Bonzon P-J Contes de l'Hiver 1960

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PAUL-JACQUES BONZON CONTES DE L'HIVERLes cinq contes de Monsieur Bonzon sont une ronde d'animaux parfois imprévoyants ou étourdis, mais toujours fort gentils.Les sept lapins à queue blanche n'ont pas su prévoir l'hiver ; plus heureux que la cigale, ils trouveront des amis pour leur venir en aide.Le petit cheval de bois voulut quitter son manège pour courir le monde ; il apprendra à ses dépens qu'il eût mieux fait de se contenter de son sort.L'ours qui avait pris le soleil se montrera très bon pour le courageux petit Petter.Le petit chat qui ne ronronnait pas connaîtra bien des déboires en voulant guérir son infirmité.Enfin, dans Le pipeau de Bichounet, un petit garçon donnera une bonne leçon à des marchands malhonnêtes, et cela, parce que les mules, quelquefois, aiment la musique.

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CONTES DE L'HIVER

Les cinq contes de Monsieur Bonzon sont une ronde d'animaux parfois imprvoyants ou tourdis, mais toujours fort gentils.

Les sept lapins queue blanche n'ont pas su prvoir l'hiver ; plus heureux que la cigale, ils trouveront des amis pour leur venir en aide.

Le petit cheval de bois voulut quitter son mange pour courir le monde ; il apprendra ses dpens qu'il et mieux fait de se contenter de son sort.

L'ours qui avait pris le soleil se montrera trs bon pour le courageux petit Petter.

Le petit chat qui ne ronronnait pas connatra bien des dboires en voulant gurir son infirmit.

Enfin, dans Le pipeau de Bichounet, un petit garon donnera une bonne leon des marchands malhonntes, et cela, parce que les mules, quelquefois, aiment la musique.

Garons et Filles

partir de 7 ans.PAUL-JACQUES BONZON

CONTESDE LHIVER

Illustrations de Romain SIMON

EDITIONS BIAS PARIS 2-7015-0277-2

1960 - Text and illustrations by Editions BIAS PARIS - Printed in BelgiumTABLE

L'OURS QUI AVAIT PRIS LE SOLEIL

7LES SEPT LAPINSA QUEUE BLANCHE

24LE PETIT CHEVAL DE BOIS

42LE PETIT CHAT QUI NE RONRONNAIT PAS

60LE PIPEAU DE BICHOUNET

80L'OURS

QUI AVAIT PRIS LE SOLEIL

Petter rentrait de l'cole en faisant claquer ses sabots sur le sol. C'tait trs amusant de les entendre rsonner comme des castagnettes sur la terre gele. Petter aimait ce froid vif qui jette aussi la belle neige, pleins sacs, du haut du ciel, et tend sur les lacs et les fjords des miroirs de glace lisses et glissants.

Ce matin-l, donc il tait content et, de toutes ses forces, il faisait claquer ses sabots de bois. Mais quand il arriva devant sa maison, sa mre lui dit ;Petter hocha la tte. Cette rponse, il l'attendait. C'tait celle, qu'en Norvge, on donne tous les enfants pour leur expliquer le terrible hiver nordique. Cependant, ce soir-l, elle eut, dans sa tte de petit bonhomme de six ans, un cho de rvolte.

Non, ce n'est pas juste, pensa-t-il. L'ours des montagnes Kjoelen, lui, a une grosse fourrure pour se rchauffer tandis que Sigrid, ma petite sur, ne possde qu'un pauvre petit anorak qui laisse passer le froid. Non, ce n'est pas juste !...

Alors, le lendemain, tout petit bonhomme de six ans qu'il tait, Petter dcida d'aller tout seul, comme a, trouver lui-mme l'ours des montagnes Kjoelen.

Pas plus gros, dans son anorak de toile rouge, que les petits trolls de la lgende, il partit vers la montagne. Pour se donner du courage, il se rptait chaque pas :

Ce n'est pas juste, l'ours n'a pas le

Petter, ne fais pas de bruit, Sigrid est encore plus malade ce soir.

Encore plus malade ! fit Petter en rougissant comme pour s'excuser de sa gat.

Depuis plusieurs semaines, Sigrid, sa petite sur, n'allait plus l'cole. Elle demeurait sur son lit, toute ple, aussi blanche que son oreiller, aussi blanche que la neige qui couvrait les montagnes Kjoelen. Le docteur tait dj venu deux fois en traneau et, ce jour-l, on l'avait encore appel.

Qu'a-t-il dit ? demanda vivement Petter ?

Il a dit que pour gurir il faudrait Sigrid du soleil, beaucoup de soleil.

Le soleil ! comme si, en Norvge, quand vient dcembre, on pouvait esprer le voir flamber longueur de journe par-dessus les toits. Le soleil ! c'est tout juste s'il se montrait, pendant deux petites heures, vers le

milieu du jour, pour faire voir qu'il n'tait pas tout fait mort.

Alors, soudain tout triste, Petter demanda sa mre :

Pourquoi le soleil reste-t-il toujours cach, prsent ?

Tu le sais, Petter, chaque hiver, l'ours des montagnes Kjoelen le prend dans ses bras et le garde pour se rchauffer.

Petter hocha la tte. Cette rponse, il l'attendait. C'tait celle, qu'en Norvge, on donne tous les enfants pour leur expliquer le terrible hiver nordique, Cependant, ce soir-l, elle eut, dans sa tte de petit bonhomme de six ans, un cho de rvolte.

Non, ce n'est pas juste, pensa-t-il. L'ours des montagnes Kjoelen, lui, a une grosse fourrure pour se rchauffer tandis que Sigrid, ma petite sur, ne possde qu'un pauvre petit anorak qui laisse passer le froid. Non, ce n'est pas juste !...

Alors, le lendemain, tout petit bonhomme de six ans qu'il tait, Petter dcida d'aller tout seul, comme a, trouver lui-mme l'ours des montagnes Kjoelen.

Pas plus gros, dans son anorak de toile rouge, que les petits trolls de la lgende, il partit vers la montagne. Pour se donner du courage, il se rptait chaque pas :

Ce n'est pas juste, l'ours n'a pas le

droit de garder le soleil pour lui tout seul, quand ma petite sur Sigrid en a tant besoin !

Il marcha longtemps dans la fort, sans rien rencontrer. Puis, tout coup, il vit un renard bleu qui, assis sur son derrire, le regardait.

O vas-tu ainsi, petit bonhomme ?

Je vais voir l'ours des montagnes Kjoelen pour lui demander de rendre le soleil qu'il a pris. Sais-tu o il est ?

Le renard bleu secoua sa queue touffue.

Je n'ai jamais rencontr l'ours des montagnes Kjoelen ; mais, si tu veux, je te conduirai un bout de chemin...

Petter suivit le renard bleu un bout de chemin et bientt il se retrouva tout seul dans la fort. A prsent ses sabots ne claquaient plus sur le sol car la neige tait partout, paisse, froide et quand le vent secouait les branches, l'anorak rouge de Petter

se couvrait d'une fine poudre toute blanche. Il marcha encore longtemps, trs longtemps sans rien rencontrer ; puis, un tournant du sentier, se trouva face face avec un lan, un grand lan la tte couronne d'une fort de bois dentels.

O vas-tu ainsi, petit bonhomme ?

Ma petite sur Sigrid est bien malade, je vais voir l'ours des montagnes Kjoelen pour qu'il lui donne le soleil qu'il a pris... Sais-tu o il est ?

L'lan secoua la fort qui couronnait sa tte :

Je n'ai pas rencontr l'ours et les montagnes Kjoelen sont encore bien loin... Veux-tu que je t'accompagne un bout de chemin ?

Il suivit l'lan un bout de chemin, et se retrouva nouveau tout seul dans la montagne. La nuit tait venue, la grande nuit du Nord, bien plus sauvage, bien plus mystrieuse que la nuit de n'importe quel autre pays. Mais Petter n'avait pas peur. Il pensait Sigrid, au soleil qu'il lui rapporterait car, certainement, ds que l'ours des montagnes Kjoelen saurait que Sigrid avait besoin du soleil pour gurir, il le rendrait.

Et il marcha encore longtemps, longtemps. La neige montait de plus en plus haut le long de ses jambes... si haut qu'elle lui arrivait prsent jusqu'au ventre et le glaait.Il n'avanait plus qu'en trbuchant, ivre de fatigue et, par moments, tout se brouillait devant ses yeux. L'ours habitait-il si loin ?...

A bout de force, il s'arrta, s'assit sur une vieille souche gele et sanglota.

Il pleura longtemps... aussi longtemps qu'il avait march dans la montagne. Tout coup, il sentit comme un souffle tide passer sur sa joue. Il tressaillit, releva la tte.

Oh ! Ctait lui, Tours des montagnes Kjoelen, un ours trois fois plus haut que lui, Petter. Mais l'enfant n'eut pas peur, oh ! non, pas peur du tout.

Enfin, fit-il, simplement, tu es l ! depuis si longtemps je te cherchais... Ouvre tes bras !

Mes bras ?... pourquoi faire ?

Pour voir le soleil que tu caches contre toi.

L'ours des montagnes Kjoelen se mit rire d'un grand rire qui secoua les branches charges de neige. Comme tous les ours de Norvge, il savait que les hommes l'accusaient, lui et ses frres, de cacher le soleil entre leurs pattes, durant tout l'hiver. Mais c'tait un bon gros ours sans mchancet et sans rancune... et Petter avait un air si malheureux.

Le soleil !... montre-moi le soleil, rptait l'enfant !

L'ours ouvrit ses pattes toutes grandes.

Tu vois, il n'y a rien !

Qu'en as-tu fait alors ?

Le bon gros ours se sentit son tour trs malheureux. Il balana plusieurs fois sa caboche pelucheuse, cherchant une explication. L'enfant pleurait et l'ours ne pouvait supporter le chagrin d'un petit bonhomme pas plus haut qu'un troll.

Ecoute, dit-il, ce n'est pas moi qui ai pris le soleil, mais un autre ours, trs vieux, trs malade, qui ne pouvait plus vivre sans la chaleur du soleil.

Mais il a sa fourrure, protesta Petter, tandis que ma sur ne possde qu'un pauvre petit anorak.

Sa fourrure s'en est alle poil par poil ; il est si vieux !

Alors, puisqu'il est trs vieux, il va mourir et il n'aura plus besoin du soleil !

Personne n'aurait jamais raison contre

les raisons de Petter et c'est bien ce que comprit le bon gros ours dans sa grosse caboche laineuse.

Alors, dit-il, tu voudrais que j'aille te chercher le soleil ?

Oh ! oui, je veux...

C'est trs loin, petit bonhomme, il. faudra m'attendre longtemps.

Je t'attendrai aussi longtemps que tu ne me l'auras pas rapport.

Alors, couche-toi l.

L'ours le prit entre ses pattes, l'enveloppant comme dans un nid de fourrure et fit passer sur le visage de l'enfant le souffle tide de son haleine.

Doucement, Petter s'endormit... et son sommeil dura cent jours et cent nuits, juste aussi longtemps que dura l'hiver, aussi longtemps que dura le sommeil de l'ours des montagnes Kjoelen.

Quand il s'veilla, Petter poussa un grand cri.

Le soleil !

Oui, le soleil tait revenu. L'ours l'avait rendu... et partout la neige fondait... et partout de petites feuilles vertes pointaient au bout des branches.

Oh ! fit en souriant Petter qui croyait n'avoir dormi qu'une nuit, je savais bien que tu me le rapporterais.

Et il repartit travers la fort. Ses sabots ne claquaient plus sur la terre dgele. Au

contraire ils devaient se poser avec prcaution pour ne pas craser les primevres et les violettes qui montraient leurs corolles. Il marcha longtemps, puis, tout coup, de loin, reconnut sa maison. Devant la porte... oh ! devant la porte Sigrid tait en train de faire un bouquet. Et elle tait aussi frache, aussi ros que les primevres ross qu'elle cueillait. Petter fut si boulevers qu'il s'arrta et que deux larmes, douces comme des gouttes de rose, roulrent sur ses joues...

LES SEPT LAPINS

A QUEUE BLANCHE

Ils taient sept... sept petits lapins, sept frres qui tous possdaient une jolie petite queue blanche, touffue comme un pompon de laine.

Ils taient ns, un matin d't, dans un terrier, deux pas d'un grand champ de carottes et, ma foi, ils avaient pens que cette belle vie durerait toujours. Or, il arriva que le ciel se couvrit plus souvent, que l'air devint plus frais. Un jour, ils rencontrrent

Rouquin, l'cureuil, qui revenait vers son arbre, les bras chargs de noisettes.

(O vas-tu, Rouquin, ainsi encombr ? demandrent-ils.

Je fais ma provision pour l'hiver, ne sentez -vous pas qu'il approche ?

(Qu'est-ce que l'hiver ?

(Comment, vous ne savez pas ?... une mchante saison, o on ne trouve plus rien

se mettre sous les quenottes. Vous verrez !

Mais les sept petits lapins queue blanche avaient bien d'autres choses faire qu' songer aux provisions. Et puis, pourquoi se tracasser puisque le champ de carottes tait l, tout prs.

Ils reprirent leurs jeux, dans les bois et les prs. Mais, un jour le plus grand, le plus fort des sept lapins queue blanche

revint la maison, annonant qu'il n'avait pu arracher la moindre carotte, malgr toute la peine qu'il s'tait donne.

Comment, s'crirent les autres en riant, nous allons voir a !

Tous en chur, ils coururent au champ et, se tenant les uns aux autres, tirrent en mme temps sur une grosse carotte en criant : Ho ! hisse ! ho ! hisse !... comme les bcherons qui taient venus abattre le grand sapin, prs de leur maison. Mais la carotte ne bougea pas d'un pouce.

Oh ! oh ! firent-ils, voil vraiment quelque chose d'extraordinaire !

Ignorants petits lapins qui n'avaient pas compris que la terre tait gele Comme ils rentraient chez eux, les pattes vides, les oreilles rouges de froid, ils aperurent une poule, oui, une poule, qui marchait sur l'eau de la mare. Barbe de capucin ! depuis quand les poules avaient-elles donc le pou-

voir de marcher sur l'eau ? Du coup, ils en oublirent leur carotte et s'assirent sur leurs petits derrires pour regarder ce spectacle extraordinaire. L'eau tait donc devenue aussi dure que la terre ?

Allons voir de plus prs, proposa l'un des sept lapins queue blanche.

Et les voil partis sur la glace. Ah ! mes amis, quelles glissades ! Il fallait les voir partir comme des flches, dgringoler, se

relever en secouant leurs queues comme des houppettes. Ils s'amusaient tant qu'ils ne virent mme pas la nuit arriver et qu'ils eurent beaucoup de peine retrouver leur maison.

Mais le lendemain, le froid devint plus grand encore. Dans les champs, plus rien ne s'arrachait. Un matin, un des sept lapins queue blanche remonta de la cave l'oreille basse, en disant :

Mes pauvres frres, voici la dernire carotte.

La dernire carotte ?... mais alors, nous allons mourir de faim !

Tous se regardrent. Deux larmes coulrent sur la joue du plus petit qui n'tait gure plus gros qu'une souris. Le plus grand le consola et dclara :

Mes pauvres frres, essayons encore une fois d'explorer la campagne. Foi de capucin, la terre ne s'est peut-tre pas par-

tout transforme en pierre ; nous finirons bien par trouver quelque chose nous mettre sous la dent !

Et les voil partis, chacun de son ct. Hlas, le premier revint les pattes vides en disant :

J'ai trott jusqu'au bout de la plaine et je n'ai rien trouv.

Le second, lui non plus, ne rapporta rien... et le troisime pas davantage... Quant au dernier, il annona qu'il avait vu voler de gros papillons blancs et que, certainement, la belle saison allait revenir.

Des papillons blancs ?... s'crirent les autres.

Et tous de se prcipiter la fentre. C'taient bien des papillons, en effet, mais quand les lapins queue blanche voulurent les attraper, les beaux papillons se changrent aussitt en eau glace qui ruissela au bout de leurs pattes.

Pauvres petits lapins qui ne connaissaient pas la neige !... Bientt, toute la campagne disparut sous un immense tapis, un tapis tout blanc mais si froid, si froid, que les pattes gelaient quand on marchait dessus.

Qu'allons-nous devenir ? se lamentrent les sept lapins queue blanche. Allons-nous mourir de faim ?

C'est alors que le plus petit, celui qui n'tait gure plus gros qu'une souris, dclara :

Laissez-moi partir, mes frres, je ne suis pas grand, c'est vrai, mais je cours vite. J'irai trs loin et je saurai bien vous trouver quelque chose manger.

Personne n'eut le courage de le retenir, mais quand ils virent s'loigner dans la neige ce pauvre petit bonhomme de lapin, ses frres se mirent pleurer comme jamais on n'a vu lapins pleurer.

Pendant ce temps, lui, le petit lapin peine plus gros qu'une souris, s'en allait trottant sur la neige, dans le grand vent glac qui traversait sa fourrure. Jamais, de mmoire de lapin, on n'avait vu un vent pareil. Ses oreilles geles devenaient raides comme du carton.

Tout le jour, le malheureux petit lapin trotta sans rien trouver. Quand le soir arriva, il tait si las, vraiment si las, qu'il n'eut pas le courage de rentrer la maison. Apercevant un toit, il pensa pouvoir s'abriter l pour la nuit. C'tait une bergerie.

Mon pauvre petit lapin, s'cria une brebis en le voyant grelotter, que faisais-tu dehors par un temps pareil ? Viens tout contre moi, je te rchaufferai.

Il s'approcha, se fourra le museau dans l'paisse toison de laine et ses oreilles de carton redevinrent de vraies oreilles souples de petit lapin.

Dis-moi, redemanda la brebis, que

faisais-tu dehors au lieu de rester au chaud dans ton trou ?

Il lui raconta son histoire, parla de ses frres qui taient en train de mourir de faim l-bas, trs loin, dans leur maison. La brebis l'couta avec beaucoup d'attention en le gardant tout contre elle, comme elle et fait d'un agnelet.

Hlas ! dit-elle, moi je ne puis rien d'autre pour toi que te rchauffer, mais tout prs d'ici, sous un autre toit je connais un ne trs gentil qui m'a sauv la vie, autrefois, en me rapportant sur son dos, quand je m'tais cass une patte, alors que je n'tais qu'une toute petite agnelle ; je suis sre qu'il te trouvera quelque nourriture pour toi et tes frres,

Oh ! Merci, Madame la Brebis !

Il passa dans la bergerie le reste de la-nuit puis, ds l'aube, se remit en route. Oh ! Quel froid aprs la douce tideur de

la bergerie ! La neige tait si haute qu'il y disparaissait tout entier. II se perdit plusieurs fois. Enfin il aperut un toit, un toit qui ne fumait pas. Le petit lapin queue blanche comprit que ce n'tait pas une maison d'hommes, car toutes les maisons des hommes ont une chemine d'o sortent de petits nuages pareils ceux qui courent dans le ciel.

Il poussa la porte et vit d'normes chevaux comme ceux qu'il avait aperus, dans les champs, tranant la charrue, puis, plus loin, un ne qui dormait sur de la paille. C'tait srement l'ne dont lui avait parl la brebis.

Bonjour, Monsieur l'Ane, mon grand frre, fit-il (car les lapins et les nes ont tous deux mmes longues oreilles). C'est la brebis de la bergerie qui m'envoie vous trouver.

L'ne tourna la tte et regarda cet trange petit bonhomme de lapin

queue blanche peine plus gros qu'une souris.

Que me veux-tu ?... je t'entends peine, grimpe sur mon dos, et parle-moi dans le cornet de mes oreilles.

Le petit lapin sauta sur la croupe norme de l'ne, remonta le cou tout le long de la crinire, s'assit au coin de limmense oreille et raconta la triste histoire de ses frres qui mouraient de faim dans leur trou.

Hi ! han ! fit l'ne, attendri, je voudrais bien t'aider... mais comment ? Regarde, je suis attach, impossible de sortir de l'table.

Si j'essayais de dnouer ta corde !

Alors le petit lapin queue blanche descendit le long de la grosse corde attache un anneau, et se mit la ronger de toutes ses dents de petit lapin. L'ne tait libre. Voil nos deux amis sortant de l'table, s'en allant dans la neige. Hlas ! le champ de

carottes avait disparu sous l'paisse couverture blanche. Pas la moindre trace de feuille.

Pourtant, je suis sr que c'tait l, rptait le petit lapin !

Alors l'ne s'agenouilla dans la neige et se mit souffler dessus, souffler avec tant de force que le petit lapin crut tre emport par le vent qui sortait des naseaux grands ouverts... Et voil que, sous le souffle chaud, la neige se mit fondre, fondre si vite que bientt quelque chose de vert apparut. Miracle ! Une feuille de carotte !

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le petit lapin arracha une carotte, puis une autre, et encore une autre. Il en avait les bras chargs ne plus savoir o les mettre. Il remercia l'ne et courant perdre haleine, s'en revint la maison.

Quand il arriva l'entre du terrier, ses frres taient en train de se lamenter, le

croyant mort. En voyant apparatre leur petit frre, en apercevant toutes ces carottes, ils crurent devenir fous de joie.

Courageux petit frre ! s'crirent-ils en lui mordillant les oreilles en signe de joie, comme c'est la mode chez les lapins, tu nous as sauv la vie !...

Quelle fte, ce jour-l, chez les sept lapins queue blanche ! On rit, on chanta en faisant la ronde autour des carottes... mais on jura aussi qu' la saison prochaine on n'oublierait pas de faire les provisions pour quand reviendrait le temps o la terre serait nouveau couverte d'un grand tapis blanc...

LE PETIT CHEVAL DE BOIS

De tous les coins du village, les enfants accouraient. Les chevaux de bois venaient d'arriver.

Les chevaux de bois !... Les chevaux de bois !... Ah ! qu'ils taient beaux ces petits chevaux, avec leur selle de velours rouge, leur bride dore, leur crinire taille en brosse !

En somme, une belle vie, que celle des chevaux de bois ! Rien d'autre faire qu' promener en croupe de dociles enfants au son d'une musique joyeuse.

Hlas ! qui donc est jamais satisfait de son sort ? Parmi ces chevaux de bois du mange, l'un d'eux s'ennuyait. Il trouvait monotone de toujours tourner en rond, au son de la mme musique qu'il connaissait par cur, en portant des cavaliers qui n'taient toujours que des enfants.

Un jour, il vit, arrte prs du mange, une vraie voiture, trane par un vrai cheval. Il prouva une envie folle d'tre lui aussi un vrai cheval capable de trotter sur de vraies routes, et d'emporter sur son dos de vrais hommes.

Une nuit o le mange dormait en silence sous sa toile, il se dit tout coup : Si je m'chappais !

Bien grande ambition pour un petit

cheval de bois qui n'avait jamais march tout seul ! Il essaya de soulever une patte ; elle ne bougea pas ; il tenta de lever l'autre, puis l'autre et l'autre encore. Ses quatre sabots restaient rivs sur le plancher.

Voyons, se dit-il, si je penchais la tte pour voir ce qui me retient.

Mais son cou de bois ne plia pas d'un pouce. Alors, pris d'une subite colre, il

essaya de ruer, comme il l'avait vu faire au vrai cheval et soudain : miracle ! il fut libre. C'tait si extraordinaire, si merveilleux d'tre libre qu'il n'osait le croire. Sans bruit, il se faufila entre ses frres, sagement endormis, et les trouva vraiment bien stupides de s'accommoder d'une si triste vie. D'un coup de tte, il souleva la toile qui entourait le mange et, d'un bond, sauta sur la place. Le village, lui aussi, tait endormi ; personne ne l'avait vu.

Et voil le petit cheval de bois s'en allant tout seul, sur la route : clip ! clap ! clip ! clap !... Hlas ! le chemin n'tait pas aussi lisse qu'un plancher de mange. Ses pattes encore raides d'tre restes si longtemps immobiles, le soutenaient mal... et ses sabots, qui n'avaient pas de fers, s'effilochaient sur les cailloux. Mais qu'import, il tait libre ! De temps en temps, il s'arrtait, humait le vent comme un vrai cheval, et, comme un

vrai cheval aussi, il hennissait. Que c'tait amusant de hennir !

Et il se remettait en route : clip ! clap ! clip ! clap !... il trottait.

Il trotta ainsi tant que resta suspendue, dans le ciel, la tranche dore de la lune. Alors, fatigu, il s'arrta au bord de la route. Et tout coup, tendant le cornet de ses oreilles, il reconnut un hennissement pareil au sien.

Oh ! oh ! se dit le petit cheval de bois, l-bas, se trouvent de vrais chevaux comme celui que j'ai vu prs du mange...

Clip ! clap clip ! clap !... il trotta travers champs et parvint devant une longue maison dont la porte n'tait pas tout fait ferme. Il se glissa l'intrieur.

Pouah ! fit-il, en secouant la brosse de sa crinire, quelle trange et dsagrable odeur ! les maisons des vrais chevaux sentent-elles toutes aussi mauvais ?

Cependant, sur la pointe de ses quatre sabots, il se hasarda dans l'curie. Un gros cheval dormait sur de la paille. Il s'approcha de lui et, pour l'veiller, frappa le sol ; mais son sabot de bois faisait si peu de bruit que le gros cheval ne s'veilla pas.

Alors, il s'aventura plus loin. Un autre cheval dormait, mais il tait vraiment si gros, si norme, que le petit cheval de bois

prit peur et s'en carta. Enfin, au bout de l'curie, un cheval noir qui ne dormait pas, regarda d'un il curieux le petit cheval de bois s'approcher de sa litire.

Que me veux-tu ?

Je voudrais devenir un vrai cheval.

Comment ?... toi ?... un cheval de bois?

Je voudrais qu'on pose des fers sous mes sabots, je voudrais promener de vrais hommes dans une vraie voiture et traner, comme toi, dans les champs, une lame d'acier qui brille au soleil.

Toi ?... un cheval de bois ? Alors il faudrait manger beaucoup de foin, beaucoup d'avoine pour devenir grand et fort car les hommes n'aiment que les chevaux grands et forts.

Je mangerai beaucoup de foin et beaucoup d'avoine et je deviendrai grand et fort comme toi.

Et le petit cheval resta l'curie. Il fit de grands efforts pour manger beaucoup de foin et beaucoup d'avoine, mais il n'avait qu'un tout petit estomac de cheval de bois et il ne grandit gure. Bien vite, il s'ennuya dans cette curie. Les autres chevaux se moquaient de lui, de ses petits sabots sans fer," de sa selle de velours rp, de sa bride dore de pacotille... Et plus encore, il ne pouvait s'habituer cette dtestable odeur qui montait des litires de paille. Oh ! que les petits chevaux qu'il avait connus taient donc plus propres ! C'est ainsi qu'il regretta son mange.

Alors, un jour, il quitta l'curie pour rejoindre ses frres. Clip ! clap ! clip ! clap! c'tait loin, mais il se souvenait trs bien de la route. Elle tait borde de grands arbres et, tout le long, courait une rivire tisse de fils d'argent.

Il arriva au village. Hlas ! la place qu'il

avait connue pleine de guirlandes, pleine de lumires, pleine de musique et de cris joyeux, tait dserte. Plus de mange.

Comment retrouver mes frres ? se dit le petit cheval de bois...

Pendant des jours, il erra sur les routes, tendant l'oreille pour y recueillir non plus le hennissement de vrais chevaux, mais la douce musique du mange... Nulle autre musique ne lui parvenait que celle du vent dans les branche.

Clip ! clap ! clip ! clap !... il marcha encore de longs jours dans le vent qui soufflait plus fort, dans le froid qui se faisait plus vif, sous la pluie qui devenait plus paisse. Et puis, il arriva dans un village, un trs grand village, plein de lumires, de boutiques bien claires, comme si c'tait la fte. Allait-il retrouver l son mange ?

Il s'en alla le long des trottoirs, sans faire de bruit, sur ses petits sabots de bois. Oh ! les belles boutiques ! On aurait dit une ville faite pour les enfants, rien que pour les enfants, car partout ce ne dcouvrait que des jouets. Tout coup, derrire un grand mur de verre, il crut reconnatre ses frres. Que faisaient-ils l ? Pourquoi avaient-ils, comme lui, quitt le mange ? par la porte entre-bille il pntra dans le magasin.

Bonjour, mes frres, que faites-vous l ?..

Les autres le regardrent, l'air ddaigneux.

Nous ne sommes pas tes frres. Regarde ta selle rpe, ta bride fripe, tes sabots effilochs. Nous, nous sommes des chevaux tout neufs. Nous ne sommes pas des chevaux de bois.

Pourtant vous n'avez pas la taille de vrais chevaux !

Nous ne sommes pas de vrais chevaux, mais nous ne sommes pas non plus des chevaux de bois.

Qui tes-vous alors ?

Des jouets, pour les enfants qui nous ont commands au Pre Nol.

Ce mot enfants fit se dresser loreille du petit cheval de bois.

Alors, je reste avec vous, dit-il.

Et il s'installa la vitrine, comme les autres.

Pauvre petit cheval qui s'imaginait que,

tout de suite, de joyeux petits cavaliers viendraient caresser sa crinire en brosse, s'asseoir sur sa selle rouge. Des enfants ! il en voyait souvent se coller le nez contre la vitre, entrer dans la boutique, tendre le doigt vers la vitrine o il tait, mais ce n'tait jamais lui qu'on choisissait.

Pourquoi ne veut-on pas de moi? demanda-t-il aux autres.

Tu n'as pas de patins pour basculer, ni de roues pour rouler, ils ne voudront jamais de toi.

Le petit cheval de bois devint trs triste, mais il resta. Chaque jour, les petits visages se pressaient plus nombreux devant la boutique et certainement, une fois, un doigt se tendrait vers lui. Hlas ! un jour, il constata avec stupeur que la boutique tait moins claire que d'habitude et que, dehors, les enfants ne venaient plus.

Que se passe-t-il ? demanda-t-il.

Comment ? tu n'as pas compris ?...

Nol est pass ; c'est fini pour cette anne, nous ne descendrons pas dans les chemines... tout l'heure, on viendra nous chercher pour nous emmener dans un grenier, et on jettera une vieille toile sur notre dos, cause de la poussire.

Oh ! non, ce n'tait pas possible! Le petit cheval frmit de la crinire jusqu'au bout de la queue. En cachette, il quitta la vitrine pour repartir l'aventure. Clip ! clap !

clip ! clap ! Il erra nouveau sur les routes, dans le grand vent d'hiver, cherchant reconnatre au loin son mange.

Enfin, il l'aperut, un jour, sur la place d'un village. Il reconnut tout de suite la grande toile rouge et blanche qui l'enveloppait. D'un bond, il sauta sur le plancher et chercha sa place, l, tout prs de la musique, au deuxime rang. Tout coup, il sursauta. Sa place tait prise par un autre cheval.

Alors tout son courage de petit cheval de bois s'en alla. Il avait tant et tant march pour retrouver son mange, et voil qu'on ne voulait plus de lui. Non, pour rien au monde il ne dsirait plus repartir sur les routes, revoir l'curie des vrais chevaux ou le grenier des jouets. A quoi bon vivre encore puisqu'il n'y avait plus de place pour lui dans la vie !... mieux valait se laisser mourir. Alors, tout d'une pice, comme s'il tait dj mort, il se laissa tomber.

Sa chute fit un grand bruit sur le plancher et aussitt une voix d'homme s'cria :

Tiens, voil que j'ai oubli de visser les pattes de ce petit cheval ! O sont donc mes vis et mon vilebrequin ?...

...Car toute cette histoire n'tait qu'un rve de petit cheval de bois.

LE PETIT CHAT

QUI NE RONRONNAIT PAS

La nuit tait noire comme la suie la plus noire. La pluie serre et froide rebondissait sur les pavs en faisant flic ! flac ! floc ! et gargouillait dans les gouttires avec un bruit effrayant, un bruit de dluge.

Sous cette pluie battante, une ombre tremblante longeait les murs, celle du pauvre Mikou, le petit chat de Clairette, qui s'en allait, tremp jusqu'aux os, un gros chagrin sur le cur. Oh ! qu'un petit chat

devient laid quand ses poils mouills collent sur sa peau.

Tout coup, comme il arrivait au coin d'une rue, Mikou sauta en l'air, les quatre ressorts de ses quatre pattes dtendus en mme temps. Un chien, gros comme une montagne, venait de se dresser devant lui. Sur l'heure, il crut tre dvor tout vivant. Mais non, le gros chien se campa devant lui et, d'une voix tranquille, demanda :

Petit chat tremp jusqu' la moelle des os, que fais-tu sous cette pluie ?... a t'amuse de te mouiller les pattes?... D'abord, qui es-tu ?

Je m'appelle Mikou... mais ne crois pas, Monsieur le chien, que a m'amuse de mouiller le velours de mes pattes.

Alors pourquoi sors-tu par ce temps ne pas mettre un pkinois dehors ?

Je n'ai plus de maison !

Ah ! Pourquoi ?

Ma petite matresse m'a chass.

Tu Pavais griffe ?

Non, Monsieur le gros Chien, je ne suis pas un mchant petit chat, je suis seulement trs malheureux.

Le chien le considra avec attendrissement.

C'est vrai, tu as une bonne tte de petit chat. Donne-moi ta patte.

Pourquoi faire ?

Pour que je la garde un moment dans la mienne. Mon matre fait ainsi avec les gens qu'il aime bien, cela voudra dire que nous sommes amis.

Mikou hsita, mais le gros chien avait un air doux qui le rassura.

Moi, je m'appelle Mooby, fit celui-ci, viens avec moi, je ne veux pas te laisser dehors par un temps pareil.

O m'emmnes-tu ?

Dans ma maison, tu me diras ton

chagrin. Quand les hommes disent leur chagrin un autre, ils sont tout de suite moins malheureux.

Et les voil partis le long des trottoirs ruisselants.

Est-ce l ? demandait Mikou chaque instant.

Pas encore, au bout de la rue.

Alors, c'est ici ? faisait-il un peu plus loin.

Pas encore, au bout de l'autre rue.

Alors, porte-moi sur ton dos, je suis bien fatigu, Mooby.

Enfin, le gros chien dclara :

Voici ma maison !

C'tait une trs jolie petite maison de bois, avec un toit tout vert, vert comme l'herbe des champs. Ils entrrent. Il faisait bon dans la niche. La paille tait encore chaude du dernier sommeil de Mooby. Mikou partagea l'cuelle de son ami o restait un peu de soupe trempe dans du lait.

On voit bien que tu es heureux, toi, fit le petit chat d'un air triste.

C'est vrai, mais toi, pourquoi as-tu l'air si malheureux ?

Mikou baissa la tte et ne rpondit pas.

C'est donc si grave ?

Oui.

Puisque ta matresse t'a chass, c'est que tu avais fait une grosse btise ? Tu as mang le gigot qui tait sur la table ?

Bien plus grave encore !

Le petit chat hsitait, car, pour lui, rien ne pouvait tre plus terrible.

Mooby, fit-il voix basse, ma petite matresse m'a chass, parce que je ne sais pas ronronner.

Le bon gros chien s'attendait si peu pareille rponse qu'il ouvrit des yeux ronds comme des agates.

Oh ! je sais, reprit Mikou, tu ne peux pas comprendre. C'est comme si, toi, tu ne savais pas aboyer. Ton matre ne te garderait pas puisque tu ne saurais pas protger son sommeil. Moi, Clairette m'a chass parce que je ne savais pas lui montrer que je l'aimais. Les petites filles ont besoin d'tre aimes par les petits chats.

C'est vrai, fit Mooby, tout penaud,

je n'avais pas pens cela. Et pourquoi ne sais-tu pas ronronner ?

Mikou hocha sa tte encore toute fripe.

Je ne sais pas. Pourtant j'aimais bien Clairette... mais j'tais trop triste. Quand je n'avais que dix jours, maman chatte est morte, j'ai t trs malheureux ; je crois bien que c'est pour cela que mon gosier est rest serr !

Alors, couche-toi tout contre moi, dit Mooby, je te donnerai de ma chaleur, tu t'endormiras ; quand on dort on ne sait plus qu'on est malheureux.

Cette nuit-l, pendant que, dehors, la pluie tombait toujours, Mikou dormit d'un long sommeil, tandis que Mooby, refermant ses grosses pattes sur lui pour le rchauffer, ruminait toutes sortes de choses dans sa caboche de chien.

Une grande gerbe de soleil entrait dans la niche quand Mikou ouvrit les paupires. Les poils de sa fourrure taient secs ; il les brossa grands coups de sa langue ros pour leur redonner leur luisant.

Il est temps de te lever, dit Mooby, nous allons partir.

Partir o ? demanda le petit chat.

Voir Pipelet.

Qui est Pipelet ?

Un savant ! il parle comme un homme et, certainement, il saura t'apprendre ronronner. Je sais o il habite.

Oh ! oui, Mooby, partons vite !

Ils trouvrent Pipelet sa fentre, se

promenant derrire les barreaux de sa cage, laissant le soleil caresser ses longues plumes vertes.

Salut, la compagnie, fit gravement Pipelet en les voyant arriver

Oh ! dit Mikou, impressionn, c'est vrai, il parle comme un homme. Est-ce qu'il sait autant de choses ?

Voil, expliqua tout de suite Mooby, c'est pour mon ami Mikou ; il ne sait pas ronronner. Que faut-il faire ?

Salut, la compagnie, rpta Pipelet, j'ai trs bien compris. Attendez !

Avec son aile, il ramassa un bout de journal qui tranait au fond de sa cage et fit semblant de lire avec le srieux d'un homme qui cherche un renseignement dans un livre.

Voil, fit-il, pour le ronronnement des petits chats : arracher la Plus longue plume de la queue d'une faisane dore, la tremper

dans le miel frais et badigeonner trois fois le fond de la gorge... Salut, la compagnie.

La consultation tait termine. Il ne restait plus qu' trouver une fort. Hlas ! Les faisanes dores y sont plus rares que les pies et les corbeaux. Nos deux amis marchrent longtemps sous les arbres le museau en l'air, sans voir autre chose que des feuilles, sans entendre autre chose que les rires des merles qui se moquaient d'eux.

Enfin, au bout d'une branche, ils dcouvrirent un oiseau qui pouvait bien tre une faisane. Lestement, Mikou grimpa sur l'arbre, rampa sur la branche, sans bruit. Une belle et longue plume se courbait devant lui, pareille un arc-en-ciel. Un coup de patte !... un cri d'effroi !... Mikou tenait la fameuse plume.

Restait trouver le miel. Mooby renversa une ruche du bout de son museau.

Viens te mettre entre mes pattes et

ouvre ta bouche aussi largement que pour avaler une souris.

Une fois, deux fois, trois fois, Mooby passa la plume au fond de la gorge de Mikou.

Essaie de ronronner prsent.

Mikou se racla la gorge, fit un grand effort, mais le ronronnement ne vint pas.

Je n'avais pas mis assez de miel,

dcida Mooby.

Il recommena l'opration. Mais il y avait tant de miel, cette fois, que Mikou faillit s'touffer. Quant au ronron, il ne venait toujours pas.

Essayons encore !...

La gorge englue, Mikou ne cessait d'ternuer,

de hoqueter, de tousser, mais rien de plus. Alors ils revinrent la tte basse voir Pipelet qui ils reprochrent de les avoir tromps.

Comment ! s'cria Pipelet, je vous avais dit une plume de faisane dore trempe dans du miel frais... et ce miel, ce qu'il me semble, est de l'autre anne. Si vous ne voulez pas suivre mes conseils, tant pis pour vous.

Du miel frais, remarqua Mooby, comment en trouver puisque nous sommes en hiver et que les abeilles n'ont plus de fleurs pour en faire.

Que voulez-vous, trancha Pipelet, je n'y peux rien, salut la compagnie.

Et il tourna la tte d'un air ddaigneux.

Nos deux amis s'en furent, l'oreille basse. Plus aucun espoir. Le pauvre Mikou, dj si maigre, dprit encore. Des jours bien tristes passrent. Dans les rues, il n'avait

mme plus le courage de se dfendre des autres chats qui, le voyant si misrable, s'acharnaient sur lui. Certainement, un jour qui n'tait pas loin, on le retrouverait mort de froid et de faim au fond d'un got.

Or, un soir qu'il errait dans une rue, sans mme savoir o il allait, il reconnut tout coup la maison de Clairette, sa petite matresse. Son cur fit boum dans sa poitrine de petit chat.

Oh ! si je pouvais l'apercevoir de loin !

Il eut tout juste la force de sauter sur le rebord de la fentre pour regarder travers les vitres. Mais, que se passait-il ?... il n'tait pourtant pas tard et Clairette tait dj couche dans ce petit lit sur le pied duquel lui, Mikou, s'tait si souvent endormi, en rond... Pourquoi tait-elle si ple ?... et pourquoi ce vieux monsieur barbe blanche se penchait-il vers elle ? Il tendit son oreille fine de petit chat et couta.

Oui, disait la mre au docteur, elle est tombe malade le jour o elle est alle perdre son petit chat parce qu'il ne savait pas ronronner... Elle ne s'en console pas. Ah ! si quelqu'un pouvait lui retrouver son petit Mikou, je suis sre qu'elle serait tout de suite gurie.

Mikou !... On avait bien dit Mikou !...

Le cur du petit chat fit nouveau un grand boum dans sa poitrine. Il gratta

contre la vitre, se fit ouvrir et, d'un bond, fut sur le lit de Clairette.

Oh ! Mikou !... Mon petit Mikou, s'cria la fillette en pleurant...

Elle se mit le caresser, l'embrasser, frotter le petit museau ros contre sa joue... puis, tout coup, elle poussa un cri de bonheur :

Maman !... coute... il RONRONNE ! Et c'tait vrai. Sa joie avait t si grande que, d'un seul coup, sans savoir comment cela lui tait arriv, Mikou avait trouv le secret du ronron.

LE PIPEAU DE BICHOUNET

Bichounet n'tait gure plus haut qu'un panier olives, mais sous sa tignasse embroussaille, ptillaient des yeux pleins de malice. Chaque t, on l'envoyait l-haut, tout prs du ciel, sur la montagne, garder les troupeaux de chvres et il y tait heureux comme un roi. Il ne redescendait dans son village, au bord du Rhne, qu'aux premires geles de novembre.

Alors, il retrouvait ses frres, ses surs, ses camarades et c'taient d'interminables parties au bord du grand fleuve... Il lui

arrivait aussi d'aller l'cole mais pas souvent. Enferm entre quatre murs, il tait aussi malheureux qu'un oiseau en cage. Quand on lui demandait ce qu'il ferait, plus tard, quand il serait grand, il rpondait firement, en redressant la tte : Je resterai toujours l-haut, sur la montagne, avec les moutons et les mules.Il aimait tant les btes, ce Bichounet, qu'il avait dcouvert tout seul, des secrets merveilleux pour les apprivoiser. Les cabrettes les plus rtives lui obissaient au doigt et l'il. Rien qu' l'appel de leur nom, les bliers les plus batailleurs cessaient de se heurter coups de boutoir. Dans les bois, il n'avait qu' siffler d'une certaine faon pour que les lapins et mme les cureuils qu'on dit pourtant si sauvages, vinssent faire la ronde autour de lui... Quant aux mules, ces mules de Provence qui passent pour plus intelligentes mais plus capricieuses que partout ailleurs, il en faisait ce qu'il voulait. Il n'avait qu' sortir son pipeau, une petite flte qu'il avait fabrique lui-mme avec un roseau, pour qu'elles deviennent aussi dociles que des agnelets.Cet hiver-l, il y a plus de cent cinquante ans de cela, Bichounet tait redescendu dans son village plus tt que d'habitude car de bonne heure, le froid et la neige s'taient

abattus sur la montagne. Les oies sauvages descendues du Nord en longs triangles ariens, taient passes si nombreuses au-dessus de la valle que tout le monde avait prdit un hiver trs rude.Et ce fut vrai. Brusquement, vers la mi-dcembre, s'abattit sur tout le pays un froid si pre, si terrible, que les platanes se fendirent, que les olives clatrent sur leurs branches et que les eaux du grand Rhne, pourtant si rchauffes par leur course rapide, se prirent tout entires de Lyon jusqu'en Avignon. Le soleil est en train de s'teindre, gmissaient les pauvres gens, la fin du monde est proche !...Et l'on vit ce que jamais de mmoire d'homme on n'avait vu : pitons et attelages traverser le fleuve sur la glace.C'est ainsi que se prsenta un jour, au village de Bichounet, un lourd chariot tranpar quatre mules et conduit par deux marchands. Ces marchands, qui arrivaient d'on ne sait o, disaient avoir t retards par le froid et la neige. Ils voulaient arriver en Avignon pour Nol et demandaient si, au lieu de remonter le long du Rhne jusqu'au Pont-Saint-Esprit, il ne leur serait pas possible de traverser le fleuve sur la glace. Ainsi, ils gagneraient au moins douze lieues. Trois cus qui voudra bien nous servir de passeur ! promirent-ils.Trois cus ! c'tait une somme. Certes, la glace paraissait solide et dj plusieurs charrettes taient passes d'une rive l'autre, mais une voiture aussi lourdement charge !... C'tait dangereux ; les gens hsitaient, d'autant plus que la mine des marchands n'tait gure engageante. Ils avaient plutt l'air de fripons que d'honntes Provenaux. Allons ! trois cus qui voudra nous passer !...Bichounet, qui se trouvait l, avait tout entendu. Les trois cus ne le tentaient gure ; il s'intressait aux btes, pas l'argent ; mais il savait qu' la veille de Nol, trois belles pices d'or seraient les bienvenues la maison, o ses petits frres et surs ne trouveraient pas grand-chose dans leurs sabots. Moi, s'cria-t-il, je veux bien vous guider ; je sais les endroits o la glace est la plus paisse.Les marchands considrrent avec un froncement de sourcils ce petit drle qui leur arrivait tout juste la ceinture. Enfin, aprs s'tre concerts, presss par le temps, ils dcidrent de le prendre. Tu as tort, Bichounet, lui glissrent ses camarades, d'abord la glace n'est peut-tre pas assez solide pour soutenir un aussi

lourd chariot... ensuite ces hommes ont sinistre figure. Tu verras, ils ne tiendront pas leur promesse.Bichounet clata de rire. Que la glace ne soit pas assez solide, c'est possible... mais que ces marchands ne tiennent pas leur promesse, c'est ce que nous verrons.Et il s'engagea sur le Rhne gel. Un gros bton la main, il avanait lentement, prudemment, frappant de grands coups sur la glace avec le bout de son gourdin et annonait aux deux hommes qui le suivaient tenant les mules par la bride : Ici, douze pouces !... ici, quinze pouces !... ici, treize pouces !...C'tait l'paisseur de la glace qu'il mesurait ainsi, rien qu'au son produit par le choc de son bton. Par prcaution, arriv au milieu du fleuve, il cria de toutes ses forces aux voyageurs d'arrter l'attelage,puis il se jeta sur la glace, plat ventre, pour couter si elle craquait. Rassur, il se releva et fit signe aux marchands qu'ils pouvaient continuer. Ici, dix-huit pouces !... ici, seize !... Aprs un quart d'heure d'angoisse, les voituriers touchrent enfin la terre ferme o ils poussrent un soupir de soulagement. Alors Bichounet vint se planter devant eux, attendant son d. Comment, s'crirent les deux hommes, nous avions promis rcompense un vrai passeur, non un drle de ton espce... retourne d'o tu viens et que nous n'entendions plus parler de toi, sinon...Ils firent claquer leurs fouets d'un geste menaant et la lourde voiture dmarra.Bichounet n'insista pas et les regarda s'loigner. Puis il fouilla sa poche ; ses doigts effleurrent son pipeau de ptre et il se mit sourire.

Ah ! ils ne veulent pas me payer !.., eh bien ! nous allons voir !Alors il se mit courir, faisant un crochet travers champs, et se retrouva au bord de la grande route o les voitures devaient passer. Tranquillement, malgr le froid qui traversait ses oreilles de mille aiguilles pointues, il s'accroupit derrire un mrier gel, souffla dans ses doigts pour les dgourdir et se mit jouer de son pipeau de roseau.

Dans l'air glac, s'leva un air trange, trs doux et trs vif en mme temps.Quand l'attelage arriva la hauteur du mrier, les mules commencrent par tendre l'oreille, puis elles redressrent la tte et brusquement, s'arrtrent pour couter. Les deux marchands s'emportrent. Ils eurent beau les fouailler jusqu'au sang, impossible de les faire repartir. Alors Bichounet, quittant son mrier, se montra : Les frapperiez-vous jusqu' demain, lana-t-il, que vos mules n'avanceraient pas davantage. Elles aiment bien trop la musique ! Encore toi ! vocifrrent les marchands, veux-tu filer, petit vaurien ! Pas avant que je n'entende sonner dans ma poche les trois cus que vous m'avez promis. Ah ! tu veux tre pay !...Ils brandirent nouveau leurs fouets. Les lanires d cuir sifflrent aux oreilles de Bichounet qui se sauva... mais deux cents toises plus loin, il se retrouvait au bord de la route, son pipeau aux lvres et les mules, subjugues par la musique, s'arrtaient net. Au comble de la fureur, les voituriers couvrirent Bichounet d'injures, menaant de lui enlever pour toujours le got du pain . Es-tu le diable, mauvais drle, pour ensorceler ainsi nos btes ? Tiens ! attrape cet cu, et si tu reparais, gare toi.Une pice roula sur l'herbe gele. Bichounet courut la ramasser tandis que les marchands, fouaillant leurs mules, s'empressaient de reprendre la route... mais ils n'allrent pas loin. Un quart de lieue plus loin voil que les mules s'arrtrent encore. Les marchands devinrent blmes de rage en retrouvant Bichounet sur leur chemin. Toujours toi ?... Vous avez dit tout l'heure que j'tais le diable, fit tranquillement Bichounet, le diable n'aime pas tre tromp. Vous m'aviez promis trois cus, vous ne m'en avez donn qu'un... et encore il est faux. Voil ce que le diable fait des cus faux.D'un geste vigoureux, il lana la pice au fond d'un ravin et, sans peur, s'avana, la main tendue. Les deux hommes grimacrent de colre, mais cette fois, n'osrentlever leurs fouets. Comprenant qu'ils ne parviendraient jamais se dbarrasser de ce petit drle et de son pipeau enchant, ils jetrent trois cus, trois vrais cus cette fois, que Bichounet fit sonner dans sa main avant de disparatre en courant pour les rapporter chez lui o, cette anne-l, malgr le froid, Nol serait vraiment un beau NolLes presses de GEDIT - Dpt lgal 3e Trimestre 1972 Editions BIAS PARIS

TABLE

L'OURS QUI AVAIT PRIS LE SOLEIL

7LES SEPT LAPINSA QUEUE BLANCHE

24LE PETIT CHEVAL DE BOIS

42LE PETIT CHAT QUI NE RONRONNAIT PAS

60LE PIPEAU DE BICHOUNET

80

UVRES COMPLETES

Paul-Jacques Bonzon

ANNEETITREEDITEURILLUSTRATEUR

1951LE VIKING AU BRACELET D'ARGENTG.P. Rouge et OrHenri DIMPRE

1953LOUTSI-CHIENCollection PrimevreLouis LAFFOND

1953DU GUI POUR CHRISTMASBOURRELIER-HACHETTEMaguy LAPORTE

1953MAMADIMAGNARD EDITEURChristian FONTUGNE

1954FAN-LSUDEL EDITEURJEAN TRUBERT

1954LE JONGLEUR A L'ETOILEHACHETTEJeanne HIVES

1955DELPH LE MARINSUDEL EDITEURClaude JUILLARD

1955LES ORPHELINS DE SIMITRAHACHETTEAlbert CHAZELLE

1956LA BALLERINE DE MAJORQUEBIBLIOTHEQUE ROSEPaul DURAND

1956LE PETIT PASSEUR DU LACHACHETTEJACQUES POIRIER

1957MON VERCORS EN FEUSUDEL EDITEURIgor ARNSTAM

1957LA PROMESSE DE PRIMEROSEHACHETTEPAUL DURAND

1957LA DISPARUE DE MONTELIMARHACHETTEPhilippe DAURE

1958LA PRINCESSE SANS NOMHACHETTEJ-P ARIEL

1958L'EVENTAIL DE SEVILLEBIBLIOTHEQUE VERTEFranois BATET

1959UN SECRET DANS LA NUIT POLAIREEditions DelagraveHenri DIMPRE

1960LE CHEVAL DE VERREIDEAL-BIBLIOTHEQUEFranois BATET

1960LA CROIX D'OR DE SANTA-ANNAIDEAL-BIBLIOTHEQUEAlbert CHAZELLE

1960LA ROULOTTE DU BONHEURDELAGRAVEDaniel DUPUY

1960 CONTES DE LHIVER BIAS Romain Simon1961LES COMPAGNONS DE LA CROIX-ROUSSEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1961J'IRAI A NAGASAKIBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1962LE VOYAGEUR SANS VISAGEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1962TOUT-FOUBIBLIOTHEQUE ROSEJeanne HIVES

1962LE CHALET DU BONHEURDELAGRAVEDaniel DUPUY

1962LES SIX COMPAGNONS ET LA PILE ATOMIQUEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1963LES SIX COMPAGNONS ET L'HOMME AU GANTBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1963LES SIX COMPAGNONS AU GOUFFRE MARZALBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1963LES SIX COMPAGNONS ET L'HOMME DES NEIGESBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1964LES SIX COMPAGNONS ET LE PIANO A QUEUEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1964LES SIX COMPAGNONS ET LA PERRUQUE ROUGEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1964LA FAMILLE HLM ET L'NE TULIPE (O est pass l'ne tulipe?)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1964LA MAISON AUX MILLE BONHEURSDELAGRAVEDaniel DUPUY

1965LES SIX COMPAGNONS ET LE PETIT RAT DE L'OPERABIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1965LES SIX COMPAGNONS ET LE CHATEAU MAUDITBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1965LE SECRET DE LA MALLE ARRIERE (HLM n2)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1966LES SIX COMPAGNONS ET L'ANE VERTBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1966LES SIX COMPAGNONS ET LE MYSTERE DU PARCBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1966LES ETRANGES LOCATAIRES (HLM n3)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1966L'HOMME A LA VALISE JAUNEBIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1967LES SIX COMPAGNONS ET L'AVION CLANDESTINBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1967CONTES DE MON CHALETEDITIONS BIASRomain SIMON

1967VOL AU CIRQUE (HLM n4)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1967POMPON LE PETIT ANE DES TROPIQUES (avec M. Pdoja)DELAGRAVERomain SIMON

1967LE MARCHAND DE COQUILLAGES (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1967RUE DES CHATS SANS QUEUE (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1967LE RELAIS DES CIGALESDELAGRAVEDaniel DUPUY

1968LUISA CONTRE-ATTAQUE (HLM n7)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1968LES SIX COMPAGNONS A SCOTLAND YARDBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1968LES SIX COMPAGNONS ET L'EMETTEUR PIRATEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1968LE CHATEAU DE POMPONDELAGRAVERomain SIMON

1969LES SIX COMPAGNONS ET LE SECRET DE LA CALANQUEBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1969LES SIX COMPAGNONS ET LES AGENTS SECRETSBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1969UN CHEVAL SUR UN VOLCAN (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1969POMPON A LA VILLEDELAGRAVERomain SIMON

1969LE PERROQUET ET SON TRESOR (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1969QUATRE CHATS ET LE DIABLE (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1970LE BATEAU FANTOME (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1970LES SIX COMPAGNONS ET LES PIRATES DU RAILBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1970LES SIX COMPAGNONS ET LA DISPARUE DE MONTELIMARBIBLIOTHEQUE VERTEAlbert CHAZELLE

1970LE JARDIN DE PARADISDELAGRAVERomain SIMON

1970L'HOMME AUX SOURIS BLANCHES (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1971SOLEIL DE MON ESPAGNEIDEAL-BIBLIOTHEQUEFranois BATET

1971LES SIX COMPAGNONS ET LES ESPIONS DU CIELBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1971LES SIX COMPAGNONS ET LA PRINCESSE NOIREBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1971LES SIX COMPAGNONS ET LA BRIGADE VOLANTEBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1971YANIDELAGRAVERomain SIMON

1972LE SECRET DU LAC ROUGE (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1972LES SIX COMPAGNONS A LA TOUR EIFFELBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1972L'HOMME A LA TOURTERELLE (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1973SLALOM SUR LA PISTE NOIRE (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1973LES SIX COMPAGNONS ET L'OEIL D'ACIERBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1973LES SIX COMPAGNONS EN CROISIEREBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1974LES SIX COMPAGNONS ET LES VOIX DE LA NUITBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1974LES SIX COMPAGNONS SE JETTENT A L'EAUBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1974LES ESPIONS DU X-35 (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1975LE CIRQUE ZIGOTODELAGRAVERomain SIMON

1975 LE RENDEZ-VOUS DE VALENCE les veilles des chaumires

???1975LES SIX COMPAGNONS DEVANT LES CAMERASBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1975LES SIX COMPAGNONS DANS LA CITADELLEBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1975LA ROULOTTE DE L'AVENTURE (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1976LES SIX COMPAGNONS ET LA CLEF-MINUTEBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1976DIABOLO LE PETIT CHATBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1976DIABOLO ET LA FLEUR QUI SOURITBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1976DIABOLO POMPIERBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1976LES SIX COMPAGNONS AU TOUR DE FRANCEBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1976LE CAVALIER DE LA MER (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1977LES SIX COMPAGNONS AU CONCOURS HIPPIQUEBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1977LES SIX COMPAGNONS ET LES PIROGUIERSBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1977DIABOLO ET LE CHEVAL DE BOISBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1977L'HOMME AU NOEUD PAPILLON (HLM)BIBLIOTHEQUE ROSEJacques FROMONT

1977DIABOLO JARDINIERBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1978LES SIX COMPAGNONS AU VILLAGE ENGLOUTIBIBLIOTHEQUE VERTEMaurice PAULIN

1978DIABOLO PATISSIERBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1978LES SIX COMPAGNONS ET LE CIGARE VOLANTBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1978AHMED ET MAGALIDELAGRAVEMonique GORDE

1979LES SIX COMPAGNONS ET LES SKIEURS DE FONDBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1979LES SIX COMPAGNONS ET LA BOUTEILLE A LA MERBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1979DIABOLO SUR LA LUNEBIBLIOTHEQUE ROSEPierre DESSONS

1980LES SIX COMPAGNONS ET LES BEBES PHOQUESBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1980LES SIX COMPAGNONS DANS LA VILLE ROSEBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

1981LES SIX COMPAGNONS ET LE CARRE MAGIQUEBIBLIOTHEQUE VERTERobert BRESSY

THEATRE

1953Coquette chambre louer

1954Camping interdit

1954L'inscurit sociale

1956Les Carottes des Champs-Elyses

1956Nous les avons vus

1956Aux urnes, citoyennes !

1957Permis de conduire tout ge

1957La nuit du 3 mars

1957 Madame a son robot

1957Plus on est de fous

???Devant le rideau

NOUVELLES

1952Le Grand Linceul Blanc

(Francs Jeux Africains n16 du 20 novembre 1952)

1953Les monstres de Maladetta

(Francs Jeux pour les garons No 174 du 15 Aout 1953)

1959Le chamois de Zimmis

Publie dans le numro 30 du 26 juillet 1959 "Ames Vaillantes" , illustrations de Yvan Mari (illustrateur attitr des Editions Fleurus).

???Le pre Nol n'avait pas six ans

Paul-Jacques Bonzon

Paul-Jacques Bonzon (31 aot 1908 Sainte-Marie-du-Mont (Manche) - 24 septembre 1978 Valence) est un crivain franais, connu principalement pour la srie Les Six Compagnons.

Biographie

Paul-Jacques Bonzon est originaire du dpartement de la Manche. N Sainte-Marie-du-Mont en 1908, scolaris Saint-L, Paul-Jacques Bonzon fut lve de l'cole normale d'instituteurs de Saint-L, promotion 1924-1927. Il fut d'abord nomm en Normandie, dans son dpartement d'origine. En 1935, il pouse une institutrice de la Drme et obtient sa mutation dans ce dpartement o il fut instituteur et directeur d'cole pendant vingt-cinq ans. En poste Espeluche puis Chabeuil, il rejoint Saint-Laurent-en-Royans en 1949 et Valence en 1957 o il termine sa carrire en 1961.

Il se consacre alors entirement son mtier d'crivain de livres pour enfants ayant rejoint l'Acadmie Drmoise des Lettres, des sciences et des arts, association culturelle qui groupe des crivains, des savants, des artistes du "Pays Drmois".

Son uvre tranche sur la littrature pour la jeunesse de l'poque par le caractre raliste et parfois triste de certaines situations : les enfants qu'il met en scne sont confronts la misre, au handicap, l'abandon. Paul-Jacques Bonzon dcrit la solidarit qui anime les milieux modestes auxquels ils appartiennent, n'hsitant pas les insrer dans des contextes historiques marqus comme, Le jongleur l'toile (1948) ou Mon Vercors en feu (1957).

La plus grande majorit de ses ouvrages ont t publis la Librairie Hachette. ce titre, il se trouve tre l'un des romanciers pour la jeunesse les plus reprsentatifs de cette poque.

Plusieurs de ses ouvrages mettent en scne le Cotentin et plus particulirement Barneville-Carteret, qu'il nomme d'ailleurs Barneret et Carteville dans ses romans. Les cousins de la Famille HLM y prennent leurs vacances. Delph le marin, publi chez SUDEL, se droule Carteret (Hardinquet, dans le roman) de mme que "Le marchand de coquillages" ,"Le cavalier de la mer" ou encore "Le bateau fantme". L'auteur connaissait bien la rgion. Il y venait rgulirement.

Paul-Jacques Bonzon laisse une uvre dont l'importance se mesure au succs rencontr notamment par des sries fortement apprcies comme Les Six compagnons, La Famille HLM ou Diabolo, mais pas seulement car ce serait oublier tout un autre aspect de l'uvre, tout aussi significative de la qualit de l'crivain. Les ouvrages de Bonzon ont t traduits, adapts et diffuss dans 18 pays dont la Russie et le Japon. Les premires adaptations connues l'ont t en langue nerlandaise pour les Pays-Bas mais galement pour l'Indonsie et l'Afrique du Sud. Il l'est encore aujourd'hui. Par exemple, Le roman Les Orphelins de Simitra a t adapt sous forme d'une animation diffuse, en 2008, au Japon, sous le nom de "Porphy No Nagai Tabi" (Le long voyage de Porphyras).

Paul-Jacques Bonzon est aussi connu dans les milieux scolaires. Il publie chez Delagrave, partir de 1960, une srie d'ouvrages de lectures suivies pour l'cole dont l'un, "La roulotte du Bonheur", se droule dans son dpartement d'origine. Il a crit en collaboration avec M. Pedoja, inspecteur dpartemental de l'ducation nationale, un livre de lecture destin aux enfants des pays francophones "Pompon, petit ne des tropiques".

Il dcde Valence le 24 septembre 1978. Nanmoins, les ditions Hachette poursuivront l'uvre de l'crivain en publiant, encore quelques annes, plusieurs titres de la srie Les Six Compagnons, mais sous d'autres signatures. Aujourd'hui, un peu moins d'une vingtaine de titres figurent encore au catalogue de l'diteur, dans la collection bibliothque verte, sous une prsentation modernise.

En mars 2010, la premire aventure de la srie Les Six Compagnons a t rdite en Bibliothque rose dans une version modernise.

Le 12 mars 2011, la ville de Valence a inaugur un square son nom, en prsence de ses enfants, petits-enfants et admirateurs.

Paul-Jacques Bonzon

Biographie: rdige par la dernire pouse de Paul Jacques ; MaggyPaul-jacques Bonzon est n le 31 aot 1908 Sainte marie du mont, Manche, en Normandie.

lve de l'cole normale d'instituteur de Saint-l, il fut d'abord nomm en Normandie. Pour des raisons de sant, il vint dans la Drme o il fut instituteur et directeur d'cole pendant vingt cinq ans. Mari, pre de deux enfants : Jacques et Isabelle, il termine Valence en 1961 sa carrire d'enseignant pour se consacrer entirement son mtier d'crivain de livres pour enfants.

Il appartenait l'"Acadmie Drmoise", association culturelle qui groupe des crivains, des savants, des artistes du "Pays Drmois".Il ne rattachait pas ses livres un courant historique quelconque, cependant il lisait beaucoup Freud, Bergson, Huxley. Trs peu de romans, sauf ceux dans lesquelles il trouvait la documentation qu'il cherchait. Pourtant, il aimait Simenon dont il apprciait la psychologie, l'tude d'un milieu.

A l'origine de son oeuvre est un concours de circonstances. Pendant la dernire guerre, instituteur dans le Vercors, (mon Vercors en feu), il eut se pencher sur la condition de vie des enfants rfugis, des juifs en particulier. Pour les aider moralement et les distraire, il leur lisait des histoires qu'il crivait pour eux. Envoy un diteur "Loutsi-chien" fut accept. D'autres romans, tous retenus, suivront.

Tout naturellement, l'instituteur qu'il tait a crit pour ses lves, pour la plupart d'un milieu modeste. Ils se reconnaissaient dans les hros de Paul-jacques Bonzon, enfants de la rue, sans moyens financiers (la srie Six compagnons), mais adroits, dvous, gnreux, chevaleresques mme.

C'est aussi cette connaissance des enfants qui lui a fait introduire des animaux dans ses romans : Kafi (Six compagnons), Tic-Tac (Famille H.L.M.), Minet, (La roulotte du Bonheur), Ali-Baba-Bikini (La maison au mille bonheurs), l'ne (srie des "Pompon").Les romans sentimentaux, plus psychologiques sont le plus souvent une qute, celle d'une sur, d'une famille affectueuse, d'ou leur atmosphre un peu triste, tous, et en particulier, ceux crits pour les coles, s'attachent faire connatre la France ou les pays trangers (Sngal, Laponie, Japon, Portugal, Espagne, Grce, Italie, Angleterre). La documentation est toujours trs srieuse, la vrit historique respecte (Le viking au bracelet d'argent, La princesse sans nom, Le jongleur l'toile).

Ecrits dans un but ducatif et culturel, le livres de Paul-jacques Bonzon allient une langue simple, pure, vocatrice, souvent potique, le souci d'instruire autant que celui de plaire.

Il a crit en collaboration avec Monsieur Pedoja , inspecteur dpartemental de l'ducation nationale, un livre de lecture destin aux enfants des pays francophones "Pompon, petit ne des tropiques".

Chacun crivait un chapitre et le communiquait.

Il disparat le 24 septembre 1978 Valence, Drme.

Paul-Jacques BONZON J'ai demand plusieurs personnes si ce nom leur tait familier et la plupart m'ont rpondu par la ngative...

Mais lorsque j'ai parl des "Six Compagnons", tout coup des souvenirs leur sont revenus dans une bouffe de chaleur et de bonheur de l'enfance...!

Paul-Jacques Bonzon a t un auteur trs prolifique. Son criture lgre et fluide destine aux enfants n'en est pas moins rigoureuse et trs littraire. Son style, un enchantement et ses histoires toujours bien ficeles jusque dans les moindres dtails. Des adultes peuvent trouver grand plaisir la lecture de ces histoires bien construites et dans lesquelles les grandes valeurs de la morale judo-chrtienne ont cours. Mystre, tristesse, tendresse, motion et joie, tout y est...!

Nous avons donc runi dans cette page, un peu en vrac, des informations pches droite et gauche sur cet crivain et nous esprons que cela vous donnera peut-tre envie de dcouvrir son oeuvre.

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Biographie de P-J Bonzon:

Paul-Jacques Bonzon est n le 31 aot 1908 Sainte-Marie-du-Mont, Manche, en Normandie. Aujourd'hui, un bourg de 700 800 habitants, situ deux pas de la baie des Veys, et des plages du dbarquement.Fils unique n dans une famille aise, Paul-Jacques eut cependant une enfance assez difficile face un pre autoritaire qui ne lui laissa pas souvent faire ce qu'il aurait aim.

Elve de l'cole normale d'instituteur de Saint-l, il fut d'abord nomm en Normandie. Pour des raisons de sant, il vint dans la drme o il fut instituteur et directeur d'cole pendant vingt cinq ans.

Mari, pre de deux enfants : Jacques et Isabelle, il termine Valence en 1961 sa carrire d'enseignant pour se consacrer entirement son mtier d'crivain de livres pour enfants.

Il appartenait l'"Acadmie Drmoise", association culturelle qui groupe des crivains, des savants, des artistes du "Pays Drmois".

Il ne rattachait pas ses livres un courant historique quelconque, cependant il lisait beaucoup Freud, Bergson, Huxley. Trs peu de romans, sauf ceux dans lesquels il trouvait la documentation qu'il cherchait.

Pourtant, il aimait Simenon dont il apprciait la psychologie, l'tude d'un milieu.

A l'origine de son oeuvre est un concours de circonstances. Pendant la dernire guerre, instituteur dans le Vercors, (mon Vercors en feu), il eut se pencher sur la condition de vie des enfants rfugis, des juifs en particulier. Pour les aider moralement et les distraire, il leur lisait des histoires qu'il crivait pour eux. Envoy un diteur "Loutsi-chien" fut accept. D'autres romans, tous retenus, suivront.

Tout naturellement, l'instituteur qu'il tait a crit pour ses lves, pour la plupart d'un milieu modeste. Ils se reconnaissaient dans les hros de Paul-Jacques Bonzon, enfants de la rue, sans moyens financiers (la srie Six compagnons), mais adroits, dvous, gnreux, chevaleresques mme.

C'est aussi cette connaissance des enfants qui lui a fait introduire des animaux dans ses romans : Kafi (Six compagnons), Tic-Tac (Famille H.L.M.), Minet, (La roulotte du Bonheur), Ali-Baba-Bikini (La maison au mille bonheurs), l'Ane (srie des "Pompon").Les romans sentimentaux, plus psychologiques sont le plus souvent une qute, celle d'une soeur, d'une famille affectueuse, d'ou leur atmosphre un peu triste. Tous et en particulier ceux crits pour les coles, s'attachent faire connatre la France ou les pays trangers (Sngal, Laponie, Japon, Portugal, Espagne, Grce, Italie, Angleterre). La documentation est toujours trs srieuse, la vrit historique respecte (Le viking au bracelet d'argent, La princesse sans nom, Le jongleur l'toile).

Ecrits dans un but ducatif et culturel, le livres de Paul-Jacques Bonzon allient une langue simple, pure, vocatrice, souvent potique, le souci d'instruire autant que celui de plaire.

Il a crit en collaboration avec Monsieur Pedoja , inspecteur dpartemental de l'ducation nationale, un livre de lecture destin aux enfants des pays francophones "Pompon, petit ne des tropiques".

Chacun crivait un chapitre et le communiquait.

Il disparut le 24 septembre 1978 Valence, Drme.

***Article paru sa mort:

Valence.

La mort de Paul-Jacques Bonzon va toucher des millions de jeunes et d'enfants travers le monde. Il tait leur crivain, celui qui avait compris leurs gots, et qui tait devenu leur complice travers une centaine de romans. Depuis plus de trente ans ( c'est dire que ses premiers lecteurs sont aujourd'hui des hommes), il a enchant des gnrations d'coliers par ces rcits d'aventure clairs, purs et passionnants. Son oeuvre a t traduite dans un grand nombre de pays, y compris le Japon, et partout elle a connu un et connat encore, un tonnant succs.

Originaire de Ste-Marie-du-Mont dans la manche, il tait dou pour la peinture et la musique, mais son pre avait voulu qu'il soit instituteur. Et c'est comme tel qu'il arriva un jours dans le Vercors, puis, plus tard, l'cole de la rue Berthelot Valence, et qu'il commena crire des histoires qu'il lisait ses lves, guettant leurs ractions, et s'inspirant souvent de leurs remarques..

Ses hros les plus populaires sont les Six compagnons qu'il entrana dans des aventures lointaines ou proches, Valence, l'Aven Marzal, la Croix-Rousse, Marcoules, et qui tiennent aujourd'hui un bon rayon dans la bibliothque verte. Pour la bibliothque rose, il mit en scne la famille H. L. M., et crivit beaucoup d'autres rcits comme Mon Vercors en feu, et d'autres fictions tel l' Eventail de Sville qui fut adapt pour la tlvision.Paul-Jacques Bonzon avait reu en France le grand prix du Salon de l'Enfance, puis, New-York, le prix du Printemps qui couronne le meilleur livre pour enfants paru aux Etats-Unis.Il avait abandonn l'enseignement assez tt pour se consacrer son oeuvre, entour de son pouse et de ses deux enfants, une fille et un garon, aujourd'hui maris. Il travaillait le plus souvent directement la machine dans sa tranquille demeure de la rue Louis-Barthou, prolonge par un charmant petit jardin.

C'est l qu'il inventait ses belle histoires, et lorsqu'il avait achev un chapitre il prenait sa pipe et venait faire un tour en ville de son pas gliss, calme et amical.

Paul-Jacques Bonzon tait naturellement membre de l'acadmie drmoises, vice-prsident de Culture et Bibliothques pour tous. Il tait devenu un authentique Dauphinois trs attach sa province d'adoption. Sa gloire littraire, qui est mondiale parmi les jeunes, n'avait en rien altr sa simplicit ni sa bienveillance : et il disparat comme il a vcu, dicrtement.

Pierre Vallier.

***Autres tmoignages:Paul-Jacques Bonzon est trs connu pour sa srie de livres parus dans la bibliothque verte, sous le titre "Les six compagnons". Outre de nombreux autres ouvrages pour la jeunesse de grande qualit, il a aussi publi des ouvrages scolaires. Paul-Jacques BONZON tait instituteur.

Paul-Jacques BONZON est surtout connu comme grand romancier de la jeunesse, d'ailleurs abondamment laur (Second Prix "Jeunesse" en 1953. Prix "Enfance du Monde" en 1955. Grand Prix du Salon de l'Enfance en 1958). Ses ouvrages suscitent chez nos enfants - et chez bien des adultes - un intrt croissant. Il sait, de longue exprience, que composer un livre de "lectures suivies" est une entreprise dlicate, que le got des jeunes est l'action rondement mene, aux pripties multiples voire violentes ou cruelles. Les livres d'vasion, de dlassement, de bibliothque, pour tout dire, laissent paratre ces caractres.

Paul Vigroux, Inspecteur gnral honoraire.

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Paul-Jacques Bonzon a ralis de trs nombreux dessins. En fait il voulait l'origine tre dessinateur, peintre ou musicien mais sont pre en a dcid autrement! A une certaine poque, il rsidait en Suisse et vivait de ces dessins humoristiques vendus sous forme de cartes postales.

Un dessin de Paul-Jacques Bonzon:

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Voici quelques informations supplmentaires, tires d'un ouvrage de Marc Soriano, aux ditions Delagrave, 2002.

L'auteur nous apprend que Paul-Jacques Bonzon, n dans une famille aise, fils unique, pre autoritaire, a eu une enfance difficile.

Paul-Jacques Bonzon, en crivant pour les enfants, se rinvente une enfance.Il crit des aventures sentimentales qui sont des qutes : une soeur, une famille normale...(Du gui pour Christmas, La promesse de Primerose).

Cela plat particulirement aux filles, confie Paul-Jacques Bonzon.

Il avoue aussi que s'il ne tenait qu' lui, les ouvrages finiraient mal !

Ce qui plat plus aux filles qu'aux garons. Un seul titre finit mal : "L'ventail de Sville". Encore l'adaptation tlvise adoucit-elle la fin. Et des pays trangers, pour la traduction dans leur langue, demandent "une fin heureuse".

Les six compagnons se vendent 450000 par an en moyenne. L'auteur dit qu'on lui a reproch de "s'tre laiss aller" des sries, comme si c'tait une dchance pour l'auteur et un mal pour le lecteur. Paul-Jacques Bonzon reprend :

"Il est important d'encourager la lecture une poque ou elle est concurrences par toutes sorte d'autres sollicitations".

Bonzon avoue aussi son penchant pour les milieux modestes, qui, dit-il plaisent aux enfants. Il comprend, avec le temps, pourquoi sa srie des "Six compagnons" a plus de succs que sa srie "La famille HLM" : Il y a un chien !

Les ouvrages de Bonzon sont traduits dans 16 pays.

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***Bibliographie:

Titres hors sries:

- Contes de mon chalet

- Contes de lhiver- Delph le marin- Du gui pour Christmas (Second Prix "Jeunesse" 1953)- Fan-Lo- J'irai Nagasaki- La ballerine de Majorque- La croix d'or de Santa Anna- La disparue de Montlimar- La princesse sans nom- La promesse de Primerose

- Le rendez vous de Valence- Le cheval de verre- Le jongleur l'toile- Le petit passeur du lac- Le secret du lac Rouge- Le viking au bracelet d'argent- Le voyageur sans visage- Les orphelins de Simitra (Prix "Enfance du Monde" 1955)- L'ventail de Sville (Grand Prix "Salon de l'Enfance" 1958)- L'homme la valise jaune- Loutsi-Chien- Mamadi- Mon Vercors en feu- Saturnin et le vaca-vaca- Soleil de mon Espagne- Tout Fou- Un secret dans la nuit polaire

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Les six Compagnons:

1 1961Les Compagnons de la Croix-Rousse

2 1963Les Six Compagnons et la pile atomique

31963Les Six Compagnons et l'homme au gant

41963Les Six Compagnons au gouffre Marzal

51964Les Six Compagnons et l'homme des neiges

61964Les Six Compagnons et la perruque rouge

71964Les Six Compagnons et le piano queue

81965Les Six Compagnons et le chteau maudit

91965Les Six Compagnons et le petit rat de l'Opra

101966Les Six Compagnons et l'ne vert

111966Les Six Compagnons et le mystre du parc

121967Les Six Compagnons et l'avion clandestin

131968Les Six Compagnons et l'metteur pirate

141968Les Six Compagnons Scotland Yard

151969Les Six Compagnons et les agents secrets

161969Les Six Compagnons et le secret de la calanque

171970Les Six Compagnons et les pirates du rail

181970Les Six Compagnons et la disparue de Montlimar

191971Les Six Compagnons et la princesse noire

201971Les Six Compagnons et les espions du ciel

211972Les Six Compagnons la tour Eiffel

221972Les Six Compagnons et la brigade volante

231973Les Six Compagnons et l'il d'acier

241973Les Six Compagnons en croisire

251974Les Six Compagnons et les voix de la nuit

261974Les Six Compagnons se jettent l'eau

271975Les Six Compagnons dans la citadelle

281975Les Six Compagnons devant les camras

291976Les Six Compagnons au village englouti

301976Les Six Compagnons au tour de France

311977Les Six Compagnons au concours hippique

321977Les Six Compagnons et la clef-minute

331978Les Six Compagnons et le cigare volant

341978Les Six Compagnons et les piroguiers

351979Les Six Compagnons et la bouteille la mer

361979Les Six Compagnons et les skieurs de fond

371980Les Six Compagnons et les bbs phoques

381980Les Six Compagnons dans la ville rose

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La famille HLM:

O est pass l'ne Tulipe ? (1966)

(publi galement sous le titre

La famille H.L.M. et l'ne Tulipe)

Le secret de la malle arrire (1966)

Les tranges locataires (1966)

Vol au cirque (1967)

L'homme la valise jaune (1967)

Luisa contre-attaque (1968)

Le marchand de coquillages (1968)

Rue des chats-sans-queue (1968)

Un cheval sur un volcan (1969)

Le perroquet et son trsor (1969)

Quatre chats et le diable (1970)

Le bateau fantme (1970)

Le secret du Lac Rouge (1971)

L'homme la tourterelle (1972)

La roulotte de l'aventure (1973)

Slalom sur la piste noire (1974)

L'homme aux souris blanches (1975)

Les espions du X-35 (1976)

Le cavalier de la mer (1977)

Lhomme au nud papillon (1978)

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Srie Diabolo:

Diabolo le petit chat

1976

Diabolo et la fleur qui sourit

1976

Diabolo pompier

1976

Diabolo et le cheval de bois

1977

Diabolo jardinier

1977

Diabolo ptissier

1977

Diabolo sur la lune

1979

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A suivre

Livres scolaires: "Livres de lecture suivie"

P.-J. Bonzon et M. Pdoja:

- Pompon le petit ne des tropiques. CP.

P.-J. Bonzon:

- Le chteau de Pompon (CP)- Pompon la ville (CP)- Le jardin de Paradis (CP, CE1)- La maison aux mille bonheurs (CE1, CE2)- Le cirque Zigoto (CE1, CE2)- Le chalet du bonheur (CE1, CE2, CM1)- Yani (CM1, CM2)- Ahmed et Magali (CM1, CM2)- Le relais des cigales (CM1, CM2)- La roulotte du bonheur (CM2)

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Voici quelques photos de couvertures de livres de P-J Bonzon (Cliquez sur une vignette pour voir la photo agrandie, puis sur le bouton "Prcdente" de votre navigateur pour revenir cette page).

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A suivre

THEATRE

1953Coquette chambre louer

1954Camping interdit

1954L'inscurit sociale

1956Les Carottes des Champs-Elyses

1956Nous les avons vus

1956Aux urnes, citoyennes !

1957Permis de conduire tout ge

1957La nuit du 3 mars

1957 Madame a son robot

1957Plus on est de fous

???Devant le rideau

NOUVELLES

1952Le Grand Linceul Blanc

(Francs Jeux Africains n16 du 20 novembre 1952)

1953Les monstres de Maladetta

(Francs Jeux pour les garons No 174 du 15 Aout 1953)

1959Le chamois de Zimmis

Publie dans le numro 30 du 26 juillet 1959 "Ames Vaillantes" , illustrations de Yvan Mari (illustrateur attitr des Editions Fleurus).

???Le pre Nol n'avait pas six ans

Sauf erreur ou omission

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