CCI Mag - Pôle Technologique Sud Champagne · Interview de Tiphaine ... • Mobiliser nos Élus,...

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CCI Mag Le magazine des CCI en Champagne-Ardenne N° 13 4 e trimestre 2017 Dossier p.9 L’usine du futur en pointe dans la région Edition P6 / Entreprises Yanmar annonce la couleur P7 / Territoires SCoT projet de territoire Interview de M. Bossois P20 / Découverte Le Signe, centre national du graphisme à Chaumont

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CCI MagL e m a g a z i n e d e s c c i e n c h a m p a g n e - A r d e n n e

N° 134e trimestre 2017

Dossier p.9L’usine du futur en pointe dans la région

Edition

P6 / EntreprisesYanmar annonce la couleur

P7 / TerritoiresSCoT projet de territoireInterview de M. Bossois

P20 / DécouverteLe Signe, centre national du graphisme à Chaumont

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r E n D E Z - V o U s

O C T O B R E

N O V E M B R EN O V E M B R E

16/10/2017 Ateliers numériques parcours 3 « Défi nir ma présence sur le web »CCI Saint-Dizier 9h - 12h

23/10/2017 Mallette du Dirigeant :Référencement et e-réputationCCI Chaumont 8h30 - 17h30

26/10/2017 Atelier création/repriseTechnique de vente & communicationCCI Haute-Marne 13h30 - 17h30

06/11/2017 Ateliers numériques parcours 3 « Défi nir ma présence sur le web »CCI Chaumont 9h30 - 12h

07-21/11/2017 Créateurs d’entrepriseÊtes-vous prêt à vous lancer ?CCI Chaumont 14h - 16h

14-28/11/2017 Créateurs d’entrepriseÊtes-vous prêt à vous lancer ?CCI Saint-Dizier 14h - 16h

04/12/2017 Ateliers numériques parcours 3 « Défi nir ma présence sur le web »CCI Chaumont 9h30 - 12h

05 et 19/12/2017 Créateurs d’entrepriseÊtes-vous prêt à vous lancer ?CCI Chaumont ou Saint-Dizier 14h - 16h

17/10/2017 Créateurs d’entrepriseÊtes-vous prêt à vous lancer ?CCI Chaumont 14h - 16h

24/10/2017 Créateurs d’entrepriseÊtes-vous prêt à vous lancer ?CCI Saint-Dizier 14h - 16h

27/10/2017 Atelier création/repriseConstruire ses prévisions et fi nancer son projetCCI Haute-Marne 8h30 - 12h

06/11/2017 Les 20 ans d’Initiative Haute-MarneCCI Saint-Dizier

13/11/2017 Ateliers numériques parcours 3 « Défi nir ma présence sur le web »CCI Saint-Dizier 9h30 - 12h

14/11/2017 Mallette du DirigeantLes réseaux sociauxCCI Chaumont 8h30 - 17h30

11/12/2017 Ateliers numériques parcours 3 « Défi nir ma présence sur le web »CCI Saint-Dizier 9h30 - 12h

06/11/2017 Formation Maître d’apprentissageCCI Saint-Dizier ou Chaumont 8h - 18h

20/10/2017 Mallette du dirigeant :bien gérer sa trésorerieCCI Chaumont 8h30 - 17h30

26/10/2017 Atelier création/repriseVotre produit et son marchéCCI Haute-Marne 8h30 - 12h

27/10/2017 Atelier création/repriseIdentifi er et comprendre les aspects juridiquesCCI Haute-Marne 13h30 - 17h30

13 et 14/11/2017 Formation des Maîtres d’apprentissageCCI St-Dizier ou Chaumont 8h - 18h

17/11/2017 Remise prix esprit Festival21e Festival International de la photo animalière et de natureMontier-en-Der

D É C E M B R E

CCI Mag, le magazine des CCI en Champagne-ArdenneEdition CCI Haute-Marne55 rue du Président Carnot - CS52012 - 52115 Saint-Dizier cedexTél : 03 25 07 32 00 - Fax : 03 25 07 32 19 [email protected] - www.haute-marne.cci.fr Directeur de publication : Jean-Paul HasselerDirecteur de la rédaction : Jean-Bernard HergottJournalistes et rédacteurs : Laure Chartier, Loïc le LagadecDossier : Agence Info à Troyes Crédits photos : Agglomération St-Dizier Der et Blaise, Tiphaine Jonard, Nicolas Violle, Parcours France, Richard Pelletier/ Ville de Chaumont, Michel Denance, Loic le Lagadec, ®Ph. Schilde-Agence Info,®F. Marais-Agence Info.Conception et réalisation : Champagne Création à Reims, tél. 03 26 88 43 14Impression : Imprimerie de Champagne à Langres, tél. 03 25 87 08 34Routage : BRC à Reims, tél. 03 26 85 70 25Publicité : CCI Champagne-Ardenne, tél. 03 26 69 33 48Octobre 2017 - n° 13 - Tirage : 5750 exemplairesPériodicité : trimestrielN° d’ISSN : 2417-5706Prix du numéro : 4 € - Abonnement pour 4 numéros : 15 €Tous droits de reproduction réservés.

retrouvez tous les détails de ces événements sur www.haute-marne.cci.fr

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

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p17/ Partenaires• Créez comme ellesInterview de Tiphaine Jonard

p18-20/ CCI en actions• Manager de ville et de territoires• Les instants Créa.Banques • Appui de la CCI aux entreprises qui ont des apprentis• Appui à la formation des Maîtres d’apprentissages• Appui au service des jeunes et des entreprises :   le point A (Apprentissage)• Appui au service des jeunes pour la connaissance des métiers : les mini-stages...p21

/ Repères• Hôtellerie : bilan saisonnier 2017 (de janvier à avril)

p22/ DécouverteLe Signe, centre national du graphisme à Chaumont     

p6/ EntreprisesYanmar Label origine France Garantie

p7/ TerritoiresQu’est-ce qu’un SCoT ? interview de Philippe Bossois

p8/ Formation• Gestion du temps des   Chefs d’entreprise et   temps de formation• La Mallette du Dirigeant

p4-5 / Entreprises• Brin de Folie à St-Dizier• Yaquoila• Cavinium à Andelot• Pythagore à Chaumont

Sommaire

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l’édition choisie. CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

Edito

Jean-paul HasselerPrésident CCI Haute-Marne

chers collègues,Depuis mars 2017 près d’une centaine d’acteurs, chefs d’entreprise, élus des chambres et techniciens préparent et anticipent le rôle et les missions de la CCI Meuse Haute-Marne pour les dix prochaines années. Nous avons 5 ambitions fortes, voici les repères à retenir :• Contribuer à faire de CIGEO un vrai levier de développement économique de nos territoires.• Devenir des partenaires incontournables de la Région et des Codecom au bénéfi ce de ses citoyens.• Mobiliser nos Élus, chefs d’entreprise pour en faire des acteurs et des ambassadeurs de l’entreprise auprès des collectivités.• Prendre en compte et accompagner sur la totalité des territoires de la Meuse et de la Haute-Marne.• Provoquer le changement donc la transformation numérique, tant de nos équipes que celles des entreprises.

Ces cinq ambitions, doivent s’inscrire dans quatre orientations stratégiques, fruit du travail de mobilisation des Élus et des collaborateurs des deux CCI et qui instituent la toile de fond de nos futurs challenges et progrès pour les années à venir.

• Rapprocher les grandes entreprises du territoire.• Booster les TPE-PME en mobilisant nos expertises internes et nos réseaux.• Partager nos connaissances et nos expertises avec les collectivités locales.• Valoriser les entreprises du territoire.

Comme pour l’entreprise du Futur, sujet central de ce magazine, nous souhaitons être proactifs de notre avenir.

Rencontrons-nous, parlons-en !

CCITroyes et Aube

CCIHaute-Marne

CCIArdennes

p9Dossier régionalL’usine du futur en pointe dans la région

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E n t r E p r i s E s

Céline Petitjean possède une expérience professionnelle proche des 20 ans en tant que salariée dans la gestion de

stock, commandes, mises en rayon… pour des magasins dits de bazar ou de grande dis-tribution. Elle remarquait que de nombreuses clientes portaient également cette marque qu’elle affectionnait particulièrement. L’idée de tenir son propre magasin est née ainsi et sa concrétisation n’a tenu qu’à un mail. Souhaitant s’investir dans le développe-ment de la marque Desigual entre autre sur Saint-Dizier, elle adresse un mail de sollici-tation sur le site officiel. Quelques semaines plus tard, études de marché réalisées, la détermination d’ouvrir ce point de vente est devenue très forte.

Sur recommandation de connaissances, Céline contacte la CCI et son service création avec la conseillère création reprise d’entreprise. Ensemble elles abordent toutes les étapes et hypothèses pour concrétiser ce projet. Le 16 juin, la boutique de prêt à porter « Au Brin de Folie » ouvre ses portes et s’adresse aux hommes et aux femmes à partir de 15 ans environ. Venez à sa rencontre : vous trouverez un espace dédié uniquement à la marque phare (wow corner) et une seconde partie avec 14 marques emblématiques. Prochainement, vous pourrez retrouver régulièrement toutes ses nouveautés sur le site Facebook un brin de folie. n

Tout organisateur d’événement dans le monde associatif ou autre se pose la même question : comment faire pour avoir du public le « jour J » ? Carole Burtin répond :

« Ayez le reflexe Yaquoila.com, l’e-media des sorties en France ! Le  public peut en un clin d’œil, visualiser sur un site centralisateur les sorties autour de lui en culture sport et loisirs, annoncées en ligne par plusieurs milliers de membres associatifs, institutionnels et privés dans  toute  la France. Vous déposez gratuitement votre  annonce sur le site avec vos visuels en quelques clics. Seuls ceux qui souhaitent avoir leur annonce publiée dans le magazine  culturel mensuel gratuit Yaquoila 52 devront s’acquitter d’une  participation ». Son objectif est de devenir le site de référence des sorties en France. Pour cela, une refonte totale du site est planifiée pour 2018. Entrepreneuse investie, Carole a également rejoint l’association « Créez comme elles ». « Pouvoir partager sur des sujets très divers avec d’autres femmes qui ont également créé leur entreprise est enrichissant. L’entreprenariat au féminin s’organise de plus en plus en réseaux en France est c’est un très bon signe d’évolution de la société. Il faut soutenir ces heureuses initiatives.» Et vous ? Quelle sortie avez-vous prévue pour le week-end prochain ? n

www.yaquoila.com

/ Céline Petitjean : un Brin de Folie à Saint-DizierÊtre une cliente habituée d’une marque de vêtements et devoir faire régulièrement une centaine de kilomètres pour la trouver, peut effectivement lasser et devenir le point d’ancrage d’une nouvelle vie.

/ Carole Burtin : Yaquoila... ou comment trouver votre prochaine sortie rapidement ?

4 CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

Carole Burtin.

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Nicolas, 37 ans, de formation financière, a évolué en France tant au sein de multinationales qu’au sein de PME, en charge de la gestion transversale de l’entreprise. Sa conjointe Véronica, Équatorienne, est experte en com-

munication (valorisation du produit et médias digitaux) et relations publiques à l’international. Leur volonté « féroce » de créer, de construire, de manager, de diriger bref d’entreprendre et de s’élever pour leur compte personnel les conduisent à créer Cavinium. Entreprise d’export des produits du terroir français de qualité, avec des producteurs qui partagent les mêmes valeurs qu’eux : respect de l’environnement, possibilité de développer leur activité en production et en montée de gamme de leurs produits. Pourquoi l’Équateur ? Les politiques de ce gouvernement permettent une forte croissance du pays. L’économie équatorienne est parmi les meilleurs d’Amé-rique Latine. La monnaie Dollar US écarte les risques de dévaluation et sécurise l’investissement. La main-d’œuvre équatorienne est reconnue pour son niveau d’éducation. Environ la moitié de la population a moins de 25 ans et les Équatoriens très au fait du numérique. La force principale des deux entrepreneurs est leur réseau important sur les deux territoires et leur capacité à trouver des bons interlocuteurs (dont la CCI Haute-Marne pour les dossiers de subventions, la CCI Franco-Équato-riale, le Réseau Entreprendre...). Leur clientèle ? Les particuliers par leur site internet et les organisateurs d’événementiels, bar/restaurant, magasins liqueurs shop haut de gamme. La devise de Nicolas Violle « il n’est de richesses que d’Hommes (Jean Bodin) » a vraiment tout son sens. n

Avoir l’esprit d’Entreprendre c’est savoir prendre des risques même dans une vie bien établie. Sportif reconnu,

Philippe Bailly souhaitait tout en continuant son travail reprendre un commerce ou une activité, créer une équipe, employer des salariés, construire activement son avenir et celui de ses proches.

Philippe et son frère pendant plusieurs mois se mettent en veille des entreprises à céder dans des activités diverses qui se présentent telles que presse tabac, magasin de jouets, Fast Food…Ils échangent régu-lièrement avec le conseiller entreprise de la CCI. Ensemble ils étudient chaque éventuali-té avec autant d’entrain... Ils se rendent aussi

au salon de la franchise. Le choix de Chaumont avec ses loyers plus attractifs que d’autres villes du départe-ment et ses avantages liés à la zone ZRR, les conduisent alors à cibler davantage cette ville. La possibilité de reprendre la librairie tabac presse « le Pythagore » est pour eux une belle opportunité. La diversité d’activités de cette enseigne, de très bonne réputation, leur permet de minorer les risques et d’entreprendre d’autres investissements.Leur expérience de recherche en entreprise à reprendre leur permet de valider rapidement ce projet. Le métier de libraire est un métier à part entière et ils font entièrement confiance à leurs deux salariés. Le premier possède une forte expérience et la seconde jeune diplômée de Dijon est spécialisée dans ce domaine également.Suivez leur actualité, leur site internet va évoluer et vous permettra de commander vos livres. n

/ Philippe et Reynald Bailly, nouveaux propriétaires du Pythagore à Chaumont

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E n t r E p r i s E s

/ Nicolas Violle et Véronica Camacho : Cavinium (Andelot) : Valorisation et exportation des produits du terroir français à l’Équateur

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

Nicolas Violle.

Conseillères création reprise d’entreprise :[email protected]@haute-marne.cci.fr

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E n t r E p r i s E s

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Ici, nous fabriquons des machines. Nous ne sommes pas qu’une plateforme de distribution ou un assembleur, mais 

bel et bien une usine de production avec des hommes, tous les métiers de l’industrie et de multiples compétences », déclare Arnaud Berthier. Le directeur des sites de Saint-Dizier et Bettancourt de Yanmar Construction Equipment Europe (CA 2016 : 175 millions d’euros) poursuit : « Nous avons souhaité valoriser ce savoir-faire par un marquage « Made in France » de nos produits ; c’est 

pourquoi après quelques  recherches nous nous sommes rapprochés de Pro France, qui proposait  le seul  label exigeant, en  im-posant une méthode de calcul et de contrôle rigoureux qui nous permettait de prouver et garantir à nos clients qu’ils achètent bien des produits  fabriqués en France, et pas seule-ment de le dire. »

« Savoir-faire français »« Nous sommes tous fi ers de proposer des produits de conception japonaise avec un savoir-faire français avec un accent particulier mis sur la qualité tout au long du processus de fabrication de nos machines, déclare encore  Arnaud  Berthier.  Mais  au-delà  du gage  de  qualité  « à  la  française »,  ce  label contribue à valoriser les partenariats français, à développer l’emploi et à préserver le niveau de compétitivité de nos entreprises. »Yanmar propose 18 machines allant de 0 à 10 tonnes. Neuf mini-pelles jusqu’à 6 tonnes constituent son cœur de gamme et sont label-lisées « Origine France Garantie ». Le bureau d’études de Saint-Dizier reprend et adapte au marché européen toutes ces machines

conçues au Japon. Mieux, ingénieurs et tech-niciens locaux ont même développé de A à Z une pelleteuse de 2,5 tonnes !Rue de la Tambourine, l’esprit cocardier n’est pas une chimère mais bien une réalité. Et ce positionnement n’est pas pour rien dans les performances de l’entreprise qui est la seule unité de fabrication de Yanmar en Europe (capacité de production : 25 machines par jour). n

Loïc Le Lagadec

/ Yanmar annonce les couleursCocorico ! Le fabricant de pelleteuses compactes, installé à Saint-Dizier depuis un quart de siècle, peut se targuer de posséder le label « Origine France Garantie » pour une partie de sa gamme d’engins. Ce label « bleu blanc rouge » vient de lui être renouvelé pour trois ans.

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

L’entreprise est installée rue de la Tambourine sur 54 000 m2 dont 25 000 m2 pour l’usine. Yanmar a inauguré en septembre 2016 son site de Bettancourt (5 000 m2) dédié à l’accueil des clients (formation, essais) et à la logistique. Le site compte 350 personnes, plus une centaine d’intérimaires.

Le label « Origine France Garantie »Deux critères cumulatifs sont nécessaires à son obtention. D’une part, le produit concerné doit connaître ses grandes étapes de pro-duction et sa réalisation fi nale en France. D’autre part, 50 % au mi-nimum du prix de revient unitaire de ce produit doit être acquis en France.

Depuis un quart de siècle en Haute-MarneLe site bragard a commencé la production de mini-pelles hydrau-liques en janvier 1990. Sa création résulte d’un joint-venture entre

deux groupes internationaux : le suisse Ammann et le japonais. Le premier fabrique notamment du matériel pour l’industrie routière (compacteurs, centrales pour la production d’enrobé), le second est un grand spécialiste des moteurs diesel pour l’industrie, l’agriculture et la marine. Il produit aussi des engins de travaux publics. Les deux entreprises étaient des partenaires de longue date puisque Ammann importait en Europe les pelleteuses Yanmar.Cette coentreprise a fonctionné jusqu’en 2010, date à laquelle la société japonaise a proposé à l’entreprise helvétique de lui racheter ses actions. L’usine de Saint-Dizier est rattachée à la fi liale euro-péenne de Yanmar, qui a son siège aux Pays-Bas. Arnaud Berthier en est le dirigeant pour les sites de Saint-Dizier et Bettancourt. La direction commerciale et marketing est également dans la région, plus précisément à Bezannes, dans l’agglomération rémoise, tout près de la gare TGV.

■ Yanmar ■

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Le SCoT du Nord Haute-Marne s’étend de Joinville à St-Dizier. Pourquoi inté-grer sa réflexion au sein d’un territoire plus vaste ?La nécessité de travailler avec les territoires voisins est apparue comme une évidence puisque notre bassin de vie dépasse les limites administratives départementales. Cinq collectivités ont donc décidé de former un groupement et de lancer un marché commun afin de retenir un seul bureau d’études pour travailler sur plusieurs documents de plani-fication : • Le Syndicat mixte du Nord Haute-Marne pour l’élaboration de son SCoT

• Le Syndicat mixte ADEVA - Pays Vitryat pour l’élaboration de son SCoT• La Communauté d’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise pour l’élaboration de son PLUi Habitat et Déplacement (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal)• La Communauté de communes du Bassin de Joinville en Champagne pour l’élaboration de son PLUi.• La Communauté de communes de Vitry, Champagne et Der pour l’élaboration de son PLUi Habitat.

Quels sont les objectifs du SCoT sur le Nord Haute-Marne ?• Doter le territoire d’un outil de coordination et de mise en cohérence des po-litiques d’urbanisme, d’habitat, de dévelop-pement économique et de déplacement ;• Maîtriser l’étalement urbain, la pression foncière et favoriser un développement

équilibré du territoire respectueux de son identité à dominante rurale ; • Conforter la cohésion du territoire et construire un projet de territoire fondé sur les principes du développement durable. Les orientations du schéma auront pour finalités de satisfaire les besoins économiques, la mixité so-ciale, la qualité de l’environnement et la préservation des ressources naturelles.• Mettre en œuvre une coopération interter-ritoriale avec les territoires voisins porteurs de SCoT afin de veiller à la cohérence de nos outils et de porter d’éventuels études/projets collectifs, à l’image de la contribution com-mune au SRADDET en cours de rédaction (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires) piloté par le Conseil régional. n

Laure Chartier

Syndicat Mixte du Nord Haute-Marne03 25 55 28 23

/ Schéma de Cohérence territoriale (SCoT) Nord Haute-MarnePérimètre et objectifs? (complément CCI Mag 12)Entretien avec Philippe Bossois, Président du Syndicat mixte du Nord Haute-Marne Président du Syndicat mixte du Nord Haute-Marne, Président de la Communauté d’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise et 1er adjoint au Maire à la ville de Saint-Dizier.

t E r r i t o i r E s

Le SCoT est certes imposé par la loi mais les élus sont aujourd’hui convaincus de son utilité car il est devenu incontournable pour réfléchir aux projets d’aménagement à une échelle plus large et construire une vision prospective en lien avec nos voisins barrois et vitryat.

• 08/2017 : Choix du bureau d’études Citadia• 11/2017 : Démarrage de la mission SCoT

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Schéma de processus d’élaboration d’un SCoT.

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F o r M A t i o n

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 3e tr imestre 2017 - N°12

/ Gestion du temps des chefs d’entreprise et temps de formationVoici un axe de réflexion avancé sur lequel votre CCI travaille activement.Tout chef d’entreprise sait qu’il est nécessaire de conforter constamment ses connaissances. Toutefois la question « quand ? » est souvent épineuse.

/ La Malette du Dirigeant

La CCI Haute-Marne propose de nombreuses formations à destination des chefs d’entreprise et connaît le

manque de disponibilité de ses dirigeants. C’est ainsi que Stéphane Lebel, étudiante en dernière année de Master professionnel « ingénierie de la e-formation » à l’Université de Rennes a été missionnée par la CCI Haute-Marne, de mars à juin lors d’une mission de stage de fin d’étude. Sa mission ? faire une approche test de ce que pourrait être le e-learning en s’appuyant

sur des formations que nous effectuons comme la mallette du dirigeant et en particulier la mallette consacrée au numérique (http://www.haute-marne.cci.fr/formations/).Stéphane a réalisé une enquête auprès des chefs d’entreprise afin de connaître leur degré d’appropriation du sujet concerné et pratiques en matière de formation. La méthode de travail l’a conduite à réaliser plusieurs scénarios pour concilier le e-learning et le temps présentiel. « Notre but est de conserver des temps de formation et non pas d’informa-

tion. Nos objectifs ? Réaliser des formations synchrones (alliant connaissance et pratique de la connaissance), rythmées par des paliers de connaissances. Nous travaillons d’ores et déjà sur la concrétisation des résultats obte-nus  (budget,  adaptation  des  supports..)  afin de vous accompagner au plus près dans votre besoin clairement identifié ». À suivre... n

Contact : Frédérique [email protected] 25 30 32 97

La mallette du dirigeant comprend des formations en gestion, marketing et numérique. Elles s’adressent au

conjoint collaborateur, chef d’entreprise et dirigeant non salarié de TPE, dans des acti-vités de commerce principalement. Ce partenariat CCI Haute-Marne / AGEFICE peut vous permettre de bénéficier jusqu’à 3 jours de formation par thématique, entièrement pris en charge par l’AGEFICE et indépendamment de votre budget initial, si vous êtes ressortissant de cet organisme.Le but est de vous faire gagner en autonomie ou d’actualiser vos connaissances, mais surtout de vous aider à développer votre activité. En gestion par exemple sont abordés les thèmes suivants : comment lire et analyser son bilan (sans être un expert) ? Comment bien gérer sa trésorerie (20/10/17) ? Ou même, comment

mettre en place des tableaux de bord sur Excel (17/11/17) ?En numérique : comment communiquer sur son activité sur internet ? Comment être référencé sur internet et veiller à sa e-réputa-tion ? Comment utiliser des medias sociaux pour construire et développer sa présence sur le WEB (14/11/17) ?Enfin en marketing, vous pourrez aborder les fondamentaux du marketing, la relation client : comment agir que la qualité et la satisfaction (21/11/17) ?Il reste quelques places pour les dernières formations. Nous effectuons les démarches qui doivent être validées par l’Agéfice en amont de la formation. Contactez-nous ! n

Contact : [email protected] 03 25 07 32 35

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L’usine du futur en pointe dans la région

/ Pour télécharger ce dossier :

/ Grand témoinDavid Biguet,

président de nogentech

DécryptageBienvenue dans le monde

d’après…

EntreprisesLFA, Sotralinox, Deguy-Conge,

etc., au cœur de l’action

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10 Dossier des CCI en Champagne-Ardenne - 4e tr imestre 2017 - N°13

d o s s i e r

Quelle définition donneriez-vous de l’industrie du futur ?Je pense tout d’abord qu’il n’y a pas une, mais des industries du futur, en fonction de la taille de l’entreprise, de ses besoins et de son secteur d’activité. L’industrie du futur de la sous-traitance automobile n’est pas la même que l’industrie du futur de la sous-traitance mécanique, des services de l’aéronautique ou du médical. La sous-traitance automobile de très grandes séries a dû vivre d’importantes mutations pour rester compétitive. Elle est très en avance par rapport à d’autres secteurs. La sous-traitance non automobile est en train de suivre ce qui a été fait il y a dix ans dans l’automobile. Quant à l’usine du futur dans les petites structures, c’est l’art d’adapter ce que les très grosses sociétés ont fait.Pour moi, je dirais que l’industrie du futur, c’est fabriquer le bon produit au bon moment, donc sans stock. Le bon produit, c’est le produit que le client attend, de plus en plus customisé, à un prix et une qualité donnés. Au bon moment, c’est-à-dire quand il en a besoin.

Quelles sont les recettes de l’industrie du futur ?Dans l’industrie automobile, l’innovation n’est pas toujours d’ordre technologique. Elle est aussi organisationnelle. Il faut que l’entre-prise reste très fluide, très dynamique, car le temps et la vitesse comptent beaucoup. L’en-treprise doit être agile, c’est-à-dire capable de changer sans devoir tout casser, et pour cela disposer d’outils flexibles et d’hommes bien formés. Elle doit savoir passer d’un produit à un autre, d’un client à un autre facilement. Le monde bouge tellement vite que si l’en-treprise est trop focalisée sur quelque chose,

le jour où le besoin se déplace, elle meurt. Cela veut dire aussi beaucoup communiquer avec les salariés, réduire les étages de la py-ramide, alléger la chaîne de commandement, de façon à ce que l’information provenant du client parvienne plus rapidement à celui qui réalise le produit ou le service.Le client, de son côté, attend une information plus fluide : je veux savoir où en est mon produit, à quel niveau de l’entreprise il se trouve, quand je serai livré. Cette fluidité repose sur les ERP, les systèmes d’information, le big data. Mais l’information pose bien sûr un certain nombre de problèmes en termes de confidentialité, car on ouvre les portes en grand. Et puis, plus on en montre aux gens, plus ils veulent en savoir. Enfin, quand je suis client, comment extraire l’information qui m’intéresse ?

L’entreprise du futur que vous décrivez ne risque-t-elle pas d’être inféodée à ses clients ?Mais c’est le client qui paie ! Le client est vraiment roi. On peut imposer quelque chose si on s’appelle Apple, qu’on a sorti le premier smartphone et qu’on a cinq ans de brevets devant soi. Mais il n’y a personne d’autre pour faire ça. Le client, que ce soit un particulier ou un industriel, a la possibilité de trouver ailleurs ce qu’il cherche. En réalité, c’est la concurrence entre entreprises qui fait que le client est roi. Il faut considérer que le client est plus important que la technique. Il est certes plus facile de descendre dans l’atelier résoudre un problème technique que d’aller voir un client. La technique, c’est rassurant, alors qu’un client pose souvent des questions embêtantes qui nous montrent nos

gRAnD téMOIn

/ David Biguet : « Il n’y a pas une, mais des industries du futur »Fabricant d’implants et d’instruments chirurgicaux, le Haut-Marnais David Biguet estime que la technologie ne fait pas tout. Il évoque la nécessité pour les entreprises d’être « agiles et flexibles », « fluides » dans leur organisation, et très à l’écoute de leurs clients.

David Biguet.

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« défauts ». J’observe au passage que les sociétés les plus proches commercialement de leurs clients n’ont pas sollicité le dispositif usine du futur. Ce sont leurs clients qui les ont obligées à évoluer.

Cela suppose des forces de vente adaptées ?L’accent n’est pas assez mis sur la force com-merciale, y compris dans les usines du futur que j’ai pu visiter. On a mis du futur dans la technologie, dans l’organisation industrielle, mais il manque cette vision du client, du mar-ché. On a résumé l’usine du futur à fabriquer vite et bien, et non à fabriquer la bonne chose pour la bonne personne. Une usine du futur qui n’a pas de clients, ça ne sert à rien !

Quelle est donc la place de la technologie ?Dans le médical ou l’aéronautique par exemple, être une usine du futur implique d’être à la pointe des procédés industriels, pour être encore plus précis, encore plus propre. Cela veut dire parfois remplacer l’homme par la machine pour offrir une grande répétabilité et réduire les risques.

En automatisant et en robotisant ?Je l’ai beaucoup fait dans l’industrie automobile, où je travaillais avant. J’installais un robot tous les mois et demi pour remplacer une personne. Au lieu d’une personne pour une machine, il y en avait une pour deux ma-chines. C’est la vision purement économique des choses. La robotisation est bien sûr un des moyens permettant de réduire les coûts et

d’augmenter les compétences de l’entreprise. En revanche, ça ne marche pas pour tout. Ça marche dès qu’il y a de la série. Sinon, il faut créer des cellules très fl exibles capables de travailler sur n’importe quel produit. Robotiser toute une ligne pour faire de la très grande série, cela va à l’encontre de la recherche de fl uidité.

On compare souvent la France à l’Allemagne à ce sujet.J’ai aussi travaillé en Allemagne. C’est un non-sens de comparer les deux pays en termes de robotisation. L’Allemagne fait de la très grande série et produit des volumes énormes qui justifi ent de robotiser. La France ne fabrique pas d’aussi gros volumes. Vouloir rapatrier des grandes séries en France, pour moi c’est une bêtise, car ce sont des produits low cost. En revanche, utiliser des robots très fl exibles capables de faire un produit bleu, un produit jaune, un produit avec du bleu et du jaune, la France a intérêt à y aller, d’autant qu’elle est le troisième pays au monde en termes de compétences et de re-cherche robotique. La très haute qualité et la personnalisation nous permettront de garder nos métiers et nos emplois.

On aurait plutôt tendance à penser que la robotisation “supprime” les hommes ?En fait, on déplace les hommes : on passe du « je fais » au « je sais faire et je pilote ». Ce qui n’est pas plus mal s’agissant de métiers fatigants. Il ne faut pas oublier non plus cet autre aspect : des ouvriers, on n’en trouve plus.

Et donc l’entreprise a remplacé les ouvriers par des ingénieurs qui ont mis des robots !Il faut découpler les notions de chômage et d’entreprise performante. Moi, dans mon entreprise, j’aurais la possibilité d’augmenter mon chiffre d’affaires de 20 % dans certains secteurs, mais je ne trouve personne. Cela fait deux ans que je refuse des commandes à cause du manque de personnel. Dans beaucoup de cas on installe des robots parce qu’on ne trouve pas de personnel. J’ai même visité des installations où cela revenait plus cher de faire polir les pièces par un robot, parce que l’homme est plus rapide, plus effi cace, et donc plus économique.

Au fi nal, l’industrie du futur joue sur plusieurs tableaux ?Oui, car encore une fois, les problèmes ne sont pas les mêmes d’une entreprise à l’autre. Le robot peut être une solution, le système informatique peut en être une autre, l’organi-sation du personnel et le management aussi, la gestion des stocks également.Ce que j’apprécie dans l’usine du futur telle que la conçoit la Région grand Est, c’est qu’avant d’attaquer, on fait un diagnostic qui dure cinq jours : financier, commercial, organisationnel, gestion des surfaces, gestion des stocks… Si les points de faiblesse sont les coûts de revient, alors les experts préconiseront de mettre un robot. Sinon, ils indiqueront d’autres solutions. �

Frédéric Marais

Ingénieur mécanique de formation, David Biguet travaille dans l’indus-trie depuis vingt-cinq ans. D’abord dans l’automobile, où il a touché à la forge, la fonderie, l’usinage et l’injection plastique, avant de bifurquer dans le médical. Il dirige le site de Biotech Ortho à Nogent, en Haute-Marne, et préside Nogentech dans cette même ville. Propriété d’un groupe américain, Biotech Ortho fabrique 100 000 implants par an dé-diés à la chirurgie du pied, répare 10 000 instruments chirurgicaux et fait aussi de l’assemblage d’instruments chirurgicaux. Le site, qui emploie vingt personnes, livre à 80 % les cliniques et hôpitaux français (les chirur-giens orthopédistes en direct) et à 20 % les pays étrangers, Brésil en tête.Nogentech est un cluster qui regroupe 50 entreprises, plutôt localisées dans le sud de la Haute-Marne, et spécialisées dans la mécanique pour

l’automobile, l’aéronautique, le médical et l’énergie. Elles représentent 300 millions d’euros de chiff re d’aff aires pour un peu plus de 2 500 salariés, la plus petite entreprise comptant un salarié, la plus grosse, 750. Nogentech a été créé au départ pour résoudre un problème environnemental nécessitant une action collective (les déchets de polissage). Problématique qui reste d’ailleurs d’actualité, avec cette fois les déchets liés au travail du titane (2 000 t par an) et la création d’une fi lière de recyclage à la clé. Nogentech organise aussi des salons, des visites d’entreprise et des formations. C’est une association fi nancée à 80 % par ses adhérents et à 20 % par les villes de Nogent et de Chaumont. En 2016, le cluster a intégré le réseau thématique French Tech de la santé (#HealthTech).

F. M.

■ Qui est David Biguet ? ■

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L’industrie du futur, quèsaco ? C’est le terme générique employé par les pouvoirs publics depuis 2015 pour

désigner le programme visant à moderniser l’industrie française. C’est peu de dire en ef-fet que l’outil industriel de notre pays souffre face à la mondialisation et à la concurrence étrangère, souvent à bas coût : manque d’in-vestissements, retards technologiques, qui se traduisent par une perte de compétitivité et au fi nal par des délocalisations et des fermetures d’usines. L’industrie du futur entend donner des moyens aux entreprises pour leur permettre de faire leur mue et d’entrer de plain-pied dans ce que l’on appelle la « 4e révolution industrielle », celle du numérique, de la conception virtuelle, de la modélisation, de l’imprimante 3D, de la robotisation, etc. C’est aussi changer les formes d’organi-sation, revoir les modes de management, repenser les rapports clients-fournisseurs, bref, remettre l’humain au cœur du dispositif de production tout en prenant soin de l’environnement.

Le Grand Est en pointeÀ terme, les 30 000 entreprises manufactu-rières constituant la base du tissu industriel français seront concernées. Dans un pre-mier temps, la moitié d’entre elles doivent être sensibilisées par l’Alliance Industrie du

Futur, l’association créée pour être le bras armé de cette politique. Son correspondant régional dans le grand Est, Alain Bohrer, souligne précisément que « le Grand Est est l’un des promoteurs importants de l’industrie du futur ». La Région réalise notamment des « diagnostics de performance industrielle » en entreprise, assortis de solutions de fi nan-cement adaptées, tout en accompagnant les entreprises sur les marchés internationaux et en les mettant en relation avec des apporteurs de solutions technologiques ou académiques.Il faut se souvenir qu’avant elle, la Région

Champagne-Ardenne avait déjà lancé l’opé-ration « Usine du futur » pour « accompagner la modernisation des entreprises industrielles régionales », avec des subventions à la clé. �

Frédéric Marais

/ Bienvenue dans le monde d’aprèsIndustrie du futur, usine du futur : tous ces termes servent à désigner quelque chose d’encore indistinct aujourd’hui, l’entreprise de demain. Celle qui sera plus connectée, plus innovante, plus performante, mais aussi plus… humaine.

Le « diagnostic de performance industrielle » est destiné aux PME industrielles, agricoles ou artisanales « à fort potentiel de croissance ». Intégralement fi nancé par la Région Grand Est, il mobilise un groupe d’experts dont les investigations suivent quatre axes : l’outil de production (organisation industrielle, gaspillages, management de la performance), les nouvelles technologies (big data, fabrication additive, robotique…), l’homme (management, formation…) et l’environnement (écoconception, recyclage, gestion des ressources…).

L’intervention se déroule en trois temps : analyse de l’existant, identifi cation des pistes de progrès, proposition d’un plan d’action. L’expert mandaté passe deux jours et demi dans l’entreprise et la restitution se fait dans les huit jours.Renseignements auprès de la direction de la compétitivité et de la connaissance à la Région Grand Est. A Châlons-en-Champagne : 03 26 70 85 84, [email protected]

F. M.

■ Se fa i re diagnost iquer ■

Alain Bohrer.

Dossier des CCI en Champagne-Ardenne - 4e tr imestre 2017 - N°13

repèresLe Grand Est est la 2e région industrielle française (hors Ile-de-France), avec plus de 310 000 salariés, soit 18 % du total en région. Elle représente 19 % de la valeur ajoutée du territoire.

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Joseph Puzo, P-DG d’Axon’ Cable (connectique) à Montmirail (Marne) : « Une compression du temps »« Les technologies 4.0 ne coûtent pas très cher : c’est par exemple équiper les lignes de production de capteurs. Dans une entreprise comme la nôtre, il faut créer des équipes pluridisciplinaires et découper les projets en petites unités. On doit également intégrer en permanence le client. La relation avec le fournisseur devient plus intime, les choses vont de plus en plus vite. La bataille du 4.0, c’est la compression du temps ».

Russel Kelly, directeur général de Norelem (mécanique de précision) à Fontaine-les-Grès (Aube) : « Une évolution sociétale »« Ce n’est pas une révolution technologique que nous vivons, mais une évolution sociétale. Cela commence par une vision du propriétaire ou du gérant, avec une stratégie à au moins trois ans. Il faut ensuite transformer la feuille de route en langage compréhensible par tous et favoriser le dialogue avec les salariés, donner aux gens plus de pouvoir ».

Christian Brethon, président de l’UIMM Champagne-Ardenne : « Une montée en gamme »On va passer par une montée en gamme denos entreprises et par un déplacement des emplois vers d’autres technologies. Pour cela, il faudra former les gens, car on ne sera plus compétitifs sur les métiers peu qualifi és. Or, pour le prix de deux ingénieurs en France, on en a trois en Allemagne, et qui gagnent mieux leur vie ! La concurrence est mondiale. Si nous, nous ne le sommes pas, nos donneurs d’ordres le sont. »

Laurent Villemin, président d’AlbéaTubes France (tubes cosmétiques) à Sainte-Ménehould (Marne) : « Une révolution numérique »« Il n’y a pas vraiment de bouleversements technologiques, mais il y a néanmoins des progrès bluffants. Il y a dix ans, chez Albéa, on lançait de très grandes séries. Aujourd’hui, c’est l’inverse : on lance plein de produits en même temps et on vend parfois des tubes à l’unité. Le numérique a été une vraie révolution en cosmétique. On est à l’ère où les blogueurs font et défont la mode ».

Ferry Quenet, directeur général de l’IPIet de l’Isiacc à Châlons-en-Champagne : « Une industrie plus attractive »« Dans nos écoles, nous nous focalisons sur le savoir-être des étudiants, afi n que les futurs managers soient plus souples, plus réactifs et plus créatifs. Ce seront de plus en plus des animateurs d’équipes, le fonctionnement des entreprises devenant de moins en moins hié-rarchique. Je suis persuadé également que l’alternance peut être un bon ambassadeur de l’industrie et que l’industrie de demain sera plus attractive, plus en phase avec les attentes des jeunes générations ». �

Frédéric Marais

/ L’industrie du futur vue par...En juin dernier, les 1ères Rencontres de l’économie de la CCI Marne étaient organisées sur ce thème, avec en fi ligrane cette question : « Quelles transformations pour booster la compétitivité des entreprises ? » Morceaux choisis.

Tout le monde s’accorde à dire que la formation est au cœur de la problématique industrie du futur. « La décennie qui vient est celle des ingénieurs, affi rme le président d’Areva, Philippe Varin. Il y a une autoroute pour eux dans les PME/PMI. » Les entreprises sont eff ectivement demandeuses, comme en témoigne Joseph Puzo, le P-DG d’Axon’ Cable : « On a 300 ingénieurs, mais avec 50 de plus ce serait mieux ». À un niveau de qualifi cation moindre, Philippe Varin, qui préside par ailleurs le Cercle de l’Industrie, estime « qu’il faut mettre fi n au double système CFA/lycée professionnel et rapprocher à terme les deux systèmes pour qu’il y ait davantage d’élèves en apprentissage ». À cet égard, le président d’Areva réclame « une concertation plus étroite avec l’Education nationale sur le contenu des formations ». Ceci étant, comment organiser ledit contenu quand « 50 % des métiers des années 2030 ne sont pas encore connus », ainsi que le rappelle Alain Bohrer, correspondant régional Grand Est d’Alliance Industrie du Futur ? L’une des réponses réside peut-être dans « la formation tout au long de la vie », comme le suggère Christian Brethon, président de l’UIMM Champagne-Ardenne.

F. M.

■ La quest ion de la formation ■

Dossier des CCI en Champagne-Ardenne - 4e tr imestre 2017 - N°13

Joseph Puzo.

Philippe Varin.

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Depuis quelques mois, dans les im-menses locaux de LFA, à Vivier-au-Court, deux robots bien synchronisés

s’agitent et apportent une touche de couleur vive dans l’univers très gris de la fonderie. Ils ne font pas qu’égayer les lieux : « Ils se passent les pièces (des noyaux) de main en main pour fi nir le produit complètement. Ce sont des robots collaboratifs issus d’un inves-tissement initié en 2015-2016 et retenu dans le cadre du programme de l’usine du futur », expose nicolas grosdidier. Le président du directoire du spécialiste européen du moulage vertical précise que l’opération s’est chiffrée à 1,5 M€ et qu’il a bénéfi cié d’une subven-tion de 158 K€ octroyée par la région grand Est. « Cette aide a eu un effet accélérateur et elle a permis de faire un peu plus que ce qui était prévu. Depuis, dans le cadre de la stra-tégie établie en interne, nous avons enchaîné avec d’autres investissements destinés à moderniser nos outils, à augmenter nos capacités de production (en usinage, notam-ment) et à améliorer les conditions de travail. Au total, sur 2017, 4,5 M€ sont engagés et autofi nancés ». Le dirigeant ardennais encou-rage ses collègues régionaux à saisir de telles opportunités pour automatiser et robotiser leurs usines. Et il peut faire fi gure d’exemple dans ce domaine car il y a quatre ans il a mis en place une cellule dédiée. « Notre départe-ment “effi cacité industrielle” se compose de six personnes chargées de prendre ces sujets techniques un à un et de travailler par îlots.

Au fur et à mesure de nos avancées, les nou-veaux équipements permettent de soulager le personnel de charges et de tâches diffi ciles et répétitives. C’est de la pénibilité en moins, mais il faut au préalable anticiper et former les salariés pour réussir cette mutation. Ils passent en effet d’un métier basique, historique, à un métier de superviseur de cellule. Il faut donc de l’accompagnement au changement et cela s’inscrit dans la politique GPEC de toute entreprise », indique-t-il. nicolas grosdidier y voit également un intérêt en termes de productivité car le robot est un as de précision et de régularité. De jour comme de nuit, il mène la cadence sans se soucier des contraintes de bruit, de chaleur ou de vibrations… « L’homme ne peut pas travailler dans des situations équivalentes. Toutefois, il

faut garder à l’esprit que le robot ne remplace pas et ne remplacera pas l’homme. Il ne doit pas faire peur, au contraire. En travaillant plus rapidement et plus longtemps, il rend nos organisations plus souples et nous ouvre des marchés auxquels on n’avait pas accès auparavant. » toutefois, il faut veiller aux impacts possibles de telles évolutions sur les processus de fabrication et sur les produits : « La mutation doit se faire avec une certaine précaution et comprendre des phases de vali-dation avec nos clients habitués à un produit et à une qualité », conclut le patron de LFA. Son groupe (devenu européen) compte 1300 salariés (dont 750 dans les unités ardennaises) et il réalise 200 M€ de CA consolidé. �

Philippe Schilde

/ Les robots en action à La Fonte Ardennaise Digitalisation et interconnexion des outils, automatisation et robotisation des lignes : La Fonte Ardennaise (LFA) baigne dans l’usine du futur et son dirigeant, nicolas grosdidier, par ailleurs président des fondeurs de France, nous dit comment il modernise ses outils en continu, pour rester un leader.

d o s s i e r

« Mieux appréhender nos forces mais aussi nos faiblesses, c’était tout l’intérêt du diagnostic usine du futur mené début 2017 dans l’entreprise par un œil extérieur, neuf », rapporte Patrick Sonnet dirigeant de la société ardennaise Hénon (forge, estampage, matriçage…) basée à Thilay. Pour pérenniser une entreprise de 16 salariés (2 M€ de CA), reprise en 2007, et qui a pris la crise en pleine fi gure, il veut passer « aux métiers de demain » pour lutter à armes égales avec une « concurrence énorme ». « Pour nous, il est important de continuer à développer les

compétences techniques de nos salariés et modifi er un peu la pyramide des âges de l’entreprise, en faisant entrer des jeunes. Les clients sont intéressés par nos compétences techniques et nos savoir-faire. Pour continuer avec eux, nous devons bien identifi er les investissements productifs permettant de rester compétitifs », souligne-t-il, en retenant notamment de l’étude restituée qu’il doit pouvoir mieux utiliser son ERP (meilleure planifi cation et extractions de données) pour gagner en performance. Ph. S.

■ Hénon peut rebondir ■

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Les millions de personnes qui empruntent le métro parisien et consultent les panneaux d’information voyageurs

jalonnant les stations se concentrent désormais sur les nouveaux écrans tactiles mis à leur disposition. Ils l’ignorent, mais les pupitres spécialement conçus pour accéder à ces infos digitalisées sortent des ateliers aubois de Sotralinox. Avec son département Design Espaces, cette société spécialisée dans le travail des métaux nobles, fournit depuis longtemps la RAtP en mobiliers et accessoires divers qui facilitent la vie du quidam au quotidien. A l’instar des bornes d’appels de sécurité également fournies. La PME de Bréviandes (35 salariés, 3 M€ de CA) qui aura trente ans l’an prochain, avait investi dès 1998 dans un premier centre de découpe laser, venu compléter un centre de découpe jet d’eau. Lequel avait été un des tout premiers installés dans une usine auboise.Fondée par gérard Maubrey et désormais dirigée par son fils Florent, cette société a régulièrement investi pour vivre avec son temps et toujours pousser les curseurs sur la créativité et la qualité. « Nous intégrons undeuxième centre laser aux capacités supérieures - vitesses d’opérations multipliées par dix, épaisseurs de coupe doublées, travail de tôles grand format aussi bien en inox, alu, acier... - avec lequel nous allons augmenter

notre capacité de production et améliorer encore notre service client », lance Florent Maubrey, heureux d’avoir vu ce dossier validé fi n 2015 par la Région dans le cadre de l’usine du futur. D’abord parce que ce programme a ouvert deux aides (Région et Europe) à hauteur de 10 % de l’investissement chacune. « Cela permet de réduire les échéances de remboursement et c’est incitatif », note-t-il. « Ensuite et surtout, cela nous a conduits à repenser totalement nos fl ux industriels. Nous avons agrandi nos locaux de 500 m2 pour accueillir la machine, revoir notre magasin de pièces et créer une plate-forme de gestion des déchets, bien en phase avec notre certifi cation ISO 14001 », détaille-t-il. « Bref, ce projet de laser a déclenché d’autres investissements sur l’immobilier de l’entreprise et cela a permis de faire bosser des entreprises locales au passage », observe pour sa part gérard Maubrey, pas mécontent de voir le centre de découpe jet d’eau sortir des lieux car très consommateur en eau, justement. Président du comité local Aube de l’UIMM Champagne-Ardenne, ce dernier voit l’arrivée du deuxième outil laser comme une « chance pour Florent et ses équipes de ne pas se retrouver en rade en cas de panne sur une machine ». Et il apprécie la traçabilité supplémentaire apportée par un tel équipement alimenté en programmes par les ingénieurs

du bureau d’études. Pour le père comme pour le fi ls Maubrey, les outils de l’industrie 4.0 permettent en outre de faire monter l’ensemble des personnels en compétences. « Faire passer les gens d’un métier de manu-tention basique à de la conduite de machine industrielle c’est gratifi ant. Nos personnels peuvent s’ouvrir aux nouvelles technologies et progresser. » Ils ont aussi l’opportunité de « signer » des créations assez exceptionnelles puisque Sotralinox décroche régulièrement des œuvres d’architectes, designers et artistes de grande renommée (dont Dominique Perrault, Jeff Koons, Didier Faustino, Yi Zhou…) confi ants dans le talent des métallurgistes aubois. �

Philippe Schilde

/ Sotralinox bien armé avec son double laserLa PME auboise, en investissant dans un second centre de découpe laser accroit ses capacités, affi ne ses productions et sécurise son activité. Son investissement usine du futur l’a aussi amené à repenser ses fl ux industriels.

Depuis qu’il a installé Booxt à La Chapelle-Saint-Luc, le concepteur et fabricant de buggys Damien Martraire a bien rempli son carnet de commandes. Il doit optimiser le travail en atelier pour dépasser les trois unités produites par mois de A à Z, de façon encore trop empirique. «L’apport du consultant usine de futur a été déterminant pour structurer notre atelier, opérer des choix dans les taches à conserver et en passer d’autres en sous-traitance. Nous avons des ateliers modernes et tout colle sur le plan environnemental. Nous avons des outils et techniques du 21e siècle qui nous rendent plutôt matures, mais un problème identifi é de méthodologie auquel nous remédions », indique le jeune patron de cette TPE industrielle (5 salariés) qui sort d’une logique de construction véhicule par véhicule pour entrer dans l’ère des sous-ensembles. À ses débuts, il a fait fabriquer en Chine et il a eu le mérite de croire au made in France en réintégrant toute la fabrication. Reste à digérer son problème de croissance.

Ph. S.

■ Booster Booxt ■

Damien Martraire.

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Florent Maubrey.

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Quand il évoque les entreprises haut-marnaises, qu’il connaît bien, engagées dans la logique de l’usine du futur, David Biguet (grand témoin

de ce dossier) cite volontiers Deguy-Conge. Parmi d’autres, c’est un bel exemple d’adap-tabilité aux évolutions de marchés, en quête de qualité. Augmenter la durée de vie des produits et en mettre au point de nouveaux toujours plus performants sont les mots d’ordre que fait passer Jean-Luc Deguy. Le président de la SAS, représentant la 6e génération de dirigeants de l’entreprise, est entouré d’une équipe de 35 salariés réceptifs au message. Avec eux, la PME fabrique de A à Z (découpe laser, forgeage, usinage, meulage, traitement thermique…) quelque 600 000 pièces par an (couteaux de toutes formes, toutes tailles, composés d’alliages divers) déclinés dans environ 350 références différentes. Malgré les dents de scie de la conjoncture agricole (principal débouché avec l’agroalimentaire), Deguy-Conge réalise plus de 4 M€ de chiffre d’affaires (dont 66 % à l’export) et se montre proactive. L’indus-triel n’a plus de concurrents de sa trempe en France, mais il doit être affuté face aux allemands, autrichiens ou américains, notam-ment. Afi n de poursuivre sa marche en avant, il élargit ses horizons commerciaux via les grands salons internationaux.

« Cela fonctionne puisque nous décrochons de nouveaux clients, turcs, indiens ou chinois…, révèle Jean-Luc Deguy. Dans ces pays les constructeurs veulent progresser plus vite. Nous les intéressons car ils peuvent bénéfi cier de techniques d’avant-garde mises en œuvre pour nos clients historiques, lesquels se nom-ment Claas, New Holland, John Deere... » Pour leur part, ces poids-lourds du secteur sortent régulièrement de nouvelles machines et manifestent de nouveaux besoins en pièces auprès de Deguy-Conge, dotée de moyens pour répondre. Pour améliorer ses fl ux, l’entreprise s’est engagée dans le lean manufacturing. Elle a aussi intégré la démarche « usine du futur Grand Est » mettant à profit l’outil de diagnostic proposé par la Région. Cela doit faciliter l’insertion de nouveaux investissements suggérés à la suite d’une étude du Cetim (Robot-Start-PME). A la clé, de nouvelles pistes d’automatisation tant du côté de la forge que du traitement thermique ou encore du rechargement de pièces. Par ailleurs, thibaut Perrin, un thésard issu de l’Utt a été recruté en contrat Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche). Il a rejoint la cellule de R&D de la société pour participer au développement de nouvelles techniques en matière de métal-lisation et de traitement thermique.

« Il nous faut défi nir les aciers et traitements adaptés aux conditions d’utilisation de chaque couteau. Les traitements au carbure de tungstène répondent par exemple aux besoins d’agriculteurs œuvrant sur des terres silicieuses. La nature des sols et bien d’autres facteurs sont pris en compte. Chez nous, Thibaut peut mener des essais en labo et observer les résultats grandeur nature », remarque le dirigeant, héritier d’une coutellerie traditionnelle haut-marnaise qui a su prendre de nouvelles orientations et se démarquer. �

Philippe Schilde

/ Deguy-Conge affûte ses atouts avec la R&Dgrâce à ses investissements continus dans des technologies de pointe et à ses efforts déployés en R&D, la vénérable entreprise de Luzy-sur-Marne (fondée en 1880 !) est devenue le leader français dans son domaine d’activité : la fabrication de lames et outils tranchants destinés au machinisme agricole.

Dossier des CCI en Champagne-Ardenne - 4e tr imestre 2017 - N°13

Le réseau des CCI du Grand Est avec l’Alliance Industrie du Futur ont lancé le répertoire des off reurs de solutions. En Haute-Marne, c’est Christophe Juppin qui bat le rappel des entreprises pouvant s’inscrire dans cette démarche destinée à former un « hub d’innovations technologiques ». « Vous possédez une technologie de pointe dont vous pouvez faire profi ter d’autres entreprises industrielles ou bien vous avez eff ectué un investissement dans un matériel performant dont vous souhaitez partager les coûts d’investissement ? Alors n’hésitez pas à vous faire connaître pour fi gurer dans cet annuaire. Il donne de la visibilité aux compétences et matériels de pointe disponibles existants. » Pour ce faire, le référent départemental incite les entreprises à répondre à l’enquête « Off reurs de solutions-usine du futur ». Ph. S.

■ Répertor ier les “offreurs de solut ions usine du futur” ■

Thibaut Perrin.

Disponible sur le site www.haute-marne.cci.fr

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p A r t E n A i r E s

/ Créez comme elles« Créez comme elles » est une interaction évidente et naturelle d’un groupe de femmes qui voulait donner envie d’entreprendre, oser concrétiser ses ambitions et montrer que l’on peut vivre de son activité, tout en étant une femme. Cette association reconnue sur le territoire vient de fêter ses 10 ans, avec ses 4 points relais sur l’Aube, la Marne les Ardennes et la Haute-Marne (hébergée à la CCI) et ses 140 adhérentes. La présidence tourne tous les 2 ans. Interview de Tiphaine Jonard, Présidente de l’association.

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 3e tr imestre 2017 - N°12

■ Dates ■

30/10/17 Langres - Savoir construire sa stratégie de communication.27/11/17 Chaumont - Relooking et prise de parole en public.11/12/17 Saint-Dizier - Mettre en place des outils de gestion d’entreprise au quotidien.

Quelle est le rôle de cette association ?Son rôle est de contribuer à réunir les conditions favorables au développement d’initiatives ; c’est-à-dire à la création, au développement et à la pérennisation d’entreprises par des femmes. Donner envie à des femmes qui n’osent pas ou qui ne sont pas sensibilisées.

Quelles femmes peuvent intégrer cette association ?Toutes celles qui sont animées par un projet de création, de reprise et/ou de développement

d’entreprise, aux parcours et profi ls d’une grande diversité. Celles qui expriment leur besoin de rompre avec l’isolement, et qui sou-haitent développer leurs compétences mana-gériales et personnelles tout en s’épanouissant dans leur vie de femme entrepreneure. Et, bien sûr, également celles qui souhaitent partager en toute confi ance les problématiques liées à l’équilibre de leurs temps de vie.

Quels sont les 4 piliers autour desquels « Créez comme elles » construit sa vie associative ?• la conduite du changement : ouverture d’esprit, veille, dynamisme, remise en question, innovation, différenciation...• le développement des compétences : montée en puissance dans sa posture de chef d’entreprise,• l’équilibre : des temps de vie, fi nancier...• le bien-être : épanouissement, échanges, dynamique réseau, temps pour soi...

Quels sont les événements majeurs auxquels les membres peuvent se rencontrer ?• Les Permanences : tous les 1ers lundis du mois (hors vacances scolaires) des membres prennent le temps d’accueillir de nouvelles membres. Elles bénéfi cient ainsi du parcours

de chacune, de leurs témoignages et de leurs conseils.• Les P’Ose : 1 fois par mois, le temps d’un café, d’un déjeuner, d’un goûter... nous proposons à celles qui le souhaitent, soit d’échanger, soit d’avoir un avis d’expert sur un thème bien précis.• Les Parcours : les entrepreneures sont sen-sibilisées sur une thématique professionnelle bien défi nie et animée par une ou plusieurs compétences internes et/ou externes. Chaque parcours nécessite entre 3 et 4 séances de tra-vail. (trois de suite et un 1 mois après pour le retour sur expérience)• Les Plénières : de façon à avoir un réel mix de personnes, de compétences et de projets, l’ensemble de nos membres se retrouve enfi n à l’occasion de réunions plénières, environ 6 fois par an.Selon les thèmes, ces plénières peuvent être ouvertes à des réseaux et/ou partenaires externes, ce qui nous permet de concrétiser, d’ancrer dans la réalité et de valoriser notre réseau de femmes chefs d’entreprise.

Pour nous rejoindre : Contacter CCI Haute-Marne Sabine Bourcelot [email protected]

Tiphaine Jonard.

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/ Manager de ville et de territoires, une nouvelle compétence pour l’agglomération de Chaumont et la CCIIl y a quelques mois, la Chambre de Commerce et d’Industrie proposait à l’agglomération de Chaumont de dédier un temps plein à l’accompagnement des commerçants et au développement du commerce de son territoire.

/ Les instants Créa.Banques La Chambre de commerce et d’industrie et les banques locales unies pour la réussite des créateurs et repreneurs d’entreprise.

L’intégration des intercommunalités de Nogent et Bologne début 2017 conduisait en effet l’agglomération de

Chaumont à prendre en compte de nouveaux pôles de commerce qui n’entraient pas jusqu’à présent dans son champ de compétences. La proposition a retenue l’intérêt de Madame Jehlé, adjointe en charge du Commerce de l’agglomération de Chaumont et reçu l’aval du Conseil d’Agglomération en juin dernier pour co-financer ce nouveau poste avec la CCI pour une durée de trois ans renouvelable. Le Manager de ville et de territoires, dont le recrutement est en cours à l’heure où nous écrivons, aura pour mission de développer l’attractivité commerciale de l’agglomération dans toutes ses composantes : diversification de l’offre commerciale, dynamisation du commerce de centre-ville, pérennisation du commerce rural et développement des marchés.

Interlocuteur privilégié des élus sur les ques-tions relatives au commerce, il aura aussi pour mission d’accompagner et de conseiller les commerçants dans leur entreprise. Son poste sera basé à la CCI de Chaumont et il travaillera en étroite collaboration avec le service du développement économique de l’agglomération.Pour Madame Jehlé, associer les moyens de l’agglomération et ceux de la CCI, s’inscrit dans la logique du partenariat initié il y a deux ans avec la convention territoriale signée entre l’agglomération, l’UCIA de Chaumont et la CCI. Une convention qui doit maintenant s’enrichir et prendre en compte un territoire élargi aux nouvelles intercommunalités. n

Contact : Frédérique [email protected] 25 30 32 97

Afin de toujours mieux accompagner les porteurs de projet dans la création ou la reprise d’entreprise, la Chambre

de Commerce et d’Industrie de Haute-Marne organise régulièrement des séances d’échanges entre les conseillers professionnels bancaires, les directeurs de banque, les conseillers CCI Haute-Marne et d’Initiative Haute-Marne (IHM). En effet ces partenaires sont amenés à travailler au quotidien sur les dossiers de création ou reprise d’activité.

Outre l’intérêt de mieux se connaître indivi-duellement, il nous paraissait nécessaire de mieux connaître mutuellement nos dispositifs, nos méthodes de travail, les attentes de chacun.Ces rencontres conviviales portent ainsi sur des sujets tels que l’offre et l’accompagnement de la CCI, d’Initiative Haute-Marne avec l’aug-mentation des plafonds de prêts IHM pour les créateurs (jusqu’à 25 000 €), les aides à la créa-tion, la présentation de nouveaux dispositifs mis en place dans le Grand Est (jusqu’à l’été

2017 nous étions en période d’adaptation des anciennes régions), mais également de notre offre CCI Business Builder outil numérique à destination des entrepreneurs pour les aider à monter leur projet en ligne :https://www.youtube.com/watch?v=yHVRSZCo-TE n

Contact : Edwige Schmitt [email protected]

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

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19 CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

/ Appui de la CCI aux entreprises qui ont des apprentisLes contrats d’apprentissage peuvent être signés jusqu’à 3 mois après le début de la formation de 15 ans (sortie de 3e) jusqu’à... 30 ans.

Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail particulier signé entre l’em-ployeur, l’apprenti et son représentant

légal s’il est mineur. Ce contrat prépare à un titre ou à un diplôme (du CAP à Ingénieur) par une formation en alternance dans une entre-prise et un Centre de Formation des Apprentis.La tranche d’âge a été étendue. Il faut avoir 16 ans (ou 15 ans si la personne est sortie de 3e) jusqu’à 30 ans. En effet, en application de l’article 77 de la loi du 8 août 2016 relative au

travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, à titre expérimental dans les régions volontaires, la limite d’âge est portée à 30 ans (Grand Est, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire). L’entreprise devra désigner un Maître d’apprentissage qui assurera la formation de l’apprenti au sein de l’entreprise, en partenariat avec le CFA. Elle versera un salaire à l’apprenti,

en fonction de critères bien définis par le code du travail, des conventions collectives ou des accords de branches professionnelles. En contrepartie elle bénéficiera d’exonérations de charges et de prime versées par le Conseil Régional Grand Est.Depuis 2006, les CCI sont service d’enregis-trement des formalités apprentissage pour les entreprises uniquement inscrites au RCS, les professions libérales et les associations. n

Cette formation s’adresse à tout collaborateur ayant la fonction de tuteur ou de maître d’apprentissage amené à encadrer une personne en contrat de professionnalisation ou en contrat

d’apprentissage. Les objectifs sont de professionnaliser le rôle du maître d’apprentissage ou du tuteur pour la réussite de la formation en alternance au sein de l’entreprise :• Acquérir les connaissances réglementaires en matière d’accueil d’un jeune en entreprise. • Connaître les outils et compétences nécessaires à la transmission des savoir-faire.• Instaurer une relation de confiance avec les apprenants pour cerner les besoins et attentes du jeune en formation.Prochaines dates : lundi 6 et mardi 7 novembre ou lundi 13 et mardi 14 novembre 2017. Prise en charge financière possible par le FAFIH et les OPCA. n

Le point A est le service d’appui-conseil des CCI dédié à la promotion, au développement de l’apprentissage et de l’alternance, à l’information et à l’orientation des jeunes et

des entreprises. Ses missions sont :• Informer sur les contrats, les métiers, les formations• Accompagner les entreprises et les jeunes• Faciliter l’enregistrement des contrats d’apprentissage• Former les maîtres d’apprentissage et tuteurs• Observer les données de l’apprentissage. n

/ Appui à la formation des maîtres d’apprentissage

/ Appui au service des jeunes et des entreprisesLe point A (Apprentissage)

La cci conventionne les mini-stages pendant les congés scolaires pour les collégiens et lycéensPour aider à choisir l’orientation des jeunes, la CCI conventionne l’encadrement de stages en entreprise. Une convention est établie entre l’entreprise et le représentant légal du jeune si ce dernier est mineur, ou le jeune majeur. Cette période d’observation en entreprise est de 5 jours maximum. L’ensemble des stages possibles ne peuvent aller au-delà de la moitié des congés scolaires.

Pour toutes questions liées à l’apprentissage : Laurence [email protected] Tél. 03 25 07 32 33

CCI ET APPRENTISSAGE

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CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

/ Forum de l’apprentissage à NogentNogent a reçu ce 30 septembre, le forum franco-allemand de l’apprentissage, organisé par la CCI Haute-Marne, le cluster Nogentech et l’antenne de l’UTT de Nogent, avec le soutien des Chambres de commerce allemandes de Hanau (IHK), le Rotary club de Hanau (à côté de Frankfort) et le Rotary club de Langres.

/ Salon Parcours France 2017, le rendez-vous des projets en région

Cette rencontre avait pour volonté de s’adresser d’une part, aux entrepreneurs français et allemands et d’autre part,

aux jeunes en fin d’études qui s’interrogent sur leur avenir. Les objectifs étaient principale-ment de présenter l’apprentissage dans les deux pays, donner la parole à l’UTT à travers ses entreprises accueillantes et ses alternants sur l’intérêt de transmission du savoir-faire. Mais aussi, de valoriser la formation bilingue

anglais-allemand mise en place en octobre 2016 pour une partie des étudiants. Rappelons que c’est la visite de Madame la Ministre-Présidente de la Sarre, Mme A. Kramp-Karrenbauer lors de sa venue à Nogent le 18 février 2016, qui a donné naissance à cette idée. Elle avait rencontré les entreprises, les alternants de l’antenne de l’UTT et visité le pôle technologique. Cette rencontre a marqué le début de cette volonté de coopération trans-

frontalière en développement économique entre la Haute-Marne et La Sarre.La Haute-Marne possède de nombreux atouts pour les entreprises étrangères : son immobilier et terrain sont à faible coût et ses compétences dans la métallurgie très élevées. n

Contact : Christophe [email protected]

Depuis 9 ans, le salon Parcours France est le carrefour annuel des projets en régions ! Chaque année, une centaine

de territoires vient à la rencontre de plus de 3000 visiteurs grand public et professionnels à la recherche de contacts et d’opportunités partout en France. Ce salon a donc pour vo-cation d’aider les collectivités locales et les territoires à valoriser leurs projets et montrer leur dynamisme. Le 10 Octobre 2017, la CCI Haute-Marne (équipe Haute Marne Expan-sion), en partenariat avec les agglomérations de Saint-Dizier et de Chaumont étaient pré-sents, accompagnés de DRH du territoire et de représentant de Pôle emploi et du conseil départemental de Haute-Marne. Cette année, le salon Parcours France était :• un Business Forum : espace dédié aux ren-contres B2B permettant à environ 200 entre-prises de présenter leurs projets de développe-ment en régions.

• 50 tables rondes avec des zooms sur les filières et les territoires• un Hackathon #OpenTerritoires : échange collaboratif entre une trentaine d’acteurs de l’innovation (startups, porteurs de projets) autour des 3 thématiques suivantes : «terri-toires startups - accélérer l’innovation locale», «silver innovation - bien vieillir dans les terri-toires» et enfin «tourisme et loisirs 4.0 - repen-ser les destinations de demain». L’objectif est de trouver des solutions, de manière collabora-tive, sur chaque thématique.À noter qu’au moment du bouclage de cet ar-ticle, nous devions recevoir les appels à projet d’entreprises en recherche de développement afin de leur faire des propositions d’implanta-tions au cours de RDV sur place pendant le salon. Alors à suivre... n

Contact : Anne-Claire [email protected]

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r E p è r E s

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/ Hôtellerie : Bilan saisonnier 2017 (de janvier à avril)

L’Observatoire Économique de la Haute-Marne anime depuis 2015, un observatoire du tourisme qui s’appuie sur une base de données : Actiscope Tourisme. Cet outil mesure, à partir d’enquêtes mensuelles, l’activité écono-

mique des hébergements touristiques. Depuis son lancement, une dizaines d’hôteliers du département y répondent chaque mois. Un début d’année 2017 en progression dans le secteur de l’hôtellerie par rapport à 2016.Les premiers mois de l’année 2017 ont été marqués par une hausse de la fréquen-tation dans les hébergements de la région Grand Est. Entre janvier et avril 2017, le nombre de nuitées a augmenté de 5,2% par rapport à la même période de l’année précédente (source Insee). Cette hausse de fréquentation sur les premiers mois de l’année s’est faite également ressentir dans les établissements haut-marnais. A l’exception du mois de mars, les taux d’occupation enregistrés ont été supérieurs de 3 points à ceux de 2016, pas-sant en moyenne sur la période de 40% à 43%. La fréquentation du mois de mars, moins importante en 2017 qu’en 2016, peut s’expliquer par le décalage de la fête de Pâques, de mars l’année dernière à avril cette année.La situation du début d’année 2017 est toutefois contrastée selon la localisation des hébergements. Les hôtels en milieu urbain ont bénéficié de manière plus importante de cette hausse de fréquentation. Sur la période, le taux d’occupation moyen avoi-sine les 50% en ville alors que les établissements situés en milieu rural enregistrent un taux moyen de 32%. La hausse constatée contribue à maintenir les recettes sans toutefois les faire progresser. Si le revenu par chambre est stable par rapport à 2016 (+1pt), l’évolution du prix moyen par chambre louée est quant à lui en légère baisse (-2pts), avec une moyenne de 72 € par chambre louée. En Haute-Marne, les autres postes de profits notamment la restauration occupent une place importante dans le chiffre d’affaires des hôtels. Pour la période de janvier à avril 2017 les recettes to-tales par chambres louées se sont élevées en moyenne à 156 €, en repli de 25 pts par rapport à la même période de l’année précédente. Au regard des chiffres provisoires sur le début de la saison estivale 2017, le niveau d’activités apparait en dents de scie. Les chiffres enregistrés pour le mois de mai 2017 sont comparables à ceux de l’année précédente mais en deçà de ceux de 2016 quand il s’agit du mois de juin. n

CCI Mag - Edit ion Haute-Marne - 4e tr imestre 2017 - N°13

Définitions - Le taux d’occupation (TO) est le rapport entre le nombre de chambres louées au cours du mois et le nombre de chambre disponible (exprimé en pourcentage, X 100). - Le prix moyen par chambre louée (PMC) est le rapport entre le chiffre d’affaires hébergement (chambre + 75% pension) et le nombre de chambres louées au cours du mois. - Le revenu par chambre (RevPar) est le rapport entre le chiffre d’affaires hébergement (chambre + 75% pension) et le nombre de chambre disponible ou le produit du taux d’occupation et du prix moyen par chambre louée. - La recette totale par chambre louée (RMC) est le rapport entre le chiffre d’affaires total de l’établissement et le nombre de chambres louées dans le mois.

contact : observatoire Économique de la Haute-Marneolivia LoUrDAs - tél. 03 25 30 32 98 - [email protected] les publications de l’observatoire Économique www.haute-marne-eco.fr

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D É c o U V E r t E

Pourquoi Chaumont possède un intérêt marqué pour l’Affi che et ce qui s’en rapporte ?L’intérêt initial est dû à un généreux donateur, Gustave Dutailly, haut-marnais de naissance (Meuvy) député et botaniste qui habitait la région parisienne. Il était passionné des nouvelles publicités de masse. Ainsi peu à peu, il s’était constitué une collection importante d’affi ches. À son décès début XXe, la moitié de sa collection a été cédée à la ville de Chaumont ; ce don a été redécouvert dans les années 80. La ville a souhaité valoriser ce domaine par le biais d’un festival d’affi ches qui s’est peu à peu transformé en biennale de design graphique. Une affi che ne peut être exposée au maximum que 3 mois tous les 3 ans, la présentation d’une collection permanente est donc impossible ce qui explique la créa-tion d’expositions uniquement temporaires. La discipline ayant évolué depuis les années 90, on parle désormais de design graphique car celui-ci englobe différents supports tels que la signalétique, la typographie, le numérique... À noter que la spécifi cité du « Signe » est d’être aujourd’hui, le seul lieu

permanent en Europe sur cette thématique alors qu’il existe de nombreuses animations sur ce sujet (Paris, le Havre...).

Quel est votre public ?Il est vraiment très diversifi é, car nous organisons de très nombreux ateliers, workshops favorisant la création, l’ap-prentissage et l’échange entre les différents acteurs, néophytes, étudiants ou profession-nels. Avec CANOPE, (Réseau de création et d’accompagnement pédagogiques) nous nous adressons aussi bien à des professeurs ou futurs professeurs de collèges et lycée qui souhaitent avoir du soutien dans leur discipline. Avec le lycée Charles de Gaule, nous avons encadré les étudiants inscrits dans les différents post-bac et qui regroupe plus de 170 étudiants à Chaumont.Nous travaillons avec des structures comme le GRETA pour développer prochainement des formations permettant aux demandeurs d’emploi notamment de développer des compétences. Nous accueillons toute l’année également des maternelles, des primaires et centres aérés autour d’activités ludiques leur permettant de découvrir les multiples facettes du design graphique.Cet été nous avons développé « les soirées d’été au Signe ». Soirées conviviales à parta-ger en famille avec des jeux, de la musique. Nous accueillons le Grand public, pour les expositions temporaires, les conférences et durant des événements tel que les Journées Européennes du Patrimoine.Et nous accueillons également les entreprises

qui souhaitent privatiser des espaces et des salles pour leur séminaire, leurs réunions, les visites. Nous avons différents partenaires qui nous soutiennent financièrement ou matériellement pour remplir nos missions et développer l’attractivité du Signe et du territoire.

Combien d’équivalents temps plein travaillent au signe ?Nous sommes 18 ETP. L’équipe n’est pas chaumontaise, nous avons des profi ls com-plémentaires et nous sommes venus car ce projet est innovant. Il existe peu de projet de cette envergure au niveau national. n

Laure Chartier

Le Signe :1, place Émile Goguenheim à Chaumont http://www.centrenationaldugraphisme.fr

/ Le Signe, centre national du graphisme à Chaumont Le Signe a ouvert ses portes en octobre 2016.

Ce lieu multiforme, centre d’art, centre national du graphisme, de valorisation de la culture est

un lieu fortement animé et a su, durant cette année, s’imposer dans le paysage chaumontais.

Interview de Jérémie Bardet, ancien régisseur des collections et aujourd’hui chargé de projets.

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