Cause Commune no. 7 - Été 2005

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CAUSE COMMUNE Duceppe et Layton ne valent pas mieux que les autres. Peut être vous souvenez-vous de la campagne électo- rale de l’été passé. Gilles Duceppe, du Bloc, et Jack Layton, du NPD, s’enten- daient comme larron en foire et concen- traient le gros de leurs attaques contre les libéraux et les conservateurs. Ah, la belle gauche social-démocrate que voilà... Un an plus tard, ils se sont révélés aussi menteurs et opportunistes que Harper et Martin. Le NPD de Jack Layton a redonné une virginité au gou- vernement libéral en échange de 4,6 milliard $ sur deux ans dans différents secteurs (comme le logement et l’envi- ronnement). Quant au Bloc de Gilles Duceppe, il a fait alliance avec la droite dure canadienne, au risque de la voir prendre le pouvoir, dans le but de renver- ser les libéraux et peut-être faire élire une poignée de députés de plus. Les bloquistes ont fait de l’opposition au budget une «question de principe», alors même que l’amendement du NPD allait dans le sens de leur plate-forme électo- rale. Étant condamné à l’opposition perpétuelle, on aurait pu croire le Bloc immunisé contre les virages à droite à répétition du PQ. Mais non! Pourtant, le mouvement souverainiste se présente de plus en plus «à gauche». On avait déjà eu droit à Landry nous expliquant que la gauche «réaliste» milite au Parti Québécois. Or voilà que les idées du club politique «Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre» (SPQ-Libre) triomphent au congrès du PQ. Tous les commenta- teurs l’ont souligné: le PQ s’est doté d’un programme résolument social- démocrate lors de son congrès. Il ne servait sans doute plus à rien de brandir la «modernisation de l’État» et la «refondation du modèle québécois», surtout quand l’on sait le sort qui a été réservé à la réingénierie libérale. Quid des réflexions d’un André Boisclair et d’un Joseph Faycal qui, il y a 3 ans, voulaient «recentrer» le parti un peu plus à droite? C’est qu’à l’époque, l’ADQ avait le vent dans les voiles... Vu de Québec ou, pire, de Rivière-du- Loup, l’ADQ n’a rien d’une baloune dégonflée. Pendant que la gauche est «à la mode» à Montréal et dans les médias «nationaux», c’est le populisme de droite qui prend racine dans l’est du Québec. Il y avait déjà le «caractère disctinct» du paysage radiophonique de Québec (i.e. la radio poubelle), voilà que ça se met à transparaître dans les enquêtes d’opinion et dans les mouve- ments sociaux. Tous les mouvements de grève qui ont secoué le Québec ont eu du mal à s’enraciner à Québec, que ce soit les étudiantEs, les éducatrices en garderies ou bien les profs du primaire et du secondaire. Le populisme de droite se nourrit de la désillusion et de la frustration des gens par rapport à la politique et aux institu- tions. Il y a bien sûr un fond de vérité dans leur critique de l’État, des lourdeurs bureaucratiques et des élites syndicalo- péquistes. Le problème c’est que cette colère est systématiquement détour- née vers des boucs émissaires nulle- ment responsables de la situation («syn- dicaleux», «b.s.», immigrants, «fon- fons», etc.) et que les «solutions» propo- sées vont systématiquement à l’encon- tre des intérêts de la «classe moyenne» qui est la cible première de toute cette propagande. Le populisme adéquiste n’est que le revers de la médaille de la «social-démocratie» péquiste. Il s’agit en fait d’un cheval de Troie permettant de faire assimiler par les classes populai- res des idées allant globalement dans le sens des intérêts de certaines couches capitalistes. La période qui s’annonce risque d’être turbulente. D’une part, nous sommes au beau milieu d’une montée des luttes. Il y a très clairement une polarisation sociale à l’oeuvre un peu partout. D’autre part, il semble de plus en plus clair que nous sommes à l’orée d’un nouveau cycle de mobilisation sur la question nationale. Les gens sont telle- ment écoeurés, avec raison, de la ges- tion libérale tant à Ottawa qu’à Québec, que la souveraineté gagne du terrain par défaut. Il ne serait pas surpre- nant que la question nationale vienne occulter tout le reste à brève échéance. Comment pouvons nous résister aux vents contraires? Comment survivre dans un environnement qui risque de devenir de plus en plus hostile aux idées libertaires? Comment couper l’herbe sous le pied aux populistes, tout en développant une position de classe capable de damer le pion aux deux natio- nalismes qui s’affronteront? Nous som- mes d’avis qu’il faudra de plus en plus regrouper nos forces éparpillées. Une diffusion encore plus large de ce journal pourrait être un premier pas dans cette direction. Qui veut mettre la main à la LE CRÉTINISME PARLEMENTAIRE Gratuit Numéro 7, été 2005 www.nefac.net JOURNAL DE LA FÉDÉRATION DES COMMUNISTES LIBERTAIRES DU NORD-EST (NEFAC) Alors que des questions fondamentales animent la rue, que des conflits majeurs pointent à l’horizon, le débat politique se résume de plus en plus à deux colonnes de chiffres et à une stratégie de communication. Bienvenue dans le merveilleux monde du crétinisme parlementaire! LE MOUVEMENT ZAPATISTE DE NOUVEAU EN MARCHE ! Mobilisation et alerte rouge au Chiapas. Le 19 juin dernier, le représentant de l’Armée zapatiste de libération natio- nale (EZLN), le sous-commandant Marcos, décrétait l’alerte rouge ainsi que le déclenchement d’une mobilisation générale dans ses rangs, en vue de franchir une nouvelle étape dans la lutte. Surgi de la forêt Lacandone le 1 er janvier 1994, il y a plus de 11 ans, le mou- vement zapatiste exerce une influence croissante sur les mouvements sociaux en Amérique latine. Autonomie, contre-pouvoir, autogestion : autant d’idées- forces que le zapatisme a mis en pratique et qui questionnent l’ensemble des mouvements sociaux et politiques anticapitalistes. Mais voilà qu’après huit ans d’organisation sociale interne, l’appel à la mobilisation générale est déclenchée. Selon Marcos, les trois dernières années ont permis à l’Armée zapatiste de s’organiser pour ainsi être capable de faire face «à une attaque ou à une action de l’ennemi qui décapiterait la direction actuelle ou tenterait de nous annihiler complètement». Il poursuit en indiquant que la guérilla zapa- tiste est désormais prête à franchir «une nouvelle étape dans la lutte». La zone d’alerte touche uniquement la région montagneuse du Chiapas, c’est-à- dire une petite partie située au Sud-Est du Mexique. L’Armée zapatiste de libération nationale, en décrétant l’alerte rouge sur son territoire, demande à l’ensemble des ressortissants, collaborateurs, ONG, tant mexicains qu’inter- nationaux, de «quitter les territoires rebelles ou, si c’est leur volonté, d’y res- ter à leurs risques et périls» 1 . ...Suite en page 4

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Journal de la NEFAC.

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CAUSE COMMUNE

Duceppe et Layton ne valent pasmieux que les autres. Peut être voussouvenez-vous de la campagne électo-rale de l’été passé. Gilles Duceppe, duBloc, et Jack Layton, du NPD, s’enten-daient comme larron en foire et concen-traient le gros de leurs attaques contre leslibéraux et les conservateurs. Ah, labelle gauche social-démocrate quevoilà...

Un an plus tard, ils se sont révélésaussi menteurs et opportunistes queHarper et Martin. Le NPD de JackLayton a redonné une virginité au gou-vernement libéral en échange de 4,6milliard $ sur deux ans dans différentssecteurs (comme le logement et l’envi-ronnement). Quant au Bloc de GillesDuceppe, il a fait alliance avec la droitedure canadienne, au risque de la voirprendre le pouvoir, dans le but de renver-ser les libéraux et peut-être faire élireune poignée de députés de plus. Lesbloquistes ont fait de l’opposition aubudget une «question de principe», alorsmême que l’amendement du NPD allaitdans le sens de leur plate-forme électo-rale. Étant condamné à l’oppositionperpétuelle, on aurait pu croire le Blocimmunisé contre les virages à droite àrépétition du PQ. Mais non!

Pourtant, le mouvement souverainistese présente de plus en plus «à gauche».On avait déjà eu droit à Landry nousexpliquant que la gauche «réaliste»milite au Parti Québécois. Or voilà queles idées du club politique«Syndicalistes et progressistes pour unQuébec libre» (SPQ-Libre) triomphentau congrès du PQ. Tous les commenta-teurs l’ont souligné: le PQ s’est dotéd’un programme résolument social-démocrate lors de son congrès.

Il ne servait sans doute plus à rien debrandir la «modernisation de l’État» et la«refondation du modèle québécois»,surtout quand l’on sait le sort qui a étéréservé à la réingénierie libérale.Quid des réflexions d’un AndréBoisclair et d’un Joseph Faycal qui, il ya 3 ans, voulaient «recentrer» le parti unpeu plus à droite? C’est qu’à l’époque,l’ADQ avait le vent dans les voiles...

Vu de Québec ou, pire, de Rivière-du-Loup, l’ADQ n’a rien d’une balounedégonflée. Pendant que la gauche est «àla mode» à Montréal et dans lesmédias «nationaux», c’est le populismede droite qui prend racine dans l’est duQuébec. Il y avait déjà le «caractèredisctinct» du paysage radiophonique de

Québec (i.e. la radio poubelle), voilàque ça se met à transparaître dans lesenquêtes d’opinion et dans les mouve-ments sociaux. Tous les mouvements degrève qui ont secoué le Québec ont eudu mal à s’enraciner à Québec, que cesoit les étudiantEs, les éducatrices engarderies ou bien les profs du primaire etdu secondaire.

Le populisme de droite se nourrit de ladésillusion et de la frustration des genspar rapport à la politique et aux institu-tions. Il y a bien sûr un fond de véritédans leur critique de l’État, des lourdeursbureaucratiques et des élites syndicalo-péquistes. Le problème c’est que cettecolère est systématiquement détour-née vers des boucs émissaires nulle-ment responsables de la situation («syn-dicaleux», «b.s.», immigrants, «fon-fons», etc.) et que les «solutions» propo-sées vont systématiquement à l’encon-tre des intérêts de la «classe moyenne»qui est la cible première de toute cettepropagande. Le populisme adéquisten’est que le revers de la médaille de la«social-démocratie» péquiste. Il s’agiten fait d’un cheval de Troie permettantde faire assimiler par les classes populai-res des idées allant globalement dans lesens des intérêts de certaines couchescapitalistes.

La période qui s’annonce risque d’êtreturbulente. D’une part, nous sommes aubeau milieu d’une montée des luttes. Il ya très clairement une polarisationsociale à l’oeuvre un peu partout.D’autre part, il semble de plus en plusclair que nous sommes à l’orée d’unnouveau cycle de mobilisation sur laquestion nationale. Les gens sont telle-ment écoeurés, avec raison, de la ges-tion libérale tant à Ottawa qu’àQuébec, que la souveraineté gagne duterrain par défaut. Il ne serait pas surpre-nant que la question nationale vienneocculter tout le reste à brèveéchéance.

Comment pouvons nous résister auxvents contraires? Comment survivredans un environnement qui risque dedevenir de plus en plus hostile aux idéeslibertaires? Comment couper l’herbesous le pied aux populistes, tout endéveloppant une position de classecapable de damer le pion aux deux natio-nalismes qui s’affronteront? Nous som-mes d’avis qu’il faudra de plus en plusregrouper nos forces éparpillées. Unediffusion encore plus large de ce journalpourrait être un premier pas dans cettedirection. Qui veut mettre la main à la

LE CRÉTINISME PARLEMENTAIRE

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Alors que des questions fondamentales animent la rue,que des conflits majeurs pointent à l’horizon, le débatpolitique se résume de plus en plus à deux colonnes dechiffres et à une stratégie de communication. Bienvenuedans le merveilleux monde du crétinisme parlementaire!

LE MOUVEMENT ZAPATISTEDE NOUVEAU EN MARCHE !Mobilisation et alerte rouge au Chiapas.

Le 19 juin dernier, le représentant de l’Armée zapatiste de libération natio-nale (EZLN), le sous-commandant Marcos, décrétait l’alerte rouge ainsi quele déclenchement d’une mobilisation générale dans ses rangs, en vue defranchir une nouvelle étape dans la lutte.

Surgi de la forêt Lacandone le 1er janvier 1994, il y a plus de 11 ans, le mou-vement zapatiste exerce une influence croissante sur les mouvements sociauxen Amérique latine. Autonomie, contre-pouvoir, autogestion : autant d’idées-forces que le zapatisme a mis en pratique et qui questionnent l’ensemble desmouvements sociaux et politiques anticapitalistes. Mais voilà qu’après huitans d’organisation sociale interne, l’appel à la mobilisation générale estdéclenchée. Selon Marcos, les trois dernières années ont permis à l’Arméezapatiste de s’organiser pour ainsi être capable de faire face «à une attaque ouà une action de l’ennemi qui décapiterait la direction actuelle ou tenterait denous annihiler complètement». Il poursuit en indiquant que la guérilla zapa-tiste est désormais prête à franchir «une nouvelle étape dans la lutte». Lazone d’alerte touche uniquement la région montagneuse du Chiapas, c’est-à-dire une petite partie située au Sud-Est du Mexique. L’Armée zapatiste delibération nationale, en décrétant l’alerte rouge sur son territoire, demandeà l’ensemble des ressortissants, collaborateurs, ONG, tant mexicains qu’inter-nationaux, de «quitter les territoires rebelles ou, si c’est leur volonté, d’y res-ter à leurs risques et périls»1. ...Suite en page 4

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Dans un système capitaliste qui nereconnaît et ne valorise que les rap-ports marchands, l’idée même de gra-tuité est interdite. La plupart du temps,on doit payer pour obtenir un bien ou unservice, même ceux de premièrenécessité. Pensons seulement à ce quenous mangeons: à défaut d’avoir del’argent, nous sommes réduitEs à qué-mander dans les soupes populaires oules banques alimentaires pour pouvoirsurvivre. Hormis certains services muni-paux, il n’y a guère que les soins desanté et l’éducation primaire et secon-daire qui soient encore «gratuits» auQuébec. Et encore, les médicaments etles soins dentaires coûtent une beur-rée, sans parler du fait qu’il faut dépen-ser chaque année un peu plus pourenvoyer nos marmots à l’école ou à lagarderie. En revendiquant la gratuitédes programmes sociaux (éducation,santé, transport en commun, culture),les anarchistes vont à contre-courantdes dogmes néolibéraux. Mais au delàde ces réformes, nous pensons égale-ment que la gratuité doit s’étendre àtout ce qui est fondamental pour assurernotre développement et celui de lasociété, notamment le logement et lanourriture, ce qui ne va pas sans uneremise en question du système capita-liste.

De nos jours, on peine à imaginer com-ment était la vie aux temps de nosparents ou de nos grands-parents. Àdéfaut de pouvoir compter sur un sys-tème d’éducation public, les pauvresétaient contraintEs à s’agenouillerdevant le curé du village pour avoir unebourse afin de poursuivre leurs études.On hypothéquait sa santé, faute d’ar-gent pour recevoir les soins appropriés,même les plus élémentaires. La luttepour la survie occupait toute la place, duberceau jusqu’à notre lit de mort. Àforce de lutter pour des conditions de viedécentes, le peuple a fini par imposer àl’État la prise en charge des soins desanté et de l’éducation afin d’en per-mettre l’accès universel, c’est-à-dire àtoutes et tous, peu importe le revenu.

Pierre angulaire de l’universalité, lagratuité permet de remédier en partieaux inégalités sociales générées parle fonctionnement du système capita-liste. Ce n’est pas pour rien que desgénérations entières ont trimé durpour l’obtenir !

De nos jours, le principe d’universalitéest chaque jour remis en question.Chaque nouvelle mesure visant à intro-duire la facturation d’un coût dans uti-lisation de services sociaux a pourconséquence d’accroître le fossé entreles conditions de vie de la classe domi-nante et celles des exploitéEs. Ceconflit incessant entre les droits de lamajorité et les privilèges d’une mino-rité de possédants est au cœur de la luttedes classes aujourd’hui. Les contre-réformes néolibérales des 20 derniè-res années se sont attaquées aux avan-cées « démocratiques » réalisées depeine et de misère. Par une réforme dela fiscalité permettant la maximisationdes profits pour les grandes entreprises,l’État a réussi le tour de force de fairereposer la majeure partie des coûts dusystème sur les épaules de la classeouvrière. Cette manière de socialiserles déficits et de privatiser les profits alargement contribué à éliminer ce quiétait gratuit. Avec un certain cynisme,ces attaques ont été réalisées au nommême de la «survie des programmessociaux» ! En mettant l’emphase sur leconcept «d’utilisateur-payeur», les capi-talistes sont parvenus à forger l’idéeque chaque citoyenNE est avant toutunE consommateur/consommatrice.Comme chaque bien produit par le sys-tème capitaliste à un prix, pourquoi enserait-il autrement pour les services«fournis» par l’État à la population ? Iln’y a plus qu’un pas à franchir pour pri-vatiser les services publics, tout particu-lièrement les plus rentables. C’est pré-cisemment ce qui se produit sous nosyeux.

Chaque lutte pour obtenir la reconnais-sance et le respect de nos droits est unpas dans la bonne direction. Pensons

seulement à la lutte exemplaire menéepar les étudiantEs l’hiver dernier. Bienque l’emphase ait été mise sur la cou-pure de 103 millions $ dans le régimede prêts et bourses, de nombreusesassemblées générales ont adopté larevendication de gratuité scolaire, ànotre plus grande joie d’ailleurs !Pourtant, il ne suffit pas d’avoir accèsà des soins de santé universels ou àune éducation post-secondaire gratuitepour que notre société devienne égali-taire, du jour au lendemain. Chaquejour, nous devons continuer à bossercomme des fous pour assurer notre bien-être et celui de nos proches. Tant quenous serons des marchandises, tant qu’ilfaudra payer pour avoir le ventre pleinet un toit au dessus de nos têtes, nousvivrons dans une société inégalitaire.C’est pourquoi nous sommesconvaincuEs qu’il faut détruire ce sys-tème fondé sur la propriété privée etle profit pour construire un monde où letravail, les biens et les services n’aurontpas de prix. En d’autres mot, unesociété communiste libertaire.

En plus d’assurer la gratuité et la qua-lité des services publics, une révolu-tion communiste libertaire devra s’atta-quer au problème de la propriété pri-vée en procédant à la socialisation detout l’appareil de production et de distri-bution des biens et des services quiaujourd’hui est aux mains des capitalis-tes. Nous pourrons instaurer le principede gratuité sur une large échelle lors-que nous aurons aboli toute valeurmonétaire à ce qui est produit. En laremplacer par la valeur d’usage, le tra-vail humain pourra alors se concentrersur ce qui est véritablement essentiel àla société. En contrepartie, les êtreshumains pourront compter sur l’ensem-ble de ce qui est produit pour satisfaireleurs besoins, et non sur ce qu’ils peu-vent «se payer». S’il faut exproprier lesproprios pour se loger convenablement,et bien soit ! C’est le « prix » à payerpour que la justice, la liberté et l’éga-lité reprennent leur sens premier. Dechacun selon ses moyens, à chacun

L’anarchie de A à Z

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Cause commune est le journal de laFédération des communistes liber-taires du nord-est (NEFAC). 3000exemplaire de ce journal sont dis-tribué gratuitement par desmilitantEs libertaires, membres ounon de l’organisation. Cause com-mune se veut un tremplin pour lesidées anarchistes, en appui aux mou-vements de résistance contre lespatrons, les proprios et leurs alliés augouvernement. Si le journal vousplaît et que vous voulez aider à le dif-fuser dans votre milieu, contactez lecollectif de la NEFAC le plus près devous.

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CAUSE COMMUNE - NUMÉRO 7 - ÉTÉ 2005

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Il semble évident d’affirmer que lesanarchistes sont contre toutes les fron-tières. Elles n’ont pas leur place dansune société libre telle que nous la con-cevons. Malheureusement, le capital-isme ne créé pas des sociétés libres.Présentement, nous vivons dans unmonde où l’obsession sécuritaire et laphobie de «l’autre» priment sur la lib-erté et l’ouverture vers l’extérieur. Nosfrontières se referment, les déporta-tions se multiplient.

Pourtant, on estime que près de 500 000immigrant-e-s sans-statut vivent auCanada. Ils et elles font partie du tissusocial de notre pays. Ces personnes tra-vaillent à nos côtés et leurs enfantsfréquentent (quand ils le peuvent) lesmêmes écoles que les nôtres. Ces per-sonnes, rendues «illégales» par l’État,sont tolérées pour les besoins du profit.Avec le travail à rabais qu’elles fontdans des sweatshops, dans des restau-rants et ailleurs, les patrons s’en-richissent encore plus substantiellementque lors d’une relation d’exploitation«normale». Le discours officiel de laclasse dirigeante est celui de latolérance zéro envers les sans-statut.En réalité, si la tolérance zéro étaitappliquée, l’économie canadienneserait en crise. Dans un élan d’hon-

néteté, le Financial Times disait en2000 que le boom économique de la findes années ‘90 aux États-Unis a étérendu possible grâce aux «anges illicitesdu miracle économique Américain» ,qu’une grande partie de la richessecréée était le fruit du travail de près de10 millions de latino-américains «illé-gaux» qui occupaient les emplois lesplus difficiles du marché.

En fait, la devise du capitalisme sur laquestion est «l’immigration : oui. Lesdroits sociaux : non». Il est offert auxnouveaux arrivants de vivre et de se faireexploiter dans la clandestinité, maisl’accès aux services sociaux et à larichesse collective leur est refusé. Larépression, elle, n’est jamais trop loin,assurant que les sans-statut vivent dansun climat de peur favorisant la docilité.

L’importance de la marche «Personnen’est illégale» de Montréal à Ottawaréside dans le fait qu’elle est organiséepar un réseau de groupes autonomesd’immigrantEs et de réfugiéEs. Lessans-droit et les sans-statut prennent leursituation en main! Il faut dire que lesstructures des mouvements sociaux«officiels», comme les centrales syndi-cales, leur font la sourde oreille depuisdes années, hésitant à prendre des

mesures concrètes pour les intégrer aumouvement ouvrier. Notons que l’appuià la marche des Travailleurs Canadiensde l’Automobile (TCA) et de d’autressyndicats est un pas dans la bonne direc-tion... (voir la liste complète à solidar-itésansfrontieres.org).

Si nous reculons 100 ans en arrière dansl’histoire, nous retrouvons une autre ini-tiative importante en termes d’auto-organisation de travailleurs-eusesimmigrantEs. BoudéEs par l’AmericanFederation of Labour (AFL), qui n’ac-ceptait en son sein que les travailleursqualifiés et américanisés, les tra-vailleurs-euses immigrantEs et pré-caires ont fondé les Industrial Workersof the World (IWW), un syndicat révo-lutionnaire qui a marqué l’histoire etl’imaginaire du mouvement ouvrier

nord-américain. Aujourd’hui, il est pos-sible de croire qu’un renouveau desluttes sociales combatives s’opérera etque ces luttes seront menées par les plusmarginalisés de la société.

Nous encourageons les habitantEs desvilles et des villages qui sont sur lechemin de la marche à sortir en grandnombre lors de son passage pour mon-trer votre solidarité. Les travailleurs-euses canadien-nes ont beaucoup plus àgagner à s’allier avec les sans-statutqu’avec les patrons et le gouvernement!Ensemble, dans la cooperation interna-tionaliste, nous pouvons nousémanciper des contrainteséconomiques et des oppressionssociales. Nous faisons partie d’un mou-vement grandissant de personnes et degroupes qui veulent en finir avec les

Contre les patrons et les frontièresAUX CÔTÉS DES SANS-STATUT!Du 18 au 25 juin se tenait une importante marchesur Ottawa revendicant la régularisation de tousles sans-statut et sans-papier du pays. Des mem-bres de la NEFAC de Montréal, de Québec et deSherbrooke ont participé à la marche. Voici letexte du tract qu’ils ont diffusé sur place.

La bannière de «devinez qui» au départ de la marche à Montréal (photo:

Cette décision met en lumière toutel’injustice dont a souffert Mohameddans le cadre du traitement de sademande d’immigration au Canada et auQuébec. Il est clair que c’est bien unevengeance politique de l’État canadiendirigée contre Mohamed qui a motivésa brutale déportation en mars 2004vers les États-Unis et non des critèresadministratifs (comme le clame les auto-rités canadiennes et québécoisesdepuis des mois) !

Bien que Mohamed soit encore incar-céré à Batavia, il vient de remporterune lutte aussi vitale qu’éprouvantepour lui et sa conjointe, Louise Boivin.Éprouvante parce que sa santé physiqueet psychologique ont été durementaffectées depuis son enlèvement ausanctuaire de l’Église unie St-Pierre par

les flics du maire l’Allier jusqu’à sonemprisonnement à la prison de Bataviaoù il croupit depuis seize mois. Vitaleparce que dans le jugement américain(qui donne raison à Mohamed sur toutela ligne), il est reconnu que Mohamedrisque la persécution en Algérie pouravoir été porte-parole du Comité d’ac-tion des sans-statut algériens (CASS) etpour avoir critiqué publiquement lasituation des droits de l’homme enAlgérie. De plus, ce jugement améri-cain constitue un précédant juridiquepour tous les sans-statuts algériens quise battent pour éviter la déportationvers l’Algérie. Il y est confirmé qu’ilexiste des pratiques de représailles enAlgérie dirigées contre les ressortis-sants qui osent critiquer le système tor-tionnaire en place.

Par ailleurs, cette décision vient prouverque le Québec et le Canada se sontacharnés sur Mohamed parce quec’était un militant actif dans sa commu-nauté1. En effet, son travail au sein duCASS a grandement contribué à larégularisation de nombreux sans-statutalgériens. Mais, les autorités n’ontévidemment pas l’audace politiqued’affirmer que leurs politiques d’immi-gration racistes et élitistes favorisent lesimmigrants riches et lettrés plutôt quedes réfugiés qui s’organisent politique-ment afin d’améliorer leurs conditionsde survie. Ces mêmes autorités ne sau-raient reconnaître que l’économiecanadienne dépend du travail desréfugiéEs et des immigrantEs quiconstituent un bassin de travailleurEsfaciles à terroriser et à exploiter, sur-tout quand ces dernierEs sont menacéEsd’être déportéEs2.

Le 2 juin dernier, la ministre québé-coise de l’Immigration, Lise Thériault,a déclaré à Radio-Canada qu’elleespérait le retour de Mohamed en solquébécois pour la mi-juin. Le mois dejuillet est bien entamé et pourtantMohamed est toujours derrière les bar-

reaux. Alors que la décision américainea confirmé la légitimité du besoin deprotection de ce dernier, les instancesadministratives québécoises et cana-diennes persistent à poser des obstaclesbureaucratiques à son retour. Pour leComité de solidarité avec Cherfi, il estclair que c’est grâce à une lutte politi-que, entamée il y a plus d’un an, qu’ilsera possible d’obtenir le rapatriementde Mohamed. Il est plus que temps quece défenseur des droits de l’hommesoit libéré. Justice pour Mohamed !

Notes:

1. Il est clair que Denis Coderre et ses amisn’ont toujours pas digéré l’occupation duministère de l’immigration (29 mai 2003)où des militantEs du CASS et de Personnen’est illégal ont été littéralement torturéspar la G.R.C. et leurs teasers.

2. En témoigne, le cas révoltant de lafamille mexicaine Arellano-Diaz. Les agentsd’Immigration Canada n’ont pas hésité àemprisonner les cinq enfants afin que lesparents se livrent. Le Canada n’a pas hésitéà déporter cette famille même si Lilia Diaz,la mère de la famille, a déclaré qu’elle pré-férait être déportée partout sauf auMexique et qu’elle serait même prête à res-

APRÈS SEIZE MOIS D’EMPRISONNEMENT INJUSTIFIÉ Cherfi reconnu comme réfugié politique aux États-Unis

Après seize mois de détention injustifiée, le Boardof Immigration Appeal des États-Unis a finalement reconnu Mohamed Cherfi comme réfugié politique, renversant ainsi la décision de laCour américaine du 22 octobre dernier.

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Mouvement dans l’hôtellerie

Au moment où vous lirez ces lignes,4000 syndiquéEs CSN de 22 hôtels deMontréal auront commencé à sortirl’artillerie lourde contre leurs patrons.Les syndiquéEs ont déjà foutu le bor-del dans les hôtels pendant unesemaine, tenu une grève générale de24h le 8 juillet à l’occasion de la der-nière fin de semaine du Festival de Jazzet sont en route pour la grève illimitéeà compter du 15 juillet, juste à tempspour l’ouverture du Festival Juste pourrire et des Championnats de natation dela FINA. Il s’agit là du premier cortègede la «négociation regroupée et coor-donnée» qui touche 7000 membres dela CSN sur 9000 dans le secteur del’hôtellerie québécois. AprèsMontréal, viendra ensuite Québec àl’automne.

Le rapport de force des syndiquéEs estactuellement à son zénith. Des faillesont déjà commencé à apparaître ducôté patronal. Ainsi, afin d’éviter lapremière grève de 24h du plan d’actionsyndical, la direction du Centre Sheraton

–où travaillent 400 personnes—a signéune entente de principe aux petites heu-res du matin du 8 juillet. La grève aquand même paralysé 17 autres hôtelsde Montréal et Laval et permis unemanifestation de 1000 grévistes.

La négociation regroupée, qui permetde contourner l’isolement et la faiblessepropre à l’industrie du service, a étémis sur pied en 1990 par la Fédérationdu commerce de la CSN.Concrètement, chaque syndicatdemeure autonome mais soumet desdemandes locales et des revendicationscommunes à tous les autres syndicats(une quarantaine au total). Cette plate-forme commune de dix revendications aété adoptée par les déléguéEs detous les hôtels les 27, 28 et 29 septem-bre dernier. Avant de faire une contre-proposition à son employeur sur unedemande de la plate-forme commune, lesyndicat concerné consulte les autres.Avant le début de la négociation, cha-que syndicat a adopté le protocole decoordination en assemblée générale.

Les revendications de cette sixièmenégociation regroupée visent essentiel-

lement un meilleur partage des richessesdans cette industrie qui fait des affairesd’or. Les syndiquéEs revendiquentnotamment une amélioration du régimede retraite (et la possibilité de réduirela semaine de travail après l’âge de 50ans), une protection contre la sous-trai-tance, une baisse de leur part dans lesprimes d’assurance collective, et desaugmentations de salaire de 5% parannée sur trois ans. Autre enjeu majeur,les syndicats veulent que les conven-tions collectives de toute la provincearrivent à échéance en même temps.

La tactique employée par la CSN —quireprend essentiellement une des plusvieille leçon du syndicalisme— a faitses preuves et a permis d’améliorer sen-siblement les conditions de vie des tra-vailleurs et des travailleuses des hôtels.Malheureusement, elle ne semble pasfaire tache d’huile ailleurs au Québec, sice n’est de façon très locale ou alorsseulement face au même employeur.Pourtant, il y aurait sans doute là dequoi réussir à mettre en mouvementbien des employéEs du privé pour quile syndicalisme n’a actuellement pasgrand chose à offrir. S’unir pour lutter

Chronique syndicaleSUR LES LIGNES

Mobilisation et alerte rouge au Chiapas.

Suite de la une...

Il est évident que l’annonce de l’alerte rougea prit tout le monde par surprise, y compris legouvernement mexicain. Pour l’instant (aumoment d’aller sous presse), les choses sonttoujours calmes. Cependant, l’appel du sous-commandant Marcos a conduit les troupesrégulières, jusque-là affectées à l’organi-sation sociale dans les communautés zapa-tistes, à reprendre le chemin de leur casernepour la mobilisation générale de ses mem-bres. De plus, l’EZLN a annoncé la ferme-ture des «comités de bon gouvernement»(les municipalités autonomes zapatistes),ainsi que leur site internet officiel, en préci-sant que seuls les services de santé serontassurés. Bien qu’il n’y ait pas eu d’affrontement depuis 1995 et que, pour lemoment, les habitants poursuivent leurs routines habituelles, il semble quel’Armée zapatiste se soit réellement remise en marche et cela pour franchirune nouvelle étape dans leur guérilla. Pour ce qui est des revendications, ilsemble qu’elles soient pratiquement les mêmes, c’est-à-dire : convocationd’élection propre et lutte contre la fraude électorale (empiétant-là sur un ter-rain jusqu’à présent réservé aux partis traditionnels d’opposition); recon-naissance de l’EZLN comme force belligérante mexicaine composée majori-tairement d’Amérindiens; d’une présentation, par les femmes zapatistes, dela voie révolutionnaires des femmes (affirmant le droit des femmes à s’enga-ger dans la vie politique et dénonçant la violence qui leur est faite); ainsi quela dénonciation des conditions de vie dans l’état du Chiapas, où la réformeagraire n’a pu s’imposer à cause de l’agressivité d’une oligarchie organiséeet regroupée autour de riches éleveurs et propriétaires terriens.2 Les zapatis-tes revendiquent donc une démocratie directe, l’horizontalité des différentsmouvements (jeunes, femmes, paysans, etc.), tout en mettant de l’avant «l’au-tonomie de fait en jetant les bases d’une nouvelle société, d’un nouveau pou-voir, changer le monde non pas depuis les institutions mais depuis des mouve-ments sociaux porteurs de leur propre projet de transformation sociale».3 Pourl’instant, nous ne pouvons qu’attendre et crier haut et fort notre soutient auxforces zapatistes dans leurs actions révolutionnaires.

Notes:

1 Communiqué de l’EZLN. www.nouvelobs.com2 À ce sujet, voir le livre de Marie-Josée Nadal 3 Alternative libertaire, Zapatisme et mouvements sociaux, janvier 2004, p.16-17 . www.alternativelibertaire.org

LE MLNQ À QUÉBEC : FACHOS, HORS DE NOS RUES !

Une fois de plus, le Mouvement de libération nationale du Québec (MLNQ) a mani-festé à Québec contre le Canada Day le 1er juillet dernier. Cette année, un groupede militantEs libertaires était présent pour «accueillir» les ultra-nationalistes à leurpoint de rendez-vous, devant l’Hôtel de Ville. Ils et elles ont alors déployé deuxbannières («Contre l’extrême-droite, riposte immédiate» et «Contre le racisme etl’exploitation: ya basta!») et distribué un tract aux mlnquistes d’abord, aux passantset médias ensuite. À plusieurs occasion, les manifestantEs antifascistes ont fait com-prendre au chef du MLNQ, Raymond Villeneuve, et son fidèle chien-de-poche,Pierre Falardeau, ce qu’ils/elles pensaient de leurs idées réactionnaires. Après unface à face de 45 minutes, les militants et sympathisants du MLNQ ont quittél’Hôtel de Ville en direction de la Terrasse Dufferin, non sans avoir gueulé bonnombre de slogans racistes.

Malgré leur petit nombre, les antifascistes ont réussi à mettre leur grain de sabledans l’engrenage des ultra-nationalistes. Si il le faut, nous serons de retour l’an pro-chain pour dire notre façon de penser aux mlnKKKistes. Voici le texte diffusé parles libertaires à cette occasion.

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Comme à chaque 1er juillet, les membres du Mouvement de libération nationale duQuébec (MLNQ) manifestent dans notre ville contre le Canada Day. Ils profitent decette tribune pour répandre leur venin ultra-nationaliste et chauvin, le discourscontre l’immigration et revendiquer la suprématie des «Québécois de souche».C’est la même rengaine que les nostalgiques du Chanoine Groulx, le vieux fond decommerce du nationalisme ethnique.

Leur président auto-proclamé, Raymond Villeneuve, n’a jamais hésité à s’asso-cier aux éléments les plus réactionnaires de la société québécoise, de Paul Biron(militant pro-vie notoire), en passant par le masculiniste Yves Ménard ou le groupus-cule néo-nazi «Les Fils du Vinalnd». Le MLNQ ne s’est jamais auto-critiqué. Pire,il continue à accepter dans ses rangs des pourritures racistes. Niant le problème, leMLNQ s’est contenté de modifier sur papier ses positions les plus choquantes(comme de réclamer un moratoire sur l’immigration). Mais dans les faits, rien n’achangé. Chaque fois que Villeneuve ou ses fidèles acolytes prennent la parole, c’estpour attaquer la diversité du peuple québécois, les valeurs de liberté, d’égalité etde solidarité. C’est ce qui a fait fuir bon nombre de militants progressistes de cetteorganisation. Nous espérons que les membres du MLNQ sauront voir clair dans lepetit jeu de leur Duce et quitteront cette organisation autoritaire et xénophobe.

Marre des ultra-nationalistes bleus ou rouges…Fachos, hors de nos rues!

Solidarité & Résistance Antifasciste

La Page Noire est un centre dediffusion et d’information auto-géré. Elle souhaite offrir de lalittérature pour aider au déve-loppement d’alternatives face aucapitalisme et au contrôle del’État sur nos vies. Une largebibliothèque de près d’un mil-lier d’ouvrages est ainsi misegratuitement à votre disposi-tion. Un service de librairie estassuré par la vente de dizainesde livres, brochures, revues, dis-ques, films et documentairesengagés.

Coordonnées412, 3e AvenueQuébec (Québec) G1L 2W1Tél. : 418.648.8043Courriel : [email protected] Site web: lapagenoire.propagande.org

Ouvert tous les jours de 12h à 17h

CAUSE COMMUNE - NUMÉRO 7 - ÉTÉ 2005