Célébration du bicentenaire des États-Unis d'Amérique

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Célébration du bicentenaire des États-Unis d/Amérique États- Unis Exposition (( Boston d'Amérique au XIXe siècle )) Il était logique que Boston, tout a commencé, donnât le coup d'envoi des célébrations du bicentenaire des €hats- Unis d'Amérique. Une exposition 1 y a été montée dans un ancien arsenal, au cœur de la ville. Elle était consacrée à la vie de la cité pendant la deuxième moitié du XIX~ siècle, période d'optimisme illi- mité, de croissance et d'expansion effré- nées découlant de la révolution indus- trielle. Boston était alors l'Athènes amé- ricaine, le centre de la culture, le berceau II2 XIXth-cetftury Boston, Boston. L'exposition (printemps 1975 - automne 1976) occupait quelque z o00 m2 sous 20 mètres de plafond, dans l'ancien arsenal de Boston, véritable forteresse victorienne avec ses tourelles, ses meurtrières, ses fortifications et son pont-levis. II3 Ces portraits de personnalités bostoniennes du XIX~ sitcle étaient des photos murales collées sur des cloisons plâtrées. Un (( XIX )) pourpre servait de symbole à l'exposition et indiquait le sens de la visite. de l'invention, la ville favorite de Charles Dickens. Et la bicyclette y était le moyen de déplacement le plus populaire. L'exposition était organisée autour de cinq thèmes : les hommes, la technique et l'invention, la topographie, la bicy- clette et le textile. Le budget était mince, les règlements de sécurité stricts et le cadre démesurément grand (près de z o00 m2). Avec ses zo mètres de pla- fond, ses structures décoratives en fer et son parquet en érable, l'arsenal, dûment aménagé, constituait un cadre correspondant à l'époque choisie. Les conditions étaient telles - trop d'espace, pas assez d'argent - qu'il a II2 I. Conçue par Carlos Rairez et Albert H. Woods Inc.

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Célébration du bicentenaire des États-Unis d/Amérique

États- Unis Exposition (( Boston d'Amérique au XIXe siècle ))

Il était logique que Boston, où tout a commencé, donnât le coup d'envoi des célébrations du bicentenaire des €hats- Unis d'Amérique. Une exposition 1 y a été montée dans un ancien arsenal, au cœur de la ville. Elle était consacrée à la vie de la cité pendant la deuxième moitié du X I X ~ siècle, période d'optimisme illi- mité, de croissance et d'expansion effré- nées découlant de la révolution indus- trielle. Boston était alors l'Athènes amé- ricaine, le centre de la culture, le berceau

I I 2 XIXth-cetftury Boston, Boston. L'exposition (printemps 1975 - automne 1976) occupait quelque z o00 m2 sous 20 mètres de plafond, dans l'ancien arsenal de Boston, véritable forteresse victorienne avec ses tourelles, ses meurtrières, ses fortifications et son pont-levis. I I 3 Ces portraits de personnalités bostoniennes du X I X ~ sitcle étaient des photos murales collées sur des cloisons plâtrées. Un (( XIX )) pourpre servait de symbole à l'exposition et indiquait le sens de la visite.

de l'invention, la ville favorite de Charles Dickens. Et la bicyclette y était le moyen de déplacement le plus populaire.

L'exposition était organisée autour de cinq thèmes : les hommes, la technique et l'invention, la topographie, la bicy- clette et le textile. Le budget était mince, les règlements de sécurité stricts et le cadre démesurément grand (près de z o00 m2). Avec ses zo mètres de pla- fond, ses structures décoratives en fer et son parquet en érable, l'arsenal, dûment aménagé, constituait un cadre correspondant à l'époque choisie.

Les conditions étaient telles - trop d'espace, pas assez d'argent - qu'il a

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I. Conçue par Carlos R a i r e z et Albert H. Woods Inc.

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fallu voir grand, à bon compte. On mit d'abord en place un groupe de géants qui réussit à faire monumental dans ce cadre déjà monumental. Près du guichet d'entrée, un (( XIX D pourpre, haut de 4 mètres, tridimensionnel, ouvrait l'expo- sition, suivi par un John L. Sullivan de 7 mètres, la garde haute. Au total, dix Bostoniens géants, représentant chacun un aspect important de la vie à l'époque victorienne, dominaient l'exposition. On avait pratiqué, dans l'épaisseur de chaque personnage, une ouverture éclairée où étaient présentés objets et informations détaillées et qui contribuait à maintenir l'exposition à l'échelle de l'homme. On avait utilisé, pour ce faire, des châssis recouverts de panneaux plâtrés de I 6 mm, hxés avec des bandes gommées avant finition.

Dans la section (( Technique et inven- tion B, on avait m i s au point un système ingénieux de suspension pour tirer un

parti maximal de la hauteur de plafond, tout en respectant les normes de sécurité. On avait tendu, entre le plafond et le plancher, des câbles guipés de 3 mm formant un treillis, choisi des panneaux d'aluminium prélaqués de I,Z x 1,8 mètre aux angles arrondis (selon une courbe de 7 cm de rayon), correspondant au papier photographique mural standard de 1,3 mètre, et suspendu ces panneaux entre les câbles par des agrafes marines. Ces panneaux présentaient des dessins de brevets et des photos d'inventions saugrenues (dispositif permettant de sor- tir d'un tombeau) ou révolutionnaires (machine à coudre) : un tel système per- met n'importe quelle disposition, verti- cale et horizontale; les panneaux sem- blent flotter dans l'espace (fig. 114).

Dans le but de recréer le Boston vic- torien avec son environnement du XIX~ siècle et de permettre au public de participer à sa découverte, on avait fait

114 Les inventions de l'époque étaient pré- sentées sur des panneaux d'aluminium fixés sur des câbles attachés au sol et au plafond. Ce systkme a l'avantage d'offrir une grande flexibilité.

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construire, d'après les dessins d'un bre- vet, un prototype de machine volante, sur lequel les visiteurs étaient invités à pédaler à perdre haleine pour entraîner six hélices et vivre les premières émo- tions de l'homme oiseau.

Le téléphone à ficelle, en usage au moment où Bell découvrit le téléphone électrique, était aussi à la disposition du public, transmettant un son rauque sem- blable à celui que Bell obtint à la suite de ses premières tentatives.

Pour évoquer l'invention du rasoir par King Camp Gillette, on utilisa un écran où des images se superposaient pour illustrer le passage du visage barbu au visage rasé: lorsque la diapositive A était projetée, on voyait un groupe de barbus; lorsque la diapositive B était projetée, les barbes disparaissaient. Cet effet était obtenu grâce à un verre réflé- chissant à bo yo et transparent à 40 yo de sorte que A était réfléchie et B vue à travers le verre.

Un métier à tisser du X I X ~ siècle était présenté, surplombé par sa chaîne, large de 1,8 mètre, courant sur une vingtaine de mètres, soutenue par des rouleaux suspendus, pour former un grand dais ondulant, de z à G mètres au-dessus de la partie de l'exposition consacrée au textile. Une pièce de tissu terminée, fabriquée spécialement pour l'exposition, complé- tait la tente à l'autre extrémité du métier. fitaient également exposés des docu- ments graphiques sur la production manuelle de tissus vendus au mètre, les premières manufactures et l'exploitation de l'homme dans l'industrie victorienne. Un film en couleur exposait en détail le procédé de fabrication textile, perfec- tionné à Boston, qui fut si important pour la croissance économique de la ville.

Les modifications topographiques con- sidérables provoquées par le comble- ment des marécages de Back Bay étaient

présentées visuellement, de même que la culture populaire. Un mur consacré au ((paysage humain)) était garni de gra- vures et de photographies anciennes qui reflétaient les divers modes de vie de l'époque, aux Etats-Unis.

Les photographies avaient été montées sur des panneaux de contre-plaqué inin- flammable de I 9 mm imitant le bouleau ; leurs angles avaient été arrondis selon une courbe de z,j cm de rayon, et leur bord profilé en doucine. Les photogra- phies avaient été rognées de façon que le bord exposé suggérât un cadre de l'époque. Ces panneaux étaient furCs sur les cloisons par un autocollant mousse double face de 3 mm d'épaisseur.

L'essence même de Boston ressortait du film qui récapitulait tous les thèmes de l'exposition. Conlmençant par l'ar- rivée des pi&rim (a pèlerins )>) à Ply- mouth, celui-ci retraçait l'évolution de la cité et de ses habitants en fonction d'événements nationaux et internatio- naux comme la guerre civile, la ruée vers l'Ouest et la révolution industrielle, qui laissèrent sur le Boston provincial l'em- preinte permanente de l'immigration et du changement. I1 passait en revue l'architecture, les intérieurs et les Qbjets de l'époque, dont la plupart n'avaient pu être présentés dans l'exposition. Les trésors du palais-musée vénitien d'Isa- belle Gardner y voisifiaient avec les cheminées de la ville et un texte poétique évoquait cette époque innocente, bouil- lonnante d'idées, mue par la richesse des aristocrates et le travail manuel des immigrants.

Un autre film, métrage original du X I X ~ siècle provenant de la Library of Congress, faisait revivre une promenade en tramway à trolley dans Boston, avec bruits métalliques et musique de piano mécanique.

Carlos RAMIREX et Albert H. WOODS

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I I J Les visiteurs sont invités à se risquer sur cet ancêtre de la bicyclette. 116 La chaîne d'un métier à tisser du X I X ~ sitcle en état de marche surplombe comme un dais la partie de l'exposition consacrée au textile. A droite, photographies montées sur panneaux de bois. 117 a, b Schéma du montage des photographies : a) Coupe : I. Contre-plaqué ; 2. Bord profilé et vernis, couleur naturelle ; 3 . Photographie. b) Vue de face : I. Photo- graphie; 2. Bord profilé en bois.