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CHAPITRE 4 OFFRE ET DEMANDE GLOBALE Ce chapitre ecarte l’hypothèse de fixité des prix et des salaires que nous avons retenu dans les chapitres 2 et 3. Lorsque les prix sont flexibles, l’offre n’est plus déterminée par la demande. Elle a ses propres dynamiques. De ce fait, l’équation de IS n’est plus suffisant pour déterminer l’équilibre sur le marché de biens et services. Il faut modéliser le côté offre de l’économie. Pour cela il faut trouver les déterminants de l’offre des biens. Nous allons voir que l’offre des biens dépend du salaire réel, donc il faut d’abord déterminer comment varie le salaire réel. Dans ce chapitre, nous allons étudier les cas de change fixe et flexible, de mobilité parfaite ou imparfaite à partir d’un modèle générale. 1-Stabilisation économique en cas d'indexation des salaires Pour étudier les effets des politiques économiques nous aurons besoin des équations IS, LM et EE, plus une équation qui définit l’offre globale. De ces équations nous allons déduire une équation de demande globale et une équation d’offre globale. Ces deux équations vont nous donner les variations de Y contre P (les prix). A-L'offre globale La fonction d'offre globale est une relation entre le produit global et le prix des biens nationaux qui correspond au niveau de l'emploi déterminé sur le marché du travail. Autrement dit, pour déterminer l’équation d’offre nous devons integrer le marché de travail dans notre modèle. Pour cela, considérons le problème d’une entreprise qui décide la quantité à produire en maximisant son profit étant donné la technologie (fonction de production), les prix des inputs et le prix du bien à produire.

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CHAPITRE 4

OFFRE ET DEMANDE GLOBALE

Ce chapitre ecarte l’hypothèse de fixité des prix et des salaires que nous avons

retenu dans les chapitres 2 et 3. Lorsque les prix sont flexibles, l’offre n’est plus

déterminée par la demande. Elle a ses propres dynamiques. De ce fait, l’équation de IS

n’est plus suffisant pour déterminer l’équilibre sur le marché de biens et services. Il

faut modéliser le côté offre de l’économie. Pour cela il faut trouver les déterminants de

l’offre des biens. Nous allons voir que l’offre des biens dépend du salaire réel, donc il

faut d’abord déterminer comment varie le salaire réel.

Dans ce chapitre, nous allons étudier les cas de change fixe et flexible, de mobilité

parfaite ou imparfaite à partir d’un modèle générale.

1-Stabilisation économique en cas d'indexation des salaires

Pour étudier les effets des politiques économiques nous aurons besoin des équations

IS, LM et EE, plus une équation qui définit l’offre globale. De ces équations nous

allons déduire une équation de demande globale et une équation d’offre globale. Ces

deux équations vont nous donner les variations de Y contre P (les prix).

A-L'offre globale

La fonction d'offre globale est une relation entre le produit global et le prix des

biens nationaux qui correspond au niveau de l'emploi déterminé sur le marché du

travail. Autrement dit, pour déterminer l’équation d’offre nous devons integrer le

marché de travail dans notre modèle. Pour cela, considérons le problème d’une

entreprise qui décide la quantité à produire en maximisant son profit étant donné la

technologie (fonction de production), les prix des inputs et le prix du bien à produire.

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Le volume de la production de la entreprise nationale est obtenu avec du

capital physique et des services de la force de travail . Il évolue à court terme

pour un capital donné selon la loi des rendements non proportionnels.

En supposant que toutes les entreprises sont identiques et qu'elles réalisent leurs

fabrications avec des facteurs homogènes, on peut définir de la façon suivante une

fonction de production macroéconomique sur la base des fonctions individuelles:

(1)

(productivité marginale de travail F1 décroissante)

Le profit est maximal si le coût marginal du travail qui correspond au taux de salaire

nominal w égale la recette marginale du produit du travail. Sur la base de cette

spécification microéconomique, on peut définir de la façon suivante l'expression

macroéconomique de la maximisation des profits pour un niveau des prix P des biens

nationaux :

0)K (N,F );K (N,PFw 111 <= [2]

La fonction inverse de [2] permet de déterminer une valeur optimale de N en fonction

de w/P. Cette valeur correspond à la demande de travail :

N N (w

P, K ); N 0d d

1

d= < [3]

(3) veut dire que la demande de travail diminue si le salaire réel augmente (car la

main d’œuvre devient plus chère). En introduisant ce volume de services du travail

dans la relation [1], on obtient la fonction d'offre macroéconomique suivante :

0f );K ,P

wf(Y 1 <= [4]

Nous avons montré que l’offre dépend du salaire réel. Or le salaire réel est

déterminé sur le marché de travail, par la confrontation de la demande et l’offre de

travail. Dans les équations 1-4, on a regardé que la demande de travail. Maintenant on

doit étudier l’offre de travail. Ensuite on peut déterminer le salaire d’équilibre et donc

l’offre globale.

Si l'on admet que les salariés ne sont pas victimes d'une illusion monétaire, on peut

considérer que leur offre de travail dépend du taux de salaire nominal w et du niveau

qi i ème

Ki N i

Ki

Y F( N , K ); F ( N , K ) 0 , F ( N , K ) 01 11

= > <

N d

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des prix des produits qu'ils peuvent acheter avec leurs revenus (c'est-à-dire l’offre de

travail dépend du pouvoir d’achat du salaire reçu). En économie ouverte, les individus

ne consomment pas uniquement les biens nationaux mais aussi des biens importés.

Donc quand ils décident leur offre de travail, ils déflatent le salaire nominal avec le

prix de l’absorption et pas avec le prix domestique. L’absorption est la dépense des

résidents (voire chapitre 1). Donc le prix prix de l'absorption pris en compte par les

salariés dépend du prix domestique P et du prix étranger E exprimé en monnaie

nationale sur la base du taux de change E.

Le prix de l'absorption PA se définit comme une moyenne arithmétique pondérée

des prix des produits nationaux et étrangers exprimés dans la même monnaie. On

suppose que la valeur de est dominée par les effets de prix. En effet, sa variation

reflète celle de P ou de E et celles des pondérations résultant de la substitution

entre D et IM induite par les modifications des prix relatifs.

En considérant que les facteurs de pondération des prix b et 1-b sont fixes, on peut

définit la relation suivante qui est homogène de degré 1 par rapport à ses deux

arguments :

[5]'

Si les travailleurs ne connaissent pas les prix lors des négociations salariales, ils

sont obligés de les anticiper. Dans ce cas, l'offre de travail se définit de la façon

suivante, compte tenu de la valeur prévue du panier des biens de consommation

nationaux et étrangers :

[6]

Ces anticipations sur les prix sont inutiles si l'on admet que le taux de salaire

nominal est entièrement indexé sur les prix . Dans ce cas, l'offre de travail se définit

ainsi :

[6]'

PA

P*

PA

P*

P P ( P,EP ) = bP+(1 b )EP A A

* *= −

PAa

N N (w

P); N 0o o

A

a 1

o= >

PA

N N (w

P); N 0o o

A

1

o= >

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Donc si le pouvoir d’achat du salaire nominal augmente, l’offre de travail

augmente. On admet que le taux de salaire nominal varie selon la formule d'indexation

suivante

dw dP (bdP (1 b )(dP dE )A

*= = + − +α α [7]

Dans [7], α est le degré d’indexation des salaires. La valeur unitaire de α traduit

une indexation complète.

Alors que l'offre macroéconomique de biens dépend des déterminants de la

demande de travail (relation [4]), l'offre globale est fonction des facteurs qui fixent le

niveau de l'emploi .

En cas d'indexation complète ( ), le taux de salaire réel qui régit les

comportements des offreurs de travail reste constant. De ce fait, admettant qu'il existe

un chômage dû Keynesien, une augmentation de la demande de travail entraîne celle

de l'emploi (dN>0). Les déterminants de la hausse de l'emploi peuvent donc être

définis par la relation suivante :

dN dN (1 b )N (dP dE dP )d

1

d *= = − + − [8]

L'équation [8] résulte de la différenciation de [3] pour des valeurs initiales unitaires

de P, et E et de l'introduction dans le résultat ainsi obtenu de la clause d'indexation

[7]. Elle signifie que :

-des variations parallèles et de même importance des prix nationaux et étrangers

exprimés dans la même monnaie ne modifient pas le niveau de l'emploi,

-une augmentation du prix national P pour un prix étranger donné détermine

celle de l'emploi. En effet, elle se traduit par une hausse de , donc de w, d'une valeur

bdP, selon [2] et [4]. Dans la mesure où le taux de salaire nominal s'accroît moins

rapidement que le prix P (car b<1), les entrepreneurs stimulés par cette hausse de

salaire réel augmentent leur demande de travail, ce qui induit une hausse de l'emploi;

-une hausse de ou de E détermine celle de et de w, sans modifier le niveau

de P. De ce fait, le taux de salaire w/P s'accroît, ce qui induit une baisse de la demande

de travail et de l'emploi.

α = 1 w PA

P*

EP*

PA

P*PA

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Sur la base de ces effets, on peut définir les déterminants du niveau de l'emploi

résultant de l'égalité entre l'offre et la demande de travail :

[9]

Cette relation est homogène de degré 0 par rapport aux deux prix exprimés dans la

même monnaie.

En introduisant le volume de l'emploi défini par [9] dans la relation [1], on obtient

la fonction d'offre globale suivante :

[10]

B-La demande globale

On sait que en cas de change fixe, les autorités publiques sont obligés de réagir pour

rétablir une balance globale nulle (par achat ou vente de devises qui agit sur la masse

monétaire). En cas de change flexible, la balance globale est rééquilibrée d’une façon

automatique grâce aux mouvements du taux de change. Donc la masse monétaire reste

constante tant que la BCT ne fait pas une politique d’open market. La détermination de

la demande globale dépend des variations de la masse monétaire. De ce fait, on calcul

différemment la demande globale, dans le cas d’une offre de monnaie exogène

(équilibre automatique par les changes flexibles) et de l’offre de monnaie endogène

(change fixe)

1-La détermination de la demande globale avec offre de monnaie exogène

Si le taux de change est flexible, la variation des réserves est nulle car les effets des

variations de la balance globale sur le taux de change ne sont pas neutralisés par la

BCT par un achat ou vente des devises. Donc, la valeur nominale de la masse

monétaire est donnée. De ce fait, la demande sur le marché de biens dépend des

comportements sur les marchés de la monnaie et des biens, sans intégrer l’équation de

la balance globale.

-Equilibre monétaire et variation des prix des produits

N N( P,EP ); N 0, N 0*

1 2= > <

Y Y( P,EP ,K ); Y 0, Y 0*

1 2= > <

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La condition suivante de l'équilibre monétaire qui fonde la courbe LM est définie

de la façon suivante :

0L 0;L r);L(Y,P

RF

P

M21 <>=

+= [11]

Dans cette relation, l'offre de monnaie en termes nominaux est déflatée, pour

simplifier, par l'indice des prix des produits nationaux. Ce déflateur est également

appliqué aux autres variables nominales du modèle. L’équation implique que l’offre

de monnaie réelle est égale à la demande reelle de monnaie.

-Marché des biens nationaux et variation des prix

Sur le marché des biens nationaux, l'égalité entre le produit global et la demande

macroéconomique qui fonde la courbe IS est représentée par la relation suivante :

0<D,D 0;>BC,D,D );P

EP(Y,G)

P

EPr,T,D(Y,Y rTErErY

**

BC++= (12)

Selon cette expression, les demandes des résidents (D) pour les beins dépendent des

prix relatifs , de la valeur du revenu global national, du taux d'intérêt

domestique et des impôts.

Les relations [11] et [12] sont respectivement représentées par des courbes LM et

IS. Leur différenciation totale, pour des valeurs initiales unitaires de et E, permet

de spécifier les caractéristiques de ces courbes :

r

YLM

L

dMMdPdYLdr

+−−= [13]

r

*

ErErYYIS

D

dP)dE)(dPBC(D)dYBC-D(1dr

−++−−=

r

T

D

dTdG D−− [14]

-Les déterminants de la demande globale

La fonction de demande globale traduit les effets des variations des prix intérieurs

sur la demande de biens nationaux en modifiant les prix relatifs et en

influençant les déterminants du taux d'intérêt dont dépend l'investissement.

Une variation des prix nationaux influence directement la demande de biens en

modifiant les prix relatifs. De plus, elle modifie la valeur réelle de la masse monétaire

ce qui entraîne une variation du taux d'intérêt et de l'investissement privé si la mobilité

EP P*

P, P*

EP P*

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des capitaux est imparfaite. De ce fait, les effets des modifications des prix nationaux

sur la demande de biens dépendent de ceux qu'exercent ces variations sur IS et sur LM.

Il convient donc de déduire algébriquement la fonction de demande globale des

relations qui définissent IS et LM, comme en économie fermée.

Pour spécifier algébriquement l’équation de la demande globale, on égalise les

équations [13] et [14] et on déduit de cette égalité la relation suivante entre la variation

du produit national et celles des prix intérieurs et des variables exogènes du modèle :

YrYYr

*

ErErrrErErr

LD)BC-D(1L

)dP)(dEBC(DL)dPMD)BC(D(LdY

+−+++++−

=

YrYYr

Trrr

LD)BC-D(1L

dTDLdGLdMD

+−

+++ [15]

La relation entre les équations qui définissent les courbes IS et LM et celle qui

décrit la demande globale DG est illustrée par les graphiques 4.1(a) et (b) dans

lesquelles toutes les fonctions sont représentées, pour simplifier, par des droites

.

Graphique 4.1-La détermination de la demande globale de biens r

Y

LM

P

YY1

Y1

P1

r1

Y2

r2

P2

Y2

IS

DG

A

B

A'

B'

IS'

LM'

(a)

(b)

On suppose qu'en cas de mobilité imparfaite des capitaux, les prix nationaux P

augmentent à partir d'une situation qui correspond à l'intersection A de IS et de LM et

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qui est caractérisée par un taux d'intérêt , un prix et une demande globale égale à

. Cette hausse détermine deux types d'effets.

Le premier se manifeste par une baisse de la masse monétaire en termes réels qui

accroît le taux d'intérêt national. Cet accroissement permet de rétablir l'équilibre

monétaire, ce qui se traduit par un déplacement vers le haut de LM en LM' pour un

revenu global donné. De plus, il réduit la demande d'investissement, ce qui est

représenté par une baisse de Y et un déplacement sur LM et sur DG.

Le second effet de la hausse de P se manifeste par la baisse du taux de change réel

qui réduit la demande des résidents et des non-résidents. Il se traduit par un

déplacement de IS en IS' et par un déplacement sur DG. Suite à ces deux effets,

l'équilibre monétaire est rétabli au point d'intersection B des nouvelles droites IS' et

LM'. Au nouvel point la demande globale plus faible et le taux d'intérêt et des prix

nationaux sont plus élevés.

Pour un prix donné, les modifications de valeurs des variables exogènes définies

dans la relation [15] influencent les localisations des trois droites.

2-La détermination de la demande globale avec offre de monnaie endogène

Dans ce cas, l'offre de monnaie est endogène car en cas de variation de la balance

globale, la BCT est obligée de réagir sur le marché des devises ce qui aboutit à une

varition des réserves. Donc, en cas de change fixe, à long terme, on doit tenir compte

du solde extérieur qui est source de variations des réserves, dans l'analyse de la

détermination de la demande globale de biens.

-Le solde extérieur

L'équilibre externe est défini par le solde nul de la balance globale :

)rBK(r)P

EPBC(Y,B *

*

G −+= = 0 [17]

r1 P1

Y1

EP P*

BG

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-le solde de la balance des capitaux non monétaires dépend du différentiel de taux

d'intérêt ( 0BK1 > ) si la mobilité des capitaux est imparfaite. Dans le cas extrême de

mobilité nulle des capitaux, la valeur de 1BK est nulle aussi. Si la mobilité est parfaite

1BK est infinie.

L'équilibre externe peut être représenté graphiquement par une courbe EE dans le

référentiel comprenant le taux d'intérêt r et le produit global Y. La pente de cette

courbe et ses variables de localisation peuvent être définies à partir de la

différenciation totale de l'équation [17] pour et pour des valeurs initiales

unitaires de P, et E :

1

*

ErYEE

BK

dP)dP(dEBCdYBCdr

−+−−= (18)

-La demande globale

Dans le cas où l'offre de monnaie est considérée comme endogène et où la mobilité

des capitaux est imparfaite, le système formé par les relations [13], [14] et [18] est

causal. En effet, les équations [14] et [18] déterminent les variations de r et de Y pour

une modification donnée de P et la relation [13] définit, sur cette base, la variation de

la masse monétaire qui assure le nouvel équilibre du marché de la monnaie.

On peut donc définir à partir de [14] et de [18] les incidences des variations des prix

P sur Y d’une façon compatible avec l'équilibre monétaire, l'équilibre extérieur et

l'égalité entre le produit global et la demande macroéconomique. Cette analyse en

terme de statique comparative permet de spécifier les déterminants de la demande

globale.

En effet, supposons que le point de départ est définie par l'intersection entre IS et

EE et qui est caractérisée par un solde nul de la balance globale. Si les prix des

produits nationaux augmentent, la valeur réelle de la masse monétaire baisse. Cela

accroît le taux d'intérêt national. D’autre part, la hausse des prix domestiques réduit le

taux de change réel donc la demande macroéconomique de biens domestiques baisse.

dB 0G =

P*

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L'excédent de la balance des capitaux engendré par la hausse du taux d'intérêt

l'emporte sur le déficit commercial provoqué par la baisse du taux de change réel en

cas de forte mobilité des capitaux. Il entraîne une augmentation des réserves et donc de

la masse monétaire qui rétablit l’équilibre sur le marché monétaire.

La hausse du prix P induit donc une baisse de la demande de biens correspondant à

l'équilibre monétaire, à l'égalité entre le produit global et la demande

macroéconomique et à l'équilibre externe.

Donc, l’équation de la demande globale peut être définie algébriquement à partir de

l'égalité des valeurs de dr définies par IS [14] et EE [18]. On déduit de cette égalité la

variation suivante de la demande globale :

)/BKBCBC-D(1

dTDdGdP)dP))(dE/BKBC(D-BCD(dY

1YYY

T

*

1ErrErEr

+−

++−++=

[20]

En cas de mobilité parfaite des capitaux ( ), la relation [20] correspond à la

différentielle totale de l'équation décrivant la courbe IS. Cela signifie que la fonction

de demande globale est définie uniquement à partir de cette équation. En effet, la

relation définissant LM ne joue aucun rôle dans la détermination du taux d'intérêt

national qui est exogène, et l'équilibre externe est assuré grâce à des ajustements

instantanés de portefeuille.

C-Les effets des politiques économiques dans le modèle d'offre et de demande

globales en cas de changes fixes

-L’écriture du modèle

On spécifie la forme structurelle du modèle en cas de mobilité imparfaite des

capitaux et l'on considère les situations de mobilité nulle et parfaite à partir de ce cas

général. De plus, dans une optique de moyen et de long terme, on admet que l'offre de

monnaie est endogène et que l'équilibre extérieur est réalisé.

BK1 →∞

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Le modèle est formé par la fonction d'offre globale (relation [10]) et par les

relations [11], [12] et [17]) qui sont représentées dans le graphique 4.2(a) par IS, LM

et EE. Leur intersection O (Y ,r1 1) correspond à un équilibre monétaire et à un solde nul

de la balance globale.

Au point O correspond l'intersection O' ( ) de l'offre et de la demande globales

dans le graphique 4.2(b).

Graphique 4.2-L'offre et la demande globales de biens

r

Y

O'

O

LM

EE

P

YY1

Y1

P1

r1

IS

OG

DG

(a)

(b)

Dans les graphiques 4.2(a) et (b), toutes les fonctions sont représentées, pour

simplifier, par des droites. Celle qui correspond à l'offre globale OG est croissante

avec le prix puisqu’on admet un chômage keynesien. La droite EE est horizontale si la

mobilité des capitaux est parfaite; elle est verticale si cette mobilité est nulle. Aux

points O et O' tous les ajustements permis par le modèle sont réalisés.

Le modèle se compose des équations suivantes en forme différentielle:

-la condition de l'équilibre extérieur [18]

Y ,P1 1

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- l'équation de détermination du produit global par la demande macroéconomique

[14] IS.

-la fonction d'offre globale [10] implique )( *

* dPdEYdPYdY EPP ++= ,

-la condition d'équilibre monétaire [11] implique : drLdYLMdPdM rY +=− .

On admet que les valeurs initiales de P, de et de E sont unitaires et que reste

fixe. Les variables endogènes sont Y, r, P, R.

1-Les effets de la politique monétaire

=

+−−−

dFdR

dP

dr

dY

MLL

Y

BCBKBC

BCDDBCD

rY

P

ErY

ErErrYY

0

0

0

1

001

0

01

1

Il prend du temps de calculer le déterminant d’une matrice de 4x4. Mais on peut

observer que les 3 premières lignes de la 4ème

colonne sont 0. Cela veut dire que R

n’est déterminé que par la 4ème

équation, les 3 premières équations (IS,EE,OG) ne

l’affectent pas. Alors le système ci-dessus est décomposable. En effet on peut reécrire

le modèle avec trois variables seulement (Y,r,P) en utilisant les 3 premières équations

et en laissant de côté la 4ème

. Une fois qu’on calcule dY/dF, dr/dF, dP/dF, on peut

calculer dR/dF à partir de la 4ème

équation (LM). Si on réecrit le modèle avec 3

équations (IS,EE,OG) et 3 variables (Y,r,P) et on applique la règle de cramer, on voit

que’une augmentation de la masse monétaire résultant d'un achat de titres publics par

la banque centrale (dF>0) n'exerce aucun effet à long terme sur le produit global, le

taux d'intérêt et les prix nationaux : dY/dF, dP/dF, dr/dF = 0. Elle n'induit qu'une

substitution entre les deux contreparties de la masse monétaire : dR/dF = -1. Ces

résultats sont indépendants du degré de mobilité des capitaux.

Au début, la politique d'open market détermine une baisse du taux d'intérêt national en

cas de mobilité imparfaite des capitaux, ce qui accroît la demande privée de biens

nationaux. La hausse des prix intérieurs P qui en résulte, pour une offre globale

donnée, entraîne celle des prix de l'absorption , conformément à la relation [5]', et

celle du taux de salaire nominal, selon le mécanisme d'indexation [7].

P* P*

PA

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Dans la mesure où l'augmentation de w est inférieure à celle de P, soit dw=bdP

sachant que b<1, elle s'accompagne d'une réduction du taux de salaire réel w/P, ce qui

stimule la demande de travail pour une offre de travail correspondant à un taux w/

inchangé (indexation complète de salaire). Le niveau de l'emploi augmente si la

situation initiale est caractérisée par un chômage keynésien. La hausse de l'offre

globale issue de la baisse de w/P permet de satisfaire la demande de biens

supplémentaires induite par la politique monétaire.

Avec la hausse de P, les biens étrangers deviennent moins chers que les biens

domestiques ce qui augmente les importations. La hausse de Y augmente aussi les

importations. Le déficit extérieur qui en résulte est renforcé par le déficit de la balance

des mouvements des capitaux (sortie de capitaux suite à la baisse du taux d’intérêt

domestique). Alors, le taux de change augmente et la banque centrale réagit par une

vente de devise ce qui entraine une réduction des réserves de change R, ce qui

provoque une baisse de la masse monétaire. Cette dernière enclenche un mécanisme

inverse de celui qui vient d'être décrit. Il en résulte une baisse de Y et de P et une

hausse de r jusqu'à ce que l'équilibre initial correspondant aux points A et A' soit

rétabli avec un rééquilibre de la balance globale.

En cas de mobilité parfaite des capitaux, la politique monétaire n'induit pas d'effets

transitoires à cause des ajustements instantanés de portefeuille et de la vitesse infinie

des mouvements de capitaux. Ses incidences définitives sur Y, P et r sont les mêmes

quelque soit le degré de flexibilité des prix.

2-Les incidences de la politique budgétaire

Les effets de long terme d'une expansion budgétaire financée par des impôts sont

définis algébriquement par les multiplicateurs suivants : [ ]

+−= 1TP )BKD(1Y

dG

dY [23]

+−=

)1)(( TErYP DBCBCY

dG

dr [24]

PA

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14

+−=

)1(1 TDBK

dG

dP [25]

[ ] 0)1(1 pErErYYPYrPErr DBCBCDYBKBCDYBCD ++−−−−=∆

Ces grandeurs mesurent également l'impact d'une politique budgétaire financée par

l’endettement si l'on écarte de leur formulation le paramètre TD .

Selon les relations [23] à [26], une hausse des dépenses publiques détermine celles

du niveau d'activité, des prix et du taux d'intérêt nationaux, et une variation a priori

indéterminée des réserves si la mobilité des capitaux est imparfaite et si 01 fTD+ . Il

est possible de calculer les effets en mobilité parfaite en supposant ∞→1BK . Les

résultats ne changent pas qualitativement sauf 0→dG

dr.

Dans l'immédiat une augmentation des achats publics de biens nationaux entraîne

celle des prix intérieurs pour une offre globale donnée. Prix domestiques plus élevés

impliques une hausse des prix de l'absorption (mais plus faible que la hausse de P car

b<1). Selon le mécanisme d'indexation ( ) les salaires nominaux

augmente mais moins que P donc w/P diminue, ce qui stimule la demande de travail et

l'offre globale, et elle réduit le sous-emploi pour un niveau inchangé (indexation

complète).

La hausse du produit global augmente la demande de monnaie alors que la hausse

des prix du petit pays réduit la masse monétaire en terme réel, d’où une hausse du taux

d'intérêt national r. Cet effet est accentué en cas de financement par endettement.

L'entrée des capitaux qui en résulte détermine un excédent de la balance des capitaux.

Mais cet effet positif sur l'équilibre extérieur est contrarié par le déficit commercial

provoqué par la hausse de Y et de P (taux de change réel diminue avec la hausse de P).

L'effet net sur la balance globale dépend du degré de mobilité des capitaux. C'est

ainsi que dans les cas extrêmes de mobilité nulle et parfaite des capitaux ce sont

respectivement le déficit commercial et l'excédent de la balance des capitaux qui

l'emportent. En cas d'excédent de la balance globale (mobilité élevée ou parfaite), les

réserves augmentent, ce qui accroît la masse monétaire. Il en résulte les effets

immédiats d'une expansion monétaire décrits ci-dessus : le taux d'intérêt r diminue ce

dw dP bdPA= =

w PA

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qui atténue la hausse initiale induite par la politique budgétaire, et le produit global

augmente ce qui renforce les effets initiaux de cette politique.

En cas de déficit de la balance globale, les réserves diminuent. La baisse de la

masse monétaire qui en résulte accentue l'augmentation initiale de r et freine la hausse

de Y.

En cas de mobilité parfaite des capitaux ( ), la hausse de la masse monétaire

induite par celle des réserves ramène le taux d'intérêt à son niveau initial. De cette

façon l'augmentation de Y n'est pas freinée, comme elle l'est dans le cas de mobilité

imparfaite des capitaux, par la hausse du taux d'intérêt national.

Dans le cas de la mobilité nulle des capitaux, le déficit extérieur qui traduit

uniquement le solde négatif de la balance commerciale détermine une baisse de M

dont les effets sur Y et sur P annulent ceux induits dans l'immédiat par l'expansion

budgétaire. Dans ce cas, la hausse des dépenses publiques n'exercent à terme aucun

effet sur l'activité et sur les prix intérieurs, mais elle entraîne un accroissement du taux

r et une réduction de R, conformément aux relations [23] à [26] définies pour .

Les effets des mesures de relance budgétaire en cas de mobilité des capitaux

peuvent être contrecarrés par les variations du niveau d'activité externe qui influencent

notamment le produit global et les prix du petit pays ( ). Par

contre une dévaluation de la monnaie nationale résultant de décisions prises à

l'étranger, laisse les valeurs de Y, r et R inchangées, mais elle augmente

proportionnellement les prix intérieurs (dP/dE=1), ce qui assure la constance du taux

de change réel.

Les graphiques 4.4(a) et (b) illustrent les effets qu'exerce la politique budgétaire à

long terme en cas de mobilité imparfaite (mais élevée) des capitaux.

Graphique 4.4-Les effets d'une expansion budgétaire en cas de mobilité

imparfaite des capitaux

BK1 →∞

B 0K1 =

dY dY dY* *, dP > 0

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r

Y

EE

P

Y

P1

r1

DG

A

A'

OG

IS

B'

B

Y Y1 2

r2

P2

Y Y1 2

IS'LM LM'

EE'

DG'

(a)

(b)

La situation représentée dans les graphiques 4.4(a) et (b) est caractérisée par une

forte mobilité des capitaux, ce qui se traduit par une pente de LM plus forte que celle

de EE. Le déplacement de IS vers la droite en IS' reflète les effets de la hausse des

dépenses publiques atténués par ceux qui proviennent de l'augmentation des prix

intérieurs et éventuellement des impôts. Le déplacement de LM vers la droite, en LM',

résulte de la hausse des réserves dont les incidences sur la masse monétaire en termes

réels sont réduites par l'accroissement des prix nationaux.

Quant au déplacement de EE vers la gauche en EE', elle est due à l'augmentation de

P qui réduit les exportations de biens et accroît les importations. L'équilibre nouveau

en B est atteint pour des valeurs , à la faveur des déplacements sur les trois

droites induits par les variations du produit global et du taux d'intérêt .

La droite de demande globale définie pour une masse monétaire endogène se

déplace vers le haut à la suite de la hausse des dépenses publiques, alors que la

localisation de la droite d'offre globale reste inchangée, car E reste fixe.

L'intersection de OG et de DG' se réalise au point B' pour des valeurs .

Y r2 2et

P*

Y P 2 2et

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D. Les effets des politiques économiques dans le modèle d'offre et de demande

globales en cas de changes flexibles

Nous allons considérer uniquement la version de mobilité parfaite des capitaux

parce que les résultats ne sont pas très différents lorsque le taux de change est flexible.

-l’écriture du modèle

Le modèle est composé de l’équation de IS (14) de LM (13) et la version en

différentielle de l’offre globale (10). La balance globale est égale à 0 (donc l’équation

(18) n’apparait pas dans le modèle. De plus, r=r* (anticipations statiques), donc le taux

d’intérêt domestique est éxogène. Nos variables endogènes sont Y, P et E. Dans ce cas,

l’équation de IS détermine le taux de change, l’offre globale détermine le niveau de

production et LM détermine le niveau des prix nationaux.

Dans l’équation de l’offre globale, on aura *EPP YY −= . Parce que les variations

parallèles et de même importance de P et EP* (dP=dP*+dE) ne modifient pas l’offre

globale puisqu’elles laissent inchangé l’emploi d’équilibre pour dw=dP=dPA

conformement à (8). L’égalité *EPP YY −= sera valable tant que les biens domestiques et

étrabgers ont les mêmes prix exprimé dans la même unité monétaire. En effet, dans

une situation de concurrence complète excluant les coûts de transport et les obstacles

aux échanges, les entrepreneurs nationaux vendent leurs biens aux résidents au même

prix qu'aux non-résidents parce que tout désajustement entre les deux prix déclenche

un arbitrage sur le marché des produits qui aboutit à l'égalité suivante :

P=E [27]

La relation [27] traduit la loi du prix unique selon laquelle des biens identiques

vendus dans des pays différents en situation de concurrence complète doivent se

vendre aux mêmes prix exprimés dans la même unité monétaire. Elle reflète la théorie

de la parité des pouvoirs d'achat (PPA) absolue dans le cas où le petit pays et

l'étranger produisent des paniers identiques de biens au lieu de biens uniques et où P et

correspondent aux indices de prix de ces paniers. Selon cette théorie, les niveaux

de prix dans les différents pays sont les mêmes s'ils sont mesurés dans la même

P*

P*

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monnaie. Elle implique que le taux de change E entre deux pays est égal au rapport de

leurs niveaux de prix.

-La relation entre les prix et le taux de change

Rappel : dans le chapitre 3 (E flexible, prix fixes) nous avons représenté les

variations du taux de change après l’application de la politique économique. Pour cela

nous avons ajouté un 2ème

panel en-dessous du plan (Y,r). ce 2ème

panel représentait le

plan (Y,E). Nous allons procéder similairement dans ce cahpitre car nous voulons

représenter graphiquement les variations du taux de change en plus des graphiques qui

représentent les variations de Y et r, et Y et P. Pour cela nous allons ajouter un 3ème

panel représentant le plan (E,P). Donc nous devons déterminer la relation entre les

deux (E et P). La relation entre le taux de change et les prix domestiques influence à la

fois le marché de biens et le marché monétaire :

• Sur le marché de biens, une hausse du taux de change pour un niveau de P

donné augmente la demande pour les biens domestiques ce qui augmente

ensuite les prix pour rééquilibrer le marché de biens.

• Sur le marché monétaire, une hausse de P réduit la valeur réelle de l’offre de

monnaie. Pour restorer l’équilibre il faut une baisse de la demande monnaie

ce qui est possible grâce à une baisse de Y. Pour cela l’emploi doit

diminuer. Cela est possible grâce à une hausse de w/P sans un changement

de w/PA ce qui nécessite une hausse de E plus importante que P. Donc les

deux relations sont positives.

La première relation résulte de toutes les combinaisons de (P,E) qui assure

l’équilibre sur le marché des biens (la droite YD) et la 2ème

résulte de toutes les

combinaisons de (P,E) qui assure l’équilibre sur le marché de monnaie en intégrant

l’offre de biens à chaque fois. Substitution de dY tiré de IS (14) dans la version en

différentiel de OG (10) donne l’équation de la droite YD qui définit la 1ère

relation :

[ ])1(

)1(*

YYPErEr

TrYYEPErEr

BCDYBCD

dTDdGdrDdEBCDYBCDdP

−−++

+++−−−+=

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Comme *EPP YY −= , la pente de YD est égale à 1 ce qui implique que les

déplacements sur YD traduisent des variations parallèles des prix des biens nationaux

et importés assurant le maintien de Y.

La 2ème

relation résulte de toutes les combinaisons de (P,E) qui assurent l’équilibre

sur le marché monétaire (la droite EM). Si on tire dY de la version en différentielle de

LM (11) pour l’introduire dans la version en différentielle de OG (10) on obtient

l’équation de la droite EM :

MYL

dMdrLdEYLdP

PY

rEPY

+

+−−= *

Comme *EPP YY −= , la pente de EM<1. De ce fait, un déplacement sur EM vers la

droite se traduit par une hausse moins forte de P que celle de E, ce qui implique une

baisse de Y, selon [10] puisque dw=dPA>dP et donc w/P augmente.

Graphiques 7.1-La détermination de l'équilibre général

P P

P1

P1

YD

ML

DG OG

P1

P

E'1

(a) (b) (c)

YD'

ML'

EE1

Y1

E Y

Le graph 7.1c représente le cas des salaires nominaux fixe, on ne s’y intéresse pas.

Le graphique 7.1(b) qui représente par les droites OG et DG les fonctions d'offre

[10] et de demande globales [15], illustre la détermination des valeurs d'équilibre des

prix et du produit global (P , Y1 1).

L'intersection de EM et de YD détermine les valeurs deP1 et de E1 qui assurent

l'équilibre général des marchés.

1. Les effets de la politique monétaire

Le modèle sous forme matricielle :

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=

+−+−−

−−

0

0

)()1(

0

1 *

dM

dE

dP

dY

BCDBCDBCD

ML

YY

ErErErErYY

Y

EPP

La règle de cramer nous donne :

MdM

dE

dM

dP

dM

dY

1

0

==

=

Une hausse de la masse monétaire réalisée par une politique d'open market

n'influence pas le niveau d'activité nationale, mais accroît les prix nationaux et le taux

de change nominal d’un même montant donc le taux de change réel reste constant. Ces

effets se traduisent par le passage des points d'équilibre A et A' en B et B' dans les

graphiques 7.3(a) et 7.3(b).

Graphique 7.3-Les effets d'une expansion monétaire en cas de flexibilité

parfaite des prix et des salaires

P P

P P

E E Y Y

A

BB'

A'

YD

MLP1

E1 2 1

2 2

P1

OGDG

(a) (b)

Une augmentation de M se traduit par des déplacements des droites DG et EM vers

le haut, conformément aux relations [15] et celle de EM. Elle réduit transitoirement le

taux d'intérêt national par rapport au taux étranger, ce qui entraîne une sortie de

capitaux et une dépréciation du taux de change. Cette dernière entraîne une baisse de

l'offre globale, ce qui implique, selon [10], un déplacement vers le haut de la droite

OG, et elle stimule la demande extérieure de biens nationaux.

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La demande excédentaire sur le marché des biens accroît les prix intérieurs et réduit

le taux de salaire réel w/P. D’autre part, à cause de la hausse de E on a dw=dPA >dP

donc l’effet net sur le salaire réel (w/P) est une hausse. La demande de travail diminue,

l’offre globale diminue (déplacement sur la courbe). Les accroissements de P1

à P2

et

de E1 à E

2 pour un niveau Y1 inchangé se réalisent donc à la faveur des

déplacements vers le haut des droites d'offre et de demande globales et du déplacement

de YD sur EM. Ils ne modifient ni l'équilibre sur le marché des produits, car ils

laissent inchangés le taux de change réel et le produit global, ni l'équilibre monétaire,

dans la mesure où le prix augmente proportionnellement à la masse monétaire, selon

[11]. L'équilibre initial de la balance commerciale est maintenu pour un produit global

et pour un taux de change en termes réels inchangés.

Cette incapacité de la politique monétaire d'agir sur les variables réelles dans un

système de taux de change et de prix parfaitement flexibles forme un résultat qui est à

l'opposé de celui obtenu en cas de rigidité des prix. Ce résultat n’est plus valable si la

parité du pouvoir d’achat n’est pas valable.

2-Les effets de la politique budgétaire

+

=

+−+−−

−−

TErErErErYY

Y

EPP

DdE

dP

dY

BCDBCDBCD

ML

YY

1

0

0

)()1(

0

1 *

Les effets d'une augmentation des dépenses publiques financée par des impôts sont

définis par les multiplicateurs suivants :

A

DMY

dG

dY TEP

det

)1(* += [18]

A

DLY

dG

dP TYEP

det

)1(* +−= [19]

A

DYLM

dG

dE TPY

det

)1)(( ++= [20]

[ ] 0)1(det * pErErYYEP BCDBCDYMA −−−−=

En éliminant le paramètre DT de ces valeurs, on obtient les mesures des incidences

d'une expansion budgétaire financée par un emprunt.

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Si 01 fTD+ , une hausse des dépenses publiques détermine celle du niveau d'activité

et une baisse plus importante du taux de change nominal que des prix intérieurs, ce qui

implique une réduction du taux de change réel. Ces effets sont atténués au fur et à

mesure que la part des dépenses publiques destinées aux biens étrangers augmente.

Ces incidences qui perturbent l'équilibre initial représenté par les points A et A'

dans les graphiques 7.4(a) et 7.4(b) conduisent le système vers un nouvel équilibre

correspondant à Y , P E2 2 2et .

Graphique 7.4- Les effets d'une expansion budgétaire en cas de flexibilité

parfaite des prix et des salaires nominaux

P P

P P

YD

E

AB1

P2

1

P2

E

ML

Y112

A'

OG

DG

Y Y2

E

B'

(a) (b)

Une augmentation des achats publics de produits nationaux se traduit par un

déplacement de YD vers le haut, selon l’équation de YD ci-dessus. Elle détermine une

hausse des prix intérieurs, ce qui réduit la masse monétaire en termes réels.

L'accroissement transitoire du taux d'intérêt r qui en résulte induit une entrée de

capitaux qui entraîne une appréciation de la monnaie nationale.

La hausse de P et la baisse de E réduisent les demandes de biens des résidents

privés et des non-résidents jusqu’au point initial, la demande monnaie diminue et on a

de nouveau r=r*. Par contre, elles stimulent l'offre de produits nationaux, ce qui se

rtraduit par un déplacement vers la droite de l'offre globale et par un déplacement sur

celle-ci. L'offre excédentaire de biens pèse sur les prix intérieurs qui diminuent pour

atteindre un niveau inférieur à sa valeur initiale.

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Un nouvel équilibre est obtenu aux points B et B' qui correspondent à

Y Y , P P , E E2 1 2 1 2 1> < < . L'équilibre monétaire est réalisé avec une masse monétaire en

termes réels plus forte qu'en A et en A', à cause de la réduction de P et avec une

demande de monnaie accrue par la hausse de Y. Cette conclusion sur la capacité de la

politique budgétaire d'influencer le niveau d'activité en cas de flexibilité des prix et des

salaires et de mobilité parfaite des capitaux est à l'opposé de celle obtenue dans le

modèle à prix fixes. Cette opposition est également vérifiée pour l'incidence d'une

variation de l'activité externe sur le produit national : le petit pays n'est pas isolé des

variations de Y * en cas de flexibilité des prix et des salaires, alors qu'il l'est si les prix

sont fixes.