Bornes interactives

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Une coédition Asfored / ESCP-EAP BORNES INTERACTIVES EN LIBRAIRIE Onze entretiens sur le futur de l’e-book et de l’impression à la demande

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Onze entretiens sur le futur de l’e-book et de l’impression à la demande

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Une coédition Asfored / ESCP-EAP

BORNES INTERACTIVES

EN LIBRAIRIE

Onze entretienssur le futur de l’e-book

et de l’impression à la demande

Ce livret vous est offert par la promotion

du Mastère Spécialisé Management de l’Édition

ESCP-EAP/Asfored

à l’occasion du gala d’anniversaire

des 10 ans de cette formation.

Merci à tous ceux qui nous ont permis

d’organiser cet événement

grâce à leur soutien moral et financier

et tout particulièrement

aux professionnels de l’édition

qui se sont rendus disponibles

pour répondre à nos questions.

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BORNES INTERACTIVES

EN LIBRAIRIE

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BORNES INTERACTIVES

EN LIBRAIRIE

Onze entretienssur le futur de l’e-book

et de l’impression à la demande

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© L’édition en fête, mars 2001Création graphique Valerie Gautier

Maquette Thierry Buanic

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R E M E R C I E M E N T S

Jean-Guy BoinThierry BuanicPierre Cavillon

Marie-Pierre Fenoll-TrousseauValerie Gautier

Pascale Martin Saint-ÉtienneJean Sarzana

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S O M M A I R E

Chapitre 1 11État des lieux

Chapitre 2 23Onze entretiens

Chapitre 3 77Notre partenaire

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État des l i eux

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LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee eenn lliibbrraaiirriiee

Le développement de l’impression numérique a per-mis de modifier le modèle économique de l’impressiondu livre : contrairement à l’impression classique, oùl’amortissement des coûts fixes nécessite des tirages deplusieurs milliers d’exemplaires, l’impression numé-rique permet de rester rentable sur de très courtstirages.

L’évolution de ces techniques a amené le conceptd’impression à la demande.

Les technologies actuelles d’impression numériquerépondent aux attentes qualitatives du monde de l’édi-tion, de plus l’impression à la demande permet deréduire les coûts de stockage et de supprimer lesretours et le pilon.

Lightning Source, filiale d’Ingram aux USA a étél’un des premiers à tirer parti de cette nouvelle tech-nologie, en installant des systèmes d’impression numé-rique IBM à coté de ses sites de distribution pour plusde réactivité. Depuis, Barnes & Nobles et RandomHouse ont mis en place des solutions comparables.

L’idée est donc naturellement venue d’aller encoreplus loin dans la rationalisation en imprimant le livreà l’endroit même où la demande est formulée : chez lelibraire.

Ce procédé a vu le jour aux USA en 1996, avec la création de The On-Demand Machine Corp. of St-Louis. Première société à se lancer dans l’impressionà la demande en librairie, elle propose aujourd’hui l’unedes plus petites machines intégrées sur le marché, leBookBuilder One (d’une taille de 2,40 x 1,20 x 1,20 m).

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D’abord testée chez un petit éditeur au Texas, elle aensuite été installée dans une librairie indépendantede Denver (Tattered Bookstore). Le Bookbuilder per-met de fabriquer des livres de toutes tailles (de 10x15cmà 20 x 25 cm), avec couverture couleur. Les librairieséquipées de cette machine, reliées entre elles par unsystème de télécommunication, téléchargent les titresdemandés sur Internet. Le coût d’une telle machine estd’environ 65000 dollars.

Le brevet a ensuite été acheté par Sprout, unestart-up américaine dans laquelle la chaîne de librai-ries Borders a pris une participation minoritaire en1999, en vue d’équiper ses points de vente. Le sys-tème est simple : lorsqu’un client demande un livrequi n’est pas en rayon ou qui est épuisé, le libraire n’aqu’à interroger la base et télécharger le fichier numé-rique correspondant. L’impression nécessite deuximprimantes ; l’une pour la couverture, l’autre pourle corps d’ouvrage, un employé se chargeant du bro-chage. Ce système permet de rationaliser l’espacedans la librairie.

À terme, tous les livres en dessous d’un certain seuilde vente seront ainsi disponibles de cette manière, defaçon à laisser plus de place aux nouveautés en maga-sin. Le coût de cette installation est estimé à 40 000 dol-lars. Il a été mis en test dans trois magasins Borders duMichigan.

Néanmoins, Sprout comme The On DemandMachine Corp. ne disposent aujourd’hui que d’uncatalogue très limité (quelques milliers de titres).

De nouvelles solutions techniques sont apparuesdepuis : à la Drupa 2000, Aprion, une société israé-

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lienne, faisait à son tour la démonstration de BookNet,un système d’impression pour point de vente, d’unetaille d’environ 2x2x1m. Utilisant la technologie d’im-pression jet d’encre, elle peut produire 10 livres parheure (de 150 à 600 pages en format unique 15x23cm),avec couverture couleur et résolution de 600 dpi.

A Helsinki, une petite librairie propose quelquesdizaines de titres en impression à la demande, et offreaux clients un espace café pour patienter le temps quele livre soit prêt.

LLeess nnoouuvveeaauuxx ssuuppppoorrttss ddee lleeccttuurree éélleeccttrroonniiqquuee

Le téléchargement de livres sous forme de fichiersélectroniques existe déjà depuis plusieurs années.Cependant, l’inconfort de lecture sur un écran d’or-dinateur, ajouté à la nécessité de lire hors de chez soia poussé au développement de supports de lecturenomades.

Les PDA (personal digital assistants, ou agendasélectroniques) sont en développement constant : en1999 on comptait 2,5 millions d’utilisateurs en Europe(300 000 en France), et on estime que ce nombredevrait atteindre 13,7 millions en 2003 (1,7 millionspour la France).

Le WAP, qui permet d’accéder au web sur son télé-phone portable, donne aussi la possibilité de téléchar-ger des documents.

Mais la taille trop réduite des écrans ainsi que leurfaible résolution rend difficile la lecture continue.Plusieurs sociétés se sont donc lancées dans la créationde tablettes dédiées à la lecture.

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PPrriinncciippee ddee ll’’ee--bbooookk

L’e-book est un boîtier électronique contenant unécran haute résolution (le plus souvent à cristauxliquides). Son format, variable selon les fabricants, esten général légèrement supérieur à une feuille de papierA5, et son poids varie actuellement de 500 grammes à2 kilos (cette variable étant amenée à diminuer forte-ment au fur et à mesure des nouvelles générations d’e-books et de l’évolution des technologies).

Le principe est simple : c’est un « livre » doté d’unemémoire, qui permet de stocker à l’heure actuelle entre4 000 et 15 000 pages de texte et d’image (les capaci-tés étant amenées à s’accroître de façon inversementproportionnelle au poids de l’objet), et qui se rechargesoit par une simple connexion sur une prise télépho-nique (le modem étant intégré à l’appareil), soit parconnexion sur un ordinateur de bureau. L’ouvrage télé-chargé est acheté à un prix fixé par le « libraire élec-tronique » (parfois l’éditeur lui-même), qui envoie aulecteur un fichier sécurisé interdisant (en théorie) toutecopie.

Les principaux avantages offerts par l’e-book auxlecteurs sont notamment l’interactivité (changement detaille et de police de caractère, surlignage, annotations,recherche de mots), l’immediateté du téléchargement,l’encombrement réduit, le coût du contenu et la pos-sibilité de lire dans l’obscurité.

Sur le marché français les seules marques à s’im-planter pour l’instant sont Thomson, avec les REB1100 et 1200 (anciennement Rocket e-book) attendusà la rentrée prochaine, et le Cybook de Cytale en vente

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depuis janvier 2001. Les REB coûtent 299 dollars pourla version noir et blanc et 699 dollars pour la versioncouleur contre 5 700 francs pour le Cybook. LeCybook a cependant une contenance supérieure etsurtout un plus grand confort de lecture.

LLaa gguueerrrree ddeess ffoorrmmaattss

Deux conceptions s’opposent : les plate-formes dites« ouvertes », qui permettent de transférer des docu-ments de son e-book vers son ordinateur de bureau, etn’offrent donc aucune sécurité contre le piratage (ex :PDA) et les plate-formes dites « fermées » qui ne per-mettent ni d’importer ni d’exporter de documents àpartir de son e-book (comme les REB ou le Cybook).La deuxième solution permet une sécurisation desdocuments, mais elle induit une dépendance du lecteurvis à vis de la marque auprès de laquelle il constitue sabibliothèque : s’il veut changer de fournisseur, il perdsa bibliothèque virtuelle.

Lancé par Microsoft, le projet open e-book visel’instauration d’un format unique, afin d’éviter uneguerre des formats (type VHS/Betacam) qui nuiraitau développement du marché. Toutes les entreprisesdéveloppant actuellement un projet e-book se sontassociées au forum.

Seule limite : ce format consensuel ne prévoit paspour l’instant de sécurisation des documents téléchar-gés. Les fabricants voulant protéger leurs fichiers doi-vent donc rajouter une « couche » de programme desécurité, qui rend donc le passage d’un système à l’autreimpossible.

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DDéévveellooppppeemmeenntt dduu ee--bbooookk

Selon LesEchos.net, on compte aujourd’hui 200 édi-teurs électroniques aux États-Unis, avec 25 000 titresdisponibles (100 000 attendus d’ici la fin de l’année).

Mais les chiffres sont encore très modestes. SelonJupiter Research, environ 100 000 e-books ont étévendus aux USA. Le chiffre d’affaires de l’éditionnumérique, estimé à 380 millions de dollars pour 2000par Forrester Research, devrait néanmoins atteindre7.8 milliards en 2005 (grâce à une amélioration dudesign et une baisse des prix). Ce cabinet d’étudesremarque que même si le succès semble lent, il restetout de même plus rapide que celui du magnétoscopeou du CD à leur lancement.

Les limites actuelles au succès grand public de cestablettes de lecture sont multiples : le prix et le poidsrestent encore élevés, le frein socio-culturel de la lec-ture sur écran reste fort, et le choix des titres dans lesbibliothèques virtuelles est encore très limité (les édi-teurs restant très inquiets face au spectre du piratage).Enfin, on peut douter du succès d’une nouvellemachine qui soit entièrement dédiée à la lecture. Oncommence à voir apparaître des machines hybridescombinant les fonctions des PDA et de l’e-book,comme l’eBookman de Franklin, en vente depuisdécembre 2000 (environ 1600 francs), qui est à la foisdictionnaire, agenda, carnet d’adresses, lecteur MP3,dictaphone et tablette de lecture.

Le format électronique du livre amène de nou-veaux modes de consommation : sur le site iUni-verse.com on peut acheter séparément les chapitres

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d’un guide de voyage, sur le site de booktailor.com onpeut réaliser son livre personnalisé en y intégrantdiverses parties issues de plusieurs ouvrages…

UUnnee bboorrnnee iinntteerraaccttiivvee eenn lliibbrraaiirriiee ??

A l’heure actuelle, l’économie du livre électroniqueéchappe complètement à la librairie. Or, même sous laforme d’un fichier numérique, le livre électronique n’enreste pas moins un livre. Nous avons voulu savoir s’ilétait naturel d’éloigner le libraire de ce nouveau cir-cuit, ou si, au contraire, on n’avait pas intérêt à récon-cilier cette nouvelle forme du livre avec la librairie.

Nous avons donc imaginé une borne interactive, enaccès libre pour le lecteur, placée au cœur de la librai-rie. Sur cette borne, chacun de nous pourrait, au choix,télécharger un livre électronique ou passer commanded’un ouvrage qui sera imprimé à la demande sur placeou sur un site extérieur, en quelques minutes.

On voit tout de suite les avantages d’un tel projet :pour le lecteur, à qui on ne répondra plus jamais qu’unlivre est épuisé, qui pourra bénéficier du conseil dulibraire et payer ses livres à la caisse en toute sécurité.Pour l’éditeur, qui pourra faire revivre les ouvrages dufonds, mieux gérer ses stocks et ses retours, et gagneren librairie une visibilité et une mise en valeur qu’il nepourrait pas obtenir sur Internet. Et pour le librairebien sûr, qui pourra gérer plus rationnellement sonassortiment en magasin, et surtout ne pas être exclu dece nouveau pan de l’économie du livre.

Mais on voit très vite qu’un tel projet est loin d’êtresimple : il dépend du développement des supports de

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lecture électronique, de la numérisation des livres quin’en est encore qu’à ses balbutiements, du développe-ment de la technologie de l’impression à la demande,de l’évolution des mentalités et du rapport au livre…

L’idée est donc prometteuse mais sa mise en placen’est pas évidente. Nous avons donc décidé de la sou-mettre à un échantillon de professionnels du livre, afinqu’ils nous livrent leurs réactions.

Qu’ils soient libraires, éditeurs papier ou électro-nique, distributeurs ou fabricants, nous les avons inter-rogé sur les potentialités et les limites d’un tel projet.

Leurs réponses, diverses et argumentées, montrentqu’il n’y a pas encore de solution magique, mais per-mettent de dégager les grands enjeux du développe-ment du livre électronique et de l’impression à lademande lorsqu’ils se rapprochent du lecteur.

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Onze entret iens

Michel Koch - France LoisirsJean-Baptiste de Vathaire - Imprimerie des PUF

André Imbaud - SodisÉric Vigne & Alban Cerisier - Gallimard

Vincent Olivier - Vivendi Universal PublishingRémi Amar - Le Seuil

Jean-Pierre Arbon - OOhOO.comMarc Fohlen-Weill - IBM Printing Systems

Xavier Marchandiau - Hachette LivrePatrick Altman - Editronics

Bertrand Picard & Marie-Geneviève Vandesande - FNAC

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JJEEAANN--PPIIEERRRREE AARRBBOONN0000hh0000..ccoomm

LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee eett ll’’ee--bbooookk

Pour l’impression à la demande, cette borne est uneidée très intéressante dans la mesure où elle permet defaire imprimer le livre à un endroit où il est par défi-nition près de son lecteur – la librairie, sans frais deport. C’est donc un gain de temps et d’argent.

Le principal problème est celui du coût ; quel est leprix de revient à la page d’un livre imprimé ainsi chezle libraire ? Sommes-nous à un stade où c’est réaliste ?

C’est une idée très belle mais on en revient au pro-blème de base du concept du livre imprimé à lademande : cela revient à rendre disponibles en librai-rie des livres qui n’y sont plus. La question est de savoirpourquoi ils n’y sont plus ; ils étaient peut-être arrivésen-dessous du seuil de rentabilité, alors qu’ils avaientencore un public potentiel de lecteurs « classiques »venant s’approvisionner en librairie, auquel cas le prin-cipe de ces bornes serait rentable, à condition que lecatalogue soit très étendu.

Pour le livre numérique téléchargeable sur e-book,c’est également très intéressant : le lecteur détenteurd’un e-book est par définition un gros lecteur qui vadonc toujours en librairie.

Aucune technique aujourd’hui ne peut prendre laplace occupée par le libraire ; une «désintermédiation»complète est impossible. Il se passe des choses endehors du circuit des libraires, mais ce n’est pas enremplacement du rôle du libraire.

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MMiissee eenn ppllaaccee ddee llaa bboorrnnee

Il faut imaginer un système centralisé où le librairepuisse faire un choix de références, tout en ayant lapossibilité de s’adresser à un catalogue qui existe endehors de sa propre structure. Les structures déjà exis-tantes, en Allemagne ou aux États-Unis, y sont beau-coup plus propices : il y existe des grossistes (Ingrampar exemple) qui ont la structure de base préalable suf-fisante pour se positionner comme des distributeursnumériques.

Quelle que soit la solution finalement adoptée enFrance, il faut une centralisation qui permette deconvertir les fichiers en amont. Le problème est qu’iln’y a pas de grossistes en France. Il faut voir qui auraitintérêt à jouer ce rôle ; on peut imaginer un regroupe-ment d’éditeurs ou de libraires. Il ne serait pas sain enrevanche d’attendre une initiative publique ; ce n’estpas à l’État de mettre en place un circuit de distribu-tion géré ensuite au niveau privé.

Il y aura au début beaucoup de résistance. On nepeut imaginer de garder le système de rémunérationdes différents maillons de la chaîne déjà existante. Leproblème se pose alors de la répartition des bénéficessur les ventes. On doit imaginer une nouvelle répar-tition en fonction des différents rapports de force.

Il ne faut pas sous-estimer l’importance des inves-tissements nécessaires. Ce facteur milite en faveurd’une baisse de la part revenant au libraire et à l’édi-teur dans le circuit traditionnel.

De plus on doit se garder de raisonner à péri-mètre constant. La presse pourrait être également

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intéressée par l’idée de rentrer son contenu dans cesmêmes tuyaux. Dans cette mesure il serait assezlogique qu’ un groupe tel qu’Hachette soit très inté-ressé : il est l’opérateur des NMPP et a déjà annoncéqu’il allait utiliser ses Relay comme lieux de distri-bution numérique.

De plus, il faut voir comment fonctionneraient cesbornes ; mais il y a tout à parier qu’elles ne nécessite-raient pas – pour la version numérisée de la chose - untransfert de l’ouvrage sur le lieu de la librairie.

Il faut en effet imaginer un système permettant dese promener sans son e-book. Le lecteur ne téléchar-gerait alors effectivement son livre qu’à son retour chezlui. Il suffit pour cela d’une carte avec un numéro per-mettant d’identifier le lecteur, un autre permettantd’identifier le libraire et d’encaisser l’achat. La bornepermet alors de créditer le « compte » du lecteur d’uncertain contenu virtuel qui ne se concrétise qu’à sonretour chez lui quand il décide de le télécharger surson e-book. Gemstar (avec Thomson) pense à un sys-tème de ce genre.

Ces bornes ne doivent en tout cas pas être conçuescomme un libre service, même si elles sont implantéesdans de grosses librairies, leur argument principal esten effet qu’elles sont accompagnées d’un conseillerpotentiel en la personne du libraire.

Pour ce qui est de l’impression à la demande, onretrouve le rôle du libraire en ce qu’il peut permettrela personnalisation du livre pour son lecteur, en opé-rant un choix de typographie particulière. Il ne fautcependant pas oublier que moins on standardise plusc’est lourd à mettre en place.

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MMAARRCC FFOOHHLLEENN--WWEEIILLLLIIBBMM PPrriinnttiinngg SSyysstteemmss

IImmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee eett ee--bbooookk

Ces bornes seraient certainement plus adaptées pourl’impression à la demande que pour l’e-book. Le lec-teur d’e-book ne verra sans doute pas grand intérêt àdevoir sortir de chez lui pour pouvoir télécharger unlivre. On peut en revanche concevoir ces bornescomme un excellent produit d’appel pour l’impressionà la demande.

La pertinence du projet passe ensuite par le choixdu lieu d’implantation de ces bornes : il faut viser deslieux de grands passages : hôtels, aéroports, gares,grandes librairies... Un grand flux est nécessaire.

PPrreemmiièèrreess ddiiffffiiccuullttééss

La constitution d’un fonds d’ouvrages numérisés estcoûteuse (reprise du fonds ancien, constitution delibrairies électroniques pour les nouveautés), c’est doncun obstacle qui demeure important sur le marchéeuropéen.

Cependant on constate qu’aux États-Unis dessociétés comme Barnes & Noble ont investi massive-ment pour construire des librairies électroniques deplusieurs milliers d’ouvrages. A ce jour LightningSource dispose de plus de 15.000 titres en librairieélectronique.

Autres difficultés : la gestion des échanges, le paie-ment des droits, la lutte contre le piratage ; il est évi-

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dent que l’expérience du format MP3 (qui facilite lepiratage des disques) a contribué à créer un fort sen-timent d’inquiétude chez les acteurs du marché dulivre.

Les fournisseurs de technologies devront propo-ser des solutions techniques (logiciels) aptes à répondreaux attentes du marché et à rassurer les éditeurs : clés,cryptage, gestion des ventes sur internet («right andasset management»). Déjà Xerox, Adobe, IBM pro-posent de telles solutions.

Reste à disposer d’une machine assez rapide pourimprimer dans de bonnes conditions de qualité (600DPI, brochage) les ouvrages en magasin.

Ces évolutions techniques vont certainement inci-ter les maisons d’édition à créer des standards d’ar-chivage de leurs fichiers numériques. On peutenvisager un format pivot (XML ?) qui permettrad’alimenter aussi bien des systèmes d’impression off-set que numériques, des sites web, de mettre à dispo-sition des fichiers pour PDA ou e-book.

Autre point majeur : qui mettra en place cesbornes ? Des réseaux de libraires, les distributeurs ?Ou alors pourquoi ne pas envisager l’arrivée d’un nou-vel acteur sur ce marché qui proposera un ensemble denouveaux services aux éditeurs, un peu sur le modèledes réseaux de location de K7 vidéo.

Enfin quel prix pour ces nouveaux “livres” : y aura-t-il un prix unique pour un même ouvrage quel quesoit le support de diffusion? Le mode de rétribution del’auteur, du libraire seront-ils les mêmes dans tous lescas ? Autant de questions importantes qui restent ensuspens.

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MMiissee eenn ppllaaccee ddee llaa bboorrnnee eett mmooddèèllee ééccoonnoommiiqquuee

Quel sera le coût d’impression ? Un tel dispositifconstituerait surtout un nouveau moyen de distribu-tion. Ce serait un déplacement de circuit de distribu-tion, un changement culturel.

L’intérêt serait de pouvoir proposer une palette deservices : en faisant venir de nouveaux clients on peutespérer augmenter les ventes de livres.

Cela signifie aussi faire patienter les gens devant lamachine ; il faudra donc imaginer un nouvel espaceconvivial.

L’expérience menée actuellement par PEPCOavec IBM doit donc être suivie avec attention :PEPCO a mis en place des bornes interactives dansplus de 100 grands hôtels à travers le monde. Le clientpeut demander l’impression sur place au format A3de son journal préféré pour un prix raisonnable. Laréussite de ce projet permettra sans doute de tirer desleçons pour le futur marché de l’impression à lademande et des bornes interactives pour le livre.

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XXAAVVIIEERR MMAARRCCHHAANNDDIIAAUU DDiirreeccttiioonn ééttuuddeess eett aacchhaattss -- HHaacchheettttee LLiivvrree

LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee

Il s’agirait de premières impressions en petites quan-tités, ou de réimpressions allant de 500 à 3000 exem-plaires. Le domaine de prédilection serait bien sûr lalittérature générale. On ne peut pour l’instant espéreravoir ainsi une qualité suffisante d’impression pour dulivre illustré.

Prenons un livre de référence dans le domaine his-torique, pour lequel il y a 100 ou 200 demandes tousles ans ; si on le réimprime ça fait du stock pour 5 ansavec une réimpression minimale de 1000 exemplairesen suivant le schéma traditionnel. En revanche si onpratique l’impression à la demande on évite les stocks.

LLiimmiitteess eett ccoonnttrraaiinntteess ddeess bboorrnneess

Le premier problème est certainement celui de l’ali-mentation de ces bornes. Hachette Livre par exemplen’est pas encore positionné sur le sujet. La numérisa-tion du fonds n’est pas encore organisée de manièresystématique ; il faudra certainement attendre 10 anspour cela.

Il faut alors régler la question juridique ; qui va enexploiter les droits ? Les éditeurs eux-mêmes risquentde se montrer très frileux ; il s’agirait en effet deprendre des risques financiers importants. Il seraitutopique d’imaginer un consortium d’éditeurs, met-tant en commun leurs catalogues ; il faudra passer par

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un intermédiaire, pourquoi pas un intermédiaire déjàexistant tel que la Fnac ou Amazon.

Le modèle commercial est certainement lui aussidifficile à établir : comment va s’opérer la répartitionfinancière avec les libraires ?

Se pose ensuite le problème de l’entretien et de lafiabilité d’un tel outil.

Tant que l’outil n’aura pas fait ses preuves,Hachette hésitera à lui confier du contenu. En effet siun client sur le point de prendre son train a décidé detélécharger un livre de la maison Hachette, et que laborne de téléchargement a une défaillance, cela seramauvais avant tout pour l’image d’Hachette Livre.

D’autre part, il n’est pas sûr que le consommateurfinal soit prêt à acheter un livre pour le même prixqu’un livre édité dans le circuit classique, avec une cou-verture qui sera forcément de moins bonne qualité etmoins esthétique.

PPuubblliicc vviisséé

Quel consommateur faut-il toucher ?Pour une petite librairie c’est certainement assez peuintéressant ; elles vivent en effet le plus souvent deleurs stocks.

On pourrait penser au rayon livre des supermar-chés ou hypermarchés, lieux de passage par excellence ;mais là se pose le problème du public que l’on toucheainsi. Le public qu’il faudrait toucher prioritairementest celui des gros lecteurs.

Il faut donc toucher plutôt des grosses librairiestelles que la Fnac ou Virgin ; elles réunissent les trois

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conditions nécessaires à la bonne marche d’un tel pro-jet : ce sont des lieux de passage, attirant des gros lec-teurs, et où de nombreuses commandes sontenregistrées tous les jours.

Il ne faut pas se voiler la face ; le marché européenest de ce point de vue plus compliqué que le marchéaméricain. Il faudra commencer par surmonter unproblème culturel. Il serait certainement plus dans lamentalité américaine de se convertir rapidement à cemode d’approvisionnement en livres. Les américainsne seraient vraisemblablement pas rebutés par la qua-lité moyenne de la couverture d’un livre que l’on impri-merait ainsi en librairie, eux qui jettent les livres depoche une fois qu’ils les ont lus.

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PPAATTRRIICCKK AALLTTMMAANNDDiirreecctteeuurr ééddiittoorriiaall -- EEddiittrroonniiccss

PPrréésseennttaattiioonn dd’’EEddiittrroonniiccss

Editronics édite des manuels électroniques multi-sup-ports, qui combinent les avantages du livre papier et del’interactivité offerte par le web. Chaque élève disposed’un manuel papier qui reprend les bases du cours, lereste étant en ligne. A chaque page du livre papier cor-respondent ainsi plusieurs pages de contenu multi-média. Chaque classe doit être équipée d’un seulordinateur, manipulé par l’enseignant, et d’un rétro-projecteur. Sur le site Internet un espace est réservéséparément aux élèves et aux enseignants, afin que cha-cun puisse y accéder de chez soi.

Ces e-manuels seront utilisés pour la première foisà la rentrée 2001.

LLeess bboorrnneess ddee ttéélléécchhaarrggeemmeenntt ddee lliivvrree éélleeccttrroonniiqquuee eett dd’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee

S’interroger sur ces bornes c’est avant tout s’interro-ger sur l’avenir de la librairie, et sur celui du livre entant que document électronique. L’enjeu est d’appor-ter ce livre le plus près possible de la main du lecteur.Mais la faisabilité n’est pas la même s’il s’agit d’unlivre électronique (fichier à télécharger) ou d’un livrequ’on imprime à la demande : dans le premier cas ondemande au lecteur de changer profondément ses habi-tudes de lecture, alors que dans le deuxième cas il nes’agit que d’une évolution de la distribution du livre.

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LL’’ee--bbooookk eett llee ttéélléécchhaarrggeemmeenntt ddee lliivvrreess aauu ffoorrmmaatt éélleeccttrroonniiqquuee

Pour le téléchargement de fichiers électroniques, l’in-frastructure nécessaire est très simple : une borne d’ac-cès et une infrastructure de communication. Cetteborne peut exister dans tout endroit où on recherchequelque chose à lire : hall de gare, bistrot, hôtel, aéro-port, dans le train…

Il n’y a pas d’objection majeure à ce que ce genre deborne se mette en place. Le frein principal est enamont : les détenteurs de droit freinent au maximumla croissance du livre électronique. En outre, le déve-loppement du livre électronique passe par celui d’unsupport de lecture adapté. Aujourd’hui un téléphoneportable ou un PDA permettent de consulter, maispas de lire (on peut lire sur un Palm, mais pour unedurée n’excédant pas 10-15 minutes). Il s’agit donc detrouver le support d’une lecture continue.

Il n’y a pas d’avenir pour une machine dédiée à lalecture (telle que le Cybook par exemple), mais il y aun potentiel pour une machine multi-usages qui per-mette d’accéder au web.

Le format d’un telle machine est crucial : il faut unécran plus grand que celui du Palm mais qui puissetenir dans une poche (pour que l’objet soit vraimentnomade), et un poids n’excédant pas 250 grammes.L’autre limite est celle du format unique : contraire-ment au livre papier, où le format est adapté aucontenu, le livre électronique doit recevoir tous lescontenus sur un même format. Il sera donc difficiled’obtenir une machine universelle, qui soit à la fois

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légère, lisible, et adaptée à tous les contenus. Unemachine qui concilie au mieux ces trois facteurs estindispensable au développement de la demande delivres électroniques.

LLee mmooddèèllee ééccoonnoommiiqquuee dduu ttéélléécchhaarrggeemmeenntt ddee lliivvrreess

Aujourd’hui, on cherche avant tout à rassurer l’éditeur.Les e-books se développent avec des technologiesincompatibles, afin de garantir la sécurité des fichiers.On demande donc à un lecteur d’acheter une machinechère, qui ne sert qu’à lire, qui ne permet pas d’im-porter ni d’exporter des documents, et dont il est pri-sonnier (il ne peut changer de marque sans perdre sabibliothèque). Il faudrait prendre en compte le lecteur !

Le système du paiement à chaque téléchargementn’est viable que si le fichier téléchargé est verrouillé(i.e. non exportable de la machine sur laquelle il a ététéléchargé), ce qui n’est pas un avantage pour le lecteur.Peut-être faudrait-il entièrement repenser le modèleéconomique, à travers un système d’abonnement parexemple (comme on est en train de le tester avec letéléchargement de musique). On peut imaginer queles titres soient proposés sur un portail littéraire. Unportail ne vit pas uniquement sur son produit central :il propose aussi des produits dérivés, des espaces publi-citaires… Les auteurs et les éditeurs seraient rémuné-rés sur la totalité de ces revenus. Le nombre detéléchargements de chaque livre ne donnerait donc pasle montant des droits d’auteur mais la clé de réparti-tion des revenus du portail.

On peut aussi imaginer une rémunération au for-

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fait. L’important est d’apporter une vraie réflexion surle modèle économique du livre numérique, et non pasd’essayer de calquer du vieux sur du neuf.

MMiissee eenn ppllaaccee dduu pprroojjeett

L’idéal serait de fédérer toute l’édition française surun même portail. On peut imaginer une structure detype GIE, incluant tous les producteurs d’écrit (éditionet presse).

Ce portail pourrait être para-public (une façon depromouvoir l’édition et la culture française). Le faitd’être para-public permettrait d’éviter de tomber dansl’« excès Vivendi », où tout devient du « contenu » et oùla culture perd sa spécificité.

LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee

La question de l’impression à la demande est très dif-férente de celle de l’e-book : il s’agit d’un changementdans la chaîne économique du livre, mais pas d’unchangement des pratiques de lecture. Pour le lecteur,l’important est d’avoir le livre qu’il veut : qu’il soit pré-sent en stock ou qu’on l’imprime à la demande ne leconcerne pas. Le choix de l’impression à la demande enlibrairie est donc un problème économique pour levendeur et lui seul. Or ces machines coûtent très cher,elles ne peuvent donc être amorties qu’avec un trafictrès important, ce qui est difficile à évaluer puisque leslivres qui seront imprimés à la demande sont paressence des ouvrages peu demandés. De plus, la ques-tion de la remise au libraire est importante : actuelle-

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ment cette remise va jusqu’à 40%. Acceptera-t-il degagner moins ? Sinon, le coût de ces livres imprimés àla demande va être élevé.

Il paraît plus viable de mettre ce type de machinechez le distributeur. On peut ainsi offrir au lecteurl’accès sur commande à un plus grand nombre de titresqu’aujourd’hui (notamment des réimpressions, ou desouvrages nouveaux qui vont pouvoir exister grâce àl’abaissement du seuil de rentabilité) en seulement 2 à3 jours.

En ce qui concerne l’obtention immédiate d’undocument à partir d’un fichier électronique, il est pluspertinent d’imprimer directement chez soi.

AAvveenniirr ddeess bboorrnneess

En conclusion, Patrick Altman croit au potentiel debornes pour le téléchargement de livres électroniques,même si le développement de la demande de livresélectroniques passe d’abord par l’existence de ce sup-port de lecture multiusage (accès au web, organisa-teur…) évoqué plus haut. En ce qui concerne lalocalisation de ces bornes, le libraire serait un pointd’accès logique, mais il est loin d’être le seul.

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BBEERRTTRRAANNDD PPIICCAARRDDDDiirreeccttiioonn dduu lliivvrree -- FFNNAACC

MMAARRIIEE--GGEENNEEVVIIÈÈVVEE VVAANNDDEESSAANNDDEERReessppoonnssaabbllee MMeerrcchhaannddiissiinngg -- FFNNAACC

LLee lliivvrree éélleeccttrroonniiqquuee

Aujourd’hui la demande de livre au format électro-nique reste encore à créer. La question essentielle estde définir ce que va vouloir réellement le consomma-teur.

Pour la lecture continue d’un texte long il faut pou-voir régler la distance entre l’œil et l’écran, d’où lestentatives actuelles de créer un appareil portable des-tiné à la lecture. Mais y a-t-il réellement un avenirpour une nouvelle machine qui ne serve qu’à la lec-ture ?

Les appareils type Palm Pilot ou Pocket PC quiproposent un bouquet de services restent d’un formattrop réduit et d’un confort de lecture faible.

Le Rocket e-book, lui, apporte un réel confort delecture mais reste cher, dédié uniquement à la lectureet ne propose qu’un catalogue de 1000 à 2000 titres. Ilest d’ailleurs loin d’avoir déclenché un phénomène demasse aux États-Unis.

Pour ce qui est du Cybook, c’est une très bellemachine mais le prix est prohibitif et le catalogue resteinexistant. Or l’e-book ne peut marcher que s’il y a unvrai succès populaire, ce qu’on ne peut déclencher avecune machine à plus de 5000 francs. Reste le problèmede la protection des données qui fait peur aux éditeurs.

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Ils sont nombreux à commencer à numériser leursnouveautés, mais c’est avant tout un besoin techniquede la chaîne de fabrication du livre, et non une volontéde commercialisation.

Pour offrir une sécurité totale à l’éditeur, les e-books ont développé des systèmes prioritaires, incom-patibles avec le monde Windows. Mais de ce fait lelecteur est prisonnier de ce système. Pour pallier cetinconvénient l’Open e-book, développé par Microsoft,table sur l’unicité du format ; mais il n’assure alors plusla sécurité contre le piratage.

Pour ce qui est de l’implantation de bornes de télé-chargement en librairie, ce serait un bon moyen depopulariser le livre électronique. De plus, les lecteursd’e-books seront sûrement les gros lecteurs de livrespapier et continueront donc de fréquenter régulière-ment le réseau des libraires. Mais cette implantationnécessite un vrai succès populaire de l’e-book, ce quisemble lié d’une part à la capacité d’inventer unetablette qui se positionne entre le Palm et le Cybook,et d’autre part à ce qu’il y ait du contenu pour cestablettes.

LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee

Le premier niveau d’utilisation de l’impression à lademande est celui qui est en train de se développeractuellement : utilisation d’un nouvel outil de gestiondes stocks et de la production dans l’ignorance dulibraire et du client final. Cet outil permet déjà deremettre en circulation des textes qu’on ne pouvait réédi-ter jusqu’à présent en raison d’une demande trop faible.

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Le deuxième niveau serait de déplacer la produc-tion chez le libraire, comme l’expérimente actuelle-ment Borders aux États-Unis, ou la ville d’Helsinki ausein d’un complexe culturel. La Fnac a fait unedémonstration de ce type à Strasbourg, à l’occasiond’un colloque sur l’impression à la demande organisépar le Conseil de l’Europe. Le public semble très sen-sible à ce genre d’expérience, même s’il s’agit proba-blement plus de curiosité que de la manifestation d’unedemande réelle.

Bien que ces tests soient intéressants le modèleéconomique n’est pas viable pour le libraire avec unetechnologie si chère. De plus, des systèmes informati-sés comme Ariane permettent d’avoir un taux de rup-ture de stock proche de zéro. Le seul intérêt est doncde proposer du livre épuisé ou introuvable, ce quireprésente des ventes extrêmement limitées dont lecontenu n’est d’ailleurs pas encore numérisé par l’édi-teur.

Finalement, le seul avantage pour le client final estune augmentation du nombre de références proposées.Or aujourd’hui l’offre en France est déjà de 400 000titres !…

De plus en ce qui concerne les livres épuisés, le lec-teur cherche seulement à les obtenir. Si l’impression àla demande devient possible chez le distributeur (cequi est déjà en train de se mettre en place, notammentchez Havas), il le pourra en 2 ou 3 jours. Le fait de lelui proposer en 10 minutes va-t-il réellement influen-cer sa décision d’achat ?

La seule question est donc de savoir si on a intérêtà créer cette demande, si le marché qui peut en décou-

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ler est suffisamment important pour s’imposer de tellescontraintes. Si de telles bornes existent, il s’agira plusd’un argument marketing que d’un calcul de rentabilité.

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MMIICCHHEELL KKOOCCHHDDiirreecctteeuurr IInntteerrnneett -- FFrraannccee LLooiissiirrss

FFrraannccee LLooiissiirrss eett llee lliivvrree éélleeccttrroonniiqquuee

France Loisirs, en tant que club de livres, ne possèdepas de fonds éditorial propre. Le club distribue entre800 et 1000 références livre, à travers un cataloguetiré à 4 millions d’exemplaires et un réseau de pointsde vente. Pour le livre, le club est acheteur de droits, etne publie que des éditions secondes. Exception-nellement, un livre peut-être vendu en avant-premièrechez France Loisirs, mais il s’agit avant tout d’une opé-ration marketing et non d’une volonté de passer d’unmétier de diffuseur à celui d’éditeur.

La question de la numérisation du fonds en vued’une revente sous forme électronique ne se pose doncpas chez France Loisirs. En revanche, l’activité de dis-tributeur de livres physiques pourrait s’étendre à ladistribution de livres électroniques.

Une réflexion est menée à l’heure actuelle, notam-ment avec 00h00.com, sur les potentialités de déve-loppement d’une version club du livre électronique.Un livre club est avant tout un avantage prix (moinscher que l’édition première) et un avantage produit(qualité de fabrication, solidité, jaquette). Un livre clubélectronique peut facilement conserver l’avantage prix,il faut en revanche trouver une nouvelle promesse pro-duit, sous la forme par exemple de liens vers des sitesInternet, vers des dossiers, des contenus originaux…

Une discussion est aussi en cours avec Thomsonafin que les tablettes de lecture REB soient éventuel-

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lement vendues dans les boutiques France Loisirs.Mais ce genre d’opération reste accessoire, la vented’objets électroniques n’étant pas le cœur de métier deFrance Loisirs.

LL’’iimmppllaannttaattiioonn ddee bboorrnneess iinntteerraaccttiivveess eenn lliibbrraaiirriiee

Des bornes interactives sont actuellement en test dans7 boutiques France Loisirs. Il s’agit de bornes d’accèsà Internet, reliées au site France Loisirs et à d’autressites dont celui de BOL afin de permettre aux adhé-rents l’accès à un choix plus large.

Une borne de téléchargement et d’impression à lademande s’inscrirait dans la même logique : les livresproposés en magasin restent en nombre limité puisqu’ils’agit d’une sélection, donc l’accès à un catalogue pluslarge représente un service complémentaire. Une telleborne pourrait offrir un service de commande de livresphysiques via une librairie en ligne, de téléchargementde livres au format électronique, ou d’impression à lademande en magasin.

La pertinence avec l’implantation en librairie esttotale car on se situe là où sont les lecteurs, dans un lieuoù le livre est mis en avant. La difficulté première lorsde la mise en place d’un tel projet est de convaincre lelibraire d’avoir une machine en magasin, ce qui consti-tue probablement un frein culturel. Mais les librai-ries s’informatisent de plus en plus. Si la borne pouvaitêtre à la fois un service pour le client et le libraire, onaurait une chance supplémentaire de le convaincre.

La borne serait alors pour le libraire à la fois unoutil de gestion de stock et de gestion marketing.

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Gestion marketing : en savoir plus sur qui sontréellement les clients de la librairie, savoir comment ilsse comportent (centres d’intérêts, comportementd’achat). On peut imaginer une carte de fidélité quipermette d’identifier le client lors de son utilisationde la borne.

Gestion des stocks : Pour une meilleure gestion deson assortiment le libraire doit savoir ce que veut saclientèle. Le fait d’avoir des données chiffrées peut luipermettre de rationaliser l’office, et de ne mettre enmagasin que ce qui intéresse réellement ses clients (lereste pouvant être disponible en impression à lademande). Le libraire et l’éditeur sont ainsi gagnants(on évite les taux de retour élevés des ouvrages quin’étaient pas ciblés).

Cette borne devrait aussi être couplée à un siteweb de la librairie, afin qu’il soit possible de passercommande de chez soi et d’aller ensuite chercher lelivre en librairie. On perd ici le contact direct aulibraire, mais celui-ci peut dispenser des conseils surson site. En revanche, on apporte un vrai service auclient.

Les librairies disposant de cette borne pourraientéventuellement être regroupées sur un même site ausein duquel chaque librairie puisse disposer d’un espacepropre pour gérer ses clients, mettre en avant ses pro-duits, annoncer une signature, donner des informa-tions de proximité et collecter les adresses e-mails despersonnes de sa zone de chalandise.

Le paiement peut se faire soit par carte bleue surla borne (avec saisie du code), soit en liquide ou enchèque à la caisse. Tant que les sites Internet ne pro-

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posent pas de payer à la livraison, une telle borne aun avantage psychologique sur les librairies virtuelles(la sécurité du paiement étant un frein psychologiqueimportant).

CCoonntteennuu ddee llaa bboorrnnee eett mmooddèèllee ééccoonnoommiiqquuee

La numérisation s’applique mieux à certains sujets :les livres de texte pur type littérature, ainsi que ceux quidemandent une actualisation fréquente.

En dehors des considérations techniques, ce quedoit contenir la borne est avant tout ce que va deman-der le consommateur : une phase de test est nécessaireafin de déterminer la demande.

La possibilité de compiler des textes pourrait êtreune valeur ajoutée de la borne. Ce service existe déjàpour la musique : des intermédiaires négocient avec leséditeurs les droits de certaines œuvres et les revendentmorceau par morceau. Cette idée de service sur-mesureest intéressante (pour le guide de voyage par exemple),et pourrait peut-être limiter le photocopillage.

En ce qui concerne le modèle économique, il estlogique que la meilleure rétribution aille à ceux quisont le plus réticents par rapport au projet. Il sembledonc important de mieux rémunérer les auteurs ainsique les éditeurs, face au risque de copie que comportele numérique, mais il faut avant tout réussir à séduirele libraire. En effet, si le projet est plébiscité par lalibrairie les éditeurs suivront, alors que l’inverse n’estpas forcément vrai.

À travers un tel système, l’éditeur va gagner moinsd’argent que s’il vendait seul son fonds numérique sur

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son propre site, mais il gagne l’accès à un nombre declients très supérieur, et il le fait dans un lieu qui estparfaitement adapté au livre, où il y aura un vraiconseil, une vraie mise en avant. Le prix à payer pourla mise en place de ce genre de système est d’accepterd’être moins rémunéré en droits dans un premiertemps pour que le système se développe.

Remarque : dans la prise en compte du modèle éco-nomique, il ne faut pas négliger le poids des licencesqu’induit ce type de système (licence sur le logicield’exploitation, le système de carte bancaire).

MMiissee eenn ppllaaccee dduu pprroojjeett

Il serait plus pratique que les fonds électroniques soientcentralisés (pour une uniformisation des formats) maiscela ne semble pas nécessaire. Il suffit qu’une base per-mette de re-router la demande vers le stock de fondsélectronique de chaque éditeur. On pourrait renseignerla base Electre, afin de mentionner quels sont les livresdisponibles au format numérique.

Pour mettre en place un tel projet, un intermé-diaire de type B to B pourrait être pertinent. En ce quiconcerne la numérisation, la balle est dans le camp deséditeurs. On peut néanmoins imaginer que l’intermé-diaire prenne en charge la réalisation technique de lanumérisation.

Une telle borne pourrait aussi avoir un intérêt enbibliothèque. On pourrait remplacer les photoco-pieuses par une imprimante : chaque livre étant numé-risé, on peut sélectionner et imprimer une partie dutexte et payer une redevance sur cette partie. La biblio-

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thèque est intéressante car c’est le lieu où beaucoup dedroits passent entre les mailles du filet de la chaîneéconomique du livre. On peut d’ailleurs imaginer unlien entre la bibliothèque et le libraire équipé desbornes afin d’imprimer les livres non disponibles enbibliothèque.

Il serait intéressant de tester quelques bornes, afinde voir comment le public y répond, et en déduire desmodèles économiques.

AAvveenniirr ddeess bboorrnneess

En conclusion, Michel Koch affirme croire à un telprojet, car il a une vraie logique orientée vers le client,un vrai service. La gamme des services associés à créerest infinie. La difficulté est de convaincre chaque inter-locuteur qu’il y trouve son intérêt. Pour cela, il seraitintéressant de chiffrer les coûts que cette solution deborne permettrait d’éviter (photocopillage, taux deretours, coût de stockage et de distribution…) et decomparer cette économie aux coûts d’une telle borne.

L’échéance pourrait être très rapide : testé d’ici la finde l’année, mis en place l’année prochaine (quand latechnologie permettra de faire de l’impression à lademande dans un volume réduit). Tout dépendra del’avancée et du coût de la technologie. S’il faut plu-sieurs millions de francs pour acheter une tellemachine, le projet n’est bien entendu pas viable.

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JJEEAANN--BBAAPPTTIISSTTEE DDEE VVAATTHHAAIIRREEDDiirreecctteeuurr TTeecchhnniiqquuee -- IImmpprriimmeerriiee ddeess PPUUFF

LLeess PPUUFF eett llaa nnuumméérriissaattiioonn

Les PUF commencent à explorer les pistes de l’éditionélectronique.

Depuis 10 ans, tous les ouvrages sont numériséspour l’impression, et le contenu numérique a étéarchivé de façon systématique. Aujourd’hui, 4 000ouvrages sont ainsi archivés et structurés, ce qui repré-sente un atout pour l’éventualité d’une édition élec-tronique (le coût de restructuration des données serafaible). Cette base de données a notamment permis lamise à disposition de toutes les tables des matières surle site des PUF.

Actuellement, peu de choses ont été faites dans ledomaine de l’édition électronique : un livre a été mis entéléchargement sur le site, et quelques livres devraientêtre mis très prochainement au format open e-bookafin de les mettre à disposition sur PDA. Il ne s’agitpas encore d’une véritable approche commerciale, maisplutôt d’une phase de test. Enfin, certains Que Sais-Je ? sont à disposition dans la bibliothèque du Cybook.

LLeess bboorrnneess ddee ttéélléécchhaarrggeemmeenntt dd’’ee--bbooookkss

L’intérêt d’avoir des bornes en librairies semble réel :l’e-book vise un public qui n’est pas forcément infor-matisé. Contrairement au PDA, qui vise les « techno-branchés », l’e-book a vocation à être grand public. Ildoit donc être accessible partout. De plus, le plus gros

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problème de l’édition électronique est celui de la visi-bilité des ouvrages : ces bornes sont un moyen d’offrirde la visibilité au livre électronique, à la manière d’uneétagère ou de la table du libraire.

La limite est en amont : il faut que le contenu soitsuffisamment standardisé pour que l’accès par uneborne unique soit possible.

La structure à mettre en place pour ce type de pro-jet n’est pas évidente. Ceux qui ont le plus intérêt à lefaire sont évidemment les fabricants d’e-books (detelles bornes permettraient de développer leurs ventes),mais sauront-ils se mettre d’accord ? Une structurecomme celle de l’open e-book forum pourrait peut-être lancer un tel projet.

En ce qui concerne le modèle économique, une telleborne ne coûtera pas très cher (50 000 à 60 000 F).Pour rentabiliser cette borne, il faut néanmoins quequelqu’un accepte de baisser sa marge. Aujourd’hui ladiffusion du livre numérique échappe totalement aulibraire. Celui-ci peut donc accepter de baisser samarge habituelle afin de participer à ce circuit écono-mique (on peut imaginer une marge de 10-15%). Onpeut envisager une part équivalente pour le fabricantde la borne. On arriverait ainsi à baisser de 25% lapart actuelle prise par la diffusion/distribution, ce quipermet de lancer le projet avec des prix attractifs.

LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee

L’impression à la demande présente de nombreuxavantages : l’impression ayant lieu au moment de lavente on évite les coûts de stockage et de pilonnage. Or

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pour que l’impression à la demande se développe ilfaut que la distribution suive. Imprimer chez le libraireparaît donc logique. Néanmoins, la faisabilité d’un telprojet n’est pas évidente : il est beaucoup plus difficilede faire un livre que de graver un CD. En premierlieu, les possibilités quant à la couverture sont assezlimitées. Ensuite le papier est délicat à gérer : d’unepart il est difficile de marger, il faut un coup de mainque le libraire n’aura pas forcément, d’autre part l’hy-drométrie ambiante est un facteur important de laqualité du livre, et il semble difficile de la maîtriserdans une librairie.

L’impression chez le distributeur semble unemeilleure solution. Ceux qui vont se lancer dans un telprojet devront néanmoins être financièrement solidespour pouvoir supporter une faible rentabilité au début.

AAvveenniirr ddeess bboorrnneess

En conclusion les bornes de téléchargement de livresélectroniques semblent un bon projet, à même d’aiderau développement de l’e-book.

Les techniques sont amenées à évoluer, notammentà travers le développement du GPRS, qui va per-mettre le téléchargement sans fil par satellite. Ce sys-tème représente une solution beaucoup plus pratiqueque le téléchargement actuel par prise téléphonique,d’autant plus qu’il permet de ne payer que le téléchar-gement lui-même (et non le temps de connexion) ce quilaisse ouvertes de nombreuses possibilités de lecturedirecte en ligne, sans téléchargement (avec des lienshypertexte infinis). Dans ce cas la borne deviendrait

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avant tout un outil de consultation et de recherche, etplus un outil de téléchargement à part entière, mais elleresterait tout de même nécessaire pour assurer de lavisibilité au contenu numérique et un certain confortà l’utilisateur (il est aujourd’hui difficile de faire unchoix sur un PDA).

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AANNDDRRÉÉ IIMMBBAAUUDDDDiirreecctteeuurr GGéénnéérraall -- SSooddiiss

Filiale de Gallimard, la Sodis distribue environ 120marques éditoriales (soit 55 millions de livres expédiéschaque année).

LLee mmééttiieerr ddee ddiissttrriibbuutteeuurr

Il existe actuellement trois manières d’amener le texteau lecteur : l’impression traditionnelle, valable pourde grosses quantités, et nécessitant des délais incom-pressibles ; l’impression numérique qui permet d’im-primer de façon rentable de faibles quantités dans undélai de production court ; le « tout numérique », télé-chargement d’un fichier, qui ne passe plus ni par ledistributeur ni par le libraire physique.

Le métier de distributeur consiste à gérer trois flux,flux d’information, flux physique et flux financier, etpour la Sodis aujourd’hui le flux physique est consti-tué de livres imprimés de manière traditionnelle.

LLee mmééttiieerr ddee ddiissttrriibbuutteeuurr ffaaccee àà ll’’iimmpprreessssiioonn nnuumméérriiqquuee

Une machine numérique permettant de faire un livrede qualité (couverture couleur, pelliculage…) coûte àl’heure actuelle plusieurs millions de francs. Dans l’étatactuel de la technologie, c’est un matériel à la fois lourdet cher, qui n’a pas sa place en librairie. Dans ces conditions, pour que l’impression à lademande existe en librairie, il faut d’une part que le lec-

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teur accepte une moins bonne qualité, et d’autre partque le matériel soit amélioré. En revanche, délocaliserla production de livres numériques chez le distributeurapporte de vrais services tels que la livraison rapidede titres épuisés ou l’impression de nouveautés à faiblepotentiel de vente.

Actuellement, le coût de traitement d’un retourpour un livre est d’environ cinq francs, ce qui limited’autant la marge. Chaque année, pour 55 millionsde livres expédiés, la Sodis en pilonne entre quatre etcinq millions. L’impression numérique à la demandechez le distributeur va donc se développer naturelle-ment puisqu’elle améliore considérablement l’écono-mie de la chaîne du livre, en limitant les pertesgénérées par la gestion des retours ou le pilonnage.Elle permettra aussi l’essor de l’édition de livres dontla demande est réduite. Une étude de faisabilité est encours à la Sodis.

La question du retard des éditeurs dans le proces-sus de numérisation n’est pas un vrai problème. Si undistributeur s’engage dans l’impression à la demande,il peut proposer aux éditeurs une solution clé en main,numérisation incluse.

LLee mmééttiieerr ddee ddiissttrriibbuutteeuurr ffaaccee aauu lliivvrree éélleeccttrroonniiqquuee

Actuellement, il semble que les distributeurs de livresnumériques soient des sociétés bien distinctes des dis-tributeurs de livres physiques. Mais on peut tout àfait imaginer qu’un distributeur classique se lance dansce nouveau type de distribution. S’il dispose déjà desfichiers numériques pour l’impression à la demande,

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son savoir-faire logistique et financier rend cette évo-lution envisageable.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Le télé-chargement de livres est amené à se développer maispas de façon aussi exponentielle qu’on veut bien le fairecroire. Les lecteurs ne sont pas accoutumés à la lecturesur écran et le matériel proposé aujourd’hui est à la foischer et exclusivement conçu pour la lecture ce qui pré-sente un intérêt limité pour l’acheteur. Pour susciterl’engouement du public, il faudrait probablement déve-lopper un appareil hybride entre le Palm Pilot et leCybook.

Quant au téléchargement de livres numériques,l’implantation de bornes en librairie n’est pas forcé-ment la solution pertinente : le lecteur qui veut télé-charger un livre n’a pas besoin d’aller en librairie, ilpeut le faire depuis son ordinateur personnel. Ladémarche naturelle de celui qui va lire des livres élec-troniques ne sera probablement pas de se diriger versune librairie physique.

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ÉÉRRIICC VVIIGGNNEE ÉÉddiitteeuurr -- GGaalllliimmaarrdd

AALLBBAANN CCEERRIISSIIEERRRReessppoonnssaabbllee ddee llaa nnuumméérriissaattiioonn -- GGaalllliimmaarrdd

ÉV : Cette idée de bornes de téléchargement d’e-booken librairie me paraît être un simple effet d’annonce.On peut déjà obtenir le livre électronique directementchez soi, il n’y a donc pas de raison de développer unsystème spécifique en librairie.

AC: De plus, les sites de téléchargement jouent le rôleprescripteur du libraire, comme France Loisirs auprèsde ses prospects.

ÉV: Ne serait-ce qu’en proposant une liste non exten-sive de ce qui est à vendre, on est dans un rôle de pres-cripteur. L’avantage de l’implantation en librairie estalors plus que réduit.

On se fait peur en parlant de la mort du livre, sté-réotype récurrent que les journalistes appellent un«marronnier», comme pour le prix des loyers à Paris oule salaire des cadres. On parle d’une technologie dontne sait pas grand chose, si ce n’est que les servicespayants qu’elle propose n’ont jusqu’alors pas été rému-nérateurs. Cela a induit de fait des usages de « surfeur»qui sont assez contradictoires avec l’intimité courtoiseque l’on peut avoir avec un texte lors de la lecture d’unlivre papier. Il semble que l’on ait de plus en plus de cer-titudes négatives quant à l’e-book et bien peu d’idéespositives. Le livre n’est pas à ce point menacé.

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En revanche c’est un outil qui peut aider à la miseen forme de certains types d’ouvrages : le savoir faired’un éditeur dans des domaines très techniques peuts’exercer pour l’édition d’ouvrages qui n’ont plus besoinde passer par la forme papier, comme la jurisprudenceet d’une manière générale le droit et l’économie.

Pour les autres catégories d’ouvrages, on conçoitmal à l’heure actuelle un autre mode de consultationque le livre, et si un jour on passe à une numérisationdes grands fonds, elle n’apportera rien en elle même.

L’apport majeur pourra être la mise en place d’ou-tils de recherche qui offriront d’autres fonctions qu’unindex. Très souvent aujourd’hui, la consultation d’unbon index sous forme papier va au moins aussi vitequ’une recherche sur Internet. La différence sera doncdans la possibilité d’inventer de nouvelles modalitésde consultation, mais cela ne se fera que le jour où lesutilisateurs d’Internet accepteront de payer le service.On soulève ici une autre question: l’étendue de la com-munauté intéressée. Sera-t-elle prête à payer l’utilisa-tion d’outils de recherche encore très chers alors que lenombre de clients potentiels, lui, n’est pas extensible…

AC : On voit bien que les imprimeurs réfléchissentbeaucoup aux outils de recherche. Cela suppose, enamont, le traitement intelligent des fichiers textes parl’éditeur avec ses fournisseurs habituels. Les éditeursessayent de se positionner comme les principaux four-nisseurs de traitement logique des informations. Maisaujourd’hui, les formats informatiques de structurationlogique des textes n’en sont qu’aux balbutiements ; desnormes apparaissent, comme celle plus spécifiquement

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destinée à la diffusion numérique, la norme open e-book, norme de structuration logique établie par leséditeurs américains. Aujourd’hui, cette norme en est àpeine à la version 0.1, elle n’est donc pas encore figéeet va faire l’objet de nombreuses évolutions. Cette miseà disposition d’outils va se reporter sur le coût et nepourra avoir de sens que si ce service est payant.

ÉV : La rentabilité supposée passera préalablementpar la performance de l’outil et dépendra d’un cœur decible à définir ; est-ce que ce seront les communautéssavantes ou les institutionnels qui vont payer, un peusur le modèle de ce qu’on a connu pour les éditionssavantes en CD-Rom, gravés à peu d’exemplaires àun prix prohibitif pour un public autre que les centresde recherches. Il reste donc beaucoup problèmes tech-niques à résoudre, sans parler des problèmes de droits.

AC : En ce qui concerne l’impression à la demande,l’idée me semble plus réaliste, si ce n’est qu’il y auratoujours un problème de rentabilité ; en effet l’im-pression à la demande est surtout valable pour deslivres qui ne sont plus imprimés dans les circuits clas-siques car la demande est trop faible. Or, pour lesvendre à l’unité, l’éditeur devra prendre en charge lecoût de la numérisation et le libraire l’achat de lamachine, ce qui rendra le prix du livre trop élevé pourl’acheteur potentiel. D’autant plus qu’aujourd’hui, enimpression numérique, on peut imprimer un livre à500 exemplaires tout en restant rentable.

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VVIINNCCEENNTT OOLLIIVVIIEERRVViivveennddii UUnniivveerrssaall PPuubblliisshhiinngg

Les entreprises de télécommunication au Japon ont éga-lement émis cette idée de téléchargement en librairie.

C’est un projet qui n’a aucune chance à un horizonbusiness. Le premier problème est de savoir commenton pourrait obtenir un format unique de livre. C’estpour l’instant au stade du prototype. Un tel projet aurapeut-être une chance ultérieurement, quand on ensera au stade de l’encre électronique.

Il suppose de plus une remise en cause totale dumodèle de la chaîne du livre. Il met sans dessus-dessousl’intégralité de la chaîne traditionnelle du livre(auteur-éditeur-diffuseur-fabricant-imprimeur-distributeur-libraire), actuellement équilibrée. Il faut donc arriverà maîtriser cette évolution.

LLaa rreeddééffiinniittiioonn ddee llaa cchhaaîînnee dduu lliivvrree

Avec le numérique, tout le monde peut être auteur.Pour ce qui est de l’éditeur, si l’on part de cette idée :« éditer c’est refuser des manuscrits » (Pierre Nora),on est en droit de se demander si l’édition numéri-que permet vraiment de satisfaire cette définition de l’édition. Le point mort chute à 50 ou 60 exem-plaires, et en téléchargement à 1’exemplaire. Cettesorte d’auto-édition est-elle de l’édition au senspropre ? L’éditeur risque dans cette mesure de dispa-raître en tant qu’intermédiaire.

Le diffuseur quant à lui cherche le best-seller ; iln’est pas intéressé par un modèle consistant à mettre

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en librairie des livres qui, à priori ne se vendent pas, luiqui a déjà du mal à placer ceux qui se vendent. Il peutcependant vouloir travailler sur des niches.

Pour le fabricant cela fait baisser le coût à l’exem-plaire vendu ; mais ce qui compte pour lui c’est le coûtà l’exemplaire produit ; il sera donc vraisemblablementle plus réticent de la chaîne ; c’est celui qui a le moinsd’intérêt à passer à cette logique.

Pour l’imprimeur, cela supposerait de passer d’unelogique de vente de « capacité machine » à une logiquede vente d’un service. Il ne peut pas dire : « un exem-plaire = 12 F donc 20 exemplaires = 20 x 12 F » ; il nepeut pas sortir facilement de cette logique où son rêveest d’avoir comme client régulier un hebdomadaire telque l’Express.

Le distributeur essaye de faire un moindre coût ;son intérêt est d’optimiser les stocks ; il prend un risquesur 10 000 exemplaires, et si ça marche il est prêt àreprendre les mêmes quantités. Les projets américainsmarchent mieux car les grossistes sont déjà dans cettelogique qui consiste à n’acheter que les quantités quipeuvent être vendues.

Le libraire enfin pourrait, grâce à ces bornes inter-actives, renforcer une relation qualitative avec sonclient ; cependant il faut voir comment il va être rému-néré pour ce service supplémentaire. Il peut y voir nonseulement un moyen de renforcer son rôle prescripteurmais aussi de pouvoir hiérarchiser encore plus sonoffre ; cela lui permet enfin de pouvoir offrir un fondsplus large.

Les différents acteurs de la chaîne risquent de malse comprendre les uns les autres.

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VViiaabbiilliittéé tteecchhnniiqquuee dduu pprroojjeett

Se pose tout d’abord le problème de la gestion des cata-logue des différentes maisons.

Vivendi, par exemple, ne donnera jamais ses fichiers,ni ne fera de cessions de droits.

Il faut bien voir ensuite que la promesse deslibraires en ligne est un peu la même

Il existe par exemple 100 000 références à la FnacForum, la librairie en ligne permet d’en annoncer 400 000 ; votre projet vise ainsi le même marché, lemême besoin que les librairies en ligne.

Techniquement, personne ne sait faire ; cela resteindustriel ; en fait personne ne descend à l’échelle del’unité ; cela reste un principe encore non appliqué.

Il n’existe pas de machine capable de traiter ainsides livres dans des formats différents ; en plus, pourfaire un livre on gâche toujours 2 ou 3 exemplaires ;pour le façonnage, les rognes constituent un véritableproblème, quand il s’agit de fournir un livre à l’unité.

Le dernier obstacle, mais non des moindres est cer-tainement d’ordre culturel. Il concerne la place de lalecture. La faible proportion de gros lecteurs fait qu’iln’existe pas de véritable besoin en matière de bornes.On retrouve le même problème que pour l’e-book ; ilfaudrait commencer par étudier la valeur d’usage de cesbornes.

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RRÉÉMMII AAMMAARRDDiirreecctteeuurr ggéénnéérraall aaddjjooiinntt -- ÉÉddiittiioonnss dduu SSeeuuiill

LLee SSeeuuiill eett llee lliivvrree éélleeccttrroonniiqquuee

Le Seuil a depuis plusieurs années une attitude posi-tive vis-à-vis du livre électronique, en étant l’un despremiers éditeurs à céder des droits électroniques à00h00.com.

Aujourd’hui, une douzaine de titres sont dispo-nibles dans la bibliothèque Cytale, et le Seuil envi-sage de faire un test avec un opérateur de téléphoniemobile afin de rendre disponible du contenu pratique(type « Paris pas cher ») sur le WAP.

Enfin, les nouveautés sont systématiquementnumérisées et le fonds de sciences humaines a étéstructuré en base de données afin de le rendre acces-sible de façon enrichie (liens hypertexte, indexationdans des moteurs de recherche…).

LLee ccoonntteennuu nnuumméérriiqquuee

Aujourd’hui on parle trop des nouvelles technolo-gies en oubliant les deux bouts de la chaîne du livre : enaval les clients et en amont les auteurs. Il faudrait s’in-téresser plus profondément au marketing en étudiantle marché, la cible, et le produit (c’est à dire le contenu).Il faut se demander ce qu’attend le lecteur et dans quelobjectif on souhaite fournir du contenu littéraire surformat électronique et à terme sur des bornes.

C’est particulièrement intéressant dans le domainedu livre pratique où le lecteur veut une information

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fraîche (« Paris pas cher »). Une vente de contenu de cetype par bloc de marché (vie pratique, vie culturelle…),dans l’optique de l’accès à l’information sur les télé-phones portables et autres assistants personnels, estenvisageable.

Vient alors l’idée de livre compilation, sur supportpapier ou numérique. Une réflexion de ce type est encours au Seuil, toujours dans le secteur du pratique.Reste à résoudre le problème des droits.

LLeess bboorrnneess ddee ttéélléécchhaarrggeemmeenntt dd’’ee--bbooookk

L’implantation de bornes de téléchargement decontenu numérique en librairies pourrait représenterun virage technologique intéressant si l’on veut bien yvoir un moyen de renforcer le rôle du libraire.

Le circuit du livre continuerait ainsi à fonction-ner tel quel : le lecteur pourrait y trouver comme d’ha-bitude contenu et conseil et les éditeurs, qui se sontjusqu’alors montrés très frileux, une sécurité. En effetjusqu’à présent, ils ne souhaitaient pas donner leurcontenu pour une exploitation numérique essentiel-lement parce qu’ils craignaient une réaction négativede la part des libraires. Ce projet a donc un côtéhybride intéressant.

LL’’iimmpprreessssiioonn àà llaa ddeemmaannddee

Pour ce qui est de l’impression à la demande il fautbien reconnaître qu’elle peut rendre accessible descontenus pour lesquels la chaîne logistique classique estassez lourde. Pour une thèse par exemple, on fait sou-

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vent des tirages à trois mille exemplaires pour unevente de mille exemplaires. L’impression à la demandepermet donc d’éviter cet écueil.

On peut imaginer alors à long terme une offre detitres épuisés à imprimer à la demande sur le site inter-net des éditeurs. Mais faut-il pour autant installer enlibrairie des machines aussi coûteuses offrant le mêmeservice ? Pour un marché aussi spécialisé la rentabilitéd’un tel projet semble difficile.

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CCOONNCCLLUUSSIIOONN

Au terme de ces entretiens, nous avons pu constaterque bien que ce projet apparaisse très séduisant auxdifférents acteurs du monde de l’édition, il n’en soulèvepas moins de nombreux problèmes d’ordre technolo-gique, culturel et économique. En effet, le processusd’implantation de bornes en librairies ne saurait êtreinitié tant que personne n’accepte de prendre à sacharge l’harmonisation et la réglementation des fondsnumérisés des éditeurs. La chaîne du livre françaisene possède pas de grossistes-contrairement aux États-Unis, seul maillon capable d’assumer une telle tâche.

Pour ce qui est de l’impression à la demande, il res-sort qu’une machine intégrée chez le libraire n’est pasenvisageable dans un avenir proche. Ce sont desmachines très coûteuses donc peu rentables pour lelibraire, les livres ayant vocation à être imprimés à lademande ne concernant qu’une faible proportiond’acheteurs potentiels. En revanche, l’impression à lademande chez le distributeur serait beaucoup plusviable à court terme, à la fois économiquement et tech-niquement. Le client pourrait passer commande chezson libraire et recevoir le livre imprimé à l’unité dansun bref délai.

Les choses sont un tant soit peu plus complexes ence qui concerne le téléchargement d’e-books. La limitede cet outil est qu’il est uniquement conçu pour la lec-ture et ne propose aucun autre service. Son avenir plusqu’incertain conditionne l’existence même de bornes detéléchargement. Dans le cas où il serait possible de lierles avantages d’un Palm ou d’une technologie WAP

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avec ceux d’un e-book, il serait alors réaliste d’envisa-ger des bornes implantées non seulement dans leslibrairies, mais aussi dans tous les lieux de passage(aéroports, gares, hôtels…).

Enfin, dans un avenir plus proche, il faudrait cer-tainement commencer par concevoir ces bornes commede grandes bases de données en libre service dans leslibrairies, ce qui permettrait de mettre le catalogueintégral du libraire à disposition de ses clients, ainsi queles catalogues exhaustifs des différents éditeurs. Lelibraire pourrait ainsi certainement enregistrer de plusnombreuses commandes en évitant l’écueil de stocks ouretours trop importants…

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Notre partenaire

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IIBBMM PPRRIINNTTIINNGG SSYYSSTTEEMMSS

Au sein d’IBM, la division Printing Systems est spé-cialisée dans les solutions d’impression destinées auxprofessionnels. Capitalisant sur plus de 40 ans d’expé-rience dans le secteur de l’impression, IBM PrintingSystems offre un large éventail de produits et de ser-vices à travers le monde. En France, IBM PrintingSystems rassemble une équipe de professionnels à ladisposition permanente des clients, quelle que soit leurtaille, pour les aider à définir la meilleure réponse àleurs besoins d’impression.

Les solutions d’impressions numériques dévelop-pées par IBM Printing Systems permettent de répon-dre à la problématique des maisons d’édition et desimprimeurs qui recherchent constamment de nou-veaux moyens d’optimiser leurs stocks tout en répon-dant de façon réactive à leurs clients. Compétitivespour de très faibles tirages, ces solutions d’impressionà la demande sont idéales pour l’impression de livres(retirages, marchés test, sauvegarde de droits...) ou dedocuments au contenu variable (manuels techniques,feuillets juridiques, modes d’emplois...).

LLaa pprroodduuccttiioonn ddee lliivvrree eenn iimmpprreessssiioonn nnuumméérriiqquuee :: uunnpprrooccééddéé ssiimmppllee

La globalité de la chaîne de production d’un livre estassurée dans la solution IBM.

Si le livre est ancien ou s’il n’existe pas sous formeinformatique (fichier numérique), la digitalisation ducorps d’ouvrage et de la couverture se fera par des scan-

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ners noir et blanc et couleur. La version numérique del’ouvrage est ensuite éventuellement retravaillée puistransmise au serveur d’impression pour stockage etimpression.

Le corps d’ouvrage en noir et blanc est produit surun système d’impression Infoprint 4000 haute réso-lution. Ce système permet d’imprimer en recto versojusqu’à 49 mètres/minute, à une résolution de 600points au pouce. La couverture pourra être produitesur une presse numérique quadrichromie, atteignantjusqu’à 130 formats A4 par minute.

Toutes ces opérations sont pilotées par le serveurd’impression Infoprint Manager d’IBM.

Une chaîne de brochage et de finition en ligne peutêtre intégrée à la solution.

Associé au gestionnaire de flux (InfoprintWorkflow), l’ensemble du processus de la chaîne deproduction pourra être géré efficacement. Le flux desopérations depuis la réception de la commande jus-qu’à la remise en livraison sera ainsi contrôlé.

QQuueellqquueess eexxeemmpplleess ddee rrééaalliissaattiioonn

LLiigghhttnniinngg SSoouurrccee, anciennement Lightning Print,division d’Ingram Book aux États-Unis, est l’une despremières sociétés à avoir utilisé une application d’im-pression à la demande développée par IBM – unesolution qui est à présent utilisée par de grandes mai-sons d’édition et distributeurs du monde entier. Denombreuses cyber-librairies de renom assurent lescommandes de livres en s’appuyant sur les cyber-entre-pôts de Lightning Source. Grâce à l’impression à la

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demande, les livres parviennent à leurs lecteurs en untemps record, à la grande satisfaction des éditeurs, desauteurs et des lecteurs. Lightning Source utilise lessystèmes d’impression IBM Infoprint 4000 hauterésolution pour imprimer les corps d’ouvrage. Lavitesse de ces systèmes permet d’imprimer un livre enmoins d’une minute. Pour les jaquettes en quadri-chromie, Lightning Source fait appel aux pressesnumériques IBM Infoprint Color. A ce jour, environ120 000 livres sont imprimés par mois, à partir d’unebibliothèque électronique de plus de 15 000 titres. BBaarrnneess && NNoobbllee, premier libraire américain, a choisiIBM pour doter ses activités d’édition et son site bar-nesandnoble.com d’une technologie et de solutionsd’impression à la demande. Ces moyens technologiquesvont permettre aux éditeurs d’augmenter la disponi-bilité des ouvrages à leur catalogue courant ou derelancer des ouvrages dont les faibles ventes ne justi-fiaient pas le stockage.

IBM fournit à Barnes & Nobles et barnesand-noble.com la technologie de gestion de flux et d’im-pression (Infoprint 4000 et Infoprint Color), desserveurs évolutifs et une infrastructure logicielle.Cette solution intégrée gère l’ensemble du processus,depuis la commande en librairie ou en ligne, le stoc-kage sécurisé des données, jusqu’à la production delivres imprimés ou électroniques dans tous les for-mats disponibles.

L’accord conclu entre IBM et Barnes & Noblesporte également sur le récent investissement au sein deiUniverse.com, le plus grand portail consacré à l’édi-tion, qui utilise également la technologie IBM.

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L’expérience développée aux États-Unis a été uncritère de choix en faveur d’IBM pour un certainnombre d’imprimeurs européens : ‘Book It!’ et ISI enFrance, Fotek et Identic en Belgique, Digital DruckGmbH en Allemagne, LegoPrint en Italie,...‘‘BBooookk iitt!!’’ : les moyens traditionnels d’impression nepermettent pas aujourd’hui d’imprimer un livre àmoins de 2000 exemplaires de façon rentable. Les édi-teurs sont souvent confrontés à un choix difficile : soitpublier un ouvrage en risquant de nombreux invendus,soit décevoir l’auteur en abandonnant le projet. Demême, certains ouvrages en rupture de stock nécessi-tent un retirage, alors que la demande atteint rare-ment le seuil des 2 000 exemplaires.

Conscient de ces enjeux, le groupe CPI s’est tournévers IBM, pour mettre en oeuvre une solution d’im-pression numérique de livres.

En offrant la possibilité d’imprimer de courtstirages ou de réimprimer à l’unité les livres épuisésdétenus par des éditeurs, bibliothèques, ou associa-tions, ‘Book it!’ se positionne comme le complémentindispensable de l’imprimerie traditionnelle. Cettesolution permet d’apporter aux éditeurs un moyen ren-table d’effectuer des courts tirages (publication dejeunes auteurs, marché tests...).

Aujourd’hui, plus de 350 000 livres ont été impri-més par ‘Book It!’ en impression numérique pour satis-faire les besoins de maisons d’édition de toutes tailles,et de particuliers souhaitant s’auto-éditer.IISSII (Impression Service Instantané), reprographeparisien, imprime en numérique depuis bientôt 10 ans,sur des matériels feuilles à feuilles. À l’écoute des der-

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nières avancées technologiques, ISI décide en janvier1999 de passer à la vitesse supérieure avec la solutionIBM Infoprint 4000 d’impression numérique à lademande. Le challenge était alors de s’intégrer dans unréseau hétérogène (MAC et PC) existant, ce qui futfait en moins d’un mois.

La solution mise en place est principalement dédiéeà l’impression numérique de feuillets juridiques, appli-cation demandant réactivité et rapidité d’exécution,mais aussi et surtout une qualité d’impression irré-prochable. La solution répond aussi à la demande decourts et moyens tirages de livres (pour les maisonsd’édition et les auteurs s’auto-éditant), mais aussi demanuels techniques, de manuels de formation, de rap-ports d’entreprises... La capacité de production de lasolution installée ayant atteint son maximum aujour-d’hui, ISI a décidé de mettre en place une solutionInfoprint 4000 plus rapide (49 mètres/minute). LLaammppii ddii SSttaammppaa (Legoprint) : en Italie, Legoprint(imprimeur), Editrice Bibliographica (groupe d’édi-tion) et Messagerie Libri (distributeur) se sont réunisau sein de Lampi di Stampa, pour créer le premiergroupe Italien spécialisé dans l’impression de livres encourt tirage. La solution IBM d’impression numé-rique de livres a permis à ce groupe de créer ce nouveaumarché de l’édition. Elle reprend les grandes lignesdes solutions d’impression numérique de livres déjàopérationnelles aux États-Unis, et mises en oeuvredans le même temps en France.

La particularité technique de cette solution est quela finition de l’ouvrage s’effectue en ligne sous forme decahiers cousus.

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D’autre part, Lampi di Stampa a mis en place avecle support d’IBM une solution de gestion de flux(Workflow) qui permet d’administrer et de suivre lesactivités de pré-presse, ainsi que l’interfaçage de lafabrication avec une solution de commerce électro-nique (commande, suivi de production et facturationvia Internet).

DDeess ooffffrreess ccoommpplléémmeennttaaiirreess ::

IBM est également présent dans le domaine des média(publicité, édition, imprimerie, loisirs...) et proposedonc des solutions adaptées au monde de l’édition. Cessolutions proposent des plateformes de gestion descontenus numériques tant au niveau de l’administra-tion des contenus (création, production, distribution)que de la gestion des droits (rights and assets mana-gement). Le numérique modifiant la chaîne de valeurdu métier de l’édition, IBM a appréhendé le proces-sus de transformation de ce métier et propose d’ac-compagner ses clients dans les différentes étapes decette transformation. Les offres d’IBM à l’intention dumonde de l’édition sont donc nombreuses et variées :consulting, hébergement informatique, logiciels et ser-veurs.

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Le Mastère Édition tient à remercier tout particulièrement

pour leur participation :

Anne Carrière – Éditions Anne CarrièreRoland Chabrier - H&C Consultants

Jean-Etienne Cohen-Seat – Hachette LivrePhilippe Gille - Asfored

Hervé de La Martinière – Éditions La MartinièreOlivier Orban – Éditions Plon – Perrin – Orban

Jean-Louis Scaringella - ESCP-EAP

Anne-Marie SouriguesPhilippe Sajhau

Marc Fohlen-WeillIBM Printing Systems

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Imprimé en France par ISI – Paris XXe

sur presse numérique IBM

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Ce livret vous est offert par la promotion

du Mastère Spécialisé Management de l’Édition

ESCP-EAP/Asfored

à l’occasion du gala d’anniversaire

des 10 ans de cette formation.

Merci à tous ceux qui nous ont permis

d’organiser cet événement

grâce à leur soutien moral et financier

et tout particulièrement

aux professionnels de l’édition

qui se sont rendus disponibles

pour répondre à nos questions.