Bulletin d’Information de l’Académie Hassan II n°1 des ...comme terre de dialogue et de...

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Bulletin d’Information de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques 1 Editorial 8 Présentation de l’Académie 9 Session plénière 2007 18 Agenda 32 Projets de recherche soutenus 33 Science et Société 34 Nouvelles scientifiques 37 Echanges et coopération 40 Nouvelles des académiciens 42 Publications 43 S ommaire Périodique semestriel d’information et de communication de l’Académie ISSN : Juin 2007

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Bulletin d’Informationde l’Académie Hassan II

des Sciences et Techniquesn°1

• Editorial 8

• Présentation de l’Académie 9

• Session plénière 2007 18

• Agenda 32

• Projets de recherche soutenus 33

• Science et Société 34

• Nouvelles scientifiques 37

• Echanges et coopération 40

• Nouvelles des académiciens 42

• Publications 43

Sommaire

Périodique semestriel d’information et de communication de l’Académie ISSN :

Juin 2007

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Couverture : illustration des nanostructuresPhotos : courtoisie du Pr. Mostapha BOUSMINA

Schémas : http://www.nanotechnologies.com

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L’Académie Hassan II des Sciences et Techniques225, Avenue Belhassan El Ouazzani, Quartier Ambassador - Rabat.

Tél : 037 75 01 79 Fax : 037 75 81 71 E-mail : [email protected]

Directeur de la publication : Omar FASSI-FEHRIRédacteur en Chef : Mohamed AIT-KADI

Dépôt légal : 2007 / 0067

Production : AGRI-BYS S.A.R.L (A.U)

Impression: Imprimerie LAWNE11,rue Dakar, Rabat 10 000

Bulletin d’Informationde l’Académie Hassan II

des Sciences et Techniquesn°1

Périodique semestriel d’information et de communication de l’Académie ISSN :

Publié par :

Juin 2007

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Sa Majesté le Roi Mohammed VIProtecteur de l’Académie Hassan II

des Sciences et Techniques

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DISCOURS DE SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VIA L’OCCASION DE L’INSTALLATION DE L’ACADÉMIE

HASSAN II DES SCIENCES ET TECHNIQUESPalais Royal d’Agadir, le 18 mai 2006

Louange à Dieu,Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et ses compagnons,Mesdames, Messieurs les académiciens,Mesdames, Messieurs,

C’est un motif de grande fierté pour Nous que de procéder aujourd’hui à l’installation de l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques, d’en présider la première session solennelle et de donner le coupd’envoi de son parcours qui s’annonce prometteur.

En ce moment mémorable, Nous avons une pensée particulière pour son illustre initiateur. Notre regrettépère. Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu bénisse son âme.

En décidant de la création de cette Académie, il exprimait sa volonté de consolider la vocation de notre payscomme terre de dialogue et de rencontres entre hommes de sciences et de savoir.

En installant l’Académie Hassan II des sciences et techniques, nous réaffirmons notre ferme engagement enfaveur de l’acquisition du savoir, persuadé que nous sommes de son impact sur le progrès de notre pays.Par sa composition, l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques contribuera au renforcement desliens entre les chercheurs marocains de l’intérieur et ceux de l’extérieur, comme elle consolidera lesrelations avec la communauté scientifique mondiale, grâce aux membres associés qui ont bien vouluaccepter de mettre à la disposition de l’Académie leurs compétences scientifiques.

Nous sommes persuadé que la jeune Académie Hassan II des sciences et techniques saura trouver lesvoies les plus appropriées pour s’acquitter de sa mission, mobilisant pour cela les énergies et moyens lesplus efficaces pour le développement d’une recherche scientifique poussée, et qu’elle saura, également,mener ses actions de façon progressive dans le cadre d’une programmation réaliste, mais aussi d’unevision prospective, privilégiant certes les secteurs prioritaires mais toujours avec le même objectif, celuià la fois de servir notre pays et de contribuer au développement de la science mondiale.

Nous avons lancé de nombreuses réformes dans le but d’orienter le pays vers l’avenir, avec confiance etoptimisme. Nous avons également veillé à ce que le Maroc s’engage dans de grands projets, notammentpar la mise en place d’infrastructures pour assurer son développement économique et social. En ce jouroù nous célébrons le premier anniversaire de l’Initiative pour le Développement Humain, Noussouhaitons insister sur l’importance de rôle que devront jouer nos scientifiques en général, et lesmembres de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques en particulier, afin de contribuer à releverles défis du développement et principalement ceux du Développement Humain.

A cet égard, la recherche scientifique, le développement technologique et l’innovation doivent servir cechantier essentiel et vital qui vise l’amélioration des conditions de vie de nos citoyens et la préservation deleur dignité, outre le fait d’initier une action inlassable pour favoriser leur intégration dans la société du savoir.

Mesdames et Messieurs les académiciens, Notre souhait est que notre Académie puisse contribuer à faire de la société marocaine une sociétéproductive, ouverte sur les sciences et les technologies de l’heure convaincue des valeurs du dialogueentre les cultures, et fidèle aux nobles idéaux qui ont toujours été les siens et qui se fondent sur lasolidarité et la coexistence dans la dignité et le respect de l’autre.

En remerciant vivement les membres étrangers qui ont bien voulu s’associer à notre noble combat et lesmembres marocains qui s’y engagent tout aussi résolument. Nous leur disons qu’ils trouveront toujoursauprès de Nous bienveillance et soutien.

Puisse Dieu couronner de succès vos actions afin que l’Académie Hassan II des Sciences et Techniquessoit une institution phare pour la réalisation de la coopération scientifiques et pour l’élargissement durayonnement des sciences et du savoir.

Que la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soient sur vous.

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Le Maroc sous la direction et l’impulsion de Sa Majesté Le RoiMohammed VI, que Dieu Le garde, est engagé dans une actionnationale globale visant la modernisation et la mise à niveau detous les domaines d’activités du pays; le secteur de la science et dela technologie est bien entendu concerné par cette action, etl’Académie Hassan II des Sciences et Techniques qui porte le nomdu Grand Monarque que fut Feu Sa Majesté Le Roi Hassan II, leFondateur du Maroc des Institutions et l’Unificateur du Royaume,et qui est placée sous la protection tutélaire de Son IllustreSuccesseur Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, est consciente desresponsabilités qui lui incombent, en particulier celles decontribuer à édifier la société du savoir et de la connaissance, ensynergie avec les autres structures nationales engagées pour lemême objectif. C’est bien le sens du Discours prononcé par SaMajesté Le Roi Mohammed VI lors de l’installation de l’Académiele 18 mai 2006, lorsqu’Il déclare «Nous sommes persuadé que lajeune Académie Hassan II des Sciences et Techniques saura trouverles voies les plus appropriées pour s’acquitter de sa mission,mobilisant pour cela les énergies et les moyens les plus efficacespour le développement d’une recherche scientifique poussée etqu’elle saura également mener ses actions de façon progressivedans le cadre d’une programmation réaliste, mais aussi d’unevision prospective, privilégiant certes les secteurs prioritaires maistoujours avec le même objectif, celui à la fois de servir notre payset contribuer au développement de la science mondiale».

Le bulletin d’information dont nous sommes heureux de mettre àla disposition des lecteurs son premier numéro, à l’occasion dupremier anniversaire de l’installation de l’Académie, et qui sera unbulletin semestriel, s’attachera à faire connaître les activités etactions de l’Académie et à être un lien avec la communautéscientifique nationale.

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1. Missions, organisation et fonctionnement

L’Académie Hassan II des Sciences et Techniques seveut être un lieu de haute réflexion, où des hommeset des femmes, que leurs travaux, leur talent, leurscience et leur sagesse ont hissés aux premiersrangs de la communauté scientifique internationale,oeuvrent à la quiétude morale des sociétés et à leurprospérité matérielle et intellectuelle, notamment enleur facilitant la maîtrise des mutations qu’ellestraversent, et en leur apportant l’éclairagenécessaire dans leur quête d’une ère nouvelle.

La maîtrise des sciences étant aujourd’hui uncomplément essentiel de la souveraineté nationale,l’Académie s’inscrit dans le cadre d’une forteconviction, que d’une part, la créativité scientifiqueet l’innovation technologique sont des facteursfondamentaux dans les processus dedéveloppement social et de croissance économiquedes nations modernes, et que d’autre part, lesactivités de recherche scientifique sont à infléchirdans des directions utiles à l’homme, et leursapplications techniques, à contenir dans les limitesd’une éthique transcendante.

Placée sous la protection tutélaire de Sa Majesté LeRoi, l’Académie Hassan II des Sciences etTechniques a pour mission de promouvoir et dedévelopper la recherche scientifique et technique,de contribuer à la définition des orientationsgénérales fondamentales du développementscientifique et technique et émettre desrecommandations sur les priorités en matière derecherche, de financer des programmes derecherche et assurer l’évaluation des activités derecherche dans le pays et de contribuer àl’intégration de la recherche scientifique ettechnique marocaine dans l’environnement socio-économique national et international.

L’Académie est composée de 60 membres dont 30citoyens du Royaume en qualité de membres résidentset 30 personnalités de nationalité étrangère en qualitéde membres associés. Elle comprend également 30membres correspondants de nationalité marocaine ouétrangère, choisis parmi les personnalités scientifiqueset les représentants des secteurs économiques.

L’Académie Hassan II des sciences et techniques estune organisation dynamique qui a pour objectif lapoursuite des missions énoncées plus haut et,notamment :

En matière de promotion et de développement dela recherche scientifique et technique :- donner à la science et à la recherche scientifique ettechnique une place majeure dans l’échelle desvaleurs nationales;- proposer aux autorités concernées les voies et lesmoyens capables de développer l’esprit scientifiqueau sein de la société marocaine ;- offrir aux chercheurs et scientifiques nationaux unetribune particulière d’expression et decommunication;- assurer une communication de haut niveau entre lacommunauté scientifique nationale et l’élitescientifique mondiale; - entreprendre des actions de diffusion de la sciencepar des colloques, des manifestations scientifiques,des publications et par la création de bibliothèquesscientifiques;- évaluer et apprécier les découvertes qui lui seraientsoumises;- veiller au respect de la morale et de l’éthique dansl’application de la recherche scientifique ettechnique.

En matière de politique nationale de la recherchescientifique et technique : - contribuer à la définition des orientations généralesfondamentales du développement scientifique ettechnique ;- émettre des recommandations sur les priorités etsur les moyens susceptibles d’assurer la réalisationdes objectifs nationaux en matière de recherche ;- contribuer à l’élaboration d’une politique desressources humaines scientifiques de nature à attirerdes éléments de valeur et, en particulier, à offrir lesstructures d’accueil et l’environnement intellectuelet matériel suffisants pour fixer efficacement dans lepays, les jeunes chercheurs marocains de valeur,sollicités ou employés par les laboratoires et centresde recherche étrangers;- suivre en permanence, au profit de la communauténationale, les progrès de la technologie.

En matière d’évaluation et de financement desprogrammes de recherche scientifique et technique : - réaliser des études, des analyses et des enquêtessur le secteur de la recherche;- encourager la réalisation des programmes derecherche définis en fonction des prioritésnationales, en apprécier la pertinence et la qualitéscientifique et leur affecter, le cas échéant, lesressources financières appropriées ;- assurer le suivi et l’évaluation des actions desprogrammes de recherche soutenus par l’Académie

Présentation de l’Académie

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et entreprendre toute action en vue de renforcer leslaboratoires et toute autre structure de rechercheexistants ou à créer.

En matière d’intégration de la recherche scientifique ettechnique dans l’environnement socio-économiquenational et international : - proposer aux autorités compétentes les modalités decoopération dans le domaine de la recherche scientifiqueet technique pour participer à des programmes derecherche régionaux ou internationaux et donner sonavis sur le suivi des activités des structures nationales derecherche qui sont associées à ces programmes;- contribuer à l’instauration d’une concertationpermanente entre le monde de la recherche et del’innovation technologique et celui des activitéséconomiques et sociales.

Les organes directeurs de l’Académie

L’Académie Hassan II des Sciences et Techniquescomprend les organes directeurs suivants :

le secrétaire perpétuel;le chancelier;le directeur des séances;le conseil de l’Académie;la commission des travaux;les collèges scientifiques.

- Le secrétaire perpétuel est nommé par Sa Majestéle Roi. Il accomplit et autorise tous actes etopérations relatifs à son objet, représentel’Académie vis-à-vis de l’Etat, des administrationspubliques ou privées et de tous tiers. Il fait tous actesconservatoires et représente l’Académie en justice.Il assure la gestion de l’ensemble des services etnomme son personnel, à l’exception du comptablegénéral. Il est ordonnateur du budget del’Académie. Il veille à la rédaction des procès-verbaux des séances et en assure la conservation.- Le chancelier est nommé par Sa Majesté le Roi. Ilassiste le secrétaire perpétuel dans ses tâchesnotamment dans les relations avec les membresassociés et les membres correspondants, et lesupplée en cas d’absence ou d’empêchement.- Le conseil d’académie assiste le secrétaireperpétuel dans l’accomplissement de sa mission etprend toutes les mesures nécessaires à la bonneexécution des missions de l’Académie. Il arrête lebudget et les comptes annuels ainsi que le statut dupersonnel de l’Académie.- La commission des travaux coordonne les travauxdes membres et des collèges de l’Académie, arrêteles thèmes d’études, suscite les communications etassure, par l’intermédiaire des organes compétentsde l’Académie, la diffusion des travaux de lacompagnie.

- L’Académie comprend en son sein des collègesscientifiques qui ont pour mission d’évaluer lapertinence, la qualité et la valeur scientifique desprojets de recherche qui leur sont soumis parl’Académie et donnent leurs appréciations sur laconformité de ces projets aux priorités nationales.

Les Collèges sont dirigés, chacun, par un directeurélu par ses pairs pour une année renouvelable; ilcoordonne et anime les sessions et les activités ducollège.

Les organes administratifs de l’Académie

L’Académie Hassan II des Sciences et Techniquescomprend en outre les organes administratifssuivants :la direction scientifique;la direction des programmes;la direction administrative et financière;le comptable général.

Le fonctionnement de l’Académie

L’Académie se réunit une fois par an en sessionplénière solennelle à laquelle le public peut êtreadmis sur invitation. La session plénière a pour butaussi de réunir, aussi nombreux que possible, lesmembres résidents, les membres associés et lesmembres correspondants, et de servir de tribunescientifique aux chercheurs désireux de présenterleurs communications.

Des séances ordinaires bimensuelles sont tenuesentre les membres résidents et les membrescorrespondants nationaux en vue d’étudier lesproblèmes relatifs à la définition des prioritésnationales en matière de recherche scientifique ettechnique, de discuter des rapports d’expertiseprésentés par les collèges scientifiques et relatifs auxprojets de recherche qui leur ont été soumis pourappréciation ou évaluation.

Chronologie de la mise en place de l’Académie

- 11 Juillet 2004 : nomination du SecrétairePerpétuel, par Sa Majesté Le Roi.

- 18 Novembre 2004 : désignation par Sa Majestéle Roi des membres de la Commission de Fondation.

- 30 Mai 2005 : désignation par Sa Majesté Le Roides membres étrangers de le Commission deFondation.

- 18 Mai 2006 : Installation de l’Académie etdésignation de ses membres par Sa Majesté Le Roi,sur proposition de le Commission de Fondation.

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2. Mise en place des organes directeursde l’Académie.

Les organes directeurs de l’Académie ont étémis en place lors de la première sessionplénière (18 mai 2006).

Conseil d’Académie :Omar FASSI-FEHRI

Albert SASSON

Mostapha BOUSMINA

Driss ABOUTAJDINE

Commission des travaux :Omar FASSI-FEHRI

Rachid BENMOKHTAR BENABDELLAH

Malik GHALLAB

Mohamed AIT-KADI

Abdelilah BENYOUSSEF

Driss OUAZAR

Directeur des séances : Rachid BENMOKHTAR BENABDELLAH

Collèges Scientifiques : Six collèges scientifiques ont été constitués et ont

élu leurs directeurs. Il s’agit de :

• Collège des Sciences Physiques et Chimiques

Mostapha BOUSMINA

• Collège d’Ingénierie, Transfert et Innovation

Technologique

Philippe TANGUY

• Collège des Sciences et Techniques de

l’Environnement, de la Terre et de la Mer

Ahmed EL HASSANI

• Collège des Sciences et Techniques du Vivant

Albert SASSON

• Collège des Sciences de la Modélisation et de

l’Information

Driss ABOUTAJDINE

• Collège des Etudes Stratégiques et Développement

Economique

Rachid BENMOKHTAR BENABDELLAH

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Collège des Sciences Physiques et Chimiques Collège des Sciences et Techniques du Vivant

Directeur DirecteurMostapha BOUSMINA (membre résident) Albert SASSON (membre résident )Membres résidents Membres résidentsAbdelilah BENYOUSSEF (co-directeur) Abdellatif BERBICHEl Mokhtar ESSASSI Taïeb CHKILI

El Hassan SAIDIRajae EL AOUAD (co-directeur)

Membres associésMembres associés

Jean-Jacques BONNETSilvio CRESTANA

Gerald G. FULLERFrancisco GARCIA -GARCIA

André ZAOUIClaude GRISCELLI

Membres correspondantsCarlos MARTINEZ-ALONSO

Mohammed BELAICHESusumu TONEGAWA

Yahia BOUGHALEBMembres correspondants

Mohammed CHERKAOUIMohamed BESRI

Rajaa CHERKAOUI EL MOURSLIAbdelali HAOUDI

Zouheir SEKKATSellama NADIFIAbdelaziz SEFIANIJean SWINGS

Collège des Sciences et Techniques de l’Environnement,de la Terre et de la Mer

Collège des Sciences de la Modélisationet de l’Information

Directeur DirecteurAhmed EL HASSANI (membre résident) Driss ABOUTAJDINE (membre résident)Membres résidents Membres résidentsMohamed AIT-KADI Daoud AIT-KADIMohammed JELLALI (co-directeur) Abdelhaq EL JAI (co-directeur)Driss OUAZAR Malik GHALLABMembres associés Youssef OUKNINEJuan Carlos CASTILLA ZENOBI Membres associés

Jean DERCOURT Michael BRADYFarouk EL-BAZ Erik SANDEWALLPhilippe TAQUET Membres correspondantsMembres correspondants Abdelmalek AZIZIOmar ASSOBHEI Nadia GHAZZALIBadia BOUABMarcelo DE SOUSA VASCONCELOS

Collège des Etudes Stratégiques et Développement Economique ollège Ingénierie, Transfert et InnovationTechnologiqueC

Directeur DirecteurRachid BENMOKHTAR BENABDELLAH(membre résident) Philippe TANGUY(membre associé)Membres résidents Membres résidentsNoureddine EL AOUFI (co-directeur) Abderrahim MAAZOUZMembres associés Membres associésMoustapha KASSE John J. O’REILLYJulio SEGURA Valeriano RUIZ HERNANDEZYu YONGDING Membres correspondantsMembres correspondants Ali BOUKHARIMohamed BERRIANE Tijani BOUNAHMIDI (co-directeur)Khalid SEKKAT Mahfoud ZIYAD

Omar FASSI-FEHRI

Collèges Scientifiques

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COLLEGE DES SCIENCES ET TECHNIQUESDE L’ENVIRONNEMENT,

DE LA TERRE ET DE LA MER

Le Collège s’intéresse à l’ensemble des disciplinesscientifiques ayant trait aux sciences del’Environnement, de la Terre et de la Mer. Sacomposition actuelle couvre principalement lesdomaines de la géologie, de l’eau, del’océanographie et des ressources halieutiques.

Le collège a structuré la réflexion sur son pland’action 2007-2009 autour des deux questionsfondamentales suivantes :

• quelles connaissances nouvelles pouvons-nous

produire pour favoriser une dynamique dedéveloppement durable au Maroc sachant que toutegestion durable des ressources naturelles repose surdes travaux d’acquisition des connaissances, desurveillance et de modélisation de ces ressources,leur usage et les risques qui pèsent sur elles ?

• quelles actions pouvons-nous mener pour

renforcer les capacités scientifiques et uneimplication plus forte de la recherche nationale dansles enjeux du développement durable, notammentdans le domaine de la compréhension des milieux etdes écosystèmes, de la gestion des ressourcesnaturelles, de la connaissance des aléas climatiqueset des catastrophes naturelles.

Le Collège a retenu, dans l’immédiat, trois domainesprioritaires :

• l’eau;• l’océan et les ressources aquatiques;• le patrimoine géologique et les risques naturels.

1. L’eau constituera pour le Maroc, dans lesprochaines décennies, la clé de son développement.Les motifs d’inquiétude pour l’avenir sont connus. Ilssont liés à un accroissement continu de la demandeface à une offre de plus en plus limitée dans uncontexte hydrologique versatile. Cette situation estaggravée par des pollutions qui peuvent rendre laressource en eau disponible inutilisable. Dans cecontexte, le Collège a structuré l’agenda derecherche autour des thématiques suivantes :

- Comprendre le cycle hydrologique : Changementsclimatiques, fonctionnement hydrologique des coursd’eau, recharge des nappes, fonctionnement desécosystèmes aquatiques et risques climatiques(sécheresses et inondations).

- Accroître et diversifier les offres en eau : La récoltedes eaux, la gestion des bassins versants, larecharge artificielle des nappes, l’épuration et laréutilisation des eaux et le dessalement.

- Combattre la pollution : Les sources de pollution,la qualité des eaux et des écosystèmes aquatiques,la dépollution, l’écotoxicologie et les maladieshydriques.

- Gérer les demandes en eau : Biotechnologie,réutilisation et recyclage, procédés et technologiesd’économie d’eau, instruments économiques etinstitutionnels, économie politique et gouvernance.

2. La façade maritime du Maroc est d'environ 3500 Kmavec un plan d'eau de plus d'un million de km2. Elleabrite des écosystèmes marins et des phénomènesocéanographiques majeurs qui constituent unpatrimoine national de grand intérêt économique etécologique qu'il convient de valoriser et depréserver. Mais ce patrimoine est de plus en plusmenacé par une littoralisation intensive, la pollution,la surexploitation des ressources vivantes et nonvivantes, les changements climatiques, etc. Dans cecontexte, le Collège a retenu les grands domainesstratégiques de recherche suivants :

- L’aménagement intégré des ressources et deszones côtières: Modèles de gestions intégrées,rationalisation de l’occupation des sols dans la zonecôtière et régulation des usages, fonctionnementdes écosystèmes aquatiques et gestion des risques,récifs artificiels et zones de protection.

- Le développement de la petite pêche: L’exploitationdurable des aires marines protégées selon lesprincipes de co-responsabilisation et co-gestion.

- Les biotechnologies marines : Les moléculesd’intérêt industriel et économique et valorisation dela biodiversité et de la biomasse marine.

- Le fonctionnement des écosystèmes aquatiques et

le contrôle de la qualité environnementale:

Identification des vulnérabilités, les services

environnementaux, la qualité des eaux marines,

évaluations d’impacts et la gestion des risques.

3. Le Maroc jouit d’une richesse géologiqueexceptionnelle où presque tous les orogènes connussur terre sont représentés depuis l’Archéen jusqu’aucycle Alpin. Il en découle une grande diversitégéologique et minière qui nécessite d’être mieux

Présentation des Collèges Scientifiques

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connue et valorisée. Mais malgré les efforts entreprisla cartographie géologique du pays est encoreincomplète handicapant l’exploration des ressourcesminières dont notamment celle du pétrole. De plus,les caractéristiques géologiques du pays et saposition géographique l’exposent aux risquesnaturels dont en particulier les tremblements deterre. Le Collège compte de ce fait s’investir dans lesdomaines de recherche suivants :

- Le patrimoine géologique: Inventaire et cartographie;protection et valorisation.

- Les risques naturels notamment les séismes.

La mise en œuvre du plan d’action du Collègerepose sur la facilitation de l’interdisciplinarité et lamobilisation des synergies avec les autres Collègesde l’Académie. Un panel sur les ChangementsClimatiques, leurs impacts sur les ressources en eauet les mesures d’adaptation est institué. Un projetpilote de parc géologique pour la valorisation et lapréservation du patrimoine géologique et de lagéodiversité de la Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaerest initié.

COLLEGE DES SCIENCES PHYSIQUES ETCHIMIQUES

Le collège a pour mission de promouvoir etdévelopper la recherche scientifique et techniquedans le domaine des sciences physiques etchimiques. Il contribue, en matière de politiquenationale de la recherche scientifique et technique, àla définition des orientations fondamentales et despriorités nationales dans les domaines qui relèventde ses compétences. Il évalue également les projetsde recherche soumis à l’Académie pour financementet veille à l’intégration de la recherche scientifique ettechnique dans l’environnement socio-économiqueet culturel du pays.

Un premier état des lieux a révélé que les activités derecherche de la communauté scientifique nationale dansles domaines des sciences physiques et chimiques

s’articulent autour de thèmes variés dont: Matériaux,Nanomatériaux et nanotechnologies, Matériauxmagnétiques et Magnétisme, Semi conducteurs,Biomatériaux, Mécanique du solide, des fluides et desmilieux multiphasiques, Optique-photonique, PhysiqueThéorique, Physique des Hautes Énergies, PhysiqueNucléaire, Physique Statistique, Astrophysique etCosmologie, etc. Les principaux thèmes développés enchimie sont : Chimie combinatoire et de coordination,Chimie supramoléculaire et auto assemblage,Organométallique, Chimie organique-inorganique(hybride), Catalyse, électrochimie et corrosion, Chimieinorganique, Chimie des substances naturelles, etc.

Le domaine des sciences physiques et chimiquesdispose de ressources humaines nationales trèscompétentes et actives qui présentent une réelleopportunité pour positionner le Maroc, à l’échelleinternationale, dans des niches spécifiques etciblées. Les efforts doivent cependant être focaliséssur des thématiques prioritaires et opportunes ayantun potentiel d’impact sur le développementscientifique, technique et socio-économique duRoyaume, sans pour autant négliger les autreschamps d’activité. Le collège a retenu, dans unepremière phase, deux axes de recherchesscientifiques prioritaires à développer à court etmoyen termes. Il s’agit des nouveaux matériauxfonctionnels y compris les nanomatériaux et lesecteur de l’énergie.

Dans le but de développer une recherchescientifique et technique de qualité, d’accroître saproductivité et de renforcer des liens solides entre laformation, la recherche et le milieu industriel dupays, le collège œuvre à mettre en place des actionscoordonnées à l’échelle nationale visantparticulièrement l’excellence. Celles-ci concernent,entre autres, i) la consolidation de la formation par larecherche, ii) le financement de projets novateursayant un impact potentiel scientifique et/outechnologique, iii) la mise en place de plates formesscientifiques et techniques sur des thématiquesciblées, iv) le renforcement et la création des réseaux

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d’équipes et de laboratoires dans des domainesd’excellence, v) l’incitation et l’aide au transferttechnologique et du savoir-faire scientifique ettechnique vers le tissu industriel national, vi) lerenforcement des collaborations scientifiquesinternationales et vii) l’animation et la diffusion de laculture scientifique au niveau du pays par l’organisationde congrès, colloques, séminaires et ateliers aubénéfice des jeunes et aussi par l’édition d’ouvragesscientifiques et techniques, etc.

Le collège lance un premier projet sur lesnanomatériaux qui vise i) la valorisation de l’argilemarocaine comme agent fonctionnel et commerenfort dans des matrices polymères et ii) la mise enœuvre des techniques d’élaboration desnanoparticules incluant les nanotubes de carbone,les quantums dots et les oxydes métalliques avecune vision de transfert de technologies vers lesecteur industriel marocain.

Deux congrès internationaux sur les nanotechnologieset aussi sur la mise en œuvre des polymères serontorganisés en 2009 et 2011.

Deux livres collectifs, un sur les matériaux et l’autresur la thermomécanique des milieux hétérophaséssont en voie d’élaboration.

COLLEGE DES SCIENCES ET TECHNIQUESDU VIVANT

Le collège des Sciences et Techniques du Vivant comprend,dans sa composition actuelle, des académiciens résidents,correspondants et associés dont les spécialitésd’enseignement et de recherche relèvent de :- la médecine clinique, les sciences biomédicales(immunologie cellulaire et moléculaire, génétique humaine,microbiologie médicale, neurologie et sciences cognitives,neurosciences et génétique, virologie, oncologie);- la microbiologie générale et appliquée (écologiemicrobienne, microbiologie industrielle, phytopathologie etmycologie);- l’agronomie générale et appliquée, la foresterie, laconservation des sols;- les biotechnologies médicales, animales et végétales.

Outre une réflexion constante sur les priorités nationales enmatière de recherche en sciences et techniques du vivant,ainsi que sur le potentiel de création de collaborations entreles secteurs académique et industriel (pharmacie,alimentation, agriculture, élevage), les membres du collègesont parvenus à sélectionner, pour la période 2007-2011,les projets de recherche suivants dont le financement pourraêtre assuré, en partie ou en totalité, par l’Académie :- Tuberculose (étude immunogénétique au sein de lapopulation marocaine);

- Accident ischémique cérébral (étude épidémiologique);- Valeur nutritionnelle de l’huile d’argane;- Conservation et valorisation de l’arganier (agroforesterie,génomique, sélection variétale, micropropagation etmultiplication clonale); - Micropropagation et multiplication clonale du chêne-liège(conservation, valorisation, foresterie).- appui (partiel) au projet présenté directement àl’Académie “Cohorte Espoir au Maroc”, portant sur l’étudeet le suivi des polyarthrites indifférenciées récentes.

D’autres projets seront élaborés sur les hépatites virales C, lecancer colorectal, la microbiologie appliquée auxfermentations alimentaires.

COLLEGE DES SCIENCES DE LAMODELISATION ET DE L’INFORMATION

Les domaines d’activité du collège comprennent lesMathématiques et leurs Applications et les Scienceset Technologies de l’Information et de laCommunication.

Le collège contribue dans son domaine aux missionsde l’Académie Hassan II des Sciences et Techniqueset en particulier la promotion et le développementde la recherche scientifique et technique, ladéfinition des orientations générales fondamentalesdu développement scientifique et technique,l’émission de recommandations sur les priorités enmatière de recherche, le suivi des progrès de latechnologie, l’évaluation des programmes derecherche scientifique et technique, le suivi etl’évaluation des actions des programmes derecherche soutenus par l’Académie, l’intégration dela recherche scientifique et technique dansl’environnement socio-économique national etinternational et l’instauration d’une concertationpermanente entre le monde de la recherche et del’innovation technologique et celui des activitéséconomiques et sociales.

Ainsi après avoir établi un état des lieux des domainesscientifiques du collège en s’appuyant sur lesdifférents travaux d’évaluation et de recensementfaits par les autorités gouvernementales dont celuiconduit en 2001 par les experts de la communauté

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Juin 2007

européenne et en se référant aux orientations del’activité de recherche internationale, un plan d’actionpour quatre ans a été proposé.

Deux volets constituent le corps du plan d’action :Un volet relatif à la mise en place de projets derecherche structurants. Dans une première étape etsuite aux recommandations de la commission defondation, plusieurs projets sont proposés. Ilsconcernent :1. Un projet sur les systèmes embarqués, la géo-localisation et la navigation satellitaire. Pour concentrerles moyens et les efforts sur un seul projet, celui dessystèmes embarqués sera prioritaire. Il vise lastimulation de la recherche en amont touchantplusieurs aspects des systèmes embarqués aussi bienau niveau des systèmes informatiques, électroniques,de télécommunications et de traitement del’information et celle en aval permettant l’intégrationdes logiciels sur des Systèmes on chip ou desNetworks on Chip.2. Deux projets de réseaux : le réseau «Théorie desSystèmes» et le réseau «mathématiques et leursapplications». Concernant le réseau Théorie desSystèmes, dix laboratoires partenaires dans lesuniversités marocaines s’y associent visant une miseen commun de leurs recherches les plus avancéessur les systèmes et un plus grand rayonnement etvisibilité de leurs travaux au niveau mondial.

D’autres projets seront lancés dans le futur sur appelà proposition ou sur soumission directe àl’académie.

Un deuxième volet concernant l’animationscientifique, l’appui aux manifestations et ledéveloppement en général de la recherche dans lesdomaines du Collège a été proposé. Il inclut :a- le soutien à un colloque scientifique sur la théoriedes systèmes (ACRI), à une école de printemps surles mathématiques financières (CIMPA) qui a eu lieudu 9 au 20 avril 2007, au premier sommet IPv6organisé du 27-30 mars 2007, à la Co-organisationde la Conférence Africaine de Recherche enInformatique CARI en octobre 2008,b- le soutien à l’édition de livres scientifiques sur lesthèmes du Collège. Un premier livre collectif surl’apport des statistiques d’ordre supérieur au

traitement de l’information sera publié.c- l’encouragement et la mise en place d’équipescommunes recherche-industrie, etd- la création de prix pour récompenser lesmeilleures réalisations.

COLLEGE INGENIERIE, TRANSFERT ETINNOVATION TECHNOLOGIQUES

La mission du CITIT est d’assurer le rôle d’une académiedes technologies au sein de l’Académie Hassan II desSciences et Techniques. Pour remplir cette mission, leCollège se propose d’entreprendre les actionssuivantes :1. contribuer à la définition des orientations généralesfondamentales du développement technologique etémettre des recommandations sur les priorités enmatière de recherche appliquée;

2. suivre l’évolution des technologies au niveauinternational et mener des études stratégiques enmatière de technologies au niveau national en sepositionnant par rapport à l’état de l’art;3. évaluer la chaîne marocaine des services liés àl’ingénierie, le transfert et l’innovation technologiqueset contribuer à son essor;4. financer des programmes de recherche appliquéedans les thématiques prioritaires;5. assurer l’évaluation des activités de rechercheappliquée dans le pays;6. contribuer à l’intégration de la recherche scientifiqueet technique marocaine dans l’environnement socio-

économique national, afin d’accélérer sa mise à niveauaux normes internationales et accroître sa compétitivité;7. soutenir les activités de R&D dans les domainesstratégiques définis par l’Académie et le Collège ou àhaut potentiel économique;8. œuvrer pour une meilleure valorisation des résultatsde la recherche et leur appropriation par le milieusocio-économique par le biais de mécanismesadéquats;9. encourager l’excellence dans les domaines del’ingénierie, le transfert et l’innovation technologiques;10. diffuser les savoirs et savoir-faire relatifs àl’ingénierie, le transfert et l’innovation technologiques;

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11. mettre sur pied des programmes d’éveil et dedéveloppement de la créativité chez les jeunes;12. promouvoir et protéger les valeurs éthiquesrelatives au développement et à l’usage destechnologies.

Le thème «Energie» est identifié comme la 1ère

priorité du CITIT. Un appel d’offres pour le soutien deprojets dans ce domaine sera lancé dans lesprochains mois. Les projets visés par le Collège sontceux de types recherche appliquée, développementde nouveaux produits ou procédés ; innovation ettransfert de technologie. Des thématiques autresque celle de l’énergie, en relation avec desdomaines stratégiques définis par l’Académie et leCollège ou à haut potentiel économique peuventêtre aussi soutenues.

COLLEGE DES ETUDES STRATEGIQUES ETDEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Le Collège occupe au sein de l’Académie uneposition à la fois transversale et stratégique. Laplupart des champs disciplinaires abrités parl’Académie ayant des implications économiques,sociales et humaines, le Collège apporte auxdifférents axes de recherche un éclairagecomplémentaire et indispensable.

Il a pour missions principales: (1) de contribuer àl’approfondissement théorique et méthodologiquede la discipline; (2) d’établir des interfaces et descomplémentarités interdisciplinaires entre lessciences exactes et les sciences humaines etsociales; (3) de produire une connaissancestratégique et prospective des problématiques etdes enjeux de l’économie nationale; (4) d’animer laréflexion et le débat sur les politiques économiqueset leur contenu en termes de développementhumain; (5) de promouvoir l’enseignement et larecherche en sciences économiques; (6) departiciper au développement et à la diffusion de laculture économique.

Les projets de recherche portés par le Collègeconcernent les domaines prioritaires suivants: (1)modélisation et prospective économique; (2) croissance

économique et développement humain; (3) politiquessectorielles, innovation, recherche/développement; (4)développement territorial; (5) ressources naturelles,ressources humaines; (6) institutions et gouvernanceéconomique; (7) enjeux de la mondialisation.

Outre le renforcement des conditions d’excellencede la recherche nationale, le Collège apporte sonsoutien à la promotion de la discipline et à ladiffusion de la culture économique (appui auxjeunes chercheurs et doctorants marocains,organisation de colloques scientifiques, deconférences animées par des économistes derenommée internationale, publication dans lesrevues à comité de lecture aux niveaux national etinternational, etc.).

Dans le domaine de la formation, le Collège aélaboré le projet de création d’une Ecole Marocainede Sciences Economiques dédiée au cycle doctoralet ayant pour missions : (i) de former à la rechercheselon les meilleurs standards internationaux ; (ii) detirer vers le haut le niveau des formationsdispensées au sein de nos universités ; (iii) derépondre aux exigences de l’économie nationale enmatière de connaissance et de savoir.

Plusieurs projets de recherche ont été soumis àl’Académie pour l’année 2007 : - Trade and Jobs in Morocco: Why do Some FirmsSucceed and Others Fail to Increase Employment? - Les entreprises manufacturières marocaines :analyse comparée de leur performance productiveet rôle des facteurs de financement - Systèmes territoriaux et articulation du local et durégional - Economie des patentes avec applications à larecherche et à l’innovation dans les pays endéveloppement : cas du Maroc - Migration et co-développement local. Lapromotion d’activités économiques et sociales desmigrants marocains résidant en Europe dans leurscommunes d’origine. Analyse et évaluation despotentialités à partir du cas de la France, de l’Espagne et de la Hollande.

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Juin 2007

La session plénière solennelle 2007 de l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques, s’est tenue ausiège de l’Académie du Royaume du Maroc, à Rabat,les 21-22 et 23 février 2007.

Mercredi 21 février 2007 (matin)Séance d’ouverture

Première séance de travail

Le mercredi 21 février 2007, à 09h, au siège del’Académie du Royaume du Maroc à Rabat,l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques aprocédé à l’ouverture solennelle de sa deuxièmesession, en présence des académiciens et despersonnalités invitées. La session a été présidée parle Directeur des séances, Mr. Rachid BenmokhtarBenabdellah.

Au cours de la séance d’ouverture, le Secrétaireperpétuel de l’Académie, Pr. Omar Fassi-Fehri, afait une intervention rappelant les principalesactions menées par l’Académie depuis soninstallation en mai 2006 ainsi qu’une présentationdu programme de la session 2007.

Après la séance d’ouverture, l’Académie a entaméses travaux et procédé à l’examen du rapportd’activités et du programme d’actions et des projetsde recherche soumis par les collèges à lacommission des travaux en vue d’un soutienéventuel pour la période 2007-2009.

Le rapport d’activité, présenté par le Secrétaireperpétuel, a porté sur toutes les actions entreprisespar l’Académie depuis son installation officielle par SaMajesté Le Roi Mohammed VI – son Protecteur – , lejeudi 18 mai 2006, au Palais Royal d’Agadir.

Dans ce rapport, le Secrétaire perpétuel a rappelé lesdifférentes activités menées par le conseild’Académie, la Commission des Travaux et lesCollèges Scientifiques, en particulier l’organisationsous le Haut Patronage de Sa Majesté le RoiMohammed VI, des journées sur le thème «lesjeunes et la science au service du développement» ;il a également rappelé les actions menées parl’Académie sur le plan international et les visitesrendues à l’Académie par un certain nombre depersonnalités scientifiques.

Par ailleurs, le Secrétaire perpétuel a présenté leprogramme d’actions et les projets de rechercheproposés pour un soutien durant la période 2007-

2009, programme élaboré par les CollègesScientifiques de l’Académie et examiné par laCommission des Travaux.

Après cet exposé, les académiciens purent entamerune large discussion qui dégagea un certain nombrede recommandations :

- tenir compte de la nécessaire complémentaritéentre les priorités en matière de recherche définiespar les Collèges Scientifiques et les priorités définiespar les différentes instances nationales;- mettre en œuvre, rapidement, quelques actions desoutien à la recherche concernant des propositionsspontanées;- procéder dans les meilleurs délais à des appels àproposition plus larges auprès de la communautéscientifique marocaine;- appréhender le problème de la transversalité desthèmes entre les collèges par la mise en place d’unsystème assurant une plus grande coordinationentre les Collèges;- tenir compte de la composante d’interdisciplinaritédans la sélection des projets de recherche àsoutenir;- soutenir les projets de recherche en tenant comptedu budget, des priorités nationales ainsi que dusoutien apporté par d’autres instances nationales ouétrangères;- améliorer les critères et les procédures de sélectiondes projets et permettre la séquencialité des actions;mettre en place une cellule pour suivre l’état de larecherche et en particulier la production scientifiquemarocaine;- éviter que l’Académie ne se substitue à d’autresinstances et autres structures de recherche. Elle doitveiller à garder sa propre spécificité, tant en ce quiconcerne son statut, qu’en ce qui concerne sesmissions;- renforcer les Collèges Scientifiques encore sousreprésentés par la nomination de nouveauxmembres en respectant et suivant la procédureprévue dans ce cas par la loi de création del’Académie;- nommer des experts auprès de l’Académie ens’appuyant sur la possibilité offerte par la loipermettant de nommer de tels experts, et ce dans lebut de renforcer en particulier les Collèges sousreprésentés;- possibilité de soutenir des projets de recherchedomiciliés à l’étranger à condition que leursretombées soient directement profitables à la

Session plénière 2007

Compte rendu

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recherche scientifique marocaine, aux chercheursmarocains et au développement du pays ;- encourager la participation des scientifiques et desjeunes doctorants marocains aux colloques etcongrès scientifiques, au Maroc et à l’étranger ;contribuer à la diffusion du savoir et de la culturescientifique;- établir et renforcer la coopération internationale enmatière scientifique et technologique.

Cette séance a ainsi permis des interactionsfructueuses entre l’ensemble des participants et adégagé des lignes d’action à la fois ambitieuses,concertées, réalistes et concrètes.

A l’issue de cette première séance de travail,l’Académie a entamé le programme arrêté par lacommission des travaux concernant les quatrethèmes scientifiques choisis pour cette session, etqui ont donné lieu chacun à une conférence généraleet six communications présentées par desacadémiciens ou d’éminentes personnalités invitées.

Mercredi 21 février 2007 (après-midi)Session I : «Modélisation et mathématiques

appliquées»

L’analyse des phénomènes réels les plus variés etl’appréhension des prévisions sur toute sorte dequestions relatives à l’économie, les finances,l’industrie, l’environnement ou le développementdurable font appel de plus en plus à la modélisationet aux mathématiques appliquées.

L’examen de ce thème et les discussions qui ont eulieu ont porté sur les modèles mathématiquesutilisés dans le domaine des systèmes écologiquesavec des applications en ressources halieutiques entraitant le cas du Maroc, ainsi que sur lesmathématiques appliquées aux domaines del’économie, des finances et de la gestion desrisques.

Des présentations et des discussions ont égalementeu lieu sur la modélisation des procédés d’éco-conceptions industrielles ainsi que sur lamodélisation des procédés industriels en vue del’amélioration de la compétitivité des entreprises etde la valorisation des résultats de la recherche.

Jeudi 22 février 2007 (matin)Session II : «la question de l’énergie aujourd’hui

et défis scientifiques et techniques»

Aujourd’hui, les perspectives énergétiquesrenvoient à des enjeux particulièrement importants:- la sécurité et l’indépendance énergétique,- l’épuisement progressif des réserves fossiles, et

- le risque du réchauffement climatique qui pourraitavoir des conséquences inquiétantes sur la planète.Cette séance a permis de traiter de l’état des lieux

de la production énergétique, des énergies fossilesen particulier le charbon et les schistes bitumineux,des énergies renouvelables telles que le solaire,l’éolien et le potentiel des biocarburants.

Au cours de la discussion, les académiciens ontexaminé aussi quelles recherches devaient êtreconduites au regard de l’évolution du climat, et desévolutions inévitables de la production d’énergie,centralisée ou non, produisant ou non des gaz àeffet de serre. Une discussion particulièrement richea porté également sur le concept d’associerl’efficacité économique à l’évolution vers uncomportement de prudence écologique et à lavolonté de conserver aux générations futures lapossibilité d’exercer leurs propres options dedéveloppement.

La consommation de l’énergie a été un autre voletde la discussion qui a permis d’examiner toutes lespossibilités d’amélioration des rendements desappareils électriques ménagers et des éclairages àfroid ainsi que l’importance des technologieslégères dans le sens de la production énergétiquepar l’intermédiaire des centrales thermosolaires.

Au cours de ce débat, quelques pistes ont étéégalement dégagées pour assurer ledéveloppement énergétique du Maroc à la lumièredes ressources disponibles dans un contexte dedéveloppement durable.

Jeudi 22 février 2007 (après-midi)Session III : «Biotechnologies»

L’essor des biotechnologies est dû aux progrèsréalisés dans la connaissance de la structure dugénome et aux promesses et défis ouverts par cesavancées. Les exemples des récentes découvertesen génomique et en biologie moléculaire dans lespays développés et des opportunités qu’ellespeuvent engendrer pour améliorer les conditions devie des populations, font de la biotechnologie le ferde lance dans les plans de développementscientifique, technologique et socio-économiqued’un grand nombre de pays y compris certains paysen voie de développement.

Au cours de cette séance, le débat a porté surl’apport de la biologie moléculaire et de lagénétique au développement des méthodescuratives pour le cancer, la tuberculose et lesmaladies neurologiques ainsi qu’à la connexion desbiotechnologies avec les domaines de lapharmaceutique et des sciences des matériaux. La

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Juin 2007

discussion a porté aussi sur la nécessité de renforcerla coopération entre les chercheurs et le secteurproductif surtout dans le domaine de la santé.

Vendredi 23 février 2007 (matin)Session IV : «changements climatiques et

problèmes de l’environnement»

C’est un sujet d’actualité. Tous les scénariosd’émissions de gaz à effet de serre prévoient uneaugmentation de la concentration de dioxyde decarbone et une élévation de la températuremoyenne à la surface de la terre ainsi qu’une haussedu niveau de la mer au cours du 21ème siècle.

Le changement climatique semble aujourd’huiinéluctable et la question de l’équilibre entre laprévention, la vulnérabilité et l’adaptation se poseavec acuité. Nous savons aujourd’hui que l’hommea pu influencer le climat. Le débat qui a eu lieu apermis de confirmer que le changement climatiqueest devenu aujourd’hui une réalité confirmée parl’observation scientifique. Les questions soulevéesont permis de dégager trois voies de réponses :

- la première consiste à prévenir le changementclimatique en limitant les émissions de gaz à effet deserre ce qui revient, pour l’essentiel, à utiliser dessources énergétiques plus pauvres en carbone, àmaîtriser les besoins énergétiques, à développer desénergies renouvelables et à procéder à deséconomies de l’énergie;

- la seconde consiste à capturer et stocker lesémissions de gaz à effet de serre (stockage du CO2);la troisième serait de prévenir les conséquencesengendrées par le changement climatique à savoirles risques liés :

• aux inondations;• à la dégradation des sols;• à la désertification;• aux périodes de fortes chaleurs estivales;• aux tempêtes violentes; et• au développement de maladies infectieuses.

La question de gouvernance des conséquencesliées aux changements climatiques et la gestion del’environnement a été également posée.

De même, le changement climatique et lesproblèmes de l’environnement ont été considéréspar les académiciens comme des sujets

scientifiques transversaux et des thèmes derecherche interdisciplinaires par excellence.

Par ailleurs, les problèmes de vulnérabilité etd’adaptation ont été aussi soulevés lors de ladiscussion surtout ceux liés aux phases desécheresse qui risqueraient de s’accentuer avec leschangements climatiques.

Face à ces scénarios alarmistes, quelques élémentsoptimistes ont été également mis en avant, enparticuliers ceux en relation avec les simulationsnumériques qui sont devenues de plus en plusprédictives. Par exemple, le modèle de la «planètenumérique» présenté à cette session, a été unexcellent modèle numérique multi échelle, multiphysique et intégrateur permettant d’aider à laprédiction des scénarios possibles pour lesgénérations futures.

Par ailleurs, ces modèles numériques devenus deplus en plus crédibles et fiables ont un autre attributcelui de la capacité de visualiser les prédictions etd’aider à la prise de décisions. Cependant, cesmodèles ont fait l’objet d’un débat intense qui arecommandé le devoir absolu de rester sur le planscientifique prudent et modéré, et toujours attentifà enrichir les modèles proposés.

L’Académie Hassan II des Sciences et Techniquesest sollicitée à maintenir cette question aussipassionnante et aussi fondamentale dans son ordredu jour.

Vendredi 23 février 2007 (après-midi)Deuxième séance de travail

Le vendredi 23 févriers 2007, après-midi, lescollèges scientifiques se sont réunis pour discuter etadopter le plan d’action pour l’année 2007. Ensuite,les académiciens se sont retrouvés en réunion àhuis clos pour exposer les résultats des réunionstenues au niveau des collèges et débattre desmeilleurs moyens en vue d’améliorer le travail del’Académie et de promouvoir la recherchescientifique au niveau national.

La clôture des travaux est intervenue à l’issue decette réunion. Elle a été marquée par la lecture d’unmessage de loyauté, de gratitude et deremerciement, adressé par l’ensemble desacadémiciens à Sa Majesté le Roi.

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Session IModélisation et Mathématiques Appliquées

METHODES D’AGREGATION DE VARIABLESAVEC APPLICATIONS EN HALIEUTIQUE

Pierre AugerUR GEODES, IRD, Centre de Recherche d’Ile de France,

32 av. Henri Varagnat,93143 Bondy cedex, France.Membre de l‘Académie des Sciences (France)

Une approche classique de la modélisation enbiologie consiste à construire et à étudier un systèmedynamique non linéaire comme par exemple, unsystème d’équations différentielles ordinaires, unensemble d’équations aux différences, ou encore unsystème d’équations aux dérivées partielles. Lesmodèles mathématiques utilisés dans le domaine dessystèmes écologiques comportent en général ungrand nombre de variables couplées. Il s’agit desystèmes dynamiques non linéaires qui sont engénéral difficiles à étudier analytiquement. Les«méthodes d’agrégation de variables» ont pour but deconstruire à partir d’un modèle détaillé, un modèleréduit ne gouvernant que quelques variables globalesà long terme. Cette méthode est basée sur laconstatation que les systèmes écologiques présententune organisation «hiérarchique» en niveauxd’organisation emboîtés, du plus macroscopique auplus microscopique, un peu à la façon des poupéesrusses, avec des échelles de temps caractéristiques dechacun de ces niveaux différentes.

Elle trouve des applications dans le domaine de lamodélisation de la dynamique spatialisée depêcheries. Il s’agit de modèles de dynamique depopulations de poissons et des flottes de pêchedans un milieu constitué par un ensemble de sitesdiscrets correspondant à des zones de pêches, quisont connectés par des migrations des bancs depoissons et des déplacements des flottes de pêche.Les effets de déplacements rapides et stock-dépendants des bateaux de pêche entre les zonessur la stabilité de la pêcherie sont étudiés.

Dans le cas de déplacements à taux constants, il estmontré qu’il existe une répartition de l’effort depêche sur les zones de pêche qui optimise l’activitétotale de la pêcherie. Ces modèles seront confrontésà des données en cours d’acquisition qui serontfournies par l’INRH et qui concernent la pêche à lasardine le long de la côte Atlantique du Maroc.

FINANCE STOCHASTIQUE ET GESTION DURISQUE

Youssef OuknineUniversité Cadi Ayyad, Marrakech

Membre résident de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

Les mathématiques financières constituent une branchede mathématique qui utilise essentiellement le calculstochastique et la théorie des probabilités.Historiquement cette théorie remonte à Louis Bachelierqui en 1900, dans sa thèse d’état intitulée «théorie dela spéculation» a conclu «La bourse ne croit ni à lahausse ni à la baisse». La théorie a ensuite évolué avecle développement des probabilités et la théorie dumouvement brownien par Norbert Wiener (1930).Cependant les mathématiques financières ont fait unpas de géant grâce aux travaux de Black et Scholes(1973) puis Black-Scholes-Merton (Prix Nobeld’économie en 1997) qui ont fait appel à la théorie desprocessus stochastiques développés par lemathématicien Japonais K. Itô (prix Gauss 2006).

La formule de Black et Scholes pour le calcul des prixdes options européennes est utilisée par les tradersdans les salles de marchés du monde entier. Ces calculssont rendus possibles grâce à une hypothèsefondamentale dite «Absence d’opportunité d’arbitrage»qui stipule que: partant d’un investissement nul, on nepeut garantir à priori une richesse positive dans le futurquoi qu’il arrive sans prendre de risque. La complexitédes contrats (Options européennes, OptionsAméricaines, Asiatiques, exotiques, etc…), l’apparitionde nouveaux produits sur les marchés financiers, ditsproduits dérivés, a nécessité des outils sophistiqués enmathématiques financières et théorie des processusstochastiques.

DESIGN FOR SUSTAINABILITY / LIFE CYCLEENGINEERINGDaoud Ait-Kadi

Faculty of Science & Engineering,Université Laval, Sainte-Foy (Qc) Canada G1K 7P4

Membre résident de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

Product design and manufacture in the 21st centurywill inevitably require the consideration ofsustainable product/process design and itsimplementation within manufacturing systems. Aparadigm shift from the traditional approach of onlyattending to functionality, cost and time-to-marketto an integrated environmentally and sociallyconscious design and manufacturing approach is

Session plénière 2007

Résumés des communications

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occurring. These changes are hastened by newenvironment-friendly legislations adopted in Europeand by the United Nations Agencies. For example,the European Parliament agreed on 11 October2002 on a Directive on Waste Electrical andElectronic Equipment (2002/96/EC) and on aDirective on the Restriction of the Use of CertainHazardous Substances in Electrical and ElectronicEquipment (2002/95/EC). The Directives enteredinto force on 13 February 2003, when they werepublished in the Official Journal. As a consequence,the product responsibility of manufacturers ofelectrical and electronic equipment that is requiredby the provisions is of central importance. Inaccordance with this, the Member States have toensure that the manufacturers set up systems for thetreatment and recovery of all waste equipmentwithin given deadlines, that they comply with theset recovery targets (quotas) and that they assumeresponsibility for financing the collection at leastfrom the return points as well as for the treatment,recovery and environmentally sound disposal. Thisalso includes a very important provision on theobligation of manufacturers to guarantee thefinancing of a final disposal of equipment before theyplace a new product on the market.

Moreover, the strongest push towards changecomes from customers who are becomingincreasingly aware of their power in the marketplaceand are increasingly exercising product choice,taking into account such factors as productfunctionality, usability, appearance, environmentalimpact and social cost.

Addressing those issues requires the considerationof many aspects such as: toxic materials, waste andwastewater, emissions and greenhouse gases,energy usage, material and product recycling,people’s health and safety, ethics, ecology andbiodiversity. Furthermore, at the core of all thesesmatters are people—people with different values,goals and needs, and people from differentbackgrounds and generations. The development ofan environmental-economical-social strategy needsto address all of these questions and translate theirresults into an effective course of actions.

Life cycle engineering (LCE) has emerged as anefficient approach to address the central long-termdilemma of manufacturing: how to achieveeconomic growth while protecting theenvironment? The conflict is fundamentally rootedin: a) the materials conversion process, which takesfrom the earth and gives to the customer, b) theeconomical expectations of the stockholder andthose who make a living or derive support from thisenterprise, c) the consumerism, which focuses on

current needs often with disregard for the future interms of social and environmental aspects. Theresolution of this conflict is a serious issue for thesociety to address or in the near future it willthreaten its well-being and even survival. The keyquestion then for manufacturers is how toincorporate both economical, social andenvironmental concerns and interests into theirbusiness operations?

METHODES MATHEMATIQUES POUR LE MARCHE FINANCIER MAROCAIN

Ali Alami IdrissiOPTIMA FINANCE Consulting

264, Route d’El Jadida, Casablanca - MAROC

La théorie de la finance a connu une profondemutation durant les trois dernières décennies. Troisfacteurs y ont largement contribué : l’environnementéconomique et financier, les avancées conceptuellesthéoriques et les progrès en matière de technologiesde l’information.

Le bouleversement du paysage économico-financierpendant les années 70 et 80 a engendré unerecrudescence des risques qui a incité les agentséconomiques à chercher des produits et desinstruments de couverture. Se basant surd’importantes avancées en théorie de la finance, unenouvelle famille de produits financiers (produitsdérivés) a alors vu le jour ; elle offrait une solutionefficace à ce besoin de transfert et de mutualisationdes risques. Ces produits dérivés ont connu un trèslarge succès, notamment à partir des années 90,comme en témoigne l’évolution de leurs volumesde transactions. Leur évaluation et leur couverturesupposent des modélisations mathématiques etstatistiques avancées.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, les ingénieurs de la«Haute Finance» manipulent au quotidien unepanoplie d’outils mathématiques et statistiques :calcul différentiel stochastique, contrôle optimal,analyse numérique, simulations de Monte Carlo,filtre de Kalman, modèles GARCH et à volatilitéstochastique….

Au Maroc, le marché des produits dérivés est dansune phase embryonnaire, mais il est amené à sedévelopper rapidement. Les établissements financiersspécialisés devront proposer à leurs clients desinstruments de couverture -de plus en pluscomplexes- basés sur des produits dérivés et n’aurontd’autre choix que de recourir aux modélisationsmathématiques et statistiques pour la tarification desproduits proposés.

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MODELISATION DES PROCEDES NONCONVENTIONNELS :

APPLICATION AUX PROCEDES DEFABRICATION DU SUCRE

ET DE TRANSFORMATION DES PHOSPHATESTijani Bounahmidi

Université Mohammed V-Agdal, Ecole Mohammadiad’Ingénieurs, Agdal, Rabat, Maroc

Membre correspondant de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

En vue de contribuer à l’amélioration de lacompétitivité des secteurs des industries detransformation, de production de l’énergie à partirde combustibles fossiles, du dessalement de l’eaude mer et de traitement de l’eau potable et deseaux résiduaires, dont la contribution au PIB nationalest de l’ordre de 25%, le Laboratoire d’Analyse etSynthèse des Procédés Industriels (LASPI) de l’EcoleMohammadia d’Ingénieurs de l’UniversitéMohammed V - Agdal développe depuis plus devingt ans des travaux visant la maîtrise etl’optimisation des procédés exploités par cesindustries. La communication décrit les travauxeffectués sur les procédés de fabrication de sucre etde transformation des phosphates quicorrespondent à deux secteurs industriels d’unegrande importance socio-économique pour leMaroc et dont l’intérêt pour la recherche en Géniedes Procédés est indéniable.

Les résultats de ces travaux permettent de dégagerune méthodologie rationnelle pour la modélisationdes procédés non conventionnels. Ceux-ci étantrelativement complexes et de phénomènesrelativement peu connus, des efforts de rechercheintenses ont été déployés pour atteindre cet objectif.Les travaux effectués ont été réalisés encollaboration étroite avec les secteurs industrielsconcernés. Le transfert des résultats vers cessecteurs a été réalisé grâce à cette collaboration quia permis d’avoir un impact significatif mutuellementbénéfique. Les performances de plusieurs unitésindustrielles ont été optimisées ou améliorées, demême que le volume de travail effectué a permis laformation de plusieurs dizaines d’étudiants dans lecadre de préparation de mémoires de formation parla recherche. Un système de formation alternée aété mis en place au profit des élèves ingénieurs duDépartement Génie des Procédés de l’EMI dans cecadre.

L’expérience vécue a mis en évidence deslimitations structurelles pour la collaboration entreun laboratoire universitaire et les secteursindustriels. Celles-ci se reflètent dans la difficulté depérenniser les effets des actions entreprises. Desrecommandations sont proposées pour faire de cet

axe de recherche non seulement un levier pour lacompétitivité des secteurs industriels concernés,mais aussi une thématique de développement desavoirs et de technologies à même de rehausser lerayonnement scientifique et technologique duMaroc au niveau international, comme entémoignent certains travaux déjà effectués au LASPI.

STRUCTURAL ECONOMETRIC MODELING INAGRICULTURAL AND

FOOD INDUSTRIAL ORGANIZATION: THECASE OF OLIGOPSONISTIC

CONCENTRATION, FOOD PRICE-SPREADS,AND FARMER WELFARE

Azzeddine M. AzzamCenter for Agricultural and Food Industrial Organization,

Department of Agricultural Economics, University of

Nebraska – Lincoln - USA

The presentation addresses the perennial questionof market power and cost-efficiency effects ofincreased industrial concentration on price with aspecial focus on agricultural and food markets.

Specifically, an empirically implementable structuraleconometric model has been developed which 1)decomposes the wholesale-farm price spread intomarginal processing cost and oligopsonycomponents, and 2) decomposes the price effect ofconcentration on price into market power and costefficiency effects.

It shows the conditions under which risingconcentration downstream can be beneficial to farmers.The preceding decompositions are not possible whenusing a “reduced-form” regression model.

Session IILa question de l’énergie aujourd’huiet défis scientifiques et techniques

ENERGIES FOSSILES ET RENOUVELABLES: ETAT DES LIEUX ET OPTIONS POUR LE

MAROCPhilippe A. Tanguy

Professeur à l’Ecole Polytechnique de MontréalDirecteur du Collège de l’ingénierie, transfert et

innovations technologiques.Membre associé de l‘Académie Hassan II

des Sciences et Techniques

Après un bref rappel des moteurs de la demandeénergétique et des fondamentaux du système actuel,la question de l’industrialisation de nouvelles sourcesd’énergie tant d’origine fossile (ressources nonconventionnelles) que renouvelable est abordée.

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Sont en particulier traitées les filières charbon etsables bitumineux ainsi que les possibilitésd’exploitation des schistes bitumineux et deshydrates de méthane. Les énergies solaire etéolienne et le potentiel de la biomasse sontégalement discutés. Enfin, sont dégagées quelquespistes pour assurer le développement énergétiquedu Maroc à la lumière des ressources disponiblesdans un contexte de développement durable.

L’ENERGIE AU MAROCAmina BENKHADRA

Directeur Général de l’Office National des Hydrocarbures du Maroc (ONHYM)

Depuis un demi-siècle, de profonds changementssont intervenus dans le paysage énergétique mondial:Doublement de la population, multiplication par 3 dela consommation énergétique, bouleversementsgéopolitiques et changements climatiques. Ce denierparamètre a introduit une nouvelle contrainte liée à laréduction nécessaire des émissions de carbone. Or, laproduction d’énergie reste encore dominée par lescombustibles fossiles, responsables de ces émissions.

Le charbon dont les réserves sont considérablespollue trop, le pétrole et le gaz dont l’horizon estplus limité sont indispensables à certains secteurs telsque les transports et la production d’électricité,l’hydraulique a des capacités pratiquement saturées,le nucléaire est la seule énergie sans carbone et laplus économique, mais soulève encore des craintesdans le public. Les économies d’énergie sont partoutrequises et les énergies renouvelables restent à unfaible niveau.

Aussi, les défis à relever sont d’ordre technologique.Car, il s’agira de trouver des solutions à une doublecontrainte : satisfaire une demande énergétique ennette augmentation surtout dans les PVD et réduireles émissions de gaz à effet de serre.

La présentation aborde dans une première étape lasituation énergétique internationale en mettant enévidence les enjeux énergétiques planétaires. Puis,elle examine la situation énergétique au niveau duMaroc, pays dépendant de l’extérieur pour plus de95% de ses besoins mais dont le paysageénergétique est en mutation grâce à l’introductionde nouvelles sources d’énergie (gaz naturel eténergies renouvelables), à la généralisation del’énergie pour tous (PERG), à la modernisation deson outil de raffinage, à une nouvelle impulsion dela recherche pétrolière et à la réforme du secteur del’électricité. Les différents axes de la politiqueénergétique nationale sont passés en revue enmettant l’accent sur le rôle que la R&D joue enparticulier au niveau de la mise en valeur de nosressources en schistes bitumineux, dudéveloppement des énergies renouvelables et del’utilisation de l’énergie nucléaire.

AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT DURABLE :LES QUESTIONS D’ENERGIE

François GUINOT,Président de l’Académie des technologies, France

Le concept de développement durable est d’abordrétabli dans toute la force d’un modèle dedéveloppement qui doit marquer une rupturenécessaire. Il est redéfini dans ces trois composantesindissociables que sont la recherche d’une évolutionde l’espèce humaine en symbiose avec celle de laplanète, l’efficacité économique, et une solidaritéhumaine obligée et immédiate.

Les questions d’énergie sont au cœur de ce concept:parce que les problèmes énergétiques sont la clé degéopolitiques qui contiennent en germe des risquesde conflits antinomiques au développementdurable; parce qu’ils sont liés à des problèmesplanétaires comme les évolutions climatiques; parceque les liens sont fondamentaux entre énergie etsanté humaine, c’est-à-dire entre énergie et capacitéde développement.

Les besoins de recherche et d’innovation sontesquissés.

En conclusion, le rôle des Académies et leurnécessaire coopération sont évoqués.

REFLEXIONS SUR LE SYSTEME ENERGETIQUE FUTURREFLEXIONES SOBRE EL SISTEMA

ENERGETICO DEL FUTURO

Valeriano Ruiz HernándezUniversité de Seville

Membre associé de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

Lamentablemente, el juicio que nuestrosdescendientes harán de la actividad de los sereshumanos que hemos habitado la Tierra en el sigloXX, y lo que va del XXI, no será muy halagüeño paranosotros, los componentes de las generacionesactuales.

Por ejemplo, se asombraran del mal uso que venimoshaciendo de las tecnologías energéticas en el pasadosiglo XX y seguimos haciendo en lo que va del XXIque nos está llevando a una interacción ambientalinsoportable para el sistema Tierra, incluida suatmósfera y los seres vivos que la habitan, y ademásesquilmando recursos naturales de los que nosestamos apropiando de manera indebida porque noson solo nuestros sino también de las generacionesque están por venir.

Lo peor de todo es que no somos del todoignorantes; tenemos conocimiento de lo que está

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BBuull lleettiinn dd’’ IInnffoorrmmaattiioonn ddee ll’’AAccaaddéémm iiee HHaassssaann IIII ddeess SScc iieenncceess ee tt TTeecchhnniiqquueess nn °°11

pasando e incluso tenemos medidas fehacientes yprevisiones (modelos físicos) contrastados, de loque está por venir, que resultan escalofriantes.

Todo lo más que hacemos es decir que hay quehacer algo -reuniones de Río- e incluso estableceracuerdos para hacerlo –Kyoto- pero ni todoscoinciden en lo que hay que hacer ni siquiera seponen de acuerdo en el inicio de unas medidas queson claramente insuficientes.

De momento, se ha puesto formalmente –el pasado16 de Febrero de 2005- en marcha el protocolo deKyoto citado, pero apenas se cumple por algunospaíses y, el más contaminador de todos –EstadosUnidos- ni siquiera lo acepta.

Pero lo peor, desde mi perspectiva personal, es que,incluso los que coinciden en que hay que hacer“algo”, no acaban de entender lo que me parecefundamental por evidente:

El origen del principal problema que tiene laHumanidad -su propia supervivencia- está en lasmodificaciones físicas, químicas y biológicas que elpropio ser humano origina en su entorno natural. Elcausante más significativo de esas modificaciones esel sistema energético.

RECHERCHE ET ENERGIER. Guillaumont

Membre de l’Académie des technologies, France

Face à la demande croissante en énergie, à la naturedes approvisionnements possibles et auxconséquences prévues de leur utilisation, on assistedepuis quelques années à une accélération de laprise de conscience des problèmes liés à l’énergie.Tous les pays sont concernés.

Les données établies par les scientifiques et lesexperts sont maintenant largement relayées par lesmédias et dans les discours politiques, quis’appuient pour cela sur des études prospectivesinternationales. L’information devient surabondante.

Il est souvent difficile d’en extraire la limite dessolutions préconisées pour suppléer à l’épuisementdes ressources fossiles ou pour éviter les dangerspour notre planète. Il est tout aussi difficile de savoirsi la Science sera prête à temps pour assurer leurmise en œuvre.

L’Académie des Sciences a examiné quellesrecherches devaient être conduites 1) au regard desévolutions inévitables de la production d’énergie,centralisée ou non, produisant au non des gaz à effetde serre, et 2) au regard de l’évolution du climat.

Cette réflexion a conduit, en particulier auxconclusions suivantes. Il convient de poursuivre etd’intensifier les recherches sur le climat, qui sont unenécessité quels que soient les choix énergétiques.La capture et le stockage pérenne du gazcarbonique sont des sujets prioritaires mais difficiles,qui visent à pouvoir utiliser massivement le charbon.Le relais des carburants liquides fossiles par desfluides ne produisant pas de dioxyde de carbone,comme l’hydrogène, est un point dur de larecherche.

L’alimentation électrique aux mégapoles sansaccroître les désordres climatiques passe parl’utilisation de l’énergie nucléaire de fission (ou descentrales au charbon avec séquestration) et à cesujet il faut continuer les recherches sur la gestiondes déchets nucléaires et la valorisation desmatières fissiles. L’utilisation massive des énergiesintermittentes dérivées de l’énergie solaire passepar le stockage temporaire de l’électricité.

D’une façon générale le stockage de l’énergie(électricité, hydrogène, chaleur) aura un rôle centralà jouer pour remplacer celui joué implicitement parle stockage du gaz ou du pétrole et pour corriger lesrythmes production continue –utilisation de pointe.Les études sur ce point devraient passer dans lespriorités.

L’utilisation de la biomasse cellulosique qui n’entrepas en compétition avec les cultures vivrièresdemande des recherches pour la synthèse denouveaux carburants. Toutes les recherchesactuellement ponctuelles sur les sources diffusesd’énergie méritent un nouvel examen.

Finalement l’Académie des Sciences appellel’attention sur les aspects sociétaux quiconditionnent l’efficacité énergétique et quioccultent souvent les aspects scientifiques ettechniques. Les aspects sociétaux font l’objet de peude recherche.

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LES ENERGIES RENOUVELABLES DANS LEMIX ENERGETIQUE

DES PAYS INDUSTRIALISES, EMERGENTS ETEN DEVELOPPEMENT

Yves MaigneDirecteur de la Fondation Énergies pour le Monde

Membre de l’Académie des Technologies, France

L’analyse des différents contextes énergétiquesdans lesquels la production d’électricitérenouvelable évolue et celle de la dynamique desprincipales filières renouvelables aux niveauxmondial et régional permettra de proposer desorientations pour que les technologies des énergiesrenouvelables participent pleinement aux futurs mixénergétiques.

La problématique du réchauffement climatique estdevenu palpable. Le rapport Stern a précisé le coût del’effet de serre évalué à 5 500 milliards d’euros siaucune mesure radicale n’était prise au cours des dixprochaines années.

Les nations conscientes des conséquences duréchauffement climatique ont intérêt à agir, maisgrande est la tentation de laisser son voisin agir seulavec le risque de voir la situation se détériorer.Parallèlement, les contraintes sur les énergies fossilessont aujourd’hui connues et affectent tous les paysnon producteurs: fluctuations des cours, balance despaiements, insécurité d’approvisionnement.

Au delà des nécessaires mesures de maîtrise del’énergie, les énergies renouvelables peuvent contribuerà réduire l’ampleur du changement climatique etdesserrer les contraintes des énergies fossiles.

CELLULES PHOTOVOLTAÏQUE : EVOLUTIONSET PERSPECTIVES

M. Zazoui (FST-Mohammadia), A. Ahaitouf (FST-Fès), M.

Fliyou (ENS Marrakech)

Le concept de production d’électricité parconversion de la lumière à l’aide de cellulesphotovoltaïques est aujourd’hui bien compris. Il

connaît un essor fulgurant à l’aube du 21ème siècleoù le recours aux nouvelles formes d’énergieconstitue une priorité de chaque nation. Le principalfacteur qui freine encore son utilisation est le coupde son exploitation comparé à d’autres formesd’énergie même si l’énergie solaire est propre et estsans conséquences sur l’environnement.

Dans cette communication, il est rappelé le principede la conversion photovoltaïque et les potentialitésdes premières filières de cellules solaires à base dusilicium. Ensuite elle fait une présentation succinctedes cellules solaires en couches minces en mettant

l’accent sur leurs avantages et leurs inconvénientset en présentatnt les quelques exemples types quiont permis d’avoir les plus forts rendements. Uneattention particulière est ensuite consacrée auxcellules solaires multijonctions de hautesperformances, inventées pour permettre un meilleurbalayage du spectre solaire et assurer ainsi demeilleurs rendements. Certains résultats sontprésentés et commentés.

La communication fait le point sur les nouvellescellules solaires organiques, hybrides et de Graetzelen présentant leurs atouts et leurs inconvénients.Elle conclut par une présentation des potentialitésnationales nécessaires à faire émerger l’énergie solaireet les axes de recherches qui y sont attachés et àexplorer pour un développement durable.

Session IIIBiotechnologies

ESTABLISHING BIOMATERIALS RESEARCHACTIVITIES

Gerald G. FullerStanford University, Stanford, CA 94305-5025

Membre associé de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

Bio-materials is an important component ofbioengineering. However, the applied biologicalsciences represent a broad, interdisciplinary fieldand research activities most often demandcollaborations that bring together scientists from abroad spectrum of backgrounds and interests.

Fostering and establishing efforts that spanconventional departmental structures in ouruniversities is a challenge that is recognized andgrappled by most institutions. This paper describesthe approach undertaken by Stanford Universitythrough its “Bio-X” program. This comprehensiveenterprise has successfully accomplished anintegration of research in applied and fundamentalbiology at the University by targeting resourcesusing a strategic combination of funding, building,and billet allocations.

This lecture describes the philosophy of this programand highlights its successes and challenges. Since itsinception only seven years ago, the Bio-X programhas brought together more than 50 departments infive separate schools at the university to addressproblems that include biomaterials, systems biology,bioinformatics, biomedical, tissue engineering,regenerative medicine, and drug delivery. As anillustrative example of one such success, a

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BBuull lleettiinn dd’’ IInnffoorrmmaattiioonn ddee ll’’AAccaaddéémm iiee HHaassssaann IIII ddeess SScc iieenncceess ee tt TTeecchhnniiqquueess nn °°11

collaborative project involving the author and facultyfrom the Department of Surgery in the School ofMedicine is described. This effort, which is aimed atdeveloping stimulus responsive materials to aid in theprocess of anastomosis, was made possible throughthe Interdisciplinary Initiatives Program of Bio-X.

NEW TRENDS IN MEDICAL BIOTECHNOLOGY:CURRENT SITUATION IN DEVELOPED AND

DEVELOPING COUNTRIESAbdelali Haoudi

EVMS, Virginia, USAMembre correspondant de l‘Académie Hassan II

des Sciences et Techniques

When the Human Genome Project completed thefirst draft of all human genes, the stage was set forgreat advances in medicine and biotechnologyapplications. First, scientists would more quicklyidentify the genes that foster common diseases andpeople would start having their genomes analyzedearly in life to reveal their risks. Then, armed with thatinformation, we would all adopt lifestyles-maybeeven take medicines-tailored to our own needs«personalized genomics or medicine». Thisenthusiasm was even enhanced by the promises thatnew combinations of genomic, proteomic andbioinformatics research will provide deeper insightsinto disease mechanisms, novel markers fordiagnostics, new molecular targets for therapeuticintervention and for new drug discovery. The field isbeing driven forward both by innovativebiotechnology companies and by academicians whoare introducing the technology required for theparallel identification of individual proteins. Thispresentation sheds some light on current innovativeapproaches in functional genomics, proteomics, stemcells and medical nanotechnology, theirbiotechnology applications and prospects forMorocco to be positioned on the map of worldleaders in developing new insights into human healthand its translation into preventive medicine.

IMMUNOGENETIQUE DE LA TUBERCULOSERajae El Aouad

Institut National d’Hygiène, Rabat, MarocMembre résident de l‘Académie Hassan II

des Sciences et Techniques

Le diagnostic in vitro de l’infection par leMycobacterium tuberculosis (MTB) sur le sangpériphérique utilise des protéines codées par la régiongénomique de différenciation RD1 de MTB. L’objectifde notre travail est de vérifier si des protéines/peptidesexprimées différentiellement durant la croissanceintracellulaire du MTB dans les macrophages humainspouvaient constituer de nouvelles cibles pour lediagnostic in vitro de l’infection par MTB.

Soixante quinze peptides multiepitopiques HLA-restreints ont été dessinés par immunogénétiquereverse à partir de 3 gènes de protéines MTBexprimées dans les macrophages humains activés(MA), 4 gènes exprimés durant la croissance dansles macrophages humains non activés (MN-A), 12gènes de ménage (HKG) et 6 gènes de la région RD1comme contrôles. Des patients avec la tuberculoseactive (22 non traités et 23 sous traitement) et descontrôles (9 IDR négatifs et 25 IDR positifs) ont étéinclus. Le test Elispot pour l’IFNg a été réalisé sur lesmonocytes du sang périphérique stimulés avec lespeptides sélectionnés.

Chez les patients tuberculeux, la réponse moyenneaux peptides dérivés de RD1 (21.3+10.8) était plusélevée que celle obtenue avec les peptides MA(7.1+3.5; p<0.01), les peptides MN-A (6.9+1.1;p<0.008) ou les peptides HKG (8.2+3.2; p<0.01).Chez les patients IDR positifs, tous les peptidessélectionnés induisent une production significatived’IFNg par les cellules T (MA 7.6+3.5; MN-A8.9+3.5; HKG 7.9+4.5; RD1 12.9+6.8; p<0.02comparée aux patients IDR négatifs), mais sansdifférence entre les sous groupes.

De plus la réponse aux peptides RD1 était diminuéechez les 23 patients tuberculeux traités (SFC155+129) comparée à celle des patients non traités(SFC 251+116, p<0.01).

La réponse aux peptides MA chez les tuberculeuxtraités (SFC 121.8+44.6) était plus élevée que celledes patients non traités (SFC 52+29; p<0.01).Ce travail est le fruit d’une collaboration entre leséquipes du Pr Rajae El Aouad, Laboratoired’Immunologie, Institut National d’Hygiène – Rabat,du Pr Colizzi, Département de Biologie, UniversitéTor Vergata - Rome, du Pr Mariani, Laboratoire desMaladies Infectieuses, CNR – Rome et du Pr Saltini,Département de Médecine Interne, Université TorVergata - Rome

LA PREDISPOSITION GENETIQUE AUX CANCERS:EXPERIENCE MAROCAINE

Abdelaziz SefianiInstitut National d’Hygiène, Rabat, Maroc

Membre correspondant de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

Le cancer est une maladie fréquente, le plus souventgrave, nécessitant une prise en charge lourde etonéreuse. Les formes avec prédisposition génétiquesans agrégation familiale sont fréquentes, par contreles cancers héréditaires avec transmissionmendélienne associées à un risque tumoral élevéreprésentent moins de 5 à 10% des cancers. Ces

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derniers sont dus à des mutations germinales quitouchent des gènes le plus souvent impliqués dans lacroissance et la prolifération cellulaire et dans lesmécanismes de réparation de l’ADN. L’étude de cesgènes chez les personnes à risque constitue une despremières applications, en pratique médicalecourante, des recherches en cancérogenèse.

La possibilité d’identifier des mutations génétiquesassociées à des formes familiales de cancers a permisle développement de l’oncogénétique : unemédecine prédictive des cancers basée sur l’évaluationclinique d’un risque héréditaire de cancers et la miseen place de procédures de prévention adaptée.L’oncogénétique soulève évidemment, comme toutesles branches de la médecine prédictive, de nouvellesquestions spécifiques d’ordre clinique, psychologique,social et économique.

Au Maroc, Le cancer constitue aujourd’hui unproblème majeur de santé publique, en particulieren raison de la transition épidémiologique etl’augmentation de l’espérance de vie de lapopulation. L’intérêt des scientifiques pour lesprédispositions génétiques à cette pathologie estrécent et les premières mutations génétiques ont

été décrites chez des familles atteintes de cancersdes seins, de la thyroïde ou du colon. Il ressort desrésultats préliminaires qu’il est nécessaire desoutenir la recherche scientifique dans ce domaineet d’intégrer le dépistage des personnes à hautrisque de développer des cancers dans la politiqueglobale de prévention des cancers dans lapopulation marocaine.

APPORT DE LA BIOLOGIE MOLECULAIRE ENMEDECINETaieb Chkili

Président de l’Université Mohamed V-Souissi, Rabat, MarocMembre résident de l‘Académie Hassan II

des Sciences et Techniques

La médecine a connu, ces dernières années, unfulgurant essor grâce au progrès considérable qu’ainduit la biologie moléculaire dans la compréhensiondes mécanismes physiopathologiques de certainesmaladies héréditaires.

Initialement, il n’y avait qu’une simple classificationsyndromique et clinique sans aucune avancée génétique ouphysiopathologique.

Avec l’avancée actuelle qu’à connue la médecine engénéral par l’apport de la biologie moléculaire versla fin des années 80, on a pu identifier des centainesde gènes impliqués dans plusieurs affectionshéréditaires expliquant ainsi leur mode detransmission. Ainsi, d’un simple traitementsymptomatique, on est arrivé dans certaines maladies àun traitement éthiopathogènique si l’anomalie en causeest par exemple une carence en vitamines telle que lavitamine E.

Aujourd’hui, nous assistons à une révolutionthérapeutique grâce au développement de la thérapiegénique qui ouvre des perspectives prometteuses.

Session IVChangements climatiques et problèmes

d’environnement

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : IMPACT,PREVENTION, ADAPTATION

QUELQUES REFLEXIONS POUR UN DEBATJean-François Minster

TOTAL - DG/Direction ScientifiqueTour Coupole - Bureau 29 D 41

2, place de la Coupole92078 PARIS LA DEFENSE Cedex

Les impacts du changement climatique concernent àla fois le système physique du climat (précipitations,élévation du niveau des mers, intensité desphénomènes extrêmes…), l’écosystème et noséconomies et sociétés. On comprend mieux lesimpacts physiques et l’attribution des évolutionsobservées aux conséquences du changementclimatique que les autres sujets. Par exemple,discerner les évolutions des écosystèmes dues à leursdynamiques propres ou aux autres effetsanthropiques reste un sujet de recherche.

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Etant donné que le changement climatique sembleaujourd’hui inéluctable, la question de l’équilibreentre prévention (par développement deséconomies d’énergie, des énergies renouvelables etpar captage et stockage des gaz à effet de serre) etadaptation se pose.

On peut noter que les deux démarches sont encours de déploiement mais qu’elles sont par essencetrès différentes : la prévention est une politique delong terme, nécessitant de fortes politiquespubliques et des démarches internationales sur lessecteurs clés que sont l’énergie, le transport etl’habitat. A contrario, l’adaptation est un mécanismed’effet immédiat, concerne tous les secteurs, etrelève le plus souvent de politiques locales. Un desenjeux du futur consistera à construire desdémarches où la synergie entre adaptation etprévention joue de façon positive.

CHANGEMENT CLIMATIQUE: LES LEÇONS DELA MODELISATION

Hervé Le TreutDirecteur du Laboratoire de Météorologie Dynamique

(CNRS/Ecole Normale SupérieureEcole Polytechnique/Université Paris 6)

Membre de l‘Académie des Sciences (FRANCE)

Depuis les années 80, la communauté scientifique aporté un message d’alerte concernant les risquesclimatiques associés à l’augmentation des gaz à effetde serre (GES) dans l’atmosphère. Les émissions deGES ont fortement augmenté après la deuxièmeguerre mondiale, et l’effet de réchauffementclimatique en réponse, retardé en particulier parl’inertie thermique des océans, ne s’était à cetteépoque pas encore clairement dégagé desfluctuations climatiques naturelles. Depuis cette datel’évolution de la recherche scientifique est venueconfirmer ces résultats.

Le dernier rapport du GIEC établit clairement que lesévolutions climatiques récentes sont désormais, à90% de probabilité, la conséquence des activitéshumaines. Il confirme aussi, sur la base d’unenouvelle génération de modèles, que leschangements futurs seront beaucoup plus élevésque les modifications que nous avons connuesjusqu’à présent.

Les conséquences possibles sont de plusieurs ordres:(i) effet direct du réchauffement, très sensible enArctique, mais susceptible aussi d’avoir un impact surla biosphère dans tous les pays de la zoneintertropicale; (ii) effet des variations de précipitations;(iii) fragilisation des zones côtières en réponse àl’augmentation du niveau de la mer (de 20 à 50 cmd’ici la fin de ce siècle, mais avec une amplification

éventuelle par la fonte du Groënland et de la péninsuleAntarctique, qui reste difficile à mesurer).

L’Afrique du Nord constitue une régionparticulièrement vulnérable, et de nombreusesprojections indiquent qu’elle pourrait être affectée pardes sécheresses importantes. Une part desconséquences potentielles ne peut se formuler qu’enterme de risques – et ce d’autant plus que le problèmedu climat se croise désormais avec une longue série deproblèmes assez différents, mettant tous en cause àl’accès aux ressources naturelles et leur protection: eau,pollution urbaine, épidémies et santé. Mais ces risquessont suffisamment établis, pour que le principe d’uneaction collective urgente s’impose, en terme dediminution des émissions de GES, mais aussid’adaptation à la part inéluctable des changements.

ENVIRONMENT OF NORTH AFRICANDESERTS

AS SEEN FROM SPACEFarouk El-Baz

Center for Remote Sensing, Boston University, BostonMA 02215, U.S.A.

Adjunct Professor, Faculty of Science, Ain ShamsUniversity, Cairo, Egypt

Membre associé de l‘Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques

During the past three decades, images wereobtained from space platforms with increasingclarity and detail. These images provide a valuabletool to study the desert environment and monitor itschanges in space and time. They are also ideal forunderstanding of the processes of collection,transportation and accumulation of both sand grainsand surface water.

Sand in the Sahara, as in all other deserts, wasproduced by the erosion of solid rock and thetransportation of the particulate matter by rivers andstreams to inland topographic depressions. It waslater shaped into dunes by the wind, during dryclimate episodes. Therefore, areas with largeaccumulations of sand (dune seas) lie above muchgroundwater from seepage of the surface water intothe substrate. In addition, fractures in solid rockconstitute areas of increased porosity. They representzones of ground-water accumulation, even when theyoccur in non-porous rock.

Therefore, the interpretation of satellite imagesprovides a clear history of the desert and its evolution.Identifying sand-buried courses of former rivers andstreams by radar images from space reveals thepassageway of surface water in the past, thus, thepotential locations of ground water at present.

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GLOBAL WARMING AND WATERAVAILABILITY

P.C.D. Milly, United States Geological Survey (USGS)

Some of the basic physical processes that relate globalwarming to changes in water availability are accessibleto the layperson: warm air can hold more water vaporthan cool air, and ice melts when heated above acritical temperature. The higher water content of awarmer atmosphere implies changes in atmospherictransport of water to and from a given region, withdirect consequences for surface runoff andgroundwater recharge. The decreasing prevalence ofice and snow in a warmer world has fundamentalimplications for seasonal storage of water, forresponse of soil to precipitation, and for sea level.

The foregoing considerations lead to the admittedlyvague prediction that a warmer world is a world inwhich water availability differs from that of a coolerworld. Approximate quantitative expressions of thisprediction have been produced by a series ofincreasingly complex global climate models over aperiod of many years. However, the water-availabilitypredictions differ from one model to the next, and theydepend on uncertain projections of human activities.

Furthermore, global climate models address mainlyphysical processes and tend to ignore variousbiological and chemical feedbacks of potentialimportance (e.g., changes in plant structure andfunctioning, changes in soil carbon balance).Accordingly, skepticism toward projections ofchanging water availability is not inappropriate.

The projections of the most recent generation ofclimate models differ even in the direction of changeof mean annual runoff (i.e., tendency toward wettervs. drier conditions) in many regions. Nevertheless,the global pattern of projected change is broadlyconsistent across most models. Furthermore, theglobal pattern of multi-decadal trends in streamflowthat was observed during the 20th Century bears astriking similarity to the average pattern simulatedby the climate models forced by estimated historicaldrivers of climate (both anthropogenic and natural).This similarity appears too great to be explainedreadily by chance, but seems rather to indicate thatthe models have predictive skill for estimating futurewater-availability trends.

The more robust projections of these same modelsdriven only by possible anthropogenic forcings for the21st Century imply decreasing water availability insouthwestern North America, the Mediterraneanregion, and southern Africa, and increasing wateravailability in high-latitude North America and Eurasia,the La Plata basin of South America, eastern equatorialAfrica, and Indonesia. In general, regions of projecteddecreasing water supply tend to be regions ofcontemporary water-supply stress, and regions ofprojected increasing supply tend to be regions wherewater shortage is not a major issue for water managers.

L’OCEAN ET LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES:VULNERABILITES ET ADAPTATIONS DU

LITTORAL MAROCAINOmar ASSOBHEI

Université Chouaib Doukkali, El JadidaMembre correspondant de l‘Académie Hassan II

des Sciences et Techniques

L’examen des carottes de glace prélevées enAntarctique, a permis aux climatologues de retracerles variations du climat sur des centaines de milliersd’années. Ils ont observé l’alternance de périodesglaciaires (froides) et interglaciaires (chaudes) et ontétabli le lien entre la teneur en gaz à effet de serredans l’atmosphère et le réchauffement climatique.

Ainsi, il n’est nul doute que les changementsclimatiques et les phénomènes qui leurs sont liéssoient inéluctables pour les 100 années à venir. Lesdonnées climatiques relevées pour le Maroc durant

le 20ème

siècle indiquent un réchauffement durantce siècle estimé de 0,7 à 1°C avec une tendanceaccentuée ces 40 dernières années. Ces donnéesmontrent aussi une augmentation nette de lafréquence des sécheresses et des inondations. Lesmodèles de circulation générale convergent pourestimer un réchauffement probable de la région de

l’ordre de 2° à 4°C durant le 21ème siècle.

Ces changements préoccupent de plus en plus lacommunauté scientifique et les autoritésgouvernementales étant données leursconséquences potentielles - mais dont l’ampleur estinconnue- sur les différents secteurs de l’économie(l’agriculture, l’industrie, le tourisme,…) etl’écologie (la biodiversité, les habitats…). Au vu desa position géographique et l’immensité de sescôtes (3500 Km), les changements climatiquesreprésentent pour le Maroc une véritable menacepour son développement socio-économique.

En effet, le littoral, lieu où les conséquences deschangements climatiques risquent d’être trèsdévastatrices du fait que ce dernier est le sièged’une urbanisation galopante et d’une forteconcentration des activités socio-économiques. Uneaugmentation moyenne mondiale du niveau de lamer est attendue au cours des cent années à venisuite à la fonte des glaces et à l’expansion thermiquedes océans. Pour le Maroc on estime le tauxd’élévation moyen du niveau de la mer à 20 à 88 cmentre 1990 et 2100, ceci présente un dangerénorme pour les villes côtières marocaines et enparticulier aux investissements faits dans cesdernières. Même cette prévision relativementmodeste d’augmentation du niveau de la merentraînera des ravages.

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L’inondation des côtes et les dégâts causés par lestempêtes, l’érosion du littoral, la contamination parl’eau salée des ressources en eau douce et lesrégions agricoles, l’inondation des terres humidescôtières, l’impact sur les ressources halieutiques,ainsi qu’une hausse de la salinité des estuaires sontdes conséquences réelles d’une élévation mêmefaible du niveau de la mer. Certaines villes et villagescôtiers dont l’altitude est très faible serontégalement touchés. Plusieurs zones sont vulnérablesà l’élévation du niveau de la mer : Tanger, Larache,Kénitra, El Jadida, Agadir... Par ce phénomèned’élévation de la mer, les ressources stratégiquespour les populations côtières comme les plages (onttendance à diminuer en 2050 à 50% et en 2100 à70%), l’eau douce et les pêcheries sont menacées.

Par ailleurs, les changements climatiquesprovoquent des pertes d’habitats de la faune et de laflore marine. En effet, les hausses de températureinfluent sur toute la chaîne trophique marine,notamment les maillons les plus sensibles auxvariations des paramètres environnementaux. C’estle cas du phytoplancton (sous l’effet de l’élévationde la température et/ou l’acidification des eauxocéaniques) et du corail (plus des deux tiers desrécifs de corail dans le monde sont gravementdégradés ou risquent de le devenir (acidification deseaux océaniques profondes).

Devant les effets dévastateurs dus aux changementsclimatiques, il est primordial pour notre pays demettre en place des stratégies d’adaptation dessecteurs clefs de l’économie nationale pour leur faireface. C’est là un enjeu primordial du développementdurable au Maroc et un domaine stratégique pour larecherche scientifique nationale (mieux estimer lesvulnérabilités aux changements climatiques etdéfinir les actions d’adaptation les plus appropriées).

Plusieurs actions devront être menées en parallèledans le but de :

- disposer d’une meilleure connaissance del’évolution du climat; - disposer d’une meilleure prévision du comportementà moyen et à long terme du climat du Maroc enrelation avec les changements climatiques attendus; - analyser les vulnérabilités du littoral prévues par lesdifférents scénarios de l’élévation du niveau moyende la mer et les adaptations pour leur faire face;- renforcer la capacité scientifique et technique enmatière de développement de modèles d’évaluationde la vulnérabilité/adaptation pour les zones côtières; intégrer dans les choix socio-économiques etpolitiques du pays, la vulnérabilité du littoral face auxchangements climatiques.

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU MAROC:

OBSERVATIONS ET PROJECTIONSA. Mokssit et F. Driouech

Direction de la Météorologie NationaleSecrétariat d’état auprès du Ministère de l’Aménagement du

Territoire, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Eau

Depuis le début de l’ère industrielle, les concentrations desgaz à effet de serre ont considérablement augmenté et ontpar conséquent altéré le forçage radiatif du système climat.Plusieurs variations et changements ont alors concerné lesdifférentes composantes de ce système (hausses destempératures moyennes du globe, variations des cumulspluviométriques, augmentation de la fréquence desphénomènes météorologiques extrêmes telles quetempêtes, crues et inondations, sécheresses … ).

En terme de projections futures et selon le 3ème rapportdu GIEC, le réchauffement de la terre pourrait d’ici 2100atteindre 1 à 3 degrés centigrades, les vagues dechaleurs tendront vers la hausse et les vagues de froidseront moins fréquentes. L’évaporation et lesprécipitations devraient augmenter en moyenne et àl’échelle planétaire mais auraient des tendances à labaisse ou à la hausse à l’échelle régionale. Le niveau desmers devrait s’élever de 15 à 90 centimètres selon lesscénarios et des régions entières, comme les côtes et lesgrands deltas, seraient menacés.

Vu leur aspect global et leurs conséquences étendues,les changements climatiques suscitent l’intérêt dumonde entier et de tous les spécialistes: scientifiques,géographes, économes, …. Cependant, la complexitédu domaine, sa sensibilité et les hautes compétencesscientifiques et techniques qu’il requière, ont fait queson appréhension ne peut et ne doit se faire que pardes les spécialistes en la matière. C’est là d’ailleurs

une des principales recommandations du GIEC et del’Organisation Météorologique Mondiale.

Le Maroc, de par ses caractéristiques atmosphériques,océaniques et géographiques, n’est guère épargné parles changements climatiques et les phénomènesextrêmes qui en résultent. Les sécheresses sévères(1982-1983, 1994-1995) et fréquentes qu’a connu lepays ces deux dernières décennies en témoignent.

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Juin 2007

La Direction de la Météorologie Nationale a lancé, pourrépondre aux préoccupations nationales en matière dechangements climatiques et de prévention contre lesphénomènes extrêmes, plusieurs programmes et projets dont:

- Le Programme de Surveillance du Climat : qui consisteà mettre en place un réseau climatologique nationaldense et moderne et une banque de donnéesclimatiques performante pour l’observation et le suivide la variabilité du climat,

- Le Programme d’études de détection-attribution deschangements climatiques, et de simulations climatiques,- La Veille scientifique et technologique du Climat etdes changements climatiques par la coopérationrégionale et internationale,

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SES EFFETSSUR L’EAU ET LA DEGRADATION DES TERRES

AU MAROC, LA DIMENSION HUMAINEAbdellah Laouina

Coordinateur du Comité National Scientifique etTechnique sur les Changements climatiques

Professeur à l’Université Mohammed V, Faculté desLettres et sciences Humaines, Rabat

Dans le domaine des changements climatiques, lesimpacts et rétroactions entre secteurs multiples sontla règle. Le changement climatique induit des effetssur les ressources en eau et en terres et peut êtreconsidéré comme une pression supplémentairepouvant conduire à la désertification. Par ailleurs, ladégradation des terres et du couvert végétal et laréduction du potentiel en eau, dans les solsnotamment, conduisent à la réduction du rôle quejoue la végétation comme puits pour le carbone etmènent donc à une exagération de l’effet de serre.

Selon les scénarios les plus fiables, la baisse desdébits et de la recharge de la nappe phréatique, dufait de l’augmentation de l’évapo-transpiration et dela baisse des précipitations, générées par l’effet deserre, le Maroc devra adopter des comportementsd’économie de l’eau, pour faire face à la nouvellesituation, pouvant générer dans certaines régionsdes pénuries prononcées. Une concentration plusgrande des précipitations dans le temps et des effetsadverses en terme de crues dévastatrices et dedéficits accusés, obligent à programmer deséquipements hydrauliques ayant de plus grandescapacités de réserve et donc plus coûteux. La baissedes débits et la plus forte concentration auront aussides effets sur la qualité de l’eau (moindre auto-épuration, envasement des retenues…).

Les méthodes d’appréhension de ces tendancesposent néanmoins des problèmes en termed’incertitudes relativement à certaines desconclusions et posent donc le problème de lafiabilité à l’échelle de chaque région, de résultats

globaux, difficiles à transposer à certains espaces, dufait de la grande variabilité des conditions.

La variabilité des comportements hydrologiques etdes réponses aux changements climatiques signifieles difficultés qu’il y a à utiliser des modèles simpleset plus encore des corrélations spatiales, même siles ressemblances de conditions semblentévidentes. Il est important de tenir compte deparamètres régionaux bien mesurés et suivis, dans letravail de mise en relation du changementclimatique projeté avec les ressources en eau, lefonctionnement hydrologique et la stabilité desterres et des écosystèmes.

L’incidence forte des changements non climatiques- comme le changement du couvert végétal (dûbeaucoup plus à l’action de l’homme qu’à l’effetclimatique), celui des techniques d’occupation desterres, d’utilisation des ressources et des méthodesde gestion de ces ressources – indique qu’il fauts’intéresser aux paramètres sur lesquels l’hommepeut avoir directement prise. En particulier l’effortd’adaptation doit s’impliquer dans les domaines dela gestion des ressources et de la gouvernance, dansle but de maîtriser les tendances négatives et lesimpacts responsables de dégradation. Et donc, enraison des incertitudes sur les effets hydrologiquesdes changements climatiques, il est urgent d’agirpour corriger les effets que l’on peut maîtriser.

C’est par la multiplication des travaux sur lescorrélations possibles - changements climatiques/modes de gestion des ressources/efficience desinstitutions en charge de ces ressources - que l’onpourra mieux répondre aux questions posées etproposer des moyens d’adaptation capables deminimiser les effets négatifs des tendances pressenties.

Agenda

L’Université Mohammed V - Souissi organisera,avec le paraînage de l’Académie Hassan IIdes Sciences et Techniques, les 12 et 13novembre 2007 à Rabat, un symposium sur lethème “Biotechnologie médicale : Potentielperspectives por le Maroc”.

la prochaine édition des Journées “Les jeuneset la Science” aura lieu du 28 novembre au 5décembre 2007.

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Nano matériaux composites à base d’argileet nanoparticules

Ce projet a un objectif double: (i) valoriser l’argile duMaroc en la modifiant chimiquement pour êtreutilisée comme charge pour les nanocompositespolymères (NCP) et (ii) élaborer des nanoparticules.L’argile se présente sous forme de lamellesstructurées en sandwich (structure de type “millefeuilles”) avec une épaisseur et une longueurmoyennes de l’ordre de 0.9-1 nm et 100-1000 nm,respectivement. La destruction de la forme sandwichet la dispersion des lamelles individuelles est obtenueen deux étapes: intercalation et exfoliation. Lapremière étape consiste à augmenter l’espaceinterfoliaire à des distances de l’ordre de 3 à 6 nm.Cette opération est habituellement obtenue paréchange ionique des atomes (Na+, K+,..) avec unammonium quaternaire (RNH+3Cl-).

L’exfoliation consiste à disperser les lamellesunitaires au sein de la matrice polymère et elle estgénéralement obtenue soit par polymérisation in-situ soit par cisaillement dans le polymère à l’étatfondu par des procédés de mise en œuvre, telle quel’extrusion. Une exfoliation partielle ou totale estainsi obtenue par cisaillement. Grâce à leur facteurde forme très élevé (>100), des fractions volumiquesde nanoparticules d’argile aussi basses que 2-6%suffisent pour engendrer un réseau de lamellespercolant conférant au NCP des propriétés finalesélevées (propriétés barrières, résistance à la chaleur,stabilité dimensionnelle, résistance aux UV etpropriétés mécaniques améliorées), sans altérergrandement la densité et la transparence de lamatrice polymère. L’étape cruciale dans ce procédéest l’étape d’intercalation qui limite l’utilisation deces argiles dans des polymères hydrophobescomme les polyoléfines.

Il s’agit donc de modifier l’argile marocaine par denouvelles molécules à faible coût permettant unemeilleure dispersion dans des polymères aussi bienhydrophiles qu’hydrophobes. L’argile ainsi modifiéesera utilisée pour fabriquer des NCP fonctionnels.Ces NCP seront par la suite caractérisés en termes demorphologie, de conductivité protonique, depropriétés barrières, thermiques et mécaniques. Leprojet inclut également une grande partie demodélisation aussi bien de la structure que despropriétés en relation avec la morphologie.

Parmi les applications de NCP élaborés, on peut citerl’emballage alimentaire, les réservoirs d’essence, lessecteurs automobile et aérospatial, les biomatériaux,les piles à combustible et les panneaux solaires.

Le deuxième volet du projet concerne la synthèsedes nanostructures comme les nanotubes decarbone à simple et multiple parois et lesnanoparticules d’oxydes métalliques à base deTitane, de Silicium, de Zirconium, d’Yttrium et

d’Aluminium. En plus de leur rôle de charge dans lesnanocomposites, ces nanoparticules ont diversesapplications en cosmétique, en électronique, encéramique pour la dentisterie et les prothèsesorthopédiques et aussi dans les piles à combustibleet les cellules photovoltaïques.

Patrimoine géologique et Géodiversité duMaroc: Cartographie patrimoniale de laRégion de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer

Ce projet poursuit les objectifs globaux suivants :(1) Analyse et Mise en valeur de la géodiversité dela région, (2) protection, préservation et valorisationdes géosites dans le cadre « d’un Parc GéologiqueRégional, (3) Sensibilisation, éducation et attractiondu grand public vers un géotourisme et unécotourisme durables, (4) Retombées socio-économiques par la création de nouveaux emploisliés au géotourisme (guides, hébergement,restauration, commerce artisanal, festivités, artspopulaires et spécificités architecturales etculturelles) favorables aux populations locales.

Plus spécifiquement, il permettra de :• disposer d’un inventaire et de connaissances dupatrimoine géologique de la région : (1) Inventaire etcartographie géologiques; (2) Identification desstratotypes, des sites paléontologiques,minéralogiques et des paysages à préserver et àvaloriser. • mettre en valeur des sites géologiques de la région:(1) stratotypes stratigraphiques internationaux; (2) sitesà paléoenvironnements et paléobiodiversitésparticuliers, (3) curiosités géologiques éducatives etculturelles, (4) élaboration de la documentationscientifique de vulgarisation, panneaux explicatifs (5)Médiatisation et marketing géotouristiques.• d’incitater à la création, l’enrichissement et lavalorisation de Musées géologiques communaux.

Ses retombées scientifiques et économiques sont multiples :• Productions académiques : (1) cartographiegéologique et géotouristique des différents sites, (2)identification des gisements paléontologiques etminéralogiques, (3) documentation pédagogiquescolaire et éducative, (4) publications scientifiques,formation académique. • Muséologie et collection. • Communication et médiatisation : (1) panneaux, posters etsupports informatiques explicatifs, dépliants et brochures,(2) Documentation journalistique et audio-visuelle. • Base et banques de données, Système SIG et site Web. • Colloques et séminaires, conférences grand public,rencontres avec les élus et les populations locales.• Expertises pour : (1) des exploitations industrielles degéomatériaux et substances utiles, (2) l’aménagementdu territoire et des risques naturels, (3) la gestion desressources hydriques.• Géotourisme et écotourisme encadrés dansl’arrière pays de la région au profit des opérateurstouristiques.

Premiers projets de recherche soutenus par l’Académie(sur la période 2007 - 2009)

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Juin 2007

Journées «Les Jeunes et la Science»

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté Le RoiMohammed VI, le Ministère de l’EducationNationale, de l’Enseignement Supérieur, de laFormation des Cadres et de la RechercheScientifique et l’Académie Hassan II des Sciences etTechniques ont organisé, du 29 novembre au 6décembre 2006, les journées « les jeunes et laScience».

L’objectif de ces journées était de contribuer audéveloppement de la culture scientifique parmi lesjeunes, et de valoriser à leurs yeux les activitésscientifiques tant sur le plan personnel et intellectuelque sur le plan professionnel. Cette manifestation aété limitée pour sa première édition aux villes deCasablanca, Rabat, Mohammadia, Kénitra, Salé etTémara. Les éditions suivantes devant couvrirl’ensemble des régions, de façon progressive.

Dans le cadre de ces journées ont été organisées, enparticulier, des rencontres dans les lycées, collègeset facultés, entre élèves et scientifiques nationaux etétrangers; des conférences publiques sur des sujetsscientifiques d’actualité ainsi que des expositionsscientifiques interactives itinérantes.

Ces journées se sont déroulées, dans de bonnesconditions, au profit de quelque quatorze millejeunes lycéens, étudiants et enseignants. Pas moinsde 12 conférenciers ont animé le programme desconférences, chacun de ces conférenciers ayantdonné une, deux ou trois conférences selon sadisponibilité pendant ces journées. Les sujets traitésreflétaient la diversité des disciplines scientifiques etles domaines de recherche de chacun desconférenciers.

La liste des sujets traités, donnée ci après, témoignede cette diversité.- L’interface chimie et santéJean Jacques BONNET- Nanotechnologies: au-delà de la science fictionMostapha BOUSMINA- La recherche face aux défis de l’avenir desécosystèmes marins, de la pêche et de l’aquaculturePatrice CAYRE- La science arabe au cours de l’histoireAhmed DJEBBARLes risques naturels au Maroc : connaissanceset perspectivesBouchta EL FELLAH- La physique aujourd’hui : problèmes et défisOmar FASSI-FEHRI

- Une machine peut-elle être intelligente ?Malik GHALLAB- Pourquoi sommes nous inégaux devant lesagents infectieux ?Claude GRISCELLI- Destin de l’univers : des trous noirs au big bangJean Pierre LUMINET- Sciences et techniques du vivant d’un siècle àl’autreAlbert SASSON- Energie : l’horizon 2025Philippe TANGUY- Sur la trace des dinosaures, de leur origine àleur extinctionPhilippe TAQUETQuelques 21 conférences, au total, ont pu être ainsidonnées à Casablanca, Mohammadia, Rabat, Kénitraet Salé, dans les salles et amphithéâtres de 11 lycées,facultés ou écoles d’ingénieurs, et nombre d’entreelles ont pu être relayées, en visio-conférence à partirde Casablanca sur Ifrane, et à partir de Kénitra surMarrakech, Fes, Oujda, Tetouan et Agadir.

Avant chaque conférence, les lycéens rencontraient leconférencier, dans leur établissement, pendant deux àtrois heures, et au cours des quelques 20 rencontresainsi organisées, les élèves avaient l’occasion deposer tout type de questions sur les travaux derecherche, les parcours, les universités ou leslaboratoires, leurs inquiétudes et difficultés etc.

A travers ces rencontres avec les dif férentespersonnalités scientifiques, les jeunes pouvaientainsi se rendre compte que la science peut conduirenon seulement à des satisfactions intellectuellesmais aussi à la réussite professionnelle.

Les élèves ont accordé un très grand intérêt à cesrencontres, et les conférenciers disent y avoir trouvébeaucoup de plaisir et de satisfaction, leur impactsur les jeunes ayant été estimé particulièrementimportant, car elles étaient moins formelles, plusdétendues, et plus directes que les conférences.

Huit expositions dont cinq interactives ont parailleurs été montées, en des lieux différents.Produites par le Centre Sciences d’Orléans (France),et avec le concours du service de l’action culturellede l’Ambassade de France à Rabat, les cinqexpositions interactives ont été montées avec l’aidede deux techniciens de ce Centre, et animées,durant tout le mois de décembre, par de jeunesdoctorants, sous la responsabilité d’enseignants oud’inspecteurs de l’enseignement. Il s’agissait desexpositions suivantes :

Science et Société

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- Quand les sciences parlent arabe;- Des odeurs au parfum;- Mathématiques dans la nature;- Objectifs métiers : Sciences et Technologie;- Mathématiques dans la vie quotidienne.

Les trois autres expositions, non interactives, étaient:- Aux horizons de la physique; - Des poissons et des hommes;- De l’eau pour la vie.

Outre les conférences, les rencontres avec despersonnalités scientifiques et les expositions, uncertain nombre d’élèves ont eu la possibilité devisiter des laboratoires de l’Institut Scientifique et dela Faculté des Sciences à Rabat, ou l’ObservatoireAverroès à Berrechid, ou encore des ateliers etlaboratoires de l’usine de montage automobilesSOMACA. D’autres ont participé à des ateliersorganisés par des enseignants de l’Ecole NormaleSupérieure de Rabat autour des thèmes suivants:

- Quelques phénomènes d’optique atmosphériqueexpliqués à des lycéens et collégiens;- Microchimie dans l’enseignement;- Expériences assistées par ordinateur en chimie;- Présentation de la méthode EX.A.O (ExpérimentationAssistée par Ordinateur);- Biodiversité et développement durable.

Dans le cadre de ces journées, et avec le concoursde l’Institut de Recherche pour le Développement(IRD), des films traitant de sujets scientifiques ont faitl’objet de projections suivies de débats dans nombrede classes d’établissements secondaires.

Par ailleurs, un site dédié à cette manifestation a étécréé, avec une boite de dialogue et des liens avec denombreuses institutions scientifiques nationales etinternationales, comme extension de celui duMinistère de l’Education Nationale, de l’EnseignementSupérieur, de la Formation des Cadres et de laRecherche Scientifique, et plus particulièrement, larubrique d’information des futurs bacheliers «IrchadAttalib».

A la fin des journées, quelques conférenciers ont faitsavoir, qu’ils avaient été sollicités par de nombreuxélèves, et parfois d’enseignants, tous se félicitant decette première, et exprimant, à travers ce site, unintérêt particulier à la multiplication de ce genre demanifestations.

Qu’il s’agisse des conférences, des rencontres, desexpositions ou des autres actions programmées, leconcours de tous a contribué à la réussite de cetteinitiative, et constitue maintenant, un très bon gagepour sa pérennisation et sa généralisation progressive,à l’ensemble des établissements scolaires.

Recherche Scientifique et DéveloppementAlbert SASSON

Membre de l’Académie Hassan IIdes sciences et techniques

Severo Ochoa de Albornoz (1905-1993), Prix Nobelde médecine et de physiologie en 1959, qu’ilpartagea avec Arthur Kornberg et qui récompensaitleurs travaux respectifs sur la synthèse de l’ARN(acide ribonucléique) et de l’ADN (acidedésoxyribonucléique), deux molécules essentielles aufonctionnement des cellules vivantes, déclara «unpays sans recherche est un pays sansdéveloppement». Il s’adressait alors à son paysl’Espagne, à un moment crucial pour ledéveloppement des recherches en biologiemoléculaire et cellulaire. Le message de cet éminentchercheur fut entendu, et l’Espagne, alors considéréecomme un «pays du Sud», a fait des progrèsremarquables et tient aujourd’hui un rang honorableen matière de recherche scientifique et d’innovationtechnologique.

Un autre lauréat du Prix Nobel de médecine et dephysiologie, l’Argentin Bernard Houssay, dont lesmanuels de physiologie animale faisaient autoritédurant les années 1950 et 1960, soulignait «qu’il n’y a pas de science appliquée, s’il n’y a pas descience à appliquer».

Ces deux aphorismes résument bien lesproblématiques de la recherche et de l’innovation enparticulier dans les pays du Sud. Aujourd’hui, lesgrands pays en développement ont bien entendu cesmessages et s’efforcent d’accroître leurs efforts derecherche, de devenir des pays d’innovationtechnologique et pas seulement d’imitation, à l’instarde ce qu’ont réussi la République de Corée, Singapourou Israël, et bien avant eux le Japon, et d’en faire uninstrument privilégié de leur compétitivité économiqueet commerciale. Songeons à la Chine qui avec desdépenses de recherche et développement de 15milliards d’euros en 2003 -le double du budget de laFrance- occupe la troisième place mondiale en paritéde pouvoir d’achat après les Etat-Unis d’Amérique et leJapon. Ces dépenses qui correspondaient en 2003 à1,31% du produit intérieur brut, augmentent de 0,1point de PIB par an. Le développement scientifique ettechnologique jouit du soutien sans faille dugouvernement chinois depuis 1978.

La Chine fut, avec l’Inde, le seul pays endéveloppement qui participa à l’entreprise mondialede séquençage du génome humain. Les chercheurschinois viennent de contribuer à la publication desrésultats du séquençage du génome de la poule, aprèsavoir réalisé une première : le séquençage du génomedu riz. On peut prévoir sans doute les applications deces travaux de recherche/développement enagriculture et en élevage, dont les populations rurales

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chinoises pourront largement profiter. L’Inde estreconnue pour son expertise et pour la qualité de seschercheurs et ingénieurs en informatique et dans lestechnologies de l’information et de la communication,mais aussi dans la production industrielle demédicaments génériques.

Quant au Brésil, en passe de devenir la secondepuissance agro-industrielle du monde après les Etats-Unis d’Amérique, la qualité de sa rechercheagronomique et zootechnique est mondialementreconnue, par exemple dans la génomique des bovins,de la canne à sucre, de l’eucalyptus et des agrumes, cequi lui confère une redoutable compétitivité sur lesmarchés internationaux. Ce grand pays est aussi présentdans la construction aéronautique et en informatique.

D’autres exemples, l’Argentine, le Mexique, le Chili, laThaïlande, par exemple, suffisent à démontrer que nonseulement la recherche scientifique et l’innovationtechnologique qui en découlent sont indispensables audéveloppement économique et social, mais aussiqu’elles contribuent de façon déterminante à lacompétitivité des pays en développement. Ellespeuvent même, si les choix sont faits de manièrejudicieuse, conférer à ces pays un des premiers rangsdans la recherche mondiale. Ces choix sont certesimposés par les besoins et les nécessités économiques etsociales. Par exemple, la haute priorité accordée enChine aux biotechnologies des plantes, notamment àl’amélioration des variétés de riz, répond au défi denourrir 20% de la population de la planète avecseulement 7% des terres arables et des ressources eneau insuffisantes. Les choix expriment aussi la volontépolitique et la conviction que la recherche scientifique estun instrument puissant de développement. Commentexpliquer autrement les performances remarquables deCuba en matière de biotechnologies médicales etpharmaceutiques ? Un pays insulaire de 11 milliond’habitants qui produit et vend des dizaines demédicaments, vaccins et tests de diagnostic fabriqués àl’aide de biotechnologies avancées, et qui signe descontrats de production avec de grands pays commel’Inde, la Chine mais aussi le Canada, et des compagniesmultinationales.

Mais le marasme de la science africaine nous interpelle,comme d’ailleurs celui qui règne dans les pays endéveloppement les plus pauvres. L’Afrique où vit plusde 10% de la population du monde et qui restel’épicentre de la pauvreté planétaire, ne contribue qu’à0,7 % des publications scientifiques mondiales et qu’ à0,1% des dépôts de brevets technologiques. Lescauses de cette situation lamentable ont été explicitéesnotamment par l’Institut français de recherche pour ledéveloppement (IRD) qui a décrit l’état de la science enAfrique subsaharienne. Elles ont bien évidemment àvoir avec l’état de sous-développement du continent,même si l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Ouganda, leMaroc ou la Tunisie déploient des efforts importants

pour promouvoir et renforcer leur potentiel derecherche scientifique et technique.

Un groupe d’économistes conduit par Jeffrey Sachs,directeur du Earth Institute de l’Université Columbia etconseiller spécial du Secrétaire général del’Organisation des nations unies pour les «objectifs dumillénaire», a publié une étude consacrée aux obstaclesau développement de l’Afrique, et sur les moyens d’yremédier . Ils ont identifié cinq handicaps structurels :le coût des transports et la médiocre taille du marché;la faible productivité de l’agriculture africaine; lefardeau des maladies; le poids historique desinterventions extérieures; une très lente diffusion destechnologies nouvelles. Pour surmonter ces handicapset sortir l’Afrique du «trou de pauvreté» dans lequel ellese trouve, ils recommandent de retenir, pendant deuxdécennies, les priorités suivantes : accroître laproductivité agricole; généraliser l’éducation primaireet poursuivre l’éducation secondaire; financer ledéveloppement urbain; alléger le fardeau sanitaire;améliorer l’égalité des chances. A cet effet, les expertsconsidèrent qu’il faudra mobiliser 90 milliards dedollars par an.

Cela est possible ! et l’action devra s’appuyer sur larecherche scientifique et technique, les transfertsrapides de technologies, la formation et leperfectionnement des chercheurs et des ingénieursafricains. Il ne s’agira pas partout de recherche originaleet avancée, mais souvent de recherched’accompagnement, d’adopter et d’adapter, de faireles bons choix techniques et de s’y tenir pendantplusieurs années, d’évaluer et de faire évoluer lesprojets et les programmes de recherche etdéveloppement, de ne pas transiger sur la mise auservice du développement économique et social de larecherche scientifique, mais de laisser un espacesuffisant à la recherche fondamentale. Pour tout cela,l’implication des Africains eux-mêmes estindispensable, comme l’est aussi l’investissementminimal du budget national dans la recherche. Il est eneffet crucial que l’effort national soit significatif, mêmesi pas ailleurs le rôle de la coopération est de contribuerau financement des projets ainsi qu’à la constitution decommunautés scientifiques bien formées disposant demoyens de travail satisfaisants et intégrées à leurs pays.

Les diasporas scientifiques ont aussi un rôle à jouer,mais dans le cadre de politiques nationales biendéfinies et rigoureusement appliquées.

Enfin, l’implication du secteur industriel, public et privé,est indispensable pour soutenir l’effort de recherchescientifique et technique pour le développement ; etcela, non seulement parce que cette implication rendencore plus pertinents les projets de recherche mis enœuvre, mais encore parce que la solidarité du secteurprivé est nécessaire à la pérennisation de ces projetspour le développement national.

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Nouvelles Scientifiques

La fusion nucléaire contrôlée, énergiede demain ?

L’homme pourra-t-il produire industriellement del’énergie à partir de la fusion nucléaire ? La réponsesera fournie par le résultat des recherches engagéesdans le projet ITER. Ce projet vise à produire desconditions propices à la réalisation des réactions defusion pour la production de l’énergie et constitue undes challenges du 21ème siècle pour la communautéscientifique internationale.

La fusion nucléaire nécessite des conditions extrêmes detempérature et de pression et se produit naturellementdans les étoiles, comme le soleil. Des millions de tonnesd’hydrogène y sont transformées en des millions detonnes d’hélium, la différence de masse étant convertieen énergie à l’origine de la chaleur et de la lumière quenous recevons. A l’heure actuelle, on sait allumer laréaction mais elle fournit toujours moins d’énergie qu’iln’en faut pour la déclencher. Mais si ITER atteint tous sesobjectifs scientifiques, il créera 10 fois plus d’énergie qu’iln’en absorbera. Dans ce réacteur, la réaction de fusionimplique le deutérium et le tritium, isotopes del’hydrogène et le plasma en combustion qui en découleest confiné par champ magnétique afin de limiter lecontact entre ce plasma et les parois du réacteur.

L’ITER sera construit sur le site de Cadarache, un desprincipaux centres de recherche du Commissariat àl’Energie Atomique (France) et devrait entrer enservice aux environs de 2016.

ITER va-t-il réussir ? Beaucoup de chercheurs sontoptimistes et pensent déjà à la prochaine étape - unprototype commercial de réacteur à fusion nucléairenommé DEMO. Pour qu’on puisse le construire, ilfaut que le projet ITER montre que les conceptsavancés sont réalisables. Mais n’oublions pas que detels projets font également avancer nosconnaissances dans d’autres domaines comme lascience des matériaux, les moyens de calcul,l’électronique et la robotique. Et si cette aventureréussit, les problèmes liés à la pénurie desressources énergétiques et ceux liés à la pollutioncréée par certaines énergies utilisées de nos joursseront en grande partie résolus.

http://www.itercad.org

Le Collisionneur LHC dans la bourrasque

Le modèle standard de la physique des particules,souvent connue sous le sigle SU(3)xSU(2)xU(1), estla théorie disponible qui permet d’expliquer tous les

phénomènes observables à l’échelle des particulesélémentaires. C’est aussi le fruit de plus d’un demi-siècle de recherche théorique et expérimentale. Lemodèle standard, qui a passé avec succès la plupartdes tests expérimentaux, est une théorie de champsà la fois quantique et relativiste englobant toutes lesparticules connues ainsi que les trois interactions quigouvernent leur dynamique: (i) interactionélectromagnétique dont le vecteur de force(messager) n’est autre que le photon, (ii) interactionfaible avec trois particules messagères souvent

connues sous W-, W+ et Z0 et (iii) l’interaction forteimpliquant huit messagers, les gluons G dontl’origine du baptême provient du « glue ». Cemodèle permet donc d’expliquer tous lesphénomènes naturels sauf la gravitation, laquatrième interaction fondamentale de l’Univers; etprédit entre autres l’existence d’une particule H(boson de Higgs) qui jusqu’à présent n’a pas étéobservée. Sans la découverte de cette particule, le

modèle standard en souffrira; les masses des W-,

W+ et Z0 sont intimement liées à cette particule deHiggs. Plusieurs efforts ont été déployés pourdécouvrir cette particule H; mais elle manquetoujours à l’appel et s’entoure de plus en plus demystère. C’est dans cet objectif (entre autres) quevient de voir le jour le grand collisionneur dehadrons, (Large Hadron Collider, LHC). C’est unaccélérateur de particules qui sondera la matièreplus profondément que jamais. C’est égalementl’instrument le plus puissant jamais construit pourexplorer les propriétés des particules. Sa mise enmarche était prévue pour 2007 et il permettra àterme des collisions de faisceaux de protons à uneénergie de 14 TeV. Ce plus grand collisionneur deprotons du monde ne fonctionnera probablementpas en 2007. Ce n’est pas la fin du projet LHC maisce retard est une mauvaise nouvelle pour lesingénieurs du LHC et surtout pour la communautédes physiciens des particules élémentaires. Dessupports des quadripôles magnétiquessupraconducteurs, destinés à focaliser les faisceauxde protons dans l’accélérateur de vingt septkilomètres de circonférence, viennent de lâcher lorsde tests préliminaires au CERN (Centre Européenpour la Recherche Nucléaire) situé de part et d’autrede la frontière Franco-Suisse, près de Genève. C’estle plus grand centre de physique des particules dumonde. Près de six mille aimants supraconducteurssont disposés le long du LHC; trois cent quatre vingtdouze d’entre eux sont des quadripôles et, sur ceux-ci, neuf ont été fournis par le FERMILAB qui leur a faitsubir quatre vérifications par différentes équipes

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d’ingénieurs entre 1998 et 2002. Le FERMILAB, (grandlaboratoire d’accélérateurs et de physique desparticules près de Chicago, USA), réfléchit avec le CERNà une solution à ce problème. Il faut dire que lecollisionneur a déjà coûté près de 6,3 milliards d’Euros,soit 30% de plus que prévu, et il devait démarrer en2005. Il est maintenant douteux que la date de mise enservice de novembre 2007 puisse être maintenue. Lesphysiciens suivaient avec impatience le projet LHC enqui beaucoup d’espoir est mis pour des découvertesretentissantes; notamment en ce qui concerne le bosonde Higgs, mais aussi d’autres prédictions théoriquestels que des mini-trous noirs; ou encore la fameusesupersymétrie. Cette dernière est une symétrie trèsparticulière qui va au delà de la Relativité d’Einstein etqui se présente comme la clé pour la description del’unification des quatre forces fondamentales del’Univers. C’est également le pilier principal de lathéorie des supercordes qui unifie la gravitation avecles trois autres forces fondamentales et qui prévoit unUnivers primordial avec dix dimensions spatio-temporelles critiques (10=1+3+6) dont six d’ente ellesse sont enroulées sur elles même au cours del’expansion de l’Univers et devenant invisible à notreépoque. Notons que dans la répartition dimensionnelle10=1+3+6, le nombre 1 désigne le temps t, le nombre3 se réfère aux trois directions infinies usuelles x, y et z;et le nombre 6 est associé aux très petites dimensions(finies) hypothétiques.

[1] Laurent Sacco, http://www.futura-sciences.com/

[2] Communication Group, Le projet vedette du CERN,http://public.web.cern.ch/public/Welcome-fr.html

Métamatériaux

Les métamatériaux sont des nanomatériaux compositesartificiels qui présentent des propriétés électromagnétiquesqu’on ne retrouve pas dans les matériaux naturels. Il s’agiten général de structures périodiques, diélectriques oumétalliques, qui se comportent comme des matériauxhomogènes n’existant pas à l’état naturel. Il existe plusieurstypes de métamatériaux, les plus connus étant ceuxsusceptibles de présenter à la fois une permittivité et uneperméabilité négatives. De tels milieux sont obtenus à l’aidede structures périodiques métalliques appelées splitring. Ilspourraient être aussi réalisés à partir de cristauxphotoniques.

Leurs applications potentielles sont nombreuses. Laplus spectaculaire est le « cape d’invisibilité » pourcertaines longueurs d’onde : un dispositif fonctionnantdans le domaine micro-ondes a déjà permis ladissimulation d’une sphère métallique ceinturée d’uncylindre de métamatériaux. Il est théoriquementpossible de réaliser à partir de tels matériaux : deslentilles de haute résolution ou super-lentilles prochesdu stigmatisme rigoureux et permettant de dépasser la

limite de résolution normalement imposée par lapropagation ; des pièges à lumière; ainsi que la miseau point de miroirs de Bragg.Plus d’info :http://www.futura-sciences.com/http://fr.wikipedia.org/

Plus rapide que la vitesse de la lumière!

Dans sa théorie sur la relativité générale (RG),Einstein adopta initialement la théorie d’émission dela lumière en posant c’=c+v, où c’ est la vitesse duphoton mesurée par un observateur en mouvement,c=3x108 m/s est la vitesse (constante) des photonsrelative à la source de la lumière et v est la vitesserelative de l’observateur par rapport à la source. Il aréalisé ensuite qu’il était plus judicieux d’écrire c’=c.La conséquence de ce postulat est que la vitesse dela lumière est constante (ne dépend pas de la vitessede l’observateur ni de celle du référentiel) et que nulobjet ne peut voyager plus vite que la lumière dansle vide (aucune vitesse ne peut dépasser c). Cepostulat a été mis en cause dans les années 60. Desparticules hypothétiques appelées tachyons1 sontsupposées voyager plus vite que la lumière (vitessesupérieure à c). Cependant, de telles particules sontrestées purement au stade théorique sans que l’onpuisse les prouver expérimentalement (expliquéscomme une instabilité de la théorie).

Les chercheurs de l’École Polytechnique Fédérale deLausanne (EPFL) affirment avoir réalisé desexpériences qui permettent aussi bien de ralentir lalumière que de l’accélérer à des valeurs supérieuresà la valeur de c! L’équipe de NEC Research àPrinceton ont envoyé un signal lumineux à traversune ampoule de césium gazeux et affirment que lalumière a voyagé à une vitesse 310 fois plus grandeque c. Ils affirment avoir observé le signal sortir del’ampoule 62 nanosecondes avant d’y être entré.Une équipe italienne affirme avoir réussi à faireréfléchir des micro-ondes sur un miroir et par la suiteelles sont revenues au point de départ à une vitesseenviron 5% supérieure à c.

Rien d’étonnant me diriez-vous, ce n’est qu’unethéorie de plus qui est mise en cause! En fait, c’esttoute la physique qui est mise en cause. Regardonsquelques implications simples. La conséquence dela constance de la vitesse de la lumière est que pourun objet voyageant à grande vitesse, le temps sedilate et la distance se contracte. Ceci est montré parl’équation suivante :

avec

Si v devient supérieure à c, le temps devient unnombre complexe (x2=-1). Ceci semble briser leprincipe de causalité. Cela veut dire que les effetsprécèdent les causes! (la lumière est sortie avant derentrer!), Cependant, les équations précédentes sont

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le résultat des transformations de Lorentz qui neseraient plus valables pour v > c. L’autreconséquence de la RG est que la masse varie avec lavitesse , ce qui implique que l’énergie varieaussi avec la vitesse, .Il faut donc une énergie infinie pour faire voyager unobjet à des vitesses proches de c. Les expériencesdécrites précédemment n’avaient pas d’énergie infinie!

Dans un milieu différent du vide à indice de réfraction n,comme le gaz de césium ou la fibre optique, la lumièreest ralentie et non accélérée (vitesse égale à c/n)!

Le fait de dépasser la constante c aurait d’autresimplications encore plus importantes sur la physiquedes particules, sur le champ gravitationnel, surl’unification des quatre forces (gravitationnelle,électromagnétique, forte et faible) sur la structure etl’origine de l’univers. Tous les calculs concernant lerayonnement fossile, le big-bang, l’univers initial etautres supposent que la vitesse de la lumière estégale à la constante. Si celle-ci n’est plus constante,alors d’autres constantes de la physique seraientaussi variables. À titre d’exemple, l’équation del’énergie des photons (où h est laconstante de Planck) ne dépend que de l’inverse dela longueur d’onde. Si c varie alors h doit varier aussi!Le débat reste ouvert et plus d’expériences sontnécessaires avant de tirer des conclusions sur le sujet.

1. Possibility of Faster-Than-Light Particles. Physical Review 159:1089-1105 (1967)2. http://www.scienceblog.com/light.html3.http://forum.hardware.fr/hfr/Setietprojetsdistribues/Divers-3/depassement-vitesse-lumiere-sujet_16566_1.htm

Electrons qui se déplacent à une vitesseproche de celle de la lumière

Dans le domaine de l’électronique, les dispositifs baséssur la manipulation de la charge de l’électron ontconnu un progrès remarquable dans la miniaturisationet l’efficacité. Cependant, ce progrès s’approche de lalimite technologique fondamentale, imposée par lastructure atomique de la matière. Pour aller au-delà decette limite on utilise une propriété quantique del’électron, le spin. On peut schématiser le spin par larotation d’une toupie, où l’axe de rotation peut pointerà n’importe quelle direction. L’utilisation du spin del’électron, en plus de sa charge, (spintronique) aouvert la voie à une nouvelle classe de dispositifsélectroniques à l’échelle nanométrique (MRAM, têtesde lecture et d’écritures des disques durs, transistorsde spins, filtres de spins,…..).

Des scientifiques, du Laboratoire National d’Energiede Brookhaven aux Etats-Unis, ont mis au point desméthodes capables d’ouvrir la voie à la fabricationde dispositifs spintroniques fonctionnels à latempérature ambiante. Ils ont utilisé le magnétismepour manipuler le spin dans le graphene (feuilleplanaire simple d’atomes de carbone sp2; c’est unecouche 2D du graphite à trois dimensions). Ils ont

proposé une façon de fabriquer des matériauxformés de couches de graphene qui sont jointes àdes couches magnétiques et non magnétiques. Cesmulticouches magnétiques-graphene garderaientleurs propriétés à la température ambiante,exigence très importante pour la fabrication desdispositifs spintroniques. La particularité dugraphene est que dans une feuille bien équilibrée,les électrons se déplacent sans inertie à vitesseproche de la vitesse de la lumière. De tellesparticules relativistes sont étudiées au «RelativisticHeavy Ion Collider» à Brookhaven.

Pour plus d’information : http://www.bnl.gov/newsroom

Nouvelle génération d’aimantsmoléculaires

Les propriétés fondamentales des aimantsconventionnels élaborés à partir des métaux et desalliages sont relativement inflexibles, vul’impossibilité d’ajuster leurs propriétés physiques. Ilexiste seulement un nombre limité d’aimantsfabriqués à partir de ces matériaux. D’où l’intérêt desynthétiser des aimants moléculaires à partir desmatériaux organiques et organométalliques ayantdes propriétés spécifiques (transparence, élasticité,légèreté, solubilité et adhésion). On parle demagnétisme moléculaire ou nanomagnétisme oùdes molécules individuelles peuvent se comportercomme des aimants. L’aimantation de la moléculepeut être figée par un champ magnétique audessous de sa température de blocage.

Outre les différents usages domestiques, le nano-magnétisme permet d’augmenter prodigieusementla capacité de stockage de l’information magnétiquedes ordinateurs et intervient dans plusieursdomaines tels que les nanocircuits, les biocapteurset les transformateurs. Mais de tels aimants sontactuellement très rares; on les trouve seulement àtrès basses températures.

Plusieurs tentatives d’augmenter leurs températuresde transition ont été réalisées par différents groupesde recherche à travers le monde. En outre, lesstructures et les propriétés des matériauxdépendent infiniment du procédé de préparation, etdonc des caractéristiques des molécules préparéesavec différentes techniques. Récemment, deschercheurs de l’université de British Columbia ontdéveloppé une méthode simple de fabricationd’une nouvelle famille d’aimants moléculaires àpartir de matériaux organiques ayant destempératures de Curie supérieure à la températureambiante. Des travaux similaires ont été égalementréalisés sur des matériaux organométalliques. Cedéveloppement scientifique aura sans doute desimpacts sur le traitement quantique de l’informationet ouvre la voie vers l’élaboration d’une nouvellegénération d’aimants moléculaires fonctionnels à latempérature ambiante.

http://www.chemistry.uvic.ca

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Echanges et coopération

Personnalités reçuesMadame Claudia A. Mc Murry,Sous Secrétaire d’Etat américaine pour les Océans,l’Environnement et la Science.

Le 15 novembre 2006, Madame Claudia A. Mc Murray,Assistant Secretary For Oceans, Environnement andScience, a été reçue, par Monsieur Omar Fassi-Fehri,Secrétaire Perpétuel de l’Académie Hassan II desSciences et Techniques. Madame la Sous Secrétaired’Etat et Monsieur le Secrétaire Perpétuel étaientaccompagnés d’importantes délégations composées ducôté américain de représentants de différentsorganismes en charge de la recherche scientifique et dela coopération, et du coté marocain de membres del’Académie, notamment du Conseil d’Académie, desCollèges Scientifiques et de la Commission des Travaux.

Au cours de la séance de travail tenue à cetteoccasion, il a été fait une présentation del’Académie, de ses missions, de sa composition, deson organisation et de ses activités, et ont étéengagées des discussions sur les thèmes majeursqui pourraient faire l’objet de coopération, entre lesorganismes scientifiques américains et l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques. Deuxdomaines particuliers ont ainsi été identifiés, il s’agitde celui de l’Eau et de celui de l’Energie.

Une commission de travail a été constituée à l’effetd’approfondir les modalités et les champs spécifiquesde coopération, notamment pour ce qui est de: lacollecte des données relatives aux ressources en eauet à la demande; le dessalement de l’eau de mer; leschangements climatiques, la désertification, et deleur modélisation théorique. Il a été égalementconvenu que le Département américain de la scienceparticipe à la session plénière de l’Académie, prévueles 21, 22 et 23 février 2007, par la présentationd’une communication scientifique.

Monsieur N. GourvitchDirecteur de recherches à l’Institut National deRecherche en Informatique et en Automatique (France)

Monsieur N. Gourvitch a visité l’Académie Hassan II desSciences et Techniques, le 4 décembre 2006 et s’estentretenu avec Monsieur Omar Fassi-Fehri, SecrétairePerpétuel, de l’opération qu’il mène pour l’évaluation dela coopération scientifique marocco-française.

Madame Isabelle Maillot(Cabinet YOLE DEVELOPPEMENT)

Le cabinet YOLE DEVELOPPEMENT a été reçu ausiège de l’Académie Hassan II des Sciences etTechniques, le 5 décembre 2006, dans le cadre de lamission qui lui est confiée par le Ministère duCommerce et de l’Industrie, pour la création d’uncluster dans le domaine des nanotechnologies.

Monsieur Omar Fassi-Fehri, Secrétaire Perpétuel,s’est entretenu à cette occasion avec MadameIsabelle Maillot, project manager au sein de cecabinet, de l’importance du projet initié par lespouvoirs publics, et des compétences scientifiquesmobilisables pour sa mise en œuvre.

Monsieur Pierre Auger de l’Académie desSciences (France)

Monsieur Pierre Auger, membre de l’Académie desSciences (France), a été reçu par Monsieur OmarFassi-Fehri, Secrétaire Perpétuel de l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques, le 5 janvier2007, en présence de Monsieur Henri Guillaume,représentant au Maroc de l’Institut de Recherche pourle Développement (IRD), et de Monsieur MoulayLhassan Hbid, professeur à la Faculté des SciencesSemlalia de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech.

Le professeur Auger, chercheur en modélisationmathématique des systèmes biologiques, etfondateur de l’équipe “Biologie mathématique” auCentre National de la Recherche Scientifique (France),a présenté les activités du réseau constitué dedifférentes équipes en Europe, Asie et Afrique, pourune recherche commune en mathématiques etinformatique, avec des applications dans lesdomaines naturels, biologiques ou sociaux, et enparticulier, le programme de collaboration développéavec l’Université Cadi Ayyad à Marrakech.

Monsieur Bernard Philippe - CARI

Une délégation du Colloque Africain sur laRecherche en Informatique (CARI), conduite par leProfesseur Bernard Philippe, directeur de recherchesà l’Institut National de Recherche en Informatique eten Automatique (France), a présenté à MonsieurOmar Fassi-Fehri, Secrétaire Perpétuel, le 30 janvier2007, la 9ème édition du CARI.

Ont participé aux entretiens, du côté marocain,Monsieur Driss Aboutajdine, membre résident del’Académie Hassan II des Sciences et Techniques,coordonnateur national du pôle de compétence enSciences et Technologies de l’Information et de laCommunication (STIC), et Monsieur AbderrahmaneSbihi, membre du comité permanent du CARI, etcoordonnateur de l’organisation locale de la 9ème

édition. La candidature marocaine pourl’organisation, à Rabat, en octobre 2008 du CARI’08,a été soutenue par les Facultés de Sciences de Rabatet de Kénitra, ainsi que par le STIC.

Jean-François Girard (IRD)Président de l’IRD

En marge des travaux de la commission mixte despartenariats, au Maroc, de l’Institut de Recherchepour le Développement (France), Monsieur Jean

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François Girard a été reçu le 6 février 2007 àl’Académie Hassan II des Sciences et Techniques.

Monsieur Girard accompagné de Monsieur MichelLaurent, directeur général de l’IRD, de MonsieurDaniel Lefort délégué aux relations internationalesde l’IRD, et de Monsieur Guillaume, représentant del’IRD au Maroc, s’est entretenu avec Monsieur Fassi-Fehri, Secrétaire Perpétuel, et Monsieur MostaphaBousmina, du conseil d’Académie, des différentspossibilités de collaboration scientifique, notammenten matière d’appui à de nouveaux laboratoires, decolabellisation, d’Unités Mixtes Internationales, dechaires croisées, et d’évaluation.

Monsieur Hervé StreichenbergerDirecteur Général de l’Oréal Maroc

Monsieur Fassi-Fehri a reçu en compagnie deMonsieur Bousmina une délégation conduite parMonsieur Hervé Streichenberger, Directeur Généralde l’Oréal Maroc; L’Académie est ainsi associéecomme partenaire de l’Oréal et de l’UNESCO, pourla mise en place du programme «Pour les femmes etla Science» - bourse l’Oréal Maroc – UNESCO.

Dans le cadre de ce programme la société l’OréalMaroc offre cinq bourses d’étude au profit de jeunesfemmes qui souhaitent s’investir davantage dansleurs recherches scientifiques, à l’issue de lapremière année en Master de Biologie au momentoù elles choisissent un sujet de recherche.

Madame Armelle Barelli (CNRS)

Le Secrétaire Perpétuel, Monsieur Omar FASSI-FEHRI etMonsieur Bousmina , membre du Conseil d’Académie,ont reçu à l’Académie, Madame Armelle Barelli,Déléguée régionale (Région midi-pyrénnées) du CNRS,accompagnée de Monsieur Jean Jacques Bonnet,membre associé de l’Académie Hassan II des Scienceset Techniques. Le processus d’évaluation de larecherche scientifique et technique était le thèmeprincipal des discussions.

Monsieur Majdi Moubarak, Secrétaire d’Etat àl’Enseignement Supérieur et à la rechercheScientifique du Soudan et Secrétaire Général del’Union des Instituts de Recherche Arabes

Dans le cadre d’un déplacement effectué auprès desautorités marocaines en charge de la recherchescientifique, en sa qualité de Secrétaire Général del’Union des Instituts de Recherche Arabes, MonsieurMajdi Moubarak, à été reçu au siège de l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques, le jeudi 19avril 2007, par Monsieur Omar Fassi-Fehri, SecrétairePerpétuel.

Monsieur Fassi-Fehri était accompagné de MonsieurAhmed Hassani, directeur du Collège des Scienceset Techniques de l’Environnement, de la Terre et de

la Mer, et de Monsieur Abdelilah Benyoussef,membre de la Commission des Travaux.

Au cours de cette rencontre, Monsieur Majdi adonné un aperçu sur l’enseignement supérieur et larecherche au Soudan et sur l’état de l’Union desInstituts de Recherche Arabes, organisme créé lorsde la réunion des ministres de l’enseignementsupérieur, tenue à Rabat, en 1975.

Pour sa part, Monsieur Omar Fassi-Fihri a présenté àMonsieur Majdi Mobarak les missions, lacomposition, les structures, et les activités del’Académie Hassan II des Sciences et Techniques.

Monsieur Yves Chauvin, prix Nobel de Chimie

En visite au Maroc dans le cadre de «la quatrièmeédition de la rencontre nationale sur la chimieorganométallique», organisée par la Faculté desSciences de l’Université Moulay Ismail (Meknès),Monsieur Yves Chauvin, directeur de recherche àl’Institut Français du Pétrole (IFP) et membre del’Académie des Sciences (France), prix Nobel dechimie 2005, a été reçu, le 2 mai 2007, àl’Académie Hassan II des Sciences et Technique, parMonsieur Omar Fassi-Fihri, Secrétaire Perpétuel.

Monsieur Chauvin était accompagné de MonsieurPierre H. Dixneuf, professeur de chimie à l’Universitéde Rennes I (France), et de Monsieur José Kobielski,attaché de coopération universitaire à l’ambassadede France à Rabat. Les entretiens se sont déroulés enprésence des membres du Collège des SciencesPhysiques et Chimiques et du Collège Ingénierie,Transfert et Innovotion Technologique.

Monsieur Fassi-Fehri a présenté à Monsieur Chauvinles objectifs, les missions, la structure et leprogramme d’action de l’Académie. Les membresdes deux collèges ont eu l’occasion d’engager avecMonsieur Chauvin une discussion centrée sur lesquestions de la recherche en général et du domainede la chimie en particulier.

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Participation auxmanifestations internationalesAssemblée annuelle de l’Académie Royale deSuède des Sciences de l’Ingénieur.

Le Secrétaire Perpétuel de l’Académie Hassan II desSciences et Techniques, a assisté, les 26 et 27octobre 2006, à l’Assemblée annuelle del’Académie Royale de Suède des Sciences del’Ingénieur à l’invitation de la présidente del’Académie, Madame Léna TRESCHOW TORELL.

En marge des travaux de cette assemblée annuelle,tenue à Stockholm, Monsieur Fassi-Fehri a effectué unevisite à l’Académie des Sciences de Suède, et a eu desentretiens avec son Secrétaire perpétuel MonsieurGunnar ÔSTRÖM. Ces entretiens ont été l’occasion deprésenter l’Académie Hassan II des Sciences etTechniques, et d’examiner les possibilités decoopération scientifique au niveau multilatéral,notamment au sein de l’Inter Academy Panel (IAP).

Assemblée générale de l’Inter Academy Panel ( IAP)

L’Académie Hassan II des Sciences et Techniquesétait représentée, en qualité d’observateur, par le Pr.Mostapha Bousmina, aux travaux de l’assembléegénérale de l’Inter Academy Panel (IAP), réunie àAlexandrie (Egypte), les 4 et 5 Décembre 2006, ainsiqu’à la conférence organisée par la même occasion,du 1er au 3 décembre, sous le thème «The Unity ofScience». Les démarches nécessaires pour l’adhésionde l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques àl’IAP ont été engagées et devraient aboutir dans lecourant de l’année 2007. L’IAP, créé en 1993, quicompte pas moins de 98 académies, principalementdes académies des sciences et techniques, et dont lesecrétariat général est assuré par Third WorldAcademy of Sciences (TWAS), est un forum deréflexion sur les problèmes scientifiques d’actualité,et une force de proposition auprès des institutionsinternationales.

Réunion avec le (GID) : Groupe Inter académiquepour le développement

Monsieur Omar Fassi-Fehri, Secrétaire perpétuel, etMonsieur Albert Sasson, membre résident del’Académie Hassan II des Sciences et Techniques ontparticipé à la réunion organisée, le 13 septembre 2006,par le Professeur Taïeb Chkili, Président de l’UniversitéMohammed V-Souissi, membre résident de l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques, avec despersonnalités du Groupe Inter académique pour leDéveloppement (France), notamment Monsieur FrançoisGros, Secrétaire Perpétuel Honoraire de l’Académie desSciences (France), et Monsieur André Capron, déléguéaux relations internationales de cette même Académiedes Sciences.

Cette réunion a porté sur les actions de formation,entreprises en Afrique par le GID, pour la formation decadres dans des domaines considérés comme prioritaires,notamment l’eau, la nutrition, la santé et l’énergie.

Nouvelles des académiciensNomination du Pr. Malik Ghallab à l’INRIA

Le Pr. Malik Ghallab a récemment été nommé auposte de Délégué Général à la Recherche et auTransfert pour l’Innovation de l’Institut National deRecherche en Informatique et en Automatique(INRIA, France), après avoir dirigé pendant denombreuses années le Laboratoire d’Analyse etd’Architecture des Systèmes du CNRS (France).

Nomination du Pr. John O’REILLY à Cranfield University

Le Pr. John O’REILLY, «Chief Executive of Engineering andPhysical Sciences Research» à Swindom (Royaume Uni),et membre associé l’Académie Hassan II des Sciences etTechniques, a été nommé Vice Chancelier de l’universitéde Cranfield.

Ecole CIMPA-UNESCO

L’Université Cadi Ayyad de Marrakech a accueilli uneEcole du Centre International des Mathématiques Pureset Appliquées (CIMPA-UNESCO), du 9 au 20 avril2007, sur les modèles aléatoires en mathématiquesfinancières. L’objectif de cette Ecole, organisée avecl’appui financier de l’Académie Hassan II des Sciences etTechniques, est de dispenser des cours aux chercheursmarocains et étrangers dans les thématiques derecherche actuelle au niveau international dans ledomaine des mathématiques financières (évaluation etcouvertures d’options, mesure de risque, évaluationd’actifs financiers soumis à des risques de défaut, étudesde taux d’intérêts, implémentation de modèles,...).

Ces cours ont été dispensés par des chercheurs derenommée internationale (Thomas Björk, Nicole ElKaroui, Monique Jeanblanc, Elyes Jouini, MarekRutkowski, Denis Talay,...). D’ores et déjà on peut direque cette Ecole est une très grande réussite. D’abord parla qualité des enseignements qui y sont dispensés puispar l’engouement qu’elle a suscité. Le mérite en revientà l’équipe de Probabilités de l’Université Cadi Ayyad deMarrakech, et en premier lieu au Pr. Youssef Ouknine.

Cette école contribuera, certes, au rayonnementscientifique et culturel du Maroc tout comme elle nemanquera pas d’avoir des retombées positives sur laformation de cadres marocains qui apporteront leurscompétences à l’expansion de l’économie marocaine,mais aussi aux groupes financiers et d’assuranceinternationaux à l’heure de la mondialisation.

Décoration royale

Le Pr. Claude Griscelli, membre de l’AcadémieHassan II des Sciences et Techniques, membre duHaut Conseil de la Science et de la Technologie,ancien directeur de l’INSERM, a été décoré desInsignes de Commandeur du Wissam Alaouite parM. Mohamed Benaïssa, ministre des AffairesEtrangères et de la Coopération.

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Vient de paraîtrePlant and Agricultural Biotechnology

Le Professeur Albert Sasson, membre résident del’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, vientde publier un ouvrage intitulé «Plant and AgriculturalBiotechnology - Achievements, Prospects andPerspectives». Cet ouvrage présente l’état de l’art dansles domaines de l’agro-biotechnologie conventionnelle,les organismes génétiquement modifiés, la

commercialisation, les bénéfices et les perspectives; lesinnovations en matière de biotechnologies avancéesappliquées aux plantes avec plusieurs exemples de paysen voie de développement; le futur de l’agro-bio-industrie aussi bien dans les pays technologiquementavancés que dans les pays en voie de développement.Cet ouvrage présente aussi les avantages et les risquespotentiels des plantes génétiquement modifiées,l’évaluation et la gestion des risques de leur culture; lessystèmes de biosécurité et de régulation aux niveaux

national et international. Il discute également lesquestions de traçabilité et d’étiquetage des produitsdérivés de ces cultures et la coexsistance des cultures deplantes génétiquement modifiées avec l’agricultureconventionnelle et l’agriculture biologique. L’auteurprésente les termes du débat actuel sur la question, lesrésultats d’enquêtes d’opinions, les points de vue de lacommunauté scientifique, le comportement desfabricants et le rôle des média.

Eléments de Topologie et Espaces MétriquesLe Professeur Abdelhaq El Jaï de l’Université deperpignan, membre résident de l’académie Hassan IIdes Sciences et Techniques, vient de publier (avril2007), aux Presses Universtaires de Perpignan-France (collection Etudes), un ouvrage intitulé«Eléments de Topologie et Espaces Métriques».Destiné aux étudiants de licence, de master, et auxélèves ingénieurs de diverses disciplines, cetouvrage s’adresse également aux chercheursdésireux d’approfondir leurs connaissances entopologie et sur les espaces métriques.

L’Académie publieLes actes de la session inaugurale (Sommaire) :

• Préface• Discours de sa Majesté le Roi Mohammed VI(Français, Anglais, Espagnol)• Liste des premiers membres de l’AcadémieListe des premiers membres correspondants de l’Académie• Préambule du Dahir portant loi instituant uneAcadémie Hassan II des Sciences et Techniques(Français, Anglais, Espagnol)• Allocution du Pr. Abdellatif Berbich, membre dela Commission de Fondation• Allocution du Pr. Jean Dercourt, membre de lacommission de Fondation• Allocution du Pr. Omar Fassi-Fehri, Secrétaire perpétuel• Intervention du Pr. Erik Sandwall, membreassocié de l’Académie• Compte rendu des trois séances de la session• Communications scientifiques :

- Instabilité à la surface du globe terrestre- Impact de la biologie et des cellules souchessur la médecine du 21ème siècle- Les Biotechnologies : progrès, promesses et défis

- Nanomaterials, nanotechnology andNanoscience : Facts, Challenges andOpportunities for Morcco- Défis et espoirs humanistes pour les scienceset les technologies- Les défis énergitiques au XXIème siècle : un bref aperçu- Savoir et enjeux de l’eau- Roadmap to successful research entreprise inbiomedicine and biotechnology

Publications

Page 42: Bulletin d’Information de l’Académie Hassan II n°1 des ...comme terre de dialogue et de rencontres entre hommes de sciences et de savoir. En installant l’Académie Hassan II