennes, tous remplacés-remplaçables, tour à tour, sous le même uniforme.

Le ton est donné : nous allons assister là à une comédie qui ne man-quera pas, jusqu’à la fin, de pétiller et de nous surprendre, de bon-dissement en rebondissement. Et de nous faire rire de toutes ces couleurs qui se trouvent sur la palette de l’ironie dramatique.Au début, donc, ce contraste saisissant entre Claude arrivant seul devant le froid et moderne lycée et puis, ces centaines d’autres

étudiants qui bientôt s’ajouteront – la masse, la foule anonyme, le peuple –, mais dont il se démarquera de plus en plus nettement. Par son intelligence, par ses connaissances, par son écriture, par tout cela que Germain Germain (sic!) professeur de littérature, mais écrivain raté ne manquera pas de relever, au point de faire de Claude son élève préféré.

Et une fois le film terminé, cette sensation que j’associerais à celle que Gustave Flaubert dépeint à propos des livres qui ont eu le don de nous captiver : « On peut juger de la beauté d’un livre, à la vigueur des coups de poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on met ensuite à en revenir. » (Lettre à Louise Colet, 15 juillet 1853)

Pour vous donner une idée des coups de poing que j’ai reçus en regardant ce film, je me contenterai d’une brève allusion au nombre de thèmes que j’ai notés au cours de ces 98 minutes : j’en ai noté – vous ne me croirez pas – près de 80. Mais ne craignez rien, car tout cela défile avec subtilité et finesse, nous laissant plus médusés qu’as-sommés! La simple énumération de ces thèmes couvrirait la moitié de mon texte de chronique. Je me limiterai donc à mentionner ceux-ci :

• Les forces et les faiblesses des nouvelles approches pédagogiques• Les règles implicites dans l’art d’écrire et le caractère aliénant du

marchandage des œuvres d’art• Le syndrome chinois, comme expression caricaturale

de la mondialisation• L’impact d’un Œdipe non résolu sur la dynamique homosexuelle• L’importance des « histoires » dans la construction de l’identité• L’éducation sentimentale : ses errances et ses failles• Les perceptions réductrices ou négatives résultant des parts

inconscientes de soi projetées sur l’autre

N’est-ce pas la diversité des thèmes abordés ou illustrés dans un film qui peut contribuer à cette constatation plus d’une fois for-mulée lors des rencontres du Ciné-psy où tout un chacun est invité, après le commentaire exprimé par le(s) conférencier(s), à faire part de son point de vue : 100 personnes dans la salle = 100 histoires différentes perçues dans le même film?

NI L’INTELLIGENCE NI L’ÉRUDITION ne suffisent à créer les fondements d’une maisonCommentaire sur le film DANS LA MAISON de François Ozon

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INDIVIDUATION VS INDIVIDUALISME

Pour ma part, le thème que je serais enclin à développer en rapport avec la dynamique qui m’apparaît au cœur de ce film est celui de l’individuation versus l’individualisme. Tout dans les propos et les attitudes tant de Claude que de Ger-main relève d’une position infantile qui consiste à se poser en s’opposant, à se démarquer de la multitude en la jugeant de haut et en la méprisant, à se singula-riser en caricaturant, confortablement assis dans le fauteuil de l’observateur, les comportements de l’homme ordinaire ou vulgaire. Tel est le modus vivendi de l’indi-vidualiste qui, en se dissociant des autres, s’emprisonne à son insu dans la peau d’un personnage qui n’a de grandeur et de noblesse que la ridicule et illusoire image qu’il entretient de lui-même.

Ce qui n’a pas à être confondu avec le des-tin de celui ou de celle qui, plongé corps et âme dans ce qu’il sent la nécessité de vivre ne manquera pas, en cours de che-min, de mordre la poussière et de perdre la face, tout en assumant la responsabilité tant de ses échecs que de ses réussites. « La fin de l’histoire » de celui ou de celle qui aura eu le courage, tout au long de sa vie, d’actualiser les tâches qui se sont présentées à lui comme vitales et impé-rieuses aura de fortes chances de différer de celle à laquelle semblent voués – hélas! – Claude et Germain.

De faire intrusion dans la maison de l’autre et d’imaginer sa réalité, sans être vraiment entré en relation avec lui, cela ne fait pas des « enfants forts ». Cela ne peut pas aider à créer les fondements de sa propre maison. Et c’est là que l’on comprend ce que Paul Klee a voulu dire dans son « Credo du créateur ».

»«INVITATIONVous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film DANS LA MAISON avec Christiane Lahaie, professeure de création littéraire et de cinéma à l’Université de Sherbrooke.

Le mardi 23 avril 2013 de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec. (http://www.librairiepantoute.com/lestudiop).

Réservations : de préférence par courriel ([email protected]) ou par téléphone 418 683-0711.

Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet).

La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste.WWW.CINE-PSY.COM

Ciné-psyparMarcelGaumond

L’art ne reproduit pas le visible, il rend visiblePaul Klee, « Credo du créateur », 1920

inc.

ÉditeursMichelAubé,RobinPlamondon

Directeur de la productionSimonLeclerc

GraphistesMartineLapointeDanBlouin

ProgrammationMichelAubé

RéviseureMarieChabot

ChroniqueursPierreBlais,MartineCôté,AndréCaronStéphaneDefoy,SamiGnabaClaireGoutier,NicolasLacroixMathieuLemoine,PatrickLonerganPier-HuguesMadore,SergePallascio

Horaire des films· 418653-2470, poste 1Courriel·[email protected] Internet·www.clap.ca

PublicitéMarieDubé:418 956-3729Sans frais:1 800 361-2470,[email protected]

MadeleineGagnon:418 573-1001Sans frais:1 800 361-2470,[email protected]

Représentante corporativeChantalTremblay:418 802-9001Sans frais:1 800 361-2470,[email protected]

Plusde550pointsdedistributionDépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap.

Distribution · Affichetout

Les éditions Le CLap2327, boul. du Versant-nord, bureau 290Québec (Québec) G1N 4C2

Une

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Ciné-psy dans la maison

Les premières images du film DANS MA MAISON de François Ozon, film qui se vaudra à n’en pas douter de nombreux prix, tant il brille de partout (par son scénario, ses acteurs, ses dialogues, ses images, sa musique) m’a tout de go connecté à un article que j’ai écrit en 1964 dans le journal Opinions, journal des étudiants de l’Académie de Québec, devenu par la suite le Cégep de Sainte-Foy, antique voisin du Clap. J’avais intitulé cet article : « L’Académie : usine de faux intellectuels? »

Dans mon article, je fustigeais les autorités du collège, les sommant en quelque sorte de descendre de leur tour d’ivoire, où s’élaboraient les nouvelles politiques concernant le monde de l’éducation, afin d’accorder plus d’importance aux individus : « Avant-gardistes dans le domaine de l’éducation, il apparaît tou-tefois qu’ils [les administrateurs] traînent de l’arrière dans le domaine de la psychologie. Ils oublient peut-être parfois qu’ils ont affaire à des êtres humains qui, même si dépourvus d’expérience, ont un besoin intime de se sentir appuyés et considérés comme des personnes complètes. »

J’avais aussi écrit, à la même époque – hum! il y a un demi-siècle de cela! – un autre article tout bonnement intitulé « Nous ne sommes pas des numéros ». Or, au début du film d’Ozon, on voit et on entend le directeur du Lycée Gustave Flaubert annoncer aux ensei-gnants de l’école que dorénavant, en tant que « lycée pilote » partant sur de nouvelles bases et explorant de nouvelles orientations sur le plan pédagogique, il y aurait un retour à la tradition avec l’uni-forme pour tous les élèves, uniforme qui deviendrait « un symbole audacieux mettant tous les apprenants sur un pied d’égalité ». On verra par la suite défiler sur l’écran les nombreux visages de collé-giens et de collégiennes, tous remplacés-remplaçables, tour à tour, sous le même uniforme.

Le ton est donné : nous allons assister là à une comédie qui ne man-quera pas, jusqu’à la fin, de pétiller et de nous surprendre, de bon-dissement en rebondissement. Et de nous faire rire de toutes ces couleurs qui se trouvent sur la palette de l’ironie dramatique.Au début, donc, ce contraste saisissant entre Claude arrivant seul devant le froid et moderne lycée et puis, ces centaines d’autres

étudiants qui bientôt s’ajouteront – la masse, la foule anonyme, le peuple –, mais dont il se démarquera de plus en plus nettement. Par son intelligence, par ses connaissances, par son écriture, par tout cela que Germain Germain (sic!) professeur de littérature, mais écrivain raté ne manquera pas de relever, au point de faire de Claude son élève préféré.

Et une fois le film terminé, cette sensation que j’associerais à celle que Gustave Flaubert dépeint à propos des livres qui ont eu le don de nous captiver : « On peut juger de la beauté d’un livre, à la vigueur des coups de poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on met ensuite à en revenir. » (Lettre à Louise Colet, 15 juillet 1853)

Pour vous donner une idée des coups de poing que j’ai reçus en regardant ce film, je me contenterai d’une brève allusion au nombre de thèmes que j’ai notés au cours de ces 98 minutes : j’en ai noté – vous ne me croirez pas – près de 80. Mais ne craignez rien, car tout cela défile avec subtilité et finesse, nous laissant plus médusés qu’as-sommés! La simple énumération de ces thèmes couvrirait la moitié de mon texte de chronique. Je me limiterai donc à mentionner ceux-ci :

• Les forces et les faiblesses des nouvelles approches pédagogiques• Les règles implicites dans l’art d’écrire et le caractère aliénant du

marchandage des œuvres d’art• Le syndrome chinois, comme expression caricaturale

de la mondialisation• L’impact d’un Œdipe non résolu sur la dynamique homosexuelle• L’importance des « histoires » dans la construction de l’identité• L’éducation sentimentale : ses errances et ses failles• Les perceptions réductrices ou négatives résultant des parts

inconscientes de soi projetées sur l’autre

N’est-ce pas la diversité des thèmes abordés ou illustrés dans un film qui peut contribuer à cette constatation plus d’une fois for-mulée lors des rencontres du Ciné-psy où tout un chacun est invité, après le commentaire exprimé par le(s) conférencier(s), à faire part de son point de vue : 100 personnes dans la salle = 100 histoires différentes perçues dans le même film?

NI L’INTELLIGENCE NI L’ÉRUDITION ne suffisent à créer les fondements d’une maisonCommentaire sur le film DANS LA MAISON de François Ozon

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PARIS-MANHATTANUn film de sophie Lellouche

France

GénéRiQUe : France. 2011. 77 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Sophie Lel-louche. Int. : Alice Taglioni, Patrick Bruel, Marine Delterme.

sYnopsis : C’est l’histoire d’Alice, céli-bataire endurcie, pharmacienne, vive et rêveuse, proche de sa famille (dysfonction-nelle). Elle a pour ami intime… Woody Allen. Ou plutôt, le poster de Woody Allen, lequel lui prodigue moult conseils sur sa vie. Alors que son père et son beau-frère s’efforcent encore de lui trouver un mari, elle rencontre de Victor, un type plutôt terre à terre qui ne fait pas de concessions. Les deux âmes auront plus d’une occasion pour faire connaissance et découvrir des atomes crochues qui, a priori, ne promettaient rien.

notes : PARIS-MANHATTAN est le genre de fi lm qui donne envie de tomber amou-reux. L’histoire est légère, mais elle parle de choses sérieuses, et c’est le propre d’une comédie que d’arriver à dépeindre des relations humaines profondes, à la fron-tière du drame, sans sombrer dans le lourd psycho-social. Ce premier long métrage de Sophie Lellouche est un petit bonbon à la sauce Woody. (C.G.)

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Il y a une magie et une gaieté parfai-tement assumées qui font de ce fi lm l’une des jolies surprises du cinéma français. (A. Ermenault, Excessif)

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PARIS-MANHATTANUn film de sophie Lellouche

France

GénéRiQUe : France. 2011. 77 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Sophie Lel-louche. Int. : Alice Taglioni, Patrick Bruel, Marine Delterme.

sYnopsis : C’est l’histoire d’Alice, céli-bataire endurcie, pharmacienne, vive et rêveuse, proche de sa famille (dysfonction-nelle). Elle a pour ami intime… Woody Allen. Ou plutôt, le poster de Woody Allen, lequel lui prodigue moult conseils sur sa vie. Alors que son père et son beau-frère s’efforcent encore de lui trouver un mari, elle rencontre de Victor, un type plutôt terre à terre qui ne fait pas de concessions. Les deux âmes auront plus d’une occasion pour faire connaissance et découvrir des atomes crochues qui, a priori, ne promettaient rien.

notes : PARIS-MANHATTAN est le genre de fi lm qui donne envie de tomber amou-reux. L’histoire est légère, mais elle parle de choses sérieuses, et c’est le propre d’une comédie que d’arriver à dépeindre des relations humaines profondes, à la fron-tière du drame, sans sombrer dans le lourd psycho-social. Ce premier long métrage de Sophie Lellouche est un petit bonbon à la sauce Woody. (C.G.)

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Il y a une magie et une gaieté parfai-tement assumées qui font de ce fi lm l’une des jolies surprises du cinéma français. (A. Ermenault, Excessif)

sYnopsis : Toni Musulin est convoyeur de fonds à Lyon depuis dix ans. Amateur de voitures sport, il semble vivre au-dessus de ses moyens. Peu à peu, il rejette le quotidien qui est le sien, celui de convoyer de l’argent pour un maigre salaire en compagnie de confrères aussi colorés que résignés. Le 5 novembre 2009, au matin, il s’enfuit avec son fourgon blindé; à l’arrière du véhicule se trouvent 11,6 millions d’euros en bil-lets neufs non numérotés. Pourchassé par la police, Musulin devient du même coup une fi gure mythique pour les Français, qui voient en lui un héros qui se moque des grandes banques, alors responsables de la crise fi nancière.

notes : 11.6 est inspiré d’une histoire véri-dique qui a marqué le paysage médiatique de l’Hexagone au printemps 2009. Ce récit plus grand que nature a donné lieu à un essai publié en 2011, Toni 11,6 - Histoire du convoyeur écrit par la journaliste Alice Geraud-Arfi , et qui a servi à Philippe Godeau pour l’élaboration du scénario. Grâce à son vol spectaculaire et à la suite de son arresta-tion, Toni Musulin est devenu en l’espace de quelques semaines un personnage fascinant aux yeux des Français. Bien que loin d’être un gangster comme Mesrine, il incarne, malgré lui, un symbole pour ce peuple qui

a vu dans son action un bras d’honneur à l’endroit du milieu fi nancier, le pied de nez ultime aux tenants de la crise économique et aux forces de l’ordre. Car, et c’est la par-ticularité de l’histoire, de son butin, Musu-lin laissera derrière lui 9,1 millions d’euros. Un geste qui reste inexplicable : pourquoi voler une telle somme si c’est pour aban-donner la majorité de celle-ci à la police. Tout le mystère et la force du fi lm résident dans ce geste. Même ses proches, magnifi -quement incarnés dans des seconds rôles brillants par Corinne Masiero et Bouli Lan-ners n’y comprennent pas grand-chose. Si dès le début du fi lm on met la table pour l’éventuelle conclusion, l’intérêt n’est pas diminué pour autant, car toute l’élabora-tion du vol et l’évolution psychologique de Musulin font du fi lm un incontournable. De plus, c’est avec un regard universel que le réalisateur Philippe Godeau nous invite à découvrir un métier méconnu, sous-payé et dangereux, celui de convoyeur. François Cluzet retrouve ici des repères déjà posés dans À l’origine de Xavier Giannoli où il incarnait un fraudeur obsessif. Dans 11.6, dirigé pour une seconde fois par Godeau, Cluzet devient un voleur incompris qui, à la suite d’un coup de tête, s’est attiré l’es-pace d’un instant la sympathie de millions de Français. (P.B.)

11.6Un film de philippe Godeau · Du même réalisa-teur : Le dernier pour la route

France

GénéRiQUe : France. 2013. 100 min (V.O.F.). Drame réalisé par Philippe Godeau. Scén. : Philippe Godeau et Agnès de Sacy. Int. : François Cluzet, Bouli Lan-ners, Corinne Masiero.

»«François Cluzet est une fois de plus remar-quable, incarnant avec brio un homme prêt à tout prendre et à tout laisser tomber. (Le Clap)

VALEURSÛRE

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François Cluzet terminera l’entretien en souli-gnant tout le plaisir qu’il a eu de travailler au film En solitaire, en décembre 2012, aux Canaries. Il a d’ailleurs tourné une scène avec Karine Vanasse, avec laquelle il partage, aux cotés de Guillaume Canet, l’affiche de ce long métrage de Christophe Offenstein qui a été filmé pen-dant le Vendée Globe, la plus célèbre course de voiliers monocoques en solitaire et sans escale autour du monde. Le film sortira en France l’au-tomne prochain. (P.B.)

Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.

Pour lui, c’est ça un type bien. Il est immature, mais face à sa situation, c’est ce qu’il croit.

E.L.C. : C’est un personnage qui semble à l’abandon, non?

F.C. : Il vit son drame en solitaire. Il est, de plus, humilié au travail, car sous-payé. Ça m’est arrivé aussi à mes débuts au cinéma. Et plus jeune encore, à huit ans, j’ai eu ma crise d’iden-tité! Je me levais à six heures pour livrer les journaux dans la neige, je détestais ma vie; très vite, je suis tombé dans la mytho-manie. Quand je voyais mes camarades plus fortunés, je les enviais terriblement. J’ai fait le film parce que j’y trouvais un écho dans ce que je suis.

E.L.C. : Les gens se sont reconnus en lui?

F.C. : Oui, bien sûr! Mais on voulait aussi montrer sa vie cachée : ça ne se passe pas très bien avec sa femme, son pote; sa seule façon d’être héroïque, c’est qu’il se fâche avec ceux qu’il aime pour qu’ils ne s’inquiètent pas pour lui. Ça, c’était inté-ressant. Ce supposé héros, il a eu peur. Mais bizarrement, il a été condamné comme arnaqueur face à son assureur et non comme voleur. L’idée de la fin de cette histoire, c’est qu’il était convaincu de s’en sortir. Mais il a pris cinq ans. Vous savez qu’ici, si vous volez de l’argent et que vous le rendez deux jours après, vous n’êtes plus accusé de vol, mais d’emprunt.

E.L.C. : Vous venez aussi de jouer dans le film Do not Disturb, dans lequel votre personnage voue une grande amitié à celui interprété par Yvan Attal – aussi réalisateur du film. Votre per-sonnage ici, au contraire de celui dans 11.6, ne se gêne pas pour montrer ses émotions, non?

F.C. : Effectivement, et c’est intéressant pour un comédien, car c’est montrer sa féminité, en quelque sorte. Robert Mit-chum disait : « Une actrice, c’est plus qu’une femme, et un acteur, c’est moins qu’un homme. » Ça veut dire aussi que les acteurs doivent être ouverts. L’ouverture est plus féminine, car l’homme se blinde davantage. Mais nous sommes constitués d’une part de virilité et de féminité. D’ailleurs, l’écoute est plus féminine. Un acteur doit accepter sa féminité pour devenir un bon acteur. Ça nous permet, d’un rôle à l’autre, de mieux saisir le monde dans sa complexité.

entrevueparPierreBlais

François Cluzet, convoyeur de films!

Paris. François Cluzet connaît du succès au grand écran depuis plus de 30 ans. On l’a découvert dans Force majeure de Jolivet, vu dans Le Vent du Wyoming de Forcier et dans L’Enfer de Chabrol. L’an passé, il s’est retrouvé en haut de l’affiche d’Intou-chables, devenu l’une des comédies les plus populaires de l’histoire du cinéma fran-çais. On a croisé l’acteur récemment alors qu’il faisait la promotion de deux films : la

comédie d’Yvan Attal Do not Disturb et le drame de Philippe Godeau 11.6. Ce dernier, fort réussi, raconte l’histoire véridique de Toni Musulin, un convoyeur de fonds qui s’est sauvé avec 11,6 millions d’euros et qui, durant son procès, s’est gagné la faveur popu-laire, devenant un symbole de la lutte face au pouvoir patronal et financier.

Éditions Le Clap : Dans 11.6, vous incarnez Toni Musulin : c’est un personnage aussi fort qu’intrigant, qui se révolte contre le système, contre ses patrons…

François Cluzet : Tout à fait. Il est fascinant! Et vous savez, on a enlevé la plupart des dialogues dans le script. Moi, je voulais en faire un personnage taiseux, presque muet. Et en accord avec Philippe Godeau, c’est ce que nous avons fait. Ce qui est inté-ressant, c’est le maelstrom qu’il y a dans sa tête. Comment va-t-il sortir de l’humiliation du boulot? Et la réponse à cette humiliation, c’est de faire ce casse. Au-delà de l’argent, ce qu’il veut, c’est faire virer ses supérieurs, montrer qu’ils sont mauvais, montrer que les consignes de sécurité ne sont pas respectées et que le salaire ne correspond pas aux risques du métier; c’est démesuré. Le type est seul, il veut se donner la force de passer à l’acte du casse.

E.L.C. : Est-ce que vous connaissiez l’histoire originale?

F.C. : Oui, on la connaissait parce que c’est un fait divers qui a beaucoup remué à Paris. Et les gens ont tous pensé : « C’est un héros, le type s’est barré, il a gagné au loto. » Moi, ce qui m’intéressait, c’est de penser que le type n’avait pris aucun risque pra-

tiquement. Il était au volant de son fourgon, il n’a fait qu’accélérer avec 11 millions 6. Mais ce

qui est plus intéressant encore, c’est la crise d’identité du personnage. Ce type imma-

ture est radin, mais il se promène en Fer-rari. Il aime penser qu’il appartient à ce monde, il veut faire partie du jet-set.

François Comédien dans 11.6

CLUZET

entrevue François Cluzet

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François Cluzet terminera l’entretien en souli-gnant tout le plaisir qu’il a eu de travailler au film En solitaire, en décembre 2012, aux Canaries. Il a d’ailleurs tourné une scène avec Karine Vanasse, avec laquelle il partage, aux cotés de Guillaume Canet, l’affiche de ce long métrage de Christophe Offenstein qui a été filmé pen-dant le Vendée Globe, la plus célèbre course de voiliers monocoques en solitaire et sans escale autour du monde. Le film sortira en France l’au-tomne prochain. (P.B.)

Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.

Pour lui, c’est ça un type bien. Il est immature, mais face à sa situation, c’est ce qu’il croit.

E.L.C. : C’est un personnage qui semble à l’abandon, non?

F.C. : Il vit son drame en solitaire. Il est, de plus, humilié au travail, car sous-payé. Ça m’est arrivé aussi à mes débuts au cinéma. Et plus jeune encore, à huit ans, j’ai eu ma crise d’iden-tité! Je me levais à six heures pour livrer les journaux dans la neige, je détestais ma vie; très vite, je suis tombé dans la mytho-manie. Quand je voyais mes camarades plus fortunés, je les enviais terriblement. J’ai fait le film parce que j’y trouvais un écho dans ce que je suis.

E.L.C. : Les gens se sont reconnus en lui?

F.C. : Oui, bien sûr! Mais on voulait aussi montrer sa vie cachée : ça ne se passe pas très bien avec sa femme, son pote; sa seule façon d’être héroïque, c’est qu’il se fâche avec ceux qu’il aime pour qu’ils ne s’inquiètent pas pour lui. Ça, c’était inté-ressant. Ce supposé héros, il a eu peur. Mais bizarrement, il a été condamné comme arnaqueur face à son assureur et non comme voleur. L’idée de la fin de cette histoire, c’est qu’il était convaincu de s’en sortir. Mais il a pris cinq ans. Vous savez qu’ici, si vous volez de l’argent et que vous le rendez deux jours après, vous n’êtes plus accusé de vol, mais d’emprunt.

E.L.C. : Vous venez aussi de jouer dans le film Do not Disturb, dans lequel votre personnage voue une grande amitié à celui interprété par Yvan Attal – aussi réalisateur du film. Votre per-sonnage ici, au contraire de celui dans 11.6, ne se gêne pas pour montrer ses émotions, non?

F.C. : Effectivement, et c’est intéressant pour un comédien, car c’est montrer sa féminité, en quelque sorte. Robert Mit-chum disait : « Une actrice, c’est plus qu’une femme, et un acteur, c’est moins qu’un homme. » Ça veut dire aussi que les acteurs doivent être ouverts. L’ouverture est plus féminine, car l’homme se blinde davantage. Mais nous sommes constitués d’une part de virilité et de féminité. D’ailleurs, l’écoute est plus féminine. Un acteur doit accepter sa féminité pour devenir un bon acteur. Ça nous permet, d’un rôle à l’autre, de mieux saisir le monde dans sa complexité.

entrevueparPierreBlais

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Chargé de tristesse et de mélancolie, de beauté aussi, et ponctué de fulgurances poétiques carac-téristiques du cinéaste, LE MÉTÉORE frappe l’âme et l’esprit, qu’il transperce avant de continuer sa route. (F. Lévesque, Le Devoir)

LE MÉTÉOREUn film de François delisleDu même réalisateur : 2 fois une femme

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 85 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par François Delisle. Mus. : The States Pro-ject. Int. : François Papineau, Andrée Lachapelle, Dominique Leduc. Stéphane Jacques, Pierre-Luc Lafontaine, François Delisle, Jacqueline Courtemanche, Noé-mie Godin-Vigneau, Laurent Lucas, Dany Boudreault.

sYnopsis : Pierre, un homme dans la qua-rantaine, purge une peine de quatorze ans de prison pour un délit de fuite mortel. Sa mère le visite chaque semaine tandis que Suzanne, sa dernière femme, tente de l’ou-blier et de refaire sa vie.

notes : LE MÉTÉORE est né d’un projet d’écriture inspiré par des photographies réalisées par Anouk Lessard. Le récit prend la forme d’une suite de monologues inté-

rieurs livrée sur fond d’images poétiques. Le procédé original, d’abord déstabilisant puis hypnotique, laisse beaucoup de place aux images qui viennent appuyer le texte sans s’attacher strictement à la narration. Le résultat donne l’impression de toucher l’âme des personnages, de partager leur solitude. (M.L.)

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Un polar familial et mémoriel, requérant avec habileté (à défaut de personnalité) les codes du fi lm noir et dévidant le fi l arachnéen de la réalité de cette sombre période. (X. Leherpeur, Nouvel Observateur)

LA DETTEUn film de Rafael Lewandowski

pologne · France

GénéRiQUe : Pologne · France. 2010. 108 min (V.O.F.). Drame réalisé par Rafael Lewandowski. Scén. : Iwo Kardek et Rafael Lewandowski. Mus. orig. : Jérôme Rebotier. Int. : Borys Szyc, Marian Dziedziel, Magdalena Czerwinska.

sYnopsis : Pawel est un jeune père de famille, qui vit entre la France et la Pologne. Son propre père est considéré comme un héros pour son implication au sein du syndicat Solidarnosc, qui a mené à la chute du régime communiste en Pologne. Mais voilà qu’une rumeur grandit : Zygmunt Kowal serait en fait un ex-collaborateur du parti. Aux accu-sations, le père réagit par la fuite et le silence alors que le fi ls est dans le déni.

notes : Thriller à la fois familial et politique, LA DETTE aborde le sujet encore sensible du passé communiste de la Pologne à travers une relation père-fi ls basée sur l’admira-tion. Probablement aidé par son expérience de documen-tariste, le réalisateur offre une première fi ction précise et rigoureuse. Le fi lm met en lumière la décision de ce pays de n’avoir jamais procédé à une chasse aux sorcières de ses anciens communistes. Dans un registre plus intime, le fi lm propose en même temps une réfl exion sur notre besoin de héros et sur notre peine de les voir perdre leur lustre. (M.C.)

Festival des films du monde de Montréal – Prix d’interprétation masculine - Boris SzycFestival international du film d’Arras 2011 – Prix du public

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Chargé de tristesse et de mélancolie, de beauté aussi, et ponctué de fulgurances poétiques carac-téristiques du cinéaste, LE MÉTÉORE frappe l’âme et l’esprit, qu’il transperce avant de continuer sa route. (F. Lévesque, Le Devoir)

LE MÉTÉOREUn film de François delisleDu même réalisateur : 2 fois une femme

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 85 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par François Delisle. Mus. : The States Pro-ject. Int. : François Papineau, Andrée Lachapelle, Dominique Leduc. Stéphane Jacques, Pierre-Luc Lafontaine, François Delisle, Jacqueline Courtemanche, Noé-mie Godin-Vigneau, Laurent Lucas, Dany Boudreault.

sYnopsis : Pierre, un homme dans la qua-rantaine, purge une peine de quatorze ans de prison pour un délit de fuite mortel. Sa mère le visite chaque semaine tandis que Suzanne, sa dernière femme, tente de l’ou-blier et de refaire sa vie.

notes : LE MÉTÉORE est né d’un projet d’écriture inspiré par des photographies réalisées par Anouk Lessard. Le récit prend la forme d’une suite de monologues inté-

rieurs livrée sur fond d’images poétiques. Le procédé original, d’abord déstabilisant puis hypnotique, laisse beaucoup de place aux images qui viennent appuyer le texte sans s’attacher strictement à la narration. Le résultat donne l’impression de toucher l’âme des personnages, de partager leur solitude. (M.L.)

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Un polar familial et mémoriel, requérant avec habileté (à défaut de personnalité) les codes du fi lm noir et dévidant le fi l arachnéen de la réalité de cette sombre période. (X. Leherpeur, Nouvel Observateur)

LA DETTEUn film de Rafael Lewandowski

pologne · France

GénéRiQUe : Pologne · France. 2010. 108 min (V.O.F.). Drame réalisé par Rafael Lewandowski. Scén. : Iwo Kardek et Rafael Lewandowski. Mus. orig. : Jérôme Rebotier. Int. : Borys Szyc, Marian Dziedziel, Magdalena Czerwinska.

sYnopsis : Pawel est un jeune père de famille, qui vit entre la France et la Pologne. Son propre père est considéré comme un héros pour son implication au sein du syndicat Solidarnosc, qui a mené à la chute du régime communiste en Pologne. Mais voilà qu’une rumeur grandit : Zygmunt Kowal serait en fait un ex-collaborateur du parti. Aux accu-sations, le père réagit par la fuite et le silence alors que le fi ls est dans le déni.

notes : Thriller à la fois familial et politique, LA DETTE aborde le sujet encore sensible du passé communiste de la Pologne à travers une relation père-fi ls basée sur l’admira-tion. Probablement aidé par son expérience de documen-tariste, le réalisateur offre une première fi ction précise et rigoureuse. Le fi lm met en lumière la décision de ce pays de n’avoir jamais procédé à une chasse aux sorcières de ses anciens communistes. Dans un registre plus intime, le fi lm propose en même temps une réfl exion sur notre besoin de héros et sur notre peine de les voir perdre leur lustre. (M.C.)

Festival des films du monde de Montréal – Prix d’interprétation masculine - Boris SzycFestival international du film d’Arras 2011 – Prix du public

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20 novembre. Texte de Lars Norén. Mise en scène par Brigitte Haentjens. Avec Christian Lapointe. Sibyllines en codiffusion avec Recto-Verso, à Méduse du 5 au 9 mars.

Trois paysages. Danse K par K / Karine Ledoyen. La Rotonde, à la salle Multi de Méduse du 10 au 12 avril.

arts de la scèneparDavidCantin

CHRISTIAN LAPOINTE, ARTISTE D’EXCEPTION2013 s’annonce comme une année charnière pour Christian Lapointe. Il vient tout juste de recevoir le mandat de codirecteur artistique du Théâtre Blanc, aux côtés du scénographe Jean Hazel. De plus, entre une participation au Mois Multi (l’audacieuse Outrage au public) et un spectacle à partir de textes de Marguerite Duras (avec Marie-Thé-rèse Fortin et Monia Chokri), au Carrefour international ce printemps, le directeur du Théâtre Péril monte aussi sur scène, sous la direction de Brigitte Haentjens, afin de reprendre son rôle de jeune tireur fou dans 20 novembre. Cette pièce n’a laissé personne indifférent, lors de sa création au Théâtre La Chapelle, à Montréal, en 2011. Inutile de dire qu’elle traite d’un sujet délicat et d’actualité. Le monologue s’inspire de la fusillade qui a frappé Emsdetten, en Allemagne, le 20 novembre 2006. Ainsi, le dramaturge suédois Lars Norén puise dans le journal intime d’un jeune homme de dix-huit ans, Sebastian Bosse, qui s’est donné la mort après avoir ouvert le feu sur les élèves et les professeurs de son ancienne école.

Loin de vouloir faire dans le théâtre à message, ce spectacle ose plutôt l’affrontement direct avec le spectateur. Dans l’esprit de Lapointe et de Haentjens, ce texte soulève des questions sur le geste théâtral, le mur entre la scène et la salle, tout en véhiculant « une sorte de désespoir toxique », pour reprendre les mots du créateur de Québec. Bien sûr, les deux complices se connaissent depuis un bon moment déjà. Celle qui anime la compagnie de création montréalaise Sibyllines a été un des mentors de Lapointe lors de sa formation en mise en scène à l’École nationale de théâtre du Canada. Ils partagent également le choix d’une approche qui dérange, provoque et se place, au final, sous le signe d’une grande intégrité artistique.

Pour Lapointe, c’est un défi de taille très difficile à soutenir en tant que comédien. Ici, Lars Norén se permet d’interroger notre responsabilité collective dans un drame aussi horrible et qui se répète beaucoup trop souvent. Dur monologue donc que ce 20 novembre, mais assurément une des pièces à ne pas rater cette saison à Québec.

L’ÉNERGIE DE KARINE LEDOYEN Avec Harold Rhéaume, Karine Ledoyen est sans contredit l’une des figures les plus connues de la danse contemporaine à Québec. Elle a d’ailleurs été interprète pour Le Fils d’Adrien danse (l’organisme de création que dirige Rhéaume) jusqu’en 2006. Depuis la création de sa propre compagnie, Danse K par K (en 2005), elle multiplie les initia-tives afin de rendre sa discipline accessible à un plus grand nombre. Le projet Osez! en est d’ailleurs un exemple concret, puisqu’il circu-lera dans plusieurs régions du Québec pendant une dizaine d’années consécutives.

Alors que la pièce Air, en 2011, marque un certain tournant dans sa pra-tique, son tout nouveau spectacle, Trois paysages, joue sur les contrastes entre légèreté et pesanteur. Après avoir été présenté en primeur à Mon-tréal, à L’Agora de la danse, en février dernier, ces trois tableaux distincts projettent une véritable réflexion, à la fois visuelle et sonore, sur le pas-sage du temps. Toujours porté par ce besoin de se remettre en question, son univers gravite davantage vers l’irréel, le poétique, tout comme une forme de conscience collective. Dans Trois paysages, elle s’associe aux interprètes Sara Harton, Fabien Piché, Ève Rousseau-Cyr, de même qu’à Ariane Voineau, qui se placent « en interaction avec une merveilleuse machine à vent imaginée par le compositeur Patrick Saint-Denis ».

Pas facile de vivre de la danse à Québec, pourtant Karine Ledoyen ne lâche aucunement prise depuis le début des années 2000. Pour reprendre ses mots, « Danse K par K diversifie ses recherches chorégraphiques en travaillant autour de la rencontre, elle unit dans des projets rassembleurs et singuliers ses aspirations artistiques à son désir de participer au développement de son milieu ». Elle se frotte ainsi à l’interdisciplinarité, intégrant parfois le théâtre, la musique, tout comme les arts visuels à ses projets. Il y a aussi ce désir de mettre à contribution des artistes « d’horizons et de territoires variés ». Ce n’est pas du tout inusité de la voir derrière des initiatives un peu aty-piques comme Pour rock avec moi! (notamment avec Jérôme Minière) ou Gonfler l’histoire (un spectacle de rue pour le 400e anniversaire de Québec au bassin Louise). Toujours dans l’optique de populariser la danse contemporaine, elle devient porte-parole des saisons Danse du Grand Théâtre de Québec (de 2006 à 2010). Disons même que son dynamisme est désormais contagieux.

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20 novembre. Texte de Lars Norén. Mise en scène par Brigitte Haentjens. Avec Christian Lapointe. Sibyllines en codiffusion avec Recto-Verso, à Méduse du 5 au 9 mars.

Trois paysages. Danse K par K / Karine Ledoyen. La Rotonde, à la salle Multi de Méduse du 10 au 12 avril.

arts de la scèneparDavidCantin

CHRISTIAN LAPOINTE, ARTISTE D’EXCEPTION2013 s’annonce comme une année charnière pour Christian Lapointe. Il vient tout juste de recevoir le mandat de codirecteur artistique du Théâtre Blanc, aux côtés du scénographe Jean Hazel. De plus, entre une participation au Mois Multi (l’audacieuse Outrage au public) et un spectacle à partir de textes de Marguerite Duras (avec Marie-Thé-rèse Fortin et Monia Chokri), au Carrefour international ce printemps, le directeur du Théâtre Péril monte aussi sur scène, sous la direction de Brigitte Haentjens, afin de reprendre son rôle de jeune tireur fou dans 20 novembre. Cette pièce n’a laissé personne indifférent, lors de sa création au Théâtre La Chapelle, à Montréal, en 2011. Inutile de dire qu’elle traite d’un sujet délicat et d’actualité. Le monologue s’inspire de la fusillade qui a frappé Emsdetten, en Allemagne, le 20 novembre 2006. Ainsi, le dramaturge suédois Lars Norén puise dans le journal intime d’un jeune homme de dix-huit ans, Sebastian Bosse, qui s’est donné la mort après avoir ouvert le feu sur les élèves et les professeurs de son ancienne école.

Loin de vouloir faire dans le théâtre à message, ce spectacle ose plutôt l’affrontement direct avec le spectateur. Dans l’esprit de Lapointe et de Haentjens, ce texte soulève des questions sur le geste théâtral, le mur entre la scène et la salle, tout en véhiculant « une sorte de désespoir toxique », pour reprendre les mots du créateur de Québec. Bien sûr, les deux complices se connaissent depuis un bon moment déjà. Celle qui anime la compagnie de création montréalaise Sibyllines a été un des mentors de Lapointe lors de sa formation en mise en scène à l’École nationale de théâtre du Canada. Ils partagent également le choix d’une approche qui dérange, provoque et se place, au final, sous le signe d’une grande intégrité artistique.

Pour Lapointe, c’est un défi de taille très difficile à soutenir en tant que comédien. Ici, Lars Norén se permet d’interroger notre responsabilité collective dans un drame aussi horrible et qui se répète beaucoup trop souvent. Dur monologue donc que ce 20 novembre, mais assurément une des pièces à ne pas rater cette saison à Québec.

L’ÉNERGIE DE KARINE LEDOYEN Avec Harold Rhéaume, Karine Ledoyen est sans contredit l’une des figures les plus connues de la danse contemporaine à Québec. Elle a d’ailleurs été interprète pour Le Fils d’Adrien danse (l’organisme de création que dirige Rhéaume) jusqu’en 2006. Depuis la création de sa propre compagnie, Danse K par K (en 2005), elle multiplie les initia-tives afin de rendre sa discipline accessible à un plus grand nombre. Le projet Osez! en est d’ailleurs un exemple concret, puisqu’il circu-lera dans plusieurs régions du Québec pendant une dizaine d’années consécutives.

Alors que la pièce Air, en 2011, marque un certain tournant dans sa pra-tique, son tout nouveau spectacle, Trois paysages, joue sur les contrastes entre légèreté et pesanteur. Après avoir été présenté en primeur à Mon-tréal, à L’Agora de la danse, en février dernier, ces trois tableaux distincts projettent une véritable réflexion, à la fois visuelle et sonore, sur le pas-sage du temps. Toujours porté par ce besoin de se remettre en question, son univers gravite davantage vers l’irréel, le poétique, tout comme une forme de conscience collective. Dans Trois paysages, elle s’associe aux interprètes Sara Harton, Fabien Piché, Ève Rousseau-Cyr, de même qu’à Ariane Voineau, qui se placent « en interaction avec une merveilleuse machine à vent imaginée par le compositeur Patrick Saint-Denis ».

Pas facile de vivre de la danse à Québec, pourtant Karine Ledoyen ne lâche aucunement prise depuis le début des années 2000. Pour reprendre ses mots, « Danse K par K diversifie ses recherches chorégraphiques en travaillant autour de la rencontre, elle unit dans des projets rassembleurs et singuliers ses aspirations artistiques à son désir de participer au développement de son milieu ». Elle se frotte ainsi à l’interdisciplinarité, intégrant parfois le théâtre, la musique, tout comme les arts visuels à ses projets. Il y a aussi ce désir de mettre à contribution des artistes « d’horizons et de territoires variés ». Ce n’est pas du tout inusité de la voir derrière des initiatives un peu aty-piques comme Pour rock avec moi! (notamment avec Jérôme Minière) ou Gonfler l’histoire (un spectacle de rue pour le 400e anniversaire de Québec au bassin Louise). Toujours dans l’optique de populariser la danse contemporaine, elle devient porte-parole des saisons Danse du Grand Théâtre de Québec (de 2006 à 2010). Disons même que son dynamisme est désormais contagieux.

BANDE DE CANAILLESC’est quoi au juste Canailles? En gros, un collectif de huit musiciens montréalais indiscipliné qui pratique un heureux mélange de blues, de cajun, de folk, de country et de bluegrass. L’aventure débute au mythique parc Lafontaine où ce curieux groupe d’autodidactes se rassemblent pour le simple plaisir de jouer ensemble. Un fan connu de la première heure, Bernard Adamus, les incite à entrer en studio (pour une démo vite fait), puis à sortir un premier album, avec l’aide de Socalled, sur l’ex-cellente étiquette Grosse Boîte (Fred Fortin, Cœur de pirate, Avec pas d’casque).

Paru l’an dernier, Manger du bois a reçu un accueil critique plus que favorable, mais c’est véritablement sur scène qu’il faut vivre l’expérience Canailles. Cette « famille reconstituée de huit insouciants » revient donc au Cercle à Québec, après avoir obtenu deux prix au gala alternatif de la GAMIQ (dont spectacle de l’année), ainsi qu’une invitation à prendre part au festival Montréal en lumière. Bien que le groupe chante dans la langue de Shakespeare à ses débuts (sous le nom de Drunken Sailors), le français s’impose peu à peu lorsque Daphné Brissette découvre la spontanéité et le plaisir de la musique cajun. Avec sa voix rauque, ce style s’intègre parfaitement à l’énergie fêtarde que dégage la troupe. D’ailleurs, une certaine authenticité locale est devenue la marque de commerce de cet octuor acoustique qui intègre la fougue du punk et du rock garage à ses prestations.

S’il y a des parallèles à faire avec les chansons grivoises et réalistes de Bernard Adamus, c’est avant tout dans l’esprit convivial, la spontanéité, la petite misère au quotidien et la fête entre amis. Qu’est-ce qui distinguent alors Canailles de son mentor ou d’une Lisa LeBlanc? Le goût du métissage, les influences de la Louisiane, de même qu’une attitude, au final, franchement déjanté. Un bande de fun, quoi.

Canailles et Damn The Luck en spectacle au Cercle. Le 15 mars.

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NICOLE GAGNON

»«[…] le fi lm de Guy Édoin pose des questions essentielles

sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il s’interroge sur la manière dont l’art peut servir de thérapie pour des êtres créatifs qui trouvent diffi cilement un sens à leur vie. (Le Clap)

CORNO, CORPS ET ÂMEUn film de Guy édoin · Du même réalisateur : Marécages

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2011. 80 min (V.O.F.). Documen-taire réalisé par Guy Édoin.

sYnopsis : Ce documentaire propose une incursion dans l’univers de Corno, artiste peintre de renommée internatio-nale. Originaire de Chicoutimi, elle est maintenant installée dans la mythique ville de New York pour y faire carrière.

notes : Produit par Fabienne Larouche, CORNO, CORPS ET ÂME est un portrait nécessaire d’une artiste québécoise qui a consacré sa vie à la peinture. À l’aide de témoignages de gens de son entourage, le documentaire souligne le caractère tenace de l’artiste quant à son parcours qui n’a pas toujours été semé de roses. Son travail fut largement criti-qué par une certaine élite artistique qui qualifi ait son œuvre de simpliste et qui ne s’attardait qu’à la qualité plastique de sa toile offrant, d’après eux, peu de discours rhétorique et de réfl exion profonde. En creusant cet aspect commercial du style unique de l’artiste, le fi lm de Guy Édoin pose des ques-tions essentielles sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il s’interroge sur la manière dont l’art peut servir de thérapie pour des êtres créatifs qui trouvent diffi cilement un sens à leur vie. (P.L.)

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documentaire

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RÉVOLUTIONUn film de Rob stewartDu même réalisateur : s.o.s. requins

Canada

GénéRiQUe : Canada. 2012. 86 min (V.F. de Revolution). Documentaire écrit et réalisé par Rob Stewart.

»«Stewart croit que s’il peut renseigner les

gens sur leur impact sur la planète et sur ce qu’ils risquent de perdre, ils feront les changements personnels nécessaires pour sauver l’humanité malgré elle. (J. Ghomeshi, CBC News)

notes : À l’instar de L’Erreur boréale et de Trou Story de Richard Desjardins, le docu-mentariste Rob Stewart nous a sensibilisés à un grave problème écologique dans S.O.S. requins, son premier fi lm engagé : le mas-sacre des requins à des fi ns commerciales. Avec Révolution, il s’attaque au défi écolo-gique ultime : le sort de la planète entière. Pendant quatre ans, à travers quinze pays, le cinéaste a essayé de comprendre le méca-nisme complexe qui menace l’écosystème

de la Terre. Du désastre naturel que repré-sentent les sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à la mort lente des récifs de coraux de Nouvelle-Guinée, en passant par la défo-restation de Madagascar, l’activité humaine incontrôlée va entraîner sa propre anni-hilation. L’espoir réside dans chaque geste quotidien posé intelligemment par chacun d’entre nous dès maintenant. Stewart nous propose des solutions précises et des images d’une grande force évocatrice. (A.C.)

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RÉVOLUTIONUn film de Rob stewartDu même réalisateur : s.o.s. requins

Canada

GénéRiQUe : Canada. 2012. 86 min (V.F. de Revolution). Documentaire écrit et réalisé par Rob Stewart.

»«Stewart croit que s’il peut renseigner les

gens sur leur impact sur la planète et sur ce qu’ils risquent de perdre, ils feront les changements personnels nécessaires pour sauver l’humanité malgré elle. (J. Ghomeshi, CBC News)

notes : À l’instar de L’Erreur boréale et de Trou Story de Richard Desjardins, le docu-mentariste Rob Stewart nous a sensibilisés à un grave problème écologique dans S.O.S. requins, son premier fi lm engagé : le mas-sacre des requins à des fi ns commerciales. Avec Révolution, il s’attaque au défi écolo-gique ultime : le sort de la planète entière. Pendant quatre ans, à travers quinze pays, le cinéaste a essayé de comprendre le méca-nisme complexe qui menace l’écosystème

de la Terre. Du désastre naturel que repré-sentent les sables bitumineux de l’Alberta jusqu’à la mort lente des récifs de coraux de Nouvelle-Guinée, en passant par la défo-restation de Madagascar, l’activité humaine incontrôlée va entraîner sa propre anni-hilation. L’espoir réside dans chaque geste quotidien posé intelligemment par chacun d’entre nous dès maintenant. Stewart nous propose des solutions précises et des images d’une grande force évocatrice. (A.C.)

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Contactez Marie Dubé au 418 653-2470, poste 128,

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6,75$Sur présentation de la carte de leur établissement d’enseignement, toutes les représentations dès 21 h sont au tarif de 6,75 $ pour les étudiants.

Cinéma pour groupe

Réservez au plus tôt une salle du Cinéma Le Clap et profi tez de nos tarifs avantageux. Nous serons heureux de vous présenter le fi lm de votre choix*. Réservations : 418 653-2470, poste 127* Certaines conditions s’appliquent.

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Parents, prenez l’air ! Profi tez de notre cinéma parents-bébés pour vous évader avec vos petits sans avoir à vous inquiéter. Lors de ces représentations adaptées, nous vous offronsun environnement tolérant. Bienvenue aux futurs cinéphiles ! (Gratuit pour les 0-18 mois)

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Les cartes Abonne-Clap, VIP et ClaPrivilège vous permettent d’obtenir des réductions de 10 à 25 % dans plusieurs établissements de Québec. Consultez la liste complète au clap.ca.

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Tous les lundis et jeudis, sauf les jours fériés, vous verrez votre invité admis au tarif privilège à la projection pour laquelle vous vous procurerez un billet.

Légendes

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Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus.

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RÉGULIER 3D

Adulte 11,25$ 14 ,25$

lundi au jeudi (sauf les jours fériés) 9,00 $ 12 ,00$

vendredi avant 17 h (sauf les jours fériés) 9 ,00$ 12 ,00$

Âge d’or (65 ans et plus) 8,00 $ 11,00 $

Étudiant dès 21h (carte d’étudiant exigé) 6,75 $ 9,75 $

en tout temps 7,75 $ 10,75 $

14 ans et moins 7 ,25$ 10 ,25$

0-18 mois gratuit gratuit

Prix sujets à changement sans préavis

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9 FILMS

Adulte 70,95$

65 ans et plus 65 ,95$

Étudiant 56,95$

Ajoutez l'option VIP pour 14,95$ (détails au clap.ca)Des frais de 3 $ par fi lm s’appliquent pour les représentations en 3D.

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2360, chemin Sainte-Foy, Québec, QC, G1V 4H2 (la pyramide)Téléphone : 418 653-2470Horaire des fi lms : 418 653-2470, poste 1Courriel : [email protected] Internet : www.clap.ca

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Prix par personne en occupation double, taxes incluses. Les prix n’incluent pas les boissons et les repas libres, les dépenses personnelles, les assurances voyage, le port des bagages, les pourboires aux guides, chauffeurs, porteurs de bagages, les excursions facultatives, ni la contribution au Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (2 $ par tranche de 1 000 $). De plus, advenant une augmentation des taxes, redevances ou autres frais autorisés par une autorité publique reconnue, le prix peut augmenter. Le prix peut aussi varier dans le cas d’une augmentation du taux de change ou d’une surcharge de carburant imposée par le transporteur.

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Étudiant dès 21h (carte d’étudiant exigé) 6,75 $ 9,75 $

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« »Tout, des textes à la mise en scène, refuse la facilité. Le fi lm, lui non plus, n’est pas facile. Mais ses ambiguïtés comme ses diffi cultés lui sont une vraie richesse. (N. Luciani, Le Monde)

Festival international du film francophone de Namur – Bayard d’or du meilleur scénario

TROIS MONDESUn film de Catherine Corsini · De la même réalisatrice : partir

France

GénéRiQUe : France. 2012. 101 min (V.O.F.). Drame réalisé par Catherine Corsini. Scén. : Catherine Corsini et Benoît Graffi n. Int. : Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme, Arta Dobroshi.

sYnopsis : Al a tout pour lui. Homme d’affaires ambitieux, il s’apprête à épouser la fi lle du patron qui lui cèdera la direction de son entreprise prochainement. Lors d’une célé-bration où l’alcool coule à fl ots, Al renverse un homme avec sa voiture. Pris de panique et poussé par ses deux amis, il décide de fuir sans avertir les autorités. Juliette a vu la scène de son balcon. Elle fera tout pour aider Vera, la femme du défunt, à retrouver le fuyard.

notes : TROIS MONDES, de Catherine Corsini, est un sus-pense bien fi celé qui donne accès à différents points de vue. Les trois personnages principaux, provenant de milieux sociaux et culturels distincts, permettent à la réalisatrice d’approfondir davantage sa réfl exion sur la nature du règle-ment de compte. Rempli d’équivoques, le spectateur pourra lui-même établir ses propres limites entre ce qu’il croit être l’œuvre du bien ou du mal. (P.L)

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»«L’HOMME QUI RIT mélange habilement diverses infl uences pour livrer un fi lm à l’univers visuel fascinant. (D. Virgitti, Écran large)

»«NO est non seulement très intel-

ligent et complexe, mais c’est un fi lm qui vient des tripes. (R. Collin, Daily Telegraph)

sYnopsis : Gwynplaine est abandonné par un trafi quant d’en-fants qui a marqué son visage d’une cicatrice lui donnant une sorte de sourire permanent. À la recherche d’un gîte, le garçon sauve de la mort une fi llette aveugle qui se prénomme Déa. En pleine tem-pête hivernale, Ursus, un forain au grand cœur, recueille les deux orphelins pour les loger dans sa caravane. Il les prend alors sous son aile et les traite comme s’ils étaient ses propres enfants. (S.D.)

L’HOMME QUI RITUn film de Jean-pierre amérisDu même réalisateur: Les émotifs anonymes

France · République tchèque

GénéRiQUe : France · République tchèque. 2012. 93 min (V.O.F.). Drame réalisé par Jean-Pierre Améris. Scén. : Jean-Pierre Améris et Guillaume Laurant. Mus. orig. : Stéphane Moucha. Int. : Marc-André Grondin, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Christa Theret.

sYnopsis : Nous sommes au Chili, en 1988, sous le règne d’Au-gusto Pinochet qui, faisant face à une pression internationale, accepte fi nalement d’organiser un référendum sur la continuité de sa présidence. Pour concevoir sa campagne, le parti de l’opposition fait appel à René Saavedra, un jeune publicitaire hors du commun. Malgré la surveillance oppressante et constante des hommes de Pinochet, il accepte le contrat et organise avec son équipe un plan intrépide pour libérer son pays de l’oppression. (P.L.)

NO Un film de pablo LarraínDu même réalisateur : santiago 73, post mortem

Chili · France · états-Unis

GénéRiQUe : Chili · France · États-Unis. 2012. 118 min (V.O. espagnole avec sous-titres français). Drame réalisé par Pablo Lar-raín. Scén. : Pedro Peirano, d’après l’œuvre d’Antonio Skarmeta. Int. : Gael García Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers.

Festival de Cannes – Quinzaine des réalisateurs 2012 - Art Cinema Award

Festival du film du Croisic 2012 – Prix Claude Chabrol

Page 24: Magazine Le Clap n°177

STEVEN SPIELBERG, par Richard Schickel, Éd. de la MartinièreCet ouvrage n’est ni une biographie ni une étude spécialisée. Ce que nous offre Schickel, historien et critique de cinéma, c’est la rétrospective d’une œuvre unique qui compte 40 ans de travail et, de Duel à Lincoln, 27 films. Les commentaires, comportant des propos de Spielberg lui-même (fortement marqué par le divorce de ses parents), sont appuyés par 400 illustrations pro-venant en partie des archives du cinéaste. Un incontournable pour l’amateur.

Cinéma à la page

L’INTERCULTURALISME, par Gérard Bouchard, BoréalIl est maintenant reconnu que le multiculturalisme canadien favo-rise à la fois l’individualisme et les ghettos. Pour intégrer cette immigration dont le Québec a besoin, il faut, selon Bouchard, un autre modèle qui permettrait l’affirmation combinée de la majo-rité culturelle et des intérêts des minorités. Un essai novateur et équilibré sur un thème trop souvent accaparé par les démagogues.

L’HISTOIRE DU QUÉBEC POUR LES NULS, par Éric Bédard, First« Je me souviens », peut-on lire sur nos plaques d’immatricula-tion... Pour savoir de quoi au juste, voici un ouvrage documenté, limpide et au style vivant. En quelques pages, on trouve l’essen-tiel de ce qu’il faut connaître sur la Nouvelle-France, l’invasion bri-tannique, le Bas-Canada, la Confédération, le projet indépendan-tiste, etc. Diverses annexes complètent le tout. De la belle ouvrage.

LA VÉRITÉ SUR L’AFFAIRE HARRY QUEBERT, par Joël Dicker, Éd. de FalloisPrimé par l’Académie française, ce roman (bien plus qu’un polar) est célébré avec raison depuis plusieurs mois par Dame Rumeur. L’af-faire démarre au New Hampshire en 1975. Une jeune fille est assas-sinée. Que s’est-il passé exactement? New York, 2008. Un écrivain respecté est accusé du meurtre. Un ami, Marcus, auteur en panne d’inspiration, cherche à prouver son innocence : mission... possible?

DIDEROT OU LE BONHEUR DE PENSER, par Jacques Attali, FayardQuand Attali se passionne pour un grand personnage historique, on a envie de le suivre. Après Gândhî, Marx et Pascal, voici Diderot. Pourquoi? Réponse de l’auteur : « Quel plaisir de raconter la vie d’un homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre, follement amoureux, incroyablement créatif. Et si drôle! » Un per-sonnage moins connu que Rousseau ou Voltaire, mais fort inspirant!

BALTIMORE : UNE ANNÉE DANS LES RUES MEURTRIÈRES, par David Simon, SonatineIl y a une vingtaine d’années, Baltimore comptait l’un des taux de crimi-nalité les plus élevés aux États-Unis. Pendant un an, le journaliste David Simon a accompagné jour et nuit les inspecteurs de la brigade crimi-nelle. Il en a tiré un compte rendu hallucinant qui illustre ce que veulent dire les mots « jungle urbaine » À noter : la fabuleuse série Sur écoute (The Wire) en a été tirée. Dans les deux cas, un travail exemplaire.

LES SUITES POUR VIOLONCELLE SEUL, par Eric Sibling, FidesD’abord un conseil d’ami : si vous n’en avez pas, procurez-vous une ou deux versions des Six suites pour violoncelle seul de Bach. Et plongez dans cet ouvrage inclassable qui se dit « En quête d’un chef-d’œuvre baroque » et qui est à sa manière un chef-d’œuvre. On y traite avec chaleur de Bach, de sa vie, de son œuvre, de sa place dans l’histoire, de ses interprètes, etc. Un pur ravissement.

LES VISAGES DE L’HUMANITÉ, par Jean-Jacques Pelletier, AlireC’est depuis longtemps une évidence pour son lectorat : Pelletier excelle à mettre en scène diverses turpitudes contemporaines de la nature humaine. Le tout commence cette fois par des cadavres qu’on retrouve privés de leur visage... L’inspecteur Théberge et son ami l’écrivain Victor Prose, qui ont leurs propres problèmes, en arra-cheront pour débrouiller une affaire où vraiment rien n’est simple.

VARIÉTÉS DELPHI, par Nicolas Chalifour, Héliotrope« Bien calé au fond des choses, confortablement terré dans le noir et la nuit, on peut maintenant, tranquille et attentif, regarder s’agi-ter le monde. » C’est exactement ce que fait le personnage désen-chanté de ce délicieux roman. Serveur dans un manoir de banlieue, il excelle à dépister les petitesses des autres. Mais pareil jeu ne va-t-il jamais susciter de réaction? Un récit aussi caustique que drôle.

DÉLIVRANCE, par Jussi Adler Olsen, Albin MichelLes auteurs de thrillers scandinaves ont actuellement la cote, mais Adler Olsen, après Miséricorde, Profanation et son dernier-né, est à placer au sommet. On a le plaisir de refréquenter Carl, vice-com-missaire du département V, et ses deux improbables assistants. Le coup d’envoi : un message en lettres de sang trouvé dans une bou-teille en Écosse. Une mauvaise blague? Un appel au secours?...

LA THÉORIE DE L’INFORMATION, par Aurélien Bellanger, GallimardCeux qui adorent les romans à la manière Houellebecq vont appré-cier. C’est une sorte d’ovni littéraire, c’est un essai romancé, c’est déjanté et cérébral, et j’ai adoré m’y abandonner. Voici donc, à tra-vers l’histoire d’un brillant informaticien devenu richissime, l’épo-pée en trois phases de l’avènement de l’ère des télécommunications en France. Un saisissant commentaire sur le monde actuel.

LA REINE CLANDESTINE, par Philippa Gregory, l’ArchipelL’Angleterre de 1464. Ses guerres. La maison de Lancastre qui s’op-pose férocement au roi Édouard IV et à la maison d’York. Des amours contrecarrés par des projets d’union politique. Des secrets vitaux qu’on évente, des complots complexes, des alliances et des trahisons coûteuses. Et, dans ce joli panier de crabes, une femme luttant comme une lionne pour les siens. Captivant!

LE SAINT-CHRISTOPHE, par Dany Leclair, Québec AmériqueDès le départ, le narrateur nous avertit : « Je n’ai jamais habité au Saint-Christophe. Pourtant, j’y ai vécu. Intensément. » Le Saint-Christophe? Un appartement qui représente le centre du monde, mais aussi le lieu du passage à l’état adulte pour un groupe d’amis. Une évocation des années 90. Les études universitaires, le rock et le reste. Bref, un sympathique roman d’apprentissage.

LivresparPaulJacques

Magazine Le Clap n° 177 · m

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Festival du film francophone de Tübingen - Stuttgart 2012 – Prix SACEM pour la meilleure musique originale de film

LE TABLEAUUn film de Jean-François Laguionie

France · Belgique

GénéRiQUe : France · Belgique. 2011. 76 min (V.O.F.). Film d’animation réalisé par Jean-François Laguionie. Scén. : Anik Le Ray. Int. : Jessica Monceau, Adrien Larmande, Thierry Jahn.

sYnopsis : Pour des raisons inconnues, un peintre laisse un tableau inachevé. Dans ce tableau, les personnages se divisent en trois catégories : les Toupins qui sont entière-ment achevés, les Pafi nis auxquels manquent quelques cou-leurs et, fi nalement, les Reufs qui ne sont que des esquisses. Se croyant supérieurs, les Toupins prennent le contrôle du royaume au grand dam des Pafi nis et des Reufs. Ramo, Lola et Plume, nos trois protagonistes, décident donc de partir à la recherche du peintre pour qu’il puisse terminer son œuvre et ainsi ramener l’harmonie au sein du royaume.

notes : Partant d’une prémisse très originale, Jean-Fran-çois Languionie signe avec LE TABLEAU un fi lm d’anima-tion réjouissant, autant par sa forme que par son contenu, où la couleur est à l’honneur. Coloré et inventif, le fi lm réus-sit à intégrer au récit une histoire rassembleuse sur fond de différences. Les passionnés d’art seront réjouis des multiples références au monde de la peinture. Parions que les enfants seront du coup inspirés et ressortiront leurs crayons et leurs pinceaux! (P.L)

»«Une palpitante aventure doublée d’une

fable humaniste, que soulignent le raffi -nement du graphisme et la pertinence de l’écriture. (M. Debiesse, Les Fiches du Cinéma)

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« »MES HÉROS est enfi n une comédie bien écrite, humaine, tendre et… solidaire. (P. Vavasseur, Le Parisien)

MES HÉROSUn film de éric Besnard · Du même réalisateur : 600 kilos d’or pur

France

GénéRiQUe : France. 2012. 87 min (V.O.F.). Comédie dra-matique écrite et réalisée par Éric Besnard. Int. : Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Clovis Cornillac.

sYnopsis : Maxime, un chef d’entreprise, tente de sauver sa compagnie d’ambulances en effectuant des heures supplé-mentaires au grand dam de sa famille. Lorsqu’il apprend que sa mère est en prison pour s’être querellée avec un policier, il s’empresse d’aller la faire sortir. Femme de caractère, elle lui révèle qu’elle s’est de nouveau disputée avec son père, ce qui oblige Maxime à la ramener chez elle. Il devra donc prendre congé de ses responsabilités pour un week-end inoubliable qui lui permettra de se souvenir d’où il vient, et ce, par l’en-tremise d’un invité peu ordinaire.

notes : Écrit et réalisé par Éric Besnard, MES HÉROS est un fi lm résolument plus personnel sur le thème de l’unité familiale. Avec une mise en scène effacée, le cinéaste laisse toute la place aux interprètes qui se livrent à cœur joie devant un scénario doté de dialogues vifs et bien sentis. Josiane Balasko déborde d’énergie en matriarche rebelle et Pierre Richard, dans un rôle secondaire, est tout simple-ment délicieux. (P.L.)

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Page 27: Magazine Le Clap n°177

»«La majeure partie du tournage s’est déroulé

dans la véritable région de Schenectady dans l’État de New York. Ce nom amérindien se traduit par “au-delà les plaines de pins”. Il a inspiré le titre du fi lm au réalisateur. (Le Clap)

sYnopsis : Schenectady, New York. Un mystérieux et légendaire motocycliste retrouve une ancienne maîtresse qui lui a donné un fi ls dont il ignorait l’existence. Pour se racheter et combler les besoins de sa nouvelle famille, il quitte le cirque ambulant où il se terre pour entreprendre une série de vols de banque audacieux qui ont tôt fait d’attirer l’attention d’un policier ambitieux.

notes : Derek Cianfrance, réalisateur de Blue Valentine, retrouve Ryan Gosling pour

concocter un récit en trois volets qui oppose d’abord un bandit notoire (Gosling) et un policier débutant (Bradley Cooper), pour ensuite suivre, quinze ans plus tard, les fi ls des deux hommes que le destin réunit. Le parallèle se complexifi e pour atteindre des dimensions tragiques lorsque les questions d’éthique se transforment en discours sur la fi liation et les conséquences des actions paternelles, assumées ou non. Le duel d’ac-teurs vaut à lui seul le déplacement. (A.C.)

AU-DELÀ DES PINSUn film de derek CianfranceDu même réalisateur : Blue Valentine

états-Unis

GénéRiQUe : États-Unis. 2012. 140 min (V.F. de The Place Beyond the Pines). Drame policier réalisé par Derek Cian-france. Scén. : Derek Cianfrance, Ben Coccio et Darius Marder. Int. : Ryan Gos-ling, Bradley Cooper, Eva Mendes, Rose Byrne, Ray Liotta, Bruce Greenwood.

STOKERUn film de park Chan-wookDu même réalisateur : 15 ans volés

états-Unis

GénéRiQUe : États-Unis. 2012. 100 min (V.O.A.). Suspense réalisé par Park Chan-wook. Scén. : Wentworth Miller. Int. : Mia Wasikowska, Nicole Kidman, Matthew Goode.

sYnopsis : India a dix-huit ans et vient de perdre son père dans un accident de voiture, la laissant avec une mère instable. Déjà trou-blée par ce décès, la jeune fi lle voit son exis-tence bouleversée à nouveau par l’arrivée de Charlie, un oncle dont elle ignorait jusque-là l’existence.

notes : STOKER offre une première expé-rience de scénariste à l’acteur britannique Wentworth Miller (Prison Break). Convaincu

que personne ne le prendrait au sérieux, Mil-ler a soumis son script sous le pseudonyme de Ted Foulke, soit le nom de son… chien. D’abord et avant tout, STOKER propose la première réalisation nord-américaine d’un iconoclaste, le Sud-Coréen Park Chan-wook, auteur de la célèbre trilogie sur la vengeance qui inclut La Vengeance d’une femme et 15 ans volés. Sa douce folie cinématographique, qui allie beauté visuelle et brutalité, ne s’est vrai-ment pas perdue dans la transition. (N.L.)

« »Un mélange splendidement déjanté d’Hitchcock, de gothique américain et de contemporain […] (G. Lodge, Variety)

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À quatorze ans, Isabelle Boulay écrit dans son agenda sco-laire : « Je ne suis pas née pour être l’esclave, mais la souveraine de mon existence ». Vingt-cinq ans plus tard, toujours fidèle à elle-même, elle revendique sa liberté créative. « J’ai une âme de conquérante », avoue-t-elle. Femme de paroles et de chansons, Isabelle Boulay est aussi femme d’images et de cinéma. Pour notre invitée, « les plus belles chansons sont de petits films ». À la veille d’une tournée européenne, Isabelle Boulay a accepté de faire un arrêt sur image pour partager son amour du cinéma.

Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?

Isabelle Boulay : Mon grand-père maternel était propriétaire d’un cinéma à Murdochville. Les premiers films dont je me souviens sont Slap Shot (George Roy Hill, 1977) et E.T. (Steven Spielberg, 1982). Sinon, j’ai un souvenir des films français qu’on pouvait voir à la télévision. Les Charlots, Louis de Funès, mais surtout Jean-Paul Belmondo dont j’étais totalement amoureuse. Un jour, j’ai demandé à mon père de l’inviter pour mon anniversaire. J’étais cer-taine qu’il viendrait, mais il n’est pas venu. Il y a quelques années, je l’ai vu à une terrasse dans un quartier de Paris. Je n’ai pas osé aller lui parler. J’avais les mêmes papillons que lorsque j’étais enfant.

E.L.C. : Et que se passe-t-il par la suite?

I.B. : Le cinéma est une activité que je vis avec ma mère. Elle m’amène voir des films québécois comme Bonheur d’occasion (Claude Fournier, 1983) qui m’a profondément marquée.

E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation avec le cinéma?

I.B. : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993)). J’avais vingt ans et j’en ai eu pour des semaines à m’en remettre. J’étais impressionnée par la force d’amour du personnage, un amour qui était porté par la grâce et qui n’avait rien à voir avec la dépendance. Juliette Binoche est remarquable. Bleu est un film qui ouvre le cœur.

E.L.C. : Que demandez-vous au cinéma?

I.B. : Tout dépend. Par exemple, j’aime vraiment les comédies. J’adore rire. Mais par-dessus tout, ce que je demande à un film, c’est de me laisser bouche bée. Je suis souvent sortie d’un cinéma sans être capable de parler et ça me faisait du bien. Je demande à un film de m’élever, de me faire sortir de moi-même et de mes limites. Lars von Trier est un cinéaste qui m’a fait cet effet avec Breaking the Waves (1996) et Dancer in the Dark (2000). Atom Egoyan m’a fendu le cœur avec son film De beaux lendemains (1997).

E.L.C. : Quel genre de spectatrice êtes-vous?

I.B. : Je suis très bon public, mais je déteste les films où on sent la direction. Quand je vois la mécanique, je décroche.

E.L.C. : Diriez-vous que votre métier qui nécessite quand même un souci de la mise en scène vous rend encore plus sensible à cette dimension?

I.B. : Tout à fait. Je connais les coulisses. J’ai eu accès à des plateaux de tournage. Je le sens lorsque cela n’est pas fluide.

E.L.C. : S’il fallait identifier trois films pour avoir accès à une par-tie de votre continent intérieur, quels seraient-ils?

IsabelleBOULAY

« LES PLUS BELLES CHANSONS SONT DE PETITS FILMS »

entrevue isabelle Boulay

I.B. : Breaking the Waves pour sa soif d’absolu et sa liberté. C’est un film qui nous fait réfléchir sur le vrai sens de l’amour. Je choisirais Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995) pour à peu près les mêmes raisons. Mon troisième film serait Little Miss Sunshine (Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006). Je me retrouve dans cette histoire. La joie de vivre de la jeune fille et la force de vivre du grand-père vont permettre aux autres membres de la famille de s’extirper de leur mal-être.

E.L.C. : Quel est le film dans lequel vous auriez aimé jouer?

I.B. : J’aurais aimé jouer le rôle d’Édith Piaf interprété par Marion Cotillard dans le film La Vie en rose (Olivier Dahan, 2007). Piaf est la plus grande chanteuse au monde. J’ai pour elle une admiration sans retenue même dans ses côtés sombres.

E.L.C. : Quelle est l’actrice que vous auriez aimé être?

I.B. : Monica Bellucci pour sa beauté fatale et non pas pour les films dans lesquels elle a joué. Sinon, j’aimerais être Jessica Lange à cause de son immense talent.

E.L.C. : Quelle est votre perception du cinéma québécois?

I.B. : Notre cinéma a une signature qui témoigne de sa jeunesse avec des réalisateurs comme Xavier Dolan. Il a la qualité de ce que l’on est comme nation. Il prend son souffle large et loin.

E.L.C. : Vous complétez la phrase suivante : « Si le cinéma n’existait pas… »

I.B. : Si le cinéma n’existait pas, j’aurais essayé de l’inventer. Comme la littérature et la chanson, le cinéma est une forme d’art essentielle à l’évolution humaine.

Comme Édith Piaf, Isabelle Boulay pourrait chanter « Non! Rien de rien. Non! Je ne regrette rien ». Celle qui, adoles-cente, rêvait de quitter Matane pour vivre à Québec a inti-tulé son treizième et dernier opus Les Grands Espaces où l’on retrouve des titres comme « Partir au loin », « Voyager léger » et « Mille après mille ». Qu’on prenne note! On n’enferme pas Isabelle la conquérante dans un genre musical, encore moins dans une cage dorée. Pour l’instant, Isabelle Bou-lay garde en tête cette phrase d’Oscar Wilde : « Il est impor-tant d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue »… même lorsqu’on parcourt les grands espaces.

Un auteur : Le romancier français Laurent Gaudé qui a écrit un livre magnifique, Le Soleil des Scorta.

Une œuvre littéraire : Le Dur Désir de durer du poète Paul Éluard.

Un musicien : Richard Desjardins.

Une œuvre musicale : Un opéra du compositeur Richard Wagner.

Un artiste visuel : Le peintre Michel Farruggello.

Une œuvre visuelle : Mère à l’enfant de Gustav Klimt.

Un lieu géographique : Un petit village de la Corse dont le nom est Veru.

Le cinéma vu par...ParSergePallascio

D’ISABELLE BOULAYLE MUSÉE IMAGINAIRE

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À quatorze ans, Isabelle Boulay écrit dans son agenda sco-laire : « Je ne suis pas née pour être l’esclave, mais la souveraine de mon existence ». Vingt-cinq ans plus tard, toujours fidèle à elle-même, elle revendique sa liberté créative. « J’ai une âme de conquérante », avoue-t-elle. Femme de paroles et de chansons, Isabelle Boulay est aussi femme d’images et de cinéma. Pour notre invitée, « les plus belles chansons sont de petits films ». À la veille d’une tournée européenne, Isabelle Boulay a accepté de faire un arrêt sur image pour partager son amour du cinéma.

Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?

Isabelle Boulay : Mon grand-père maternel était propriétaire d’un cinéma à Murdochville. Les premiers films dont je me souviens sont Slap Shot (George Roy Hill, 1977) et E.T. (Steven Spielberg, 1982). Sinon, j’ai un souvenir des films français qu’on pouvait voir à la télévision. Les Charlots, Louis de Funès, mais surtout Jean-Paul Belmondo dont j’étais totalement amoureuse. Un jour, j’ai demandé à mon père de l’inviter pour mon anniversaire. J’étais cer-taine qu’il viendrait, mais il n’est pas venu. Il y a quelques années, je l’ai vu à une terrasse dans un quartier de Paris. Je n’ai pas osé aller lui parler. J’avais les mêmes papillons que lorsque j’étais enfant.

E.L.C. : Et que se passe-t-il par la suite?

I.B. : Le cinéma est une activité que je vis avec ma mère. Elle m’amène voir des films québécois comme Bonheur d’occasion (Claude Fournier, 1983) qui m’a profondément marquée.

E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation avec le cinéma?

I.B. : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993)). J’avais vingt ans et j’en ai eu pour des semaines à m’en remettre. J’étais impressionnée par la force d’amour du personnage, un amour qui était porté par la grâce et qui n’avait rien à voir avec la dépendance. Juliette Binoche est remarquable. Bleu est un film qui ouvre le cœur.

E.L.C. : Que demandez-vous au cinéma?

I.B. : Tout dépend. Par exemple, j’aime vraiment les comédies. J’adore rire. Mais par-dessus tout, ce que je demande à un film, c’est de me laisser bouche bée. Je suis souvent sortie d’un cinéma sans être capable de parler et ça me faisait du bien. Je demande à un film de m’élever, de me faire sortir de moi-même et de mes limites. Lars von Trier est un cinéaste qui m’a fait cet effet avec Breaking the Waves (1996) et Dancer in the Dark (2000). Atom Egoyan m’a fendu le cœur avec son film De beaux lendemains (1997).

E.L.C. : Quel genre de spectatrice êtes-vous?

I.B. : Je suis très bon public, mais je déteste les films où on sent la direction. Quand je vois la mécanique, je décroche.

E.L.C. : Diriez-vous que votre métier qui nécessite quand même un souci de la mise en scène vous rend encore plus sensible à cette dimension?

I.B. : Tout à fait. Je connais les coulisses. J’ai eu accès à des plateaux de tournage. Je le sens lorsque cela n’est pas fluide.

E.L.C. : S’il fallait identifier trois films pour avoir accès à une par-tie de votre continent intérieur, quels seraient-ils?

IsabelleBOULAY

« LES PLUS BELLES CHANSONS SONT DE PETITS FILMS »

entrevue isabelle Boulay

I.B. : Breaking the Waves pour sa soif d’absolu et sa liberté. C’est un film qui nous fait réfléchir sur le vrai sens de l’amour. Je choisirais Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995) pour à peu près les mêmes raisons. Mon troisième film serait Little Miss Sunshine (Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006). Je me retrouve dans cette histoire. La joie de vivre de la jeune fille et la force de vivre du grand-père vont permettre aux autres membres de la famille de s’extirper de leur mal-être.

E.L.C. : Quel est le film dans lequel vous auriez aimé jouer?

I.B. : J’aurais aimé jouer le rôle d’Édith Piaf interprété par Marion Cotillard dans le film La Vie en rose (Olivier Dahan, 2007). Piaf est la plus grande chanteuse au monde. J’ai pour elle une admiration sans retenue même dans ses côtés sombres.

E.L.C. : Quelle est l’actrice que vous auriez aimé être?

I.B. : Monica Bellucci pour sa beauté fatale et non pas pour les films dans lesquels elle a joué. Sinon, j’aimerais être Jessica Lange à cause de son immense talent.

E.L.C. : Quelle est votre perception du cinéma québécois?

I.B. : Notre cinéma a une signature qui témoigne de sa jeunesse avec des réalisateurs comme Xavier Dolan. Il a la qualité de ce que l’on est comme nation. Il prend son souffle large et loin.

E.L.C. : Vous complétez la phrase suivante : « Si le cinéma n’existait pas… »

I.B. : Si le cinéma n’existait pas, j’aurais essayé de l’inventer. Comme la littérature et la chanson, le cinéma est une forme d’art essentielle à l’évolution humaine.

Comme Édith Piaf, Isabelle Boulay pourrait chanter « Non! Rien de rien. Non! Je ne regrette rien ». Celle qui, adoles-cente, rêvait de quitter Matane pour vivre à Québec a inti-tulé son treizième et dernier opus Les Grands Espaces où l’on retrouve des titres comme « Partir au loin », « Voyager léger » et « Mille après mille ». Qu’on prenne note! On n’enferme pas Isabelle la conquérante dans un genre musical, encore moins dans une cage dorée. Pour l’instant, Isabelle Bou-lay garde en tête cette phrase d’Oscar Wilde : « Il est impor-tant d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue »… même lorsqu’on parcourt les grands espaces.

Un auteur : Le romancier français Laurent Gaudé qui a écrit un livre magnifique, Le Soleil des Scorta.

Une œuvre littéraire : Le Dur Désir de durer du poète Paul Éluard.

Un musicien : Richard Desjardins.

Une œuvre musicale : Un opéra du compositeur Richard Wagner.

Un artiste visuel : Le peintre Michel Farruggello.

Une œuvre visuelle : Mère à l’enfant de Gustav Klimt.

Un lieu géographique : Un petit village de la Corse dont le nom est Veru.

Le cinéma vu par...ParSergePallascio

D’ISABELLE BOULAYLE MUSÉE IMAGINAIRE

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LE REPENTIUn film de Merzak allouacheDu même réalisateur : La Baie d’alger

algérie · France

GénéRiQUe : Algérie · France. 2012. 87 min (V.O. arabe avec sous-titres français de El taaib). Drame réalisé par Merzak Allouache. Scén. : Merzak Allouache. Int. : Nabil Asli, Adila Bendimered, Khaled Benaissa.

sYnopsis : Rachid, terroriste repenti, quitte les hauts pla-teaux d’Algérie et sort du maquis pour regagner son village. Bénéfi ciant d’une amnistie parce qu’il s’est rendu à la police et a remis son arme, l’ex-djihadiste s’engage dans un voyage trouble.

notes : Merzak Allouache, surtout reconnu dans la franco-phonie pour ses comédies (Chouchou, Bab el web), aborde des thématiques on ne peut plus graves avec son dix-sep-tième long métrage où s’enchevêtrent le fondamentalisme religieux, la violence, la manipulation et le culte du silence. À travers cette histoire, il dépeint sa société d’origine trau-matisée par le terrorisme aveugle des années 1990, décennie surnommée à juste titre « la décennie noire ». Le réalisateur, controversé dans son pays natal, n’a d’ailleurs pas reçu le fi nancement du ministère de la Culture, lui reprochant la teneur de ses fi lms précédents. Ce qui ne l’a pas empêché de tourner LE REPENTI, présenté à Cannes, en 2012, dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs. (P.L.)

« »Sous la caméra du réalisateur algérien, la rédemption semble impossible. (A. Gbadmassi, Afrik.com)

Festival du film francophone d’Angoulême – Valois de la meilleure actrice - Adila Bendimered – Valois du meilleur acteur - Khaled Benaissa

Magazine Le Clap n° 177 · m

ars et avril · 2013

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LES MANÈGES HUMAINSUn film de Martin Laroche

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 89 min (V.O.F.). Drame réalisé par Martin Laroche. Scén. : Martin Laroche. Mus. orig. : Thomas Hellman. Int. : Marie-Eve-lyne Lessard, Marc-André Brunet, Nor-mand Daoust.

sYnopsis : Étudiante en cinéma, Sophie se trouve un travail saisonnier dans un parc d’attractions. À la demande de son patron, elle accepte de tourner une vidéo promotionnelle sur son entreprise. Pleine-ment impliquée dans le projet, elle se met à tout fi lmer : son travail, son quotidien, ses amis. Très vite, elle comprend que ce projet dépasse le cadre professionnel, qu’elle est en train de déterrer un secret de son enfance.

notes : LES MANÈGES HUMAINS raconte l’histoire de Sophie, excisée à l’âge de quatre ans, qui aspire aujourd’hui à une vie sexuelle normale. En s’attaquant à cette pratique, Martin Laroche situe son fi lm sur un terrain peu fréquenté par notre cinéma… Le résultat est une œuvre aussi troublante que nécessaire, qui témoigne d’un regard profondément sensible et attentif sur la condition des femmes. (S.G.)

« »[…] le résultat est une œuvre aussi troublante que nécessaire [...] (Le Clap)

ROCHE PAPIER CISEAUXUn film de Yan Lanouette turgeon

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 117 min (V.O.F.). Film réalisé par Yan Lanouette Turgeon. Scén. : André Gulluni et Yan Lanouette Turgeon. Mus. orig. : Ramachandra Borcar. Int. : Roy Dupuis, Remo Girone, Samian, Roger Léger, Fré-déric Chau, Fanny Mallette.

sYnopsis : Quittant sa réserve pour un avenir meilleur, Boucane, un jeune Autoch-tone, rencontre Normand, un caïd travail-lant pour la pègre chinoise. Lorenzo, un vieil Italien, n’a que très peu de temps pour exaucer le dernier souhait de sa femme mourante. Vincent, un médecin radié, tente de s’affranchir de l’organisation qui l’emploie. Trois hommes, trois destins qui se croiseront de façon inattendue un soir d’éclipse.

notes : ROCHE PAPIER CISEAUX nous plonge dans le monde caché des triades chinoises. Yan Lanouette Turgeon (11 règles, Le Revenant.) nous propose pour son pre-mier long métrage une œuvre moderne et colorée, sorte de Pulp Fiction québécois, un kaléidoscope de personnages tous à la recherche de leur destin. (A.N.)

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[…] une œuvre moderne et colorée, sorte de Pulp Fiction québécois, un kaléidoscope de personnages tous à la recherche de leur destin. (Le Clap)

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Un récit riche en émo-tion, en humour et en poésie qui s’adresse autant aux petits qu’aux grands. (C. Narbonne, Première)

COULEUR DE PEAU : MIELUn film de Jung et Laurent Boileau

France · Belgique

GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 75 min (V.O.F.). Film d’animation réalisé par Jung et Laurent Boileau. Scén. : Jung. Int. : William Coryn, Christelle Cornil, Jean-Luc Cou-chard.

sYnopsis : Jung, un petit garçon abandonné par sa mère en Corée, quitte son pays natal pour la Belgique à l’âge de cinq ans, là où une famille adoptive l’attend. Avec de nouveaux frères et sœurs, il devra faire face à une dynamique familiale mouvementée et composer avec les diffi cultés qui viennent avec le fait d’être différent des autres.

notes : Film autobiographique, le personnage de Jung ne relève pas uniquement de la fi ction. Bédéiste qui a trouvé sa voie en Belgique, Jung Sik-Jun écrit et dessine COULEUR DE PEAU : MIEL afi n d’explorer le déracinement qu’il a vécu à la suite de son adoption. Mélangeant habilement l’animation à de véritables images d’archives, le fi lm étonne par ses sources éclectiques. D’ailleurs, ces archives accen-tuent formidablement les propos du récit rendu vivant par une telle animation réaliste empreinte de poésie. Bien que personnel, ce fi lm comporte des moments à résonance uni-verselle qui vous rappelleront vos propres expériences. (P.L)

Festival international du film d’animation d’Annecy 2012 – Prix du public

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LES MANÈGES HUMAINSUn film de Martin Laroche

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 89 min (V.O.F.). Drame réalisé par Martin Laroche. Scén. : Martin Laroche. Mus. orig. : Thomas Hellman. Int. : Marie-Eve-lyne Lessard, Marc-André Brunet, Nor-mand Daoust.

sYnopsis : Étudiante en cinéma, Sophie se trouve un travail saisonnier dans un parc d’attractions. À la demande de son patron, elle accepte de tourner une vidéo promotionnelle sur son entreprise. Pleine-ment impliquée dans le projet, elle se met à tout fi lmer : son travail, son quotidien, ses amis. Très vite, elle comprend que ce projet dépasse le cadre professionnel, qu’elle est en train de déterrer un secret de son enfance.

notes : LES MANÈGES HUMAINS raconte l’histoire de Sophie, excisée à l’âge de quatre ans, qui aspire aujourd’hui à une vie sexuelle normale. En s’attaquant à cette pratique, Martin Laroche situe son fi lm sur un terrain peu fréquenté par notre cinéma… Le résultat est une œuvre aussi troublante que nécessaire, qui témoigne d’un regard profondément sensible et attentif sur la condition des femmes. (S.G.)

« »[…] le résultat est une œuvre aussi troublante que nécessaire [...] (Le Clap)

ROCHE PAPIER CISEAUXUn film de Yan Lanouette turgeon

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 117 min (V.O.F.). Film réalisé par Yan Lanouette Turgeon. Scén. : André Gulluni et Yan Lanouette Turgeon. Mus. orig. : Ramachandra Borcar. Int. : Roy Dupuis, Remo Girone, Samian, Roger Léger, Fré-déric Chau, Fanny Mallette.

sYnopsis : Quittant sa réserve pour un avenir meilleur, Boucane, un jeune Autoch-tone, rencontre Normand, un caïd travail-lant pour la pègre chinoise. Lorenzo, un vieil Italien, n’a que très peu de temps pour exaucer le dernier souhait de sa femme mourante. Vincent, un médecin radié, tente de s’affranchir de l’organisation qui l’emploie. Trois hommes, trois destins qui se croiseront de façon inattendue un soir d’éclipse.

notes : ROCHE PAPIER CISEAUX nous plonge dans le monde caché des triades chinoises. Yan Lanouette Turgeon (11 règles, Le Revenant.) nous propose pour son pre-mier long métrage une œuvre moderne et colorée, sorte de Pulp Fiction québécois, un kaléidoscope de personnages tous à la recherche de leur destin. (A.N.)

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[…] une œuvre moderne et colorée, sorte de Pulp Fiction québécois, un kaléidoscope de personnages tous à la recherche de leur destin. (Le Clap)

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Un récit riche en émo-tion, en humour et en poésie qui s’adresse autant aux petits qu’aux grands. (C. Narbonne, Première)

COULEUR DE PEAU : MIELUn film de Jung et Laurent Boileau

France · Belgique

GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 75 min (V.O.F.). Film d’animation réalisé par Jung et Laurent Boileau. Scén. : Jung. Int. : William Coryn, Christelle Cornil, Jean-Luc Cou-chard.

sYnopsis : Jung, un petit garçon abandonné par sa mère en Corée, quitte son pays natal pour la Belgique à l’âge de cinq ans, là où une famille adoptive l’attend. Avec de nouveaux frères et sœurs, il devra faire face à une dynamique familiale mouvementée et composer avec les diffi cultés qui viennent avec le fait d’être différent des autres.

notes : Film autobiographique, le personnage de Jung ne relève pas uniquement de la fi ction. Bédéiste qui a trouvé sa voie en Belgique, Jung Sik-Jun écrit et dessine COULEUR DE PEAU : MIEL afi n d’explorer le déracinement qu’il a vécu à la suite de son adoption. Mélangeant habilement l’animation à de véritables images d’archives, le fi lm étonne par ses sources éclectiques. D’ailleurs, ces archives accen-tuent formidablement les propos du récit rendu vivant par une telle animation réaliste empreinte de poésie. Bien que personnel, ce fi lm comporte des moments à résonance uni-verselle qui vous rappelleront vos propres expériences. (P.L)

Festival international du film d’animation d’Annecy 2012 – Prix du public

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Horizontalement

1. Film sur le fondateur de la compagnie Apple2. Légende que trois jeunes Inuits tentent de découvrir3. Réalisateur d’origine australienne derrière les films Le Show Truman et Le Cercle des poètes disparus4. Initiales de l’acteur britannique qui jouait le professeur Albus Dumbledore dans les deux premiers films

d’Harry Potter – Titre du troisième film biographique sur un président américain réalisé par Oliver Stone – Nom de famille de la chanteuse et actrice vedette de Confidences sur l’oreiller

5. Prénom de l’une des muses de Woody Allen, qui a déjà été mariée à Frank Sinatra.6. Pays où se retrouvent les animaux de zoo Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l’hippopotame et

Melman la girafe7. Nom de famille du réalisateur de La Neuvaine – Initiales de l’actrice du film Les Saveurs du palais8. Nom du personnage du panda dans Kung Fu Panda – Initiales du producteur français de L’Artiste – Nom

d’un personnage du film Pocahontas9. Initiales de l’actrice britannique incarnant Dolores Ombrage dans les films d’Harry Potter – Ini-

tiales de l’acteur qui incarne Jean le Baptiste dans Jésus de Nazareth de Zeffirelli 10. Le cochon qui devient berger – Pierre Lebeau dans Les Boys ou Yves Trudel dans Elvis Gratton.

Initiales de l’acteur qui incarne Nelson Mandela dans Invictus 11. Célèbre chienne vedette de six films et de quatre téléséries depuis 194312. L’un des chanteurs du groupe Loco Locass – Nom de famille du réalisateur de L’Arbre de vie13. Film de 1995 réalisé par Michael Apted avec Jodie Foster et Liam Neeson – Surnom du héros

indien du dernier film de Ang Lee

Verticalement

A. Personnage de bande dessinée créé en 1929, adapté au cinéma en 1980, par Robert AltmanB. Personnage féminin de la Saga Twilight, la sœur de Jasper et Edward C. Prix du cinéma québécois – Prénom du réalisateur de Moulin Rouge D. Initiales de l’auteur du Vieil homme et la mer – Magicien devenu cinéaste à l’époque du muetE. Personnage de déficient intellectuel incarné par Sean Penn en 2001F. Initiales du réalisateur de Ben-Hur (1959) – Initiales du réalisateur du film Le Bon Côté des choses

– Selon Laurent Boileau et Jung, les Coréens ont la peau de quelle couleur?G. Film de Kurosawa inspiré du Roi Lear de ShakespeareH. Nom du personnage du paresseux dans la série de films L’Ère de glace – Initiales du réalisateur du

film Le Labyrinthe de Pan

I. Film d’animation de 2012 inspiré de la première girafe envoyée en France – Initiales de l’acteur qui campe le rôle de Norman Bates dans Psycho

J. Initiales de l’acteur qui incarne le thérapeute dans L’Espoir est à Hope Springs – Enfant élevé par des loups.

K. Film d’animation sur Blu, un perroquet rare qui ne sait pas voler – Nom de famille du personnage de Michael J. Fox dans Retour vers le futur

L. Agence gouvernementale américaine concernée dans les films Argo et Opération avant l’aubeM. Prénom de la tante de Peter Parker – Nom de famille du réalisateur de Black Swan

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n° 003Mots croisésparPier-HuguesMadore

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ANIMALERIE BOUTIQUE TROPICALE1028, av. Cartier, Québec

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THÉÂTRE DE LA BORDÉE315, rue Saint-Joseph Est, Québec3 $ de réduction sur le prix courant.

FAKS CAFÉ1304, av. Maguire, SilleryAchat minimum de 5 $.

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LE RAMEAU D’OLIVIER1282, av. Maguire, SillerySur une table d’hôte en soirée.

LE PALAIS MONTCALM995, place D’YouvilleSur le prix courant à la billetterie. Spectacles présentés par la Société du Palais Montcalm seulement.

10 % 20 %VIDÉODROME SAINTE-FOY1325, route de l’Église, Sainte-FoySur la location d’un film.

25 %CRACKPOT CAFÉ1005, route de l’Église, Sainte-FoySur le temps studio.

PREMIER ACTE870, av. de Sallaberry, QuébecSur le prix courant.

15 %KETTO DESIGN951, av. Cartier (coin Crémazie), Québec

ORCHESTRE SYMPHONIQUEDE QUÉBEC401, Grande Allée Ouest, QuébecÀ l’achat de billets au guichet pour les concerts de l’OSQ. Cette réduction est offerte seulement à la billetterie au bureau de l’OSQ.

LES HORLOGES GRAND-PÈREDU QUÉBEC140, route du Pont, bur. 4, Saint-NicolasSur articles sélectionnés.

THÉÂTRE PÉRISCOPE939, av. de Salaberry, Québec4 $ de réduction sur le prix adulte courant (maximum de 4 billets).

FUTON ETCETERA441, rue Saint-Jean, QuébecSur le prix courant.

SEULEMENT LA PERSONNE DÉTENTRICE DE L’ABONNE-CLAP PEUT BÉNÉFICIER DE CES RÉDUCTIONS. Sur présentation de votre carte, obtenez de 10 à 25 % de réduction chez les marchands participants. Toutes ces réductions sont applicables aux prix courants seulement, pour la durée de ce magazine. Non applicable sur les chèques-cadeaux et les abonnements. Ne peut être utilisée avec une autre promotion. Non monnayable. Tous les privilèges sont annulés après la date d’échéance de l’Abonne-Clap. Prix sujets à changement sans préavis. *Carte-cadeau valide au comptoir de rafraîchissements du Cinéma Le Clap.

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AVANTAGES

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LE CHANT DES ONDESUn film de Caroline Martel

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 96 min (V.O.F.). Documentaire réalisé par Caro-line Martel.

sYnopsis : Maurice Martenot rêvait de sons qui jailliraient du silence… Au beau milieu du chaos de la Grande Guerre, le jeune radio-télégraphiste français tombe sous le charme de sonorités inouïes produites par les lampes triodes de son appareil. Il imagine un ins-trument qui transformera ces particules électriques en musique, sous l’impulsion directe des interprètes : les ondes musicales Martenot. Inspiré par un idéal d’expression humaine et vivante, son instrument a une sensibilité si extraordinaire que, près d’un

siècle plus tard, musiciens, artisans et ingé-nieurs tentent encore d’en percer les secrets.

notes : Avec son intrigue au présent sur fond d’histoire, LE CHANT DES ONDES poursuit le rêve inachevé de ce visionnaire inclassable qu’était Maurice Martenot (1898-1980). Ce long métrage nous fait décou-vrir un cercle de passionnés qui, en France comme au Québec, cherchent dans des stu-dios, caves, laboratoires scientifi ques ou ate-liers, à interroger le mystère de l’instrument.

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«Avec son intrigue au présent sur fond d’histoire, LE CHANT DES ONDES poursuit le rêve inachevé de ce visionnaire inclassable qu’était Maurice Martenot…

D

documentaire

DOCUDOCU

HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT DE VIVREUn film de pascal Gélinas

Québec

GénéRiQUe : Québec. 2012. 99 min (V.O.F.). Documentaire réalisé par Pascal Gélinas.

sYnopsis : Sentant la mort proche, une vieille dame qui a longtemps habité le cœur des Québécois se confi e à son beau-fi ls, le cinéaste Pascal Gélinas. Issu du lien profond qui les unit, ce fi lm pénètre dans l’intimité d’Huguette Oligny, une comédienne qui aujourd’hui n’a plus d’image à défendre et qui partage sa réfl exion sur la souffrance, la foi et le bonheur profond qui l’habite. Dans cette quête intime, on retrouve ses enfants

et son amie de toujours, l’écrivaine Mar-guerite Lescop.

notes : HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT DE VIVRE sera précédé du fi lm d’anima-tion ITHAQUE, conçu, réalisé et produit par Francis Gélinas (narration d’Huguette Oligny) et du documentaire GILLES PEL-LETIER, UN CŒUR DE MARIN, scénarisé et réalisé par Pascal Gélinas.

»«Ce fi lm est un geste d’amour envers ces êtres de parole. Mais c’est avant tout le portrait touchant d’une aînée qui nous transmet un vibrant message d’espoir avant le salut fi nal.

HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT DE VIVRE ITHAQUE GILLES PELLETIER, UN CŒUR DE MARIN

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PAULETTEUn film de Jérôme enricoDu même réalisateur : L’origine du monde

GénéRiQUe : France. 2013. 87 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Jérôme Enrico. Scén. : Jérôme Enrico, Laurie Aubanel, Bianca Olsen et Cyril Rambour. Mus. orig. : Michel Ochowiak. Int. : Bernadette Lafont, Carmen Maura, Dominique Lavanant, Françoise Bertin.

BLANCANIEVESUn film de pablo Berger

GénéRiQUe : Espagne. 2012. 104 min (muet). Drame poétique écrit et réalisé par Pablo Berger. Int. : Maribel Verdù, Daniel Giménez Cacho, Ángela Molina, Macarena García, Pere Ponce, Sofía Oria.

ALYAHUn film de elie Wajeman

GénéRiQUe : France. 2012. 90 min (V.O.F.). Drame réalisé par Elie Wajeman. Scén. : Elie Wajeman et Gaëlle Macé. Int. : Pio Marmaï, Cédric Kahn, Guillaume Gouix, Adèle Hae-nel, Sara Le Picard.

OMBLINEUn film de stéphane Cazes

GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 95 min (V.O.F.). Drame réalisé par Stéphane Cazes. Scén. : Stéphane Cazes. Mus. orig. : Cyrille Aufort. Int. : Mélanie Thierry, Nathalie Becue, Corinne Masiero.

LES SAVEUR DU PALAISUn film de Christian VincentDu même réalisateur : Quatre étoiles

GénéRiQUe : France. 2012. 95 min (V.O.F.). Comédie réalisée par Christian Vincent. Scén. : Étienne Comar et Christian Vincent. Mus. orig. : Gabriel Yared. Int. : Catherine Frot, Jean d’Ormesson, Hippolyte Girardot.

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TOUJOURS À L'AFFICHE LE 1ER MARSASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ

astérix et obélix : au service desa Majesté (V.O.F.)Un fi lm de Laurent Tirard

Les Criminelles (V.O.F.)Un fi lm de Jean-Claude Lord

Jack le chasseur de géants (V.F.)Un fi lm de Bryan Singer

Roche papier Ciseaux (V.O.F.)Un fi lm de Yan Lanouette Turgeon

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Index des fi lms

11.6 Un film de Philippe Godeau ............................................à partir du 5 avril ............. p. 11À la Merveille Un film de Terrence Malick .............................................à partir du 26 avril .............. p. 7Alyah Un film de Elie Wajeman.................................................à partir du 26 avril ........... p. 37Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté Un film de Laurent Tirard ................................................à partir du 22 février ........ p. 31Au-delà des pins Un film de Derek Cianfrance...........................................à partir du 12 avril ........... p. 27Blancanieves Un film de Pablo Berger .................................................à partir du 1er mars .......... p. 37Boule et Bill Un film de Alexandre Charlot et Franck Magnier .............à partir du 19 avril ........... p. 31Chant des ondes, Le Un film de Caroline Martel ..............................................à partir du 15 mars .......... p. 36Chat du rabbin, Le Un film de Joann Sfar et Antoine Delesvaux ...................à partir du 1er mars .......... p. 31Corno, corps et âme Un film de Guy Édoin ......................................................à partir du 29 mars .......... p. 18Couleur de peau : miel Un film de Jung et Laurent Boileau ................................à partir du 5 avril ............. p. 32Dans la maison Un film de François Ozon ...............................................à partir du 5 avril ................ p. 5Dette, La Un film de Rafael Lewandowski .....................................à partir du 15 mars .......... p. 15Ernest et Célestine Un film de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier......à partir du 1er mars .......... p. 31 Homme qui rit, L’ Un film de Jean-Pierre Améris ........................................à partir du 29 mars .......... p. 23Huguette Oligny, le goût de vivre Un film de Pascal Gélinas ...............................................à partir du 12 avril ........... p. 36Légende de Sarila, La Un film de Nancy Florence Savard ..................................à partir du 1er mars .......... p. 31Manèges humains, Les Un film de Martin Laroche ..............................................à partir du 1er mars .......... p. 33Mes héros Un film de Éric Besnard ..................................................à partir du 15 mars .......... p. 25Météore, Le Un film de François Delisle .............................................à partir du 8 mars ............ p. 14No Un film de Pablo Larraín .................................................à partir du 15 mars .......... p. 23Ombline Un film de Stéphane Cazes ............................................à partir du 5 avril ............. p. 37Paris-Manhattan Un film de Sophie Lellouche ...........................................à partir du 8 mars ............ p. 10Paulette Un film de Jérôme Enrico ...............................................à partir du 19 avril ........... p. 37Repenti, Le Un film de Merzak Allouache ..........................................à partir du 19 avril ........... p. 30Révolution Un film de Rob Stewart ..................................................à partir du 12 avril ........... p. 19Roche papier ciseaux Un film de Yan Lanouette Turgeon ..................................à partir du 1er mars .......... p. 33Saveurs du palais, Les Un film de Christian Vincent ...........................................à partir du 1er mars .......... p. 37Stoker Un film de Park Chan-wook ............................................à partir du 8 mars ............ p. 27Tableau, Le Un film de Jean-François Laguionie ...............................à partir du 1er mars .......... p. 25Trois mondes Un film de Catherine Corsini ...........................................à partir du 22 mars .......... p. 23

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