Caritas International Magazine : Campagne 2015

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©Isabel Corthier Ils ont dû fuir. Nous ne le pouvons pas. Nr. 230 septembre 2015 Parution 4 X par an (mars, juin, sept, déc) – septembre 2015 – Dépôt postal Bruxelles X – P 202013 Moyen-Orient 5 années de guerre en Syrie Face à l’urgence Aider sur tous les fronts C’est la rentrée ! Aussi en Jordanie et au Liban Campagne 2015

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Moyen-Orient : 5 années de guerre en Syrie — Face à l’urgence : Aider sur tous les fronts — C’est la rentrée ! Aussi en Jordanie et au Liban

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Ils ont dû fuir.Nous ne le pouvons pas.

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Moyen-Orient5 années de guerre en Syrie—Face à l’urgenceAider sur tous les fronts—C’est la rentrée !Aussi en Jordanie et au Liban

Campagne 2015

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Contenu04Cinq années de guerre en Syrie

06Aider à tout prix

07C’est la rentrée!

08En actions sur tous les fronts

10Mais qui sont ces migrants?

12Comment 8.700 élèves rentrent à l’école

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Caritas InternationalMagazineNr. 230 septembre 2015—

Prépresse : BBDOImpression : CorelioRoutage : ManufastResponsable Communication : Gilles CnockaertRédaction et traduction : F. Anthoni, V. Cranenbrouck, T. Devriendt, J. Vanraes Editeur responsable :F. Cornet, directeurCaritas InternationalRue de la Charité 43, 1210 BruxellesContact magazine : Tél: 02 229 36 [email protected]

Caritas International est une ONG belge, membre du réseau mondial Caritas qui regroupe 165 organisations chrétiennes de solidarité actives à travers 200 pays et régions. Caritas International soutient les victimes de guerre, de catastrophe naturelle et de pauvreté, qu’elles soient victimes dans leur propre pays ou réfugiées. En Belgique, nous hébergeons et offrons un accompagnement social aux demandeurs d’asile et aux migrants dans leur processus d’intégration.

Caritas International adhère au Code éthique de l’AERF. Vous avez un droit à l’information. Ceci implique que les donateurs, collaborateurs et employés sont informés au moins annuellement de l’utilisation des fonds récoltés.

Caritas International Belgium

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La solidarité a de l’avenir ? Heureusement, oui !

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Il y a quelque 70 ans, un convoi quittait Vienne pour la Belgique. Dans ce train se trouvaient les

« enfants de l’ennemi », affaiblis par 4 années de guerre. On les envoyait chez nous pour y reprendre des forces. La Caritas Catholica d’alors leur trouva des familles d’accueil. Car un enfant ne peut être autre chose qu’une victime, jamais un ennemi. Attention, les citoyens belges de l’époque menaient tout sauf une vie de luxe. Entre 1945 et 1948, la faim restait un motif de préoccupation dans notre pays. Et pourtant, par le biais des paroisses, les volontaires furent nombreux à se proposer pour l’accueil. Malgré toutes les crises, nous sommes aujourd’hui bien plus riches qu’alors. Mais nous sentons-nous encore autant concernés par le sort des victimes de la guerre et de la violence ? Au vu des réactions à notre récent appel aux propriétaires solidaires, j’ose l’affirmer : oui ! Le téléphone n’a pas cessé de sonner, les propositions pour loger les réfugiés syriens ont été aussi nombreuses aujourd’hui qu’elles le furent jadis. Cela fait chaud au cœur ! Politiquement, le problème est nettement plus sensible, vous ne l’ignorez pas. Mais dans les débats et les controverses, nous oublions parfois que seul un petit nombre de Syriens tente d’échapper via l’Europe à la guerre qui fait rage dans leur pays. Ils sont à peine 2 %, alors que pratiquement la moitié de la population du pays est déplacée. Beaucoup d’entre eux ont cherché refuge dans les pays voisins. Combien ?

Vous l’apprendrez dans les pages de ce magazine. Mais après lecture, vous vous demanderez peut-être : en fin de compte, qui est véritablement confronté à un problème de réfugiés ? Lors de nos visites aux familles syriennes réfugiées au Liban et en Jordanie, nous leur avons systématiquement posé cette même question : « quel est actuellement votre principal souci ? » Et la plupart du temps, un père ou une mère nous répondait: « que mes enfants soient privés d’école. » Croyez-moi, plus que quiconque, ce sont ces parents préoccupés qui ont déterminé le thème de notre campagne de septembre. Peut-être l’avez-vous déjà fait, mais dans le cas contraire, j’espère que vous ne manquerez pas de soutenir notre appel pour un projet éducatif soigneusement étudié. Grâce à votre don, vous contribuerez également à réduire la pression qui pèse sur le Liban et la Jordanie. Pour finir : savez-vous où vivent le plus de Syriens touchés par la guerre? Eh bien, c’est en Syrie même, mais beaucoup l’oublient. Dans la lettre jointe à ce magazine, nous appelons à soutenir notre action en Syrie. Car là aussi, nos collaborateurs ne ménagent pas leurs efforts – au péril de leur propre vie.

Je vous souhaite bonne lecture de ce Magazine Caritas relooké !

François CornetDirecteur Caritas International

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TOM DEVRIENDT

Conflit au Moyen-Orient

La plus grande crise humanitaire depuis 40-45

Le conflit syrien en est désormais dans sa cinquième année. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime s’est transformé en une guerre sanglante qui n’épargne personne. Aucune issue ne semble se profiler à l’horizon. Depuis le début de la guerre, on ne dénombre pas moins de 240.000 morts. Et la moitié de la population syrienne a fui. On estime désormais que le conflit syrien serait la plus importante crise humanitaire depuis la seconde Guerre Mondiale. Une génération complète d’enfants grandit dans un contexte de violences inouïes.

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Les combats, de plus en plus sanglants entre l’armée régulière et les différentes forces armées de l’opposition, aggravent la situation humanitaire, déjà très préoccupante. L’avancée rapide du groupe Etat Islamique dans de nombreuses parties de la Syrie a des conséquences désastreuses pour les civils. Les maisons, les écoles, les centres médicaux et avec eux les accès à l’eau et à l’électricité ont fait les frais du conflit. Les infrastructures publiques se sont totalement effondrées. Pour survivre, la population ne peut compter que sur elle-même.

Des millions de déplacésEn quatre ans et demi de conflit, 12 millions de Syriens ont dû quitter leur maison. 4 millions se sont réfugiés dans des pays voisins et 7,6 millions sont déplacés au sein de leur propre pays. Au moins la moitié d’entre eux sont des enfants. Ils ont fui à cause des bombardements, des persécutions, des violences sexuelles, des kidnappings et des exécutions arbitraires. Et ces chiffres continuent d’augmenter. La guerre dure… et les ressources financières et émotionnelles du pays commencent sérieusement à se tarir, rendant ainsi les Syriens de plus en plus vulnérables, les poussant à prendre de plus en plus de risques. Impossible de rester impassible face à ce constat.

Tensions localesDepuis quelques années, les pays voisins accueillent les réfugiés avec une hospitalité

qui contraste avec les politiques européennes. Mais là aussi, les ressources commencent à être insuffisantes et les réserves s’amenuisent. Ces arrivées massives ont énormément pesé sur les infrastructures : écoles, raccordements d’eau et d’électricité, hôpitaux et ramassage des déchets ne sont pas accessibles à l’ensemble de la population. Les tensions politiques et sociales génèrent des frustrations dans le chef de la population locale. Cette dernière a le sentiment que les autorités se soucient davantage du sort des réfugiés, et ce même si les chiffres disent le contraire.

Et l’avenir ?Il est difficile d’estimer comment ce conflit va évoluer, et encore moins comment et quand il prendra fin. Avec autant de groupes belligérants, le terrain d’intervention est complexe et les négociations politiques internationales semblent être dans l’impasse, embourbées par des intérêts géopolitiques contradictoires dans une région qui a toujours été hautement inflammable. Cet imbroglio historique et politique compromet la définition d’une vision humanitaire à long terme, au moment même où les réfugiés et déplacés syriens en ont le plus besoin.

Pour plus d’informations et des témoignages, visitez notre site : www.caritasinternational.be

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Des conséquences catastrophiques

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Aider à tout prix…

Sébastien Dechamps, notre coordinateur des urgences, est également spécialiste des questions liées au Moyen-Orient. Il répond ici à trois de nos interrogations, évoque l’aide apportée, les difficultés rencontrées et les enjeux à long terme.

VÉRONIQUE CRANENBROUCK

Les défis

Travailler en Syrie, c’est encore possible ?C’est possible, oui. D’ailleurs, Caritas International travaille directement et efficacement avec la Caritas Syrie. Elle existe depuis de nombreuses années et reste très active depuis le début du conflit, et ce malgré des conditions très difficiles. Bien que très structurée et fiable, elle a grandement besoin de l’appui de l’ensemble du réseau Caritas pour faire face à la crise humanitaire qui se joue dans le pays. Caritas International s’est engagée à lui venir en aide dans le programme qu’elle met en place auprès des déplacés dans la région du Littoral. Mais il faut bien l’admettre : l’insécurité permanente, l’immensité des besoins et la gestion des ressources humaines sont des problèmes qui rendent le travail extrêmement compliqué, surtout dans les zones détenues par le groupe Etat Islamique ou al-Nusra. Même nos collègues sont touchés par la crise. Quand ils en ont les moyens, ils sont eux-mêmes candidats à l’exil, et ce afin de protéger leur famille.

Et dans des pays voisins ?Depuis le début du conflit syrien, Caritas International contribue à l’ensemble des efforts menés dans la région. En quatre ans, nous nous sommes engagés à hauteur de 2.000.000 euros pour des projets au Moyen Orient - en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Irak -, en grande partie grâce à la générosité nos donateurs. Mais pas seulement pour les réfugiés : Caritas, comme d’autres organisations, veille à ce que tous les projets humanitaires aient un volet, au moins 20% du budget, destiné aux plus démunis de la

population locale. Parce qu’eux aussi sont évidemment affectés par la crise : ils perdent leur emploi à cause d’une nouvelle main d’œuvre au noir et bon marché, les prix augmentent, en particulier ceux des loyers,…

Aujourd’hui, on parle d’un conflit syrien mais aussi irakien…Une centaine de milliers de Syriens se sont réfugiés dans le Kurdistan irakien, une région relativement autonome politiquement et plus épargnée par le conflit que le reste de l’Irak. S’y sont également enfuis près de 2.8000.000 d’Irakiens à cause de l’avancée de l’Etat Islamique à Mossoul. Il s’agit principalement de minorités yézidis et chrétiennes. Ces déplacés se sont installés chez des proches, parfois entassés à plusieurs familles dans de petits appartements ou dans des bâtiments abandonnés ou en construction. Peu vivent dans des camps. Le déracinement est complet : tous ne parlent pas la même langue, ne partagent pas la même culture ou le système scolaire. Bref, les conditions de vie sont très insatisfaisantes, et ce malgré l’aide humanitaire. Caritas Irak, avec l’appui de ses partenaires dont Caritas International, concentre son action sur de petites localités. La situation est difficile et souvent désespérante. Surtout pour les réfugiés qui commencent à comprendre qu’ils ne retrouveront jamais leur foyer, leur ville, leurs proches. Les collaborateurs Caritas sont eux-mêmes des déplacés. Avec leur famille, ils rencontrent les mêmes difficultés que les bénéficiaires de leurs programmes. Malgré tout, ils ne perdent pas courage, recomposent leurs équipes et continuent le travail.

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L’avenir des enfants

600 000 enfants réfugiés syriens en Jordanie et au Liban ne vont plus à l’école. Comment cela se fait-il ?

• Beaucoup d’écoles sont déjà surpeuplées et manquent de moyens pour engager plus d’enseignants.

• Quand il y a de la place pour eux, un nombre non négligeable d’enfants s’absente ou cesse de suivre les cours : ils ont accumulé un retard scolaire trop important, le programme ne correspond pas à ce qu’ils ont appris dans leur pays d’origine, la langue constitue une barrière importante…

• Parmi les réfugiés, la pauvreté est alarmante. Les parents sont dans l’impossibilité de payer les frais de scolarité, manquent d’argent pour le ramassage scolaire. Souvent, ils gardent leurs enfants chez eux pour les occuper à de petits travaux qui rapportent un peu d’argent à la famille.

• Le désarroi psychologique des enfants réduit leur capacité à comprendre et pratiquer les matières enseignées. C’est également une autre raison d’absentéisme, à quoi il faut ajouter la violence et le harcèlement à l’école – des situations auxquelles les enseignants, surchargés, ne sont pas toujours à même de répondre efficacement.

Sans connaissances de base ni acquis sociaux, ces enfants du conflit seront condamnés à une existence de citoyen de seconde zone. Grâce à vous, nous pouvons éviter qu’une génération entière soit sacrifiée.

• Donner aux écoles la possibilité d’ouvrir aussi leurs portes aux enfants réfugiés syriens.

• Organiser des cours de rattrapage pour les enfants en décrochage scolaire, de sorte qu’ils puissent reprendre une scolarité normale.

• Prévoir des transports sûrs et gratuits pour toutes les activités. • Favoriser l’alphabétisation, la pratique de la langue et les formations

pratiques (cuisine, couture, agriculture) pour améliorer l’accès au travail (même informel) des familles pauvres ayant des enfants.

• Préparer les enfants à l’enseignement de base par le biais d’activités préscolaires.

• Organiser des activités de jeu, de théâtre et de mise en commun afin de favoriser le bien-être psychique des enfants.

• Proposer un accompagnement psychosocial aux parents et assurer un soutien éducatif.

• Impliquer le voisinage dans ces activités pour favoriser le sentiment d’appartenance et pour que les enfants se sentent entourés et en sécurité.

Nous sommes persuadés qu’avec votre aide, nous pourrons rescolariser 8.700 enfants au Liban et en Jordanie au cours des 3 prochaines années. De cette façon, nous leur donnerons la clé d’un avenir meilleur.

Nous vous remercions déjà de tout cœur pour votre solidarité !

C’est la rentrée des classes !En Jordanie et au Liban aussi.

« Caritas s’occupe de fournir de la nourriture, un toit et un accompagnement médical aux populations dans le besoin. Mais l’école est une autre de nos priorités si nous voulons que les enfants aient un avenir. »

Sébastien Dechamps, Coordinateur des Urgences

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Nous nous focalisons avant tout sur les personnes qui survivent hors des camps. Ils louent une pièce ou un appartement à un membre de la communauté locale, ont monté une tente ou construit un logement de fortune, dorment dans des bâtiments abandonnés. Grâce à votre aide, nous veillons à ce qu’ils aient accès aux biens de base : nourriture, vêtements, couvertures, chauffage, contribution au loyer. Par le biais de centres médicaux et de cliniques mobiles, nous leur offrons les premiers soins et un soutien psychologique. Quant aux enfants, nous les envoyons à l’école quand c’est possible, ou nous les accueillons dans un espace de jeux sûr où ils peuvent oublier la guerre quelques instants pour redevenir simplement des enfants.Mais la population locale ressent elle aussi les effets de cet afflux massif de réfugiés. Les pénuries alimentaires font grimper les prix sur le marché et les loyers flambent. Le travail au noir – qui pour les réfugiés constitue souvent le seul moyen de subsistance – aggrave le chômage parmi la population et entraîne une baisse des salaires. Les infrastructures

collectives – comme l’approvisionne ment en eau, par exemple – ne peuvent répondre à la demande accrue. C’est pourquoi Caritas vient également en aide aux populations locales vulnérables. De cette manière, nous réduisons aussi les risques de tensions entre certains groupes, en construisant un « vivre ensemble et en paix » entre différentes nationalités et différentes religions. Caritas aide les personnes dans le besoin, quelle que soit leur origine ou leur religion. C’est pour nous la meilleure façon de contribuer à un processus de paix.Depuis 2011, Caritas International épaule activement les interventions des organisations Caritas locales en Syrie (555.000 €), en Irak (605.200 €), au Liban (866.816 €), en Jordanie (280.000 €) et en Turquie (90.000 €), au même titre que beaucoup d’autres organisations du réseau mondial Caritas. Cette action est rendue possible grâce à votre générosité et au soutien des évêchés, des paroisses et des pouvoirs publics belges et flamands (DGD et VAIS). Que tous en soient ici remerciés.

Johanna Vanraes

Programmes Moyen-Orient

En actions sur tous les fronts

« Qu’est-ce que je peux dire des enfants de mon pays… Ils sont comme des éponges qui absorbent toute les horreurs de la guerre. Les meurtres, les destructions, le désespoir et la perte de proches leur transpercent le cœur. Qu’est-ce que tout cela va signifier pour leur avenir ? » Sandra Awad, Caritas Syrie

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L’Unicef estime qu’au moins 5 millions d’enfants sont sous-alimentés, forcés à travailler, vivent dans une pauvreté extrême ou souffrent d’expériences traumatisantes. C’est ce qui explique les efforts particuliers de Caritas Irak envers ce groupe de victimes parmi les plus vulnérables.

Liban

Nourriture et articles de première nécessité, aide médicale et psychologique, frais de scolarité pour 1.000 enfants

• Centres répartis sur tout le territoire

• 18.500 réfugiés syriens, 4.000 Libanais vulnérables, 1.200 chrétiens d’Irak

• Mars – décembre 2015• Réseau Caritas : 1.038.812 €• Caritas International : 150.000 €

Les femmes et les enfants constituent 80% des réfugiés syriens au Liban. Cette population vulnérable est exposée à des risques importants : violences (notamment sexuelles), mariages forcés des très jeunes filles, absence d’enregistrement civil des bébés,… Caritas prévoit des maisons refuges ou d’accueil, tente des conciliations en cas de mariages arrangés, donne des conseils juridiques ou assure une assistance juridique, et veille à l’enregistrement civil des nouveau-nés de sorte à leur éviter une vie d’apatride.

Jordanie

Nourriture et articles de première nécessité, aide médicale et psychologique

• Différentes villes dans tout le pays (Amman, Irbid, Zarqa, Balqa, Madaba, Karak et Mafraq)

• 24.000 personnes• Janvier – décembre 2015• Réseau Caritas : 2.139.950 € • Caritas International : 150.000 €

Caritas Jordanie est active dans pratiquement tout le pays grâce à son réseau décentralisé de centres de secours, ses 1.600 volontaires et son étroite collaboration avec les paroisses. Là où c’est possible, Caritas distribue des bons d’achat, au lieu de distribuer des colis d’aide contenant de la nourriture ou des articles de première nécessité. De cette manière, nous donnons un coup de pouce à l’économie locale et offrons aux personnes soutenues davantage de choix.

Syrie

Nourriture et articles de première nécessité, aide médicale et psychologique, 500 colis scolaires

• Région côtière • 20.000 personnes déplacées• Août – décembre 2015• Caritas International : 190.000 €

Malgré de très grandes difficultés et au péril de leur propre vie, les collaborateurs de Caritas Syrie continuent d’offrir une aide humanitaire et assurent un accompagnement et un enseignement pour les enfants de la guerre.

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Nos projets en 2015

Irak

Nourriture, articles de première nécessité, espaces pour enfants

• Nord de l’Irak• 19.425 personnes –

principalement chrétiennes et yézidis ayant fui devant l’État Islamique

• Août 2015 – février 2016• Réseau Caritas : 1.226.608 € • Caritas International : 250.000 €

Alimentation adaptée, diététique et saine, accompagnement médical

• Nord de l’Irak et Bagdad• 4.000 femmes et 4.000 enfants

de -5 ans• Juillet 2015 – juin 2016• Réseau Caritas : 939 059 € • Caritas international : 200.000 €

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Aujourd’hui, il existe deux grandes catégories de demandeurs d’asile : ceux originaires de pays en guerre, à savoir la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan. Ils rentrent en Europe principalement par deux voies : la Grèce et la Hongrie. Les autres sont pour beaucoup originaires d’Afrique sub-saharienne… ceux que l’on voit attendre le long des côtes

libyennes. Ces derniers, à la différence des personnes originaires de zones de guerre, ont peu de chance de voir aboutir leur demande d’asile par l’obtention d’un statut de réfugié, qui vise les personnes craignant d’être persécutées du fait de leur origine, de leur religion, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques.

Mais qui sont ces migrants ?

Selon les derniers chiffres publiés par le CGRA en août dernier, 12.133 demandes d’asile ont été introduites en Belgique depuis le début de l’année. Ces chiffres ne prennent évidemment pas en compte les migrants qui, bon gré mal gré, ont choisi une vie de clandestinité, mais témoignent de la sévérité des crises en périphérie de l’UE. Mais qui sont ces migrants ?

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Solidarité en Belgique

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Une vague de réfugiés sans précédent… Les conflits se multiplient et avec eux, leur lot d’exils et de traversées de la Méditerranée souvent mortelles. Le nombre de réfugiés originaires de pays en guerre est chaque jour plus important. « Mais, la situation en Europe n’est pourtant pas comparable au nombre de réfugiés dans les pays limitrophes à la Syrie. Le Liban et la Jordanie par exemple supportent l’afflux de réfugiés de crise en crise : la crise palestinienne, syrienne et maintenant irakienne. Les populations fuient parce que ces conflits n’en finissent plus », précise Anne Dussart, notre directrice des opérations.

Et pourtantEt pourtant, ce flux migratoire de grande ampleur est très difficilement gérable pour l’Office

des Etrangers, notamment, qui n’est plus en mesure de gérer quotidiennement plusieurs centaines de demandes d’asile, et encore moins d’assurer un accueil, un logement et un accompag n e ment social adaptés. Pour faire face à cette crise, Caritas International a d’abord lancé un appel aux propriétaires solidaires afin d’offrir des solutions de logement durables aux réfugiés reconnus (voir encadré). Ensuite, les collaborateurs de Caritas sont allés à la rencontre des demandeurs d’asile qui campent par centaines dans les parcs et dans les gares. L’objectif : identifier les personnes les plus vulnérables (femmes isolées, mineurs non accompagnés, familles avec enfants, etc.) et leur offrir un lit propre, des sanitaires et un repas. L’aide s’organise et continue… grâce à vous.

Aidez-nous à aider celles et ceux qui ont dû tout quitter, grâce à un don sur le BE 0000 0000 4141avec la mention« 5271 »Vous avez du temps à donner ? Votre offre de volontariat est la bienvenue par email via [email protected].

Merci !

L’élan de solidarité des propriétaires solidaires Suite à l’appel conjoint de Caritas International et des Evêques de Belgique, plus de 300 propriétaires solidaires se sont manifestés auprès de nous ! Ils proposent ainsi la location d’un logement individuel pour les demandeurs d’asile et les réfugiés reconnus. Cette vague de générosité fantastique apporte une réponse citoyenne et concrète à la crise actuelle, et nous permet de constituer un véritable réseau d’hébergement solidaire à travers le pays. Merci ! Vous avez un bien libre et vous êtes intéressé(e) par notre proposition ? Les besoins restant considérables, n’hésitez pas à nous contacter par email à l’adresse [email protected]. Merci d’indiquer les caractéristiques du logement et vos coordonnées complètes. Nous vous recontacterons dans les meilleurs délais.

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Œuvrer pour un accueil chaleureux ?

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€ 28 Assurez chaque jour le transport en bus scolaire d’un enfant comme Nari

Le bus scolaire est la manière la plus sûre d’aller chaque jour à l’école. Mais le ramassage scolaire dans le désert coûte cher. Offrez un mois de transport. Nous ajoutons votre don à celui d’autres donateurs pour qu’une petite fille comme Nari puisse aller à l’école pendant une année entière.

€ 46 Offrez un mois d’enseignement décent à un enfant réfugié de Syrie

Vous voulez changer durablement la vie d’un enfant ? Versez 46 euros et offrez-lui l’enseignement dont il ne peut aujourd’hui que rêver.

€ 74 Aidez un enfant syrien à rattraper son retard scolaire

Nous rassemblons dans une classe de rattrapage les enfants qui ont raté deux années scolaires ou davantage. Nous leur prodiguons un enseignement adapté. Ce type d’enseignement coûte en moyenne 74 euros par mois par enfant. Un effort financier un peu plus important pour vous, mais qui permet à un enfant de reprendre sa vie là où il l’a laissée.

Dans les trois années à venir, Caritas International veut assurer un enseignement de qualité à 8.700 enfants syriens au Liban et en Jordanie. Vous avez déjà soutenu notre initiative ? Merci de tout cœur ! Si vous hésitez encore, il est encore temps de suivre votre cœur ou de choisir l’une des suggestions ci-dessous :

Voici comment soutenir l’action de Caritas International en Syrie

Le littoral syrien reste épargné par la violence qui gangrène le pays. Conséquence : des régions comme la Vallée des Chrétiens ou la ville de Tartous ont vu leur population se multiplier en très peu de temps. Caritas Syrie lance aujourd’hui un appel à l’aide pour répondre aux besoins les plus pressants : des abris, de la nourriture, des vêtements, une aide médicale, du matériel scolaire… Aidez-nous à aider. Chaque geste, grand ou petit, compte pour faire face à la crise.

Ensemble, ramenons 8.700 enfants syriens à l’école

Utilisez pour ce faire le bulletin de virement joint à la lettre ou faites un don via pc-banking sur le compte BE88 0000 0000 4141 de Caritas International. Les dons sont déductibles à partir de 40 euros. Vous recevrez au printemps 2016 une attestation fiscale bien méritée.