Cesentrepreneurs français qui choisissent Londres · Comment les Anglais attirent les...
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Cesentrepreneurs françaisqui choisissent LondresLa simplicité administrative , la flexibilité du marché du travail et le faible niveau des chargessocialessont appréciéspar leschefs d '
entreprise,nombreux à s' installer outre-Manche.
Avec ses dizaines de milliers de« Frenchies » , Londres est uneterre d ' accueil appréciée . Lescréateurs d ' entreprise sontnombreux à s' y installer . Cetteattractivité ne se tarit pas: en2014-2015 , la France reste leplus important contributeureuropéen pour lesinvestissementsdirects enGrande-Bretagne, en hausse de 120/0 par
rapport à 2013-2014 .Qu' ils
soient diplômés ou pas , à larecherched ' un premier job oucréateurs de start-up , noscompatriotes vantent lepragmatismeet la simplicité dusystème anglais . « Lesemployeursbritanniques nesont pasconfrontés, comme leurshomologuesfrançais , à la complexitéchronophage du calcul des coti
sations sociales» , résume unsénateur venu avec une délé
gation parlementaire françaisepour tenter de comprendre cetengouement .Mais c' est surtoutun certain état d ' esprit qui plaîtaux Français et qui semanifesteaussi bien dans les relationsavec l ' administration qu' entreemployeurs et employés.
? PAILLETTES ETPRAGMATISME , LES MOTEURSDU SUCCÈS DE LONDRES
UN FROMAGER VENDÉENÀ LA CONQU?TE DE LA CITY
? COMMENT LES ANGLAISATTIRENT LES ENTREPRENEURSFRANÇAIS .24,25 ET L 'ÉDITORIAL
Comment les Anglais attirentles entrepreneurs français
Le pragmatisme et la flexibilité du marché britanniqueséduisent , année après année , des « Frenchies »découragés par les rigiditésdu système français . Ces chefs d '
entreprise vantentnotamment la fiche de paie ultra-simplifiée et les bonnes relations avec l ' administration.
MARIE-CECILERENAULT @Firenault
L ' herbe est toujours plus verteailleurs , dit le proverbe . Elle semblebel et bien l ' être outre-Manche ,tant le Royaume-Uni continue deséduire , année après année , les« Frenchies » toujours plusnombreuxà s' installer dans la capitalebritannique . Londres seraitd ' ailleurs en passe de devenir « la6e ville française » avec unecommunautéde quelque 300 000 ci
toyens , selon des estimationsofficieuses. Parmi eux des diplômés dela finance aimantés par la City , des
jeunes sans diplôme assurés detrouver un premier « job » dans unmarché du plein emploi , mais aussides jeunes « geeks » créateurs de
start-up et des entrepreneursséduitspar le pragmatismebritannique. Et cela , même si la créationd '
entreprises reste très élevée enFrance , soutenue par denombreusesaides et le statut d '
autoentre
preneur !« La France a d ' excellentes écoles
de commerce , avec des majeuresentrepreneurs reconnues . Les jeunescréent leur start-up en France , mais
après avoir fait le tour des " Friends ,family and fools" pour financer leur
démarrage , ils ont besoin deprofessionnelsdu financement . Or ceux-cisont à Londres » , explique PhilippeChalon , directeur général du Cercled ' Outre-Manche , un think-tankde dirigeants français opérant au
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PAYS : France PAGE(S) : 1-24SURFACE : 75 %PERIODICITE : Quotidien
RUBRIQUE : L'evenementDIFFUSION : 317225JOURNALISTE : Marie-Cecile Renault
18 juillet 2015 - N°22 065
Royaume-Uni , dont le but est de
comparer et promouvoir lesmeilleures pratiques . « C' est lephénomènedu "
flip" : les businessangelssont prêts à mettre de l '
argent ,mais ils demandent aux créateursd ' installer leur boîte à Londres » ,poursuit-il.
Aucune statistique ne recense lenombre exact d '
entrepreneurs ausein de cette communauté , maisselon l ' agence gouvernementalebritannique UK Trade &
Investment(UKTI) , la France reste en2014-20151e plus importantcontributeureuropéen pour lesinvestissementsdirects enGrande-Bretagne, en hausse de 12 0/0 par rapportà 2013-2014 . Afin de comprendrepourquoi le Royaume-Uni séduitles entrepreneurs français , la
délégationsénatoriale aux entreprises ,composée de sénateurs de tousbords et présidée par ÉlisabethLamuresénateur (LR) du Rhône , s' estrendue à Londres où elle arencontréune vingtaine d '
entrepreneursfrançais installés outre-Manche.
Tous mettent en avant lasimplicitédu système anglais . « Les
employeursbritanniques ne sont pasconfrontés , comme leurs homologuesfrançais , à la complexitéchronophagedu calcul des cotisations sociales.
S' y ajoute un faible coût du travail : letotal des charges sur les salaires a étéévalué à 22 %% au Royaume-Uni ,contre 60 %% en France » , expliqueOlivier Cadic , sénateur (UDI) ,brandissant une fiche de paiebritanniquequi tient en quelquesligneset un minidépliant qui résumeà lui seul la fiscalité du Royaume-Uni . Le sénateur représentant des
Français établis hors de France saitde quoi il parle : il a lui-mêmetransféré le siège social de son
entrepriseà Ashford en 1996.
Simplicité et flexibilitéLes entrepreneurs plébiscitent aussila simplicité administrative : la
règledu « one in , one out» instauréeen 2011 et durcie en 2013 en « onein, two out» impose aux ministèresd ' évaluer financièrement toutenouvelle norme envisagée et de la
compenser en allégeant le stock desnormes existantes . Autre atout ,seloneux: la flexibilité du marché dutravail , qui concerne aussi bien letemps de travail , la période d ' essaique le licenciement . « Il n' y apas deCode du travail en Angleterre , lesrelationssont contractuelles , ce quipermet une très grande souplesse » ,explique Olivier Cadic.
Mais c' est surtout un certain état
LESPRINCIPAUXPAYSINVESTISSANTAUROYAUME-UNI
ÉTATS-UNIS564projets
FRANCE
124
INDE
122
CHINE'
112
JAPON107
ALLEMAGNE97
ITALIE81
AUSTRALIE
72
d '
esprit qui plaît aux Français . Unétat d '
esprit fait de confiance dansla capacité des entreprises à se
développer. Celui-ci se traduit par denombreuses mesures incitatives ,notamment fiscales , pour attirer lesinvestisseurs . L '
EnterpriseInvestmentScheme (EIS) permet ainsiune réduction d '
impôt de 30 %% dumontant investi dans uneentreprise, plafonnée à 300
Les entrepreneurs françaismettentaussi l ' accent sur l ' attitude
positive « business oriented » del ' administration britannique , qu' ilsdisent leur apporter un vraisoutien, alors qu' ils affirment ressentiren France un sentiment deméfianceet de culpabilité a priori . Unerelationde confiance qui se traduitaussi entre employeur et salarié ,qui ont intérêt à s' entendre , maisoù chacun sait qu' il peut aisément
changer dans un contexte de pleinemploi . C' est d ' ailleurs ce queviennentchercher les nombreux
Françaisen faisant le choix de s' installerdéfinitivement au Royaume-Uni.Une démarche relevantaujourd' hui de plus en plus d ' une logiqued '
immigration plutôt que d '
expatriation.
550794entreprisesont été crééesen 2014
51%%Partdesautoentreprisesen 2014
Part desentreprisesqui emploientun salariéà leur démarrage
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RUBRIQUE : L'evenementDIFFUSION : 317225JOURNALISTE : Marie-Cecile Renault
18 juillet 2015 - N°22 065
Hausse des créations d entreprises en Grande-Bretagne
300 000271260
250 000
150050
100050
2C)04
346000
299175280 380265550 256595
234495 242
212830 210955
. . . .
2505 2506 2505 A10 A11 201)
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Le quartierde Westminster ,à Londres.
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18 juillet 2015 - N°22 065