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CAS CLINIQUE

Jeune retraité et allergique ? Réalisé par le Pr Demoly

Coordinateur du Département de Pneumologie et Addictologie Hôpital Arnaud de Villeneuve

CHU Montpellier

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Dominique, 65 ans

• Retraité depuis bientôt 10 ans, Dominique coule des jours paisibles à Montpellier, la ville où il a toujours rêvé d’habiter.

• Il a profité d’un plan de restructuration de son entreprise pour partir de Paris, où il a vécu toute sa vie, pour vendre son appartement et acheter une belle maison à Montpellier.

• Il est resté très actif et ne souffre d’aucune maladie. Il n’a pas d’antécédents notables.

• Sauf que cette année, et d’ailleurs un peu l’an dernier maintenant qu’il y pense, il a développé une rhinoconjonctivite hivernale invalidante tout le mois de février et un peu sur mars.

• Son médecin généraliste l’a traité comme une rhinite infectieuse mais cette année elle est vraiment invalidante, il ne peut plus poursuivre ses recherches généalogiques sur l’ordinateur.

SITUATION

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Question n°1 : vous évoquez alors une possible allergie sur quels arguments ?

1. La répétition, sur au moins 2 années consécutives, de symptômes compatibles avec une allergie respiratoire

2. L’absence de contexte viral dans son environnement proche

3. Le caractère bilatéral des symptômes

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Les bonnes réponses en rouge

1. La répétition, sur au moins 2 années consécutives, de symptômes compatibles avec une allergie respiratoire

2. L’absence de contexte viral dans son environnement proche

3. Le caractère bilatéral des symptômes

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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• L’impact sur sa qualité de vie fait classer cette rhinoconjonctivite comme sévère. Il faut penser aux pollinoses hivernales. Le mot pollinose ne regroupe pas uniquement les allergies aux pollens de graminées.

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alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Question n°2 : quel(s) examen(s) vous paraissent utile(s) en première intention pour vérifier l’étiologie allergique ? 1. Adresser à un allergologue pour des prick-tests aux pneumallergènes

2. Un dosage des IgE totales

3. Une recherche d’IgE spécifiques unitaires

4. Un test sanguin de dépistage de l’allergie respiratoire

5. Rien chez l’adulte de 60 ans et plus

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Les bonnes réponses en rouge

1. Adresser à un allergologue pour des prick-tests aux pneumallergènes

2. Un dosage des IgE totales

3. Une recherche d’IgE spécifiques unitaires

4. Un test sanguin de dépistage de l’allergie respiratoire

5. Rien chez l’adulte de 60 ans et plus

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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• Un test sanguin de dépistage de l’allergie respiratoire détecte les allergies respiratoires les plus courantes, cependant il peut être négatif chez des patients monosensibilisés à des allergènes locaux, comme le cyprès, arbre le plus souvent responsable de ces pollinoses hivernales dans la région méditerranéenne (qui est négatif chez Dominique, monosensibilisé aux pollens de cyprès).

• Des IgE spécifiques cyprès peuvent également être demandées.

• Le dosage des IgE totales n’est pas indiqué en première intention, en raison d’une sensibilité et d’une spécificité insuffisantes

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alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Résultat du test de dépistage :

• Test de dépistage négatif : n’élimine pas l’origine allergique des symptômes et incite à demander un bilan allergologique complémentaire dans cette région de la France. Le test sanguin étant négatif, le patient doit être adressé à un allergologue qui pratiquera des prick-tests.

Il faudra aussi rechercher un asthme pollinique par l’interrogatoire et la mesure du souffle (spirométrie)

Suite du cas

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alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

Premières descriptions de l’allergie aux pollens de cyprès

1929 aux USA, 1945 en Afrique du Sud, 1962 en France et 1979 à Montpellier !

---1974 ---1975 ---1976

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Calendrier pollinique de la région montpelliéraine (moyenne 2001-2004)

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• Histoire clinique • Évocatrice en période de pollinisation des

Cupressasées

• Prick tests • avec extraits de C. arizonica ou J. ashei ou

mélange sempervirens+ arizonica

• IgE spécifiques • moins sensibles (76%)

Diagnostic d’une pollinose aux cyprès

2009 2010

Demoly, CEA 2002; Paris-Kohler, JACI 2000

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• Compte tenu de la suspicion d’allergie au cyprès malgré le test de dépistage négatif et du caractère invalidant des symptômes, le patient est envoyé à un allergologue

• Le bilan allergologique confirme une allergie au pollen de cyprès

Suite du cas – bilan allergologique

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alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Question n°3 : quel plan d’action propose l’allergologue à votre patient ?

1. Une éviction allergénique

2. Des traitements symptomatiques anti-allergiques

3. Une Immunothérapie allergénique

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alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Les bonnes réponses en rouge

1. Une éviction allergénique

2. Des traitements symptomatiques anti-allergiques

3. Une Immunothérapie allergénique

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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Commentaires

• Même si l’éviction est illusoire, il faut éviter de se promener par temps sec, ensoleillé et venté dans les zones à risque, d’aérer son domicile et sortir le matin jusqu’en début d’après-midi, période de pollinisation maximale des cyprès, de sécher le linge à l’extérieur, sortir avec les cheveux mouillés car le pollen s’y dépose. En voiture, il faut rouler les fenêtres fermées et si possible, utiliser un système d’air recyclé, filtré HEPA. Il faut tailler les haies de cyprès à l’automne et couper les arbres malades, réduisant ainsi l’émission de pollens. Il faut milliter pour la diversification des arbres, des haies, parcs et jardins.

• Les études d’immunothérapie allergénique sont encore peu nombreuses mais prometteuses.

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.

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• L’éviction des allergènes est bien sûr impossible, Dominique évitera de se promener par temps sec, ensoleillé et venté, d’aérer son domicile et sortir le matin jusqu’en début d’après-midi, période de pollinisation maximale des cyprès, de rouler les fenêtres ouvertes…

Conclusion

Une histoire d’allergie banale finalement ? • Dominique, 65 ans : A débuté une allergie nasale et oculaire depuis 2 ans,

alors qu’il n’a jamais été gêné dans son enfance et durant son activité professionnelle sur Paris.