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DÉCEMBRE 2014
LA SOCIÉTÉ COLLABORATIVE -MYTHE ET RÉALITÉ
Emilie DAUDEY
Sandra HOIBIAN
7/23/2019 C313_La Societe Collaborative
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2
SommaireR ESUME ........................................................................................................................ 3
NOTE DE SYNTHESE .......................................................................................................... 4
I. UN CONTEXTE PROPICE AUX CHANGEMENTS DE SOCIETE ...................................................... 11
Un changement de paradigme technique : l’ère du numérique .................................. 11 1.
Un changement de paradigme économique… ........................................................... 13 2.
De nouvelles demandes sociétales ......................................................................... 14 3.a. Les Français en quête de lien social.................................................................................................... 14 b. Une conscience écologique diffuse ..................................................................................................... 15 c. Volonté de transformer profondément la société, reet des institutions et des structures !erticales ............ 1"
a pensée économique en mutation ....................................................................... 21 4.
II – DEFINIR LA SOCIETE COLLAORATI!E .......................................................................... "#
!"pologie des pratiques colla#oratives e$istantes .................................................... 2% 1.
Dé&inir la société colla#orative par son plus petit dénominateur commun : l’interaction2.entre pairs .......................................................................................................... 3'
(loignement des institutions et renouvellement des mécanismes de la con&iance ......... 32 3.
III $ LES CARACTERISTI%UES REELLES ET IDEALISEES DE LA SOCIETE COLLAORATI!E .................. 3& a. Les outils numériques et une grande communauté d#usagers $ des caractéristiques largement partagées maistrop sou!ent confondues a!ec le collaboratif .............................................................................................. %& b. Les !ertus écologiques de la collaboration ' (econde !ie des obets et promotion de l#usage ..................... %) c. *es liens sociau+ dans certains cas renforcés, mais pas touours ........................................................... 4 d. *es pratiques ni forcément altruistes, ni forcément solidaires................................................................ 41 e. Le collaboratif comme une incitation - être coauteur, - être partie prenante .......................................... 4%
)omment se situe la société colla#orative au sein des concepts émergents * .............. 4+ 4.
I! – LES PRATI%UES ACTUELLES ET A !ENIR ....................................................................... 4'
a consommation de #iens matériels ...................................................................... 4, 1.a. *es pratiques récentes et en plein essor ............................................................................................. 4" b. *es pratiques touc/ant l#ensemble du corps social ............................................................................... 50
e partage du savoir et des #iens immatériels -in&ormation culture &orums2.militantisme…/ .................................................................................................... +4
a. *es pratiques dé- bien ancrées ........................................................................................................ 54 b. (urtout c/e les eunes, pas forcément dipl2més, tr3s actifs sur le net ................................................... 55
es pratiques colla#oratives touchant une communauté restreinte ............................. +% 3.
a société colla#orative a un #el avenir .................................................................. +, 4.
es o#stacles que la société colla#orative devra &ranchir ........................................... %1 +.
ILIOGRAPHIE ............................................................................................................ &3
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3
R()*m(
’essor des comportements pla0ant l’individu au cur de l’action -covoiturage revente et achat de #iens
d’occasion dons participation des &orums d’échange d’in&ormation…/ est auourd’hui incontesta#le. )e
que l’on pourrait nommer la société colla#orative est souvent entouré d’un halo idéaliste et utopiste
l’instar des m"thologies entourant hier les pionniers d’internet : ces nouvelles pratiques recréeraient du
lien entre les gens amélioreraient l’état de la planète o&&riraient une réponse au$ nom#reuses crises et
questionnements entourant l’économie capitaliste voire mme sonnerait la &in du modèle capitalistique
du 565ème et 55ème siècle. D’autres voi$ dénoncent au contraire un phénomène de mode destiné
améliorer l’image des acteurs du secteur #7ti sur une &orme de concurrence délo"ale au$ entreprises
traditionnelles et qui pousserait la monétarisation de tous les aspects de la vie quotidienne auparavant
l’écart du marché. )es controverses sont sans nul doute relier avec le manque de dé&inition précise
et partagée des multiples concepts en présence. 8 partir d’un inventaire des diverses propositions
conceptuelles e$istantes ce our mises en regard avec un état des lieu$ des initiatives e$istantes nos
travau$ proposent une t"pologie des pratiques colla#oratives mettant en évidence que l’échange entrepairs et une vision plus hori9ontale de la société constitue le seul vérita#le trait d’union entre des univers
par&ois très éloignés. elon les cas une con&iance plus ou moins grande dans les autres et plus
généralement dans les #ien&aits du collecti& s’" aoute. es caractéristiques généralement associées cet
univers -réduction du gaspillage des ressources participation un proet commun création de liens
sociau$ partage…/ ne sont pas en réalité partagées d’un #out l’autre du spectre contrairement ce
que le &lou conceptuel et une certaine tendance au ; collaborati!e as/ing < pourrait tendre &aire
croire. ’anal"se des &acteurs soutenant les comportements colla#orati&s -essor du numérique
perspectives de croissance &ai#le préoccupations environnementales touours plus pressantes mé&iance
envers les institutions renouveau du rapport la propriété et désir de placer l’individu au cur de lasociété/ laisse supposer que ce nouveau modèle de société est appelé se di&&user dans les années
venir.
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4
No+e ,e )-+/0)e
Le) o*2ee) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) e 5e*2e+ 5*) 9+re 7o)i,(r(e) 7omme* )im5e 5/(om0e ,e mo,e
=n quelques années un &oisonnement de plate&ormes d’échanges de #iens de services de conseils de
savoirs et l’éla#oration d’initiatives variées ont &leuri principalement sur internet renouvelant les
interactions entre acteurs de manière plus /ori:o+ae e+ ,oa+ 5*) ,e 5a7e ; <i,i2i,*.
=lles recouvrent auourd’hui tous les domaines de la vie quotidienne : équipement maison travail
électronique activités pour les en&ants mode &inancement loisirs transport etc. =n particulier les
comportements colla#orati&s dans les domaines de <i=orma+io> ,* )a2oir e+ ,e a 7*+*re )*r
i+ere+ =o+ mai+ea+ 5ar+ie ,e a 2ie 6*o+i,iee ,e) Fra?ai). )ertains sites internet
d’échange de savoir et certains &orums de discussion &ont mme partie auourd’hui des sites les plus
&réquentés par les internautes. 22> des ?ran0ais contri#uent au contenu édité sur le net via des
commentaires des pu#lications sur les &orums de discussion les réseau$ sociau$ les chats les #logs et
32> disent pro&iter de ces in&ormations en tant que lecteurs si #ien qu’en tout 5*) ,<*e 5er)oe
)*r ,e*@ 8((=i7ie ,e 7e) (7/ae).
S*r e) =or*m) ,e ,i)7*))io> e) r()ea*@ )o7ia*@> e) 7/a+)> e) 8o)> 9+e)$2o*) 5*+B+ @ )hamp : ensem#le de la population de 12 ans et plus en > @
ource : )A=DB) =nqute sur les ; )onditions de vie et les Cspirations< uin 2'14.
a vente et la location de #iens par des particuliers vers des particuliers est en plein essor. Troi)
Fra?ai) )*r 6*a+re o+ ,(; a7/e+( * 8ie )*r *e 5a+e=orme ,e 2e+e e+re 5ar+i7*ier) e
"14. Du cté de la location entre particuliers -location de logement covoiturage…/ certains sites très
récents &ont une progression remarqua#le depuis leur création -Ela#lacar Cir#n# a ruche qui dit
ouietc./.
De) *)ae) 5o*r +o*+e) e) 7a+(orie) ,e 5o5*a+io
’essor du colla#orati& touche l’ensem#le des couches de la société mais l’appropriation des pratiques
varie selon les groupes : l’achatFvente et la location de #iens d’occasion est plus une a&&aire de =amie)
a2e7 e=a+) et de 5er)oe) rea+i2eme+ ai)(e). e partage le prt le troc concerne aussi les
&amilles mais plait également au$ e*e) et au$ personnes avec de 8a) re2e*). e partage des #iens
du savoir et de l’in&ormation est plus porté par les eunes diplmés ou non. es r*ra*@ et les ha#itants
de petites agglomérations échangent vendent et troquent autant voire plus que les Garisiens et les
ha#itants des grandes métropoles contrairement l’idée répandue selon laquelle c’est la densité et lemanque de place des métropoles qui poussent les individus intensi&ier les échanges.
32 3 1, 2+ 1H 4
Un lecteur de ce que lesautres disent ou écrivent
Un contri#uteur
Cutant lecteur quecontri#uteur
Ii lJun ni lJautre Ion internaute Ie sait pas
#4 (7/ae+ ,e) i=orma+io) a2e7e*r) 5air) )*r i+ere+
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+
Ue 7ara7+(ri)+i6*e ie +o*) 7e) 7om5or+eme+) e) (7/ae) e+re 5air)
es nouveau$ sites auto@la#ellisés ; économie colla#orative < sont très divers et les contours théoriques
du concept restent encore &lous. C&in de s’" retrouver dans le dédale des caractéristiques réelles ou
idéalisées de la société colla#orative nous proposons dans cette étude une +-5ooie ,e) 5ra+i6*e)
répertoriant les pratiques e$istantes s’appu"ant sur la littérature et distinguant les activités selon a
a+*re ,e) (7/ae) e+re mem8re) et le ,er( ,e 7oa8ora+io qu’elles requièrent. )ette
t"pologie intègre aussi certaines pratiques souvent ou#liées par les travau$ théoriques et qui selon nous
ont toute leur place dans la société colla#orative savoir 1F les sites qui ont trait l’économie virtuelle
tels que les logiciels li#res les &orums de discussion etc. 2F les anciennes &ormes de pratiques
colla#oratives telles que le troc les "stèmes d’(changes ocau$ -=/ les activités associatives etc.
ource : )A=DB)
a classi&ication o#tenue nous amène distinguer )e5+ =orme) ,e mo,0e) -colonnes C K du ta#leau/
allant de l’achatFvente de #iens au partage de savoir sur internet en passant par de l’ha#itat participati&.
a t"pologie met en évidence que le plus petit dénominateur commun l’ensem#le des
pratiques o#servées est <(7/ae e+re 5air)> 5oi+ 7e+ra ,e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e -EauLens
2'12 M ?rancou et Naplan 2'11/. =n e&&et l’ensem#le de ces modèles remettent en cause la relation
verticale classique de l’économie de marché et au contraire promeuvent une organisation des échanges
/ori:o+ae entre les usagers : ces derniers peuvent agir sur leur environnement tre soit
producteurFo&&reur soit consommateurFusager voire dans certains cas co@construire avec les autres un
proet plusieurs c’est pourquoi ils sont appelés 5ro)omma+e*r).
Cara7+(ri)+i6*e) i,(ae),e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e H
Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *
om8rere)+rei+ ,e5er)oe)
J Im5i6*e * (7/ae e+re 5air)
J N(7e))i+e * ra, om8re,K*+ii)a+e*r)
J Re5o)e )*r e) o*2ee)+e7/ooie) e+ e) o*+i) *m(ri6*e)
J R(,*i+ e a)5iae ,e) re))o*r7e) Ion pert inen t Ion pert inent Ion pert inen t
J Fa2ori)e K*)ae 5*+B+ 6*e a5ro5ri(+(
Ion pert inen t Ion pert inent Ion pert inen t
J Re=or7e e) ie) )o7ia*@
J E)+ o *7ra+i= 5o*r K*)aer> *i,ema,e * ,o ,e +em5) o* ,Kare+
J I7i+e ; 9+re 5ar+ie 5rea+e> ; 7r(era2e7 e) a*+re)
=$emples
OiloP =loueCir#n# Ela#lacar
"&t Qoupio#!asPra##it…
)ouchsur&ing =cooPeningvoitures
partagéesvestiaires
parta és co@
)roLd&unding sous&orme de prtavec intért…
Don :?reec"cledonnons.org croL&unding
-don/
T-5ooie ,e) 5ra+i6*e)7oa8ora+i2e)
Aéseau$ sociau$-"outu#e tLitter
&licPr/ #logs&orums pétitions
en ligne…
RiPipedia logicielsli#res et open
source conceptionouverte partirdJimprimantes
3D…
Sa#itat participati&colocation crèches&amiliales CTCGles associations...
Cma9one#oncoin =#a"
vide@greniers troc
a ruche qui ditoui C little
marPet C littleépicerie
IENS IMMATERIELSIENS MATERIELS
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re
5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e,e 8ie)
,Ko77a)ioe+re
5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
e+re
5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+
)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)
*+ii)a+e*r)
conce rne lJensem# le des in itia tives conce rne une partie seulement des in itia tives ne conce rne pas ces initia tives
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%
De a 7o=ia7e e2er) a*+r*i ; a 7ro-a7e ,a) e 7oe7+i=
Eotsman et Aogers estiment que le colla#orati& requiert en plus de l’hori9ontalité des échanges ce qu’ils
nomment ; t/e belief in t/e commons < c’est@@dire la cro"ance dans le &ait que le #ien produit ne
pourra qu’tre amélioré par sa mise en commun. 6l est vrai que certains modèles &ondés sur la
coproduction d’un contenu - droite du ta#leau : logiciels li#res ; &a# la#s </ ou certains proets de vivre
ensem#le -ha#itat ou crèches participatives/ nécessitent une con&iance très &orte dans la communauté.
Tais #eaucoup d’autres très répandus tels que l’achatFvente de produits d’occasion entre pairs - gauche
du ta#leau/ ne &ont appel qu’ une con&iance entre vendeurs et acheteurs et non une cro"ance dans les
vertus d’une construction collective.
C&in de garantir un niveau de con&iance su&&isant les plate&ormes internet ont recours la création d’un
5ro=i par chaque participant composé de l’in&ormation apportée directement par le mem#re des
éléments constituant sa r(5*+a+io éta#lie partir de notes évaluations et commentaires des
autres mem#res de la communauté. 4 ,e) Fra?ai) déclarent avoir très ou asse9 con&iance dans les
avis évaluations émis par leurs pairs sur internet niveau asse9 proche de la con&iance dans les autres
a&&ichée dans la vie en général. C/e: e) e*e) ,e moi) ,e "# a) ,i5Bm() ,* )*5(rie*r> a5ro5or+io ,<i,i2i,*) 7o=ia+) ,a) e) (2a*a+io) ,ii+ae) mo+e ; &'> ce qui e$plique en
partie pourquoi ils sont plus acti&s dans leurs pratiques sur internet et laisse supposer le développement
de cette nouvelle économie.
La 7o=ia7e ,a) e) o+e)> (2a*a+io) e+ 7omme+aire) )*r i+ere+> e $E)em8e ,e a 5o5*a+io$ D(+ai 5ar e $ !otal ; !rès < et ; Csse9 con&iant
D(+ai 5ar ,i5Bme $ !otal ; !rès < et ; Csse9 con&iant <
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14
D* m-+/e ; a r(ai+(
es nouvelles pratiques colla#oratives sont souvent décrites comme des réponses au$ attentes des
individus et présentées comme le o*2e e,ora,o. Ious " vo"ons une &orme d’écho au$ m-+/ooie)
a-a+ e+o*r( a ai))a7e ,<i+ere+ -li#re gratuit démocratique émancipateur…/1 et qui est
auourd’hui également le terrain de eu de nom#reuses compagnies animées par des #uts mercantiles.
es discours autour de la société colla#orative s’inscrivent eu$@aussi dans une oi6*e *+o5i)+e : toutes
1 Tonique DCKICUD ; e Le# ce la#oratoire du capitalisme s"mpa < Le débat n1%' 2'1'F3
!rèscon&iance
3
Csse9con&iance
3H
Geucon&iance
33
Gas du toutcon&iance
22
VIspW+
+H+1
4'
2X
22
'
1'
2'
3'
4'
+'
%'
Toins de 2+ans
2+ 3, ans 4' +, ans %' %, ans H' ans et plus
1,
33
42
4,
'
1'
2'
3'
4'
+'
%'
Ion diplmé E=G) EC) Diplmé dusupérieur
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H
les vertus sont prtées au$ nouvelles organisations et au$ proets qui s’auto@réclament de cette
économie. es initiatives colla#oratives éviteraient les erreurs du capitalisme de marché en redonnant du
pouvoir au$ individus en évitant le gaspillage des ressources elles seraient l’indicateur d’une nouvelle
&orme d’altruisme entre individus etc. De &ait certaines pratiques comme le covoiturage &ont tout la
&ois : elles permettent d’utiliser les capacités e$cédentaires engendrent un gain monétaire pour le
conducteur et une économie pour le passager et &avorisent les rencontres de nouvelles personnes. Iostravau$ montrent qu’en réalité cté d’un petit nom#re d’acteurs présentant e&&ectivement toutes les
caractéristiques colla#oratives gravitent * ra, om8re ,e 5roe+) 6*i +e+e+ ,e 5ro=i+er ,e)
8((=i7e) ,<imae entourant cette nouvelle économie par&ois quelque peu a#usivement.
!rai$=a*@ Le) 7ara7+(ri)+i6*e) r(ee) e+ i,(ai)(e) ,e <(7oomie 7oa8ora+i2e
« La collaboration promeut des valeurs altruistes et solidaires »
)ertaines pratiques colla#oratives supposent une &orme ,<a+r*i)me de la part du participant2 : la
construction d’un logiciel li#re demande du +em5) soutenir un proet de croLd&unding suppose un don
mo(+aire écrire un article sur RiPipédia ou participer un logiciel li#re entraine une 7o+ri8*+io
i+ee7+*ee. Bn est alors rapidement tenté d’assimiler l’économie colla#orative une économie plus
sociale etFou solidaire que l’économie de marché.
Le) a2a+ae) 5r()*m() ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e); ?avorisées par l’essor d’internet certaines pratiques d’échanges ou de location entre particuliers se développent. 6lpeut s’agir de covoiturage de &inancement participati& d’échange d’appartements ou de services. elon vous quels
sont les principau$ avantages de ces pratiques * <
ource : )A=DB) =nqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14
)ette éthique sociale est souvent dé&endue par les acteurs du secteur. Iéanmoins de nom#reuses
pratiques et souvent les plus populaires sont guidées par des perspectives de gain en 5o*2oir ,<a7/a+.
%H> des ?ran0ais considèrent mme que c’est l’avantage principal ces pratiques : la réalisation d’un
; achat malin < que constitue l’acquisition d’un #ien d’occasion le gain &inancier o#tenu gr7ce la mise
en location d’une cham#re la recherche d’économies gr7ce au partage d’équipements…
2 Iotons que nous ne parlons pas ici des gains &inanciers engendrés par les plate&ormes d’échange mais que notre propos porte #iensur la motivation de la part des individus qui adhèrent au modèle colla#orati& proposé.
%
+
13
1'
1%
+'
2
2
1'
12
2'
31
1H
3
1#
"#
3
4
&
VIspW
6l nJ" a aucun avantage
Cgir au niveau local près de che9 soi
)ontri#uer rendre la société meilleure
Grotéger lJenvironnement
Aencontrer des gens nouer des liens
?aire des économies ou gagner de lJargent
1ère réponse 2ème réponse To+a
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X
Garmi les pratiques non@lucratives il est peut@tre utile de sortir de la vision angélique de la gestion d’un
#ien par une communauté. Aa"mond rappelle que pour qu’un #ien commun survive long terme l’utilité
collective mais aussi i,i2i,*ee doit tre ma$imisée sinon le commun &init par péricliter. Glusieurs
auteurs dont Eotsman et Aogers a#ondent en ce sens et e$pliquent que la )o7i(+( 7oa8ora+i2e <a
5a) ; )<a55*-er )*r *e mo+i2a+io a+r*i)+e o* )oi,aire elle est compati#le avec le capitalisme et
son postulat de la dé&ense de l’intért individuel.
« La collaboration renforce les liens sociaux »
a ,ime)io ,* ie )o7ia arrive en deu$ième position des avantages associés au$ nouvelles
pratiques colla#oratives : près d’un ?ran0ais sur deu$ estime qu’elles sont un mo"en pour nouer des
liens rencontrer des gens. ’idéal colla#orati& sem#le s’inscrire dans une volonté collective de
renouvellement et de ren&orcement des liens sociau$ tournés vers l’e$térieur du &o"er. es plate&ormes
de partage n’a#outissent pas toutes cet idéal et se traduisent la plupart du temps par une
m*+i5i7a+io ,e ie) =ai8e) comme dans toute transaction commerciale ; classique < entre un
acheteur et un vendeur -échange d’in&ormations techniques prise de rende9@vous/. 8 l’inverse les
individus s’engageant dans un proet d’ha#itat participati& ou ceu$ choisissant d’adhérer une association
ont toutes les chances de tisser des ie) (+roi+) avec les autres mem#res de la communauté.
« La collaboration a des vertus écologiques : elle promeut les usages et réduit legaspillage»
Une prise de conscience des pro#lèmes environnementau$ est l’uvre ces dernières décennies mme
si elle ne s’est pas &orcément traduite dans des changements réels de comportements. elon les
dé&enseurs de la société colla#orative celle@ci serait une solution pour sortir de cette apparente
impasse : elle réduirait la pollution gr7ce la meilleure utilisation des ressources e$cédentaires et la
mutualisation des #iens. 3 ,e) Fra?ai) 7o)i,0re+ ai)i 6*e a 5ro+e7+io ,e
<e2iroeme+ e)+ * ,e )e) ,e*@ a2a+ae) 5ri7i5a*@. Cu demeurant la maorité des
pratiques d’économie colla#orative s’inscrivent dans un mouvement de réduction du gaspillage des
ressources par l’optimisation des usages des #iens. )ependant les #éné&ices attendus de la rationalisation
des capacités e$cédentaires par le ré@usage des o#ets ou leur mutualisation sont comple$es : certains
e&&ets rétroacti&s négati&s sont prévoir :un gain en pouvoir d’achat généré par la mise en location ou la
vente d’un #ien peut tre trans&ormé en achat de nouveau$ #iens de consommation. )et e==e+ re8o,
rend la mesure de l’impact réel des initiatives colla#oratives sur la planète di&&icile évaluer.
« La collaboration incite à être partie prenante, à créer avec les autres»
a littérature sur les échanges pair pair prolonge l’utopie des origines d’internet en véhiculant une
notion &orte de la colla#oration: <i7i+a+io ; 5ar+i7i5er ; 7r(er * 5roe+ o* * 7o+e* ;
5*)ie*r). )ette version &orte de la colla#oration est présente dans certains modèles de l’économie
virtuelle et dans les pratiques plus anciennes -hors internet/ telles que les "stèmes d’(changes ocau$.
Iéanmoins lorsque l’on regarde l’éventail des pratiques colla#oratives actuelles cet idéal de ;
construction d’un proet commun < ne concerne qu’une petite part des propositions. =t malgré <a5ooie
,e a 7oa8ora+io> ,e <(7/ae 7o2i2ia> ,()i+(re))( e+ ,e a r(7i5ro7i+( 7r(a+ri7e
revendiquée par nom#re d’acteurs du net la plupart des modèles colla#orati&s ne &ournissent en
dé&initive l’usager qu’un (+roi+ e)5a7e 5er)oe sur lequel il peut solliciter ou o&&rir un service ou un
#ien mais il n’a pas la main sur la gestion le contenu les règles du site.
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,
La )o7i(+( 7oa8ora+i2e a55e(e ; 5er,*rer
Talgré les di&&icultés au$quelles les acteurs du secteur dit ; colla#orati& < se trouvent auourd’hui
con&rontés -réglementation assurance &iscalité etc./ la progression des pratiques a toutes les chances
de se poursuivre. Le) rai)o) ,e )a r(*))i+e a7+*ee )o+ a55e(e) ; 5er,*rer ,a) e) a(e) ;
2eir : mutations +e7/i6*e) avec la di&&usion des technologies de l’in&ormation (7oomi6*e) liées
au$ contraintes #udgétaires des ménages touours plus présentes depuis le dé#ut de la crise de 2''X et
sentiment de répondre au$ pro#lèmes e2iroeme+a*@ 7roi))a+).
)es pratiques répondent également au$ #esoins de reo*2eeme+ ,e) =o,eme+) ,e a 7o=ia7e.
a progression de la ,(=ia7e ,a) e) i)+i+*+io) et autres ré&érents traditionnels de nos sociétés
-personnel politique médias…/ laisse une place des relations plus hori9ontales et des initiatives
s’appu"ant sur les pairs ou d’autres acteurs non institutionnels. a société colla#orative pouvant alors
constituer un mo"en de réconcilier la &orte valorisation de l’individu avec le désir de &aire société. a
notion mme de propriété est reconsidérée: plus de la moitié de nos concito"ens se disent prts ne plus
tre l’usager e$clusi& des #iens qu’ils possèdent.
Le) Fra?ai) 5r9+) 5o*r e 5ar+ae
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14
Tais a&in de de se développer e) ae) ,e 7o=ia7e donnés au$ usagers doivent encore tre
améliorés. =n e&&et malgré les e&&orts &ournis par les sites pour développer la e@réputation des mem#res
c’est l que le #7t #lesse : m(=ia7e e2er) a*+r*i est la première réticence e$primée -%1> des
réponses/. a solution ne peut pas venir uniquement de la capacité des entreprises du secteur &ournirdes garde@&ous -notes pro&il s"stème de sécurisation des échanges/.
Yous tes prt partagerFprterdes o#ets quevous utilise9
+4
Yous pré&ére9 entre lJusager
e$clusi& 4+
Ie sait pas1
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1'
Le 5ri7i5a i7o2(ie+ ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e); Zuel est selon vous le principal inconvénient de ces pratiques * <
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14
)’est certainement auourd’hui du cté du (i)a+e*r que les réponses sont attendre. )omme lesnouveau$ modèles de société colla#orative sont arrivés très rapidement sur le devant de la scène les
institutions telles que les gouvernements la ustice les entreprises n’ont pas encore pu répondre
convena#lement tous les 5ro80me) r0eme+aire) qu’ils soulèvent -assurances &iscalité
distorsions de concurrence etc./ : comment la ustice doit@elle intervenir autour de l’éla#oration de la e@
réputation * )omment cette notion s’articule@t@elle avec l’e$igence de protection des données
personnelles et de droit l’ou#li * Gar quels mo"ens un internaute peut@il contester un avis négati& sur sa
personne * Cu #out de com#ien de temps " a[t@il prescription sur un avis laissé par un internaute* )’est
dans les réponses que les di&&érents acteurs donneront ces questions que se oue selon nous l’avenir
du colla#orati&.
61
14
11
10
3
1
On ne sait pas toujours à qui on a affaire
Cela demande du temps et del'organisation
Les objets peuvent être abm!s
"l n'# a au$un in$onv!nient
La qualit! est moins bonne qu'ave$ desprofessionels
%&sp
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11
I. U 7o+e@+e 5ro5i7e a*@ 7/aeme+) ,e )o7i(+(
\erem" Ai&Pin3 considère que la société colla#orative s’inscrit dans le cours de l’histoire et
qu’elle constitue un phénomène vers lequel la société s’oriente naturellement. elon lui une
révolution industrielle passe par la cononction de modi&ications maeures dans trois
domaines : la communication l’énergie et les transports qui permettent un nouveau
paradigme de surgir comme ce &ut le cas pour les anciennes révolutions industrielles. Dans le
cas présent le développement du numérique et des nouvelles technologies a trans&ormé ces
trois domaines permettant l’accomplissement d’une nouvelle révolution. ans adhérer toutes
ses thèses nos travau$ montrent que les nouveau$ comportements colla#orati&s s’appuient
sur un changement de paradigme la &oi sur le 5a +e7/i6*e porté le =ormi,a8e e))or
,* *m(ri6*e ces quin9e dernières années (7oomi6*e> en liaison avec les di&&icultés
rencontrées par nos concito"ens sur ce plan et )o7i(+a> o ,e) 5/(om0e) +e) 6*e a
mo+(e ,e a ,(=ia7e e2er) e) i)+i+*+io)> a 5a7e ra,i))a+e ,o(e ;
<i,i2i,*> e+ a )e)i8ii+( ; <e2iroeme+. Cvant de dessiner le contour précis de ce
que le terme ; économie colla#orative < et plus largement ; société colla#orative < recouvre
et de discuter de ses e&&ets -partie 66/ arrtons@nous sur les raisons de ce changement de
paradigme souhaité par les cito"ens.
U 7/aeme+ ,e 5ara,ime +e7/i6*e <0re ,* *m(ri6*e1.
’il est un pan de la consommation que les ?ran0ais préservent ce sont les #iens del’économie de l’in&ormation. =n e&&et depuis 2' ans a 7o)omma+io ,e) 5ro,*i+) ,e
<(7oomie ,e <i=orma+io 7roQ+ 8ea*7o*5 5*) 2i+e que l’ensem#le des dépenses des
ménages.
Gra5/i6*e 1 $ I,i7e) ,e 2o*me 8a)e 1 e 1''
ource : 6I== comptes nationau$.
3 \erem" A6?N6I a nouvelle société de co]t marginal 9éro M l’internet des o#ets et l’émergence des communau$ colla#orati&s esliens qui li#èrent 2'14
#4&
1''
143
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1''
2''
3''
4''
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1 , , '
1 , , 1
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1 , , X
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2 ' ' 1
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2 ' 1 '
2 ' 1 1
2 ' 1 2
2 ' 1 3
Groduits delJéconomie delJin&ormation
Dépense totalede consommation
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12
ur la période récente +o*) e) (6*i5eme+) )o5/i)+i6*() e+ mo8ie) 7omme e)
+a8e++e) +a7+ie) -2,> ^ 12 points/ et les smartphones -4%> d’équipement ^ H points/ )e
,i==*)e+ +r0) ra5i,eme+.
Gra5/i6*e " $ Ta*@ ,<(6*i5eme+ e +((5/oie> or,ia+e*r> +a8e++e e+ i+ere+ ;
,omi7iee $ C/am5 5o5*a+io ,e 1" a) e+ 5*) $
ource : )A=DB) enqutes ;)onditions de vie et Cspirations < -vague de uin de chaque année/.
Iote : avant 2''3 -en pointillés/ les résultats portent sur les 1X ans et plus. 8 partir de 2''3 les résultats portent
sur les 12 ans et plus.
=n 2'14 X2> des ?ran0ais de 12 ans et plus ont un accès internet domicile et X,> sont
équipés en téléphone mo#ile. =n =urope la ?rance se situe désormais au +ème rang des nations
s’agissant de l’équipement des ménages en internet domicile rattrapant la ?inlande et
dépassant le u$em#ourg.
e développement de ces équipements s’accompagne d’un essor des usages : écouter de la
musique regarder des vidéos &aire ses achats chercher un emploi les pratiques se
démultiplient l’in&ini au sein desquelles on signalera que près d’un ?ran0ais sur deu$ estdésormais présent sur les réseau$ sociau$. )ette di&&usion conuguée des (6*i5eme+) e+
,e) 5ra+i6*e) est sans nul doute * =a7+e*r ,(+ermia+ ,a) <(mere7e ,e)
5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e)> ,o+ om8re*)e) )<a55*ie+ )*r a 5o))i8ii+( +e7/ooi6*e
,e me++re e rea+io * ra, om8re ,<i,i2i,*).
232X
343%
3,
4X+3
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H4 H% HXX1
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1,,X 1,,, 2''' 2''1 2''2 2''3 2''4 2''+ 2''% 2''H 2''X 2'', 2'1' 2'11 2'12 2'13 2'14
T((5/oe =i@e
T((5/oe mo8ie
A* moi) *or,ia+e*r
I+ere+
Smar+5/oe
Ta8e++e
P*)ie*r)or,ia+e*r)
Ordinateur
portable
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13
U 7/aeme+ ,e 5ara,ime (7oomi6*e".
8 la suite de la crise des su#@primes de l’été 2''X la situation économique mondiale n’a cessé
de se dégrader. =n ?rance le chmage est passé de H2> en mars 2''X 1'4> en octo#re
2'14. es dé&icits pu#lics se sont creusés usqu’en 2'1' -@ H> du G6E en 2'1'/ et depuis des
mesures d’économie ont été mises en uvre par les gouvernements successi&s. Dans ceconte$te morose la population a&&iche un pouvoir d’achat en #erne et se sent soumise de
=or+e) 7o+rai+e) =ia7i0re) : le sentiment de devoir s’imposer des restrictions
#udgétaires remonte ses niveau$ records depuis 1,H, et rares sont ceu$ qui anticipent que
leurs conditions de vie vont s’améliorer dans les + prochaines années. Depuis que nous suivons
les tendances sociétales gr7ce l’enqute ; )onditions de vie et Cspirations < amai) e)
Fra?ai) <o+ 5or+( * rear, a*))i 5e))imi)+e )*r <(2o*+io ,e a )i+*a+io
(7oomi6*e seuls 4> de nos concito"ens estiment que le niveau de vie de l’ensem#le des
?ran0ais s’est amélioré depuis 1' ans. =t la vision qu’ont les ?ran0ais de l’évolution récente deleur niveau de vie est tout aussi dégradée.
Gra5/i6*e 3 – Le mora (7oomi6*e e 8ere
2o*+io ,* 5o*2oir ,<a7/a+ ,e) m(ae)INSEE> i,i7e 1 e 1''
O5iio )*r <(2o*+io ,e )o i2ea* ,e 2ie e+ ,e 7e*i,e) Fra?ai) ,e5*i) 1''> CREDOC
ource : 6I== compta#ilité nationale ource : )A=DB) enqutes ; )onditions de vie etaspirations <
Gour maintenir leur qualité de vie les ménages re2oie+ dans de nom#reu$ domaines e*r
mai0re ,e 7o)ommer. Gar e$emple en matière de tourisme on constate que malgré la
crise les ?ran0ais partent aussi souvent en vacances qu’avant. Tais ils partent moins loin
moins longtemps davantage dans leur &amille et che9 leurs amis que dans les structures
htelières et ils pro&itent des opportunités qu’ils peuvent notamment trouver sur internet etc.4
Cussi une maorité de ?ran0ais en vient dépenser le moins possi#le gr7ce des a7/a+)
4 SB6E6CI andra Yacances 2'1' : es contraintes &inancières &avorisent de nouveau$ ar#itrages )A=DB) pour la DK)6 octo#re2'1' http:FFLLL.credoc.&rFpd&FouFvacances_ete_2'1'.pd&
1(16
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1 2
1 3
1 4
Gense que son niveau devie sJest amélioré depuis1' ans
Gense que le niveau devie des ?ran0ais sJestamélioré depuis 1' ans
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14
mai) -soldes sur internet achats groupés achat de #iens d’occasion/ et essa"er de
gagner de l’argent quand ils le peuvent -vendre des o#ets inutilisés mettre en location une
partie de son logement ou sa voiture etc./.
De &ait toutes les études d’opinion concordent : e) mo+i2a+io) ,e 7e*@ 6*i 5ra+i6*e+ a
7o)omma+io 7oa8ora+i2e )o+ a2a+ +o*+e) =ia7i0re) -pour %H> des répondants
selon l’enqute )onditions de vie du )A=DB)/ #ien plus qu’idéologiques -&aire durer les
o#ets sortir du s"stème classique réduire le gaspillage etc./ ou sociales -&aire des
rencontres ren&orcer les liens/ nous " reviendrons.
De o*2ee) ,ema,e) )o7i(+ae)3.
a. Les Français en quête de lien social
Cnnée après année les ?ran0ais déplorent une société &ragile o` les individus sont isolés et la
cohésion sociale &ai#le+. =t pourtant <im5or+a7e a77or,(e a*@ ami) e+ ; a 2ie
rea+ioee n’a amais été aussi &orte en ?rance%. e développement des r()ea*@ )o7ia*@
e ie utilisé par un ?ran0ais sur deu$H et dont nos concito"ens se saisissent pour agrandir
sans cesse leur cercle relationnel en témoigne sans pour autant réussir com#ler cette
impression d’isolementX. 8 la &ois car les liens numériques sont plus &ragiles souples et moins
engageants que ceu$ noués dans la vie réelle mais aussi parce que le sentiment su#ecti& de
solitude se construit l’aune du ; regard que l#indi!idu porte sur sa propre situation < -ma vie
relationnelle correspond@elle mes attentes */ et en &onction des représentations sociales :
6 celui qui souffre de la solitude éprou!e en grande partie ce sentiment parce que les autres lui
signalent qu#il est solitaire et que l#isolement est une situation négati!e 7 ,. Di&&icile de se sentir
pleinement entouré dans une )o7i(+( 6*i 2aori)e +r0) =or+eme+ e ie )o7ia travers
par e$emple la vitrine des réseau$ sociau$ en ligne qui poussent multiplier les ; amis <
; contacts < ou ; suiveurs < et o` chacun peut désormais mesurer ; quantitativement < l’écart
qui le sépare des personnes qui disposent d’un réseau social étendu.
’idéal colla#orati& sem#le s’inscrire dans un imaginaire collecti& de renouveau des liens sociau$
et de création et ren&orcement des liens sociau$ hors &o"er. )ette &orte attente de lien1'
+ Aégis Eigot Gatricia )routte =milie Daude" andra Soi#ian \org Tuller *ébut 014 $ 8e compter que sur soi, Iote decononcture sociétale avril 2'14
andra Soi#ian Le mod3le social - l#épreu!e de la crise, )ollection des rapports n312 octo#re 2'14http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA312.pd&
andra Soi#ian Les Français se sentent intégrés dans une société qu#ils ugent pourtant fragmentée 8ote de (9nt/3se 8:5, Bcto#re 2'12 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FouFIde_)ohesionsociale2'12.pd& % Aégis E6KB! Gatricia )ABU!!= =milie DCUD=Q andra SB6E6CI \org TU=A L#é!olution du bienêtre en France depuis % ans)ahier de recherche n2,X décem#re 2'12 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAechF)2,X.pd& H Aégis E6KB! et Gatricia )ABU!!= La diffusion des tec/nologies de l#information et de la communication dans la société française;014<, )ollection des rapports du )A(DB) n31H novem#re 2'14 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31H.pd& XAégis E6KB! Gatricia )ABU!!= andra SB6E6CI \org TU=A Veu+tu être mon ami ', les liens sociau+ - l#/eure du numérique, )ahier de recherche du )A=DB) paratre 2'14, \ean@)laude Nau&mann es cadres sociau$ du sentiment de solitude (ciences sociales et santé 1,,+1' andra Soi#ian Les Français en quête de lien social )ollection des rapports n2,2 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2,2.pd& uin2'13
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1+
transparait dans les #éné&ices attendus des pratiques colla#oratives. \uste après les gains
&inanciers 4H> de nos concito"ens imaginent qu’en partageant un traet en échangeant un
appartement ou en &inan0ant des proets via des plate&ormes de &inancement participati& des
nouveau$ liens s’éta#liront.
Gra5/i6*e 4 – Le) a2a+ae) 5r()*m() ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e); ?avorisées par l’essor d’internet certaines pratiques d’échanges ou de location entre particuliers se développent. 6lpeut s’agir de covoiturage de &inancement participati& d’échange d’appartements ou de services. elon vous quels
sont les principau$ avantages de ces pratiques * <
@)umul des deu$ premières réponses@
ource : )A=DB) =nqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14
b. Une conscience écologique diffuse
=n troisième position des atouts associés la société colla#orative &igurent e) 8((=i7e)a55or+() ; <e2iroeme+ -3'> des réponses/ et un peu plus loin l’importance accordée
l’inscription dans un territoire local -1+>/ qui résume la &ois des considérations
écologiques et une &orme de solidarité par rapport au$ inquiétudes grandissantes vis@@vis du
chmage11.
11 =milie DCUD=Q L#attac/ement des Français au =ade in France, )ollection des rapports du )A=DB) n31+ novem#re 2'14http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31+.pd&
%
+
13
1'
1%
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2
2
1'
12
2'
31
1H
3
1#
"#
3
4
&
VIspW
6l nJ" a aucun avantage
Cgir au niveau local près de che9 soi
)ontri#uer rendre la société meilleure
Grotéger lJenvironnement
Aencontrer des gens nouer des liens
?aire des économies ou gagner de lJargent
1ère réponse 2ème réponse To+a
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1%
Br depuis au moins vingt ans que nous suivons l’opinion de la population sur ce thème
environ e*= Fra?ai) )*r ,i@ )e ,i)e+ )e)i8e) ; <e2iroeme+12. Ios concito"ens
sont mme plus attenti&s que les =uropéens en mo"enne13.
Gra5/i6*e # – Pro5or+io ,e 5er)oe) 6*i )e ,(7are+ +r0)> a))e:> 5e* o* 5a) ,*+o*+ )e)i8e) a*@ 5ro80me) ,<e2iroeme+ e
ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et aspirations <.
ecture : =n uin 2'14 2,> des ?ran0ais se déclarent très sensi#les au$ pro#lèmes d’environnement.
Cvec deu$ #émols. a proportion de personnes ; très sensi#les < a légèrement diminué depuis
1,,+ -passant de 3+> 2X> en 2'13/. a préoccupation pour l’environnement sem#le
s’éroder depuis la crise parmi les eunes générations plus durement touchées par les
di&&icultés d’insertion pro&essionnelle
14
. =n e&&et la période de crise que le pa"s traverse depuis2''X a tendance tempérer l’intért de nos concito"ens pour les questions écologiques. e
7/Bmae pèse de plus en plus lourd sur le moral de nos concito"ens -^33 points entre 2''X
et 2'14/ et simultanément les préoccupations pour l’environnement ont reculé -@12 points/. e
mouvement avait été similaire #ien que moins marqué lors de la crise de 1,,3. =n période de
crise économique les préoccupations environnementales perdent souvent du terrain au pro&it
de soucis plus pressants tels que le chmage.
12 =nqute )onditions De Yie du )A=DB) -1,,+@2'14/
13 =uro#aromètre spécial n3%+ 2'11
14 Aégis E6KB! et andra SB6E6CI et \org TU=A La connaissance du 6 dé!eloppement durable 7 et de
l#6économie circulaire7 en 014 (tude réalisée pour le compte de l’CD=T= octo#re 2'14
+% +2 ++ ++ +% +% +% +4 +, +%
3+ 3H 33 34 3+ 3' 31 3' 2X 2,
,1 X, XX X, ,1X% XH X4 XH X+
.!but
1**+
.!but
1**6
.!but
)000
.!but
)001
.!but
)001
/uin
)010
/uin
)011
/uin
)01)
/uin
)013
/uin
)014
!rès sensi#le
Csse9 sensi#le
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1H
Gra5/i6*e & $ Pro5or+io ,<i,i2i,*) 6*i 7i+e+ a ,(ra,a+io ,e <e2iroeme+ o*e 7/Bmae 7omme <* ,e) ,e*@ )*e+) 6*i e) 5r(o77*5e+ e 5*) e
ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et Cspirations <.
Tais en toile de &ond la sensi#ilité au$ questions environnementales repose sur des
représentations très vivaces depuis les années H' comme celle que a a+*re ,oi+ 9+re
5ro+((e ,e <a7+io (=a)+e ,e </omme1+. ’enqute =uropean Yalues urve" montre
ainsi qu’en 2''X H+> de nos concito"ens sont en opposition avec l’idée que 6 le destin de
l#/omme est de dominer la nature 7 et ,+> sont auourd’hui d’accord avec l’énoncé 6 quandles /ommes dérangent la nature, cela a sou!ent des conséquences désastreuses 7. 6ntervient
en particulier la cro"ance en la possi#ilité d’une crise écologique de grande ampleur : XH>
adhèrent en e&&et l’idée que 6 (i les c/oses continuent sur leur lancée, nous allons bient2t
!i!re une catastrop/e écologique maeure 71%. =t par e$emple H+> des ?ran0ais sont
persuadés que si l’on ne change pas nos ha#itudes nos ressources en énergies non
renouvela#les vont disparatre très court terme1H.
Gour que des changements dura#les s’opèrent les ?ran0ais ont #ien 7o)7ie7e 6*<i) o+
e*r rBe ; o*er dans la perspective d’un développement plus dura#le : ,3> pensent que les
e&&orts de chacun des cito"ens peuvent avoir un impact important sur la protection de
l’environnement et HX> ont personnellement le sentiment que dans leur vie quotidienne ils
pourraient &aire mieu$ ou plus pour assurer le respect du développement dura#le1X. es
travau$ du )A=DB) montrent d’ailleurs que la population ne s’arrte pas au$ déclarations
1+ Aégis E6KB! et andra SB6E6CI Les Français a!ancent - grands pas sur la longue route écologique, )ahier de recherche n 2H2décem#re 2'1' http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAechF)2H2.pd& 1% =nqute =uropean Yalues urve" de 2''X.1H 6GB es 4+'' o#servatoire des modes de vie et de consommation des ?ran0ais 2'1'1X ource : andra Soi#ian =nqute sur les attitudes et comportements des ?ran0ais en matière d’environnement édition 2'11)ollection des Aapports du )A(DB) n2H, anvier 2'12 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2H,.pd&
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1X
d’intention et que om8re*@ 7om5or+eme+)1' ont sensi#lement évolué : les ?ran0ais trient
davantage leurs déchets achètent plus souvent des produits plus respectueu$ de
l’environnement -produits #ios locau$ sans em#allage/ limitent leur consommation d’eau
évoluent dans leur rapport la propriété la voiture etc.
=n particulier dans l’esprit de l’opinion &ran0aise des e&&orts doivent principalement tre
e&&ectués pour am(iorer <*+ii)a+io ,e) re))o*r7e) a+*ree) : 43> des ha#itants de
l’Se$agone sont de cet avis contre seulement 2%> en mo"enne en =urope.
Gra5/i6*e – 2o+re a2i)> 5armi e) )*i2a+) 6*e) )o+ e) meie*r) mo-e) 5o*rr()o*,re e) 5ro80me) e2iroeme+a*@
@ma$imum 2 réponses@
ource : )ommission européenne =uro#aromètre 3%+ mai 2'11
=t &inalement les pratiques colla#oratives permettent de r(7o7iier ,e*@ 7/am5) 6*i
5arai))aie+ 5e,a+ o+em5) a+iomi6*e) : acheter des #iens d’occasion partager
un traet en voiture ou louer des o#ets entre particuliers sont des pratiques qui permettent
la &ois de réaliser des économies et de répondre au$ inquiétudes pour la planète.
1, Aégis Eigot et andra Soi#ian =nvironnement : des #onnes intentions au$ #onnes pratiques >onsommation et modes de !ien:040 aout 2'11 http:FFLLL.credoc.&rFpd&F4pF242.pd&
21
2'
23
2%
1H
43
33
1+
23
2+
2%
2%
2%
3%
' + 1' 1+ 2' 2+ 3' 3+ 4' 4+ +'
6ntroduire ou augmenter les ta$es sur desactivités qui portent atteinte lJenvironnement
6ntroduire une legislation sur lJenvironnementplus sévère
Cssurer une meilleure application de lalegislation en vigueur en matière
dJenvironnement
?ournir plus dJin&ormation sur les eneu$environnementau$
Karantir des incitations &inancières plus élevées-par e$emple des avantages &iscau$
su#ventions/ lJindustrie au commerce et au$cito"ens qui protègent lJenvironnement
Utiliser les ressources naturelles de manièreplus e&&icace
6n&liger des amendes plus lourdes lJencontredes contrevenants
=U2H
?rance
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1,
c. Volonté de transformer profondément la société, reet des institutions et desstructures !erticales
Depuis longtemps l’idée que la société &ran0aise a #esoin de se ré&ormer est une idée partagée
par une grande partie de nos concito"ens mais l’ardeur du radicalisme avec lequel cette
trans&ormation sociétale devrait tre mise en uvre est nouvelle. =n e&&et dé en 2'', X4>des ?ran0ais considéraient que ; la société VavaitW #esoin de se trans&ormer en pro&ondeur <.
ur le long terme la proportion de personnes qui préconisent une trans&ormation su#stantielle
n’évolue que très peu. )ependant depuis la &in des années 1,,' la proportion de personnes
préconisant un 7/aeme+ ra,i7a ,e )o7i(+(" ne cesse d’augmenter. ’accélération de
cette tendance est particulièrement marquée depuis 2'11. A2e7 44 ,e) )*==rae)> e
ra,i7ai)me a++ei+> a*o*r,</*i> e i2ea* e 5*) /a*+ amai) me)*r( -^14 points
entre 2'11 et 2'14/.
Gra5/i6*e – Pe)e:$2o*) 6*e a )o7i(+( a 8e)oi ,e )e +ra)=ormer 5ro=o,(me+e+ )i o*i> 6*e +-5e ,e r(=orme) )o*/ai+e:$2o*) -en >/
ource : )A(DB) enqutes ; )onditions de vie et aspirations<
a ,(=ia7e e2er) e) =i*re) ,<a*+ori+() +ra,i+ioee) $ i)+i+*+io)> )-,i7a+)>
5ar+i) 5oi+i6*e)> m(,ia) $ n’a amais été aussi &orte. elon l’enqute )onditions de vie du
)A=DB) moins d’une personne sur quatre pense que le gouvernement peut résoudre les
pro#lèmes au$quels est con&rontée la ?rance auourd’hui seuls 13> de nos concito"ens ont
con&iance dans les hommes et &emmes politiques. e soutien l’(tat@Grovidence chancelle.Depuis plus de trente ans la critique des e&&ets déresponsa#ilisants des politiques sociales n’a
2' Iote de cononcture sociétale du )A=DB) Cvril 2'13
X4
4'44
'
1'
2'
3'
4'
+'
%'
H'
X'
,'
1''
1,H, X3 XH ,1 ,+ ,, '3 'H 11 14
a société &ran0aise a #esoin de setrans&ormer pro&ondément
Aé&ormes progressives
)hangements radicau$
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2'
amais été aussi &orte et une maorité de la population estime auourd’hui que les pouvoirs
pu#lics &ont trop ou su&&isamment pour les personnes en di&&iculté. ’idée que l’(tat doit
redistri#uer les richesses entre les riches et les pauvres qui était partagée par près de trois
personnes sur quatre en 2'12 n’est plus dé&endue que par une personne sur deu$.
)ette crise de la con&iance est particulièrement remarqua#le propos du personnel politique
-seuls 13> des ?ran0ais disent avoir con&iance dans les hommes et &emmes politiques21/ et
des médias. 8 l’inverse les acteurs non institutionnels sont dans une position #ien plus
&avora#le : au$ "eu$ des ?ran0ais et malgré la récente crise des su#primes les #anques et les
entreprises privées sont auourd’hui plus dignes de con&iance que le personnel politique et les
médias. =n&in la 7o=ia7e ,e) Fra?ai) ,a) e) a))o7ia+io) est très &orte : X2> de la
population nous dit leur &aire con&iance. )et écart de près de H' points avec la con&iance
accordée au$ hommes et &emmes politiques pré&igure #ien de la 5rore))io ,e a 7o=ia7e
e+re 5air).
Gra5/i6*e ' $ A2e:$2o*) 7o=ia7e ,a) @)umul des réponses ; !rès con&iance < et ; Csse9 con&iance <@
ource : )A=DB) =nqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14
Dominique )ardon e$plique ainsi que l’essor d’internet &avorise une prise de parole et une
action sans intermédiaire : ;l#autorité du statut, en tant que telle, n#9 reçoit qu#une tr3s faible
légitimité quand elle ne fait pas l#obet d#une mise en suspens délibéré ou d#une contestation
implicite. La présupposition d#égalité sur internet ;?< !ise - n#é!aluer et - ne /iérarc/iser les
personnes qu#- partir de ce qu#elles font, produisent et disent, et non - partir de ce qu#elles
sont700.
21 elon l’enqute ; )onditions de vie et Cspirations < du )A=DB)22Dominique )ardon Vertus démocratiques de l#internet a vie des idées 2'', http:FFLLL.laviedesidees.&rFYertus@democratiques@de@[email protected]
13
22
33
+2
HXX2
'
1'
2'
3'
4'
+'
%'
H'
X'
,'
1''
les hommes et les&emmes politiques
le gouvernement les médias les #anques les entreprisesprivées
les associations
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21
Gour ?rancou et Naplan -2'11/ 23 la 7o=ia7e e+re i,i2i,*) 5o*rrai+ ,e2eir ai)i *
o*2e /ori:o 5o*r *e )o7i(+( e m*+a+io 6 @ue nous dit ce p/énom3ne de la
confiance pair-pair ' @ue la confiance a besoin de points dAappui $ les référents traditionnels
a9ant failli, ou se montrant incapables de comprendre lAaspiration des indi!idus - prendre en
mains leur !ie et leurs c/oi+, ces derniers !ont c/erc/er ailleurs, dans lAéc/ange a!ec dAautres
indi!idus qui leur ressemblent. Bn définiti!e, lAémergence de ces nou!eau+ espaces e+prime un
désir de confiance, qui trou!e ici plut2t quAailleurs les mo9ens de sAe+primer. 7
)’est pro#a#lement ce t"pe d’attentes qui doit se lire derrière les 2+> de ?ran0ais qui
considèrent que les pratiques colla#oratives contri#uent rendre la société meilleure.
La 5e)(e (7oomi6*e e m*+a+io4.
’e$pression ; économie colla#orative < n’émane pas des sciences économiques et le monde
scienti&ique ne sem#le pas a#order encore directement ce suet. )ependant di&&érents
courants de la science économique poussés par la succession de crises qui secouent
l’économie depuis 3'@4' ans usqu’ la grande crise économique et &inancière de 2''X ont &ait
ressentir la nécessité de chercher de nouvelles solutions de nouveau$ modèles voire mme
une autre &a0on de &aire de l’économie24. )es nouveau$ hori9ons théoriques permettent
d’apporter un éclairage intéressant sur les initiatives colla#oratives.
Dans le modèle économique dit ; classique < la ra+ioai+( i,i2i,*ee pousse les agents
ma$imiser leur propre pro&it et sous de multiples h"pothèses -in&ormation par&aite des agents
concurrence li#re et non &aussée…/ cette ma$imisation du pro&it individuel est supposée
optimale. elon ce cadre théorique l’individu agit de manière consciente et rationnelle pour lui
seul &aisant a#straction de son conte$te économique culturel et social et donc sans avoir le
moins du monde #esoin ni envie de colla#orer moins d’" trouver un gain monétaire.
’e&&icience des marchés louée par les générations d’économistes d’Cdam mith en passant
par Ralras ?riedman etc. a été questionnée depuis plusieurs décennies et puis
vérita#lement mise mal depuis le dé#ut de la crise &inancière de 2''X2+. Dans les années
1,+' les économistes néo@classiques ont rel7ché ou assoupli certaines des h"pothèses qui
&ondent les modèles économiques classiques -in&ormation impar&aite des agents économiques
introduction d’une &orme d’altruisme intergénérationnel aversion au risque des agents etc./
sans sortir pour autant du cadre théorique imposé par leurs prédécesseurs. =nsuite plusieurs
23 Aenaud ?ACI)BU et Daniel NCGCI ; )on&iances numériques Iouvelles approches de la con&iance numérique < 2'1124 \erem" A6?N6I a nouvelle société de co]t marginal 9éro M l’internet des o#ets et l’émergence des communau$ colla#orati&s esliens qui li#èrent 2'14\erme KCAD ; a crise les économistes et le pri$ Io#el d’=linor Bstrom < =sprit 2'',F11&ile:FFF):FDocuments>2'and>2'ettingsFe.daude"FTes>2'documentsFDoLnloadsF=GA6_',11_'1'H.pd&2+ \ean@Tarie Sarri#e" ; e #ien commun est une construction sociale. Cpports et limites d’=linor Bstrom < ’économie politiquen4, 2'11\erme KCAD op. cit.
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22
théories sont venues a&&ronter plus directement le modèle standard. es économistes de la
théorie des eu$ dont \ohn ?or#es Iash est la &igure em#lématique -pri$ Io#el 1,,4/ 2% ont
montré partir du ; ,iemme ,* 5ri)oier < que la recherche du pro&it individuel pouvait
provoquer des situations d’équili#re économique -une situation dans laquelle chaque agent n’a
pas intért modi&ier sa stratégie/ pour lesquelles le gain collecti& n’était pas ma$imal. =n
clair les #éné&ices pour chacun auraient été plus grands s’ils s’étaient concertés mais agissant
indépendamment aucun n’avait intért le &aire.
Karett Sardin2H a quant lui marqué &ortement le monde de la recherche dans la &in des
années 1,%' en s’intéressant au$ ; #iens communs < dé&inis comme des #iens partagés par
une communauté et dont la sure$ploitation peut réduire voire anéantir le stocP telles les
ressources naturelles que sont l’eau l’air les p7turages les 9ones de pche etc ->f. !a#leau
1/. es individus rationnels sont amenés sure$ploiter les #iens communs et donc les
appauvrir voire les anéantir par la seule dé&ense de leur intért individuel. )ette +ra(,ie,e) 7omm*) peut tre illustrée par l’e$emple de la surpche : les pcheurs ont
individuellement intért ponctionner la ressource commune en grande quantité pour leurs
gains individuels alors que la ressource s’amenuise et qu’ terme il n’" aura plus de poisson
pour aucun d’entre eu$. Karett Sardin dans la lignée de la théorie économique traditionnelle
répond ce t"pe de pro#lème soit par la privatisation des #iens -la suppression du #ien
commun/ soit par l’intervention de l’(tat -appropriation gestion régulation étatique…/.
Un nouveau courant de pensée a +/(orie ,e) 7omm*) initié par =linor Bstrom et surle devant de la scène depuis son pri$ Io#el -2'',/ #at en #rèche cette théorie. ’auteure
montre en partant de très nom#reuses études de cas menées dans di&&érents pa"s en
partenariat avec de multiples équipes universitaires -comme par e$emple la gestion par les
agriculteurs des s"stèmes d’irrigation au Iépal ou celle des &orts par les acteurs locau$ dans
di&&érents endroits de la planète/ que le marché ou l’(tat ne sont pas les seules alternatives2X.
2% ; e dilemme du prisonnier < repose sur une histoire simple: deu$ complices qui ont commis un délit sont interrogés séparémentlors d’un interrogatoire policier. 6ls ont touours intért coopérer -ne rien avouer/ pour qu’aucun des deu$ ne soit inculpé etressortir li#re. Tais en l’a#sence de communication entre eu$ les deu$ prisonniers pré&èrent dénoncer l’autre pour ne pas risquerd’tre le seul inculpé. Cinsi ils vont se trahir et le résultat glo#al de cette trahison sera nettement moins &avora#le pour les deu$2H Karett SCAD6I !he !raged" o& the )ommons 1,%X2X =linor B!ABT a gouvernance des #iens communs de EoecP 2'1'=linor B!ABT et =loi CUA=I! ; Gar@del les marchés et les (tats : a gouvernance pol"centrique des s"stèmes économiquescomple$es < revue de l’B?)= 2'12F6 n12'
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23
Ta8ea* 1 $ Ca))i=i7a+io ,e) +-5e) ,e 8ie)> )eo Eior O)+rom
Ca5a7i+( ,<e@7*)io
-capacité e$clure l’usage du #ien autrui/
Fai8e For+e
Ri2ai+(
-l’utilisation
de la
ressource
réduit le
stocP
disponi#le/
Fai8e
ie 5*8i7
-éclairage pu#lic dé&ense nationale
météo…/
ie ,e 5(ae
-autoroute clu# privé thé7tre…/
For+e
ie 7omm*
-ressources naturelles: lac &ort air
p7turage communal F réseau$
sociau$ RiPipedia logiciels li#res…/
ie 5ri2(
-logement vtements ameu#lement
automo#ile alimentation …/
ecture : ’éclairage des rues est un ; #ien pu#lic < : il est di&&icile d’empcher une personne de #éné&icier del’éclairage pu#lic -principe de non@e$clusion/ et le &ait de #éné&icier de l’utilisation de l’éclairage par une personne negne pas les autres -principe de non@rivalité/. Un lac est une ; ressource commune < : il est di&&icile d’interdire unepersonne d’aller " pcher -non@e$clusion/ mais la pche des uns réduit la ressource pour les autres -rivalité/
ource : )A=DB) partir d’=linor B!ABT et =loi CUA=I! 2'12 op. cit.
D’autres gestions #asées sur une communauté d’individus peuvent se mettre en place et ce
dans la durée. )ette gestion hori9ontale et par le ; #as < des #iens communs peut a#outir
selon =linor Bstrom des s"stèmes sta#les et e&&icients et en outre plus e&&icaces que les
solutions proposées par la régulation pu#lique ou le marché. )es s"stèmes s’appuientessentiellement sur l’échange entre particuliers hors (tat et hors marché. =linor Bstrom
constate partir de ses o#servations que 6 le simple fait de permettre - ces indi!idus de
pou!oir communiquer entre eu+ sans même que cette parole ne les engage ;c/eap talC<,
permet de réduire la sure+ploitation Ddes ressources communesE et d#augmenter les gains
communs 7 2,. )e constat reoint l’idée &ondatrice de l’économie colla#orative savoir 6*<*
)im5e (7/ae ,<i=orma+io) e+re i,i2i,*) 5erme+ ,<am(iorer e 8ie 7omm*.
’approche d’=linor Bstrom n’est pas d’éla#orer un nouveau modèle applica#le tous les #iens
communs mais plutt gr7ce au recensement de di9aines de cas qui sont selon elle tous des
cas particuliers indissocia#les de leur histoire et de leur conte$te de donner les conditions
pour que l’auto@organisation des communautés soit possi#le3'.
a pensée ne s’arrte pas au$ ; communs < matériels mais s’intéresse aussi l’essor des
8ie) imma+(rie) colla#orati&s liés la di&&usion des nouvelles technologies articulés autour
,e a 7oai))a7e e+ ,e <i=orma+io. Cvec le développement d’internet ces #iens du
savoir peuvent tre considérés comme non@rivau$ -leur utilisation ne gne pas celle des
2, =linor B!ABT et =loi CUA=I! ; Gar@del les marchés et les (tats : a gouvernance pol"centrique des s"stèmes économiquescomple$es < revue de l’B?)= 2'12F6 n12'3' =lle éta#lit X conditions dont limites claires entre utilisateurs et non@utilisateurs choi$ collecti&s pour la conception et lamodi&ication des règles de gestion de la ressource surveillance des utilisateurs entre eu$ sanctions graduées pour in&raction au$règles communes.
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24
autres/ et Bstrom et Sess31 les assimilent alors des ; #iens communs <. elon ces auteurs
le &onctionnement en réseau a vocation rester un #ien commun ce que résume #ien Servé le
)rosnier32 -2'12/ : 6 c#est en plaçant la connaissance dans les mains et sous la responsabilité
des personnes qui la produisent, qui peu!ent par leur pratique rendre les ressources de sa!oir
partageables, que sa circulation DestE assurée<. es auteurs prnent ainsi le li#re accès au
savoir la li#erté des échanges la non@e$clusion des #éné&iciaires potentiels et la neutralité
dJinternet.
\ean@Tarie Sarri#e"33 critique ce qu’il appelle un ; énorme &lou conceptuel < autour de
l’approche dichotomique #iens communsF #iens privés. elon lui la qualité d’un #ien
-commun pu#lic privé etc./ n’est pas une caractéristique intrinsèque du #ien mais une
7o)+r*7+io )o7iae qui dépend de décisions et de choi$ politiques et peut évoluer dans le
temps. a musique par e$emple peut tre selon les cas un #ien privé -achat d’un )D ou
a#onnement un site de téléchargement/ soit un #ien pu#lic le our de la &te de la musique.D’autres #iens sont di&&iciles classer. Grenons le cas des crèches : le nom#re de places
disponi#les dans une crèche est limité -rivalité &orte/ et l’accessi#ilité de la crèche est
&acilement contrlée par le personnel de la crèche -capacité d’e$clusion &orte/ et pourtant on
ne peut considérer une crèche comme un #ien privé.
es travau$ d’Bstrom ont malgré une réticence d’une part non négligea#le de la discipline
économique soulignée par \erome gard -2'',/ trans&ormé les relations des économistes
leur science. es travau$ permettent de comprendre l’émergence des initiatives d’économiecolla#orative en mettant en avant outre la privatisation et la &orte implication de l’(tat une
+roi)i0me 2oie ,e e)+io ,e) re))o*r7e) 5ar e) *+ii)a+e*r) e*@$m9me). a ; théorie
des communs < ne permet pas ce stade d’anal"ser toutes les pratiques colla#oratives et en
particulier celles portant sur l’échange ou le partage de #iens matériels privés telles que
l’échange ou le partage de maisons de vtements de voitures etc. =t notre connaissance
la théorie économique n’a pas encore mis our les conditions de réussite de ces pratiques
colla#oratives autour de #iens privés. )omment la con&iance nécessaire toute transaction
économique peut@elle tre garantie entre des individus échangeant ou partageant un #ienprivé * Zuelles peuvent tre les motivations des individus pour ce t"pe de pratiques *
)omment s’articulent ces échanges avec les transactions monétaires *
31 =linor B!ABT et )harlotte S= Understanding NnoLledge as a )ommons : &rom theor" to practice !he T6! Gress2'1132 Servé = )ABI6=A ; =linor Bstrom ou la réinvention des #iens communs < les puces savantes #log du monde diplomatique 1+
uin 2'1233 \ean@Tarie Sarri#e" ; e #ien commun est une construction sociale. Cpports et limites d’=linor Bstrom < L#économie politique n4, 2'11
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2+
II – D(=iir a )o7i(+( 7oa8ora+i2e
’e$pression ; colla#orative consomption < &]t popularisée outre atlantique gr7ce au livre de
Eotsman et Aogers /atAs =ine Gs Hours$ I/e Jise of >ollaborati!e >onsumption ;01<%4
mais on retrouve ce concept sous di&&érents voca#les dans la littérature : économie du
partage sharing econom" économie pair pair…. =n ?rance le terme ; consommation
colla#orative < ou ; économie colla#orative < apparat dans le livre de Iovel et Aiot ; Yive la
co@révolution < -2'1'/. Zuatre ans plus tard ce terme est encore mal connu des ?ran0ais :
seuls 4'> des ?ran0ais ont dé entendu le terme et 1'> pensent savoir ce qu’il recouvre 3+.
=t pour cause : les nouveau$ sites auto@la#ellisés ; économie colla#orative < sont très souvent
évoqués dans les médias mais les contours théoriques du concept restent encore &lous. Aachel
Eotsman résume la situation ainsi : ; t/e s/aring econom9 lacCs a s/ared definition
;l#économie du partage manque d#une définition partagée< <3%. Bn retrouve ple@mle un
ensem#le de concepts allant des &ormes structurelles que peut prendre cette économie
-échange entre particuliers plate&orme d’utilisateurs prise de décision partagée…/ au$
motivations présupposées des participants -altruisme ou app7t du gain aspiration écologiste
cro"ance dans les #ien&aits du collecti& …/ en passant par les outils technologiques utilisés ou
les niveau$ d’implication -tre co@auteur ou co@producteur …/ et de con&iance interindividuelle
nécessaires. Cdam Garsons revient longuement sur les di&&érentes dé&initions proposées par la
littérature sur le suet3H.
L<(7oomie imma+(riee oue un rle de plus en plus important dans nos vies : les #iens
culturels sont auourd’hui massivement dématérialisés -&ilms musiques eu$ vidéo presse…./
les échanges avec les administrations sont &réquemment in&ormatisés une part croissante des
achats se &ont sur internet etc3X. D’ailleurs la part des services dans la consommation des
ménages a augmenté de ^1% points entre 1,H' et 2'14 passant de 4H> %3> 3,. Gourtant
dans les travau$ théoriques portant sur l’économie colla#orative certaines pratiques qui ont
trait au monde virtuel -les &orums de discussion les réseau$ sociau$/ ne sont pas touours
intégrées alors qu’elles reposent sur un &onctionnement colla#orati&. es réseau$ sociau$
&onctionnent gr7ce l’échange souvent gratuit entre particuliers d’in&ormations et de savoirs.)et échange est aussi au cur des &orums de discussion -autour de questions médicales
in&ormatiques de #ricolage etc./ des sites de media participati&s des enc"clopédies en ligne
de la di&&usion de contenus artistiques ou culturels. )ette notion de colla#oration entre
internautes s’inscrit dans la lignée ,e <i,(a> 2oire ,* m-+/e e+o*ra+ <i+ere+ et qui
34 Aachel EB!TCI et Aoo ABK=A Rhat’s mine is "ours : the rise o& colla#orative consumption 2'1'3+ Aégis E6KB! andra SB6E6CI et \org TU=A ; a connaissance du ; développement dura#le < et de l’; économie circulaire < en2'14 < )A=DB) pour l’CD=T= octo#re 2'143% http:FFLLL.&astcoe$ist.comF3'22'2XFthe@sharing@econom"@lacPs@a@shared@de&inition 3H Cdams GCABI b!he sharing econom" : a short introduction to its political evaluation 2'14http:FFLLL.sharing.orgFin&ormation@centreFarticlesFsharing@econom"@short@introduction@its@political@evolution 3X E6KB! Aégis et )ABU!!= Gatricia a di&&usion des technologies de l’in&ormation et de la communication dans la société &ran0aise-2'14/ )ollection des rapports du )A(DB) n31H novem#re 2'14 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31H.pd&3, ource : 6I== compta#ilité nationale
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2%
reposerait sur 6 l#éc/ange con!i!ial et désintéressé, une réciprocité créatrice, un mode de !ie
fraternel, presque un dessein collectif 74.
T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) e@i)+a+e)1.
)haque our de nouvelles startups se lancent dans le créneau colla#orati& les champs
d’intervention de ces nouvelles organisations sont très étendus auourd’hui mais aussi
mouvants et de nouvelles idées ou concepts viennent renouveler régulièrement les pratiques.
D’autres pratiques plus anciennes et antérieures au numérique peuvent elles@aussi de notre
point de vue tre intégrées au champ colla#orati& -associations CTCG etc./.
Ious avons donc cherché o#tenir une vision d’ensem#le du phénomène @ date [ en
distinguant les pratiques e$istantes sur un continuum &ondé sur plusieurs caractéristiques :
1F a a+*re ,e) (7/ae) e+re mem8re) : en distinguant les pratiques selon la nature
du #ien : matériel ou immatériel #ien neu& ou d’occasion et le &ait que les échanges soient
monétarisés avec un intért pécuniaire ou ; gratuits <
2F e ,er( ,<im5i7a+io e+ ,e 7oa8ora+io qu’ils requièrent : implication personnelle
-temps argent idées/ création d’un proet collecti& ou non nécessité d’un &ort niveau de
con&iance entre individus
Ious reviendrons sur ces caractéristiques après avoir tout d’a#ord décrit sommairement les
sept groupes de pratiques de notre t"pologie :
• Une première catégorie <a7/a+2e+e ,e 8ie) e*=) e+re 5ar+i7*ier)
7ooe A réunit les nouveau$ modèles de vente de produits que constituent par
e$emple a ruche qui dit oui C little marPet et pour lesquels des particuliers sont mis
en relation directe -ou presque/ avec des artisans des agriculteurs mais aussi des
particuliers auto@entrepreneurs qui proposent leurs produits ou créations.
• L<a7/a+2e+e ,e 8ie) ,<o77a)io e+re 5ar+i7*ier) reoint une partie de ce
que Eostman et Aogers -2'1'/ nomment les ; redistri#ution marPets < 41 qui
permettent un #ien de passer d’une personne qui n’en veut plus une personne qui le
désire. )ette catégorie inclut aussi #ien d’anciennes pratiques que sont les vide@
greniers ou plus généralement le troc que les sites marchands sur internet tels Cma9on
4' Tonique DCKICUD ; e Re# ce la#oratoire du capitalisme s"mpa < e Dé#at 2'1'F3 n1%'41 a catégorie ; redistri#ution marPet < qu’ils proposent inclut aussi le don alors que comme nous le verrons plus loin nous avons&ait le choi$ de séparer le don de la vente.
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2H
e #on coin =#a" sur lesquels les particuliers ont la possi#ilité de proposer ou de se
porter acquéreurs d’articles d’occasion et sont notés par leurs homologues.
• L<a7/a+2e+e ,e )er2i7e) e+re 5ar+i7*ier) C concerne l’ensem#le des pratiques
de location de services -échange marchand/ entre particuliers : il peut s’agir d’o#ets
quotidiens -OiloP =loue…/ d’une cham#re ou d’un appartement -Cir#n#/ d’une place
dans une voiture -Ela#lacar U#erpop "&t…/. Bn trouve aussi ici certains s"stèmes de
croLd&unding -!he lending clu#…/ pour lesquels les proets gr7ce un s"stème de
prts avec intért sont *7ra+i=) pour l’utilisateur. e #on &onctionnement de ces
s"stèmes est assuré par la 5ar+i7i5a+io ,<* ra, om8re ,<*+ii)a+e*r) mis en
relation gr7ce au$ plate&ormes internet. )es nouveau$ services sont apparus depuis
seulement quelques années et sont en plein essor. )ette catégorie peut tre
partiellement attachée la catégorie ; Groduct ervice "stem < de Eotsman et Aogers
mais nous pré&érons cependant détailler cette catégorie en deu$ sous@ensem#leséchanges non@marchands -dons partage/ F échanges marchands car nous considérons
qu’ils ne demandent pas le mme niveau d’engagement de la part du mem#re.
• Le 5ar+ae,o ,e 8ie) e+ )er2i7e) D comprend les s"stèmes dans lesquels les
o&&reurs partagent avec d’autres des services ou des #iens sans en tirer une
contrepartie financi3re -échange non@marchand/. )ette catégorie recouvre un ensem#le
asse9 éclectique de propositions allant du don -?reec"cle Donnons.org/ au
couchsur&ing42 en passant par les "stèmes d’(changes ocau$43 -=/ les Yestiairespartagés le co@LorPing44 les ardins partagés etc.
• Le 5ar+ae ,<i=orma+io) a2e7 ,<a*+re) *+ii)a+e*r) E recouvre les sites
d’échange d’in&ormation et de savoirs alimentés directement par ses mem#res. Bn
pense ici au$ #logs au$ &orums de discussions spécialisés -)omment0amarche
Tarmiton Doctissimo…/ mais aussi de manière plus large au$ réseau$ sociau$
-?ace#ooP !Litter ?licPr 6nstagram Qoutu#e etc./.
• La 7o)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm* a2e7 * ra, om8re ,<*+ii)a+e*r) F
comprennent l’ensem#le des initiatives impliquantes sur internet comme la
participation l’enc"clopédie RiPipedia le développement de logiciels li#re ou open
source c’est@@dire qui supposent une démarche active du mem#re et lui demandent
du temps sans contrepartie &inancière et mme souvent sans reconnaissance du travail
accompli -les internautes restent souvent anon"mes/.
42 e couchsur&ing consiste proposer gratuitement un mem#re un lit ou un canapé pour une ou plusieurs nuits43 es = sont des s"stèmes d’échange de produits de services ou de savoir@&aire qui se &ont au sein d’un ensem#le d’individusmem#re du réseau sur un territoire donné. es = ont leur propre monnaie d’échange. 6ls sont classés dans l’=conomie ociale etolidaire.44 e co@LorPing consiste partager un local entre plusieurs pro&essionnels a&in de mutualiser les dépenses et de s’entraider dans lesdémarches administratives ou autres…
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2X
• La 7r(a+io ,<* 5roe+ 7omm* a2e7 * om8re re)+rei+ ,e 5er)oe) G
comprend les actions les proets pour lesquels les individus sont vérita#lement parties
prenantes et s’investissent monétairement ou en temps pour leur a#outissement : on
pense par e$emple l’ha#itat participati& -regroupement de plusieurs ménages pour
l’achat d’un ensem#le de logements et le partage d’un ensem#le de services associés/
la colocation les crèches &amiliales mais aussi les CTCG ou encore les activités
associatives de tout ordre.
es quatre premières catégories de cette t"pologie regroupent les pratiques centrées autour de
#iens matériels alors que les trois dernières catégories de colla#oration sont d’ordre immatériel
ou virtuel4+. )ette distinction #iens immatériels F #iens matériels a quelques similitudes avec
celle proposée par \ulian Cg"eman et al. -2'13/4%
qui proposent un ; spectre du partage<allant du ; tangi#le < ; l’intangi#le < et incluant cinq classes : matériel F produit F service F
#ien@tre F capacité.
4+ Aemarque : les #iens échangés dans une CTCG sont alimentaires et donc matériels mais la colla#oration ne porte pas surl’échange de ces #iens mais sur la construction d’un proet de coopération entre un groupe de consommateurs et un agriculteur.4% \ulian CKQ=TCI Duncan Tc CA=I et Cdrianne )SC=?=A@EBAA=KB haring )ities ?riends o& the earth 2'13http:FFLLL.&oe.co.uPFsitesFde&aultF&ilesFdoLnloadsFag"eman_sharing_cities.pd&
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Ta8ea* " – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@i)+a+e)
ource : )A=DB)
Cara7+(ri)+i6*e) i,(ae)
,e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e H
J Im5i6*e * (7/ae e+re 5air)
J N(7e))i+e * ra, om8re,K*+ii)a+e*r)
J Re5o)e )*r e) o*2ee)+e7/ooie) e+ e) o*+i) *m(ri6*e)
J R(,*i+ e a)5iae ,e) re))o*r7e) Ion pertinent
J Fa2ori)e K*)ae 5*+B+ 6*e a5ro5ri(+( Ion pertinent
J Re=or7e e) ie) )o7ia*@
J E)+ o *7ra+i= 5o*r K*)aer> *i,ema,e * ,o ,e +em5) o* ,Kare+
J I7i+e ; 9+re 5ar+ie 5rea+e> ; 7r(era2e7 e) a*+re)
=$emples
OiloP =loueCir#n# Ela#lacar
"&t Qoupio#
!asPra##it…
)ouchsur&ing =cooPening
voiturespartagées
vestiairespartagés co@
)roLd&unding sous&orme de prtavec intért…
Don :?reec"cledonnons.org croL&unding
-don/
T-5ooie ,e) 5ra+i6*e)7oa8ora+i2e)
Aéseau$ socia
-"outu#e tLitte&licPr/ #logs&orums pétitio
en ligne…
Cma9one#oncoin =#a"vide@greniers troc
a ruche qui dit
oui C littlemarPet C little
épicerie
IENS MATERIELS
A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e,e 8ie)
,Ko77a)ioe+re
5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
e+re5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+
)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+ioa2e7 ,<a*+re*+ii)a+e*r)
concerne lJensem#le des initia tives concerne une pa rtie seulement des initiatives
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3'
D(=iir a )o7i(+( 7oa8ora+i2e 5ar )o 5*) 5e+i+ ,(omia+e*r 7omm* ".
<i+era7+io e+re 5air)
a classi&ication que nous proposons -!a#leau 2/ met en évidence le plus petit dénominateur
commun l’ensem#le des pratiques : il s’agit de <(7/ae e+re 5air). a relation verticaledescendante c’est@@dire dans laquelle l’entrepriseF l’organisation o&&re et l’individuF l’acheteur
n’a que la décision d’acheter F d’utiliser ou non ce qui lui est proposé est remise en cause.
Dans l’échange entre pairs le consommateur ou l’usager est central : il échange ou vend des
#iens des ressources des services ou des savoirs avec d’autres particuliers ou pro&essionnels
sans entretenir de relation hiérarchique ou verticale avec eu$. )haque pair est un mem#re du
groupe social et peut rentrer en contact avec n’importe quel autre mem#re du groupe sans
passer par un intermédiaire autre qu’une plate&orme d’échange. 6l peut aussi selon son désir
ou ses #esoins et les périodes se proposer comme o&&reur ou demandeur d’un service ou d’un
#ien. L</ori:o+ai+( ,e) (7/ae) e+re 5air) e)+ e 5oi+ 7e+ra ,e a )o7i(+(
7oa8ora+i2e. a dé&inition des pratiques colla#oratives proposées par d’autres auteurs met
aussi en e$ergue cette caractéristique -EauLens 2'12 4H M ?rancou et Naplan 2'114X /. e
nouveau consommateur agit sur son environnement et s’approche ainsi de la &igure du
producteur. 6l est souvent appelé dans la littérature le 5ro$)omma+e*r. oulignons que
l’important ici c’est la possi#ilité o&&erte au consommateur de participer mme si ce dernier
peut aussi &aire le choi$ de pro&iter de ce que la communauté a créé mais ne pas participer lui@
mme la création du proet. Un utilisateur RiPipédia n’est pas o#ligé d’apporter du contenu
l’enc"clopédie en ligne mais il a la possi#ilité de le &aire au mme titre que tous les autres
internautes.
Gra5/i6*e 1 – S7/(ma ,<orai)a+io )+r*7+*ree!er+i7ae Hori:o+ae
ource : )A=DB)
4H Gaul ECUR=I et al. "nthetic BvervieL o& the )olla#orative =conom" G2G ?oundation 2'124X Aenaud ?ACI)BU et Daniel NCGCI ; )on&iances numériques Iouvelles approches de la con&iance numérique < 2'11
Groducteur
consommateur
Pro$)omma+e*r
Groducteur ouplate&ormed’échange
Groduit et o&&re un #ien ou un service
Discute échange commente
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Dé&inir la société colla#orative partir de l’échange entre pairs amène mettre de cté
certaines propositions considérées par certains comme appartenant l’économie colla#orative
ou l’économie du partage. Grenons trois e$emples souvent intégrés dans l’économie
colla#orative et qui de notre point de vue en sont e$clus :
• es réseau$ de partage de #ic"clettes proposés dans de nom#reuses villes -tels Yéli# ou
Yélo’v/ ou de voiture tels Cutoli# sont certes un mo"en la &ois de mutualiser des
o#ets et donc de réduire le gaspillage de ressources ainsi que de promouvoir la
mo#ilité douce ou les réductions d’énergie -les voitures autoli# sont électriques/ mais
ces initiatives émanent ,<i)+i+*+io)> les pouvoirs pu#lics " ouent le rle d’un loueur
et l’usage des #ic"clettes ou des voitures ne mo#ilisent pas d’échange entre pairs.
• es sites d’ a7/a+) ro*5() -e$ : Kroupon/ s’inscrivent dans la mouvance des ; achats
malins < : les acheteurs ne sont pas connectés les uns avec les autres le schéma
vertical classique des échanges du producteur vers le consommateur n’est pas remis en
cause.• )ertaines sociétés récentes telles que U#er e&aireaider sont elles aussi souvent
considérées comme appartenant l’économie colla#orative parce qu’elles sont des
plate&ormes d’échange #asées sur les outils de technologie numériques mais elles
&ournissent des o&&res #asées sur la prestation de pro&essionnels ou en tous cas
demandent un certain degré de 5ro=e))ioai)a+io de la part de l’o&&reur du service.
Un particulier voulant devenir chau&&eur pour une société comme U#er doit s’inscrire
puis tre accepté par la plate&orme apporter un véhicule agréé par la structure
proposer une o&&re de qualité etc. U#er a par ailleurs tenté de lancer une o&&re entreparticuliers -U#erpop/ mais celle@ci a été interdite par le gouvernement &ran0ais.
D’autres plate&ormes sont cheval entre les échanges entre pairs et les échanges entre
particuliers et 5ro=e))ioe) et sont donc sur notre échelle placée du cté gauche du
ta#leau -C little marPet C little =picerie a ruche qui dit oui e #on coin =#a" Cma9on
Cir#n#…/.
Iotre t"pologie distingue ensuite les pratiques selon <im5i7a+io ,e) i,i2i,*). e rapportde la K0K Foundation, émanant d’une communauté de chercheurs cherchant comprendre
l’émergence des pratiques peer@to@peer dans di&&érents domaines de la vie -production
gouvernance propriété…/ distingue trois &ormes d’interactions dans la société colla#orative
5ar or,re 7roi))a+ ,e i2ea* ,<im5i7a+io des usagers :
• L<i+era7+i2i+( c’est@@dire le dialogue quasi permanent entre consommateurs et
producteurs. e consommateur donne son avis et devient -ou peut devenir/ acti&
• a 7oe7+i2i+( c’est@@dire le &ait de pouvoir dialoguer créer des liens en dehors d’un
intermédiaire.• a 7oa8ora+io dans laquelle les utilisateurs coopèrent pour créer de la valeur en
dehors du contrle des autres acteurs.
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EauLens et ses co@auteurs considèrent également que la colla#oration dans son s"stème le
plus a#outi implique davantage que l’échange entre pairs et se caractérise par une 7r(a+io
,e 2ae*r 5ro,*i+e 5ar a 7omm*a*+(. Cvec entre les deu$ e$trmes des s"stèmes
intermédiaires qui o&&rent une part plus ou moins grande la logique de l’hori9ontalité et
peuvent tre quali&iés de mo,0e) /-8ri,e). es modèles h"#rides reposent touours sur une
&orme d’interactivité et de connectivité des individus mais ils s’arrtent généralement ce
stade de l’échange sans a#outir la création d’une valeur. Gar e$emple : les échanges de
#iens -voiture appartement etc./ ne créent pas de #iens nouveau$.
Iotre t"pologie met ainsi en évidence que si l’échange entre pairs est un trait commun
l’ensem#le des pratiques colla#oratives recensées -)&. dernière ligne du !a#leau 2 p. 2,/ en
revanche le proet de construction d’un #ien commun n’est caractéristique que d’un petit
nom#re d’initiatives actuelles -les deu$ colonnes de droite du ta#leau/. es modèles h"#rides
reposant sur une &orme mineure de niveau d’échanges -interaction et connectivité/ sont plusnom#reu$ et comme nous le verrons partie 666 plus populaires.
oieme+ ,e) i)+i+*+io) e+ reo*2eeme+ ,e) m(7ai)me) ,e a3.
7o=ia7e
Cutre notion centrale permettant de classer les pratiques : a 7o=ia7e. )omme nous l’avons
souligné en partie 6 depuis plusieurs années on o#serve une progression largement
commentée par les études en sciences politiques4, de la ,(=ia7e ,a) e) i)+i+*+io). es
ré&érents traditionnels de nos sociétés sont &réquemment considérés auourd’hui comme non
&ia#les. a con&iance est pourtant intrinsèque tout échange économique voir mme tout
échange de toute nature entre personnes -!hudero9 et al. 1,,,+' M Bstrom 2'12+1/. elon C.
Kiddens+2 le #esoin de se &aire con&iance en matière économique provient de la conugaison
d’un manque de temps de transparence et d’in&ormation complète sur l’activité des autres.
)omme l’on ne peut suivre chaque phase de la production la récolte de l’ensem#le des
aliments que l’on mange et plus généralement de la production la consommation des
produits que l’on achète on doit &aire une certaine con&iance dans les vendeurs qui nous
&ournissent ces #iens.
)e postulat de la 7o=ia7e m*+*ee comme attitude indispensa#le au #on &onctionnement
économique et social est selon Eotsman et Aogers essentiel dans le concept de société
4, Daniel EBQ et \ean )S6)S= a con&iance dans tous ses états chapitre 4 La d9namique de la confiance dans les acteurs politiqueses cahiers du )=Y6GB? uillet 2'11 p.H,+' )hristian !SUD=ABO Yincent TCIK=TC!6I et Denis SCAA6BI Katan Torin La confiance. pproc/es économiques et
sociologiques 1,,,+1 =linor B!ABT et =loi CUA=I! ; Gar@del les marchés et les (tats : a gouvernance pol"centrique des s"stèmes économiquescomple$es < revue de l’B?)= 2'12F6 n12'+2 Anthony Giddens, The consequences of modernity , Polity press, http://193.231.1.3/file.php/21/Giddens_-
_Consequences_of_Modernity_17388b4f6c76919ffe7817f7751c61fa.pdf
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colla#orative. 6ls estiment que le colla#orati& requiert ; the #elie& in the commons < +3 c’est@@
dire la cro"ance dans le &ait que le #ien produit ne pourra qu’tre amélioré par sa mise en
commun. Ious n’irons pas si loin : si les modèles qu’ils soient h"#rides ou purement
colla#orati&s au sens de EauLens ont en commun de nécessiter une &orme plus ou moins
a#outie de 7o=ia7e e+re 5air)> e) ,er() ,e 7e++e 7o=ia7e ,i2ere+
7o)i,(ra8eme+ ,<* mo,0e ; <a*+re. )ertains s"stèmes tels que l’achatFvente entre
pairs ne demandent que la con&iance dans l’annonce de l’autre et non la con&iance dans le
collecti&. De l’autre cté du spectre les modèles #asés sur la coproduction d’un contenu
-!apscott et Rilliams 2''X+4/ ou les proets de vivre ensem#le -ha#itat participati&/
nécessitent eu$ une con&iance très &orte dans la communauté.
Gra5/i6*e 11 – Ni2ea*@ ,e 7o=ia7e re6*i) 5ar a )o7i(+( 7oa8ora+i2eelon la classi&ication présentée dans le !a#leau 2 p.2,
ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et aspirations <
Dans de nom#reu$ s"stèmes colla#orati&s il &aut éta#lir un lien de con&iance direct entre pairs
qui la plupart du temps ne se connaissent pas en dehors du dit proet. Gour " parvenir les
plate&ormes internet ont recours 5*)ie*r) ar,e$=o*) la création d’un 5ro=i par chaque
participant composé de l’in&ormation apportée directement par le mem#re -description photo
centres d’intérts/ des éléments constituant sa r(5*+a+io éta#lie partir de notes
évaluations et commentaires des autres mem#res de la communauté.
+3 Eotsman et Aogers op.cit. +4 Don !CG)B!! et Cnthon" D. R66CT iCinomics Mo =ass >ollaboration >/anges B!er9t/ing Gort&olio 2''X
ie) ma+(rie)
A. A7/a+ 2e+e ,e8ie) e+re
5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e ,e8ie) ,Ko77a)io
e+re 5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e ,e)er2i7e) e+re
5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+
)er2i7e)
Fa2e7 * ra,om8re
,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *om8re re)+rei+
,e 5er)oe)
ie) imma+(rie)
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)
*+ii)a+e*r)
Fai8eme+ 7oa8ora+i=Geu impliquant peu de contacts avec les
autres &ait appel un niveau &ai#le de
con&iance entre pairs
For+eme+ 7oa8ora+i=!rès impliquant
&ait appel un &ort niveau
de con&iance entre pairs
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a communauté des acteurs de la société colla#orative s’appu"ant sur les nouvelles
technologies ont #ien conscience de l’importance de cette e@reputation dans le développement
de leurs modèles et ré&léchissent di&&érentes méthodes pour améliorer la qualité de la mesure
et la con&iance que les internautes lui attri#uent -trans&ert des commentaires d’un site
l’autre agrégation des pro&ils de di&&érents sites pour éta#lir un score glo#al…/++.
Gour le moment en mo"enne 4 ,e) Fra?ai) déclarent avoir très ou asse9 con&iance
dans les avis évaluations émis par leurs pairs sur internet. )e résultat a priori mitigé mérite
d’tre mis en regard avec la ; con&iance glo#ale dans les autres <. euls 3%> de nos
concito"ens estiment qu’il est possi#le de &aire con&iance au$ autres -vs. ; on n’est amais
asse9 mé&iant </+%. Ai)i> a ,(=ia7e ,a) e) a2i) (mi) )*r i+ere+ <a55arai+ 5a) 5*)
(e2(e 6*e 7ee a==i7/(e ,a) a 2ie e ((ra.
Gra5/i6*e 1" $ La 7o=ia7e ,a) <(2a*a+io ,e) a*+re) )*r i+ere+; Bn trouve sur internet des notes des évaluations ou des commentaires sur les htels les restaurants les produitsqu’on peut prter acheter ou louer en ligne. ?aites@vous très asse9 peu ou pas du tout con&iance dans les avis qui
sont émis par ces utilisateurs * < en >
$E)em8e ,e a 5o5*a+io$ Po*r7e+ae ,e 7o=ia+) 5ar e
@Csse9 et !rès con&iants@
Po*r7e+ae ,e 7o=ia+) 5ar ,i5Bme
@Csse9 et !rès con&iants@
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14
++ Cnne@ophie IBY= a vie share mode d’emploi consommation partage et modes de vie colla#orati&s Kallimard Clternatives2'13+% )A=DB) enqute )onditions de vie et Cspirations des ?ran0ais 2'14
Très confiance
3
Assez confiance
37
Peu confiance
33
Pas du tout
confiance
22
[Nsp]5
+,
+1
40
)-
))
0
10
)0
30
40
+0
60
oins de )+ans
)+ à 3* ans 40 à +* ans 60 à 6* ans ,0 ans et plus
1*
33
4)
4*
0
10
)0
30
40
+0
60
&on diplm! 2C 25C .iplm! dusup!rieur
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3+
De plus cette con&iance dans les avis sur internet pourrait tre amenée crotre car elle est
portée par les eunes : en e&&et les e*e) et les ,i5Bm() plus &amiliarisés avec internet et
les réseau$ sociau$ donnent #eaucoup plus de crédit au$ avis sur internet que les autres
-Kraphique 12/. )he9 les eunes de moins de 2+ ans qui sont diplmés du supérieur la
proportion d’individus con&iants dans les évaluations digitales monte ainsi %,>. Bn ne sera
donc pas surpris que ce soit cette sous@population qui adopte le plus les nouvelles pratiques
colla#oratives sur internet comme nous le verrons en partie 666.2.
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3%
III $ Le) 7ara7+(ri)+i6*e) r(ee) e+ i,(ai)(e) ,e a)o7i(+( 7oa8ora+i2e
6l " a une vingtaine d’années les anal"stes et e$perts entretenaient et développaient une
&orme de m-+/e a*+o*r ,e <a55or+ ,<i+ere+ : le Le# promettait d’tre li#re gratuit
démocratique non censuré... Talgré la percée et maintenant l’omniprésence de grands
groupes industriels sur le net les utopies &ondatrices de ces dé#uts alimentent encore un idéal
partagé.+H es discours autour de la société colla#orative sem#lent s’inscrire dans cette mme
logique utopiste : toutes les vertus sont prtées au$ nouvelles organisations au$ proets qui
s’auto@réclament de cette économie. es initiatives colla#oratives éviteraient les erreurs du
capitalisme de marché en redonnant du pouvoir au$ individus en évitant le gaspillage des
ressources elles seraient l’indicateur d’une nouvelle &orme d’altruisme entre individus etc…
Ios travau$ montrent plutt qu’ cté d’un petit nom#re d’acteurs présentent e&&ectivement
toutes les caractéristiques colla#oratives et qu’autour gravitent * ra, om8re ,e
5roe+) 6*i +e+e+ ,e 5ro=i+er ,e) 8((=i7e) ,<imae entourant cette nouvelle économie
par&ois quelque peu a#usivement.
a. Les outils numériques et une grande communauté d#usagers $ des caractéristiqueslargement partagées mais trop sou!ent confondues a!ec le collaboratif
Un site de covoiturage un site d’échange de logements ou de location d’o#ets entreparticuliers ne peut &onctionner e&&icacement que dans la mesure o` <o==re ,e 8ie) o* ,e
)er2i7e) e)+ )*==i)amme+ im5or+a+e pour que l’acquéreur ou l’utilisateur trouve
chaussure son pied. inon l’utilisateur potentiel risque de se désintéresser du s"stème
devenir un mem#re inacti& et terme &ragiliser l’ensem#le de l’o&&re. a nécessité de toucher
une large audience est commune la grande maorité des plate&ormes colla#oratives et
entres autres celles s’appu"ant sur internet+X. Dans ce processus i+ere+ et les outils qui
nous rendent touours plus connectés -smartphones ta#lettes …/ tiennent une grande place :
leur essor permet non seulement d’accélérer et de grossir des phénomènes d’échange
e$istants mais aussi d’imaginer et de concevoir des t"pes d’échanges qui n’e$istaient pas
auparavant. a classi&ication des pratiques colla#oratives que nous proposons -!a#leau 3/
montre que la maori+( ,e) mo,0e) re7e)() re5o)e+ )*r * ra, om8re
,<*+ii)a+e*r) et les nouvelles technologies.
+H Tonique DCKICUD ; e Le# ce la#oratoire du capitalisme s"mpa < Le débat n1%' 2'1'F3+X Cntonin eonard -co&ondateur du collecti& Buishare/ rappelle par la recherche d’une ma))e 7ri+i6*e est le souci principal desplate&ormes colla#oratives http:FFlesclesdedemain.lemonde.&rF#usinessFconsommation@colla#orative@la@course@au@leadership_a@+%@24+'.html
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3H
Ta8ea* 3 – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) e@+rai+
ource : )A=DB)
)ependant de notre point de vue e 7oa8ora+i= e 5e*+ 9+re imi+( ,a) e +em5) a*@
)e*e) 5ra+i6*e) (e) ,<i+ere+. )omment raisonna#lement e$clure du périmètre de la
société colla#orative des initiatives antérieures l’essor des nouvelles technologies telles que
les "stèmes d’(change ocal -=/ qui permettent d’échanger des compétences des savoir@&aire ou des produits au sein dJun groupe &ermé les CTCG dont les adhérents soutiennent
collectivement le travail d’un agriculteur local en lui assurant des revenus tout au long de
l’année et en participant certaines périodes de l’année au$ récoltes les ardins partagés les
crèches &amiliales et de manière plus générale toute activité associative... . Ious considérons
que ces pratiques sont ; colla#oratives < au sens o` elles permettent de 6participer - une
Nu!re a!ec d#autres <+,. )es activités reposent +r0) ,ire7+eme+ )*r e ie e+re 5air) e+
)o+ 8a)(e) )*r a 7oo5(ra+io la ; colla#oration < dans le sens le plus &ort donné par
EauLens -2'12/. =n outre elles permettent la plupart du temps leurs mem#res de tisser de&orts liens sociau$. )ertains auteurs comme \ulian Cg"eman et al. -2'13/ %' vont mme plus
loin en intégrant dans leur dé&inition du colla#orati& l’ensem#le des actions de politique
pu#lique et les services partagés qu’ils produisent. 6nternet et les technologies de l’in&ormation
représentent il est vrai un &ormida#le accélérateur et outil de massi&ication des échanges entre
pairs il &acilite de manière considéra#le les échanges et crée de ce &ait les conditions au
développement de ce t"pe de pratiques. Tais il doit davantage tre considéré comme un
5aram0+re +e7/i6*e ,* 5ara,ime 7oa8ora+i= que comme un élément de sa dé&inition.
+, Dé&inition du mot colla#orati& selon le arousse édition 2'14%' \ulian CKQ=TCI Duncan Tc CA=I et Cdrianne )SC=?=A@EBAA=KB haring )ities ?riends o& the earth 2'13http:FFLLL.&oe.co.uPFsitesFde&aultF&ilesFdoLnloadsFag"eman_sharing_cities.pd&
Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *om8re
re)+rei+ ,e5er)oe)
Im5i6*e * ra, om8re,K*+ii)a+e*r)
Im5i6*e * (7/ae i+era7+io>7oe7+i2i+( e+re 5air)
ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e,e 8ie)
,Ko77a)ioe+re
5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
e+re5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)
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3X
b. Les !ertus écologiques de la collaboration ' (econde !ie des obets et promotion del#usage
Eotsman et Aogers -2'12/%1 ont en commun avec Ai&Pin -2'14/%2 la dénonciation de
l’h"perconsommation qui terme amènerait nos sociétés leur perte. a société
colla#orative est alors présentée comme une solution pour sortir de cette apparente impasse :elle réduirait la pollution gr7ce la meilleure utilisation des ressources e$cédentaires et la
mutualisation des #iens. Dans cet élan l’économie colla#orative est souvent rapprochée de
<(7oomie ,e a =o7+ioai+(&3 qui prne un s"stème centré sur <*)ae plutt que sur la
propriété des #iens ou de <(7oomie 7ir7*aire un 6 s9st3me économique d#éc/ange et de
production qui - tous les stades du c9cle de !ie des produits ;biens et ser!ices<, !ise -
augmenter l#efficacité de l#utilisation des ressources et - diminuer l#impact sur
l#en!ironnement7&4. es auteurs Iovel et Aiot -2'12/%+ intègrent d’ailleurs dans leur dé&inition
du colla#orati& les notions de non@gaspillage des ressources et l’attention portée <*)ae5*+B+ 6*<; a 5ro5ri(+(.
Ta8ea* 4 – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+
ource : )A=DB)
a société colla#orative est associée dans une certaine mesure des préoccupations pour
l’avenir de la planète : 3 ,e) Fra?ai) considèrent que la protection de l’environnement
est un de ses deu$ avantages principau$ -)&. partie 6/. =t X%> des personnes qui per0oivent
au moins un avantage la société colla#orative se disent sensi#les l’environnement contre
seulement H'> des personnes qui estiment que ces nouvelles pratiques ne présentent aucun
avantage.
%1 Eotsman et Aogers 2'12 op. cit.%2 \erem" A6?N6I op.cit.%3 Yoir par e$emple Eourg D. Euclet I -2''+/ Jéconomie de &onctionnalité: changer la consommation dans le sens dudéveloppement dura#le ?uturi#le Iov 2''+ Iuméro 313 p.2H@3H%4 ource : Cdeme%+ Cnne@ophie IBY= et téphane A6B! Vi!e la >oré!olution collection Tani&esto Clternatives 2'12
Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *om8re
re)+rei+ ,e5er)oe)
Fa2ori)e K*)ae 5*+B+ 6*e a
5ro5ri(+(Ion pert inen t Ion pert inen t Ion pert inen t
R(,*i+ e a)5iae ,e) re))o*r7e) Ion pert inen t Ion pert inen t Ion pert inen t
ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re5ar+i7*ier)
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C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
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D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)
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3,
Gra5/i6*e 13 – La )e)i8ii+( e2iroeme+ae e+ <o5iio )*r a )o7i(+(7oa8ora+i2e
e déclare très ou asse9 sensi#le l’environnement
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14
Cu demeurant la maorité des pratiques d’économie colla#orative s’inscrivent dans un
mouvement de r(,*7+io ,* a)5iae ,e) re))o*r7e) par l’optimisation des usages des
#iens : &aire monter un passager en plus dans une voiture permet de pro&iter plein d’une
dépense d’énergie qui aurait été utilisée de toute manière et donc en l’occurrence de réduire la
consommation d’essence. Tettre en location une perceuse ou une tondeuse car elles sont
seulement utilisées quelques minutes ou quelques heures par an au ma$imum évite de
gaspiller les ressources qui seraient nécessaires pour produire des o#ets similaires pour
d’autres &o"ers. =n&in =a2ori)er a )e7o,e 2ie ,e) o8e+) c’est dire acheter et vendred’occasion des #iens permet de limiter la quantité de déchets traiter. =n 2'', 12> des
?ran0ais achetaient un produit neu& en pensant le revendre. 6ls étaient passés 3'> deu$ ans
plus tard%%.
)ependant penser que toute pratique colla#orative serait s"non"me de réduction de la
pollution est id"llique. es #éné&ices de la rationalisation des capacités e$cédentaires par le ré@
usage des o#ets ou leur mutualisation sont comple$es : certains e==e+) r(+roa7+i=) (a+i=)
sont prévoir
%H
. Grenons un e$emple : par l’achat ou la location d’o#ets appartenantauparavant d’autres personnes un ménage économise généralement de l’argent. )omment
sera utilisé ce gain en pouvoir d’achat * i cet argent supplémentaire a vocation l’achat de
services ou de #iens immatériels alors oui on assiste une réduction de la quantité de
matière produite. Tais si cet argent sert acheter de nouveau$ #iens de consommation
au$quels le ménage n’aurait pas eu accès auparavant le #ilan n’est pas &orcément positi& pour
la planète. i un ménage pro&ite de la location de leur cham#re d’amis des vo"ageurs pour
partir l’étranger pendant les vacances et achète donc un #illet d’avion avec ce surplus le
%%Gascale S=E= Iicolas 6BUICIDCI et 6sa#elle YCI D= RC= es secondes vies des o#ets : les pratiques d’acquisition et dedélaissement des produits de consommation )ahier de recherche n2,' )A=DB) 2'12%H Iicolas 6BUICIDCI ; (conomie de la &onctionnalité et consommation < Grogramme de recherche TBY6DC )A=DB) Iote deveille scienti&ique n4
X%
H'
'
1'
2'
3'
4'
+'
%'
H'
X'
,'
1''
Yoit au moins un avantage la société colla#orative
Ie voit aucun avantage
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4'
#ilan car#one d’une telle opération sera nécessairement mauvaise pour la planète -c&. Tichael
Nunhdt 2'11%X/. <im5a7+ r(e ,e) ii+ia+i2e) 7oa8ora+i2e) )*r a 5a0+e e)+ ,o7
,i==i7ie ; (2a*er.
=n&in comme le montre notre classement des pratiques colla#oratives la promotion de l’usage
des #iens au détriment de la propriété n’est pas touours pertinente pour décrire les pratiques
e$istantes : cette notion ne s’applique ni au$ modèles pour lesquels des #iens sont échangés
-colonnes C et E/ ni au$ modèles qui reposent sur un échange de savoir de culture -colonnes
D ? et K/.
c. *es liens sociau+ dans certains cas renforcés, mais pas touours
Ious avons vu en partie 6 que la ,ime)io ,* ie )o7ia arrive en deu$ième position desavantages associés au$ nouvelles pratiques colla#oratives : près d’un ?ran0ais sur deu$ estime
que ces pratiques sont un mo"en pour nouer des liens rencontrer des gens -Kraphique 4
p.1+/.
Ta8ea* # – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+
ource : )A=DB)
)ependant les plate&ormes de partage n’a#outissent pas toutes cet idéal et se traduisent
souvent en une m*+i5i7a+io ,e ie) =ai8e)%,. =n e&&et les liens créés lors d’une vente ou
d’une location sur un site se résument la plupart du temps un échange d’in&ormations
techniques et la prise d’un rende9@vous comme dans toute transaction commerciale
; classique < entre un acheteur et un vendeur. es liens sociau$ créés entre contri#uteurs des logiciels li#res peuvent tre très ténus.
8 l’inverse les individus s’engageant dans un proet d’ha#itat participati& ont toutes les
chances de tisser des ie) +r0) (+roi+) avec leurs &uturs voisins : ils partageront certains
locau$ et équipements -machine laver etc./ partageront -certainement/ quelques repas et
pour cela devront éta#lir des règles communes de copropriété. De la mme manière un
adhérent une association rencontre de nouvelles personnes et éprouve moins souvent un
sentiment de solitude -42>/ qu’un non adhérent -4H>/ -Kraphique 14/.
%X Tichael NUSID! b?rom Iiche to Tass TarPet : trategies &or ustaina#le )onsumption Gresentation pour le )entre onustaina#le )onsumption and Groduction 2'11%, KACIBY=!!=A TarP b!he trength o& ReaP !ies: C IetLorP !heor" Aevisited 6n ociological !heor" Yol. 1 -1,X3/ pp. 2'1@233.
Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *om8re
re)+rei+ ,e5er)oe)
I+e)i+( ,e) ie) )o7ia*@
ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e,e 8ie)
,Ko77a)ioe+re
5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
e+re5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)
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41
Gra5/i6*e 14 $ !o*) arri2e$+$i ,e 2o*) )e+ir )e*e
ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et aspirations <
d. *es pratiques ni forcément altruistes, ni forcément solidaires
)ertaines pratiques colla#oratives supposent une &orme ,<a+r*i)me de la part du
participantH'. es e$emples sont nom#reu$ : participer la construction d’un logiciel li#re
demande du +em5) soutenir un proet de croLd&unding sur une plate&orme de t"pe Ulule ou
NicPstarter suppose un don mo(+aire adhérer une CTCG requiert de pa"er un agriculteur
tout au long de l’année a&in qu’il puisse o#tenir un revenu décent de son activité écrire un
article sur LiPipédia ou participer un logiciel li#re signi&ie une 7o+ri8*+io i+ee7+*ee.Bn est alors rapidement tenté d’assimiler l’économie colla#orative une économie plus sociale
etFou solidaire que l’économie de marché. )ette éthique sociale est souvent dé&endue par les
acteurs du secteur. 6l su&&it pour s’en convaincre de lire les missions de Buishare [ un thinP
tanP international qui promeut la société colla#orative travers des rencontres con&érences et
dé#ats : 6 fa!oriser l#émergence d#une société collaborati!e en connectant les gens, les
organisations et les idées autour de !aleurs telles que la confiance, l#équité et le partage 7H1.
Gour déterminer si une pratique est altruiste ou non nous avons mo#ilisé plusieursindicateurs : l’individu en retire@t@il une compensation ou un gain &inancier ou la recherche
d’économies personnelles * =st@il motivé par l’éla#oration d’un proet collecti& commun * a
structure uridique de la plate&orme colla#orative est@elle non marchande *
i l’on prend le premier indicateur on constate que nom#reuses pratiques sont guidées par
des perspectives de gain en 5o*2oir ,<a7/a+ : la réalisation d’un ; achat malin < que
constitue l’acquisition d’un #ien d’occasion -colonne E de notre classi&ication/ le gain &inancier
o#tenu gr7ce la mise en location d’une cham#re -colonne )/ la recherche d’économies gr7ce
au partage d’équipements -colonne D/… Iotre t"pologie des pratiques colla#oratives montre
H' Iotons que nous ne parlons pas ici des gains &inanciers engendrés par les plate&ormes d’échange mais que notre propos porte #iensur la motivation de la part des individus qui adhèrent au modèle colla#orati& proposé.H1 http:FFouishare.netF&rFa#outF
X>1+>
34>32>
+X> +2>
Cdhérent Ion adhérent
\amaisGar&ois
ouvent
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42
que les plus populaires sont souvent guidés par des mo+i2a+io) =ia7i0re) i,i2i,*ee)
=or+e).
Ta8ea* & – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+
ource : )A=DB)
Parmi e) 5ra+i6*e) o$*7ra+i2e) -colonnes D K du ta#leau/ la vision angélique de la
gestion par une communauté d’un #ien &ait partie d’un m"the qui n’a que peu avoir avec la
réalité. =ric . Aa"mondH2 hacPer de renom qui a participé l’éla#oration de nom#reu$
logiciels et créé la désignation ; open source <rappelle que pour qu’un #ien commun survive long terme l’utilité collective mais aussi i,i2i,*ee doit tre ma$imisée sinon le commun
&init par péricliter. =t il déclare que mme pour la gestion d’un ; commun < qu’est un logiciel
open source 6 t/e concept of t/e commons is not a magic and t/at banis/es questions about
selfdetermination, poer relations/ips, and t/e peril of maoritarianism le concept de
6 communs 7 n#est pas une baguette magique qui occulte les question d#autodétermination,
de relations de pou!oir et de dangers d#e+clusion des minorités 7. 6l ne su&&it donc pas de
participer une uvre collective non marchande pour tre guidé uniquement par des
motivations altruistes. a structure uridique ne sem#le pas non plus un indicateur opérant.?lore Eerlingen -co&ondatrice de Buishare/ indique en e&&et que : 6 ?l#économie collaborati!e,
comme l#Oconomie (ociale et (olidaire, reste un ensemble d#outils, de pratiques ou de formes,
dont on peut faire d#e+cellentes c/oses et de moins bonnes. Le crit3re du mod3le économique
ou de la forme uridique n#est donc définiti!ement plus un crit3re pertinent pour sa!oir si un
proet ou une entreprise a un impact social positif ou non 7%.
Cu &inal =ric . Aa"mond ou Eotsman et Aogers -2'12/ a&&irment que la société colla#orative
<a 5a) ; )<a55*-er )*r * a+r*i)me o* *e )oi,ari+( 5ar+i7*i0re e+ 6*<ee e)+7om5a+i8e a2e7 e 7a5i+ai)me e+ )o 5o)+*a+ ,e a ,(=e)e ,e <i+(r9+ i,i2i,*e.
es partisans du colla#orati& prennent simplement de la ,i)+a7e vis@@vis du modèle de
consommation le plus répandu. ?orce est mme de constater que les pratiques de
consommation colla#orative avec échange monétaire ont pour e&&et de valoriser
économiquement des aspects de la vie quotidienne qui auparavant échappaient au marché : au
lieu de donner ses anciens ha#its on peut les revendre sur un site M on peut aussi monna"er le
&ait de donner un coup de main un voisin ou d’aider un ami lors d’un déménagement… et ces
pratiques ont donc pour conséquence non pas de sortir de la consommation mais plutt de la
H2 =ric . ACQTBID bOero Targinal !hinPing : \erem" Ai&Pin gets it all Lrong 2'14H3 6ntervieL de ?lore Eerlingen pour le a#o ; ’économie colla#orative est@elle aussi sociale et solidaire * le 2 décem#re 2'13http:FFLLL.lela#[email protected]*@economie@colla#orative@est@elle
Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *om8re
re)+rei+ ,e5er)oe)
No *7ra+i= 5o*r K*+ii)a+e*r Kee,re 5a) ,e ai e 5o*2oir,Ka7/a+
ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e,e 8ie)
,Ko77a)ioe+re
5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
e+re5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+
,e 8ie) e+)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)
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43
protéger encore plus. =t Ghilippe Toati -2'13/H4 d’aouter: 6 lors que les pionniers des
pratiques de consommation émergentes ont sou!ent été animés d#un esprit militant, de
contestation de l#/9perconsommation et de promotion de mod3les alternatifs de société, le
traitement des résultats de l#Pbser!atoire D Société et Consommation (L'ObSoCo) E éc/oue - établir
une relation entre le degré d#engagement des indi!idus dans ces pratiques et l#adoption d#une
posture critique - l#égard de la consommation. (i les moti!ations sont di!erses selon les
indi!idus et selon les pratiques, on est plut2t enclin - considérer ces pratiques comme de
nouvelles modalités de l’!perconsommation. 7. )’est aussi un suet qu’on retrouve sous
la &orme d’une critique acer#e dans les articles de Sarald taunH+. 6l &ustige l’économie
colla#orative qui selon lui tue le temps li#re et &ait entrer le commerce et la recherche du pro&it
dans toutes les parties de nos vies : le temps mort n’e$iste plus il est utilisé optimisé et
commercialisé.
e. Le collaboratif comme une incitation - être coauteur, - être partie prenante
Dans la littérature sur les échanges peer@to@peer et la culture internet la représentation de la
colla#oration ne se limite pas au$ échanges entre pairs une notion plus &orte de la
colla#oration est véhiculée : a 7ro-a7e ,a) e) 2ae*r) 7omm*e) une solide con&iance
voire une &oi dans les autres et <i7i+a+io ; 5ar+i7i5er créer un proet ou un contenu
plusieurs pour améliorer l’e$istant -EenPler 2''%H% M )oris 2''HHH !apscott and Rilliams
2''X
HX
/.
)e concept prolonge l’ *+o5ie des origines de l’internet imaginée et con0ue par des
communautés d’universitaires ou les pionniers d’internet tel Douglas ). =ngel#artH, comme
un outil destiné accrotre <i+eie7e /*maie . )et idéal colla#orati& teinté
d’hédonisme et d’égalitarisme qui a accompagné la conception d’internet a selon Gatrice
?lich"X' oué un rle décisi& dans la di&&usion des technologies et la mo#ilisation des
in&ormaticiens pour participer au$ logiciels li#res et plus tard des internautes pour apporter du
contenu sur internet et continue innerver le Le#. Gour C$el ErunsX1 le #rouillage des
&rontières entre consommation passive et production active est tel que le terme de production
n’est pas adapté ces modèles de colla#oration il crée donc le terme 5ro,*)er -par
contraction de ; production < et ; user </ ce néologisme renvo"ant ainsi au
H4 http:FFlo#soco.comFLp@contentFuploadsF2'14F',FBE_s"nth>)3>CXse_B#s)onso2'13_De&.pd&H+ Documentaire de CA!= ; (change troc et partage : un #usiness comme les autres * < http:FF&uture.arte.tvF&rFles@modes@de@consommation@seraient@ils@en@train@de@changerH% Qochai E=IN=A !he Realth o& IetLorPs: SoL ocial Groduction !rans&orms TarPets and ?reedom Qale Universit" Gress 2''%HH Tarie )BA6 ;a culture du don dans la modernité. es communautés du logiciel li#re< réseau$ n 14' 2''H.HX Don !CG)B!! et Cnthon" D.R66CT RiPinomics: SoL Tass )olla#oration )hanges =ver"thing Genguin 2''HH, Douglas ). =IK=ECA! bCugmenting Suman 6ntellect: )onceptual ?rameLorP Tenlo GarP )ali&ornie tan&ord research 6nstitute1,%2X' Gatrice ?6)SQ ’imaginaire d’internet ciences et ociété a découverte 2''1X1C$el EAUI b)ommunit" Euilding !hrough )ommunal Gu#lishing: !he =mergence o& Bpen IeLs 2''3http:FFeprints.qut.edu.auF24+F.
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44
; prosommateur < que l’on rencontre souvent dans la littérature sur la consommation
colla#orative.
Ta8ea* – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+
ource : )A=DB)
=n marge de la co@conception et du co@design sur le Le# une version &orte de la colla#oration
est aussi présente dans des modèles et pratiques plus anciennes -hors internet/ telles que
l’ha#itat participati& ou les "stèmes d’(changes ocau$ -=/ ->f. p.2H/. Iéanmoins lorsquel’on regarde l’éventail des pratiques colla#oratives actuelles cet idéal de ; construction d’un
proet commun < ne concerne qu’une petite part des propositions -colonnes ? et K de la
t"pologie/. a plupart des modèles h"#rides pour reprendre le terme de EauLens ne
&ournissent au participant ou au consommateur qu’un (+roi+ e)5a7e 5er)oe sur lequel il
peut solliciter ou o&&rir un service ou un #ien mais il n’a pas la main sur la gestion le contenu
les règles du site. =t d’ailleurs il sem#le di&&icile de transposer le modèle de la construction
commune de proet un nom#re très étendu de structures car la colla#oration demande des
structures managériales spéci&iquesX2
-distri#ution modulaire des taches in&rastructurestechnologiques particulières validation commune des décisions…/ qui ne sont certainement
pas applica#les partout. Tais <a5ooie ,e a 7oa8ora+io> ,e <(7/ae 7o2i2ia e+
,()i+(re))(> a r(7i5ro7i+( 7r(a+ri7e voir un mode de vie &raternel que cite Tonique
DagnaudX3 pour décrire les dé#uts du Le# est revendiquée par nom#re de #logs start@up et
thinP tanP qui se réclament de l’économie colla#orative.
X2 Gaul ECUR=I et al. op. cit. X3 Tonique DCKICUD op. cit.
Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)
G.a2e7 *om8re
re)+rei+ ,e5er)oe)
Co)+r*7+io ,K* 8ie 7omm*7oa8ora+io
ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)
Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)
e+re5ar+i7*ier)
. A7/a+ 2e+e,e 8ie)
,Ko77a)ioe+re
5ar+i7*ier)
C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)
e+re5ar+i7*ier)
D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)
E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)
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4+
Comme+ )e )i+*e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e a* )ei ,e) 7o7e5+)4.
(mere+)
Garallèlement l’introduction de la notion d’économie colla#orative diverses propositions pour
le renouveau économique et sociétal sont apparues depuis quelques années dans les discours
médiatiques et politiques dans l’espoir de contrer amender ou compléter l’économie demarché dite ; classique < #out de sou&&le dans de nom#reu$ pa"s. Garmi eu$ les
e$pressions 7ir7*i+) 7o*r+) > (7oomie )o7iae e+ )oi,aire > (7oomie ,e a
=o7+ioai+( > (7oomie ,* 5ar+ae et depuis peu (7oomie 7ir7*aire 4
&ont couler #eaucoup d’encre. Tais ces termes sont encore méconnus des ?ran0ais: une étude
menée par le )A=DB) pour l’CD=T= en uin 2'14 montrait par e$emple que seuls %> de la
population déclare avoir une idée précise de ce que signi&ie l’e$pression ; (conomie
circulaire <X+.
’origine du &lou conceptuel autour de ces économies tient au &ait que les concepts se
recoupent et s’entremlent. Tais au &ond que recouvrent@ils précisément * =n quoi di&&èrent@
ils de l’économie colla#orative * ’=ncadré 1 -p.4%/ propose des dé&initions de chacun de ces
nouveau$ concepts et le chéma 1 -p. 4H/ &ait apparatre de manière simpli&iée e) rea+io)
6*<e+re+iee+ 7e) 7o7e5+) entre eu$.
X4 E6KB! Aégis et SB6E6CI andra avec la colla#oration d’=milie DCUD=Q ; (volutions du comportement des &ran0ais &ace audéveloppement de l’économie circulaire < (tude réalisée pour le compte de l’CD=T= \uin 2'14http:FFLLL.developpement@dura#le.gouv.&rF6TKFpd&F=conomie)irculaire_Aapport)A=DB)_1%'%2'14.pd&X+ Aégis E6KB! ; a population &ran0aise ne connat pas #ien le concept de l’économie circulaire < CD=T= 2'14
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4%
E7a,r( 1 $ D(=ii+io ,e ,i==(re+e) =orme) (7oomi6*e) (mere+e)So7i(+( 7oa8ora+i2e ou 5air$;$5air
ource : )A=DB)
a société colla#orative s’appuie sur <(7/ae e+re5air) sans intermédiaire l’e$ception d’une possi#le
plate&orme d’échanges. )es échanges reposent souvent-mais pas o#ligatoirement/ sur les outils numériques quipermettent d’atteindre un seuil critique en@dessousduquel l’échange entre pairs n’est pas e&&icient.a )o7i(+( 7oa8ora+i2e englo#e aussi les échangesnon économiques entre individus -rapports sociau$échanges de savoirs etc./.
L<(7oomie ,* 5ar+aeource : )A=DB) et Aachel EotsmanX%
!raduction du terme anglais ; haring =conom" <souvent utilisé la place du terme ;économie
colla#orative < et dé&ini par Aachel Eotsman comme; un modèle économique &ondé sur e 5ar+ae ,e8ie) o* ,e )er2i7e) )o*)$*+ii)() -espacesoutils etc./ &ondé sur des échanges monétaires ounon <. Tais le terme ; partage < prte con&usioncar il est connoté positivement dans le sens de laredistri#ution des ressources d’une certaine &ormed’altruisme alors que ce n’est pas &orcément le cas.
7oomie 7ir7*aireource : )A=DB) F CD=T=
)’est un s"stème économique d’échange et deproduction qui tous les stades du c"cle de vie desproduits vise a*me+er <e==i7a7i+( ,e<*+ii)a+io ,e) re))o*r7e) et ,imi*er <im5a7+)*r <e2iroeme+. ’économie circulaire est #aséesur % éléments principau$ : l’utilisation modérée et laplus e&&icace possi#le des ressources non renouvela#lesune e$ploitation des ressources renouvela#lesrespectueuse de leurs conditions de renouvellementl’écoconception et la production propre uneconsommation respectueuse de l’environnement lavalorisation des déchets en tant que ressources et letraitement des déchets sans nuisance.
=$emples : les vélos et voitures en partage M 6nter&acequi utilise des matières premières alternatives -chutesde production #ro"ats de dalles rec"clées etc./ M)amions d’une grande sur&ace roulant au ga9 issu desinvendus alimentaires…
Cir7*i+) ,<a7/a+) 7o*r+)ource : Tinistère de l’agriculture de
l’agroalimentaire et de la &ort Climentation.gouv.&r
=st considéré comme circuit court un mode decommercialisation des produits agricoles qui s’e$ercesoit par la 2e+e ,ire7+e du producteur auconsommateur soit par la vente indirecte condition qu’il n’" ait 6*<* )e* i+erm(,iaire entre l’e$ploitant et le consommateur.
Cuourd’hui 1 producteur sur + vend en circuit court-21 > des e$ploitants/.
=$emples : les ventes directes sur les marchés lesCTCG a ruche qui dit oui…
7oomie )o7iae e+ )oi,aireource : )=D=? Tinistère des &inances
et des comptes pu#lics
e concept dJéconomie sociale et solidaire -=/ désigneun ensem#le dJentreprises organisées sous &orme de7oo5(ra+i2e)> m*+*ee)> a))o7ia+io)> o*=o,a+io) dont le &onctionnement interne et lesactivités sont &ondés sur un principe de solidarité etdJutilité sociale. )es entreprises adoptent des modes degestion démocratiques et participati&s. =lles encadrentstrictement lJutilisation des #éné&ices quJelles réalisent:le pro&it individuel est proscrit et les résultats sontréinvestis. eurs ressources &inancières sontgénéralement en partie pu#liques.
=$emples : l’(cole de la deu$ième chance es restos ducur e secours catholique…
7oomie ,e a =o7+ioai+(ources : Eourg et Euclet -2''+/ eteconomiedela&onctionnalite.comXH
)’est un s"stème qui consiste rem5a7er a 2e+e,<* 8ie 5ar 7ee ,e a 2e+e ,e <*)ae ,*8ie. )e s"stème entrane le découplage entre lavaleur aoutée du #ien et la consommation d’énergieet de matières premières que ce #ien a nécessité.
=$emples : mise en location d’imprimantes par5ero$ mise en partage de voitures par ETR...
X% Aachel EB!TCI b!he haring =conom" acPs C hared De&inition 2'13 http:FFLLL.&astcoe$ist.comF3'22'2XFthe@sharing@econom"@lacPs@a@shared@de&initionXH Dominique EBUAK Iicolas EU)=! -2''+/ ; Jéconomie de &onctionnalité: changer la consommation dans le sens dudéveloppement dura#le < ?uturi#le Iovem#re 2''+ n 313
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4H
S7/(ma 1 – L<im8ri7a+io ,e) ,i==(re+e) =orme) ,<(7oomie (mere+e)
ource : )A=DB)
)e schéma appelle plusieurs commentaires :
• ’achat de produits locau$ le &ait de partager ses #iens ou de promouvoir l’usage des
#iens plutt que leur propriété sont autant de gestes qui peuvent éviter le gaspillagedes ressources et permettent de &aire mieu$ avec moins. Cinsi les circuits courts
l’économie de la &onctionnalité et du partage pourraient a priori tre englo#és dans le
concept d’ (7oomie 7ir7*aire qui prne les actions conduisant une plus grande
économie des ressources. Tais comme nous l’avons vu précédemment l’usage ou le
partage peuvent aussi par&ois avoir un e==e+ re8o, -et inciter les individus
partir plus souvent en vacances etc./. )’est pourquoi le cercle de l’économie circulaire
croise les autres concepts plutt qu’il ne les englo#e.
• es 7ir7*i+) 7o*r+) -circuits de distri#ution avec peu d’intermédiaires/ &ont partie de
l’économie de la &onctionnalité dans la mesure o` la diminution du nom#re
d’intermédiaires limite les transports contri#uant ainsi économiser les ressources. 6ls
peuvent par&ois tre colla#orati&s : prenons le cas des CTCG celles@ci &avorisent les
rencontres les relations sociales entre consommateurs et producteurs voire résultent
de la construction d’un proet en commun avec l’agriculteur. Tais certains achats
directs au producteur ou la consommation de produits locau$ ne remettent pas en
cause le rapport vertical de l’économie de marché standard dans lequel l’acheteur est
un simple consommateur et le vendeur un producteur sans interaction particulière
entre ces deu$ acteurs.
$onomie$ollaborative
$onomie de la fon$tionnalit!
Cir$uits $ourts
$onomie $ir$ulaire
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4X
• ’idée de &avoriser l’usage des #iens soutenue par <(7oomie ,e a =o7+ioai+(
est elle aussi cheval entre colla#orati& et non@colla#orati&. )ertains e$emples célè#res
tels que la monétarisation de l’usage d’une photocopieuse plutt la vente de l’o#etXX
ou la location par la puissance pu#lique de #ic"clettes ne peuvent comme nous l’avons
vu tre colla#orati&s dans la mesure o` ils sont organisés par des entreprises des
institutions et qu’ils ne prnent pas l’hori9ontalité dans les échanges.
• Une entreprise est quali&iée de sociale et solidaire selon sa vocation tre utile
socialement : d’une part une entreprise sociale et solidaire peut tout &ait tre une
structure hiérarchique verticale classique ne &aisant pas appel au$ particuliers au$
consommateurs ou au$ usagers pour mettre en uvre ses actions. D’autre part une
entreprise colla#orative n’a pas &orcément vocation tre sociale comme nous l’avons
vu précédemment. )es deu$ concepts ont donc peu de choses voir avec l’économiecolla#orative.
Cu &inal ce schéma montre que l’économie colla#orative est la croisée des chemins par&ois
#asée sur le partage par&ois &avorisant la consommation locale souvent se parant de vertus
écologiques mais &orce est de constater que souvent les modèles d’échanges entre pairs que
nous connaissons auourd’hui ne peuvent tre attachés aucune des catégories précédentes.
Grenons deu$ e$emples em#lématiques de la )o7i(+( 7oa8ora+i2e RiPipédia l’archét"pe dela colla#oration ne peut tre englo#é dans aucun autre concept. Cir#n# ne permet pas
&orcément de limiter le gaspillage car cette plate&orme internet a plutt tendance &aciliter et
promouvoir les déplacements : les individus pro&itant d’une cham#re che9 l’ha#itant seraient
soit partis de toute manière gr7ce l’o&&re touristique classique soit seraient restés che9 eu$
et les individus o&&rant gagnent de l’argent qui peut leur permettre leur tour de consommer.
)e s"stème ne &ait donc ni partie de l’économie circulaire ni #ien s]r des circuits courts.
XX Iicolas 6BUICIDCI 2'13 Pp. cit .
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4,
I! – Le) 5ra+i6*e) a7+*ee) e+ ; 2eir
e &oisonnement d’initiatives nouvelles touchant la société colla#orative et le caractère récent
de ce phénomène rendent a me)*re ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) ,(i7a+e. Tesurer
l’économie colla#orative en chi&&re d’a&&aires ou en point de G6E -Groduit 6ntérieur Erut/ a&in de
mieu$ évaluer son impact dans la société est a priori séduisant mais dans les &aits
relativement stérile. D’une part une proportion importante des apports de la société
colla#orative e)+ o$mar7/a,e et n’est donc pas compta#ilisa#le dans le G6E qui n’intègre
que les échanges monétarisés. D’autre part au sein des pratiques marchandes il est peu
pro#a#le que les échanges monétaires engendrés par des sites de covoiturage ou de vente de
#iens soient dans leur totalité ,(7ar() au$ administrations &iscales compétentes : ces
pratiques passent travers les mailles du &ilet. =n&in ces deu$ pro#lèmes mis part pour
e&&ectuer une approche complète de mesure des gains générés par le secteur colla#orati& ces
derniers devraient tre mis en regard des ,e)+r*7+io) ,<em5oi e+ ,e 2ae*r induites en
retour dans les secteurs ; traditionnels < -diminution du recours au$ ta$is ou au$ htels etc./
ce qui rend la t7che particulièrement ardue.
Gour toutes ces raisons nous pré&érons mesurer l’étendue des pratiques colla#oratives en
répertoriant leur nom#re d’utilisateurs partir des nom#reuses enqutes récentes qui
dessinent l’état des lieu$ de l’économie colla#orative au niveau &ran0ais.
La 7o)omma+io ,e 8ie) ma+(rie)1.
a. *es pratiques récentes et en plein essor
a société colla#orative vue sous l’angle de la vente de #iens d’occasion et de la location de
#iens ou de services -colonnes C D de notre t"pologie/ est en plein essor. es changements
de comportements sont rapides et d’une grande ampleur.
• es sites d’ a7/a+ F2e+e ,e 8ie) ,<o77a)io -colonne E du !a#leau 2 p.2,/ tels
Cma9on =#a" ou e #on coin &ont partie des sites internet les plus visités de ?rance
toutes catégories con&ondues -)&. Kraphique 1H p.++/. 6ls sont devenus d’usage
courant. Troi) Fra?ai) )*r 6*a+re ont dé acheté un #ien sur une plate&orme de
vente entre particuliers en 2'14. =t la progression de ces pratiques est indiscuta#le
-)A=DB)/X, : parmi les livres acquis dans les si$ derniers mois 22> ont été achetés
d’occasion en 2'14 contre seulement 1+> en 2'13. D’autre part la part de produits
électroménagers achetés d’occasion est passée de 2X> ++> entre 2''% et 2'11
X,)A=DB) enqute ; )onsommation < 2'14
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+'
celle de meu#les de X2> 1'1> celle des produits audio@visuels de 32> 4+>
celle des produits de ardinage@#ricolage de 33> 44>,'.
Ta8ea* – Pra+i6*e) 7oa8ora+i2e) i() ; ,e) 8ie) ma+(rie) r(5er+ori(e) 5ar,i==(re+e) e6*9+e) ,<o5iio
T-5e ,e 5ra+i6*e Fr(6*e7e Pro5or+io ,e a 5o5*a+io 6*i So*r7e Da+e
A. A7/a+ 2e+e ,e8ie) e*=) e+re5ar+i7*ier)
1'>C dé 2e,* un produit qu’il a lui@mme&a#riqué
6?BG Cvril 2'14
'4> =st 7ie+ de ; a ruche qui dit oui <a Auche qui dit ouiet )A=DB),1
Bct 2'14
. A7/a+2e+e ,e8ie) ,<o77a)ioe+re 5ar+i7*ier)
H%>C dé a7/e+( sur une plate&orme devente entre particuliers
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
%H>C dé 2e,* sur une plate&orme de venteentre particuliers
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
4,>A7/0+e ,<o77a)io chaque &ois quec’est possi#le
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
3+>E))a-e ,e 2e,re généralement lesproduits ou équipements dont il n’a plusl’utilité
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
+2>C dé 2e,* ses #iens d’autresparticuliers
6psos F Cdeme \an 2'12
11> C acheté un i2re ,<o77a)io dans l’année)A=DB) enqute)onsommation
\an 2'12
C. A7/a+2e+e ,e)er2i7e) e+re5ar+i7*ier)
42>C dé pratiqué le 7o2oi+*rae -conducteur ou passager/
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
1,> )ovoiturage -cté conducteur/GriceTinisterFaGosteFBpinionRa"
Iov 2'13
24> )ovoiturage -cté passager/GriceTinisterFaGosteFBpinionRa"
Iov 2'13
X>
C participé un proet de 7roV,=*,i ou une souscription une o&&re d’épargnedont les &onds sont utilisés pour un proet
responsa#le
EYC \uin 2'14
%>C mis en location des #iens qui luiappartiennent
!I aposte Iov. 2'13
1'>C dé loué tout ou une partie d’unlogement appartenant un particuliercomme logement dJappoint
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
3>C dé loué tout ou une partie de votreha#itation un particulier commelogement dJappoint
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
D. Par+ae5r9+ ,o,e 8ie) e+ )er2i7e)
11>C (7/a( o* +ro6*( des produits ou desservices avec d’autres personnes
6psos F Cdeme \an 2'13
1>E))a-e ,<(7/aer généralement lesproduits ou équipements dont il n’a plus
l’utilité
%'T de conso. F
Tediaprism
Bct 2'14
%'>C ,o( le dernier vtement dont il s’estséparé
)A=DB) enqute)onsommation
\an 2'12
41>Doe généralement les produits ouéquipements dont il n’a plus l’utilité
%'T de conso. FTediaprism
Bct 2'14
ource : )A(DB) partir des données provenant de plusieurs enqutes d’opinion,2
,' =nqute Eudget des &amilles de l’6I== 2'11,1 a ruche qui dit oui déclare environ 1'1 ''' clients acti&s en octo#re 2'14 répartis entre ?rance et Eelgique-https:FFLLL.laruchequiditoui.&rF&ichiersFZui@sommes@nous@R=E.pd&/ ce qui représente moins de '.4> des ménages &ran0ais et#elges.,2 )itons les enqutes que nous avons répertoriées par date de pu#lication :
• =nqute )onsommation du )A(DB) -menée intervalles réguliers depuis 1,,3/• =nqute ; )onditions de vie et Cspirations < du )A(DB) -menée chaque année depuis 1,HX/• es secondes vies des o#ets : les pratiques d’acquisition et de délaissement des produits de consommation )A=DB) anvier
2'12• es ?ran0ais et les pratiques colla#oratives 6psosFCD=T= anvier 2'13• B#servatoire de la con&iance !IFa Goste novem#re 2'13• B#servatoire )=!==T 2'13 : le consommateur européen en mode alternati& 2'13
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+1
• es sites d<a7/a+2e+e ,e )er2i7e) -colonne )/ ainsi que les sites de 5ar+ae ,e
)er2i7e) sont très récents et ne sont pas tous logés la mme enseigne. )ertains
&onctionnent très #ien et d’autres cherchent encore leur place :
o es sites d’Cir#n# et Ela#lacar sont de vérita#les succès commerciau$ et ont &ait
leur entrée dans le pa"sage quotidien des ?ran0ais en un temps record -moins
de deu$ ans/: par e$emple près de 4" ,e) Fra?ai) ,(7are+ a2oir =ai+
,* 7o2oi+*rae dans l’année en 2'14 alors que cette pratique était très
marginale usqu’en 2'12.
o D’autres initiatives de location de services sont encore #al#utiantes -OiloP
=loue…/ mais elles sont pour la plupart e$trmement récentes et leurs
propositions tendent #ouleverser les ha#itudes les modes de vie classiques
de telle sorte qu’elles nécessitent donc certainement un temps plus long pour se
développer -e$ : OiloP et =loue proposent de mettre en location les o#ets que
l’on possède et qui restent inutilisés che9 soi…/.
• e re7o*r) ; ,e) )i+e) ,e 5ar+ae5r9+) ,e 8ie) e+ )er2i7e) -colonne D/ entre
particuliers est encore asse9 peu utilisé. euls 11> des ?ran0ais auraient dé échangé
ou troqué des produits ou des services avec d’autres personnes. )omme pour la
location de #iens entre particuliers de nom#reuses o&&res de partage de services sont
très innovantes et donc certainement plus longues tre adoptées par la population
-e$ : sur le site )ooPening un hte organise et prépare un repas avec des inconnus qui
viennent che9 lui et partagent les &rais des courses pour le repas/.Garmi les pratiques de partage le ,o &ait e$ception il &ait partie des actes de la vie
courante surtout en ce qui concerne les vtements -%'> des ?ran0ais déclarent avoir
donné le dernier vtement dont ils se sont séparés/.
• es )i+e) ,<a7/a+ 2e+e ,e 8ie) e*=) e+re 5ar+i7*ier) -colonne C/ sont
e$trmement récents et encore con&identiels.
• e =ia7eme+ 5ar+i7i5a+i= o* 7roV,=*,i -colonnes ) et D/ est pratiqué par
une minorité -X>/ mais est voué selon les e$perts se développer &ortement dans les
années venir,3.
Une anal"se de l’évolution dans le temps des requtes sur le moteur de recherche Koogle
con&irme cette hiérarchie.
• =tude sur l’économie du partage Bpinion Ra"FGrice TinisterFa Goste anvier 2'14• B#servatoire de l’économie colla#orative 6&op pour C ittle TarPet.com avril 2'14.• Earomètre EYC 2'14 de l’=ngagement Dura#le uin 2'14• es nouveau$ modes de consommation : Cttitudes et pratiques des ?ran0ais %' millions de consommateursFTediaprism
octo#re 2'14,3Eogdan ?ilip GBG=)U et ?antine =?=YA= ; )roLd&unding made in ?rance @ ’important est de gagner pas de participer < paratre au$ Gresses de l’(cole des Tines.=t un article du Tonde sur les réactions des #anques : http:FFLLL.lemonde.&rFargentFarticleF2'1+F'1F21Fla@&inance@participative@ne@laisse@pas@les@#anques@de@mar#re_4+%'%4X_1%+H''H.html
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+2
Gra5/i6*e 1# $ 2o*+io ,* om8re ,e re6*9+e) Gooe e Fra7e@en indice : indice 1'' f ma$imum du nom#re de recherches sur la période atteint par Ela#lacar @
ource : )A=DB) partir du site Koogle !rends
b. *es pratiques touc/ant l#ensemble du corps social
es enqutes d’opinion concordent sur l’anal"se sociodémographique des pratiquants de la
consommation colla#orative. !out d’a#ord le phénomène de la vente et de l’achat d’occasion
traverse <e)em8e ,e) 7o*7/e) ,e a )o7i(+( aucune catégorie sociale n’est mise sur la
touche. )omme le souligne Yan de Klind,4 les apports de la participation au$ modèles
colla#orati&s sont multiples et peuvent séduire toutes les &ranges de la société c’est pour cette
raison que la consommation colla#orative n’est pas réservée uniquement au$ gens eunes etconnectés.
’idée selon laquelle les pratiques colla#oratives s’inscriraient dans un mode de vie de plus en
plus ur#ain -elles résoudraient le pro#lème du manque de place en ville elles seraient
ampli&iées par la multiplicité des échanges possi#les/ est #attue en #rèche par les chi&&res : les
r*ra*@ e+ e) /a8i+a+) ,e 5e+i+e) aom(ra+io) échangent vendent et troquent
autant voire plus que les Garisiens et les ha#itants des grandes métropoles.
D’autres spéci&icités méritent d’tre mises en avant :
• <a7/a+2e+e e+ a o7a+io ,e 8ie) ,<o77a)io est plus une a&&aire de =amie)
-4H> du total des ventes de #iens d’occasions de particulier particulier sont &aites par
des parents avec en&ants au &o"er/ et de personnes relativement ai)(e),+. =n 2'11
dans son #aromètre sur la di&&usion des technologies de l’in&ormation et de la
communication dans la société &ran0aise le )A=DB) a estimé la proportion de la
population 2e,a+ des #iens ou des services sur internet. 2X> des personnes
interrogées -personnes de 12 ans et plus/ ont déclaré l’avoir &ait au cours des dou9e
,4Gieter YCI D= K6ID b!he consumer potential o& )olla#orative )onsumption 2'13,+ es ?ran0ais et les pratiques colla#oratives 6psosFCD=T= anvier 2'13
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+3
mois écoulés,%. 6l est #eaucoup plus &réquent de vendre des #iens ou des services sur le
net lorsque l’on est dé acheteur : ainsi a moi+i( ,e) a7/e+e*r) )o+> (aeme+>
,e) 2e,e*r) -^ 21 points par rapport la mo"enne/. Cu &inal on recense dans la
population -Kraphique 1%/ : 24> des personnes qui ont acheté e+ vendu sur le net au
cours des dou9e derniers mois une proportion identique qui ont &ait des achats mais
n’ont rien vendu 4> de vendeurs uniquement et 4X> qui n’ont &ait aucune transaction
sur internet.
Gra5/i6*e 1&T-5ooie ,e a 5o5*a+io e =o7+io ,e) +ra)a7+io) e==e7+*(e) )*r i+ere+
ource : )A=DB) =nqute sur la di&&usion des technologies de l’in&ormation pour le )K= et l’CA)=G uin 2'11
Bn aurait pu s’attendre ce que les personnes disposant de &ai#les revenus soient les
plus enclins vendre des #iens sur internet a&in d’avoir un complément de revenu mais
les titulaires des plus hauts revenus le &ont #eaucoup plus volontiers : ils disposent il
est vrai de davantage de #iens matériel ou immatériels céder. 6ls sont également
plus &amiliers des outils numériques.
• e 5ar+ae> e 5r9+> e +ro7 concerne aussi les =amie) mais souvent plutt e*e) et 8a) re2e*).
• e 7o2oi+*rae est vérita#lement une a&&aire de e*e) ,e moi) ,e "# a) plus
souvent des /omme) et des ,i5Bm().
• e 7roV,=*,i intéresse davantage les /omme) de pro&il )o7io$5ro=e))ioe et
de re2e*) élevés.
,% Aégis E6KB! Gatricia )ABU!!= la di&&usion des technologies de l’in&ormation et de la communication dans la société &ran0aise-2'11/ )A=DB) )ollection des rapports n2HX décem#re 2'11 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2HX.pd&
24> ont achetée+ vendu
24> ontseulement
acheté
4> ontseulement
vendu
4X> nJont &aitaucune
transaction surinternet
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http://slidepdf.com/reader/full/c313la-societe-collaborative 54/65
+4
Le 5ar+ae ,* )a2oir e+ ,e) 8ie) imma+(rie) i=orma+io> 7*+*re>".
=or*m)> mii+a+i)me
a. *es pratiques dé- bien ancrées
es comportements colla#orati&s dans les domaines de <i=orma+io> ,* )a2oir> ,e a7*+*re )*r i+ere+ -colonnes = et ?/ &ont maintenant 5ar+ie ,e a 2ie 6*o+i,iee ,e)
Fra?ai). )ertains sites internet d’échange de savoir ou &orums de discussions &ont désormais
partie des plus sites &réquentés par les internautes toutes catégories con&ondues. )itons
appartenant au !op +' des sites les plus visités en ?rance en 2'14: Qou!u#e avec près de 2+
millions de visiteurs uniques par mois RiPipédia 1H millions les &orums d’échange -)omment
0a marche , Tillions Tarmiton et Doctissimo environ H millions/. !Litter qui pourtant ne
&igure pas dans le palmarès des +' premiers sites compte près de 2H' millions d’utilisateurs
acti&s mensuels dans le monde dont 23 millions en ?rance et +'' millions de tLeets sont
partagés chaque our. ’écoute et le téléchargement de m*)i6*e sont pratiqués par 4
,e) Fra?ai) sans qu’on puisse dénom#rer e$actement la part des échanges entre individus
-mme si on suppose qu’elle est conséquente/.
es internautes sont aussi souvent eu$@mmes créateurs de contenu sur des &orums de
discussions #logs ou chats mais aussi des réseau$ sociau$ en général : * Fra?ai) )*r
7i6 "" 7o+ri8*e a7+i2eme+ a* 7o+e* (,i+( sur le net via des commentaires des
pu#lications sur les &orums de discussion les réseau$ sociau$ les chats les #logs et 32> sontuniquement lecteurs des pu#lications )oi+ #4 ,e a 5o5*a+io 6*i (7/ae ,e)
i=orma+io) entre individus,H. es internautes se partagent en trois catégories : 2H > sont
des contri#uteurs qui le plus souvent lisent également ce que les autres ont posté 3, >
lisent les commentaires laissés par d’autres et 3' > disent ne amais lire ou écrire des
commentaires sur les &orums et autres réseau$ sociau$ sur le Iet. Cinsi la communauté
d’auteurs est auourd’hui conséquente : selon RiPipédia le site de la &ondation dispose de "
miio) ,e 7om5+e) *+ii)a+e*r) =ra7o5/oe) -c’est@@dire de personnes qui rédigent
relisent corrigent ou commentent les pages/ dont plus de 1+ ''' étaient considérés éditeursacti&s au mois de décem#re 2'14 il e$iste auourd’hui 1 +'' ''' articles en ?ran0ais.
a colla#oration touche aussi d’autres sphères telles que a 7i+o-ee+( e+ <eaeme+ au
travers de l’essor d’une a7+i2i+( mii+a+e ,ii+ae e+ ,e )ia+*re) ,e 5(+i+io) par
e$emple. D’une part de nom#reuses actions militantes sont auourd’hui orchestrées partir
des réseau$ sociau$ mais aussi partir de sites tels Cvaa9.org et )hange.org avec une
audience touours accrue,X.
,H Aégis Eigot Gatricia )routte La diffusion des tec/nologies de l#information et de la communication dans la société française ;014<)A=DB) )ollection des rapports n31H novem#re2'14 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31H.pd& ,X Cvaa9 revendique en novem#re 2'13 près de 3' millions de pétitionnaires. )hange.org déclare compter plus de X' millionsd’utilisateurs dans 1,% pa"s.
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++
Gra5/i6*e 1 $ To5 # ,e) )i+e) e) 5*) 2i)i+() e Fra7e@)hamp : !ous lieu$ de conne$ion F Cpplications internet incluses [
ource : TediametrieFFIetAatings @ !ous lieu$ de conne$ion @ ?rance @ \uillet 2'14
Yisiteurs Uniques : Iom#re total dJindividus a"ant visité un groupe ou un site au moins une &ois pour la périodeconcernée. es individus a"ant visité le mme groupe -ou le mme site/ plusieurs &ois ne sont comptés quJune seule&ois.
b. (urtout c/e les eunes, pas forcément dipl2més, tr3s actifs sur le net
es liens avec l’7ge sont très nets : 5*) o e)+ * e*e i+era*+e e+ 5*) o 7o+ri8*e
a7+i2eme+ a* e+. Bn passe de 44 > d’adolescents -12@1H ans/ contri#uteurs moins de
1' > pour les internautes les plus 7gés. Des di&&érences de comportement en &onction du
niveau de diplme de l’internaute ressortent pas tant au niveau des contri#utions que de la
proportion de lecteurs ma$imale pour les diplmés du Eac et du supérieur. Bn note en&in
6*e e) /a*+) re2e*) re)+e+ ,a2a+ae ; <(7ar+ ,e) 7o+ri8*+io) )*r i+ere+'' M
,, Gatricia )ABU!!= andra SB6E6CI et \org TU=A ; Yeu$@tu tre mon ami * ’évolution du lien social l’heure numérique <)A=DB) )ahier de recherche en cours de pu#lication 2'14
W Si+eNom8re ,e 2i)i+e*r) *i6*e)X
5ar moi)
1 Gooe 3X2 Fa7e8oo 2%3 Yo*T*8e 2+4 Mi7ro)o=+ 24+ Orae 1,% Zi,oV) i2e 1XH Zii5e,ia 1XX Le8o7oi.=r 1%, Pae)[a*e) 1%
1' Ya/oo 1+11 S-5e 1412 Ama:o 1413 Free 1414 Fra7e T((2i)io 111+ SFR 111% A55e 111H !i,eoa 1'1X O*+oo 1'1, oer 1'2' C,i)7o*+ ,21 Me+eo Fra7e ,22 Comme+CaMar7/e ,
23 Li+era*+e.7om ,24 Dai-mo+io ,2+ Fa7 X2% O2ero X2H Le Fiaro X2X MYTF1 X2, Cre,i+ Ari7oe X3' AoCie X31 Ma55- H32 ea- H33 Dro58o@ H34 MSN H3+ Le Mo,e H3% !o-ae)$S7=.7om H3H i H3X Marmi+o H3, Le Pari)ie H4' Do7+i))imo H
41 Pri7eMii)+er H42 !E!O %43 !iaMi7/ei %44 La Re,o*+e %4+ A).7om %4% Carre=o*r %4H Tee Loi)ir) %4X LKo8) %4, La Po)+e %+' Ser2i7e$P*8i7.=r %
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+%
plus souvent qu’en mo"enne -41 >/ ils ne lisent et n’écrivent aucun commentaire. =n&in
l’attitude plus ou moins participative sur le Le# peut tre reliée la 7o=ia7e portée dans les
commentaires qu’on peut trouver sur le Iet -voir page 34/ : plus une personne " accorde du
crédit et plus elle@mme " écrit et lit ce qui s’" trouve -Kraphique 1X/.
Gra5/i6*e 1 $ P*) e) i+era*+e) ,e 1 a) e+ 5*) o+ 7o=ia7e ,a) e)7omme+aire) ai))() 5ar e) *+ii)a+e*r) ,<i+ere+ e+ 5*) i) - 7o+ri8*e+ e*@$
m9me)@ )hamp : ensem#le des internautes de 1X ans et plus en > @
ource : )A=DB) =nqute sur les ; )onditions de vie et les Cspirations< uin 2'14
Le) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) +o*7/a+ *e 7omm*a*+( re)+rei+e3.
Garmi les pratiques de construction d’un proet commun un nom#re restreint d’individus le
comportement de loin le plus répandu est la participation associative -colonne K/. Tme si
elles sont rarement considérées comme telles de par leur mode de &onctionnement et leur
vocation les associations peuvent mme tre considérées comme le plus gros secteur de la vie
colla#orative. Pr0) ,<* Fra?ai) )*r ,e*@ a,/0re ; *e a))o7ia+io en ?rance en 2'14
-Kraphique 2'/. Pra+i6*e a))o7ia+i2e e+ 5r(=(re7e 5o*r e 5ar+ae> 7o=ia7e ,a)
a*+r*i 2o+ )o*2e+ ,e 5air : 4,> des adhérents une association pensent qu’il est
possi#le de &aire con&iance au$ autres contre 2,> des non adhérents -Kraphique 21/. De
plus %'> des adhérents une association sont prts partager ou prter leurs o#ets -contre
+'> des non@adhérents/.
3O
"O"3 "1
3'
433'
"4
"3"&
34
4O
0 4 4 )
'
2'
4'
%'
X'
1''
!rès con&iance Csse9con&iance
Geu con&iance Gas du toutcon&iance
8e sait pas
Ii lJun ni lJautreecteur
)ontri#uteur
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+H
Gra5/i6*e 1' $ A,/(rer ; *e a))o7ia+io e+ a2oir 7o=ia7e ,a) a*+r*i> e
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14
)ontrairement au$ autres modèles colla#orati&s les adhésions au$ associations sont plutt
)+a8e) ,a) e +em5). ’arrivée de nouvelles &ormes de colla#oration depuis les années
2'1' ne sem#le pas avoir d’incidence particulière sur le phénomène associati&. Tais parmi les
associations signalons tout de mme les CTCG encore relativement peu développées -%>
d’adhérents selon le #aromètre 6psosFCdeme 2'13/ mais disposant possi#lement d’un
potentiel de croissance : elles répondent au$ e$igences de circuit court au$ préoccupations
environnementales la demande de lien social etc. et 3X> des ?ran0ais se disent intéressés.
Gra5/i6*e " – Le) 5ra+i6*e) a))o7ia+i2e) e Fra7e ,e5*i) "# a)@ Groportion d’individus déclarant participer une association en > @
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14
4'
"'
#1
1
Cdhérent Ion adhérent
Bn nJest amaisasse9 mé&iant
6l est possi#le de&aire con&iance au$autres
4
'>
1'>
2'>
3'>
4'>
+'>
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1 , , 1
1 , , 2
1 , , 3
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1 , , +
1 , , %
1 , , H
1 , , X
1 , , ,
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2 ' ' 1
2 ' ' 2
2 ' ' 3
2 ' ' 4
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2 ' ' %
2 ' ' H
2 ' ' X
2 ' ' ,
2 ' 1 '
2 ' 1 1
2 ' 1 2
2 ' 1 3
2 ' 1 4
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+X
D’autres modèles de 7o)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm* a*+o*r ,<* om8re re)+rei+ ,e
5ar+i7i5a+) -colonne K/ n’ont pas vocation devenir grand pu#lic. )e sont des pratiques de
niche et elles sont certainement vouées le rester. Zuelques e$emple : les ardins partagés
intéressent avant tout les ultra@ur#ains qui vivent en appartement. a mise en place d’un
ha#itat participati& demande un investissement important et ne peut concerner que des gens
qui ont pour proet de changer de demeure.
)e sont principalement les plus ,i5Bm() qui adhèrent des associations : ils sont %+> parmi
les diplmés du supérieur soit un écart considéra#le avec les non@diplmés -^3, points/. Bn
constate aussi qu’ils sont un peu plus &réquemment r*ra*@ -+'> d’adhérents dans les
communes rurales contre 41> Garis/ et )(ior) -++> d’adhérents contre 44> che9 les
moins de 2+ ans/.
Gra5/i6*e "1 –Le) ,i5Bm() +r0) im5i6*() ,a) e miie* a))o7ia+i=Groportion d’adhérents par niveau de diplme en >
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14
"&
3"
44
3'
#
&3&#
'
1'
2'
3'
4'
+'
%'
H'
Iondiplmé
)erti&icatdJétudesprimaires
E=G) Diplmepro&.
)ourt)CG E=G
EC) EC)^2 EC)^3 etplus
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+,
La )o7i(+( 7oa8ora+i2e a * 8e a2eir4.
!out mène penser que la société colla#orative ne peut plus tre considérée comme un simple
phénomène de mode.
L<e)em8e ,e) ((me+) 6*i o+ 7r(( * 7o+e@+e =a2ora8e a* ,(2eo55eme+ ,*
7oa8ora+i= <o+ a*7*e rai)o ,e e 5*) 9+re 2aa8e) ,a) e) a(e) ; 2eir.D’une part le développement des outils numériques est amené prendre touours plus de
place dans notre quotidien avec par e$emple la naissance de <i+ere+ ,e) o8e+). Gar
e$emple le &ait qu’un o#et soit connecté en permanence pourra donner des in&ormations en
temps réel sur sa localisation son statut d’occupation -li#re F utilisé etc./ et on peut imaginer
aisément que ce t"pes d’in&ormations pourront tre utilisés pour les échangesFprts et partage
de #iens. D’autre part les 5er)5e7+i2e) ma7ro(7oomi6*e) anticipent peu de chances de
renouer avec une &orte croissance dans les années venir ni en ?rance ni dans l’ensem#le
des pa"s occidentau$ développés. es #esoins de trouver de nouvelles solutions pour r(,*ire<im5a7+ e2iroeme+a de nos modes de vie est touours plus pressant. =n&in la
m(=ia7e e2er) e) i)+i+*+io) ne sem#le pas s’essou&&ler. Gour témoin les &orts niveau$
d’a#stention au$ di&&érentes élections dans les grands pa"s européens. e s"stème politique
n’est plus considéré comme une réponse &ia#le au$ pro#lèmes que rencontrent notre société et
la volonté de se retourner vers d’autres &ormes de liens est avérée sur le long terme.
Gra5/i6*e "" $ La 7o=ia7e e+re 5air) 7roi+ e E*ro5e
ource : )A=DB) e$ploitation de l’=uropean Yalue urve"
D’ailleurs les ?ran0ais ne s’" trompent pas. 6ls pensent que les économies émergentes ont du
5o+e+ie. H'> des personnes interrogées pensent que l’économie circulaire va se développer l’avenir X1> pour les circuits d’achats courts +2> pour la consommation colla#orative
+1
H%
44
%3
31
41
2,
3%33
242H
1'
2'
3'
4'
+'
%'
H'
X'
1,X1@1,X4 1,,'@1,,3 1,,,@2''1 2''X@2'1'
DanemarP
Ga"s #as
Cllemagne delJBuest
Eelgique
u$em#ourg
?rance
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%'
-Kraphique 23/. Aappelons aussi que seuls %> des ?ran0ais considèrent que ces pratiques ne
présentent aucun avantage -Kraphique 4 page 1+/.
Gra5/i6*e "3 – Le) Fra?ai) =a2ora8e) a* ,(2eo55eme+ ,e) (7oomie)(mere+e)
ource : )A=DB) selon les résultats de l’enqute Tédiaprism F %' millions de consommateur octo#re 2'14
=n&in l’usage des #iens est valorisé : plus de +4> de la population -%%> che9 les plus
diplmés/ dit tre disposée 5r9+er o* 5ar+aer e) o8e+) qu’elle utilise plutt que d’en
tre l’usager e$clusi&. Tme si cette réponse n’est qu’une déclaration d’intention on ne peut
minimiser son importance. =lle sem#le en accord avec les travau$ empiriques de YCI D=
K6ID1'' qui montrent qu’il e$iste une vérita#le volonté des ha#itants d’Cmsterdam de prendre
part au$ initiatives colla#oratives et que cette volonté vient en partie du &ait que les
motivations peuvent tre variées : &inancières intért pratique idéologique…
Des travau$ récents du )A=DB) montrent aussi qu’environ un ?ran0ais sur si$ a dé mis en
place des comportements de =r*ai+( 7/oi)ie> c’est@@dire en dehors de toute contrainte
&inancière en consommant moins de viande en utilisant moins leur voiture en achetant des
produits locau$ en &aisant de la cuisine en rec"clant. )e groupe de résistants laconsommation a toutes les chances de conserver ses comportements mme en temps de
prospérité économique et d’adopter de nouveau$ modes de consommation plus respectueu$ de
l’environnement1'1.
1'' ieter 75& . 8L"&. b!he consumer potential o& )olla#orative )onsumption 2'131'1\ustine )B6I Gascale S=E= et Iicolas 6BUICIDCI Ya@t@on vers une &rugalité choisie * )A=DB) )ahier de recherche n3'2décem#re 2'13
,+> ,%>
X1>
H'>
X1>
+2>
=conomie circulaire )ircuits dJachat courts )onsommation col la#orative
=st &avora#le Gense que cette économie va se développer lJavenir
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%1
Gra5/i6*e "4 – U)ae 7o+re 5ro5ri(+(; De manière générale tes@vous prt partager ou prter des o#ets que vous utilise9
ou pré&ére9@vous en tre l’usage e$clusi& * <
E)em8e ,e a 5o5*a+io Par i2ea* ,e ,i5Bme
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14
Le) o8)+a7e) 6*e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e ,e2ra =ra7/ir#.
C&in de de se développer la société colla#orative a #esoin de résoudre di&&érentes di&&icultés.
a première réticence e$primée selon notre enqute ; )onditions de vie et Cspirations <concerne la m(=ia7e e2er) a*+r*i -%1> des réponses/. Bn voit ainsi que malgré les e&&orts
&ournis par les sites pour développer la e@reputation des mem#res c’est encore de ce cté que
le #7t #lesse. a solution ne peut pas venir uniquement de la capacité des entreprises du
secteur colla#orati& &ournir des garde@&ous -notes pro&il s"stème de sécurisation des
échanges/. )’est certainement auourd’hui du cté du (i)a+e*r que les réponses sont
attendre. D’une part les ?ran0ais manquent de connaissances sur le cadre uridique des
pratiques de particuliers particuliers -+,> ignorent que la garantie des vices cachés
s’applique au$ produits d’occasion et %%> qu’ partir d’un certain montant le vendeur doitdéclarer ses revenus au$ impts/1'2.
1'2 Cttitudes et pratiques des ?ran0ais %' millions de consommateursFTediaprism octo#re 2'14
Yous tes prt partagerFprterdes o#ets quevous utilise9
+4
Yous pré&ére9 entre lJusager
e$clusi& 4+
Ie sait pas1
4# 4# #
#"
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'
1'
2'
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)erti&icatdJétudesprimaires
E=G) Diplmepro&.
)ourt)CG E=G
EC) EC)^2 EC)^3plus
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%2
Gra5/i6*e "# $ %*e e)+> )eo 2o*)> e 5ri7i5a i7o2(ie+ ,e 7e) 5ra+i6*e) en >
ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14
D’autre part comme les nouveau$ modèles de société colla#orative sont arrivés très
rapidement sur le devant de la scène les institutions telles que les gouvernements la ustice
les entreprises n’ont pas encore pu répondre convena#lement tous les 5ro80me)
r0eme+aire) qu’ils soulèvent -assurances &iscalité distorsions de concurrence etc./ :comment la ustice doit@elle intervenir autour de l’éla#oration de la e@réputation * )omment
cette notion s’articule@t@elle avec l’e$igence de protection des données personnelles * Gar quels
mo"ens un internaute peut@il contester un avis négati& sur sa personne * Cu #out de com#ien
de temps " a [t@il prescription sur un avis * )itons pour e$emple la &ronde des ta$is contre les
services de ; chau&&eurs la demande < ou celle de lJindustrie htelière contre la location de
particuliers ou encore les condamnations de particuliers pour sous@location illégale1'3.
e deu$ième &rein évoqué par les intervieLés est le pro#lème du ma6*e ,e +em5) e+
,<orai)a+io -14>/. )et inconvénient est cité par 24> des cadres supérieurs. =n e&&et les
activités colla#oratives empiètent de &ait sur le temps li#re et le temps de loisir de chacun.
)omment les acteurs du secteur vont@ils réussir pallier ce handicap * Groposer des sites
touours plus &aciles d’utilisation su&&ira@t@il amener de nouveau$ usagers la colla#oration *
1'3 C&&aire Cir#n# an ?rancisco : http:FFLLL.lemonde.&rFimmo#ilierFarticleF2'14F1'F'XFair#n#@reglemente@a@san@&rancisco@sa@ville@de@naissance_4+'21,4_13'%2X1.html ous@location illégale : http:FFLLL.lemonde.&rFeconomie@&rancaiseFarticleF2'14F'+F21Fpremiere@condamnation@pour@sous@location@illegale@via@air#n#_4423'2'_1%+%,%X.html a ; concurrence délo"ale < des Y!) : http:FFLLL.clu#ic.comFmagFtransportsFactualite@H4+'2,@proces@greves@interdiction@reproche@u#er.html
61
14
11
10
3
1
On ne sait pas toujours à qui on a affaire
Cela demande du temps et de
l'organisation
Les objets peuvent être abm!s
"l n'# a au$un in$onv!nient
La qualit! est moins bonne qu'ave$ des
professionels
%&sp
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%3
i8iora5/ie
CKQ=TCI \ulian Tc CA=I Duncan et )SC=?=A@EBAA=KB Cdrianne haring )ities ?riends o& theearth 2'13 http:FFLLL.&oe.co.uPFsitesFde&aultF&ilesFdoLnloadsFag"eman_sharing_cities.pd&
ECUR=I Gaul et al. (9nt/etic P!er!ie of t/e >ollaborati!e Bconom9 G2G ?oundation 2'12
E=IN=A Qochai I/e ealt/ of 8etorCs$ Mo (ocial Kroduction Iransforms =arCets and Freedom QaleUniversit" Gress 2''%
E6KB! Aégis et SB6E6CI andra , Les Français a!ancent - grands pas sur la longue route écologique)ahier de recherche n2H2 décem#re 2'1' http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAechF)2H2.pd&
E6KB! Aégis et SB6E6CI andra ; =nvironnement : des #onnes intentions au$ #onnes pratiques <>onsommation et modes de !ie n:040 aout 2'11 http:FFLLL.credoc.&rFpd&F4pF242.pd&
E6KB! Aégis et )ABU!!= Gatricia La diffusion des tec/nologies de l#information et de la communicationdans la société française ;011<, )A=DB) )ollection des rapports n2HX décem#re 2'11http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2HX.pd&
E6KB! Aégis )ABU!!= Gatricia DCUD=Q =milie SB6E6CI andra et TU=A \org L#é!olution du bienêtre en France depuis % ans )ahier de recherche n2,X décem#re 2'12http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAechF)2,X.pd&
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