Charles Andler "Nietzsche, sa vie et sa pensée" (Tomo 6)

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  Andler, Charles (1866-1933). Nietzsche, sa vie et sa pensée. 1931. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisati on commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisatio n commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisat eur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisati on. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Sexta parte de la insuperable biografía sobre Friedrich Nietzsche en seis volúmenes (en francés).

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Andler, Charles (1866-1933). Nietzsche, sa vie et sa pense. 1931.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

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a t

tir sur

de ce volume Vlin

ii

exemplaires

d'Arches.

LA DERNIRE DE PHILOSOPHIE NIETZSCHE

OUVRAGES Chez F. Aloan

DU

MEME

AUTEUR

et R. Lisbonne, diteurs : La Philosophie de la Nature dans Kanl. 1890.130 pp, in-8. ... 1 vol. Les Origines du Socialisme d'tat en Allemagne. 1897. 2 d. 18.13; xv-495 pp. in-8 './. . 1 vol. Chez Rieder diteur : (anciennement Cornly), Le prince de Bismarck. 1898. 2' d. 1900. 400 pp. in-12 ..... Le Ma nifeste commu?iiste de Karl Marx et de Frdric Engels. Introduction historique et commentaire. 1900.12 d, 1924.200 pp. in-16 Chez Marcel Rivire et Cie, diteurs La Civilisation socialiste. 1912. 52 pp. in-16 L'Humanisme A l'.Union pour la Vrit iravailliste. 1927. 200 pp. in-16 : 1 vol. : Brochure. 1 yol. 1 vol.

Chez Louis Conard, diteur : Collection de Documents sur le Pangermanisme avec des-Prfaces historiques : I. Les Origines du Pangermanisme. (1800-88). 1915. LXXX-300 in-8 1 pp. continental sous Guillaume II. 1916. LXXXII. Le Pangermanisme 1 480 pp. in-8 III.Le Pangermanisme colonial sous Guillaume 11. 1916. c-336 pp. in-8 1 IV.le Pangermanisme philosophique. (1800-1914). 1917. cui-400 pp. 1 in-8 Aux Editions Bossard : Le Socialisme imprialiste dans l'Allemagne contemporaine. l*8d. 1912. 2 d. augmente. 1918. 260 pp. in-12 . La Dcomposition politique du Socialisme allemand (1914-1918), vin-282 pp. Grand in-8 . . u Nietzsche, sa Vie et sa Pense. I. Les Prcurseurs de Nietzsche. 1920.420 pp. in-8. ...... II. La Jeunesse de Nietzsche (jusqu' la rupture avec Bayreuth). 1921.470 pp III. Le Pessimisme esthtique de Nietzsche. 1921. 390 pp. in-8# . . IV. La Maturit de Nietzsche (jusqu' sa mort). 1928. 586pp. in-8. V. Nietzsche et le Transformisme intellectualisteA922.S%Qpp.'m-B* de VI. La dernire Philosophie de Nietzsche. Le Renouvellement toutes les Valeurs. 1931.406 pp. in-8

vol. vol. vol. vol.

1 vol. 1 vol. 1 vol. 1 1 1 1 vol. vol. vol. vol.

1 vol.

CHARLES

ANDLR

\ de Paris,

A ncien Professeur la Facult des Lettres de l'Universit Professeur au Collge de France. ^NIEI^SCHE, SA VIE ET SA PENSE

;

,'.,'

j(rf

DERNIRE

PTLOSOPHI

DE

NIETZSCHE

LE RENOUVELLEMENT

DE TOUTES

LES

VALEURS

EDITIONS i/jO,

BOSSARD Bd SAINT-GERMAIN PARIS 1931

Copyright

by

ditions

Uossard,

Paris,

1981,

0OTlBMCT3't)

volumes ce volume de conclusion y^^INQ qui prparaient de toute iouvelle prface. S me dispenseraient peut-tre ' Il faut dsormais que Vouvrage parle seul] et il serait tard pour en justifier la mthode. Le prsent livre se trop les professions de foi d'une range parmi gnration qui a cru Elle a cru aussi que cette science historique. ni de la chronologie ni de l'explication ne peut se passer par lointaines. les influences Tant sera dire natront dans le temps, on que les oeuvres de l'esprit el de tenu de noter le moment prcis ou elles paraissent, en la science

ce qu'elles doivent ce moment mme. L'individualit irrductible d'une oeuvre d'art ne l'empche pense ou d'une

des vnements intellectuels simulparmi pas de se situer tans avec lesquels elle soutient des rapports. On n'atteint au fond de l'me pas par divination pure ce qui se passe o la pense et l'oeuvre d'art ont leur invisible source. La comme si elle souffre pas d'tre mprise, dans l'espace tort dans un temps dj transpos projetait ce qui est d'un ordre purement 1. Car, en accordant intrieur ne se confond pas avec la dure que le temps de nos mesures chronologie relle, encore est-il vrai que l'coulement de la dure ne se ne

(') Je dclare trs obscurs pour moi des aphorismes tels que ceux de HERBERT V CYSAKZ, on Schiller zu Nietzsche, 1928., p. 387 : Die Kunst als Kunst hat keine Geschichte; ou ceux du chapitre 1 de son livre Literaturgeschichte als Geisteswissenchaft, 1926, ce qui ne m'empche pas de rendre justice son talent.

u renverse mesur. pas.

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N dans en le temps un point

L'explication de ce laps quelconque Si un philosophe terme.

sa pente ne peut

et laisse pas

sa trace

commencer

va des origines Elle au de temps. ou un pote produit plusieurs oeuvres, de ses c'est, comme l'a dit Henri Bergson, parce qu'aucune bauches ne le satisfait. Il lui faut sans cesse en premires essayer traduire de nouvelles, enrichies d'inentions successives, pour enfin ce qu'il a en lui d'intemporel. Celte rserve faite, la connaissance ne peut procder dans le mme ordre ne peut que l'explication ; et l'explication commencer des faits est terque le jour o la connaissance d'une ce sens, l'ensemble interprtation mande les dtails et y prexiste. Il peut sembler qu'il de tracer une courbe continue par un relev de points en fasse l'essai, et l'on verra par des textes. Qu'on mine. de fois on sera ainsi recueillies. jeu des textes Celte gence un En en ait comsuffi

jalonns combien

la disposition des preuves oblig de bouleverser La besogne de comprendre ne se fait pas par La juxtaposition ou la superposition automatique. ne donnera

la filire de la pense vivante. jamais il faut la reproduire en soi par une intellipense, et imaginative sentimentale qui la recre.

de situer le pome pas indiffrent avant ou aprs les oeuvres philosophiques thoustra ont cd cette de Nietzsche. D'autres historiens Il n'est donc si la pense abstraite il est exagr de mystique, Mais, prudent l'extase d'en suivre la de Ni dire :sche nat qu'elle exacte. s'y rsorbe. Nietzsche

du

Zara-

tardives tentation. Il sera

du sentiment de part donc bien

marche

il l'analyse. ; et cette extase, ensuite, la saisir dans son sentiment initial. Dans ensuite des qui, chez Nietzsche, qui est inventive. ides la dbordent. Bien

Il faut cette effervescence, C'est

s'laborent

l'motion que la joie del dcou-

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les trouvailles en enivrement, principales sont toujours dans l'exaltation faites qui les prcde \ On a pu se faire scrupule de dcomposer par la rflexion les chants et les discours du pome. Ce serait, a-t-on dit, en tuer le sens le plus intrieur en langage que de les traduire a dit, en propres termes, que, Par del le Bien et le Mal et la Gnalogie de la Morale sont des commentaires de son Zarathoustra. Jusqu' quel le sont-ils? La difficult ne commence point que l. Si l'on tient le Zarathoustra pour un de ces livres royaux , qui mritent l'historien une aura exgse aussi le attentive droit de qu'un texte prsenter les le pome offre l'tat d'enveloppedploiement Il n'y a pas de pense si obscure du pome qui ment.lyrique. ne puisse tre leve la pleine clart par des rapprocJiements Ce n'est ultrieurs que seuls les ouvrages fournir. peuvent toujours ides que pas antique, de l'tat rationnel. Mais Nietzsche

l en touffer le sens, mais le vivifier. Tout ce que Nietzsche sur les origines peut nous apprendre de la conscience et morale, sur les sophismes psychologique de la prtrise et de la philosophie, sur les formes saines et les dcadentes de l'tat, sur les mille et une fins que peuformes vent se proposer franchir les peuples, sur les tapes pour lever l'homme de race et cette intcette puret jusqu' se trouve morale la rgnration, grit qui rendra possible en germe dans le Zarathoustra ; mais il le redira en termes partir dans les ouvrages qui se succdent plus explicites les mmes de Par del le Bien et le Mal. Fallait-il parcourir le chemin et de d'abrger tapes deux fois ? J'ai cru possible marquer, ouvrages, dans les la courbe trajets o allonge que prsentent elle chemine paralllement les derniers au Zara-

FrtedRICHTER, (') 11ne faudra donc pas, comme l'a fait le regrett RAOUL rich Nietzsche, sein Leben undsein Werh, 1903, considrer le Zarathoustra comme un aboutissement.

iv thoustra l'action claircis. rvle la de nous. ce secret sitaire d'tre

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de dcrire loigne 1. Je n'ai pas cru inutile du pome, dont plusieurs mritaient d'tre pisodes Car ces pisodes o se un dnouement prparent d'me de Nietzsche et celle qu'il exige qualit le mystre du drame, la priptie Enfin qui fournit du Retour dont Nietzsche s'est senti le dpoternel, dernires puisqu'il avait besoin annes, meut tout le systme. vraie

ses angoiss pendant plac sa date vritable,

Le Zarathoustra, comme oeuvre d'art, aboutit une vision d'o essaie de s'chapper une tragdie humaine. extatique, oeuvre de pense, Comme il est un mysticisme d'o se dgage, une philosophie Il s'efforce de nous repar degrs, tragique. plonger encore formes volont formes encore lues o ne se sparent et pur, fluide du courant ni les notions ni les intellectuelles, motif de l'art, ni enfin ces manifestations de la images collective nos croyances et les morales, que constituent de notre connu sont par toutes droit. les dj Un tat d'me Pourtant aussi indivis nos nous est voreligions. religions distinctes dans un tat d'me

du et ds lors pensantes, de la primitive motion. En nous la restituant, jaillissement Nietzsche la religion . Aucune des religions prtend fonder des religions du pass n'a pu natre que de cette motion originelle. du monde. la premire jeunesse Sa religion est un bouddhisme, mais occidental, c'est--dire orient vers la rflexion claire et l'nergie active. Or toute religion un genre de vie et une doctrine aboutit le salut. Elle veut nous manciper de l'imperqui nous assure Nietzsche ramne donc nous

cette courbe, retrace avec les textes du (') On trouvera cependant Zarathoustra seul, dans mon article : La morale de Nietzsche l'poque du Zarathoustra (Annales d'histoire de la philosophie, juillet 1930).

INTRODUCTION

v

humaine et de la mort. Elle nous offre un systme de fection situes la vie pourvaleurs par del la vie, et vers lesquelles La pense la hauteur tant reste oriente. de Nietzsche, o de Surlj, est donc une docaprs la vision Elle entend entre l'homme et la vie rtablir, le lien tranch Mais elle universelle, par la science positive. est aussi une philosophie, de rtaparce qu'elle juge possible et comme ce lien elle nat de la blir intellectuellement; jur la religion des religions rflexion , elle peut se dfinir elle est parvenue, trine du salut. la philosophie Les valeurs cette dans . philosophies elle s'attache auxquelles des d'elle. Vivre, sont c'est situes en la fois

dans vivre

vie et au-del

porer arrire-monde sur lui-mme lement lumire est celte

le prsent ; et, sans de l'ternel. Cette ternit . Elle en un existe circuit n'a

effet plus que cette vie, c'est y incorquitter n'a pas d'existence dans un dans sans ce monde cesse Rien actuel revenant L'courecommenc.

des phnomnes qui n'y soit

de fin. point tous les instants

la ne parat entran. L'ternit

circulaire de la dure dans la configuration qui, une forme identique. fuite de tout, laisse subsister ce retour lui-mme une ascension, Toutefois, comporte non pas dans sais doute, mais par l'intensification l'espace Si l'on interroge la Vie, elle rpond : Je suis des qualits. La succesde se dpasser. qui est tenue incessamment les anantit, sion des phnomnes pour faire apparatre une structure de ces enveloppes rayonnante, qui se dgage La vie humaine elles les a toutes dpouilles. ne sera quand fait elle-mme en vie surhutout que mtamorphose ? Est-ce ? Nous maine .Est-ce seulement possible pensable celle aurons tion comme calcins. extasie une le dire, d'o fuse, avant la de faire le philosophie et celle o viennent l'moentre dpart de Nietzsche s'lance s'abattre ses dbris

vi

INTRODUCTION

de plusieurs m'a soutenu personnes efficace penLe puissaiit dant ce long travail. esprit, que notre gnration un de ses chefs les plus srs, reconnaissait n'est plus pour nous au jour o je termine ces pages. Lucien Herr parmi labeur le temps de lire en manuspris sur son prodigieux De chacune de mes convercrit mes quatre premiers volumes. un rconfort sations dsormais. je rapportais qui me manquera Mon ami Xavier Lon a donn plusieurs de ce chapitres de la Revue livre l'hospitalit de Mtaphysique et de Morale. Je quelques dois trs Mle utiles Marguerite copies es lettres, auteur elle-mme a bien premiers voulu Faure, agrge d'allemand, de documents. Mile Genevive confrences matre de V Unid'un lire brillant E. essai une sur en entier preuve avait

L'aide

docteur Bianquis, de Dijon, versit Nietzsche en France, de chacun professeur Mon cher de des cinq

la Sorbonne, M. P. Istria, ami, l'Instruction Publique,'s'est

et M. volumes; m'a aid corriger Inspecteur impos

Tonnelat, ce volume-ci.

des t. IV et VI, et a entrepris preuves Mon livre doit ces collaborations de l'Index. d'tre moins imparfait qu'il n'tait en

honoraire gnral de lire les premires la rdaction ingrate dvoues manuscrit.

NOTE

BIBLIOGRAPHIQUE

Les citations et les notes du prsent volume se rfrent, comme celles des volumes prcdents, l'dition in-S*dcs Werke, parue en 16 volumes L'Index de la Musarion-Ausgabe chez Naumann. renvoie cette mme dition. Cet Index, par noms propres et par mots-souches a permis de rduire beaucoup l'appareil des rfrences au bas de mes pages. sur le Zarathoustra, celui deGustav NAumann. Parmi les commentaires 1899 sq. est encore aujourd'hui le plus riche. Zarathustra-Commcntar, Je n'en connais que trois fascicules. Le fascicule IV, qui devait commenter le livre IV du pome, n'a pas paru en librairie. 11 manque ce travail trs solide et intelligent de connatre la correspondance de Nietzsche, presque tout entire indite en 1899. 11n'a donc pu expliquer la gense du Zarathoustra, comme j'ai tch de le faire dans la Maturit de Nietzsche. Les prfaces contiennent de curieuses polmiques avec le Nietzsche-Archiv de Weimar et avec les commentateurs antrieurs. Franz WEICHELT, Zaralhuslra-Commentar, 2e d. 1922, suit dessein un plan un peu lmentaire, mais offre de bons aperus critiques, des remarques prcieuses sur les devanciers rcents de Nietzsche en Allemagne do style. et d'utiles rapprochements zu Nielzsche's Zarathustra, 1922, ne August MESSER, Erloeuterungen tient pas tout fait ce que le nom de l'auteur promettait. Rudolf STEINER, riedrich Nietzsche, ein Kaempfer gegen seine Zeit, 1895, F a les dfauts ordinaires de cet aptre superficiel. Il faudra peut-tre discuter nouveau le problme de la rupture entre Nietzsche et Richard Wagner, en s'appuyant sur les interprtations trs d'Emil LUDWIG,Wagner oder die Entzauberten. 4 d. 1919 ;. divergentes de Bernhard DIEBOLD,Der Fall Wagner, eine Rvision, 1928 ; les aperus pars dans le grand ouvrage de Paul BEKKER,Wagner, Das Leber im Werke, 1924 ; et peut-tre surtout Kurt JIILDEBRANDT, Wagner und 1924. Je no vouNietzsche, ihr Kampf gegen dos neunzehnte Jahrhundert, de la biographie drais pas instituer cette discussion avant l'achvement sur que publie le comte Du MOULIN-ECKART Cosima Wagner, 1.1. 1930. Parmi les ouvrages gnraux sur Nietzsche, les biographies ont trouv dans les volumes II et IV leur utilisation. Cependant on trouve plus d'une vue profonde sur la doctrine dans le grand ouvrage de C. A. BERNOULLI, Franz Overbeck und Friedrich Nietzsche, t. II. 1909. Les monographies qui tudient Nietzsche oeuvre par oeuvre, comme fait Richard M, MEYER,Friedrich Nietzsche, sein Leben und seine Werke, 1913, s'interdisent, par leur plan mme, de prsenter ou de reconstituer la pense de Nietzsche dans sa cohrence. La Le petit livre franais d'Henri LICHTENBEROER, philosophie de Nietzsche, 1894, trs sommaire pour les deux premiers systmes, reprend toute sa valeur pour la priode de 1883 & 1888.

vin

NOTE

BIBLIOGRAPHIQUE

En France, parmi les penseurs qui ont su tirer do [Nietzsche une philoexactes, sophie originale, sans cesser de l'clairer do vues historiques de il faut citer Jules do GAULTIER Kant Nietzsche (1900) ; Nietzsche et la Rforme philosophique, 1904 ; Comment naissent le.1)dogmes (1912) ; La sensibilit mtaphysique (1928). J'ai dj cit les ouvrages allemands d'Alos RIEHL (1897); d'A. DREWS (1904) ;d'A. VIIUINGER(1902); de Th. ZEGLER (1900). Celui de feu Raoul RICHTER, Friedrich Nietzsche, sein Leben und sein Werk, 1905, tait de beaucoup le plus clair, Ilcinrich RUMIR, Nietzsche, 2 vol. 1921, offre au t. II quelques trs subssur quelques ides fondamentales de Nietzsche; tantielles monographies Nietzsche und der Zusammenbruch der Kultur, 1921, trs Friedrich MUCICLE, imaginatif, est souvent bien sduisant. au livre d'Ernst BERTRAM, Aucun de ces livres allemands n'atteint Nietzsche, Versuch einer Mythologie, 1919. J'en admire les aperus psyMais il procde par un chologiques profonds et la belle forme littraire. mpris complet de la doctrine. On chercherait vainement chez Bertram un les points de doctrinomme les p!us importants claircissementsur (Retour ternel, Morale des matres et des esclaves, Gense des religions, Dcadence et Renaissance, Evolution, Philosophie des valeurs). 11 y a quelque paradoxe vouloir faire Nietzsche trs grand, sans faire tat de son oeuvre. o abondent les aperus personQuelques excellentes vulgarisations, nels, ont paru trop tard pour tre utilises dans mes tomes 11 et IV. Ce sont Theodor LKSSING,Nietzsche, 1925 ; August WETTER, Nietzsche, 1926; et surtout peut-tre Alfred BAEUMLEU, dans la longue introduction qui prcde son dition choisie des oeuvres do Nietzsche chez Reclam, 1930. de Hugo FISCHERest annonce l'heure o ce livre Une monographie Elle m'aurait intress grandement, achve de s'imprimer. puisque cet auteur est un spcialiste de Hegel. Je n'ai connu que trop tard sa pense zur Beurteilung centrale, formule dans un article intitul Grundsaetze der metaphysischen Position Nietzsches (Blaetter fur deutsche Philosophie, t. IV, 2, 1930). Peut-tre, enlangue anglaise, le travail d'un Amricain, William SALTER, Nietzsche the Thinker, 1917, mrite-il la prfrence. les monographies On peut encore rendre service en multipliant approfondies sur des ides de dtail. Je ne reviendrai pas sur celles qui ont dj, t cites aux tomes III et V. Je n'ai plus pu tenir compte de F. MESS, Nietzsche der Gesetzgeber, 1931. Une particulire sympathie me parat due au livre de Karl Justus Friedrich Nietzsche, der ekstalische Nihilist, 1926, appuy sur OBEXAUER, une constante comparaison de Nietzscho avec Goethc et lloelderlin et sur les trs utiles rapprochements tents par Leopold ZIEGLERentre Nietzsche et Bouddha (Der ewige Duddho, 1922). Sur le Retour ternel, je no voudrais pas oublier le petit livre d'Ernst Nietzsches Lehre von der ewigen Wiederkunft, 1900; ni l'essai HORNBFPER, mal compos, mais trs nourri de feu Robert MARCHAL, Retour ternel Le (Archives de philosophie, t. III, 4925). Toutofois on no pourra plus jamais discuter le problme, sans avoir lu le livre d'Abel REV, Le Retour ternel et la Philosophie de la Physique, 1927.

LIVRE

PREMIER

La

Philosophie

naissant

de

la

Posie.

-ANDLKR. VI.

CHAPITRE L'OEUVRE D'ART DU

PREMIER ZARATHOUSTRA

s'est ON d'pope d'avoir,

demand en

si le

Zarathoustra

est

un

fragment

hiratiquement pos comme sentences, maire des symboliques, mouvants. une

Il suffit ou un roman. prose, pourtant entendu cette durant quelques pages, prose mlodieuse pour comprendre qu'il est comdiscours sont trs relis faits de denses, par le rcit som-

un vangile. Des et lyriques, brves du prgrinations sinon miraculeux, On devine rvlation

prophte. Quelques pisodes se dtachent en tableaux vaguement que le rcit se dirige vers d*o sortira le salut du

monde, humaine. C'est la marche des catastrophe par une mortelle chrtiens le Bouddha vangiles ; et, dans le Lolita Vislara) ainsi sous les ombrages la sagesse dont s'merveilpromne Le Zend vesta> recueil lent les foules. de rites de purificamotifs (*). tion, n'a fourni que de rares Au dans appris comme march terme, le plus se ft fondue surhumaine prdication tumultueux musical On et panchement comment meurt Zarathoustra ; et il ne meurt pas cette le gmissant Amfortas d*un pas dlibr vers de un Richard destin, nouvelle, hrosme, 11 et Wagner* et que sa parole nietzschenne, par lequel les

terrifiante

et seule une musique provoqu; et pu dire la gloire du nouvel

(4) V. La maturit de NietzscfWi p* 309 sq.

4

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Z A R A TU en deux chantants comme se et droule vrit dessine et

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nous Ils est

sont coups temps consciente. devenue Entre vent, Rarement tandis ces discours et s'emmlent un qu'il thme s'lve

par

qui

l'ternit est sa lche.

le lien des dans

se sui-

leitmotive

wagnriens.

d'une messager diffrent, dans l'accompagnement. et reprend. Deux sans l'un impossibles de la Surhumanit sent. comment surhumaine vaudrait Prlude le faire de urtifs du Que serait supporter ? et la vie Pome

puret. Dj, ses arabesques, un thme s'annonce complmentaire, son tour l'un le pome ternel. sans s'interrompt dans l'autre, : le mystre Ils se suppol'ternit ?

Ce thme engrens meuvent Retour

mystres l'autre, et celui du une vie

surhumaine

sinon d'une vie l'ternit, y vivre pour sans sans ternit, surhumanit, que ? Le Surhumain nous est promis le dans ; et le Retour ternel, reste sous des cach qui peut allusions seul nous ce on fugitives, jusqu' enveloppe sinueux, lentement,

souhaiter,

qu'enfin d'nigmes avance. s'enfonce

des accords, Livreen le IIP nouvelles* Le sentier,

dveloppements briss, la rvlation apporte par ce chemin monte mlodies,

Pourtant, de bord des

dans parfois le regard d'o plateau On marche de mauve. on de haute sur cette sur Sils-Maria.

un boises, gorges gagne puis et embrasse la mer d'azur profond sur le promontoire de Porto-fino, terre revient qui sur avance dans le lac lui-mme, et aboutir les se pour enfin la colombes

de langue Le chemin un

continuer

terrasse, annonciatrices

plus palier o accourent nouvelle

lev, tire-d'ailc

de l're

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M I E

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MESSAGES

5

I.

LE

DPART

A LA NAISSANCE MESSAGES

DU JOUR

ET LES PREMIERS Il faut

se reprsenter sous les traits Zarathoustra de ce Lonard de Vinci, dessin et conlui-mme, par le peintre serv au Muse de Turin. Le front dj dnud est encadr de longues boucles et plus bas que l'paule, qui retombent se mlent Des sourcils une barbe de prophte. de dignes des yeux rvres et profonds. La lvre supse dessine entre deux douloureuses rieure, dgage, rides, du nez aquilin. Un pli mditatif et volontaire qui tombent incurve clair la bouche d'humaine ses traits drape, dans la dlicate sagesse, et ni austre. plus Jamais ravin divine. archers de visage douleur, Une tunique de Suse, plus ne et Mose abritent

sur garda sobrement complt,

majest plus comme celle des

de Nietzsche, cette pense apparition sur un long au pommeau d'or. royale, appuye sceptre a pass dix ans, de la trentime la quaranZarathoustra time anne de son ge, dans les montagnes dans dsertes, cette en Asie solitude l'cole des proqui fut toujours de la solitude (l). La science , si longuement on va l'attribuer tout entire au par Nietzsche, et c'est mme l'a apprise, du soleil trien, qu'il phtes tudie sage dans bacune

(') Nietescho a vieilli son prophte de dix ans. La lgende iranienne veut que Zoraslro se soit retir dans la solitude Togo do vingt-ans et qu'il ait commenc sa besogne de missionnaire dans sa trentime anne. A trente ans> un Oriental est bien plus mr qu'un Europen. Nietzsche songeait a l'ge qu'il faut un sage moderne pour construire une philosophie originale. Il songeait lui-mme. On a vu dans La maturit de Nietzsche, qu'il a effac dessein tous les restes do couleur locale, mmo le nom du lacd'Ourcia et celui do la province d'Aria qu'il avait cits Frhliche Wissenschaft* 342 [W., V, 2CG)et fragment posthume de 1884 (W. XII, 410). Sur les donnes de la biographie lgendaire de toroastre V. JACKSON,Zoroasler Ihe Prophet, 1899, chap. ti et m et appendice IV : Zoroaslers native place and Ihe scne of his ministry, p. 182-225.

6

LE

ZARATHOUSTRA le voir tous passe de libralits et dverser de sa lumire sur les sans ceux matins mesure qui

recommencer les torrents

mditation sa course intarissables

le blasphment, comme sur ceux N'exagrons qui le bnissent. pas ce qui locale. a peu tudi l'Orient Nietzsche peut tre ici couleur iranien. autres n'aurait Il astres, savait tient que une comme des soleil, il le culte perse. Quand place dans o le sixime Yasht est consacr sa et par Plutarque Hrodote que le l'adoration du (Yazatas), qui le Zarathoustra grec par Hoelderlin dans le ? sont (l). lgion est un reste

pas lu YAvesta, il aurait su par gloire, soleil n'est des anges qu'un L'adoration du soleil dans du avait Est-il l'ample qu'Adamas grand mysticisme au commenc, si difficile priode de de

naturiste o temps reconnatre

Nietzsche lequel son matre. tait de Nietzsche tel d'Hlios,

l'exorde culte

et YHyprion^ Hippolyte l'enseignait

le vieux dieu il montait Maintenant dans son ternelle jeunesse, le Titan immortel, et sans eiort, comme toujours, solaire. Content avec ses joies par milliers prenait son vol et, d'en haut, souriait la terre dserte... Sois contins celui-l I me criait Adamas ; il prit ma main qu'il leva vers le dieu. Il me sembla que les souilles de l'aube nous emportaient prsent au point culpour faire cortge l'tro sacr qui montait remet qui merveilleusement des cieux, aimable et grand, minant de sa force et de son esprit(2),.. plissait le monde et nous remplissait Et, dans le mme roman, l'effusion d'Alabanda recueillie

(') On doit admettre que Nietzsche connaissait par sa propre exprience sur fcoroastre des littratures antiques )a plupart dos textes grco-latins runis dans IUPP. Die Religion der On les trouve *prsent commodment Perserund der tibrigen trader nach den griechischenundrhiischenQuelten. deutschen Gescllschaft, t, XIX 4 sq ; t* XX (Zeitschr. der morgenlnd. Zoroaslrische Studien, 1863 p. 263 sq; dans 49 sq.)> dans WNUISGUMANN Zoroaster Ihe Prophet, app. V, p. 226-273. JACKSON ftollar* H HoLuiuus iyperion, 2 partie, lib. j 4 lettre d'Itlppolyte mlh-(d Gotta, p. 74-75).

PREMIERS par le mme Hippolyte, solaire de Zarathoustra ne ?

MESSAGES fait-elle

7

pas

prvoir

l'hymne

0 lumire dans ton royaume, sacre qui, active sans relche marches dans les hauteurs au-dessus de nous, et qui me verses aussi ton me dans lesrayons que je bois, que ton bonheur soit le mien !... Les fils du Soleil se nourrissent de leurs hauts faits. Ils vivent de vicdo leur propre pense ; et c'est dans leur joie toire. Ils s'encouragent qu'ils puisent leur force (). mme il altruiste, que ce sentiment quand revit se redans des effets de rhtorique hoelderliniens, trouve en Nietzsche. Son sentiment ce sera nouveau, pareil tout d'abord claire. Le que le soleil a besoin de ceux qu'il faut Dieu des pas sans et par laquelle de Zarathoustra, qui il apprend, Rmusat, mystiques leur humble et n'existerait cratures, o sa puissance se reflte, adoration, elle s'assure Ainsi le soleil de sa plnitude. sur lequel le sage prend et de exemple des comme autrefois sans une l'Ablard de Charles de sans de de s'appauvrir, s'pancher a besoin Il s'en

donner l

(2). s'puiser On reconnat Nietzsche lui par une

et sa plus de disciples, pliade propager

grande insatiable son

exprience personnelle : Runir ambition autour message par : sa parole, assujtis

gagns

serment

Ce pourquoi j*envie picure, ce sont ses disciples dans son jardin. Certes, c'est cela qui fait oublier la noble Hllde, et qui ferait oublier mme l'ignoble Allemagne (3).

(Ed* Gotta, p. 87). Ces rapproch* (') Ibid. 7lottro d'uppolytefeellarmin monts ont dj t faits par NAUMANN, Zarlhusia-Rommnlar) qui en donne beaucoup d*autres\ (4)Sur celte lecture de VAblard de Charles de Rmusat, v. La maturit de Nietzsche, pp. 61 sq. (3) Peter Gast, 26 aot 1883. (Cor\ IVi 173.)

8 Ces recruter

LE.

ZARATHOUSTRA il faut les choisir, reconnus. dsesprant dans Peut-tre en

de les le menu

disciples,

les sages parmi s'ouvriront-elles les intelligences peuple, les coeurs seront-ils plus accueillants. dant de sa montagne cette mettre premire : essayer jour les bas-fonds d'clairer pouvaient

et plus facilement descenZarathoustra, comdevra sa doctrine, pour rpandre du elle-mme digne de l'astre erreur, d'abord retenir profondeurs, la lumire. les comme si

Voici : Je suis excd de ma sagesse, comme l'abeille est excde d'avoir trop recueilli de miel. J'ai besoin de mains qui se tendent vers moi. Je voudrais en faire don, la rpartir, jusqu' ce que les Sages parmi les hommes aient pris joyeusement conscience de leur folie et les Pauvres de leur abondance. comme tu Pour cela, il faut que je descende dans les profondeurs, fais le soir, quand tu plonges au-dessous do la mer et que tu apportes la lumire jusque dans les Enfers, astre surabondant de richesses (*). ou connaisseurs, reconnaissent religieuses, du Les les les mes parmi plus sensitives ce tour de phrase l'annonciation

Il n'est de renouRdempteur. pas seulement question les valeurs, veler toutes en leur contraire ce que de changer nous rputons folie ou sagesse mme du salut ; c'est qu'il Le message de Zarathoustra sera port s'agit. jusqu'aux Enfers, toutefois flamme convaincre pour nous effleure les comme morts ressuscites. la caresse Ce mystre d'une d'une lueur, abrite ses dans

peine close, que Zarathoustra f mains fermes la protger. pour Il est tout fait dans la logique d sa philosophie que, rencontrant dans la fort un ermite dsabus des hommes et retir dans son amour de Dieu, il le croise sans se laisser arrter. Les brves paroles qu'ils changent ne mention*

O ZMthustra*

Vorrede* (W., Vt, 10.)

PREMIERS neront

MESSAGES vieux certes

9

Le du vieux cnobite. attarde pas la croyance Il est moine le prvient de l'ingratitude humaine. des chants, de se livrer dans la solitude plus facile laisse d'inutiles Zarathoustra sa pleurs, prires. tion nave, ses pleurs l'humble ses chants, frre, du monde. Quel mal d'offrir nouvelle la ses louanges qui n'a pu

des dvoretir

ce qu'un vieillard continue y a-t-il un Dieu qui est mort ? C'est l une encore et qu'il faut porter l'atteindre,

comme un message de bonheur. Car si Dieu foule, il ne pourrait Les chrnatre surhumain. aucun existait, tiens le savent, bien. Ils ont imagin un Homme-Dieu ; et Dieu, pour se confondre avec malgr eux, il est remont lui. Ces discours le dcor ? Ils Est-ce devant 'Sur la place que sont la va prononcer localiss. peu ou Zarathoustra, Devant quel qui en sera ? parle-t-il choisis ? des disciples ville ou devant sa ca-

foule

devant

d'une grandp publique verne au fond des bois, sur le haut solitaire, promontoire le regard d'o embrasse deux baies chanprofondment comme ? On voit se succder les deux Portofino cres, et parfois ils sont peine indiqus. Le paysage est dcors, rsorb dedans railles. La dans son ville le discours clairage o

du des paroles ; et la couleur jette sur la paroi de roches, ou sur les muameute une

fois le premire cette Vache pie (die bunte jfttft), qui sera le symbole peuple, les grandes dans aucun de toutes n'a de nom connu villes, et atlas On a scrut la gographie bactrienne, historique. les tymologies les langues do toutes indo-europennes sans en retrouver Il faut voir dans sa dnomination la trace. Zarathoustra mtaphorique o se complat une de ces associations de Nietzsche. d'un sage, d'ides l'imagination la reprsentation annonce commence la prdication du imprvues La foule s'attend et, dupe. quand Est-il

saltimbanque^ elle se croit

10

LE comme

ZARATHOUSTRA on l'a les deux soutenu, que celies de la cathdrale ait ces t tmoin son Prlude rminiscences tours de

bor-

vrai, dent

qui

la place, soient et que Nietzsche adolescent reille celle qui ensanglante vons-nous pas ici une

de

Naumburg, d'une scne pa(l) ? Ne retrousi littraires,

et qui attestent, dans le Zarathoustra, trangement prcises la trace laisse de profonde par ses lectures romantiques ? Ses rcents Gnes ne pouvaient-ils jeunesse sjours le souvenir d'une comtesse dont pas rveiller Anglique, Arnim cont 1' attendrissante (") ? Des briavait aventure comme il y en avait encore au xviue gands, beaucoup sicle, lui avaient son fils. Elle le pleure, enlev et le retrouve, aprs une vie d'aventures. Un brutal chef de bande en a fait un et errant de ville en ville, audacieux; banquiste captif lui de la bande il est compromis avec aux malgr laquelle et de leur justice, il gagne sa dangereuse yeux des hommes vie. Un jour, il a, comme de coutume, tendu sa corde en travers la un Dj corde ne l'exercice elle d'une raide, de soulever vivant. sait. place publique. il a commenc Suspendu son avec par les jarrets audace habituelle

des par les dents La comtesse Anglique Elle a reconnu les traits

tout poids normes, l'a suivi la trace. de son enfant disspectacle. de corde pas dans un Tout s'abat mort

Elle paru. assiste, coup, dans une sur le pav. Arnim a dulcor

l'effrayant anxieuse, de sang, le danseur pluie le dnouement. Ce n'est

et couvert vanoui de sang, la foule ramasse, Nietzsche une fin plus mouvante. a voulu Il a stupfaite. mis en scne, lui aussi, un pauvre force saltimbanque qu' de coups et de privations on a dress danser. Il passe, qu'on Der junge Nietzsche* 4914, p. &9. (4) E. FoBttstKR-NiKTZSCHE. (2) ACHMVON ARNIM, ngliktt, die Genuesetin, und Hosmus, de? Sil*springer (1812), Saemtliche^Wevke, 1839 t L

PREMIERS d'un bme. pas lger, sur la corde

MESSAGES raide tendue en travers

li de l'ad'un l'autre

de l'homme, bord Image qui, d'un va de sa condition animale sa future gouffre, primitive condition Un rien peut causer sa chute : tel surhumaine. ce funambule le menace, vocifrant qui le suit, prtend forcer et finalement, franchissant sa tte sa vitesse, d'un En sorte que, tourbillonnant bond, lui fait perdre l'quilibre. et lchant son balancier, le malheureux est prbanquiste dans cipit vocifrants, fallacieuses nit jamais n'avance ne fait les profondeurs. qui prtendent, hter cabrioles, au-dessus de l'abme. Le souci ressembler vers l'avenir ces des animateurs y a ainsi et de par des cris, des menaces la marche de l'humaprilleuse de Nietzsche sera de ne On retentissants. Il

dmagogues surhumain que

de sauts. A tous point sommes au bord d'un danger mortel, qu'il sur qui menter par fanfaronnade (*). Mais ce mourant, seul sait apporter du monde, Zarathoustra pse la msestime les paroles le passage de la vie trpas ; il qui adoucissent lui rend l'estime de soi : Tu as fait du pril ton mtier. Gela est loin d'tre mprisable. prsent tu pris de ce mtier. C'est pourquoi je vais t'ensevelir mes mains (*). Dans le dsarroi de la panique qui a saisi la foule, A de

pas les instants

pas. La nature de la vie, nous est inutile d'aug-

Zara-

(') Tout ceci, qui rtablit dans sa cohrence la pense de Nietzsche, ne doit pas nous empocher do constater l'incohrence de ses imagos. Si l'homme est une corde tendue au-dessus d'un abme (W.,Vi,16) qui donc passera sur celle corde ? No sera-cepas l'homme encore ? S'il est un pont, un passage (n Uebergang), peut-il lrc aussi celui qui passe (der Hiniiber~ gehende) ? Et ce clown qui saute a pieds joints par-dessus l'homme, en quoi fait-il un mtier moins dangereux ? Plus heureux que le premier saltimbanque n'est-il pas auisi louable? vrai dire, il pourrait ne pas brutaliser son compagnon. (*) Zarathustra, Vorrode 22. (W. VI, 23.)

12 thoustra aux

LE

ramasse

ZARATHOUSTRA le cadavre. ne jugent Les pas fossoyeurs digne d'une

rencontrs spulture le

portes

de la ville

membre d'une histrion, corporation seul ne craint pas de se souiller. il continuera de fatigue, sa prgrination son fardeau sur les bras. Dans la fort pauvre thoustra arbre creux offrira au cadavre un abri

Zaraimpure. et recru Affam sous les toiles, voisine un enfin,

des fauves protg le sage fouisseurs de cet arbre-tombeau, se ; et au pied bris de corps, l'me couchera dans la mousse, mais impassible. La nuit, lui portera et comme Bouddha, conseil; c'est de ce sommeil sa rsolution prs d'un mort que datera de former o des sa disciples naut, autre et parole ressemblerait ; de fonder sera conserve cette d'abord et une commuToute tmraire quand histoire tout que en interprte.

mthode

fallacieuse,

progrs exige Nietzsche ici Zarathoustra, et prte mme la psychologie du fondateur temps faut un message, une vision, un sentiment Il faut un rcipient, aussi par un seul. sentiment

les qui saute de la lenteur.

gymnastique termes, moyens C'est sa propre il

approfondit de religion.

mystique o recueillir

Il y invent ce

au-dessus comme ; un ostensoir, brille, duquel une hostie entoure de rayons, le pain immortel nouveau. Sans un cnacle nulle croyance ne se propage de fidles, ; et la vision ne se conserve mme primitive pas. L'cole nietzschenne du vin sera cet ostensoir La sera avec des Il de ses d'or former animaux et ce cette calice et rempli d'immortalit. rsolution fire prudente cole. C'est En aigle enroul le plus

Zarathoustra que prend le sens de sa rencontre grandes plane autour prudent amiti; l'inimiti spires, au-dessus de son et ils et

poussant de sa tte, L'animal

appels porte

familiers. un stridents,

cou.

s'attacheront seront sculaire

le plus Zarathoustra

serpent fier et l'animal d'une eux, potes,

un

entre allis, selon les que,

symbolique contrairement ils entretien-

P nent d'une

R EMIERS le jour

M E

S S A G E

S

13

('). Mais

o ils s'entre-dchireront qui menace le monde et

catastroph Zarathoustra. Ne prcisons des montagnes thoustra descend pas

sera le prsage de la mort de

trop l'itinraire la qui enferment dans

du sage sur le penchant ville (2). Parfois Zara-

les coles o les matres de la pense comme le profond les bouddhistes, enseignent, patente sommeil . Ainsi Jsus les synagogues et frquentait le faux Le sage des pharisiens. dnonait enseignement un un les articles de Nietzsche discutera de notre code moral. la valeur viennent prit Il nous sur la vertu, sur apprendra que nos erreurs aux actes de nos semblables, qu'il faut attribuer toutes mme et fausse d'une habitude de l'escet me univers o nous par sommes se dfend et seuls, comme penses, contre

Dans lequel notre

notre des qu'advient-il, corps par des mouvements qui le garent, s'il y a dsaccord entre et le corps ? Tout ce prel'me mier livre se lamente sur les mfaits d'un sophisme, qui, sous les phnomnes en guise de substance cherche purs, une monde De tissent exalte lution laisse illustres ralit d'ombre, de rves. lignes et peuple de fantmes noble Aprs un arrirecourbure

grandes la vaste

d'une rythmiques de ses thmes. symphonie qui a sombr et s'pure. comme d'elle,

du dbut, se concentre se dtacher

l'esprance la rsodans la dception, La fconde musicale pense feuilles, images des pages toutefois

puissamment

de larges Trois orchestres.

0 Ne doutons pas qu'il n'y ait tct une rminiscence classique clbre. Nietzsche a connu par le De divinationee Cicrn, lib. \. 48, o il s'est document sur les institutions religieuses des Anciens, Le Zarathoustra commence donc par un prsage heureux, puisque le serpent est enroul pacifiquement autour du cou d l'aigle. Le combat des deux animaux: s'engagera dans Midi et ternit* V. plus loin p. 83. (*) Zarathustry Vom Baum am Berge. (VV., VI &6.)

14 retiennent rencontre

LE le

ZARA la

T

HOUSTRA du

regard,

rencontre

de la vipre, et la scne les religions et o les encore une poque o se fondent les peintres arts aiment s'inspirer de la croyance, reproen variantes infinies ces trois duiraient sujets. homme rencontre un tristement Zarathoustra jeune d'un arbre au tronc appuy cent reconnat Zarathoustra, se rveille. Pour d'amour, secou

la premier disciple, des adieux. Si nous vivions

Cet adolespar la rafale. et et sa haine, faite de jalousie en pleine une me croissance, n'est mais la prsence d'un modle ambitieuse, grand pas Elle essaie ses premiers de dangers. vols ; et ses exempte on L'infirmit ailes dbiles de la jeunesse, quand ploient. sent lan futur, grand qu'il faut toutefois soutenir et diriger, est un apprendre tourment humiliant. On injurie, avec une envieuse sottise, de l'an, somptueux par dcouragement le cadet, si son an le rencontre, Heureux et fautif, lui qui et estime son effort obscur une force ambition du bien gale suppose Combien mente, patience n'assurent pas sombre et fivreuse l La libration pas encore la donner. est premire la rvolte des instincts cette l'envol de l'galer. s'il sait remarque que toute le mal en soi le besoin et la force d'un

pour recherche

inexpriconsums d'im-

de l'esprit, la hauteur de la pense la libert. La bont mme ne suffirait Il y faut la noblesse) une aristocratie, mais nat avec nous, et o s'enracine sre de sa supriorit, comme un se sent sereinement cime, la foudre Mais mortelle, ambitieuses ? C'est elles lequel de quoi elles l'appaaimeraient s'attar-

nous

qui ne s'acquiert pas, une vertu novatrice, sur la plus haute arbre plant inaccessible et seul, en attendant quelle rition foudre d'un atteindra tre suprieur, d'admiration.

les mes devant

succomber

Faute

le ricanement les vain, dent;] dans qui tue esprances et nie l'hrosme* La philosophie de Zarathoustra exige un de chacun acte de foi dans intrieure l'nergie

PREMIERS et une

MESSAGES

15

braver esprance qui va jusqu' l'anantissement. o se profile nous les attitudes Aussi Zarathoustra pour de lutte/Parfois des images sont des attitudes d'abord nous wagnriennes est la fois latente avertissent que la doctrine et dpasse dans le pome de Bayreuth par lui. Ds le couch en travers

est nous dragon, dbut, apprenons qu'un le Devoir celui qui nous comdu chemin;c'est coutumier, tu dois ! tandis mande: que la voix du lion indomptable : Je veux ! en nous rpond Tu dois ! est cailles ; et sur dois I Toute valeur mot.. En vrit, La nelles lutte et la couch chacune sur le chemin, de ses cailles

tincelant d'or, monstre brille en lettres d'or : Tu

fut cre dans le pass ; ces valeurs cres, c'est il n'y aura plus do : Je ceux I Ainsi parle le Dragon. Vemblo cratrice. de entre Dans les un morales crescendo traditionle savant, traverse

s'engage morale

la sagesse ancienne, les querelles sur de l'art d'crire, et de la de la vertu militaire traite de la plbe, la non-valeur et de ses abus, et dnombre de l'tat des armes, discipline les nations. De plaiet une fins que se proposent ces Mille le chapitre Des vieilles et jeunes comme sants intermdes, longe les mandres pome du droit les litiges pnal, femmeletteSi laquelle premire le livre nous Brusquement, nous font oublier parmi la scne scne parfois l'angoisse de la dans vipre, rservera avanons voici d'une les prils. de h morsure

fascine le Zarathoustra, n'est-ce du regard dragon (*). Mais le plus venimeux reptile et des monstres taille de cette lui-mme? pas Zarathoustra il n'appar? Seulement d'une du venin vipre prissent-ils

esquisse deuxime.

plus belle, que nous se sentant mordu

(') Zarathmlmt

Vom,Mss

der Natter,

\W VI 09 sq.)

16 tient

L

E

ZARATHOUSTRA

A leur bien, ft-ce du venin. pas tous de gaspillor le sentiment se rduit de Zarathoustra de ses ennemis, l'gard ce ddaigneux Pas d'autre pardon qui les matrise. puisen lui, mais elle dcide les plus perfides sance magique reptiles la blessure lcher, pour la gurir, qu'ils lui ont faite. son apostolat Il songe lui, il continue prophtique. et il enseigne un mariage tout la race future consacr Il songe la race surhumaine. aux inaptes dont prparer le monde fourmille se soustraire libre; et il leur enseigne venir Pour ment fait-il l'humanit, puisque, il est aussi l'leveur de ses membres gangrens, rurgien qui les gnrations slectionne venir. On conoit que ses diso il les quitte, lui fassent au moment don du sceptre ciples, d'Esculape, nonc dans ne puisse tre proun pome de couleur Mais la poigne persane. o un serpent s'enroule autour d'un ne laisse d'or, soleil, : pas de doute que La vertu noubien le nom de ce dieu par son le suicide de leur mdecin existence de malheureuse, mtier Ainsi chi-

En vrit, la terre sera un jour un lieu de gurison... velle est d'or (l). Prcieuse comme un don

qui agre tous, elle est lumiElle est aussi neuse et douce d'clat , et une divine panace. o s'appuyer, des un bton car Zarathoustra explorera de la vie, sentiers en foule, des lots cachs des recoins o peut-tre au fond de nous, avec le salut dort, ignors notre avenir surhumain. de tous, propre Ainsi, aprs la tentation de la vipre, Zarathoustra nant, veler s'puiser cette en se . Von der schenkenden Tugend, 2. (W., VI, 114.) vertu donnant par l'adolescent, aprs l'preuve arrive un premier culmipoint

d'elle-mme qui sait se renouprodigue et s'panche, disait sans Ablard;

() Zarathustra,

DESCENTE

AUX

ENFERS

17

IL

LE

DPART

AVANT L'AUBE AUX ENFERS il s'coule fois une chaque chacune de ses aprs Puis dans la solitude. de sa surabondance.

ET LA DESCENTE Entre pause de les diffrents livres,

Zarathoustra, tapes, passe des mois et des annes le tourmente sa sagesse accumule Cette fois

mditation.

des hommes son amour l'engage pourtant eux. Sur une terre il est son retour diffrer ingrate parmi les semences n'en ; la rcolte peu sage de prodiguer trop il ne faut serait A des esprits neufs, pas meilleure. pas rpartir mieux herbes, Un Et il y a tel cas o, pour des vrits trop difficiles. il vaut refermer mieux la main, donner, il importe aussi les mauvaises d'laguer Cependant C'est lui le sens enfant de ce rve qui rveille Zarathoustra : un miroir a montr dans sa propre image dforme de sa doctrine des (1). On rpand et mensongres. caricaturales Nietzsche son voisinage et jusque dans sa immdiat, contrefacteurs (2). Il prte Il le fera redes: indignation.

diaboliquement interprtations avait connu

dans

de ces compromettants parent, sa propre donc Zarathoustra cendre dbord. grossies comme sagesse aboutira dans

la plaine du torrent avec l'imptuosit alpestre fuse en cataractes Son loquence mugissantes, les orages de la douleur. Elle de tous passera le cri du dmon dans la tempte. Ce sera une Bien. au Mal qu'au Elle sauvage, plus semblable aux landes

au des douces pourtant sjour fltes, o des lionnes avec l'idylle tendres rugissent gazons, et o le prophte dans la tendresse gueur, abritera, ses plus chers trsors (s). hommes, Das Kind mit dom Spiegel. (W.t VI, 119.) (*)Zarathustra, H La maturit de Nietzsche, pi . .78 sq. Auf den glckseligen Inselh. {W., VI, 123.) ()Zarathustra, ANtXKR. VI.

S

18

L E

Z A lors avant automne

R A T de son

H

0

U S T

R A se

levait

Zarathoustra, C'est l'aube. voyage lvres en cet comme

premier

dpart,

l'aube

tombent

son bton de qu'il prendra o les discours tomberont de ses les figues mres. de l'arbre Il s'em-

les les Nietzsche a bienheureuses, pour que barquera cherches vers cette et Ischia du ct de Naples, toujours et qu'un cette tremblement vie terre, aimait, Capri qu'il o il voulut l'anne dtruire. faillit Tandis y retourner, les multiplie qu'il sur la fausse vrits en rale mdes sarcasmes frelate, sur svres discours et d'galit, sme les terribles la fausse piti, notre tarentule s'arrte prtrise, qu'il se rpand sur notre mo ces longs interet qui nous

le rcit

o il faut du livre, lyriques, en ont livr sentimentale. l'interprtation les voix de toutes Le Chant nocturne, s'lvent dans lequel et jaillissent les fontaines de l'me nietzschenne romaines, et de lumire, toutes les sources en lui la d'amour rouvre et solitairement mlancolie de la richesse intarissable grande de l'impassible clart rpandue, qui ne se reposera jamais ombre. Il essaiera dans aucune avec ses disciples pourtant, la fort ; et, un jour, dans une clairire close de parcourir il voit danser et de buissons, des jeunes filles et, d'arbres non loin, Cupidon comme suave un endormi Corot de de la fontaine. prs la priode italienne, de ces recoins d'idylle. une d'or forme Paysage et l'me

cependant voir le coeur

aussi recle de Zarathoustra En effet, la Vie elle-mme dans surgit, et des bouls les yeux rieurs, fminine,

visible, dfrises. Un

comme avec son mystre, dialogue, s'engage nigmatique Faut-il la Sagesse ou la l'extraordinaire faunesse. prfrer mobile elle aussi, sduiVie ? N'y a-t-il. pas une Sagesse, ses voiles, et perfide sante de formes travers souple comme une femme ? N'est-ce a soupas elle que Nietzsche de suivre dans ses souples voluvent essay d'voquer, tions ?

DESCENTE La

AUX

ENFERS

19

lui parle Zarathoustra de cette si Vie, quand Sagesse elle, sourit ; car il n'y a pas de sagesse semblable hors de la est la Vie mme, Vie, et toute sagesse qui n'est pas morte on regarde sans plus. Mais quand la Vie dans les yeux, on comme dans un lac et l'on perd pied. Ainsi toute y plonge, finit dans avec la Vie et avec ses danses la trisrencontre Une tesse, Un inconnu avertit nous fracheur frissonnant nocturne aussitt souffle nous du fond des et enveloppe l'obscurit bois. nous

quoi, ne savons

Dans tombante que le soir est venu. nous le pourquoi, avisons le par ignorons que nous le vers quoi, le comment de toutes choses* Et si nous plus rien, mme du du ni mme notre Zarathoustra, et qui sicle, chemin, n'y ce nihilisme tout ainsi a-t-il pas, qui est mme

au centre le ver rongeur ? la maturit Par tion une

pourrit

avant

On ne reviendra Grablied). pas sur ce chant. est une biographie en racOn a vu () qu'il courci. Ces morts dans l'le des tomZarathoustra, auxquels va porter beaux, ou sa maldiction Son me elle-mme Ce sont ces cendres. a nomm une couronne prophtique, est la terre aussi et les ces verdoyante ce sont de vie immortelle ses o amitis mortes. leurs On reposent ces amitis. et

graduelle descente, du Chant (dos spulcral

on descend

la dsola-

parfume rves attachs amitis, qu'une il et

rves

chantants de ses jeux, gnons De quelle inspiration touffs. chers sans la grle souvenirs, M a trou les que ailes? furent a t ses souffrances. mutile

compagnes fume de

compacalomnie a

plan, emport par ces de flches qui, en plein vol, ce que La vie de Nietzsche enseigne le Zarathoustra a-t-il raison Peut-tre la recherche haineuse des surhumaine hommes :

de soutenir

entire de l'oeuvre coalition par cette

(*) La maturit

de Nietzsche,

pp. 342 sq.

20

LE

Z A R A T

H

0

U

S T

R A

ma parabole la plus haute resta Dsormais membres, Sans voix, et non dlivre, demeura rance (l). imprissable comme la douleur Un rve

sans voix dans mes ma plus haute esp-

en lui refusa de mourir, cependant Yseultf de Tristan Descente songeant aux plus profonds infernaux de l'me. En sortira-t-il cycles ? La doctrine de Zarathoustra est une doctrine vivant de Elle comme la vie encore vie, aux s'obstine, s'agrippe rochers les plus secs dans le torride dsert.

Il y a en moi une chose qu'on ne peut ni blesser ni ensevelir, et qui fait clater les rochers : On l'appelle ma volont. Taciturne et inalt''* les annes {*), rable, elle traverse Achille, c'est au talon que Zarathoustra se montre invulnrable n'arrtera sa marche. ; et rien nourrit de la douleur mme trange sagesse qui.se qui la et qui fait appel la mort se dpasser. ronge, pour Aprs il aborde l'le o reprend, un volcan. Cet pisode est central le pome, fume dans comme la descente au cimmrien dans d'Ulysse pays Une trange rminiscence un l'Odysse. littraire'y apporte sens Nietzsche voulait dmontrer sait symbolique. qu'il ressusciter des morts, dfunts. des rves Voici des que souvenirs jamais enfoncs dans l'oubli croyait se rveillent comme ns de l'aube. On< parle ici d'anamnse morbide. n'a pas prmdit de faire Qui sait si Nietzsche un choix entre ses souvenirs les plus lointains, monpour que trer tmes que, sur une et sommation pareils dociles, de lui, ils reparaissaient, leur figure des premiers (W., VI, 163.) fanjours ? l'on ce triple et quittant chant, l'Ile la prgrination des tombeaux, de Zarathoustra Contrairement

DasGrabied. 0 Zarathustra, fllbid ..VI, 163.

DESCENTE La chasse

AUX

ENFERS

21

de Zarathoustra en organisent que les marins le spectre de forme humaine l'le volcanique, dbarquant franchir les airs, sont littralement emprunts qu'ils voient des Bltter aus Prevorst Nietzsche une anecdote que n'avait enfance, les dires que rcit xviie Kerner, d'une vieille visionnaire, en formes les mes survivent de bord au livre emprunt sicle : peut-tre Justin plus jamais dans relus son extrme depuis les feuilles o il rsumait avait, pour dmontrer ce du visibles, reproduit d'un navire anglais

et un commerant, Les quatre capitaines M. Bell, abordrent au rivage de l'le Stromboli, pour chasser le lapin. A trois heures, tandis de leurs hommes pour retourner qu'ils faisaient le rassemblement bord de leur navire, ils aperurent leur inexprimable tonnement vers eux par la voie des airs. deux hotnmes qui, trs vite, s'avanaient L'un tait vtu de noir, l'autre avait des vtements gris. Ils passrent descendirent au beau prs d'eux en grande hte,\et leur stupfaction; milieu des flammes, dans le cratre du terrible volcan, le mont Stromboli.Ces personnes furent reconnues comme tant de leur connaissance Londres (').

(') Bltter aus Prevorst, IV, 57 : Ein Schrecken enveckender Auszug aus dem Journal des Schiffos Sphinx vom Jahre 1686 im mittellaendischen Mecr. Die vier Kapitane und ein Kaufniann, Herr Bell, gingen an das Ufer um Kaninchen zu schiessen. Uni 3 Uhr der Insel Mount Stromboli, riefen sie ihre Leute zusammen, um an Bord ihres Schiffos zu gohen, als Erstaunen zwei Mnner erscheinen sahen, sie zu ihrem unaussprechlichen die sehr sehnell durch dieLuft auf sie zusclvwebton. Der Einowar schwarz gekleidet, der Andr hatte graue Kleider an, sie kamen nahe bei ihnen vorbei in hchster Eilc und stiegen zu ihrer grsston Bestrzung mitten in die bronnenden Flammen, in den Schlund des schrecklichen Yulkans, Mount Stromboli, hinab. Die betreffcnden Leute wurden als bekannte aus London erkannt. Go rcit, emprunt par J. Kerner, relate que les deux ombros volantes apparuront au moment mme o deux personnes amies de l'quipage venaient do mourir Londres. C'est donc une preuve que les mes des morts survivent sous forme de fantmos et s'envolent pour se rondre en enfer. Ce rapprochement a t fait par le psychiatre zurichois bien connu G. G. IUNGdans sa revue Imago. Jo ne retrouve pas le passage.

22

L Gomment

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dmarqu

dans

ce passage, pas reconnatre le texte du Zarathoustra?

littralement *

aux Iles fortunes, sjournait Or, vers le temps o Zarathoustra il advint qu'un navire jeta l'ancre prs de l'le o se dresse le volcan fumant ; et son quipage aborda pour chasser le lapin. Mais, vers midi, comme le capitaine et ses hommes s'taient rassembls, ils virent soudain vers eux et une voix distinctement un homme s'avancer profrer : Il fut est temps I II est grand temps ! Lorsque cette forme humaine tout prs d'eux, mais elle volait vite comme une ombre, dans la avec la direction o tait situe la montagne de feu, ils reconnurent, Zarathoustra plus grande stupfaction, que c'tait ('). Et remonte volcans les matelots Le ici de se dire que Je en italien croit l'Enfer que diable effet, avait emport

Zarathoustra.

folklore

l'antiquit mme, sont de des ouvertures allemande qui veut

la lgende

qui, sans doute, des que les cratres aussi (*). Songeons Tliodoric {Dietrich

Yon grosscri*Ereignissen (^Zarathoustra. {W., VI, 191). On a soulign les passages ou les concidences de Kerner et de Nietzscho sont littrales. (') Nietzsche qui avait vu le Vsuve Sorrente, avait vu de prs l'Etna du volcan dans le lors de son voyage Messine (1882). La description Zarathoustra offre quelques traits classiques : 11 y a uno le dans la sur laquelle fumait mer, non loin des lies fortunes de Zarathoustra, sans cesse un volcan. Et le peuple, mais surtout les petites vieilles dans le peuple, disaient qu'elle est place comme un bloc de rochers devant la porte des Enfers, mais que, travers le volcan lui-mme, un troit sentier descendait et menait cette porte infernale. le vers de Virgile ; Mn. VI, 42. On rapprochera Excisum Eubdicae latus ingens rupis in atrum, et le sentier par lequel ne descend aux Enfersi guid par la Sibylle de Cumes. Le lieu o Ulysse, dans l'Odysse, voque les morts, c'est Les l'Averne sur la cto d'Italie. V. VICTORBRARD, Phniciens et l'Odysse. Il semble bien que les habitants des pentes de l'Etna aient toujours considr ses cratres comme des entres aux Enfers. Chez Glaudion, l'enlvement do Proserpino a lieu das les plaines de l'Etna. La terre s'entr'ouvre et laisse passer le char et les chevaux do Pluton; Un des cratres de o Seumo crivait son Spaziergang nach Syrakus, l?Etna, au temps Ed. A. Casa del Diavold (V. SUMB, Smmtliche s'appelait Schriften. Wagner, in-46,1835, p. 142). Tous ces souvenirs sont probablement prsents la pense de Nietzsche, Naumann en avait reconnuplusieurs.;

DESCENTE von Bem) soit descendu

AUX

E N

FERS

23

l'Etna et que Frdric dans II termin de sa vie de mcrant. Hohenstauffen, y ait trois jours,vivait de son navire, Zarathoustra, loign depuis et c'est les matelots, le voyant marcher dans les pourquoi sur les eaux, le croient marchait emport Mais les disciples par le diable; pressentent que c'est plutt le diable Si l'Adver: qui sera emport par Zarathoustra. c'est la Pesanteur, matire la lourde saire, qui entrave airs, Jsus toutes ennemi fication dmontrer pesantes, nos Zarathoustra envoles, de toute action et de toute de son vol, que nous ni la doit pense d'abord ; et telle c'est vaincre cet est la signid'abord de aux qui terre, masses Dans les se comme

L'affranchissement, ne sommes plus.asservis philosophie sait les se cacher chien du hymnes sous

matrialisme.

Zarathoustra YAvesla, daevas malfaisants dfend contre le

obligent ds qu'il

aquatique Frenrasyan, sa splendeur. Le prophte sait de Nietzsche qui convoite les formules les malfices dieux. briser des faux propres Le plus mprisable et de de la matire de ces monstres le chien de feu, qui aboie au seuil des Enfers, c'est la mort, Il a pour terrier un volcan la Rvolution sociale. de fange et non de lave. et sans puisSans profondeur sans doute, la Rvolution mais sance, violentes, parle par dtonations ses vomissements ructations molles (l). Ses fumes, de boue brlante, rduirait liegt daran, ne en sont cendres dass eine pas des une Stadt dangers. ville, que zur Mumip la Rvolution Quand ? Was s'ensuivrait-il ymrde (B) ? Sur Pom-

formidable

lbid. (VV VI, 193.) 0 Zarathustra. d'unr Buckle, Nietzsche (s) En pariant des convictions dmocratiques dira : Le .plbisme de l'esprit moderne qui est d'origino anglaise, fit ruption nouveau de son sol natal (l'Angloterre), avec la violence d'un volcan de boue, et avec cette loquence trop sale, trop bruyante et vulgaire, qui fut jusqu'ici le langage do tous les volcans. Gnalogie> I, 4. (W., VII, 307.)

24

LE

ZARATHOUSTRA ensevelis, de l'Italie repousse, moderne, avec l'herbe

pi

et Herculanum

rajeu-

la splendeur nie, avec impassibilit la conversation Zarathoustra engage S'il n'y a pas de matire, si mtaavec le chien infernal. la substance n'existe pas, si nous ne sommes physiquement faut vers des fins diriger prsence que de forces qu'il comme ces qualits ne vivent qui sont des qualits, que dans notre les grands ne peuvent vnements consister jugement, Ils viennent humaine. la conscience donc changer qu' Ils ne se produisent l'heure la plus silencieuse. dedans qu'au de nous. Ce n'est pas autour des inventeurs de valeurs nouvelles des inventeurs sans tre entendu (*). Au des monstre forces de la Rvolution collectives plus d'un bruit nouveau, c'est autour que tourne le monde. II tourne, en

faisons

voir

qu'il

se heurte l'tat

Prouvons qu'un que lui souffle, au lieu de feu, une rose d'or liquide et, dans un les immatrielles dont valeurs d'tincelles, jaillissement n'est nous vivons. Ce langage-l fanpas le vomissement assis sur les bords de la mer. geux d'un volcan marcageux de la terre, et la plus haute au coeur mme puis Cet or est la vertu manation de son esprit. die suprme, schenkende la pierre la Tugend, philosophale qui change ni de fumeuses Ds lors plus de rvoltes, des tres. qualit Il est La Rvolution explosions. L-dessus, que des rires. vagissant que se terrer, mandres de sa demeure La doctrine de jamais. Zarathoustra n'enfantera le chien de feu, penaud, ne peut dans les d'impuissante jalousie, Il ne se montrera souterraine. plus Zarathoustra apporte l'exorcisme de

notamment.

puissantes chien plus

lui, que monstrueux

(') Zarathustra.

Ibid. (W., VII, 193.)

LE de la

G

II

A T

E

A U

DE

LA

M 0

R T

25

il en est temps, sociale, Mais le cri du fantme , selon temps volant, qui matelots du haut des airs, si cette esprance Heureux, Elle ne s'achte prix qu'au une dernire dpeint fresque, le temps Reprsentons-nous soutenait de celle de doutes du la Nietzsche

Rvolution

il est

grand aux parlait ! toujours que nous ('). le

affreux, Chteau de la Mort

grande lassitude, vieillissement du monde la fin d'un qui, grand Kalpa dessche les plantes, les btes et les coeurs. bouddhique, Toutes les sources la mer recule, une mortelle rose taries, semble tomber et pourrir le de la lune les fruits. Tout se corrompt labeur humain avant de s'incorporer aux choses rpter pareil vaise ; et entre les collines est vide, : Tout toutes une voix lugubre choses se valent, Dans le diseur semble tout est de mau-

? Schopenhauer et comme Nietzsche avait t gagn par cette triste vaticination de la fin des mondes, est-il surprenant que le coeur de en soit transform ? Zarathoustra le Toutefois souvenons-nous avait jur de vaincre qu'il Ce lac stagnant pessimisme. une seule lumire dbattons, les rer le monde et les nuits trine de Zarathoustra. en douter ? on voit Trois jours, dans la fivre agit, Devinerons-nous ce cauchemar 0 Zarathustra. sommeil o nous nous crpuscule le franchir, claipeut pour C'est la docplus lointaines. s'il vient de nous, Qu'adviendra-t-il ? de

ce qui fut de tout temps, et que aventure \msi, qui parle comme s'il disait vrai (c Wahrsager), le philosophe reconnatre du pessimisme,

croient beaucoup est-il difficile de

vivre Zarathoustra dans l'abstinence, A la fin, il tombe et dans le silence. dans un ses disciples soucieux. lequel veillent pendant le sens de la pense qui bat des ailes dans ? o elle est captive Der Wahrsager. (W., VI, 198.)

26

L

E

Z A R A T

II

ODSTRA

la vie, il s'est rve fait, abdiquant que, Il y le gardien du Chteau de la Mort. sur la montagne, ici un paysage Il faut imaginer les spulcres. italien, garde d'un chteau surmont un haut fort, d'une rocheux, piton on en voit sur les contreforts de l'Apennin, Rocca, comme Zarathoustra entre comme ossuaires. Pise sur et Florence, les toiles du les couloirs vots, dedans, des Tintoret Venise, abritent un archange fond du ciel, dans un Au

coup et une lumire souffle de tempte d'orage. de cristal ce Chteau Dans de la Mort, des sarcophages des existences mortes. Le parfum laissent voir les momies sous les votes. Prs de trane des ternits poudreuses trois soeurs sinistres : la Clart Zarathoustra, s'accroupissent des Nuits, reste assis le temps Soudain d'entre. nomme signe portes battants un la Taciturnit Solitude, les portes dont il tient devant lui-mme semble aboli. des tonitruants interpelle la qu'il ; et, tandis les clefs rouilles, le inconnu vantail et se

Tout

coups Zarathoustra formule d'une

branlent le frappeur

(*). Avant que tourn aient un

le dnigmatique qui cependant lui ait livr passage la serrure et que les sur leurs les force gonds, l'ouragan

et, dans noir. cercueil

aux pieds du Sage mugissement, jette Mais de ce cercueil sortent en fracass

On reconnat Zara(') Qui porte ses cendres vers la montagne? thoustra ce qu'il se retire dans la montagne, quand sa conviction ardente est redevenue cendre, comme.lo remarquait l'ermite, lors de la premire retraite du Sage. (Prface, W., VI, 10); et ce qu'il redescend parmi les hommes, quand il a rallum sa flamme. On s'est demand ce que signifie le cri "d'Alpa ! par lequel Zarathoustra interpelle l'tre inconau la plus ingnieuse me parat tre celle qui qui va entrer. L'interprtation croit une rminiscence do Dante. Le quatrime cercle do l'Enfer est gard par Plutus, qui interpelle les passants d'une voix mystrieuse et terrible: Pape Satan, pape Satan Aleppe! (Infemo, VII, 1-6). Cette apostrophe inintelligible a pu inspirer Nietzsche dans une scne analogue. V. dans les Etudes italiennes, publies par IIAUVKTTE, pour le centenaire de Dante (1921), l'tude de.M" G. BIANQUIS, ur Dante et l'Allemagne* s p. 205.

LE foule des

CHATEAU

DE

LA

M

0

R T des

27 fous

difformes, cute sous Sur Ce

des hibous, des papillons anges, des rires ails. Un immense clat

gants, de rire

se rper?

les votes, et Zarathoustra le sens de l'hallucinante vision est-il Zarathoustra au fond,

s'vanouit. comment

s'entendre

cercueil

mais deuil; rempli, N'est-ce pas lui qui se jette ? Et du pessimisme cyclone t-il pas s'lever un rire triomphal nit lui-mme contre cette

de lui-mme, envelopp d'ironies et de joie ? caches sur nous avec la violence du tomb en morceaux ne va? Nietzsche, nous prmufacile Car Zaraexgse.

trop hoche la tte en signe de dngation. thoustra Ou bien l de cet autre n'a pas s'agit-il mystre qu'il encore de cette non rvl, puissance qui lui est donne seulement sur le mal de vivre, mais sur la mort et de mme, cet art s'attribue de faire ? revivre tout le pass qu'il total, on aura nous au fond du nihilisme Quand plong ses la vie ressuscite, avec qu^il s'en dgagera ses rires, ses esprances ailes ? Ce difformits, > ternel, le Retour cercueil noir est-il pense d'esprance, ? mais de terreur aussi promet-on ses folies, Il faut sans du et doute cercueil non pas chercher des ailleurs. rires heureux. Car des ces rires s'chappent des satires, ressemblent ricanements, qui

De mille grimaces d'enfants, d'anges, de hibous, de fous, de papilcontre moi des rires et des lons grands comme des enfants sortaient railleries et des souffles mugissants. i J'en prouvai un effroi affreux qui me jeta terre. Je criai d'horreur comme jamais je ne criai (*). Cette allusion, vision, si ce ministre n'est jusqu'au un dernier bout, doute fait-elle quoi de Nietzsche de deuil,

? et

Qu'arriverait-il,

si sa doctrine

dernire,

vtue

(*}Zarathustra,

Der Wahrsager.

(W., VI, 200.)

28 annonce taisies Un

LE dans

ZARATHOUSTRA contenu hideux Or,

que des fanet enfantins ? Nietzsche qu'un sa qu'est-ce

n'avait pour l'orage, des cauchemars bouffonnes, de rire de sujet du ces dans retentirait crises d'angoisse. accs demeure

long clat a eu parfois Rdempteur Sa sincrit

le monde,

de tels moins

de pusillanimit ? Il continuera entire.

son n'est sachant heure venue. prgrination, que pas est-ce ou le matre Pourtant sa vrit qui n'est pas prte le problme ? C'est pour sa vrit que qui n'est pas prt lui pose ce rve de son heure la plus silencieuse ; et il en Pour aux disciples attrists. Zarafait l'aveu douloureux c'est ici son jardin de Gethsmani. thoustra, Il y a telle de rve o le sol mme semble profondeur et o, dans un espace sous notre cder immatriel, poids, seuls avec une voix nous nous trouvons svre qui nous les dernires de nous. ouvre Cette voix interprofondeurs Zarathoustra, pelle dtient la parole connat Nietzsche, reproche libratrice. Mais ces heures et lui de se taire, Zarathoustra, accables o il doute il quand comme

Il craint et d'abord de sa mission. l'accueil des n'est pas assez humble leurs sarcasmes. pour ne pas redouter mais non la voix vigoureuse Il a la pense du comforte, Touchante faiblesse du Penseur. Il ne sait mandement. sur les gazons, pas qu'il est la rose qui tombe par les nuits silencieuses. Il ne sait

de tout, Il hommes.

Ses fruits sont l'attend. pas qu'on Il aimerait non son courage. mais attendre un mrs, C'est dfaillance cette fois qu'il matre grand. par plus ses montagnes en pleurant; sa retournera dans et, dans il retrouvera les trois soeurs sinistres, des la Clart caverne, et la Taciturnit, lui parleront la Solitude Nuits, quitne. que de la mort.

LES

DEUX

MYSTRES

2

III.

LE

DPART

A MINUIT le second de

ET

LES

DEUX

MYSTRES livre une

Il faut admettre o mrit pause n'est-elle un jour, voyage. l'arte

entre la

et le troisime Zarathoustra. nombre d'annes

rsolution grand trop cette fois, cette croupe

Peut-tre (*). Puis de bton

pas d'un ds minuit, II franchira

de Portofino, une rade familire, de gagner la haute avant mer. Voil mersoniens o il n'y a plus de hasards ments loin de qui nous bouleversent, reviennent nous comme des

il reprendra son si semblable de montagne, l'autre o, dans pou? retrouver rivage les navires abordent des Iles fortunes un de ces instants les vne; o tous tre nous de

fragments

trangers, notre moi,

enfin vcu et rentrent au dehors, qui avaient expatris, dans comme les colombes colombier. Zaraau l'me, et thoustra cherchant sa cime, sait qu'il trouvera l'abme, mme chose. de notre Mais sur le chemin granque c'est efface les traces du deur, il faut que notre pied lui-mme retour. Zarathoustra dans la lumire du instant, s'arrte, sur la paroi de roches l'autre mer. Il matin, qui surplombe et sur cette mer gmissante de mauvais souvenirs s'apitoie celui J : de lugubres Son pril sera toujours avertissements. Un sa compassion comme monstrueuse, coin pitoyable de son on quitte attirance Jamais aux ses d'une meilleurs grand de de Donner tous si on me les vivants, et mme la mer le droit de rserver un avait trangers, pourtant mieux ce quand l'trange ressembl livre

des monstres Telle est amis. n'a dans

destine. Zarathoustra Jsus que troisime

le voyage

prgrinations

Der Wanderer. 11 semble que je ne puisse pas rester(') Zarathustra, immobile longtemps. (IV., VI, 223.)

30 o

LE sa rsolution

ZARATHOUSTRA est A peine de sa a-t-il prsence

sur un passage se rpand. Mais jours ; et, il se de

navire

que dj la muet et sourd Zarathoustra, il coute sans Puis parler. entran dcide la par raconter narration la sienne du du

prise. rumeur

pris

reste de tristesse, deux les rcits des matelots des aventures : la rencontre Retour pome, rticence. temel voici pour Faut-il la d'autrui, de l'Esprit

et Pesanteur Le mystre fois qu'on Nietzsche en

la vision dirigeant

premire

sans parle penser que nous ici une donne exacto de la description ? On ne le Saura de Surlj Dans les visions vision jamais. il y a plus d'un dcrites rsidu de ses caupar Nietzsche, chemars nocturnes et souvent le jeu spontan quotidiens, de ses rves veills. il gravissait comment Zarathoustra un sentier raconte sem de montagnes sants. Un incube montait avec Pesanteur, des paroles enseignement de l'homme avoir notre sommes derrire avenir. enracins. de rocailles hideux, de graviers roulantes, moiti moiti gnome, glistaupe, de l'Esprit les oreilles

sur ses paules. C'est lui, juch et lui verse dans qui le chevauche, comme brlantes du plomb fondu. Affreux Il y a deux grands de pessimisme. esclavages : se sentir enchan la matire et pesante soi La l'irrparable pesanteur Le pass dont so tisse pass, nous attache au lieu o tout nous

nous

et nous lige dans du temps nous ayons .pris notre lan, Si loin au point de dpart. le futur, ce futur cependant non nous modifiable immobilisent et dont

chaque dtermine instant ce que nous fmes Si haut que

la pesanteur nous fait retomber dans que nous nous aventurions dort tout entier un pass, dans fait. Ainsi deux poids normes

il est

dans le pass ; la pesanteur l'espace, le temps. dans Zarathoustra n'expose pas ici la doctrine, encore la pense mouvante dans et qui lui de Nietzsche, n'existe et se fera croire que la matire qu'en apparence

LES rduit

DEUX

M Y

S T

R E S

31

(l). L'Esprit nergies il se dclare doit cependant de Pesanteur, dont l'ennemi, matriel. les tre entendu au sens le plus dans Jusque subsiste cette entrave de la matire lans de l'me lourde, nous ne pensons un corps ; et ainsi de qu' travers puisque est tout ce qui en proche, la Pesanteur proche et leurs mes dans l'habitude vants monotone, dans la tenace dans ? 4 la pense, tradition, o s'brcche notre cratrice. immobilits activit la Pesanteur cependant vaincre d'abord. faudra bras-le-corps faut saisir A nous deux 1 Mais c'est Le et c'est physique; Il s'agit ici d'un choix le gnome et ignoble, moi le plus fort l consiste Une seule en matrisant et mme est fige dans Au elle lesivi*le pli les terme

la vibration

d'immatrielles

toutes

qu'il dcisif Il lui crier la man:

du Zarathoustra stratagme mauvaise de la Pesanteur puissance la puissance mauvaise du Temps. de nos

matriser d'abord

ennemis. nous dlivrera deux C'est une cipation dont Nietzsche ne s'est condmonstration pas toujours Elle affirmera ici que rien ne saurait nous maintenir tent. dans l'ternel elle nous l'immobilit mouvement qui retour nous libre pesante, revient seul puisque sur lui-mme est permanent sans relche le ; et comme

de la loi des graves, de la dtermination du pass. affranchit

Vois cette poterne, gnome 13311e a deux visages. Deux chemins ici se rejoignent ; et personne ne les a suivis jusqu'au bout. Biles se rejoiCotte longue rue en arrire, elle dure une ternit... gnent sous cette poterne \ et le nom do cette poterne est crit liVhaut. Ce nom> c'est VJnsiant (-) ! L'homme circuit qui va de l'avant portail reviendra mme un d'o jour, par le il part. Mais

du temps,

jusqu'au

(') V. Maturit de Nietzsche, p. 402 sq. Vom Geslcht und lUtsel, 2> (UA, VI, 23i.) (') Zarathustra,

32

L

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Z A R A T toute

II

0

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S T au

R A moment

o il lui.

il a dj

parvient Tout s'coule cet instant fois; toutes

parcouru ce portail d'un

par mouvement

ternit cette le chemin qu'il tel

laisse

derrire

s'est prsent, et cet instant trane choses franchissent

mme, que cette porte nous une infinit de dj offert en sorte que aprs lui tout le futur, une infinit de fois la porte fatale.

Cette lente araigne qui rampe au clair de lune, et ce clair de lune mme, et moi et toi, sous cette poterne, causant voix basse de choses ternelles, no faut-il pas que nous ayons dj t tous prsents ? Ne nous faudra-t-il pas revenir et suivre cette autro rue, en avant de nous ; et dans cette longue et lugubre rue, ne faudra-t-il pas revenir ternellement (l) ? faisaient peine changs, Description qn dj, en termes et les Stociens les Pythagoriciens la croyait (a). Nietzsche et consolante. terrifiante C'est et la joie que l'pouvante la magnifique en travers traduira du berger couch image et tordu en convulsifs du chemin, efforts pour arracher de son noir qui s'y est fix de ses deux crocs. Tel gosier le serpent est l'effet de l'Ide du Retour ternel. Elle nous surprend et nous mord la gorge. dans le sommeil Nous ne pouvons que Une nous voix tordre dans les affres des alors en nous peut-tre lui la tte d'un coup do dent l comme convulsions. dernires ! tranchecriera t Mords fit ce jeune ptre la cracha et se redressa

la tte du serpent, qui, tranchant d'une Divin effet de la doctransfigur joie supra-terrestre. et la plus noire : Une hroque trine nouvelle, la plus lourde, avoir et son venin, sa morsure rsolution, aprs paralys ni de vivre dans la conne nou, permettra plus ni de mourir j \ t alit dition des hommes, il ne restera donc plus qu'une immor* surhumaine. '

0) /trf. p. 232, () V. Maturit d Nietzsche^ pp. 229 sq.

LES Par de telles

DEUX

MYSTRES

33

confiance seul sous

Il les a abrits avec soin dos temprintemps, Il lui faut prsent les espacer, les rendre ptes. forts, et, noueux chacun et recourbs, pour soi, les planter souples et durs , sur la pente des rochers les prs do la mer, comme avait admirs sur la route de pins maritimes que Nietzsche Zoagli. pense de l'abme sent travailler en Puis, cette , qu'il il frmit, il faudra non sans pril. lui et dont l'enseigner, Il s'y essaie mme. Il ne demande par sa prgrination son chemin, et conseille chacun le de chercher personne sien l'homme est difficile dcouvrir, et d'abord (')> tant l'homme en nous. Jamais ne ressembla sa vie errante mieux celle de Jsus ces chapitres o Zarathoustra, que dans revenu suit les mandres d'une ferme, pense sa source qui retourne (2). Il traverse de petites infimes semvilles dont les maisons blent sorties d'une bote jouets de pour une population et les vertus comme les y semblent pygmes; rapetisses sur le mont demeures. Jsus avait des Oliviers. pleur une clairire o il entonne un Zarathoustra y trouve la de joie. maudissait (s), Le Galilen Jrusalem, hymne les prophtes. ville qui avait Zarathoustra maudit lapid les grandes comme des foyers de pestilence ; et, capitales, s'il rencontre aux portes son des imit dgot fous du mdiocres qui, par un sa que langage grossirement il dira prdication, sien, de ces compromettent faux disciples sur la terre

disciples. leur premier

Zarathoustra la intuitions, reconquiert en Sa destine. il navigue Pendant quatre jours, le ciel pur. Une nostalgie le poursuit : celle do ses Ils forment une ppinire serre dans d'arbustes

Yotn Geist der Schwere. (VV\, VI, 286.) (l) Zarathustra, (*) Md>> Von der verkloineriiden Tugetid. [W,, V, 24B.) (*) Ibid., Auf dni Oelberge. [W V.> 257.) . ' fcbLR, VI.

3

34

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comme le bouddhisme dans Mais, l'impuissance inspire. il des pluies de feu prcdent la conflagration des mondes, faudra des capitales incendies le grand Midi zaraavant thoustrien ce dluge sur de flamme ; et c'est qu'appelle nos grandes le voeu du Voyageur villes modernes courrouc. Ce temps ne peut tarder, Car l'automne est venu. Beauet d'mes sont de feuilles fanes dans la coup emportes bourrasque. Des tourbillons des de L'apostasie dispersent. o les saltimbanques plus prpare et les nafs se croiront seuls penses habiles et de se pomes les jours les fidles

du Sage. Zarathoustra, retourn dans sa montagne disciples aux souffles la dernire Avant attendra salubres, preuve. de redescendre, il lui faut trier les tables de la loi ancienne et les tables de la loi nouvelle qu'il brisera, qu'il apportera se aux hommes tandis (*), Son enseignement, qu'il mdite, du rcit qu'il se fait lui-mme de ses souvenirs. dgagera L'heure cauchemar. avec matin, de grands cris, croyant apercevoir prs de lui sur sa couche mme un monstre endormi. On devine la pense que c'est de l'abme et d'pouvante, Zara, qui a su enfin parler; tombe en catalepsie. thoustra et refuse Revenu lui, il se trouve et hve, tremblant toute nourriture. Ses animaux toutefois, l'aigle sept jours et le serpent, et ses amis s'empressent et disposent prs de lui tous les fruits les plus parfumes, de la fort, ses baies ses raisins, ses herbes et deux agneaux la tendre odorantes chair. rage. Simples celle du Retour ide entrevue, Pourquoi lui inspirait-elle ? C'est d'horreur tant ternel, que le circuit sans fin du temps tout le rel, et le fourmilleramnera ment entier non seulement sa de la race humaine, dans (') Zarathustra, Yonaltcn und ncuen Tafeln. (W., VI 28t.) agapes, qui donc cette rtabliront les forces et le coude l'preuve Zarathoustra s'annonce par se rveillera le retour donc un de l'affreux

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mchancet, si la sagesse nant plus nous toute de

mdiocrit. sa fangeuse Dsespoir se rduit rveiller de son de l'homme suprme la pourriture du monde 1 II y a de quoi dfaillir o qui,

peut son origine nat de la musique et que chanter. La.pense elle y retourne. s'il s'agit de dire son Que chantera-t-elle, sentiment de danse et une dernier de la vie ? Une chanson sonnerie de cloche. c'est Or, par un trange retournement, son deuil air de danse qui sera pessimiste ; et son bourdon de qui, minuit, apportera Zarathoustra chante la Vie l'esprance. sa sduction tentatrice, capifroce ses doux dans sa grce, l'heure ses perfidies du berger; sans

Puis une heure viendra sept jours. peut-tre noir. aurons crach la tte de ce serpent les penses Mais il est vain de prtendre analyser une telle motion, laissent Une me ainsi dolente ne

innocemment teuse, lgre, sentiers le soir, d'idylle, ensorcelantes et ses 'ingratitudes

Mais la Vie piti, son tour Est-il n'a-t-elle de mfiance? pas des raisons sr que Zarathoustra cru en elle? Et ne songeait toujours t*il pas en ce moment Ils ont pourtant mme la quitter? un secret et qui voix basse, commun, changent qu'ils les fait pleurer. Les larmes de la Vie, qui la rendent plus aimable sait pas son dire que propre que renatra toute sagesse, et qui viennent secret, que signifient-elles? la Vie se sait sre do triompher ce qu'elle Ne veulent-elles de

toujours, puisavec toutes sans fin, mais renatra qu'elle qu'elle ses tares, ses vulgarits et ses mfaits ?, Ne peure-t-elle pas sur la mort attribue comme la lgende des impossible, de n'avoir de tendres ondines la mlancolie faunesses, ? Quel effroi, si la humaine et de ne pas mourir pas d'me Vie, assure Et serait-ce Cette sans de durer, la pense on essay ne valait dernire peut affirmer de l'luder. pas la peine do Nietzsche d'tre ? vcue ?

pense, doute a-t-il

mais l'efltleurC) qu'elle Une consolation semble

36 monter

LE des

ZARATHOUSTRA le battement et, dans d'avenir. penses chante est que le monde dpasse rflexion n'y ait en nous des

cloches par la

minuit, Le grave sa

profondeurs, vibrent des bourdon

profond profondeur

mais Douleur, que la Joie ? La mme. Douleur Pourquoi jour, Nietzsche du mme tait irait Mais Parmi a-t-il et il s'en faut qu'il avait cependant monde matriel le monde

un

stance

de appris est motive,

l'apprendra l aucune difficult. Zoellner que la subet que toutes choses,

dans le maximum

s'arrangent mcanique, pour produire de joie et le minimum de douleur ('). Si telle le pessimisme ne serait-il la vrit, ? Il en pas vaincu de la sorte, si le but de la Vie tait le bonheur. peut-tre le bonheur les n'enformo-t-il pas une secrte vulgarit ? les perfections de douloureuses de d'tre plus dignes ? Pour lesquelles d'en mourir risque aimes, n'y en choisidonc ? L'ternit

pas rons-nous

au vivre, seule sera juge. Ne mrite de vivre nous vouque ce dont l'ternelle c'est--dire ce que nous choisirions drions dure, une minute durant dt la mort s'end'tre, sublime, suivre. de proOr, il nous appartient, par notre dcision, curer de l'ternit nos actes, la moindre puisqu'un mme dans assis ds du de nos ternel penses retour bref des C'est confessera dieux,

et au plus fugace les ramne tels Par et nous l.nous tenons son dans

furent, qu'ils sommes vraiment avec dernier eux les chant, ternit !

le plus la table destin.

instant.

Zarathoustra

pourquoi, : Oui,

je t'aime,

0) Jeunesse de Nietzsche,

p. 31B sq. Maturit

de Nielz8che,\*p,

409-4U.

LES

HOMMES

SUPRIEURS

37

IV.

LA

RECHERCHE DES

DANS

LA FORT SUPRIEURS

ET LA DTRESSE Le livre interlude. tituer. Zarathoustra trefois. Son

HOMMES

quatrime Ne faisons au culte

devait pas la

consister vaine aurait-il ses efforts du

d'abord tentative dit la

en un de

simple le reconsde d'aul'Artiste,

Peut-tre

cependant de sujet des

confession

Hros,

philosophiques de Philosophe,

du Savant, ? Dj peut-tre de la Libre Pense, que valait-il le Sage se serait en prsence les trouv des types moraux il de ces dbris de Dieu, dont anciens, plus purs des temps avait une Vie divine. Il aurait de refaire dcouvert essay eu peur do la plus haute du pass avaient que ces gnies Devant cette grandeur. dfaillance, Zarathoustra, pris de piti, enfin ouvert enseiaurait le secret de son dernier sr d'aller la mort, gnement, cette secrte faiblesse, qui avait du pass. Le dnouement tait o on aurait assist la mort Peut-tre du livre du tions ampleur mande. drame de n'y pas aller avec les grands hommes paralys rserv un drame musical mais de Zarathoustra. des traces pisodes des rsolulivre prose une alle-

le quatrime livre actuel conserve-t-il non ralis. Il a absorb en outre plusieurs devait donne le prolonger. cet exorde que rarement Le voisinage du quatrime atteint la

qui mortelles

d'loquence

les annes, est assis sur un blanchi Zarathoustra, par rocher la mer par-dessus les devant sa grotte qui regarde valles le paysage de incurves. On reconnat facilement Rut a. coup entre l'azur du ciel et sr, il est heureux de la mer, mais d'un bonheur de se lourd qui a besoin il gravit la cime, Ses animaux rpandre ; et c'est pourquoi lui ont apport du miel, et de ce miel il va faire une offrande la face des cieux. sent en lui ne Toute la douceur qu'il l'azur

38 sera

LE

Z A R

A T

II

0U.8TRA

Il les attend lui les hommes. pour appeler Car le destin a beau l'avoir ou