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Daniel Pennac Daniel Pennac est né en 1944. Professeur de lettres à Paris, il écrit de nombreux romans pour adultes et enfants. En 1992, il remporte un immense succès avec Comme un Roman, un cri du cœur pour la défense de la lecture. * glapir Pousser des cris brefs et aigus. Courageux, Le Chien ! Pas joli joli, mais un vrai cabot ! Comme il se bagarre pour vivre ! Ce qu’il cherche ? Une maîtresse. Une vraie, qu’il aime pour de bon. Pomme lui plaît beaucoup, au Chien. Un grand rire, des cheveux comme un soleil… Hélas, elle est tellement capricieuse ! Une vraie caboche, cette Pomme. Comment le Chien va-t-il l’apprivoiser ? Le Chien a été adopté à la fourrière de Nice par Pomme et ses parents. * belle lurette Très longtemps. À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Du lire au dire… La 4 e de couverture D ’abord, quand on est un chien trouvé, on ne fait pas de manières ! C’est La Poivrée qui glapit*. Elle a une voix terriblement aiguë. Ses mots rebondissent contre les murs, le plafond et le plancher de la cuisine. Ils se mêlent aux tintements de la vaisselle. Trop de bruit, Le Chien n’y comprend rien. Il se contente d’aplatir ses oreilles et d’attendre que ça passe. De toute façon, il en a entendu d’autres ! Qu’on le traite de chien perdu ne le touche pas beau- coup. Oui, il a été chien perdu, et alors ? Il n’en a jamais eu honte. C’est comme ça. Mais, bon sang, que la voix de La Poivrée est aiguë ! Et ce qu’elle peut être bavarde ! S’il n’avait pas besoin de ses quatre pattes pour se tenir dignement debout, Le Chien se boucherait les oreilles avec les pattes de devant. Mais il a toujours refusé de singer les hommes. – Alors, tu la manges, cette soupe ? Non, il ne la mange pas, cette soupe. Il reste devant son assiette, recroquevillé sur lui-même, une vraie boule de poils, sourde et muette. – Très bien, comme tu voudras, oké, d’accord, à ta guise, mais je te préviens, couine La Poivrée, tu n’auras rien d’autre à manger tant que tu n’auras pas avalé celle-là. C’est à cet instant précis que la porte s’ouvre, et que Le Chien voit apparaître, à deux centimètres de son museau, les énormes chaussures du Grand Musc. – Qu’est-ce que c’est que ces hurlements ? Alors là, c’est une tout autre voix. Cela sort en gron- dant du corps immense du Grand Musc, et les mots se mettent à rouler dans la cuisine, comme les rochers d’une avalanche, ou plutôt – Le Chien n’a jamais vu d’avalanche – comme les vieux sommiers, les carcasses de téléviseurs et les réfrigérateurs déglingués dans la décharge de Villeneuve, près de Nice. Un très mauvais souvenir, pour Le Chien. On en reparlera. – C’est Le Chien ! Il ne veut pas manger sa soupe. – Pas la peine de faire tout ce boucan. T’as qu’à l’en- fermer dans la cuisine. Il finira bien par la manger, sa soupe ! Les gigantesques pieds pivotent sur eux-mêmes, et Le Grand Musc vide les lieux en maugréant : – M’agace, ce clebs… « Clebs », c’est un autre mot pour dire chien. Il y en a des tas d’autres, et pas beaucoup plus élogieux : « bâtard », « corniaud », « clébard », « cabot », etc. Le Chien les connaît tous ; il y a belle lurette* qu’il ne se formalise plus. – Tu as entendu ? Dans la cuisine ! Toute la nuit ! Jusqu’à ce que tu l’aies mangée, ta soupe ! Elle est bien bonne, celle-là ! Comme si Le Chien avait jamais eu le droit de dormir ailleurs qu’à la cuisine ! Comme si on l’avait jamais laissé passer la nuit sur la moquette du salon, chaude et bouclée comme un mouton, ou dans le fauteuil de l’entrée, avec sa très ancienne odeur de vache, ou sur le lit de Pomme… Le carrelage glacé de la cuisine, merci, il connaît. Rien de nouveau là-dedans. Tip-tap, La Poivrée quitte la pièce sur ses talons (aussi pointus que ses mots), et clac ! la porte se referme. Et le silence. Le long silence de la nuit. Ce n’est pas qu’il n’ait pas faim. Non. Ce n’est pas que la soupe soit mauvaise. Non plus. Elle en vaut bien une autre. Même, si on renifle bien, cabot-caboche Daniel Pennac 1 10 20 30 Autour du texte Dresse la carte d’identité du livre dont est extrait ce texte : titre – auteur – éditeur – collection. À l’aide du texte de la 4 e de couverture, explique le titre de ce roman. Au début du récit Qui raconte l’histoire ? De quel point de vue nous est racontée l’histoire ? Du point de vue : Du Grand Musc De La Poivrée Du Chien De Pomme. Justifie ta réponse à l’aide d’exemples précis pris dans le texte. Quel est le nom du chien ? Qu’est-ce qui te le prouve ? Le Chien a-t-il toujours vécu dans cette famille ? Pourquoi ? Langage familier Relève les différents mots utilisés pour nommer familièrement Le Chien. À ton avis, Le Chien est-il un chien de race ? Pourquoi ? Connais-tu d’autres noms familiers pour nommer un chien ? Un chat ? Quel animal est familièrement appelé : un piaf ? un poiscaille ? un canasson ? Reprends toutes les paroles prononcées des pages 10 et 11. Dis-les à tes camarades. Compare ta façon de les prononcer avec celles des autres élèves. Justifie ton choix avec des éléments du texte. 40 50 60

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Daniel PennacDaniel Pennac est né en 1944. Professeur de lettres à Paris, il écrit de nombreux romans pour adultes et enfants. En 1992, il remporte un immense succès avec Comme un Roman, un cri du cœur pour la défense de la lecture.

* glapirPousser des cris brefs et aigus.

Courageux, Le Chien ! Pas joli joli, mais un vrai cabot ! Comme il se bagarre pour vivre ! Ce qu’il cherche ? Une maîtresse. Une vraie, qu’il aime pour de bon. Pomme lui plaît beaucoup, au Chien. Un grand rire, des cheveux comme un soleil… Hélas, elle est tellement capricieuse ! Une vraie caboche, cette Pomme. Comment le Chien va-t-il l’apprivoiser ?

Le Chien a été adopté à la fourrière de Nice par Pomme et ses parents.

* belle luretteTrès longtemps.

À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Du lire au dire…

La 4e de couverture

D’abord, quand on est un chien trouvé, on ne fait pas de manières ! C’est La Poivrée qui glapit*. Elle a une voix terriblement aiguë. Ses

mots rebondissent contre les murs, le plafond et le plancher de la cuisine. Ils se mêlent aux tintements de la vaisselle. Trop de bruit, Le Chien n’y comprend rien. Il se contente d’aplatir ses oreilles et d’attendre que ça passe. De toute façon, il en a entendu d’autres ! Qu’on le traite de chien perdu ne le touche pas beau-coup. Oui, il a été chien perdu, et alors ? Il n’en a jamais eu honte. C’est comme ça. Mais, bon sang, que la voix de La Poivrée est aiguë ! Et ce qu’elle peut être bavarde ! S’il n’avait pas besoin de ses quatre pattes pour se tenir dignement debout, Le Chien se boucherait les oreilles avec les pattes de devant. Mais il a toujours refusé de singer les hommes.– Alors, tu la manges, cette soupe ?Non, il ne la mange pas, cette soupe. Il reste devant son assiette, recroquevillé sur lui-même, une vraie boule de poils, sourde et muette.– Très bien, comme tu voudras, oké, d’accord, à ta guise, mais je te préviens, couine La Poivrée, tu n’auras rien d’autre à manger tant que tu n’auras pas avalé celle-là.C’est à cet instant précis que la porte s’ouvre, et que Le Chien voit apparaître, à deux centimètres de son museau, les énormes chaussures du Grand Musc.– Qu’est-ce que c’est que ces hurlements ?Alors là, c’est une tout autre voix. Cela sort en gron-dant du corps immense du Grand Musc, et les mots se mettent à rouler dans la cuisine, comme les rochers d’une avalanche, ou plutôt – Le Chien n’a jamais vu

d’avalanche – comme les vieux sommiers, les carcasses de téléviseurs et les réfrigérateurs déglingués dans la décharge de Villeneuve, près de Nice. Un très mauvais souvenir, pour Le Chien. On en reparlera.– C’est Le Chien ! Il ne veut pas manger sa soupe.– Pas la peine de faire tout ce boucan. T’as qu’à l’en-fermer dans la cuisine. Il finira bien par la manger, sa soupe !Les gigantesques pieds pivotent sur eux-mêmes, et Le Grand Musc vide les lieux en maugréant :– M’agace, ce clebs…« Clebs », c’est un autre mot pour dire chien. Il y en a des tas d’autres, et pas beaucoup plus élogieux : « bâtard », « corniaud », « clébard », « cabot », etc. Le Chien les connaît tous ; il y a belle lurette* qu’il ne se formalise plus.– Tu as entendu ? Dans la cuisine ! Toute la nuit ! Jusqu’à ce que tu l’aies mangée, ta soupe !Elle est bien bonne, celle-là ! Comme si Le Chien avait jamais eu le droit de dormir ailleurs qu’à la cuisine ! Comme si on l’avait jamais laissé passer la nuit sur la moquette du salon, chaude et bouclée comme un mouton, ou dans le fauteuil de l’entrée, avec sa très ancienne odeur de vache, ou sur le lit de Pomme…Le carrelage glacé de la cuisine, merci, il connaît. Rien de nouveau là-dedans. Tip-tap, La Poivrée quitte la pièce sur ses talons (aussi pointus que ses mots), et clac ! la porte se referme. Et le silence. Le long silence de la nuit.Ce n’est pas qu’il n’ait pas faim. Non. Ce n’est pas que la soupe soit mauvaise. Non plus.Elle en vaut bien une autre. Même, si on renifle bien,

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Autour du texte Dresse la carte d’identité du livre dont est extrait ce texte : titre – auteur – éditeur – collection.

À l’aide du texte de la 4e de couverture, explique le titre de ce roman.

Au début du récit Qui raconte l’histoire ?

De quel point de vue nous est racontée l’histoire ?Du point de vue : Du Grand Musc De La Poivrée

Du Chien De Pomme.Justifie ta réponse à l’aide d’exemples précis pris dans le texte.

Quel est le nom du chien ? Qu’est-ce qui te le prouve ?

Le Chien a-t-il toujours vécu dans cette famille ? Pourquoi ?

Langage familier Relève les différents mots utilisés pour nommer familièrement Le Chien.

À ton avis, Le Chien est-il un chien de race ? Pourquoi ?

Connais-tu d’autres noms familiers pour nommer un chien ? Un chat ?

Quel animal est familièrement appelé :• un piaf ? • un poiscaille ? • un canasson ?

Reprends toutes les paroles prononcées des pages 10 et 11. Dis-les à tes camarades. Compare ta façon de les prononcer avec celles des autres élèves. Justifie ton choix avec des éléments du texte.

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L’avis De NaLIl faudrait que tous les gens qui ont abandonné, un jour, un chat ou un chien aient le courage de lire ce livre.Une histoire de larmes et d’amour.

Pomme, Le Grand Musc, La Poivrée sont les noms que le chien a donnésà ses maîtres. Il a choisi ces noms par rapport à l’odeur de chacun.

À PLeiNe DeNtsUn Chien vraiment Cabot !Une fille vraiment Caboche !Et des parents pas très… !!

À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Du lire au dire…

elle a une lointaine odeur de viande, mais très très lointaine, alors.Non, il ne mange pas sa soupe parce qu’il est contrarié. Et il est contrarié parce que Pomme est contrariée.Et quand Pomme est contrariée, elle ne mange pas sa soupe. Alors, lui non plus. Jamais. Solidarité. La Poivrée et Le Grand Musc n’ont jamais fait le rappro-chement. Aucune imagination.Donc, ce soir-là, à table, Pomme a coincé sa tête entre ses deux poings fermés. Le Chien a tout de suite senti venir l’orage. Des mâchoires serrées de la petite fille ne sortaient plus que des mots grinçants, très courts, des monosyllabes :– Non. Pas faim. Veux pas. M’en fiche.C’étaient des réponses aux questions de La Poivrée, aux ordres du Grand Musc, aux menaces de l’un et de l’autre. Pour finir, Pomme est allée se coucher, sans rien avaler et sans dire bonsoir. Juste un petit regard au Chien (un petit coup d’œil bien à elle et rien que pour lui), histoire de lui faire comprendre qu’il n’y était pour rien.« Drôle d’atmosphère », pense Le Chien. Il a tiré une serpillière sèche du placard de la cuisine et s’est couché dessus parce que le carrelage est tout de même un peu froid. Maintenant, le museau dans les pattes, le sourcil froncé, il essaie de réfléchir devant sa soupe refroidie. « Oui, drôle d’atmosphère, dans cette maison, depuis quelque temps. »Il ne saurait dire ce qui se passe au juste, mais quelque chose se prépare. Depuis deux ou trois jours, Le Grand Musc et La Poivrée le regardent de travers. Et ils baissent la voix chaque fois que Pomme approche.

Bien entendu, Pomme a fini par s’en apercevoir. À son tour d’observer ses parents du coin de l’œil. Du coup, les parents se sont mis à fuir les regards de leur fille, à bredouiller, à raconter n’importe quoi (exactement comme fait Pomme avec ses professeurs quand elle prétend avoir perdu son cartable ou bien oublié sa récitation). Drôle d’atmosphère, non ? Et, depuis deux jours, Pomme a cessé de manger. Voilà où on en est. « Qu’est-ce qui se passe ? » se demande Le Chien. Quelque chose l’a toujours chiffonné avec les hommes : ils sont imprévisibles. Ce n’est pas comme les autres chiens (la queue entre les pattes ou le poil hérissé, on les comprend très bien, pas de problème) ni comme les chats (ceux-là, ils ont beau prendre leur air siamois, on sait toujours, plus ou moins, quand le coup de griffe va partir), ce n’est pas non plus comme le Temps (ah ! ça, le Temps, il ne s’est jamais laissé surprendre par le Temps, Le Chien ! Toutes ces odeurs qui changent, ces insectes qui se pointent, ces oiseaux qui plongent, non, rien de moins traître que le Temps). Tandis que les hommes…« Les hommes… », répète-t-il intérieurement. Mais il ne sait plus où il en est de ses réflexions. Ses idées perdent de leur clarté. Les mots s’enrobent de coton. Les paupières tombent. « Bon, se dit-il, le sommeil. » Il tente encore d’ouvrir un œil. Mais déjà ses pattes courent après un rêve. « D’accord », soupire-t-il. Et il s’endort. (…)

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Éd. Nathan – Coll. « Pleine Lune » – Daniel Pennac – Cabot-Caboche

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Autour du texte Beaucoup d’écrivains ont écrit des récits dont le héros est un chien.Recherche à la bibliothèque (ou à la librairie) des romans sur ce thème et présente un de ces livres à tes camarades.

Daniel Pennac a écrit un autre livre dont le héros est un animal.De quel animal s’agit-il et quel est le titre de ce livre ?

Au début du récit Pourquoi Le Chien ne veut-il pas manger sa soupe ?

Pourquoi Pomme ne veut-elle plus manger ?

À ton avis que préparent Le Grand Musc et La Poivrée ? (La rubrique « L’Avis de NAL » peut t’aider).

Quel titre donnerais-tu à ce début de roman ?

Anagrammes Recherche dans ton dictionnaire le sens du mot anagramme.

Quels sont les deux anagrammes possibles du mot chien. Emploie le mot chien et ses deux anagrammes dans une même phrase.

Recherche, page 11, les anagrammes des mots suivants : prude – cave – cornée – arpents – sauter – sourde.

Tu es Le Chien.Tu racontes la partie du texte comprise entre la ligne 73 et la ligne 92.Tu utilises le pronom « Je »Tu compares ta production à celles de tes camarades.Tu justifies ton interprétation avec des éléments du texte.

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Charlie porta la chope à ses lèvres. Le chocolat, chaud, riche et onctueux descendit dans son estomac vide, et il sentit dans son corps des picotements de plaisir. Une impression de bonheur intense l’envahit tout entier. « C’est bon ? demanda M. Wonka.– Oh ! c’est merveilleux ! » dit Charlie.Roald Dahl (1916-1990)

Voir interview pages 64 à 66.

À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Du lire au dire…

Jo Joséphine

Georges Georgina

La 4e de couvertureVoici charlieRoald Dahl

Ce vieux monsieur et cette vieille dame sont les parents de M. Bucket. Ils s’appellent grand-papa Jo et grand-maman Joséphine.

Et voici deux autres vieux. Le père et la mère de Mme Bucket. Ils s’appellent grand-papa Georges et grand-maman Georgina.Voici Mme. Bucket. Voici M. Bucket.M. et Mme. Bucket ont un petit garçon qui s’appelle Charlie Bucket.Voici Charlie.Bonjour, Charlie ! Bonjour, bonjour et re-bonjour.Il est heureux de faire votre connaissance.Toute cette gentille famille — les six grandes personnes (comptez-les !) et le petit Charlie Bucket — vivait réunie dans une petite maison de bois, en bordure d’une grande ville.La maison était beaucoup trop petite pour abriter tant de monde et la vie y était tout sauf confortable. Deux pièces seulement et un seul lit. Ce lit était occupé par les quatre grands-parents, si vieux, si fatigués. Si fatigués qu’ils n’en sortaient jamais.D’un côté, grand-papa Jo et grand-maman Joséphine. De l’autre, grand-papa Georges et grand-maman Georgina.Quant à Charlie Bucket et ses parents, M. et Mme Bucket, ils dormaient dans l’autre pièce, par terre, sur des matelas.En été, ce n’était pas bien grave. Mais en hiver, des courants d’air glacés balayaient le sol, toute la nuit. Et cela, c’était effrayant.Pas question d’acheter une maison plus confortable, ni même un autre lit. Ils étaient bien trop pauvres pour cela. M. Bucket était le seul, dans cette famille, à avoir un emploi. Il travaillait dans une fabrique de pâte à dentifrice.

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Assis sur un banc, il passait ses journées à visser les petits capuchons sur les tubes de dentifrice. Mais un visseur de capuchons sur tubes de dentifrice est toujours très mal payé, et le pauvre M. Bucket avait beau travailler très dur et visser ses capuchons à toute vitesse, il ne parvenait jamais à gagner assez pour acheter seulement la moitié de ce qui aurait été indispensable à une si nombreuse famille. Pas même assez pour nourrir convenablement tout ce petit monde. Rien que du pain et de la margarine pour le petit déjeuner, des pommes de terre bouillies et des choux pour le déjeuner, et de la soupe aux choux pour le repas du soir. Le dimanche, ils mangeaient un peu mieux. C’est pourquoi ils attendaient toujours le dimanche avec impatience. Car ce jour, bien que le menu fût exactement le même, chacun avait droit à une seconde portion.

Bien sûr, les Bucket ne mouraient pas de faim, mais tous — les deux vieux grands-pères, les deux vieilles grands-mères, le père de Charlie, la mère de Charlie, et surtout le petit Charlie lui-même — allaient et venaient du matin au soir avec un sentiment de creux terrible dans la région de l’estomac.Et c’est Charlie qui le ressentait plus fort que tous les autres. Ses parents avaient beau se priver souvent de déjeuner ou de dîner pour lui abandonner leur part, c’était toujours insuffisant pour un petit garçon en pleine croissance. Il réclamait désespérément quelque chose de plus nourrissant, de plus réjouissant que des choux et de la soupe aux choux. Mais ce qu’il désirait par-dessus tout, c’était… DU CHOCOLAT.En allant à l’école, le matin, Charlie pouvait voir les grandes tablettes de chocolat empilées dans les vitrines. Alors, il s’arrêtait, les yeux écarquillés, le nez

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Autour du texte Dresse la carte d’identité du livre dont est extrait ce 1er chapitre : titre – collection – auteur – traducteur – éditeur.

En t’aidant du document « Roald Dahl, la vie de l’auteur » (p. 64 à 66 de NAL), rédige un portrait de Roald Dahl.

Recherche d’autres titres de romans de Roald Dahl.

Au début du récit À l’aide de la numérotation proposée, découpe ce chapitre en plusieurs parties. Donne un titre à chacune de ces parties.

Dans quel ordre l’auteur présente-t-il la famille Bucket ? À ton avis, pourquoi ?

Dresse l’arbre généalogique de la famille Bucket.

Quel est le but de ce premier chapitre ?

Synonymes Réécris le texte (l. 25 à 45) en mettant ces mots à la place de leurs synonymes : salle – terrifiant – travail – usine – rémunéré – correctement.

Anagrammes Recherche dans ton dictionnaire la signification du mot anagramme.

Relève page 60 les anagrammes de ces 6 mots :voter – danger – tuera – vapeurs – démon – élus.

Reprends ce début d’histoire.Mets-toi à la place d’un des personnages de la famille de Charlie.Raconte à tes camarades « ta vie » dans la maison de bois.Comparez, discutez les différentes productions présentées.

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À PLeiNes DeNtsEt le rêve deviendra réalité !Et Charlie rencontrera le fabuleux, l’extra- ordinaire M. Wonka.Et… courez vitevous procurer ce roman !

L’avis De NaLMordez dans ce livre comme dans une tablette de chocolat !!Il est encore plus savoureux que tout ce que vous avez lu jusque-là !!Attention, chef-d’œuvre !!

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collé à la vitre, la bouche pleine de salive. Plusieurs fois par jour, il pouvait voir les autres enfants tirer de leurs poches des bâtons de chocolat pour les croquer goulûment. Ce qui, naturellement, était pour lui une véritable torture.Une fois par an seulement, le jour de son anniversaire, Charlie Bucket avait droit à un peu de chocolat. Toute la famille faisait des économies en prévision de cette fête exceptionnelle et, le grand jour arrivé, Charlie se voyait offrir un petit bâton de chocolat, pour lui tout seul. Et à chaque fois, en ce merveilleux matin d’anni-versaire, il plaçait le bâton avec soin dans une petite caisse de bois pour le conserver précieusement comme une barre d’or massif ; puis, pendant quelques jours, il se contentait de le regarder sans même oser y toucher. Puis, enfin, quand il n’en pouvait plus, il retirait un tout petit bout de papier, du coin, découvrant un tout petit bout de chocolat, et puis il prenait ce petit bout, juste de quoi grignoter, pour le laisser fondre doucement sur sa langue. Le lendemain, il croquait un autre petit bout, et ainsi de suite, et ainsi de suite. C’est ainsi que Charlie faisait durer plus d’un mois le précieux cadeau d’anniversaire qu’était ce petit bâton de chocolat à deux sous.Mais je ne vous ai pas encore dit ce qui torturait plus que toute autre chose l’amateur de chocolat qu’était le petit Charlie. Et cette torture-là était bien pire que la vue des tablettes de chocolat dans les vitrines ou le spectacle des enfants qui croquaient leurs confiseries sous son nez. Vous n’imaginerez pas de plus mons-trueux supplice :Dans la ville même, bien visible depuis la maison où habitait Charlie, se trouvait une ÉNORME CHOCOLATERIE !Imaginez un peu !

Et ce n’était même pas une chocolaterie ordinaire. C’était la plus importante et la plus célèbre du monde entier ! C’était la CHOCOLATERIE WONKA, propriété d’un monsieur nommé M. Willy Wonka, le plus grand inventeur et fabricant de chocolat de tous les temps. Et quel endroit merveilleux, fantastique ! De grandes portes de fer, un haut mur circulaire, des cheminées crachant des paquets de fumée, d’étranges sifflements venant du fond du bâtiment. Et dehors, tout autour des murs, dans un secteur de près d’un kilomètre, l’air embaumait d’un riche et capiteux parfum de chocolat fondant !Deux fois par jour, sur le chemin de l’école, puis au retour, le petit Charlie Bucket passait devant les portes de la chocolaterie. Et, chaque fois, il se mettait à marcher très très lentement, le nez en l’air, pour mieux respirer cette délicieuse odeur de chocolat qui flottait autour de lui.Oh ! Comme il aimait cette odeur !Et comme il rêvait de faire un tour à l’intérieur de la chocolaterie, pour voir à quoi elle ressemblait ! (…)

Autour du texte Voici les quatre autres enfants du roman :• Augustus Gloop, un petit garçon très gourmand ;• Véruca Salt, une petite fille gâtée par ses parents ;• Violette Beauregard, une petite fille qui passe ses journées à mâcher du chewing-gum ;• Mike Teavee, un petit garçon qui ne fait que regarder la télévision.Dessine-les, en mettant en valeur le défaut de chacun.

Au début du récit À l’aide des renseignements donnés dans ce 1er chapitre, quel genre de caractère semble avoir Charlie ?

Résume, en quelques phrases, la situation de Charlie au début de ce roman.

Qu’est-ce qui arrivera forcément à Charlie dans la suite de ce roman ? Pourquoi ? Vérifie ta réponse, page 63 de NAL.

Familles Trouve trois mots de la famille de chocolat. Emploie chacun d’eux dans une phrase.

Trouve quatre mots de la famille de rêve. Emploie chacun d’eux dans une phrase.

Expressions Que signifient les expressions :• Être chocolat !• Ce n’est pas le rêve ! Emploie ces deux expressions dans un court paragraphe.

Imagine puis raconte à tes camarades ce qui pourra arriver à Charlie dans la suite du roman.

Que penses-tu de la vie de la famille Bucket ?Écoute les opinions de tes camarades.Comparez, discutez les différents points de vue.

Voici charlie Voici charlie

Éd. Gallimard – Coll. « Folio Junior » Édition spéciale – Élisabeth Gaspar, traductrice – Roald Dahl Charlie et la chocolaterie

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Du lire au dire…À la rencontre du documents…À la rencontre du document… À la rencontre des mots… Cite les différents éléments qui constituent ce document.

Pourquoi la publication Je bouquine a-t-elle réalisé un dossier sur Roald Dahl ? Recopie les 2 phrases qui donnent les raisons des auteurs.

Quelles sont les différentes périodes de la vie de Roald Dahl évoquées dans ces 2 pages ? Que penses-tu de chacune d’elles ?

Quel autre titre peux-tu donner au chapitre « Des scorpions dans les bottes » ? Dis pourquoi.

Dico Recherche dans le dictionnaire le sens des mots : pensionnat – extase – fjord – hilarante.

Vocabulaire Quel est le sens de « À la dure » dans l’expression « Élever à la dure ».Trouve d’autres expressions avec dur ou dure.Explique-les et utilise chacune d’elles dans une phrase.

Dans ce dossier sur Roald Dahl, de quoi s’agit-il ? Choisis la bonne réponse et donne les raisons de ton choix. (Utilise le dictionnaire).• Un documentaire.• Un reportage.• Un article pour faire réfléchir.

À quoi sert ce document ? Donne les raisons de ton choix :• amuser, • informer,• décrire, • convaincre.

Qui a écrit ce document ?

Reprends un des paragraphes du dossier et prépare avec un(e) camarade une interview comme cela pourrait se dérouler à la télévision. Chacun de vous joue un rôle : l’un est le journaliste, l’autre est Roald Dahl.Attention : lors de la présentation à la classe on ne lit ni les questions, ni les réponses.

D o s s i e R

Un géant

« Je suis un vieil homme ! » dit Roald Dahl avec une grosse voix en  nous  accueillant  chez  lui  à la  campagne  près  de  Londres. Il nous  impressionne :  c’est un vrai  géant,  il  mesure  1 m  95 ! Mais  son  regard un peu  sévère brille d’humour.

« Nous », c’est Isabelle Fuhrman, directrice artistique de Je Bouquine, et Leigh Sauerwein, responsable du dossier littéraire.

Roald  Dahl  nous  fait  entrer dans  sa  belle  maison pleine de lumière et de tableaux…

Les Norvégiens

Le géant avec  la grosse voix est né en Grande-Bretagne, à Llandaff, au pays de Galles. Il est le troisième de quatre enfants. Ses parents, Harald et Sofie Magdalene Dahl, sont  norvégiens.  Harald  dirige une affaire prospère de courtage maritime dans le grand port de Cardiff.  Mais  il  meurt  d’une pneumonie  lorsque  Roald  n’a que  trois  ans.  Sofie  Magdalene aurait  pu  alors  retourner  en 

Norvège avec ses enfants, vivre auprès de sa famille. Elle préfère rester. Tous les étés cependant, la  grande  famille  s’embarque pour la Norvège, une folle expé-dition en train et en bateau, où il faut surveiller d’innombrables malles, six enfants (Harald Dahl 

eut  deux  enfants  d’un  premier mariage) et essayer de ne pas avoir  le  mal  de  mer.  Mais  au bout du voyage, il y a un para-dis :  la Norvège avec ses  fjords aux eaux profondes, des milliers d’îles  à  explorer,  des  pique-niques,  des  parties  de  pêche sans fin…

Élevé « à la dure »

En même temps, le jeune Roald est élevé « à la dure » à la mai-son.  Il  connaît  également  les écoles anglaises où  les garçons sont punis  de  vigoureux  coups de canne sur les fesses.

Cela  ne  l’empêche  pas  de  faire des  bêtises  hilarantes,  comme le  jour  où  il  place  une  souris morte dans le bocal à bonbons 

d’une très désagréable épicière. La  punition  administrée  par  le directeur  du  pensionnat  fut… cuisante !  Cette  éducation  a formé l’homme Roald Dahl.

« Il ne  faut pas  se  laisser  aller dans la vie, dit-il. Une des plus grandes qualités que l’on puisse avoir  c’est  la  persévérance,  le courage  de  continuer  face  aux obstacles.  La  vie  est  tellement dure, vraiment, tellement dure. Il  faut  préparer  les  enfants  à faire face au monde, leur don-ner un maximum d’atouts pour cela… »

Quentin Blake a illustré presque

tous les livres de Roald Dahl.

Il lui a offert ce tableau pour

son soixante-dixième anniversaire.

Roald Dahl sortant de sa maison,

« Gypsy House », à la campagne,

près de Londres, avec Leigh

Sauerwein, responsable du dossier

littéraire de Je Bouquine.

Des scorpions dans les bottes

C’est à dix-huit ans que le jeune Roald  décide  de  faire  face  au monde. Au lieu de continuer ses études  à  l’université,  il  entre  à  la  grande  compagnie  pétro-lière,  la  Shell,  et  devient  un homme  d’affaires.  Habillé  d’un complet  gris  foncé,  un  feutre mou  sur  la  tête,  un  parapluie roulé en main, il prend le train pour  Londres  tous  les  matins  à 8 h 15, du village où il habite avec sa mère et ses trois sœurs. Quelques  années  plus  tard,  la Shell l’envoie en Afrique orien-tale. Il est en extase à l’idée de connaître  la  chaleur  brûlante, de  voir  des  éléphants  et  des lions. Là-bas, il vend le pétrole de  la  Shell  dans  les  mines  de diamant  et  les  plantations  de sisal. Il apprend aussi à secouer ses  bottes  tous  les  matins  au cas  où  un  scorpion  s’y  serait glissé  pendant  la nuit.  C’est  le bonheur.

Un pilote de chasse devient écrivain

Mais  la  Deuxième  Guerre  mon-diale met un terme à sa carrière avec la Shell. Roald entre dans la Royal Air Force et devient pilote de chasse. Gravement blessé en Libye lorsque son avion s’écrase au  sol,  il  guérit  et  repart  au combat,  cette  fois  en  Grèce  et en  Syrie,  affrontant  les  terri-bles  avions  Messerschmitt  alle-mands.  En 1942,  il  se  retrouve attaché militaire aux États-Unis, à Washington. C’est là qu’il com-mence  à  écrire :  des  nouvelles inspirées par ses expériences de la  guerre.  Mais  voilà,  quelques années  plus  tard,  cet  écrivain, célèbre pour ses récits sinistres et  inquiétants,  se met  à  écrire pour des enfants ! Et voilà que les  enfants  en  redemandent, enchantés,  ravis ! Dahl devient un  des  plus  grands  auteurs  de livres pour enfants.

Ses livres sont célèbres dans le monde entier.

Nous avons eu envie de connaître un peu mieux

cet écrivain anglais dont les récits font frissonner à la fois

de terreur et de rire…

La vie De L’auteur

roald DahlL’auteur de Charlie et la chocolaterie

né en 1916.

D o s s i e RexCLuSIfje bouquine

rend visite à

RoALD DAhL

Après un grand

tour du jardin,

le maître des

lieux se dirige

vers la petite

cabane où il a

écrit la plupart

de ses livres.

Roald Dahl

vers l’âge

de 7 ans

à l’époque

où il passait

tous ses étés

en Norvège.

exCLuSIfje bouquine

rend visite à

RoALD DAhL

64 65

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À la rencontre du texte… En utilisant l’ensemble du dossier, relève les parties du texte illustrées par les photos.

Relève les arguments présentés par R. Dahl pour passionner les enfants lorsqu’il écrit une histoire.

Retrace la vie de R. Dahl en quelques lignes en répondant aux questions : Où ? Comment ? Pourquoi ? enfance – adulte – écrivain.

Imagine le lieu de travail de R. Dahl… mais il est tout le contraire de celui présenté dans le document. Écris un petit texte pour nous le faire connaître.

Recherche les différents sens du mot nouvelle. Choisis le sens qui convient pour l’extrait du texte « Des nouvelles inspirées par ses expériences de la guerre. ».

Éd. Bayard Presse – Coll. « Je bouquine » – texte de Leigh Sauerwein – n° 81, novembre 1990

« Il faut passionner  les enfants ! »

Des histoires pour enfants, gentilles, à l’eau de rose, cela n’intéresse pas du tout Roald Dahl. Il trouve qu’il y en a déjà beaucoup trop.

« Les enfants, dit-il, il faut les passionner, sinon ils vous lais-sent tomber et vont regarder la télévision. J’essaie d’écrire des histoires qui les saisissent à la gorge, des histoires qu’on ne peut pas lâcher. C’est ma pas-sion. Car si un enfant apprend très jeune à aimer les livres, il a un immense avantage dans la vie. Ce que je raconte dans mes livres n’a aucune impor-tance et ne sert strictement à rien. Mais si, après avoir lu une de mes histoires, l’enfant dit : “Quel livre génial, j’adore les livres”, alors j’ai gagné ! »

Dahl racontait des histoires à ses propres enfants, et à sa manière bien à lui…

Roald

Dahl

à Nairobi.

« Je me souviens que je leur racontais l’histoire du bon géant. À l’époque, j’inventais l’histoire, je ne l’avais pas encore écrite. Alors parfois, quand j’avais fini, je sortais tout doucement de la maison, je prenais une échelle que je posais contre une fenêtre… soudain, un visage apparaissait à travers la vitre. Merveilleuse terreur ! Évidemment, ils hur-laient ! Jusqu’à ce qu’ils m’aient reconnu.

Les pieds posés sur une vieille valise

en cuir, l’auteur s’installe dans

sa cabane de travail où personne

n’a le droit de faire le ménage !

Merveilleux ! Ils n’oublieront jamais. Il faut faire ce genre de choses dans la vie ! » Ses enfants n’oublieront sans doute jamais non plus comment leur père saupoudra d’herbicide le gazon du jardin, de façon à ce que l’herbe pousse en formant les lettres de leur nom !

L’antre du géantNous lui demandons où il travaille, où il écrit. Il nous emmène dans le jardin. Là, entre la maison et le potager au loin, il y a un petit chemin bordé des deux côtés de jeunes tilleuls dont les branches forment un toit de feuilles au-dessus du chemin en été. Au bout de cette allée, il y a une vieille cabane. Nous y entrons, il fait sombre, c’est désordonné et sale. Personne n’a le droit d’y faire le ménage. Un vieux fauteuil troué occupe la moitié de l’espace. L’unique fenêtre est recouverte d’un morceau de plastique jauni, bloquant entièrement la vue du jardin. Il ne faut pas être distrait ! Devant le fauteuil, par terre, il y a une vieille valise en cuir pour poser les pieds. Dahl s’installe et saisit une drôle de planche. « Voilà, dit-il, c’est ici que je travaille. » Et il pose la planche sur ses genoux. Nous sommes dans l’antre du géant ! Mais bientôt il est l’heure de nous séparer. En s’éloignant de son grand pas lent, Roald Dahl garde ce petit sourire en coin qui signifie qu’il n’a pas fini d’étonner son monde…

D o s s i e R

Au revoir,

Monsieur Dahl !

66

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1 Lis le texte ci-dessous, et pour chaque mot souligné écris de qui il s’agit.

Les pionniers

Des cabanes de tous styles et de toutes tailles poussaient sur la rive. Celle de Briggs et Morrison était si basse qu’ils ne pouvaient s’y tenir qu’à plat ventre. Au contraire, celle d’Atkins était si haute qu’elle aurait pu loger une jeune girafe. Bromwich l’aîné, lui, avait opté pour un type d’habi-tation semi-souterraine qui tenait plutôt de la trappe à piéger les éléphants.Briggs et Morrison émergèrent en rampant de leur rez-de-chaussée surbaissé au moment où Bennett et Mortimer passaient, les bras chargés de branches et de roseaux.« Vous venez voir un peu ce que nous faisons ! leur cria Bennett. C’est formidable, chez nous… Du moins ça ne tardera pas à l’être quand nous aurons renforcé le toit et asséché le sol. »Briggs, un garçon de douze ans, très grand pour son âge, se redressa et essuya d’un revers de main la boue qui maculait ses genoux.« Je suis sûr qu’elle n’est pas aussi bien que la nôtre ! » répliqua-t-il.

Anthony Buckeridge

2 Recopie chacun des textes suivants en remettant en ordre les phrases proposées.

texte a

• Il avait l’habitude de se déguiser en miséreux pour aller mendier à manger.• Elle était entraînée en un lieu mystérieux.• Dans un lointain royaume, vivait un maître sorcier.• Elle n’en revenait jamais.• Si une jeune fille s’approchait de lui, il s’en emparait.

texte B

• Il portait sur ses épaules une grande besace qui lui donnait l’air épuisé.• Lorsqu’elle fut à côté de lui, le sorcier l’effleura du bout des doigts.• Un jour, il s’arrêta devant une demeure où vivaient trois belles jeunes filles.• Celle-ci voulut lui donner un bout de pain.• Elle fut obligée de sauter dans le grand panier d’où elle ne revint jamais.• Le méchant homme inspira beaucoup de pitié à l’une des jeunes filles.

J’observe

1 Lis le récit ci-dessous.

Liptovsky starhrad

Appuyé contre le mur, le seigneur Komorovsky contemplait le coucher du soleil. C’était un spectacle magnifique qui se déroulait devant ses yeux. Sa demeure était entourée de forêts, vallées et rivières à perte de vue qui lui appartenaient. Dans toute la région de Liptov, il n’y avait pas de seigneur plus riche et plus puissant que lui.

Il pensait à sa fille Anna dont l’attitude l’inquiétait. Elle était belle, si belle, mais aussi si têtue. Elle était tombée amoureuse de Bechen, le pire ennemi de la famille.– Je ne peux pas accepter cette union avec Bechen, mon enfant. L’accepter serait la pire des humiliations pour nous et pour nos ancêtres, la raisonnait souvent le père.– C’est lui que j’aime. Jamais je n’épouserai quelqu’un d’autre.

Bechen, propriétaire d’une demeure voisine, faisait partie de ces chevaliers brigands qui pillaient le pays. Il voulait s’approprier les biens du seigneur Komorovsky.

Un jour, la guerre éclata. Le pays étant menacé, aussitôt Komorovsky réunit ses soldats et s’en alla aider son roi. Bechen, lui, ne partit pas.

2 Recopie et complète le tableau ci-dessous.

Dans un récit… Dans Liptovsky Strahrad c’est…

• Les personnages : – sont cités ; – on sait comment ils sont ; – on sait ce qu’ils veulent faire ; – ils sont nommés de différentes façons ; – on connait le héros.

• Les lieux : – on sait où se déroule l’action.

• Le temps : – on sait quand se déroule l’action ; – les temps des verbes sont ceux du passé.

• Le récit : – le héros a un problème à résoudre.

J’écris

1 Écris la suite du récit Liptovsky Starhrad.

Les pionniers (p.52 à 55)

Pour écrire la suite d’un récit

Reconnaître et nommer les personnages

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1 Xxx

2 Xxx

3 Xxx

4 Xxx

Xxx

Je réécris

1 Après l’écriture de ton texte, reproduis la grille suivante et complète-la . Lorsque tu réponds « oui », relève dans ton texte ce qui justifie la réponse. Lorsque tu réponds « non », complète ton texte lorsque cela est possible.

Oui, c’est… Non

• J’ai nommé les personnages.

• J’ai conservé le même héros jusqu’à la fin.

• Les personnages sont toujours les mêmes.

• Certains personnages sont nouveaux. Dans ce cas j’ai bien précisé s’ils aident le héros ou s’ils sont opposés à lui.

• J’ai utilisé les dialogues, je sais reconnaître facilement qui parle.

• J’ai utilisé des mots qui marquent bien le déroulement des actions dans le temps (puis, ensuite, enfin, hier, demain, quelques jours plus tard…).

• Les actions présentées le sont dans un ordre chronologique.

• Le problème qui se posait au héros est résolu.

• On sait ce que deviennent les différents personnages à la fin du récit.

• J’ai utilisé correctement la ponctuation : – point, – virgule, – ponctuation du dialogue.

• J’ai conservé tout au long du récit les formes verbales du texte proposé : – imparfait, – passé simple pour le récit, – présent pour les dialogues.

2 Réécris ton texte en tenant compte des observations portées sur ta grille.

L’oiseau d’Ourdi (D’après Grimm) .....................................................................................74 à 81La guerre de Rébecca (S. Heuck) ..................................................................................82 à 85Dans la gueule du monstre (T. Brezina) ...................................................................86 à 89Le rôti de lapin (K. Valentin) .............................................................................................90 à 93Meterware (Boule et Bill) ..................................................................................................................94Poésie ....................................................................................................................................................... 95La petite fille aux allumettes (D’après Andersen) ...............................................96 à 99Mob et Maud (Y. Heurté) .................................................................................................100 à 103Fifi habite toujours à la villa (A. Lindgren) ........................................................ 104 à 107Production d’écrits

• L’ordre du récit ................................................................................................................. 108 à 110• Pour écrire un récit............................................................................................................... 111-112

pays GerMaNiQueSpays ScaNDiNaVeS

Pour écrire la suite d’un récit

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À la rencontre du texte… À la rencontre des mots… Du lire au dire…

arbolé arboléFederico García Lorca

La niña del bello rostroestá cogiendo aceituna.El viento, galán de torres,la prende por la cintura.

Pasaron cuatro jinetes,sobre jacas andaluzas,con trajes de azul y verde,con largas capas obscuras

« Vente a Cordoba, muchacha. »La niña no los escucha.

Pasaron tres torerillosdelgaditos de cintura,con trajes color naranjay espeda de plata antigua.

« Vente a Sevila, muchacha. »La niña no los escucha.

Cuando la tarde se pusomorada, con luz difusa,pasó un joven que llevabarosas y mirtos de luna.

« Vente a Granada, muchacha. »La niña no lo escucha.

La niña del bello rostrosigue cogiendo aceituna,con el brazo gris del vientoceñido por la cintura.

La jeune femme au beau visageest là, à cueillir des olives ;Le vent qui courtise les tours vient à la prendre par la taille.

Ont passé quatre cavalierssur petits chevaux andalous,habillés d’azur et de vertsous leurs vastes capes foncées.

« Pour Cordoue, mets-toi vite en route ! »Mais la fille ne les écoute.

Ont passé trois toréadorstout jeunes, et la taille fine,en costumes couleur orangeavec épées de vieil argent.

« Pour Séville, mets-toi en route ! »Mais la fille ne les écoute.

Lorsque le soir tourne au violetdans une lumière diffuse,passe un jeune homme qui portaitdes roses, des myrtes de lune.

« Pour Grenade, mets-toi en route ! »Mais la fillette ne l’écoute.

La fille au visage charmantcontinue à cueillir l’olivetandis que le bras gris du ventpar la taille la tient captive.

Choisis une partie du texte.Présente-la à tes camarades de mémoire :– en français,– en espagnol.

Parfois le traducteur prend quelques libertés. Recherche dans le texte en espagnol le ver qui se répète trois fois. Note les traductions. Que remarques-tu ?

Recherche la traduction en espagnol des mots :le vent – la taille – cavaliers – toréadors – un jeune homme – le bras.

Au fil du poème Quel est le personnage principal de ce texte ?Justifie ta réponse.

Pourquoi la jeune fille n’écoute-t-elle pas les différents personnages qui passent près d’elle ?

Cherche dans quelle région d’Espagne se trouvent les différentes villes citées.

Autour du poème Qui est l’auteur du texte ?Qui est le traducteur ?

Compare la présentation du texte en espagnol et la présentation du texte en français.Quelles remarques peux-tu faire ?

arbrisseau, arbrisseauFederico García Lorca (Traduction de Bernard Lorraine)

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