Candidose

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Les candidoses

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Les candidoses

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Les Candida

• Champignons unicellulaires se multipliant par bourgeonnement ou scissiparité

• Levure = eucaryote limitée par une paroi différentiée où les vacuoles occupent souvent un volume important

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Le genre Candida• Comprend environ 150 espèces différentes• Une dizaine est pathogène pour l’homme (adaptation à

37°C)• C. albicans

– 60 % de toutes les levures isolées chez l’homme– Commensal des cavités digestives et génitales– Jamais sur la peau

• C. glabrata– Commensal des voies génito-urinaires et intestin– 10 à 20 % des isolats

• C. tropicalis– Commensal de la peau et des muqueuses

• C. parapsilosis– Commensal de la peau

• C. krusei– Sensibilité diminuée aux azolés

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Candidoses

• Mycoses cosmopolites provoquées par des levures appartenant au genre Candida.

• Responsable de plus de 80 % des infections à levures humaines.

• Le rôle du terrain et de nombreux facteurs favorisants sont fondamentaux pour la survenue et le développement des candidoses → Infection opportuniste

• Existence de candidoses superficielles, profondes et disséminées

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Les candidoses buccales et oropharyngées

• Mycoses les plus fréquentes de la cavité buccale

• Le Candida ne colonise que les couches superficielles de l’épithélium

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Fréquence de portage

Chez le sujet sain : variation importante en fonctionde la zone de prélèvement, l’âge, les modalités deprélèvement

Portage buccal chez sujets sains sans manifestationclinique

– 5 % chez le NN– 20 à 30 % chez l’enfant– 30 à 50 % chez l’adulte jeune– 50 à 90 % chez l’adulte âgé.

Dans la bouche : face dorsale de la langue +++

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• Enquête locale chez les étudiants de l'UBO entre octobre 99 et mars 2000

• Portage buccal de 60% dont 59% de C. albicans

• Sujets porteurs de C.albicans – CAO plus élevé (carie et obturation)– garçons +++ (contradictoire avec littérature filles

car débit salivaire moindre) et imprégnation hormonale (variation suivant la période du cycle)

– fumeurs +++– plaque dentaire+++– pH buccal +/- (pH acide devrait favoriser mais pas

statistiquement retrouvé)• C. albicans

– à l'origine du processus carieux ????– ou sa conséquence directe ????

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Facteurs favorisants

• Infection opportuniste• Existence de facteurs favorisants

intrinsèques ou extrinsèques• Apparaît après rupture de l’état

d’équilibre entre l’hôte et les levures• Recherche systématique de facteurs

généraux, locaux ou iatrogènes

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Facteurs locaux

• Hygiène buccale insuffisante• Abus de bains de bouche détruisant

l’écosystème buccal• Tabagisme• Port de prothèses dentaires mal

ajustées, et utilisation de substances adhésives

• Accentuation du pli commissural labial par diminution de la hauteur d’occlusion

• Abus d’aliments sucrés• Hyposialie

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Facteurs généraux

• Etats physiologiques particuliers : grossesse, prématurité, grand âge

• Déficits nutritionnels : fer, vitamines B1, B2, B6, C, acide folique

• Affections endocriniennes (diabète, hypothyroïdisme)

• Hémopathies malignes• Toxicomanie (héroïne++)• Déficits immunitaires congénitaux (Syndrome

de Di George)• SIDA

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Facteurs iatrogènes

• Antibiothérapie surtout locale• Corticothérapie locale ou générale• Anticancéreux, immunosuppresseurs• Irradiation des glandes salivaires,

médicaments induisant une hyposialie (anxiolytiques, psychotropes, antihypertenseurs, spasmolytiques)

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Formes cliniques

• Candidose érythémateuse aiguë– Après ATB prolongée à large spectre,

chez le sujet âgé ou lors de la prise de corticoïdes en aérosol

– Muqueuse rouge, inflammatoire, lisse, vernissée sans plaques blanchâtres. Langue rouge vermillon et dépapillée. Sensation douloureuse de brulûres. Forme pouvant se compliquer d’un muguet

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• Candidose pseudomembraneuse aiguë = muguet– Survient dans un contexte de terrain fragile

(NN, vieillard), de malnutrition, de déficit de l’immunité cellulaire, leucémie, SIDA, diabète…

– Muqueuse buccale et langue recouvertes d’un enduit blanchâtre ou blanc jaunâtre évoquant le lait caillé qui se détache facilement, révélant une muqueuse rouge érosive

– Sensation de goût métallique et de sécheresse dans la bouche, dysphagie.

• Candidose aiguë localisée– Localisée à la langue (glossite érythémateuse)

ou au palais (ouranite). Consécutives à une ATB ou corticothérapie par voie orale

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• Candidose atrophique chronique– Contexte épidémiologique différent des

formes aiguës– Port de dentier jour et nuit, mauvaise

hygiène bucco-dentaire, habitude de sucer le pouce, traumatisme dentaire (prothèse inadaptée)

– Lésions buccales souvent associées à une chéilite angulaire

– Douleur absente ou légère– 3 stades

• Stade 1 : érythème localisé du palais• Stade 2 : érythème diffus de la muqueuse du

palais associé à des pétéchies• Stade 3 : hypoplasie papillaire ou d’inflammation

de nature granulomateuse

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• Candidose pseudomembraneuse chronique (muguet chronique)– FDR identiques à la forme aiguë– Muguet aigu non traité évoluant vers la

chronicité– Enduits blanchâtres adhérents sur une

muqueuse érythémateuse– Asymptomatique en dehors des poussées

• Perlèche angulaire– Fissure et croûtes au niveau des

commissures labiales

• Chéilite– Œdème accompagné de desquammations

d’une ou des lèvres

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• Candidose chronique en foyer– 2 aspects– Glossite médiane losangique :

plaque losangique dépapillée médio-linguale associée à une atrophie papillaire centrale. Sensation de picotements ou de brulûres au contact des aliments épicés ou acides.

– Ouranite médiane postérieure : plage érythémateuse entourée d’un piqueté rouge correspondant aux ostiums des glandes salivaires

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Diagnostic des candidoses1. Les prélèvements

Sont réalisés avant tout traitementÉcouvillonnage des muqueuses

2. L’examen direct

Il montre des levures bourgeonnantes avec ou sans filaments

-état frais : directement entre lame et lamelle (selles, urines)- Après éclaircissement (squames, ongles)- Après colorations (biopsie)

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3. Culture et identification

Ensemencement sur milieu de Sabouraud additionné d’ATB à

35°C : en 24h à 48 h colonies de levures blanches crémeuses.

C. albicans, la plus fréquente des levures est la plus rapide à

identifier:-test de blastèse : filamentation en sérum en < 4h

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• Recherche de chlamydospores sur milieu pauvre (riz, pomme de terre) en 24 h

• Détection sélective de C. albicans par des milieux chromogènes

• Réactions enzymatiques sur des galeries d’identification commercialisées

• Un antifongigramme testant la sensibilité des levures aux différents antifongiques existants peut être réalisés lors des candidoses profondes

• Interprétation des résultats• L’isolement d’une levure n’a pas toujours

une signification de pathogénicité

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• Le caractère pathogène est affirmé devant les arguments suivants : - examen direct positif- Culture abondante pure- Terrain :

- Chez l’immunodéprimé, toutes les levures même en quantité peu abondante doivent être identifiées et prise en compte

- Chez l’immunocompétent, une quantification est nécessaire

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Traitement et prophylaxie

• Justifié uniquement si présence d’une lésion.• Doit être global : à la fois étiologique et

symptomatique

• Règles générales– Arrêt du tabac et alcool– Hygiène bucco-dentaire parfaite après chaque repas.

Utiliser un dentifrice bicarbonaté et en cas de glossite, brosser la langue

– Bains de bouche : chlorhexidine (excellent antifongique) le matin et le midi

– Mise en état dentaire (carie, détartrage)– Ne pas manger entre les repas surtout de sucreries

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• Adaptation et hygiène des prothèses

– enlever la prothèse la nuit– entretien de la prothèse – même rythme que le brossage des dents : après les repas et

au coucher– nettoyage avec une brosse dure, du dentifrice ou un produit

spécial prothèse– conservation de la prothèse dans de la chlorhexidine à 0,1

%

• Traitement antifongique local ou/et général– Local– Nystatine MYCOSTATINE suspension buvable– Amphotéricine B FUNGIZONE suspension buvable– Miconazole DAKTARIN gel buccal– Général Kétoconazole NIZORAL

Fluconazole TRIFLUCANEn cas de mauvaise tolérance ou d’échec au traitement local

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Parasites buccaux

• Protozoaires : Parasite unicellulaire

1. Entamoeba gingivalis Amibe • Transmission par la salive• Observées dans la pyorrhées alvéolo-dentaires dont ils

profitent sans en être les agents responsables

2. Trichomonas tenax Flagellé• Très fréquent vers 40 ans • Quasi commensal de la bouche• Espaces inter dentaires, amygdales• Mauvaise hygiène dentaire ++• Rôle pathogène ?

ParodontopathieLocalisations extra-buccales : sinus, plèvre, poumon

• Diagnostic biologique : examen direct• Traitement : metronidazole 2 g/j pendant 7 jours• Prophylaxie : hygiène buccale