Brésil, Sao Paulo 2009-10, Emeline B.

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MORAR NO BRASIL Une année d’échange... Rapport d’étonnement Emeline Baratay ENSAGrenoble – FAU-USãoPaulo 2009 - 2010

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The report of Emiline who has been in a one year Erasmus exchange at FAU-University of Sao Paulo, Brasil. Here's hes report.

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MORAR NO BRASIL

Une année d’échange...

Rapport d’étonnementEmeline BaratayENSAGrenoble – FAU-USãoPaulo 2009 - 2010

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SOMMAIRE

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IntroductionL’avionLes premiers tempsLes coursSão PauloLa vie brésilienneLes religionsLes clichés sur les françaisVie pratiqueLa pauvretéLe train-train quotidienNoëlVoyagesLa coupe du mondeLe retourMerci

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INTRODUCTION

Décrire une année universitaire que l’on a passé à un peu plus de 9 000 Km n’est évidemment pas une mince af-faire... Partir loin, laisser notre quotidien et nos habitudes, notre famille, nos amis, son pays, SA VIE pour un an... Un an avant de partir ça peut paraître long. Mais une fois que l’on y est, ça passe vite, tellement vite!

Arriver, trouver un appartement, essayer de se dépatouiller avec la langue, tenter de prendre ses repères, et enfin, le principal, commencer les cours, cela prend déjà un mois qu’on ne voit pas passer! Imaginez en un an! Il se passe tellement de choses qu’au retour, « Alors... le Brésil...? Ra-conte!!! » devient une épreuve quasi insurmontable! Je plaisante, c’est une très bonne question. Alors, le Brésil...?

Par où je commence???

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L’AVION

C’est, parait-il, l’étape la plus difficile. Prendre l’avion, prendre le large... Un bien beau symbole mais surtout la concrétisation de ce que l’on prépare depuis des mois, le départ pour la plus grande aventure de sa vie!

Nous sommes le 21 juillet 2009. Je suis à l’aéroport de Lyon. Mon frère vient de repartir pour l’Allemagne, ma sœur pour le sud. Mon père est à Paris, ma mère et mes neveux m’ont accompagnée à l’aéroport. Nous avons bien sur pleuré en se quittant, je me demande qui est assez fort pour ne pas pleurer dans un tel moment...

Je viens d’un petit village situé à une trentaine de kilo-mètres de Grenoble. Je pars pour São Paulo, troisième plus grande ville du monde. Je ne connais personne là-bas. Je pars seule. Je ne parle pas le portugais. Et pour-tant, je n’ai pas peur.

Dans ma famille, tout le monde s’inquiète. C’est normal, je sais juste que j’ai réservé à la dernière minute une auberge de jeunesse, que je ne sais pas où je vais habi-ter, que je ne connais rien de là-bas et que c’est un pays dangereux tout de même, et... Et pourtant, je n’ai pas peur.

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AAAH!!! D’accord! Alors c’est ça, une mégalopole! Des lumières à perte de vue... Je m’imagine seule au milieu de cette jungle urbaine. Des larmes me viennent aux yeux. C’est la joie, c’est l’excitation, c’est cette chose que je sens dans le ventre qui me dit que je ressentirai pas ça de si tôt.

Je sais que c’est ce que je voulais, que j’avais besoin de partir, de connaître autre chose, et je sais que j’en suis capable. Le vol se passe bien, j’appréhendais un si long voyage en avion, mais pas de turbulences trop fortes, pas de mal d’oreille, pas de problème, je dors.

Je surveille de temps à autre par le hublot... Il fait nuit, nuit noire. Oh, une grande ville, c’est peut-être celle là? Non Émeline, quand ce sera São Paulo tu la reconnai-tras! Oh, là d’après la carte ça se pourrait que ce soit celle là... non? Toujours pas? Ce doit être Rio alors...

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Je suis dans un état d’hystérie paralytique, c’est un mo-ment de bonheur pur, tellement beau tellement grand tellement fort qu’il ne sort pas... que par ces petites gouttes d’eau salée au bord de mes yeux. Mais elles restent là, au bord de mes yeux, elles ne tombent pas. Comme si pleurer ça se faisait pas, on a pas le droit de pleurer quand on est si heureux.

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LES PREMIERS TEMPS

Premier conseil: quitter l’aéroport en taxi. Pour moi, il était tout naturel d’emprunter la solution économique: un bus, puis descendre à Praça da República, et marcher jusqu’à rua Treize de Maio, au numéro 1552 (qui signifie à 1552 mètres du début de la rue, c’est bon à savoir!), 3km, oui, mais avec 2 énormes valises, des sacs et de sacrés dé-tours...

Troisième conseil: ne pas rester focalisé sur la France, ses amis qu’on vient de quitter etc... parce qu’on arrive au Bré-sil en hiver, qu’il fait pas beau et pas chaud, qu’on est tout seul, et que si l’on passe son temps derrière son ordinateur à regarder les photos facebook de tous ses amis qui sont partis en vacances au soleil, ça n’avance à rien parce que ça donne un coup au moral alors qu’on est en train de vivre la plus grande aventure de sa vie

Deuxième conseil: Tout gouter, tout visiter, parler à tout le monde (c’est comme ça qu’on devient bilingue), et surtout noter toutes ses impressions, c’est très important. Parce que les premiers jours on ne voit pas les choses de la même manière qu’au bout de quelques mois...

Enfin: PRO-FI-TER!

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LES COURS

Je suis partie en échange à la FAU-USP: Faculdade de Arquitetura e Urbanismo (Universidade de São Paulo) en sachant que la USP (à prononcer « ouspi ») était très re-nommée, mais j’ignorais à quel point. Dire que j’étais en échange à la USP quand je rencontrais quelqu’un imposait automatiquement une sorte de respect. Je ne m’y attendais pas du tout! Mais c’est en fait la meilleure université d’Amérique du Sud et Centrale, et il est très difficile d’y entrer.

La FAU est un bâtiment conçu par l’architecte Artigas (de grande renommée) qui montre sa propre vision de l’université d’architecture par excellence: immense, très ouvert, une rampe géante qui dessert tous les demi-ni-veaux, des connexions visuelles de n’importe où dans le bâtiment, mais aussi des espaces plus intimes. Pas de fenêtres dans les studios: les étudiants ne doivent pas regarder par la fenêtre et penser à autre chose qu’à leur travail, pas de distraction, juste de la concentration

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J’ai suivi un cours très intéressant, ce genre de cours qu’il nous manque en France: le thème était de trouver des solutions au problème de pauvreté dans les villes. Et on se rend compte qu’en participant, en donnant cha-cun notre avis, nos idées, même nos questions, on pro-gresse beaucoup dans la perception de la ville, et le fait de confronter nos opinions permet de comprendre et d’avancer.On se rend compte qu’on est acteur, qu’on a un rôle réel dans la société, et qu’on peut agir en connaissance de cause. Du droit, du social et de l’urbain.

Un état d’esprit très ouvert, une relation élèves-ensei-gnants totalement différente de celle que l’on connait en Europe, ici les professeurs cherchent à cerner chaque personne, quitte à y passer d’autant plus de temps, pour comprendre en profondeur le message que chacun veut faire passer dans ses études et ses projets.On se focalise plus sur le côté artistique que technique ou représentatif, et le dialogue est toujours ouvert entre les professeurs, les élèves entre eux (qui s’entraident énor-mément), les assistants etc...Les professeurs ne sont ni là pour dévaloriser ni pour juger un projet, mais pour le comprendre et permettre d’avan-cer ensemble.

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SÃO PAULO

Je pense qu’on ne peut pas décrire cette ville comme une unité mais comme un ensemble de petites villes. Les bairros (quartiers) sont si différents les uns des autres qu’on a réellement l’impression de changer de ville, voir même de pays quand on passe de l’un à l’autre.

Entre tant d’autres:Liberdade: quartier japonais, original avec ses lampes chinoises qui éclairent ses rues. Très fréquenté le dimanche, pour son marché et ses restaurants (avis aux amateurs de sushis!)

[Un ami me disait d’ailleurs à propos de Grenoble qu’elle fait partie de ces villes ennuyeuses, où tous les bâtiments ont le même style, oui c’est harmonieux c’est bien, mais ça ne laisse pas place à la surprise, on sait toujours ce qu’on va voir au bout de la rue.]

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Pinheiros:

près de la Vila Madalena, près de la USP, bien desservi (avec maintenant le métro), c’est le quartier où j’ai vécu et le quartier que je préfère. Plus modestes, les bars sont plutôt des botecos avec les tables et chaises en plas-tique. Quartier « populaire » où on finit par connaître tout le monde.

Vila Madalena:

quartier « bobo » de Sampa (surnom de São Paulo). Des bars chics, des magasins tout mignons, et plein de pe-tites maisons... le quartier reste assez cher.

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Paulista:

l’avenida Paulista est chic! Des buildings la bordent dans une non-harmonie qui a son charme. On peut voir une petite maison du début du siècle sur 2 étages à côté d’un building, ça ne choquera personne.

Souvent un lieu de RDV car elle est au centre des connexions urbaines. Elle débouche sur la rua Augusta, connue pour ses nuits underground et ses prostituées, qui reste une des rue les plus fréquentées en fin de semaine.

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Le centre:

Idéal pour prendre un bain de foule (surtout le samedi matin dans la rue 25 de maio hehe).Animé de jour, mais ne pas trop trainer le soir...Quartier agréable pour passear, faire des courses et prendre de belles photos (n’oubliez pas de monter tout en haut de la tour Banespa, la vue y est impressionnante!)

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Les fleuves

Il ne fait pas bon se promener sur les bordures des fleuves de São Paulo... très pollués, sales, aux odeurs nauséa-bondes, on les fuit! Venant de Grenoble, j’adore les ballades sur les quais de l’Isère. Une habitude qui se perd très vite.

Les parcs

Beaucoup d’espaces verts dans la ville, ce qui lui donne comme un poumon... Le parc Ibirapuera est le plus grand et le plus fréquenté. Il a un lac artificiel, une piste où s’entrainent les skateurs, des musées et des pelouses où les gens viennent étu-dier, jongler, faire de la capoeira...Le parc du Trianon est beaucoup plus petit, beaucoup plus dense et rempli d’immenses palmiers. Il se situe sur la Paulista.

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L’art de rue

Très répandu en Amérique du Sud, le métier de malaba-rista (qui se traduirait par jongleur, personne du cirque) m’a tout d’abord surprise, parce que bien qu’en Europe, notamment à Barcelone ou à Paris il y ait des spectacles de rue, à São Paulo ils travaillent plus généralement aux feux de circulation.Chose peu commune pour nous, mais idée géniale, au lieu de pester contre le feu rouge, on a droit à 1 minute 30 de spectacle.

Et puis les habitants sont si ouverts, si agréables! [les nor-destinos (les brésiliens du Nordeste) trouvent les paulistas fermés et peu souriants, mais en arrivant de France on ne peut pas être d’accord avec eux!] Même si on n’a rien prévu pour la soirée, on va voir un petit concert dans le quartier, on rigolera forcément avec des gens dans la file d’attente ou en sortant de la salle, puis on va boire une bière, et aussi simplement que ça les amitiés se for-ment. Facile comme dans les films...

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Il y a quand même un point négatif: la ville étant énoooooorme, les distances sont démesurées, pour al-ler de chez soi à la maison d’un ami, il est très courant de compter une à deux heures de trajet. En général les étudiants partent carrément tard de la fac pour éviter les bouchons, au lieu de passer 2 heures à ne pas avancer, mieux vaut rester travailler (ou boire une bière)!

Pendant mes galères de logement je me suis même re-trouvée à 4 heures de la fac! C’était assez pénible, mais heureusement j’ai pu trouver à côté (à 20 minutes, c’est à côté).

Et puis les bus sont trèèèèès bruyants. Même à pleine puissance, je n’arrivais des fois pas à entendre la mu-sique de mon MP3.Et puis c’est pollué, évidemment.Voilà, c’était les 3 points négatifs: « trânsito, poluição, e barulho ». (les bouchons, la pollution et le bruit)

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LA VIE BRÉSILIENNE

Les clichés:

Je vais parler comme une Paulista (habitant ou originaire de São Paulo)... les clichés qu’on a du Brésil, c’est Rio.Et pour moi c’est vrai! La plage, les gens qui vont à la banque en maillot de bain, les braquages de touristes, bref, les images typiques du Brésil viennent en fait pour la plupart de Rio. C’est une ville hyper touristique, où tout le monde est beau et en maillot, une ville magnifique mais dont les favelas sont beaucoup plus oppressantes que dans les autres villes, ce qui fait que les « pauvres » ont plus tendances à s’en prendre aux « gringos »...

Le Brésil a pour histoire une colonisation perpétuelle. Des hommes du monde entier sont venus s’y installer, des esclaves africains au japonais qui sont venus pour le café en passant par les européens, le tout pour donner un meltin’ pot renversant. Pour un brésilien, chaque per-sonne qui vient d’ailleurs pourra lui enseigner toutes sortes de choses, il prendra comme idées celles qu’il trouve bonnes, s’étonnera de celles qu’il trouve mauvaises. Tous veulent nous écouter parler de chez nous, parce que ça les intéresse vraiment. La différence est un plus, on se sent valorisé et non discriminé.

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Le climat:

Non, il ne fait pas toujours beau, non il ne fait pas tou-jours chaud, non, São Paulo n’est pas à côté de la mer et non, les tongs ne sont pas que là parce qu’on meurt de chaud! Il pleut souvent, très souvent, trop souvent même par période, ce qui provoque de belles inon-dations et des problèmes de circulation liées à ça (les terrains ne sont pas perméables du tout ce qui fait qu’avec ces fortes pluies, des torrents coulent dans les rues assez fréquemment...). Il fait froid en hiver (ou même quand le soleil se cache), un froid humide, un froid désagréable parce qu’il n’y a pas de chauffage (du moins pas chez les individus lambda) et qu’il y a des courants d’air naturels dans les maisons pour éviter la moisissure (à cause de l’humidité). São Paulo étant difficile à traverser, pour en sortir et aller à la mer, c’est plus long que de Grenoble à Palavas... Et les tongs sont pratiques plus que décoratives: quand il pleut, les pieds sèchent plus vite, les tongs aussi! (rester toute la journée dans ses chaussettes et chaussures trempées, ça rend malade)J’ai eu des belles journées quand même ;)

En ce qui concerne la violence à São Paulo, je ne l’ai pas ressentie du tout! J’ai peut-être eu de la chance de ne tomber que sur des bonnes personnes, mais en vivant un an là-bas (et c’est pas comme si j’étais restée terrée chez moi) je n’ai à aucun moment ressenti le danger... A mes yeux, Grenoble est une ville bien plus dangereuse!

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Les brésiliens dansent tout le temps, oui. Ils ont ça dans le sang et c’est vrai que personne ne peut rivaliser avec eux pour le samba ou le forró... C’est une autre ambiance et c’est vrai qu’on aurait l’air bien plus ridicule à rester droit comme un i quand tout le monde se déhanche autour de nous.La musique est hyper présente aussi. Tout devient musique. C’est magique. Un rien inspire, un bruit et c’est parti en improvisation, tout le monde s’y met, qu’on chante faux, qu’on ait une belle voix, on s’en fiche on chante ensemble et on partage ce moment, cette énergie... Ce n’est pas pour rien que la musique brésilienne est si réputée! Tout le monde chante, tout le monde danse, et c’est bien plus jovial comme ça!

Les tatouages: oui, le tatouage est dans les meurs, rares sont les non tatoués. Des tatouages osés, souvent grands mais surtout colorés!

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Suite à l’arrivée d’esclaves par milliers venus d’Afrique, une forte influence africaine est née. Notamment au niveau des religions. Les Orixás sont présents dans de nombreuses religions afro-brésiliennes comme l’Umban-da, le Candomblé etc. Il y a aussi beaucoup de catho-liques, de bouddhistes, de juifs, peu de musulmans. La Santo Daime aussi est très présent (surtout en Amazo-nie, c’est là que l’on boit le fameux thé Ayahuasca). Les brésiliens sont très ouverts, souvent à l’écoute et à l’affut d’échanges d’idées.

Et n’ayez pas peur que l’on vous parle d’esprits, ce sujet qui est un peu tabou et effrayant ici est normal là-bas.

J’ai passé des heures à parler de religion, moi qui me demandais comment, avec nos moyens scientifiques actuels, on peut penser qu’un dieu nous a posés sur la terre, je me suis surprise à être attirée par ces religions totalement différentes.

LES RELIGIONS

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Ne vous étonnez pas qu’on vous demande « voulez-vous coucher avec moi ce soir? »... ce n’est pas une propo-sition mais une façon de vous montrer l’intérêt que le monde entier a pour notre belle langue!

Nous avons la réputation de ne pas se laver, c’est d’ail-leurs pour masquer notre mauvaise odeur que nous créons des parfums qui sentent si bon!

Mesdemoiselles, il paraît aussi que nous ne nous épilons pas... Pas plus d’explications sur le sujet, c’est ce qui se dit en Amérique Latine!Ah, et aussi, nous sommes des filles faciles! Les french kisses sont extrêmement sollicités. Ne vous inquiétez pas, les brésiliens sont dragueurs, mais pas trop lourds...

LES CLICHÉS SUR LES FRANÇAIS

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VIE PRATIQUE

La langue:

On s’y fait relativement vite, il ne faut pas avoir peur et se lancer à fond, la prononciation est spéciale et diffi-cile, et si vous voulez vraiment vous faire comprendre alors il faut se forcer!Je trouve cette langue magnifique, surtout dans la façon de s’exprimer, c’est doux, respectueux et mélodieux.Aidez vous de la musique pour apprendre, il n’y a rien de tel!

Attention aux faux amis! (parmi ceux qui me viennent comme ça: o que = quoi? (quand vous acquiescez, évitez le « ok » parce qu’ils vous répètent la même chose, pensant que vous n’avez pas compris) bravo = en colère, procurar = chercher, precisar = avoir besoin, concertar = réparer, de graça = gratuit, trânsito = les bouchons...)

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Quelques expressions à connaître:

« Oi, tudo bem » : Salut, ça va?« ta bom » : ok« tem não » : non, il n’y en a pas « tem sim » : oui, il y en a« nossa! » (abréviation de nossa sinhora) : oh mon dieu!« saudades » : manque« então... » : bon...« pra caralho » : beaucoup (vulgaire)« porra nenhuma » : rien du tout« e ai? » : alors...?« menino / menina » : mec / fille (affectueux) « demora » : ça prend du temps« viiiiixe » : expression baianaise qui exprime la surprise« barato » : pas cher« tomar uma breja » : boire une bière

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Logement

Prenez votre temps avant de vous décider, et prenez conseil auprès de vos amis brésiliens. Attention au site easyquarto qui est le plus connu par les étrangers, et où les prix sont donc plus élevés qu’en temps normal, les donos voulant tirer profit des étrangers...J’ai eu pas mal de galères avec le logement, parce que je suis tombée sur un fou dans ma première maison et que ça n’a pas été évident d’en partir en milieu de semestre, mais après avoir été hébergée par des amis et en rentrant de voyage, j’ai eu la chance de trouver une maison au début du deuxième semestre, superbe et pas chère (qui n’était pas meublée, mais les voisins nous ont tous aidé à l’aménager le mieux possible), qu’on a accepté de louer à notre nom (trouver un bail pour quelques mois en étant étranger, sans compte bancaire au brésil et sans garant, c’est rare!). Demandez à vos amis s’ils cherchent une colo-cation ou s’ils ont des amis qui cherchent... en début de semestre c’est beaucoup plus facile

Coût de la vie

Après avoir voyagé dans le Nordeste et après avoir parlé avec les sudaméricains, on se rend compte qu’à São Paulo la vie est très chère (à l’échelle française, ce doit être comme Paris comparé au reste de la France)Cela reste nettement moins cher qu’en France, à l’ex-ception des transports. En effet, il n’y a pas de carte de transports au mois ou à l’année, on paye à chaque fois. Demi tarif si on est étudiant et qu’on a le Bilhete Único Estudante, mais avec un plafond mensuel (au delà on paye en tarif normal).

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Téléphone / internet - Banque

Suivant où vous louez, pas évident de prendre internet à son nom. Pour ouvrir un compte, avoir un abonnement régulier, acheter un téléphone, ou des choses d’une certaine va-leur, il vous faut un CPF (à demander à la banque). C’est un document qui prouve que vous n’avez pas d’interdit bancaire en gros. Et qui permet d’éviter les fraudes. Pour nous, ça semble plus compliqué qu’autre chose.Cela prend un peu de temps avant de le recevoir, alors si vous êtes pressé d’avoir un téléphone, le mieux est de demander à vos amis brésiliens de vous accompagner chez un opérateur (vivo, tim ou oi) et d’en acheter un à son nom.Pour ce qui est de la banque, j’ai rapidement aban-donné l’idée d’ouvrir un compte là-bas puisqu’avec ma banque (la société générale) avec l’option jazz interna-tional, il n’y a pas de frais de retrait ni de frais de paie-ment par carte bleue.Renseignez vous bien auprès de votre banque avant de partir, je n’ai su cela qu’après et ai bien regretté les frais de retrait occasionnés inutilement...

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Sorties

Je ne suis jamais autant sortie qu’à Sampa! Des spec-tacles de théâtre et des concerts inoubliables - et pas chers! Ayez toujours le guia da folha (hebdomadaire des sorties) et le programme du SESC chez vous!

Les boîtes sont plus européennes, je ne suis pas adepte j’ai donc privilégié les soirées dans les bars à danser sur des airs de samba ou de forró...

Les bars sont plus animés qu’en Europe car ils reçoivent souvent des musiciens ao vivo et l’ambiance n’a rien à voir.

Le lundi soir, rencontre des malabaristes et amateurs sur la place du beco, entre Pinheiros et Vila Madalena. Jon-gleurs, acrobates et clowns se retrouvent là-bas toutes les semaines (sauf quand il pleut!) et échangent idées et fous rires toujours en musique!

Sinon, il y a toujours une bonne excuse pour aller boire une bière entre amis, le repiauer (happy hour) de la FAU ou la quinta breja de la ECA (RDV incontournable du jeudi soir sur la USP)

Les SESC sont des énormes immeubles équipés de salles de spectacles, de piscines, de salles de sport, de salles d’expositions (souvent gratuites) bref de la culture à petit prix! demi-tarif pour les étudiants, les concerts sont en général à 10r$ (soit environ 4 euros) et ils ne reçoivent pas n’importe qui!

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Comida

Je me demandais ce qu’on pouvait bien manger au Brésil, je veux dire à part les fruits... (mon dieu, les jus de fruits! Ça devient une habitude, un réflexe, si on est fatigué, hop, une vitamine d’açaí, banane et guaraná, si on a juste soif hop, jus de mangue, jus d’orange, de carambola, d’ananas...)

Sur le campus: c’est bandeijão (plateau repas). Ils étaient en grève pendant quasiment tout le second semestre, et c’est bien dommage car c’est là où on se retrouve pour manger tous ensemble autour d’un plateau en taule pliée dans lequel on nous sert directement... muito barato: 1,9r$!

Spécialités culinaires italiennes, japonaises (les deux grosses communautés de São Paulo), libanaises, et bien sur brésiliennes vous en mettront plein les papilles.Avis aux gourmands, il y a de quoi faire!

Les restaurants sont assez bon marchés, et on y mange souvent au kilo ou à volonté. On appelle ça des rodizio, et croyez moi, ça devient vite une tradition!

Pour résumer, c’est riz et haricots rouges 2 fois par jour! Manger sur le pouce, c’est manger trop gras et trop salé, mais qu’est-ce qu’on se régale dans les lanchonetes avec les pão de queijo, les coxinas et les misto quente...On se retrouve souvent autour d’un churrasco (barbe-cue), la viande est délicieuse!

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Décalage horaire

Des fois 5 heures, des fois 4 heures, et des fois 3. Il y aura toujours une bonne âme pour vous avertir du chan-gement d’heure (c’est plus souvent que chez nous). Ce n’est pas pratique pour discuter avec la famille ou les amis (surtout s’ils sont en Australie et qu’ils vont se cou-cher quand on se réveille), mais on s’y habitue rapide-ment.

Attente

Si vous n’êtes pas patients, vous allez le devenir (vous n’aurez pas le choix). Vous apprendrez à attendre un bus sans même savoir dans combien de temps il passera. Vous apprendrez à faire la queue 3 fois alors que ce se-rait plus simple de n’attendre qu’une fois, mais c’est plus drôle de faire la queue pour avoir un ticket, une autre fois pour payer, et enfin pour être servi :) Heureusement, les brésiliens sont bavards, et feront passer le temps bien plus vite qu’il n’y paraît.

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LA PAUVRETÉ

Les contrastes entre riches et pauvres sont énormes au Brésil. Les riches sont très riches (au point qu’ils se dépla-cent en hélicoptère pour éviter les bouchons...) et les pauvres sont très pauvres.

mince, ces gamins ne font pas les clowns pour s’amu-ser et se faire de l’argent de poche, ils ont déjà le pro-blème des grands de devoir se débrouiller pour man-ger! et là mon cœur s’est resserré d’un coup, je me suis sentie mal... on en parle sans en parler, mais c’est quoi l’avenir pour ces enfants qui n’ont pas de jeunesse? ils ne vont pas à l’école, ils doivent faire des sous...

Je vais copier-coller un mail que j’avais écrit suite à ma première confrontation avec la pauvreté:

(après m’être perdue en bus, je décris ma journée)« je vois des maisons de + en + détruites, des tags de moins en moins colorés pour laisser place à des écri-teaux de gangs... on s’arrête à un feu, je vois des gamins déguisés en clown qui animent le feu, comme javais vu des jongleurs, ils sont trop mignons je souris... et d’un coup BAM en pleine figure! je me rend compte...

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et moi avec mes habits, mes boucles d’oreille, mon ac-croche cheveux, mon sac, mes sous dans mon sac, je me suis sentie mal, tellement mal. c’est tellement in-juste, j’ai pas mérité d’être aussi aisée. yen a combien dans ces gamins qui s’en sortiront? un sur combien? et les autres ils deviennent quoi? et moi je suis là à me plaindre que ma coloc se sert dans ma partie du frigo sans me demander, mais je réalise que j’ai la chance de pouvoir aller faire les courses et même sortir les bras chargés et me dire «ouah, c’était pas cher!»

je reste là à plus pouvoir bouger dans le bus, et je me rend compte qu’il faut que je descende et que je reparte dans l’autre sens. Il y a des chiens errants partout. là un stand de churros, j’en demande, et je me rend compte que j’ai oublié ma monnaie, je n’ai que mon billet de 50r$... je me suis détestée à ce moment là! je savais plus où me mettre, non évidemment, il a pas la monnaie, je lui dois 1r$! je vais dans le magasin le plus près, je fais la mon-naie, je range mes billets vite fait dans mon sac, je sors, je vais payer monsieur churros en m’excusant platement, puis je vais de l’autre côté de la rue pour reprendre le bus. il commence à faire froid, je sors donc mon pull de mon sac, et là explosion de billets, ils s’envolent! c’était vrai-ment trop... la petite bourgeoise qui a tellement de sous que quand elle cherche un truc dans son sac, il pleut des billets...

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je rentre à pied en descendant du bus, et au carrefour je vois un mec allongé par terre, avec des personnes autour de lui qui ont l’air bien embêtées. je le sais qu’il faut pas que je regarde, je vais pas aimer ce que je vais voir, mais c’est comme ça je regarde et je le vois, le regard perdu dans le ciel... je traverse le feu est vert, je continue mon chemin, j’ai envie de voir si je peux faire quelque chose même si je sais d’avance que je peux rien faire, je ne suis ni méde-cin ni secouriste, et je parle pas assez bien portugais pour comprendre ce qu’il a ce monsieur... je reviens sur mes pas, je vois ses jambes bouger, je me dis bon ça va il est vivant... mais en fait ça ressemblait plus aux derniers réflexes, et à la tête détournée et au regard affolé d’une des filles qui était là-bas, j’ai compros que ce monsieur était en train de mourir...

être là, assister bêtement à ce genre d’évenement qui arrive au quotidien et devant lequel on se sait pas quoi faire...

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Voilà, c’était un peu long, mais ce fut ma réaction à vif après ma première rencontre avec la pauvreté (en sur-face).

tellement de choses sont passées par ma tête au-jourd’hui... je m’en veux d’avoir cette chance d’être ici, c’est à dire de voyager!, de faire des études parce que je suis née en France, des études qui me plaisent mais pour un métier mais surtout un monde qui ne me cor-respond pas, ça parait tellement dégueulasse pour les autres. je m’en veux d’être ici avec ma terrasse, avec mon ordi, avec mon mp3...

j’espère pouvoir me rendre utile, c’est bien plus à ça que j’aspire, même si j’ai l’air d’une française qui voit rien et qui trace sa route. comme ça là je peux rien, je peux pas faire la tournée du Brésil et distribuer des sous, je ne les ai pas et ce serait éphémère... mais j’espère pouvoir apporter quelque chose en allant dans les favelas avec l’association que j’ai repérée. »

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Mes premières impressions:

« On n’imagine pas pas. Vraiment pas. À vrai dire je m’atten-dais à rien, je voulais pas avoir d’à-priori. La dernière maison qu’on a vue c’était vraiment choquant, ils étaient à 6 (dans 28m²) et le sol c’était pas un sol, c’était de la terre, avec des trous de partout, des rats, des moustiques, le toit qui s’envole quand il y a du vent, les murs c’est des planches de bois plus ou moins épaisses mises côte à côte, là avait des gros jeux, bref une réalité qui fait mal.

Après cela, je suis devenue bénévole dans une asso-ciation géniale: Um Teto Para Meu País (Un toit pour mon pays), qui construit des maisons en bois pour des familles en situation d’urgence dans les favelas...

Bon les familles ne sont pas seulement pauvres. Il y a aussi énormément de maladies. Il y a des maisons où tout le monde a une bronchite ou tout le monde a une sinusite à cause de leurs conditions de vie. Dans une favela la « route » c’est en terre, tu respire du sale tout le temps... les images qu’on peut voir ne montrent pas l’odeur et l’air qu’on respire. Parce qu’ils ont pas d’égouts, et chacun fabrique sa propre fosse sceptique!

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Ce qui m’a frappé c’est le nombre d’enfants dehors. Tous dehors dans la rue, loin de chez eux. Bon c’est sur qu’il n’y a pas tant de voitures ils vont pas se faire écra-ser, et ils risquent pas de se faire kidnapper. Une famille chez laquelle on était a envoyé le fils faire 2-3 courses pour la maison le temps qu’on fasse l’enquête. Il a 5 ans. C’est hallucinant comme les enfants là-bas font grands. À leurs manières, on dirait qu’ils sont déjà des adultes. Et tu vois le petit bout de chou qui revient avec des sacs de courses ça fait drôle, ça fait vraiment drôle!

On était logés dans une école (très belle, l’école) qui a été construite par une autre ONG. C’est beau de voir que les enfants tiennent vraiment à leur école, ils la res-pectent et l’entretiennent. Ils ne sont pas fatalistes pour un sou, et au contraire sont pleins de projets « c’est pas parce qu’on vit ici qu’on deviendra pas quelqu’un d’im-portant! Regarde, notre président il vient bien d’une fa-vela! »

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Aussi, ils sont pratiquement tous croyants... catholiques, bouddhistes, umbanda ou autre, tous croient en quelque chose. Ça doit leur permettre de tenir... Ils ont une force incroyable, ça fait des années qu’ils vivent là et … c’est admirable parce qu’ils se plaignent pas.

UTPMP met en place un suivi et une relation avec la comu-nidade pour savoir de quoi ils ont réellement besoin, par exemple, si plusieurs femmes veulent être coiffeuses, ils vont se débrouiller pour ouvrir un parcours professionnali-sant ici. C’est concret. C’est se bouger pour faire avancer les choses, tout en sachant qu’on ne met qu’une pierre à l’édifice et que ce sera à nos enfants de continuer parce que malheureusement une génération ne suffira pas à changer le sort des favelas.

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LE TRAIN-TRAIN QUOTIDIEN

Hé oui, on a beau vivre une grande aventure, il y a un moment où le quotidien se résume aux mêmes choses: se lever, prendre le bus, aller en cours, rester après les cours pour voir les amis, rentrer et dormir.

On a une bande de copains, on a notre supérette du coin, on va recharger son portable au même endroit, on va au marché tous les jeudis... C’est une routine. Certes, c’est une routine au Brésil, mais c’est une routine quand même.

C’est assez vexant car ils ne se rendent pas compte qu’ils nous mettent à l’écart de la vie « chez nous ». Bien sur, c’est nous qui nous sommes mis à l’écart de cette vie-là, mais on revient sur ce sentiment de « la terre continue de tourner pour eux là-bas ». C’est égoïste de penser de la sorte, mais c’est un sentiment humain, de jalousie un peu, parce qu’on se rend compte que ce petit monde qu’on s’était fait et dont, inconsciemment, on se croyait le centre, tourne en fait tout aussi bien sans nous.

Et là, on rentre dans une période qui nous énerve un peu: on en est très content de notre routine, mais quand on parle avec nos amis en France, le peu de fois où on les attrape sur MSN, ils ne nous racontent plus rien, parce qu’ils estiment que nous, on a beaucoup de choses à raconter, et qu’à côté de la notre, leur petite vie n’est pas intéressante.

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NOËL

Alors tiens, Noël, dans un pays tropical, c’est comment? Bein... c’est pas Noël!

Pas de neige, pas de froid, pas la famille, pas l’ambiance guirlandes et décorations et rues illuminées, pas de sa-pin, pas de cadeaux. Donc pas de Noël.

Étrange, différent, mais vraiment ce sentiment que le 25 décembre est un jour comme les autres. Ou pas. Parce qu’en fait, me retrouver dans une ville du Nordeste à écouter du reggae brésilien devant un barbecue, en al-ternant eau de coco et jus de fruits tropicaux, c’est pas non plus un jour comme les autres ;)

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VOYAGES

Quand on part dans l’autre hémisphère, on a les grandes vacances en janvier et février!

Petit résumé de quelques villes du Nordeste que j’ai pu vi-siter pendant mon premier grand voyage « sac à dos »...

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Salvador - Bahia

Ville où la culture africaine domine, puisque c’est là que les esclaves arrivaient d’Afrique. C’est là qu’est née la capoeira. De la musique dans les rues, danse, capoei-ra, les soirées sont animées et colorées. Et les spécialités baianaises: un régal!!! Attention au piment (pour ceux qui ont le palais sensible) si on vous propose un plat quente ;)Beaucoup de choses à voir, et à apprendre...C’est une ville pauvre, assez polluée et violente (comme toutes les grandes villes du Nordeste, malheureusement), mais très touristiques: vous serez très certainement sollici-tés assez souvent par des mendiants.

Chapada Diamantina - Bahia

En pleine nature, idéale pour des randonnées de quelques jours, calme...

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Ilha de Boipeba – Bahia

A quelques heures de Salvador (en-fin, le 31 décembre est à éviter, «quelques» se transforme en une douzaine...), cette île a été LA dé-couverte de ce voyage... J’ai eu la sensation pour la première fois de ma vie d’être dans un rêve. Les fonds d’écran d’ordinateur existent pour de vrai! Des plages désertes, des pal-miers, l’océan d’un bleu si bleu... Un vrai paradis!

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Olinda – Pernambuco

Ville calme et colorée. Avec des vues superbes. Et des musées aussi originaux qu’intéressants. A ne pas manquer si vous êtes aux alentours de Recife.

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Jericoacoara et les Lençois – Ceará e Maranhão

Jericoacoara, petit village où il n’y a pas vraiment de route mais du sable de partout, une rue principale bordée d’artisans et de stands qui proposent de délicieux cocktails (et pas chers!). Des palmiers, et l’océan! De belles ballades en perspective! (à pied comme à cheval)Les Lençois Maranhenses: des dunes de sable sur 150 000 hec-tares, avec des lacs naturels (qui s’étaient évaporés quand nous y étions, puisque nous y sommes allés en été, prévoyez donc ce voyage en hiver ou au printemps si possible), un désert immense et émouvant. De quoi amuser une bande de potes: sauter dans les descentes, écrire des choses dans le sables à grande échelle... Magnifique!

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São Luís - Maranhão

Nous sommes arrivés à São Luis lors du pré-carnaval. C’est à dire que l’on a eu droit à des fêtes tous les soirs mais sans l’afflux tou-ristique. Il n’y a pas énormément de choses à visiter, nous nous sommes retrouvés dans des coins insolites, invités à un barbecue alors qu’on ne connaissait personne et qu’on demandait juste où on pourrait manger, retrouvés dans des rondes de capoeira un peu partout dans la ville. Que des bons moments!

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Autres voyages

visite de mes copines à Florianópolis (surnommée « Flo-ripa ») pour mon anniversaire

Île du sud, où les gens sont plus européens (c’est à dire blancs et moins chaleureux...), connue pour ses 42 plages paradisiaques. Elles sont vraiment paradisiaques, oui! Du camping sauvage, de la nature à s’en rajeunir les poumons, des trilhas (randonnées), des papillons, bref un ravitaillement après 3 mois dans l’enfer de la ville!

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Minas Gerais

Villes coloniales, dans des collines offrant des vues su-perbes, les alentours d’Ouro Preto et Belo Horizonte sont à ne pas manquer! Mines (or et pierres précieuses ont fait la fortune de ces villes (et des portugais qui les ex-ploitaient) , musées, restaurants (ne partez pas sans avoir dégusté un énorme pão de queijo!), bref de la culture et de la gastronomie au programme!

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Foz do Iguaçu:

Je ne saurais décrire ces chutes... Les photos ne montrent rien, il faut voir ces 275 cascades allant jusqu’à 90 mètres de hauteur pour comprendre ce que l’on ressent lorsqu’on est devant. Si vous n’avez pas le temps de voir les deux côtés, je vous conseille de privilégier le côté argentin qui a un parc rem-pli d’animaux et de papillons et qui permet de voir les chutes du côté brésilien qui sont les plus impressionnantes.

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Rio de Janeiro:

Je n’y suis passée que très rapidement, j’étais malade je n’ai donc pas profité pleinement de cette ville. De plus, le Christ était en travaux donc je n’ai pas pu « monter là-haut ». J’ai quand même pu voir combien cette ville est surprenante dans ses contrastes ville / montagnes / forêts / hôtels de luxe / favelas...

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Le Pantanal:

Une amie est venue me voir pendant mes dernières va-cances avant de rentrer en France, et nous sommes par-ties « à l’aventure » dans le Pantanal. Sa faune est consi-dérée comme la plus riche du monde. Au programme: safari photo, écoute du chant des oiseaux, pêche aux piranhas, nourrissage des caïmans (et caresses si on est courageux), siestes dans les hamacs et douches avec les crapauds. Déconseillé à ceux ou celles qui ont peur des petites bébêtes, et même des grosses! Car vous apercevrez surement des tarentules, des serpents, des fauves, des ragondins et approcherez des caïmans!

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LA COUPE DU MONDE

Hahaha! Avoir vécu une coupe du monde au Brésil est une chance incroyable (pour les amateurs...)! On m’a beaucoup demandé « comment c’est là-bas? » et c’est vrai que c’est quelque chose!

Le pays entier vibre aux couleurs vert et jaune! Un natio-nalisme qui fait plaisir à voir! Réveillés de bon matin par le bruit des vuvuzelas, les gens crient « VIVA BRASIL!!! » dans les rues, l’atmosphère dans les bars est tout simple-ment géniale...Un but et c’est l’euphorie! Tout le monde se prend dans les bras, même si on ne se connait pas, on s’embrasse, on est heureux!

Malheureusement le Brésil s’est fait éliminer, c’était d’un triste... « Ce sera pour 2014! »

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LE RETOUR

En un mot: DIFFICILE.

En arrivant à Zurich j’ai compris ce cliché « européens = riches ». C’est vrai qu’on ne s’en rend pas compte quand on est jamais sorti un bon moment sans revenir, mais avec tout ce recul, les choses qui nous semblaient normales peuvent devenir hallucinantes. Pour citer un ami dans l’idée de l’ « aseptisé » de la Suisse: « T’as pas eu l’impression qu’on pourrait manger sur le sol? Tout est si propre! ».

Les enfants jouent sur des consoles de jeux que je connaissais même pas! C’est vrai qu’ici les enfants ont des téléphones portables, des appareils photo numé-riques, des Nintendo DS et j’en passe. Si gâtés et si ron-chons...Je repense aux enfants des favelas... à leurs sourires, à leur tendresse, au foot pieds nus sur des terrains impro-visés et à leurs ambitions professionnelles sans limite... A leur simplicité!

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Puis Zurich-Lyon. J’arrive en France et c’est... TADAM! La grève des aiguilleurs! Je rigole beaucoup, c’est vrai que pour les grèves on ne manque pas à notre réputation!

Des femmes voilées! J’avais oublié ce détail! Ça me semblait pourtant si normal avant... C’est vrai que je n’en ai pas vu une seule depuis un an!

Oh! Ce couple parle français! Oh, ces enfants aussi! Mais... ah oui...

J’ai l’impression non pas de rentrer chez moi, mais d’arri-ver dans un autre monde.On appelle ça le « choc culturel inverse ». Je rentre à Grenoble et je me perds dans les rues... comment je peux? C’est si petit ici, j’y ai passé tellement d’années? Je suis perdue...

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Il faut se réhabituer à vivre dans une toute petite ville. On oublie les lanchonetes, on oublie les supermarchés 24h/24, on oublie les courses le dimanche. Il faut recommencer à planifier à l’avance. Les trains, les bus, les magasins, tout. C’est marrant, je ne pensais pas à ce genre de réadap-tation en rentrant, réaliser un samedi après midi qu’on a invité des gens le lendemain mais que c’est la galère parce qu’on a pas de quoi leur préparer à manger...

On me dit qu’on s’y refait vite. Mais je n’en ai pas envie. Je ne veux pas perdre ce regard que j’ai l’impression de ra-mener d’ailleurs, mes expressions brésiliennes, mon envie de danser dès que j’entends de la musique.

On me disait avant que je parte « surtout, ne change pas ». Ça m’amusait, pourquoi partirai-je pour ne pas changer? Je voulais voir autre chose, pour mieux me voir moi. Et maintenant je suis heureuse, je me suis rencontrée.

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MERCI

Je tiens à remercier tous ceux qui m’auront soutenu dans cette aventure, de loin comme de près, ma famille, mes amis, l’ENSAG, la région Rhône-Alpes... Un GRAND Merci !

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