citŽ sous terre · Septembre 2010 Edition spŽciale gratuit citŽ sous terre ... rues, de leur...

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Faire du sport Les anciens Grecs aimaient le sport. Les fêtes religieuses sÕaccompagnaient toujours de concours gymniques. Les plus connus sont ceux dÕOlympie, qui avaient lieu tous les quatre ans et qui Žtaient dŽdiŽs ˆ Zeus. Le programme des Žpreuves sÕŽtendait sur plusieurs jours et attirait de nombreux spectateurs qui sÕamassaient autour du stade. Le programme des concours olympiques comprenait les Žpreuves suivantes : - Les diffŽrentes sortes de combat homme contre homme, la lutte, la boxe, le pancrace, une sorte de Ç catch È où presque tous les coups Žtaient permis. Il Žtait toutefois interdit de mordre son adversaire ou de chercher ˆ lÕŽnuclŽer. - La course ˆ pied sur diverses longueurs : le stade (environ 192 m), la course longue (dolichos), sur plusieurs stades ou même 20 stades (3,8 km environ), la course armŽe, qui Žtait disputŽe avec casque, bouclier et lance. - Les disciplines attelŽes, avec des attelages de deux ou quatre chevaux ou encore avec des mules. Les attelages Žtaient conduits par des auriges. Les athlètes concouraient nus, ˆ lÕexception des auriges. Il est possible quÕaux hautes Žpoques, ils aient portŽ un pagne. Mais ˆ lÕŽpoque archa•que et classique, ils sont reprŽsentŽs complètement nus. Ils ne semblent pas avoir ŽprouvŽ de pudeur ni de gêne particulière ˆ sÕexhiber dans le plus simple appareil. Les concours Žtaient ouverts ˆ tous les hommes libres dÕorigine grecque, ce qui excluait les esclaves et les femmes. LÕentra”nement commençait dès le plus jeune ‰ge et la reconnaissance, puis la cŽlŽbritŽ ou même la gloire pouvaient survenir rapidement. Le plus beau palmarès consistait ˆ remporter dÕafÞlŽe les quatre concours Ç panhellŽniques È, cÕest-ˆ-dire ceux qui touchaient la Grèce entière, les concours dÕOlympie, de Delphes, de NŽmŽe et de lÕIsthme de Corinthe. Le vainqueur dÕun tel Ç grand chelem È Žtait une vedette. Le nom de quelques-unes de ces Ç stars È nous est parvenu, comme celui du lutteur Milon de Crotone (Italie du Sud), qui remporta un grand nombre de victoires dans chacun des concours panhellŽniques. Les femmes, qui Žtaient exclues des grandes compŽtitions, prenaient part ˆ des concours organisŽs en lÕhonneur dÕHŽra, lÕŽpouse de Zeus. Les concurrentes restaient vêtues. (mg) SPORT - 20 - Le Gymnase dÕErŽtrie Reconstruction du Gymnase dÕErŽtrie Scène de lutte Septembre 2010 Edition spŽciale gratuit citŽ sous terre DŽcouvre une ville de la Grèce antique! TOUT CE QUE TU DOIS SAVOIR SUR LA VIE DÕUNE CITƒ DE LA GRéCE ANTIQUE Introduction Bienvenue ˆ lÕexposition Ç citŽ sous terre. Des archŽologues suisses explorent la citŽ grecque dÕErŽtrie È! Ce journal a ŽtŽ spŽcialement conçu pour ta visite au musŽe et te donnera un aperçu de la vie dÕune citŽ grecque il y a plus de deux millŽnaires. Quels vêtements Žtaient ˆ la mode ? Quels aliments composaient les repas ? Quels loisirs Žtaient en vogue ? Quel sport pratiquait- on ? En bref : quel aurait ŽtŽ ta vie en Grèce, il y a 2500 ans ? Outre des informations captivantes sur lÕarchŽologie et la Grèce antique, tu trouveras des mots croisŽs qui te permettront de tester tes connaissances, une recette de cuisine ainsi que lÕhoroscope des divinitŽs. Tu pourras lire ce journal durant la visite de lÕexposition ou tranquillement ˆ la maison. Le MusŽe te souhaite beaucoup de plaisir lors de ton voyage ˆ travers le temps ! Laurent Gorgerat Antikenmuseum Basel et Sammlung Ludwig & SŽminaire dÕArchŽologie Classique Uni de B‰le ACTUALITƒS...........................................................2 LOCAL.....................................................................3 HABITER.................................................................4 PEOPLE...................................................................5 POLITIQUE..............................................................8 SAVOIR....................................................................9 INTERVIEW............................................................10 HOROSCOPE DES DIVINITƒS..................................12 MƒTƒO & MOTS CROISƒS.......................................13 FUN.......................................................................14 RELIGION................. ............................................15 CULTURE...............................................................16 LIFESTYLE............................................................18 BOIRE ET MANGER................................................19 SPORT....................................................................20 exclusif! La c™te eubŽenne depuis Oropos

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Faire du sportLes anciens Grecs aimaient le sport. Les fêtes religieuses sÕaccompagnaient toujours de concours gymniques. Les plus connus sont ceux dÕOlympie, qui avaient lieu tous les quatre ans et qui Žtaient dŽdiŽs ˆ Zeus. Le programme des Žpreuves sÕŽtendait sur plusieurs jours et attirait de nombreux spectateurs qui sÕamassaient autour du stade.Le programme des concours olympiques comprenait les Žpreuves suivantes :

- Les diffŽrentes sortes de combat homme contre homme, la lutte, la boxe, le pancrace, une sorte de Ç catch È où presque tous les coups Žtaient permis. Il Žtait toutefois interdit de mordre son adversaire ou de chercher ˆ lÕŽnuclŽer.

- La course ˆ pied sur diverses longueurs : le stade (environ 192 m), la course longue (dolichos), sur plusieurs stades ou même 20 stades (3,8 km environ), la course armŽe, qui Žtait disputŽe avec casque, bouclier et lance.

- Les disciplines attelŽes, avec des attelages de deux ou quatre chevaux ou encore avec des mules. Les attelages Žtaient conduits par des auriges.

Les athlètes concouraient nus, ˆ lÕexception des auriges. Il est possible quÕaux hautes Žpoques, ils aient portŽ un pagne. Mais ˆ lÕŽpoque archa•que et classique, ils sont reprŽsentŽs complètement nus. Ils ne semblent pas avoir ŽprouvŽ de pudeur ni de gêne particulière ˆ sÕexhiber dans le plus simple appareil. Les concours Žtaient ouverts ˆ tous les hommes libres dÕorigine grecque, ce qui excluait les esclaves et les femmes. LÕentra”nement commençait dès le plus jeune ‰ge et la reconnaissance, puis la cŽlŽbritŽ ou même la gloire pouvaient survenir rapidement. Le plus beau palmarès consistait ˆ remporter dÕafÞlŽe les quatre concours Ç panhellŽniques È, cÕest-ˆ-dire

ceux qui touchaient la Grèce entière, les concours dÕOlympie, de Delphes, de NŽmŽe et de lÕIsthme de Corinthe. Le vainqueur dÕun tel Ç grand chelem È Žtait une vedette. Le nom de quelques-unes de ces Ç stars È nous est parvenu, comme celui du lutteur Milon de

Crotone (Italie du Sud), qui remporta un grand nombre de victoires dans chacun des concours panhellŽniques.Les femmes, qui Žtaient exclues des grandes compŽtitions, prenaient part ˆ des concours organisŽs en lÕhonneur dÕHŽra, lÕŽpouse de Zeus. Les concurrentes restaient vêtues. (mg)

SPORT- 20 -

Le Gymnase dÕErŽtrieReconstruction du Gymnase dÕErŽtrie

Scène de lutte

Le programme des concours olympiques comprenait

ERETRIA NEWSSeptembre 2010 Edition spŽciale gratuit

citŽ sous terre DŽcouvre une ville

de la Grèce antique!TOUT CE QUE TU DOIS SAVOIR SUR LA VIE DÕUNE CITƒ DE LA

GRéCE ANTIQUE

Introduction

Bienvenue ˆ lÕexposition Ç citŽ sous terre. Des archŽologues suisses explorent la citŽ

grecque dÕErŽtrie È!

Ce journal a ŽtŽ spŽcialement conçu pour ta visite au musŽe et te donnera un

aperçu de la vie dÕune citŽ grecque il y a plus de deux millŽnaires. Quels vêtements

Žtaient ˆ la mode ? Quels aliments composaient les repas ? Quels loisirs

Žtaient en vogue ? Quel sport pratiquait-on ? En bref : quel aurait ŽtŽ ta vie en

Grèce, il y a 2500 ans ?

Outre des informations captivantes sur lÕarchŽologie et la Grèce antique, tu

trouveras des mots croisŽs qui te permettront de tester tes connaissances,

une recette de cuisine ainsi que lÕhoroscope des divinitŽs. Tu pourras lire ce journal durant la visite de lÕexposition

ou tranquillement ˆ la maison.Le MusŽe te souhaite beaucoup de plaisir

lors de ton voyage ˆ travers le temps !

Laurent Gorgerat

Antikenmuseum Basel et Sammlung Ludwig & SŽminaire dÕArchŽologie Classique Uni de B‰le

ACTUALITƒS...........................................................2LOCAL.....................................................................3HABITER.................................................................4PEOPLE...................................................................5POLITIQUE..............................................................8SAVOIR....................................................................9INTERVIEW............................................................10HOROSCOPE DES DIVINITƒS..................................12MƒTƒO & MOTS CROISƒS.......................................13FUN.......................................................................14RELIGION................. ............................................15CULTURE...............................................................16LIFESTYLE............................................................18BOIRE ET MANGER................................................19SPORT....................................................................20

Le MusŽe te souhaite beaucoup de plaisir lors de ton voyage ˆ travers le temps !

CULTURE...............................................................16LIFESTYLE............................................................18BOIRE ET MANGER................................................19SPORT....................................................................20

Le MusŽe te souhaite beaucoup de plaisir LIFESTYLE............................................................18BOIRE ET MANGER................................................19SPORT....................................................................20

Laurent Gorgerat

exclusif!

La c™te eubŽenne depuis Oropos

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LA FOUILLE ARCHƒOLOGIQUE : UNE RECHERCHE DE TƒMOINS

Lors dÕune fouille archŽologique, les fouilleurs cherchent dans le sol des tŽmoins du passŽ. Les archŽologues ne pratiquent pas la chasse aux trŽsors, mais ils sÕefforcent de relever et de conserver les vestiges du passŽ quÕils dŽcouvrent sous terre. Dans certains lieux, des hommes ont vŽcu et laissŽ des traces de leur passage. Celles-ci se manifestent sous la forme de murs, de rues, de leur production ou de leurs morts. Les vestiges se sont accumulŽs au cours des siècles en formant des couches superposŽes. Plus on descend en profondeur, plus les couches et les tŽmoins quÕelles contiennent sont anciens.

De la pioche au pinceau, les outils utilisŽs sont divers. Le fouilleur les choisit en fonction de la fragilitŽ du contexte dans lequel il se trouve. Les couches sont dŽcapŽes lÕune après lÕautre, dans lÕordre inverse de leur histoire. Comme les tŽmoins dŽgagŽs sont irrŽmŽdiablement dŽtruits, il est indispensable dÕŽtablir une documentation soigneuse et complète, aÞn que les gŽnŽrations ultŽrieures puissent revenir sur des fouilles anciennes. CÕest la raison pour laquelle des photographes et des dessinateurs sont toujours prŽsents sur une fouille. Les archŽologues transcrivent leurs

observations et leurs interprŽtations dans un journal, aÞn que par la suite il soit possible de reconstituer ce quÕils ont dŽcouvert et, par lˆ, la vie qui avait existŽ dans les lieux dŽgagŽs.

Les objets qui sont mis au jour lors dÕune fouille sont soigneusement conditionnŽs, puis transportŽs au laboratoire ou au dŽp™t. Ils y sont nettoyŽs et conservŽs par des restaurateurs dÕart, parfois recollŽs ou consolidŽs ˆ lÕaide de produits chimiques. SÕils sont particulièrement intŽressants, ils peuvent être prŽsentŽs dans les vitrines dÕun musŽe. (ab)

ACTUALITƒS

Les objets qui sont mis au jour lors dÕune fouille sont soigneusement conditionnŽs,

IMPRESSUM

Editeur:Antikenmuseum Basel et Sammlung Ludwig en collaboration avec le SŽminaire dÕArchŽologie Classique de lÕUniversitŽ de B‰le et lÕEcole suisse dÕarchŽologie en Grèce (ESAG).

Coordination: Laurent Gorgerat (lg)

Textes: Annina Banderet (ab), Muriel MŸler (mm), Laura Simon (ls), Stefanie Buder (sb), Claudia Gamma (cg), Diana Vogel (dv), Daniela Meier (dm), Herminia Gonzalez (hg), Marta Imbach (mi) Corinne Juon (cj), Alexander Dotter (ad), Stephanie Strobl (ss), Daniela Wertli (dw), Mattias Greuter (mg)

Traduction française:Pierre Ducrey, Chantal Martin Pruvot, Laurent Gorgerat

Photos: Andreas Voegelin, Thierry Theurillat

Illustrations: Stefanie Buder (sb)

Mise en page: Laurent Gorgerat

© Antikenmuseum Basel et Sammlung Ludwig

dÕun musŽe. (ab)dÕun musŽe. (ab)

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Les archŽologues suisses ˆ ErŽtrie

FOUILLES:

Secteur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Contexte : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .S tra te : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nom:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

observations et leurs interprŽtations dans un journal, aÞn que par la suite il soit possible de reconstituer ce quÕils ont dŽcouvert et, par lˆ, la vie qui avait soit possible de reconstituer ce quÕils ont IMPRESSUM

Editeur:

observations et leurs interprŽtations observations et leurs interprŽtations dans un journal, aÞn que par la suite il

IMPRESSUM

observations et leurs interprŽtations

Date: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nom:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

S tra te : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nom:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

ACTUALITƒS

Secteur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Contexte : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .S tra te : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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FOUILLES:

Secteur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Contexte : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .S tra te : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

BOIRE & MANGER

Boire et mangerPar les textes, les pièces de thŽ‰tre, les rŽcits des historiens, des philosophes, des poètes, nous sommes bien informŽs de ce que les Grecs mangeaient. LÕarchŽologie, de son c™tŽ, nous laisse des traces de repas, comme les noyaux dÕolives, les ossements dÕanimaux, les coquillages, ou même des cŽrŽales au fond de rŽcipients. Les pots, les casseroles, les assiettes Žtaient la plupart du temps faits dÕargile cuite, matière pratiquement indestructible. On trouve dans les fouilles des quantitŽs de fragments dÕargile cuite, qui sont des sources dÕinformations prŽcieuses.

Le menu des riches et celui des pauvresLes banquets qui se dŽroulaient dans les maisons des riches nous sont bien connus par les peintures de vases et les dŽcouvertes archŽologiques. On peut se faire une idŽe du cadre, des salles carrŽes bordŽes de banquettes surŽlevŽes, du mobilier et des participants : d”neurs Žtendus sur des couches, bavardant ou Žcoutant de la musique ou encore observant des danseuses.Arrêtons-nous plut™t ˆ ce que mangeaient la majoritŽ des gens, cÕest-ˆ-dire des cŽrŽales apprêtŽes sous diverses formes : pain, galettes ou cŽrŽales trempŽes dans de lÕeau ou du lait en bouillie (sitos). A ce plat principal viennent sÕajouter les lŽgumes, le fromage, les Ïufs et, si on pouvait se le permettre, du poisson et de la viande. Les Grecs consommaient surtout du mouton, du porc, plus rarement du bÏuf ou des volailles. Comme dans la Grèce dÕaujourdÕhui, on mangeait toutes les parties des animaux, y compris celles que nous dŽlaissons. Les parties rŽellement impropres ˆ la consommation, comme les os, Žtaient laissŽes aux dieux. Car la boucherie accompagnait traditionnellement le sacriÞce. Le rituel divin avait pour suite la consommation de la viande par les humains, alors que le sacriÞce lui-même Žtait dŽdiŽ aux dieux. Les olives et lÕhuile appartenaient aux denrŽes essentielles. Le miel et les Þgues servaient dÕŽdulcorant.

BoireOn ignore ce que les Grecs buvaient quotidiennement, de lÕeau dans tous les cas, du lait, et aussi du vin. Le vin (oinos) accompagnait les repas de fête et les cŽlŽbrations. On coupait le vin dÕeau et on lui ajoutait des aromates. Seul les Barbares buvaient du vin pur.

Les coutumes de tableContrairement aux usages en Europe aujourdÕhui, les membres de la famille ne prenaient pas leurs repas ensemble. Les hommes Žtaient servis en premier, les femmes ensuite. Il nÕŽtait pas convenable quÕune femme soit assise ou couchŽe ˆ la même table quÕun homme. Seules les courtisanes accompagnaient les hommes au repas. Les jeunes gens Žtaient admis ˆ la table des hommes adultes dès lÕ‰ge de 15 ans. Les jeunes Þlles restaient en compagnie de leur mère.

La vaisselleLes vases que lÕon peut admirer dans le musŽe et dans lÕexposition sont pour la majoritŽ des vases dÕapparat, souvent même des Ïuvres dÕart. Dans la vie quotidienne dÕune maison grecque, on utilisait principalement de la vaisselle en argile plus grossière et dŽpourvue de peintures ou de dessins. Les services Žtaient parfois en bronze, mais le plus souvent en bois. Ces derniers ont aujourdÕhui disparu, car le bois ne sÕest pas conservŽ dans la terre. (dw)

Recette de cuisine

Le cycŽonLe cycŽon est le breuvage que boit Nestor au retour de la bataille. Sa recette est dŽcrite dans lÕIliade (XI, 624Ð641). Il se compose dÕeau, de cŽrŽales, de fromage de chèvre, de miel et parfois de vin. En voici une recette :120 g de semoule dÕorge375 g de ricotta60 g de mielÏufPrŽparationCouvrir la semoule dÕeau et laisser reposer 10 ˆ 15 minutes. Drainer le trop plein dÕeau ˆ travers une passoire et ajouter le fromage, le miel et lÕÏuf battu. Faire cuire ˆ petit feu durant quelques minutes.

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Figurine en terre cuite: une femme surveille une marmite

Plat ˆ poissons

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Une seule mode vestimentaire pour toute la familleLes vêtements des hommes et des femmes sont semblables, au moins dans leur principe : hommes et femmes se drapaient dans une pièce de tissu de forme rectangulaire. Mais le drapŽ pouvait être savamment apprêtŽ, maintenu par des Žpingles et des Þbules, dont le principe rappelle celui des Žpingles de nourrice, et par une ceinture. La taille du tissu Žtait adaptŽe ˆ celle de la personne qui le portait. Il se distinguait par sa qualitŽ, sa matière (laine, coton, soie), par sa teinte et par les motifs dont il Žtait ornŽ. Quand elles sortaient, les femmes se couvraient la tête de leur tunique. Les hommes, quant ˆ eux, pouvaient porter des chapeaux de divers matŽriaux : paille, feutre, cuir, tissu.Les Grecs nÕutilisaient aucun sous-vêtement. Les femmes portaient autour de la poitrine un tissu pour la protŽger et la maintenir.Si on ne marchait pas pieds nus, on portait des sandales de cuir maintenues par des lanières. Les enfants portaient les mêmes vêtements que les adultes, mais beaucoup plus courts, aÞn de rester libres de leurs mouvements.

La chevelureLes jeunes hommes portaient les cheveux courts et Žtaient rasŽs. Les hommes plus ‰gŽs se laissaient pousser la barbe et les cheveux, même sÕils occupaient des postes ofÞciels. On reprŽsente les orateurs et les philosophes avec une barbe et de longs cheveux. Mais cela vaut aussi pour Zeus et AsclŽpios, le dieu de la mŽdecine.Les femmes disposaient leurs longues chevelures de diverses manières. Pour les Þxer, elles utilisaient des aiguilles et des bandelettes, des bandeaux ou des Þlets. Les femmes se teignaient parfois les cheveux en blond ou en roux.

BijouxLes dames grecques se paraient ˆ peu près exactement comme les femmes dÕaujourdÕhui. Dans leur coffret ˆ bijoux, on trouve des bracelets, des colliers et cha”nettes, des boucles dÕoreilles, des diadèmes et autres broches.

Soins du corpsLes Grecs allaient au bain public avant le repas principal. Ils sÕy enduisaient dÕhuile parfumŽe de la tête aux pieds, cheveux compris. Peau et chevelure sèches faisaient peu soignŽ.En gŽnŽral, les femmes sÕŽpilaient les aisselles. En guise de dŽodorant, elles utilisaient du citron ou de lÕhuile parfumŽe ˆ la cannelle. Elles Žvitaient le soleil, aÞn de ne pas brunir. Un visage h‰lŽ Žtait considŽrŽ comme peu distinguŽ. CÕest la raison pour laquelle elles utilisaient du blanc de cŽruse (plomb) pour se farder. Elles se fardaient les paupières et les sourcils ˆ lÕaide de p‰tes colorŽes de poudres de diverses tonalitŽs. (cj)

LIFESTYLE- 18 -

Comment draper un tissu. Essaie!

bijoux, on trouve

boucles dÕoreilles,

Statue dÕun homme drapŽ

Figurine en terre cuite reprŽsentant une femme drapŽe

ERƒTRIE : LA CITƒ DES VIVANTS

ErŽtrie se trouve sur la c™te sud de lÕ”le dÕEubŽe. Elle joua dans lÕAntiquitŽ un r™le important. Les plus anciennes trouvailles quÕon y a faites remontent ˆ plus de 5000 ans. LÕemplacement de la future citŽ, la zone plane comprise entre la c™te et la colline qui la domine, la future acropole, est progressivement occupŽ par des groupes dÕhabitations ˆ partir du 8e siècle av. J.-C. Entre 700 et 500 av. J.-C., une agglomŽration se dŽveloppe. Pour la protŽger contre des agresseurs Žventuels, les habitants construisent une muraille.Au cÏur de la zone habitŽe, on trouve lÕagora, lÕune des parties importantes dÕune citŽ grecque. Elle rŽunit les activitŽs commerciales et sert de lieu de rencontre. A proximitŽ se dressent les

b‰timents ofÞciels où siègent les dirigeants de la citŽ, ses magistrats et son conseil (bouleutŽrion).

Le thŽ‰tre fait Žgalement partie des ŽlŽments constitutifs dÕune citŽ grecque. AppuyŽ sur une colline, naturelle en gŽnŽral ou artiÞcielle comme ˆ

ErŽtrie, le thŽ‰tre se compose de gradins, dÕune zone circulaire ou semi-circulaire (orchestra) et dÕune scène, où Žvoluent les acteurs. On estime que le thŽ‰tre dÕErŽtrie pouvait accueillir environ 6500 spectateurs. LÕagglomŽration pouvait compter ˆ lÕŽpoque classique de 5000 ˆ 10000 hommes en ‰ge de porter les armes.Le 4e siècle av. J.-C. est pour ErŽtrie une pŽriode de prospŽritŽ. CÕest ˆ cette Žpoque quÕest ŽdiÞŽ un premier gymnase. Ce b‰timent, destinŽ ˆ lÕentra”nement des athlètes, comporte aussi une fonction Žducative et militaire : les jeunes hommes qui le frŽquentent suivent une formation dans le domaine des lettres, tout en recevant un entra”nement aux armes.La vie ˆ ErŽtrie se poursuit ˆ lÕŽpoque impŽriale romaine (1erÐ3e siècles apr. J.-C.), comme lÕattestent divers tŽmoignages rŽcemment mis au jour. La ville sÕefface progressivement ˆ lÕŽpoque byzantine. Elle est refondŽe en 1834.(ad)

LOCAL- 3 -

Le Quartier de lÕOuest

divers tŽmoignages rŽcemment mis au jour. La ville

progressivement ˆ

La Porte de lÕOuest

ErŽtrie depuis lÕacropole

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HABITER Ë ERƒTRIE

La majoritŽ des maisons dÕhabitation Žtaient simples et dŽpourvues de luxe. Elles comprenaient un seul Žtage et Žtaient construites en briques crues sur des fondations de pierre. Les toitures Žtaient faites de tuiles. Elles ne comportaient que deux ou trois pièces au plus, dans lesquelles se

dŽroulaient toutes les activitŽs de la vie quotidienne. Les maisons des familles aisŽes Žtaient parfois beaucoup plus vastes et pourvues dÕinstallations inÞniment plus luxueuses. Certaines comprenaient un Žtage. Il fallait en effet prŽvoir des logements pour la famille et pour les esclaves domestiques. Ces derniers Žtaient en gŽnŽral bien traitŽs.Les maisons aisŽes disposaient dÕune ou de plusieurs salles de rŽception (andrones). Celles-ci permettaient dÕorganiser des banquets, au cours desquels les hommes sÕentretenaient de sujets divers, en buvant, en Žcoutant de la musique ou en admirant des danseuses (symposion). De tels banquets ont ŽtŽ dŽcrits par les philosophes et reprŽsentŽs sur des vases.Les cuisines Žtaient de dimensions modestes. Les maisons Žtaient le plus souvent mal aŽrŽes. Faute de fenêtre, lÕair et les fumŽes ne sÕŽchappaient que par

des oriÞces de petites dimensions pratiquŽs dans les tuiles du toit (opaion). On allumait le feu de charbon sur des braseros en plein air, que lÕon transportait ensuite dans la maison, où lÕon cuisait les repas. Non loin de la cuisine, on conservait les aliments (cŽrŽales, huile, vin) dans de grandes jarres (pithoi) ÞxŽes dans le sol.Certaines maisons Žtaient pourvues dÕune salle dÕeau, où lÕon pouvait faire ses ablutions. Il nÕy avait pas dÕeau courante. LÕapprovisionnement en eau se faisait par des puits. On a dŽcouvert ˆ ErŽtrie dans une maison aisŽe une baignoire-sabot en terre cuite. En lieu et place de toilettes, on utilisait des pots de chambre. Les règles de lÕhygiène nÕŽtaient pas aussi strictes que de nos jours. Les meubles Žtaient peu nombreux. On a trouvŽ des tables au plateau de marbre. Les sièges et les couches Žtaient le plus souvent en bois. Leur disparition nÕa pas laissŽ de traces. (ad)

HABITER- 4 -

Le Quartier de lÕOuest et lÕacropole

Une salle de banquets (andron)

Maquette dÕune riche demeure dÕErŽtrie

La tombe aux ErotesPourquoi appelle-t-on le g r a n d t o m b e a u macŽdonien trouvŽ ˆ p r o x i m i t Ž d Õ E r Ž t r i e Ç Tombe aux Erotes È ? En raison de la dŽcouverte ˆ lÕintŽrieur de 28 Þgurines d e t e r r e c u i t e reprŽsentant de petits Ç  amours  È ailŽs, faisant partie de la suite dÕEros, le dieu de lÕamour. Une r e c o n s t i t u t i o n e n g r a n d e u r n a t u r e d u tombeau a ŽtŽ installŽe dans lÕexposition.

Un tombeau dissimulŽ ?La Tombe aux Erotes se compose dÕun corridor dÕaccès long de 5,20 m et dÕune chambre de plan carrŽ surmontŽe dÕune vožte. La tombe, dŽcouverte ˆ la Þn du 19e siècle par le plus grand des hasards, avait ŽtŽ ensevelie sous un tumulus. Elle Žtait surmontŽe dÕune sculpture (lion, sphinx, sirène  ?), aujourdÕhui disparue.

Une habitation pour les mortsLes murs de la tombe avaient ŽtŽ soigneusement construits. Ils ont ensuite ŽtŽ ornŽs de feuillage de laurier et de couronnes de ßeurs, de vases ˆ boire et dÕarmes. Le couloir dÕaccès Žtait peint de manière ˆ imiter le marbre. La chambre funŽraire Žtait meublŽe de deux lits, de deux fauteuils et dÕun coffre, tous en marbre.Chacun des morts avait reçu des offrandes, comme par exemple des boucliers de terre cuite miniatures, une statuette fŽminine en terre cuite Žgalement, un collier dÕor, un diadème ou des bagues. Des vases de bronze et un coffret en cŽramique servaient dÕurnes pour les cendres des dŽfunts. Les offrandes Žtaient disposŽes sur les meubles ou dans une niche. On pense que les Erotes Žtaient suspendus au plafond et quÕils symbolisaient les ‰mes des morts.

Qui Žtaient les dŽfunts ?L a t o m b e c o n t e n a i t l e s c o r p s d e s i x h o m m e s e t d e quatre femmes dÕau moins trois g Ž n Ž r a t i o n s diffŽrentes dÕune seule et même famille. Les noms d e s d Ž f u n t s Žtaient gravŽs sur l a p a r t i e antŽrieure des m e u b l e s . L e s

urnes elles-mêmes avaient ŽtŽ dŽposŽes ˆ lÕintŽrieur.Le type du tombeau, en forme de chambre voutŽe, est caractŽrist ique de l Õarchitecture funŽraire macŽdonienne, au même titre que lÕensevelissement de la chambre et du couloir dÕaccès dans un tumulus. Les noms des dŽfunts trahissent aussi une origine macŽdonienne. Tout indique donc que la Tombe aux Erotes a ŽtŽ construite par des MacŽdoniens appartenant ˆ la classe dirigeante.La MacŽdoine, cette rŽgion situŽe au nord de la Grèce, est la patrie du roi Philippe II et de son Þls Alexandre le Grand. A partir de 338 av. J.-C., date de la bataille de ChŽronŽe qui vit la victoire de lÕarmŽe de Philippe II sur celles des AthŽniens et des ThŽbains, la Grèce Žtait placŽe sous la domination macŽdonienne. ErŽtrie ne fait pas exception et lÕon peut penser que la Tombe aux Erotes a ŽtŽ construite par une famille macŽdonienne Žtablie en EubŽe.Les sirènes et les sphinx sont des êtres imaginaires, souvent liŽs ˆ la mort. Les sirènes ont un corps dÕoiseau surmontŽ dÕune tête de femme, les sphinx un corps de fŽlin et un buste de femme. On trouve deux sphinx dans le vestibule dÕune des salles de la Maison aux mosa•ques. (cg)

CULTURE

MacŽdoine La MacŽdoine antique se trouvait au nord de la Grèce. Patrie dÕAlexandre le Grand.

Sirène Etre imaginaire liŽ ˆ la mort. Les sirènes

ont un corps dÕoiseau surmontŽ dÕune

tête de femmeSphinx Etre imaginaire liŽ ˆ la mort. Les sphinx

ont un corps de fŽlin et un buste de

femme.

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La Tombe aux Erotes

Eros en terre cuite LÕintŽrieur de la tombe

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Le culte des mortsLa jeunesse : le premier bienfait de lÕhumanitŽLa beautŽ et la jeunesse sont considŽrŽes comme le plus grand bienfait de lÕhumanitŽ. Dans lÕAntiquitŽ, le respect des anciens et le devoir de les accompagner jusquÕˆ la mort font partie des valeurs fondamentales. Les disparus sont toujours reprŽsentŽs dans la force et la beautŽ de leur jeunesse, dans la conviction (ou lÕespŽrance) que la mort apportait une jeunesse Žternelle. Les rites funŽraires doivent assurer au mort un accueil bienveillant de la part dÕHadès et de son Žpouse PersŽphone, les divinitŽs qui rŽgissent le monde des morts. NŽgliger les rites qui devaient conduire les dŽfunts dans lÕau-delˆ Žtait considŽrŽ comme une offense grave aux usages. Ce sont les parents et les proches qui sont responsables que ce service soit assurŽ au disparu.

PrŽparatifs des funŽraillesLe corps du dŽfunt Žtait lavŽ, puis enduit dÕhuiles parfumŽes. On lÕhabillait de ses plus beaux vêtements et on le disposait sur la couche funèbre, enveloppŽ dans un linceul. Sa tête reposait sur un coussin. Elle Žtait revêtue dÕune couronne de feuillage, qui parfois pouvait être en or. La famille se rassemblait autour du mort. Les femmes de son entourage se coupaient les cheveux. On disposait des images dÕautres disparus proches sur lÕautel domestique. Le deuil pouvait commencer. Des pleureuses rŽmunŽrŽes Žtaient convoquŽes et entonnaient des lamentations. Le mort Žtait pourvu dÕune pièce de monnaie, que lÕon glissait dans sa bouche aÞn quÕil puisse rŽgler le prix de son passage ˆ Charon. Ce dernier devait lui faire traverser le Styx, la rivière de la mort, dans sa barque. Le mort Žtait ensuite accompagnŽ ˆ sa dernière demeure dans une procession solennelle.

Les tombes se trouvaient ˆ lÕextŽrieur de la ville. Il sÕagissait souvent de tombeaux familiaux. ArrivŽ ˆ la tombe, on prononçait des paroles de souvenir. Le corps Žtait alors incinŽrŽ ou directement inhumŽ. Il Žtait accompagnŽ dÕoffrandes : vases, bijoux, statuettes et autres objets.

Plus tardLe troisième jour suivant lÕensevelissement, les parents se rendaient sur la tombe et dŽposaient des aliments et des boissons ˆ lÕintention du disparu. On employait pour cela des rŽcipients particuliers, munis dÕun oriÞce par lequel la nourriture pouvait sÕŽcouler dans la terre. Ces rites Žtaient rŽpŽtŽs chaque annŽe ˆ la date anniversaire de la mort du dŽfunt.

Comment reconna”tre une tombe ?Les tombes antiques Žtaient souvent signalŽes par une stèle ou une statue funŽraire, sur laquelle on gravait le nom et le patronyme du dŽfunt et parfois un poème ou une autre inscription. A certaines Žpoques, les familles opulentes ou dÕancienne noblesse commandaient ˆ des artistes de renom des monuments funŽraires de haute qualitŽ.(dm)

CULTURE- 16 -

Homme et femme devant une stèle funŽraire

Stèle funŽraire dÕun homme

Etre enfant ˆ ErŽtrie

La naissanceEn Grèce ancienne, avoir des enfants Žtait le but principal du mariage. Dans une sociŽtŽ sans prŽvoyance sociale, les enfants offrent la promesse que quelquÕun prendra soin des parents lorsquÕils seront ‰gŽs et quÕils continueront ˆ sÕoccuper de la maison familiale. Mais la mortalitŽ infantile Žtait ŽlevŽe par manque de mesures dÕhygiène et de connaissances mŽdicales. Les enfants en surnombre Žtaient simplement exposŽs dans lÕespoir que quelquÕun prendrait soin dÕeux, car les parents nÕavaient pas les ressources nŽcessaires pour pouvoir les Žlever. Quelques jours après la naissance de lÕenfant, on organisait une fête. Le père dŽclarait alors sÕil reconnaissait son enfant ou non. CÕest seulement alors que le nouveau-nŽ faisait son entrŽe dans la famille et quÕil recevait son nom.

LÕŽducationLÕenfant passait les premières annŽes de sa vie près

de sa mère. Cette dernière Žtait responsable de sa première Žducation. Les familles aisŽes ou riches faisaient appel ˆ une nourrice, femme libre ou esclave, qui jouait parfois un r™le essentiel dans les premières

annŽes de lÕenfant. Les petits garçons assistaient ˆ certaines fêtes, comme les AnthestŽries, qui avaient lieu au printemps en lÕhonneur de Dionysos. Les Þlles, quant ˆ elles, restaient ˆ la maison, dans le cercle familial. Plus tard, les jeunes Þlles devaient

être en mesure de reprendre la conduite de la maison familiale. Elles apprenaient la cuisine, le Þlage et le tissage et Žtaient souvent entourŽes des esclaves attachŽs au foyer. Leur initiation commençait dès leur plus jeune ‰ge.

Jeux et temps libreLes enfants de la Grèce antique savaient jouer aussi bien que les enfants dÕaujourdÕhui. Ils connaissaient la balle, les osselets, ils utilisaient des amandes, des noix ou des noisettes pour toutes sortes de jeux ainsi que de petits chariots quÕils pouvaient tirer, des poupŽes et des balançoires. Ils sÕamusaient aussi avec les animaux domestiques, se faisaient même tirer en petit char par le gros chien de leur père.

LÕŽcoleLa Grèce ne connaissait pas lÕŽcole obligatoire. Les enfants des familles

PEOPLE- 5 -

Statuette en terre cuite: une mèreet son enfant

PoupŽe en terre cuite

Des ErŽtriennes travaillant la laine

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PEOPLE

aisŽes bŽnŽÞciaient de prŽcepteurs privŽs, seuls ou en petits groupes. Ils Žtaient accompagnŽs de lÕesclave attachŽ ˆ leur Žducation, le Ç pŽdagogue È (paidagogos). Ce dernier les conduisait aux cours, sÕentretenait avec le ma”tre et, si nŽcessaire, les punissait dÕun coup de semelle de sandale. Les disciplines enseignŽes comprenaient le sport, la musique, lÕŽcriture et la lecture. Les ouvrages de base Žtaient lÕIliade et lÕOdyssŽe, les poèmes dÕHomère.

Les jeunes membres des familles les plus huppŽes pouvaient ensuite prendre des cours de rhŽtorique et de philosophie, ce qui les prŽparait ˆ une carrière politique.

EnÞn adulte !Entre 16 et 20 ans, le jeune homme devient citoyen ˆ part entière. Il est inscrit sur les listes de citoyens et accomplit son service militaire, qui dure deux

annŽes. Il se marie vers 25Ð30 ans et sÕŽtablit dans la maison de son père. Les jeunes Þlles, elles, se marient plus t™t, dès 12 ˆ 16 ans. Elles deviennent des femmes ˆ part entière lorsquÕelles mettent au monde leur premier enfant. (ls)

ouvrages de base Žtaient lÕIliade

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Jeune guerrier

Femmes travaillant la laine

La religion ˆ ErŽtrieLa religion Žtait omniprŽsente dans la vie des anciens. A c™tŽ de la religion ÇofÞcielleÈ et publique, la vŽnŽration des dieux se pratiquait aussi en privŽ, ˆ la maison.

La religion domestiqueLa maison offre le premier cadre pour la pratique du culte. Toute la famille participe aux rites, bien que le père de famille y joue le r™le principal en tant que ma”tre de maison et chef de la famille au sens large, ce qui inclut les enfants et les esclaves. Alors que la religion personnelle se pratique aujourdÕhui ˆ lÕinsu

de tous, le centre religieux de la maison antique s e t r o u v a i t a u p r è s d u foyer. CÕest ˆ c e t e n d r o i t quÕon entrait en contact avec les d i e u x . L a f a m i l l e s Õ y rŽunissait et

f a i s a i t u n e offrande ˆ la dŽesse Hestia. Les occasions Žtaient nombreuses, pour les ŽvŽnements importants comme la naissance, le mariage, lÕarrivŽe ou le dŽpart dÕun esclave, mais les rites se pratiquaient aussi dÕune manière quotidienne, puisquÕon cŽlŽbrait Hestia ˆ chaque repas en lui dŽdiant une petite offrande.

La religion publiqueLa religion publique Žtait lÕaffaire de lÕEtat. CÕest la citŽ par ses magistrats qui organisait les fêtes religieuses et veillait au bon entretien des temples. Dans une sociŽtŽ polythŽiste, le nombre des dieux ofÞciellement vŽnŽrŽs Žtait considŽrable, et a variŽ

selon les Žpoques. Chacun possŽdait son temple ou son sanctuaire. On nÕentrait pas dans un temple pour prier. LÕacte principal du culte, le sacriÞce, se dŽroulait en plein air, autour dÕun autel situŽ devant le temple. On sacriÞait aux dieux des animaux, comme les bovidŽs, les moutons, les chèvres, ou encore les porcs. La viande du sacriÞce Žtait partagŽe entre les dieux et les hommes. La viande consommable Žtait destinŽe aux hommes, celle qui nÕŽtait pas utilisable comme aliment Žtait donnŽe aux dieux. Une activitŽ religieuse caractŽristique de lÕAntiquitŽ Žtait la consultation oraculaire. On interrogeait les dieux aussi bien pour les affaires publiques, politiques ou administratives, que pour des questions purement personnelles. On consultait lÕoracle de diverses manières, le plus souvent par lÕintermŽdiaire dÕun prêtre ou dÕune autre personne. Le plus connu de ces intermŽdiaires Žtait la pythie, qui interprŽtait la parole dÕApollon en son sanctuaire de Delphes. Mais on conna”t de nombreux autres oracles en Grèce. (mm)

RELIGION

de tous, le centre religieux de la maison antique s e t r o u v a i t a u p r è s d u foyer. CÕest ˆ

(mm)

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Le Temple dÕApollon ˆ ErŽtrie

Maquette du Temple dÕApollon

Objets en bronze faisant partiedÕun sanctuaire domestique

Apollon et ArtŽmis

Maquette du Temple dÕApollon

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Loisirs et distractions

Comment les anciens Grecs occupaient-ils leurs loisirs ?

Le thŽ‰tre offrait des spectacles très prisŽs. Dans une reprŽsentation, on regroupait plusieurs pièces. GŽnŽralement, les tragŽdies et les comŽdies alternaient. On apportait de quoi boire et manger. Les spectacles Žtaient ouverts aux hommes et aux femmes de condition libre. Les esclaves nÕŽtaient pas admis. Les poètes tragiques athŽniens les plus connus aujourdÕhui, Eschyle, Sophocle et Euripide, ainsi que le poète comique Aristophane, Žtaient en concurrence avec une multitude dÕautres auteurs, dont seuls les noms et quelques extraits de leurs pièces (que lÕon appelle Ç fragments È) nous sont parvenus. Mais on lisait aussi des extraits de lÕIliade et de lÕOdyssŽe et dÕautres poèmes du cycle troyen. On apprŽciait les textes de poètes comme HŽsiode et Pindare ou dÕhistoriens comme HŽrodote et Thucydide.

Après le repas du soir, les hommes se rŽunissaient pour le symposion ou banquet. On y buvait du vin mêlŽ dÕeau, de miel et dÕaromates, et on assistait ˆ des spectacles de chant et de danse, tout en devisant. Durant des soirŽes animŽes, on buvait beaucoup, parfois trop, on Žchangeait des plaisanteries et on se livrait ˆ des jeux de sociŽtŽ. On jouait aux dŽs, ˆ lÕaide des os de pieds de moutons (astragales) ou ˆ dÕautres formes du jeu des osselets. LÕun des jeux les plus populaires est le kottabe, qui consiste ˆ projeter des gouttes de vin sur un disque ÞxŽ ˆ une perche. Celui qui fait tomber le disque est dŽclarŽ vainqueur. Mais on parlait aussi de choses sŽrieuses. Le philosophe Platon fait souvent dialoguer ses personnages dans le cadre de banquets. (sb)

FUN- 14 -

Le ThŽ‰tre dÕErŽtrieReconstruction du ThŽ‰tre dÕErŽtrie

Osselets (astragales)

Figurine en terre cuite: enfant tenant un sac dÕosselets

PEOPLE- 7 -

Age Filles Garçons

0-7 ans Les Þlles passent les premières annŽes de leur vie avec leur mère ou une nourrice

Les garçons passent les premières annŽes de leur vie avec leur mère. Dès 3 ans, ils se rapprochent de leur père

7-12 ans Dès leur plus jeune ‰ge, les Þlles participent ˆ la conduite de la maison

Les garçons font connaissance avec le monde extŽrieur. Ils accompagnent leur père. Les garçons de familles aisŽes apprennent ˆ lire et ˆ Žcrire

12-16 ans Pour les jeunes Þlles, le temps du mariage et de la maternitŽ est venu

Les garçons poursuivent leur formation ou participent ˆ lÕentretien de leur famille

16-25 ans Avec la naissance de son premier enfant, la jeune femme entre dans le monde des adultes. Elle conduit sa maisonnŽe

Les jeunes hommes sont inscrits sur les listes de citoyens et ˆ ce titre bŽnŽÞcient de leurs droits civiques. Ils font leur service militaire

25-30 ans Les jeunes femmes de cet ‰ge sont mères et parfois même grands-mères

Le temps est venu pour le jeune homme de choisir sa femme, de fonder une famille et de reprendre le domaine paternel

Le banquet

Collier en or et grenat

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La sociŽtŽ

Le mariageLe mariage est une Žtape importante de la vie des Grecs. Il a pour but principal la mise au monde de nombreux enfants, si possible. Les jeunes Þlles se marient dès lÕ‰ge de 12 ans. Les jeunes gens, eux, se marient plus tard, vers 30 ans. Le choix des conjoints est gŽnŽralement arrangŽ par le père ou le grand-père. La jeune Žpouse est conduite ˆ la maison de son mari ou de son beau-père. Mais les divorces existaient aussi.

La vie quotidienneLes femmes passent une bonne partie de la journŽe ˆ la maison. Elles travaillent la laine, sÕoccupent du mŽnage, des enfants, elles font la cuisine. La ma”tresse de maison a aussi la t‰che de surveiller les esclaves et dÕorganiser leur travail. Mais certaines femmes doivent quitter la maison pour aller au marchŽ, chercher de lÕeau ou vaquer ˆ dÕautres occupations. Les hommes, pendant ce temps, travaillent aux champs, surveillent leur bŽtail ou se livrent ˆ dÕautres activitŽs. Dans le cours de lÕexposition, on trouve de nombreux objets de la vie quotidienne.

La politiqueLes Grecs inventèrent le terme de dŽmocratie, cÕest-ˆ-dire le rŽgime politique qui consiste ˆ faire diriger les affaires de lÕEtat par le peuple (littŽralement  : le pouvoir au peuple). Dès lÕ‰ge adulte, les jeunes hommes de condition libre participent aux assemblŽes populaires. Les esclaves et les femmes en sont exclus. Les esclaves sont la propriŽtŽ privŽe de citoyens ou même de lÕEtat. Ils sont comparables ˆ un outil et dŽpendent totalement de leur ma”tre.

LÕargentLa frappe de la monnaie, qui est lÕaffaire de lÕEtat, remonte vers 600 av. J.-C., et se rŽpand en Grèce propre ˆ partir du 6e siècle av. J.-C. LÕinvention de la monnaie simpliÞe grandement les Žchanges. Le mŽtier de banquier appara”t dès lÕŽpoque classique (dès le 5e siècle av. J.-C.). Le prêt devient une pratique courante.LÕexposition permet au visiteur dÕexaminer divers types de monnaies, datŽes dÕŽpoques diffŽrentes. (ss)

POLITIQUE- 8 -

Monnaie dÕErŽtriePortrait dÕun citoyen dÕErŽtriePortrait dÕun citoyen dÕErŽtrie

Stèle avec loi sacrŽe

MƒTƒO & MOTS CROISƒS

Grèce

MƒTƒO

Chalcis

LefkandiErŽtrie

Amarynthos

Limni

Kastella

ArtŽmision

Aedipsos

Histiaia

Kerinthos

Kimi

Carystos

Styra

Carystos

Aedipsos

Histiaia

1. Dans quel pays se trouve ErŽtrie?

2. Où peut-on consulter le dieux?

3. Où peut-on voir lÕexposition Ç citŽ sous terre È?

4. Dieu suprême des Grecs.

5. Dans quel ŽdiÞce les Grecs vŽnŽraient-ils leurs dieux?

AmarynthosAmarynthos

LÕ”le dÕEubŽe38 o30ÕN, 24 o 0ÕO

Longueur: 175 kmLargeur: 45 km

Superf icie: 3660 km 2

Climat: mŽditerranŽen

EubŽeEubŽe

MOTS CROISƒS

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6. Auteur de lÕOdyssŽe et d lÕIliade.

7. CŽlèbre philosophe grec.

8. CitŽ antique dÔEubŽe.

9. Epouse de Zeus.

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HOROSCOPE DES DIVINITƒS

Quelle divinitŽ te correspond?

Apollon

Apollon, est le dieu tutŽlaire dÕErŽtrie, où il est vŽnŽrŽ sous le nom dÕApollon DaphnŽphoros, Ç porteur de laurier È. Il est le

dieu du soleil et patron des arts. On lui conna”t de nombreuses aventures galantes.

Apollon, lÕArcher, est aussi un dieu belliqueux et guerrier.

Zeus

Zeus, le père des dieux, règne sur les dieux et sur la terre. Epoux dÕHŽra, il lui est souvent inÞdèle. De ses nombreuses liaisons naissent des rejetons aux destinŽes diverses,

souvent exposŽs aux reprŽsailles de son Žpouse lŽgitime. Zeus est le père de nombreux

autres Olympiens.

Dionysos

Dionysos, le dieu du vin et du thŽ‰tre, lÕun des Þls de Zeus, Žtait honorŽ ˆ ErŽtrie par un temple construit au 4e siècle av. J.-C. près du thŽ‰tre.

PosŽidon

Le dieu de la mer est avec HŽra lÕun des plus anciens Olympiens. Son r™le dut être important pour les ErŽtriens, peuple de navigateurs, bien quÕon ne lui connaisse pas de sanctuaire. Comme la plupart des autres

dieux, il mène une vie amoureuse mouvementŽe, qui le conduit ˆ engendrer une nombreuse descendance.

AsclŽpios

Fils dÕApollon, AsclŽpios est un hŽros et le dieu de la mŽdecine. Son talent lui permet même de faire ressusciter les morts. Inquiet

de ce pouvoir, Zeus le frappe de la foudre et le tue. Mais AsclŽpios est immortel. A ErŽtrie,

comme ˆ Athènes, il est honorŽ dans un sanctuaire. Toutefois, on en ignore encore lÕemplacement.

tue. Mais AsclŽpios est immortel. A ErŽtrie,

HŽraclès

HŽraclès, bien que seulement un hŽros et non un dieu ̂ part entière, possède son sanctuaire ˆ ErŽtrie. Il est associŽ aux activitŽs sportives. Dans des exploits

lŽgendaires, il triomphe de toutes les difÞcultŽs et de tous les monstres quÕil doit

affronter.

ArtŽmis

La sÏur jumelle dÕApollon fait aussi lÕobjet dÕun culte particulier ˆ ErŽtrie. Elle y possède deux

sanctuaires, lÕun en ville, lÕautre dans le territoire. Elle est particulièrement honorŽe par les femmes, dont elle protège la vie et les

activitŽs. ArtŽmis peut être ombrageuse. Sa vengeance est terrible, comme en tŽmoigne le malheureux chasseur ActŽon, qui fut dŽvorŽ par ses chiens pour avoir aperçu la dŽesse dŽnudŽe au bain.

sanctuaires, lÕun en ville, lÕautre dans le territoire. Elle est particulièrement honorŽe par les femmes, dont elle protège la vie et les

HŽra

HŽra, lÕŽpouse de Zeus, est la protectrice du mariage et de la famille. Connue pour sa jalousie, elle sÕattaque aux enfants illŽgitimes

de Zeus, ˆ dŽfaut de pouvoir sÕen prendre ˆ son divin Žpoux. On ne conna”t pas encore

lÕemplacement du sanctuaire dÕHŽra ˆ ErŽtrie.

de Zeus, ˆ dŽfaut de pouvoir sÕen prendre ˆ son

AthŽna

AthŽna, la dŽesse de la sagesse et de lÕintelligence, est nŽe toute armŽe de la tête de son père Zeus, car elle est aussi la dŽesse de la guerre. Son sanctuaire ˆ ErŽtrie se trouve au sommet de lÕacropole, dÕoù elle Žtend sa protection sur la ville.

PersŽphone

PersŽphone ou KorŽ est la Þlle de DŽmŽter, la dŽesse de la fertilitŽ et de lÕagriculture. Pendant que sa Þlle descend dans lÕau-delˆ, elle se dessèche et devient infertile. Le retour de PersŽphone marque celui de la belle saison. PersŽphone marque celui de la belle saison.

DŽmŽter

DŽmŽter Žtait la dŽesse de lÕagriculture et des moissons. Elle Žtait responsable des saisons. DŽmŽter Žtait honorŽe ˆ ErŽtrie dans le Thesmophoreion, un sanctuaire situŽ sur le ßanc de lÕacropole.

Isis

Is is est la p lus notable des d iv ini tŽs Ç Žtrangères È vŽnŽrŽes ˆ ErŽtrie. Elle y possède son sanctuaire depuis le 4e siècle av. J.-C. Son culte a sans doute ŽtŽ introduit par des

marchands Žgyptiens Žtablis dans la ville. Elle aussi est protectrice des marins et de la

navigation.

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Langue et Žcriture ˆ ErŽtrieQui ne conna”t pas lÕalphabet aujourdÕhui ? Mais tout le monde ne sait pas que ce mot courant remonte au grec, et plus exactement aux premières lettres de lÕalphabet grec  : alpha pour a, bêta pour b, etc. LÕalphabet grec remonte ˆ 800 av. J.-C. environ et tire son origine de lÕŽcriture phŽnicienne. Il est transmis en Occident par les EubŽens et adoptŽ par les Etrusques, puis par les Romains jusquÕˆ nous.

Où Žcrivait-on ?A ErŽtrie, les premières lettres grecques nous sont parvenues sur des fragments de poterie trouvŽs dans le Sanctuaire dÕApollon DaphnŽphoros. On peut supposer que lors des banquets qui se dŽroulaient dans le sanctuaire, certains se servirent de lÕŽcriture pour dŽsigner leurs biens, comme faire-valoir, ou simplement par jeu. Par la suite, on transcrivit de petits textes sur des pierres et des textes plus longs, par exemple des poèmes, sur dÕautres supports, comme les papyrus. LÕŽcriture ne se diffusa que lentement au sein de la population.

QuÕutilisait-on pour Žcrire ?La majoritŽ des gens Žcrivaient sur des tablettes de cire ˆ lÕaide dÕun poinçon ou dÕun stylet pointu ˆ lÕune de ses extrŽmitŽs, plat ˆ lÕautre, lÕune pour noter, lÕautre pour effacer les erreurs. Le stylet Žtait en bois, en cuivre, en bronze ou en ivoire, la cire Žtait produite par les abeilles. Elle Žtait teintŽe en rouge ou en noir pour faciliter la lecture. Les textes transcrits ainsi nÕŽtaient pas faits pour durer. Le second instrument, le kalamos, ou roseau, Žtait un tube pointu que lÕon trempait dans de lÕencre noire ou rouge et qui ressemble ˆ nos plumes ˆ rŽservoir. On

Žcrivait sur des papyrus, des parchemins ou des tablettes de bois. (mi)

SAVOIR

La langue grecque a laissŽ de nombreuses traces en français. On peut reconna”tre des racines grecques dans ces mots :

Tachymètre Ð de tachys, rapide, et metron, mesure. Le tachymètre est un instrument qui sert ˆ mesurer la vitesse.Astronaute Ð de astron, astre, et nautes, marin. LÕastronaute est un navigateur des astres.Pharmacie Ð de pharmakon, remède.Dermatologie Ð de derma, peau, et logos, science. La dermatologie est la science de la peau.

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Stèle avec loi règlementant la frappe de monnaies

Le dŽveloppement de lÕalphabet

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Monsieur Blome, quelles sont vos fonctions au musŽe ?En premier lieu, je suis ˆ la tête de la direction gŽnŽrale du musŽe. Je suis responsable du musŽe tant ˆ lÕintŽrieur quÕˆ lÕextŽrieur de lÕinstitution, cÕest-ˆ-dire que je collabore aussi avec la hiŽrarchie cantonale. Je communique avec mes supŽrieurs au sein du dŽpartement, notamment avec le prŽsident de la ville, Monsieur Morin, et je transmets ses suggestions et dŽcisions au musŽe. Un directeur doit avoir lÕÏil pour trouver de bons collaborateurs et pouvoir dŽlŽguer certaines t‰ches. Une autre fonction essentielle est de garantir le Þnancement des activitŽs liŽes au musŽe. Outre les subventions cantonales, il faut collecter sufÞsamment de fonds privŽs pour pouvoir rŽaliser des projets tels que lÕexposition Ç citŽ sous terre È. Une autre t‰che très importante est de reprŽsenter le musŽe. Le directeur est en quelque sorte la carte de visite du musŽe, aussi bien lors des vernissages que des visites guidŽes.

Quel est le r™le du musŽe ?Collectionner, prŽserver, restaurer et publier, mais surtout transmettre. Quelle lŽgitimation avons-nous si ce nÕest de transmettre le mieux possible les cultures antiques - et pas uniquement les Ïuvres dÕart - aux gŽnŽrations actuelles ? Nous devons montrer de quelle manière les anciens organisaient des banquets, vŽnŽraient leurs dieux ou cŽlŽbraient leurs dŽfunts. Si nous y parvenons, lÕAntiquitŽ devient alors vivante aux yeux du grand public.

QuÕest-ce qui vous fascine et vous motive dans votre travail ? SÕagit-il dÕun rêve dÕenfant ?JÕŽtais douŽ uniquement en langues, en histoire et en gŽographie. Ces branches mÕont toujours beaucoup plu. Par contre, en mathŽmatiques, je nÕarrivais quasi jamais ˆ rŽsoudre un problème. A lÕŽpoque du collège, cÕest un voyage en Sicile avec mes parents qui mÕa

donnŽ le dŽclic pour mÕorienter vers lÕarchŽologie classique. Bien sžr, on me disait : Ç  CÕest un art qui ne nourrit pas son homme, on va devoir subvenir ˆ tes besoins toute ta vie È. Mais bon, je suis parvenu ˆ mÕimposer et Þnalement jÕai rŽussi. Je pense quÕil est toujours très important de porter en soi de la volontŽ, de la persŽvŽrance et de lÕenthousiasme et de les garder toute sa vie.

Comment êtes-vous arrivŽ au musŽe après vos Žtudes ? On ne devient pas directeur tout de suiteÉOui, cÕest une bonne question. JÕai fait des Žtudes dÕarchŽologie classique en matière principale, ainsi que de philologie grecque et dÕhistoire ancienne en matières secondaires. JÕai donc une formation grŽco-romaine. Après avoir soutenu ma thèse de doctorat et passŽ lÕhabilitation, jÕai travaillŽ comme chargŽ de cours dans diverses universitŽs. Puis, en 1985 /1986, jÕai postulŽ pour un poste de conservateur ˆ lÕAntikenmuseum de B‰le. On ne peut pas passer dÕun trait dÕune carrière universitaireÉ hop É au poste de directeur de musŽe. JÕai eu lÕoccasion entre 1986 et 1993 dÕapprendre le mŽtier du musŽe. Mes fonctions Žtaient alors bien diffŽrentes de ce que jÕavais appris en cours ˆ lÕuniversitŽ. JÕai dž me jeter ˆ lÕeau, car jÕai fait des Žtudes dÕarchŽologie et non pas de management. Bien sžr, on fait quelques erreurs avant de pouvoir endosser la plus haute responsabilitŽ dÕun musŽe.

Trouvez-vous le temps pour vos propres recherches ?Malheureusement, cÕest un domaine en souffrance. En ce moment, jÕessaie de mÕimpliquer dans la recherche en rŽdigeant quelques articles sur des projets dÕactualitŽ. Mais il est impossible dÕŽcrire de gros bouquins en Žtant directeur de musŽe.

Prof. Dr. Peter Blome, directeur lÕAntikenmuseum Basel et Sammlung LudwigProf. Dr. Peter Blome, directeur lÕAntikenmuseum Basel et Sammlung LudwigÕAntikenmuseum Basel et Sammlung LudwigÕ

INTERVIEW

Antikenmuseum Basel et Sammlung LudwigAntikenmuseum Basel et Sammlung Ludwig

Interview du professeur Peter Blome, directeur de l'Antikenmuseum

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Quelles sont vos fonctions lorsquÕune exposition temporaire est planiÞŽe ?Pour chaque exposition, nous nous posons la question suivante : ˆ qui souhaitons-nous nous adresser ; aux archŽologues uniquement ou au grand public ? Prenons lÕexemple dÕErŽtrie en Grèce. Personne ne conna”t ce nom et la plupart des gens le confondent avec ErythrŽe en Afrique du Nord. CÕest lˆ que la communication est très importante. Il sÕagit de faire passer le message au public de la manière la plus simple et comprŽhensible.

QuÕattendez-vous de lÕexposition Ç citŽ sous terre È ?Gr‰ce ˆ la communication, nous devons parvenir ˆ convaincre le public que, dans cette exposition, une ville antique sous toutes ses facettes peut être visitŽe. Il ne sÕagit pas simplement dÕobjets exposŽs dans une vitrine avec une Žtiquette ; nous avons essayŽ de faire revivre cette citŽ grecque ˆ lÕaide de maquettes de temples et de maisons, et la reconstitution dÕune tombe.

Pourquoi a-t-on donnŽ tant dÕimportance ˆ la mise en scène ?Parce quÕil est possible, dans le cas dÕErŽtrie, de donner une image culturelle de cette citŽ de la Grèce antique ˆ travers toutes les Žpoques, et notamment de dŽcrire la vie des ses habitants. De plus, notre Žpoque, marquŽe par un ßot dÕimages sur lÕInternet ou ˆ la tŽlŽvision, nous impose de plus en plus ˆ utiliser des moyens audiovisuels, des reconstitutions, des sŽquences de Þlms, des interviews, etc. Cela fait longtemps quÕil ne sufÞt plus de montrer simplement de beaux objets dans des vitrines et de dire : Ç  Voilˆ, regardez et savourez ! È

Existe-t-il des rites antiques qui vous fascinent particulièrement ?Mes prŽfŽrences scientiÞques sont en fait toujours en relation avec les questions rituelles. Car les rituels, tels quÕils ont ŽtŽ perpŽtrŽs par les hommes, comme par exemple le sacriÞce sanglant, sont des ŽvŽnements qui ont dominŽ le quotidien dÕErŽtrie. Si

nous pouvions voyager ˆ travers le temps, nous serions surpris du nombre de sacriÞces, de fêtes religieuses ou de rites initiatiques qui y avaient lieu.

Abordons maintenant la question du divin : ˆ quel dieu grec pourriez-vous vous identiÞer ?Hm, est-ce quÕil peut sÕagir aussi dÕune dŽesse ? Je trouve quÕArtŽmis est lÕune des divinitŽs les plus intŽressantes. Elle nÕest pas seulement une dŽesse chasseresse, mais elle protège Žgalement les femmes enceintes. Elle assume donc un r™le charnière entre la nature sauvage et la civilisation.

Est-ce que vous aussi, vous assumez un r™le charnière ?Oui, en effet ! Mais non pas entre la nature sauvage et la civilisation, mais plut™t entre le microcosme que reprŽsente un musŽe et le monde qui lÕentoure et dans lequel il doit sÕintŽgrer.

Cette interview a ŽtŽ rŽalisŽe par Daniela Meier, Muriel Mueller et Laura Simon

INTERVIEW- 11 -

Antikenmuseum Basel et Sammlung Ludwig

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