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Cahier Nantais n° 32, pp . 85 - 95 85 CARACTERISTIQUES ET GEOGRAPIIlE DU PHENOMENE RESIDENCES SECONDAIRES SUR L'ILE D'YEU François SCHRICKE Institut de Géographie de l'Université de Nantes IOESUMf : Avec la fin du XIXè siècle, !'Ile d'Yeu devient un espace touristique attirant les résidents secondaires dont beaucoup , au départ, ont des attaches familiales sur l'île . Aujourd'hui , l'île abrite plus de 1 5 00 résidences de vacances. Souvent originaire de la Région Parisienne , Je résident secondaire islais est assez jeune , exerce une profession libérale ou est cadre d'entreprise . Son implan- tation sur l'île résulte plus rarement qu'autrefois de ses attaches familiales. Mais de nouveaux réseaux , familial ou de voisinage, peuvent être observés sur l'espace islais. Longtemps limitée~ aux bourgs ou aux plages proches de ceux-ci, les implantations concernent aujourd 'hui l'ensemble de l'île, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de protection de l'environnement. ABSTRACT: By the end of the 19th century, !'Ile d'Yeu had become a tourist area attracting second-home owner , many of withon in the beginning had family ties with the island. Today in the island accommodates more than 1 500 holiday homes. The average second-home owner on the island is ofter from the Paris area, is avinte young and a company executive or a member of one of the profes- sions. His reasons for sttling on the island have Jess to do than the y did in the past with family ties . H owever it is possible to observe on yeir new social relationships, whether family or neighbourly . Settlement was for a long time limited to the willages on to the be aches nearly , but today affects the island as a whole. This situation poses a certain number of problems of enivrommental protection . MOTS-CLl:S : Ile d 'Y eu , tourisme , résidences secondaires. KEY-WORDS: Second Homes , !'Ile d'Yeu, tourism. INTRODUCTION L'Ile d'Yeu peut être caractérisée par quatre chiffres : 23 km2, 5 000 habitants, 1 575 résidents secondaires, et 818 ha de zones ND. Elle est de taille modeste , et ses habitants , concentrés sur Port-Joinville mais aussi dans une dizaine de bourgs tels que Saint-Sauveur ou la Croix tirent l'essentiel de leurs revenus de la pêche, première activité économique de 1 'île . Celle-ci est cependant réputée pour son caractère touristique ; le 818 ha de zones ND sont la traduction, à travers le POS, de sa formidable richesse paysagère et floristique . Le touriste peut , selon ses goûts, fréquenter les criques de la côte sauvage, ou, au contraire , préférer les longues plages de la côte nord. Si le tourisme s'affirme d'abord par les liaisons journalières avec plusieurs ports du continent, les résidences secondaires sont plus discrètes mais ont néanmoins un poids remarquable , puisqu'elles représentent 48 ,6% du parc immobilier. Elles sont au nombre de 1620, pour 1575 résidents secondaires. ·

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Cahier Nantais n° 32, pp . 85 - 95 85

CARACTERISTIQUES ET GEOGRAPIIlE DU PHENOMENE RESIDENCES SECONDAIRES SUR L'ILE D'YEU

François SCHRICKE Institut de Géographie de l'Université de Nantes

IŒSUMf : Avec la fin du XIXè siècle, !'Ile d'Yeu devient un espace touristique attirant les résidents secondaires dont beaucoup , au départ, ont des attaches familiales sur l'île . Aujourd'hui , l'île abrite plus de 1 5 00 résidences de vacances. Souvent originaire de la Région Parisienne , Je résident secondaire islais est assez jeune , exerce une profession libérale ou est cadre d'entreprise . Son implan­tation sur l'île résulte plus rarement qu'autrefois de ses attaches familiales. Mais de nouveaux réseaux , familial ou de voisinage, peuvent être observés sur l'espace islais. Longtemps limitée~ aux bourgs ou aux plages proches de ceux-ci, les implantations concernent aujourd 'hui l'ensemble de l'île, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de protection de l'environnement.

ABSTRACT: By the end of the 19th century, !'Ile d'Yeu had become a tourist area attracting second-home owner , many of withon in the beginning had family ties with the island. Today in the island accommodates more than 1 500 holiday homes. The average second-home owner on the island is ofter from the Paris area, is avinte young and a company executive or a member of one of the profes­sions. His reasons for sttling on the island have Jess to do than the y did in the past with family ties . H owever it is possible to observe on yeir new social relationships, whether family or neighbourly . Settlement was for a long time limited to the willages on to the be aches nearly , but today affects the island as a whole. This situation poses a certain number of problems of enivrommental protection .

MOTS-CLl:S : Ile d 'Y eu , tourisme , résidences secondaires.

KEY-WORDS: Second Homes , !'Ile d'Yeu, tourism.

INTRODUCTION

L'Ile d'Yeu peut être caractérisée par quatre chiffres : 23 km2, 5 000 habitants, 1 575 résidents secondaires, et 818 ha de zones ND.

Elle est de taille modeste , et ses habitants , concentrés sur Port-Joinville mais aussi dans une dizaine de bourgs tels que Saint-Sauveur ou la Croix tirent l'essentiel de leurs revenus de la pêche, première activité économique de 1 'île .

Celle-ci est cependant réputée pour son caractère touristique ; le 818 ha de zones ND sont la traduction, à travers le POS, de sa formidable richesse paysagère et floristique . Le touriste peut , selon ses goûts, fréquenter les criques de la côte sauvage, ou, au contraire , préférer les longues plages de la côte nord. Si le tourisme s'affirme d'abord par les liaisons journalières avec plusieurs ports du continent, les résidences secondaires sont plus discrètes mais ont néanmoins un poids remarquable , puisqu'elles représentent 48 ,6% du parc immobilier. Elles sont au nombre de 1620, pour 1575 résidents secondaires. ·

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Les recherches menées dans le cadre d'un mémoire de maîtrise se sont attachées à décrire , analyser , puis expliquer la mise en place , les évolutions , et les caractères de cette forme de tourisme sur l'espace réduit qu'est l'ile d'Yeu. Plusieurs sources ont été utilisées pour décrire les phénomènes à des échelles différentes , permettre une analyse évolutive et réaliser une carto­graphie significative.

Les matrices cadastrales et de taxe d'habitation ont permis de relever le nombre de résidents secondaires depuis 1913 , tout en connaissant leur adresse sur le continent et sur l'île . Le fichier immobilier communal a autorisé un comptage exact des résidents secondaires de 1986 , alors que les 1 300 permis de construire relevés à partir de 194 7 ont fourni un grand nombre de renseignements sur les terrains, les constructions, et les propriétaires.

Le résumé de ce mémoire mettra en valeur les deux grands axes de l'étude : une analyse de l'évolution du nombre et de l'origine des résidents secondaires , dont on peut dresser le por­trait type ; une étude de leur répartition sur l'île, qui a sensiblement évolué depuis 80 ans, et qui est distincte de celle des résidences principales.

I - EFFECTIFS DES RESIDENTS SECONDAIRES

Si les premiers logements de vacances sont apparus sur l'île dès la fin du ! 9ème siècle, nos relevés ne nous permettent de les dénombrer précisément qu'à partir de 1913 .

Le graphique no 1 traduit la vigueur de leur progression depuis 1957. Si au début du siècle 32 résidents secondaires fréquentent l'île, ils sont 168 en 1957 , 773 en 1976 , puis 1 171 en 1981 pour atteindre 1 575 en 1986.

L'augmentation est importante depuis les années cinquante , et leur emprise économi­que et spatiale a eu de nombreuses conséquences sur l'île. En effet , l'accroissement des effectifs se traduit par le nombre de permis de construire délivrés à des estivants(*) . En 1951 , les loge­ments de vacances ne représentaient que 5% des demandes de permis. En 1984, ce chiffre passe à 64%. Si jusqu'en 1965 certains estivants fabriquaient eux-mêmes leur logement sans faire de demande de permis , ce qui peut fausser le premier chiffre , on remarque que l'activité du bâti­ment sur l'île tire une grande partie de ses ressources de cette forme de tourisme.

D'autre part , l'emprise spatiale des logements de vacances est sensible sur l'espace réduit qu'est l'île. Elle s'est trouvée confortée par l'absence de plan global d'organisation de l'espace pour l'expansion des constructions. La surface moyenne des terrains des logements de vacances construits a été la plus élevée entre 1966 et 1974 (2 700 m2 en moyenne , avec deux crêtes en 1966 , 3 600 m2 , et en 1970, 3 000 m2) , ce qui correspond aux années où les permis de construire délivrés ont été les plus nombreux.

II - L'ORIGINE DES RESIDENTS SECONDAIRES

L'aire de recrutement des estivants de l'île a considérablement évolué depuis le début du siècle.

La Loire-Atlantique et la Vendée ( 14,2% des résidents secondaires), et l'ile de France (45 ,6%) prédominent en 1986 , ce qui met l'ile d'Yeu dans une situation différente du reste de la Vendée : les ressortissants de Loire-Atlantique sont en effet mieux représentés sur l'île que dans le reste du département (9 ,5% contre 3%), à l'inverse des vendéens qui fréquentent moins l'ile d'Yeu que le reste de leur territoire (4 ,9% contre 3%).

Mais ce qui fait la plus grande originalité , c'est le poids très important de l'ile de France , qui fréquente moins le département de Vendée (26%) que l'île.

(* ) Le term e désignera , dans la suite du texte , les résidents secondaire s à l'exclusion des autres tourist es.

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La Loire-Atlantique et la Vendée sont les deux départements de l'Ouest les plus repré­sentés sur l'île depuis 1913. Ils ont progressé en nombre depuis cette date et jusqu'en 1986 (17 en 1913, 225 en 1986) , mais dans le même temps leur poids parmi les estivants de l'île n'a cessé de diminuer , passant de 53% en 1913 à 14,3% des résidents secondaires en 1986.

Cette perte relative est précoce : dès 1930 , leur poids sur l'île (31,4 %) est inférieur à celui de l'Ile de France ; s'il évolue peu jusqu'en 1958 , la chute s'intensifie par la suite ( Graphi­que no 2).

Une étude distincte de ces deux départements met en valeur leur évolution différente : alors que La Loire-Atlantique connaît une perte de vitesse ininterrompue de 1913 à 1986 pour ne représenter que 9 ,5% des estivants à cette dernière date , la Vendée progresse jusqu'en 1957 , avant de perdre de son influence jusqu'en 1981 , et se stabiliser par la suite (Graphique n° 3 ).

Loire-Atlantique Vendée Ile de France dont :

- Paris

OR1GINE Gi!OGRAPIIlQUE DES RESIDENTS SECONDAIRES EN 1986

EFFECTIFS

144

- Hauts-de-Sein e

81 719 288 146 111 - Yvelines

- Seine et Marne Maine et Loire Nord

35 39 33

% DU TOTAL

9,1 5 ,1

45,7 18,3 9 ,3 7 ,0 2 ,2 2 ,5 2 ,1

Le recul de ces deux départements a bénéficié à l'Ile de France (Paris plus départe­ments limitrophes) , dont l'émergence sur l'île est précoce. Dès 1930 , elle représente le premier secteur d'origine des résidents secondaires. Elle ne cesse de s'affirmer jusqu'en 1976 , où elle représente 51 % des estivants. Par la suite, elle perd de son influence et atteint 45 ,6% en 1986 (Graphique no 2).

Cette évolution générale ne doit pas cacher les parcours de Paris d'une part, et des six départements de la couronne* d'autre part.

La ville de Paris ( Graphique no 3) commande la progressionde l'Ile de France de 1913 à 1930 ; à cette dernière date, elle est le groupe le plus représenté sur l'île ; en 1967 elle fournit encore 26% des estivants, mais seulement 17,59% en 1981 avant de progresser jusqu'en 1986 (18,4 %).

La chute de Paris à partir de 1930 s'effectue dans le contexte d'une progression de l 'Ile de France , qui est donc le fait des six départements de la périphérie, absents de l'île en 1913 , mais qui progressent jusqu'en 1976 (30,3 %), avant de perdre à leur tour de leur influence.

Une analyse à plus grande échelle de chacun de ces deux ensembles permet de mettre en valeur une évolution différente parmi les arrondissements parisiens, mais aussi entre les six départements périphériques.

Dans Paris, la domination des arrondissements del 'Ouest et du Sud-Ouest est certaine. On peut distinguer trois types d'arrondissements :

- Une «valeur sûre », le 16ème, qui représente 16,7% des estivants parisiens de l'île en 1986. Son poids est resté très régulier depuis les années trente, avec une crête en 1962 (19 %).

- Des arrondissements en progression : ceux du centre de Paris , du 1er au 6ème , mais aussi le 15ème, qui passe de 5 ,72% en 1967 à 10,8% en 1986, et surtout le 5ème (4,54 % en 1957, 9% en 1986).

* Département s de la couronne : Essonne , Yvelines, Hauts de Seine, Val d'Oise , Seine-Saint-Deni s, Val de Marne.

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- Les arrondissements en perte de vitesse sont situés au Nord , Nord-Est et Est de Paris, ce sont en particulier le 1 0ème , 11 ème , l 9ème et 20ème. Exception à l'Ouest , le } 7ème perd de son influence , et passe de 16,7% en 1967 à 8,7% en 1986.

L'opposition entre l'Ouest et l'Est de Paris est classique. Mais la progression de la ville sur l'île (graphique no 3) depuis le début des années 80 peut être la conséquence du retour au centre parisien depuis la fin des années soixante dix. D'autre part , la progression des l Sème et 7ème arrondissements est sans doute liée aux opérations d'urbanisme qui y ont été réalisées , et qui ont pu draîner une population plus aisée, susceptible d'acquérir une résidence secondaire.

L'étude de la part de chaque arrondissement dans les permis de construire attribués à des résidents secondaires parisiens traduit une opposition encore plus nette entre l'Ouest et l'Est: la suprématie du 16ème s'affirme de manière encore plus nette (28,6 % de 1982 à 1986) , et les arrondissements de l'Est ne sont (}Ue très peù représentés : 3 ,5% pour le 1 0ème de 1982 à 1986 , aucun permis pendant la même période pour le 20ème.

Deux faits sont remarquables : tout d'abord , la progression des arrondissements du centre n'est pas traduite par les permis de construire ; d'autre part , le Sème arrondissement pré­sente un très fort décalage entre sa forte progression sur l'île et une absence presque totale dans les permis de construire : seuls deux permis ont été déposés depuis 1952 ! Sa progression a donc été strictement réalisée à l'écart des constructions neuves.

La prédominance des Hauts-de-Seine est remarquable parmi les six autres départements de l'Ile de France (Graphique no 3 et tableau) . Il regroupe un tiers des résidents secondaires de cet ensemble en 1986 , ce qui est toutefois moins élevé qu'en 1957 , où sa part était de 50%. Son hégémonie se traduit également par les permis de construire , elle est cependant menacée par la forte progression des Yvelines qui atteint le même pourcentage : 40 ,35% des permis délivrés de 1982 à 1986 aux six départements de la couronne .

Seul point commun entre les deux départements de l'Ouest et l'Ile de France, une perte de leur poids cumulé depuis 1967 , où ils représentaient 71 ,3% des estivants ;jusqu'en 1976 , leur recul est lent (il est on l'a vu, la conséquence de la perte de vitesse de la Loire-Atlantique et de la Vendée) ; par la suite , ces deux espaces sont en perte de vitesse. L'élargissement de l'aire d'origine des estivants est une caractéristique récente importante. Ces nouvelles émergences sont le fait des départements situés au Nord-Est d'une ligne Grenoble-Clermont Ferrand-Rouen (ré­gion parisienne exclue). Parmi eux , ce sont les régions de l'Alsace, Lorraine , Champagne-Arden­nes , Picardie , et Nord-Pas-de-Calais qui progressent le plus. Leur poids est cependant tout à fait négligeable en regard de celui de la Loire-Atlantique , de la Vendée et de l'Ile de France .

III - LE PROFIL DU RESIDENT SECONDAIRE ISLAIS

Il convient de la définir à travers l'âge , la catégorie socio-professionnelle, le type de logement , et les conditions d'installation sur l'île .

1) - Age des résidents secondaires

Les 40-65 ans représentent 76% des propriétaires de résidences secondaires sur l'île , et , parmi eux , les 46-56 ans atteignent 31 %. Il nous est possible de comparer le profil des rési­dents secondaires Nantais , grâce au travail de P. DUFIL (*) , avec celui des estivants islais, qui se révèlent en moyenne plus jeunes :

Résident s secondaires Nantai s Résident s secondaires lslais

60 ans 35-44 ans

40% 24%

5% 22,22 %

(*) DUFIL P., 1986 : »Les résidences secondaires des Nantais dan s troi s départements de l'Ouest de la France : Loire­Atlantiqu e, Vendée , Morbihan ». Doctorat de troisième cycle, 303 pages.

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%

50

40

30

20

10

LE POIDS DES DEPARTEMENTS DE LOIRE-ATLANTIQUE, VENDEE , ET DE L!ILE DE FRANCE_ 1913-1986

......... '\. / -. .... 1.de F'

-··--···········-····/"

ett.cti~ 44 + 85 ou l.da F. x 100 total r11id1nt1 Ncondairea

44 + 85

1920 30 40 ~ 60 70 80 anMH

EVOWTION DU POIDS DES DEPARTEMENTS ET REGION DE 1913-1986

en % du total des R.S .

45

35

25

15

CARTE DE SYNTHESE

-- YvalinH

-·-· · Pari, - _ Bonlieu, pariaienne

-- Loire- Atlanti~

------· Vonclé, ---····- Haut1·de·S.in1

ortnéH

- Axe du plateau ( protection contre les vents )

•••••••• Première zone d'i mplantation des résidences secondaires

-.,. Axes d' expansion des résidences secondaires

llllllllllillll Les bouros : ,acteurs les plus denses

------·- Au sud de cette ligne, espace presque vieroe de construction

Ü Isolat de résidences secondaires

e Résidences secondaires portan t atteinte à l ' environnement

"o' Ker Chalon : retour progress if des résidents principaux? / ' ~ Localisation des résidences secondaires en bord de mer

............., Zone de prédominance des réaidences princ ipales

EVOLUTION DU NOMBRE DE RESIDENCES SECONDAIRES 1957-1986

nombre

1500

1000

500

100

1957 60 65 0 75 80 85 année,

ILE D' YEU : SECTEURS CADASTRAUX

0

F . SCHRICKE 1987 1.G.A . R.U.N.

N

t 500 1000m .

F. SCHR ICKE 1987 1.G.A.R.U. N .

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Est-ce que l'appartenance à des catégories sociales favorisées pourrait favoriser l'achat d'une résidence secondaire chez les moins âgés, ou bien est-ce que les propriétaires effectifs inscrivent leur résidence secondaire au nom de leur enfant? ...

2) - Catégorie socio-professionne/le

Les estivants de l'île proviennent de catégories socio-professionnelles bien déterminées. Si au début du siècle ils appartiennent pour la plupart à une profession liée au milieu maritime , ce profil a évolué depuis . On remarque , à travers les demandes de permis de construire , que les professions libérales sont les plus représentées de 1947 à 1968 (26 ,6% des demandeurs) , et parmi eux , les trois quarts sont des médecins. Ceux-ci régressent de 1969 à 1976 (23 % pendant cette période) au profit des cadres d'entreprise , et en particulier les ingénieurs , qui atteignent ce même pourcentage. Par la suite , et jusqu'en 1986 , cette tendance se confirme :les professions libérales ne représentent plus que 1 7% des demandeurs entre 1977 et 1986 , contre 3 2 ,5% pour les cadres d 'entre prise .

Ce sont donc les médecins qui ont tenu une place prépondérante sur l'île jusqu'aux années de forte expansion des résidences secondaires .

3) - Renouvellement des résidents secondaires

Le renouvellement et les apports en résidents secondaires se font autour de deux axes essentiels que sont la famille et les relations . Cette forme de tourisme , sur l'ile d'Yeu , revêt un caractère familial très marqué. Il est ainsi possible de retrouver à maints endroits de l'île de véri­tables «tribus » formées de personnes issues d'une même famille. Ce type de regroupement est particulièrement fréquent dans les bourgs .

Les relations jouent également un rôle important : les amis et les connaissances, invités sur l'île , sont susceptibles de devenir de futurs résidents secondaires , et préfèrent parfois s'instal­ler à proximité de leurs amis, ce qui forme de petits groupes d'estivants issus d'une même rue , voire d'un même immeuble ...

Ces deux formes de recrutement ne peuvent que faiblement étendre l'aire de recrute­ment des estivants. Ceux-ci ont un «esprit de corps », ils forment une communauté homogène , aux origines et aux objectifs sensiblement équivalents .

Cette stabilité des apports explique la forme tout à fait particulière d'occupation du sol qui règne sur l'île : on note une remarquable absence de toute forme d'habitat récent et join­tif ; les habitats collectifs et les lotissements , si fréquents sur le reste du littoral vendéen, semblent bannis . Ici, le résident secondaire rejette toute initiative d'organisation de son espace de loisirs, et n'accepte l'habitat jointif que dans la mesure où il est ancien et particulièrement typique , donc dépaysant. Deux expériences malheureuses de promoteurs, l'une au lieu-dit «Le Champ », au Sud-Est de Port Joinville , et l'autre aux «Roses», au Nord-Ouest du même bourg , sont là pour confirmer cette particularité de l'île.

Le premier projet , le «lotissement du Moulin Neuf », se voulait un village islais composé de 25 logements , trop denses au goût des acheteurs éventuels : seules huit maisons ont été ven­dues , le reste du terrain est maintenant envahi par les friches . Le second projet est né sous le slo­gan ambitieux «l'ile d'Yeu accessible à tous » : six tranches de travaux, une fois achevées, de­vaient donner l'apparence , là aussi, d'un village islais. Une seule a été menée à son terme .

Ces deux échecs sont pourtant logiques sur l'île : si les promoteurs ont cherché à chan­ger son image, ils se sont heurtés à sa personnalité.

4) - Description des résidences secondaires

La superficie des terrains des logements de vacances montre une nette domination des surfaces inférieures à 1 500 m2 (53% des terrains) , et parmi eux les moins de 500 m2 (22 % du total) ont une part non négligeable en raison du grand nombre de résidences situées dans les

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les bourgs ou leur proche périphérie. Pourtant , ces terrains de surface modeste ne se trouvent pas exclusivement dans ces secteurs urbanisés : certains sont dans des zones moins denses , jux­taposés à de grandes propriétés d'estivants , moins nombreuses , et dont seulement une vingtai­ne dépassent l'hectare.

L'analyse des rues et des lieux-dits en fonction des valeurs locatives des résidences secondaires fairt ressortir les secteurs où l'on peut trouver , en moyenne , les maisons les plus grandes et les plus confortables.

Les bourgs et leur périphérie font preuve de valeurs locatives moins élevées que les zones où les constructions sont moins denses , commes «Les Vieilles», «la Pointe des Corbeaux », les «Martinières », ou le «Marais Salé», qui sont des secteurs de très fortes valeurs locatives. Seule, la plage de Ker Châlon , proche de Port-Joinville , se distingue dans cet espace de faibles valeurs locatives. C'est l'ancienneté de l'implantation le long de cette plage qui a permis aux familles résidentes , à force d'agrandissements et d'aménagements , de transformer ces chalets anciens en véritables «résidences ». Ces chalets n'ont rien de commun avec les autres maisons de l'île ; leur architecture ne s'intègre pas dans le tissu urbain traditionnel. Leur toit à pente forte , les étages , et les murs de granite non enduits sont bien éloignés des maisons typiques sans étage , aux murs blancs , aux volets colorés , et aux toits de tuile à faible pente. Si ces chalets ressemblent aux constructions de la même époque ( 1913-1935) édifiées sur la côte Atlantique , comme au Pouliguen ou à Pornic , les architectes des maisons les plus récentes s'appliquent à respecter l'esprit islais, et sont aidés en cela par un règlement de POS très contraignant.

IV -MUTATIONS DANS LA REPARTITION DES RESIDENCES SECONDAIRES

La localisation des résidences secondaires a également fortement évolué depuis le dé­but du siècle, en fonction de plusieurs facteurs que sont la proximité d'un point d'eau , les facili­tés de construction, et les règlements d'urbanisme.

En 1913 , les logements de vacances sont presque exclusivement situés dans les Bourgs de Port-Joinville et de Saint Sauveur. Ce tourisme au caractère très urbain connaît cependant quelques exceptions avec une amorce de ruban de résidences secondaires le long de la plage de Ker Châlon (carte de synthèse) , ainsi qu'avec l'installation d'un estivants dans un lieu isolé , en bord de mer. Les trois jalons du développement , les bourgs , l'intérieur de l'île , et le bord de mer sont ainsi posés.

Cette situation n'aura que fort peu évolué en 1930 : une timide extension hors des bourgs se dessine , surtout au Sud de Saint-Sauveur et au Marais Salé. La plage de Ker Châlon continue d'attirer les estivants , les constructions s'y font plus nombreuses .

Si ce phénomène touristique conserve une image urbaine , c'est parce que les estivants n 'ont pas la possibilité de s'installer où bon leur semble : les liaisons avec le continent sont irré­gulières et difficiles , ce qui rend aléatoire et très coûteux l'acheminement des matériaux de construction , lourds et volumineux , donc peu adaptés à la très faible capacité de transport des bateaux qui assurent la liaison avec le continent . D'autre part , si les puits sont nombreux dans et à proximité des bourgs , ils se font plus rares dans les sites plus isolés . L'existence d'un point d'eau étant une condition préalable à toute construction , les estivants sont conduits à acquérir de préférence une maison islaise, soit à construire dans l'immédiate périphérie des bourgs .

Par la suite , ces contraintes vont s'effacer progressivement avec l'amélioration des liaisons avec le continent et l'apparition de l'eau courante sur l'île en 1962. Dès lors , les limites sont levées. Le phénomène touristique s'étend à l'ensemble de l'île , et se fait plus particulière­ment aux dépens de Port-Joinville et de ses abords.

De 1970 à 1986 , le glissement des logements de vacances vers le centre et le Sud-Est de l'île est très sensible . Si à cette première date leur répartition faisait apparaître une domina­tion sans partage des bourgs de Port-Joinville , La Meule, La Croix , et Saint Sauveur , cette situa­tion n'existe plus en 1986 (carte no 4) . Malgré l'augmentation du nombre de résidents secon-

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daires , Port-Joinville et sa périphérie (Ker Pierre Borny , Ker Châlon ... ) perdent de leur poids relatif sur l'île au profit des secteurs cadastraux El et E2 (voir carte ) entre les bourgs de La Meule et de la Croix . Ce développement a été particulièrement sensible aux «Vieilles», lieu­dit qui domine la plus grande plage du Sud de l'île , ce qui lui donne un caractère très attrayant .

Secteur cadastral

AL (Port -Joinville ) AM (Sud Port-Joinvill e) AP (Plage Ker Châlon ) El E2

% du total des résidents secon­daires en :

1970 1986

8,15 5 ,2 6 ,90 4 ,6 9 ,0 5 ,88 3,7 6 ,9 1,7 3,8

Les estivants se sont également tournés vers les secteurs centraux, à l'écart de la foule du bord de mer et des secteurs urbanisés ; ce sont les zones situées entre le Marais Salé et Ker Bossy (secteurs cadastraux BE à BP) qui sont les plus révélatrices de ce déplacement. Si Port­Joinville semble délaissé, il ne faut pas en conclure que les résidents secondaires désertent les zones urbanisées : entre ces deux dates , la progression de Saint Sauveur (8 ,36% à 10,10%) et de La Meule ( 4 ,8% à 5 ,6%) montre qu'ils recherchent aussi les sites typiques de l'île , même s'ils sont très fréquentés .

Pendant cette période , il faut aussi noter le recul relatif des secteurs cadastraux de la périphérie de l'île .

La répartition des résidents secondaires varie également en fonction de leur origine géographique : le caractère familial , très poussé , a conduit les estivants de l'Ouest (Loire-Atlan­tique et Vendée ) et de l'ile de France à avoir des sites d'implantation bien distincts.

Les résidents secondaires de Loire-Atlantique et de Vendée fréquentent plus que les autres estivants le secteur de Port-Joinville , y compris sa périphérie , ainsi que les plages de Ker Châlon et de la Tourette . Le quart des résidents secondaires des deux départements sont regrou­pés dans ces trois secteurs (voir tableau no 5). L'explication est simple : ces trois secteurs corres­pondent aux premiers sites d'installation d 'estivants au début du siècle. Parmi eux , Vendéens et habitants de Loire-Atlantique étaient majoritaires . Le caractère familial de ce tourisme a cristal­lisé les nouvelles installations dans les même s espaces.

%RSL-A V % total RS

Secteur cadastral

AL 'l..,77 5 ,14

AP 10,22 5 ,88 AR 5 ,77 3,28

En revanche , les estivants de l'ile de France ont une attirance plus marquée pour les secteurs les moins urbanisés de l'île. Alors que Port-Joinville est délaissé , ils préfèrent s'installer dans le centre et le Sud de l'île . Si ces secteurs au caractère sauvage les attirent , ils ne rejettent pas non plus les bourg s typiques que sont la Meule et La Croix , ce dernier étant très apprécié des parisiens . Cette répartition , différente de celle des estivants de l'Ouest , s'explique par leur venue plus tardive sur l'île , mais aussi par leurs moindres attaches familiales . De plus , ils sont certaine­ment sensibles au dépaysement qu 'elle leur procure. C'est pourquoi ils favorisent , et ce n'est pas contradictoire , les secteurs isolés et les bourgs typiques .

L'analyse de la répartition des logements de vacances n'a aucun sens si l'on n'effectue pas de comparaison avec les résidences principales. Sur l'ile d'Yeu , ces dernières sont implantées en fonction des conditions climatiques locales : protégées des vents dominants par le plateau ( carte de synthèse ), elles sont plus nombreuses dans la moitié Nord de l'île ; le village de la Meule, seul bourg important du Sud, se cache au fond d'une ria protectrice .

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N

Î

0 1 Km L....---l

LE POIDS DES RESIDENTS SECONDAIRES EN 1986

nombre ré1idences 1econdair1s nombr1 total rHidences x

100

[II] 19 à 32,24

[ill]] 32,25 à 45 , 74

- 45 ,75 è 50,24

[JIU 50,25 à 67,24

Rllllll 67,25 à 84,99

- 85à~99

.. 100%

LE POIDS DES RESIDENTS SECONDAIRES DANS LES BOURGS

% to::1'~,::n•:,· ·• IOO

50

40

St. Sauveur ~-·--;;,·

_ .. -····· ,, ' Lo Meule , ""!" .. ~·-_.,..,,✓

Ker ChÔlon

REPARTITION DES RESIDENCES SECONDAIRES PAR SECTEUR CADASTRAL

1986

0 , 1 à 0 ,74%[0J]

0,75 à 1,74 [II] , ,15 è 2,14 ITIIIIIIl

2 ,75 à 4 ,74 [Ililill] 4 ,75 à 7,24[11Il

1,25 à ,o,o9DIIII

en% du tota l des rési dents 1&condaires de l'ile

F. SCHRICKE 1.G.A.R. U. N.

1

1 1 1

en % dea résidents secondaires de Loire- At lantique et Vendée

[I!]o, 1 ào ,74%

[I]]o,75 à 1,74

ITIIIIIIl 1. 75 à 2, 74

ITillIIIl 2,75 è 4,74

[lffl 4,75 à 7,24

llllllll 1,25 à 10,22

0 1 km ._____,

,ol....--~~--~~ ....... --...---86 année, 1978 80 82 84

SourN : 111tlfric.1 coda1frol• •I 1H la• d'holliltthlJn, fli:hi•r immobilt~r

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Nombre de réai dents Hcondaires - 163

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REPARTITION DES RESIDENTS SECONDAIRES DE LDIRE-ATLANTIQUE ET VENDEE

0 1 km '-----'

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En revanche , les résidence s secondaires , occupées surtout en été , ont ignoré ces impé­ratifs climatiques et esthétiques pour investir des sites touristiques , très exposés aux vents , mais aussi très fragiles esthétiquement : c'est le cas à la Pointe des Corbeaux , à La Croix et au Sud de La Meule (voir carte de synthèse) .

Le poids respectif des résidences secondaires et principales met en valeur une opposi­tion entre Port-Joinville et le reste de l'île.

La carte no 6 montre l'individualisation de ce bourg et de sa périphérie par rapport au reste de l'île : les résidences principales y sont majoritaires. On constate une part progressive­ment plus importante des résidences secondaires quand on progresse vers les secteurs plus touris­tiques du Nord-Ouest (secteur AB : 100% de résidences secondaires) , et vers le Sud-Est (secteurs BH et BF : 100% également) .

A plus grande échelle, celle de la rue , on remarque que plus une rue joue un rôle impor­tant dans la circulation , moins elle est fréquentée par les estivants , qui préfèrent les sentiers difficilement carrossables , garants de leur tranquillité , aux routes goudronnées.

L'influence des résidents secondaires progresse dans les bourgs de l' île : les logements y sont rachetés par des continentaux au gré des départs des Islais. Les causes de cette évolution sont diverses, mais ce sont surtout les problèmes économiques qui sont à l'origine de ce phéno­mène.

Au début du siècle, la population était répartie de façon plus homogène qu'aujourd'hui en raison d'une fonction économique propre à chacun des bourgs , la pêche à La Meule et à Port­Joinville , l'agriculture à Saint Sauveur , ce qui fixait les habitants .

La disparition progressive de l'agriculture locale , concurrencée par les produits du continent , et les mutations du secteur de la pêche leur ont fait perdre cette fonction économique , qui se concentre maintenant à Port-Joinville. Si les départs des bourgs sont lents à se mettre en place , le mouvement s'amplifie dans les années 70. Ce dépeuplement incite les commerçants à se rabattre sur Port-Joinville ; ils sont suivis par les personnes âgées, pour qui un commerce de proximité est indispensable . Les logements vacants , eux , sont récupérés par les estivants . L'exem­ple de La Croix , petit bourg du Sud-Est del 'île , est éloquent : de 1954 à 1986 , le village est passé de 68 à 13 habitants permanents .

Pourtant , la population de l'île augmente ; les jeunes ne sont pas attirés par l'acquisi­tion d'un logement ancien , car les investissements sont souvent proches de ceux d'une construc­tion neuve . De plus , les terrains y sont exigüs , et ne répondent pas à leur attente. Dans ces condi­tions , leur choix se porte de préférence sur une grande parcelle constructible située en périphé­rie de bourg .

Tous les «centre-bourg » ne sont cependant pas touchés de la même manière (graphi­que no 7) .

A Ker Châlon , les résidents secondaires perdent de leur influence depuis 1982 ( 4 7,4% en 1982 , 35% en 1986) , alors qu'à Port-Joinville leur pourcentage reste stable depuis 1981 (28 % environ). En revanche , ils sont en progression dans les bourgs de Saint-Sauveur et de La Meule.

A Saint Sauveur , leur part est passée de 24% en 1976 à 53% en 1986. C'est plus specta­culaire qu'à La Meule, qui aux mêmes dates connaissait des taux de 29 ,5 et 52 ,3%. En définitive , c'est le bourg de Saint Sauveur qui se trouve dans la situation la plus préoccupante : la propor­tion de personnes âgées y est importante , ce qui resque de nourrir l'offre en logements dans les années à venir . On note donc une évolution différente entre les bourgs de Port-Joinville et de Ker Châlon , et les bourgs plus éloignés et plus pittoresques de La Meule et Saint Sauveur.

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CONCLUSION

L'intérêt d'une analyse évolutive prend ici toute sa valeur : les sources utilisées ont permis de décrire le résident secondaire et son implantation sur l'île. On découvre aussi qu'à l'inverse du début du siècle où le «territoire » du résident secondaire était le même que celui de l'Islais , l'île se divise maintenant en deux secteurs à vocation distincte (carte de synthèse ) : les résidents principaux se regroupent dans le centre-Nord de l'île , alors que le centre , le Nord­Ouest et le Sud-Est affirment leur vocation touristique .

Mais ce tableau pourrait changer dans les prochaines années , à la suite du «désen­clavement » de l 'île en 1986 , année qui a ouvert la voie , en été , à de multiples liaisons rapides avec des ports du continent : l'afflux de «touristes à la journée » remet partiellement en cause les habitudes de l'île , et risque de jeter un trouble chez les estivants , pour qui cet afflux est source de nuisances .