R O T A R Y I N T E R N A T I O N A L – District 1730

R O T A R Y C L U B D E N I C E

Siège : Holiday Inn, 20 boulevard Victor Hugo, 06000 NICE Tél. : 04.93.88.87.37

� : rotaryclub@wanadoo.fr – Site : http://www.rotaryclubdenice.com

Présidence : Manuel MAYER

« La force d'une équipe, c'est être en synergie au service de l'autreLa force d'une équipe, c'est être en synergie au service de l'autreLa force d'une équipe, c'est être en synergie au service de l'autreLa force d'une équipe, c'est être en synergie au service de l'autre »

Prenez un comédien quasi mythique dans sa quatre-vingt-septième année, natif d’un département régional, le Vaucluse qui, alors étudiant en droit, ressenti l’appel de la scène en assistant à l’Avare mise en scène, il est vrai, par Charles Dullin. Déjà à l’âge de 14 ans il se découvrait une passion jamais démentie pour la poésie de Jacques Prévert qui écrivit, entre autres

Tant bien que mal :

Ils sont marrants les êtres Vous tout comme moi Moi tout comme vous Et c’est pas du théâtre c’est la vie c’est

partout Ils sont marrants les êtres En entrant chez les autres il y en a qui

tombent bien il y en a qui tombent mal A celui qui tombe bien on dit Vous tombez bien et on lui offre à boire

et une chaise où s’asseoir A celui qui tombe mal personne ne lui

dit rien (…)

Année 2016-2017 Mardi 31.01.2017 BULLETIN N° 28

Bien sûr, il est internationalement connu pour avoir été le partenaire (et pas qu’au cinéma !) de BB dans Et Dieu créa la femme. Puis il y eu Les Liaisons dangereuses avec notamment Boris Vian, autre poète, qui écrivait dans Je voudrais pas crever :

Je voudrais pas crever Avant d’avoir connu Les chiens noirs du Mexique Qui dorment sans rêver Les singes à cul nu Dévoreurs de tropiques Les araignées d’argent Au nid truffé de bulles (…) Je voudrais pas crever Avant d’avoir goûté La saveur de la mort

Enfin, pour rester au cinéma, entre autres nouveau succès international, il y eu Un homme et une femme, Palme d’Or et Oscar du meilleur film étranger.

Mais revenons à la scène, là où ce comédien transcende sa timidité. Voici six ans, déjà accompagné de Daniel Mille à l’accordéon et de Grégoire Korniluk au violoncelle, Jean-Louis Trintignant présentait au théâtre de l’Odéon un spectacle intitulé « Trois poètes libertaires », Boris Vian, Jacques Prévert – déjà cités – et Robert Desnos, celui qui en 1936 se promenait avec son camarade :

Aujourd’hui je me suis promené avec mon camarade, Même s’il est mort, Je me suis promené avec mon camarade. Qu’ils étaient beaux les arbres en fleurs, Les marronniers qui neigeaient le jour de sa mort. Avec mon camarade je me suis promené. Jadis mes parents Allaient seuls aux enterrements Et je me sentais petit enfant. Maintenant je connais pas mal de morts, J’ai vu beaucoup de croque-morts Mais je n’approche pas de leur bord. C’est pourquoi tout aujourd’hui Je me suis promené avec mon ami. Il m’a trouvé un peu vieilli, Un peu vieilli, mais il m’a dit : Toi aussi tu viendras où je suis, Un Dimanche ou un Samedi, Moi, je regardais les arbres en fleurs, La rivière passer sous le pont Et soudain j’ai vu que j’étais seul. Alors je suis rentré parmi les hommes.

Prenez un bandonéoniste et compositeur argentin d’avant-garde, inventeur d’une nouvelle manière d’interpréter le tango, lui qui se rêvait compositeur de musique classique et étudia la composition avec Nadia Boulanger professeur entre autres d’Aaron Copland ou de Leonard Bernstein. Ce génial compositeur pour formations à cordes su magnifier la musique populaire et contemporaine de Buenos Aires qui était pour lui le véritable tango en lui insufflant son style, ce style que Nadia Boulanger lui révéla. Sans style aimait-il à dire, il n’y a pas de musique.

Prenez une formation musicale originale composée de trois violoncelles et une contrebasse sous la direction – mais peut-on vraiment parler d’une direction, une inspiration plutôt – d’un accordéoniste hors pair qui fait respirer son instrument depuis près d’un demi-siècle. Il a accompagné des artistes de renoms comme Barbara, Higelin, Nougaro, Le Forestier et d’autres et déjà été complice et accompagnateur de Jean-Louis Trintignant récitant des poèmes de Louis Aragon et d’Apollinaire, l’auteur de Mon p’tit Lou :

Mon ptit Lou adoré Je voudrais mourir un jour que tu m’aimes Je voudrais être beau pour que tu m’aimes Je voudrais être fort pour que tu m’aimes Je voudrais être jeune jeune pour que tu m’aimes Je voudrais que la guerre recommençât pour que tu m’aimes Je voudrais te prendre pour que tu m’aimes Je voudrais te fesser pour que tu m’aimes Je voudrais te faire mal pour que tu m’aimes Je voudrais que nous soyons seuls dans une chambre d’hôtel à Grasse pour que tu m’aimes Je voudrais que nous soyons seuls dans mon petit bureau près de la terrasse couchés sur le lit de

fumerie pour que tu m’aimes Je voudrais que tu sois ma sœur pour t’aimer incestueusement Je voudrais que tu eusses été ma cousine pour qu’on se soit aimés très jeunes Je voudrais que tu sois mon cheval pour te chevaucher longtemps longtemps Je voudrais que tu sois mon cœur pour te sentir toujours en moi Je voudrais que tu sois le paradis ou l’enfer selon le lieu où j’aille Je voudrais que tu sois un petit garçon pour être ton précepteur Je voudrais que tu sois la nuit pour nous aimer dans les ténèbres Je voudrais que tu sois ma vie pour être par toi seule Je voudrais que tu sois un obus boche pour me tuer d’un soudain amour.

Placez Jean-Louis Trintignant accompagné de Daniel Mille et sa formation de cordes interprétant des tangos d’Astor Piazzola et la magie opère. Quatre-vingt-dix minutes d’une pure poésie de mots et de sons suspendues dans un espace intemporel.

Le récital de ces six artistes s’ouvrit sur ces vers de Jules Laforgue de La chanson du petit hypertrophique :

C’est d’un’ maladie d’cœur Qu’est mort’, m’a dit l’docteur, Tir-lan-laire Ma pauv’ mère ; Et que j’irai là-bas, Fair’ dodo z’avec elle. J’entends mon cœur qui bat, C’est maman qui m’appelle !

Viendront ensuite, Allain Leprest, poète-parolier et chanteur français décédé en 2011 à l’âge de 57 ans :

J’ai reçu ce matin la lettre où tu m’écris De prendre soin de moi et je t’en remercie Que tu vas me reviendre et tout ça et qu’on s’aime « Et arrose les fleurs une fois par semaine »

Léopold Sédar Senghor :

Cher frère blanc, Quand je suis né, j’étais noir, Quand j’ai grandi, j’étais noir, Quand je suis au soleil, je suis noir, Quand je suis malade, je suis noir, Quand je mourrai, je serai noir. Tandis que toi, homme blanc, Quand tu es né, tu étais rose, Quand tu as grandi, tu étais blanc, Quand tu vas au soleil, tu es rouge, Quand tu as froid, tu es bleu, Quand tu as peur, tu es vert, Quand tu es malade, tu es jaune, Quand tu mourras, tu seras gris. Alors, de nous deux, Qui est l’homme de couleur ?

Jacques Prévert, Boris Vian, Raymond Carver, poète américain (1938-1988) :

Il a dormi sur les mains. Sur un rocher. Sur ses pieds. Sur les pieds de quelqu’un d’autre. Il a dormi dans des bus, des trains, des avions.

(…) Il a dormi sous des toits étrangers toute sa vie. Maintenant il dort sous la terre. Il n’en finit pas de dormir. Comme un vieux roi.

Gaston Miron, poète québécois (1928-1996

(…) je n’ai pas eu de chance dans la baraque de ma vie je n’ai connu que de faux aveux de biais le pire je veux abdiquer jusqu’à la corde usée de l’âme je veux perdre la mémoire à fond d’écrou (…)

ou encore Robert Desnos, Guillaume Apollinaire, Paul Cluzet – petit-fils de Jean-Louis Trintignant – et Gérard Macé

Tel est le récital poétique et éthéré auquel nous convia notre Président en ce soir du 31 janvier, cinquième mardi du mois et quarantième anniversaire de l’inauguration du centre Georges Pompidou. Qu’il en soit remercié.

Le secrétaire gentiment dévoué

Didier FAY

REUNION STATUTAIRE DU MARDI 31 JANVIER 2017

PRESENTS (26) : Rémi ANTONINI, Nicolas BARGELES, Pascal BOISSY, Jean-Jacques BRIAL et Madame, Danielle CLEMENT et Monsieur, Valentin CASSAN, Didier FAY et Madame, Sabine GERAUDIE, Manuel MAYER et Madame, Robert REVELLI et Madame GIRARD, Tahar SAIAH et Madame ainsi que 2 invités, François TALON et Madame, François TRUFFIER et Madame INVITÉS : Monsieur et Madame POURCHIER (Invités de Danielle CLEMENT), Monsieur Jorge ANTONIOZ (Invité de François TRUFFIER)

EXCUSES : Richard ABBYAD, Michel ALBINET, Frédéric ARTERO, Nello AVELLA, Olivier BISCAYE, Daniel CARRE, Bernard CARRERAS, Valentin CASSAN, Véronique ESTEVE, Bernard FLIPO, Pierre-Alexis FLIPO, Maurice GODARD, François LASSON, Marc LAYET, Bernard LECAT, Sten MALMSTROM, Jean-Pierre MARTIN, Gérard ORST, Serge PECHA, Bertrand SALLES, Jean-Laurent TERRAZZONI, Dinh Hoan TRAN, Maurice TURION, Robert WATTIEZ.

Mardi 7 février : Dîner à 20h précédé d’une réunion du comité directeur à 18h30 Mardi 14 février : Déjeuner à 12h30 Mardi 21 février : Apéritif à 19h – Flash Actu Loi de Finance par François Talon Mardi 28 février : Dîner à 20h (soirée spéciale à définir)

Prochaine réunion : Mardi 7 février 2017 Dîner à 20h00 / Restaurant de l’Holiday Inn - Inscriptions

obligatoires

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