CHAPITRE III Hydrologie -...
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CHAPITRE III : Hydrologie I- Introduction : Sous l’effet du rayonnement solaire, l’eau s’évaporée à partir, des
Océans, des Lacs, des rivières, des Sources, des Sols et des Végétaux.
Cette eau évaporée va entrer dans l’atmosphère sous forme de vapeurs,
se condense dans des masses nuageuses.
Par le phénomène de neiges ou des précipitations, cette eau sera
restituée aux Continents et aux Océans. Une partie des eaux précipitées
va être interceptée par les végétaux et une partie gagnera la surface des
Sols, où elle pourra soit : être évaporée, soit s’écouler en surface
jusqu’aux Cours d’eau, c’est le ruissellement de surface, ou encore,
s’infiltrer dans le Sol. Ce dernier peut emmagasiner l’eau infiltrée sous
forme d’humidité, que peuvent utiliser les végataux.
Il peut y avoir aussi une infiltration profonde pour contribuer à la
recharge au renouvellement des réserves de la nappe souterraine. Un
écoulement à partir de cette nappe peut rejoindre la surface au niveau
des Sources ou des Cours d’eau ; c’est l’écoulement souterrain. L’évaporation à partir du Sol et de ces Cours d’eau combinée à la
transpiration des plantes réinitialisent le Cycle hydrologique.
I- Etude des bassins versants a)- Définition
* un bassin versant ou bassin hydrologique est un espace géographique
dont les apports hydriques naturels sont alimentés exclusivement par les
précipitations, et dont les excès en canaux ou en matières solides
transportés par l’eau forment, en un point unique dans l’espace, une
embouchure ou un exutoire.
* Généralement, un bassin versant est déterminé par sa morphologie, et
essentiellement par les lignes de crêtes topographiques et de partage
des eaux
* Au sein d’un même bassin versant, existent des bassins versants
partiels ou cellules unitaires (ce sont des petits bassins versants dans la
grande unité).
b)- Principe
- Un bassin versant est aussi défini comme une superficie de terrain dont
les eaux de surface s’écoulent et se rassemblent vers un endroit unique
appelé exutoire. -Un bassin versant est représenté comme ayant la forme d’une poire,
avec la zone rétrécie représente l’exutoire, qui est la zone à plus basse
altitude.
- de ce fait, la notion de bassin versant signifie qu’une goutte d’eau qui
tombe en quelque endroit de ce territoire, si elle ne s’infiltre ou ne
s’évapore pas, descendra par gravité jusqu’à l’exutoire.
La limite du bassin versant est le lieu géométrique des points les plus
élevés qui définissent la ligne de partage des eaux. On parle ainsi d’un
bassin versant topographique.
Cependant, la délimitation topographique nécessaire à la détermination
en surface du bassin versant naturel n’est pas suffisante, lorsqu’un sol
perméable recouvre un substratum imperméable, la division des eaux
selon la topographie ne correspond pas toujours à la ligne de partage
des eaux effective, mais, plutôt à celle définie par les plus hautes
élévations de la nappe.
On obtient donc, un bassin réel ou bassin hydrogéologique. Cette limite,
profonde, est difficilement repérable, on considère alors, comme bassin
,celui déterminé par la ligne de partage des eaux superficielles.
III-Caractéristiques d’un bassin versant 1)- Superficie. L’influence de la superficie d’un bassin versant se fait sentir surtout sur
la forme d’un Hydrogramme, c'est-à-dire, dans la nature de la relation
entre le débit et le temps (Vitesse d’écoulement par unité de temps à
l’exutoire):
* Un petit bassin versant réagit très vite à une averse, les eaux se
rassemblent rapidement ;
* Un grand bassin versant réagit très lentement à une averse (effet
ressenti très lent à l’exutoire).
2)- Ordre et Chevelu hydrographiques Le réseau hydrographique est composé d’un cours d’eau principal et une
série de tributaires dont les ramifications s’étendent vers les parties les
plus hautes du bassin versant.
Un tributaire qui ne reçoit l’apport d’aucun cours d’eau, si petit soit-il,
s’appelle « Vecteur d’ordre 1 ». Les tributaires dont les apports sont
exclusivement des Vecteurs d’ordre 1 sont des cours d’eau de deuxième
ordre ou « Vecteurs d’ordre 2 », et ainsi de suite. De cette façon,
s’appelle « bassin d’ordre n », celui dont l’ordre maximal de ses cours
d’eau est n.
Le rapport Rb = Nu / Nu + 1 ; Rb= s’appelle « rapport de bifurcation »
avec Nu = nombre de Vecteurs d’ordre u
Lorsque le nombre de Vecteurs est grand, Rb est sensiblement constant,
et plus sa valeur est grande, plus la forme du bassin est allongée.
3)- Orientation du bassin versant. Ce paramètre, qui est donné par direction géographique, suivant la
résultante de la pente générale, est très important, surtout dans l’étude
du nombre d’heures où le bassin est ensoleillé, qui représente le facteur
principal dans le calcul de l’évaporation et de l’évapotranspiration. 4)- Forme d’un bassin versant. * l’Hydrogramme à l’exutoire dépend étroitement de la forme du bassin
* un bassin étroit et allongé réagit moins rapidement qu’un bassin de
forme plus circulaire, car, les régions éloignées tardent à faire ressentir
leur influence sur l’écoulement à l’exutoire.
5)- Hypsométrie d’un bassin versant. Vu que la plupart des facteurs météorologiques et hydrologiques sont
fonction de l’altitude, il est intéressant d’étudier l’hypsométrie du bassin
versant par tranche d’altitude.
* hypsogramme ou histogramme de fréquence des altitudes C’est un graphique sur lequel les valeurs des altitudes sont réparties en
intervalles sur l’axe des abscisses ; et en ordonnées, est portée la
surface, en % de la surface totale comprise entre deux altitudes
successives.
Courbe hypsométrique.
C’est une courbe qui peut être construite sur le graphique précédent
avec des ordonnées représentant la surface du bassin versant qui se
trouve au dessus des côtes d’altitudes portées en abscisse (fig. courbe
hypsométrique et courbe de fréquences altimétriques du bassin versant
de la Truyère à Sarrans superficie 2462km2)..
Interprétation de la courbe hypsométrique.
L’hypsogramme et la courbe hypsométrique traduisent la répartition des
altitudes à l’intérieur du bassin versant et permettent, en outre, de
déterminer les altitudes caractéristiques suivantes :
* altitude moyenne : c’est l’abscisse moyenne de la courbe
hypsométrique.
Alt.moy = (alt.max + alt.min )/2 , ou aussi par la méthode pondérale
* altitude la plus fréquente : c’est le maximum de la courbe des
fréquences altimétriques ou aussi c’est l’altitude de la plus grande
surface élémentaire comprise entre deux courbes de niveau
successives.
* altitude de fréquence ½ : c’est l’altitude correspondant au point
d’ordonnée 50% de la courbe hypsométrique.
Interprétation de l’aspect des courbes hypsométriques.
Des recherches récentes ont montré l’aspect général des courbes selon
l’état d’érosion du bassin versant :
- pour les bassins plus jeunes, la superficie est faible par rapport au
changement d’altitude initiale, ce qui est caractéristique des
bassins abrupts ;
- les vieux bassins présentent l’inverse ; c'est-à-dire, une plaine
douce près d’un cours d’eau où l’altitude varie très peu malgré une
superficie importante ;
- le troisième cas, se rapproche donc de l’état dit « mature », du
moins selon cette classification du degré d’érosion associé à l’âge
du bassin. (fig. courbe hypsométrique et profil d’un cours d’eau).
-
6)- Réseau hydrographique. Le profil en long du cours d’eau est un graphique représentant les
différentes élévations du fond du cours d’eau en fonction de la distance à
l’embouchure ou exutoire. Il est à rappeler que le réseau hydrographique
est l’ensemble de tous les cours d’eau d’un bassin versant : fleuve,
ruisseau, ruisselet, séguia, peu importe qu’ils soient pérennes ou
temporaires. Il y a plusieurs types de réseaux hydrographiques dont la
densité et l’intensité varient : dendritique, parallèle, en treillis,
rectangulaire, artificiel….(fig. réseau fluviatile en tresse ; réseau fluviatile
à méandres ; types de réseau hydrographique).
7)- Pente moyenne d’un cours d’eau. La pente est également une caractéristique intéressante, voire très importante, car, elle renseigne, graphiquement, sur la topographie du bassin. De plus, elle influence le débit de pointe lors d’une averse. 8)- Couverture du Sol. a)- La couverture végétale : L’activité végétative et el type de Sol sont intimement liés, et leurs
actions combinées influencent singulièrement l’écoulement en surface.
Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et l’importance de
la précipitation, une proportion variable de l’eau météorique.
La forêt, par exemple, en interceptant une partie de l’averse par sa
frondaison, régularise le débit des cours d’eau et amortit les crues de
faible et moyenne amplitudes.
A l’inverse, le Sol nu, de faible capacité de rétention favorise un
ruissellement très rapide. L’érosion de la terre va généralement de paire
avec l’absence de couverture végétale ; étant donné l’importance du rôle
joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice de
couverture forestière K :
K = surface des forêts X 100
Surface totale du bassin
Cet indice de couverture peut être aussi calculé par d’autres couvertures
végétales telles que les cultures.
b)- Les plans d’eau.
Parmi les éléments de la couverture du Sol qui influencent le
comportement hydrographique d’un bassin versant, on doit prendre en
compte la présence de surface d’eau libre tels que les Lacs qui jouent un
rôle très important du fait de leur capacité de stockage temporaire d’un
certain volume d’eau.
Ce stockage temporaire a ainsi pour effet de laminer les crues, c'est-à-
dire, de réduire le débit de pointe de la crue. Un indice analogué à celui
de la couverture forestière peut être identifié pour quantifier l’importance
de ces plans d’eau.
c)- La neige et les glaciers
Certains bassins de haute altitude peuvent être partiellement ou
totalement couverts de neige ou de glace. Ce type de couverture doit
être pris en considération dans l’étude des facteurs de génération de
l’écoulement de l’eau. En effet, le réchauffement printanier de la
température peut entraîner une fonte rapide de la neige et provoquer du
même coup, un important écoulement d’eau venant s’ajouter à celui de
l’eau des précipitations. Il est toujours possible de calculer un indice
analogue à celui de la couverture forestière pour les surfaces enneigées
et celles des glaciers.
9)- Le coefficient de ruissellement. Pour caractériser la capacité d’un bassin versant à ruisseler, un indice
est toujours utilisé en hydrologie de surface : le coefficient de
ruissellement (Cr ), son calcul et son emploi sont simples, mais, notons
qu’il peut conduire à commettre de grosses erreurs. Ce coefficient
exprimé en % est défini comme suit :
hauteur d’eau ruisselée (mm) Cr= ------------------------------------------- X 100 hauteur d’eau précipitée (mm)
10)- La Nature du Sol.
La nature du sol intervient dans la rapidité de montée des Crues et sur
leur volume. En effet, le taux d’infiltration, la capacité de rétention, les
pertes initiales, le coefficient de ruissellement (Cr) sont des fonctions du
type de Sol et de son épaisseur. Pour étudier ce type de réactions, on
peut comparer le Coefficient de ruissellement sur différentes natures de
Sols.
11)- La Géologie.
La connaissance de la géologie d’un bassin versant s’avère importante
et incontournable pour bien gérer les caractéristiques physiographiques.
La géologie du Substratum influe directement sur les ruissellements de
surface et sur écoulements souterrains, c’est la mécanique des fluides
combinée à l’hydrochimie et à la perméabilité des terrains traversés. La
géologie gouverne aussi les fluctuations piézométriques des nappes
phréatiques et profondes.
12)- La topographie.
La topographie est un paramètre très influent dans l’hydrologie, en
particulier sur le temps que mettent des gouttes d’Eau non évaporées et
non infiltrées dans le Sol de descendre du sommet du bassin versant
jusqu’à l’exutoire appelé (temps de concentration). Quand ce temps de
concentration est atteint, ceci signifie que toutes les régions du bassin
versant participent au débit. Plus la topographie est accentuée, moins le
temps de concentration est long.
IV- LES GRANDS BASSINS VERSANTS DU MAROC :
Le Maroc est doté d’un réseau hydrographique relativement développé. Les bassins versants respectifs sont répartis en six zones :
Zone méditerranéenne
bassin versant de l’oued Kert
bassin versant del’oued Nekor
bassin versant de l’oued Martil
bassin versant de l’oued Laou
Zone atlantique
bassin versant de l’oued Sebou
bassin versant de l’oued Oum Rbiâ
bassin versant ed l’oued Loukos
bassin versant de loued BouRegreg
bassin versant de l’oued Tensift Zone orientale
bassin versant de l’oued Moulouya
bassin versant de l’oued Kiss
bassin versant de l’oued Isly
Zone atlasique orientale
Bassin versant de l’oued Ziz
Bassin versant de l’oued Guir
Bassin versant de l’oued Draâ Zone sud atlasique occidentale
bassin versant de l’oued Souss
bassin versant de l’oued Massa
Zone saharienne
Bassin versant de Seguia El Hamra