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16-18, rue Jules César 75592 PARIS Cedex 12 Tél. : 01 71 72 12 00 CIRCULAIRE 2014-03-DAS Objet : Orientations prioritaires en action sociale pour la période 2014-2018 Madame, Monsieur le directeur, Les Conseils d’administration de l’Agirc et de l’Arrco en dates respectivement du 12 et du 11 décembre 2013 ont adopté les orientations prioritaires Agirc-Arrco en action sociale pour la période 2014-2018. Ces orientations résultent d’un travail de réflexion et de concertation avec les administrateurs des fédérations (groupe restreint et commissions sociales Agirc et Arrco), préparé avec les Directeurs de l’action sociale des groupes. Quatre orientations prioritaires ont été retenues, présentées en fonction des temps de vie. Agir pour : Soutenir le retour à l’emploi des actifs les plus fragiles Donner les clés du Bien vieillir Aider les aidants familiaux Accompagner le grand âge en perte d’autonomie Celles-ci, déclinées en 12 axes stratégiques, permettront aux institutions de s’engager dans la réalisation opérationnelle d’actions en cohérence avec les enjeux sociétaux identifiés et les choix des partenaires sociaux. Ces actions dites de niveau 2, c’est -à-dire à l’initiative et sous la responsabilité des institutions, constituent l’essentiel de la mise en œuvre des orientations prioritaires. Comme pour la période 2009-2013, elles sont complétées d’un socle commun (actions de niveau 1 définies par les instances des fédérations) qui sera mis en œuvre au travers de 16 objectifs spécifiques. Il convient de souligner l’importance de la mobilisation de chaque institution pour qu’un engagement à hauteur de 80 % des dotations sociales dans les domaines prioritaires puisse être atteint progressivement sur la période et au plus tard en 2018. Des supports de communication nécessaires à la diffusion de ces orientations seront mis à la disposition des groupes au cours du premier semestre 2014. Le 17/01/2014

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16-18, rue Jules César – 75592 PARIS Cedex 12 – Tél. : 01 71 72 12 00

CIRCULAIRE 2014-03-DAS

Objet : Orientations prioritaires en action sociale pour la période 2014-2018

Madame, Monsieur le directeur,

Les Conseils d’administration de l’Agirc et de l’Arrco en dates respectivement du 12 et du 11 décembre 2013 ont adopté les orientations prioritaires Agirc-Arrco en action sociale pour la période 2014-2018.

Ces orientations résultent d’un travail de réflexion et de concertation avec les administrateurs des fédérations (groupe restreint et commissions sociales Agirc et Arrco), préparé avec les Directeurs de l’action sociale des groupes.

Quatre orientations prioritaires ont été retenues, présentées en fonction des temps de vie. Agir pour :

Soutenir le retour à l’emploi des actifs les plus fragiles

Donner les clés du Bien vieillir

Aider les aidants familiaux

Accompagner le grand âge en perte d’autonomie

Celles-ci, déclinées en 12 axes stratégiques, permettront aux institutions de s’engager dans la réalisation opérationnelle d’actions en cohérence avec les enjeux sociétaux identifiés et les choix des partenaires sociaux. Ces actions dites de niveau 2, c’est-à-dire à l’initiative et sous la responsabilité des institutions, constituent l’essentiel de la mise en œuvre des orientations prioritaires.

Comme pour la période 2009-2013, elles sont complétées d’un socle commun (actions de niveau 1 définies par les instances des fédérations) qui sera mis en œuvre au travers de 16 objectifs spécifiques.

Il convient de souligner l’importance de la mobilisation de chaque institution pour qu’un engagement à hauteur de 80 % des dotations sociales dans les domaines prioritaires puisse être atteint progressivement sur la période et au plus tard en 2018.

Des supports de communication nécessaires à la diffusion de ces orientations seront mis à la disposition des groupes au cours du premier semestre 2014.

Le 17/01/2014

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Une journée exceptionnelle des Présidents des groupes, des Présidents des institutions et des Présidents des Commissions sociales des institutions est organisée le 13 mai 2014 pour la présentation de ces orientations prioritaires.

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur le directeur, l'expression de ma considération distinguée.

Le directeur général

P. J. : 1

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Orientations prioritaires 2014-2018 Adopté par les CA Agirc et Arrco du 11 et du 12 décembre 2013

Action sociale

Orientations prioritaires 2014-2018 Affirmer et développer notre action

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Sommaire

E d i t o . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

I n t r o d u c t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

S o u t e n i r l e r e t o u r à l ’ e m p l o i d e s a c t i f s l e s p l u s f r a g i l e s . . . . . . . . 8

1. Eléments de contexte : une aggravation de cinq années ........................................................ 8

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : une expérience intéressante mais hétérogène et

peu développée .................................................................................................................... 8

3. Et demain ? Définir un cadre et le déployer .......................................................................... 9

D o n n e r l e s c l e f s d u B i e n V i e i l l i r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1

1. Eléments de contexte : sur le plan national, un constat en demi-teinte ................................ 11

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : des leviers déjà mobilisés ............................... 13

3. Et demain ? Des actions à reconduire et à développer ........................................................ 14

A i d e r l e s a i d a n t s f a m i l i a u x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 6

1. Elément de contexte : les aidants, une population et des besoins mal identifiés .................. 16

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : un potentiel à renforcer .................................. 17

3. Et demain ? Définir des objectifs plus ambitieux ................................................................ 18

A c c o m p a g n e r l e g r a n d â g e e n p e r t e d ’ a u t o n o m i e . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0

1. Elément de contexte : une prise de conscience des besoins ................................................. 20

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : des transformations structurantes ................... 21

3. Et demain ? Renforcer notre action .................................................................................... 22

C o n c l u s i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 5

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E D I T O

Se projeter à l’horizon 2018… Trouver les voies pour agir avec pertinence dans le domaine de l’action sociale… un exercice périodique qui permet de définir un cadre stratégique structurant.

La période 2014 à 2018 s’annonce délicate : d’une part compte tenu des enjeux globaux pour la retraite complémentaire, et d’autre part compte tenu de la situation socio-économique d’une partie des ressortissants des régimes de retraite complémentaire.

L’augmentation du chômage a eu pour conséquence d’affecter les salariés du secteur privé, qui font partie des groupes sociaux touchés par la perte d’emploi, avec ses conséquences pour les foyers concernés.

Ce phénomène n’occulte pas les évolutions démographiques connues et aujourd’hui constatées quant au vieillissement de la population. Ainsi l’augmentation du nombre d’octogénaires se poursuit à un rythme accéléré. Les réponses qui peuvent être apportées pour réduire l’impact des conséquences sur l’état de santé de la population française, notamment en termes de prévention sont perfectibles. Et pourtant, il est possible d’agir !

Ces constats, identifiés à partir des réflexions menées par les partenaires sociaux, gestionnaires des régimes Agirc et Arrco, permettent de dessiner les contours dans lesquels les régimes complémentaires doivent s’engager.

Dans la continuité de la période précédente, l’action sociale se doit d’être complémentaire, innovante, exemplaire.

La complémentarité doit se nourrir en permanence d’une bonne connaissance de l’environnement afin d’éviter d’être redondant et de repérer les voies de progrès dans les domaines à fort enjeux sociaux où les régimes de retraite complémentaire sont légitimes. Car tout n’est pas possible. Il nous faut faire des choix.

La situation déficitaire des régimes complémentaires accroit cette responsabilité.

Dans un contexte de forte tension économique, il nous faut encore plus justifier de la bonne utilisation des fonds qui nous sont confiés pour convaincre, impulser, parfois démontrer l’intérêt d’agir.

Les régimes complémentaires ne sont pas la puissance publique ni des acteurs de marché. Leur mission d’intérêt général leur confère une responsabilité à agir sans chercher à tout faire. Les réponses d’hier évoluent et peuvent inspirer celles d’aujourd’hui ou laisser place à de nouveaux modes d’action. Elles ne peuvent pas se cumuler à l’infini…

La faculté pour chaque institution de déployer des actions spécifiques doit permettre de faire la démonstration de nouveaux leviers à explorer. Observer, cibler, agir et évaluer doivent être les quatre clés de la mise en œuvre de l’action sociale des régimes de retraite complémentaire.

En poursuivant l’engagement fort réalisé depuis 2009, nous pourrons collectivement avancer, avec crédibilité, au service de nos ressortissants.

Jean-Claude BARBOUL Denis GINDRE Philippe FONTAINE Président de la Commission Vice-Président des Commissions Président de la Commission sociale de l’Arrco sociale de l’Agirc et de l’Arrco sociale de l’Agirc

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I n t r od u c t i on

Héritée des valeurs fondatrices de la solidarité, l’action sociale des régimes de retraite complémentaire s’est structurée autour d’une approche transversale. Elle s’adresse depuis l’origine aux personnes en difficultés qu’il s’agisse d’actifs, chômeurs, retraités et ce dans une vision globale de la personne.

Progressivement, les régimes de retraite complémentaire ont engagé des actions nouvelles et fait la démonstration de leur aptitude à s’adapter aux besoins nouveaux en faisant évoluer leurs priorités. La capacité de mobilisation de l’action sociale des régimes Agirc et Arrco est aujourd’hui reconnue. Son ambition, en tant qu’acteur complémentaire, est d’influer sur son environnement, en privilégiant l’exemplarité et l’innovation, au travers d’une démarche qualitative.

Fort de ce positionnement, de 2009 à 2013, trois priorités ont été définies avec une orientation forte sur les conséquences du vieillissement de ses ressortissants, allant de la prévention jusqu’à l’accompagnement de la perte d’autonomie. La période a également permis de structurer un socle commun de 15 actions déployé pour l’ensemble des ressortissants Agirc et Arrco.

Au terme de cette période quinquennale, les fédérations des régimes de retraite complémentaire ont donc à nouveau engagé une réflexion commune pour permettre de définir un cadre prioritaire à l’action sociale Agirc et Arrco sur la période de 2014 à 2018.

Cette réflexion s’est nourrie d’un double constat : d’une part le bilan des orientations prioritaires de 2009 à 2013 et d’autre part les tendances lourdes d’évolution des besoins sociaux des ressortissants Agirc et Arrco, à l’horizon 2018.

Le déploiement au cours des années 2009 à 2013 d’une dynamique commune à l’ensemble des institutions de retraite complémentaire Agirc et Arrco a permis de faire reconnaitre dans le paysage gérontologique à la fois la pertinence des centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco, la complémentarité des actions telles que Sortir Plus ou l’Aide à domicile momentanée ou encore le bien-fondé des actions menées dans les établissements médico-sociaux et sanitaires, notamment dans le cadre de l’approche qualitative du plan médico-social et sanitaire.

Le chemin à parcourir demeure important.

Il faut plus que jamais travailler avec méthode et synergie. Il convient de faire évoluer à la fois le périmètre des actions mutualisées pour s’adapter aux évolutions constatées mais également la méthodologie de suivi de l’action sociale déployée par les institutions de retraite complémentaire. Car l’action sociale constitue un véritable levier pour faire évoluer les réponses existantes aux besoins sociaux, pour certains (re-)émergeants.

En effet, dans le contexte socio-économique de la France en 2013, la perte d’emploi, avec ses conséquences tant individuelles que collectives (perte de cotisations pour les régimes de retraite) fait partie de ces nouveaux besoins sociaux.

Parallèlement, selon les prévisions antérieures, le vieillissement de la population se poursuit. En France, la prise en compte d’une nécessaire politique préventive d’envergure et générationnelle, selon une approche globale, reste insuffisante. Les études menées par les Centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco démontrent pourtant l’impact favorable d’une démarche de prévention primaire, c'est-à-dire engagée avant la survenue de risque ou de situation de fragilité, pour en réduire la prévalence.

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Parmi les populations les plus vulnérables consécutivement au vieillissement de la population… les aidants familiaux. Leurs besoins propres sont oubliés, considérant que l’aide à l’aidé soulage l’aidant… La réalité est plus complexe et les conséquences de leur « fardeau » sont lourdes en termes de morbidité et de mortalité. Les besoins ne sont pas linéaires et souvent très divers. Associée à une nécessaire proximité, la capacité à répondre au bon moment à ces situations s’avère souvent difficile !

Enfin, même si la majorité des personnes ne sera pas concernée par une situation durable de perte d’autonomie, les réponses d’aujourd’hui sont à améliorer : répit, prise en compte des souhaits de service à domicile ou en établissement, logement adapté… des voies de progrès existent.

Comment expliquer par exemple, que les troubles du comportement, fréquemment associés aux troubles cognitifs justifiant de l’institutionnalisation, constituent un frein à l’entrée en établissement. Appréhender la question des organisations et des pratiques, en particulier en établissement, permet de faire évoluer la réalité ... même modestement.

Favoriser la prise de conscience sur les pratiques en établissements et les modes d’organisation contribue à rendre visible les pratiques exemplaires et à faire évoluer le regard et les attentes.

La détermination est essentielle, comme l’a montré la mise en place du plan médico-social et sanitaire Agirc-Arrco 2008-2013 dont les retombées sont aujourd’hui significatives. Il est possible d’agir sur des leviers parfois simples mais avec persévérance pour que les pratiques et organisations évoluent durablement et essaiment ensuite.

Ainsi, l’expérience acquise permet aujourd’hui de définir le cadre de notre démarche dans lequel s’inscrivent les orientations prioritaires.

Pour la période 2014-2018, elles sont au nombre de quatre, présentées en fonction des temps de la vie. Agir pour :

� Soutenir le retour à l’emploi des actifs les plus fragiles ;

� Donner les clefs du bien vieillir ;

� Aider les aidants familiaux ;

� Accompagner le grand âge en perte d’autonomie.

Ces orientations ne doivent pas faire oublier le contexte global des régimes de retraite complémentaire et justifient pleinement, un cadre structurant pour la prochaine période. Non seulement les moyens consentis (dotation sociale) devront être affectés à des actions prioritaires et atteindre le taux de 80 %, mais les charges globales devront être maitrisées.

L’enjeu est important : être cohérent dans la durée et faire preuve d’efficience en terme de moyen.

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S o ut e n i r l e r e t our à l ’ em pl o i d es ac t i f s l es p l us f ra g i l es

1. Eléments de contexte : une aggravation de cinq années

La crise financière de 2008 et la crise socio-économique qui s’en est suivie, a fait ressurgir, en France, des situations individuelles jusque là oubliées ou marginalisées, en particulier liées aux conséquences de la perte d’emploi.

Depuis 15 ans, une évolution importante de redistribution vers les populations les plus modestes, a été possible jusqu'à la crise de 2008 (1). Depuis, la hausse de la pauvreté est continue en France. Le premier déterminant pour les foyers concernés est la perte d’emploi (proportion la plus élevée du taux de pauvreté constaté en situation de chômage).

La pauvreté depuis 1996 par statut d’activités

35,936,5

29,5

32,4

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

Chômeurs Autres inactifs Ensemble

Source : (1) Pascal Godefroy, Cédric Houdré, Nathalie Missègue, les revenus et le patrimoine des ménages – édition

2012, insee

Ainsi, l’augmentation du chômage contribue fortement à l'accroissement du nombre de personnes pauvres (de 13 % à 14,1 % de la population entre 2008 et 2011). De nombreux dispositifs existent pour favoriser le retour à l’emploi : pôle emploi, en sa qualité de service public a pour mission « l’accompagnement de chaque demandeur d’emploi, dans sa recherche, jusqu’au placement », ou encore les organismes financeurs de la formation qui assurent l’employabilité.

Parallèlement, pour les régimes Agirc et Arrco, les conséquences sont directes au travers d’une part d’une baisse des cotisations et d’autre part, de situations sociales complexes et des demandes de soutien de plus en plus fréquentes au travers de l’action sociale.

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : une expérience intéressante mais hétérogène et peu développée

Historiquement impliquées, conformément à ce qui avait été défini par les orientations prioritaires 2009-2013, les institutions de retraite complémentaire ont observé la population en situation de rupture sociale et ont fait le quadruple constat :

� l’exclusion de l’emploi est un facteur aggravant sur la longue durée dans la mesure où celle-ci favorise le maintien durable des populations concernées dans la pauvreté et, par voie de conséquence, renforce l’exclusion sociale éloignant de l’emploi ;

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� les personnes en situation de handicap constituent un groupe social doublement fragilisé en situation de perte d’emploi ;

� les publics sans qualification professionnelle qui accumulent des contrats courts et précaires ne permettent pas de déboucher sur un emploi stable, en particulier, à un âge jeune ;

� pour les séniors de 55 à 64 ans et malgré un taux d’emploi qui augmente, la capacité de sortir du chômage reste réduite.

S’agissant de ces deux dernières populations, les acteurs publics mettent en place des actions incitatives au retour à l’emploi : contrat de génération, emploi d’avenir…

Concernant les chômeurs de longue durée, cette population a faiblement recours aux minima sociaux, bien que tout à fait éligible, par un mécanisme d’isolement et de perte d’adhésion et de confiance, face à des mécaniques administratives parfois trop lourdes.

Dans les situations cumulant les fragilités, l’inclusion dans les processus nationaux pour le retour à l’emploi est significativement faible…

Ce cumul défavorable finit par éloigner durablement les personnes du marché de l’emploi et par réduire les chances de le réintégrer.

3. Et demain ? Définir un cadre et le déployer

Face au contexte économique, social et au marché du travail, il serait possible d’agir pour favoriser l’accès à l’emploi dans les situations les plus complexes, compte tenu des conséquences à court, moyen et long terme (en particulier pour l’allongement de la durée d’activité).

En effet, les perspectives globales d’amélioration pour ces populations demeurent faibles tant à court terme qu’à long terme compte tenu de l’impact fort des situations de rupture.

Des solutions appropriées peuvent néanmoins être recherchées et constituer un levier en associant le soutien aux personnes en difficultés et leur accompagnement dans la recherche d’emploi.

Sans pouvoir prétendre résoudre l’ensemble des problématiques, il conviendrait de cibler, en toute complémentarité avec les dispositifs existants, les populations en situation de rupture sans perspectives immédiates et de favoriser une réinsertion économique, sociale, sociétale. Il s’agit en particulier des chômeurs de longue durée ou des personnes en situation de handicap.

L’expérience acquise par les institutions de retraite complémentaire dans le retour à l’emploi des populations les plus fragiles (taux de retour à l’emploi supérieur à 50 % dans les espaces-emploi accueillant déjà des populations fragilisées) le montre : il est possible d’agir efficacement.

Ainsi, l’orientation suivante est retenue comme prioritaire :

« Soutenir le retour à l’emploi des actifs les plus fragiles »

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Les axes stratégiques sont les suivants :

� Renforcer, en complémentarité des autres acteurs sociaux, le retour à l'emploi pour les personnes en situation de fragilité ;

� favoriser l'accès et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap, en particulier psychique.

Le socle commun (actions de niveau 1) a pour objectifs de :

� structurer des actions concourant au retour à l’emploi des personnes les plus vulnérables c'est-à-dire les chômeurs de longue durée ;

� cibler des populations handicapées, en fonction des résultats de la recherche-action engagée en 2012, pour favoriser leur autonomie et leur intégration sur le marché de l’emploi.

L’ensemble des autres actions à l’initiative des institutions et répondant aux axes stratégiques définis relève du niveau 2. Bibliographie : (1) Les revenus et le patrimoine des ménages – édition 2013, Insee Références, 168 p (2) Godefroy P, Missègue N, Pauvretés monétaire et en termes de conditions de vie – édition

2012, Insee, 9 p

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D on n er l e s c l e f s du B i e n V i e i l l i r

1. Eléments de contexte : sur le plan national, un constat en demi-teinte

La prévention et le bien vieillir sont des thématiques largement utilisées… Littéralement « action de devancer », du latin praeventio, la prévention est une orientation/action applicable à tout moment de la vie : dans le domaine de la santé, de la vie sociale, des besoins fondamentaux1 ou non...

La prévention, selon la définition de la santé de l’OMS2, est déclinée en trois types d’actions :

� la prévention primaire vise « l'ensemble des moyens mis en œuvre pour empêcher l'apparition d'un trouble, d'une pathologie, d'un symptôme » ;

� la prévention dite secondaire regroupe « la prise en charge du problème au tout début de l'apparition du trouble qui peut ainsi être enrayé » ;

� la prévention tertiaire consiste, elle, à « réduire les complications ou les conséquences d'une maladie déclarée pour éviter son aggravation ».

Le Bien vieillir, souvent traduit de l’anglais Succesfull aging, intègre une démarche globale plus qu’un objectif que l’on traduirait littéralement par vieillissement réussi (approche plus anglosaxonne).

En France, la question de la prévention et du bien vieillir est largement commentée et débattue mais elle se décline sous des réalités très variées.

Ainsi, de nombreux acteurs déclarent agir dans le domaine de la prévention et du bien vieillir tels que les institutionnels, les collectivités territoriales, les acteurs sociaux, les professionnels de santé… Pour autant à ce jour, le constat n’est pas favorable en France.

Ainsi :

� les acteurs ayant pour mission la santé publique restent orientés vers une approche pathologique (dépistage, éducation thérapeutique…) y compris pour une population vieillissante ;

� le cloisonnement des secteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires ne permet que peu d’initiatives dans une approche globale de la personne, pourtant éprouvée hors hexagone (7) ;

La conséquence de ces insuffisances se traduit au niveau de l’espérance de vie (8) :

� si l’espérance de vie globale, en France, reste l’une des plus longues en Europe, tant pour les femmes que pour les hommes ; l’espérance de vie sans incapacité3 (EVSI) la place, en revanche, au 10ème rang européen ;

� s’y ajoute une disparité régionale ou sociale significative et sans évolution favorable au cours des dernières années.

1 En référence à la Pyramide de Masslow 2 Organisation Mondiale de la Santé 3 L’EVSI est obtenue en décomposant l’espérance de vie en deux espérances de santé, avec et sans incapacité, grâce à l’introduction de la prévalence de l’incapacité observée en population générale dans le calcul de l’espérance de vie

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Les inégalités ont de nombreux déterminants : environnement, éducation, conditions de vie et de travail, comportements… qui expliquent, plus que l’accès aux soins, les écarts.

Selon A.Tarlov, les déterminants clés influant sur la santé sont par ordre décroissant d’importance : l’environnement et les comportements sociaux, le comportement de santé, et dans une moindre proportion, les soins médicaux, la biologie-génétique :

Traduit de TARLOV A R., ST PETER R F. The society and population health reader. Volume II, a state and community

perspective. New York : The Press, 2000, p. IX-XXV (9).

Autrement dit, selon Pr PH. Bréchat (4,5) l’impact du social est effectivement plus fort que le soin.

Le législateur a, depuis 10 ans, pris plusieurs mesures permettant d’inscrire la prévention en politique nationale. Il en est ainsi de la Loi n° 2004-806 du 9 août 2004, relative à la politique de santé publique et définissant dans son titre premier les dispositifs de prévention (Vs consultations médicales périodiques de prévention et examens de dépistage). De même, la Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, comprend en titre trois, des mesures de prévention et santé publique (Vs maladies chroniques, cancers et prévention de leurs principaux facteurs de risque (alcool, tabac), et complications par l’éducation thérapeutique du patient). A la lecture des sujets définis, on identifie la prééminence de ceux liés aux pathologies, alors que les leviers à mobiliser sont ailleurs… notamment pour une population vieillissante.

Pour les séniors, des interventions dites efficaces (et validées scientifiquement) ont été identifiées par l’INPES (1), en termes de prévention. Il en ressort que l’activité de prévention des chutes et de lutte contre l’isolement sont des leviers déjà éprouvés. Concernant la prévention des chutes, celle-ci est validée au travers d’apports de compléments alimentaires (en vitamine D), des programmes d’activités physiques, du Taï Chi et de programmes multidimensionnels.

L'activité physique et sportive est également validée par son impact en termes de morbidité, mortalité, qualité de vie et d’économie de santé (3).

Plus globalement et selon des évaluations internationales, on peut estimer jusqu'à 40 % d'économies en termes de coûts pour le système de santé, les conséquences d’une dynamique préventive (6).

gènes & biologie

comportements

de santé

soins médicaux écologie totale

caractéristiques

sociales/

sociétales

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On comprend alors que l’enjeu, individuel et collectif, social et économique, reste important à court, moyen et long terme, compte tenu des évolutions démographiques à venir, notamment en ce qui concerne les risques inhérents à la perte d’autonomie.

(2) Évolution de la population de la France métropolitaine

Blanpain N., Chardon O., division Enquêtes et études démographiques, Insee, Insee premières n°1320 - 2010

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : des leviers déjà mobilisés

L’engagement des régimes Agirc et Arrco dans le domaine de la prévention n’est pas récent et a connu entre 2009 et 2013, plusieurs évolutions importantes :

� les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco, qui proposent une démarche globale médico-psycho-sociale, individuelle et collective, sont modélisés (cahier des charges commun), au nombre de 17 couvrant 15 régions concentrant 70 % des allocataires Agirc et Arrco. En cinq ans, le nombre de centres a ainsi été multiplié par deux, le nombre de bénéficiaires multiplié par trois et le coût unitaire des parcours réduit de 20 % ;

� l’impact de la prévention a pu être valorisé au travers d’études épidémiologiques, dorénavant annuelles sur les déterminants du Bien vieillir, la prévention des chutes, la mémoire et le sommeil ;

� le déploiement de la « Santé en mouvement », programme d’incitation à la reprise d’une activité physique pour des retraités sédentaires, illustre la capacité de décliner des actions de prévention spécifiques à partir des déterminants du Bien vieillir (ici, l’activité physique) ;

� de même, Sortir Plus4, aujourd’hui accessible sur tout le territoire métropolitain a fait la démonstration de l’importance du lien social, y compris à des âges avancés. La dynamique de prévention n’est donc pas réservée aux plus jeunes !

Mais ces avancées pourtant favorables méritent d’être approfondies… En effet, la prévention pour Bien vieillir aura d’autant plus d’impact qu’elle s’adressera progressivement à des populations de plus en plus jeunes et à des populations « plus éloignées » d’une dynamique préventive. 4 Prestation d’accompagnement des personnes âgées de plus de 80 ans, pour sortir du domicile et recréer du lien social

en milliers

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Des leviers existent et méritent d’être potentialisés, notamment en termes de partenariat avec les régimes de retraite de base, mais également avec les autres acteurs territoriaux.

3. Et demain ? Des actions à reconduire et à développer

L’ambition pourrait être de poursuivre la démonstration de l’impact de la prévention selon une approche primaire… et ce, à la fois pour engager les acteurs (législateur, institutionnels…) à investir ce domaine et également faire face progressivement aux enjeux futurs.

Le vieillissement de la population est déjà enclenché. Il ne cessera de s’accentuer sur les trois prochaines décennies, une durée réaliste pour investir aujourd’hui la prévention primaire, modifier les comportements et en mesurer les effets tant au niveau individuel qu’économique.

Au travers de la prévention primaire, les activités physiques et le lien social constituent autant de facteurs clés sur lesquels il est possible d’agir pour bien vieillir.

Ainsi, l’orientation suivante est retenue comme prioritaire :

« Donner les clefs du Bien vieillir » Les axes stratégiques sont les suivants :

� renforcer les démarches de prévention primaire et en développer l’accès aux actifs de plus de 50 ans ;

� promouvoir ou encourager l’engagement social des retraités ;

� développer des actions destinées à lutter contre la vulnérabilité liée à l’avancée en âge. Cette vulnérabilité étant définie comme la conséquence d’un fait générateur externe, social ou familial, entrainant une situation de détresse sociale nécessitant un accompagnement professionnel dédié s’appuyant sur la démarche d’Ecoute, Conseil, Orientation.

Le socle commun (actions de niveau 1) a pour objectifs de :

� harmoniser, faire évoluer le modèle des Centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco pour en optimiser le fonctionnement et renforcer leur coordination ;

� organiser un développement territorial et partenarial des Centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco, voire dupliquer le modèle avec d’autres acteurs ;

� produire des études d’impact, innovantes et crédibles, de la prévention primaire, médico-psycho-sociale, pour valoriser et essaimer les bonnes pratiques ;

� garantir l’accès au dispositif Sortir Plus sur tout le territoire ;

� mettre en œuvre sur tous les territoires, la coordination des actions collectives (exemple : la santé en mouvement) avec les régimes de base.

L’ensemble des autres actions à l’initiative des institutions et répondant aux axes stratégiques définis relève du niveau 2.

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Bibliographie : (1) Barthelemy L, Bodart J, Dublineau A, Dumont C, Cadre de références et état des lieux des

caisses de retraite, Inpes, Janvier 2012, 114p (2) Blanpain N, Chardon O, Evolution de la population de la France métropolitaine à l’horizon

2060, Insee, Insee premières n°1320 - 2010 (3) Bréchat PH. (dir), Lonsdorfer J., Consultation de l'aptitude physique du senior. Rennes,

Presses de l’EHESP, 2010, 242 p (4) Bréchat PH, Lebas J (dir). Innover contre les inégalités de santé. Rennes, Presses de

l’EHESP, 2012, 512 p (5) Bréchat PH, Pour l’égalité d’accès aux soins et à la santé, Revue Hospitalière de France,

550, janvier-février 2013, p 31-37 (6) Brent C J., Savitz L A. How Intermountain trimmed health care costs though robust quality

improvements efforts. Health Affairs (Millwood) 2011 ; 30 (6), p. 1185-1191. (7) Maciosek MV, Coffield B, Flottemesch TJ, Edwards NM, Solberg LI. Greater use of

preventive services in U.S. health care could save lives at little or no cost. Health Aff (Millwood) 2010 ; 29 (9), p 1656-1660

(8) Robine JM, Dernières données sur l’espérance de vie sans incapacité des 27 pays de l’UE, Ined, 2012.

(9) Tarlov AR., Saint Peter RF. The society and population health reader. Volume II, a state and community perspective. New York : The Press, 2000, p. 9-25.

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Ai de r l e s a i dan t s fa mi l i a ux

1. Elément de contexte : les aidants, une population et des besoins mal identifiés

La charte européenne de l’aidant familial de COFACE-Handicap (2) définit l’aidant familial comme étant « la personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière peut être prodiguée de façon permanente ou non et peut prendre plusieurs formes, notamment : nursing, soins, accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, démarches administratives, coordination, vigilance permanente, soutien psychologique, communication, activités domestiques… ».

Cette définition a été reprise par la conférence de la famille de juillet 2006 et depuis dans le cadre législatif, en particulier à l’occasion de la mise en place du congé de soutien familial (Loi n° 2008-67 du 21 janvier 2008).

Pourtant ce terme, usité par les professionnels, reste un terme générique non identificatoire. En France, on estimait, en 2008, à 4,3 millions le nombre de personnes aidantes pour un proche âgé (7) et 4,5 millions le nombre de personnes aidantes pour un proche en situation de handicap (8).

Alors que 20 % des personnes âgées auront une dépendance sur la fin de vie, la plupart vivront une fragilité qui durera 6 mois. Ces situations peuvent également durer plusieurs années, en particulier pour les maladies invalidantes où l’accompagnement est durable. Le recours à l’aide augmente graduellement avec l’âge et 50 % des aides à domicile le sont exclusivement par les aidants non professionnels (6).

L’âge moyen de l’aidant de la personne âgée est de 59 ans, soit près d’une personne sur deux en situation d’activité professionnelle.

Plusieurs travaux ont mis en évidence le retentissement de la relation aidants familiaux-personnes aidées sur la santé psycho - somatique des aidants :

� 20 % ressentent une charge importante pour eux-mêmes, synonyme de fatigue et de dépression. Ils sont alors 56 % à déclarer que le fait d’aider affecte leur santé (7).

� plus de la moitié des aidants familiaux des malades d’Alzheimer (ou maladies apparentées) vivent une détresse psychologique et présentent trois fois plus de cas de dépression que le reste de la population (5). Les troubles de comportement et le déclin fonctionnel de la personne aidée sont cités comme étant la principale source de ces maux.

� l’étude nationale 2012 des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco a identifié le fait d’être aidant comme l’un des facteurs déterminants de l’existence de plaintes du sommeil (analyse multivariée, Odds-ratio à 1,2) (1).

� une étude réalisée en Rhône-Alpes précise que le rôle d’aidant a des répercussions pour 40 % sur leur vie sociale. Elle évalue à 28 % la demande des aidants familiaux exprimant le besoin d’une écoute. Ce chiffre s’élève à 46 % pour les personnes pour lesquelles l’aide apportée est ressentie comme un fardeau et à 38 % pour des aidants ayant des problèmes de santé (3).

� l’aidant d’un proche âgé présente une surmortalité de 63 % (9).

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La vie des aidants est bousculée et en particulier la frontière entre vie privée et vie sociétale.

La souffrance des aidants résulte de cette recherche de conciliation permanente. Il faut continuer à « être » (tout en arrêtant parfois de travailler…) ; le cercle des proches se restreint ; la famille peut aussi s’éloigner.

Les besoins des aidants (santé, travail, répit...) ne sont pas les mêmes que ceux des aidés et les solutions également très différenciées et diverses. Les aidants préfèrent, globalement, assurer la surveillance de nuit. Le déclenchement de l’aide professionnelle intervient souvent à l’issue d’une hospitalisation de la personne aidée (4).

Il existe, en outre, un décalage entre les attentes des aidants en termes d’aides et les prestations existantes ou connues (4) y compris en terme de répit.

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : un potentiel à renforcer

Depuis plus de dix ans, les institutions de retraite complémentaire ont réfléchi à une stratégie d’accompagnement des populations aidantes, pour leurs besoins propres et non pas uniquement par la « prise en charge » de la personne aidée.

Cet engagement a été formalisé au travers d’un plan d’aide aux aidants, adopté en 2006, qui comporte trois axes :

� cibler les aidants et les informer ;

� structurer une écoute dédiée aux aidants et l’évaluer ;

� faciliter l’émergence des solutions de répit et les solvabiliser.

Ainsi, sur la période 2009 à 2012, ce sont plus de 105 000 aidants qui ont été accompagnés au travers tant des comités régionaux de coordination de l’action sociale Agirc-Arrco, que d’actions déployées directement par les institutions de retraite complémentaire.

Les formes d’actions les plus répandues sont les conférences-débats, les sessions d’échanges et d’information, les groupes de parole. Les thèmes les plus fréquemment abordés sont :

� la connaissance de l’environnement : l’accompagnement d’une personne en perte d’autonomie, l’organisation du soutien à domicile...

� la connaissance des pathologies et de leurs conséquences : la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la communication avec une personne désorientée, l’accompagnement psychologique...

En outre, les institutions de retraite complémentaire orientent les aidants vers les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco afin d’engager une approche préventive particulièrement opportune au moment de cette situation de vie.

Plusieurs actions ont été favorablement expérimentées ou sont en voie d’aboutir telles que Allo’Alzheimer ou le projet Vacances Répit Familles® créés à l’initiative des institutions de retraite complémentaire en partenariat avec d’autres acteurs.

Les institutions de retraite complémentaire ont également soutenu activement l’émergence des accueils de jour au travers des partenariats sous forme de droits réservataires. Ainsi à fin 2012, ce sont 45 634 places prioritaires en accueil de jour qui ont été réservées pour les allocataires des régimes Agirc et Arrco, soit un accueil possible de 182 536 personnes par an.

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La répartition géographique reste néanmoins très inégale… Aujourd’hui, par exemple, sur 65 départements métropolitains, les institutions de retraite complémentaire ne présentent pas de partenariat pour des accueils de jour autonomes. Nombre de places en accueil de jour / effectifs d’allocataires de plus de 75 ans par département au 31/12/2012

3. Et demain ? Définir des objectifs plus ambitieux

L’actuelle dispersion des réponses du point de vue géographique et la modestie des réponses apportées au regard des enjeux nécessitent une implication importante pour accompagner et structurer l’essaimage des bonnes pratiques. L’enjeu est essentiel compte tenu des risques encourus pour la population aidante. Aussi, compte tenu de la persistance des besoins non couverts pour les aidants, l’engagement des institutions de retraite complémentaire amorcé au cours des dernières années, devrait être poursuivi et renforcé.

Ainsi, l’orientation suivante est retenue comme prioritaire :

« Aider les aidants familiaux »

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Les axes stratégiques sont les suivants :

� favoriser l’émergence de solutions permettant aux aidants de préserver leur vie personnelle et professionnelle ;

� rompre l’isolement et faciliter l’accès aux solutions de répit ;

� proposer des soutiens psychologiques pendant et après les situations d’aide.

Le socle commun (actions de niveau 1) a pour objectifs de :

� déployer des actions ciblées de prévention primaire à destination des aidants, en s’appuyant notamment sur les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco ;

� repérer les aidants dans le cadre de la mission « Ecoute, Conseil, Orientation » (ECO) Hébergement et développer des actions répondant à leurs besoins (au travers des comités régionaux de coordination de l’action sociale Agirc-Arrco, par exemple) ;

� promouvoir et développer des solutions de répit diversifiées dans le parc des établissements Agirc-Arrco.

L’ensemble des autres actions à l’initiative des institutions et répondant aux axes stratégiques définis relève du niveau 2. Bibliographie : (1) Bataille V., Bigot J., Dejardin P., Hofman P., Livet P., Martin F., Saint-Laurent A., Troubles du

sommeil, les repérer et agir, Etude nationale 2012, Agirc-Arrco, juillet 2013, 176 p (2) COFACE Handicap, Charte européenne de l’aidant familial, 2005-2006 (3) http://www.creai-ra.com/documents/creai2009_aidantsfamiliaux_cg69.pdf (4) Grath, Enquête nationale sur les besoins et attentes des personnes âgées dépendantes et

de leurs proches aidants en matière de relais, 2009 (5) Pancrazi MP., Comment soutenir les proches des personnes atteintes de la maladie

d’Alzheimer ?, Inpes, La Santé de l’Homme n°377, juin 2005, p 4-6 (6) Soullier N., L’implication de l’entourage et des professionnels auprès des personnes âgées à

domicile, Dress, Etudes et résultats n°771, août 2011, 8 p (7) Soullier N., Aider un proche âgé à domicile, la charge ressentie, Dress, Etudes et résultats

n°799, mars 2012, 8 p (8) Soullier N., L’aide humaine auprès des adultes à domicile : l’implication des proches et des

professionnels, Dress, Etudes et résultats n°829, décembre 2012, 8 p (9) Schulz R., Beach R. Caregiving as a risk factor for mortality: the Caregiver Health Effects

Study, Journal of the American Medical Association, 15 décembre 1999, 282 (23) ; 2215-9

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Ac c o mp a g n er l e g ra n d â ge en pe r t e d ’ a u t ono mi e

1. Elément de contexte : une prise de conscience des besoins

La mise en place, ces dernières années, de plusieurs plans d’accompagnement (Plan solidarité grand âge, plan Alzheimer, plan hôpital 2012…) pour les personnes en perte d’autonomie a eu plusieurs effets significatifs :

� ils ont favorisé l’augmentation progressive de la qualité de l’offre en établissement, notamment au travers des conventions tripartites ;

� à l’échéance du plan solidarité grand âge (2007-2012), 71 017 places ont été autorisées dont 42 5035 en EHPAD (3). Ce sont ainsi 547 732 places d’accueil en EHPAD (1) qui sont effectives en France à fin 2012, soit une proportion de 98 lits/places pour 1000 personnes de plus de 75 ans ;

� 8 721 places de PASA6 en EHPAD ont été installées pour un total de 16 449 autorisées (3) ;

� inexistante antérieurement, la création de centres de diagnostic de la maladie d’Alzheimer, d’accueils de jour, et la structuration de cette offre est aujourd’hui engagée (4) ;

� une avancée et une amélioration globale de l'offre en établissement permettant l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées (4) ;

� la mise en place de coordination pour les situations les plus délicates (ex : MAIA7)

Mais plusieurs constats pondèrent ce bilan :

� plus de 18 000 places (soit 47 % du PSGA8) en EHPAD aujourd’hui autorisées restent à financer (3) ; les disparités entre les régions sont importantes et l’absence de nouvelles places disponibles (en terme de financement) rend problématique la recherche d’adéquation entre l’offre et la demande ;

� des limites d'accueil sont souvent posées au moment de l’entrée en établissement, en particulier par la persistance de critères restrictifs pour les troubles du comportement (4) ;

� près de 15% des personnes en EHPAD ne sont pas dépendantes (2) ; se pose alors la question de l’adéquation entre offre et besoin ;

� le domicile est privilégié par réticence de l’établissement, souvent par méconnaissance de la variété des réponses qu’il peut apporter ;

� à l’inverse, l’établissement peut être recherché (par l’aidant ?) alors que des solutions d’accompagnement à domicile n’ont pas été explorées ;

� la coordination organisée pour la personne et sa famille est limitée aux situations de crise et de manière provisoire.

5 Soit à un niveau supérieur au prévisionnel, fixé à 37 500 places 6 Pôle d’activités et de soins adaptés 7 Maison pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer. 8 Plan solidarité grand âge

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En conclusion, le tout domicile ou le tout établissement demeure une réalité contrainte par manque d’alternatives structurées.

Des études en cours sur l’évaluation des besoins formulés à l’occasion des plans d’aide personnalisés établis par les régimes de base montrent la nécessité d’une diversification de l’offre au domicile, dans un contexte émergeant de nouvelles formes d’habitat collectif ou diffus, intégrant services et bâti adapté.

La question de la couverture des territoires pour une offre de logements adaptés est, en effet, posée. L’appellation « logements adaptés » n’a pas d’existence distinctive autre que l’engagement (variable) de chaque porteur de projet. Pour être efficient, selon PM. Chapon9, sans rechercher la norme, ce concept doit être défini avec souplesse en intégrant l’environnement, comme le préconise le Centre d’analyse stratégique (5).

Mais, même avec une réponse structurée à domicile, face aux situations les plus complexes comme celles liées à la maladie d’Alzheimer, comment et jusqu’où faire émerger des réponses prenant en compte la situation des aidants ?

Enfin, en établissement, tout comme à domicile, certaines situations sont banalisées bien qu’elles génèrent de réelles difficultés de vie pour la population fragilisée ou en perte d’autonomie. Il en est ainsi par exemple des troubles sensoriels, de l’état de santé bucco-dentaire, de la perte de lien social ou encore de la sédentarité. Ces sujets, perçus comme secondaires, avec une certaine fatalité, représentent autant de voie pour l’amélioration de la vie quotidienne ou l’accompagnement de la perte d’autonomie à domicile ou en établissement.

2. L’engagement des régimes Agirc et Arrco : des transformations structurantes

Les institutions de retraite complémentaire ont historiquement développé une expertise pour accompagner les difficultés rencontrées par les personnes âgées dans leur milieu de vie ordinaire ou pour la recherche d’établissement, dans le cadre de la mission d’Ecoute, Conseil et Orientation (ECO). Cette expérience s’est traduite, au cours des cinq dernières années, d’une part par la structuration de réponses mutualisées, et d’autre part par des partenariats particulièrement développés.

Ainsi, le déploiement du socle commun défini entre 2009 et 2013 a permis pour l’accompagnement à domicile :

� d’expérimenter une offre de diagnostic habitat « Bien chez moi » réalisée par un ergothérapeute ;

� de déployer une « Aide à domicile momentanée » pour faire face temporairement aux situations aigües ;

� de développer une aide à la mobilité avec Sortir Plus ;

� de créer les conditions de partenariat pour l’émergence de logements adaptés.

et en établissement :

� de positionner le réseau des établissements Agirc-Arrco comme un réseau significatif dans un environnement dispersé (5ème ou 6ème du secteur privé et l’un des premiers du secteur non lucratif) ;

� de renforcer un savoir faire riche d’un positionnement de qualité « différentielle » ;

9 Directeur Innovation du pôle médico-social - Icade

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� d’être en capacité d’agir et de produire des études sur des approches non médicamenteuses ;

� de structurer un parc Agirc-Arrco conformément au plan médico-social et sanitaire.

Les institutions de retraite complémentaire ont également développé une stratégie d’accompagnement à domicile, soit directement, soit au travers de partenariats.

On peut citer par exemple, les visites à domicile par des réseaux de bénévoles ou encore des prestations en particulier de téléassistance.

L’engagement historique, particulièrement accentué ces dernières années, concerne les partenariats en droits réservataires. Ainsi, au 31 décembre 2012, ce sont plus de 23 890 lits et places en hébergement permanent, notamment en EHPAD (plus de 70 %) qui sont réservés prioritairement pour les allocataires Agirc et Arrco.

Malgré la croissance à venir du nombre de personnes de plus de 75 ans, à l’horizon 2018 tous les départements conserveront une offre équivalente à celle de 2012 et seuls 22 départements auront un niveau inférieur à 2 lits/places pour 1000 allocataires de plus de 75 ans.

Nombre de places en EHPA(D) / effectifs d’allocataires de plus de 75 ans par département en 2012 et 2018

2012 2018

Dans ce recensement, ne sont pas comptabilisés les lits et places financés auprès des structures accueillant des personnes en situation de handicap, y compris vieillissantes, alors qu’ils représentent 3 919 lits et places dans des structures dédiées.

3. Et demain ? Renforcer notre action

Si le chemin parcouru pour une offre adaptée et diversifiée est significatif, notamment du point de vue quantitatif, celui restant à parcourir, du point de vue qualitatif l’est tout autant.

+ de 0% à 0,20% 0,20% à 0,40% 0,40% à 0,70% + de 0,70%

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En effet, la diversification des offres pour soutenir l’accompagnement à domicile passe non plus par une standardisation des réponses, mais par une offre souple complémentaire aux apports des régimes de retraite de base.

Il semble alors pertinent de contribuer à organiser la diversification de l’offre tant au travers des prestations mutualisées que par une coordination inter-régimes à laquelle l’Agirc et l’Arrco contribueraient dans le respect de leurs prérogatives.

Pour être efficiente, cette offre de services devrait être accompagnée d’un réel engagement des bailleurs sociaux pour faire émerger la question du logement adapté à la hauteur des enjeux ; les institutions pourraient donc soutenir l’effort des acteurs dans ce domaine.

S’agissant du parc en propriété, le chemin parcouru au travers du plan médico-social et sanitaire, en particulier grâce à la cession du parc vacances, ne peut être renouvelé. A l’issue de l’évaluation qui sera menée en 2014, il sera déterminant de définir la stratégie retenue pour l’ensemble du parc Agirc-Arrco sur la période 2014-2018 ainsi que les voies de progrès et d’exigence pour la pérennité de l’ensemble du parc.

L’expérience acquise pourra tout à fait être valorisée et renforcée en ce qui concerne la dimension qualitative afin de réaffirmer le positionnement « d’éclaireur » inhérent au parc Agirc-Arrco, notamment dans le cadre d’approches non médicamenteuses.

Cet engagement multiforme s’inscrit dans la politique historique des institutions de retraite complémentaire visant à accompagner les ressortissants dans la recherche de solutions, dans les situations complexes, au travers de la mission ECO10 Hébergement.

Pour cela, les partenariats en droits réservataires devront être maintenus au niveau enregistré fin 2012, tout en favorisant un rééquilibrage géographique.

Ainsi, l’orientation suivante est retenue comme prioritaire :

« Accompagner le grand âge en perte d’autonomie » Les axes stratégiques sont les suivants :

� en complémentarité du partenariat avec les autres régimes de retraite, proposer des solutions adaptées à la personne dans son lieu de vie ordinaire ;

� soutenir l’émergence de nouvelles solutions d’hébergement ;

� renforcer la mission ECO Hébergement et consolider les partenariats nécessaires à cette mission ;

� pour le parc propriété, en fonction de l’évaluation du plan médico-social et sanitaire, définir les axes qualitatifs et les conditions d’optimisation à mettre en œuvre.

Le socle commun (actions de niveau 1) a pour objectifs de :

� structurer le déploiement des prestations modélisées (Aide à domicile momentanée, Bien chez moi…) et organiser la complémentarité avec les autres régimes ;

� faire la démonstration de l’apport d’un habitat bienveillant et économe (adapté au vieillissement de la population) et déployer des partenariats dans le cadre de la prestation « Logement adapté » ;

� développer et structurer le service ECO Hébergement ;

10 Ecoute, Conseil, Orientation

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Orientations prioritaires 2014-2018 Adopté par les CA Agirc et Arrco du 11 et du 12 décembre 2013

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� stabiliser les droits réservataires au niveau global (en pourcentage de la population de 75 ans) constaté au 31/12/2012. Assurer une répartition géographique cohérente intra-régime et en partenariat avec les MARPA (convention MSA) ;

� maintenir et développer les actions qualitatives d’accompagnement (dans toutes leurs dimensions) au sein des établissements du parc Agirc-Arrco et créer les conditions d’un essaimage des pratiques ;

� à partir de l’évaluation du plan médico-social et sanitaire, définir les conditions d’évolution et d’optimisation du parc Agirc-Arrco.

L’ensemble des autres actions à l’initiative des institutions et répondant aux axes stratégiques définis relève du niveau 2. Bibliographie (1) Accueil des personnes âgées en 2012 : comparaisons régionales, Insee, 2013 (2) Bénéficiaires de l’allocation personnalisée à l’autonomie selon le degré de dépendance au

31 décembre 2010, Insee, 15 mai 2013 (3) Bilan de créations de places au 31/12/2012, Rapport de la CNSA, 10 juillet 2013 (4) Castel –Tallet MA., Fontaine D., Accompagnement et prise en charge de la maladie

d’Alzheimer : évolution et adaptation des dispositifs depuis 10 ans, Rapport d’étude n°2, Fondation Médéric Alzheimer, septembre 2012

(5) Vieillissement et espace urbain, Centre d’analyse stratégique, Note d’analyse n°323, février 2013.

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C on c l u s i o n La définition de nouvelles orientations prioritaires pour l’action sociale Agirc et Arrco constitue un engagement significatif des régimes de retraite complémentaire pour répondre aux évolutions de la société et aux besoins sociaux émergents, qu’il convient d’adapter dans le contexte particulièrement contraint que connaissent les régimes. Définir des orientations, c’est faire des choix. Il nous faut prendre la mesure des efforts consentis par les régimes pour accompagner la mise en œuvre de ce cadre politique, avec dynamisme. Le bilan de la précédente période permet d’identifier l’expérience et le savoir-faire acquis mais aussi les voies de progrès qu’il faut engager. Ainsi, depuis 5 ans, la constitution d’un socle commun à l’ensemble des institutions de retraite complémentaire Agirc et Arrco, a permis d’une part de faciliter l’accès aux ressortissants pour des initiatives pertinentes et d’autre part, de contribuer à valoriser l’engagement collectif pour une efficience de moyen et long terme. Ainsi, la visibilité donnée à la mobilisation des institutions de retraite complémentaire pour la mise en place de Sortir Plus sur le territoire, la production d’études, de guides riche d’enseignements pour les décideurs et les acteurs gérontologiques constituent, par exemple, des leviers qu’il faut préserver et développer. Pour ce faire, le socle commun d’hier évoluera en fonction de ces nouvelles orientations et dans le cadre des objectifs définis. La coopération entre fédérations et institutions, dans cette perspective d’ensemble devra également s’adapter. L’articulation recherchée devra faciliter la mise en œuvre dans un cadre de ressources maîtrisées. Enfin, les actions de niveau 2 (c'est-à-dire à l’initiative et sous la responsabilité des institutions) déployées au cours de la précédente période permettent d’identifier l’intérêt pour les institutions de partager leur expérience et savoir-faire aux fins d’actions toujours plus efficientes, pour des sujets et thématiques convergents. L’année 2014 sera celle de la préparation des futurs contrats d’objectifs entre fédérations et institutions. Ils devront préciser les exigences relatives à l’action sociale tant en terme de respect des orientations prioritaires que des conditions de maitrise des charges globales et d’optimisation des coûts de gestion. Les orientations définissent donc le cadre des engagements pour l’action sociale des régimes Agirc et Arrco et les contrats d’objectifs baliseront le chemin à parcourir…