Chevalerie et armes médiévales

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Chevalerie et Armes Médiévales Dan Ewert (trad. F. Bernard)

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Dan Ewert (trad. François Bernard)

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Chevalerie et Armes Médiévales

Dan Ewert (trad. F. Bernard)

La chevalerie était le code de conduite qu’un chevalier était supposé suivre.

• Etre loyal envers son seigneur féodal (le suzerain), obéir à Dieu et être courtois avec les dames.

• Certains suivaient ce code sérieusement, d’autres non. Il fut d’ailleurs de moins en moins respecté vers la fin du Moyen Age.

• De fait, le Moyen Age n’était pas une époque de chateaux de contes de fées et de preux et nobles chevaliers. Ce fut plutôt une période d’intrigues politiques, de guerres meurtrières, et d’hommes brutaux qui se servaient de leur autorité limitée de façon à acquérir un pouvoir plus étendu. Comme toutes les autres époques...

Objectifs:

• Comprendre ce qu’était la chevalerie.

• Connaître les différentes étapes d’une vie de chevalier.

• Acquérir une idée générale de ce qu’était l’équipement militaire au Moyen Age.

Le futur chevalier devait franchir trois étapes:

1. Le page

• Les plus jeunes années. Il fallait se rendre dans le chateau d’un autre noble pour y apprendre les arts de la guerre.

2. L’écuyer

• Etre le Robin d’un chevalier-Batman. Son assistant, son laquais.

• Un chevalier possédait beaucoup d’équipements très lourds et onéreux. L’écuyer devait en prendre soin.

3. Le chevalier

• Un combattant accompli qui s’engage officiellement par un contrat féodal vis à vis d’un seigneur.

Un chevalier était avant tout un combattant à cheval

• Et c’était un guerrier professionnel. Nous sommes bien loin du temps des soldats-citoyens de l’Antiquité.

• Le chevalier est aussi lourdement armé et cuirassé.

• Cela était rendu possible par l’emploi d’une selle bien conçue et, plus important, d’étriers.

• Nous avons déjà précisé que les étriers étaient curieusement inconnus en Europe (je sais, cela paraît un accessoire indispensable). Sans eux, il n’était pas possible de porter une armure lourde ou d’utiliser des armes comme les lances, ce qui aurait risqué de vous faire tomber de cheval.

• Avec des étriers , il est possible de mieux se tenir en selle, se dresser debout, se retourner, etc.

• Les chevaliers constituaient la force principale d’une armée.

• Ils coûtaient aussi très cher. L’armure complète, les armes, et les puissants chevaux (destriers) de guerre qui pouvaient les porter étaient très onéreux et le chevalier devait être en mesure de tout acheter lui-même.

• C’est l’une des raisons pour lesquelles le chevalier reçevait des terres et un revenu. Il fallait pouvoir assumer financièrement le fait d’être un chevalier.

Bon, la chevalerie, c’est ennuyeux. Parlons plutôt des armures et des armes du Moyen Age.

Les Armures

1. La Cotte de mailles

• Nous en avons deja parlé. C’est une masse d’anneaux entrelacés. C’est efficace contre les coups de taille, mais pas contre les coups de pointe (d’estoc) portés avec force.

• La cotte de mailles était portée assez longue et l’une de ses parties couvrait parfois la tête.

• Elle fut généralement remplacée par l’armure de plates, mais était encore portée par certains combattants de moindre rang. Elle était aussi souvent portée sous l’armure de plates pour une protection renforcée, en particulier là où il y avait des interstices aux jointures de l’armure.

2. L’Armure de plates (harnois) ou de joute

• Apparaît assez tard au Moyen Age, aux alentours des années 1200. En particulier les armures complètes (harnois blancs).

• L’ armure de plates était très efficace contre les armes de taille et/ou d’estoc qui ne parvenaient que difficilement à la perforer.

• Son adoption provoqua la mise au point d’armes nouvelles, en particulier d’armes de choc qui s’avéraient redoutables et pouvaient assommer un combattant, mais aussi d’épées aux lames plus aigües conçues pour pénétrer les points faibles de l’armure.

3. Les Boucliers

• Les boucliers triangulaires permettaient de repousser les coups.

Les Armes tranchantes (d’estoc et de taille)

Les Epées

1. Les Epées longues

• Elles se répandirent aux alentours des années 1300.

• La longueur de la lame pouvait atteindre 1,20 m.

• Pouvaient être maniées à une ou deux mains, pour porter l’estocade (pointe aigüe) ou un coup de tranchant (qui disperse l’énergie sur toute la surface de contact de la lame)..

2. L’Epée à deux mains (ou Espadon)

• A l’origine, une arme d’Europe du Nord. L’instrument de taille porté à son degré de puissance maximum.

• Epée mesurant environ 1,50 m, à double tranchant, pointe arrondie ou aigüe.

• Des dérivés: la “Bâtarde” ou “épée à une main et demie”, la Flamberge à la lame en “zig-zag” ou en “flamme” ou encore, içi, une variante écossaise, la Claymore (XVe siècle).

3. Les Epées larges

• Des épées longues, lourdes, aux larges lames.

• Conçues pour appliquer des coups puissants, spectaculaires et décisifs. Peut défoncer un casque ou trancher nette une cotte d’armes et une bonne partie du chevalier qui se trouvait en dessous.

4. Autres Epées et Poignards

• Certaines épées courtes et poignards (stylets ou “misericordes”) étaient conçues avec des lames très fines et aigües, de section triangulaire, spécialement destinées à pênétrer par les interstices de l’armure de plates.

• Certains types d’escrime à l’épée étaient uniquement consacrées à la recherche des points faibles de l’armure de l’adversaire. Les attitudes devaient donc être assez differentes (et avoir peut être l’air plus ridicules) des styles habituels d’escrime.

La Hache de bataille

• Poids pouvant dépasser 3 kilos, manche jusqu’à 1,50m.

• En général pourvue d’une seule lame et maniée à une main, mais pouvait avoir deux lames et être manipulée à deux mains (la terrible “Doloire”).

• Coup puissant pouvant pénêtrer mailles et armure.

• Certains modèles étaient pourvus de pointes au sommet ou à l’arrière. Cela permettait de pénétrer l’armure tout en rendant la hache offensive dans chaque direction.

• Les lames de haches ont toutes cette forme arrondie afin qu’il soit plus facile de retirer la lame de la chair après un coup. Il ne faudrait pas que votre arme reste coincée!.

Armes contondantes (ou de choc)

1. Le Marteau d’armes

• Environ 3 kilos et de taille variable. Pourvu d’un côté d’un lourd marteau metallique et de l’autre d’une panne de pioche.

• Le marteau permettait d’assommer sérieusement quelqu’un revêtu d’une armure (et de tuer tous les autres) et la pointe pouvait facilement perforer une armure.

• Could also use the spike as a hook for reins or armor.

2. La Masse d’armes

• Arme de type massue. Employée pour provoquer des chocs traumatiques aux adversaires en armures et pour tuer les autres. Les piques ou pointes pouvaient perforer une armure.

• Un avantage était qu’elle n’avait pas de faces et pouvait donc être employée dans toutes les directions. Ne necessitait pas beaucoup d’adresse pour l’utiliser et était très efficace et de faible coût .

3. L’ Etrier d’armes (variante du Fléau d’armes)

• Une boule de métal avec des pointes, reliée à un manche par une chaîne.• L’impulsion donnée par la

chaîne permettait des coups plus puissants qu’avec une masse ou un marteau.

• Difficile à parer car la boule est propulsée en arc de cercle derrière le bouclier tandis que la chaîne peut “s’entortiller” autour de l’arme de l’adversaire.

• Très impressionnant en défense, mais fatiguant à employer (en constant mouvement) et dangeureux pour les proches...

Les Armes d’hast

1. Les Lances

• Arme de cavalerie. Coincée sous l’aisselle du chevalier lors des charges, passant au dessus du cou du cheval, son impact etrêmement violent pouvait briser presque n’importe quelle formation d’infanterie.

• Constituée d’une hampe de bois (frêne pour la guerre, sapin pour la joute) avec une pointe d’épieu en fer. Mesurait entre 3 et 4 m de long.

• Les variantes pour le fantassin sont l’épieu, l’Esponton de brèche et la fourche de guerre, plus courts.

2. Les Piques

• Une sorte de très long épieu, entre 5 et 6 mètres de long, voire plus.

• Très efficace lorsqu’elle était utilisée par des troupes de fantassins en ordre fermé, elle constituait la seule protection possible face à une charge de chevaliers (les embouts bien enfoncés dans le sol). N’est guère utilisable en combat rapproché.

Hallebardes

3. La Hallebarde /la Guisarme / la Pertuisane /la Vouge / la Bardiche/ le Fauchard, etc. (armes d’hast).

• Semblables à des piques, mais incluant une hache, une portion de lame ou un crochet.

Vouges,

Bardiches,

Fauchards

Guisarmes/ Glaives/ Fourches de guerre

• La hallebarde pouvait frapper efficacement un cavalier et traverser casques et armures.

• Ne nécessitait guère d’habileté pour être employée.

• Notez l’élément en forme de bec sur le côté opposé à la hache. Cela signifie que même si vous ratiez votre coup avec la longue pointe aigüe ou la large lame de hache, vous pouviez utiliser ce crochet pour aggriper l’armure d’un chevalier et le faire tomber de sa monture. Vous pouviez également aggriper la monture ou les rènes du cheval et neutraliser l’avantage d’un ennemi à cheval, inaccessible avec des armes plus courtes.

Armes pour le combat à distance

1. Les Arcs longs

• De grands arcs de bois employés par les Anglais.

• Généralement longs d’environ 2 m.

• Portée éffective de plus de 200 mètres.

• Tirait de loin des vollées de flêches et avec plus de précision à courte distance

• Avec une bonne pointe et à courte distance, on pouvait facilement transpercer une armure

2. Les Arbalètes

• Tiraient des projectiles apellés carreaux qui étaient plus courts mais plus lourds que les flêches.

• Pouvait nécessiter une puissance/force de 75 kilos pour maintenir l’arme bandée. Pour cette raison, il existait diverses méthodes pour tendre la corde. Certaines utilisaient des leviers et crémaillères. La méthode la plus simple consistait à placer votre pied dans la boucle du bout, à tirer la corde avec un outil spécial tout en redressant le corps.

• Avantages

• Ne demandait pas d’avoir la même adresse qu’au tir à l’arc.

• Pouvait être gardée chargée et prête à l’emploi.

• Extrêmement puissante et capable de perforer une armure.

Les Armes de siège

1. Le Bélier de siège

• Un tronc, avec parfois une tête de métal.

• Suspendu par une corde ou une chaîne à l’intérieur d’une structure abritée afin de protéger les soldats des flêches et autres trucs qui peuvent faire mal.

• Faire rouler jusqu’à l’entrée du chateau, tirer en arrière et laisser balancer.

2. La Tour de siège

• Une tour munie de roues qui était poussée vers les murailles du chateau.

• Souvent garnie d’archers et d’arbalétriers pour repousser de possibles assaillants.

• Arrivé à la muraille, un pont était abaissé, permet-tant aux soldats à l’intérieur de sauter sur les murs.

3. Le Trébuchet

• Un hybride entre la catapulte et la fronde.

• Le projectile (qui pouvait être un rocher, des rûches, du feu grégeois, des corps divers [de préférence décédés], de la mitraille, etc.) était envoyé soit par dessus les murailles soit contre elles dans le but de provoquer une brêche.

• Cette machine utilisait un système de contrepoids et de cordesqui permettait d’obtenir une très grande puissance– bien plus que la catapulte qui utilisait la torsion.

• Des reconstitutions modernes peuvent facilement projeter des automobiles à plusieurs centaines de mètres.

• Les plus gros ne pouvaient être employés que deux ou trois fois par heure. De plus petits pouvaient tirer plusieurs fois par minute.

3. Les tours

• Ce sont les édifices rectangulaires ou circulaires souvent disposés aux angles du château.

• Permettent de placer des défenseurs en hauteur et sont souvent munies d’ouvertures appelées meurtrières qui permettent à des archers de tirer leurs flêches.

• Les plus anciennes versions étaient rectangulaires. La forme circulaire fut ensuite préférée car les archers avaient un plus grand angle de tir. Les coins d’un rectangle limitent en effet l’angle de tir.

Representation d’un siège médiéval dans le film Kingdom of Heaven (ce n’est pas vraiment un siège médiéval).