Caroline Quine Alice Roy 03 IB Alice au camp des biches 1930.doc

8/9/2019 Caroline Quine Alice Roy 03 IB Alice au camp des biches 1930.doc

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Caroline QUINE

*

ALICEAU CAMP DES BICHES

*UN lac paisible, un t radieux, des tentes

confortables en lisire de la fort : est-il rien deplus merveilleux? u camp des !ic"es, lice et

son amie #lne s$apprtent % passer de&o'euses vacances(

)ais il semble ue le m'stre etl$aventure soient vraiment insparables de ladestine d$lice( +es eaux claires du lacrservent aux &eunes filles de danereusessurprises( ans la fort, toute baine d$ombreet de silence, la paix et l$"armonie ne sont peut-

tre u$apparences(((.uel trane personnae ue cette &eune

+aura, rencontre par lice : craintive, secrte,elle semble sans dfense devant son tuteur,/acob scott( +$attitude de celui-ci est d$ailleurssi surprenante u$lice pressent une nime(0lle se promet aussitt d$en dcouvrir lesecret(((


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ALICE

AU CAMP DES BICHES

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CAROLINE QUINE

ALICEAU CAMP DES BICHES

TEXTE FRANAIS D'ANNE JOB AILLUSTRATIONS D'ALBERT CHAZELLE

HACHETTE327

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D Librairie Hachette, 19677ous droits de traduction, de reproduction

et d$adaptation rservs pour tous pa's(

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TABLE DES MATIRES

6( ;ourse contre la montre F66( +e naufrae 14666( +aura 26ur la piste 13E

GG666( 7ournant danereux 143GG6


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d$en endosser un, puis vint remplacer lice auouvernail afin de permettre % $son amie de s$uiper % son tour(

6l n$tait ue temps : au mme instant, un clair fourc"u

dc"ira brusuement le ciel, faisant &aillir de la pnombre unemasse compacte de nuaes menaants( 6l ' eut un terrible coupde tonnerre et, d$un este instinctif, les deux &eunes fillesrentrrent la tte dans les paules(

P ;eci n$est u$un avant-oIt de ce ui nous attend, ditlice( prsent, l$orae est sur nous Q M

+e vent, ui s$tait lev peu % peu, se mit % souffler avecviolence( 6l se dc"aSna si brutalement sur le canot u$lice duts$aripper au plat-bord pour ne pas perdre l$uilibre( esvaues normes se ruaient maintenant % l$assaut del$embarcation, u$elles menaaient de submerer % tout instant(

Un nouvel clair illumina le ciel de sa lueur aveulante et,% ce sinal, une pluie diluvienne s$abattit sur le lac(

P )on ieu, c$est pouvantable, mit #lne( /e ne peuxplus ouverner le bateau : &e n$' vois plus rien Q M

$un bond, lice vint se poster derrire son amie ets$effora de scruter la pnombre % son tour( +a rive s$tait effacecomme par enc"antement, et les trombes d$eau empc"aient dedistinuer uoi ue ce fIt au-del% de l$avant du canot(

P 0ssaie de tenir ton cap Q M conseilla lice, criant % tue-tte pour se faire entendre dans le vacarme de l$orae(

Un peu plus tard, la pluie se calma et un crac"in lui

succda( )ais l$orae n$tait pas termin pour autant, car le ventcontinuait % souffler en tempte, et il semblait aux &eunes fillesvoir les vaues randir de minute en minute(

P >i l$on pouvait au moins distinuer uelue c"oseQ Ms$cria #lne(

>uivant le conseil ue lui avait donn son amie, elle s$taitefforce &usue-l% de tenir le cap en direction du

camp des !ic"es, mais il lui tait impossible dTestimer

lTimportancede la drive cause par les vaues et le vcni( ussi

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n$avait-elle pas la moindre ide de la distance ui sparaitencore le canot du rivae(

7out % coup, un clair traversa le ciel comme un ruban de

feu et sa lueur illumina l$tendue du lac( >uspendant son souffle,lice se penc"a en avant et scruta l$eau noire( ;e u$elle vit lalaa d$"orreur( roit devant elle, un tronc d$arbre flottait % ladrive, barrant la route au canotQ 0lle poussa un cri : a +abarre touteQ ans rpondre, lice se releva d$un bond( 0lle prouvaaussitt une difficult extrme % se tenir debout, car le canotdonnait fortement de la bande( 0lle s$aperut alors ue lacollision avait provou dans la coue une lare dc"irure parlauelle l$eau s$enouffrait rapidement(

P inon, nous allons sombrerQ M0lle s$lana vers la brc"e et, arrac"ant son cir, essa'a del$enfoncer dans l$ouverture, % la manire d$un tampon( e sonct, #lne empoina un seau rouill ui se trouvait % portede main, et elle se mit % coper avec ardeur( ;ependant

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Le choc brutal fit, perdre l'quilibre Alice.

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malr ses efforts dsesprs, l$eau affluait plus vite u$ellene pouvait la c"asser(

P ;$est inutile, mit-elle( Nous sommes en train de

coulerQMlice avait alement compris u$il serait impossibled$aveuler la voie d$eau( +e canot tait perdu et ses deuxoccupantes aussi, % moins ue des secours ne surviennent auplus vite(

P 66 faut appeler % l$aideQ s$cria-t-elle( .uelu$un va peut-tre nous entendre( M

+es deux &eunes filles mirent leurs mains en porte-voix etlancrent des appels dsesprs : P u secours Q u secours Q M

Nulle rponse ne leur parvint ue la plainte railleuse duvent ui soufflait % leurs oreilles, comme pour les naruer dansleur dtresse(

P )on ieu, u$allons-nous devenir? M s$exclama #lneavec dsespoir(

+es deux amies avaient d&% de l$eau % la c"eville et

l$embarcation s$enfonait % vue d$Kil, lorsue lice aperut unenorme vaue ui accourait droit vers elles( 0lle comprit uecela sinifiait la fin de l$aventure(

P Nous sommes perduesQ "urla #lne( Nous sommes((( M cet instant un dlue s$abattit sur l$embarcation et les

mots de la &eune fille s$ac"evrent dans un cri dsespr, tandisue l$eau se refermait au-dessus d$elle(

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CHAPITRE II

LE NAUFRAGE

.UNle canot sombra, lice sauta % l$eau et, en ueluesbrasses vioureuses, parvint % s$carter de l$pave( >a premire

pense fut alors pour son amie( .u$tait-elle devenue?lice 9o' tait excellente naeuse, mais elle savait u$il

n$en allait pas de mme pour #lne( ;elle-ci tait tout &ustecapable de se maintenir % la surface dans l$eau calme d$unepiscine( /amais elle ne pourrait rsister % l$assaut des normesvaues dc"aSnes sur le lac(

lice &eta autour d$elle un reard dsespr( P )on ieu, il

faut absolument ue &e retrouve #lne, pensa-t-elle( /e ne puisla laisser se no'erQ M

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ce moment, elle vit son amie ui se dbattait non loind$elle( ans sa terreur, la &eune fille avait oubli les ueluesnotions de natation u$elle avait &amais eues et s$puisait en

mouvements dsordonns(0n un clair, lice la re&oinit et, se plaant derrire elle, lasaisit fermement par la nuue, puis voulut l$oblier % s$allonersur l$eau( )ais % peine commenait-elle % soulever le corps deson amie u$une vaue terrible s$abattit sur les naufraes( demi asp"'xie, #lne ac"eva de perdre la tte et s$accroc"a aucou d$lice(

P +Oc"e-moiQ M s$cria celle-ci(7rop affole pour se rendre compte de ce u$elle faisait,

#lne resserra encore son treinte et les deux &eunes fillescoulrent % pic(

=endant les premires secondes, une paniue irrsistibles$empara d$lice, car elle savait ue le este instinctif de sonamie pouvait leur tre fatal( =uis son cerveau retrouva sa luciditet elle commena % raisonner calmement( 7entant une

manKuvre dsespre, lice appu'a ses deux mains sur levisae d$#lne et le repoussa de toutes ses forces( s u$ellesentit ue son amie commenait % lOc"er prise, elle se baissabrusuement pour c"apper au bras pass autour de son coucomme un carcan, et elle remonta % la surface de l$eau( )aiscette fois, #lne n$eut pas le temps de faire un este : en un clind$Kil, lice s$empara d$elle et l$immobilisa fermement dans la

position reuise pour le sauvetae des no's(P >urtout, ne boue pas, recommanda-t-elle( >inon nousn$avons aucune c"ance de nous tirer de l%( .uand tu verrasarriver une autre vaue, tOc"e de retenir ton souffle( Ne crainsrien : &e ne te lOc"erai pas( M

66 devenait vident u$#lne serait bientt "ors d$"aleinesi elle ne parvenait pas % dominer sa peur et % retrouver sonsan-froid( lice elle-mme sentait d&% le souffle lui manuer,

et, pour un naeur encore loin de la cte, c$est l%

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un avertissement des plus srieux( ;ependant, la &eunefille ne sonea pas un seul instant % abandonner son amie(

lice ne se faisait ure d$illusions sur sa situation :

uoiue tant excellente naeuse, il lui serait impossible dereaner la rive( >eule, elle aurait eu uelue espoir d$' russir,mais avec son amie, il n$' fallait plus soner( >i, au moins,toutes deux pouvaient se maintenir % la surface asseL lontempspour attendre du secours Q

+e canot avait disparu sous les vaues et le tronc d$arbreui aurait pu servir de radeau aux naufraes s$en tait all % ladrive, perdu dans l$obscurit(

P )on ieu, comme &e voudrais ue ce maudit bout debois revienne de notre ctQ M soneait lice(

;omme pour exaucer son vKu, l$pave surit au mmemoment non loin de la &eune fille( )ais avant ue celle-ci ait eule temps de la re&oindre, elle disparut de nouveau( lice eut beauc"erc"er alentour, elle n$en vit plus trace(

Vpuise, elle lana un appel dsespr : P u secours Q M

0lle savait cependant ue sa voix ne pouvait porter bienloin, dans le bruit des vaues et du vent( +e sort en tait &et :elle tait, comme son amie, % la merci de la tempte(

0n cet instant oW elle se sentait irrmdiablement perdue, iltait bien naturel ue les penses d$lice 9o' se tournassentvers son pre( +e reverrait-elle &amais?

/usu$alors la &eune fille avait men une existence

"eureuse, bien ue la disparition prmature de sa mre eItattrist son enfance( vec son pre /ames 9o', avou de randrenom, elle "abitait la ville de 9iver ;it', situe % unesoixantaine de Xilomtres du lac des !ic"es( 0lle assumait ladirection de la maison, seconde par une vieille servante, >ara"(

lice avait tou&ours suivi avec beaucoup d$intrt lesaffaires de son pre( ;e dernier, ui se c"areait volontiers decauses difficiles et m'strieuses, avait eu maintes occasions de

constater la clairvo'ance et l$intrpidit de sa fille( 6l tait fier

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d$elle et n$"sitait pas % vanter son talent % rsoudre les nimesles plus ardues(

;ependant, tandis u$au lac des !ic"es lice luttait de

toute son nerie afin de soutenir son amie #lne ;arvin, ellese demandait si cette aventure serait pour elle la dernire(;ombien de temps allait-elle pouvoir se maintenir encore % lasurface des eaux tumultueuses?

+es secondes passaient, interminables( intervallesruliers, lice lanait de nouveaux appels au secours, bienu$elle fIt persuade de leur inutilit( 0lle avait % prsent lesouffle court et sa respiration devenait de plus en plus difficile(

#lne, ui avait un peu retrouv son calme, se rendaitcompte ue les forces d$lice commenaient % la tra"ir( ;e futseulement alors u$elle comprit le sacrifice u$tait en train

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de consentir lice( ;omment celle-ci aurait-elle puesprer atteindre la rive, c"are cl encombre comme ellel$tait? P =ense % loi, lice, supplia-t-elle(


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Courage! J'arrive!

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les faibles forces soutenaient contre la mer et le vent unelutte d$apparence drisoire(

deux reprises, elle tenta d$amener sa barue auprs

d$lice soutenant tou&ours sa compane( )ais ce fut en vain( la troisime tentative, lice bondit et russit % s$accroc"er %l$embarcation au moment oW celle-ci passait % sa porte( >ecramponnant d$une main au plat-bord, elle tira #lne de toutesses forces et l$aida % trouver une prise solide, elle aussi( =uis ellecria % son amie :

P rimpe dans le bateau, &e vais essa'er de servir decontrepoids Q M

7andis ue la &eune fille se soulevait % la force du poinetavant d$oprer un rtablissement, lice s$efforait de maintenirla barue en uilibre( +$embarcation roula fortement d$un bord% l$autre, faillit c"avirer, mais se maintint % flot( ide parl$inconnue demeure aux avirons, #lne russit sa manKuvre(

;e fut une tOc"e beaucoup plus difficile ue de "isser licedans la barue % son tour( 8n ' parvint finalement( s

u$#lne vit son amie en scurit, elle s$effondra au fond ducanot, puise(;ependant, lice rsista % la tentation de s$abandonner %

son immense fatiue, car il lui avait suffi d$un coup d$Kil pours$apercevoir ue leur sauveteur tait alement % bout de forces(+a &eune fille ne maniait plus ses avirons u$% rand-peine et illui restait tout &uste asseL d$nerie pour empc"er l$embarcation

de c"avirer(P onneL-moi les rames, s$cria lice( 6l faut ue vousvous reposieL un peu(

R /$avoue ue &e n$en puis plus, dit l$inconnue( .uand &$aientendu vos appels, &$ai saut dans ce bateau et &$ai ram detoutes mes forces( M

lice se laissa tomber sur le banc de nae et, s$emparantvivement des avirons :

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CHAPITRE III

LAURA

+6;0ramait avec l$nerie du dsespoir, doutant plus ue&amais de l$efficacit de ses efforts( >es bras lui faisaient mal %

crier et une effro'able lassitude pesait sur elle( lace &usu$%la moelle par la bise, les mains paral'ses par le froid, elleaurait voulu renoncer, cesser ce combat inutile( "Q ue n$eIt-elle donn pour se laisser tomber de son banc et se blottir aufond du bateau pour se reposer, comme #lneQ

=ourtant, il lui tait impossible d$abandonner la lutte, carelle savait ue le salut de ses companes dpendait d$elle( 0lledevait s$ac"arner, coIte ue coIte( 7andis u$elle se

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penc"ait obstinment sur ses avirons, ceux-ci rinaientdans les dames de nae, comme pour protester contre laviolence de l$effort u$on leur imposait(

+a &eune inconnue ui avait brav les lments poursecourir les naufraes ne s$accorda u$un bref repos( !ienu$elle fIt puise, elle prit un troisime aviron au fond dubateau afin d$aider lice( Unissant leurs forces, les deuxrameuses redonnrent % la barue un lan ui la fit bondir surl$eau( .uand lice vit u$elle commenait % proresser, malrla puissance des vaues et du vent, l$espoir lui revint(

P Nous ' arriveronsQ M s$cria-t-elle pour encouraer sacompane(

ce moment, un clair aveulant illumina le lac et, droitdevant elle, % travers la pluie, lice aperut la rive( lors, unsentiment de soulaement impossible % dcrire s$empara d$elle(

)ais la bataille n$tait pas ane pour autant, car sacamarade poussa soudain un cri d$alarme :

P ttention aux roc"ers Q M

peine ces mots avaient-ils t prononcs u$un nouvelclair rvla plus clairement les beres, et les &eunes filles virentsurir % peu de distance la crte redoutable d$un roc"er(

P )on ieu, nous sommes perduesQ s$cria l$inconnue,"aletante(

R auc"e, viteQ rpliua promptement lice( ;$est notreseule c"ance(

R /amais nous ne nous tirerons de l%, &eta l$autre d$unevoix rauue(R )ais si, il le fautQ M+$instant tait critiue et lice sentit une sueur d$anoisse

lui perler sur le visae( =ourtant elle ne perdit pas son san-froidet, d$un coup d$aviron particulirement "abile, parvint % viter leroc"er( Une rosse vaue, survenant au

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mme moment, souleva la barue comme un ftu et ac"evade la mettre "ors de daner( ;in minutes plus tard, les &eunesfilles se trouvaient dans une petite criue ui semblait

relativement tranuille(P >auves Q M murmura lice(0nfin, elle sentit ses rames racler le sable et les lOc"a

aussitt pour sauter dans l$eau peu profonde( >a couipire lasuivit et ensemble elles tirrent la barue sur la rive(

=uis, elles aidrent #lne % se relever et % prendre pied surla terre ferme( +a &eune fille pouvait % peine se tenir debout(

P )on ieu, oW sommes-nous % prsent? s$cria lice avecinuitude( N$' a-t-il personne aux environs c"eL ui nouspourrions emmener #lne?

R +a seule maison ue &e connaisse est % plus d$unXilomtre d$ici, dclara l$inconnue( )ais beaucoup moins loin,il ' a un arae % bateaux( Nous allons essa'er d$' transportervotre amie(

R /e vous assure ue &e suis tout % fait capable de marc"er

M, protesta #lne d$une voix teinte(>outenue par ses companes, elle entreprit bravement deprouver u$elle disait vrai( 0t les trois rescapes se mirent enroute le lon de la rve, c"ancelantes et relottant de fatiue etde froid(

P Nous ' sommes Q M annona bientt l$inconnue(0lle s$arrta devant un petit pavillon de bois, couet et bien

construit, ui se trouvait % uelue distance de la rive( 0lleouvrit la porte et fit entrer lice et #lne(P ;e n$est saris doute pas trs confortable, dit-elle, mais

nous pourrions peut-tre attendre ici la fin de l$orae( e toutefaon, cela vaudrait mieux ue de rester sous la pluie( M

0lle suivit ses companes % l$intrieur et referma la porte(P 66 fait noir comme dans un four, murmura #lne avec un

soupir(

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R ttendeL, &e vais essa'er de trouver une lampe( 6l ' en asIrement une uelue part( M

prs avoir furet un moment % tOtons, elle dcouvrit un

uinuet et une boSte d$allumettes(P


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Je m'appelle Laura Pinkerton.

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R ;omment, vous ne saveL pas naer? s$cria licestupfaite( 0t vous aveL risu votre vie pour nous sauver?

R /e ne disposais de nul autre mo'en, rpondit la &eune

fille d$une voix unie( /e ne pouvais pas vous laisser no'er(R


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R N$aveL- pas d$amis pour vous secourir?- #las Q non( +a maladie de ma mre a dur plusieurs

annes et nous vivions % l$"tel, c"aneant de rsidence lorsue

sa sant le permettait( ;$tait moi ui la soinais et &e ne lauittais ure( =eu % peu, nous avons perdu toutes nos relations(R >i nous pouvons vous venir en aide de uelue manire

ue ce soit, compteZ sur #lne et sur moi, dclara liceavec fermet( >i c$est une uestion d$arent(((

- 8"Q non, fit +aura vivement( )aman m$a laiss unebelle fortune( ;e serait plutt ue &e me sens si seule, sidcourae, et puis aussi &e me demande uel enre d$"ommeest mon tuteur(((

R ans doute vers la fin de lasemaine( 6l m$a crit de l$attendre % l$"tel du +ac(>a lettre tait si sc"e et si impersonnelle ue &$en ai

t effra'e(

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R /e suis persuade ue tout se passera trs bien, assura#lne(

R /$ai probablement tort de me faire tant de souci, dit

+aura, s$oblieant % sourire( 0xcuseL-moi de vous avoir ainsiennu'es avec mon "istoire(R )ais elle nous a beaucoup intresses, au

contraire, protesta lice 9o'( /e sou"aiterais seulement depouvoir vous aider(

R !a"Q &e ne suis pas encore en pril, fit +aura en riant( >i&$en arrivais l%, &e ne manuerais pas d$avoir recours % vous( propos, &e ne sais pas encore oW vous demeureL?

R =our l$instant, nous sommes dans un camp de vacancestout prs du lac( )ais nous repartons la semaine proc"aine, ditlice( 0n ce ui me concerne, du moins, la c"ose est sIre(/$"abite 9iver ;it' ui n$est u$% une soixantaine de Xilomtresd$ici et &e serais trs contente ue vous puissieL venir me voir(

R /e le ferais avec rand plaisir, % condition ue montuteur le permette(

R 6l faudra aussi ue vous visitieL notre camp,a&outa #lne avec ent"ousiasme( 7eneL, demain aprs-midi, par exemple(

R 8ui, cela me serait possible, si vraiment vous vouleLde moi, acuiesa +aura avec empressement(

R )ais bien sIr ue nous voulons de vous, s$exclamalice( >eulement &e vous prviens ue tout le camp vous fera

une ovation uand on saura ue vous tes une "ro[ne( M+aura sourit % ses nouvelles amies et demanda timidement :P 0t vous, viendreL-vous me voir?

R ;ertainement M, promit lice(;omme #lne &etait un coup d$Kil mac"inal vers la

fentre, elle s$aperut ue la pluie avait cess( P +$orae esttermin, annona-t-elle(

R lors, il faut ue &e rentre % l$"tel avant d$avoir eu

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le temps d$attraper la mort, dit +aura, clauant des dents( /esuis lace(

R )oi de mme, fit lice(

R 0t si vous venieL % l$"tel avec moi?R 8"Q non, merci(


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CHAPITRE I

ISITE

+6;0, crois-tu ue +aura viendra nous voir cet aprs-midi? M demanda #lne ;arvin, confortablement installe surune c"aise lonue, dans le petit pavillon u$elle partaeait au

camp des !ic"es avec son amie( P /e l$espre bien, rponditlice( /$aimerais faire plus ample connaissance avec cette &eunefille( 0lle m$intriue( >i elle vient cet aprs-midi, il fautabsolument nous innier % la distraire( =eut-tre russirons-nous % lui faire oublier ses soucis( M

)alr les dures preuves traverses la veille, liceet #lne ne se ressentaient nullement de leur bain forc( s

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leur retour au camp, elles s$taient dbarrasses de leursvtements mouills et mises au lit, ce ui leur avait valu de setirer de l$aventure sans attraper le moindre r"ume(

+a perte du canot u$elles avaient emprunt au camp lesavait consternes( )ais lorsu$elles avaient offert d$enrembourser le prix, on avait refus leur arent en les dc"areantde toute responsabilit dans l$accident(

P +aura m$inuite un peu, reprit lice( 0lle semble sifraile ue &e me demande si elle n$est pas malade( M

#lne n$eut pas le temps de rpliuer, car au mme instantune &eune fille passa sa tte boucle par l$entrebOillement de laporte( 0lle venait prvenir les deux amies u$une visiteuse lesdemandait(

P ;e doit tre +auraQ M s$cria lice(#lne sauta % bas de sa c"aise lonue et se prcipita

de"ors sur les talons d$lice( ;elle-ci avait devin &uste : lapersonne ui attendait % l$entre du camp tait bien +aura=inXerton(

P ;omme &e suis contente ue vous so'eL venue, fit liceavec ent"ousiasme( Nous tions &ustement en train de parler devous( 0t maintenant, nous allons vous prsenter % noscamarades( M

7outes les &eunes filles eurent tt fait de s$assembler autourdu petit roupe, impatientes de lier connaissance avec +aura(0lles la ftrent comme une "ro[ne, mais les louanes u$elles

lui prodiurent parurent la laisser asseL indiffrente( lice crutmme remaruer ue, sans se dpartir de son amabilit % l$ardde tout le monde, la &eune fille semblait prendre peu d$intrt %ce ui l$entourait(

P .uelue c"ose la tourmente, &$en suis sIre M, se dit lice(


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revenaitQ >ans elle, on allait les frustrer d$une immensefortune, mais elle a su trouver le vrai testament ui avait trdi en leur faveur(

R +aisse donc, #lne( ;ette vieille "istoire nesaurait intresser +aura, protesta lice, fort ne(R )ais si, &ustement, &e trouve cela passionnantQ s$cria+aura(R #lne et moi, nous ne faisons ue de parler de nous,

reprit lice, et c$est % peine si vous aveL pu placer un mot(((R 8"Q &e n$ai pas rand-c"ose % dire sur mon compte, &e

ne suis vraiment pas une personne intressante, murmura +aura(R ;e n$est pas mon avis, dit lice doucement( )ais &$ai

bien peur ue vous ne vous tourmentieL encore au su&et de votretuteur( 0st-ce &uste? M

+e visae dlicat de +aura s$assombrit(

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P 8ui, &e l$avoue, rpondit-elle( ;$est ridicule, puisue mamre sou"aitait ue /acob scott fIt dsin comme mon tuteur(/e ne m$expliue pas cette inuitude ue &e ressens : &e suis

littralement pouvante par la perspective de rencontrer cet"omme demain(R emain? fit lice avec tonnement(R 8ui, &$ai reu ce matin un tlramme m$annonant

son arrive(R votre place, &e ne me ferais pas tant de souci, dit

lice d$un ton dsinvolte(


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CHAPITRE

JACOB ASCOTT

+0+0N0)6N, au dbut de l$aprs-midi, lice et #lne,tenant leur promesse, s$embarurent sur la vedette ui assurait

rulirement la traverse du lac( 0lles abordrent un peu plustard devant l$"tel oW rsidait+aura(lice se rendit aussitt au bureau de rception oW on

l$informa au bout de uelues instants ue +aura =inXertonattendait ses visiteuses dans son appartement(

+$ascenseur emporta rapidement ces dernires au troisimetae( peine lice eut-elle frapp % la porte indiue ue+aura ouvrit(

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veiller sur elle( /$ai l%-bas une villa superbe( ;e seratellement plus arable pour +aura de s$installer c"eL moi uede vivre % l$"tel(

R =eut-tre aveL-vous raison M, convint lice %reret(/acob scott lui avait tout de suite dplu, sans u$il lui eIt

t possible d$expliuer la rpulsion ue lui inspirait lepersonnae( ;elui-ci semblait traiter +aura avec une certaineentillesse et s$intresser % son bien-tre( =ourtant ses 'euxprenaient par instants un air mc"ant, presue cruel, lorsu$ilsconsidraient la &eune fille( lice avait un peu "onte de sadfiance, mais elle persistait % se demander si l$affection de )(scott pour sa pupille tait bien sincre(


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;$tait dsormais pour les trois &eunes filles un aprs-midimanu( 7oute &oie s$tait envole( 7ristement, elles passrentune demi-"eure devant leur tasse de t", s$efforant de soutenir

une conversation( +aura tait d$une pOleur extrme et ses 'euxtaient pleins de fra'eur()( scott semblait n$avoir rien remaru( 6l but son t"

d$un trait, mietta sa tranc"e de Oteau sur la nappe( =uis il serenversa sur sa c"aise et entreprit de raler les visiteuses durcit de ses brillantes russites en affaires( >es "istoires,manifestement mensonres, ne suscitrent ue rvolte etdoIt dans l$esprit de ses auditrices, mais celles-ci l$coutrentcourtoisement, par ard pour +aura(

P /e vais faire fructifier l$arent de cette enfant, lana-t-ilavec assurance( /e le placerai et vous verreL ce ue celarapporteraQ .uand on sait s$' prendre, on ane % tout coup( M

lice "aussa les sourcils et, d$un ton poli, mais oW peraitla dsapprobation :

P =enseL-vous ue ce enre de spculation recueillerait

l$arment du tribunal? demanda-t-elle(R +e tribunal? fit )( scott( 0n uoi cela le rearde-t-il?R


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- /e rerette( 6l nous faut partir sans dlai( 7es amiesl$excuseront certainement( M

+a &eune fille se tourna vers ses visiteuses( ;elles-ci lavirent prte % pleurer(

P ;$est vraiment trs mal air envers vous ue de m$en alleraussi vite, alors ue &e vous avais invites % passer l$aprs-midi,dit-elle d$une voix altre(

R Nous nous reverrons certainement avant u$il soitlontemps, promit lice(R "Q &e le voudrais bien( 6l faudra venir me voir %

)elrose( /e n$' connais pas une Ome et &e vais me sentirtellement isole( M 0lle se tourna vers son tuteur(P.uelle est l$adresse de 1\ villa? demanda-t-elle( /evoudrais la donner % lice et %Z#lne( M

/acob scott frona les sourcils(

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P +$adresse? 0lles n$en ont pas besoin( +e premier c"atcoiff leur indiuera le c"emin de ma maison( M

lice scruta curieusement le visae du tuteur( =ouruoi

semblait-il si impatient de sparer +aura de ses amies?0nfin, sa rponse % la reute de la &eune fille prouvait u$ilne tenait nullement % ce u$elle reIt leur visite % )elrose(P insi, il faut ue &e vous uitte M, dit +aura avec reret(

7ristement, lice et #lne l$embrassrent( 0lle retint uninstant la main d$lice entre les siennes et lorsue le reard desdeux &eunes filles se croisa, on eIt dit ue +aura c"erc"aitdsesprment % faire comprendre uelue c"ose(

P llons, mon enfant, presse-toi M, s$cria )( scott,manifestant son impatience(

;omme pour mieux maruer son affection envers sapupille, il lui posa nliemment la main sur l$paule( +a &eunefille eut un este de recul instinctif(

P 8ui, &e viens M, rpondit-elle d$une voix morne(=uis, sans a&outer un mot, elle se dtourna et uitta ses

amies( >uivie par )( scott, elle reana l$"tel(>oneuses, lice et #lne revinrent % l$embarcadre pour' attendre l$arrive de la vedette ui les ramnerait % leur camp(

P ;$est une "onteQ M s$cria #lne rompant brusuementun lon silence(

P ;ertes oui, convint lice( 0t &e ne blOme pas +aura demontrer si peu d$ent"ousiasme pour s$en aller % )elrose( /e crois

u$elle ne sera pas "eureuse c"eL cet "omme-l%(R )oi, &e suis sIre u$elle sera mal"eureuse( >on tuteurn$est u$un ours mal lc"Q

=auvre +aura, c$est pouvantableQ dit lice "oc"anttristement la tte( ;omme &e voudrais pouvoir faire ueluec"ose pour elleQ M

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CHAPITRE I

EN ROUTE POUR RIER CIT!

0N79]NV0>dans le tourbillon &o'eux de la vie au camp

des !ic"es, lice et #lne n$eurent ure le temps de soner %+aura =inXerton( 7out d$abord, lice avait eu tendance %s$inuiter de la &eune fille( 0lle ne pouvait se dbarrasser de laconviction ue l$intrt manifest par /acob scott envers sapupille n$tait u$une apparence( )ais % mesure ue les &ourss$coulrent sans apporter la moindre nouvelle de +aura,celle-ci passa % l$arrire-plan des proccupations d$lice(

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;e n$taient, du matin au soir, ue parties detennis, bainades, randonnes dans les bois, canotae, &eux etbricolae, et le souvenir de +aura s$estompait de plus en plus

dans l$esprit des deux &eunes filles(lice 9o' prenait tant de plaisir % la vie du camp u$elleprolonea son s&our( ;ependant, le &our arriva oW il lui fallutannoncer son dpart( ;$est en vain u$#lne la pressa de lediffrer encore(

prs le d&euner, lice se diriea vers l$appentis uiservait de arae et, devant ses camarades consternes, sortitson cabriolet bleu( =uis, aprs un dernier P au revoir M lanc % laronde, elle mit son moteur en route et elle manKuvra avecadresse pour sortir du camp et aner la rand-route(

;elle-ci loneait le lac des !ic"es sur une bonne partie deses rives, et lice roulait lentement afin d$admirer une dernirefois le panorama des beres( 0lle ne s$loinait u$% reret, carelle avait pass l% de merveilleuses vacances( 0lle aimait ceseaux d$un bleu limpide, les arbres immenses, l$odeur vtale de

la fort ainsi ue le murmure du vent lissant sur les aiuilles depin(+orsu$elle eut enfin uitt la Lone boise ui avoisinait le

lac, le pa'sae devint moins intressant et elle commena %forcer l$allure( 0lle levait de temps en temps un reard anxieuxvers le ciel( +e soleil brillait tou&ours, mais lice se rendaitcompte ue les nuaes moutonnant % l$"oriLon s$assombrissaient

rapidement( 0t elle eut bientt la certitude u$un orae seprparait(P ;$est bien ma c"ance, se dit-elle, furieuse( #eureusement

ue &$ai des c"aSnes pour mes roues si &e dois passer dans laboue( M

6nuite, elle &eta un coup d$Kil % son compteur et constataavec soulaement u$elle se trouvait presue % mi-c"emin de9iver-;it'(

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P 6nutile de me faire du souci, dcida-t-elle( /e serai % lamaison avant la pluie( M

!ien u$lice n$eIt &amais redout l$orae, sa rcente

aventure au lac des !ic"es l$avait randement impressionne(ussi appu'a-t-elle % fond sur l$acclrateur( +e petit cabrioletbleu bondit en avant et fila % toute vitesse sur la route, malrles ornires(

+a &eune fille roulait ainsi depuis uelues instantslorsu$elle aperut un obstacle devant elle( 0lle freina et lecabriolet s$arrta net devant une pancarte plante sur un barrae(

o!t e! rparatio!."oute d#ie.

$ui#re la flche e! directio! du lac %elro&e.

u-dessous, une flc"e indiuait en effet le c"emin %prendre, franc"ement sur la auc"e(

Un bref reard vers le ciel avertit lice u$elle n$avait plus

de temps % perdre( $normes nuaes noirs commenaient d&% %masuer le soleil(P ;ette fois, il n$' a aucun doute : &e n$c"apperai pas %

l$orae( M0lle manKuvra en toute "Ote pour s$enaer sur la

dviation du lac )elrose( )alr la ncessit oW elle tait de sedpc"er, elle n$osa pas s$lancer % toute vitesse sur ce c"emin

ue creusaient de profondes ornires(!ientt, la route sinueuse s$enaea dans la fort et licene la distinuait plus u$% rand-peine de la masse sombre desarbres, car les nuaes s$paississaient sans cesse( 0lle dutallumer ses p"ares( 7ous ses nerfs lui semblaient tre % fleur depeau, et le sentiment d$inscurit u$elle prouvait crait en elleune vritable anoisse( 0lle se demandait comment ellere&oindrait la rand-route si &amais l$orae la surprenait dans la

fort(

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;ette incertitude fut de courte dure, car lice vit soudainde rosses outtes de pluie scintiller % la lumire des p"ares(0lles disparurent, bientt confondues dans une trombe d$eau ui

s$abattit avec une telle violence ue l$on eIt pu croire ouvertesdans le ciel les vannes de uelue cluse iantesue( +esornires du c"emin se transformrent en ruisseaux tumultueuxui dbordrent, inondant la route d$une nappe de boue(

P ;$est terribleQ s$cria lice( >i mes roues s$enaeaientpar mal"eur dans ces ornires, &e ne pourrais m$en sortirQ M

+a voiture c"assait d$un bord % l$autre( plusieurs reprises,elle n$vita le foss ue de &ustesse, et ce fut miracle si lice putcontinuer % avancer sans accident(

)ais au bout d$un moment, elle vit une cte devant elle, etbien ue la monte ne fIt pas trs lonue, elle comprit u$il luiserait impossible de la ravir sans c"aSner ses pneus(

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CHAPITRE II

RENCONTRE

+T9!90foudro' tomba en travers de la route( +e tronc

s$abattit % uelues mtres de l$endroit oW lice s$tait arrte(+a &eune fille demeura un lon moment cramponne % son

volant, tourdie, sans comprendre uelle c"ance elle avait eued$c"apper % la mort( 7out s$tait droul si rapidement u$ellen$avait pas eu le temps d$avoir peur( )ais % prsent ue ledaner tait pass et u$elle soneait % ce u$aurait pu tre sonsort, elle se sentait enva"ie par une rande faiblesse(

P >i &e n$avais pas frein aussi sec, &$aurais t crase M, sedit-elle(

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+onuement, elle considra l$arbre ui, % prsent, lui barrait

le c"emin( .ue faire? 6l lui fallait pourtant reaner 9iver ;it'(

"Q si uelu$un pouvait seulement lui venir en aide(P 66 n$' a sans doute Ome ui vive % des Xilomtres % laronde, pensait-elle( 6l est bien vident ue si &e veux me tirer dece mauvais pas, &e ne dois compter ue sur moi-mme Q M

>ans ent"ousiasme aucun, lice reprit son impermablemouill et enfila de nouveau ses bottes de caoutc"ouc( ;ommeelle descendait de voiture, une rafale c"are de pluie lui ifla levisae( 0lle se "Ota de refermer la portire et, pataueant dans laboue liuide, se diriea vers l$arbre abattu(

;e n$tait encore u$un &eune pin( lice empoina lesbranc"es % deux mains et tira de toutes ses forces( +$arbre nebouea pas d$un pouce( 0lle tenta alors de soulever le tronc,mais ce fut encore un effort inutile(

P 0t si &$essa'ais de le faire rouler? M se demanda-telle(0lle s$arc-bouta contre l$obstacle et poussa de tout son

poids( )al"eureusement les branc"es ui reposaient sur le solempc"aient le tronc de bouer( ;ela donna % lice unenouvelle ide et elle se mit % branc"er le pin, mt"odiuement,rameau par rameau(

u bout de uelue temps, la pluie cessa et lice, uiperdait patience, dcida de faire une tentative pour dplacerl$obstacle( 0lle s$approc"ait de l$arbre lorsu$elle entendit un

bruit insolite derrire elle(P )on ieu, si uelu$un venait % passer par ici Q Mmurmura-t-elle(

0lle caruilla les 'eux et comprit bientt la raison de Pui l$avait intriue( ;$tait un norme c"ien au poil "irsute,ruisselant de pluie( +$animal rearda lice d$un Kil surpris ets$arrta % bonne distance(

P


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u lieu d$obir % l$invite, le c"ien se secoua neriuement,

envo'ant une pluie de outtelettes sur lice et sur la voiture,puis il fit demi-tour et s$esuiva dans le sous-bois(lice se laissa tomber sur le tronc d$arbre avec un sourire

dsabus(P )me ce c"ien refuse de me venir en aide M, se dit-elle(7out % coup, elle sursauta et prta l$oreille( 0lle entendait

un bruit de pas( .uelu$un marc"ait sur la route, et s$avanaitdans sa direction en pataueant dans l$eau et dans la boue( 0llese releva d$un bond(

P /$espre ue ce sera une personne capable de m$aider M,sonea-t-elle(

.uand la sil"ouette de l$arrivant apparut dans la lueur desp"ares, lice s$aperut u$il s$aissait d$une &eune fille dont lamise dsordonne et l$air affol lui inspirrent aussitt piti(

P 0xcuseL-moi, commena l$inconnue, ui s$tait lance

vers lice( /e suis dans une situation dsespre( =ourrieL-vousm$aider % aner 9iver ;it'? M9econnaissant cette voix ui lui tait familire, lice put %

peine en croire ses oreilles(P +aura =inXertonQ M s$cria-t-elle(+a &eune fille sursauta violemment en entendant son nom

et, pour la premire fois, scruta avec attention le visae de son

interlocutrice(P )on ieu, fit-elle, suffoue( /e vous distinuais simal((( /$tais compltement blouie par vos p"aresQ M

8n la sentait bouleverse( 0lle avait dI courir de toutes sesforces, car elle tait "ors d$"aleine( 7te nue, elle avaitsimplement &et sur ses paules un manteau ler ui laproteait mal contre la pluie( 0lle offrait en vrit un spectaclepito'able(

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P .ue se passe-t-il? demanda lice, stupfaite(


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s ue &$aurai pu dplacer cet arbre ui me barre lepassae, nous nous mettrons en route( /e rentre &ustement c"eLmoi et vous m$accompanereL(((

R )ais ue faites-vous donc ici, sur le c"emin du lac)elrose? 6l est sinistre((( et &e me suis souvent ditue personne ne devait &amais le prendre % moins d$' treabsolument obli(

R ;$est mon cas, expliua lice( /e m$' suis enaeparce ue la route normale tait dvie par ici( 0nsuite,l$orae m$a surprise et, comble de mal"eur, ce pin s$est abattu&uste devant moi( .uand la foudre l$a touc", &$ai bien cru uema dernire "eure tait arrive(

R


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R .u$alleL-vous faire % prsentQ ;ro'eL-vousrussir % passer?

R ;$est bien ce ue &e me demande, rpondit lice( B a-

t-il des maisons aux environs? M+aura frissonna(P Nous ne sommes u$% deux Xilomtres de c"eL mon

tuteur, dit-elle(R ;e n$est certainement pas % lui ue nous irons

demander du secours(((R " Q non( >$il me savait ici, &e ne sais ce u$il

me feraitQ s$cria +aura( 6l faut ue &e vous dise(((R Non, pas maintenant, coupa lice( ttendeL ue nous

so'ons rendues % 9iver ;it'( =our l$instant, il s$aitde pouvoir nous c"aner le plus vite possible : nous sommestrempes( 7eneL, alleL vite vous mettre % l$abri dans la voiture(

R !a"Q au point oW &$en suis, cela n$a plus randeimportance : &e n$ai plus un fil de sec(((

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"#"$%& ( )+, -+. /. ,0"+1. (. "#.$ . $"+% %"0,0 '4 5& 0.60,A(4. 5

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R


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P /uste ;iel, dans uel tat vous voil%Q s$exclama-t-elle(ara", &e te

prsente +aura =inXerton, une amie( ;omme tu le vois, noussommes trempes et &e me demande si tu ne pourrais pas nousprparer une bonne tasse de t" ou nous faire c"auffer un peu debouillon pendant ue nous allons nous c"aner(

R )ais naturellement, dit >ara" avecempressement(

R =apa est-il % la maison? M demanda lice alors ue laservante tournait d&% les talons pour reaner la cuisine(

P Non, mon petit( 6l est parti pour >aint-+ouis au dbut de lasemaine dernire(R /e ne savais pas u$il devait s$absenter M, fit

lice, due( 0lle ui avait espr prsenter +aura % son pre dsleur arriveQ 0t elle reprit : P


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- !eaucoup mieux, merci(R lors, descendons( >ara" a dI nous prparer uelue

c"ose(

R )on ieu, lice, comme tu as une &olie maison M,s$exclama +aura, reardant autour d$elle avec un plaisir u$elle nec"erc"ait pas % dissimuler(

P /e la trouve arable, c$est vrai( 0n tout cas, elle estconfortable, et c$est ce ui nous plaSt, % papa et % moi(

R utrefois, &$"abitais une maison ui ressemblaitbeaucoup % celle-ci, fit +aura d$une voix triste( ;$taitavant la mort de mes parents( M

$un este compatissant, lice prit son amie par l$paule(P 0" bien, dit-elle, &$espre u$un &our tu te retrouveras c"eLtoi, dans un lois ui te plaira autant( M

.uand les &eunes filles se furent restaures, lice fit uneflambe dans la c"emine du salon et obliea +aura % s$installerdans un rand fauteuil devant le feu(

P 9epose-toi M, ordonna-t-elle(+aura s$enfona dans les coussins et s$abandonna % sa

lassitude(P 8n est si bien c"eL toi, lice M, commena-t-elle( 0lle

soupira, puis continua d$une voix ui se brisait : P #lasQ &$airand-peur de ne plus &amais avoir de fo'er, maintenant uemaman n$est plus l%(

R Vcoute, +aura, &e crois ue les c"oses iraientd&% mieux si tu me racontais ce ui s$est pass(

R 6l s$ait de mon tuteur( =our rien au monde, &e neconsentirai % retourner c"eL lui(((R 6l n$tait donc pas entil avec toi?R entilQ M +es 'eux de +aura flambo'rent( P/e

suis sIre u$il inore &usu$au sens de ce mot- l%((( Non,vraiment, &e ne puis comprendre pouruoi maman m$a confie %cet "omme(

R is-moi ce ui t$est arriv depuis ton dpart du lac des

!ic"es et peut-tre trouverons-nous un mo'en de te tirer d$affaire(

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R /acob scott est terriblement autoritaire et, avec cela,d$une duret(((, commena +aura( 7ant ue nous sommes rests %l$"tel du +ac, il ne s$est pas montr trop dsarable, mais ds

ue &$ai eu mis le pied c"eL lui, il a laiss tomber le masue et &el$ai dcouvert sous son vrai &our(R /e dois dire u$il ne m$avait pas fait trs bonne

impression, convint lice( )ais sa maison, comment est-elle?R 8" Q ce n$est pas elle ui est en cause, bien au contraire(

Non, il s$ait d$autre c"ose : fiure- toi, lice, ue )( scott n$apas un seul domestiue(

- 0sprait-il donc ue tu allais te c"arer de toute la

besone?R =arfaitement( 0t la maison compte neuf pices, sansparler du vestibule, des escaliers, de la cuisine, des sallesde bain( !ref, &e n$tais pas arrive depuis une "eure u$ilm$ordonnait d&% de me mettre au travail(

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Comment il t'a pri" ton manteau# $it Ali%e "u$$o&ue.

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R Non( 6ls sont emballs dans le petit pauet ue &$aiemport en uittant la maison( =eut-tre pourrais-&e lesraner dans votre coffre pour uelues &ours?

R !ien sIr(R 6ls ont une valeur considrable, et pourtant, &e ne m$ensparerais pour rien au monde(

R >ais-tu ce ue )( scott voulait en faire? demandalice d$un ton souponneux(

R 6l avait, paraSt-il, l$intention de les dposer en lieusIr, mais &e n$en ai rien cru( /e suis persuade u$en ralit il lesaurait vendus(

R ;et "omme est un vrai briand, s$exclama lice,indine(R 0t par-dessus le marc", il me menaait de m$enfermer

nuit et &our dans ma c"ambre si &e ne lui confiais pas ces bi&oux(/e ne puis comprendre le personnae, lice : il se comporte d$unemanire si biLarre(((

R .ue veux-tu dire, +aura?R 0t bien, par exemple, il sort rulirement tous les

soirs, avec un petit balluc"on sous le bras( 6l revient un peuplus tard, mais sans le pauet(((

R ;$est curieux, observa lice, pensive( ;ombiende temps dure son absence?

R Une "eure environ( /e n$ai pas la moindre ide del$endroit oW il va, seulement il donne l$impression d$avoir peuru$on ne le voie, rpondit +aura(

R e plus en plus trane((( s-tu remaru autre c"ose?R 6l s$absente tou&ours % la nuit close, uand &e suisdans ma c"ambre et u$il me croit endormie( )ais il a beauprendre des prcautions, c"aue fois, &e l$entends sortir dela maison(

R s-tu essa' de le suivre?R /amais de la vieQ /$aurais eu bien trop peur( $ailleurs,

cela m$eIt t impossible : il m$enferme % double tour(

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R )ais alors, comment as-tu russi % t$c"apper?R u&ourd$"ui, )( scott est sorti par

extraordinaire dans l$aprs-midi aprs m$avoir enferme dans ma

c"ambre comme % l$"abitude( s u$il eut tourn les talons, &$aipris les bi&oux de maman dans leur cac"ette, sous mon matelas,et &$en ai fait un petit pauet( 0nsuite, &$ai nou mes draps l$un aubout de l$autre et &e m$en suis servie ainsi ue d$une corde pourdescendre par la fentre( /e me suis alors lance sur la route,avec l$espoir de rencontrer uelu$un ui m$aiderait %aner 9iver ;it'(

R ;$est une c"ance ue nous nous so'ons trouves(((R ;ertes( +$orae est arriv trs vite et &$tais

morte de peur( /e savais /acob scott capable de me tuer si, parmal"eur, il me rattrapait( )ais % prsent ue &e me suisenfuie, &e ne sais plus ue faire( =enses-tu ue l$on pourrait meforcer % retourner c"eL cet "omme?

R 0s-tu bien sIre ue le tribunal ait confirm sadsination comme tuteur?

R #lasQ oui, rpondit +aura d$une voix pito'able( /$ai vules papiers(R ans ce cas, dclara lice avec lenteur, &e crois u$il

pourrait te reprendre de force, % moins ue le tribunal ne dcidede lui substituer une autre personne( 9emarue ue &e n$ensuis pas vraiment sIre, mais il me semble ue )(scott aurait le droit d$air ainsi( "Q comme &e voudrais ue

papa soit l% : il saurait te renseiner, lui(R )on ieu, lice, ue vais-&e devenir? s$cria+aura, prise de dsespoir( /e ne veux pas retourner c"eL cebriand(

R


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R )a petite +aura, il ne faut pas oublier ue tu n$es plusseule : &e suis ton amie, rpliua lice d$un ton ferme( 0t &et$affirme ue &e ferai l$impossible pour t$aider( 7Oc"e de ne plus

penser % )( scott( 7ant ue mon pre ne sera pas rentr, tu neboueras pas d$ici( +ui verra ce ue tu dois faire et &e suis sIreu$il sera capable de te secourir( 0nfin, ui sait, peut-tre meviendra-1-il une ide((( M

+e visae d$lice prit une expression rsolue( ;onvaincuedsormais ue /acob scott tait bien l$"omme cruel etmalfaisant u$elle avait cru deviner ds sa rencontre avec lui,elle avait dcid de sauver +aura, son amie( )on ieu, pourvuu$il lui soit possible d$en dcouvrir % temps le mo'enQ

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CHAPITRE I(

ALICE A SON PLAN

+0 +0N0)6N )76N, au petit d&euner, lice eut la &oie

de constater ue +aura =inXerton semblait plus calme et plusaie ue la veille(P s-tu bien dormi? demanda lice en se mettant % table(R !eaucoup mieux ue ces temps derniers( )ais c$est

plus fort ue moi : &e ne puis m$empc"er de me faire du souci(R ;e n$est pas surprenant, aprs ce ui t$est arriv

M, dclara lice( 0lle attendit ue >ara" eIt dpos sur lanappe le plat de aufres u$elle apportait de la cuisine, puis,uand la servante se fut retire, elle reprit: P/$ai

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R )ais /acob va entrer dans une colre terrible uand illira cette lettre, ob&ecta +aura(

R 7ant mieux, car &e ne serai pas fOc"e de voir comment

il rait(R is-moi, lice, ue vais-&e faire de mes bi&oux? Yaut-ilue &e les mette tout de suite dans le coffre?

R 8ui, c$est plus sae( 6l est probable u$ils ne risuentrien ici, mais on ne sait &amais((( M

+aura remonta uatre % uatre dans s$a c"ambre et revint aubout de uelues instants avec un petit pauet u$elle tendit %lice( ;elle-ci ouvrit le coffre-fort dissimul dans le mur dubureau et ' dposa l$ob&et( =uis elle referma la porte blinde etbrouilla la combinaison de c"iffres ui permettait de fairefonctionner la serrure(

a Nous sommes seuls, papa et moi, % connaStre cettecombinaison, expliua-t-elle % +aura( ussi, &e suis bien certaineue tes bi&oux sont maintenant en sIret( M

>itt le d&euner termin, lice s$apprta % partir( +aura lui

dit au revoir % reret, visiblement fort inuite de la missionu$elle allait remplir(P 0t surtout, sois prudente, &e t$en prie, recommanda-t-elle(R /e te le promets, dit lice(R .uand penses-tu tre de retour?R 0n fin d$aprs-midi ou peut-tre seulement dans

la soire( /e compte faire le plus vite possible( 0n tout cas, si &e

pensais ne pas pouvoir rentrer ce soir, &e tlp"onerais(R )on ieu, &e vais tre dans les transes &usu$% ce ue tureviennes Q

R ;$est &ustement ce ue &e ne veux pas, s$exclama lice(0ssaie de te distraire( =rends un livre dans la bibliot"ue : il 'a une bonne collection de romans( 0t si tu as besoin de uoi uece soit, demande-le % >ara"( M

+anant un dernier este d$adieu, lice enaea sa voiture

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Ali%e ouvrit le %o$$re)$ort *i""imul *an" le mur *u +ureau.

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dans l$alle ui, du arae, menait % la rue( 0lle traversa laville, puis atteinit les faubours et prit la route du lac )elrose(

lice se prit alors % rflc"ir % l$trane attitude de /acob

scott envers sa pupille( 0t plus elle examinait la situation, pluselle se sentait perplexe( +a mc"ancet de cet "omme % l$ardde la &eune fille lui semblait franc"ement incompr"ensible :+aura tait si entille, si douce, u$il tait impossible de ne pasl$aimer( 0nfin, tait-il possible ue l$"ritae de )me =inXertonse trouvOt rduit % si peu de c"ose?

P 66 faudra bien ue &e russisse % savoir ce u$il en est, sedit lice rsolument( /$ai l$impression de plus en plus nette u$ilse passe uelue c"ose de louc"e c"eL l$oncle /acob Q M

)is % part le dsir u$avait lice d$aider son amie, lesdifficults oW celle-ci se dbattait veillaient c"eL la &eune filleun vif intrt( s sa premire rencontre avec )( scott, elleavait prouv une violente antipat"ie pour le personnae( eplus, elle avait trs vite compris uelle impatience le possdaitd$emmener +aura dans sa maison du lac )elrose( !ien avant

u$elle eIt appris ce ui s$' tait pass, l$"omme ne lui inspiraitue de la dfiance( 0t son manue d$ducation, &oint % certainesvularits de lanae, n$avaient pas laiss de beaucoup lasurprendre,

P .uant % ces m'strieuses promenades nocturnes dont m$aparl +aura, cela me paraSt encore plus trane, se disait lice(/e me demande ce u$il transporte c"aue soir dans son pauet

et ce u$il en fait, puisue &amais il ne le rapporte((( Mlice parvint % l$embranc"ement du c"emin ui menait aulac )elrose( 0lle s$' enaea avec prcaution, car la voie taittroite, sinueuse, couverte d$une boue liuide dans les endroitsfrais et ombras ue n$avaient pu atteindre les ra'ons du soleil(

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C'e"t Ja%o+.' "'%ria Ali%e.

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lice atteinit l$endroit oW, la veille, un &eune pin foudro'par l$orae l$avait empc"e de poursuivre sa route( 0lle constataavec satisfaction u$on avait ac"ev de le pousser en bordure du

foss, daeant ainsi compltement le passae(;omme la &eune fille se rapproc"ait du croisement oW il luifaudrait bifuruer pour aner la maison de )( scott, elleralentit un peu plus afin de n pas manuer l$intersection( 0llel$aperut enfin et tourna sur la auc"e ainsi ue +aura le lui avaitindiu(

peine avait-elle couvert une diLaine de mtres u$ellerearda mac"inalement % droite du c"emin( ;$est alors u$elleaperut % travers les arbres un "omme ui s$loinait rapidementdans le sous-bois( 6l portait un petit pauet sous le bras(

P ;$est /acobQ M s$cria lice(0t, sans rflc"ir davantae, elle coupa le contact et sauta %

bas de son cabriolet(

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CHAPITRE (

DANS LA FOR9T

>N>#V>6709, lice s$enfona dans le taillis ui bordait laroute( =uis elle s$lana dans la direction oW elle avaitaperu cette sil"ouette ui lui semblait tre celle de/acob scott( 0lle obissait, ce faisant, % une impulsionirraisonne et n$avait pas son un seul instant aux consuencesventuelles de son audace(

=ar bon"eur, l$"omme, ui n$avait pas vu arriver lecabriolet de la &eune fille, ne s$tait pas aperu davantae u$onle suivait( 0t il marc"ait d$un pas vif le lon d$un sentier ui

pntrait tou&ours plus avant dans la fort(

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!ien u$lice fIt incapable de distinuer ses traits,l$identit du personnae ne faisait pour elle aucun doute( .uandbien mme il n$eIt pas port sous son bras ce petit pauet

m'strieux dont +aura avait parl, lice eIt t prte % &ureru$il s$aissait de )( scott(7enant soineusement sa distance, elle russit % ne pas

perdre l$"omme de vue( )ais, % un certain moment, l$"omme seretourna, surpris par le bruit sec d$un branc"ae ui venait de serompre sous les pas d$lice( ;elle-ci n$eut ue le temps de se&eter derrire un buisson pour c"apper % ses reards( )( scottprta l$oreille pendant uelues instants, puis reprit sa marc"e(

P 0" bien, vrai, &e l$ai c"app belle, se dit lice( 6l faut ue&e sois plus prudente si &e ne veux pas me faire prendre( M

prs cette alerte, elle eut soin de laisser une plus randedistance entre l$"omme et elle( )ais enfin, oW allait-il donc?;ertainement pas c"eL lui, car lice se remmorait les dtails etles indications donns par +aura : la maison du tuteur se trouvaitdans la direction oppose(

>oudain, lice vit /acob disparaStre derrire un taillis(.uand elle atteinit cet endroit, il n$' avait plus personne, etc$est en vain u$elle scruta les alentours : )( scott semblaits$tre volatilis(

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examinant les arbres un par un, mais aucun d$eux ne luiparut abriter le fuitif(

P )a parole, ce serait % croire ue la terre l$a enloutiQ M

sonea-t-elle(0lle se mit alors % examiner le sol, s$attendant presue %dcouvrir l$entre de uelue rotte ou d$une alerie souterraine(=ourtant, la terre tait ferme, sans la moindre faille(

Ne sac"ant plus ue penser d$une disparition aussim'strieuse, lice poursuivit ses rec"erc"es, en continuantd$avancer dans la mme direction ue celle prise par l$"omme(

;$est ainsi u$a'ant plon dlibrment au plus pais d$untaillis, elle dbouc"a % l$improviste dans une minuscule clairire(>tupfaite, elle ' vit alors une maisonnette ui semblaitabandonne( ;e n$tait plus u$une masure tombant en ruine(7outes les fentres taient condamnes par des planc"es et le toitcroulait( .uant au &ardinet, il disparaissait sous les ronces et les"erbes folles(

P 66 suffirait d$un bon coup de vent pour tout &eter par terre,

se dit lice( ;e ne peut tre la maison oW +aura "abitait avecson tuteur( /e me demande % ui appartient cette bicoue((( M +a&eune fille demeura prudemment sous le couvert des arbres et,de l%, examina la masure avec curiosit( Un souponcommenait % se lisser dans son esprit : tait-il possible ue )(scott eIt pntr dans l$intrieur de la maisonnette? >inon,u$tait-il donc devenu? lice restait persuade u$il n$tait plus

dans le sous-bois, car on n$entendait pas le moindre bruit(P 0n admettant u$il soit entr l%-dedans, ue pourrait-ilbien ' faire? M se demandait-elle(

cet instant, lice, ui promenait sur le sol un rearddistrait, distinua devant elle la trace d$un pas, nettementimprime sur la terre molle( 0lle avait t laisse par unec"aussure d$"omme( +es soupons de la &eune fille seconfirmaient : /acob tait pass par l%(

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P 6l faut ue &$examine cette masure d$un peu plus prs M,dcida lice aussitt(

0lle s$assura d$abord ue personne ne la surveillait, puis

elle courut vers la maisonnette( )ais elle s$arrta net % la vued$un rand criteau accroc" sur la faade et elle ' lut ces mots,tracs en caractres d$imprimerie par une main in"abile :

+$;;_> 0 ;0770 =98=96V7V 0>7>796;70)0N7 6N70967

lice eut un instant d$"sitation, puis elle "aussa les

paules(P ;ela ne m$impressionne pas du tout, conclut-elle( rands

dieux, il faudrait beaucoup plus u$une pancarte pourm$empc"er d$avancerQ M

+a masure semblait in"abite, nanmoins lice demeuraitpersuade ue )( scott se trouvait dans les paraes( >inon ellene pouvait s$expliuer sa disparition soudaine( ussi lui fallait-il

redoubler de viilance(lice se faufila sous la vranda puis elle essa'a d$ouvrir laporte( ;elle-ci tait ferme % clef( lors elle fit le tour de labicoue et renouvela sa tentative contre la seconde issue uidonnait sur le &ardin( +% aussi, tout tait verrouill(

)alr sa dception, lice ne s$avoua pas vaincue et elleentreprit un examen minutieux de toutes les ouvertures( ;$estainsi u$elle dcouvrit une fentre ui avait t condamne

comme les autres, mais d$oW plusieurs planc"es taient tombes(0lle s$empressa de retourner derrire la maison et prit une caissevide u$elle traSna sous la fentre(

prs un dernier coup d$Kil &et autour d$elle, lice rimpasur la caisse( 0lle pressa son visae contre la vitre( +a piceu$elle distinuait tait entirement dmeuble, une paissecouc"e de poussire recouvrait le planc"er(

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P ;omme &e voudrais pouvoir entrer l%-dedans M, se disaitlice( 0lle allait descendre de son perc"oir uand elle prouvaune impression trane : bien u$elle n$eIt pas entendu le

moindre bruit, elle sentait un reard "ostile ui, fix sur elle,surveillait c"acun de ses estes(0lle n$eut pas le temps de se retourner : une voix irrite

retentit brutalement % son oreille(P .ue faites-vous ici, couine? M ans sa fra'eur et son

moi, lice faillit perdre l$uilibre( 0lle fit brusuement demi-tour et se trouva neL % neL avec /acob scott(

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CHAPITRE (I

COUP MANQU8

.U0, Y670>-ici? M rpta /acob d$une voix rauue(>es 'eux flambaient de rae et lice crut u$il allait lever lamain sur elle(

vec toute la dinit dont elle tait capable, elle descenditde la caisse et considra l$"omme d$un reard lac( P =ourl$instant, comme vous le vo'eL, &e rearde par la fentre M,rpondit-elle d$un ton dsinvolte(

)alr son calme apparent, lice se "Otait de rflc"ir etd$c"afauder son plan( 0lle s$tait mise dans une situationprilleuse, aussi devait-elle % tout prix arder son san-froid(

=lus ue sa rponse, l$intonation de sa voix

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avait mis le comble % la rae de )( scott( +$"omme fit unpas en avant, les 'eux tincelants(

P e uel droit espionneL-vous ce ui se passe c"eL les

autres? reprit-il(R ;e n$tait ue par simple curiosit de ma part, rpliualice( 0t &$inorais ue cette maison fIt "abite(

- 8W preneL-vous u$elle le soit? M fit )( scott vivement(lice crut voir une expression d$inuitude passer sur sonvisae( P


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insi u$elle l$escomptait, la curiosit de /acob l$emporta( P0" l%, pas si vite, s$cria-t-il( Ne me disieL-vous pas uevous avieL des nouvelles de +aura?

R =uisue vous sembleL prt % m$couter, &e parlerai( /evenais % )elrose pour vous voir et &e me trouvais sur la routeui mne % votre maison uand &e vous ai aperu dans le bois(lors &e suis descendue de voiture et &e vous ai suivi(((

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P insi +aura a consult un avou ui va prendre l$affaireen mainQ lana-1-il avec rae( rand bien lui fasseQ ites -moioW se trouve cette couine(

R 6l m$est impossible de vous rpondre(R )ais vous saveL parfaitement oW elle est(R =eut-tre ue oui, peut-tre non(((R 0t c$est vous ui l$aveL incite % s$enfuir(- =as du tout( +aura est partie de son plein r` elle

m$a dit ue vous la traitieL fort mal(-


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prtend ue &e n$tais pas entil avec elle?R =arfaitement(R ;$est un mensone( /e la traitais comme ma propre

enfant( /e lui donnais tout ce u$elle voulait((( )ais il fautue &e vous confie uelue c"ose % son su&et( M Une lueur rusepassa dans le reard de /acob( P ;$est une drle de fille, voussaveL( 0lle est un peu biLarre((( et pour tout vous dire&e ne la crois pas trs uilibre : elle s$imainetou&ours u$on la perscute(

R


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d$ici, elle a emport des bi&oux de rande valeur( 6lsm$appartiennent et il faudra u$elle me les rendeQ M

+$espace d$un instant, lice faillit perdre pied sous le coupde cette rvlation( )ais sa confiance en +aura tait extrme etelle cro'ait dur comme fer % l$"onntet de la &eune fille( 0llesavait &uer les ens et il lui suffisait d$observer la p"'sionomiede /acob pour comprendre ue l$"omme mentait(

P ;omment oseL-vous accuser +aura d$une c"ose pareille?s$exclama-t-elle, indine(

R ;$est la vrit, et en refusant de me dire oW se trouvecette fille, vous vous faites complice d$une criminelle(/e suis le tuteur de +aura et, de par la loi, &$ai des droits sur elle(/e vous somme de me donner son adresse(

R i vous

me disieL tout ce ue vous saveL de +aura, vous n$aurieL pas % lereretter : &e saurais le reconnaStre(((

R " oui? 0" bien, monsieur, si ce sont l% vos "abitudes,

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CHAPITRE (II

ALICE ATTEND SON HEURE

+6;0courut d$une traite &usu$% la lisire de la fort oWl$attendait son cabriolet( P /$ai bien cru ue cet "omme allait medvorer, sonea-t-elle( ;$est lorsue &$ai refus de lui dire oW

tait +aura u$il est devenu si menaant( 6l a clairementl$intention de tenter l$impossible pour ue sa pupillerevienne c"eL lui, et c$est % moi de l$en empc"er( /e necomprends pas encore uel est son &eu, mais &e suis biendcide % en avoir le cKur netQ M

lice mit le contact, puis, a'ant manKuvr pour fairedemi-tour sur le c"emin troit, elle revint % petite allurevers la rand-route( 0lle avait conscience ue, loin d$tre

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inutile, son expdition % )elrose lui avait permis dedcouvrir un certain nombre de dtails importants, mais elle sedemandait comment en tirer parti(

0lle inclinait % croire ue cette masure perdue en plein boisrecelait un m'stre( =ouruoi /acob scott rdait-il dans lesparaes et uelle raison avait-il de tant redouter la curiositd$lice?

P 66 mdite sIrement uelue c"ose de louc"e, se disait la&eune fille, et cela n$annonce rien de bon pour +aura( M

lice 9o' ne s$appesantit pas un seul instant sur lesaccusations diries contre son amie( 0lle n$en cro'ait pas unmot, convaincue ue /acob les avait lances dans l$espoir del$inciter % rvler le refue de +aura(

P /e ne sais ue faire, soneait-elle( /e n$ai aucune envie dem$loiner d$ici avant d$avoir dcouvert ce ui me permettraitd$aider +aura( >inon, cet "omme est fort capable de retrouver satrace et de la ramener c"eL lui de force( $ailleurs, la loi lui endonne le droit( M

0nfin il lui vint une ide :P ;omment diable n$' avais-&e pas encore son? /e vaisaller retenir une c"ambre dans l$un des "tels ui sont enbordure du lac( 0t ce soir, uand il fera nuit, &e reviendrai fairema petite enute( M

.uelues minutes plus tard, elle arrivait devant le )ira-mar( +$tablissement avait fire allure, camp au bord du lac, et

la &eune fille n$eut aucune peine % ' trouver une c"ambreconfortable(P 66 faut ue &e tlp"one % la maison, se dit lice( >inon,

+aura serait folle d$inuitude( M0lle se "Ota donc de demander la communication pour

9iver ;it' et bientt elle entendit la voix de >ara"( =uis ce futcelle de +aura u$lice mit brivement au courant de la situationainsi ue de ses pro&ets pour le soir mme(

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P 8"Q lice, tu me fais peur, dit +aura(R Ne t$inuite pas( /e suis sIre de me trouver sur une

piste importante et ce serait folie ue de rentrer % la maison sans

avoir d$abord tir les c"oses au clair( is-moi : papa est-ilrevenu de >aint-+ouis?R Non, pas encore( Mlice fut due, car elle eIt aim prendre conseil de son

pre(P /e crois ue c$est tout, annona-t-elle(R ttends, uand penses-tu tre de retour % 9iver ;it'?R )a foi, &e n$en sais rien( ;ela dpendra de ce ue &e

vais dcouvrir( >i &e ne te tlp"onais pas d$ici vint-uatre "eures, il faudrait ue tu avises la police et u$ellevienne me c"erc"er % )elrose, c"eL ton tuteur( M

ce moment, l$opratrice avertit lice ue le nombre deminutes autoris tait coul, et la &eune fille se "Ota deraccroc"er l$appareil( 0lle rearda sa montre : celle-ci maruaitcin "eures(

P 0ncore trois bonnes "eures % attendre M, fit lice avec unsoupir( >ans avoir vraiment peur, elle se sentait nerveuse etattendait avec impatience de voir tomber la nuit(

a >i &$avais seulement pens % prendre le revolver de papa,se disait-elle( 6l m$aurait peut-tre rendu service((( M

lice avait l$intention d$explorer d$abord la maisonu$"abitait )( scott au bord du lac( 0nsuite, si toutefois elle en

avait encore le temps, elle se rendrait % la masure de la fort(0lle ne savait en vrit % uoi s$attendre : elle aissait d$instinct,uide par une intuition difficilement exprimable( )ais elleavait d&% eu l$occasion de vrifier, en d$autres circonstances, laclairvo'ance de ce enre d$inspiration m'strieuse(

0lle descendit dSner % six "eures( >eule % une petite table,elle attira l$attention de nombreux convives( 8n l$observait avecintrt, car lice tait fort &olie, et la perspective

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de sa prilleuse aventure animait son teint et a&outaitencore % l$clat et % la vivacit "abituels de son visae( prsavoir uitt la salle % maner\ elle s$en alla flOner sous la

perola et s$amusa un moment au spectacle des dSneurs( )aisuand elle eut encore admir la vue du lac et cout l$orc"estreuelues instants, elle ne tarda pas % reaner sa c"ambre(

s u$il fit asseL sombre, elle uitta l$"tel et se mit enroute vers la maison de )( scott(

+aura lui avait indiu le c"emin % suivre( 0n ralit, il 'en avait deux : l$un en bordure de l$eau et l$autre par la fort(lice se dcida pour ce dernier, u$elle &ueait moins fruent(+orsu$elle atteinit les abords immdiats de la maison, elleabandonna carrment la route pour amener sa voiture % l$abrid$un taillis( =uis, s$armant de sa lampe lectriue, elle s$enaea% travers bois en direction du lac(

0nfin la maison apparut( lice s$arrtaimpressionne(

P .uelle superbe villa, se dit-elle( >i /acob scott avait t

diffrent, +aura se serait certainement trouve fort "eureuse devivre ici( M>ans uitter le couvert des arbres, la &eune fille s$approc"a

prudemment et passa derrire le bOtiment( +%, elle "sita(P >i /acob me surprend ici, ieu sait ce u$il est capable de

faire M, soneait-elle avec uelue crainte(ucune lumire ne brillait aux fentres, ce ui favorisait

les plans d$lice( 0lle n$avait en effet pas la moindre intentionde se risuer % l$intrieur de la maison si )( scott tait c"eL lui( prsent u$elle se trouvait sur place, lice rflc"issait :

si )( scott la surprenait c"eL lui, il n$"siterait certainementpas % la- faire arrter( +e &eu en valait-il la c"andelle?

P /e vais tou&ours essa'er, dcida lice( 6l faut % tout prixue &e sauve +aura( M

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prs s$tre assure ue personne ne rdait dans lesparaes, elle s$lana dans la clairire au centre de lauelle setrouvait la villa( 0n un clin d$Kil, elle atteinit l$entre deservice( 0lle tourna doucement la poine, mais la porte nes$ouvrit pas : elle tait ferme % ciel(

P 66 ne me reste donc u$% passer par une fentre M, se ditlice(

0lle se souvint d$un dtail donn par +aura : en s$vadant,celle-ci avait laiss sa fentre entrouverte( ussi la &eune fille semit-elle % la rec"erc"e de la c"ambre de son amie(

0lle fit le tour, de la maison et s$arrta au pied d$un rosierrimpant ui, paliss contre le mur, s$levait &usu$au secondtae( 6l encadrait entirement l$une des fentres du premier etceci correspondait % la description faite par +aura( 0xaminant lerosier avec soin, lice en conclut ue ses tuteurs et ses branc"es

taient asseL solides pour supporter le poids de son corps(

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Usant de mille prcautions, elle attaua l$escalade( +etreillis et les lattes rinaient bien un peu, mais rien rie cda etlice atteinit sans encombre l$embrasure(

son rand soulaement, elle souleva aisment le vantailinfrieur de la fentre % lissire( >ouple et silencieuse commeun c"at, elle se "issa par l$ouverture et prit pied % l$intrieur(

s u$elle eut allum sa lampe de poc"e, elle compritu$elle se trouvait bien dans la c"ambre u$avait occupe +aura()ais % peine lice avait-elle pu avancer d$un pas u$un bruitinsolite la fit sursauter(

0lle s$arrta net et tendit l$oreille( ucun doute n$taitpossible : un pas lourd ravissait les marc"es de l$escalier( 8nvenaitQ

lice se vo'ait prise au pie( 6l ne lui restait plus le tempsde repartir par le mme c"emin u$% l$arrive( Vtait-il possibleue )( scott se fIt trouv c"eL lui? +es fentres sans lumiredonnaient % penser u$il tait absent, et voil% u$% prsent /acob,alert par le bruit, montait voir ce ui se- passaitQ

;ette pense terrifia la &eune fille( 0lle &eta autour d$elle desreards affols, dans l$espoir de trouver une cac"ette(percevant un placard, elle s$' prcipita( peine en avait-ellereferm la porte derrire elle u$elle entendit les pas se diriervers la c"ambre(


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CHAPITRE (III

A L'AFF:T

7=60 au fond du placard, lice entendit clauer laporte de la c"ambre( .uelu$un venait d$entrer( 7out

d$abord, la &eune fille, paral'se par l$motion, arda uneimmobilit parfaite, mais au bout d$un instant sa curiositprit le dessus( =rudemment, elle risua un Kil par le trou dela serrure(

+e visiteur n$tait autre ue /acob scott( 0lle vit u$il avaitdpos une lampe % ptrole sur le bureau et u$il s$affairaitdevant la coiffeuse de +aura( 6l n$avait certainement pas entendu

lice, car il ne &eta pas un seul reard vers le placard(

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!rutalement, il arrac"a les tiroirs du meuble et en renversale contenu sur le lit( =uis, tandis u$il passait en revue boStes etflacons, lice l$entendit pousser un ronement de dpit( .ue

c"erc"ait-il donc? se demandait la &eune fille( 0lle ne tarda pas %tre fixe sur ce point car /acob se mit % rommeler entre sesdents :

a .ue le diable emporte cette couineQ 0lle a pris tous lesbi&oux( )ais si &amais &e la rattrape, &e lui revaudrai a Q M 66serra les poins et une expression de cruelle mc"ancet parutsur son visae(

mesure u$lice dtaillait /acob scott davantae, savritable nature lui apparaissait( ucun doute n$tait possible :cet "omme n$tait u$un vulaire malfaiteur( 6l n$avait d$autresouci ue de s$approprier la fortune de +aura, et, seule,l$vasion de la &eune fille avait pu l$empc"er de s$empareralement des bi&oux a'ant appartenu % la mre de celle-ci(lice fut pouvante par cette dcouverte, car elle comprenait %prsent u$elle tait aux prises avec un "omme danereux, a

;omment a-t-on pu confier la tutelle de +aura % cet individu?&e demandait-elle avec stupfaction( /e ne croirai &amais ue)me =inXerton connaissait /acob sous son &our vritable pourl$avoir elle-mme dsin( M

lice en tait l% de ses rflexions uand elle entenditl$"omme s$approc"er du placard( 7errifie, elle se blottit denouveau sous les vtements en priant le ;iel u$on ne la

dcouvrSt pas(+a porte s$ouvrit violemment et /acob rearda % l$intrieurde la penderie(

P /e ferais peut-tre bien de passer la revue de tout a,marmonna-t-il( +a couine a peut-tre cac" uelue c"ose l%-dedans( vec ces filles-l%, il faut s$attendre % tout( M

lice sentit le cKur lui manuer( >i /acob se mettait %explorer le placard, elle tait perdue(

+$"omme dcroc"a la premire robe ui se trouvait devant

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lui et la sortit de la penderie pour l$examiner en pleinelumire( =uis, n$' vo'ant rien d$intressant, il la &eta en boule surune c"aise( 6l revint ensuite au placard et &eta % l$intrieur un

reard maussade(P uoi bon perdre mon temps? M murmura-t-il( ;lauantla porte, il fit demi-tour et alla s$asseoir devant le bureau( licerecommena % faire le uet, l$Kil riv au trou de la serrure( )aisla fra'eur u$elle avait eue lui coupait encore les &ambes(

P 66 s$en est fallu de bien peu ue &e ne me fasse prendre, sedisait-elle( 0t &$ai vraiment cru la partie perdue( M

/acob entreprit la fouille mt"odiue des papiers enfermsdans les tiroirs( visant un pauet de lettres, il les parcourutrapidement avant de les &eter sur le paruet(

u bout de uelues minutes, lice sentit une crampetirailler les muscles de sa &ambe et elle c"anea de position(#orreur, une planc"e craua sous son piedQ lors lice se ditue cette fois tout tait perdu( 0lle plonea de nouveau sous lesrobes de +aura(

0n entendant ce bruit, /acob scott s$tait lev d$un bond etil marc"a droit sur le placard( mi-c"emin il s$arrta et clata derire(

P ;e n$tait rien du tout, vo'ons, murmura-t-il( /$ai d&%reard dans cette penderie il ' a un instant( M

>ur ce, nlieant de ramasser les papiers u$il avaitparpills sur le paruet, il s$empara de la lampe et sortit(

.uelues minutes plus tard, lice uittait sa cac"ette avec unsoulaement indicible(P ;$est le moment de prendre le lare, dcida-t-elle( +a

voie est libre( M0lle traversa la c"ambre % pas de loup et s$arrta devant la

fentre( )ais au lieu de l$ouvrir, elle se mit % rflc"ir( licepossdait toutes les ualits d$un vrai dtective, et bien u$ellesIt parfaitement le daner u$elle courrait %

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Il "ortit la ro+e *e la pen*erie pour l'e,aminer en pleine lumi-re.

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ne pas uitter la maison, elle "sitait % abandonner les lieuxtant u$il lui resterait une c"ance d$en apprendre davantae sur/acob scott( 0lle entendit ce dernier aner le reL-de-c"ausse(

P /e reste M, dcida-t-elle(0lle ouvrit doucement la porte et s$avana avec prcautiondans le couloir( Un tapis amortissait ses pas( 0lle prta l$oreille,patienta encore un instant, puis se faufila dans l$escalier(

0lle atteinit ainsi le vestibule( +%, elle s$arrta pourcouter( /acob scott allait et venait dans la cuisine( =ousse parla curiosit, lice s$avana &usu$% la porte(

P .uel dommae u$il n$ait pas uelue besone %accomplir au-de"ors M, se dit-elle avec reret(

>on vKu devait tre exauc, car, % cet instant, l$"ommeramassa un seau et sortit( >aisissant l$occasion, lice ne fit u$unbond dans la cuisine, et courut se cac"er dans l$armoire % balais(0lle tait elle-mme stupfaite de son audace, sac"ant uelrisue elle assumait ainsi( )ais cela n$entamait en rien sadtermination, car elle tenait par-dessus tout % dcouvrir ce ue

complotait /acob(;e dernier revint au bout de uelues minutes avec sonseau plein d$eau( =uis, % la vive dception d$lice, il dballa unpanier de provisions rest sur la table et se mit en devoir deprparer son dSner(

ans la cac"ette exiu oW s$tait rfuie la &eune fille,l$atmosp"re commenait % devenir irrespirable et la prisonnire

n$tait pas loin de reretter son este( ;ependant sa curiosit serveilla lorsu$elle vit le tuteur de +aura emballer plusieurssandic"es, une orane et une pomme dans un sac de papier(

P +%, voil% ui est prt pour demain M, murmura-t-il('ant dpos le pauet au coin de la table, il s$assit et

commena % dSner(lice ne uittait pas des 'eux le petit pauet( 6l la fascinait(

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CHAPITRE (I

UNE SURPRISE

N> +0 76!U+0, lice s$arrta au pied de l$escalier()alr son dsir de savoir ce ue faisait /acob au premiertae, elle se disait ue ce serait folie de l$' re&oindre( >oudain,

le rincement d$une lame de paruet mit fin % ses "sitations :)( scott redescendait( lice s$enouffra dans le salon etcourut se mettre % l$abri derrire le rand canap ui occupaitun anle de la pice(

+$"omme descendit lentement, traSnant deux lourdesvalises( 6l les laissa tomber sur le tapis du salon, les ouvrit et eninspecta le contenu(

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P 6l vaut mieux ue &e laisse tout l%-dedans &usu$%demainM, rommela l$"omme au bout d$un instant(

6l remit le trsor dans sa cac"ette et, refermant la porte

blinde, brouilla la combinaison de la serrure( =uis il bOilla % sedcroc"er la mOc"oire et se diriea vers l$escalier(P /e vais me couc"er( emain matin, il faudra ue &e me

lve de bonne "eure( M66 remonta au premier tae, sa lampe % la main( lice

l$entendit ouvrir une porte ui claua ensuite % rand bruit( =uisce fut le silence(

lice uitta sa cac"ette et, sur la pointe des pieds, reanala cuisine( +a porte donnant sur le &ardin s$ouvrit sans difficultet la &eune fille se retrouva de"ors, saine et sauve(

+$obscurit tait complte, le ciel sans lune( lice traversarapidement la clairire et s$enfona dans la fort( )ais ellen$alluma sa lampe ue lorsu$elle se &uea suffisammentloine de la maison(

+es "eures mouvementes u$elle venait de vivre l$avaient

fatiue : sans s$en apercevoir, elle se trompa de c"emin etaboutit au milieu d$un taillis encombr d$normes roc"ers(P )on ieu, &$ai sIrement dI me perdre, se dit-elle( /e ne

me reconnais plus du tout( Mirieant sa lampe vers le sol, elle revint sur ses pas et ne

tarda point % retrouver son c"emin( 0lle poursuivit alors saroute, mais avec plus d$attention((( +a fort tait sombre et

silencieuse et, dans cette solitude, lice ne pouvait se dfendrede ressentir une impression de malaise(Ubout d$un moment, elle atteinit les buissons derrire

lesuels elle avait cac" sa voiture( 0lle se lissa sur le sieavec un vritable soulaement( !ien adosse % ses coussins, ellese mit alors % rflc"ir( 0lle tait certaine d$une c"ose : /acobscott tait un vritable malfaiteur et il

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avait sIrement l$intention de prendre bientt la fuite( >inon,il n$aurait pas prpar ses baaes( 6l emporterait les titres etl$arent enferms dans le coffre( lice ne possdait aucune

preuve ue cette fortune ne fIt pas % lui, mais elle souponnaitde plus en plus ue /acob l$avait distraite de l$"ritae devantrevenir % +aura(

P e toute faon, ce misrable ne partira pas cette nuit,puisu$il est all se couc"er( e plus, &e l$ai entendu rommeler&e ne sais uoi % propos de ce fameux pauet de provisions uiserait tout prt pour demain( M

lice ne savait vraiment ue faire( !ien u$elle fItconvaincue de la culpabilit de )( scott, il lui fallait conveniru$elle tait dans l$impossibilit de formuler % son encontre uneaccusation prcise( evant un tribunal, elle n$aurait d$autrearument % faire valoir ue sa bonne foi et elle se trouveraitd$autre part fort embarrasse pour &ustifier sa propre intrusiondans la maison de /acob(

P 66 me faut des preuves M, soneait-elle(

;omme elle se creusait la tte pour trouver une ide, ellerepensa % la masure abandonne(P /e suis sIre ue cette bicoue &oue un rle dans le

m'stre, se dit-elle( =uisue en ce moment )( scott doit treen train de dormir sur ses deux oreilles, &e vais en profiter pouraller faire ma petite enute( M

;"eL lice 9o', la pense et les actes se suivaient de prs,

et uelues instants suffirent % la &eune fille pour se mettre enroute( )alr l$obscurit, elle dcouvrit un c"emin creux uiaboutissait non loin de la vieille maison(

'ant ar sa voiture le lon d$un fourr, elle prit sa lampede poc"e et s$enfona dans le sous-bois, le cKur battant(

6l n$' avait pas de sentier, mais, "eureusement, lice avaitle sens de l$orientation, et elle dbouc"a bientt dans uneminuscule clairire( evant elle, se profilait confusment la

masure(

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+a &eune fille se "Ota de traverser l$espace dcouvert, puis elles$arrta devant la maison( ;omme elle s$apprtait % en faire letour, elle s$aperut ue la lumire de sa lampe commenait %baisser(

P /e parie ue cette maudite pile va me lOc"er &uste aumoment oW &$en ai le plus besoin( ;$est bien ma c"ance M,sonea-t-elle avec dpit(

fin d$conomiser sa lampe, elle l$teinit aussitt, et, ses

'eux s$"abituant % l$obscurit, elle parvint % distinuersuffisamment ce ui l$entourait( 0lle tait dcide % s$introduiredans la maison, mais par uel mo'en, elle l$inorait encore(

+$examen des lieux rvla ue toutes les portes taientsolidement verrouilles( 9estaient les fentres, condamnes pardes planc"es, % l$exception d$une seule, dont la fermeturerudimentaire s$tait disloue( ;$tait celle, l$aprs-midi

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midi mme, ui avait permis % lice de &eter un coup d$Kil% l$intrieur de la masure, et devant lauelle l$avait surprise )(scott( 0lle tait mal"eureusement trop "aute pou

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