Boucle Centre Artibonite: Objectifs et Strategies Territoriales pour la Reconstruction

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CAP HATIEN

LIMBE FORT LIBERTE

DAJABON DONDON ENNERY GONAVES SAINT MICHEL LESTERE DESDUNES PONT SONDE SAINT MARC PETITE RIVIERE DESARMES BOUCAN CARR THOMASSIQUE THOMONDE SAINT RAPHAEL OUANAMINTHE

PIGNON RESTAURACION MARCHAND DESSALINES MAISSADE HINCHE

LA CHAPELLE MIREBALAIS SAUT DEAU

BELLADERE ELIAS PINA

LASCAHOBAS

PORT AU PRINCE

HAITI DEMAINOBJECTIFS ET STRATEGIES TERRITORIALES POUR LA RECONSTRUCTION

BOUCLE CENTRE-ARTIBONITE

REPUBLIQUE D'HAITI

CIATComit Interministriel d'Amnagement du TerritoireNOVEMBRE 2010

Le dossier Boucle Centre-Artibonite projette dans le temps un espace conu comme un tout organique, construit autour dune ossature routire imagine de faon structurer en profondeur un territoire. Il prsente un projet concret damnagement du territoire conu pour accueillir un projet conomique, lun induisant lautre, lun entranant lautre. Cest un modle de structuration pour le territoire hatien. Mise en uvre la boucle CentreArtibonite constitue un rfrentiel pour Hati, demain.

HAITI DEMAINSOMMAIREINTRODUCTION 1. LA ROUTE- Les villes en rseau - La ville une demi-heure - Les types de route dvelopper - Actions engages / actions mener - Gestion et conomie de la route

BOUCLE CENTRE-ARTIBONITE

p. 5 p. 7

2. LE TERRITOIRE

p. 21

- Une rgion symbole - La vulnrabilit environnementale - Lorganisation du territoire - La structure de la production agricole - Lirrigation et leau potable - La production et laccs lnergie - La modernisation de lconomie agricole et le dveloppement des industries de transformation

3. LES HOMMES- Le peuplement et la proprit du sol - La route deux vitesses - Lhygine et la gestion des dchets - Les rseaux de sant - Lducation et la formation professionnelle - Les ples dchange et les ples de vie sociale

p. 37

4. LES PROJETS- Le dveloppement communal - Mirebalais - Thomonde - Hinche - Pignon - Massade - Saint-Raphal - Saint-Michel de lAttalaye - Marchand-Dessalines - Petite Rivire de lArtibonite - Verrettes - La Chapelle - Boucan Carr - Lascahobas - Saut dEau - Le programme dinvestissements - La gouvernance

p. 53

ROUTE DE MIREBALAIS THOMONDE2C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

3

INTRODUCTIONLa Rpublique dHati est caractrise par une grande diversit co-climatique tant par sa position gographique que par ses caractristiques propres, notamment son relief accident et une longue faade maritime (plus de 1 000 km pour une supercie totale de 28 000 km2). Ces caractristiques en font la fragilit naturelle : elle est situe dans une zone de grande activit sismique, elle est sur la trajectoire des cyclones, les risques dinondation y sont aussi importants que les risques de scheresse. Cette fragilit naturelle est renforce par une fragilit socio-conomique qui se manifeste par une faible capacit dorganisation du territoire et la difcult sinon limpossibilit mettre en place des rponses proportionnes aux risques. Les dernires annes ont t marques par une aggravation dramatique de la vulnrabilit physique et humaine du pays. En mai 2004, quelques heures de pluies exceptionnelles font disparaitre le bourg de Fonds Verrettes et le village de Mapou. En septembre 2004, le cyclone Jeanne fait plus de 5 000 morts, la plupart dans la ville des Gonaves. Les cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike, ont fait en 2008 moins de victimes mais les dgts sur les infrastructures et les maisons ont t considrables. Le message de la nature est clair : les zones ctires, en particulier les villes forte concentration de population, en aval de bassins versants dgrads, sont en danger. Les scheresses sont moins spectaculaires mais dix scheresses majeures ont t enregistres entre 1968 et 2000, affectant plus dun million et demi de personnes. Le changement climatique est une proccupation dans le monde entier. Pour Hati, selon les spcialistes, ce changement climatique prendra entre autres la forme dune augmentation apprciable du volume des prcipitations et donc des risques accrus pour lensemble des villes ctires ou au dbouch des valles des grands cours deau. Le sisme du 12 janvier 2010 est venu nous rappeler douloureusement que les Antilles sont une zone dintense activit sismique et que les parties du territoire les plus menaces sont le Sud travers par la faille Enriquillo et le Nord par la faille Septentrionale. Entre les ctes menaces dinondation, le Sud priodiquement ravag par les cyclones, la pninsule Sud et le grand Nord menacs par les tremblements de terre, la rgion Centre et Artibonite constitue une zone favorable privilgier pour les investissements publics dans les dix prochaines annes condition de crer de nouvelles logiques territoriales. Il est aujourdhui impratif de changer les logiques dorganisation et de structuration du territoire hatien. Il faut coupler la rexion sur le territoire avec la ncessit de faire de la dcentralisation une ralit, un mode de prise en charge du territoire. Aprs un premier dossier Hati demain qui offrait une rexion globale sur lensemble du territoire, le dossier Boucle Centre-Artibonite projette dans le temps un espace conu comme un tout organique, construit autour dune ossature routire imagine de faon structurer en profondeur un territoire. Rencontres avec les populations concernes, dbats avec les autorits politiques et la socit civile ont permis de corriger les choix des techniciens et dintgrer la conception de la boucle les ides et les vux de ceux qui feront vivre la boucle. Le dossier Boucle Centre-Artibonite prsente un projet concret damnagement du territoire conu pour accueillir un projet conomique, lun induisant lautre, lun entranant lautre. Cest un modle de structuration pour le territoire hatien. Mise en uvre la boucle Centre-Artibonite constitue un rfrentiel pour Hati, demain.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

INTRODUCTION

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LA ROUTEHati a vcu pendant tout le XXme sicle lexprience sans cesse renouvele de routes construites coups de millions de dollars qui augmentent la dette extrieure du pays sans entraner de dveloppement rgional ou national. La boucle Centre-Artibonite est conue pour sortir du raisonnement linaire de la route productrice en elle-mme de dveloppement et de modernisation pour y substituer la route comme colonne vertbrale dun projet conomique et social organiser. La boucle Centre-Artibonite a t conue comme une entit territoriale structure par une route qui met en relation de faon organique deux espaces direncis par lhistoire (lArtibonite franaise et le Centre espagnol), suivant chacun sa propre logique : lArtibonite avec ses dcennies dinvestissements dans les infrastructures agricoles et tourne vers les villes des Gonaves et Saint-Marc, le Centre repli sur lui-mme avec la Rpublique Dominicaine comme interlocuteur plus proche que Port-auPrince. Complter le rseau existant de routes liant les 14 communes de la boucle entre elles permettra de dpasser les blocages de lhistoire, de crer un nouvel espace conomique et humain, et de proposer un rfrentiel grandeur nature pour lamnagement du territoire hatien.

1.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LA ROUTE

7

Port De Paix

La route des mtropoles et la boucle Centre-Artibonite

Mle Saint Nicolas

Cap Haitien Limbe Fort Liberte

Dajabon Dondon Ouanaminthe

EnneryGonaves

SAINT MICHEL DE LATTALAYELestre

SAINT RAPHAEL PIGNONRestauracion

Desdunes

MARCHAND DESSALINESPont Sond Saint Marc

MAISSADE PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE DESARMES (VERRETTES) LA CHAPELLE SAUT DEAU

HINCHE

Thomassique

THOMONDE BOUCAN CARREBelladere Elias Pia

LASCAHOBAS

Jeremie

Leogne Petit Gove Miragone Grand Gove

PORT AU PRINCE

Jimani

Jacmel Les Cayes 0 10 50km

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LA ROUTE

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REPUBLIQUE DOMINICAINE

MIREBALAIS

Cap Hatien

Limbe Fort Liberte

LES VILLES EN RESEAUDes bourgs ruraux vivant de leur arrire pays des villes solidaires constitues en rseaux : une volution ncessaire pour construire une alternative la concentration humaine dans les grandes mtropoles.Dans lhistoire rcente, ces territoires de lArtibonite ont fait la ert dHati quand cette valle sche a t transforme en riche plaine rizicole entre 1930 et 1986. Les grands espaces du Plateau Central, peu peupl et peu urbanis, ont toujours eu valeur, aux yeux des Hatiens, de territoires vierges fort potentiel. La destruction dune fort secondaire de pins au cours du XIXme et du dbut du XXme sicle a permis le dveloppement dune agriculture paysanne vivrire dont les revenus faisaient vivre une population rurale peu nombreuse. Ils ont perdu progressivement leur rle conomique au prix dune rgression du pays tout entier avec le dclin dune agriculture ouverte aux marchs mondiaux et narrivant plus renouveler la fertilit des sols. Sauf Mirebalais, Petite-Rivire et Verrettes, tous les bourgs et villes qui forment aujourdhui lespace que nous appelons la boucle Centre-Artibonite sont ns aprs lindpendance dHati en 1804. Ils se sont construits sur le modle colonial en damier, mme si ce damier tend disparatre dans la confusion des constructions sans cadre directeur.Elias Pina

Dondon

OUANAMINTHE

GONAVES

Ennery

SAINT RAPHAEL

SAINT MICHEL DE LATTALAYE PIGNON

Lestere Desdunes

MARCHAND DESSALINES

La ville circulaire est un modle de dveloppement territorial qui associe un rseau de villes un territoire agricole. En faisant la comparaison avec la Randstad hollandaise ou la Citta continuata toscane, lide nest pas de chercher une rfrence dans les modles de dveloppement europen, mais de mettre en vidence des similitudes dchelle et de dispositifs urbains. De grands territoires agricoles, des villes organises en anneaux et une ouverture sur la mer par des villes portuaires sont les valeurs fortes de ces rgions conomiques. 180 km de primtre aux Pays-Bas pour 7,5 millions dhabitants, 350 km en Toscane pour 3,6 millions dhabitants et 240 km en Hati pour un potentiel de 2 millions dhabitants donnent les chelles de comparaison entre les modles similaires qui tirent leur culture et leur potentiel de leurs spcicits gographiques. Sans chercher dautres analogies, lide dveloppe pour Hati consiste imaginer une alternative conomique et urbaine la prolifration anarchique des grandes mtropoles. Ce rseau urbain bien organis et connect aux villes portuaires de Saint-Marc et des Gonaves louest, du Cap-Hatien au nord, Port-au-Prince au sud, et la Rpublique Dominicaine lest peut devenir un vritable outil de dveloppement : - En construisant un cadre propice aux investissements conomiques et plus particulirement au dveloppement dactivits agro-alimentaires complmentaires de la production agricole ; - En rationalisant et favorisant les dbouchs rapides de la production agricole ; - En offrant aux habitants un milieu de vie et un niveau dquipement sufsant situ dans un juste quilibre entre le monde rural et un monde urbain fournissant des services et des emplois.

MAISSADE Pont Sonde SAINT MARC Liancourt

HINCHE

PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE Thomassique

VERRETTES THOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE

LA CHAPELLE LASCAHOBAS SAUT DEAU MIREBALAIS BELLADERE

Dans un temps diffrent, ces territoires peuvent reprendre la place qui est la leur en sappuyant sur des valeurs existantes. Il faut pour cela crer les conditions permettant de mettre en uvre un rseau de solidarit et de partage bas sur la complmentarit des villes et des productions agricoles, sur la cration et la gestion dun rseau de mobilit performant et sur la mutualisation des services et des quipements. Ce chantier peut devenir le vritable outil de dveloppement rgional dHati et donner une direction complmentaire aux efforts de reconstruction de Port-au-Prince aprs le drame du sisme.

0

10

20 km

LIMITES ADMINISTRATIVES

LA CONSTITUTION DU TERRITOIRELa boucle Centre-Artibonite, regroupe 14 communes situes sur 3 dpartements : lArtibonite, le Centre et le Nord. Les centres urbains de dix de ces communes jalonnent la boucle ; quatre communes, Boucan Carr, Lascahobas et Saut-dEau ouverte sur Mirebalais, et Massade mi-chemin entre Hinche et Saint-Michel de lAttalaye, occupent lintrieur du territoire. 1,2 million dhabitants vivent dans cet espace de 4 643 km, pour une densit moyenne de 2,6 habitants lhectare. Lextrme dispersion de la population essentiellement agricole est la caractristique sociale de cet ensemble. Cette situation est la consquence directe de la distribution des terres entre les soubresauts de la rvolution franaise et les politiques agraires du pays indpendant entre la n du 18me sicle et le premier quart du 19me sicle. Seulement 23% de la population (222 000 habitants) vivent dans des centres urbains cest--dire les sections urbaines de chacune des communes avec une densit moyenne de 70 habitants lhectare. Ces centres ne reprsentent pas pour autant ce que lon peut attendre dune ville. Les fonctions de base, leau, llectricit et encore plus les conditions minimum dassainissement ne sont pas assures partout et les quipements et les services sont embryonnaires et peu structurs. Cest tout lenjeu dun projet bas sur une triple logique : - La cration dun lien routier able et efcace, crant entre les villes une communaut de pratiques, - Lamlioration des services dans chacune des cits concernes, - La mise en uvre, en sappuyant sur la situation actuelle, dun rseau dquipements mutualiss conus lchelle de la boucle entire.10C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

CENTRE ARTIBONITE - HATI 2 millions dhabitants 240 km

RANDSTAD - PAYS BAS 7.5 millions dhabitants 180 kmLA ROUTE

TOSCANE - ITALIE 3.6 millions dhabitants 350 km11

CAP HATIEN LIMBE FORT LIBERTE

LA VILLE A UNE DEMI-HEUREDAJABON

DONDON ENNERY GONAVES SAINT MICHEL DE LATTALAYE SAINT RAPHAEL

OUANAMINTHE

Un territoire squenc pour matriser le temps, faciliter la circulation des denres et des personnes et rpartir ecacement les quipements collectifs. Dix centres urbains gale distance Des rseaux, des parcours et des plesLa route en Hati a de nombreuses fonctions : lieu de dplacement, espace public, espace commercial. De plus, le transport des personnes est presque toujours associ au transport de marchandises sans souci defcacit ou de matrise du temps. Dans une volution conomique introduisant des activits de transformation et o les emplois secondaires, tertiaires et de services vont sajouter aux emplois agricoles et commerciaux, la rationalisation de lespace routier et une dissociation des modes de dplacement va devenir une ncessit. Par sa constitution, la boucle est le lieu idal pour la mise en uvre dun rseau squenc de transports collectifs. Toutes les heures ou toutes les demi-heures, un bus pourrait ainsi partir de chacune des villes en introduisant ici de nouvelles pratiques et l de nouvelles habitudes. Ce rseau ne devrait pas pour autant tre conu comme un rseau circulaire. Il semble plus intressant dintgrer dans le systme de transport les liaisons avec les mtropoles ctires (Cap-Hatien, Les Gonaves, SaintMarc, Port-au-Prince) ainsi que vers Belladre et Elias Pina (en Rpublique Dominicaine). Trois parcours tangentiels , des Gonaves et de SaintMarc vers Belladre, de Saint-Marc vers le Cap Hatien et de Port-au-Prince vers le Cap-Hatien desserviraient ainsi lensemble de la boucle. Ces parcours crent trois points majeurs de connexion : Mirebalais, Saint-Raphal et Petite Rivire de lArtibonite. Ce rle particulier dans la boucle devra tre pris en compte pour anticiper un dveloppement conomique et un afux de population plus important que dans les autres villes-tapes. Il faudra donc y mettre des quipements et y organiser une expansion urbaine plus rapide.

PIGNON LESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES PONT SONDE SAINT MARC PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE MAISSADE HINCHE THOMASSIQUE THOMONDE BOUCAN CARR RESTAURACION

REPUBLIQUE DOMINICAINE

Les dix centres urbains qui composent la boucle sont rpartis de faon presque uniforme, en nuanant le propos pour les deux tronons de liaison entre Mirebalais et Thomonde et de Saint-Michel de lAttalaye Marchand-Dessalines qui ont des caractristiques plus montagneuses et sont moins habits. Il en est de mme de Massade et de Boucan Carr lintrieur de la boucle. La distance moyenne entre ces ples est de 24 km, une distance qui se rapproche de la logique de disposition historique des chefs-lieux que lon devait pouvoir atteindre en une journe de cheval. Ici en appliquant la vitesse conventionnelle de 50 km/h de moyenne pour les voies goudronnes modernes, telles quelles sont conues en Hati, chaque ville est potentiellement relie la suivante dans un temps dune demi-heure.

DESARMES

LA CHAPELLE MIREBALAIS SAUT DEAU

BELLADERE ELIAS PINA

LASCAHOBAS

Des transports collectifs structurants20 km PORT AU PRINCE

Le dveloppement du rseau routier va modier considrablement les temps de dplacement entre des ples urbains aussi proches que mal relis et ce simple fait va fortement transformer la relation entre les habitants de ces cits. Il peut sembler paradoxal dintroduire des chelles de temps dans un territoire o la notion mme de temps semble abolie depuis longtemps mais cest pourtant la premire donne prendre en compte pour btir les hypothses de structuration conomique et sociale du territoire.

RESEAU DE TRANSPORT Ligne PAP-CH par Plateau Central (RN3) Ligne Saint Marc-Cap Hatien Ligne Artibonite-Republique Dominicaine Boucle Centre-Artibonite

Des villes solidairesCest la notion de ville une demi-heure qui servira de guide lorganisation des services de base, les quipements de premier rang (hpitaux majeurs ou universits) tant rpartis selon dautres critres de localisation sans tre situs plus dune heure et demie de distance de tout point situ sur la boucle. Ce mode de structuration sera complt par un rseau performant de rabattement par les routes agricoles qui pntrent plus profondment dans le territoire. Ces voies radiales et non plus circulaires dtermineront la position de points de connexion situs dans les villes centres ou entre ces dernires.

La boucle Primtre Population potentielle Parcours Etapes

240 km 2 millions dhabitants 50 km/h 10 villes 26 km / 30 min en moyenne Jonctions stratgiques 10 Un maillage fin de route agricole

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LA ROUTE

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A lchelle nationale, le rseau routier interurbain hatien est class en trois niveaux : - le rseau structurant, form par les routes nationales qui relient les chefs-lieux des dix dpartements et qui constituent les itinraires nationaux principaux. Ce rseau doit pouvoir tre parcouru vitesse raisonnable (de lordre de 60 80 km/h), avec un maximum de scurit et de confort. - le rseau secondaire, assurant la desserte de centres urbains importants et les liaisons entre les routesRoute de 7 m de large revtue avec fosss et franchissements et chemins pitons et animaux des deux cts, dun seul ct ou pas du tout suivant quon est en plateau, en plaine ou anc de montagne

nationales. Une grande partie de ce rseau nest pas revtue. - le rseau tertiaire, constitu par les dessertes locales qui jouent un rle conomique et social important, notamment dans le domaine de lagriculture. Ce rseau est form de routes non revtues et ne dispose quasiment pas de franchissement des cours deau. A lintrieur de la boucle Centre-Artibonite, les trois niveaux de routes ont t identis et feront lobjet damnagements spciques chaque type.

LES TYPES DE ROUTE DVELOPPERDes routes hirarchises et ables adaptes aux situations urbaines comme la circulation des denres agricoles forment un rseau propice au dveloppement social et conomique. LE RESEAU STRUCTURANT :Le trac de la boucleLe rle majeur de la boucle elle-mme dans la mise en cohrence du territoire justie quelle soit classe en totalit dans le rseau structurant.

Route de 6 m de large revtue avec fosss et franchissements

UNE VOIE SECONDAIRE :La diagonale Ennery / ThomassiqueLa diagonale Ennery/Thomassique qui constitue un accs direct la Rpublique Dominicaine et un axe de desserte important des territoires agricoles du Plateau Central, peut tre considre comme une liaison secondaire et traite comme telle. Il en est de mme des accs Boucan-Carr et Saut-dEau.

Route de 5,5 m de large non revtue avec fosss et franchissements

LE RESEAU TERTIAIRE :Les routes agricolesCe sont les routes agricoles qui permettent la population disperse travers les territoires de la boucle et aux produits agricoles de rejoindre les petits centres ruraux, les bourgs et les villes. Ce rseau est trs dense : plus de 1500 km de routes non revtues et de pistes avec 180 franchissements de rivires utiliss pied et perturbs en saison des pluies. Un linaire de routes agricoles a t identi et fera lobjet des interventions.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LA ROUTE

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BANQUE MONDIALECAP HATIEN

LIMBE

FORT LIBERTE

ACTIONS ENGAGES / ACTIONS MENERFED 2013DONDON MARMELADE ENNERY OUANAMINTHE

La boucle Centre-Artibonite est un ruban de 240 km. De nombreux projets routiers engags depuis plusieurs annes permettent dafrmer que la boucle peut devenir trs vite une ralit. La situation actuelle de laxe Port-au-Prince / CapHatien via Hinche (RN3) se prsente comme suit : - Le tronon entre Port-au-Prince et Mirebalais est dj en service ; - La section Mirebalais / Hinche / Pignon / SaintRaphal sera une route neuve avec une plateforme de 9m ; - La section Saint-Raphal / Cap-Hatien sera galement acheve en 2013 et prendra en compte la dviation ncessaire pour viter le passage dans laire du Parc National Historique Citadelle / Sans-Souci / Ramiers class au patrimoine mondial de lUNESCO. Les travaux engags sur cet axe permettront damliorer spectaculairement le rseau primaire lhorizon 2013. Vers lest, la route de Mirebalais vers Belladre et la Rpublique Dominicaine sera ralise en 2013.

Achever la boucle et le rseau structurantLe classement de la boucle en rseau primaire a une incidence limite en termes de nancement, car, compte tenu des travaux neufs dj programms, seulement 80 km (soit un tiers de la boucle) restent nancer. Il sagit du tronon reliant Saint-Raphal Petite Rivire de lArtibonite, en passant par Saint-Michel et MarchandDessalines. Ce programme de travaux comportera un ouvrage dart important permettant de franchir lArtibonite au niveau de Petite Rivire et de rejoindre la route Pont Sond Mirebalais. Le montant dinvestissement des tronons manquants est estim 74,5 millions $US.

GONAVES

SAINT RAPHAEL

SAINT MICHEL DE LATTALAYE

LESTERE DESDUNES

PIGNON

MARCHAND DESSALINES

AFD 2013

MAISSADE PONT SONDE LIANCOURT PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE

HINCHE

Relier la boucle aux villes proches et la Rpublique DominicaineLes projets restant tudier concernent le renforcement des liaisons vers lest (Hinche-Pedro Santana, estime 26 millions $US et Pignon-Ouanaminthe, estime 44 millions $US), ainsi que la jonction entre Hinche Massade Saint-Michel de lAttalaye (30 millions $US), qui joue un rle structurant pour le territoire situ lintrieur de la boucle.

SAINT MARC

THOMASSIQUE VERRETTES THOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE

Dans laxe est/ouest, la route existante entre Mirebalais et Pont Sond est de qualit satisfaisante mais ncessite un entretien priodique. En revanche, au nord et louest du Plateau Central, la partie de la boucle qui relie Saint-Raphal, Saint-Michel de lAttalaye, Marchand-Dessalines et Petite Rivire de lArtibonite, est actuellement une route non revtue avec peu douvrages de franchissements. Sur le rseau secondaire, les travaux entre MarchandDessalines et LEstre sont en cours et seront termins en 2011. La route entre Saut dEau et Cabaret est quasiment acheve, hormis quelques ouvrages de franchissement. Enn, parmi les liaisons prvues dans le schma routier, certaines sont actuellement dans un tat mdiocre : la route de Saint-Michel Ennery, qui se prolonge ensuite par la RN1 vers Gonaves, est une simple piste avec de nombreux passages gu. Il en est de mme pour les itinraires Hinche / Thomassique / Pedro Santana et Pignon / Ouanaminthe.

FERLA CHAPELLE

FED 2011

Amliorer le rseau des routes agricolesLa proposition dun rseau de 800 km de routes agricoles en bon tat peut paratre ambitieuse par rapport la situation actuelle. Cependant, eu gard au dveloppement conomique attendu et la rpartition de la population sur le territoire, cet objectif ne semble pas disproportionn. Bon nombre de pistes agricoles sont aujourdhui en mauvais tat et les franchissements de rivires impraticables aprs de fortes pluies coupent rgulirement la plupart de ces routes en saison des pluies. La concrtisation de ce rseau impliquera des travaux lourds pour environ 520 km de pistes et une remise niveau de 280 km dj identis dans le classement du MTPTC. Le cot de ces travaux sur le rseau secondaire peut tre estim 360 millions $US.

ELIAS PINA

Route en travaux Route a rnover Route a financer Route en projet Route ralise 0 10 20km

LASCAHOBAS MIREBALAIS SAUT DEAU

BELLADERE

FED 2014

FED 2010

1/ Le rseau structurant de la boucle Centre-Artibonite Section Mirebalais / Thomonde Thomonde / Hinche Hinche / Pignon Pignon / Saint-Raphal Saint-Raphal / Saint-Michel de lAttalaye Saint-Michel de lAttalaye / Marchand-Dessalines Marchand-Dessalines / Petite Rivire de lArtibonite Petite Rivire de lArtibonite / Dsarmes Dsarmes / La Chapelle La Chapelle / Mirebalais TOTAL16

2/ Relier la boucle aux villes proches et la Rpublique Dominicaine Financement Fonds Europen de Dveloppement Fonds Europen de Dveloppement Agence Franaise de Dveloppement Agence Franaise de Dveloppement 15 300 000 $US financer 38 000 000 $US financer 21 200 000 $US financer Fonds dEntretien Routier Fonds dEntretien Routier Fonds dEntretien Routier 74 500 000 $US financer Mise en service 2011 2011 2013 2013 Jonction Mirebalais / Rpublique Dominicaine via Lascahobas Saint-Raphal / Cap Hatien via Barrire Batant Mirebalais / Port-au-Prince Marchand-Dessalines / LEstre Saut-dEau / Cabaret Hinche / Rpublique Dominicaine via Thomassique Pignon / Ouanaminthe via La Victoire, Mont Organis et Baptiste Saint-Michel de lAttalaye / Ennery Distance 22,8 km 42,0 km 30,2 km 16,6 km 60,9 km 12,0 km 32,5 km 25,7 km 16,0 km 9,9 km 43,0 km 18,1 km 25,9 km Financement Centre National de lEquipement Fonds Europen de Dveloppement Fonds Europen de Dveloppement Banque Mondiale Fonds Europen de Dveloppement Agence Franaise de Dveloppement Centre National de lEquipement 25 900 000 $US financer 44 000 000 $US financer A financerLA ROUTE

Distance 35,3 km 20,6 km 29,5 km 16,0 km 21,6 km 38,9 km 20,2 km 21,6 km 13,5 km 27,6 km 244,8 km

Mise en service 2013 2014 2012 2013 2010 2011 2010

C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

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GESTION ET CONOMIE DE LA ROUTEDans la reconstruction dHati, la route est un secteur conomique part entire et non une action isole venant de lextrieur. Lentretien routier, un problme nationalSur le territoire hatien, les effets de la pluviomtrie tropicale sont aggravs par les pentes importantes et la dforestation. Ces coulements engendrent diverses formes drosion qui fragilisent les infrastructures, sans parler du risque de destruction des routes et des pistes li la forte augmentation du dbit des rivires. De plus, labsence douvrages de franchissement rend les itinraires trs alatoires en saison des pluies. Pour ces raisons, le rseau routier est en gnral trs dgrad, ce qui est bien sr prjudiciable en termes de qualit de service, mais interroge aussi sur la pertinence de continuer construire des infrastructures dont la dure de vie savre trs courte faute dun entretien appropri. Malgr la cration en 2003 du Fonds dEntretien Routier (FER), une vritable politique dentretien routier na jamais pu tre mise en uvre, le paradoxe tant que les crdits collects ne parviennent pas tre consomms. Il nous semble que la priorit est de mettre en place un entretien courant et prventif des routes, alors quactuellement lentretien curatif et la rparation lourde constituent la pratique usuelle. Le projet de boucle Centre-Artibonite ne peut se concevoir sans un dispositif dentretien routier rellement efcace. En effet, au-del de la ralisation de tronons neufs, la bonne desserte de lensemble de ce territoire implique que les routes agricoles, constitues de pistes non revtues, soient dans un tat gnral satisfaisant. Dans le contexte hatien actuel, il faut donc concevoir un dispositif raliste en matire dentretien routier. Les tches dentretien routier peuvent tre classes en deux catgories : - le cantonnage, activit haute intensit de main duvre ncessitant peu de matriel et concernant essentiellement les dpendances de la route : accotements, fosss et ouvrages de drainage, talus... - les travaux ncessitant des moyens mcaniques (reprolage des chausses, traitement des nids de poule et ssures) Ces tches peuvent tre excutes par diffrents acteurs : - le cantonnage peut tre ralis soit en rgie, soit par des organisations communautaires de base (OCB) ou par des petites entreprises en lien avec les CASECs et les mairies ; - lentretien priodique ncessitant du matriel peut tre ralis en rgie (via des centres dentretien et un parc de matriel) ou par des entreprises en lien avec les mairies ; - les grosses rparations sont cones des grandes entreprises routires en lien avec le MTPTC. Pour des travaux haute intensit de main duvre (HIMO) comme le cantonnage, les Organisations Communautaires de Base constituent une alternative crdible. Ces associations de riverains peuvent assumer des tches dentretien courant et peuvent tre facilement mobilises en Hati dans la mesure o ce dispositif HIMO est crateur demplois et gnrateur de revenus pour les riverains de la route. De plus, en faisant participer les riverains des travaux dintrt gnral, il responsabilise ces derniers aux problmes dentretien et dexploitation de la route. Cependant, le recours aux OCB ne doit pas se faire au dtriment de la qualit des prestations, et un minimum de formation et de permanence des quipes est ncessaire. Pour les travaux mcaniss, labsence dun secteur priv rellement structur pose la question de conserver un minimum de moyens au niveau de lEtat ou des collectivits. Compte tenu des alas climatiques, cette option peut en outre savrer utile pour rparer au plus tt les dgts dus des causes imprvisibles, ou pour des travaux durgence. Pour quun tel dispositif fonctionne, un minimum de matriel doit tre disponible dans des centres dentretien rpartis sur la boucle. Il nest sans doute pas souhaitable de dimensionner ce dispositif pour entretenir tout le rseau (structurant, secondaire et tertiaire), et lobjectif vis est dassurer un niveau minimum de service. Lquipement de ces centres pourrait permettre dassurer lentretien priodique de 200 km de routes (chargeur, niveleuse, compacteur, camions). Dans cette logique et en tenant compte de la densit du rseau routier (chausses revtues et non revtues), on pourrait imaginer dimplanter 5 centres dentretien Mirebalais, Hinche, Saint Raphal, Saint Michel de lAttalaye et Petite Rivire de lArtibonite.

Lmergence dun vritable secteur priv de travaux publicsIl est souhaitable quun tissu dentreprises puisse voir le jour en Hati, et vienne renforcer la capacit de construction et dentretien du rseau routier. Pour cela, plusieurs conditions sont ncessaires: - les entreprises doivent pouvoir anticiper leur activit sur plusieurs annes pour investir et embaucher. Ce besoin de visibilit ncessite de la part des matres douvrage publics une programmation able des travaux neufs et des travaux dentretien. - lactivit de travaux publics ncessite une certaine solidit nancire, que ce soit pour lacquisition ou la location des matriels, ou pour obtenir les garanties nancires demandes par le matre douvrage. Le secteur bancaire a donc un rle majeur dans le dveloppement de ce secteur. - enn, il est impratif de prvoir un dispositif de formation si lon veut constituer un secteur disposant dun vrai professionnalisme. Cette dimension est indispensable pour assurer la qualit des ralisations et lefcacit de lentretien routier. Il est noter quune partie de la formation des personnels pourra tre assure sur les chantiers eux-mmes.

La route, une source dactivit conomiqueLa route, tant pour sa construction que son entretien, favorise la cration demplois qui bncie en principe au tissu dentreprises existant. Pour cette raison, mais aussi cause des checs de rgies mises en place dans diffrents pays, les bailleurs de fonds prfrent dvelopper le secteur priv. De plus, le recours des entreprises permet de clarier les fonctions de matrise douvrage, matrise duvre et dexcution des travaux. Enn, un secteur priv performant permet une plus grande souplesse dintervention. Cependant, la situation actuelle en Hati est caractrise par un manque dentreprises de travaux publics qualies. Les entreprises de taille nationale sont peu nombreuses, il existe quelques dizaines dentreprises de petite ou moyenne taille travaillant pour lentretien ou la rhabilitation, mais celles-ci sont mal structures. Enn, pour des travaux manuels, il existe des micro-entreprises travaillant avec un nombre restreint de personnel peu form et trs peu de matriel.18C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

Le cot dun entretien routier assurant la prennit des investissementsPour garantir la prennit des investissements, il est important de prendre en compte le cot dentretien ds leur programmation. Le document de Stratgie Nationale dEntretien Routier , tabli par le MTPTC en 2008, retient un cot annuel de 7 500 10 000 $US par an pour lentretien courant dun km de route. Sur cette base, lentretien annuel du rseau structurant de la rgion Centre-Artibonite peut tre estim 1,9 M$, et celui du rseau secondaire 7,5 M$ pour 800 km de routes agricoles.

LA ROUTE

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LE TERRITOIRELe territoire de la boucle est avant tout une succession de terroirs agricoles dployant des systmes agraires divers caractriss par leur faible rentabilit. La fort primaire domine par le pin a disparu il y a une cinquantaine dannes, de mme que le caf qui nexiste presque plus sur des terroirs autrefois clbres pour leur qualit, la chane des Matheux notamment. La transformation de ce paysage structur par lagriculture passera par la modernisation des pratiques agricoles, la valorisation sur place des produits agricoles et la cration dun secteur non-agricole de lconomie.

2.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LE TERRITOIRE

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CAP HATIEN

LIMBE FORT LIBERTE

UNE RGION SYMBOLELieu des luttes de lindpendance et de la construction du pays, le Centre et lArtibonite concentrent des patrimoines naturels, historiques et culturels supports pour une conomie touristique compltant le dveloppement ctier. Patrimoine naturel et sites remarquables

SOUVENANCE

PARC NATIONAL HISTORIQUE DE LA CITADELLEDONDON

OUANAMINTHE

GONAVES

FORT DES BAYONNAIS ENNERY SAINT RAPHAEL MASSIF DU NORD

PLACE DE LINDPENDANCE

SAINT MICHEL DE LATTALAYE BASSIN LAURENT PIGNON

LESTERE DESDUNES

FORT

FORT DCID MARCHAND DESSALINES SOUKRI MAISSADE FORT PONT SONDE LIANCOURT FORT VERRETTES MONTAGNES NOIRES DESARMES BOUCAN CARRE THOMONDE CRTE PIERROT PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE PALAIS DES 365 PORTES THOMASSIQUE BASSIN ZIM HINCHE CORDILLERE CENTRALE

Le bassin versant de lArtibonite offre une grande diversit de paysages et de milieux : du Plateau Central la valle de lArtibonite, des mornes aux plaines, des savanes aux rizires. Certains sites naturels sont particulirement remarquables et mritent dtre protgs, mis en valeur et amnags : Bassin Zim Hinche, Bassin Laurent Saint-Michel de lAttalaye, la cascade de Saut dEau, les abords du lac de Pligre...

Patrimoine historiqueLa boucle est cheval sur deux territoires dont le pass est sensiblement diffrent : louest, le dpartement de lArtibonite faisait partie de la colonie franaise de Saint Domingue tandis que la partie est, dans le dpartement du Centre, tait colonie espagnole et est devenu territoire hatien au dbut du 19me sicle.ELIAS PINA

SAINT MARC

LAC DE PELIGRE

COTE DES ARCADINS CAFIRE DE DION

LA CHAPELLE

VILLE MODERNE (1948) BELLADERE LASCAHOBAS

SAUT DEAU

MIREBALAIS

La Boucle Sites historiques Sites naturels Sites religieux 0 10 20km

CASCADE DE SAUT DEAU

Cest dans louest et au nord de la boucle que se sont droules les grandes batailles qui ont men lindpendance dHati : Ravine Couleuvre (fvrier 1802), Crte Pierrot (mars 1802), Vertire (novembre 1803). Aprs lindpendance, des fortications ont t construites pour que la jeune nation hatienne soit en mesure de faire face toute invasion trangre. Cette politique a laiss des traces importantes Milot/ Dondon (citadelle Henry, seul site hatien class au patrimoine mondial de lUNESCO), forts de SaintMarc, des Bayonnais, de Marchand Dessalines et de la chane des Matheux. De plus, cest aux Gonaves que lIndpendance a t proclame le 1er janvier 1804. La partie est de la boucle attire par des ralisations plus rcentes : urbanisation de Belladre (1948-1950), barrage de Pligre (1956). Le Palais des 365 Portes Petite Rivire de lArtibonite mrite un projet de rhabilitation et pourrait accueillir une mdiathque et des expositions.Fte Mont-Carmel Saut dEau

PATRIMOINES

Chute de Bassin Zim

Palais des 365 portes

Entre de la Citadelle Henry

Patrimoine culturelLa boucle est un riche terroir religieux o les sanctuaires de Souvenance (Gonaves) et Soucri (Pont Sond) sont symboliques des grands lacous de la valle de lArtibonite et attirent chaque anne une foule considrable. De mme, la fte de Notre Dame du Mont Carmel Saut dEau (16 juillet) et la fte de Saint-Jacques Plaine du Nord (25 juillet) ont donn naissance un plerinage qui part de Ti Tanyen pour se terminer Plaine du Nord ;22C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

il est frquent par hougans, mambos, hounsis venant de lensemble du pays. Une partie du patrimoine naturel (Bassin Zim) et du patrimoine historique (Citadelle Henry) a connu une rinterprtation religieuse et fait lobjet de rituels assez intenses. Il est ncessaire de crer une capacit daccueil (chambres dhtes, gtes ruraux, petits htels) dans la boucle pour attirer une clientle qui donne encore la prfrence au tourisme de plage mme si le rseau routier permettra aux touristes de la Cte des Arcadins et ceux qui passent par lescale de croisire de Labadie de rajouter une dimension culturelle leur sjour.LA ROUTE

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CAP HATIEN FORT LIBERTE

LA VULNRABILIT ENVIRONNEMENTALELaction sur les bassins versants est un acte essentiel de la restauration environnementale du pays. Cest une nalit en elle-mme et dans le cas de la boucle Centre Artibonite une action de confortation dun projet global.BASSIN DE LA QUINTESAINT MICHEL DE LATTALAYE

BASSIN DE LA GRANDE RIVIRE DU NORDSAINT RAPHAEL

Des montagnes dnudesCest au centre de la boucle, dans la chane des Montagnes Noires que se trouve la ligne de partage des eaux qui divise la boucle en deux bassins versants : celui de lEstre dun ct, celui de lArtibonite de lautre. Les Montagnes Noires et les Matheux ont leur versant sud trs sec et colonis par les cactus et les bayahondes. Le versant nord est plus humide, plus peupl et utilis pour la polyculture vivrire. Quand on sait que ces espaces sont quasi totalement dboiss, quils sont pturs presque toute lanne et quon y produit encore du charbon de bois, on peut comprendre les diffrents types drosion qui mettent en pril aussi bien lavenir de ces populations de montagne que les riches plaines irrigus de laval. Ce sont ces utilisations abusives qui crent pour les villes densment peuples de laval un danger mortel.

BASSIN DE LESTREMARCHAND DESSALINES

PIGNON

MAI MAI ADE MAISSADE A MAISSADE HINCHE HIN HIN PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE VERRETTES

Crdit photo : SOS Enfants sans Frontires et Zanmi Lasant Paris

BASSIN DE LARTIBONITE / PLATEAU CENTRALTHOMONDE DESARMES LA CHAPELLE BO CA CARRE BOUCAN CARRE BOUCAN CARRE OU AN R BOUCAN RRE

Prenniser les actions dans la boucleLes actions dites de Dfense / Restauration des Sols ont t jusquici peu efcaces en Hati. En proposant une stratgie nouvelle, pour accompagner la cration dune conomie nouvelle, on arrivera une meilleure matrise de leau dans la boucle. Nous proposons : - une protection de la fort sche des versants sous le vent des montagnes de la boucle ; - la mise en dfens systmatique, de lamont vers laval, de lensemble des ravines du rseau hydrographique [voir photos] ; - la construction systmatique douvrages de retenue deau en accompagnement des routes, drainages et chemins agricoles

MIREBALAIS

Zone de traitement prioritaire des bassins versant

Crdit photo : SOS Enfants sans Frontires et Zanmi Lasant Paris

0

10

20km

Bassins versants

Bassin versant de lEstre

Bassin versant de lArtibonite et du Plateau Central

Ralisation dun seuil en gabions Boucan Richard, Gros-Morne - Crdit photo : SOS Enfants sans Frontires et Zanmi Lasant Paris

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LE TERRITOIRE

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LORGANISATION DU TERRITOIREComme dans la plupart des autres rgions du pays, la boucle Centre-Artibonite est caractrise par un habitat rural dispers, un habitat linaire le long des routes et des concentrations caractre urbain. En partant de cette ralit physique et sociale fragmente le projet propose de construire les liens facilitant les pratiques quotidiennes et permettant la modernisation du territoire. UN HABITAT RURAL DISPERSELe monde rural hatien est domin par le minifundium (trs petites parcelles paysannes), qui, du fait du partage galitaire, nont pas cess de se morceler au l des gnrations. Lhabitat a suivi le morcellement du foncier crant des nuages de points habits rpondant des logiques simples : sites exonds, proximit dun point dapprovisionnement en eau, etc. Cest dans cette campagne marque le plus souvent par des haies de dlimitation des parcelles et un embocagement autour des maisons que se fait la production agricole.

DES POINTS DE RASSEMBLEMENTAvec le temps et la croissance dmographique, des ples dactivits sont ns dans les sections communales (poste militaire, glise ou chapelle, route, moulin, march, cole, etc.), donnant naissance des zones de concentration de population que lIHSI a appel des localits et qui ne sont pas prises en compte par ladministration territoriale. Cest le premier niveau des changes et des transformations agricoles.

DES CENTRALITES URBAINES : LES BOURGSLes bourgs et villes, chefs-lieux de communes, constitus avant ou aprs lindpendance, sont des points de convergence pour les populations venant de la campagne, en qute de services la tte desquels on retrouve lcole, leau et llectricit. Cest le lieu dchange par excellence, les productions locales tendant partout tre supplantes par les importations : farine de bl, riz import, textiles doccasion, etc. Leur poids dmographique sest alourdi avec les annes, mme si la boucle na pas connu la spectaculaire augmentation de la proportion durbains qu connu lOuest du pays.

UN RESEAU METROPOLITAIN : LA BOUCLE CENTRE-ARTIBONITECe sont ces villes et bourgs qui constituent les tapes de circuits commerciaux plus ou moins structurs qui dessinent le rseau des changes et des services pour une population dite urbanise 32,5% dans lArtibonite et 16,3% dans le Centre. Ce sont ces villes et bourgs qui constituent le point de dpart vers dautres rgions et vers la capitale.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LE TERRITOIRE

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CAP HATIEN

LES ZONES AGRICOLES ET LES POINTS DE REGROUPEMENTS

LIMBE

FORT LIBERTE

LA STRUCTURE DE LA PRODUCTION AGRICOLEOUANAMINTHE MARMELADE DONDON

Un ensemble dagrosystmes de grande qualit ont fait dans lhistoire la richesse du pays. Cest ce territoire multiples facettes qui pourra tre intensi et modernis par le projet.Ce territoire ne peut tre dcrit comme un espace travers en son centre par une chane de montagne qui va de Saint-Michel de lAttalaye Thomonde / Boucan Carr les Montagnes Noires avec louest une plaine ouverte sur la mer, la valle de lArtibonite et lest le Plateau Central. Cette gographie dtermine trois grands agro-systmes :

GONAVES

ENNERY

SAINT RAPHAEL

CAFE

AGRUMESSAINT MICHEL DE LATTALAYE

CULTURES MARAICHERES

Des pistes dintensication et de modernisationLa modernisation de lagriculture passera par les axes suivants : - Exploration des voies possibles dirrigation par pompage (bliers hydrauliques, norias) partir des cours deau encaisss du Plateau Central ; - Agrandissement des vergers de mangues, avocats, fruits divers (tamarin, goyave), amlioration des conditions de transport et cration de centres de tri, de conditionnement et/ou de transformation ; - Amlioration des units de transformation de la canne (utilisation de la bagasse, amlioration du rendement thermique, introduction de nouvelles chaudires pour remplacer les chaudires coloniales, etc.) ; - Appui la culture attele (charrues, charrettes) ; - Appui lamlioration de la conduite de llevage (une complmentarit est trouver avec lArtibonite et ses abondants dchets utilisables pour lalimentation animale) ; - Cration de distilleries productrices de rhum ou dalcool pharmaceutique ; - Renforcement du ple technologique de Pignon (fabrication / rparation de moulins, fabrication / rparation de cuves, etc.) ; - Appui la cration, au maintien ou la modernisation des units de transformation du riz ; - La boucle principale et les routes agricoles croisent un trs grand nombre de ravines. Chaque franchissement est un lieu de stockage potentiel de quantits importantes deau permettant de multiplier la valeur ajoute des terres agricoles en aval du barrage par 50 ! Ces ouvrages seront calculs pour rsister des immersions temporaires.

LESTERE DESDUNES

PIGNON

CANNE A SUCREMARCHAND DESSALINES

CAFE ELEVAGEMAISSADE HINCHE

RIZPONT SONDE PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE

- Un systme domin par la riziculture et le marachage, de Marchand-Dessalines et Petite Rivire de lArtibonite jusqu Mirebalais ; - Un systme domin par la canne et les cultures de zones sches comme le sorgho, le manioc et le pois dAngole ; - Un systme de polyculture vivrire de montagne domin par les tubercules (patate) et le mas ou le sorgho. La banane est partout prsente, dans les espaces irrigus comme dans les fonds frais du Plateau Central et des Montagnes Noires.ELIAS PINA

SAINT MARC

LIANCOURT

CAFE FOURRAGE POLYCULTURE VIVRIERETHOMONDE

THOMASSIQUE

VERRETTES

DESARMES BOUCAN CARRE

LA CHAPELLE

CAFEMIREBALAIS SAUT DEAU LASCAHOBAS

BELLADERE

Centralit urbaine et Principaux marchs Principaux points de collecte Agriculture irrigue 0 10 20km

CACAO

MANGUE AVOCATS FRUITIERS

Cette agriculture, dploye sur des parcelles trs petites, trs peu mcanise (un peu de culture attele autour de Hinche), utilisant peu dintrants (quelques engrais azots dans la valle de lArtibonite) a connu ou connat quelques poches de production trs particulires : citron vert (limettes) et oranges amres (bigarades) au sud de Saint-Raphal pour la maison Lapostole (Cointreau), vtiver entre Saint-Michel de lAttalaye et Massade (huiles essentielles).

Une agriculture en mutationLES ROUTES AGRICOLESGONAIVES SAINT MICHEL DE LATTALAYE SAINT RAPHAEL

Les nouvelles opportunits lies lagriculture dans la partie de la boucle situe sur le Plateau Central, semblent tre dun ct la mangue francisque achete par les exportateurs de Port-au-Prince, le tamarin, le pois dAngole et les avocats partant vers le march dominicain. La canne qui existe depuis plusieurs sicles sur le plateau prend un essor nouveau avec la multiplication des moulins canne et des units de transformation produisant un sucre populaire (le rapadou), du sirop (pour les guildives du Plateau et de la plaine de Logane) et du clairin (alcool populaire). Au coeur de cette production drive de la canne se trouvent les communes de Saint-Michel de lAttalaye et de Pignon. La dtrioration du systme dirrigation de la valle de lArtibonite et des structures de gestion de ce systme, de mme que la concurrence du riz import des Etats-Unis, tendent diminuer les surfaces emblaves en riz au prot de cultures marachres dont le march reste porteur : aubergine, chalotes, tomates.20km

PIGNON

MARCHAND DESSALINES MAISSADE PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE HINCHE

SAINT MARC

THOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE LE CHAPELLE MIREBALAIS

0

10

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LE TERRITOIRE

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Accs leau potable en milieu rural

LIRRIGATION ET LEAU POTABLELeau source de richesse ou danger physique et sanitaire. La matrise de tous les chelons de lirrigation et de la distribution de leau potable est une condition ncessaire du dveloppement.En Hati, leau est la fois une opportunit, une fragilit, et une menace. Le pays est bien arros (1400 mm en moyenne) mais seulement 10 % de leau de ruissellement est utilise (90% en irrigation, 10 % pour les usages domestiques). Le plus grand bassin dirrigation est la rgion de lArtibonite avec environ 25 000 ha. Dans le secteur de la boucle, leau utilise pour les besoins humains est essentiellement une eau de surface trs vulnrable. Le projet de route du dveloppement oblige crer une multitude douvrages de franchissement permettant la fois de stocker, dcrter, de turbiner.

Dvelopper les retenues collinaires et lirrigation sur le Plateau Central

Les lacs collinaires construits partir de la n des annes 70 sur le Plateau Central ont permis la mise en valeur des terrains adjacents pour du marachage en saison sche et amlior les conditions de vie des paysans situs proximit. Il faut appuyer aujourdhui la gestion sociale de ces quipements. Les travaux de rhabilitation des routes agricoles et de modernisation de la route Saint-Raphal Saint-Michel de lAttalaye Marchand Dessalines pourraient tre loccasion de tels projets en protant de la prsence des engins de terrassement ncessaires la ralisation dans les rgles de lart des digues de retenues collinaires conues comme un accompagnement la construction de routes.

Canaux dirrigation du Bas Artibonite

Rgulation et irrigation

Le bassin versant de lArtibonite (9 500 km2 au total, 6 800 en Hati et 2 700 en Rpublique Dominicaine) joue un rle de premier ordre dans le cycle de leau de lle dHispaniola. Avec une moyenne de 2000mm de pluie par an sur le haut des mornes, de 1800mm de pluie sur le haut bassin et de 1500mm en aval de Pligre, la ressource en eau est abondante et perptuellement renouvele. LArtibonite est le euve le plus important dHati avec un dbit moyen annuel estim entre 85 et 101 m3/s Pligre. En revanche, labondance des pluies et la violence des orages couples la faiblesse du couvert vgtal (la fort de pins qui couvrait les rives de lArtibonite jusquau dbut du 20me sicle ne subsiste plus qu ltat de traces) entranent ruissellement et rosion et provoquent des pisodes de crues et dinondations, en particulier dans la basse valle de lArtibonite.

Entretenir et dvelopper les systmes dirrigation

Les canaux dirrigation du Bas Artibonite ncessitent un entretien rgulier. Il faut runir avec les institutions responsables (ODVA, Ministre de lAgriculture) les moyens humains et matriels de cet entretien. Dautres systmes dirrigation peuvent tre dvelopps pour augmenter les surfaces de terres irrigues et accrotre les rendements agricoles.

Conforter et dvelopper les rseaux urbains

Retenir leau en amontLac rservoir de Pligre Lac collinaire Pandiassou

Pour limiter les phnomnes de crues en aval, il convient de retenir leau, le plus en amont possible : mise en uvre de petits primtres irrigus (PPI), construction dimpluviums, de micro-retenues maonnes et de citernes prs des habitations, amnagement de microbarrages dans les ravines, amnagement de lacs collinaires. Ces points de rtention permettront en outre de rguler la ressource et den amliorer laccs. Ils permettront de dvelopper lirrigation et daugmenter ainsi les rendements agricoles.

Pour amliorer laccessibilit leau potable et rpondre aux enjeux dhygine, la Direction Nationale de lEau Potable et de lAssainissement (DINEPA) a inscrit parmi ses priorits dix projets deau et dassainissement dans les villes de la boucle : Mirebalais, Thomonde, Hinche, Pignon, Saint Raphal, Saint Michel, Marchand Dessalines, Petite Rivire, Verrettes, La Chapelle. Ces projets visent scuriser les rseaux existants et les dvelopper. Les actions en matire de gestion des dchets solides permettront en outre damliorer la qualit des eaux.

Rehausser le barrage de Pligre

Rpondre aux besoins en milieu rural

Le barrage de Pligre initialement construit pour constituer un rservoir deau et faciliter lirrigation des terrains en aval a vu sa capacit se rduire fortement ces dernires annes du fait de la sdimentation progressive du lac. Le rehaussement du barrage de 3m permettra de restaurer sa capacit de stockage.

En complment des projets de rseau urbain deau potable et dassainissement, la DINEPA sest attaque au problme de laccs leau potable et lassainissement en milieu rural. Le dpartement de lArtibonite a t choisi pour dvelopper un projet pilote.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LE TERRITOIRE

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CAP HATIEN

LIMBE FORT LIBERTE

LA PRODUCTION ET LACCS LNERGIELaccs lnergie est la seconde condition ncessaire du dveloppement. Le potentiel de la boucle est trs important, la question maintenant consiste tablir des priorits et matriser toutes les formes de production adapte chaque situation locale.Actuellement, on trouve dans la boucle les installations suivantes : - Barrage de Pligre (54MW thorique mais irrgulier en saison sche) ; - Micro-centrales dOnde Verte (0,6MW), de Drouet (0,5MW fonctionnel sur 2MW installs) et de Dlug (1,8MW) ; - Centrales thermiques des Gonaves (15MW), de Saint-Marc (2MW) ; - Groupes lectrognes (Hinche, Pignon, Saint-Michel) ; - Installations solaires individuelles. Des turbines au l de leau installes sur lArtibonite en aval de Pont Sond pourraient fournir 12 15MW et limiter la dpendance nergtique.

OUANAMINTHE MARMELADE DONDON

GONAVES

ENNERY

15MWSAINT MICHEL DE LATTALAYE

RESEAU HAUT ARTIBONITE

SAINT RAPHAEL

LESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES

2,5 MW

PIGNON

Rseau Haut Artibonite

2 MWDROUET

RESEAU BAS ARTIBONITEMAISSADE HINCHE

23KV

2 MWSAINT MARC PONT SONDE LIANCOURT

PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE

23KVTHOMASSIQUE

DELUGE1,8MW

VERRETTES

RESEAU PLATEAU CENTRAL THOMONDEDESARMES

La politique nergtique de la boucle se dclinerait trois nivaux : - La confortation du rseau primaire autour des barrages Pligre et Artibonite 4C ; - La recherche de solutions durables pour les rseaux secondaires ; - Le dveloppement de points daccs lnergie dans chaque petite communaut.

Le projet de dveloppement dune centrale thermique Saint-Michel de lAttalaye au prot des communes de St-Michel, de St-Raphal, de Pignon, de Dondon, de Marmelade et dEnnery pourrait aussi saccompagner dune usine de valorisation nergtique de la bagasse et de la mise en valeur du potentiel hydro-lectrique des rivires voisines. La mise en valeur des 25 000 ha de Savane Diane autour dun projet intgr agricole-industriel-nergtique permettrait le dveloppement dune production nergtique susceptible de rpondre aux besoins de la transformation agricole et des populations locales.

13,8KVBOUCAN CARRE

23KV 54MW 32MWMIREBALAIS PELIGRE ELIAS PINA

Exploiter le potentiel hydro-lectrique pour le rseau primaireRseau Plateau CentralLe projet de barrage Artibonite 4C en aval de Pligre est envisag depuis 1983. 47m de chute offrirait un potentiel de 32MW. Mise en rseau avec Pligre, lnergie produite serait distribue essentiellement vers PAP mais aussi localement : le rseau primaire desservira Thomonde, Hinche, Thomassique (ligne 23kV) et Boucan Carr (piquage 13,8kV). Un branchement vers Mirebalais et Lascahobas permettrait en outre de rserver la production de la centrale dOnde Verte Belladre. Au total 420 000 habitants soit 20% de la population de la boucle bncieraient du projet.

Utiliser les nergies renouvelables pour un apport communautaire ponctuel autour des btiments usage collectif et des units de transformation agricole Micro-centrales hydro-lectriquesLa boucle Centre-Artibonite croise plusieurs sites pouvant se prter la ralisation de micro-barrages permettant de produire une lectricit locale bon march. Lchec des micro-centrales ralises dans les annes 80 essentiellement caus par labsence de maintenance ne doit pas conduire labandon de cette technique. Des projets hydro-lectriques dampleur plus modeste mais non ngligeable pour des dessertes locales ont t identis depuis 1980 mais leur puissance reste dterminer : - Vote Minguet sur le Bouyaha, - Granan sur le Guape, - Roche Rameau sur le Platana, - Bassin Laurent sur lAttalaye. Avec 1 2MW par centrale, ces projets bncieraient 120 000 personnes.

LE CHAPELLE

ARTIBONITE 4C

LASCAHOBAS

PRODUCTIONS PROJETEES15MW Hydro-lectricit15MWSAUT DEAU

0,6MWONDE VERTE

BELLADERE

Thermique

DISTRIBUTION Rseau projet Rseau crer 0 10 20km

115KV PAP

13,8KV

RSEAU LECTRICIT

Rechercher des solutions durables pour les rseaux secondairesBarrage de Pligre clairage photo voltaque sur le Plateau Central

Rseau Bas Artibonite

Les communes du Bas Artibonite sont branches au rseau constitu des centrales thermiques des Gonaves et de Saint-Marc et les centrales hydro-lectriques de Drouet et de Dlug. La rnovation complte des quipements lectromcaniques des centrales Drouet (un seul des quatre groupes est actuellement fonctionnel), Dlug et Onde Verte rtablirait un service normal pour 76 000 usagers et permettrait de limiter le recours aux nergies fossiles. Linstallation dune centrale au barrage alimentant la prise deau du canal dirrigation de Caneau mrite dtre tudie. La chute brute avoisine seulement 4m mais un dbit dquipement de 28 m3/s fournirait 1MW, appoint adapt 20 000 usagers.32C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

Energie solaire

Dans les sections communales loignes du rseau primaire, lnergie solaire offre aux populations des points daccs lnergie. Les maisons communales pourront viser lautonomie nergtique avec 28 panneaux photovoltaques en toiture et un groupe lectrogne en secours. Des lampadaires solaires et des points de recharge pour tlphones portables constitueront des relais au coeur des sections communales et aux croisements des routes agricoles. Ils constitueront des lieux de sociabilit et le premier niveau de regroupement et daccs aux services.LE TERRITOIRE

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CAP HATIEN

LIMBE

FORT LIBERTE

OUANAMINTHE DONDON

LA MODERNISATION DE LAGRICULTURE ET LE DEVELOPPEMENT DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATIONUne premire priorit : valoriser la production agricoleLexistence dinfrastructures de qualit est une condition essentielle pour que lambition de dveloppement puisse se concrtiser, mais elle nest pas sufsante : un rseau routier performant nest quun outil permettant damplier le potentiel conomique, condition que les bases soient saines. Ainsi, pour la rgion Centre-Artibonite, paralllement la question des infrastructures, se pose celle du rendement de la production agricole. Dans un premier temps, sans attendre lamlioration des conditions de transport, il est dj possible de rduire le pourcentage de pertes des produits agricoles par un meilleur conditionnement ds la zone de production. A titre dexemple, le taux de pertes actuel pour les mangues, estim 50%, est norme et le gain que lon peut escompter grce un meilleur conditionnement est sans proportion avec le cot de celui-ci. Lentretien des rseaux dirrigation existants et la cration de nouveaux systmes sont galement ncessaires une plus grande rentabilit. Cette modernisation du secteur agricole ne peut simaginer sans la disponibilit pour les agriculteurs dun crdit bon march qui permette laccs aux outils, aux intrants et compense les effets destructeurs de louverture du march hatien aux produits agricoles venant de ltranger. crs le long de la boucle, permettant limplantation dactivits, que viendront complter les lires de valorisation des productions agricoles. Lensemble de ces zones reprsente un potentiel de 70 000 80 000 emplois pour des industries de transformation ou des manufactures. La cration par les collectivits locales de sites ddis, conjugue un cadre juridique appropri, permettra de dclencher une dynamique auprs des investisseurs privs. Les villes de la boucle constitueront ainsi le support dinitiatives conomiques, catalyseurs de la croissance et de la cration demplois. Toutefois, mme avec une forte volont politique, les conditions du dcollage conomique des zones franches sont difciles dnir prcisment. La production des zones franches correspond en effet des produits arrivs maturit, dont les modes de production sont totalement standardiss et soumis une intense concurrence, qui favorise leur transfert vers des pays bas cot de main duvre. Pour Hati et la rgion Centre-Artibonite, en utilisant les facilits donnes par la loi Hope, on peut anticiper le dveloppement des activits manufacturires, avec principalement lassemblage textile et lagroindustrie.

GONAVES

ENNERY

SAINT RAPHAEL

SAINT MICHEL DE LATTALAYE

LESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES

PIGNON

MAISSADE PONT SONDE HINCHE

SAINT MARC

LIANCOURT VERRETTES

PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE

THOMASSIQUE THOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE ELIAS PINA LE CHAPELLE LASCAHOBAS MIREBALAIS BELLADERE

Vers le dveloppementLe dveloppement dindustries de transformation constitue une premire tape. Lenjeu sera ensuite dvoluer vers plus de valeur ajoute en attirant les secteurs reposant sur une technologie plus avance et une main duvre peu onreuse (produits pharmaceutiques, composants lectroniques), ainsi que des activits de service. La rgion Centre-Artibonite devra exploiter lavantage de ses liaisons directes vers les grands ports du pays et la Rpublique Dominicaine, et se donner les moyens dutiliser une main duvre disponible, comptente, et polyvalente, aussi bien dans des secteurs dactivits peu qualiants que dans dautres plus techniques. Par lui-mme, le dveloppement conomique peut induire des effets dapprentissage et daccroissement du capital humain, mais ceux-ci devront tre amplis par une politique de formation professionnelle. Sur le plan urbain enn, lmergence dune activit conomique dans les villes de la boucle aura une incidence sur la demande de logements proximit des ples demplois. En consquence, un dplacement de population vers les villes de la boucle est prvoir, et un gros effort de dveloppement et de structuration des villes et des bourgs de la boucle est organiser. Lenjeu pour le territoire sera, une fois le dveloppement conomique enclench, de conserver lquilibre urbain/ rural recherch par son systme de villes en rseau.LES HOMMES

Port Aroport Secteurs de dveloppement conomique 0 10 20km

SAUT DEAU

Crer des conditions attractives pour les entreprisesDautres outils de modernisation peuvent tre mis en place : introduction des balances dans les marchs, systme de collecte des donnes statistiques sur les volumes de productions Une politique foncire encourageant le remembrement des exploitations agricoles faciliterait la ralisation de certains travaux agricoles. Moderniser lagriculture signie aussi diminuer le nombre demplois dans ce secteur. Le dveloppement conomique du territoire passera ncessairement par limplantation dautres types dactivits conomiques. Pour cela, la rgion Centre-Artibonite doit runir dautres conditions : - une disponibilit foncire pour accueillir des activits nouvelles ; - la prsence dune main duvre qualie. Peuvent sy ajouter des modalits juridiques et nancires favorisant linvestissement, telles que la cration de zones franches. Sur le plan spatial, le projet de la rgion Centre-Artibonite identie des emplacements dans chacune des villes de la boucle pour des zones vocation conomique. Ainsi, plus de 350 ha de zones conomiques pourront tre

La cration demplois, une ncessit absolue pour xer les populationsLa cration demplois est une priorit absolue. Il sagit daller au-del dune rponse de court terme consistant recourir des chantiers HIMO, et le projet damnagement de la rgion Centre Artibonite doit crer les conditions matrielles du dveloppement conomique, par les infrastructures de transport et la mise disposition de terrains accueillant des entreprises. Le dveloppement conomique de ce territoire sappuiera en premier lieu sur son potentiel actuel, savoir les productions agricoles quil sagit de mieux valoriser. Les routes existantes ou en travaux vers trois des plus grandes villes dHati, qui sont galement les ports principaux, constituent galement un atout majeur, Saint-Marc en particulier, dbouch naturel de la boucle sur la mer et pour lequel de nombreux projets sont ltude. Enn, le potentiel dchanges avec la Rpublique Dominicaine, qui reste encore peu exploit ce jour, pourra se rvler avec lamlioration des liaisons routires.

34

C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

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LES HOMMESLa cration du rseau de routes qui fait la colonne vertbrale de la boucle CentreArtibonite nest pas une n en soi. Lobjectif premier du rseau routier propos est de construire un rseau urbain structur. Ce territoire amnag et quip pourra alors donner naissance une conomie modernise capable de faire vivre 2 millions dhabitants. La boucle ore un nouvel quilibre entre densit de population, mode de vie et ralits conomiques. Les villes peuvent devenir une vritable alternative entre de grandes concentrations urbaines dshumanisantes et un habitat dispers qui garde loin des services une population rurale dmunie. La boucle doit orir aux populations en demande de ville les services indispensables leur bien-tre et les infrastructures sans lesquelles aucun projet conomique ne peut tre labor.

3.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LES HOMMES

37

CAP HATIEN

LIMBE

FORT LIBERTE

LE PEUPLEMENT ET LA PROPRIT DU SOLLa boucle de lArtibonite accueille aujourdhui 1.2 millions dhabitants. La moiti environ de cette population, soit 500 000 personnes, est concentre dans la partie de la boucle situe dans le dpartement de lArtibonite. La dtrioration du contexte de la production agricole pousse vers les villes des populations en qute de services, principalement dcoles. Ces mouvements de population (doublement de la population urbaine en 20 ans) a pour consquence un mal-dveloppement des villes et bourgs dont lorganisation est laisse linitiative prive et nest pas relaye par ladministration tandis que la campagne est mite par un habitat dispers qui cre ses propres ples de regroupement autour des marchs et le long des routes. Les zones agricoles sont fortement peuples (1,5 3 habitants lhectare) et les zones urbanises font 70 habitants lhectare en moyenne pour 110 120 habitants dans les villes ctires. La route La Chapelle Pont-Sond se prsente comme une urbanisation presque continue concentrant 30 50 habitants lhectare. Il est ncessaire de prendre en charge aussi bien la population agricole que celle qui part sentasser dans ces bourgs et villes de la boucle sans moyens dcents dexistence. LArtibonite et le Plateau Central, intgrs des moments diffrents au territoire hatien, prsentent nanmoins des traits communs quant la proprit foncire : - Une dispersion de lhabitat rural qui sexplique en grande partie par le fait que les paysans construisent l o ils ont une certaine scurit foncire, en gnral sur des terres familiales ou des terres achetes au gr des disponibilits du march foncier ; - Un minifundium trs accentu dans les parties irrigues et donc plus intensivement exploites : autour de Dessalines et Petite Rivire, sur la rive gauche de lArtibonite, dans le primtre irrigu de Saint-Raphal ; - Des parcelles plus grandes dans le Plateau Central domin par la culture de la canne et llevage extensif ; - Des petites parcelles paysannes dans les montagnes au nord et louest de la boucle. Ces parcelles sont souvent en indivision familiale, les gnrations stant succdes sur la terre sans procder des partages formels. Cette indivision familiale est lorigine des conits parfois violents qui sont ns du partage de lindivision quand lArtibonite a t mise en valeur par lirrigation partir de la premire moiti du 19e sicle. donc encore de larges pans de terres du domaine priv de lEtat mme si elles ne sont pas bien connues de ladministration et que lon ne pourra en mesurer limportance quau fur et mesure que lon construira une bonne connaissance du foncier dans cette partie de la boucle. Dans lArtibonite, les conits ns de la mise en valeur de la valle ont pouss lexcutif intervenir directement dans les questions foncires et crer des statuts dexception qui, jusqu la rforme agraire de 19961998 ont compliqu la situation des exploitants et des propritaires par des saisies, des squestres, des mises sous contrle . La proprit prive et la proprit domaniale se confondent aujourdhui et cette confusion est au cur des conits et des mauvaises performances de ladministration dans lArtibonite.

OUANAMINTHE DONDON MARMELADE ENNERY

GONAVES

SAINT RAPHAEL

SAINT MICHEL DE LATTALAYE

LESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES

PIGNON

MAISSADE

HINCHE

Lever les blocages fonciersStructurer la ville demande une capacit danticipation des plans directeurs , une bonne connaissance du foncier un cadastre et une capacit de librer de faon ordonne du foncier pour la cration de lotissements sur des terrains viabiliss capables daccueillir les nouveaux habitants. Les interventions foncires sont donc insparables dune politique urbaine dont les objectifs sont explicits et inscrites dans un calendrier. La cration de rserves foncires publiques pour la construction des quipements collectifs, les appuis nanciers et les normes de construction sont autant doutils indispensables la modernisation des villes de la boucle. De mme, la modernisation de lagriculture que lon imagine pour la boucle ne peut se faire sans une politique de remembrement avec comme objectif majeur la cration dexploitations agricoles de taille sufsante pour faire des exploitants agricoles de vrais entrepreneurs avec une vraie capacit de ngociation. Une rforme de la scalit foncire est galement ncessaire pour prendre en compte non seulement la proprit btie, comme cest le cas actuellement, mais galement la nue-proprit. La gestion du foncier agricole et foncier urbain supposent lexistence de Plans dOccupation de Sols et des outils lmentaires damnagement du territoire qui doivent tre crs par la lgislation hatienne.Territoire considr Densit moyenne (habitants/ha)110 200 70 130 50 90 30 50 1,6 3 1 1,6

SAINT MARC

PONT SONDE

LIANCOURT

PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE THOMASSIQUE THOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE ELIAS PINA LA CHAPELLE LASCAHOBAS BELLADERE

VERRETTES

- de 1 hab / ha 1 2.5 hab / ha 2.5 5 hab / ha 5 20 hab / ha 70 hab / ha (20 130) 0 10 20km

SAUT DEAU

MIREBALAIS

DENSIT DE POPULATION

Habitat linaire sur la route de Dsarmes La Chapelle

Le domaine priv de lEtatUne grande confusion rgne propos des terres du domaine priv de lEtat. Du fait du rattachement plus rcent du Centre la Rpublique dHati, les distributions de terres des annes 1810/1820 qui fondent la petite proprit paysanne dans le reste du pays ny ont pas eu lieu et ce sont des distributions plus sporadiques qui se sont faites ultrieurement, paralllement une appropriation prive ne tant de la colonisation agricole progressive de ces espaces par les Hatiens quel des transactions foncires avec les propritaires espagnols puis dominicains qui fondent la proprit. On retrouve38C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

Centre ville des mtropoles (hors boucle) (Saint-Marc, Gonaves) Centre ville des chefs-lieux darrondissement (ex. Mirebalais) Centre ville des villes relais (ex. Saint-Raphal) Quartier urbain priurbain (ex. urbanisation linaire entre Dsarmes et La Chapelle) Zone agricole relativement peuple (ex. zone rurale de lArtibonite) Zone agricole peu peuple (ex. zone rurale du Centre)

Population actuelle : 1,2 Millions dhabitants Population attendue : 2 Millions dhabitants 39

LES HOMMES

LA ROUTE A DEUX VITESSESLa route espace social et conomique de rfrence dans limaginaire hatien La route en Hati est lespace social de rfrence. La vitesse va changer ce statut et devenir gnratrice de risques. La route deux vitesses est la rponse urbaine cette contradiction.La route en Hati est le lieu de tous les changes. Dans les villes, le bord de route est appropri par les marchands ambulants et dans les zones priurbaines, cest le mauvais tat des chausses qui sert de rgulateur de vitesse. Mme pour les voies goudronnes, les usages restent ceux de la piste en terre ravine par les usagers et les intempries. Certains axes rcents chappent en partie cette situation, comme les liaisons PAP-Saint Marc ou PAP-Mirebalais. Dans ces situations, la vitesse accentue bien sr le danger et change la relation avec les usagers traditionnels de la route. Dans la plupart des cas, la traverse des villes na pas suivi les nouveaux amnagements routiers. Les traverses de Cabaret ou Saint-Marc encombrs par les marchs montrent cette situation. La ralisation dun contournement de Mirebalais est une tentative pour traiter cette question. Chaque fois que la gographie le permet, les contournements des centres devront tre effectus. Cest aussi loccasion de structurer des zones de dveloppement urbain et dinstaller des ples dchanges, bien quips et situs en marge de la route. Les questions urbaines ne traitent pas pour autant la question dun nouveau rapport la vitesse introduit par les nouveaux rseaux. La cration dune bande asphalte de 7m sur une plateforme de 9m prsente deux faiblesses: - Dune part, elle ne traite pas ou elle traite mal les questions hydrauliques ce qui entraine une dgradation rapide des ouvrages dans toutes les zones sensibles. - Dautre part, elle ne respecte pas la vie sociale tablie de part et dautre de la route, exprime de faon continue par le chemin des coliers . Dans dautres situations, de larges plateformes empierres remplissent tous les rles lies la vie sociale et la circulation. Cest le cas, par exemple de la nouvelle route qui relie la RN1 Saut-deau. En associant deux modles, on pourrait imaginer les voies asphaltes de 7m sur des plateformes larges (20 25m) en traitant simultanment trois questions : - La route passante (50km/h), - La protection hydraulique, - Et la route lente destine aux pitons, aux vlos et aux nes. Ce dispositif na pas besoin dtre continu et peut tre ralis en fonction de chaque situation urbaine, pri-urbaine ou rurale. Pour chaque tronon routier, les tudes pralables de trac devraient prciser cette question urbaine . Ce dispositif ouvre la voie une rexion plus large sur les quipements collectifs qui vont rythmer et structurer les parcours urbains. Les ples dchanges et les lieux de vie seront les quipements de base associs au projet routier, mais conus aussi comme des points structurants des ples urbains.

Route lente

Route passante

Route lente 40C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

Route passanteLES HOMMES

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42

C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LES HOMMES

43

CAP HATIEN

LIMBE

FORT LIBERTE

LHYGINE ET LES DCHETSOUANAMINTHE DONDON MARMELADE

GONAVES

ENNERY

SAINT RAPHAEL

SAINT MICHEL DE LATTALAYE LESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES

PIGNON

Le manque dhygine est responsable de bon nombre de maladies diarrhiques qui constituent la premire cause de mortalit infantile en Hati. Depuis lapparition du cholra dans le pays en octobre 2010, la question de lhygine est au cur de la politique de sant publique. Le fait que lpidmie ait commenc au cur mme de la boucle, Grand Boucan (commune de Mirebalais) et Grande Saline interpelle. Il est aujourdhui impratif davoir une politique forte dans le domaine avec pour objectif une latrine pour chaque maison. La question de leau potable est galement lance tout le long du euve Artibonite. Laction de sensibilisation sur lhygine sera accompagne du dploiement visible dune vritable politique de gestion des dchets solides et des excrtas. La stratgie gnrale de gestion des dchets solides sur la boucle Centre-Artibonite se doit de rester : - Ambitieuse car cest la mise en uvre dune prise de conscience collective au regard de lenvironnement, de la sant humaine et animale, et de lnergie. - Et raliste an que lensemble de la population puisse adhrer ces ambitions. Il est indispensable que chaque habitant voie rellement limpact de la politique de gestion des dchets solides ; et cette vitrine passe dans un premier temps par la notion de propret dun lieu partag par tous sur une section communale ou en ville : le march. Ce lieu de vie est le lieu embellir an que tous aspirent cette propret .

Les marchs seront nettoys de manire journalire an de crer le regroupement des dchets solides et leur vacuation en combinant une approche sanitaire et une entre dchets . La seconde tape consistera en lextension du service aux populations rurales selon les moyens et les circuits envisageables. Des centres de compostage seront dploys proximit des ples de vie sociale dans chaque section communale de la boucle. Les habitants qui y apporteront leurs dchets organiques pourront recevoir du compost en change.

MAISSADE PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE LIANCOURT VERRETTES THOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE

HINCHE

Installer dans chaque secteur gographique de la boucle un site de traitement

SAINT MARC

PONT SONDE

THOMASSIQUE

Chaque secteur sera organis autour dun centre de traitement, site efcace et comprhensible par tous : installation de stockage qui sert dexutoire aux dchets produits. Le lien est symbolis par le trajet entre le point de regroupement principal ou secondaire et le site denfouissement. Quatre units de traitement / stockage seront ainsi implants sur la boucle, un sur chacun des secteurs gographiques dnis autour de : - Mirebalais ; - Hinche ; - Saint-Michel de lAttalaye ; - Petite-Rivire (site de Marin).

ELIAS PINA LE CHAPELLE LASCAHOBAS

Secteurs de gestion Centre denfouissement Points de collecte Centre de formation la gestion des dchets 0 10 20km

MIREBALAIS SAUT DEAU

BELLADERE

Tisser un systme de gestion hirarchis pour donner tous un accs aux services

La prestation de nettoiement, regroupement, collecte, transit et de traitement est la toile daraigne tisser et tendre lensemble de la population concerne tape par tape et dans un calendrier dnir. Cette toile possde son maillage principal qui est reprsent par les routes principales et secondaires de la boucle Centre-Artibonite. Ce lien entre les diffrents secteurs gographiques est le l qui permet de raliser cette ambition de gestion des dchets mnagers sur chacun de ces secteurs de gestion.Campagne de sensibilisation aux dchets

Organiser le transport entre centres de collecte et centres de traitement

ORGANISATION DE LA GESTION DES DCHETS SOCIALES

Le transport entre points de regroupements et units de traitement / stockage dpend des liens routiers ; cette donne impose donc limplantation non seulement des exutoires mais aussi des points de dpart des dchets et ceci pour chacun des secteurs et communes concerns. Les vhicules de transfert des dchets solides devront aussi optimiser la quantit transporte en fonction de la consommation en carburant du vhicule. Ces vhicules devront tre adapts ltat des routes. La gestion des dchets solides sur la boucle de lArtibonite sinscrira en outre dans un plan national en en constituant un maillon important. Cest galement un axe de cration demploi de tous niveaux (du manuvre au responsable de site denfouissement) qui ncessite le dveloppement de formations professionnelles adaptes. Cette ambition ncessite des cots dinvestissement (matriels, plateformes, installation de stockage) et dexploitation (personnel, entretien des vhicules, gestion des sites, consommation des vhicules) importants. Elle ncessite de mettre en uvre une lire globale de gestion et traitement des dchets solides et une mthode de nancement durable.LE TERRITOIRE

Rive du euve Artibonite Mirebalais

Rivire Guayamouc Hinche

Nettoyer et collecter curs de ville et marchs en priorit

La premire tape consiste mettre en place une Gestion des Dchets Mnagers en ville an dapporter le service de nettoiement et de collecte la population urbaine . Le point centralisateur de la collecte des dchets solides est le march, lieu dchange, de discussion et de consommation de produits organiques. Des points secondaires seront implants par la suite sur dautres quartiers de la ville et sur les autres marchs du secteur concern, en cohrence avec les capacits de circulation des vhicules de collecte et de lexistence de lien routier.44C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

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LES RSEAUX DE SANTDONDON OUANAMINTHE

Laccs aux soins et lorganisation de la prvention sont une question centrale dans des territoires fragments. Trois niveaux dquipements sont ncessaires pour rpondre aux attentes de la population.Renforcer les trois niveaux daccs aux soins : - Antennes mdicales de proximit situes au plus prs des populations, proximit des lieux de vie et dchanges (marchs, maisons communales) ; - Dispensaires et centres de sant dans les diffrentes sections communales ; - Hpitaux implants sur la boucle et accessibles en une demi-heure ;

GONAVES

HOPITAL LA PROVIDENCE

ENNERY

HOPITAL COMMUNAUTAIRE

SAINT RAPHAEL

SAINT MICHEL DE LATTALAYE

Dvelopper des antennes mdicales de proximitLa situation sanitaire des femmes est un sujet de proccupation majeure. Le taux de mortalit en couches (630 dcs pour 100 000 naissances) et le taux de mortalit infantile (57 dcs avant lge dun an pour 1000 enfants ns) restent les plus levs de la rgion. Rduire ces taux ncessite de dvelopper des centres de sant de proximit dans toutes les sections communales. Ces lieux daccueil et dinformation pourraient utilement se localiser prs des marchs, lieux o se concentre une forte prsence fminine. Ces centres pourraient tre anims par des matrones et des inrmires spcialises dans la prise en charge des femmes enceintes, la maternit et de la pdiatrie. Ils pourraient tre en charge dactions de sensibilisation lhygine et aux soins infantiles et accueillir les personnes en difcult et leur prodiguer les soins durgence avant de les orienter, quand les cas le ncessitent vers les dispensaires ou les hpitaux mieux quips. Sensibilisation, information, orientation, notamment en matire de contraception, telles seraient les missions de ces centres crs lintention des femmes et des enfants et implants au plus prs des communauts rurales.

HOPITAL BIENFAISANCELESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES PIGNON

HOPITAL CLAIRE HEUREUSE

HINCHE MAISSADE PONT SONDE SAINT MARC PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE LIANCOURT

HOPITAL Ste. THERESE

En confortant les infrastructures existantes, en consolidant le maillage et en favorisant la formation du personnel de sant.

HOPITAL St. NICOLASVERRETTES

HOPITAL ALBERT SCHWEITWERTHOMONDE DESARMES BOUCAN CARRE

THOMASSIQUE

Renforcer les tablissements hospitaliers et les mettre en rseauLes diffrents tablissements hospitaliers prsents sur la boucle devront tre renforcs pour sadapter llargissement de leur aire de chalandise tout en amliorant leur capacit daccueil et la qualit des soins offerts. Ce rseau dexcellence sarticulera tablissements dj prsents : autour des

HOPITAL CAL DE CANGEELIAS PINA

LE CHAPELLE LASCAHOBAS SAUT DEAU MIREBALAIS BELLADERE

HOPITAL COMMUNAUTAIRE projet existant

0

10

20km

COUVERTURE HOSPITALIRE

- Lhpital communautaire de Mirebalais, qui fait aujourdhui lobjet dun projet de dveloppement dhpital universitaire, dj en travaux ; - Lhpital de Cange et le rseau des tablissements Zanmi Lasant associs ; - Lhpital Sainte-Thrse Hinche ; - Lhpital Bienfaisance de Pignon ; - Lhpital communautaire de Saint-Michel de lAttalaye renforcer pour le doter des services de chirurgie ; - Lhpital Claire Heureuse de Marchand Dessalines ; - Lhpital Albert Schweitzer Deschapelles.

Dvelopper la formation aux mtiers de la santIl nest pas de systme de sant durable sans un systme solide de formation. Ce systme de formation doit couvrir tous les mtiers de la sant : matrones, auxiliaires, inrmiers/inrmires, mdecins, spcialistes, techniciens de laboratoire, radiologues Formation initiale et formation continue doivent tre dveloppes paralllement sur le modle des hpitaux universitaires. Lhpital Bienfaisance de Pignon est dj quip de salles dopration connectes en visioconfrence des amphithtres et pourrait tre renforc dans ses missions universitaires de formation. Lhpital en construction Mirebalais constituera galement un centre de formation essentiel pour la rgion. La formation continue devrait tre dveloppe de manire bncier de la mise en rseau des antennes de sant, des dispensaires et des hpitaux. Chaque personnel de sant devrait ainsi pourvoir bncier dune semaine de formation par semestre.

Hpital Bienfaisance de Pignon

Hpital Sainte-Thrse de Hinche

Dvelopper un rseau de dispensaires autour de chaque hpital de rfrenceLa mise en rseau des dispensaires et centres de sant autour des hpitaux de rfrence doit permettre un accs plus large au soin de sant et une diffusion plus efcace des comptences. Le rseau Zanmi Lasant est un exemple dvelopper et reproduire. La mise en rseau des dispensaires autour dun hpital de rfrence favorise les changes entre dispensaires et personnels mdicales, amliore la qualit des soins, offre des opportunits de spcialisation.

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C IAT - HATI DEMAI N - B OUCLE CENTRE ARTI B ONI TE

LES HOMMES

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LDUCATION ET LA FORMATION PROFESSIONNELLEUPAGGONAVES ENNERY DONDON OUANAMINTHE

SAINT RAPHAEL

EFACAPSAINT MICHEL DE LATTALAYE LESTERE DESDUNES MARCHAND DESSALINES

La jeunesse est la richesse du pays. Lducation est la condition ncessaire pour combattre la pauvret. La structuration des rseaux dducation est un axe prioritaire de leort de reconstruction.Le systme ducatif hatien est structur en deux grands niveaux : lcole fondamentale dont le cursus est sanctionn par deux examens, le CEP et le Brevet, et le secondaire qui se termine avec les examens du Bac I et II. Le systme souffre de la faiblesse normative et de contrle du ministre, de lhtrognit des programmes, de la qualit approximative des enseignements et des enseignants et de la disparit des ges dans une mme salle de classe (diffrence dge pouvant aller jusqu dix ans au sein dune mme cohorte).

EFACAP PRO

PIGNON

MAISSADE

HINCHE

EFACAPSAINT MARC PONT SONDE LIANCOURT PETITE RIVIERE DE LARTIBONITE

SecondaireLe nouveau secondaire na toujours pas t conu ni mis en uvre depuis la rforme de lducation de 1997. Des lyces dexcellence devront tre implants dans chaque ville de la boucle.

EFACAP UNAP PROTHOMONDE THOMASSIQUE

cole fondamentaleLe Plateau Central et lArtibonite sont connus comme des dpartements o le niveau de lenseignement est faible, ainsi que le taux de scolarisation.ELIAS PINA

VERRETTES

DESARMES

UNILE CHAPELLE

BOUCAN CARRE

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR UPAG Universit publique UNAP Universit autonome PRO Formations professionnelles UNI Projet duniversit CYCLE ETUDES FONDAMENTALES EFACAP Ecole Fondamentale dApplication et Centre dAppui Pdagogique Reseau dcoles associs et de classes satellites 20km 0 10

LASCAHOBAS MIREBALAIS SAUT DEAU BELLADERE

EFACAP EFACAP PRO

Lextrme dispersion de la population rurale inue fortement sur lge dentre lcole des enfants et le taux de scolarisation. On constate ainsi un dcalage de deux trois ans entre les villes et les campagnes : les lves doivent en effet attendre dtre sufsamment grands pour pouvoir se rendre lcole, quand celle-ci se trouve plus de cinq kilomtres de leur domicile. La scolarisation universelle est un objectif pour lequel des ressources devront tre mobilises.