BRAHIM FASSI FIHRI - Institut AMADEUS · 2019-04-22 · 8 9 Les MEDays, forum annuel international,...

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Le Sud a aujourd’hui son forum. Les MEDays ont comblé un vide dans cette zone géographique, moteur de la relance économique mondiale. En 2009, les MEDays sont devenus une plateforme incontournable du dialogue Nord-Sud et Sud-Sud sur la scène globale.

Du 19 au 21 Novembre 2009, s’est tenue sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Tanger, la deuxième édition des MEDays. Regroupant des représentants de plus de 70 pays, des hauts dignitaires de la diplomatie, de grands entrepreneurs et des dirigeants d’entreprises ainsi que des experts parmi les plus reconnus du monde universitaire, l’édition 2009 a eu un impact politique hors normes.

Les MEDays 2009 ont été un réel succès autant au niveau des thématiques choisies, de l’expertise des intervenants, de la qualité des débats jugée de très haute tenue que des propositions innovantes des experts et des décideurs présents. Les recommandations issues des débats ont trouvé un large écho parmi les décideurs du Nord et du Sud et dans la presse internationale.

Les MEDays ont fourni des propositions tout en laissant des questions ouvertes qui nécessitent d’être soulevées par les décideurs et les experts dans leur cœur de métier et réouvertes lors des prochaines éditions du Forum MEDays pour un nouvel état des lieux.

Ce rapport MEDays 2009 regroupe un bilan des débats, des propositions et des recommandations des décideurs et experts mis en perspective par les synthèses du Centre d’Analyses et Publications qui les contextualisent. Il se veut une feuille de route pour les décideurs du Nord et du Sud.

Le débat continue. Fort du succès des MEDays au Maroc et à l’échelle internationale, l’équipe de l’Institut prépare dès aujourd’hui une troisième édition riche en contenu et en perspectives.

Du 10 au 13 novembre 2010, les grands experts, les décideurs politiques et économiques marocains et internationaux et les faiseurs d’opinion se retrouveront à nouveau à Tanger. L’édition 2010 est placée sous la thématique « Le Sud : Entre Crises et Emergences » une réflexion qui portera sur le partage d’expérience des 3A : Amérique latine, Afrique, Asie.

Nous vous invitons à rejoindre et enrichir le débat. En attendant, nous remercions nos fidèles partenaires et toute l’équipe en charge de l’organisation des MEDays 2009 d’avoir apporté leur pierre à l’édifice et d’avoir contribué à ce développement et au succès de ce forum international.

BRAHIM FASSI FIHRIPRESIDENT DE L’INSTITUT AMADEUS

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SOMMAIRE

PRÉVENTION DES CONFLITS ET SÉCURITÉ

CROISSANCE ÉCONOMIQUE, INTÉGRATION RÉGIONALE ET DÉVELOPPEMENT HUMAIN

INSTRUMENTS DE COOPÉRATION EN MÉDITERRANÉE

ENERGIES RENOUVELABLES ET ENVIRONNEMENT

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Les MEDays, forum annuel international, abrité par la ville de Tanger, est l’événement phare organisé par l’Institut Amadeus. Il permet, sur plusieurs jours, de confronter les lectures, les avis et les recommandations de responsables et décideurs internationaux de haut niveau, sur les différentes problématiques et thématiques prioritaires du « Sud ».Le Forum MEDays s’impose aujourd’hui comme la rencontre stratégique des acteurs mondiaux des sphères géostratégiques, politiques, économiques et sociales des pays du Sud et plus précisément des régions Maghreb, Méditerranéenne, Afrique et Monde Arabe avec une nouvelle ouverture sur les régions d’Amérique Latine et d’Asie. Une communauté de plus de 150 intervenants de très haut niveau se retrouve à présent chaque année aux MEDays et participent à plus d’une vingtaine de panels pour déboucher sur des propositions pratiques et des solutions concrètes et sectorielles. On compte, parmi eux, chefs d’états et de gouvernements, ministres, responsables politiques, chefs d’entreprises, dirigeants d’organisations internationales, experts et représentants de la société civile.Plus de 1000 participants sont présents y compris décideurs gouvernementaux, représentants des administrations publiques, chefs d’entreprises, universitaires et chercheurs, représentants de la société civile et des experts d’organisations intergouvernementales. L’édition 2010 du Forum MEDays sera celle de la consécration du positionnement Sud de cet important événement : MEDays « le Forum du Sud pour une méditerranée nouvelle » sera désormais rebaptisé MEDays : « le Forum du Sud ».

L’Institut Amadeus est un think tank marocain, indépendant, créé en 2008 et basé à Rabat. Il se positionne comme un espace de réflexion et un créateur de débats par excellence. Il a été conçu dans le but d’apporter une contribution au débat public marocain et maghrébin et dans la perspective de se mouvoir en porte-voix des sujets de préoccupations des pays du sud. L’Institut, qui s’est imposé ces deux dernières années comme un véritable laboratoire d’idées et de solutions, se lance en 2010 dans une nouvelle phase de développement tout en consolidant ses acquis. Notre ambition est de conforter notre rôle d’une part de facilitateur de débats et d’échanges et d’autre part de centre d’expertise portant sur l’analyse des enjeux stratégiques et géostratégiques du Maroc et des problématiques Nord-Sud. Au-delà de son événement phare de stature internationale, le Forum MEDays, l’Institut organise également tous les deux ans une conférence régionale sur la gouvernance ainsi que divers talks et table-rondes portant sur ses axes thématiques prioritaires. L’Institut compte également renforcer ses activités de publication. En 2009 sortira la première publication du cycle de réflexion sur la promotion des classes moyennes marocaines : Le Système Éducatif et les Classes Moyennes au Maroc. Par ailleurs, une publication trimestrielle, La Revue du CAP regroupera un ensemble d’analyses portant sur nos axes thématiques prioritaires produites par nos experts ainsi que des experts associés à l’international.

Le Forum MEDays

L’Institut Amadeus

Des participants des cinq continents se sont déplacés à Tanger pour assister aux MEDays.

174 intervenants ont débattu des sujets prioritaires du Sud qui ont débouché sur des recommandations et des propositions concrètes.

>> NOS ORIENTATIONS STRATÉGIQUES :

Axes thématiques- Classe moyenne et mobilité sociale- Croissance économique et intégration régionale - Co-développement : coopération Nord-Sud- Développement durable et efficacité énergétique - Résolution de conflit et sécurité- Bonne gouvernance et citoyenneté

Axes géographiques- Maroc- Maghreb- Méditerranée- Afrique- Monde arabe- Pays du Sud : les 3A

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L’édition 2009 a rassemblé plus de 170 intervenants d’horizons divers, unis néanmoins par leur préoccupation pour les défis d’un co-développement responsable. Chefs d’Etat, dirigeants d’entreprises, ministres, représentants d’organisations internationales et chercheurs, tous autour du Forum MEDays font le point sur les évolutions des cadres de coopération entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée, et au-delà de la rive Sud, avec l’Afrique.

Après une édition 2008 centrée sur la naissante Union Pour la Méditerranée, l’Institut Amadeus a su créer une édition 2009 dans laquelle les dirigeants africains ont apporté leurs meilleures contributions et représentants.Outre les importantes délégations africaines (25 ministres de 20 pays différents), MEDays 2009, a été marqué par l’inauguration plénière des Business MEDays qui a donné lieu à un échange de vue particulièrement suivi à l’issue duquel les 7 confédérations patronales présentes (Portugal, Maroc, Algérie, Espagne, Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes unis) se sont réunis pour discuter des perspectives de collaboration et d’affaires. Les évolutions macroéconomiques ont par la suite été complétées par une matinée entière consacrée à la relance économique après la crise. Banque euro-méditerranéenne, libéralisation commerciale, infrastructures et création de régulateurs économiques nationaux, les débats essentiels ont été abordés avec les gouverneurs de la banque centrale, les financeurs internationaux et les économistes.

Le volet politique des MEDays a lui aussi marqué définitivement l’importance de la rencontre sur le plan régional. MEDays 2009 a permis un échange de propositions et d’idées avec le représentant spécial de l’Organisation des Nations Unies sur l’Afrique et des représentants de nombreux pays en crise politique ou en situation d’instabilité, le Zimbabwe, les Comores, le Liberia, le Mali, chacun des pays avec une problématique différente. Enfin pour conclure un chapitre politique riche en enseignements pour la situation politique de l’Afrique, le conflit israélo –palestinien a une nouvelle fois été abordé de plein front. La présence de la leader de l’opposition israélienne Tzipi Livni qui a engagé le débat avec le directeur de cabinet de la présidence palestinienne Rafik Husseini, a cristallisé l’intérêt médiatique. En organisant la première rencontre publique de haut niveau entre un haut représentant israélien et les plus hautes personnalités de l’Autorité Palestinienne, après la guerre de Gaza, les MEDays ont réussi le pari de renouer un dialogue nécessaire et à mettre le gouvernement actuel israélien face à ses limites. L’opposition en la personne de sa chef de file est reçue dans un pays arabe tandis que l’annonce deux jours avant l’ouverture de la construction de 900 logements israéliens à Jérusalem-Est a conduit l’Institut Amadeus à désinviter les représentants gouvernementaux israéliens des panels sur la coopération économique en Méditerranée.

Enfin dès l’édition 2009, le Forum MEDays ébauche un positionnement global puisque des ministres des autres continents Sud sont présents aux débats. La Colombie est représentée par son ministre de la Justice et de l’Intérieur pour aborder les questions de lutte contre les trafics tandis que Li Zhaoxing, membre influent de la diplomatie chinoise porte la voix de sa nation qui est déjà un partenaire incontournable en Afrique. Le Forum se propose en 2010 de poursuivre la démarche d’ouverture internationale, au service de l’Afrique, au service du Maroc, au service de l’espace méditerranéen.

MEDays : Les moments forts de l’édition 2009

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PROGRAMME MEDAYS 2009

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Jeudi 19 Novembre 2009

Jeudi 19 Novembre 2009

Programme

Séance plénière Business MEDays 2009Les Incertitudes de l’économie globale et le Doing Business euro-africain

Intervenants :Hamad al Mass, Directeur Exécutif de Relations Economiques Internationales, Abu Dhabi Department of Economic DevelopmentBrahim Benjelloun-Touimi, Administrateur de la BMCE BankJean-Louis Guigou, Délégué Général de l‘Institut de Prospective Économique de la MÉDiterranée (IPEMED) Mohamed Horani, Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) Malamine Kone, Président et fondateur d’AirnessFrancisco Van Zeller, Président de la Confédération des Entreprises PortugaisesAlain Viry, Président de la Compagnie Française pour l’Afrique de l’Ouest (CFAO)

Panel Business MEDays 1Immobilier : Les stratégies d’investissement en immobilier

Intervenants :Hamid Ben Elafdil, Directeur du Centre Régional d'Investissement du Grand CasablancaTakeshi Nakawake, Président Directeur Général de Nikken Sekkei, JaponSusana Monge, PDG de EssentiumNajib Lahlou, Membre du directoire d'Al Omrane

Panel Business MEDays 2Energie : Financement, production et commercialisation des énergies renouvelables

Intervenants : Khalid Benhamou, Directeur Général de Sahara Wind Development CompanyFriedrich Fuhr, Directeur de la Fondation DesertecThierry Lepercq, Président de Solaire DirectPhuthi Malabie, Présidente de Gigajoule Africa et directrice énergie de Shanduka GroupAlvaro Maortua, Directeur général adjoint, Element PowerMustapha Mourahib, Associé au cabinet Clifford ChanceYoussef Rouissi, Directeur de la Banque de financement, Attijariwafa Bank group

Panel Business MEDays 3-Agriculture : L’exploitation industrialisée et la modernisation de l’agriculture

Intervenants:Saad Benabdallah, Directeur Général de Maroc ExportPierre Henry, Chef de projet à ANIMA Investment NetworkTorek Farhadi, Directeur MENA (Afrique du Nord - Moyen Orient), International Trade Center

Panel Business MEDays 4- Finance : Les enjeux de la bancarisation dans les pays en voie de développement

Intervenants:Albert Alsina, Directeur Méditerranée du Fonds Capital Risque Suleiman Barau, Vice Gouverneur de la Banque Centrale du NigériaBelkacem Boutayeb, Expert consultant banques islamiques et CNUCEDMohamed Derrabi, Doyen de l'Université Al QuaraouiyineAngéline Fournier, Présidente de Maeva Investments Amadou Hott, PDG de UBA Capital Aïcha Pouye, Directeur, Division BIS, International Trade Center

Cérémonie d’ouverture officielle des MEDays 2009Taïeb Fassi-Fihri, Ministre des Affaires Étrangères du Royaume du MarocMiguel-Angel Moratinos, Ministre des Affaires Étrangères d’EspagneCheikh sidi Diarra, Secrétaire Général Adjoint de l’ONU, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique Li Zhaoxing, Président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Populaire Nationale de Chine et ancien Ministre des Affaires Étrangères

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ConférenceQuel(s) projet(s) pour relancer Tanger en tant que plaque tournante du commerce mondial ?Intervenants : Joseph Gaggero, Président de Bland GroupCharles Milhaud, Conseiller municipal de la ville de Marseille délégué aux Relations économiques internationales

Première Séance plénière MEDaysRésolution des crises, prévention des conflits et promotion du développement humain : les priorités d’un continent ?

Intervenants : Jean-Marie Ehouzou, Ministre des Affaires Étrangères du BéninEsam Janahi, PDG, Gulf Finance HouseRafik Husseini, Directeur de Cabinet de la Présidence PalestinienneTzipi Livni, Chef du parti Kadima, opposition israélienneMorgan Tsvangirai, Premier Ministre du ZimbabweLi Zhaoxing, Président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Populaire Nationale de Chine etancien Ministre des Affaires Étrangères

Panel MEDays A1Focus prioritaire : Comment instaurer un rapport de confiance durable au Moyen-Orient ?

Intervenants :Said Hindam, Secrétaire d’Etat aux Affaires Étrangères égyptien, délégué aux Affaires EuropéennesRafik Husseini, Directeur de Cabinet de Mahmoud Abbas, Président de l’Authorité PalestinienneDaniel C. Kurtzer, Ancien Ambassadeur des États-Unis en Égypte et en IsraëlTzipi Livni, Chef du parti Kadima, opposition israélienneMohammed Fatih Naciri, Ambassadeur de la Ligue Arabe

Panel MEDays B1Gestion des conflits en Afrique : qu’attendre des organisations régionales et de la communauté internationale ?

Intervenants : Ahmed Ben Saïd Jaffar, Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération, Union des ComoresAdeyemi Oyeniyi Bukola, Professeur à l’Université Redeemers du Nigeria, département histoire et relations internationalesThomas Hull, Ancien Ambassadeur américain au Sierra Leone, professeur en relations internationalesMoctar Ouane, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du MaliMorgan Tsvangirai, Premier Ministre du Zimbabwe

Panel MEDays C1Développement humain en Afrique : quel plan d’action prioritaire ?

Intervenants : Jean-Marie Ehouzou, Ministre des Affaires Étrangères du BéninLalla Ben Barka, Secrétaire Générale Adjointe, Commission Economique Africaine (ECA)M’Bam Diatigui Diarra, Médiateur de la République du MaliNadira El Guermai, Gouverneure de l’Initiative Nationale pour le Développement HumainEbrahim Rasool, Conseiller spécial du Président Sud-africain pour les Affaires SocialesAïcha Pouye, Directrice, Division BIS, International Trade CenterFernando Simas Magahlaes, Directeur du département Afrique du Ministères des Affaires Étrangères du Brésil

Panel MEDays D1Santé, épidémie et sécurité alimentaire au cœur de l’agenda africain

Intervenants : Georges Ayache, Directeur des relations institutionnelles et professionnelles de Sanofi-AventisGilles Degois, Fondateur de Kinkéliba SénégalAttaher Maiga, Chargé des Politiques, Bureau Régional de la FAO pour l’AfriqueAndré Nalke Dorogo, Ministre de la Santé publique, de la Population et de la Lutte contre le SIDA de la CentrafriquePascaline Tamini, Ministre de l‘Action sociale et de la Solidarité nationale du Burkina Faso

Vendredi 20 Novembre 2009

Vendredi 20 Novembre 2009

Programme

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Deuxième séance plénière MEDaysSécurité globale en Méditerranée occidentale : de la confrontation à la coopération ?

Intervenants : Fabio Valencia Cossio, Ministre de l’Intérieur et de la Justice de la ColombieRachida Dati, Députée européenne et ancienne ministre française de la JusticeMarc Ellenbogen, Membre du comité national du parti démocrate Américain et Président du think tank Global panelAbdel Aziz Muhammad Hegazy, Ancien Premier Ministre d’ÉgypteZoubair Khan, Membre Provincial Finance Commission, Gouvernement du NWFP (Pakistan)Bernardino Leon, Secrétaire Général de la Présidence du gouvernement espagnolLuciano Zappata, Amiral Commandant adjoint du Commandement Transformation de l’OTAN

Panel MEDays A2Les nouvelles routes de l’immigration clandestine : quelles alternatives à l’approche sécuritaire ?

Intervenants : Youssef Amrani, Secrétaire Général du Ministère marocain des Affaires Étrangères et de la CoopérationAlima Boumediene Thierry, Sénatrice françaiseGérard François Dumont, Professeur à la SorbonneJohannes Van der Klaauw, Représentant du UNHCRRicard Zapata Barrero, Professeur au département de Sciences Politiques à l’Université Pompeu Fabra BarcelonaAlexandros Zavos, Président de l’Institut politique grec de l’Immigration (IMEPO)

Panel MEDays B2État des lieux de la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme

Intervenants:Mohamed Benhammou, Président de la Fédération Africaine des Études StratégiquesAmel Boubekeur, Professeur associé au centre Carnegie Moyen Orient à BeyrouthJean-Louis Bruguière, Ancien juge antiterroriste françaisJean-François Daguzan, Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS)

Bilal Khan, Ancien coordonnateur de l’enregistrement des personnes déplacées au Sud Waziristan (FIDAPK)Loretta Napoleoni, Experte sur le financement du terrorisme, Partenaire à G-Risk et Présidente du groupe de financement de lutte contre le terrorisme du Club de MadridMohammad Mahmoud Ould Mohamedou, Ancien ministre mauritanien des Affaires étrangèresClaire Spencer, Chef du département MENA (Moyen Orient - Afrique du Nord) à Chatham HouseJorge Reinaldo Vanossi, Ancien ministre argentin de la Justice

Panel MEDays C2La sécurité maritime en Méditerranée : un exemple de coopération réussie

Intervenants: Vincent Clouzeau, Consultant au département maritime de Dupont PartnersDimitrios Lyridis, Professeur de Transport maritime à l’Université Technique Nationale d’AthènesJean-Loup Velut, Commissaire général 2ème classe, PC maritime de ToulonImed Zammit, Administrateur civil pour le transport maritime, department des infrastructures de l’Union AfricaineLuciano Zappata, Amiral Commandant adjoint du Commandement allié de l’OTANGiovani Spadoni, Président de Medcruise, expert en sécurité maritime

Panel MEDays D2Prévention et lutte contre les différentes formes de trafics dans la région

Intervenants : Paul Carney, Juge à la Cour Suprême irlandaiseFabio Valencia Cossio, Ministre colombien de l’Intérieur et de la JusticeDonna Hughes, Professeur à l’Université de Rhodes IslandSmaïn Laacher, Chercheur à l‘Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)Francis Maertens, Directeur exécutif adjoint de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le CrimeMichel Peraldi, Directeur de Recherche au CNRS et Anthropologue au Centre Jacques-Berque à RabatMichel Quille, Directeur adjoint d’EuropolJennifer Sands, Professeur en Politique européenne et chercheur en Crime organisé et Activités illicites

Programme

Vendredi 20 Novembre 2009

Vendredi 20 Novembre 2009

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Troisième séance plénière MEDaysRelance économique : Quels engagements des marchés émergents dans la nouvelle architecture financière internationale ?

Intervenants :Sheikh Mohammed bin Essa al Khalifa, PDG du Economic Development Board du BahrainBrahim Benjelloun-Touimi, Administrateur de la BMCE BankAhmed Reda Chami, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies du Royaume du MarocTorek Farhadi, Directeur MENA (Moyen Orient - Afrique du Nord), International Trade CenterMohamed Kamel Hassouneh, Ancien ministre palestinien de l’Economie et des FinancesJean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Économistes FrançaisFernando Simas Magahlaes, Directeur du département Afrique du ministère des Affaires Étrangères du Brésil

Panel MEDays E1Focus prioritaire : Comment répondre aux incertitudes de l’économie globale ?

Intervenants : Sheikh Mohamed Bin Essa Al Khalifa, PDG du Comité de Développement économique du BahreïnAmani Abou Zeid, Représentante Résidente Maroc, Banque Africaine de Développement Ahmed Reda Chami, Ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles TechnologiesBrahim Benjelloun-Touimi, Administrateur de la BMCE BankMarie-Anne Frison Roche, Directrice de la chaire « Régulation» de l’École doctorale de Sciences-po ParisSuleiman Barau, Vice gouverneur de la Banque Centrale du Nigéria

Panel MEDays F1Banque méditerranéenne d’investissement et de développement : un outil concret de financement de projet et de sécurisation de l’investissement en Méditerranée

Intervenants : Jihad Al Wazir, Gouverneur de l’Autorité Monétaire palestinienneJulien Aubert, Responsable Affaires Économiques et Financements de projets, mission Union pour la Méditerranée, Présidence française

Samedi 21 Novembre 2009

Samedi 21 Novembre 2009

Anis El Youssoufi, Directeur des relations internationales de Bank Al MaghribJawad Kerdoudi, Président de l’Institut Marocain des Relations Internationales (IMRI)Ivan Martin, Professeur d’université, spécialiste des Relations euro-méditerranéennesJean Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Économistes de France

Panel MEDays G1Deux priorités en Méditerranée : supprimer les barrières douanières et lutter contre le protectionnisme

Intervenants : Sidi Ali Abdellaoui, Vice Président Confédération Générale des Entreprises AlgériennesTorok Farhadi, Directeur MENA (Moyen Orient - Afrique du Nord), International Trade CenterAngéline Fournier, Présidente de Maeva Investments et directrice de la section Investissements et Affaires internationales de Law & InnovationSenen Florensa, Directeur de l’IEMEDKhalil Hamdani, Délégué général de l‘Institut de Prospective Économique de la Méditerranée (IPEMED) Mohamed Kamel Hassouneh, Ministre palestinien de l’Économie et des FinancesAlexandro Lorca Corrons, Professeur à l’Université Autonome de MadridAbdellatif Maazouz, Ministre du Commerce Extérieur du Royaume du MarocRandolf Rodenstock, Président de l’Association de l’Économie Bavaroise

Panel MEDays H1Un facteur de relance commun : Améliorer les infrastructures régionales

Intervenants : Maurice Benassayag, Directeur des relations institutionnelles, ALSTOMImed Zammit, Administrateur civil à la commission de l’Union Africaine, département des infrastructuresHans Nyetam Nyetam, Secrétaire d’Etat aux Travaux Publics

Programme

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ConférenceL’Union pour la Méditerranée : une Union de Projets ou un projet mort-né ?Intervenants : Julien Aubert, Responsable Affaires Économiques et Financements de projets, mission Union pour la Méditerranée, Présidence françaiseAhmed Driss, Directeur du Centre des Études Méditerranéennes Internationales (CEMI) Said Hindam, Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères égyptien, délégué aux affaires européennesMarc Levis, Président de «droit et méditerranée», avocat au Conseil d’EtatJawad Kerdoudi, Président de l’Institut Marocain des Relations Internationales (IMRI)

Quatrième séance plénière MEDaysEfficacités énergétiques, « Révolution Verte » et gouvernances hydrauliques : les nouveaux enjeux du Sud ?Intervenants : Patrice Fonlladosa, Directeur général de Veolia eau AMI Francelino Grando, Secrétaire de Technologie industrielle au ministère brésilien du développement, de l’industrie, et du commerceSaïd Mouline, Directeur général du Centre des Énergies Renouvelables (CDER) Khalida Bouzar, Directrice du PNUE, division Technologie, Industrie et ÉconomieAbderrahim El Hafidi, Directeur de l’Electricité et des Energies renouvelables au Ministère marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Panel MEDays E2Focus prioritaire : La gouvernance de l’eauIntervenants : Mohammed Al Awamleh, Conseiller du Ministre Jordanien de l’eau et de l’irrigationSamuel Essoungou Ndemba, Président de l’association camerounaise pour la défense des consommateursPatrice Fonlladosa, Directeur général de Veolia eau AMI Olivier Dietsch, Président de la International Water AssociationDavid Garman, Président International Water AssociationDoreen Kabasindi Wandera, Directrice du Uganda Water and Sanitation NGO Network (UWASNET)

Panel MEDays F2Union pour la Méditerranée : une fenêtre énergétique en Méditerranée ?Intervenants :Mounir Bahri Dir, Directeur de l’utilisation rationnelle de l’énergie à l’ANMEAbderrahim El Hafidi, Directeur de l’Electricité et des Energies renouvelables au Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement du Royaume du MarocFriedrich Führ, Directeur de la Fondation DesertecJean Lamy, Conseiller des Affaires Étrangères et sous-directeur du climat et de l’énergie à la Direction des biens publics mondiaux, à la Direction Générale de la mondialisation, du développement et des partenariats au Ministère des Affaires Étrangères et EuropéennesSaïd Mouline, Directeur général du Centre des Énergies Renouvelables (CDER)

Panel MEDays G2« Révolution Verte » et Énergies renouvelables : le futur de l’AfriqueIntervenants : Alia Al Dali, Représentante résidente du PNUD au MarocFrancelino Grando, Secrétaire de Technologie Industrielle au Ministère du développement, de l’industrie, et du commerce du BrésilJoseph A. Adelegan, Président Directeur Général de Cows to Kilowatts NigeriaAlvaro Maortua, Directeur Général Adjoint de Element PowerAbraao Lopes, Directeur Général de l’Energie du Cap Vert

Panel MEDays H2De Kyoto à Copenhague : le rôle de la Méditerranée et de l’Afrique Intervenants : Fatima Alaoui, Présidente du Forum maghrébin pour l’Environnement et le DéveloppementKhalid Benhamou, Directeur général de la Sahara Wind Development CompanyKhalida Bouzar, Directrice adjointe du PNUE, division Technologie, Industrie et ÉconomieMohend Mahouche, Responsable du pôle Alpes Méditerranée Écorégions au WWFOliver Tickell, Journaliste britannique, militant sur les enjeux environnementaux mondiaux et essayiste

Clôture officielle des MEDays 2009 et présentation de la Déclaration de TangerBabacar Bouba Diop, Secrétaire Général du PAALAE - Prix MEDays EducationRodi Kratsa-Tsagaropoulou, Vice-présidente du Parlement européenTaieb Fassi-Fihri, Ministre des Affaires Etrangères et de la CoopérationHabib Ben Yahia, Secrétaire Général de l’Union pour le Maghreb ArabeMorgan Tsangirai, Premier Ministre du Zimbabwe

Programme

Samedi 21 Novembre 2009

Samedi 21 Novembre 2009

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PRÉVENTION DES CONFLITS ET SÉCURITÉ

Gestion des Conflits et prévention des crises sur le continent africain : les solutions politiques doivent être africaines

Pour une amélioration de la sécurité dans la bande sahélo- saharienne : coordination régionale et expertises internationales exigées

La zone sahélo-saharienne: nouvel eldorado pour les narcotrafiquants ? Israël / Palestine = L’urgence d’agir

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« Nous avons besoin du soutien des institutions régionales

[…] Les grandes puissances, surtout celles anciennement puissances coloniales, n’ont

pas la légitimité suffisante à agir et leur implication pourrait être

instrumentalisée. »

Morgan Tsvangirai, Premier Ministre du Zimbabwe

Gestion des conflits et prévention des crises sur le continent africain :les solutions politiques doivent être africaines

Cette année, le forum a abordé les questions de prévention et résolution des crises et des conflits qui minent le continent Africain.

Un conflit sur deux dans le monde éclate en Afrique. Les conflits déclarés, oubliés ou « en sommeil » sont une des causes majeures du sous-développement dans la région. Pour les pays africains, il ne suffit pas d’avoir un cadre de gouvernance adapté encore faut-il ne pas être déstabilisé par les crises environnantes.

Après les années 90 marquées par les interventions françaises au Rwanda (1994), en Côte d’Ivoire (2002) ou américaine en Somalie (1993), la période actuelle marque un tournant dans la gestion des crises. Les institutions régionales comme l’Union Africaine ou sous régionales comme la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou la South African Development Community (SADC) sont désormais plus impliquées dans les efforts de paix et de stabilisation. La CEDEAO a entrepris des médiations pour résoudre les conflits en Côte d’Ivoire, au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée et a construit un cadre conventionnel vers le désarmement. La SADC quant à elle s’est attaquée à la crise politique au Zimbabwe, aux situations de crises à Madagascar ou aux Comores. Ces médiations régionales sont confortées par le choix de la régionalisation opéré par l’ONU dans ses opérations de maintien de la paix. L’aval qui a été donné aux interventions régionales comme celle des Comores ou encore la mission de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM créée en 2007) ou la mission conjointe ONU et Union Africaine au Darfour (MINUAD créée en 2007 ) confirme ce tournant dans la gestion des conflits.

Cependant, ces institutions régionales ou continentales sont obligées de se tourner vers les puissances régionales et internationales faute de moyens coercitifs et de procédures d’intervention rapides. Au niveau régional, des pays comme l’Ethiopie, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Ghana, le Sénégal, le Rwanda, le Burundi ou le Nigeria

s’impliquent dans les efforts de stabilisation en fournissant troupes et matériels aux missions de paix.

Il y a aujourd’hui 11 missions de paix de l’ONU sur le continent. La grande majorité des contributeurs aux missions de paix sont des pays du Sud (voir tableaux ci contre), de l’Asie en général et du sous continent indien en particulier.

Prévention des conflits et sécurité

Les missions de paix en Afrique ont pu être mises sur pied grâce à la contribution des troupes des pays du Sud notamment celles des pays d’Asie et du sous continent indien en particulier. Réalisés sur la base des rapports des missions de paix de l’ONU en Afrique, ces graphiques occultent pourtant une nouvelle dynamique. Les dernières missions de paix créées l’AMISOM et la MINUAD se composent quasiment exclusivement de troupes Africaines (respectivement 100% et 89%). Le Maroc est lui le dixième contributeur africain en effectif aux missions de paix sur le continent.

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28 29

Pour un Observatoire des conflits en Afrique

Face aux défis des crises politiques qui éclatent sur le continent, il faut donc des acteurs africains, une doctrine d’intervention unifiée et des moyens mutualisés. Ce travail, commencé depuis une décennie entre l’ONU et les institutions régionales n’est pas encore achevé.

Les lacunes les plus flagrantes concernent l’efficacité dans la prévention des conflits : agir avant que ceux-ci éclatent. On observe que le nombre de conflits inter-étatiques diminue et que les déstabilisations résultent de troubles internes entre factions politiques rivales ou entre ethnies. Ces déstabilisations peuvent être relativement imprévisibles comme ce fut le cas au Kenya. Parfois encore elles sont détectables mais n’ont pu être prévenues faute d’actions concertées au niveau régional comme cela a pu être le cas dans la longue dégradation des rapports interethniques et politiques qui a précédé la crise ivoirienne.

Le forum MEDays propose une architecture innovante en matière de prévention des conflits. La création d’un Observatoire des conflits avec des antennes régionales est nécessaire. Le rôle de cet Observatoire sera de lancer des messages d’alerte sur les tensions politiques au sein des pays africains. Géré par les Africains sous le patronage de l’ONU, l’Observatoire pourrait intervenir de manière directe dans la crise en formalisant une adresse diplomatique envers les autorités ou les différents partis politiques du pays dans lequel la situation politique se dégrade.

A un certain niveau d’alerte, un groupe de pays de la région pourrait se constituer avec l’aval de l’Observatoire de prévention et préparer une force d’intervention capable d’agir au plus vite si

la situation évoluait vers le conflit ouvert. L’ONU sur avis de l’Observatoire des conflits et sur vote du conseil de sécurité pourrait dès lors valider l’intervention de la force d’interposition et de médiation préalablement constituée. La constitution de forces d’interposition rapides et une diplomatie préventive permettraient par un effet dissuasif de diminuer le nombre des interventions effectives, qui sont coûteuses, risquées et longues.

les efforts de maintien de la paix. Dans le contexte actuel de saturation des ressources onusiennes et de déficits budgétaires accrus, notamment face à la crise, il est plus que probable que les pistes

de financement doivent se renouveler. Le total des contributions financières dues à l’ONU au titre du financement des missions de la paix a atteint 4 milliards de US$ en mars 2010. Dès lors, la piste d’une taxe de 0,005% pour le développement sur les transactions financières internationales est à considérer. C’est l’une des recommandations du Forum MEDays.

Un « peacebuilding » en construction

D’autre part, pour les opérations de paix déjà actives, la question se pose sur les moyens d’achever une mission de stabilisation. Comment arriver à bâtir un cadre de relations politiques apaisées dans des pays où la décomposition des rapports politiques est très avancée? C’est la problématique centrale du maintien de la paix qui évolue dès lors vers une multidimensionnalité de sa mission. Ces opérations, qui à l’origine ont été pensées comme temporaires, s’inscrivent très souvent dans un temps long et les coûts qu’elles engendrent explosent. Pour éviter cela, il faut avoir une doctrine d’intervention claire qui établit un calendrier de retour à la normalité mais aussi les moyens, notamment financiers, de pouvoir accompagner par un contrat de développement la solution politique lorsqu’elle aboutit. Les coûts de la gestion humanitaire sont aussi à considérer, ce que la relative faiblesse des moyens des missions de paix ne permet pas.

Durant les débats nombreux sont les ministres du continent africain qui ont exprimé leur déception face à la faiblesse des contributions du Nord dans

Nombreux sont les ministres du continent africain qui ont exprimé

leur déception face à la faiblesse

des contributions du Nord dans les efforts

de maintien de la paix.

Le rôle de cet Observatoire sera de lancer des messages

d’alerte sur les tensions politiques au sein des pays africains.

Les pays du sous-continent indien sont les plus grands contributeurs aux troupes de paix en Afrique.

Prévention des conflits et sécurité

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La frustration des États frontaliers sahélo-sahariens à ne pouvoir stabiliser et sécuriser leurs territoires respectifs exige de nouvelles solutions. Les appels de plusieurs pays africains, notamment le Mali et la Mauritanie, pour une aide extérieure en vue d’une stabilité et d’une étanchéité de la zone, rejoignent aujourd’hui les positions européennes et nord-américaines. Ces derniers considèrent la région sahélo-saharienne comme une zone où des bandes criminelles et terroristes menacent non seulement la sécurité des Etats frontaliers mais aussi leur propre sécurité.

La coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud doivent, de concert, améliorer l’efficacité des contrôles frontaliers, former les forces de l’ordre locale, soutenir les différents dialogues politiques dans la région et lutter plus fermement contre les nouvelles routes de la drogue dans cette région. Il reste néanmoins nécessaire de ne pas focaliser la coopération triangulaire Nord-Sud-Sud uniquement sur les considérations sécuritaires. Le principal objectif doit être de renforcer les État-nations dans la sous-région afin de stabiliser et légitimer les pouvoirs démocratiquement élus. Cet objectif passe évidemment par un développement et un approfondissement des institutions démocratiques dans ces pays à travers la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Car la démocratie en Afrique ne saurait « se réduire au multipartisme et aux élections » pour reprendre les termes de l’ancien Premier Ministre Français, Michel Rocard.

Au-delà de simples considérations et rivalités politiques propres à la région, les acteurs étatiques, mais aussi les organismes supranationaux, sont amenés aujourd’hui à être de véritables forces de proposition. La mise en place d’un partenariat clair est une nécessité face aux difficultés rencontrées dans la bande sahélo-saharienne. L’aide au développement émanant des pays du Nord doit être orientée en priorité vers les États

la sécurité dans la bande sahélo-saharienne.La récente réunion d’Alger de mars 2010,

réunissant les ministres des Affaires Étrangères de l’Algérie, du Mali, du Niger, du Burkina-Faso et du Tchad s’inscrit dans cette optique. La déclaration finale de la conférence précise néanmoins que cette coopération est exclusive entre les Etats

précités. Il faudra se pencher sur l’efficacité de cette formule qui exclut de facto le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, la Lybie, les pays occidentaux et les institutions multilatérales de cette coopération. Une coopération élargie à ces acteurs permettrait sans doute de mieux appréhender les défis immenses et multidimensionnels de la région.

les plus impliqués dans la stabilisation régionale. Un cadre d’harmonisation des législations et des procédures d’extradition ou de jugement doit être élaboré afin d’annihiler les trafics dans la zone (filières de trafics d’êtres humains, contrebandes, drogues). Enfin, l’organisation d’une conférence internationale, prévue depuis septembre 2007, doit devenir une réalité pour améliorer

Pour une amélioration de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne : coordination régionale et expertises internationales exigéesLa zone tampon, située entre les frontières Sud des pays du Maghreb d’une part et le Nord de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Tchad d’autre part, doit être considérée comme un territoire stratégique pour l’ensemble de la communauté internationale.

« Aujourd’hui, l’ensemble de ces pays se trouvent fragilisé face à des situations de crises, de trafic de drogues ou d’armes

(…) L’onde de choc va au-delà de cette région et constituera

une menace à la paix et à la sécurité internationale. »

Moctar Ouane,Ministre des Affaires Étrangères

et de la Coopération internationale du Mali

ZoomDes rapports empoisonnés

La sécurisation de la sous-région sahélo-saharienne est en grande partie freinée par les relations bilatérales acrimonieuses entre les pays de la zone, notamment entre l’Algérie et le Maroc. La volonté du Maroc de jouer un rôle stabilisateur dans cette zone ne rassure pas l’Algérie. D’un autre côté, une intervention européenne alimenterait la crainte d’une réappropriation néocoloniale. Par ailleurs, l’exemple récent du Mali, amené à libérer des terroristes en échange d’otages occidentaux, prouve qu’il est difficile de trouver un compromis entre les préoccupations sécuritaires des partenaires régionaux et la détermination des pays du Nord à libérer rapidement leurs ressortissants. Enfin les rebellions touaregs au Mali et au Niger déstabilisent tout autant les pouvoirs centraux, malgré la signature en 2006 des accords d’Alger. Il est nécessaire pour les Etats de la zone de surpasser les querelles localles et régionales, à défaut de ne pouvoir les résoudre à court terme.

Li ZHAOXING, Président de la commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Populaire Nationale de Chine, Président honoraire de l’Institut de Politique Etrangère du Peuple Chinois et ancien ministre des Affaires Etrangères, s’exprimant sur la prévention des conflits en Afrique.

Prévention des conflits et sécurité

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FOCUSLa zone sahélo-saharienne : nouvel eldorado pour les narcotrafiquants ?

Depuis le début des années 2000, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de drogue. La cocaïne en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe, et dans une moindre mesure l’Amérique du Nord, passe désormais par le continent noir où les conflits locaux, l’absence d’État fort, la corruption et la pauvreté facilitent le transit des drogues. Selon les estimations officielles de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), 1/3 de la cocaïne produite en Colombie ou au Pérou, et consommée en Europe, transite par l’Afrique. Elle est transportée par de grands navires, souvent depuis les pays andins, et réparties dans de plus petites embarcations le long du littoral de l’Afrique de l’Ouest. Plus récemment, des transports aériens ont également été mis en place par les trafiquants.

L’héroïne en provenance d’Asie, entrée dans le continent par les pays de la corne de l’Afrique, s’échange contre la cocaïne dans un espace sahélo-saharien très poreux sur la base du « un pour un », créant de facto une sorte de nouvelle monnaie dans la région. Ainsi, le trafic de drogue, passé du transport par caravane au super jumbo, enrichit non seulement le crime organisé international mais aussi les terroristes et les mouvements anti-

gouvernementaux de la bande sahélo-saharienne. Enfin, il est important de souligner la tendance nouvelle à la consommation locale et à la production de drogues de synthèses dans la zone. Un indice de ce phénomène peut être trouvé dans des saisies, par les autorités, de produits chimiques et de matériel de transformation.

A comparer les saisies en territoire africain, sans renforcement des contrôles, on décèle l’ampleur de la montée en puissance du phénomène. 433 kgs de cocaïne ont été saisis en 2000 contre 5,7 tonnes en 2007 (valeur estimée à 480 millions d’USD).

On peut s’interroger sur les nouvelles

routes qu’empruntent les stupéfiants. En effet, l’acheminement vers l’Europe par voie aérienne (bagage, ingestion et autres) est de plus en plus difficile pour les passeurs. En 2008, 260kgs de cocaïne ont été saisis contre 500 kgs l’année précédente. En septembre 2009, les derniers chiffres estimaient à moins de 30kgs les saisies - selon l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCTRIS). Difficile d’en déduire des conclusions hâtives : Si les routes vers l’Europe se ferment, les trafiquants pourraient-ils être tentés de développer le marché africain de consommation?

Une certitude néanmoins : il est nécessaire de trouver un cadre de coopération tricontinentale pour tarir ces trafics. Les débats du Forum MEDays ont abouti à cette proposition : ouvrir la coopération sécuritaire euro-africaine à certains pays du continent sud américain. Pourquoi ne pas inviter le Venezuela et la Colombie à se joindre aux rencontres du 5+5 quand la question des trafics de drogue est à l’ordre du jour.

« Aujourd’hui, aucun pays du monde ne doit considérer qu’il est uniquement un pays de transit. Ce fut le discours

du Mexique cette dernière décennie et aujourd’hui nous voyons où il en est: problème

de consommation, problème de mafias puissantes,

déstabilisation politique. »

Fabio Valencia CossioMinistre de la Justice et de l’Intérieur

de la Colombie

En Novembre 2009, un avion cargo s’est écrasé dans la région de Gao au Mali. A bord : 10 tonnes de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud. Il a été incendié par les trafiquants pour effacer toute trace de drogue.

Prévention des conflits et sécurité

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« Je suis prêt à prendre une pelle et une pioche pour construire ce mur tant qu’il

respecte les frontières de 1967. »

Rafic HusseiniChef de Cabinet de la Présidence Palestinienne

FOCUSIsraël / Palestine = L’urgence d’agir

Beaucoup d’observateurs auront constaté avec surprise que le Forum MEDays avait réussi le tour de force de réunir, autour d’un même panel, l’ancienne ministre des Affaires Étrangères d’Israël Tzipi Livni et Rafic Husseini, à l’époque directeur de cabinet du président palestinien Mahmoud Abbas. C’est une première, en pays arabe, de réunir de manière visible des personnalités aussi importantes des deux nations dans un cadre informel.

Moins d’un an après la guerre de Gaza, c’est un message qui est transmis aux opinions publiques arabes et israéliennes. Sans nier les atrocités de l’opération « plomb durci » à Gaza, il faut, de manière réaliste, peser sur le gouvernement israélien pour le ramener à la table de négociations. La priorité est de stopper la colonisation qui menace à long terme une solution à deux Etats viables.

Le débat, animé par Charles Enderlin, s’est concentré sur les moyens de reconstruire la confiance entre Arabes et Israéliens. L’initiative arabe de paix est une avancée majeure mais, selon le mot même du président américain Barack Obama au Caire, elle «est un bon commencement mais pas la fin de leurs responsabilités pour les pays arabes ». En accompagnement de l’Initiative arabe de paix, les sociétés civiles autant que les leaders politiques doivent démontrer qu’ils veulent mieux se comprendre, afin de rassurer Israël dont la société plus que jamais se referme dans un durcissement politique. Durcissement lisible notamment dans l’effondrement du poids du parti travailliste et la montée des partis religieux extrémistes qui apportent les voix nécessaires au maintien du gouvernement Netanyahou.

Durant les débats, la leader du parti d’opposition Kadima se prononce clairement et publiquement pour la solution des deux Etats et recommande d’évacuer la religion de ce conflit complexe. Elle a aussi appelé les chefs d’Etat arabes à concrétiser, par des messages et des symboles, la possibilité

de normaliser les relations avec Israël dans le cadre du processus de paix. Le gouvernement israélien actuel restant inflexible, l’opposition a besoin de messages forts pour convaincre l’ensemble des Israéliens qu’elle est en mesure de négocier la paix. C’est ce que le forum MEDays a entrepris d’accomplir en invitant la leader de Kadima en terre arabe et musulmane.

Le représentant palestinien a quant à lui rappelé les constantes violations du droit international par Israël et le mépris affiché du gouvernement actuel pour une paix équitable sur la base des accords précédents et des résolutions internationales. Il a de manière percutante martelé le droit des Palestiniens à avoir un Etat viable et souligné qu’une fois ce but atteint, les Palestiniens pourront être des voisins pacifiques d’Israël.

Il faut garder à l’esprit que l’avancée de la colonisation israélienne à Jérusalem est alarmante. En l’absence de négociation, la radicalisation des sociétés israéliennes et palestiniennes ne pourra que se poursuivre (lire « chiffres » ci-après).

Chiffres

Selon un sondage du 10 mars 2010 effectué par Ma’agar Mohot (effectué auprès de 536 personnes), 50% des 15-18 ans Juifs israéliens pensent que les Arabes israéliens ne doivent pas avoir des droits égaux aux leurs. Les résultats d’un sondage d’avril 2009

(effectué par l’université de Liverpool) indiquent que 78% des Israéliens et 74% des Palestiniens se déclarent favorables à la solution des deux Etats.

Prévention des conflits et sécurité

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Journalistes modérateursJonathan CLAYTON, Correspondant pour l’Afrique du Sud du quotidien TimesCharles ENDERLIN, Chef du bureau de France 2 à JérusalemSouad MEKHENNET, Journaliste du New York TimesKaren COLEMAN, Journaliste à Talk NewsHicham BEN YAICHE, Rédacteur en chef de New African Pascal AIRAULT, Journaliste à Jeune Afrique

Responsables politiques et administrateursRafik HUSSEINI, Directeur de cabinet de la Présidence PalestinienneTzipi LIVNI, Leader du parti Kadima, principal parti de l’opposition israélienneMorgan TSVANGIRAI, Premier Ministre du ZimbabweLi ZHAOXING, Président de la commission des Affaires Etrangères de l'Assemblée Populaire Nationale de Chine et ancien ministre des Affaires EtrangèresSaïd HINDAM, Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de l’Egypte et délégué aux Affaires EuropéennesFabio Valencia COSSIO, Ministre de l’Intérieur et de la Justice de la ColombieMoctar OUANE, Ministre des Affaires Étrangères du MaliLuciano ZAPPATA, Amiral, commandant en second du Commandement Transformation de l’OTANBernardino LEON, Secrétaire général de la Présidence du gouvernement EspagnolAhmed BEN SAID JAFFAR, Ministre des relations extérieures et de la coopération des Comores Mohammed FATIH NACIRI, Ambassadeur de la Ligue Arabe

Experts Daniel C. KURTZER, Ancien ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Egypte et en Israël, directeur de recherche à Princeton et co-inspirateur du discours du Caire du président ObamaBukola Adeyemi OYENIYI, Professeur d’histoire et de relations internationales, Redeemers University Nigeria Thomas HULL, Ancien ambassadeur des Etats-Unis en Sierra Leone Paul CARNEY, Membre de la Cour Suprême Irlandaise Donna HUGHES, Professeur à l’Université de of Rhodes IslandSmain LAACHER, Chercheur à l’Ecole Hautes Etudes en Sciences SocialesFrancis MAERTENS, Directeur adjoint de l’organisation des Nations Unies pour la drogue et le crime (UNODC) Michel PERALDI, Anthropologue, directeur du centre Jacques Berque du CNRS- Rabat.Michel QUILLE, Directeur adjoint d’Europol Jean Louis BRUGUIERE, Ancien juge anti terroriste françaisMohamed OULD MOHAMEDOU, Ancien ministre des Affaires Étrangères de Mauritanie, et ancien directeur de programme associé à HarvardLoretta NAPOLEONI, Directrice de recherche pour la lutte contre le financement du terrorisme au club de Madrid

Intervenant sur la thématique

>> Réaffirmer le multilatéralisme comme une nécessité pour faire face aux enjeux de la paix et de la sécurité. (déclaration de Tanger)

>> Imaginer un droit « d’ingérence diplomatique » et un observatoire permanent pour prévenir les conflits en Afrique

>> Ouvrir la coopération subrégionale 5+5 à la Colombie et au Venezuela concernant la lutte contre les trafics

>> Un partenariat stratégique pour sécuriser la zone sahélo-saharienne

>> Une taxe de 0,005% sur les transactions financières internationales pour financer les opérations de paix et le développement

>> Œuvrer à la recherche déterminée d’un règlement du conflit israélo-arabe, dans le cadre de la légalité internationale et sur la base des accords antérieurs, conformément à l’Initiative arabe de paix et avec l’appui de la société civile.

Prévention des conflits et sécurité

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02’

CROISSANCE ÉCONOMIQUE, INTÉGRATION RÉGIONALE ET DÉVELOPPEMENT HUMAIN

Le développement humain sur le continent noir : l’Afrique a-t-elle les moyens de proposer un modèle de développement ?

Nouvelle architecture de l’économie mondiale Intégration économique régionale en Afrique Intégration économique au Maghreb La ZALE et l’Accord d’Agadir

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Le développement humain sur le continent noir : l’Afrique a-t-elle les moyens de proposer un modèle de développement ?

L’accord de Cotonou portant sur les facilitations commerciales, le dialogue politique et la politique de développement entre l’Union Européenne et 78 pays dits ACP (Afrique Caraïbe Pacifique) est probablement la forme la plus achevée de partenariat entre une zone développée et les Pays les Moins Avancés (PMA). Cependant, les violentes critiques sur cet accord ne tarissent pas avec ceux qui considèrent l’accord de Cotonou comme un accord imposé de l’extérieur dans une optique d’assistanat qui maintiendrait l’Afrique dans un état de dépendance économique auprès de l’Union Européenne.

Depuis Cotonou, le monde a évolué aussi, la Chine s’intéresse à l’Afrique, le Brésil à la façade atlantique du continent, l’Inde à sa côte orientale. Et les pays à revenus intermédiaires se sentent écartés des relations avec les Européens ou des préoccupations de la Banque Mondiale. Il faut repenser ainsi l’architecture de la stratégie de développement.

La tentative d’une définition stratégique africaine : le NEPAD

Les réflexions se tournent vers un développement humain propre au continent africain. Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) créé en 2001 sous l’impulsion de plusieurs chefs d’États africains puis relayé par l’Union Africaine (UA) développe un projet basé sur une vision africaine pour les Africains. Ce projet s’appuie sur trois piliers : la bonne gouvernance, le regroupement au niveau des sous-régions et l’encouragement du secteur privé.

Cependant, ne réussissant pas totalement à réunir la société civile autour de projets fédérateurs, le NEPAD essuie lui aussi un certain nombre de critiques. La plus violente d’entre elles – et de surcroit la plus audible – est venue du président sénégalais Abdoulaye Wade au cours d’une réunion de l’UA à Accra en 2007. Il reprochait le manque d’efficacité du programme, pointant du doigt les dépenses extravagantes et inutiles en frais de déplacement et de logement. Le Secrétaire exécutif du NEPAD, M. Ibrahim Assane Mayaki reconnaissait lui-même,

Les financements extérieurs innovants sont requis pour appuyer les budgets étatiques des pays les plus pauvres

Pourtant avec la définition d’engagements budgétaires des pays africains vers des secteurs clés comme l’agriculture, le NEPAD propose un cadre intéressant pour aboutir à un développement. Le fait que son financement soit assuré pour plus de 50 milliards de USD par l’aide internationale atteste de l’impossibilité de ne compter que sur les ressources des pays africains. Les sommes requises vont bien au-delà de ce que ces pays peuvent apporter à leur propre développement, en particulier en tant de crise.

Dans le but de pouvoir obtenir des ressources stables et pérennes, de nouvelles formes de financement doivent être mobilisées. C’est ainsi que les transferts de fonds des migrants et la philanthropie des fondations peuvent devenir de nouveaux modes de financement pour le développement humain en Afrique. Cette solution est préconisée par le Groupe Pilote pour les financements innovants lors de son deuxième atelier de travail à Paris en 2009.

Au-delà de cette idée, le forum MEDays aboutit également à la conclusion qu’une taxe de 0,005% sur les transactions financières internationales pourrait être mise en place sur une base du volontariat. Un rapport du Ministère des Affaires Étrangères français a estimé l’apport financier d’une telle mesure à 60 milliards de dollars annuels.

Un remède de fond : la croissance au service des plus pauvres

Les résultats probants pour la réduction de la pauvreté depuis la fin du XXème siècle résident dans la création d’un modèle économique en croissance permettant de tirer vers le haut les couches sociales les plus pauvres. Ainsi, selon les perspectives de la Banque Mondiale, l’Asie voit sa population pauvre divisée par deux entre 1990 et 2015 alors que sur la même période, l’Afrique, passe de 242 à 345 millions de personnes vivant avec moins de 1 USD par jour. L’Afrique est le seul continent dont la population pauvre continuera d’augmenter en termes absolus, ce qui signifie que le niveau de croissance de l’Afrique reste insuffisant.

au début de l’année 2010, qu’il restait au NEPAD d’énormes difficultés à surmonter pour répondre à toutes ses attentes.

Durant la cérémonie d’ouverture des MEDays 2009, Taieb Fassi Fihri, le ministre des Affaires Étrangères du Maroc, a déclaré qu’à son sens « le NEPAD a échoué à faire renaître la flamme de l’unité africaine. »

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

« Quand atteindrons-nous les Objectifs du Millénaire ? Toute la question est là. Je voudrais

rappeler que, bien avant les Objectifs du Millénaire de

2000, on avait déjà parlé de consacrer 0.7% des PNB au

développement. C’était en 1981 à Paris et nous n’y sommes

pas encore ! »

Jean-Marie Ehouzou, Ministre des Affaires Etrangères du Bénin

Les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement :

Réduire l’extrême pauvreté et la faim Assurer l’éducation primaire pour tous Promouvoir l’égalité des sexes et

l’autonomisation des femmes Réduire la mortalité infantile Améliorer la santé maternelle Combattre le VIH/Sida, le paludisme

et d’autres maladies Préserver l’environnement Mettre en place un partenariat mondial

pour l’environnement

Mettre en place une taxe de 0,005%

sur les transactions financières internationales

pour financer le développement

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FOCUS : Indice de Développement Humain

L’indice composite qu’est l’Indice de Développement Humain (IDH) est une mesure inédite, introduite en 1990 par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD). L’idée est de créer une statistique unique pour analyser le développement économique et social. Synthèse des indicateurs d’espérance de vie, d’éducation et de revenu, l’IDH permet d’apprécier l’évolution du développement dans un pays et offre aussi la possibilité d’effectuer des comparaisons intéressantes entre pays ou sous-régions. Plus on s’approche de la valeur égale à 1, plus le niveau de développement humain sera élevé. Pour rappel, en 2009, la Norvège possède l’indice le plus élevé au monde avec un ratio de 0,971 et le Niger ferme la marche avec un ratio de 0,340. Le Maroc est dans la tranche des IDH moyen avec un ratio de 0,654 et se place à la 130ème place dans le classement du PNUD.

Les indicateurs d’alphabétisation et d’espérance de vie décrivent deux phénomènes dont l’évolution ne peut se mesurer qu’à long terme. L’IDH reflète donc mal les efforts budgétaires récents réalisés par les pays africains pour l’éducation et la santé de leur population. Ainsi, pour améliorer la performance analytique de l’IDH, le PNUD offre des variables supplémentaires susceptibles de correspondre plus précisemment aux caractéristiques de chacun des pays, en lieu et place d’un système rigide et uniforme. Enfin, l’Afrique de l’Ouest dans sa grande majorité, les pays sahélo-sahariens accompagnés vers le sud du continent par les pays enclavés jusqu’au Mozambique, ainsi que les pays de la Corne (exception faite de Djibouti), forment le groupe des pays à l’IDH faible.

Cette carte met en évidence, selon les dernières données recueillies auprès du PNUD, trois zones significatives de développement en Afrique. Classés selon les IDH calculés entre faible, moyen, élevé et très élevé, seuls trois pays peuvent se targuer d’être dans la catégorie « élevé » qui débute à un taux de 0,80 (la Libye, des Seychelles et de l’Île Maurice). Nous ne disposons malheureusement pas de données pour la Somalie et le Zimbabwe mais les études du PNUD accordent un statut « peu élevé » à ces deux pays. Un groupe homogène, composé de trois axes géographiques, connaît un développement moyen : les pays arabes du Nord de l’Afrique, le pays de l’Est (à l’exception de la corne), et la façade atlantique, du golfe de Guinée à l’Afrique australe.

1000 km

Supérieur à 0,8

Entre 0,5 et 0,8

Moins de 0,5

Absence de données

Le développement de l’Afrique repose sur l’éducation de ses jeunes générations. Garantir l’accès au savoir et un enseignement de qualité devraient être un des principaux objectifs des états africains.

La jeunesse du continent africain représente une richesse et une force pour son développement et demeure un atout inexploité.

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

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Nouvelle architecture de l’économie mondiale

Les rencontres MEDays 2009 ont été l’occasion de se pencher sur les évolutions de long terme des relations économiques mondiales. Les rapports économiques entre les différentes puissances de la planète sont en train de se modifier, et la crise actuelle a été un catalyseur de ces évolutions. Autour de la table, des experts économiques, des ministres de pays émergents, des gouverneurs de banques centrales et des représentants d’organisations internationales ont rappelé les premières leçons de la crise, en particulier les causes et les conséquences de ce choc économique sur les relations internationales.

L’origine de la criseLa chute de Lehman Brothers, les subprimes,

le « credit crunch » sont des facteurs bien connus. Mais les origines étaient bien plus lointaines.

L’abondance de liquidités mondiales, la fluctuation du prix des matières premières et les délocalisations industrielles sont les causes sous-jacentes de cette crise. Tous ces facteurs sont directement liés à la montée en puissance des grands émergents.

Le système financier occidental a drainé l’épargne du monde à des fins d’endettement des populations estimées solvables, celles du marché nord américain. Les liquidités créées dans les marchés émergents ou même les pays en développement ont pour partie été réinvesti dans un système financier qui s’est avéré être une machinerie manquant de transparence.

« Passer de 5% de croissance à -1-2% est une variation

de croissance inconnue dans L’histoire du monde[…]

La grande leçon est que les pays du Sud ont su

remédier à la baisse de leurs recettes

par le développement de leur marché intérieur. »

Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Economistes

Conséquences géopolitiquesIl est certain que les soubresauts engendrés

par la crise accélèrent le déplacement des centres de puissance économique (et donc politique) à l’échelle planétaire. Les pays émergents ont ainsi fait leur entrée dans les instances informelles de gouvernance économique mondiale. Désormais, le G20 se substitue au G8, l’élargissement du cénacle aux émergents devenant incontournable au vu de leur nouvelle influence économique. La crise vient du Nord et cela ne le confortera pas dans les négociations à venir. D’autres part, fin 2009, la décision est prise de transférer 5% des droits de vote dans les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale) des pays du Nord vers les pays émergents. Cette décision est la conséquence du changement des poids relatifs des économies du Sud dans l’économie mondiale (voir graphique ci-contre). L’Afrique ne gagne rien ou presque à ce rééquilibrage, l’Europe est la zone économique qui perdra le plus de droit de vote au terme de ce processus.

Enjeux

Ces transformations dans la gouvernance économique mondiale doivent être suivies d’effets positifs et concrets. Les éléments brièvement présentés ci-dessus doivent pousser à cette réflexion: comment intégrer tous les pays dans la mondialisation, avec l’ambition de respecter les exigences d’un développement durable, à la fois économique, social et humain ?Etant donné les facteurs de la crise à court terme, un des premiers chantiers abordés par le G20 concerne l’élaboration d’une régulation financière internationale, sur les risques bancaires notamment. A moyen terme les grandes puissances économiques devront aborder la question du niveau des taux de change entre les pays émergents et les pays industrialisés, question qui reste non traitée par les derniers sommets du G20.Il faudra aussi éviter de se focaliser uniquement sur les aspects financiers et monétaires de l’économie mondiale. Un développement pérenne ne pourra être construit qu’avec la participation de tous, au niveau mondial, au niveau régional et au niveau local. L’Afrique doit en particulier comprendre les avantages à tirer d’une réelle intégration régionale et d’une insertion dans les circuits économiques mondiaux, que les pays développés doivent faciliter. Ce n’est qu’avec des organisations régionales fortes que les pays africains pourront être mieux représentés dans les négociations futures (pour l’instant seule l’Afrique du Sud fait partie du G20). Ce n’est qu’à ces conditions que nous pourrons assister à un « co-développement responsable ».

Le basculement de la richesse mondiale

G 7

Pays émergents

UE

Asie émergente

Afrique Subsaharienne

Afrique du Nord et Moyen Orient

% du PIB mondial

50

40

30

20

10

0

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

est

2011

est

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

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46 47

Intégration économique régionale en Afrique

A quoi sert l’intégration économique régionale?

Selon le rapport 2009 de la CNUCED sur le développement économique de l’Afrique : « Les deux principales considérations théoriques justifiant la formation de blocs commerciaux sont l’effet d’allocation et l’effet d’accumulation ». Ainsi, dans une économie globalisée, l’intégration économique régionale est en théorie bénéfique à la fois pour les entreprises et les consommateurs.

Type de partenariats extérieurs :

Accord de partenariat économique (APE) Accord de libre-échange entre l’Afrique du Sud

et l’UE (11 octobre 1999) Accord de coopération pour le commerce,

l’investissement et le développement entre l’UDAA et les États-Unis (16 juillet 2008)

Loi sur la croissance et les potentialités de l’Afrique (18 mai 2000)

Accord-cadre sur le commerce et l’investissement des États-Unis (Pays africains concernés : Afrique du Sud, Algérie, Ghana, Tunisie et Nigéria mais aussi deux communautés économiques régionales, l’UEMOA et le COMESA)

Accords de libre échange (Maroc-Etats-Unis ou Tunisie-Etats-Unis)

Statut avancé d’association entre le Maroc et l’Union Européenne

commerciaux internationaux, notamment en raison de la trop forte segmentation et de l’étroitesse des marchés. Tous ces facteurs rendent les pays africains moins attractifs pour les investissements étrangers. Les différentes initiatives d’organisations régionales mises en place dans le continent noir, du Plan d’action de Lagos (04/1980) au traité d’Abuja (06/1991) jusqu’au Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et à l’établissement de l’Union Africaine (2001), sont tout autant de signaux clairs envoyés au monde par les dirigeants africains. Ces projets visent à renforcer le poids de l’Afrique dans le commerce mais aussi dans la politique internationale.

La récente réussite de l’intégration européenne pourrait être une source de motivation pour les pays africains.

Au-delà des accords passés entre les états africains pour des regroupements régionaux, plusieurs partenariats extérieurs sont aussi conclus, collectivement ou individuellement, comme les partenariats ACP/UE, les initiatives bilatérales USA/Afrique ou Japon/Afrique (TICAD). De plus, les partenariats que peuvent proposer la Chine, l’Inde ou le Brésil à l’Afrique, entrent totalement dans l’optique d’une construction de partenariats Sud-Sud, qui se multiplient ces dernières années.

L’Afrique et les Africains peuvent se servir de l’intégration régionale pour rattraper leur retard et s’inviter dans l’économie globalisée. En effet, ils ont depuis trop longtemps été mis à l’écart des échanges

« L’Afrique, c’est un milliard d’habitants en 2020 et 4%

des richesses actuelles. C’est également

à peine 15% de son commerce qui

est inter-Africain. »

Taieb Fassi Fihri, Ministre des Affaires Étrangères

et de la Coopération du Royaume du Maroc

Un optimisme nouveau se fait jour, avec la conviction

que le commerce intrarégional et l’intégration régionale peuvent

aider à promouvoir le développement à condition de

remédier aux erreurs du passé.

Rapport 2009 CNUCED

L’Afrique est le continent le plus doté d’organisations régionales dans le monde :

Une organisation régionale regroupe tous les pays Africains à l’exception du Maroc

14 groupements économiques régionaux 7 pays sur les 53 du continent

appartiennent à un seul groupement 27 pays africains font partie de deux

groupements 18 sont membres de trois groupements 1 seul pays est membre de quatre

groupements

ZOOMDes échanges intra-africains encore faibles

Le point noir de l’intégration économique régionale africaine reste malgré tout la faiblesse des échanges entre les pays du continent. Les exportations de la plupart des blocs régionaux sont destinées, à plus de 80%, à des pays hors-Afrique dont 50% vers l’UE ou les USA. Le commerce afro-européen est plus développé que le commerce inter-africain alors même que la proximité géographique devrait être un avantage préférentiel par rapport aux nations européennes.

Source : Rapport 2009 de la CNUCED sur le développement économique de l’Afrique

Lalla Ben Barka, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission

Economique pour l’Afrique

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

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Intégration économique au Maghreb

Les articulations économiques entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie

Le Maghreb arabe, cinq pays (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie) est réputé en Afrique une des zones les plus réticentes à l’intégration économique malgré la création en 1989 de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). De population modeste, ce groupe de pays est composé néanmoins de deux grands producteurs et exportateurs d’hydrocarbures, l’Algérie et la Lybie, ainsi qu’un pays moins développé par rapport aux pays maghrébins riverains de la Méditerranée, la Mauritanie.

Les intérêts immédiats de ces pays divergent. Le Maroc et la Tunisie recherche l’ouverture commerciale et ont construit leur spécialisation sur les services pour gagner leurs devises et trouver leur équilibre extérieur. L’Algérie, elle, a misé sur ses exportations d’hydrocarbures qui lui assurent des réserves de change confortables (estimées à 112 milliards d’€uros) qu’elles cherchent à utiliser pour développer des filières spécialisées sur les industries lourdes. Cependant la manne pétrolière n’est pas éternelle.

Une meilleure intégration économique pourrait améliorer grandement l’attractivité du Maghreb pour les investisseurs étrangers. Un pôle économique maghrébin pourrait être la zone la plus compétitive en Afrique et parmi les plus attractives au monde. L’afflux des investissements étrangers au Maghreb représentait à peine 4% de PIB au Maroc ou 2% en Algérie, taux relativement faible par rapport aux 8% affichés par l’Egypte (source World Economic Outlook, FMI, 2009).

Les blocages politiques ainsi que les frilosités commerciales freinent l’ouverture économique entre pays voisins malgré les différentes perspectives de coopération: une zone de libre échange euro-méditerranéenne est envisagée en 2012, une banque euro-méditerranéenne de développement est à l’étude, de grands projets énergétiques, sur l’énergie solaire notamment, sont lancés.

Une zone de libre échange Euro-Méditerranée prévue en 2012

Augmenter les échanges régionaux au Maghreb constitue donc une première étape dans la constitution d’une zone économique attractive, au Nord de l’Afrique et aux portes de l’Europe. L’Union Européenne l’exige en préalable à la mise en place

de la zone de libre échange promise à l’horizon 2012. Il s’agit de s’assurer du sérieux des autres pays méditerranéens dans les futures négociations. Pourtant les blocages politiques subsistent. Les frontières terrestres Algérie-Maroc restent closes, situation absurde aux yeux du reste du monde. Les réactions des institutions internationales (déclaration du FMI en 2009 concomitante à la célébration des vingt ans de l’Union du Maghreb Arabe) ou des experts, politiques et observateurs étrangers venus au Forum MEDays en témoignent.

Au Sud et à l’Est de la Méditerranée, les accords douaniers sont multiples, et tous les pays n’en sont pas partie intégrante (confère focus sur la ZALE et l’accord d’Agadir). Le Maroc et la Tunisie s’impatientent des tergiversations de leur voisin algérien. Ainsi, le Ministre tunisien du Développement et de la Coopération Internationale a rappelé, lors de la récente rencontre-anniversaire de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) à Tunis le 17 février dernier : « La création de la zone de libre échange maghrébine et la mise en place de règles d’origine claires et souples entre les pays de cette zone ne manqueront pas d’augmenter le flux de commerce inter-maghrébin et d’offrir une plate-forme idoine permettant aux investisseurs locaux et étrangers de réaliser leurs projets dans la région qui constitue un marché d’environ 100 millions de consommateurs».

Le protectionnisme concerne bien plus les échanges intermaghrébins ou inter-arabes que ceux entre les pays du Nord et leurs voisins du Sud.

Il est en effet regrettable de noter que le commerce entre pays de la rive sud de la Méditerranée ne représente qu’à peine 5% du commerce total des pays de la zone.

En ce qui la concerne, l’Union Européenne a intégré depuis longtemps maintenant le projet de zone de libre-échange dans sa politique de voisinage. Mais les divisions au Sud rendent improbable l’achèvement d’une zone euro-méditerranéenne de libre échange en 2012. Gommer les divisions nécessite une conférence tripartite, tant les sujets de discussions sont nombreux. Cette conférence pourrait dans un premier temps remettre en question les barrières douanières, produits par produits et filières par filières.

Commencer par des intégrations industrielles?

Le modèle de la Communauté Économique du Charbon et de l’Acier (CECA) pourrait être repris par le Maroc, la Tunisie et l’Algérie avec un éventuel rapprochement entre les deux secteurs industriels

phares au Maroc et en Algérie - à savoir le phosphate et l’énergie fossile. Une coopération technique et industrielle pourrait permettre de produire les engrais phosphatés les plus compétitifs au monde. Les intégrations industrielles pourraient amener une industrialisation nouvelle partagée et une montée en gamme des exportations traditionnelles.

L’autre priorité dans cette région est la création de la Banque méditerranéenne d’investissement et de développement (BMID). Effectivement cette institution pourrait devenir une véritable pierre angulaire au projet méditerranéen et concrétiser la volonté politique d’intégration économique régionale. Cet instrument de financement de projets et de sécurisation de l’investissement dans la zone méditerranéenne devra maintenir comme objectif de tirer vers le haut un groupe entier de pays et dans laquelle les pays du Maghreb pourront avoir une importance particulière.

Par ailleurs, l’opportunité de créer un tel outil dans la zone est aussi favorable au rapprochement des acteurs publics et privés qui serait un atout dans la construction d’un ensemble régional. En effet, nous pouvons imaginer que les efforts qu’entreprendront les acteurs privés pour se rapprocher au-delà des frontières ne pourront avoir qu’un effet bénéfique sur les relations politiques entre les différents pays de la région qui freinent l’intégration.

Ce modèle de banque de développement qui a fait ses preuves avec la BERD, pourrait être l’aboutissement d’une d’unification stratégique des acteurs financiers déjà présents comme la Facilité EuroMéditerrannéenne de Paiement (FEMIP, fonds créé par la BEI) ou encore les agences de coopération (AFD, KFW, AECID), en permettant une montée en puissance des solutions financières. La BEI estimait que 250 milliards d’Euros étaient nécessaires sur 10 années pour les projets d’infrastructures alors que le bilan de la FEMIP atteint juste les 8 milliards sur les 6 années de son existence.

D’ores et déjà, la Banque Maghrébine d’Investissement et de Commerce Extérieur (BMICE) dont le projet a abouti en mars 2010 après de longues années de gestation est un des premier signes que le Maghreb financier est en construction. Basée à Tunis et doté d’un capital de 500 Millions d’Euro, elle est l’un des instruments financiers qui pourront compter pour atteindre les 25 milliards d’Euro annuels nécessaires pour mener à bien les projets structurants dans les énergies et l’urbanisation.

Ahmed Reda Chami, Ministre de l'Industrie, du Commerce et des

Nouvelles Technologies du Royaume du Maroc

Sidi Ali Abdellaoui, Secrétaire général de la Confédération générale

des opérateurs économiques algériens

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FOCUS : La ZALE et l’Accord d’Agadir

La Zone Arabe de Libre-échange, la ZALE a été créée en 2005 par l’Union Economique Arabe (institution elle-même créée par la Ligue Arabe à la fin des années 50) et vise à éliminer toutes les restrictions douanières existantes entre les pays membres. Très similaire au modèle de l’ASEAN, et composée de 18 membres ( l’Algérie a rejoint la zone en 2009), la ZALE a pour objectif de créer, à terme, un marché commun arabe.

Elle ambitionne de créer un marché régional homogène, stabiliser la zone et renforcer le pouvoir de négociation des pays membres dans les institutions internationales. La ZALE peut proposer un cadre intéressant dans la région pour ses membres d’autant qu’un relai d’information y est assuré par le secteur privé et les Chambres de commerces arabes consultées sur les rapports entre

les administrations douanières et les entreprises privées.

Néanmoins, ce qui est reproché à la ZALE réside surtout dans le fait que les produits importés des autres pays arabes pourraient être produit localement. Le « nationalisme » économique est encore très fort et les marchés et les productions des pays arabes ne sont pas forcément complémentaires. Les détracteurs de cette zone considèrent que l’accord n’a profité principalement qu’aux exportateurs arabes « confirmés » et non pas aux économies nationales où les producteurs locaux sont inexpérimentés. De plus, l’origine des produits est parfois inconnue et il devient nécessaire d’établir des certificats d’origine uniformisés dans tous les pays membres afin d’éviter d’avoir des produits fabriqués ailleurs que dans la zone.

Enfin le protectionnisme est encore fort et bon nombre de membres de cette zone ont établis des listes de produits interdits à l’importation dans le but de « protéger leur production ». C’est d’ailleurs le cas du Maroc (804 produits), de l’Algérie (1500 produits) ou de l’Egypte (709 produits). Néanmoins, les échanges commerciaux entre l’Algérie (entrée en 2009) et les pays arabes en 2008 se sont considérablement développés comme nous l’indique les chiffres des Agences du commerce extérieur. Ces chiffres sont toutefois à relativiser puisqu’ils ne représentent, en 2008, qu’une part extrêmement faible dans le total des échanges algériens avec le reste du monde (2,9%).

L’accord d’Agadir réuni un groupe de pays arabe qui souhaitent avancer plus loin dans l’ouverture commerciale

L’Accord d’Agadir, signé en mai 2004 et entré en vigueur en 2007 après d’âpres discussions, regroupe quatre pays qui n’ont pas de continuité territoriale (la Jordanie, l’Egypte, la Tunisie et Maroc). Il vise à harmoniser les réglementations des pays membres notamment dans les secteurs du commerce extérieur mais aussi de l’agriculture, de l’industrie ou des douanes en supprimant les droits de douanes et les barrières non tarifaires. Cet accord, conforme aux préceptes de l’OMC et en harmonie avec les règles de la ZALE, cherche aussi à enclencher une dynamique positive de complémentarité et à promouvoir les Investissements Directs Etrangers (IDE). Certains produits, notamment les produits agricoles ne sont

pas concernés par l’Accord d’Agadir. L’enjeu de préservation de la masse des petits agriculteurs non exportateurs est fortement politique.

L’accord d’Agadir introduit le « cumul d’origine » (instrument selon lequel des produits peuvent être produits ou finalisés dans plusieurs pays membres de la zone et bénéficier, en tant que produit fini, de tarifs préférentiels à l’entrée dans l’UE). Il est donc la forme la plus aboutie vers la mise en place d’une grande zone de libre-échange entre l’Union

Européenne et ses 16 partenaires commerciaux que sont l’Algérie, la Cisjordanie et la Bande de Gaza, l’Egypte, les Iles Féroé, l’Islande, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Norvège, la Suisse, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Et si l’Algérie, qui préfère lui privilégier une intégration « horizontale » via l’UMA pour le moment, peut signer ces accords, alors un marché intégré de près de 90 millions de personnes verrait le jour au Maghreb.

« Si l’on observe les modèles d’intégration commerciale dans

le monde, on s’aperçoit que l’Asie a un modèle, le vol d’oie, l’Amérique latine a un modèle,

maquilas ou Mercosur, mais l’Afrique du Nord n’a pas de

modèle. »

Alejandro Lorca Corrons, Chercheur à l’ Universidad Autonoma de Madrid

Pays membres de la ZALE – Zone Arabe de Libre Echange : Algérie, Arabie Saoudite, Autorité Palestinienne, Bahreïn, Egypte, Emirats Arabes Unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Lybie, Maroc, Mauritanie, Oman, Qatar, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

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Exportations de biens et services du Maroc

UE 26,9% Algérie 0,3%Tunisie 0,2%

Reste du monde 72,6%

Exportations de biens et services de l’Algérie

UE 26,3%Tunisie 0,6%

Reste du monde 72,1%

Maroc 1,1%

Exportations de biens et services de la Tunisie

UE 38,6%

Reste du monde 59,3% Maroc 0,8%Algérie 1,3%

Algérie 1,9%

Tunisie 0,5%

Importations de biens et services du Maroc

Reste du monde 62,6%

UE 35%

Importations de biens et services de l’Algérie

UE 44,8%

Maroc 0,2%Tunisie 0,8%

Reste du monde 54,2%

Importations de biens et services de la Tunisie

UE 40,1%

Reste du monde 57,3% Maroc 0,3%Algérie 1,9%

Le Commerce Extérieur du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie

UE

Algérie

20 760 000 000

831 460 960

492 480 000

57 024 934 040

79 108 875 000

MAROC

Tunisie

Reste du Monde

Total des exportations

UE

Algérie

17 520 000 000

96 138 570

324 170 000

21 197 766 430

39 138 075 000

MAROC

Tunisie

Reste du Monde

Total des importations

UE

Maroc

15 600 000 000

831 460 960

206 352 740

27 981 436 106

44 619 249 806

Algérie

Tunisie

Reste du Monde

Total des importations

UE

Maroc

8 760 000 000

96 138 570

76 406 550

23 687 504 041

32 620 049 161

Algérie

Tunisie

Reste du Monde

Total des exportations

UE

Tunisie

10 680 000 000

492 480 000

76 406 550

15 072 880 432

26 321 766 982

Algérie

Maroc

Reste du Monde

Total des importations

UE

Tunisie

9 480 000 000

324 170 000

206 352 740

14 577 957 902

24 588 480 642

Algérie

Maroc

Reste du Monde

Total des exportations

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

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Intervenant sur la thématique

Journalistes modérateursSylvain ATTAL, Journaliste à France 24Philippe CAYLA, Président d’EuronewsLeïla SLIMANI, Journaliste à Jeune AfriqueAdama WADE, Journaliste à Les AfriquesEssop PAHAD, Fondateur et rédacteur en chef du journal ThinkerGuillaume DUVAL, Rédacteur en chef d’Alternatives Economiques

Responsables politiques et administrateursJihad AL WAZIR, Président de l’Autorité Monétaire palestinienneMohamed Kamal HASSOUNEH, Ancien Ministre palestinien de l’Economie et des FinancesPascaline TAMANI, Ministre de la Santé de CentrafriqueHans NYETAM NYETAM, Ministre des Travaux Publics du CamerounLalla BEN BARKA, Secrétaire Exécutive Adjointe de la Commission Economique pour l’AfriqueHabib BEN YAHIA, Secrétaire Général de l’Union du Maghreb ArabeAhmed REDA CHAMI, Ministre de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies du Royaume du MarocAbdellatif MAAZOUZ, Ministre du Commerce Extérieur du Royaume du MarocFernando SIMAS MAGAHLAES, Directeur Afrique du Ministère des Relations Extérieures du Brésil

Experts et dirigeants d’entreprisesSheikh Mohammed BIN ESSA AL KHALIFA, Directeur Général du cercle pour le Développement Economique du BahreinAlejandro LORCA CORRONS, Chercheur à l’ Universidad Autonoma de MadridJean Hervé LORENZI, Président du Cercle des Economistes et conseiller au Directoire de la Compagnie Financiere Edmond de RotschildAmani ABOU ZEID, Représentante résidente de la Banque Africaine de DéveloppementAicha POUYE, Directrice du Business and Institutionnal support du International Trade Center (OMC/ONU)Torek FARHADI, Coordinateur du Bureau des projets et programmes de l’International Trade CenterIvan MARTIN, Professeur à l’Instituto Complutense de Relaciones InternacionalesSid Ali BENABDELLAOUI, Vice-président de la Confédération Générale des Entrepreneurs AlgériensRandolph RODENSTOCK, Président de la Fédération de l’Economie Bavaroise (VBW)Essam JANAHI, PDG de Vision 3Saad BENABDELLAH, Directeur Général de Maroc ExportAnis EL YOUSSOUFI, Directeur des relations internationales de Bank Al MaghribJulien AUBERT, Responsable des financements à la mission Union Pour la Méditerranée de l’Elysée

>> Elargir la gouvernance économique mondiale pour mieux anticiper les répercussions mondiales des décisions prises.

>> Mettre en place un prélèvement de 0,005% sur les transactions financières internationales pour financer le développement.

>> Permettre aux pays du Sud de s’approprier les technologies de production d’énergies renouvelables.

>> Organiser une conférence tripartite (Tunisie, Algérie, Maroc) pour préparer l’abaissement des tarifs douaniers.

Croissance économique, intégration régionale et développement humain

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03’

INSTRUMENTS DE COOPÉRATION EN MÉDITERRANÉE

UpM, année zéro Une proposition originale pour le financement de l’UpM Quelle formule de coopération pour la préservation

de l’environnement marin dans le bassin méditerranéen? Enjeux migratoires : le cas du Maroc en Méditerranée

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Union pour la Méditerranée (UpM) :année zéro

Beaucoup d’incompréhension parmi les promoteurs de l’Union Pour la Méditerranée devant le titre de la conférence: « L’UpM une union de projets ou un projet mort-né? ». Pourtant la question se pose tant les limites et les freins au projet sont nombreux.

Il est certain que si ce n’est pas l’UpM, une autre institution devra émerger pour réguler l’espace méditerranéen tant la convergence d’intérêts est évidente. Au Sud, avoir accès à des soutiens financiers et technologiques est nécessaire pour assurer la croissance. Du point de vue de l’Union Européenne, un Sud prospère serait la garantie d’échanges commerciaux développés et de flux migratoires maîtrisés. Des deux côtés on espère que la croissance et les politiques éducatives performantes désarmeront le danger de la radicalisation des populations.

Pris en compte, ces intérêts ont amené l’ensemble des pays riverains autour de la table pour le sommet de Paris en juillet 2008. Le cadre de l’UpM est innovant. Il répond en effet à la critique fréquente des pays du Sud : la manière unilatérale dont le processus de Barcelone conduisait la coopération. La définition des priorités et le financement étaient exclusivement européens tandis que le nouveau cadre institutionnel propose aux pays du Sud d’intégrer réellement le secrétariat permanent et de prendre la coprésidence. La symbolique est importante.

période de crise au Moyen Orient? Cependant, il a été rappelé que l’Union Pour la Méditerranée n’a pas vocation à devenir une union proprement politique, mais elle doit être avant tout une union permettant une meilleure gestion de l’espace commun et partagé qu’est la mer Méditerranée. Nul doute que le règlement au Proche-Orient devra retenir l’attention des diplomaties méditerranéennes si elles veulent aboutir au nouveau cadre proposé par l’UpM. Les résultats du prochain sommet de juillet 2010 permettront de mesurer la détermination des différents acteurs de l’UpM. Côté Nord, l’Espagne prendra alors le relais de la France à la coprésidence, côté Sud le successeur de l’Egypte reste à déterminer.

Le financement constitue le deuxième point noir. Dans un contexte de crise économique et financière, il apparaît difficile de lever les fonds suffisants à soutenir les nombreux projets listés comme prioritaires. Six priorités avaient été affichées : la dépollution de la Méditerranée, l’énergie solaire, l’éducation supérieure, la protection civile, les autoroutes de la mer et les transports, et enfin le développement des entreprises. Le financement nécessaire représente plus de 250 milliards d’Euros sur dix années (chiffres cités par la BEI et par Stefan Fule, commissaire européen à la politique de voisinage) alors que l’UpM ne peut compter, pour l’instant, que sur la seule contribution déclarée des Etats européens, soit 650 millions d’Euros.

Perspectives pour 2010Julien Aubert, responsable des financements

à la cellule UpM de la présidence française, garde un certain optimisme. L’étiquette UpM signifiera, dit-il, que les pays membres pourront peser plus lourd face aux bailleurs de fonds internationaux comme la Banque Mondiale. Cela devrait favoriser notamment le financement des importants projets solaires. Il évoque par ailleurs la création prochaine d’un fonds co-financé par les institutions financières méditerranéennes avec l’objectif d’atteindre un milliard d’Euros à la fin 2011. Malgré tout, le faible engagement financier direct de l’UE provoque une incompréhension au Sud comme en a témoigné le débat du Forum Medays consacré à la création

d’une banque euro-méditerranéenne. Sur ce point encore, le représentant de l’Elysée ne vient pas les mains vides puisque il annonce en avant première la création de « la commission Milhaud » chargée de rendre un rapport sur la création de cet instrument financier. Toutefois, l’objectif souhaité d’atteindre des disponibilités de financement à hauteur de 22-25 milliards d’Euro annuels reste lointain et incertain.

Les porteurs du projet, la co-présidence franco-égyptienne notamment, demandent du temps pour prouver l’utilité et la viabilité de l’UpM. Pour eux, l’acte de naissance se situera en 2010 avec la nomination d’Ahmad Massadeh au secrétariat général de l’UpM. Dès lors, au travail de recensement des projets succéderont le montage financier et la partie opérationnelle.

Cependant, le projet achoppe sur le financement et sur le gigantisme de l’arrangement politique (43 pays et une institution politique, la Ligue Arabe, participent à l’UpM). D’une part, la présence des pays de l’UE dans leur totalité, malgré un intérêt plus faible dans les pays du Nord de l’Europe, signifie également que les exigences européennes en matière de gouvernance et de droits de l’homme ne s’assoupliront pas non plus. Or, parmi les pays arabes, très peu sont ceux qui peuvent prétendre accomplir une évolution démocratique rapide de leur régime.

Par ailleurs une autre interrogation persiste : au Sud de la Méditerranée, et en dehors du cas particulier d’Israël, les pays voisins ont-ils d’assez bonnes relations pour éviter de multiples blocage politiques?

Le proche Orient et le financement : les deux blocages actuels

La guerre à Gaza a suspendu les rencontres ministérielles pendant 6 mois. Said Hindam, Secrétaire d’Etat au Ministère égyptien des Affaires étrangères précise pourtant que détermination à aboutir demeure. Les représentants palestiniens présents aux MEDays semblaient d’accord. Pourtant une deuxième crise semblable à celle de Gaza reste possible. Quel avenir alors pour l’UpM si cela devait arriver? Le projet peut-il avancer en

Instruments de coopération en méditerranée

« L’Union pour la Méditerranée ne signifie pas l’union

de la Méditerranée, le projet est de bâtir

un schéma évolutif pour la gestion d’un espace partagé pas une union

politique. »

Said Hindam, Secrétaire d’Etat au Ministère

des Affaires Étrangères de l’Egypte

Les six priorités de l’UpM :- La dépollution de la Méditerranée- Créer des autoroutes maritimes et terrestres- La protection civile- L’énergie de substitution : plan solaire méditerranée- L’enseignement supérieur et la recherche, université euro-méditerranéenne- L’initiative méditerranéenne de développement des entreprises

Date clés :- Février 2010 : nomination du Secrétariat Général de l’UpM, avec à sa tête le jordanien Ahmad Massadeh

- Juillet 2010: sommet des chefs d’Etat. Désignation de la présidence tournante.

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Concernant la sécurité de la zone maritime méditerranéenne, il faut pouvoir distinguer deux types d’enjeux stratégiques. Les premiers concernent la sécurisation face au terrorisme et aux trafics, les seconds visent l’amélioration de la prévention des catastrophes naturelles ou des naufrages. Or, ces deux préoccupations convergent puisque les pratiques de contrôle établies contre le terrorisme et les trafics pourraient être transposées à la protection civile et à la répression des dégazages.

Une coopération en appelle-t-elle une autre?La coopération sécuritaire s’est renforcée entre

les pays du Sud de la Méditerranée (hormis la Lybie mais avec la participation de la Jordanie) et l’OTAN dans le cadre du dialogue méditerranéen et de l’opération Active Endeavour qui coordonne les patrouilles de surveillance. L’Union pour la Méditerrannée a clairement affiché ses ambitions sur les enjeux environnementaux et logistiques. La jeune institution pourra-t-elle faire aboutir un dialogue et des projets financés sur les priorités

telles que la dépollution, les autoroutes de la mer et la prévention des catastrophes naturelles?

Cela nécessite sans doute une refonte ou une meilleure lisibilité de tous les instruments de coopération qui existe entre l’Union Européenne et les pays du pourtour méditerranéen.

Ces instruments de coopération ou de gestion en Méditerranée mériteraient sans doute une organisation plus lisible pour aboutir à un pilotage stratégique plus efficace. Entre les projets portés par l’UpM, la politique de voisinage, la représentation extérieure de l’UE ou le Commissaire aux Affaires Maritimes, les lieux de création ou de formulation des politiques sont multiples.

En outre, les décisions ne sont pas forcément communautaires mais aussi et surtout nationales tout particulièrement en matière maritime car il s’agit de coopérer d’un territoire à un autre dans des domaines qui sont de compétence régalienne des Etats. L’UpM devra s’imposer comme un cadre pertinent pour une harmonisation des politiques de coopération en matière maritime mais aussi et c’est son rôle premier, elle devra réussir à créer la confiance et les ressources pour financer ses projets.

Un fonds d’équipement financé par une contribution sur la valeur des marchandises transportées en Méditerranée

Le financement de l’UpM est pour l’instant relativement faible malgré la volonté affichée des pays d’Europe du Sud de faire en sorte que l’Union Européenne consente à une rallonge budgétaire. Le contexte de crise économique rend cette option

peu probable. Si l’UpM avait cependant une assise budgétaire minimale pour financer les projets d’infrastructures ou de coopération, elle pourrait alors en amorcer beaucoup plus.

Une des recommandations proposées par les intervenants au cours des MEDays serait de créer un instrument financier pour pérenniser les projets de coopération maritime. Ce fonds pourrait prendre la forme d’une contribution sur la valeur de la marchandise transportée. Il devra

être co-géré de manière souple par les armateurs de navire et les autorités publiques des pays de l’UpM. Le secrétariat général de l’UpM pourrait en avoir la supervision pour le compte des autorités publiques. Cela permettrait de bâtir la gestion la moins bureaucratique possible.

De très nombreux navires, consommateurs de services de sécurité publique ou de sauvetage en haute mer, ne contribuent par ailleurs en rien à la création de richesses en Méditerranée ou au recouvrement des coûts de ces services publics (70 % des navires traversant la Méditerranée ne font pas escale dans un port du littoral méditerranéen). Ce sont ces navires qui sont essentiellement visés par la création de cette contribution. Ils font peser, au même titre que les autres, un grand risque pour l’écosystème et les membres des équipes de sauvetage. Avec un tel principe de financement, il contribuerait de manière équitable au développement des projets de l’UpM et à l’amélioration des services de sécurité maritime.

Proposée et actée en 2008 à l’initiative de la France, l’Union pour la Méditerranée regroupe 43 pays et une organisation internationale (la ligue arabe).Le schéma initial se proposait de rassembler exclusivement les pays du pourtour méditerranéen cependant le format a dû changer suite à une opposition au sein de l’Union Européenne. La crainte de laisser la gestion de la politique méditerranéenne à un seul groupe de pays européens a conduit l’Allemagne, parmi d’autres, à réclamer que l’UpM soit intégrée dans la politique de voisinage de l’Union Européenne.

Focus : Une proposition originale pour le financement de l’UpM

« Il faudrait commencer par la création d’un Observatoire

des richesses qui transitent en Méditerranée.

Dans l’attente d’un tel instrument, un prélèvement sur le quantitatif, facturé à la tonne,

permettrait de rassembler au moins 500 millions d’Euros

pour une contribution proportionnellement

très faible. »Vincent Clouzeau,

Directeur de la branche maritime, Dupont partners

Créer un instrument financier pour pérenniser

les projets de coopération maritime

Instruments de coopération en méditerranée

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La sécurité maritime telle que définie dans les conventions internationales, notamment dans le texte de référence qui est la convention de Montego Bay, se rapporte à trois éléments : la sauvegarde vie en mer, la préservation milieu marin et la police ou l’ordre public sur les mers. La mer Méditerranée est définie comme une mer semi-fermée, elle ne comporte donc, dans le langage du droit que des Etats riverains et non des Etats côtiers. Elle représente 1% de la surface totale des mers mais 30% du trafic maritime mondial y transite, ce qui

représente un des flux de transports les plus denses au monde. Malgré sa baisse d’activité consécutive à la crise (en 2009, -20% de trafic maritime et -15% de transit de containers), le trafic maritime connaitra sur le long terme une augmentation en termes de flux de marchandises et de bateaux. Au niveau mondial, les commandes dans les chantiers navals représentent quasiment 50% de la flotte mondiale actuelle. Cette tendance renforcera encore la prédominance du transport maritime dans le commerce international. La mondialisation actuelle est en effet caractérisée par une plus grande ouverture commerciale des économies et des échanges interrégionaux en explosion, conséquences des transferts de production des pays industrialisés vers les pays émergents. Reste à se demander si les nombreuses commandes de bateaux ne constituent pas une véritable « bulle » spéculative tant ce commerce international pourrait évoluer vers une régionalisation plus poussée, c’est-à-dire un rapprochement entre les centres mondiaux de production et ceux de consommation. C’est le scénario que beaucoup d’analystes ont évoqué lorsqu’en 2007 et 2008 les prix des hydrocarbures et donc du carburant augmentèrent jusqu’à 140 US$ le baril de brut.

Gérer l’espace maritime méditerranéenDans tous les cas de figures, les enjeux de

sécurité maritime sont prégnants en Méditerranée. L’enjeu écologique notamment, au regard de la densité du trafic maritime expliqué précédemment, mais aussi parce que les eaux du bassin méditerranéen se renouvelle sur un cycle long de 90 années. En Méditerranée, 70% du trafic ne fait que transiter à destination de l’Europe du Nord ou des Etats-Unis. Par conséquent, aucun contrôle à quai des navires ou enregistrement de la composition chimique de leurs eaux usées ne peut être effectué. Ces prélèvements pourraient permettre de « tracer » plus facilement les origines des pollutions. Pourtant en tant que mer semi-fermée, le bassin méditerranéen peut être contrôlé par quatre verrous stratégiques qui pourraient en faire des points d’enregistrement ou de contrôle naturels : les détroits de Gibraltar et le canal de Suez pour les verrous extérieurs et les détroits de Sicile et du Bosphore pour les verrous intérieurs.

Un mécanisme de contrôle plus efficace en matière de sécurité maritime peut donc être imaginé entre les pays riverains.

La tendance actuelle est à la convergence des règles et de la qualité des équipements entre plateformes portuaires du Nord, qui aujourd’hui capte l’essentiel du trafic maritime qui a pour destination ou escale un port méditerranéen, avec les plateformes des pays du Sud qui se dotent d’infrastructures modernes de très grande qualité. Le port marocain de Tanger Med et les futurs ports de Djen-Djen en Algérie et d’Enfidha en Tunisie illustrent le nouveau dynamisme au Sud pour capter le trafic maritime. Leurs installations doivent prendre la mesure des enjeux écologiques du bassin méditerranéen. Défi relevé à Tanger Med par exemple mais il reste beaucoup à faire pour harmoniser les règles de contrôles, la surveillance en mer et le partage d’informations. Les services de retraitement des eaux usées et leur facturation ne sont ni au Nord ni au Sud de la Méditerranée aussi développés que ceux des ports de l’Europe du Nord par exemple.

Lutte anti-pollutionConcernant la lutte contre les pollutions, de

nombreux exercices internationaux de gestion de crise pour les grandes catastrophes ont été mis en place mais les déballastages restent le bruit de

fonds quotidien de la pollution en Méditerranée. En la matière, la coopération interétatique est restée lacunaire, confrontée au problème du flagrant délit et de l’harmonisation des moyens de preuve. Les moyens techniques de preuve restent extrêmement coûteux et par conséquent ne peuvent couvrir l’ensemble du trafic maritime et du territoire. En outre, les systèmes juridiques des différents pays n’ont pas validé les mêmes moyens de preuves. L’harmonisation juridique et la mutualisation des résultats est en cours au Nord de la Méditerranée, entre l’Espagne, l’Italie et la France notamment. Toutefois, elle est inexistante partout ailleurs.

Enfin, il faut agir sur la structure même du monde maritime. Le risque de naufrage est démultiplié par l’organisation de la déresponsabilisation et la pression économique sur les équipages. De nombreux niveaux de responsabilités permettent aux affréteurs une totale impunité quant à la gestion humaine de l’équipage ou la sécurisation de la marchandise. Pour les experts présents lors du panel sur la coopération maritime, l’exemple de l’Erika est la plus parfaite illustration de cette situation : quatre niveaux de responsabilité différents pour la propriété du navire et la responsabilité de l’équipage, quatre niveaux de propriétés différents pour la cargaison. La gouvernance du monde maritime a plus que jamais besoin d’un renforcement de la coopération internationale.

Quelle formule de coopération pour la préservation de l’environnement marin dans le bassin méditerranéen ?

« La coopération maritime s’appuie sur trois niveaux

importants, l’international, le régional et le sous régional.

Je crois beaucoup à cette coopération sous régionale.

Braudel disait la Méditerranée est une succession de mer.

Je crois à la coopération dans chacune de ces mers. »

Jean Loup Velut, Commissaire Général de deuxième classe

de la marine française

ZOOMLes zones économiques exclusives : des instruments de responsabilisation

Les conventions relatives au droit de la mer offrent aux États côtiers ou riverains de créer des zones économiques exclusives. De jure, cette zone de 200 miles prise depuis les lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale des côtes, donne à un Etat la responsabilité et le contrôle des ressources maritimes de ce territoire. Elle lui donne aussi la charge de la sécurité maritime. En Méditerranée, le tracé des zones économiques exclusives est malaisé à cause de la proximité des pays et la difficulté de tracé les frontières maritimes à partir du plateau continental. Cette situation déresponsabilise de fait les Etats par rapport à la gestion de la sécurité maritime et des pollutions. La France en 2009 est le premier pays à entamer la procédure internationale de création d’une zone économique exclusive qui complète la zone de protection écologique qu’elle avait constituée précédemment.

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Les questions qui touchent aux migrations sont sensibles : le forum invitait à se pencher directement sur les enjeux de l’immigration clandestine, et indirectement sur les autres flux qui concernent le Maroc, notamment l’émigration des jeunes qualifiés vers l’Europe.

Des enjeux multiples

Les flux migratoires recouvrent pour le Maroc plusieurs enjeux. Le plus médiatique est l’aspect sécuritaire : comment le Maroc peut-il garantir le respect de ses frontières et empêcher les flux d’immigration illégale de traverser son territoire ? Cet enjeu est couplé avec le facteur humain : il faut prendre en charge ces migrations illégales et tenter de résoudre les situations des migrants de manière optimale. Enfin les migrations comportent une dimension économique : les émigrés représentent certes une perte de force de travail, mais surtout un transfert de revenu depuis l’étranger non négligeable : 53,65 milliards de dirhams contre 57 milliards en 2007, entre 6 et 7% du PIB du Royaume.

Une gestion sécuritaire ?Il semble que la gestion actuelle des flux

migratoires soit fortement inspirée des politiques européennes. La loi 02-03 a donné un cadre juridique au statut des migrants présents au Maroc, et a rendu l’immigration clandestine illégale. En

conséquence, les clandestins sont susceptibles d’être arrêtés et renvoyés dans leur pays d’origine, sauf si leur sécurité s’en trouve menacée. Rien en revanche ne garantit dans la loi l’assistance et la protection des droits des clandestins, alors que le Maroc est l’un des premiers pays à avoir ratifié la Convention internationale du 18 décembre 1990, portant sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

De ce fait, il semble que l’application de cette loi ne soit que partielle. Si les procédures de renvoi sont appliquées avec zèle, il reste de grands efforts à fournir, dans le traitement des migrants : aucun accès à la santé ou à l’éducation et ni aucune protection juridique minimale. Le Maroc a bien conscience de cette nécessité de mieux prendre en charge les migrants qui en ont le plus besoin. Youssef Amrani, secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, note toutefois que « des pays comme le Maroc souffrent, parce que nous sommes pris entre l’enclume sécuritaire et le marteau humanitaire ». Il faut savoir bien placer le curseur entre une souveraineté nationale garantissant la sécurité des Marocains, et des obligations internationales d’aide aux populations en difficulté.

Cogestion avec l’Europe ?Les questions migratoires sont également au

centre des discussions entre le Maroc et l’Union Européenne, qui reste la principale destination des ces immigrants illégaux. La cogestion par les deux parties n’est cependant pas encore optimale. On peut conclure des différentes interventions qu’une politique trop restrictive dessert les pays européens : les flux migratoires sont inéluctables, et

les filières clandestines contournent les obstacles qui se dressent : ainsi la Grèce est devenue la porte d’entrée de l’immigration clandestine en Europe, après les accords entre l’Espagne et le Maroc sur les migrations saisonnières.

La réponse à l’immigration clandestine et à ses nouveaux canaux devra donc être collective, et impliquer l’Europe et les pays Africains. Mais surtout, cette gestion régionale des migrations ne peut être que sécuritaire. Il faut que les pays africains deviennent suffisamment attractifs pour

que d’une part les migrants soient moins nombreux, et que les émigrés réinvestissent leur revenus dans leurs pays d’origine, contribuant ainsi à leur développement. Des efforts sont donc à fournir à la fois du côté européen, pour faciliter les échanges migratoires et accompagner les pays africains dans leur développement, et du côté africain, pour proposer aux populations une gouvernance plus juste et des opportunités socioéconomiques plus intéressantes.

Enjeux migratoires : le cas du Maroc en Méditerranée

« Nous sommes pris entrel’enclume sécuritaire et le

marteau humanitaire. »

Youssef Amrani, Secrétaire Général du Ministère

des Affaires Etrangères du Maroc

Chaque année des milliers d’africains tentent la traversée du détroit de Gibraltar depuis le Maroc pour rejoindre le continent européen.

ZOOMLa loi 02-03 du Royaume du Maroc sur « l’entrée et le séjour des étrangers au Maroc, l’immigration et l’émigration clandestine » Entrée en vigueur en novembre 2003, la loi 02/03 donne un cadre juridique au séjour des étrangers au Maroc, et aborde la question des migrants en situation irrégulière. Elle renforce le droit des femmes et des mineurs, elle empêche l’expulsion vers les pays à risque. Mais de nombreuses critiques lui sont adressées, car elle criminalise l’immigration clandestine, ne garantit aucun droit ni aucune protection aux clandestins, et organise des zones de rétention des immigrants en situation irrégulière.La sévérité de cette loi se comprend sans doute par les pressions de la rive Nord de la Méditerranée. Le Maroc, pays de transit de la misère africaine vers l’Europe, se devait de se doter d’une nouvelle législation. Mais la loi 02/03, critiquée par de nombreuses ONG, ne garantit pas le respect des droits fondamentaux de tout être humain et ne règle certainement pas la problématique des migrations de l’Afrique vers l’Europe. Il est nécessaire, comme il l’a été dit au cours du Forum, de renforcer la coopération entre les deux continents, et de garantir un développement de l’Afrique pour freiner la fuite des populations.

Instruments de coopération en méditerranée

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>> Bâtir une meilleure communication pour l’Union pour la Méditerranée.

>> Un système de contribution d’usage de l’espace maritime méditerranéen assis sur la valeur de la marchandise transportée devrait être porté par l’UpM.

>> Créer au Sud de la Méditerranée occidentale un observatoire des pollutions marines.

>> Au Maroc : Garantir le respect des droits des migrants et des réfugiés.

Intervenant sur la thématique

Journalistes modérateursIgnacio CEMBRERO, Correspondant du journaliste El Pais pour le MaghrebSylvain ATTAL, Journaliste de France 24

Responsables politiques et administrateursSaid HINDAM, Secrétaire d’Etat au ministère des affaires étrangères de l’EgypteLuciano ZAPATTA, Amiral, Vice Commandant du Département Transformation de l’OTANJean Loup VELUT, Commissaire Général de seconde classe de la marine françaiseBernardino LEON, Secrétaire Général du gouvernement espagnolJulien AUBERT, Responsable du Bureau des Financements à la mission UpM de la Présidence françaiseYoussef AMRANI, Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères du MarocImed ZAMMIT, Administrateur Civil de l’Union Africaine au Département des Infrastructures et du Transport MaritimeRachida DATI, Députée européenne et ancienne Ministre française de la justiceAlima BOUMEDIENNE THIERRY, Sénatrice française

ExpertsVincent CLOUZEAU, Directeur du département maritime de Dupont partnersIvan MARTIN, Professeur à l’Université Complutense de MadridDimitrios LYRIDIS, Professeur de transport maritime à l’Université Technique d’AthènesGiovanni SPADONI, Président de MEDcruise, Associations des ports de croisièreJohannes VAN DER KLAUW, Représentant résident du UNHCR au MarocCharles MILHAUD, Président de la commission française sur la Banque Euro-MéditerrannéenneGérard François DUMONT, Professeur de Démographie à la SorbonneMarc ELLENBOGEN, Président de Global Panel et représentant national de la Convention du Parti Démocrate des Etats Unis

Instruments de coopération en méditerranée

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ÉNERGIES RENOUVELABLES ET ENVIRONNEMENT

Une nouvelle approche énergétique: l’enjeu du 21ème siècle Projets énergétiques: catalysateur d’un nouveau modèle de

développement pour relancer la croissance Recherche et innovation : s’approprier et maîtriser

les technologies Le Maroc : un modèle pour les pays du Sud Les énergies renouvelables et l’Afrique : un potentiel

encore inexploité Enjeux environnementaux : quel mécanisme pour atteindre

l’objectif 0 carbone ?

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Une nouvelle approche énergétique : l’enjeu du 21ème siècle

Les énergies renouvelables sont au cœur des préoccupations des décideurs du Nord comme du Sud et ont été lors du forum MEDays 2009 un des grands sujets de débat. Et ceci n’est pas un hasard. Car l’année 2009 a été marquée par des décisions politiques concrètes pour répondre aux défis du développement durable et du changement climatique.

Premièrement, la création pour la première fois dans l’histoire d’un organe intergouvernemental dédié aux énergies propres : l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA). Cette nouvelle institution a pour vocation de promouvoir et de développer les énergies renouvelables, plus précisément de faciliter la transition des énergies

fossiles aux énergies renouvelables. L’agence comblera le fossé existant entre le potentiel des énergies renouvelables et leur faible part dans le marché aujourd’hui. Elle orientera les décisions de ses pays membres en créant les cadres juridiques, techniques et financiers permettant le transfert de technologie et de savoir-faire. Le siège de l’IRENA se trouve actuellement à Abu Dhabi, une ville du Sud qui est elle-même véritable laboratoire de recherche et d’expérimentation, comme en témoigne son projet ambitieux et visionnaire MASDAR, la future ville écologique de l’Emirat.

Deuxièmement, de nombreux efforts ont été entrepris pour la sensibilisation à l’échelle globale des décideurs, des entreprises, des acteurs de la société civile et des citoyens aux énergies renouvelables comme alternative nécessaire aux énergies fossiles. Mieux informées, les populations font preuve d’une plus grande compréhension des enjeux, qui prennent une place toujours plus importante dans les médias. Malgré l’échec du sommet de Copenhague, l’attention qui lui a été donné tant au niveau des décideurs des plus grandes puissances que de la société civile mondiale montre qu’un changement de mentalité s’est produit au cours de cette première décennie du 21ème siècle.

L’arrivée au pouvoir du président américain Barack Obama au début de l’année 2009 a soulevé de grands espoirs. Cette élection rallie les Etats-Unis, la plus grande puissance mondiale et le plus grand pollueur de la planète, à une nouvelle vision énergétique. Le président Obama a dévoilé un plan d’investissement de 150 milliards de dollars dans les énergies renouvelables. La Chine est quant à elle sur la même voie, et même va plus loin, car elle dépasse aujourd’hui les Etats-Unis en termes d’investissements directs dans les énergies renouvelables, avec comme ambition de devenir le premier producteur mondial. Une nouvelle voix stratégique qui pourrait rassurer les partisans d’un développement responsable, sachant que cette puissance émergente deviendra à terme le plus grand consommateur d’énergie.

Ainsi force est de constater que les décideurs ne sont plus à convaincre : il est aujourd’hui nécessaire d’adopter une politique de développement des énergies propres face aux défis environnementaux et sécuritaires de la planète et de ses habitants.

Désormais, nous passons à la deuxième étape (et peut-être la plus difficile comme l’ont souligné les experts du Forum MEDays) : l’application et la mise en œuvre des ces ambitions. Cela nécessite des financements, des connaissances et des savoir-faire, ainsi que l’adoption d’une nouvelle vision du développement et de la sécurité. Faire des énergies renouvelables une industrie clef est nécessaire non seulement pour rendre possible la consommation d’énergie propre mais également pour stimuler une économie mondiale fragilisée par la dernière crise financière et des modèles de développement dépassés. Mais des questions brulantes persistent : comment se donner les moyens de développer cette industrie ? Comment faire bénéficier les pays les plus pauvres des connaissances et des technologies de ce nouveau secteur ? C’est dans cette perspective que ce sont déroulés les débats riches en propositions.

Une nouvelle approche énergétique : l’enjeu du 21ème siècle

« Dans la stratégie de l’OTAN, la sécurité énergétique

environnementale devrait être le grand enjeu à négocier

au 21ème siècle. »

Khalid Benhamou, Directeur Général de la Sahara

Wind Development Company

Énergies renouvelables et environnement

Malgré la forte proportion du solaire dans la production d’énergies renouvelables, l’éolien représente une source d’énergie propre déterminante pour demain.

Volume mondial d’investissement dans les énergies renouvelables (en milliards de dollars)

150

100

50

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009

40

30

20

10

0Chine USA UK Brésil Allemagne

Plus grands investisseurs dans les énergies renouvelables en 2009(en milliards de dollars)

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Les experts du Forum MEDays ont souligné la nécessité d’aborder le changement climatique sous un nouvel angle. « On parle du changement climatique comme défi et problème, mais on devrait le voir comme une opportunité pour la région afin d’embarquer dans de nouveaux modèles de développement » a souligné Khalida Bouzar, Directrice Adjointe de la division Technologie, Industrie et Economie du PNUE. « Il y a des études qui montrent qu’il y a une corrélation directe et positive

entre le développement des énergies propres et les indicateurs socio-économiques, avec un impact positif sur le PNB, l’augmentation des revenus, la création d’emploi et l’environnement grâce à une réduction de la pollution et des gaz à effets de serre» a-t-elle ajouté. Tout particulièrement, les opportunités de création d’emploi dans les énergies renouvelables ne sont pas à sous-estimer pour les pays en développement : le Bureau International du Travail (BIT) révèle d’après ses dernières études qu’elles seront beaucoup plus importantes que dans les pays industrialisés. Il est donc crucial de communiquer de manière plus soutenue sur les retombées socio-économiques positives de l’énergie verte dans les pays du Sud.

Quelles solutions aux défis du financement ?Cependant pour les pays les plus pauvres,

investir dans les énergies renouvelables représente un coût élevé et un fardeau pour leur développement économique, alors qu’ils peinent à atteindre les objectifs du Millénaire. Le financement sera l’un des obstacles principales à l’expansion de l’énergie verte. Les banques intergouvernementales

comme la BEI, la BM ou la BAD ont joué leur rôle en doublant leurs financements ces dernières années. Ce sont les banques commerciales privées ou publiques qui n’investissent pas assez dans le secteur alors que de petite banques locales ont quant à elles eu le mérite de financer des projets. Les Etats ont une responsabilité : ils doivent créer le cadre juridique nécessaire aux solutions pertinentes et économiquement viables. Pour les experts présents, on est confronté à des problèmes de rentabilité et il faut créer un cadre plus incitatif pour les investisseurs. Au niveau international, il existe des mécanismes de compensation pour l’investissement dans les filières de production énergétique à partir de ressources renouvelables. Cependant, selon ces mêmes experts, ces compensations restent trop faibles pour inciter les pays du Sud dans leur ensemble à faire le pas. Il reste que pour certains intervenants comme Friedrich Fuehr, Directeur de la fondation allemande Desertec, l’argent n’est pas le vrai problème, c’est la volonté politique et la vision au long terme. Le cas du Maroc est l’exemple même d’un investissement sans précédent, lié à une volonté politique.

Projets énergétiques : catalysateur d’un nouveau modèle de développement pour relancer la croissance

« Si ce changement climatique est pris à bras le corps

par la région, aussi bien africaine que méditerranéenne,

on pourrait pousser un nouveau modèle de développement

qui repose sur l’efficacité énergétique et l’efficacité des

ressources en général pour permettre d’accélérer

la transition vers une économie verte. »

Khalida Bouzar, Directrice Adjointe de la division Technologie,

Industrie et Economie du PNUE

ZOOMPlan Solaire Méditerranéen

Le Plan Solaire Méditerranéen est une des six priorités de l’UpM. Il est en grande partie financé par l’UE, la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat) et la FIV (Facilité d’investissement pour le voisinage). Les objectifs du PSM se décomposent en deux grands axes : augmenter l’utilisation des énergies renouvelables et renforcer l’efficacité énergétique dans les pays de la zone MENA, tout en développant une coopération étroite entre les deux rives de la Méditerranée. Le PSM est en fait un programme de soutien à différents projets et différentes initiatives. En 2009 et 2010, un certains nombres de projets pilotes sont évalués, ils seront généralisés en cas de succès. L’objectif aggloméré est d’arriver à une capacité de production de 20 GW d’énergies renouvelables en 2020, l’estimation du coût de ces projets est très difficile à faire. A l’heure actuelle, les projets étiquetés PSM, qui permettraient de produire 10 GW d’énergies renouvelables, nécessiteraient un investissement de 25 milliards d’euros.

ZOOMDésertec

Lancé en juillet 2009, le projet Desertec est orchestré par la Desertec Foundation et a pour objectif de répondre aux besoins de consommation d’électricité des pays de la zone MENA et des pays européens. Le principe de ce plan, dont le coût est estimé à 400 milliards d’euros, consiste à exploiter l’ensoleillement du Sahara. La production d’électricité se fera dans des centrales solaires thermodynamiques : il s’agit de produire de la vapeur d’eau à température élevée et sous forte pression, et faire ainsi tourner des turbines. Couvrir 5% du Sahara avec les miroirs permettrait de couvrir les besoins de la planète (pour l’année 2009) ! Mais à moyen terme, l’objectif est de garantir une autonomie énergétique des pays de la zone MENA et une couverture de 15% de la demande d’électricité en Europe d’ici à 2050.

Énergies renouvelables et environnement

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Après le financement, l’enjeu crucial reste l’accès aux technologies. Pour construire et développer une nouvelle industrie, la connaissance est primordiale. Le transfert des technologies a donc été au cœur des discussions et des débats du Forum MEDays. Mais de nombreux experts et décideurs ont insisté sur le fait que les transferts de technologie à eux seul ne suffisaient pas : il faut maitriser la connaissance et le savoir-faire des technologies. Le Sud ne peut se permettre d’être dépendant du Nord dans ce domaine, d’autant que

la véritable plus value de l’investissement dans les énergies renouvelables, c’est la création de milliers d’emplois qualifiés. Les pays en développement et les moins avancés doivent investir une partie de leur budget dans les centres de recherche et de développement. Les pays émergents et les

puissances émergentes comme le Brésil ou encore la Chine montrent la voie. « Au 21ème siècle, il ne faut pas maitriser les gisements et la production uniquement, il faut maitriser le savoir-faire, le ‘know how’, c’est comme ça que le modèle brésilien a réussi, on a investi dans la connaissance ». C’est en ces termes que Francelini Grando, Secrétaire d’Etat brésilien aux Technologies Industrielles, s’est exprimé faisant référence à leur industrie des biocarburants. Nombreux sont les experts qui ont également insisté sur cette composante. Le PNUD a appelé à une nouvelle approche qui aille au-delà du transfert de technologie : une transformation technologique. Quelles politiques doivent être mises en place pour permettre à l’avancée

technologique de voir le jour ? Tout dépend de la gouvernance et des actions des gouvernements autant niveau du pouvoir central que des autorités locales ont insisté les représentants de l’instance intergouvernementale pour le développement.

Pour que le développement de cette industrie

soit durable dans les pays du Sud, l’enseignement supérieur, la formation et l’appui à la recherche de pointe sont indispensables a insisté la Banque Africaine de Développement. Une partie des investissements doit permettre ce développement et ce renforcement du capital humain.

Recherche et innovation : s’approprier et maîtriser les technologies

« Au 21ème siècle, il ne faut pas maitriser les gisements, la production

uniquement, il faut maitriser le savoir-faire, « know how »,

c’est comme ca que le modèle Brésilien a réussi,

on a investi dans la connaissance. »

Francelini Grando, Secrétaire D’Etat Brésilien aux Technologies

Industrielles

Séance plénière « Efficacités énergétiques, Révolution Verte et gouvernances hydrauliques : les nouveaux enjeux du Sud ? ». Parmi les intervenants : Patrice Fonlladosa, Directeur général de Veolia eau AMI, Francelino Grando, Secrétaire de Technologie industrielle au ministère brésilien du Développement, de l’Industrie, et du Commerce, Saïd Mouline, Directeur général du Centre des Énergies Renouvelables (CDER), Khalida Bouzar, Directrice du PNUE, division Technologie, Industrie et Économie, Abderrahim El Hafidi, Directeur de l’Electricité et des Energies renouvelables au Ministère marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Turquie 178%

148%

148%

127%

111%

103%

98%

95%

92%

Brésil

chine

Grande Bretagne

Italie

USA

France

INdonésie

Mexique

Croissance des investissements dans les énergies renouvables sur 5 ans (2004 - 2009)

Énergies renouvelables et environnement

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Des pays comme le Maroc sont des laboratoires pour les pays du Sud, et plus précisément les pays du monde arabe et d’Afrique sub-saharienne. Car le Maroc, avec sa vision très globale et intégrée des problématiques socio-économiques et environnementales, s’est engagé dans la mobilisation de toutes ses ressources renouvelables dont les énergies solaire, éolienne et géothermique. Comme l’a souligné Abderrahim El Hafidi, Directeur du département de l’électricité et des énergies renouvelables au Ministère de l’Energie, « le Maroc, qui n’est pas dans la liste des pays qui ont des engagements en matière d’émission de CO2 conformément à l’annexe 1 de Kyoto, met en place des actions courageuses pour réduire les émissions de CO2 ». Mais la raison est aussi économique. Le Maroc a adopté consciemment une réorientation stratégique et appelle les pays du Sud à saisir les opportunités liées aux énergies renouvelables.

Les experts du continent se sont accordés sur le fait qu’il existe en Afrique un potentiel énorme en termes de production d’énergies renouvelables. Le continent est une place de choix, en particulier pour le développement des énergies solaires. Mis à part les pays d’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud, ce potentiel reste cependant inexploité. « Si on faisait les efforts nécessaires en termes d’investissement, l’Afrique pourrait fournir l’énergie pour le monde entier » indique Khalida Bouzar, Directrice Adjointe de la division Technologie, Industrie et Economie du PNUE. Ce n’est pourtant pas l’intérêt des pays d’Afrique subsaharienne à l’énergie solaire et l’énergie éolienne qui manque. Des projets lancés au Ghana, au Kenya ou encore en Zambie grâce notamment à l’organisme onusien montrent les

grandes opportunités existantes. Les blocages se situent à d’autres niveaux : les pays africains restent pénalisés et immobilisés à cause de l’impossibilité d’acquérir les connaissances technologiques nécessaires. Les brevets entraînent des contraintes financières et les pays africains recourent aux énergies disponibles et bon marché. L’Afrique a donc besoin que le coût de l’énergie renouvelable devienne abordable pour se lancer durablement dans cette voie. Certaines technologies sont faciles à acquérir. Des partenariats Sud-Sud dans le transfert de technologies et de savoir-faire sont cruciaux pour permettre au continent africain de se lancer dans une « double révolution verte », à la fois agricole et environnementale.

Le Maroc : un modèle pour les pays du Sud

Les énergies renouvelables et l’Afrique : un potentiel encore inexploité

« En Afrique, c’est un contraste

que nous constatons. Ce continent a les réserves

au niveau mondialles plus importantes en matière d’énergie

solaire, mais celles-ci ne sont pas du tout

exploitées. » Abderrahim El Hafidi, Directeur de l’électricité et des énergies

renouvelables au Ministère des Energies et des Mines du Royaume du Maroc

ZOOMPlan Solaire MarocainLancé en novembre 2009, le Plan Solaire Marocain vise à doter le Maroc d’une capacité de production de 2GW d’énergie d’origine solaire, avec l’inauguration d’une première usine dès 2015. Le coût du projet est estimé à 9 milliards de US Dollars. Cependant, grâce à la baisse d’un million de TEP (tonne d’équivalent pétrole) chaque année, le Maroc se verra reverser 500 millions de US Dollars par an dans le cadre du protocole de Kyoto. En effet ce seront 3,7 millions de tonnes de CO2 par an qui seront ainsi économisées. Ce plan est une preuve supplémentaire de la détermination du Maroc d’investir dans les énergies renouvelables : en 2020, 42% de l’électricité marocaine sera d’origine renouvelable.

Énergies renouvelables et environnement

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Les experts étaient unanimes, il est primordial que tout le monde mette en place des économies « low carbon » et à terme des économies « 0 carbone ». Que ce soient les pays développés, les pays émergents, les pays en développement ou encore les pays les moins avancés, nul ne peut y échapper. La menace est planétaire et l’unique solution est une action globale coordonnée. Un partenariat Nord-Sud est donc crucial pour affronter les dangers du changement climatique.

Quel partage des responsabilités? Les pays industrialisés ont une double

responsabilité, celle de diminuer les gaz à effets de serre et montrer l’exemple mais aussi celle d’aider les pays les moins avancés à s’adapter à des économies vertes. L’assistance doit être financière et technologique. Copenhague n’a pas produit les résultats souhaités, les pays industrialisés s’étant montrés beaucoup trop timides et hésitants dans leur engagement. Nombreux sont les experts du Forum qui avaient anticipé cet échec et avaient appelé les pays du Sud à agir indépendamment des retombées du Sommet. Pour eux, même si les pays du Sud n’ont pas de responsabilités historiques dans le réchauffement climatique, ils ne peuvent se permettre de compter uniquement sur les pays industrialisés et ne doivent pas attendre que ceux-ci se mettent d’accord, ils doivent prendre l’initiative et être force de propositions à l’échelle locale, nationale et internationale.

Une approche qui ne pénalise pas les pays les pauvres

Le combat contre le changement climatique doit être compatible avec une croissance économique durable pour les pays en développement. Elle ne doit pas représenter un obstacle aux Objectifs du Millénaires. Car une économie « low carbon » représente un coût insurmontable pour certains pays, plus particulièrement pour le continent

africain où on trouve le plus grand nombre de pays les moins avancés. L’Afrique se trouve face à une décision stratégique, elle peut faire le pari d’une transition vers une économie verte et adopter ainsi une nouvelle voie de développement avec des retombées économiques et sociales positives sur le long terme. Pour l’ensemble des pays du Sud, si cette transition est réussie, elle représentera une opportunité unique pour les PMA.

FOCUSEnjeux environnementaux : quel mécanisme pour atteindre l’objectif 0 carbone ?

“Nous avons besoin d’un nouveau mécanisme.

Tous les pays sont vulnérables au changement climatique

et tous devraient s’impliquer et apporter une

contribution pour lutter contre ses effets néfastes .”

Oliver Tickel, Journaliste britannique spécialiste

des questions portant sur l’environnement

ZOOM PROPOSITION : Créer une nouvelle institution indépendante pour la mise en œuvre d’un nouveau protocole

Présent lors de cette édition 2009 des MEDays, Mohend Maouche représentant du WWF a proposé, au nom de l’ Organisation Mondiale de Protection de l’Environnement, la création d’une nouvelle institution indépendante sur les questions environnementales. Plus précisément, cette organisation aurait pour but de contrôler le respect des obligations des pays industrialisés, d’assurer la mise en œuvre des plans d’adaptation et de réduction des pays les moins avancés, des pays en développement et des pays émergents, de veiller à la réalité du transfert technologique. Elle mènerait des études et des enquêtes pour orienter le développement des nouvelles technologies.

Les signes du réchauffement de la planète sont aujourd’hui tellement visibles que les décideurs au niveau mondial ne peuvent les ignorer.

ZOOM Les droits à polluer

Mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto, plusieurs mécanismes permettent d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, en particulier l’échange d’Unités de Quantités Attribuées (UQA) qui correspondent aux quotas d’émissions par pays. Ainsi, lorsqu’un pays réduit ses émissions, il peut revendre ses droits à polluer et ainsi continuer de financer une transition vers une économie verte. Cette solution permet également aux pays qui tardent à s’adapter d’acheter des droits à polluer pour pouvoir continuer leurs activités.Autre instrument : le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) permet de stimuler les projets de réductions des gaz à effet de serre. Chaque projet doit être validé par la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique) et permet à son promoteur de recevoir des compensations. Selon plusieurs études, 3 milliards de tonnes d’émissions pourraient être évitées grâce au MDP d’ici à 2012, plus des trois quarts (81 %) auront lieu en Asie, 14 % en Amérique du Sud et seulement 3 % en Afrique.

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>> Créer au Sud de la Méditerranée occidentale un observatoire des pollutions marines.

>> Augmenter les incitations financières internationales pour promouvoir la production d’énergies renouvelables.

>> Créer une Haute-Autorité de l’eau au Maghreb élaborant les politiques transfrontalières.

>> Pour le Maroc : établir une planification urbaine prenant en compte, de manière prospective, le changement climatique et des normes de qualité environnementale plus élevées.

>> Lancer un plan de sensibilisation large vers les citoyens sur les thématiques environnementales.

Intervenant sur la thématique

MediaPhilippe CAYLA, Président d’EuronewsStefan SIMONS, Chef de Bureau de Paris à l’hebdomadaire Der SpiegelBadia KHALID, Journaliste à ChallengeBabylas BOTON, Journaliste à Africa 24Alok JHA, Journaliste au GuardianAdama WADE, Journaliste à Les AfriquesOliver TICKELL, Journaliste et essayiste

Autorités publiques et organisations internationalesFrancelino GRANDO, Secrétaire d’Etat aux Technologies Industrielles au Ministère du Développement et de l’Industrie du BrésilAlia AI DALLI, Représentante résidente du PNUD au MarocKhalida BOUZAR, Directrice Adjointe du Programme des Nations Unies pour l’EnvironnementAbraao LOPES, Directeur Général de l’énergie du Cap-VertJean LAMY, Directeur Adjoint du Climat et de l’Énergie au Ministère des Affaires Étrangères de la République FrançaiseAbderrahim EL HAFIDI, Directeur Général de l’Électricité au Ministère de l’Environnement et de l’Énergie du Maroc

Experts et dirigeants d’entreprisesFriedrich FÜHR, Directeur Général de la Fondation DesertecSaid MOULINE, Directeur du Centre de Développement des Énergies Renouvelables, MarocKhalid BENHAMOU, Directeur Général de Sahara Wind Development CompanyThierry LEPERCQ, Président de Solaire DirectMohend MAHOUCHE, Responsable pôle Alpes Méditerranée Ecorégions, WWF FranceAnatole COLLINET MAKOSSO, Directeur de Geo Eco StratopolJoseph ADELEGAN, Directeur Général de Cows to KilowattsPhuti MALABIE, Directrice Générale de Shanduka EnergyAlvaro MAORTUA, Directeur Général adjoint de Element PowerYoussef ROUSSI, Directeur de la Banque de Financement du groupe Attijariwafa Bank

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Business MEDays : une opportunité unique pour les professionnels

Rencontre entre le patronat portugais et le patronat marocain aux Business MEDays 2009.

Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur de la BMCE Bank, s’exprimant lors de la séance plénière sur la thématique ‘Les incertitudes de l’Economie Globale et le Doing Business Euro-Africain’.

Le Forum MEDays s’attache tout autant à la réflexion et à l’analyse qu’à l’action. C’est pourquoi, au coursdes MEDays 2009 se sont tenus les Business MEDays. Cet évènement dans l’évènement permet auxprofessionnels et aux hommes d’affaires de se rencontrer et de discuter de manière privilégiée avec les décideurs politiques et économiques présents au forum.

Consacrés à l’analyse de l’économie et à la création d’opportunités d’affaires, les Business MEDays permettent aux entreprises participantes de créer et de consolider des partenariats d’affaires, mais également d’influer sur les politiques publiques en proposant des recommandations sectorielles à travers les panels dédiés.

Lors des Business MEDays 2009, ce sont les représentants de plus de 200 entreprises des secteurs de l’énergie, de l’agriculture, de la finance, de l’aménagement des territoires et de l’immobilier qui étaient présents. Six organisations patronales ont également fait le déplacement, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), la Confederacion Espanola de Organizaciones Empresariales (CEOE), la Confédération Générale des Entrepreneurs Algériens (CGEA), la Confederaçdo da Industria Portuguasa (CIP), le Department of Economic Development des Emirats Arabes Unis (DED), et l’Economic Development Board du Bahrain (EDB). Les représentants de la CGEM ont ainsi pu rencontrer les officiels du Portugal, de l’Algérie et du Bahrain pour discuter des opportunités d’investissement dans ces pays.

En 2009, les Business MEDays étaient en grande partie concentrés sur la rentabilité et le développement des nouvelles énergies. Les discussions se sont également orientées vers le statut des agricultures des pays en voie de développement. Le débat n’a pas été définitivement tranché, entre la volonté d’assurer la sécurité alimentaire des pays du Sud et le désir de construire des agricultures à fort potentiel d’exportation. Cette question rejoint celle de la modernisation des parcelles et des équipements agricoles, modernisation essentielle pour le développement des pays du Sud. L’interaction entre entrepreneurs et politiques est ici essentielle, étant donnés les enjeux économiques et sociaux de ces problématiques.

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PRIX MEDAYS 2009 LAURÉATS 2009

SA MAJESTÉ LE ROI MOHAMMED VIPrix MEDays de l’Environnement et du Développement Durable

GEORGE MITCHELL Envoyé spécial du Président Barak Obama et de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton pour le Moyen OrientGrand Prix MEDays

MALAMINE KONÉPrésident et Fondateur d’AirnessPrix Business MEDays

M. BABACAR BOUBA DIOPPrésident de la Pan African Association for Literacy and Adult EducationPrix MEDays 2009 pour l’éducation, la Culture et la Recherche

Remis tous les ans, lors des Cérémonies d’ouverture et de clôture officielles des MEDays, les Prix MEDays sont attribués à des personnalités, à des institutions, à des organisations ou à des entreprises, ayant apporté une contribution déterminante au développement des pays du Sud, ou également ayant eu une réelle valeur ajoutée dans l’amélioration des rapports Nord-Sud ou Sud-Sud.

Grand Prix MEDays : Une personnalité politique ou de la société civile, symbole international des valeurs démocratiques et de paix dans le monde

Prix Business MEDays : Une entreprise qui aurait, par son action, joué un rôle déterminant dans le développement ou le renforcement des liens économiques dans le Sud

Prix MEDays de l’Environnement et du Développement Durable : Un organisme de la société civile ou à une entreprise, qui par son action, joue un rôle déterminant en matière de protection de l’environnement ou de développement durable dans le monde

Prix MEDays de l’Education, de la Culture et de la Recherche : Une personnalité ou un organisme ayant, par son action, joué un rôle déterminant en matière de recherche scientifique ou de développement de la culture ou de l’éducation dans le monde

Une nouvelle catégorie a été introduite pour l’édition 2010 :

MEDays Young Entrepreneurs Awards : En partenariat avec l’International Trade Center (ITC) et The Atlantic Council. A pour vocation d’encourager l’initiative des jeunes (25-40 ans) entrepreneurs à succès dans la région MENA

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LES MEDays 2010

LE SUD: ENTRE CRISES ET EMERGENCESExpériences et opportunités croisées des 3A : Afrique, Amérique Latine & Asie

Du 10 au 13 novembre 2010, les grands experts, les décideurs politiques et économiques marocains et internationaux et les faiseurs d’opinion se retrouveront à nouveau à Tanger.

Les MEDays veulent s’inscrire dans leur 3ème édition comme le forum de référence du Sud, dont l’axe ne se situe pas dans une zone géographique mais plutôt dans une vision de coopération triangulaire Nord-Sud-Sud large.

L’édition 2010 est placée sous la thématique « Le Sud : Entre Crises et Emergences » une réflexion qui portera sur le partage d’expérience des 3A : Amérique latine, Afrique, Asie et mettra en avant :

Le rôle des pays émergents comme partenaire du Nord pour relancer la croissance économique et comme partenaire du Sud pour aider au développement des pays les moins avancées

L’échange d’expertise et de savoir-faire et la complémentarité La coopération et l’intégration interrégionale pour le développement économique Sud-Sud

Au-delà de sa principale vocation de se mouvoir en véritable «Institution » pour un dialogue Nord-Sud, et un haut lieu de rencontres et d’échanges des acteurs mondiaux des sphères géostratégiques, politiques, économiques et sociales, les MEDays ont été conçus pour se mouvoir en instrument opérationnel régulier du dialogue politique, économique et socioculturel entre les pays du Sud et leurs partenaires du Nord. Le Forum MEDays, qui a été placé dès sa première édition sous le signe de l’ « opérationnel », représente en ces temps de crispations, un cadre « hybride », à la fois formel et informel, d’échanges et de propositions pratiques, où décideurs politiques et économiques, du Nord comme du Sud, partagent sans complaisances leurs lectures, leurs avis et leurs solutions sur des questions concrètes et sectorielles.

Doter le Maroc et le Sud en général d’un Forum de cette importance, est une opportunité réelle, offerte par l’Institut Amadeus, de donner vie, à partir du « Sud » à l’esprit de concertation, de codécision, de coparticipation, de codéveloppement et de cogestion porté par les différentes déclarations finales des dernières conférences internationales.

L’édition 2010 accueillera à nouveau une communauté d’intervenants de très haut niveau et une audience de divers horizons du Sud et du Nord. Pour garantir la qualité des débats interactifs dans le cadre des 3A, nous élargissons en 2010 notre campagne de sensibilisation et de communication aux experts et décideurs d’Amérique Latine et d’Asie.

LES THEMATIQUES DES MEDays 2010

Défis climatiques et développement durable : Quelles réponses interrégionales à des enjeux globaux ? Développement économique, Objectifs du Millénaire et financement innovants : Quelle approche inclusive

pour rassembler le foisonnement d’initiatives autour d’un Nouveau Cycle de Développement Intégré ? Gouvernance, droits humains et réformes institutionnelles : Des modèles ou un paradigme? Résolution des crises, prévention des conflits et sécurité globale : comment renforcer les institutions

régionales ? Les partenariats triangulaires Nord-Sud-Sud : De nouvelles opportunités pour stimuler la croissance ? Focus prioritaire Moyen-Orient : Quelles nouvelles initiatives pour relancer le Processus de Paix ?

LA THEMATIQUE DES BUSINESS MEDays 2010

Révolutions énergétiques dans les marchés émergents : Les nouveaux accélérateurs de croissance

Un format interactif et riche en activités

5 séances plénières 1 séance spéciale 20 panels thématiques et sectoriels Réunions et rencontres bilatérales Cérémonie d’ouverture et de clôture avec dîner de gala Prix MEDays Cocktails dinatoires Networking Petits-déjeuners de travail Déjeuners débat Points presse et conférences de presse

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REMERCIEMENTS REMERCIEMENTS

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Un rapport réalisé par l’Institut Amadeus

Equipe de direction Brahim Fassi Fihri, Président Mekki Lahlou, Vice-président et Chargé des Affaires Publiques Younes Slaoui, Vice-président et Porte-parole

Auteurs Intervenants 2009 – voir programme Equipe de rédaction et recherche - Institut Amadeus :

Olivier Deau, Coordinateur du Centre d’Analyses et de Publications Isabelle Dana, Directrice Stratégie, Evénements et Communication Nicolas Delort, Chargé d’études, Centre d’Analyses et de Publications Germain Le Toullec, Chargé d’études, Centre d’Analyses et de Publications Mohamed Mokeddem, Chargé d’études, Centre d’Analyses et de Publications

Développement Business MEDays : Nada Chkif, Directrice Partenariats, Financement et Business MEDays

Réalisation et Production : Isabelle Dana, Directrice Stratégie, Evénements et Communication Amal Ouyizeme, Responsable Communication & Presse

Institut Amadeus12 Avenue Michlifane, Agdal, Rabat - Maroc

Email : [email protected] Tél : +212 (0) 537 67 06 28 / 30

Fax : +212 (0) 537 67 06 29

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