Boondael (1) Editeur responsable - Gemeente Elsene · Les manuels d’histoire de la littérature...

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Boondael (1) À la découverte de l’histoire d’Ixelles (10) Le Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles vous invite

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Boondael (1)

À la découverte de l’histoire d’Ixelles (10)Le Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles vous invite

Maison communale d’Ixelles168 chaussée d’Ixelles - 1050 Bruxelles

Tél.: 02 515 61 11www.ixelles.be

Réalisation Service de la Culture

Recherches et rédaction Philippe Bovy

avec la participation deDelphine Cugnon

Avec la collaborationdes services communaux de l’Urbanisme,

des Travaux, des Archives,de l’Information,

de l’Imprimerie communaleet du Musée d’Ixelles

Mise en page et impressionInfographie et Imprimerie communales

EditionService de l'Information

septembre 2003D/2002/8727/01

Cette brochure est produite à l’initiativede Sylvie Foucart, échevine de la Culture,

et de Jean-Pierre Brouhon,échevin de l’Information

Editeur responsable:Le Collège des Bourgmestre et

Echevins d’Ixelles

"A LA DECOUVERTE DE L'HISTOIRE D’IXELLES"

N° 10

« BOONDAEL »

Introduction 3

Exposition universelle et internationale de 1910 6

Rue du Relais et des Merisiers 9

Avenue George Bergmann 11

Avenue Armand Huysmans 12

Avenue du Pesage 13

Avenue du Bois de la Cambre 14

Le Hameau de Boondael 18

Rue de la Treille et square de Boondael 20

Square du Vieux Tilleul et rue de Bruxelles 22

Illustrations:Archives communales sauf Jacques Lemercier (p.3, 18),Jean-Pierre Brouhon (p. 6, 8, 15, 16h, 20, 21h, 22 et 27),Bureau d’Architecture Pierre Blondel (p. 25)Georges Strens (couverture, p. 11-13 et 17)

Près de l’angle des avenues GeorgeBergmann et Armand Huysmans,s’ouvrait la rue du Persil, ou Kanallie-straet, ancien sentier vicinal n°58. Elledébouchait dans le Dieweg à hauteurde l’actuel point de rencontre dela rue de la Treille et de l’avenue desGrenadiers.n van BoendAux 1 à 7 du square correspond unimmeuble à appartements d’un gaba-rit bien supérieur à la bâtisse environ-nante : la résidence du Vieux Tilleul(9 étages) et un complexe commercial(magasin à rayons multiples, bou-tiques et agence bancaire) dus àl’architecte Albert De Doncker et cons-truits en 1962-1963. Une partie dusecond sous-sol de l’aile commercialeétait destinée à usage culturel : elle futexploitée jusqu’en 1978 comme sallede cinéma, le « Chaplin », et ensuitecomme salle d’arts martiaux.

Les manuels d’histoire de la littérature néerlan-daise mentionnent Jan van Boendaele, né entre1280 et 1290 à Tervueren dans une famille ori-ginaire de Boondael, et décédé à Anvers vers1347. Egalement connu sous le nom de Jan deClerc, ce disciple de Jacob van Maerlant (vers1230- 1300) a laissé des « Brabantse Yeesten »(« Gestes brabançonnes ») où il poursuit jus-qu’en 1347 l’histoire du duché de Brabant

entreprise par van Maerlant, un « LekenSpiegel » (« Miroir des Laïcs »), ouvrageà caractère encyclopédique destiné aux chrétiensde son temps et « Jans Teesteye » (« Convictionsde Jean »), un exposé philosophique. Dans lesannées ’50, un groupe de comédiens amateurss’est constitué à Boondael, sous le nom de« Jan van Boendaelekring » (« Cercle Jan vanBoendaele »); il se réunissait dans la salle parois-siale « Laetitia », avenue des Grenadiers.

Dans un volume de souvenirs, intitu-lé « Il était un piano noir », la chan-teuse Barbara, disparue en 1997, rela-te son séjour à Bruxelles en 1953, oùelle croisa Jo Dekmine, futur directeurdu Théâtre 140, et ses modestesdébuts dans des cabarets de la Portede Namur et même dans « une friture,le « Cheval Blanc », non loin de l’an-cienne maison de la Malibran ». Ellese maria d’ailleurs à Ixelles « par unmatin d’octobre 1953, après avoirtravaillé toute la nuit chez Adrienne »(un cabaret proche de la rue deNamur et non le restaurant de la rueCapitaine Crespel).

Elle se produisit aussi dans un éta-blissement de Boondael que son récitne permet pas de localiser : il pourraits’agir de l’ancienne laiterie du squaredu Vieux Tilleul.

Dans le présent texte, on a adopté uni-formément l’orthographe « Boondael »,la seule officielle. Certains écriventaussi : « Boendael », « Boondaal » ou« Boendaal ». Dans un passé plus loin-tain, le nom était orthographié indiffé-remment : « Bondale », « Boondale »,« Boendale » ou « Bonendale ».

Derrière l’église, le VDerrière l’église, le Vieux Tieux Tilleulilleul

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La municipalité du canton d’Ixelles aété constituée par arrêté du 14 fructi-dor an III (31 août 1795) de la Ière

République française. Rattachée à lamunicipalité d’Uccle, elle réunit deuxentités distinctes, celle d’Ixelles-sous-Bruxelles, sous autorité du magistratde Bruxelles, à l’ouest du Maelbeek etla majeure partie de la seigneurie deBoondael à l’est, domaine de lavicomté de Bruxelles. On décriral’organisation de la seigneurie autravers du fonctionnement de sa courcensale.

Cette juridiction avait été créée parles vicomtes de Bruxelles pour admi-nistrer en leur nom un domaine éten-du dont Boondael était la localitéprincipale. La seigneurie comprenaitun ensemble constitué du villagelui-même et de terroirs situés au nordde celui-ci, jusqu’au ruisseau duMaelbeek, ainsi que de différents biensà Bruxelles, Etterbeek, Anderlecht,Saint-Josse-ten-Noode…

L’activité brassicole contribua audéveloppement de Boondael du 14e au16e siècle et à celui d’Ixelles ensuite.

Ce village se releva plus vite et mieuxdes guerres de religion du 16e siècle,en même temps que disparaissaientles limitations à la fabrication et à lavente de bière, auxquelles Boondaelne fut jamais soumis. L’émergenced’Ixelles amena le déplacement du

centre de gravité de la seigneurie audétriment de Boondael.

Boondael a connu trois phases princi-pales d’aménagement. La première,entamée en 1860, consista en l’aligne-ment de voies anciennes telles le bas dela chaussée de Boondael et le Dieweg,actuelle avenue du Bois de la Cambre.

A partir de 1903, Ixelles prit encompte les décisions gouvernementa-les de prolonger l’avenue Louisepar une artère de grande largeur, lafuture avenue Franklin Roosevelt,d’organiser une exposition uni-verselle en bordure du Bois de laCambre et, enfin, d’ouvrir une lignede chemin de fer à l’est du hameau.

On créa alors, suivant conventionavec la Ville de Bruxelles, les avenuesde l’Orée, des Phalènes, des Scarabéeset des Abeilles ainsi que la placeMarie-José. En prévision de l’Expo-sition de 1910, la Commune d’Ixellesfit démolir de vieilles maisons, cons-truire un château d’eau en bordure ducimetière et remplaça le puits de l’ac-tuel square du Vieux Tilleul par uneborne- fontaine.

Le bien fut vendu le 20 messidorde l’an XII de la République ( 10 juillet1804) à Anne-Catherine Straetmans,veuve Schaumans dont un fils, Jean-Baptiste, siégea comme Echevin de laCommune d’Ixelles entre 1819 et 1824.

La même année, la soeur de ce dernier,Pétronille, épousa Petrus Vandenbrandendont il sera question plus loin.

Outre le tilleul argenté (Tilia tomentosa) dusquare du Vieux Tilleul, on trouve à Boondaelquelques spécimens d’essences peu courantes.Place Marie-José : une aubépine à deux styles(Crataegus laevigata), un copalme de Virginie(Liquidambar styraciflua), deux prunus àfeuilles pourpres (Prunus cerasifera) et unvirgillier des teinturiers (Cladastris lutea); rueSimonau, à l’angle du clos Lieutenant-colonelLouis Bégault, un ailante glanduleux(Ailanthus altissima) et un sequoia géant(Sequoiadendron giganteum; tronc de plus de5 m de circonférence) à hauteur du n°6. Aubois des Commères, un grand hêtre (Fagussylvatica ; tronc de plus de 3 m de tour) et un

faux-cyprès de Lawson (Chamaecyparis law-sonniana) dont la base du tronc, très large,se divise en trois parties.

La rue de Bruxelles débouchait dansle Dieweg au milieu de l’actuel squa-re du Vieux Tilleul, du côté nord.C’était le tronçon ultime du cheminvicinal n°28 qui reliait le villaged’Ixelles, aux abords de la placeEugène Flagey, à Boondael par lesactuelles avenues des Eperons d’Or,de l’Hippodrome et Adolphe Buyljusqu’au square du Solbosch etensuite en l igne presque droitejusqu’à l’angle des avenues ArmandHuysmans et George Bergmann etenfin au Dieweg.

La rue de Bruxelles était bordée de mai-sonnettes dont les dernières furentexpropriées en 1937. A son extrémité setrouvait une grange qui servit d’écolecommunale entre 1849 et 1871 et uneimpasse, le carré Vanderlinden, alimen-tée en eau par la fontaine de la place.sousle nom de Jan de Clerc, ce disciple de Jacob

IINTRODUCTIONNTRODUCTION

Avenue du Bois de la Cambre vers le Dieweg

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Enfin, après avoir mis en œuvre en1925 un plan d’expropriation parzone pour cause d’utilité publique,on ouvrit entre 1930 et 1950 des artè-res nouvelles, de façon à quadriller lazone comprise entre le Solbosch etBoondael par les avenues ArmandHuysmans, Général Dossin de Saint-Georges, George Bergmann…

La création de l’avenue des Nations,actuelle avenue Franklin Roosevelt,en 1922, accéléra la transformationdu hameau. L’Université libre deBruxelles vint s’installer au Solbosch.La résidence à appartements tendit àremplacer la maison unifamilialeconstruite au siècle précédent.

L’aspect général actuel de Boondaelest marqué, pour l’essentiel, parune des phases récentes de son urba-nisation, celle accomplie entre 1930 et1960. Ces transformations importan-tes ont fait disparaître les traces deson caractère rural ancien qui, lui-même, ne témoignait plus del’importance historique et écono-mique du hameau.

Boondael est proche, sur le plangéographique, des communes de laseconde couronne de Bruxelles, tellesWatermael-Boitsfort ou Auderghem.

C’est un quartier aéré: la densité depopulation y est bien inférieureà celle de quartiers d’Ixelles urbanisésantérieurement: moins de 150 habi-tants à l’hectare au sud de l’avenueGeorge Bergmann contre 200 à 250

habitants à l’hectare au nord-est de laplace Eugène Flagey.

Ses voiries sont larges : de 9,5 m à 12 mpour les chaussées, ce qui permetde séparer les automobilistes desautres catégories d’usagers.

A titre de comparaison, la largeur decertaines voies à grande circulation,telles la chaussée d’Ixelles et l’avenuedes Eperons d’Or, n’excède pas 9,5 msur la majeure partie de leur tracé.

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Le Vieux Tilleul est signalé pour lapremière fois sur la carte figurativedes biens de l’abbaye de la Cambre,dressée par le géomètre Couvreur en1717. C’est un Tilia tomentosa, outilleul argenté, dont le fût a étémaçonné et cerclé d’acier pour lemaintenir en vie et en assurer la stabi-lité. Il s’élève à 22 mètres ; la circonfé-rence de son tronc dépasse les5 mètres. Il a été classé, ainsi que sesabords, par Arrêté royal du 21 décem-bre 1936 en raison de sa valeur histo-rique. Ce fut le premier exemple declassement d’un arbre en régionbruxelloise. L’ancienne chapelle n’estpas concernée par semblable mesure,à la différence des bâtiments voisins,abritant un centre sportif et l’Aubergede Boondael, inscrits comme ensem-ble à caractère rural sur la liste desauvegarde par arrêté du Gouver-nement de la Région de Bruxelles-Capitale (16.07.1998). L’ancienne lai-terie, au n°11, est un bâtiment en L

dont la partie la plus ancienne, à frontdu square, date du 18e siècle et s’élèvesur un niveau et demi. Sa façade enbriques blanchies présente un soubas-sement en moellons goudronnés.L’aile perpendiculaire est de construc-tion plus récente.

L’actuel n°12, à l’enseigne de l’« Aubergede Boondael », s’articule lui aussi enL. La partie longeant la chaussée deBoitsfort a été édifiée, à usage deferme et de cabaret, en 1756 par LouisJoseph Paris, garde forestier à chevalsous l’impératrice Marie Thérèse.

Trois maisonnettes, construites au siècleprécédent, ont été partiellement agré-gées à l’ensemble. Certaines de leursstructures sont encore visibles dans lamaçonnerie du mur ainsi que dans lestraces de baies, murées depuis, dans sapartie centrale. L’aile à front du squarea été remaniée dans les années ’50lors de la transformation en restaurant.

Extrait du Plan POPP (1866) Détail de la maquette du complexe à ériger avenue du Bois de la CambreDétail de la maquette du complexe à ériger avenue du Bois de la Cambre

Chapellede Boondael

• avenue des Abeilles : 15 et 17,14 et 16 à Ixelles, le reste à Bruxelles ;

• avenue Air Marshall Coningham :7 à Ixelles, le reste à Bruxelles ;

• avenue du Bois de la Cambre : 43 à fin,42 à fin à Ixelles, le reste à Watermael-Boitsfort ;

• chaussée de Boitsfort : 1 à 53, 2 à 96 à Ixelles,le reste à Bruxelles et à Watermael-Boitsfort ;

• avenue du Brésil : 17 et 19 à Ixelles, le reste à Bruxelles ;

• avenue du Chili : terrains non bâtis à Ixelles,le reste à Bruxelles ;

• avenue de la Forêt : 1 à 89, 2 à 148 à Ixelles,le reste à Bruxelles;

• rue Louis Ernotte : numéros impairs à Ixelles,le reste à Watermael-Boitsfort ;

• rue des Merisiers : 2 à 24 à Ixelles,le reste à Watermael-Boitsfort ;

• avenue de l’Orée : 25A à Ixelles,le reste à Bruxelles ;

• avenue des Phalènes : 35 et 36 à Ixelles,le reste à Bruxelles ;

• rue du Relais : 2 à 14 et numéros impairsà Ixelles, le reste à Watermael-Boitsfort ;

• avenue du Venezuela : 14 à Ixelles,le reste à Bruxelles.

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Le retable de saint Adrien y fut placépar la même confrérie vers 1490. Il estattribué à Jean Borman, dit « le Grand »,le plus renommé d’une lignée desculpteurs bruxellois. Il est l’auteurd’un retable de saint Georges, exposédans la section « Arts décoratifs euro-péens » des Musées royaux d’Art etd’Histoire au Cinquantenaire.

Un dessin de R. Van Huffel, représentant lachapelle de Boondael, a fait l’objet de l’émissiond’un timbre-poste en juin 1987, sur initiativedu cercle philatélique « Les Bons Amis ».

Le Centre d’Art Chapelle de Boondael,au n°10 du square, s’est ouvert soussa forme actuelle en 1996, à l’occasiondes Journées du Patrimoine et auterme d’un chantier de restaurationfinancé par le mécénat privé. A l’inté-rieur, les briques posées à différentesépoques ont été mises à nu et reminé-ralisées pour éviter leur effritement.Son fonctionnement est financé à partségales par la Fondation De Cloedt etpar la Commune d’Ixelles ; il est admi-nistré par ces deux institutions.

Ce musée sans collections expose dejeunes artistes et des créateurs confir-més, après sélection par un grouped’experts reconnus. Des concerts demusique de chambre du 20e siècle etde musique électroacoustique y sontrégulièrement donnés.

Près du chevet du chœur de l’ancien-ne chapelle, une fontaine publique etun tilleul, ainsi qu’un puits offert parla Ville de Biarritz, municipalité fran-çaise jumelée avec Ixelles depuis1959. La fontaine, visible sur desphotos du début du 20e siècle, alimen-tait en eau potable certaines maisonsproches avant le raccordement géné-ralisé au réseau de distribution.

Son emplacement correspond proba-blement à celui d’un puits dont laprésence est mentionnée dans le pre-mier registre des « Protocoles du Bancde Boendale ».

Nef de l’Eglise Saint-Adrien

Saint-Adrien battu de vergesSaint-Adrien battu de verges

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A Boondael, on a aménagé dans lesannées 70, nombre de ronds-points etde plateaux ralentisseurs, en particu-lier à proximité de nombreux établis-sements scolaires.

L’éclairage public électrique étaitgénéralisé à Ixelles en 1935 mais en1938, certaines voies limitrophes dela commune, adjacentes ou prochesde l’avenue Louise, étaient encoreéclairées au gaz. C’était aussi le cas àBoondael, quartier où l’on n’avaitremplacé les dernières de ses 48 lan-ternes à pétrole qu’en 1909, comme auVerloren Hoek, voisin de la rue Gray.

La pose de l’égout public, entamée en1887 le long du Dieweg, fut achevéeavant la première Guerre mondiale lelong des voies anciennes, telles la ruedu Relais et la section terminale de lachaussée de Boondael.

La présente publication se réfère à unpérimètre compris entre les rues duRelais, des Merisiers, Louis Ernotte,les avenues de l’Uruguay, de la Forêt,Franklin Roosevelt et l’axe Phalènes-Cheval d’Argent.

En raison de la situation de Boondaelaux confins d’Ixelles, de la Ville deBruxelles et de Watermael-Boitsfort, ilest utile de préciser les tronçons decertaines voies à Ixelles :

La chapelle devint propriété duSerment des Arquebusiers deBruxelles à la fin du 15e siècle. Ellefut endommagée à deux reprises lorsdes guerres de religion, entre 1570et 1594, comme l’ensemble desmaisons du hameau, et chaque foisrestaurée.

Agrandi en 1658, le vieux sanctuairesera entièrement reconstruit en 1842par Petrus Vandenbranden et sesaides. Une plaque, en forme delosange, apposée alors sur la façade,mentionne les principales transfor-mations qu’il avait subies : « Aedif1463 » (année de la première cons-truction), « Auct 1658 » (année dusecond agrandissement) et « Reaedif1842 » (année de la construction del’actuel bâtiment).

La chapelle d’aujourd’hui fut l’égliseparoissiale du hameau jusqu’en1941, année de la consécration del’église Saint-Adrien, avenue desGrenadiers. Le baron Evence IIICoppée, industriel et président duconseil de fabrique, avait commandéles plans du sanctuaire à l’architecteAuguste Vanden Nieuwenborg etfinancé sa construction.

Cette église compte parmi les exem-ples remarquables de l’architecturereligieuse d’inspiration Art déco àBruxelles, avec la basilique du SacréCœur à Koekelberg, l’église Saint-Jean-Baptiste à Molenbeek-Saint-Jean et l’église Saint-Augustin àForest.

Vanden Nieuwenborg, dirigeant du serviced’architecture de la société Evence Coppée etCie, conçut les plans de bâtiments industriels,administratifs et sociaux liés à l’activité dugroupe, ainsi que ceux de l’église Sainte-Barbeà Eisden et de la chapelle de Winterslag.

Vanden Nieuwenborg avait également signé lesplans de l’hôtel particulier du baron Coppéeavenue Franklin Roosevelt et ceux relatifs àl’aménagement et à la transformation deplusieurs propriétés familiales. En liaison avecles curés Beer et Buts, la famille Coppée etClaire Jacques de Dixmude favorisèrent leséchanges et services au sein du quartier, au tra-vers d’un réseau d’associations dont l’activitése renforça encore durant les années de guerre.

L’église Saint-Adrien renferme unretable de saint Christophe, dans lapremière chapelle du collatéral droit,et, dans l’enclos des fonts baptismaux,deux parties d’un ensemble dédié àsaint Adrien. Ces œuvres représententdes scènes du martyre des deux saints.Leur restauration a été achevée en2000 sous l’égide de l’Institut royal duPatrimoine artistique.

Le retable de saint Christophe, datéde 1520, fut commandé par leSerment des Arbalétriers; il étaitdestiné à l’église Notre-Dame desVictoires au Grand Sablon où plu-sieurs sociétés analogues vénéraientleur saint patron.

R a c h e t é p a r l e S e r m e n t d e sArquebusiers, il fut installé à lafin du 16e siècle dans la chapelle deBoondael.

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En 1897, l’Exposition universelle deBruxelles remporte un tel succès qu’ Emilede Mot, échevin et futur bourgmestrede la Ville, décide de promouvoir unemanifestation analogue à l’occasion du75e anniversaire de la Belgique en 1905.Celle prévue à Bruxelles est reportéeà 1910 suite au choix de la Ville deLiège.

Disposant d’un site de 90 hectares auSolbosch, Ixelles pose sa candidaturequi est acceptée. Par ailleurs, la sectioncoloniale sera localisée à Tervueren etcelle des Beaux-Arts au Cinquan-tenaire. Le Solbosch vallonné et cou-vert de terres de culture va se transfor-mer en l’espace de quelques années.

Les travaux débutent le 2 décembre1897; lorsque l’Exposition s’ouvre aupublic, le site est encore en chantier.

Le Roi Albert Ier l’inaugure le 23 avril1910. Le tram amène les visiteurs aucœur du site grâce à un réseau de 5km de voies. L’entrée se trouve à frontde l’actuelle avenue FranklinRoosevelt. A proximité, la façadeprincipale de l’exposition, décorée decolonnes, de statues, de frises et dedrapeaux, est destinée à frapper lesesprits. L’Exposition s’inscrit entre lachaussée de Boondael, lesavenues Jeanne, Franklin Roosevelt,Victoria et du Bois de la Cambre.

Elle comporte une entrée secondairedans le haut de la future place de laPetite Suisse. La reconstitution d’uneville médiévale, Bruxelles-Kermesse,entourée par une muraille, attireune foule de visiteurs séduits parl’ambiance des guinguettes.

Exposition de 1910 Les Grands Halls, les Jardins de Bruxelles et, dans le fond à gauche, l’entrée de Bruxelles-Kermesse

LL’E’EXPOSITIONXPOSITION

UNIVERSELLEUNIVERSELLE ETET

INTERNAINTERNATIONALETIONALE

DEDE 19101910

Le premier de ces toponymes désignedepuis 1965 une section de l’avenuedu Bois de la Cambre située entre lesavenues Armand Huysmans et desGrenadiers d’une part, et l’avenued’Italie et la chaussée de Boitsfort del’autre. Elle a été élargie à 16 mètres etreprofilée dans le cadre d’un planparticulier d’affectation des sols. Cestravaux visaient à conférer auxabords de la chapelle la physionomied’un espace public dont Boondael setrouvait dépourvu depuis l’élargisse-ment des voies environnantes etl’augmentation du trafic automobile.Point de convergence de voiriesimportantes, où l’on pratiqua long-temps la balle pelote, ce square, envi-ronné d’institutions culturelles, d’en-seignement et de structures commer-

ciales, se situe à proximité ducentre historique de l’ancien hameau,représenté de nos jours par la chapel-le de Boondael.

Guillaume de Hulstbosch (1434-1485)appartenait à une famille de fermiersinstallés depuis longtemps à Boon-dael. Formé à l’Université de Paris, ilétait désireux d’entrer à l’abbaye duRouge-Cloître à Auderghem où il nefut pas admis. En fait d’œuvre pie, ilfit édifier une petite chapelle àBoondael, au lieu dit « Borrestichele ». Elle fut agrandie en 1474 afin qu’ellepuisse accueillir davantage de fidèles;la communauté villageoise se montaitalors à une centaine de personnes,réparties en une vingtaine de foyers.Cette initiative reçut le soutien dedouze tenanciers jurés de la courcensale de la seigneurie de Boondael,exprimé sous forme de rente annuelleet perpétuelle en nature ou ennuméraire.

L’église Saint-Adrien

SSQUAREQUARE

DUDU VIEUXVIEUX TILLEULTILLEUL

ETET RUERUE DEDE BRUXELLESBRUXELLES

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Entre l’extrémité de la rue de la Treilleet l’avenue du Bois de la Cambre setrouve un terrain de quelque 50 ares,actuellement en friche. Il est prévu d’yconstruire un ensemble d’habitationsd’après les plans du bureau ixelloisd’architecture Pierre Blondel. Il com-prendra 31 logements très différenciés(maisons et appartements avec patioset terrasses individuels, d’1 à 4 chamb-res), des locaux destinés aux profes-sions libérales et des commerces àfront du square du Vieux Tilleul et del’avenue du Bois de la Cambre. Songabarit s’élèvera à 3 étages du côté dela rue de la Treille et à 5 étages à l’ave-nue du Bois de la Cambre, hauteurscomparables à celles des immeublesdes alentours.

Le niveau du centre de l’îlot, entre cesdeux fronts bâtis, leur sera inférieur,de façon à présenter une structureouverte suivant l’axe du fond de lavallée. Le passage public actuel, l’an-

cienne rue des Commères, sera main-tenu et réaménagé par le Service com-munal des Revêtements, Egoutset Plantations. Ce projet s’apparenteradavantage, par ses lignes et ses volu-mes marqués par l’ouverture, à unensemble de logements individuelsqu’à un bloc anonyme et répétitif.

Le square de Boondael est la sectionterminale, élargie en 1975, de lachaussée de Boondael. L’immeublesis au n°4 et la villa voisine sont men-tionnés comme importants dansl’Inventaire de Sint-Lukasarchief.

La rue des Commères, vue de l’avenue du Bois de la Cambre;La rue des Commères, vue de l’avenue du Bois de la Cambre;Sur la petite photo, le même endroit en 1968Sur la petite photo, le même endroit en 1968

LL’Exposition de Bruxelles ne manquait assurément pas de pavillons pétillants.’Exposition de Bruxelles ne manquait assurément pas de pavillons pétillants.

Exposition de 1910: au centre, le pavillon du Brésil, à droite, le café-restaurant « Le Château »Exposition de 1910: au centre, le pavillon du Brésil, à droite, le café-restaurant « Le Château »Construit à usage privé en 1904 d’après les plans d’Ernest et Léon Delune, l’ancien « Château » est leConstruit à usage privé en 1904 d’après les plans d’Ernest et Léon Delune, l’ancien « Château » est leseul vestige de l’Exposition. Classé depuis 1994, il est sis à l’angle des avenuesseul vestige de l’Exposition. Classé depuis 1994, il est sis à l’angle des avenuesdes Phalènes et Franklin Roosevelt.des Phalènes et Franklin Roosevelt.

Le Dieweg vers 1900; à droite, la façade blancheLe Dieweg vers 1900; à droite, la façade blanche

de l’actuel nde l’actuel n°°20, rue de la T20, rue de la Treillereille

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La Commune d’Ixelles décida en 1937d’appeler « rue de la Treille la partiede l’ancien Dieweg tenant à la chaus-sée de Boondael et aboutissant àl’avenue du Bois de la Cambre »,de façon à éliminer l’appellationlitigieuse. Ce toponyme peut être rap-proché de ceux de « Mûriers » et« Merisiers ».

Parmi les suggestions formulées à cetteoccasion, celle d’« avenue du Vieux Tilleul »,repoussée pour éviter des risques deconfusion avec des voies existantes dansd’autres communes. Ce souci n’empêchapas que l’on appelle, en 1965, « squaredu Vieux Tilleul » l’élargissement del’avenue du Bois de la Cambre à hauteurde la chapelle de Boondael.

Entre les 16 et 18e siècles, Boondaelcomptait trois fermes principales:

• la ferme de l’abbaye de la Cambre,proche de la chapelle (45 bonniersde terre, mesure estimée, dans laseigneurie de Boondael, à 91 ares38 centiares) ;

• la ferme du Suermeerenvelt, entrel’actuelle avenue du Pesage et le Boisde la Cambre (7 bonniers) ;

• la grande ferme, située dansl’actuelle rue de la Treille (60 bonniersde terre et un bâtiment annexe, la« ferme de la Vache », au point de ren-contre de la rue et du square deBoondael). Il ne subsiste rien de cesbâtiments. A cet endroit, s’élève unevilla.

Un sentier fait communiquer la rue dela Treille, entre les n°20 et 22, etl’avenue du Bois de la Cambre, entreles n°101 et 109. Il reprend le tracéde la Kommeerstraat ou rue desCommères, quoique le toponyme,d’usage courant, n’ait jamais ététraduit officiellement en français.

Bordée de maisons laissées à l’aban-don qu’il fallut démolir en 1971, larue se trouva supprimée de fait. LaCommission royale des Monumentset des Sites avait alors recommandé lemaintien des maisons numérotéesde 10 à 20 dans la rue de la Treille. Le n°20 était une maison unifa-miliale avec café, à l’enseigne du« Jardinier ».

On y apporte depuis 2002 destransformations (arch. Luc Maes) poury ouvrir une prégarderie et ultérieure-ment, un commerce. Ala même époque,on appela « bois des Commères »,traduit en « Vrouwtjesbos », un terrainpublic situé entre la chaussée deBoitsfort et l’avenue de la Forêt.

RRUEUE DEDE LALA TREILLETREILLE ETET

SQUARESQUARE DEDE BOONDAELBOONDAEL

L’hôtellerie du Chien Vert accueille lesbanquets officiels de l’Exposition.Adossé à Bruxelles-Kermesse, unensemble de jeux, le Luna-Park, ravitles amateurs de sensations fortes,comme la Plaine des Attractions, ausud du square du Solbosch, entre lesactuelles avenues du Pesage et desGrenadiers.

Différents bâtiments jalonnent leparcours des visiteurs : le Palais desTravaux féminins où l’on peut admi-rer dentelles et broderies, le Palais duGénie civil (ponts, chaussées, usines),le Pavillon de Bruxelles surmontéd’un campanile, le Pavillon des Eauxet Forêts et les nombreuses sectionsnationales, soit un total de 27.510exposants.

Au soir du dimanche 14 août 1910, unincendie emporte la majeure partie del’Exposition ; des millions de francspartent en fumée en l’espace d’unenuit. Malgré la catastrophe, de nou-velles constructions sont érigées et lamanifestation accueillera 13 millionsde visiteurs jusqu’à son terme, lelundi 7 novembre.

Au terme de l’événement, les infras-tructures qui permettront l’urbanisa-tion du quartier sont en place : laplaine du Solbosch est entièrementnivelée, l’avenue Louise prolongée,les jardins de l’abbaye de la Cambreréaménagés, l’avenue Emile Duray,la première partie de l’avenue desNations et l’avenue Lloyd Georgesont tracées.

Avec la rue Louis Ernotte, ces deuxvoies s’inscrivent, pour l’essentiel,dans la voie de l’ancien cheminvicinal n°1 , appelé « Karrebaan » ou« rue de la Charrette ». Le Karrebaanreliait les chaussées de Boondael etde Boitsfort en contournant lehameau par l’est. Au fil du temps,cette voie a perdu sa continuité ori-ginelle : la création d’artères adja-centes, comme la rue des Merisiersdans sa partie ixelloise et l’avenuedu Bois de la Cambre entre le squaredu Vieux Tilleul et la place desArcades à Watermael-Boitsfort, demême que l’ouverture de la ligne dechemin de fer Schaerbeek-Hal en1926, en ont interrompu le tracé.

On distingue encore le long de la ruedu Relais des traces de remblaie-ment ou d’alignement de la voirie :différence de niveau entre la chaus-sée de la rue et le terrain du restau-rant « Le Chalet Rose », le long de lafaçade latérale, et différences d’ali-gnement entre les maisons numéro-tées 62 et 64 et plus haut à hauteurdu n°92.

L’ouverture de la nouvelle ligneferroviaire a imposé en outre leredressement de la rue des Merisiersle long du talus de chemin de fer etle franchissement des voies par unpassage à niveau à l’entrée de la rueLouis Ernotte, supprimé depuis.

LLESES RRUESUES DUDU RELAISRELAIS

ETET DESDES MERISIERSMERISIERS

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La ferme de la VLa ferme de la Vacheache

Tous les biens de Boondael sontdécrits dans les livres d’assiette quiconsignent les impôts, dénombrentles personnes, le bétail, la propriétébâtie. Cinq d’entre eux, du 15e siècle,nous apprennent que le hameaucomporte trois grosses fermes, deuxbrasseries et quinze maisons occu-pées par de petits cultivateurs.Plusieurs propriétés sont de tailleimportante. Certaines sont mention-nées dans les « Protocoles du banc deBoendale », minutes des actes immo-biliers passés devant la cour censale.

Les guerres de religion du 16e sièclevont transformer en profondeur laconfiguration de Boondael. Les mai-sons sont détruites, incendiées etpillées, les familles dispersées. A la findu siècle, il ne reste plus que cinqfamilles, dont trois vivent dans lamême maison. Lors d’un second sac,les Espagnols réduisent le village endécombres.

Il faudra attendre 1609 pour queBoondael se relève de ces guerres. Lesfamilles reviennent, reconstruisent lesmaisons et reprennent leurs travaux.Des épidémies de peste ont égale-ment fait considérablement souffrir lehameau.

Si, avant le 17e siècle, le hameau deBoondael domine celui d’Ixelles, lasituation s’inverse dès le début dusiècle. Les différences commencentà se marquer entre les deux villages.Le nombre d’habitants décroît àBoondael; Ixelles voit sa population

quadrupler en cent ans et devient lecentre de la seigneurie. La cour censa-le se réunit désormais à Ixelles, alorsque Boondael reste un village d’agri-culteurs.

Quelle est la cause de ces changements ?La production brassicole ixelloise estexemptée de nombreux droits. Elleaugmente donc rapidement. Ixellesfournit bientôt de la bière aux habi-tants de Boondael. Les brasseries deBoondael ne peuvent plus répondreaux besoins quotidiens de la popula-tion et s’occuper de la modernisationde leurs installations. Elles cessentpeu à peu leurs activités. De plus, lesguerres rythment le 17e siècle etapportent leur lot de désolation.

Le 18e siècle semble être une période depaix. Boondael souffre peu des oc-cupations malgré les réquisitions.En 1792, un livre d’assiette précise que158 personnes habitent le hameau,soit 30 % de plus qu’au début du siècle.Le 31 août 1795 est constituée lacommune d’Ixelles : elle comprendles hameaux d’Ixelles-sous-Bruxelles,d’Ixelles-sous-le-Châtelain, de Boon-dael et de Tenbosch.

Pourtant, au milieu du 19e siècle,Boondael est encore un hameau aumilieu des champs. Des ruisseaux àciel ouvert emportent les boues et leseaux résiduaires du quartier. Leségouts débordent fréquemment. Lesseules voies de communication reliantIxelles à Boondael sont la chaussée deBoondael et la rue de Bruxelles.

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Le toponyme de « rue du Relais » seréfère probablement aux aubergessituées le long des axes de communi-cation où faisaient halte les conduc-teurs d’attelage.

On remarque aux n°53 et 55 deuxmaisons construites en fond de parcelle: ils’agit d’anciens ateliers, bâtis dans les années’20 et profondément transformés. A l’origine,ils relevaient de propriétés de l’avenueGuillaume Gilbert.

Au n°61, sur un terrain nu, NestorLindemans fit ériger une salle decinéma et un appartement en 1938,d’après les plans de l’architecteA. Meuleman, également signatairede ceux du cinéma « Albert Hall »,chaussée de Wavre 651. Le « CinéRelais », d’une profondeur de 22 mètres,comportait un parterre de 408 placeset un balcon de 233 places.

Il était signalé par deux enseignes,l’une horizontale au-dessus du cadrede l’entrée et l’autre, verticale et à deuxfaces. L’écran mesurait 8,5 mètres sur4. La caisse se trouvait dans la jouearrondie à droite de l’entrée.

En 1966, l’Université libre deBruxelles obtint l’autorisation de leconvertir en auditoire sur base deplans établis par l’architecte Jean VanDosselaere.

La société Delhaize le fit transformeren supermarché en 1978 par l’archi-tecte Jacques Mattart, ce qu’il estencore aujourd’hui. Le bâtiment a

recouvré son cadre d’entrée en carre-lage de grès céramique beige-vert etses surfaces enduites. D’apparencecomparable, l’immeuble mitoyen, aun°63, abrite depuis sa construction en1934 (G. Desmet arch.) un magasinavec mezzanine et des appartements.Les maîtres d’ouvrage, les épouxLorie-Caluwaerts, y avaient établi lenouveau siège de leur magasin« Au Roi du Balatum ». Au 75A , lavilla à trois façades de l’architecteTroffaes qui y a fait figurer sa plaquede notoriété.

Le toponyme de « Merisiers » relèvede l’ensemble des rues de Watermael-Boitsfort portant des noms d’arbreset de végétaux, tels « Mûriers »,« Weigelias », « Volubilis », « Lauriers »…

Il fut adopté en 1940 par la Communed’Ixelles, par analogie avec sa voisineet qualifia la section de l’ancienKarrebaan entre la rue du Relais et lepassage à niveau.

Parmi les appellations envisagées, celle d’unerue dédiée à Eugénie Meysmans ou auxAérostiers, propositions qui seront explicitéesplus loin. Enfin, en 1975, la partie ixelloisede la rue des Merisiers fut élargie et prolongéejusqu'à la chaussée de Boitsfort à l’occasiondu redressement et de l’élargissement de cettedernière artère.

On restaura alors l’escalier reliant le plateaudu Schoolgat et la rue des Merisiers qu’em-pruntaient les piétons et, en particulier, lesélèves de l’Ecole Saint-Adrien.

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Sous l’Ancien Régime, le hameau deBoondael appartient à la seigneuriedes vicomtes de Bruxelles. Pour assu-rer la gestion de ce territoire, lesvicomtes installent une cour censale,composée d’un maïeur, de sept tenan-ciers jurés, d’un greffier, d’un sergentet d’un garde champêtre, choisisparmi les fermiers ou les juristes de laseigneurie.

La cour exerce les pouvoirs judiciaire,policier, militaire et fiscal. Elle seréunit dans des cabarets et des brasse-ries et tient ses audiences en néerlan-dais brabançon tous les quinze jours.Elle dénombre les personnes, ani-maux, fours, charrues; elle veille aumaintien de l’ordre, désigne les

personnes chargées de l’entretien dela voirie, organise les patrouilles denuit et exerce les haute, moyenne etbasse justices. Les peines criminelles,telles que la mort, la mutilation ou lebannissement, sont prononcées par lacour. Pour les peines civiles, les puni-tions vont de l’amende au pèlerinageou au port d’un cierge. La détentionest peu courante, excepté commemesure préventive.

De la place du hameau de Boondaelpartent les routes qui conduisent àUccle, Ixelles, Watermael et Boitsfort.Dans le coin sud-ouest de la place, leshabitants disposent d’un puits qui lesalimente en eau potable. Les maisonssont faites de bois et d’argile et cou-vertes de chaume. Les plus richessont en pierre blanche ou en brique etcomportent un étage et une cave.

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LLEE HAMEAUHAMEAU DEDE BOONDAELBOONDAEL

AAVENUEVENUE

GEORGEGEORGE BERGMANNBERGMANN

L’avocat George Bergmann (1871-1930), conseiller provincial, a siégé auConseil communal de 1911 à sondécès et a exercé la charge d’Echevindes Finances entre 1921 et 1930. Lorsde son entrée en fonction en 1921, ileut à faire appliquer les lois de 1919 etde 1920 instituant l’impôt sur le reve-nu et à faire face à leurs répercussionssur les finances communales en pour-suivant -déjà- l’assainissement de cel-les-ci. Les appellations de George

Bergmann et de Général Dossin deSaint-Georges furent attribuées en1936 à deux voies créées peu aupara-vant afin de morceler les îlots trèsétendus délimités par les avenues del’Université, du Pesage, du Bois de laCambre et la suite Général-MédecinDerache, François Dons, Grenadiers.

Le gabarit des constructions de cetteavenue diminue à mesure que l’on s’ap-proche de la limite avec Watermael-Boitsfort: de l’immeuble à apparte-ments à caractère résidentiel commeles n°128-130 bâti en 1954 et 126 en1955, à la maison individuelle. Parmicelles-ci, les habitations personnellesdes architectes Eugène Delatte (n°41,1953) et Marcel de Bruyne ( n°5, 1948) ;la première de ces réalisations, agré-mentée d’une sculpture d’AndréWillequet, a été récompensée par unprix Van de Ven en 1955.

L’industriel anversois Emile Jean Van de Ven,spécialisé dans la commercialisation d’élé-ments préfabriqués destinés à la construction,avait institué, à la fin de 1927, un prix destinéà récompenser des réalisations architecturalesd’esprit moderniste.

On doit notamment aux EtablissementsVan de Ven des châssis de fenêtres standardpréfabriqués, conçus par l’architecte Jean-JulesEggericx et, en 1931, les éléments d’équi-pement de cuisines « Cubex », dessinés parLouis Herman De Koninck. Ce dernier reçut leprix Van de Ven en 1936 à l’occasion de laconstruction d’une villa à Uccle, 200 avenuedu Prince d’Orange (classée par A.R. du22.02.84)

AAvenue George Bergmann, 41venue George Bergmann, 41

VVers 1900, le tronçon du Dieweg devenu la rue de la Ters 1900, le tronçon du Dieweg devenu la rue de la Treillereille

l’école comprenait, outre les salles declasse, deux logements de fonction dans le bâtiment principal aux faça-des enduites et, de chaque côté, deuxpréaux construits en brique; l’und’eux subsiste et présente à front derue un mur percé d’un œil-de-bœuf.Les instituteurs avaient la charged’entretenir le jardin de l’école avecleurs élèves de façon à dispenserdes notions pratiques d’agriculture,d’horticulture et d’arboriculture.

Jusqu’au début du 20e siècle, l’ensei-gnement s’y donnait en néerlandais,langue véhiculaire à Boondael, avectraduction française. La tendances’inversa ensuite jusqu’à disparitiondu néerlandais. La première année, en1871-1872, 59 garçons et 78 filles yfurent inscrits. Pour faire face àl’augmentation rapide de la popula-tion scolaire, les bâtiments furentagrandis en 1882 et 1897 et complétés,dans les années ‘50, par des pavillonspréfabriqués et un local sous bâchetendue.

Les bâtiments les plus anciens,de style néoclassique, sont qualifiésde remarquables dans l’Inventairedu Patrimoine architectural de laRégion de Bruxelles-Capitale (Sint-Lukasarchief, 1993). Sur la façade du173, une plaque commémorativerend hommage « A Madame EugénieMeysmans, protectrice des écolescommunales », marque de reconnais-sance jugée préférable à l’attributiond’un toponyme personnel à la rue desMerisiers.

En 2002 a débuté, à hauteur des 223et 225 de l’avenue, le chantier d’ex-tension de l’école, dont la fin est pré-vue en 2004. Les plans en ont étéconçus par Jacques Henri Baudon(sprl Architecture et Urbanisme A+U,1998). Le bâtiment nouveau (rez +2 étages) comprendra 13 salles declasse, une de gymnastique, 5 locauxd’animation, une aire de jeu couverte,en plus de locaux administratifs et deservice ; en sous-sol, 23 emplacementsde parking destinés au personnelenseignant et des locaux d’archives.L’ensemble s’inscrira dans le style etles gabarits des bâtiments existants,non sans exprimer son caractèrecontemporain. Jacques Henri Baudonest également l’auteur, avec sesconfrères John G. Eggericx, EugèneDelatte, Lucien Kroll et PierrePuttemans, de « Bruxelles, guided’architecture 1890-1978 » (Bruxelles,Ministère de la Culture, 1978).

Cette voie, ouverte en 1934, connuttrois appellations en l’espace de3 années: avenue Alphonse Daudetdu 17 mai au 5 octobre1934, avenuedes Latins ensuite et avenue ArmandHuysmans après le décès de cedernier, Bourgmestre d’Ixelles, enoctobre 1935. D’après le quotidien« La Nation belge », la Communed’Ixelles aurait considéré le silence dela famille Daudet comme une discrèteopposition…

Armand Huysmans (1872-1935), avocat,conseiller provincial de 1912 à 1925 etsénateur, entré au Conseil communalen 1904, fut Echevin de 1908 à 1930 etensuite Bourgmestre. Comme nombred’artères du quartier, l’avenue ArmandHuysmans est bordée pour l’essentield’immeubles à appartements de gabarit« rez-de-chaussée + 6 étages ».

Parmi ceux-ci :

• la résidence “ Clarté ” au n°172 (1956), àl’angle de l’avenue Guillaume Gilbert, sur basedes plans de l’architecte Jacques Van Malderghem,avec ses allèges revêtues de terre cuite; ledouble vitrage et les stores vénitiens incorporésétaient prévus dès l’origine ;

• les immeubles numérotés 176 et 176A(arch. Albert De Doncker en 1967) et 174 et174A (arch. R. E. Wouters en 1970), bâtisen recul de la voie publique et dont les rez-de-chaussée largement vitrés comportent unjardin d’hiver ;

• deux immeubles à appartement de moindre gabarit(rez + 3) : le 179, conçu en 1956 par l’architecteRobert Courtois à usage personnel en collaborationavec son confrère et associé Henri Montois (façadedécorée par le plasticien Marc Mendelson) et le198, signé en 1952 par les mêmes architectes pourHenri Montois et d’autres copropriétaires, trans-formé en 1988; Henri Montois et ses associés ontsigné les plans de l’ancienne Tour du Cadastre(1965), rue Botanique, ceux de l’hôtel Hilton(1967), boulevard de Waterloo et de la Tour bleue(1976), avenue Louise.

• à côté, au n°196, la maison individuelle dequatre niveaux conçue par les architectes AndréJacqmain et Jules Wabbes en 1959; parmi lesprojets d’André Jacqmain réalisés à la mêmeépoque, l’immeuble Abrahams (1960, en colla-boration avec J. Boccard), rue de Belle-Vue, 18et le siège social de Glaverbel (1963, avec sesconfrères Renaat Braem, Pierre Guillissen etVictor Mulpas), chaussée de la Hulpe 166.

AAVENUEVENUE

ARMANDARMAND HUYSMANSHUYSMANS

AAvenue Armand Huysmans, 176venue Armand Huysmans, 176

La Résidence « Clarté »La Résidence « Clarté »

Immeuble à l’angle du SchoolgatImmeuble à l’angle du Schoolgatet de l’avenue et de l’avenue du Bois de la Cambredu Bois de la Cambre

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• l’immeuble à appartements desn°90 à 100 avec surface commercialeà l’angle de l’avenue avec leSchoolgat ; on remarquera les diffé-rences de niveau du plan horizontalet du plan vertical qui ouvrent etallègent le volume de l’ensemble; lesarchitectes, Jean-Pierre Blondel etOdette Filippone, ont égalementconçu les plans de plusieurs résiden-ces aux caractéristiques similaires àUccle (« Fond’Roy » dans l’avenue dumême nom et « Galaxie », avenue del’Obervatoire);

• le magasin en libre service construiten 1968 (arch. Jacques Mattart)après arasement et regroupement deplusieurs parcelles, entre le bas duSchoolgat et celui de la chaussée deBoitsfort, avec 43 places de parking entoiture; jusqu’en 1976, 2 maisonsunifamiliales mitoyennes, à frontde rue jouxtaient le parking et lastation d’essence ; en 1986, agran-dissement du magasin et modifica-tion de la toiture par les architectesMattart, Gil Denidder et IwanMeurice et création d’un secondparking en sous-sol ;

• plusieurs villas du début du 20e siè-cle, les n°216, 218 et place Marie-José9 par l’architecte Frédéric Konig; cettedernière a été transformée en restau-rant en 1969.

La première école ouverte à Boondaelle fut sur initiative de la Communeen 1848. Elle se situait à l’angle de larue de Bruxelles, dans un bâtimentdisparu, comprenant le logement del’instituteur désigné et la salle declasse. En 1871 furent édifiés desbâtiments appropriés à l’enseigne-ment à front de l’ancien Dieweg, denos jours n°173-175. A l’arrière s’éten-daient les cours de récréation. Diviséeen deux sections (filles et garçons),

l’Ecole communalel’Ecole communale

Ce toponyme se range dans la théma-tique inspirée par la proximité duchamp de courses de Boitsfort, commeles avenues de l’Hippodrome, desCourses et du Derby. Comme cettedernière, elle tire son origine du sen-tier vicinal n°52 , large d’1,65 m, dit« Wallinegat », qui aboutissait à l’an-cien hameau du Spoel, proche du croi-sement des avenues de l’Uruguay etde la Forêt.

On trouve encore au long de l’avenuedu Pesage des bâtiments contempo-rains de l’époque de son urbanisation,tels les n°1 et 137, tous deux cons-truits en 1903. Le premier fut dès1908 exploité comme café-restaurant,à l’instar de nombreux établissementsouverts en bordure du Bois de laCambre, du champ de courses de lachaussée de la Hulpe ou en prévisionde l’Exposition de 1910.

L’immeuble du n°13 fut construit en1935 sur base des plans de l’architec-te Charles Van Nueten, chef d’atelierà l’Ecole de la Cambre de 1936 à 1966.Il comportait, au rez-de-chaussée,un commerce, dont les vitrines étaientencadrées de carreaux de grès émaillé,et des appartements aux étages.Le rez a été transformé en 1980 poury ouvrir une agence bancaire.

A cette occasion, si les lignes et lesvolumes ont été maintenus, lecadre des vitrines a été recouvertde pierre.

Le n°46 a été bâti en 1948, pour le compted’un garagiste désireux de transférer sesactivités dans un quartier en pleine expansionmais en totale contradiction avec le caractèrerésidentiel de celui-ci.

Les projets de l’architecte François Meesfurent donc remaniés : seuls un bureau, uneaire de lavage, une station de graissage etdes emplacements de parcage furent réalisés aurez-de-chaussée. La fourniture d’essence cessavers 1965.

AAVENUEVENUE DUDU PESAGEPESAGE

Le Delhaize de l’avenue du Bois de laLe Delhaize de l’avenue du Bois de la Cambre avant 1976Cambre avant 1976

AA l’angle des avenues du Pesage et de l’Orée,l’angle des avenues du Pesage et de l’Orée,l’annexe d’une tavernel’annexe d’une taverne

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Au long de l’avenue, on peut remarquer :

• le restaurant du n°49 , résultat dedifférentes transformations de la villaSindic, construite avant 1900, àlaquelle on accédait par un pontenjambant un ruisseau, actuel égoutcollecteur de la voie ;

• l’ensemble d’immeubles à apparte-ments numérotés 59, 61 et 63 , parésde briques de couleurs vives (arch.François Mees, 1935-1939) ;

• aux n°69 et 71, deux maisons decampagne; le 71 est l’ancienne villa

Robert; la Régie des Télégraphes etdes Téléphones avait projeté en 1977de construire à cet endroit un nou-veau central téléphonique ;

• des n°76 à 88, une série d’immeu-bles à appartements (rez + 4 étages)bâtis en recul à l’emplacement demaisons unifamiliales comparablesau n°50, achevés en 1964 pourle Foyer ixellois, d’après les plans desarchitectes Libotte et Fontaine ; àfront de rue, les cages d’escalieret ascenseurs, à l’arrière, un préaucouvert, un promenoir et desjardinets privatifs ;

Ce toponyme est usité à Ixelles depuis1924. Avec l’avenue Air MarshallConingham, il qualifie pour l’essen-tiel la partie ixelloise du Diewegrectifié. Au-delà du square du VieuxTilleul, le Dieweg, ancien cheminvicinal n° 2, rejoignait le Karrebaan(rue du Relais) par l’actuelle rue de laTreille. Cet ancien diverticulum romain,ou chemin de traverse, reliait entreelles deux chaussées allant de Bavaià Malines, par Kester et Asse, et deNamur à Malines, par Wavre. Tel futl’argument principal avancé par plu-sieurs personnalités scientifiques,membres de la Commission royalede Toponymie et de Dialectologie,dans une lettre adressée le 28 décem-bre 1936 aux autorités ixelloises quis’apprêtaient à renoncer à l’appella-tion « Dieweg ».

Les signataires, parmi lesquels A. VanLoey, Paul Bonenfant et V. Leclère,professeurs à l’U.L.B., précisaient lesens de « dieweg » : chemin populai-re, chemin public, non privé, topony-me que l’on « retrouve à Wesembeek,à Woluwé-Saint-Lambert, à Boendael,à Uccle… dans le Limbourg et enWestphalie ». Et de souligner que« l’étude des noms de lieux anciens,patrie du patrimoine intellectuel d’unpeuple » contribuait à la connaissancedu « milieu, sur lequel se greffaitl’enseignement de la géographie et del’histoire ».

Pour des raisons administratives, onne put donner suite à ce souhait. Eneffet, la Ville de Bruxelles, afin d’évi-ter les doubles emplois dans la déno-mination des voies publiques, avaitrecommandé le 30 octobre 1936 à laCommune d’Ixelles de choisir unautre toponyme. Le Dieweg anciens’étendait sur trois communes: Uccle,Bruxelles et Ixelles. L’aménagementdu Bois de la Cambre à Bruxelles et deson incorporation au territoire de laVille en 1863 en avait rompu la conti-nuité. Il en subsistait alors deux tron-çons très éloignés l’un de l’autre, l’unà Uccle, l’autre à Ixelles, présentantdeux numérotations différentes, àl’origine de confusions d’adresses.

La Commune d’Ixelles suivit ce conseilmais résolut, par égard pour cettesurvivance du passé, de faire apposerdes plaques de bois portant les men-tions « ancien Dieweg » et « voormaligDieweg » sous les plaques de tôle« avenue du Bois de la Cambre ». Lorsdu renouvellement de celles-ci, les deuxmentions devaient apparaître conjointe-ment mais ceci resta lettre morte.

De nos jours, l’appellation « Dieweg » esttoujours d’actualité à Wezembeek-Oppem et àUccle, sous deux formes et deux tracésdifférents dans ce dernier cas: Dieweg etancien Dieweg. A Ixelles, le toponyme d’ave-nue du Bois de la Cambre s’appliqua à partirde 1924 au tronçon reliant le square du VieuxTilleul à la rue du Relais et, à compter de 1937,à celui joignant la rue du Relais à l’avenue deVisé ainsi qu’à la section reliant le square à laplace Marie-José. Son tracé actuel épouse lefond de la vallée.

AAVENUEVENUE

DUDU BOISBOIS DEDE LALA CAMBRECAMBRE

VVillas, avenue du Bois de la Cambre 69 et 71 illas, avenue du Bois de la Cambre 69 et 71

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Au long de l’avenue, on peut remarquer :

• le restaurant du n°49 , résultat dedifférentes transformations de la villaSindic, construite avant 1900, àlaquelle on accédait par un pontenjambant un ruisseau, actuel égoutcollecteur de la voie ;

• l’ensemble d’immeubles à apparte-ments numérotés 59, 61 et 63 , parésde briques de couleurs vives (arch.François Mees, 1935-1939) ;

• aux n°69 et 71, deux maisons decampagne; le 71 est l’ancienne villa

Robert; la Régie des Télégraphes etdes Téléphones avait projeté en 1977de construire à cet endroit un nou-veau central téléphonique ;

• des n°76 à 88, une série d’immeu-bles à appartements (rez + 4 étages)bâtis en recul à l’emplacement demaisons unifamiliales comparablesau n°50, achevés en 1964 pourle Foyer ixellois, d’après les plans desarchitectes Libotte et Fontaine ; àfront de rue, les cages d’escalieret ascenseurs, à l’arrière, un préaucouvert, un promenoir et desjardinets privatifs ;

Ce toponyme est usité à Ixelles depuis1924. Avec l’avenue Air MarshallConingham, il qualifie pour l’essen-tiel la partie ixelloise du Diewegrectifié. Au-delà du square du VieuxTilleul, le Dieweg, ancien cheminvicinal n° 2, rejoignait le Karrebaan(rue du Relais) par l’actuelle rue de laTreille. Cet ancien diverticulum romain,ou chemin de traverse, reliait entreelles deux chaussées allant de Bavaià Malines, par Kester et Asse, et deNamur à Malines, par Wavre. Tel futl’argument principal avancé par plu-sieurs personnalités scientifiques,membres de la Commission royalede Toponymie et de Dialectologie,dans une lettre adressée le 28 décem-bre 1936 aux autorités ixelloises quis’apprêtaient à renoncer à l’appella-tion « Dieweg ».

Les signataires, parmi lesquels A. VanLoey, Paul Bonenfant et V. Leclère,professeurs à l’U.L.B., précisaient lesens de « dieweg » : chemin populai-re, chemin public, non privé, topony-me que l’on « retrouve à Wesembeek,à Woluwé-Saint-Lambert, à Boendael,à Uccle… dans le Limbourg et enWestphalie ». Et de souligner que« l’étude des noms de lieux anciens,patrie du patrimoine intellectuel d’unpeuple » contribuait à la connaissancedu « milieu, sur lequel se greffaitl’enseignement de la géographie et del’histoire ».

Pour des raisons administratives, onne put donner suite à ce souhait. Eneffet, la Ville de Bruxelles, afin d’évi-ter les doubles emplois dans la déno-mination des voies publiques, avaitrecommandé le 30 octobre 1936 à laCommune d’Ixelles de choisir unautre toponyme. Le Dieweg anciens’étendait sur trois communes: Uccle,Bruxelles et Ixelles. L’aménagementdu Bois de la Cambre à Bruxelles et deson incorporation au territoire de laVille en 1863 en avait rompu la conti-nuité. Il en subsistait alors deux tron-çons très éloignés l’un de l’autre, l’unà Uccle, l’autre à Ixelles, présentantdeux numérotations différentes, àl’origine de confusions d’adresses.

La Commune d’Ixelles suivit ce conseilmais résolut, par égard pour cettesurvivance du passé, de faire apposerdes plaques de bois portant les men-tions « ancien Dieweg » et « voormaligDieweg » sous les plaques de tôle« avenue du Bois de la Cambre ». Lorsdu renouvellement de celles-ci, les deuxmentions devaient apparaître conjointe-ment mais ceci resta lettre morte.

De nos jours, l’appellation « Dieweg » esttoujours d’actualité à Wezembeek-Oppem et àUccle, sous deux formes et deux tracésdifférents dans ce dernier cas: Dieweg etancien Dieweg. A Ixelles, le toponyme d’ave-nue du Bois de la Cambre s’appliqua à partirde 1924 au tronçon reliant le square du VieuxTilleul à la rue du Relais et, à compter de 1937,à celui joignant la rue du Relais à l’avenue deVisé ainsi qu’à la section reliant le square à laplace Marie-José. Son tracé actuel épouse lefond de la vallée.

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DUDU BOISBOIS DEDE LALA CAMBRECAMBRE

VVillas, avenue du Bois de la Cambre 69 et 71 illas, avenue du Bois de la Cambre 69 et 71

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• l’immeuble à appartements desn°90 à 100 avec surface commercialeà l’angle de l’avenue avec leSchoolgat ; on remarquera les diffé-rences de niveau du plan horizontalet du plan vertical qui ouvrent etallègent le volume de l’ensemble; lesarchitectes, Jean-Pierre Blondel etOdette Filippone, ont égalementconçu les plans de plusieurs résiden-ces aux caractéristiques similaires àUccle (« Fond’Roy » dans l’avenue dumême nom et « Galaxie », avenue del’Obervatoire);

• le magasin en libre service construiten 1968 (arch. Jacques Mattart)après arasement et regroupement deplusieurs parcelles, entre le bas duSchoolgat et celui de la chaussée deBoitsfort, avec 43 places de parking entoiture; jusqu’en 1976, 2 maisonsunifamiliales mitoyennes, à frontde rue jouxtaient le parking et lastation d’essence ; en 1986, agran-dissement du magasin et modifica-tion de la toiture par les architectesMattart, Gil Denidder et IwanMeurice et création d’un secondparking en sous-sol ;

• plusieurs villas du début du 20e siè-cle, les n°216, 218 et place Marie-José9 par l’architecte Frédéric Konig; cettedernière a été transformée en restau-rant en 1969.

La première école ouverte à Boondaelle fut sur initiative de la Communeen 1848. Elle se situait à l’angle de larue de Bruxelles, dans un bâtimentdisparu, comprenant le logement del’instituteur désigné et la salle declasse. En 1871 furent édifiés desbâtiments appropriés à l’enseigne-ment à front de l’ancien Dieweg, denos jours n°173-175. A l’arrière s’éten-daient les cours de récréation. Diviséeen deux sections (filles et garçons),

l’Ecole communalel’Ecole communale

Ce toponyme se range dans la théma-tique inspirée par la proximité duchamp de courses de Boitsfort, commeles avenues de l’Hippodrome, desCourses et du Derby. Comme cettedernière, elle tire son origine du sen-tier vicinal n°52 , large d’1,65 m, dit« Wallinegat », qui aboutissait à l’an-cien hameau du Spoel, proche du croi-sement des avenues de l’Uruguay etde la Forêt.

On trouve encore au long de l’avenuedu Pesage des bâtiments contempo-rains de l’époque de son urbanisation,tels les n°1 et 137, tous deux cons-truits en 1903. Le premier fut dès1908 exploité comme café-restaurant,à l’instar de nombreux établissementsouverts en bordure du Bois de laCambre, du champ de courses de lachaussée de la Hulpe ou en prévisionde l’Exposition de 1910.

L’immeuble du n°13 fut construit en1935 sur base des plans de l’architec-te Charles Van Nueten, chef d’atelierà l’Ecole de la Cambre de 1936 à 1966.Il comportait, au rez-de-chaussée,un commerce, dont les vitrines étaientencadrées de carreaux de grès émaillé,et des appartements aux étages.Le rez a été transformé en 1980 poury ouvrir une agence bancaire.

A cette occasion, si les lignes et lesvolumes ont été maintenus, lecadre des vitrines a été recouvertde pierre.

Le n°46 a été bâti en 1948, pour le compted’un garagiste désireux de transférer sesactivités dans un quartier en pleine expansionmais en totale contradiction avec le caractèrerésidentiel de celui-ci.

Les projets de l’architecte François Meesfurent donc remaniés : seuls un bureau, uneaire de lavage, une station de graissage etdes emplacements de parcage furent réalisés aurez-de-chaussée. La fourniture d’essence cessavers 1965.

AAVENUEVENUE DUDU PESAGEPESAGE

Le Delhaize de l’avenue du Bois de laLe Delhaize de l’avenue du Bois de la Cambre avant 1976Cambre avant 1976

AA l’angle des avenues du Pesage et de l’Orée,l’angle des avenues du Pesage et de l’Orée,l’annexe d’une tavernel’annexe d’une taverne

l’école comprenait, outre les salles declasse, deux logements de fonction dans le bâtiment principal aux faça-des enduites et, de chaque côté, deuxpréaux construits en brique; l’und’eux subsiste et présente à front derue un mur percé d’un œil-de-bœuf.Les instituteurs avaient la charged’entretenir le jardin de l’école avecleurs élèves de façon à dispenserdes notions pratiques d’agriculture,d’horticulture et d’arboriculture.

Jusqu’au début du 20e siècle, l’ensei-gnement s’y donnait en néerlandais,langue véhiculaire à Boondael, avectraduction française. La tendances’inversa ensuite jusqu’à disparitiondu néerlandais. La première année, en1871-1872, 59 garçons et 78 filles yfurent inscrits. Pour faire face àl’augmentation rapide de la popula-tion scolaire, les bâtiments furentagrandis en 1882 et 1897 et complétés,dans les années ‘50, par des pavillonspréfabriqués et un local sous bâchetendue.

Les bâtiments les plus anciens,de style néoclassique, sont qualifiésde remarquables dans l’Inventairedu Patrimoine architectural de laRégion de Bruxelles-Capitale (Sint-Lukasarchief, 1993). Sur la façade du173, une plaque commémorativerend hommage « A Madame EugénieMeysmans, protectrice des écolescommunales », marque de reconnais-sance jugée préférable à l’attributiond’un toponyme personnel à la rue desMerisiers.

En 2002 a débuté, à hauteur des 223et 225 de l’avenue, le chantier d’ex-tension de l’école, dont la fin est pré-vue en 2004. Les plans en ont étéconçus par Jacques Henri Baudon(sprl Architecture et Urbanisme A+U,1998). Le bâtiment nouveau (rez +2 étages) comprendra 13 salles declasse, une de gymnastique, 5 locauxd’animation, une aire de jeu couverte,en plus de locaux administratifs et deservice ; en sous-sol, 23 emplacementsde parking destinés au personnelenseignant et des locaux d’archives.L’ensemble s’inscrira dans le style etles gabarits des bâtiments existants,non sans exprimer son caractèrecontemporain. Jacques Henri Baudonest également l’auteur, avec sesconfrères John G. Eggericx, EugèneDelatte, Lucien Kroll et PierrePuttemans, de « Bruxelles, guided’architecture 1890-1978 » (Bruxelles,Ministère de la Culture, 1978).

Cette voie, ouverte en 1934, connuttrois appellations en l’espace de3 années: avenue Alphonse Daudetdu 17 mai au 5 octobre1934, avenuedes Latins ensuite et avenue ArmandHuysmans après le décès de cedernier, Bourgmestre d’Ixelles, enoctobre 1935. D’après le quotidien« La Nation belge », la Communed’Ixelles aurait considéré le silence dela famille Daudet comme une discrèteopposition…

Armand Huysmans (1872-1935), avocat,conseiller provincial de 1912 à 1925 etsénateur, entré au Conseil communalen 1904, fut Echevin de 1908 à 1930 etensuite Bourgmestre. Comme nombred’artères du quartier, l’avenue ArmandHuysmans est bordée pour l’essentield’immeubles à appartements de gabarit« rez-de-chaussée + 6 étages ».

Parmi ceux-ci :

• la résidence “ Clarté ” au n°172 (1956), àl’angle de l’avenue Guillaume Gilbert, sur basedes plans de l’architecte Jacques Van Malderghem,avec ses allèges revêtues de terre cuite; ledouble vitrage et les stores vénitiens incorporésétaient prévus dès l’origine ;

• les immeubles numérotés 176 et 176A(arch. Albert De Doncker en 1967) et 174 et174A (arch. R. E. Wouters en 1970), bâtisen recul de la voie publique et dont les rez-de-chaussée largement vitrés comportent unjardin d’hiver ;

• deux immeubles à appartement de moindre gabarit(rez + 3) : le 179, conçu en 1956 par l’architecteRobert Courtois à usage personnel en collaborationavec son confrère et associé Henri Montois (façadedécorée par le plasticien Marc Mendelson) et le198, signé en 1952 par les mêmes architectes pourHenri Montois et d’autres copropriétaires, trans-formé en 1988; Henri Montois et ses associés ontsigné les plans de l’ancienne Tour du Cadastre(1965), rue Botanique, ceux de l’hôtel Hilton(1967), boulevard de Waterloo et de la Tour bleue(1976), avenue Louise.

• à côté, au n°196, la maison individuelle dequatre niveaux conçue par les architectes AndréJacqmain et Jules Wabbes en 1959; parmi lesprojets d’André Jacqmain réalisés à la mêmeépoque, l’immeuble Abrahams (1960, en colla-boration avec J. Boccard), rue de Belle-Vue, 18et le siège social de Glaverbel (1963, avec sesconfrères Renaat Braem, Pierre Guillissen etVictor Mulpas), chaussée de la Hulpe 166.

AAVENUEVENUE

ARMANDARMAND HUYSMANSHUYSMANS

AAvenue Armand Huysmans, 176venue Armand Huysmans, 176

La Résidence « Clarté »La Résidence « Clarté »

Immeuble à l’angle du SchoolgatImmeuble à l’angle du Schoolgatet de l’avenue et de l’avenue du Bois de la Cambredu Bois de la Cambre

Sous l’Ancien Régime, le hameau deBoondael appartient à la seigneuriedes vicomtes de Bruxelles. Pour assu-rer la gestion de ce territoire, lesvicomtes installent une cour censale,composée d’un maïeur, de sept tenan-ciers jurés, d’un greffier, d’un sergentet d’un garde champêtre, choisisparmi les fermiers ou les juristes de laseigneurie.

La cour exerce les pouvoirs judiciaire,policier, militaire et fiscal. Elle seréunit dans des cabarets et des brasse-ries et tient ses audiences en néerlan-dais brabançon tous les quinze jours.Elle dénombre les personnes, ani-maux, fours, charrues; elle veille aumaintien de l’ordre, désigne les

personnes chargées de l’entretien dela voirie, organise les patrouilles denuit et exerce les haute, moyenne etbasse justices. Les peines criminelles,telles que la mort, la mutilation ou lebannissement, sont prononcées par lacour. Pour les peines civiles, les puni-tions vont de l’amende au pèlerinageou au port d’un cierge. La détentionest peu courante, excepté commemesure préventive.

De la place du hameau de Boondaelpartent les routes qui conduisent àUccle, Ixelles, Watermael et Boitsfort.Dans le coin sud-ouest de la place, leshabitants disposent d’un puits qui lesalimente en eau potable. Les maisonssont faites de bois et d’argile et cou-vertes de chaume. Les plus richessont en pierre blanche ou en brique etcomportent un étage et une cave.

18 11

LLEE HAMEAUHAMEAU DEDE BOONDAELBOONDAEL

AAVENUEVENUE

GEORGEGEORGE BERGMANNBERGMANN

L’avocat George Bergmann (1871-1930), conseiller provincial, a siégé auConseil communal de 1911 à sondécès et a exercé la charge d’Echevindes Finances entre 1921 et 1930. Lorsde son entrée en fonction en 1921, ileut à faire appliquer les lois de 1919 etde 1920 instituant l’impôt sur le reve-nu et à faire face à leurs répercussionssur les finances communales en pour-suivant -déjà- l’assainissement de cel-les-ci. Les appellations de George

Bergmann et de Général Dossin deSaint-Georges furent attribuées en1936 à deux voies créées peu aupara-vant afin de morceler les îlots trèsétendus délimités par les avenues del’Université, du Pesage, du Bois de laCambre et la suite Général-MédecinDerache, François Dons, Grenadiers.

Le gabarit des constructions de cetteavenue diminue à mesure que l’on s’ap-proche de la limite avec Watermael-Boitsfort: de l’immeuble à apparte-ments à caractère résidentiel commeles n°128-130 bâti en 1954 et 126 en1955, à la maison individuelle. Parmicelles-ci, les habitations personnellesdes architectes Eugène Delatte (n°41,1953) et Marcel de Bruyne ( n°5, 1948) ;la première de ces réalisations, agré-mentée d’une sculpture d’AndréWillequet, a été récompensée par unprix Van de Ven en 1955.

L’industriel anversois Emile Jean Van de Ven,spécialisé dans la commercialisation d’élé-ments préfabriqués destinés à la construction,avait institué, à la fin de 1927, un prix destinéà récompenser des réalisations architecturalesd’esprit moderniste.

On doit notamment aux EtablissementsVan de Ven des châssis de fenêtres standardpréfabriqués, conçus par l’architecte Jean-JulesEggericx et, en 1931, les éléments d’équi-pement de cuisines « Cubex », dessinés parLouis Herman De Koninck. Ce dernier reçut leprix Van de Ven en 1936 à l’occasion de laconstruction d’une villa à Uccle, 200 avenuedu Prince d’Orange (classée par A.R. du22.02.84)

AAvenue George Bergmann, 41venue George Bergmann, 41

VVers 1900, le tronçon du Dieweg devenu la rue de la Ters 1900, le tronçon du Dieweg devenu la rue de la Treillereille

Tous les biens de Boondael sontdécrits dans les livres d’assiette quiconsignent les impôts, dénombrentles personnes, le bétail, la propriétébâtie. Cinq d’entre eux, du 15e siècle,nous apprennent que le hameaucomporte trois grosses fermes, deuxbrasseries et quinze maisons occu-pées par de petits cultivateurs.Plusieurs propriétés sont de tailleimportante. Certaines sont mention-nées dans les « Protocoles du banc deBoendale », minutes des actes immo-biliers passés devant la cour censale.

Les guerres de religion du 16e sièclevont transformer en profondeur laconfiguration de Boondael. Les mai-sons sont détruites, incendiées etpillées, les familles dispersées. A la findu siècle, il ne reste plus que cinqfamilles, dont trois vivent dans lamême maison. Lors d’un second sac,les Espagnols réduisent le village endécombres.

Il faudra attendre 1609 pour queBoondael se relève de ces guerres. Lesfamilles reviennent, reconstruisent lesmaisons et reprennent leurs travaux.Des épidémies de peste ont égale-ment fait considérablement souffrir lehameau.

Si, avant le 17e siècle, le hameau deBoondael domine celui d’Ixelles, lasituation s’inverse dès le début dusiècle. Les différences commencentà se marquer entre les deux villages.Le nombre d’habitants décroît àBoondael; Ixelles voit sa population

quadrupler en cent ans et devient lecentre de la seigneurie. La cour censa-le se réunit désormais à Ixelles, alorsque Boondael reste un village d’agri-culteurs.

Quelle est la cause de ces changements ?La production brassicole ixelloise estexemptée de nombreux droits. Elleaugmente donc rapidement. Ixellesfournit bientôt de la bière aux habi-tants de Boondael. Les brasseries deBoondael ne peuvent plus répondreaux besoins quotidiens de la popula-tion et s’occuper de la modernisationde leurs installations. Elles cessentpeu à peu leurs activités. De plus, lesguerres rythment le 17e siècle etapportent leur lot de désolation.

Le 18e siècle semble être une période depaix. Boondael souffre peu des oc-cupations malgré les réquisitions.En 1792, un livre d’assiette précise que158 personnes habitent le hameau,soit 30 % de plus qu’au début du siècle.Le 31 août 1795 est constituée lacommune d’Ixelles : elle comprendles hameaux d’Ixelles-sous-Bruxelles,d’Ixelles-sous-le-Châtelain, de Boon-dael et de Tenbosch.

Pourtant, au milieu du 19e siècle,Boondael est encore un hameau aumilieu des champs. Des ruisseaux àciel ouvert emportent les boues et leseaux résiduaires du quartier. Leségouts débordent fréquemment. Lesseules voies de communication reliantIxelles à Boondael sont la chaussée deBoondael et la rue de Bruxelles.

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Le toponyme de « rue du Relais » seréfère probablement aux aubergessituées le long des axes de communi-cation où faisaient halte les conduc-teurs d’attelage.

On remarque aux n°53 et 55 deuxmaisons construites en fond de parcelle: ils’agit d’anciens ateliers, bâtis dans les années’20 et profondément transformés. A l’origine,ils relevaient de propriétés de l’avenueGuillaume Gilbert.

Au n°61, sur un terrain nu, NestorLindemans fit ériger une salle decinéma et un appartement en 1938,d’après les plans de l’architecteA. Meuleman, également signatairede ceux du cinéma « Albert Hall »,chaussée de Wavre 651. Le « CinéRelais », d’une profondeur de 22 mètres,comportait un parterre de 408 placeset un balcon de 233 places.

Il était signalé par deux enseignes,l’une horizontale au-dessus du cadrede l’entrée et l’autre, verticale et à deuxfaces. L’écran mesurait 8,5 mètres sur4. La caisse se trouvait dans la jouearrondie à droite de l’entrée.

En 1966, l’Université libre deBruxelles obtint l’autorisation de leconvertir en auditoire sur base deplans établis par l’architecte Jean VanDosselaere.

La société Delhaize le fit transformeren supermarché en 1978 par l’archi-tecte Jacques Mattart, ce qu’il estencore aujourd’hui. Le bâtiment a

recouvré son cadre d’entrée en carre-lage de grès céramique beige-vert etses surfaces enduites. D’apparencecomparable, l’immeuble mitoyen, aun°63, abrite depuis sa construction en1934 (G. Desmet arch.) un magasinavec mezzanine et des appartements.Les maîtres d’ouvrage, les épouxLorie-Caluwaerts, y avaient établi lenouveau siège de leur magasin« Au Roi du Balatum ». Au 75A , lavilla à trois façades de l’architecteTroffaes qui y a fait figurer sa plaquede notoriété.

Le toponyme de « Merisiers » relèvede l’ensemble des rues de Watermael-Boitsfort portant des noms d’arbreset de végétaux, tels « Mûriers »,« Weigelias », « Volubilis », « Lauriers »…

Il fut adopté en 1940 par la Communed’Ixelles, par analogie avec sa voisineet qualifia la section de l’ancienKarrebaan entre la rue du Relais et lepassage à niveau.

Parmi les appellations envisagées, celle d’unerue dédiée à Eugénie Meysmans ou auxAérostiers, propositions qui seront explicitéesplus loin. Enfin, en 1975, la partie ixelloisede la rue des Merisiers fut élargie et prolongéejusqu'à la chaussée de Boitsfort à l’occasiondu redressement et de l’élargissement de cettedernière artère.

On restaura alors l’escalier reliant le plateaudu Schoolgat et la rue des Merisiers qu’em-pruntaient les piétons et, en particulier, lesélèves de l’Ecole Saint-Adrien.

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20

La Commune d’Ixelles décida en 1937d’appeler « rue de la Treille la partiede l’ancien Dieweg tenant à la chaus-sée de Boondael et aboutissant àl’avenue du Bois de la Cambre »,de façon à éliminer l’appellationlitigieuse. Ce toponyme peut être rap-proché de ceux de « Mûriers » et« Merisiers ».

Parmi les suggestions formulées à cetteoccasion, celle d’« avenue du Vieux Tilleul »,repoussée pour éviter des risques deconfusion avec des voies existantes dansd’autres communes. Ce souci n’empêchapas que l’on appelle, en 1965, « squaredu Vieux Tilleul » l’élargissement del’avenue du Bois de la Cambre à hauteurde la chapelle de Boondael.

Entre les 16 et 18e siècles, Boondaelcomptait trois fermes principales:

• la ferme de l’abbaye de la Cambre,proche de la chapelle (45 bonniersde terre, mesure estimée, dans laseigneurie de Boondael, à 91 ares38 centiares) ;

• la ferme du Suermeerenvelt, entrel’actuelle avenue du Pesage et le Boisde la Cambre (7 bonniers) ;

• la grande ferme, située dansl’actuelle rue de la Treille (60 bonniersde terre et un bâtiment annexe, la« ferme de la Vache », au point de ren-contre de la rue et du square deBoondael). Il ne subsiste rien de cesbâtiments. A cet endroit, s’élève unevilla.

Un sentier fait communiquer la rue dela Treille, entre les n°20 et 22, etl’avenue du Bois de la Cambre, entreles n°101 et 109. Il reprend le tracéde la Kommeerstraat ou rue desCommères, quoique le toponyme,d’usage courant, n’ait jamais ététraduit officiellement en français.

Bordée de maisons laissées à l’aban-don qu’il fallut démolir en 1971, larue se trouva supprimée de fait. LaCommission royale des Monumentset des Sites avait alors recommandé lemaintien des maisons numérotéesde 10 à 20 dans la rue de la Treille. Le n°20 était une maison unifa-miliale avec café, à l’enseigne du« Jardinier ».

On y apporte depuis 2002 destransformations (arch. Luc Maes) poury ouvrir une prégarderie et ultérieure-ment, un commerce. Ala même époque,on appela « bois des Commères »,traduit en « Vrouwtjesbos », un terrainpublic situé entre la chaussée deBoitsfort et l’avenue de la Forêt.

RRUEUE DEDE LALA TREILLETREILLE ETET

SQUARESQUARE DEDE BOONDAELBOONDAEL

L’hôtellerie du Chien Vert accueille lesbanquets officiels de l’Exposition.Adossé à Bruxelles-Kermesse, unensemble de jeux, le Luna-Park, ravitles amateurs de sensations fortes,comme la Plaine des Attractions, ausud du square du Solbosch, entre lesactuelles avenues du Pesage et desGrenadiers.

Différents bâtiments jalonnent leparcours des visiteurs : le Palais desTravaux féminins où l’on peut admi-rer dentelles et broderies, le Palais duGénie civil (ponts, chaussées, usines),le Pavillon de Bruxelles surmontéd’un campanile, le Pavillon des Eauxet Forêts et les nombreuses sectionsnationales, soit un total de 27.510exposants.

Au soir du dimanche 14 août 1910, unincendie emporte la majeure partie del’Exposition ; des millions de francspartent en fumée en l’espace d’unenuit. Malgré la catastrophe, de nou-velles constructions sont érigées et lamanifestation accueillera 13 millionsde visiteurs jusqu’à son terme, lelundi 7 novembre.

Au terme de l’événement, les infras-tructures qui permettront l’urbanisa-tion du quartier sont en place : laplaine du Solbosch est entièrementnivelée, l’avenue Louise prolongée,les jardins de l’abbaye de la Cambreréaménagés, l’avenue Emile Duray,la première partie de l’avenue desNations et l’avenue Lloyd Georgesont tracées.

Avec la rue Louis Ernotte, ces deuxvoies s’inscrivent, pour l’essentiel,dans la voie de l’ancien cheminvicinal n°1 , appelé « Karrebaan » ou« rue de la Charrette ». Le Karrebaanreliait les chaussées de Boondael etde Boitsfort en contournant lehameau par l’est. Au fil du temps,cette voie a perdu sa continuité ori-ginelle : la création d’artères adja-centes, comme la rue des Merisiersdans sa partie ixelloise et l’avenuedu Bois de la Cambre entre le squaredu Vieux Tilleul et la place desArcades à Watermael-Boitsfort, demême que l’ouverture de la ligne dechemin de fer Schaerbeek-Hal en1926, en ont interrompu le tracé.

On distingue encore le long de la ruedu Relais des traces de remblaie-ment ou d’alignement de la voirie :différence de niveau entre la chaus-sée de la rue et le terrain du restau-rant « Le Chalet Rose », le long de lafaçade latérale, et différences d’ali-gnement entre les maisons numéro-tées 62 et 64 et plus haut à hauteurdu n°92.

L’ouverture de la nouvelle ligneferroviaire a imposé en outre leredressement de la rue des Merisiersle long du talus de chemin de fer etle franchissement des voies par unpassage à niveau à l’entrée de la rueLouis Ernotte, supprimé depuis.

LLESES RRUESUES DUDU RELAISRELAIS

ETET DESDES MERISIERSMERISIERS

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La ferme de la VLa ferme de la Vacheache

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Entre l’extrémité de la rue de la Treilleet l’avenue du Bois de la Cambre setrouve un terrain de quelque 50 ares,actuellement en friche. Il est prévu d’yconstruire un ensemble d’habitationsd’après les plans du bureau ixelloisd’architecture Pierre Blondel. Il com-prendra 31 logements très différenciés(maisons et appartements avec patioset terrasses individuels, d’1 à 4 chamb-res), des locaux destinés aux profes-sions libérales et des commerces àfront du square du Vieux Tilleul et del’avenue du Bois de la Cambre. Songabarit s’élèvera à 3 étages du côté dela rue de la Treille et à 5 étages à l’ave-nue du Bois de la Cambre, hauteurscomparables à celles des immeublesdes alentours.

Le niveau du centre de l’îlot, entre cesdeux fronts bâtis, leur sera inférieur,de façon à présenter une structureouverte suivant l’axe du fond de lavallée. Le passage public actuel, l’an-

cienne rue des Commères, sera main-tenu et réaménagé par le Service com-munal des Revêtements, Egoutset Plantations. Ce projet s’apparenteradavantage, par ses lignes et ses volu-mes marqués par l’ouverture, à unensemble de logements individuelsqu’à un bloc anonyme et répétitif.

Le square de Boondael est la sectionterminale, élargie en 1975, de lachaussée de Boondael. L’immeublesis au n°4 et la villa voisine sont men-tionnés comme importants dansl’Inventaire de Sint-Lukasarchief.

La rue des Commères, vue de l’avenue du Bois de la Cambre;La rue des Commères, vue de l’avenue du Bois de la Cambre;Sur la petite photo, le même endroit en 1968Sur la petite photo, le même endroit en 1968

LL’Exposition de Bruxelles ne manquait assurément pas de pavillons pétillants.’Exposition de Bruxelles ne manquait assurément pas de pavillons pétillants.

Exposition de 1910: au centre, le pavillon du Brésil, à droite, le café-restaurant « Le Château »Exposition de 1910: au centre, le pavillon du Brésil, à droite, le café-restaurant « Le Château »Construit à usage privé en 1904 d’après les plans d’Ernest et Léon Delune, l’ancien « Château » est leConstruit à usage privé en 1904 d’après les plans d’Ernest et Léon Delune, l’ancien « Château » est leseul vestige de l’Exposition. Classé depuis 1994, il est sis à l’angle des avenuesseul vestige de l’Exposition. Classé depuis 1994, il est sis à l’angle des avenuesdes Phalènes et Franklin Roosevelt.des Phalènes et Franklin Roosevelt.

Le Dieweg vers 1900; à droite, la façade blancheLe Dieweg vers 1900; à droite, la façade blanche

de l’actuel nde l’actuel n°°20, rue de la T20, rue de la Treillereille

Le premier de ces toponymes désignedepuis 1965 une section de l’avenuedu Bois de la Cambre située entre lesavenues Armand Huysmans et desGrenadiers d’une part, et l’avenued’Italie et la chaussée de Boitsfort del’autre. Elle a été élargie à 16 mètres etreprofilée dans le cadre d’un planparticulier d’affectation des sols. Cestravaux visaient à conférer auxabords de la chapelle la physionomied’un espace public dont Boondael setrouvait dépourvu depuis l’élargisse-ment des voies environnantes etl’augmentation du trafic automobile.Point de convergence de voiriesimportantes, où l’on pratiqua long-temps la balle pelote, ce square, envi-ronné d’institutions culturelles, d’en-seignement et de structures commer-

ciales, se situe à proximité ducentre historique de l’ancien hameau,représenté de nos jours par la chapel-le de Boondael.

Guillaume de Hulstbosch (1434-1485)appartenait à une famille de fermiersinstallés depuis longtemps à Boon-dael. Formé à l’Université de Paris, ilétait désireux d’entrer à l’abbaye duRouge-Cloître à Auderghem où il nefut pas admis. En fait d’œuvre pie, ilfit édifier une petite chapelle àBoondael, au lieu dit « Borrestichele ». Elle fut agrandie en 1474 afin qu’ellepuisse accueillir davantage de fidèles;la communauté villageoise se montaitalors à une centaine de personnes,réparties en une vingtaine de foyers.Cette initiative reçut le soutien dedouze tenanciers jurés de la courcensale de la seigneurie de Boondael,exprimé sous forme de rente annuelleet perpétuelle en nature ou ennuméraire.

L’église Saint-Adrien

SSQUAREQUARE

DUDU VIEUXVIEUX TILLEULTILLEUL

ETET RUERUE DEDE BRUXELLESBRUXELLES

La chapelle devint propriété duSerment des Arquebusiers deBruxelles à la fin du 15e siècle. Ellefut endommagée à deux reprises lorsdes guerres de religion, entre 1570et 1594, comme l’ensemble desmaisons du hameau, et chaque foisrestaurée.

Agrandi en 1658, le vieux sanctuairesera entièrement reconstruit en 1842par Petrus Vandenbranden et sesaides. Une plaque, en forme delosange, apposée alors sur la façade,mentionne les principales transfor-mations qu’il avait subies : « Aedif1463 » (année de la première cons-truction), « Auct 1658 » (année dusecond agrandissement) et « Reaedif1842 » (année de la construction del’actuel bâtiment).

La chapelle d’aujourd’hui fut l’égliseparoissiale du hameau jusqu’en1941, année de la consécration del’église Saint-Adrien, avenue desGrenadiers. Le baron Evence IIICoppée, industriel et président duconseil de fabrique, avait commandéles plans du sanctuaire à l’architecteAuguste Vanden Nieuwenborg etfinancé sa construction.

Cette église compte parmi les exem-ples remarquables de l’architecturereligieuse d’inspiration Art déco àBruxelles, avec la basilique du SacréCœur à Koekelberg, l’église Saint-Jean-Baptiste à Molenbeek-Saint-Jean et l’église Saint-Augustin àForest.

Vanden Nieuwenborg, dirigeant du serviced’architecture de la société Evence Coppée etCie, conçut les plans de bâtiments industriels,administratifs et sociaux liés à l’activité dugroupe, ainsi que ceux de l’église Sainte-Barbeà Eisden et de la chapelle de Winterslag.

Vanden Nieuwenborg avait également signé lesplans de l’hôtel particulier du baron Coppéeavenue Franklin Roosevelt et ceux relatifs àl’aménagement et à la transformation deplusieurs propriétés familiales. En liaison avecles curés Beer et Buts, la famille Coppée etClaire Jacques de Dixmude favorisèrent leséchanges et services au sein du quartier, au tra-vers d’un réseau d’associations dont l’activitése renforça encore durant les années de guerre.

L’église Saint-Adrien renferme unretable de saint Christophe, dans lapremière chapelle du collatéral droit,et, dans l’enclos des fonts baptismaux,deux parties d’un ensemble dédié àsaint Adrien. Ces œuvres représententdes scènes du martyre des deux saints.Leur restauration a été achevée en2000 sous l’égide de l’Institut royal duPatrimoine artistique.

Le retable de saint Christophe, datéde 1520, fut commandé par leSerment des Arbalétriers; il étaitdestiné à l’église Notre-Dame desVictoires au Grand Sablon où plu-sieurs sociétés analogues vénéraientleur saint patron.

R a c h e t é p a r l e S e r m e n t d e sArquebusiers, il fut installé à lafin du 16e siècle dans la chapelle deBoondael.

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En 1897, l’Exposition universelle deBruxelles remporte un tel succès qu’ Emilede Mot, échevin et futur bourgmestrede la Ville, décide de promouvoir unemanifestation analogue à l’occasion du75e anniversaire de la Belgique en 1905.Celle prévue à Bruxelles est reportéeà 1910 suite au choix de la Ville deLiège.

Disposant d’un site de 90 hectares auSolbosch, Ixelles pose sa candidaturequi est acceptée. Par ailleurs, la sectioncoloniale sera localisée à Tervueren etcelle des Beaux-Arts au Cinquan-tenaire. Le Solbosch vallonné et cou-vert de terres de culture va se transfor-mer en l’espace de quelques années.

Les travaux débutent le 2 décembre1897; lorsque l’Exposition s’ouvre aupublic, le site est encore en chantier.

Le Roi Albert Ier l’inaugure le 23 avril1910. Le tram amène les visiteurs aucœur du site grâce à un réseau de 5km de voies. L’entrée se trouve à frontde l’actuelle avenue FranklinRoosevelt. A proximité, la façadeprincipale de l’exposition, décorée decolonnes, de statues, de frises et dedrapeaux, est destinée à frapper lesesprits. L’Exposition s’inscrit entre lachaussée de Boondael, lesavenues Jeanne, Franklin Roosevelt,Victoria et du Bois de la Cambre.

Elle comporte une entrée secondairedans le haut de la future place de laPetite Suisse. La reconstitution d’uneville médiévale, Bruxelles-Kermesse,entourée par une muraille, attireune foule de visiteurs séduits parl’ambiance des guinguettes.

Exposition de 1910 Les Grands Halls, les Jardins de Bruxelles et, dans le fond à gauche, l’entrée de Bruxelles-Kermesse

LL’E’EXPOSITIONXPOSITION

UNIVERSELLEUNIVERSELLE ETET

INTERNAINTERNATIONALETIONALE

DEDE 19101910

• avenue des Abeilles : 15 et 17,14 et 16 à Ixelles, le reste à Bruxelles ;

• avenue Air Marshall Coningham :7 à Ixelles, le reste à Bruxelles ;

• avenue du Bois de la Cambre : 43 à fin,42 à fin à Ixelles, le reste à Watermael-Boitsfort ;

• chaussée de Boitsfort : 1 à 53, 2 à 96 à Ixelles,le reste à Bruxelles et à Watermael-Boitsfort ;

• avenue du Brésil : 17 et 19 à Ixelles, le reste à Bruxelles ;

• avenue du Chili : terrains non bâtis à Ixelles,le reste à Bruxelles ;

• avenue de la Forêt : 1 à 89, 2 à 148 à Ixelles,le reste à Bruxelles;

• rue Louis Ernotte : numéros impairs à Ixelles,le reste à Watermael-Boitsfort ;

• rue des Merisiers : 2 à 24 à Ixelles,le reste à Watermael-Boitsfort ;

• avenue de l’Orée : 25A à Ixelles,le reste à Bruxelles ;

• avenue des Phalènes : 35 et 36 à Ixelles,le reste à Bruxelles ;

• rue du Relais : 2 à 14 et numéros impairsà Ixelles, le reste à Watermael-Boitsfort ;

• avenue du Venezuela : 14 à Ixelles,le reste à Bruxelles.

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Le retable de saint Adrien y fut placépar la même confrérie vers 1490. Il estattribué à Jean Borman, dit « le Grand »,le plus renommé d’une lignée desculpteurs bruxellois. Il est l’auteurd’un retable de saint Georges, exposédans la section « Arts décoratifs euro-péens » des Musées royaux d’Art etd’Histoire au Cinquantenaire.

Un dessin de R. Van Huffel, représentant lachapelle de Boondael, a fait l’objet de l’émissiond’un timbre-poste en juin 1987, sur initiativedu cercle philatélique « Les Bons Amis ».

Le Centre d’Art Chapelle de Boondael,au n°10 du square, s’est ouvert soussa forme actuelle en 1996, à l’occasiondes Journées du Patrimoine et auterme d’un chantier de restaurationfinancé par le mécénat privé. A l’inté-rieur, les briques posées à différentesépoques ont été mises à nu et reminé-ralisées pour éviter leur effritement.Son fonctionnement est financé à partségales par la Fondation De Cloedt etpar la Commune d’Ixelles ; il est admi-nistré par ces deux institutions.

Ce musée sans collections expose dejeunes artistes et des créateurs confir-més, après sélection par un grouped’experts reconnus. Des concerts demusique de chambre du 20e siècle etde musique électroacoustique y sontrégulièrement donnés.

Près du chevet du chœur de l’ancien-ne chapelle, une fontaine publique etun tilleul, ainsi qu’un puits offert parla Ville de Biarritz, municipalité fran-çaise jumelée avec Ixelles depuis1959. La fontaine, visible sur desphotos du début du 20e siècle, alimen-tait en eau potable certaines maisonsproches avant le raccordement géné-ralisé au réseau de distribution.

Son emplacement correspond proba-blement à celui d’un puits dont laprésence est mentionnée dans le pre-mier registre des « Protocoles du Bancde Boendale ».

Nef de l’Eglise Saint-Adrien

Saint-Adrien battu de vergesSaint-Adrien battu de verges

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A Boondael, on a aménagé dans lesannées 70, nombre de ronds-points etde plateaux ralentisseurs, en particu-lier à proximité de nombreux établis-sements scolaires.

L’éclairage public électrique étaitgénéralisé à Ixelles en 1935 mais en1938, certaines voies limitrophes dela commune, adjacentes ou prochesde l’avenue Louise, étaient encoreéclairées au gaz. C’était aussi le cas àBoondael, quartier où l’on n’avaitremplacé les dernières de ses 48 lan-ternes à pétrole qu’en 1909, comme auVerloren Hoek, voisin de la rue Gray.

La pose de l’égout public, entamée en1887 le long du Dieweg, fut achevéeavant la première Guerre mondiale lelong des voies anciennes, telles la ruedu Relais et la section terminale de lachaussée de Boondael.

La présente publication se réfère à unpérimètre compris entre les rues duRelais, des Merisiers, Louis Ernotte,les avenues de l’Uruguay, de la Forêt,Franklin Roosevelt et l’axe Phalènes-Cheval d’Argent.

En raison de la situation de Boondaelaux confins d’Ixelles, de la Ville deBruxelles et de Watermael-Boitsfort, ilest utile de préciser les tronçons decertaines voies à Ixelles :

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Enfin, après avoir mis en œuvre en1925 un plan d’expropriation parzone pour cause d’utilité publique,on ouvrit entre 1930 et 1950 des artè-res nouvelles, de façon à quadriller lazone comprise entre le Solbosch etBoondael par les avenues ArmandHuysmans, Général Dossin de Saint-Georges, George Bergmann…

La création de l’avenue des Nations,actuelle avenue Franklin Roosevelt,en 1922, accéléra la transformationdu hameau. L’Université libre deBruxelles vint s’installer au Solbosch.La résidence à appartements tendit àremplacer la maison unifamilialeconstruite au siècle précédent.

L’aspect général actuel de Boondaelest marqué, pour l’essentiel, parune des phases récentes de son urba-nisation, celle accomplie entre 1930 et1960. Ces transformations importan-tes ont fait disparaître les traces deson caractère rural ancien qui, lui-même, ne témoignait plus del’importance historique et écono-mique du hameau.

Boondael est proche, sur le plangéographique, des communes de laseconde couronne de Bruxelles, tellesWatermael-Boitsfort ou Auderghem.

C’est un quartier aéré: la densité depopulation y est bien inférieureà celle de quartiers d’Ixelles urbanisésantérieurement: moins de 150 habi-tants à l’hectare au sud de l’avenueGeorge Bergmann contre 200 à 250

habitants à l’hectare au nord-est de laplace Eugène Flagey.

Ses voiries sont larges : de 9,5 m à 12 mpour les chaussées, ce qui permetde séparer les automobilistes desautres catégories d’usagers.

A titre de comparaison, la largeur decertaines voies à grande circulation,telles la chaussée d’Ixelles et l’avenuedes Eperons d’Or, n’excède pas 9,5 msur la majeure partie de leur tracé.

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Le Vieux Tilleul est signalé pour lapremière fois sur la carte figurativedes biens de l’abbaye de la Cambre,dressée par le géomètre Couvreur en1717. C’est un Tilia tomentosa, outilleul argenté, dont le fût a étémaçonné et cerclé d’acier pour lemaintenir en vie et en assurer la stabi-lité. Il s’élève à 22 mètres ; la circonfé-rence de son tronc dépasse les5 mètres. Il a été classé, ainsi que sesabords, par Arrêté royal du 21 décem-bre 1936 en raison de sa valeur histo-rique. Ce fut le premier exemple declassement d’un arbre en régionbruxelloise. L’ancienne chapelle n’estpas concernée par semblable mesure,à la différence des bâtiments voisins,abritant un centre sportif et l’Aubergede Boondael, inscrits comme ensem-ble à caractère rural sur la liste desauvegarde par arrêté du Gouver-nement de la Région de Bruxelles-Capitale (16.07.1998). L’ancienne lai-terie, au n°11, est un bâtiment en L

dont la partie la plus ancienne, à frontdu square, date du 18e siècle et s’élèvesur un niveau et demi. Sa façade enbriques blanchies présente un soubas-sement en moellons goudronnés.L’aile perpendiculaire est de construc-tion plus récente.

L’actuel n°12, à l’enseigne de l’« Aubergede Boondael », s’articule lui aussi enL. La partie longeant la chaussée deBoitsfort a été édifiée, à usage deferme et de cabaret, en 1756 par LouisJoseph Paris, garde forestier à chevalsous l’impératrice Marie Thérèse.

Trois maisonnettes, construites au siècleprécédent, ont été partiellement agré-gées à l’ensemble. Certaines de leursstructures sont encore visibles dans lamaçonnerie du mur ainsi que dans lestraces de baies, murées depuis, dans sapartie centrale. L’aile à front du squarea été remaniée dans les années ’50lors de la transformation en restaurant.

Extrait du Plan POPP (1866) Détail de la maquette du complexe à ériger avenue du Bois de la CambreDétail de la maquette du complexe à ériger avenue du Bois de la Cambre

Chapellede Boondael

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La municipalité du canton d’Ixelles aété constituée par arrêté du 14 fructi-dor an III (31 août 1795) de la Ière

République française. Rattachée à lamunicipalité d’Uccle, elle réunit deuxentités distinctes, celle d’Ixelles-sous-Bruxelles, sous autorité du magistratde Bruxelles, à l’ouest du Maelbeek etla majeure partie de la seigneurie deBoondael à l’est, domaine de lavicomté de Bruxelles. On décriral’organisation de la seigneurie autravers du fonctionnement de sa courcensale.

Cette juridiction avait été créée parles vicomtes de Bruxelles pour admi-nistrer en leur nom un domaine éten-du dont Boondael était la localitéprincipale. La seigneurie comprenaitun ensemble constitué du villagelui-même et de terroirs situés au nordde celui-ci, jusqu’au ruisseau duMaelbeek, ainsi que de différents biensà Bruxelles, Etterbeek, Anderlecht,Saint-Josse-ten-Noode…

L’activité brassicole contribua audéveloppement de Boondael du 14e au16e siècle et à celui d’Ixelles ensuite.

Ce village se releva plus vite et mieuxdes guerres de religion du 16e siècle,en même temps que disparaissaientles limitations à la fabrication et à lavente de bière, auxquelles Boondaelne fut jamais soumis. L’émergenced’Ixelles amena le déplacement du

centre de gravité de la seigneurie audétriment de Boondael.

Boondael a connu trois phases princi-pales d’aménagement. La première,entamée en 1860, consista en l’aligne-ment de voies anciennes telles le bas dela chaussée de Boondael et le Dieweg,actuelle avenue du Bois de la Cambre.

A partir de 1903, Ixelles prit encompte les décisions gouvernementa-les de prolonger l’avenue Louisepar une artère de grande largeur, lafuture avenue Franklin Roosevelt,d’organiser une exposition uni-verselle en bordure du Bois de laCambre et, enfin, d’ouvrir une lignede chemin de fer à l’est du hameau.

On créa alors, suivant conventionavec la Ville de Bruxelles, les avenuesde l’Orée, des Phalènes, des Scarabéeset des Abeilles ainsi que la placeMarie-José. En prévision de l’Expo-sition de 1910, la Commune d’Ixellesfit démolir de vieilles maisons, cons-truire un château d’eau en bordure ducimetière et remplaça le puits de l’ac-tuel square du Vieux Tilleul par uneborne- fontaine.

Le bien fut vendu le 20 messidorde l’an XII de la République ( 10 juillet1804) à Anne-Catherine Straetmans,veuve Schaumans dont un fils, Jean-Baptiste, siégea comme Echevin de laCommune d’Ixelles entre 1819 et 1824.

La même année, la soeur de ce dernier,Pétronille, épousa Petrus Vandenbrandendont il sera question plus loin.

Outre le tilleul argenté (Tilia tomentosa) dusquare du Vieux Tilleul, on trouve à Boondaelquelques spécimens d’essences peu courantes.Place Marie-José : une aubépine à deux styles(Crataegus laevigata), un copalme de Virginie(Liquidambar styraciflua), deux prunus àfeuilles pourpres (Prunus cerasifera) et unvirgillier des teinturiers (Cladastris lutea); rueSimonau, à l’angle du clos Lieutenant-colonelLouis Bégault, un ailante glanduleux(Ailanthus altissima) et un sequoia géant(Sequoiadendron giganteum; tronc de plus de5 m de circonférence) à hauteur du n°6. Aubois des Commères, un grand hêtre (Fagussylvatica ; tronc de plus de 3 m de tour) et un

faux-cyprès de Lawson (Chamaecyparis law-sonniana) dont la base du tronc, très large,se divise en trois parties.

La rue de Bruxelles débouchait dansle Dieweg au milieu de l’actuel squa-re du Vieux Tilleul, du côté nord.C’était le tronçon ultime du cheminvicinal n°28 qui reliait le villaged’Ixelles, aux abords de la placeEugène Flagey, à Boondael par lesactuelles avenues des Eperons d’Or,de l’Hippodrome et Adolphe Buyljusqu’au square du Solbosch etensuite en l igne presque droitejusqu’à l’angle des avenues ArmandHuysmans et George Bergmann etenfin au Dieweg.

La rue de Bruxelles était bordée de mai-sonnettes dont les dernières furentexpropriées en 1937. A son extrémité setrouvait une grange qui servit d’écolecommunale entre 1849 et 1871 et uneimpasse, le carré Vanderlinden, alimen-tée en eau par la fontaine de la place.sousle nom de Jan de Clerc, ce disciple de Jacob

IINTRODUCTIONNTRODUCTION

Avenue du Bois de la Cambre vers le Dieweg

"A LA DECOUVERTE DE L'HISTOIRE D’IXELLES"

N° 10

« BOONDAEL »

Introduction 3

Exposition universelle et internationale de 1910 6

Rue du Relais et des Merisiers 9

Avenue George Bergmann 11

Avenue Armand Huysmans 12

Avenue du Pesage 13

Avenue du Bois de la Cambre 14

Le Hameau de Boondael 18

Rue de la Treille et square de Boondael 20

Square du Vieux Tilleul et rue de Bruxelles 22

Illustrations:Archives communales sauf Jacques Lemercier (p.3, 18),Jean-Pierre Brouhon (p. 6, 8, 15, 16h, 20, 21h, 22 et 27),Bureau d’Architecture Pierre Blondel (p. 25)Georges Strens (couverture, p. 11-13 et 17)

Près de l’angle des avenues GeorgeBergmann et Armand Huysmans,s’ouvrait la rue du Persil, ou Kanallie-straet, ancien sentier vicinal n°58. Elledébouchait dans le Dieweg à hauteurde l’actuel point de rencontre dela rue de la Treille et de l’avenue desGrenadiers.n van BoendAux 1 à 7 du square correspond unimmeuble à appartements d’un gaba-rit bien supérieur à la bâtisse environ-nante : la résidence du Vieux Tilleul(9 étages) et un complexe commercial(magasin à rayons multiples, bou-tiques et agence bancaire) dus àl’architecte Albert De Doncker et cons-truits en 1962-1963. Une partie dusecond sous-sol de l’aile commercialeétait destinée à usage culturel : elle futexploitée jusqu’en 1978 comme sallede cinéma, le « Chaplin », et ensuitecomme salle d’arts martiaux.

Les manuels d’histoire de la littérature néerlan-daise mentionnent Jan van Boendaele, né entre1280 et 1290 à Tervueren dans une famille ori-ginaire de Boondael, et décédé à Anvers vers1347. Egalement connu sous le nom de Jan deClerc, ce disciple de Jacob van Maerlant (vers1230- 1300) a laissé des « Brabantse Yeesten »(« Gestes brabançonnes ») où il poursuit jus-qu’en 1347 l’histoire du duché de Brabant

entreprise par van Maerlant, un « LekenSpiegel » (« Miroir des Laïcs »), ouvrageà caractère encyclopédique destiné aux chrétiensde son temps et « Jans Teesteye » (« Convictionsde Jean »), un exposé philosophique. Dans lesannées ’50, un groupe de comédiens amateurss’est constitué à Boondael, sous le nom de« Jan van Boendaelekring » (« Cercle Jan vanBoendaele »); il se réunissait dans la salle parois-siale « Laetitia », avenue des Grenadiers.

Dans un volume de souvenirs, intitu-lé « Il était un piano noir », la chan-teuse Barbara, disparue en 1997, rela-te son séjour à Bruxelles en 1953, oùelle croisa Jo Dekmine, futur directeurdu Théâtre 140, et ses modestesdébuts dans des cabarets de la Portede Namur et même dans « une friture,le « Cheval Blanc », non loin de l’an-cienne maison de la Malibran ». Ellese maria d’ailleurs à Ixelles « par unmatin d’octobre 1953, après avoirtravaillé toute la nuit chez Adrienne »(un cabaret proche de la rue deNamur et non le restaurant de la rueCapitaine Crespel).

Elle se produisit aussi dans un éta-blissement de Boondael que son récitne permet pas de localiser : il pourraits’agir de l’ancienne laiterie du squaredu Vieux Tilleul.

Dans le présent texte, on a adopté uni-formément l’orthographe « Boondael »,la seule officielle. Certains écriventaussi : « Boendael », « Boondaal » ou« Boendaal ». Dans un passé plus loin-tain, le nom était orthographié indiffé-remment : « Bondale », « Boondale »,« Boendale » ou « Bonendale ».

Derrière l’église, le VDerrière l’église, le Vieux Tieux Tilleulilleul

Boondael (1)

À la découverte de l’histoire d’Ixelles (10)Le Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles vous invite

Maison communale d’Ixelles168 chaussée d’Ixelles - 1050 Bruxelles

Tél.: 02 515 61 11www.ixelles.be

Réalisation Service de la Culture

Recherches et rédaction Philippe Bovy

avec la participation deDelphine Cugnon

Avec la collaborationdes services communaux de l’Urbanisme,

des Travaux, des Archives,de l’Information,

de l’Imprimerie communaleet du Musée d’Ixelles

Mise en page et impressionInfographie et Imprimerie communales

EditionService de l'Information

septembre 2003D/2002/8727/01

Cette brochure est produite à l’initiativede Sylvie Foucart, échevine de la Culture,

et de Jean-Pierre Brouhon,échevin de l’Information

Editeur responsable:Le Collège des Bourgmestre et

Echevins d’Ixelles