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Liens Chambre de Commerce Suédoise en France Juin 2002 Numéro 23 Prix : 3,25 Dialogue”, “proximité”, “solidarité”, “modestie”... Définis- sant l’esprit qui doit désormais imprégner l’exercice du pouvoir, ces termes utilisés, entre autres maîtres-mots, par le Président de la République au lende- main de sa victoire avaient un goût de miel pour les Suédois. N’évoquaient-ils pas en effet la devise de leur propre présidence de l’UE au premier semestre 2001 ? Cet attachement à l’ouverture et à la transpa- rence qu’ils revendiquent et qui, à leurs yeux, a souvent fait défaut dans la gestion des affaires européennes, la France, vio- lemment secouée par une présidentielle mémorable, allait-elle le faire sien ? Qui plus est, dans un article intitulé “Sans strass ni paillettes” consacré au premier conseil des ministres du gouver- nement Raffarin, le quotidien Le Figaro, commentant la volonté affichée d’humi- lité et de simplicité de ce dernier, n’hé- sitait pas à l’interpréter comme un désir de “scandinaviser” en quelque sorte la vie politique française. Cette reconnais- sance implicite de leur mode de “gou- vernance” n’a pas manqué d’être appré- cié par les Scandinaves concernés, les Suédois les premiers. Et enfin, le nouveau gouvernement fran- çais promettait une modernisation en lonne, climat d’affai- res bridé par les char- ges sociales qui pèsent sur les employeurs, semaine de 35 heures pénalisant le secteur privé... Autant de contraintes sociales qui tiennent à dis- tance des investisseurs étrangers, suédois entre autres. Pendant ce temps, l’Europe... Si les nouveaux diri- geants (et les futurs) français ont du pain sur la planche pour recadrer la France et mieux prendre en compte ce que disent les électeurs, leurs homologues européens doivent eux aussi faire des efforts. Après la présidentielle française, les législatives de la mi-mai aux Pays-Bas ont retenti comme un nouvel et sévère avertissement. La gangrène du repli et de l’exclusion véhiculée par de discours populistes extrêmes devient une maladie européenne qui n’est pas orphe- line. Plus près de la Suède, le Danemark est lui aussi atteint. Des législatives auront lieu à l’automne au sage pays de M. Persson où une approche plus éclairée de l’intégration a donné depuis longtemps déjà le statut d’électeurs aux immigrés. On souhaite à la Suède d’être épargnée par les vents de déstabilisation qui soufflent sur une partie de l’Europe. Françoise Nieto profondeur de ce pays qui, bien que qua- trième puissance mondiale, passe trop souvent encore pour incorrigiblement attardé. Administration lourde et tatil- Vers une “scandinavisation” de la “gouvernance”? A la publication de ces lignes, les législatives n’étant pas encore terminées, l’équipe dirigeante nommée le 6 mai pourrait changer. Néanmoins, ce qui se passe en France est suivi avec grand intérêt à l’étranger, en particulier en Suède. PHOTOGRAPHE : CHRISTER LUNDIN

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LiensChambre de Commerce Suédoise en France

Juin2002

Numéro 23Prix : 3,25 €

Dialogue”,“proximité”,“solidarité”,

“modestie”... Définis-sant l’esprit qui doitdésormais imprégnerl’exercice du pouvoir,ces termes utilisés, entreautres maîtres-mots,par le Président de laRépublique au lende-main de sa victoireavaient un goût demiel pour les Suédois.N’évoquaient-ils pasen effet la devise deleur propre présidencede l’UE au premier semestre 2001 ? Cetattachement à l’ouverture et à la transpa-rence qu’ils revendiquent et qui, à leursyeux, a souvent fait défaut dans la gestiondes affaires européennes, la France, vio-lemment secouée par une présidentiellemémorable, allait-elle le faire sien ?

Qui plus est, dans un article intitulé“Sans strass ni paillettes” consacré aupremier conseil des ministres du gouver-nement Raffarin, le quotidien Le Figaro,commentant la volonté affichée d’humi-lité et de simplicité de ce dernier, n’hé-sitait pas à l’interpréter comme un désirde “scandinaviser” en quelque sorte lavie politique française. Cette reconnais-sance implicite de leur mode de “gou-vernance” n’a pas manqué d’être appré-cié par les Scandinaves concernés, lesSuédois les premiers.

Et enfin, le nouveau gouvernement fran-çais promettait une modernisation en

lonne, climat d’affai-res bridé par les char-ges sociales qui pèsentsur les employeurs,semaine de 35 heurespénalisant le secteurprivé. . . Autant decontraintes socialesqui tiennent à dis-tance des investisseursétrangers , suédoisentre autres.

Pendant cetemps, l’Europe...Si les nouveaux diri-geants (et les futurs)

français ont du pain sur la planche pourrecadrer la France et mieux prendre encompte ce que disent les électeurs, leurshomologues européens doivent eux aussifaire des efforts. Après la présidentiellefrançaise, les législatives de la mi-mai auxPays-Bas ont retenti comme un nouvelet sévère avertissement. La gangrène durepli et de l’exclusion véhiculée par dediscours populistes extrêmes devient unemaladie européenne qui n’est pas orphe-line. Plus près de la Suède, le Danemarkest lui aussi atteint.

Des législatives auront lieu à l’automneau sage pays de M. Persson où uneapproche plus éclairée de l’intégration adonné depuis longtemps déjà le statutd’électeurs aux immigrés. On souhaiteà la Suède d’être épargnée par les ventsde déstabilisation qui soufflent sur unepartie de l’Europe.

Françoise Nieto

profondeur de ce pays qui, bien que qua-trième puissance mondiale, passe tropsouvent encore pour incorrigiblementattardé. Administration lourde et tatil-

Vers une “scandinavisation”de la “gouvernance”?

A la publicationde ces lignes,

les législatives n’étantpas encore terminées,

l’équipe dirigeantenommée le 6 maipourrait changer.Néanmoins, ce quise passe en Franceest suivi avec grandintérêt à l’étranger,

en particulier en Suède.

PHOTOGRAPHE : CHRISTER LUNDIN

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téléphone 01 44 18 88 52 / 81, fax 01 44 18 88 46,

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Présidente, Directrice de la publicationGîta Paterson • Comité de rédaction -T o m a s F e l l b o m , B r i t t N o r é e , J a n N y b e r g ,

Gîta Paterson, Claes Rasmusson, Håkan Skoglund

• Rédaction Françoise Nieto, Claire Mallet

• Création originale de la maquette -D a n H a y o n • Photogravure e t im-pression - IMPRIMERIE SERVIPLUS, Orly •

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* * *Ce numéro a été distribué à 5000 exemplaires.

* * *ISSN 1253-3343

interviewLiza Marklund,romancière

p.5

reportage• Transcenderles modes culturels

p.10,11

bloc-notes• carnet d’affaires• nomination• culture• tous azimuts• nouveau membre• activités CCSF

p.6,7,8,14,16,17

entreprises• Northstream• Yoplait

p.13,15

chroniqueLa Suède à plein volume

p.18

uel que soit le gouvernement qui sera mis en place à l’issuedes élections législatives, nous espérons qu’il contribuera àfaciliter toujours plus la vie des affaires dans le cadre du ren-

forcement de l’ensemble européen et, plus particulièrement en ce quinous concerne, des échanges entre nos deux pays, la France et la Suède.

Conscients que nous sommes tous qu’il reste encore beaucoup à fairepour arriver à un équilibre véritablement harmonieux dans lesrelations franco-suédoises, la “scandinavisation” annoncée de lagestion des affaires françaises au plus haut niveau devrait contribuer àla réalisation de cet objectif.

Quoiqu’en disent certains, le moteur de cette amélioration n’est autreque la connaissance toujours plus approfondie de nos mécanismesrespectifs, de nos schémas de pensée, de notre approche desaffaires, de nos méthodes de management, bref, de nosdifférences culturelles. Il faut bien se garder de lessous-estimer car leur importance est réelle.

C’est précisément pourquoi nous avons entrepris,dans Liens, de leur consacrer une place encore pluslarge à travers des témoignages variés de chefs d’entre-prise et de cadres suédois et français, travaillant soit enFrance, soit en Suède. Leurs points de vue sont précieux, demême que les solutions qu’ils ont trouvées pour aplanir leséventuelles difficultés qu’ils ont rencontrées.

Dans ce cadre s’inscrivent également nos déjeu-ners-débats auxquels nous nous efforçons dedonner un contenu toujours plus intéressant pour vous, avec des inter-venants qui ont tous quelque chose à nous apprendre. Le programmede l’automne sera encore plus riche d’événements que celui du prin-temps et nous espérons que vous serez de plus en plus nombreux àparticiper, de manière à en faire un authentique forum d’échanges.

La CCSF s’est donnée pour ambitieuse mission de contribuer à l’amé-lioration de la compréhension mutuelle entre nos deux pays. Votreengagement actif est donc de la plus haute importance.

Notre exercice 2001, positif, reflète bien, je pense, la nouvelle dyna-mique dans laquelle est entrée la Chambre. Nous devons faire encoremieux et, pourquoi pas, donner l’exemple.

Je compte sur vous et je vous souhaite à toutes et à tous un excellent été.

Gîta PatersonPrésidente

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Atlas Copco France Holding S.A.Z.I. du Vert Galant - 2, av. de l’EguilletteBP 7055 - Saint-Ouen-l’Aumône - 95052 Cergy Pontoise CedexTél. : 33 (0)1 39 09 30 00 - Fax : 33 (0)1 39 09 30 49

Atlas Copco is a global industrial group headquartered in Stockholm,

Sweden. The Group, which was founded in 1873 employs today more than

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I N T E R V I E W

Tous les Suédois connaissentLiza Marklund. Avec sesquatre romans, dont lepremier est sorti en 1998,elle a vendu plus de 2 millionsde livres en Suède. Un chiffresaisissant pour un paysqui compte à peine9 millions d’habitants !Le champ d’explora-tion de cette ex-jour-naliste de 39 ans : leroman policier. Nousl’avons rencontréealors qu’elle était depassage à Paris pourla sortie de “Deadline”,son second livre traduiten français, et pourreprésenter les auteurssuédois lors d’un colloqueeuropéen sur le romanpolicier. Il sembleraitqu’une “vague” du polarnordique ait conquis leslibrairies françaises eteuropéennes...Qu’en dit Liza Marklund ?

– C’est vrai, beaucoup de romans policierssuédois ou scandinaves sont traduits... Eton en écrit énormément ! Je pense qu’onpeut parler d’une vraie tradition - celle deraconter ce type d’histoires et celle, surtout,d’utiliser ce genre littéraire pour explorer

et critiquer différentes facettesde la société. Il y a eu, évi-

demment, l’œuvre de Sjö-wall et Wahlöö. Et l’onretrouve aujourd’huicette approche “sociale”chez quelqu’un commeHenning Mankell .

Imaginez son suc-

une certaine universalité dans les situa-tions et les thèmes que j’aborde. Je me sou-viens par exemple d’une Italienne qui m’aparlé, les larmes aux yeux, de la façondont elle s’était reconnue dans l’universde “Deadline” [ndlr : “Spängaren” en sué-dois]. Cela m’a beaucoup ému.

Comment avez-vous construitcette série de quatre livresautour de votre personnagerécurrent, la journalisteAnnika Bengtzon ?– En fait, quand j’ai publié le premier -“Deadline”, dont l’histoire, chronologi-quement, se déroule bien après le second,

“Studio Sex” - j’avais déjà imaginé et pla-nifié les histoires des quatre romans. C’étaitun tout, et j’aurais donc à la limite pu lesécrire dans n’importe quel ordre. Combiend’autres livres sont à venir... Je ne sais pas !Sans doute encore quelques-uns... Mais j’aiaussi en tête quelques projets d’écriture dansd’autres registres. J’écris d’ailleurs toujoursdes articles et chroniques pour la presse.

Sans oublier votre activitédans l’édition, ou bien encorel’adaptation de vos romansau cinéma...– Le premier film est sorti l’an dernier, unsecond est en train d’être tourné... Mais je n’yparticipe pas directement. J’ai en revanchetenu à choisir, parmi les multiples proposi-tions reçues, celle qui me paraissait le plus àmême de traduire l’esprit de mes livres. Enl’occurrence, la réalisation a été confiée àColin Nutley et c’est son épouse, l’actrice Hele-na Bergstöm, qui incarne Annika Bengtzon.Elle a toutes les qualités requises pour ce rôle !Pour ce qui est de l’édition, c’est un travailqui me prend de plus en plus de temps, maisqui me passionne. Au départ, j’ai créé lamaison d’édition “Pirat” avec l’écrivain JanGuillou et l’éditrice Ann-Marie Skarp, enréaction à la façon dont j’avais été traitéepar l’éditeur de mon premier livre. Onm’avait d’emblée fait comprendre qu’unefois le manuscrit entre leurs mains, l’auteurn’avait plus son mot à dire. Il s’est donc agitpour nous d’instaurer une relation diffé-rente entre auteur et éditeur - y compris auniveau financier, en offrant des droits d’au-teurs largement plus élevés - et d’expéri-menter de nouvelles approches en termes demarketing. Résultat : Pirat est aujourd’huil’un des premiers éditeurs suédois par lenombre de livres vendus !

Propos recueillis par Claire Mallet,Tina Nilsson et Katarina Lööf

cès : en Allemagne, il est le seul à avoir concur-rencé Harry Potter ! Derrière les enquêtesde son inspecteur Wallander, il s’attache àdécrire une certaine société suédoise en malde repères. Pour ma part, ce qui m’intéresse,à travers Annika Bengtzon, l’héroïne de mesromans, c’est de m’attaquer à différentes

formes de pouvoir.Le pouvoir politi-que, le pouvoir desmédias, les conflitsau sein de l’entre-prise. Et, toujours,le combat que doi-vent mener les

femmes pour

résister à la domina-tion masculine. C’est cela qui comptepour moi lorsque j’écris... Je pourraismême dire qu’au fond, peu m’importe desavoir qui est le meurtrier !

Il semblerait qu’en France,le lectorat du roman noirsoit un peu “à part”.Qu’en est-il en Suède ?– Aujourd’hui, il n’y a plus de distinctionentre les lecteurs de policiers et ceux desautres genres littéraires. Certes, dans les an-nées 50, Ivar Lo-Johansson qualifiait encorele roman policier de sous-littérature. Maisdepuis, les choses ont évolué. Tout le mondeen lit. Le dernier verrou a sauté avec KerstinEkman qui, en 1993, s’est vue décerner àla fois le prix de “l’Académie du romanpolicier” et le prestigieux “Augustpriset”pour son roman “Crimes au bord de l’eau”.

Vos livres ont été traduits en17 langues, les droits vendusdans 110 pays... Or ces romanssont fortement ancrés dans uneréalité très suédoise. Pensez-vous que les lecteurs étrangersles lisent différemment ? Qu’ilsles trouvent “exotiques” ?– Oui, c’est fort possible. Mais je me suiségalement aperçue, après coup, qu’il y a

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Le polar selon Liza Marklund

LizaMarklund.

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carnet d’affaires

n Le foie grassous contrôle suédois !Le fonds d’investissement scandinaveIndustri Kapital, via sa filialeFinancière de Kiel, a récemmentracheté au groupe Suezsa participation de67 % dans Labeyrie,le célèbre leader européendu foie gras et du saumonfumé. Sous le contrôle de l’Européenne deGastronomie (filiale de Suez) depuis 1986, lasociété landaise Labeyrie emploie 2 500 per-sonnes et réalise un chiffre d’affaires de 202 mil-lions d’euros. Au-delà de toute logique finan-cière, la symbolique de ce rachat est plutôtétonnante ! Au fait, les Suédois vont-ils pourautant se mettre à aimer le foie gras ?

n Assa Abloy rachète Initial SALe numéro un mondial de la serrure aannoncé le rachat d’Initial SA, distributeuren France depuis 1987 de la société finlandaiseAbloy. Fondée en 1975 et implantée à Paris,cette société était spécialisée dans la distribu-tion de serrures industrielles, de cylindres et deserrures électromécanique. Initial sera rebapti-sée Abloy France SAS et continuera à déve-lopper ses activités à l’aides des produits conçuspar Abloy en Finlande, précise le groupe quiindique que les activités autres que la distri-bution des produits Abloy se poursuivront autravers d’une nouvelle société, TopLocks.

nomination

n La Chambre de Com-merce Française en Suèdea un nouveau président :Michel-André Wlodarczyk.La carrière de Michel Wlodarczyk,53 ans, d’origine française, arrivéen Suède en 1969 pour y ensei-gner le français, l’a longtempsplongé dans le monde de l’édu-cation (universités, universitéspopulaires...), mais aussi amené

au monde de l’entreprise et aux carrefours entreformation et entreprise. Après un passage chezSkandia, il occupe actuellement la fonction dedirecteur du Forum Académique de Stockholm.Il se sent à la fois “Français et Suédois”, a-t-ildéclaré à nos confrères du site “francofil.se”,et s’intéresse de très près aux mutations éco-nomiques et technologiques qui pourraientémerger en Suède dans les années à venir.

B L O C - N O T E S

culture

Le Centre Culturel Suédoisà l’heure d’été

n Le 15 juin, une journée consa-crée aux films réaliséspour la télévision sué-doise, avec projectionde deux d’entre eux “Pelle

le chat et la chasse au tré-sor” (fiction pour enfants) et

“Le mariage de Gustave III”.

n Et puis, comme tous les 21 juin, la Fête dela musique se fondra avec la fête de la Saint-Jean dans les jardins du Centre. Cette année,

c’est un groupe de rock suédois déjà largementrenommé, Urga, qui se produira. Une musiquedifficilement classable, avec ses saveurs “ethno”et ses mots venus de nulle part... Que les pari-siens ont déjà pu découvrir l’hiver dernier alorsqu’Urga accompagnait le spectacle de CirkusCirkör à La Villette. Ambiance garantie ! Enfin,on notera qu’avec l’arrivée des beaux jours, leCCS propose à nouveau un “café suédois”,ouvert tous les jours (sauf le lundi) pourune pause café-gâteau dans la quié-tude des jardins del’Hôtel de Marle.

n Jusqu’au 14juillet au CentreCulturel Suédois, côté

arts plastiques,honneur aux pein-tres contemporainsHarald Lythet LennartAschenbrenner.

n Egalement jusqu’à la mi-juillet, uneexposition de design étonnante, “Sweden @home”, déjà présentée début mai au Carrouseldu Louvre, produite par Svensk Form (com-missaire Pascale Cottard Olsson ) : sur 20 m2,c’est tout l’univers du salon d’un jeune céliba-taire qui a été reconstitué... et paré d’objetsimaginés par de jeunes femmes designers, deshauts-parleurs aux coussins en passant par unelampe en forme d’ampoule géante. Décidé-ment, ce jeune homme a beaucoup de goût !Une jolie façon d’approcher le monde dudesign, qui représentera d’ailleurs la Suèdeà la Biennaledu design deSaint-Etien-ne en no-v e m b r eprochain.

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“The Bubbly Lamp”de Camilla Diedrich.

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n Nouveau départpour le fonds Descartes Créé en 1931, tombé en sommeil pendantquelques décennies faute de ressources, leFonds Descartes (Cartesius-Stiftelsen), quia son siège à Stockholm, vient de se voirdoté d’un comité français. Il accorde dessubventions aux éditeurs français et sué-dois qui font traduire et éditent desouvrages historiques et scientifiques, enparticulier de sciences humaines. Il tra-vaille donc dans les deux sens. AprèsStig Strömholm, (1977-1989), ancien rec-teur de l’Université d’Uppsala, puis PontusGrate (1989-2001), ancien directeur duCentre Culturel Suédois, c’est désormaisJohan Stenberg, directeur de banque,président de l’Alliance Française, quien assure la présidence. Parmi lesderniers livres traduits etédités grâce au FondsDescartes, on trouve YvesCoppens, Apan, Afrika ochmänniskan (Le singe, l’Afriqueet l’homme), Atlantis, 1994, JeanStarobinski, Montaigne i rörelse(Montaigne en mouvement), Atlantis1994, Jean-Jacques Rousseau, Julieeller Den nya Héloïse (Julie ou lanouvelle Héloïse) Atlantis, 1998, BoWingren, Les peintres du Nord. Envoyage vers l’Ouest 1860-1900 (révisionde Tillbaka till Normandie), Presses uni-versitaires de Caen, 2002. Doté de nouvellesressources, d’un comité suédois et d’uncomité français, le Fonds Descartes prendun nouveau départ pour mieux aider àla diffusion de bons ouvrages scientifi-ques français et suédois, qui autrementresteraient cantonnés dans leur langued’origine. Guy de Faramond

B L O C - N O T E S

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n Olé !Non, toutes les danseuses de flamenco ne sontpas des gitanes espagnoles. La preuve :Estefanía Suissa, de mère... suédoise et depère français, affirme son affinité passionnéeavec cet art très particulier qu’elle a appris

aux meilleures sources andalouses.Estefanía s’est déjà pro-

duite avec grandsuccès un peu par-tout en Europe, à

commencer par la Finlande(où on adore le tango, vous

saurez). Après Paris où on laconnaît déjà bien, elle a également été

très applaudie au Flamenco Festival deBerlin et de Freiburg, l’été dernier, oùelle avait présenté “De Mosaïco»”, lespectacle qu’elle a créé avec Enrique

Muriel et Alberto Garcia, qui est toujoursd’actualité. Etonnant, non ?

Estefanía Suissa, danseuse de Flamenco suédoise.

n Musique encore...Une soirée musicale 100 % suédoisevient d’avoir lieu à Paris, le 6 juin

dernier, au Nouveau Casino. Baptisée“Soirée Swedish Indie Go”, elle a

permis au public parisien de découvrir ce qu’onpourrait appeler la “nouvelle scène rock” sué-doise. Tendance pop avec les trois membres dugroupe Eskobar, tendance folk avec l’ex-foot-balleur NicolaiDunger, et ten-dance country-rockavec les $1000Playboys, dontle single “Got tokeep moving” adéjà commencé àp e r c e r d a n s l e shit-parades.(voir aussi notrepage Chronique”).

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tous azimuts

n Deux régions françaisesdistinguées à StockholmLes Alpes Maritimes (PACA) et Rhône-Alpes ont été sacrées championnes de l’innova-tion, lors du troisième forum européen pour lesentreprises innovantes organisé à Stockholm enavril. Un forum lors duquel les experts ont parailleurs débattu des conditions permettant d’en-courager la création d’entreprises innovantesdans les différents Etats membres de l’U.E.www.cordis.lu/paxis/src/reg_ex.htm

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COPENHAGUE ET OSLO

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n Mangez suédois !“Sûre & Savoureuse”. Tel est le titre fran-çais d’un ouvrage consacré à la nourrituresuédoise que l’Institut Suédois vient de pu-blier en cinq langues (français, anglais, alle-mand, espagnol et polonais). Il ne s’agit pasd’un livre de recettes (on en trouve toutefoisquelques-unes, d’ailleurs très alléchantes),mais plutôt d’une présentation des différentes

facettes de la “politique alimentaire” de laSuède : les spécificités et exigences de l’agri-culture suédoise, la filière bio, l’industrie agro-alimentaire, la consommation, la “révolu-tion culinaire”, les grands chefs suédois etles meilleures tables du royaume. Instructifet agréablement présenté. www.si.se

n Ikea sur les railsIkea devient opérateur ferroviaire, acheminantdepuis peu ses propres trains de fret entre l’Alle-magne et la Suède. Le premier train d’“IkeaRail” a été lancé le 15 avril. D’autres s’apprêtentà effectuer deux trajets par jour entre Duisburg etles entrepôts centraux du groupe à Älmhult(sud de la Suède), en empruntant le pont del’Öresund. Chaque train remplacera plusieursdizaines de camions. L’objectif d’Ikea est d’assu-rer par le rail 40 % de ses besoins de transporteuropéen d’ici quatre ans. Le Suédois serait ainsila première entreprise à profiter des débuts de ladérégulation européenne en matière ferroviaire.

n Goodjet : après Göteborg,bientôt Stockholm et MalmöNous en parlions dans notre numéro précé-dent : le 25 avril dernier a eu lieu le volinaugural de la nouvelle liaison aérienneBeauvais-Göteborg, assurée par la com-pagnie suédoise “low-cost” Goodjet. Denouvelles liaisons avec l’aéroport deBeauvais (et donc Paris) devraient suivre àpartir de la mi-juin : Malmö, Stockholm etOslo. Goodjet présente ces ouvertures commela suite du “succès inouï des réservations”adressées uniquement par Internet et partéléphone. Un succès à mettre sur le compte,très certainement, des prix jusqu’ici sansconcurrence proposés par la compagnie.www.goodjet.com

n Une Suédoise côté cuisineUn restaurant pas tout à fait comme les autres :l’Indigo Square, à Bagnolet, à deux pas deParis, ouvert il y a un an et demi par uneSuédoise, Viveca Sandklef. Le choix de cettejeune femme : la “cuisine fusion” ou “crosscooking”. Ce concept, beaucoup plus connuparmi les tables à la mode de Stockholm qu’àParis, repose sur le mélange des cultures, dessaveurs et des parfums. En s’appuyant toutefoissur “une base de cuisine traditionnelle fran-çaise”, l’Indigo Square vous fera par exempledécouvrir un filet de dorade au citron confit, desbrochettes de poulet aux graines de sésame ouune crème au potiron. Avec une affection parti-culière pour les épices... Tout en douceur. Côtédécor, rendez-vous avec l’esprit fifties, les trou-vailles de brocantes et les tissus colorés. Bouche àoreille aidant, Viveca peut aujourd’hui comptersur beaucoup d’habitués. A noter : en décembre,un buffet de noël suédois avec tout ce qu’il faut,du glögg à la “tentation de Janson” en passantpar les harengs ou la maison en pain d’épices !Indigo Square, 7 rue Marceau, 93170 Bagnolet,M° Gallieni, tél. : 01 43 63 26 95. Env. 24 €(160 F) à la carte, menu midi à 11,5 € (75 F).

B L O C - N O T E S

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n La Suède à La Rochelle15 jours durant, du 11 au 25 mai, les heureuxhabitants de La Rochelle auront pu contem-pler à loisir les splendides monocoques de laVolvo Ocean Race, la course autour dumonde en équipage. Tous leurs sponsors étaientbien sûr au rendez-vous pour deux semainesintensives de relations publiques. Après 5 joursde nouvelles épreuves, notamment dans laremontée de la Manche, les voiliers sont arrivésà Göteborg le 30 mai, accueillis avec enthou-siasme, d’autant que le premier à franchir laligne d’arrivée était le suédois Assa Abloy. Laneuvième et dernière étape devait se disputer le6 juin, un sprint entre Göteborg et Kiel, enAllemagne. Lequel d’Assa Abloy ou d’IllbruckChallenge, le monocoque allemand leader,l’aura emporté ? Liens a bouclé trop tôt pour lesavoir. www.volvooceanrace.com

n La Rolls de la quilleSi on n’en trouve pas sur les bateaux de la VolvoOcean Race, elles ont déjà équipé 4 de ceux quiont participé à la dernière Vendée-Globes, dontle PRB du vainqueur, Michel Desjoyaux.Qui “elles”? Weldox Keelsteel, la super-quille du suédois SSAB, 4 fois plus solide que lesautres, y compris les quilles en fibre de carbone.

On la retrouvera prochainement sur deuxbateaux de l’America Cup : le suédois Orm(le serpent) et le britannique GB Challenge.

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Suite du bloc-notes, page 14

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uillaume de Noinville estentré chez Electrolux en 1986.CFO pour la France depuis 1994, il

était nommé P.-D.G. d’Electrolux FranceS.A. en 2000. Il a en outre une responsabi-lité de coordination des acti-vités avec la Belgique où esthébergé le centre de décisioneuropéen du principal mé-tier de cette multinationalesuédoise qui compte parmiles plus anciennes et les plusgrandes. Parmi les plus dis-crètes aussi. Longtemps eneffet, Electrolux s’est appuyésur ses marques locales, cequi a par exemple donnéArthur Martin Electrolux enFrance, et, ce faisant, est par-tout considéré comme unemarque locale dont le grandpublic n’identifie pas l’ori-gine suédoise. De la mêmemanière, Electrolux a adopté un style demanagement qui, pour Guillaume deNoinville, témoigne d’une “grande capa-cité à travailler ensemble en respectantles modes de management nationaux”.En conséquence, il n’a pas eu à imposerun style suédois à ses troupes hexagonales,et il rend hommage à la “capacité de délé-gation” d’Electrolux. “Pas de missi domi-nici qui viennent diriger les opérationsfrançaises. Elles le sont par des Françaisou des managers d’autres nationalités,

en fonction de leurs compétences. Unexemple : le patron de deux de nos usinesen France est un Italien. C’est une cul-ture multinationale assez spécifique augroupe”. Ceci dit, le siège, à Stockholm,

où se prennent les décisions centrales estlui-même peu internationalisé. “Electroluxen est conscient et s’efforce petit à petitd’y remédier”.

Choisir les bonnes compétencesChoisi lui aussi en raison de ses qualitésde manager, Per Kaufmann, Président duDirectoire de Conforama, est un Suédois àla tête d’une société française. Vingt annéesen France n’ont pas trop entamé sa diffé-rence. Après 12 ans chez Ikea entrecoupés

d’un an à l’INSEAD et 18 mois dans unesociété de conseil, il a été aspiré par PPR en1997 avec pour tâche de dynamiser et derentabiliser la vieille dame assoupie dansses dignes corsets qu’était devenu le

Printemps. Il s’y est atteléavec, cette fois (par rapportà son passage dans laditesociété de conseil), la fermeintention “d’influer sur laculture de l’entreprise”. C’est ce qu’il a fait dans legrand magasin bridé dansson évolution par sa “vieilleculture d’entreprise fran-çaise, sa hiérarchie trèslourde, ses baronnies, sesdécisions prises au sommetet ses responsables plus exé-cutants que managers”. Sisa “suédicité” managérialea “un peu surpris” audébut, elle a vite convaincu.

Sans changer l’establishment en place, ila pris du temps pour en modifier le com-portement en le responsabilisant. Avec labénédiction de Serge Weinberg, le Présidentdu Directoire de PPR qui l’avait mis là etqui souhaite lui-même que les managerssachent prendre des décisions personnelleset les assumer. Ce souffle nouveau a biensûr contribué à la remontée des résultats.Aussi, quatre ans et demi plus tard, luidemandait-on de moderniser Conforama.Sa connaissance du secteur du meuble et

“Transcenderles modes culturels”

Avec la globalisation de l’économie, les questionsde management prennent une importance cruciale.

Comment intégrer la culture de l’autre, qu’il soit manager ou managé ?Comment transformer les idées reçues sur les traits de comportement nationaux

en idées neuves au service de la performance de l’entreprise ?Questions parmi d’autres que Liens s’attache à explorer dans le contexte

des relations d’affaires franco-suédoises. Sur notre plateau aujourd’hui, un FrançaisP.-D.G. d’une filiale suédoise et un Suédois P.-D.G. d’une entreprise française.

Regards croisés sur le métissage managérial.

G

MEDIATHEQUE CENTRALE COMMISSION EUROPEENNE

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la bonne santé de la société aidant, leschoses vont plus vite.

Vers une culturede business internationalePatron français en France, Guillaumede Noinville n’a donc pas, en ce qui leconcerne, de problèmesculturels avec ses col-laborateurs. En revan-che, il doit rendre descomptes à un action-naire de culture étran-gère. Depuis le tempsqu’il les pratique, ilconnaît bien les Sué-dois et il les a vus évo-luer. Aujourd’hui, ilconstate que “d’unemanière générale, lestyle de managementsuédois a peu de spéci-ficité, il s’est peu à peudilué dans un styleplus européen”. Uneconstatation qui peut pa-raître iconoclaste maisqui est partagée pard’autres, notammentJean-Louis Beffa, P.-D.G.de Saint-Gobain, quis’était exprimé sur le sujet dans ces pagesil y a quelque temps. Explication : “lesSuédois ont petit à petit appris à connaîtrel’éthique des Latins, à leur reconnaîtrebeaucoup de qualités aussi, et à lesapprécier. Les Latins, de leur côté, ont faitune grande partie du chemin : ce n’estplus un problème, maintenant, de trou-ver des cadres parlant anglais, et enmatière de prise de décision, les Latinsont appris à être plus consensuels”.

Eviter ou résoudre les conflitsCe fameux consensualisme, image de mar-que du management suédois, Guillaume deNoinville en fait l’élément central de ce qui,à ses yeux, différencie les cultures suédoiseet française, à savoir, le mode de gestionde la notion de conflit et de l’arbitrage. “Lefonctionnement psychologique des Sué-dois fait qu’ils ont du mal à admettrele conflit. Ils ont, à travers la démarcheconsensuelle, développé les moyens del’éviter, mais sans développer les moyensde le résoudre. Aussi sont-ils désemparéslorsqu’il se présente”. Pas Per Kaufmannqui met, dit-il “tout sur la table” et fait en

sorte de trier “le plus rationnellementpossible” pour trouver les véritables raisonsdu conflit. “Accepté, naturel” pour eux,les Latins qui ne voient “aucune honte”aux conflits sont aussi mieux armés queles Suédois pour les résoudre et les arbi-trer, poursuit Guillaume de Noinville. “Nor-

mal” chez les Latins,l’arbitrage est “révéla-teur d’échec” chez lesSuédois... “bien quetout cela tende à s’es-tomper au profit d’uncode de comportementinternational à forteconnotation anglo-saxonne, la langueimprimant sa struc-ture aux comporte-ments”. Confirmé parle patron francophonede Conforama qui ditde son propre style demanagement qu’il est“plus direct à l’anglo-saxonne, moins for-mel, parfois brutalvoire provocant, maispas forcément sué-dois”. En arrivant auPrintemps, il avait com-

mencé par abandonner le port de la cravateet tutoyer ses collaborateurs...

Consensus ...Vue par Per Kaufmann, la recherche duconsensus puise ses racines dans la natureégalitariste de la société suédoise “où toutdoit être aussi lisse et transparent quepossible, où l’on n’a pas le droit de se dis-tinguer et d’être en dehors du groupe”.Cela commence dès l’école primaire : pasde notes, pas de classement, personne n’estofficiellement meilleur. Et, plus tard, dansles entreprises, pas ou peu de hiérarchie.Tout le contraire de la France. PerKaufmann se considère plus comme “ani-mateur” que chef autoritaire, tout enreconnaissant que le chef doit trancher. Ilsouhaite que chacun prenne sa responsa-bilité personnelle et ne la laisse pas auxgrands patrons ou aux experts. “Chacun ale droit de s’exprimer et doit s’exprimer,et la direction doit être là pour aider. EnSuède, on est plus habitué à dire qu’onn’est pas d’accord, alors que dans lesentreprises françaises traditionnelles, cen’est pas encouragé. C’est plus facile

d’être chef suédois en France que l’in-verse”. Il cite à ce propos son confrère fran-çais P.-D.G. de Ellos (groupe PPR) expatriéen Suède disant que, dans ce pays, la prisede décision peut durer “des années” et queles Suédois manquent d’initiative.

... et prise de décisionSur le mécanisme décisionnel en Suède,Guillaume de Noinville apporte un autreregard. “Lorsqu’on s’assoit autour d’unetable avec des Suédois, on a parfois lesentiment que la décision ne se prendpas, ou bien qu’elle est déjà en coursd’application. Alors le débat sembles’éteindre dans un moment de silenceet on passe au sujet suivant... En France,on argumente pour ou contre et le pa-tron dit “voilà ce qu’on va faire”. Enréalité, les phases d’étude, de prise dedécision et de mise en œuvre sont plusfortement distinguées chez les Français”.Confortable pour l’un, déroutant pourl’autre, chacun des deux peut croire que,dans l’autre système, le débat n’a pas lieu.La troisième voie, intermédiaire entrela prise de décision “autoritaire” et laméthode du “consensus” apparaît ainsipour Per Kauffman la meilleure solution. Ilsoulignera encore l’importance du rôlepédagogique du P.-D.G., soutenant que “leprocess (la discussion) est plus importantque le résultat, même si cela prend plusde temps”. Avant d’ajouter avec un brinde malice : “l’attitude française a parfoisses avantages : le chef prend la décision,un point c’est tout”. Mais il constate aussiqu’en France, un changement indéniableest en cours avec de grands chefs d’entre-prise qui sont véritablement différents, etavec succès.Le mot de la fin reviendra à Guillaumede Noinville pour lequel,“à l’exemple de PerKaufmann ou Jean-Louis Beffa, on n’estpas un grand pa-tron si on n’a pasune personnalitéqui transcende lesmodes culturels,même ceux apprisdepuis la plus tendreenfance”.

Françoise Nieto

Per Kaufmann, Président du Directoire de Conforama.

Guillaume de Noinville,P.-D.G. d’Electrolux

France S.A.

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E N T R E P R I S E S

Le métier de Northstream :le conseil stratégique dansle domaine des communi-cations sans fil. Tous lesgrands noms de la scènemondiale du “wireless”font appel à cette sociétésuédoise implantée àStockholm, Tokyo et SophiaAntipolis. Par le biais d’unefiliale, elle commercialiseen outre un logiciel qui ade quoi faciliter la vie desglobe-trotters accros à leurordinateur portable...

es japonais DoCoMo ou Mitsubishiaux Américains AT&T ou Microsoft,en passant par Ericsson, Vodafone

ou Accenture... Opérateurs, fabricants, inves-tisseurs, fournisseurs de contenus... Tous ontrecours aux experts de Northstream pour lesaider à concevoir leurs stratégies en termesde télécommunications sans fil et à mieuxcerner l’avenir de ce secteur aux contoursencore aléatoires.Né en Suède en janvier 1999, Northstreamcompte une cinquantaine de salariés et estmajoritairement détenu par ses six fondateurs.Très vite après la création de l’entreprise, ilavait été décidé d’ouvrir un second site, enplus de celui de Stockholm. Le choix s’est portésur le Sud de la France et Sophia Antipolis.Pourquoi ? Pour la proximité d’autres entre-prises high-tech ?“Pas vraiment. La principale raison, c’est lerecrutement”, affirme Jonas Twingler, P-DGde Northstream (entité conseil du groupe dumême nom) et dirigeant du pôle français : “çaparaissait difficile de faire venir du mondeà Stockholm...”. Autrement dit, souhaitantembaucher les meilleurs profils du mondeentier, Northstream se devait de trouver un lieusuffisamment attrayant. Et à Sophia, il faitbeau, la technopôle est réputée, l’environ-nement très “international” facilite l’intégra-tion... Bref, tout pour plaire ! Apparemment, cecalcul fut le bon puisque Northstream comptedésormais dans son équipe méridionale pasmoins d’une quinzaine de nationalités.

Prédire l’avenirDepuis Sophia, Northstream travaille pour degros clients français tels que Orange ouBouygues Telecom, mais surtout pour des socié-tés étrangères elles aussi présentes en France.“Ce n’est pas une volonté de notre part. Maisétant donné que nous sommes centrés sur lestechnologies du futur, nous travaillons forcé-ment surtout avec les leaders mondiaux. Oril se trouve qu’ils sont rarement français !”reconnaît Jonas Twingler.La spécificité de Northstream ? “Le fait, sansdoute, d’être entièrement centrés sur le wire-less. Et d’allier sans cesse compétences tech-nologiques et savoir-faire en termes de busi-ness. Car l’un ne va pas sans l’autre. Réaliserpour un client une stratégie de lancement dela 3ème génération de sans fil ou une étudesur la tarification de ses services... C’est biendu business. Mais qui ne peut qu’être basésur une expertise technologique” expliquele Suédois. Northstream n’embauche d’ailleursque des profils ayant cinq ou dix ans d’expé-rience chez des opérateurs ou constructeurs.L’entreprise fait régulièrement parler d’elle enpubliant des études qui, semble-t-il, font auto-rité dans le secteur. “Nous faisons tous lesjours une foule de recherches et analyses.Sans quoi il nous serait impossible, parexemple, de guider un client sur les nou-veaux services qui vont éclore dans deux ou

trois ans...Il nous a alors paru intéres-sant de faire partager les conclusionsde ces travaux. Et c’est évidemmentpour nous un bon outil marketing”.

“Des outils simples,qui facilitent la vie”En marge de son activité de conseil, North-stream a créé avec Argo Global Capital,l’un des plus grands capital risqueurs amé-ricains, la société Argnor. Une joint-ven-ture qui investit dans les projets les plusprometteurs en matière de communica-tions sans fil, avec un intérêt particulier

pour ce qui se fait dans les pays scandinaves.Enfin, afin de développer ses propres produits, àcommencer par le logiciel Alice Login, North-stream créait il y a un an et demi la société AliceSystems, dont l’équipe commerciale est baséeà Stockholm... Et la R&D à Sophia Antipolis.“Nous partageons les mêmes locaux, maisil s’agit d’une entité bien distincte” préciseJonas Twingler. Alice Systems compte aujour-d’hui trente salariés, dont la moitié en France.“Alice Login permet, d’un seul clic, où quel’on se trouve dans le monde, de connecterson ordinateur portable ou son Palm àInternet ou à un réseau de société, à partirde son téléphone mobile GSM, GPRS ou dela 3ème génération utilisée au Japon, parexemple” résume Jonas Twingler. Ca n’a l’airde rien... Mais tous ceux qui se sont essayés àcet exercice de connexion à distance saventcombien, en temps normal, la procédure peuêtre fastidieuse : trouver le bon numérod’appel, enclencher une application pour sécu-riser la connexion, etc. “Avec Alice Login, toutcela est éliminé. L’avenir est dans ce typede produits : des outilssimples, qui facili-tent la vie” estime lesuédois. Cette petitetrouvaille unique enson genre est ven-due, non pas direc-tement aux utilisa-teurs, mais aux opé-rateurs. Le succès estau rendez-vous.

Claire Mallet

D

Northstream ou les clefsde la planète sans fil

Les bureaux de Northstream sur la Côte d’Azur.“Nous avons les plus beaux locaux de tout Sophia !

A partir d’un espace brut, nous avons fait quelque chosede très suédois, avec beaucoup de bois, de verre, d’espacesouverts...” s’enthousiasme Jonas Twingler. Pour la petite

histoire, on saura que, ne trouvant pas sur place les matériauxet le mobilier souhaités (et devant les prix pratiqués dans la

région...) Northstream a été obligé de presque tout faire venirde Suède. Y compris les parquets et les murs des salles

de réunion... Et les équipes pour les poser !

Jonas TwinglerP.-D.G. de

Northstream France.

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TIC : la Suède fait toujoursfigure de modèlen Loin déjà de l’éphémère vague des start-ups, les TIC à la suédoise continue, plus dis-crètement, de faire l’objet de la curiositévoire de l’admiration des Français, notam-ment en matière d’infrastructures télécomset de haut débit. De quoi inciter les Françaisà aller voir de près ce qui se fait en Suède.Ainsi en avril dernier, une délégationfrançaise conduite par Jean-LouisGuigou, Délégué à l’Aménagementdu Territoire et à l’Action Régionale(DATAR), est partie là-bas pour étudierles conditions de développement du hautdébit dans les collectivités territoriales. Ladélégation se composait de deux représen-tants de la DATAR, deux de la Caisse desdépôts et Consignations et deux de la Fon-dation Internet nouvelle génération (FING),qui organisait le voyage. Le groupe s’est dit“impressionné par le niveau d’avance-ment des collectivités suédoises” et “lestéd’idées nouvelles”. S’il s’est intéressé auxcas de Stockholm ou de Kista, il a aussi pudécouvrir des expériences moins célèbres,

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telles que celle du réseau municipal hautdébit de Sollentuna ou celle de Tierp, unecommune rurale pionnière des “infrastruc-tures neutres” à haut débit.Compte-rendu complet sur :www.fing.org/index.php?num=2822,1

n Ou bien encore, Jean-Michel Billaut,directeur de l’Atelier BNP-Paribas,désormais habitué des voyages en Suède, estune nouvelle fois parti là-bas fin mars.

Notamment pour y accompagner une équipede l’agglomération de Pau. Celle-cicompte elle aussi s’inspirer de ce qui se fait enSuède, et plus particulièrement à Stockholm,pour conforter sa stratégie TIC : faire de Pauune zone de tests opérationnels en très hautdébit. D’ailleurs, à peine rentré en France, lemaire, André Labarrère, présentait officielle-ment ce projet, “Pau Broadband Contry”,qui s’annonce comme une première en France(en savoir plus : http://eco.agglo-pau.fr). Suite du bloc-notes, page 16

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tetrapak suédoisd’un litre, s’as-sortissent main-tenant d’innovations“de rupture” avec les yaourts à boire, lapremière “crème fraîche” cuisinable et lapremière “crème fraîche” ultra-légère dumarché. “Yoplait dynamise le marché sansprendre de volumes sur la concurrenceet les consommateurs suédois ont un plusgrand choix” souligne-t-il.

Commencée dans les années 90 à tra-vers des contrats de franchise passésavec les trois grandes coopératives lai-tières nordiques, Valio en Finlande,Arla en Suède et Norske Mejerier enNorvège, l’implantation du françaisYoplait en Europe du Nord a pris unbrusque virage lorsque Suède et Fin-lande ont rejoint l’espace communau-taire. Yoplait signait une joint-ventureavec le numéro un finlandais Valio quiavait entre temps créé Valio Suède.En 1998, ils créaient ensemble YoplaitValio Nord AB, une société de marke-ting suédoise basée à Stockholm etdédiée uniquement à la commercialisation enSuède des produits Yoplait fabriqués soit enFinlande (les yaourts) soit en France.

Innovationspour marché réceptif“Lorsque nous avons conclu cette JV avecValio, Arla est devenu un concurrent. Lastimulation de l’offre a alors provoquéune importante croissance, de 6 à 7 %par an, du segment des produits laitiersfrais sur le marché suédois” expliqueAntoine Meurisse, le directeur général deYoplait Valio Nord AB. Entre Valio et Yoplait,pas de conflits d’intérêts, le premier ayantmisé à fond sur les produits “santé” tandisque le deuxième cultive une image “gour-

mande” qui lui a per-mis de doubler sa

part de marché en4 ans.Chez Yoplait, l’in-novation est le

moteur du dévelop-pement : déjà plé-

biscités, les yaourts etleur conditionnement

multipack en petits potsface aux traditionnels

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Avec une croissancetrès rapide et 8 %du marché suédois

des produits laitiers frais,Yoplait se félicite

de sa joint-ventureavec le finlandais Valio

qui a donnéune impulsion décisiveà son développement.

Un exemple detriangularité harmonieuse.

Antoine Meurisse,DirecteurGénéral deYoplait ValioNord AB.

Les Suédoisséduits par les gourmands

Des différencesdans les contactsArrivé à Stockholm en 1998 pourmettre en place la nouvelle organisa-tion, Antoine Meurisse, seul représen-tant de Yoplait dans l’espace nordique,travaille en Suède avec des Suédois (lesquatre de sa propre équipe de YoplaitValio Nord AB et ceux de Valio Suède),et il se rend une ou deux fois par moisen Finlande. Précédemment respon-sable d’une zone allant de l’Europe duNord à l’Afrique du Sud, le jeune DGavait donc une certaine connaissancedes pays nordiques. Depuis qu’il y vit à

plein temps, il a affiné sa perception des diffé-rences culturelles. Ainsi : “les contacts entreSuédois et Français sont beaucoup plus dif-ficiles à appréhender qu’entre Français etFinlandais”. Son explication : les relationsentre Français perçus à tort ou à raisoncomme “arrogants” et les Suédois “puis-sance dominante dans la région” s’ins-crivent souvent dans un rapport de concur-rence, alors qu’entre Français et Finlandais,les relations sont beaucoup plus directes “sansaucun sentiment de supériorité de l’unvis à vis de l’autre”.

S’adapter et respecter les autresAux premières loges, il vit aussi deux va-riantes de consensus, avec un processus pluslong en Suède où la notion de chef est moinsdominante qu’en Finlande. Manifestement, Antoine Meurisse, qui a déjà

une longue expérience à l’interna-tional, se sent bien dans ces pays duNord qui ont su trouver une forme

de management “efficace”, au milieude gens “impliqués, responsables et

réactifs qui travaillent dans unesprit positif et de progrès, respectent les

autres et sont eux-mêmes respectés”. Si saphilosophie est de s’adapter aux manièreslocales, il le fait d’autant plus volontiers qu’iltrouve le climat de travail agréable : “Respec-ter les manières de penser et de fonctionnerest à mon sens une bonne méthode”, dit-il.

Françoise Nieto

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ERRATUMUne erreur s’est glissée dans le précédantnuméro de Liens, à la rubrique “Nouveauxmembres”, l’adresse e-mail de Marketeam -Marie Baillot Sommar est la suivante :[email protected].

marché des grands comptes maisexclusivementvia des partenaires.Parallèlement au déploiement d’un réseau enfibre optique baptisé Viking qui compte aujour-d’hui 22 000 km en Europe et 18 000 km auxEtats-Unis, Telia fournit aussi bien des four-reaux que des fibres, des services IP (Transit,Hébergement de serveurs, IPVPN), des servicesvoix et de collocation dans 12 villes en France.La filiale française a été créée en 1999 et estdirigée par Alain Minier, Vice Président Europedu Sud pour Telia International Carrier.Site web : www.telia.fr

n Le 18 mars dernier, certains ont eude la chance... La chance de rencontrer leSuédois le plus célèbre homme d’affaires dumonde du vin, Peter Thustrup, la chance

n Surf citadin sans fil et gratuitS’asseoir à une table de café ou de restaurantet pouvoir y consulter ses mails ou aller surInternet à partir de son propre ordinateur oude son “pocket PC”... Ce sera bientôt possibledans plusieurs lieux du centre de Stockholm,à commencer par la maison de la culture(Kulturhuset) et l’élégante galerie mar-chande Sturegallerian. Ceci, sans avoir à sebrancher où que ce soit... Et gratuitement !Avec ce nouveau service “Captive InternetAccess”, les communications seront en effetprises en charge par les propriétaire des lieuxou par des sponsors. www.captive.se

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n Telia International CarrierFiliale de l’opérateur de télécommunicationhistorique Suédois Telia, Telia Interna-tional Carrier exerce une activité de gros-siste en télécoms vis-à-vis des autres opérateurset des acteurs de l’IP (ASP, FAI et fournisseursde contenu). En 2002, Telia InternationalCarrier prend un virage en s’attaquant au

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de déguster une sélection de grands Bordeauxvenus de la cave de ce négociant hors normes...Et la chance de l’entendre parler de vin avec uneétonnante simplicité ! Qu’il s’agisse de cépages,de tanins... Même les plus néophytes y ont subi-tement vu clair. On aura aussi entraperçu àquoi peu ressembler le métier de Peter Thustrup,qui traque les meilleures bouteilles à travers lemonde pour les revendre aux plus grands ama-teurs de la planète (voir la page “Chronique”de notre numéro précédent). On aura, enfin,eu la joie d’entendre qu’au-delà de toute règle,le vin est avant tout une affaire de goût person-nel... Et que le mariage qui concluait la soiréeau Cercle Suédois, celui d’un repas très suédois

et de vins de Bordeaux, n’était en rien unsacrilège ! www.vins-rares.fr

n Per Kaufmann, Président du Direc-toire de Conforama et, auparavant

DG du Printemps qu’il a remis surpied, était l’hôte d’un déjeuner-débat de la CCSF, le 14 mai,pour faire part de son expériencede patron suédois d’une société

française en France (voir la rubrique“Reportage” en pages 10/11). Il se plaîtvisiblement dans sa situation “assezunique” et son style de managementPeter Thustrup.

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L’esprit scandinave

activités ccsf

Page 17: Chambre de Commerce Suédoise en France Liens · Liza Marklund. Avec ses quatre romans, dont le premier est sorti en 1998, elle a vendu plus de 2 millions de livres en Suède. Un

Du côté de CCSF et SNS

B L O C - N O T E S

“plus direct, moins formel, parfois un peubrutal et pas forcément suédois” a fait sespreuves. “Comme étranger, on peut se per-mettre plus de choses”. Le management idéalselon lui ? “Celui qui réunit à la fois le sens deschiffres des Français, du process des Suédois etde la stratégie des Britanniques”. Il tient cepen-dant à souligner que le groupe PPR en soi est“différent”, très décentralisé, avec un Directoirequi laisse leur totale autonomie aux quatre divi-sions, et d’autre part, que son hiérarchique trèsattentif qu’il couvre d’éloges, Serge Weinberg, l’atoujours soutenu, allant même jusqu’à assumerla co-responsabilité de décisions parfois mal ajus-tées. Il confie, en excellent français, qu’aprèsvingt ans déjà passés en France, il lui serait main-tenant difficile de revenir en Suède...

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“Voyons-nous la lumière au bout dutunnel ?” : c’est sur ce thème que KlasEklund, le très distingué économiste privilégiéde la SEB est venu à Paris en mars présenter, àl’invitation de CCSF, SNS et SEB, ses perspectivesde relance de l’économie mondiale après le11 septembre 2001. Premier message : cetterelance sera moins forte aux Etats-Unis qu’en1991 en raison d’une faible consommation etd’une épargne maigrissime. Deuxième mes-sage : la croissance y sera toujours plus fortequ’en Europe. Troisième message : face à undollar toujours en forme, l’euro a un fort po-tentiel de croissance en 2003, mais quant auxmarchés boursiers, pas question pour eux decompter sur une euphorie style années 90.Quatrième message qui concerne la Suè-de : mini-récessionet inflation ram-pante. “La ban-que centrale deSuède se faitb e a u c o u pde souci”.Pourtant, avec

des critères budgétaires “plus sévères” que ceuxrequis par Maastricht, la Suède “se porte beau-coup mieux que l’Allemagne”.Dernier point : la calendrier de l’adhésion de laSuède à l’UME. Tout dépend du référendum, despossibilités de raccourcir la période probatoireet de procéder le plus rapidement à unamendement de la constitution. Pour ce qui estde l’opinion, les Suédois n’ont pas tardé à voir serétrécir la voilure de leur couronne. “Avant,aux Canaries, pour 100 SEK ils avaient 200pesetas. Maintenant, pour 9 SEK, ils ont...1 euro !”. Apparemment, donc, pas de souci àse faire de ce côté-là : les rangs des partisans du“oui” à l’Euro continuent de grossir.

NB : Klas Eklund est égalementauteur de romans policiers...

De gauche à droite :Tina Nilsson, CCSF ;

Katarina Isaksson,SNS ; Peter Ling-

Vannerus,SEB Paris etKlas Eklund,

SEB Suède.De gauche à droite : Håkan Skoglund, Mercuri Urval ;

Per Kaufmann, Conforama etHans Robert Åkerberg, Botnia Pulps.

Botnia Pulps SA31, rue Henri Rocherfort - 75017 PARIS - Tél. : +33 1 42 12 42 42 - Fax : +33 1 42 12 42 48

Une vaste gamme de pâte à papier.

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C H R O N I Q U E

Peu de gens le savent.Et pourtant. La Suèdeest devenue l’un deshauts lieux de la planètepop. Non seulementparce que les groupeset artistes suédoisenchaînent les succès àl’international. Mais aussiparce que Stockholmest devenue unevéritable plaque-tournantepour stars anglo-saxonnesà la recherche des artisansde leurs futurs tubes.

oute cette histoire aurait commencéun certain soir de 1974, lorsqueAbba remporta l’Eurovision... Avec

plus de 250 millions d’albums vendus à traversle monde, le groupe est entré dans la légende. SiAbba a été relégué au rayon du kitch insouciantdes seventies... Tous s’accordent à dire queson triomphe a servi de détonateur, révélantau monde et aux Suédois eux-mêmes qu’onpouvait rêver d’une carrière pop même sil’on n’est pas Anglais ou Américain.Depuis, chaque décennie aura connu son lotd’interprètes venus - sans qu’on le sache forcé-ment - du petit royaume de Suède. On se sou-vient ainsi du duo Roxette et de son rock vocalqui réussira, dès la fin des années 80, à se hisserau sommet des hit-parades américains. Avec lesannées 90, l’exportation musicale suédoise anotamment pu compter sur les groupes Ace ofBase (meilleure vente mondiale pour un pre-mier album) et The Cardigans (là encore, unjoli chapelet de succès au box office, et uneimage haut de gamme de groupe s’étant, selonles gazettes musicales, “invité dans le jardinde la pop anglaise”). D’autres noms ? Oncitera en vrac Robyn, Dr Alban, Eagle-EyeCherry, Kent, The Wannadies, Indra...

Des genres des plus divers - hip-hop, rock, dancemusic ou soul... Du bon et du moins bon, ducommercial et du plus original.

PépinièreBien des observateurs se sont interrogés sur lesraisons de cette exception musicale suédoise. Lespistes sont multiples : le fort enracinement del’éducation musicale à travers le pays (les trois-quarts de la population se sont essayés à un ins-trument), la profusion dès les années 50-60 delieux de répétition et petites scènes permettantaux jeunes talents en herbe de se produire, leconcept de “Folkets park” qui offrit à la provincela chance de découvrir non seulement desgroupes locaux mais aussi de futurs mythes telsque The Who ou The Kings... Certains mention-neront peut-être aussi le climat, qui a de quoipousser les jeunes à se réunir autour d’une gui-tare et d’une basse dans la cave ou le garagede papa, histoire que l’hiver passe plus vite...D’autres, plus sérieusement, évoquent le fait queles Suédois sont des plus à l’aise pour chanter enanglais et sentent très vite le besoin, étant don-née l’étroitesse du marché intérieur, de tenterune carrière internationale.A tout cela, on ajoutera que les autorités sué-doises ont visiblement la volonté de soutenir lemouvement et que la profession s’est organiséeen conséquence. Avec, en tête, Export MusicSweden, un organisme créé en 1993 et en partiefinancé par l’industrie musicale suédoise, qui

compte bien exploiter lefilon. Son patron, ChristerLundblad, a d’ailleurs eu

l’occasion d’expliquer que “siles artistes suédois sont

en vue, il y a deschances que l’on ven-de une certaine ima-ge de la Suède et beau-coup d’autres produitsen même temps”.

Ainsi, au début de l’année, Export MusicSweden organisait une grosse opérationmarketing vers les Etats-Unis en emme-nant une poignée de groupes suédois,tels que Soundtrack of Our Lives ouSahara Hotnights, se faire connaîtredes scènes new-yorkaises.

Stockholm fait recetteLes résultats sont là, puisque la Suèden’est autre que le troisième exportateurmondial de produits d’édition musicalepar habitant, derrière les Etat-Unis et

la Grande-Bretagne. Ce qui lui rapporte plusde 200 millions d’euros par an. Les dernierschiffres annuels de Stim, la Sacem suédoise,montrent une envolée de 46 % des droits d’au-teurs encaissés à l’étranger et révèlent que lesAnglais ont payé davantage de droits pour lamusique suédoise diffusée chez eux que ne l’ontfait les Suédois pour les artistes britanniques !Ces résultats s’expliquent en grande partie par unphénomène plus nouveau : celui des stars inter-nationales ne jurant plus que par les auteurs oucompositeurs suédois, apparemment capables deproduire des tubes à la chaîne. Le plus connud’entre eux : le compositeur Max Martin,27 ans, qui a par exemple écrit des titres pourBritney Spears, Backstreet Boys ou Céline Dion. Ilsles a tous vu défiler dans son studio de Stockholm.Au-delà de l’enjeu commercial, il ne s’agit pasd’oublier que les Suédois sont aussi présents surdes scènes plus confidentielles, qu’il s’agisse dejazz, de punk, de “rock progressif” ou de techno.Et si vous évoquez les voix suédoises auprès d’uncertain public français... Il vous répondra sansdoute qu’il a avant tout, depuis plusieurs annéesdéjà, succombé aux complaintes trip-hop deJay-Jay Johanson et aux accents délicieuse-ment jazzy de Lisa Ekdahl.

Claire Mallet

T

La Suède à plein volume

Loin de tout coup mar-keting, les grandes et pe-tites scènes parisiennesdonnent régulièrementl’occasion de décou-vrir des artistes mu-sicaux suédois. Cefut par exemple lecas, tout récem-ment encore, auNouveau Casino(voir nos pages“Bloc-notes”).

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Le groupe Sahara Hotnights.

Le groupeKent.

Jay-JayJohanson.

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SOURCE : BMG - PHOTOGRAPHE : LINELL

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Pour mieux servir nos clients,

a intégré le groupe

Dynea, reconnu mondialement comme un spécialistesur le marché des adhésives, représente :

• une chiffre d’affaires de 10 milliards d’€uros ;• une production sur 60 sites dans 26 pays ;• 3 300 salariés.

Les activités de Dynea sont :• les résines pour laminés stratifiés ;• les adhésives pour bois ;• les résines industrielles, “construction resins” et “technical resins” ;• les stratifiés décoratifs ;• les produits hydrocarbures.

Son objectif est une position de premier rangdans les secteurs du bois et de l’industrie de la construction.

La production de Perstorp Chemitec,spécialisé notamment dans les adhésifs pour feutres, abrasifs appliqués

et matières à friction, rejoint la partie résines industriellesqui représente 12 % du chiffre d’affaires du groupe Dynea.

Pour tout complément d’information, contactez-nous :DYNEA RESINS FRANCE SAS

10, rue Comtesse - B.P. 5 - 62117 BrebièresTél. 03 21 50 74 00 - Fax 03 21 07 38 76

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