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1 PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS POUR LA CREATION DE L’EMPLOI POUR LE ROYAUME DU MAROC Cartographie des Institutions marocaines d’appui au commerce des secteurs de l’Agroalimentaire, du Cuir et de la Pêche Rapport Préliminaire, Octobre 2014 Consultant National Mr Mohammed BENSOUDA

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PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS POUR LA CREATION DE L’EMPLOI POUR LE ROYAUME DU MAROC

Cartographie des Institutions marocaines d’appui au commerce des secteurs de l’Agroalimentaire, du Cuir et de la Pêche

Rapport Préliminaire, Octobre 2014

Consultant National

Mr Mohammed BENSOUDA

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SOMMAIRE

I- INTRODUCTION

1- Rappel du contexte et des objectifs de la cartographie institutionnelle.

2- Brève description de l’environnement général du commerce national et des secteurs ciblés par la cartographie.

II- OBSERVATIONS ET RESULTATS

1- Méthodologie

2- Architecture du dispositif institutionnel marocain d’appui au commerce.

3- Matrice « Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces » SWOT

3.1 Analyse SWOT par IAC

3.2 Analyse SWOT par secteur

4- Cartographie des services d’appui existants.

4.1 Services effectivement disponibles

4.2 Identification des services à renforcer

III- CONCLUSION DU RAPPORT PRELIMINAIRE

IV- ANNEXES

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Abréviations et acronymes :

AB2C : Association des Biscuitiers, Chocolatiers et Confiseurs AFD : Agence française de développement

AFEM : Association des femmes chefs d'entreprise du Maroc

ANPME : Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise

ASMEX : Association marocaine des exportateurs

CCG : Caisse Centrale de Garantie

CCIS : Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services

CGEM : Confédération générale des entreprises du Maroc

CJD : Centre des Jeunes Dirigeants

CMPE : Centre Marocain De Promotion Des Exportations

CNCE : Conseil National du Commerce Extérieur CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

CRM : « Customer Relationship Management »

DFATD : Département Canadien des Affaires étrangères, commerce et développement

EACCE : Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations.

EDEC : Programme de Développement des Exportations pour la Création de l’Emploi

FEDIC : Fédération Marocaine des Industries du Cuir

FENAGRI : Fédération Nationale de l'Agroalimentaire

FENIP : Fédération des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche

FICOPAM : Fédération des industries de la conserve de produits agricoles

GIZ : Agence de coopération internationale allemande pour le développement.

IAC : Institutions Nationales d’Appui au Commerce

IMANOR : Institut Marocain de Normalisation

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ISO : Organisation Internationale de Normalisation

ITC : Centre du Commerce International

OCE : Office de Commercialisation et d'Exportation

OFEC : Office des Foires et Expositions de Casablanca OMC : Organisation Mondiale du Commerce

ONP : Office national des pêches

PFI : Prélèvement Fiscal à l'Importation

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement

TIC : Technologies de l'information et de la communication

TPE : Très Petites Entreprises

UNIDO : Organisation des Nations unies pour le développement industriel

USAID : Agence des États-Unis pour le développement international

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I- INTRODUCTION

Le Ministère marocain chargé du commerce extérieur, est engagé dans la mise en œuvre d’un Programme de Développement des Exportations pour la Création de l’Emploi (EDEC). Ce programme est financé par le Département canadien des affaires étrangères, commerce et développement (DFATD), et exécuté par le Centre du commerce international (ITC).

Le programme EDEC est mis en place pour trois secteurs industriels identifiés par les autorités marocaines comme étant porteurs, à savoir le cuir, la pêche et l’agroalimentaire et vise essentiellement à accroitre les capacités d’exportations des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et celles de Très Petites Entreprises (TPE) actives dans ces secteurs.

Ce programme a également pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des institutions nationales d’appui au commerce (IAC). Notamment les associations sectorielles et professionnelles à pourvoir leurs membres des services d’appui de qualité, ainsi qu’à élargir leur base de bénéficiaires.

Dans cette perspective le programme EDEC vise à atteindre deux résultats :

x D’une part, l’amélioration de l’accès aux marchés d’exportation pour les PME gérées ou employant des femmes et des jeunes dans les trois secteurs prioritaires susmentionnés.

x D’autre part l’amélioration des prestations fournies par les IAC aux PME et TPE opérant dans les trois secteurs à fort potentiel d’exportation privilégiés par le programme EDEC, en accordant une attention toute particulière aux PME et TPE employant des femmes et des jeunes.

Dans le cadre du deuxième résultat escompté, une mission de l’ITC, en étroite coopération avec le Ministère marocain chargé du commerce extérieur a été chargée d’élaborer une Cartographie des Institutions d’Appui au Commerce marocaines (IAC) fournissant des services d’appui au développement et à la promotion des exportations des PME et TPE opérant dans les trois filières prioritaires ciblées.

Le lancement du projet de cartographie institutionnelle a eu lieu le 4 juin 2014 au siège de l’ASMEX lors d’une table ronde réunissant l’ensemble des Institutions d’appui au commerce (IAC) concernées, ainsi que le Chef de Division du Ministère marocain chargé du commerce extérieur.. Cette réunion a permis d’exposer les enjeux et les objectifs de la mission ITC et a été suivie d’entretiens individuels avec les responsables de toutes les IAC ciblées sur la base des questionnaires élaborés par l’ITC.

Cette cartographie permettra d’obtenir dans un premier temps une vue d’ensemble du cadre institutionnel national et du dispositif d’appui au commerce en vigueur par un recensement exhaustif de toutes les IAC actives, ainsi que par la description et l’évaluation de leurs domaines respectifs et spécifiques d’action. Dans un second temps, la cartographie a également pour objectif de mettre en évidence les forces et les faiblesses au niveau de chaque IAC grâce à une évaluation des capacités des IAC et de la gamme de services d’appui disponible aux entreprises.

Les décideurs politiques seront donc à même de définir et de soutenir des catégories spécifiques d’institutions d’appui ;; les milieux d’affaires, industriels et commerciaux pourront plus aisément identifier les institutions à même de leur fournir les services d’appui dont ils ont besoin. Enfin, à travers ce travail

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il sera également possible de déterminer les institutions partenaires ayant des objectifs communs et susceptibles de nouer des partenariats favorisant une coopération interinstitutionnelle pour le bénéfice des entreprises.

Concernant les trois secteurs ciblés par le programme EDEC :

Le secteur agroalimentaire est l’un des secteurs industriels moteurs de l’économie marocaine. Il est le premier secteur industriel du pays bénéficiant d’une forte demande intérieure et internationale. Ainsi la filière contribue a environ 35% au PIB industriel (8% du PIB national) et a réalisé en 2013 une production, exprimée en MAD, de 79,4 Milliards, ce qui représente près de 29% du PIB industriel au Maroc. Ce secteur regroupe 2048 entreprises, soit 27% de l’ensemble des unités industrielles et emploie plus de 143.000 personnes, soit 25% de l’effectif industriel global. Par ailleurs, les exportations réalisées par le secteur agro-alimentaire représentent 12% des exportations industrielles. Ces exportations ont atteint en 2012 la valeur den 13.4 Milliards de DHS.

Le secteur de la pêche qui englobe l’industrie de transformation et de valorisation des produits de la pêche occupe une place importante dans l’économie marocaine. Le secteur représente 2 à 3% du PIB marocain avec un grand potentiel de croissance. Il représente plus de 55% des exportations alimentaires et 16% des exportations totales et fournit plus de 660.000 emplois directs et indirects. Ce secteur traite près de 70% des captures de la pêche côtière et exporte environ 85% de sa production sur une centaine de pays dans les cinq continents. En 2012, cette industrie a réalisé un tonnage à l’export de 471 249 tonnes pour une valeur de 13,23 milliards de Dirhams.

Le secteur du cuir contribue massivement à l’emploi et à l’économie, notamment à l’export. Les exportations globales de la filière cuir ont enregistré en 2013 une valeur de 3 milliards de dhs soit une évolution de 3,6% par rapport à l’année précédente. Ce secteur, qui occupe une place majeure dans les exportations, est dominé par la branche de la chaussure qui représente 80% de la part des exportations du secteur générant un montant de 2804 millions de dhs. Cependant, le secteur souffre d’une problématique socio-économique et environnementale où les enjeux majeurs de développement économique durable se retrouvent tout au long des filières du secteur. Par ailleurs, la filière emploie 17700 personnes, avec un nombre d’artisans beaucoup plus important.

De nombreuses mesures ont été menées par les pouvoirs publics pour renforcer l’environnement général du commerce au Maroc. Dans cette perspective le Royaume a fait le choix de la libéralisation de son économie moyennant l’adhésion à l’OMC ainsi que la signature d’Accords de Libre Echange avec ses principaux partenaires. Ces accords, ont permis de renforcer l’intégration du pays à l’économie mondiale et à son environnement. Ces réformes volontaristes se sont traduites par l’élimination des mesures non tarifaires tant à l’importation qu’à l’exportation, la simplification du système de taxation des importations, la rationalisation du tarif douanier. Cette démarche a entrainé une nette amélioration du cadre macroéconomique et du climat des affaires au Maroc. De plus, il existe de nombreux projets de renforcement des capacités des institutions d’appui au commerce à travers des contrats programme, une refonte des statuts… ainsi qu’une assistance financière et technique provenant de bailleurs de fonds entrainant le développement des exportations du Royaume.

En 2013, le Maroc a enregistré une valeur de 22 milliard USD soit 189 milliard de DHS des exportations totales vers le Monde tandis qu’en 2012 le Royaume avait enregistré une valeur de 21 milliard USD soit

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180 milliard de DHS, ce qui représente une augmentation en 2013 de 4,5% des exportations par rapport à 2012. Cependant, ces exportations restent inférieures par rapport à leur potentiel, aux opportunités du marché mondial et aux nombreux accords de libre-échange signés par le Maroc. Cette situation est due essentiellement à l’insuffisance de l’offre exportable, aux irrégularités du cadre réglementaire et fiscal actuel qui empêche l’émergence des secteurs, à l’offre marocaine qui demeure basique, les capacités d’innovation sont faibles tant sur le plan de la formation des compétences que sur le plan des appuis financiers. Aussi, il existe une faible capacité d’adaptation aux conditions de l’offre et de la demande des marchés internationaux ainsi qu’aux exigences de ces marchés. Enfin, malgré les efforts réalisés au cours des dernières années, les appuis à l’export restent insuffisants par rapport à des pays similaires et concurrents.

II- OBSERVATIONS ET RESULTATS

1- Méthodologie

En vue de mener à bien cette mission de renforcement institutionnel, une sélection des Institutions d’appui au commerce communément impliquées dans des activités et services d’appui au développement et à la promotion des exportations a été effectuée conjointement par le Ministère marocain du commerce extérieur et l’ITC.

21 IAC ont été retenues selon leurs représentativités aux trois secteurs ciblés par la mission de cartographie, à savoir l’agroalimentaire, la pêche et le cuir. Ces IAC sont ainsi constituées des Chambres de Commerce de Casablanca, de Fès, d’Agadir, d’une Confédération, de Fédérations, Associations sectorielles et Agences gouvernementales. Une fois ces considérations préliminaires établies, le lancement officiel du projet, permettant de présenter les grandes lignes de la cartographie institutionnelle, s’est déroulé autour d’une table ronde au siège de l’ASMEX avec la participation de certaines IAC retenues, de l’équipe ITC ainsi que le Chef de Division du Ministère marocain chargé du commerce extérieur.

Ceci a été suivi des consultations directes avec chacune des IAC, ainsi que d’entretiens avec leurs responsables et décideurs au plus haut niveau, sur la base d’un questionnaire développé par l’ITC (voir en annexe 1 la liste des IAC couvertes et le planning des rencontres).

Il est à signaler que lors de cette série d’entrevues, certains obstacles ont été relevés tels que le refus de certaines IAC à répondre à des questions relatives au budget (la Caisse Centrale de Garantie…) ou encore l’impossibilité de rencontrer l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE), ramenant ainsi le nombre d’IAC couvertes à 20.

Ces entretiens ont permis :

x d’avoir une vue d’ensemble sur la perception de l’environnement général du commerce marocain ;

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x de pouvoir identifier et évaluer les capacités institutionnelles, structures et compétences existantes ;

x examiner le portefeuille de services offerts et le potentiel de coopération interinstitutionnelle, facilitant l’échange d’information et d’expertise, entre les IAC.

Sur la base des informations collectées, une analyse complète des réponses au questionnaire a été réalisée, ce qui a permis de mettre en exergue, pour chaque IAC, l’analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces (SWOT), les manquements en termes de services d’appui fournis ainsi que les besoins en termes d’assistance technique en vue de renforcer le dispositif institutionnel.

Afin d’étayer cette analyse, des recherches ont été effectuées à partir des études sectorielles récentes (réalisées à la demande de l’ITC), des sites web des différentes IAC rencontrées, ainsi que de l’Oxford Business Group Report 2013 (voir en annexe 2 les sources bibliographiques utilisées).

2- Architecture du dispositif institutionnel marocain d’appui au commerce pour les IAC retenues.

Le dispositif institutionnel marocain d’appui au commerce recouvre des aspects protéiformes qu’il convient de détailler :

- Des Ministères pour penser la politique commerciale. - Des Chambres de commerce, d’industrie et de services, établissements à statut public et

chargés du développement économique d’une région. - Des Agences créées par l’Etat pour promouvoir le développement et la promotion des

exportations tels que le CMPE ou encore l’ANPME pour la mise à niveau des entreprises. - Des Fédérations sectorielles qui fédèrent en général un secteur d’activité avec l’ensemble des

associations de ce secteur tels que la FENAGRI ou encore la FEDIC. - Des Associations se regroupant sur des activités de type transversal tel que l’ASMEX. - Des Associations se regroupant sur des caractéristiques socio-économiques (PME, PMI /

Jeunes entrepreneur) tels que le CJD ou encore l’AFEM. - Des Associations sectorielles qui regroupent des entreprises de même secteur tel que l’AB2C.

Toutes ces institutions recouvrent une même réalité : celle d’une volonté de regrouper des membres pour leur procurer des réponses à leurs besoins, pouvant être obtenues dans de meilleures conditions par une action collective.

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Niveau

Institutions

Spécialisation

Central

Ministères

• Commerce Extérieur • Industrie • Agriculture • Pêches

Agences créées par l’Etat

x CMPE

x CNCE

x OFEC

OCE

x CCG

x ONP

x ANPME

x Chambre de Commerce d’Industries et de services de Casablanca.

x Chambre de Commerce d’Industries et de services de Fès

x Chambre de Commerce d’Industries et de services d’Agadir

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Sectoriel

Institutions et groupements d’entreprises dans les diverses filières et branches d’activité

• CGEM • Ficopam • Fenip • Fenagri • Fedic • AB2C • ASMEX

Fonctionnel

Institutions

• IMANOR

• EACCE

Transversal

Institutions

• CJD

• AFEM

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Interactions entre les diverses parties prenantes à l’exportation

Les liens fonctionnels et/ou structurels entre ces Institutions d’appui au commerce avec leur environnement et en particulier avec les fédérations et confédérations auxquelles elles sont elles-mêmes adhérentes, ont également été analysés.

La FENIP, la FICOPAM et l’AB2C sont toutes les trois membres de la FENAGRI, fédération représentant le secteur de l’agroalimentaire. Cette dernière, ainsi que la FEDIC, Fédération du secteur du cuir sont toute deux membres de la CGEM et de l’ASMEX une association à caractère transversal (les flèches rouges sur le schéma indiquent la relation de membre).

L’ensemble de ces IAC sont reliées d’une façon ou d’une autre à la CGEM, confédération patronale qui joue un rôle fédérateur sur les grands dossiers transversaux et internationaux et respectent les particularités sectorielles et régionales. L’OFEC servant d’outil d’organisation de foires et de salons sectoriels.

Le CMPE, quant à lui, dispose d’une place centrale au sein du dispositif institutionnel de développement et de promotion des exportations marocaines et représente le bras promotionnel du milieu des exportations et ainsi toutes les IAC d’appui à l’export bénéficient des services de promotion à l’exportation tels que l’organisation de foires, de salons internationaux, ou encore de missions BtoB (Les flèches bleus sur le schéma indiquent la relation d’échange et de coopération interinstitutionnel).

La partie inférieure du schéma représente la tutelle ministérielle des agences gouvernementales et des Chambres de commerce d’industrie et de services.

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3- Matrice « Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces » SWOT

Sur la base des questionnaires fournis par le Centre du Commerce International, les analyses SWOT ont été construites suite aux entretiens menés avec les IAC répondant à un questionnaire identique. Ont été mis en exergue les différents facteurs qui conditionnent leurs capabilités à développer et fournir des services d’appui répondant aux besoins et attentes de leurs bénéficiaires cibles. Une considération particulière a été portée à divers facteurs, aussi bien endogènes qu’exogènes tels que : mandat officiel des institutions, appui gouvernemental, audience-cible, réseau et coopération interinstitutionnelle, de communication, d’information, de ressources principales, portefeuille de services d’appui, alliance et partenariats stratégiques ainsi qu’évaluation et mesure d’impact.

Concernant les services d’appui susceptibles d’être offerts, l’absence de service n’est pas en soi une faiblesse car la majorité des membres perçoit l’utilité de l’association ou de la fédération à travers le « Service Plaidoyer » en terme d’initiatives visant à faciliter le dialogue public/privé et la défense de dossiers sur des questions de politique commerciale.

Dans un premier temps, des analyses SWOT ont été établies pour chaque IAC. Pour cela, ont été mis en lumière les critères mentionnés ci-dessus présentant une force ou une faiblesse puis leur évaluation afin de les positionner par rapport à la matrice SWOT ne retenant ainsi que les plus pertinents pour l’IAC concernée. Dans un deuxième temps, un regroupement des IAC par secteur d’activité a été effectué afin de ressortir une analyse SWOT par groupe d’institutions opérant dans la même filière. Ainsi, seules les forces, faiblesses, opportunités et menaces qui se confirment et se renforcent dans les SWOT des IAC correspondant à chaque secteur ont été retenues.

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3.1 Analyse SWOT par IAC

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3.2 Analyse SWOT par secteur

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4- Cartographie des services d’appui existants. Le défi des Institutions d’appui au commerce est de développer et fournir une gamme assez complète de services d’appui au commerce répondant aux besoins et attentes de leurs bénéficiaires cibles. Ces services peuvent être classifiés en quatre catégories principales :

- Les services d’information et d’intelligence commerciale, tels que l’amélioration de l’accès à l’information permettant la compréhension des attentes des marchés cibles et la sensibilisation des entreprises aux opportunités commerciales.

- Les services d’appui au développement à l’exportation, tels que l’accompagnement des

entreprises (permettant d’améliorer leur productivité, performance et compétitivité sur les marchés internationaux), la mise en œuvre de programmes de mise à niveau développant les capacités entrepreneuriales des PME, ou encore la mise en place de formation en développement de produit et innovation et de formation sur les conditions d’accès aux marchés internationaux (leur fonctionnement, leurs exigences).

- Les services de promotion des exportations, tels que l’aide à la mise en relation d’affaires des

PME et l’organisation d’évènements promotionnels nationaux et internationaux.

- Les services liés à l’amélioration de l’environnement général du commerce, tels que l’accès au financement à l’export pour les PME ou encore le renforcement du dialogue et du partenariat public-privé et le plaidoyer en faveur de la simplification des procédures du commerce.

Ces activités offertes par les institutions marocaines présentent chacune un niveau de pertinence par rapport au portefeuille global de services de chaque institution. Autrement dit, le service peut être offert selon trois niveaux :

- Régulier : Le service constitue une activité de base de l’institution. Il est offert de façon à la fois proactive mais aussi sur demande spécifique d’un utilisateur.

- Sur demande : Le service, non régulier, est offert en réponse à une demande spécifique du client.

- Ponctuel/ Ad-hoc : S’applique à un service fourni à l’initiative même de l’institution mais de façon ponctuelle, sans généralisation nécessaire.

4.1 Services effectivement disponibles

Les entretiens avec les responsables des IAC visitées ont permis de passer en revue les services offerts à leurs membres et clients. Pour chaque service, le questionnaire utilisé fait ressortir le degré de pertinence du service rendu, à savoir si le service est offert régulièrement, à la demande, ou de façon ponctuelle.

Dans un deuxième temps, sur la base d’une matrice transmise par l’ITC, une cartographie des services d’appui au commerce a été réalisée (voir en annexe 4 la cartographie des services) regroupant les 20

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IAC visitées et précisant les différents types de services et la fréquence des services fournis par chaque IAC. A savoir la lettre « R », pour les services fournis de manière régulière, la lettre « D », pour les services fournis sur demande et enfin la lettre « P » pour les services fournis de façon ponctuelle. Cela a permis d’avoir une lecture globale et comparative de « qui offre quoi ? » avec quel degré de pertinence. Cette vue d’ensemble est un indicateur pour les PME marocaines qui souhaitent recevoir un service répondant à leurs besoins et permet d’identifier la ou les IAC qui sont outillées pour satisfaire au mieux les attentes des PME en terme :

1. D’information et d’intelligence commerciale

2. D’appui au développement à l’exportation

3. De promotion des exportations

4. D’amélioration de l’environnement général du commerce

L’analyse de la cartographie, révèle que sur les 58 services identifiés, il y a au moins une IAC pour offrir le service demandé par les entreprises. Le service le plus offert parmi les 20 IAC est le plaidoyer qui permet l’amélioration de l’environnement général du commerce. En effet, à l’instar du CMPE, l’OFEC, l’OCE, l’IMANOR, la CCG et l’AFEM, le dénominateur commun des IAC rencontrées est la défense des intérêts des opérateurs économiques du secteur. Les services d’information et d’intelligence commerciale quant eux sont les moins fournis en termes de pertinence car les services d’information rendus représentent uniquement des services de collecte et de diffusion. La partie cruciale de ce service qui est le volet traitement et analyse de l’information est inexistante à l’exception du CNCE qui en est à ses tout débuts et mériterait d’être renforcé. De plus, l’information commerciale concernant les différents répertoires d’entreprises exportatrices ou importatrices des pays ciblés manquent de mise à jour régulière.

Les services d’appui au développement à l’exportation sont offerts par l’ANPME et les Chambres de commerce. Les services de promotion des exportations sont offerts, à différents niveaux, par 13 des 20 IAC. Le CMPE joue pleinement son rôle de support de la promotion des exportations pour la PME. On peut déduire de cette cartographie que l’essentiel des services d’appui au développement des exportations est couvert par l’ANPME qui assure un accompagnement des PME, afin de les aider à renforcer la productivité et la performance commerciale et à accroitre la compétitivité sur les marchés internationaux. La plupart des services fournis par l’Agence sont liés au développement des exportations, en adéquation avec son mandat. Contrairement au CMPE, dont le mandat couvre aussi bien le développement que la promotion des exportations et qui privilégie les services de promotion des exportations au détriment du développement des exportations. Les services liés à l’amélioration de l’environnement général du commerce est l’affaire de toutes les IAC à l’instar de la CCG et d’IMANOR. Enfin, les services d’information et d’intelligence commerciale sont disponibles chez les IAC mais avec peu de pertinence.

4.2 Identification des services à renforcer

Si tous les services sont plus ou moins offerts, il n’en demeure pas moins que certains services sont à renforcer. Les services dépendent de l’identification et des attentes des PME ainsi que des membres

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des différentes Fédérations et Associations. Ce volet d’identification se doit d’être professionnellement mené et ce de façon dynamique et régulière. Ce prérequis permettrait aux IAC de s’assurer que leurs services répondent à des attentes réelles de leurs bénéficiaires cibles.

Concernant les services d’information et d’intelligence commerciale, l’analyse des marchés ainsi que les contacts commerciaux se doivent d’être renforcés en termes d’analyse de l’information commerciale mais aussi d’identification de l’offre exportable et des importateurs des pays cibles intéressés par cette offre. Seul le service couvrant les conditions d’accès aux marchés en termes de collecte et de diffusion aux entreprises est offert par la majorité des IAC sectorielles. Il est à noter que les services informatifs se limitent à la collecte et à la diffusion sans traitement et analyse des données qui serait une valeur ajoutée pertinente pour les bénéficiaires. La majorité des IAC n’offrent pas ce type de service « Analyse des marchés et Contacts commerciaux » qui semblerait être la mission du CNCE qui doit jouer son rôle d’observatoire du commerce extérieur.

Les services d’appui au développement à l’exportation qui ont pour objectif principal l’amélioration de la compétitivité sont essentiellement couverts par l’ANPME qui propose des programmes de mise à niveau aussi bien aux TPE qu’aux PME. Des programmes tels que « Imtiaz » qui aide les PME à renforcer leurs actifs corporels et incorporel et prévoit d’accompagner 50 entreprises à fort potentiel chaque année sur la période 2009-2015 en leur attribuant une prime à l’investissement matériel et immatériel qui couvre 20% du montant total de l’investissement. Ou encore le programme « Moussanada », un programme d’accompagnement des entreprises dans leur démarche de modernisation et d’amélioration de leur compétitivité. Il vise à accompagner 500 entreprises par an à améliorer leurs systèmes d’information sur les cadences de production et de commercialisation et peut, par ailleurs, couvrir des domaines variés, tels que la qualité, la logistique et le marketing. Ces produits sont diversifiés et adaptés mais insuffisants compte tenu de la concurrence géographique. En d’autres termes, l’ANPME gagnerait à créer et renforcer des relais régionaux pour permettre à un plus grand nombre de TPE et PME de profiter des services d’appui au développement à l’exportation.

Les services de promotion des exportations sont plus ou moins offerts par 13 IAC dont la principale est le CMPE. Cette promotion mériterait d’être mieux canalisée en augmentant les échanges d’expériences entre les différentes IAC en termes de promotion des exportations, particulièrement entre les CCIS et le CMPE. En termes de couverture géographique, ce qui est valable pour l’ANPME est valable pour le CMPE. En effet, le CMPE gagnerait à offrir des services de proximité pour permettre à tout le potentiel exportable de s’exprimer et de bénéficier de la promotion des exportations offertes par le CMPE.

Les services liés à l’amélioration de l’environnement général du commerce sont les mieux fournis grâce au service de plaidoyer qui semble être le cheval de bataille de toutes les IAC. Surtout des services en termes d’initiatives visant à faciliter le dialogue public/privé et la défense de dossiers sur des questions de politique commerciale.

Parmi les 58 services d’appui, 56% sont offerts de manière ponctuelle et/ou à la demande, les renforcer se traduirait par des services réguliers qui démontreraient la proactivité des IAC.

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III- CONCLUSION DU RAPPORT PRELIMINAIRE

Ce rapport préliminaire se concentre sur un diagnostic des capacités des IAC ainsi qu’une analyse des services d’appui au commerce existants. Cette première étape sera suivie d’un rapport où nous nous focaliserons sur les recommandations en vue de renforcer les capacités des IAC et le renforcement de la coopération interinstitutionnelle. Sur ce dernier point, il est à noter que certains IAC ont compris l’intérêt de renforcer les synergies entre elles à travers des conventions et des accords de coopération en vue de répondre aux problématiques de la PME marocaine qui est la bénéficiaire de toutes les IAC.

Le meilleur exemple de convention est celle signée entre la FICOPAM et l’OCE (le 25 Juillet 2014) où la problématique des approvisionnements des industries de l’agroalimentaire peut être solutionnée à travers l’agrégation des productions des agriculteurs facilitée par l’OCE dont c’est la mission principale. De l’autre côté de la chaine de valeur, les industriels à travers la FICOPAM pourront assurer un approvisionnement régulier avec un minimum d’intermédiation et ainsi améliorer leur compétitivité. Jusqu’à présent, l’industriel du secteur de l’agroalimentaire avait du mal à regrouper ses achats auprès de petits agriculteurs qui fournissaient des petites quantités à des endroits dispersés. En 2014, plusieurs accords de conventions ont été signés ou sont sur le point de l’être. Afin que ces derniers soient effectivement mis en œuvre, il faudrait désigner au sein des parties signataires, des responsables de suivi de mise en œuvre des conventions signées dont les objectifs sont louables.

Les entretiens avec les IAC ont mis en lumière des problèmes communs dont les principaux sont :

1- La faiblesse des ressources financières due à des montants de cotisations dérisoires et des taxes de recouvrement très bas. De plus, certaines Associations ne règlent pas leurs cotisations à leurs Fédérations prétextant que les PME membres de l’Association cotisent directement au niveau de la Fédération sectorielle. Seul le secteur de la pêche ne connait pas cette cacophonie car l’amont de la filière à travers l’ONP verse à la FENIP 10 dh/t de poisson vendu aux industriels. La FENIP reversant à chaque association sa quote-part.

2- Méconnaissance de l’offre exportable qui est essentielle due à un manque d’identification de qui produit quoi ? Pour quel marché ? avec quelles capacités et quel potentiel ?

3- Les services rendus par les IAC ne sont pas forcément les services attendus par les PME. Dans le cas de la promotion des exportations, les IAC les plus impliquées dont le CMPE n’ont pas de système d’information pour la gestion de la relation clientèle (CRM : Customer Relationship Management).

En termes de mandat des IAC et Agences gouvernementales, le législateur a permis un développement d’activités qui semblent être dupliqués au niveau des différentes parties prenantes à l’exportation. Mais les IAC rencontrées reconnaissent que certaines institutions ont plus ou moins de crédibilité et de notoriété à offrir certains services. Le meilleur exemple étant la convention de partenariat signée entre le CMPE et l’OFEC en Juillet 2014 où les rôles de chaque institution sont clarifiés en plus d’une mutualisation des moyens.

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