Les maux de l'hiver

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« Je redoute l'hiver parce que c'est la saison du confort ! » Arthur Rimbaud / Une Saison en enfer, Adieu Les bons réflexes à adopter pour être en bonne santé l’hiver Nez qui coule, maux de tête, gorge irritée, yeux qui pleurent, fièvre, courbatures... Ce sont tous ces symptômes qui font de l’hiver une saison peu agréable. Pourtant, il existe des gestes simples qui permettent d’y échapper. Ambiances intérieures, 3 facteurs : 1. Chauffage En hiver, nous avons tendance à faire varier la température intérieure proportionnellement à l’évolution du niveau de mercure dans les thermomètres. Bien sûr, il n’existe pas réellement de température idéale et celle-ci est estimée selon votre propre perception du niveau de confort thermique. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) recommande une température de 19°C 1 dans les pièces à vivre, et un peu moins dans les chambres. Le choix arbitraire de cette température vise avant tout à limiter la consommation d'énergie. Selon l'ADEME, un degré de plus, c'est 7% de consommation de chauffage en plus 2 . Cependant, descendre en dessous de 17°C aura pour effet de refroidir les parois les plus froides du logement, ce qui favorisera l’apparition d’humidité. Comprendre ce qui vous apportera du confort : Pour consommer moins d’énergie, pensez à isoler votre logement ! Outre les considérations écologiques et économiques, chauffer son logement aux températures préconisées permet de limiter ses effets sur votre santé : Le mode de chauffage par convection, très répandu sous la forme de convecteurs électriques, aboutit à : - un assèchement de la peau, - un brassage des volumes d’air avec ses particules en suspension, - un assèchement des muqueuses nasales et bronchiques pouvant déclencher des rhumes chroniques... A noter que les systèmes de chauffage d’appoint peuvent aussi représenter un risque d’incendie ! La température est l’un des facteurs qui concourent au confort et à la bonne hygiène de vie. C’est pourquoi la loi prévoit des sanctions pour les propriétaires qui négligeraient cette composante au détriment de leur locataire. 3 1 http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/habitation/bien-gerer-habitat/comment-reduire-factures-denergie 2 http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-trucs-astuces-pour-economiser.pdf 3 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32563

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« Je redoute l'hiver parce que c'est la saison du confort ! » Arthur Rimbaud / Une Saison en enfer, Adieu

Les bons réflexes à adopter pour être en bonne santé l’hiver

Nez qui coule, maux de tête, gorge irritée, yeux qui pleurent, fièvre, courbatures...

Ce sont tous ces symptômes qui font de l’hiver une saison peu agréable. Pourtant, il existe des gestes simples qui permettent d’y échapper.

► Ambiances intérieures, 3 facteurs :

1. Chauffage

En hiver, nous avons tendance à faire varier la température intérieure proportionnellement à l’évolution du niveau de mercure dans les

thermomètres. Bien sûr, il n’existe pas réellement de température idéale et celle-ci est estimée selon votre propre perception du niveau de

confort thermique.

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) recommande une température de 19°C1 dans les pièces à vivre, et un peu

moins dans les chambres. Le choix arbitraire de cette température vise avant tout à limiter la consommation d'énergie. Selon l'ADEME, un

degré de plus, c'est 7% de consommation de chauffage en plus2. Cependant, descendre en dessous de 17°C aura pour effet de refroidir les

parois les plus froides du logement, ce qui favorisera l’apparition d’humidité.

Comprendre ce qui vous apportera du confort :

Pour consommer moins d’énergie, pensez à isoler votre logement !

Outre les considérations écologiques et économiques, chauffer son logement

aux températures préconisées permet de limiter ses effets sur votre santé :

Le mode de chauffage par convection, très répandu sous la forme de

convecteurs électriques, aboutit à :

- un assèchement de la peau,

- un brassage des volumes d’air avec ses particules en suspension,

- un assèchement des muqueuses nasales et bronchiques pouvant

déclencher des rhumes chroniques...

A noter que les systèmes de chauffage d’appoint peuvent aussi représenter un

risque d’incendie !

La température est l’un des facteurs qui concourent au confort et à la bonne hygiène de vie. C’est pourquoi la loi prévoit des sanctions pour les

propriétaires qui négligeraient cette composante au détriment de leur locataire.3

1 http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/habitation/bien-gerer-habitat/comment-reduire-factures-denergie

2 http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-trucs-astuces-pour-economiser.pdf

3 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32563

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Attention aux intoxications !

Un appareil de chauffe (non-électrique) vieillissant, mal entretenu, ou situé dans une pièce mal ventilée, peut libérer plus d’une centaine de

composés toxiques, sous forme de gaz ou de micropoussières : monoxyde de carbone (CO), composés organiques volatils, hydrocarbures

aromatiques polycycliques, oxydes d’azote…

Ces particules, et notamment celles produites par la combustion du bois, pénètrent profondément dans les poumons à cause de leur faible

diamètre.

Parmi les substances émises, certaines sont reconnues cancérigènes, et d'autres provoquent diverses pathologies allant de la simple irritation

des yeux et des voies respiratoires, jusqu’à l'aggravation de l'état des personnes les plus sensibles comme les très jeunes enfants, les

personnes âgées ainsi que celles qui souffrent d'asthme, d'emphysème ou de problèmes cardiaques.

Une attention toute particulière doit être portée sur les appareils de type : Chaudières (bois, charbon, gaz, fioul), Chauffe-eau, Cheminées et poêles, Chauffages

mobiles d’appoint et Cuisinières (bois, charbon, gaz).

Focus sur le Monoxyde de carbone : Ce gaz inodore, incolore et très toxique, asphyxie en prenant la place de l’oxygène dans le sang4.

Il provoque deux types d’intoxication :

• l’intoxication faible ou chronique se manifeste par des maux de tête,

des nausées et de la fatigue, vomissement.

• l’intoxication grave et rapide qui entraîne des vertiges, troubles du

comportement, pertes de connaissances, coma voire décès. En moins

d’une heure, ce gaz s’avère mortel.

Depuis le 1er

septembre 2015, 2169 personnes ont été intoxiqués

accidentellement par ce gaz dont 265 dirigées vers un service

hospitalier de médecine hyperbare. 11 décès sont à déplorer sur cette

même période.5

Il existe des gestes simples pour s’en protéger :

• Avant chaque hiver :

Faire vérifier vos installations (chaudières, chauffe-eau, cheminées, poêle) par un professionnel qualifié.

Faire effectuer un ramonage de vos conduits de cheminées.

• Pendant tout l’hiver :

Aérer régulièrement votre logement.

Ne jamais boucher les entrées d’air.

Respecter les consignes d’utilisation des appareils à combustion indiquées dans le mode d’emploi par le fabriquant.

• En période de grands froids ou en cas de coupure d’électricité :

Ne jamais utiliser d’appareil non destinés au chauffage pour se chauffer : cuisinière, brasero, …

Ne pas utiliser les chauffages d’appoint en continu. Ces appareils ne doivent fonctionner que par intermittence.

Installer impérativement les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments et jamais dans des lieux clos.

Pour plus de précisions : Lire les 10 conseils pratiques6 pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone chez soi.

Il existe sur le marché des détecteurs de monoxyde de carbone pour lesquels des procédures d’évaluation sont en cours. Cependant, selon le

ministère des affaires sociales et de la santé, ces détecteurs sont insuffisants pour éviter les intoxications7. La prévention des intoxications

passe donc prioritairement par l’entretien et la vérification réguliers des appareils à combustion, la bonne ventilation des locaux et l’utilisation

appropriée des chauffages d’appoint.

Si vous deviez vous équiper, malgré tout, d’un détecteur de monoxyde de carbone, il est recommandé :

- d’orienter l’achat de détecteurs fixes vers des appareils conformes à la norme européenne NF EN 50291 ;

- d’orienter l’achat des détecteurs portatifs vers des appareils à la fois détecteurs et analyseurs (affichage du taux de monoxyde de carbone),

utilisés par les services de secours. Cependant, ces appareils doivent être régulièrement étalonnés.

4 http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/accidents/monoxyde-carbone/precautions.asp

5 http://www.invs.sante.fr/ Environnement-et-sante/Intoxications-au-monoxyde-de-carbone/Bulletin-de-surveillance-des-intoxications-au-CO/2015-2016

6 http://www.ars.rhonealpes.sante.fr/Environnement_Sante/CO/Comment_prevenir_les_intoxications_au_Monoxyde_de_carbone

7 http://social-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/batiments/article/prevention-des-intoxications

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D’où peut provenir les émanations accidentelles de CO dans une habitation ?

Pour éviter ça...

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2. Aération

On croit à tort ne pas subir cette pollution, puisqu’elle est évacuée à l’extérieur. En plus d’être l’un des facteurs qui favorise la production de

monoxyde de carbone, une mauvaise aération nuit à la qualité de l’air intérieure.

Le Pr Thomas Similowski, chef de service pneumologie et réanimation médicale à la Pitié-Salpêtrière, a présenté, à l’occasion du symposium scientifique organisé par l’APHP le 13 octobre 2015

8, le paradoxe qui

existe entre le caractère vital de l’air et les nombreux risques qui y sont associés. En effet, il explique que le volume d’air inhalé quotidiennement par un être humain est compris entre 15 000 et 30 000 litres en fonction de son activité. L’air est ensuite distribué sur une surface d’échange avec la circulation sanguine, d’environ 100 à 200 m

2 (l’équivalent d’un court de tennis), au niveau des alvéoles pulmonaires. « La

quantité de particules pénétrant dans l’organisme est ainsi considérable. De surcroît, les plus petites d’entre elles sont susceptibles de passer dans le sang, pouvant ainsi être responsables de maladies

cardiaques, neurologiques,... Il est impossible de choisir l’air que l’on respire et d’éviter de s’exposer à son contenu. Cela explique la fréquence et l’importance des maladies liées à l’air ». Ainsi, beaucoup de personnes souffrent d’allergies respiratoires, d’asthme et de rhinite..., de la silicose et de nombreuses affections liées au travail comme dans le cas de l’amiante. « Il en est de même pour les maladies liées au tabac, comme le cancer du poumon, du larynx ou encore l’insuffisance respiratoire qui se traduisent chaque année en France par 75 000 décès, soit plus de 200 par jour ! Il en est aussi ainsi des effets néfastes de la pollution domestique et atmosphérique. L’amélioration de la qualité de l’air constitue un défi majeur. Elle exige une meilleure diffusion de la connaissance scientifique sur les effets de la pollution atmosphérique sur la santé ». En hiver, nous passons beaucoup de temps en milieu clos pour se protéger du froid. Selon l’ADEME, nous y passerions 90%

9 de notre temps. Il

est alors important que l’atmosphère intérieure ne soit pas polluée. Pourtant, Les composés organiques volatiles (COV) tels que le formaldéhyde, le tétrachloroéthylène, le naphtalène, le trichloréthylène ou encore le benzène polluent les intérieurs. En cause, les chauffages d’appoint, peintures, revêtements de sol, animaux, aérosols, cigarettes, cuisine,...

Effectuez une visite virtuelle d’un appartement pour découvrir ou se situent les sources de pollution intérieure : http://www.prevention-maison.fr/pollution/#/home/introduction

8 https://www.aphp.fr/Qualité-de-lair-et-Santé.pdf 9 http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/habitation/bien-gerer-habitat/lair-interieur-logement

Photo d’Eléonore de Bonneval, www.upintheair.fr

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Des gestes simples permettent de préserver la qualité de l’air que nous respirons : Si votre logement n’est pas équipé d’une VMC, il faut veiller à maintenir une circulation d’air suffisante afin de renouveler l’air intérieur.

- Ouvrir les fenêtres pendant au moins 5 à 10 minutes par jour est indispensable car cela permet d’évacuer l’humidité et les polluants. Dans un souci d’économie d’énergie, il faudra veiller à couper le chauffage dans les pièces aérées pendant le temps de l’aération.

- Il est important d’entretenir les systèmes d’aération et d’effectuer un nettoyage régulier des grilles intérieur et extérieur. - Vous pouvez choisir des matériaux de construction et de décoration moins polluants grâce à la lecture d’étiquettes rendues obligatoires depuis septembre 2013. - Vous pouvez aussi opter pour des produits ménagers moins nocifs. Vous limiterez ainsi l’émission de Composés Organiques Volatils (COV) et

de polluants. Vous pouvez les repérer facilement : ils portent l’Écolabel Européen. 10

Le ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la mer a réalisé un guide pour agir contre la pollution de l’air intérieur :

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_Pollution_Air_interieur.pdf

Ouvrir les fenêtres de son logement en hiver peut sembler absurde lorsque les températures sont basses, mais il faut savoir que la chaleur se

répartit plus facilement dans un air sec et une pièce bien ventilée. Ainsi, même s’il fait froid dehors, aérer permettra de réduire le taux

d’humidité, ce qui rendra le chauffage plus efficace.

3. Taux d’humidité

La sensation de confort n’est pas seulement dépendante de la température. Le taux d’humidité ambiant joue aussi un rôle essentiel dans les

risques de désagréments pour votre santé et votre intérieur.

En effet, les allergènes sont émis par les animaux domestiques et les plantes, mais surtout par les moisissures et champignons, les insectes

(blattes) et les acariens dont la prolifération est favorisée par l’humidité et la chaleur.

Pour limiter leur développement, il faut maintenir un taux d’humidité compris entre 40% et 60%, en plus de respecter les températures

préconisées.

Plusieurs instruments permettent de mesurer le taux d'humidité ou d'influer sur sa valeur. L’humidificateur

permettra d’augmenter le taux d’humidité pour pallier à une atmosphère trop sèche, tandis que le

déshumidificateur permettra de le réduire. Un appareil, l’hygromètre (testeur d’humidité), permet de mesurer le

taux d’humidité d’un mur ou d’une pièce.

10 http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/achats/produits-dentretien

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► Transmission de virus

Eh oui ! L’hiver n’est pas une période bien glorieuse pour nos nez, gorges, poumons, intestins, synonyme de rhume, de grippe, d’angine, de

bronchite, de gastroentérite, etc…

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir, ce serait : SE LAVER LES MAINS !

En effet, 80% des microbes se transmettent par les mains11

. Chaque fois que nos mains se trouvent en contact avec une personne malade ou

un objet contaminé, bactéries et virus viennent s’y nicher. Indétectables à l’œil nu, ils peuvent être néanmoins responsables des maladies

infectieuses de l’hiver – rhume, grippe, gastro-entérite, bronchite.

On les retrouve donc un peu partout : sur les téléphones, la monnaie, le clavier d’ordinateur, en serrant la main, les poignées de portes, les barres

de transports en commun, les rampes d’escalier, les robinets, les éponges, etc... Partout !

Une bonne hygiène des mains réduit donc la transmission de germes, de micro-organismes ou de bactéries naturellement présents sous les

ongles et prévient la contamination12

.

Quand se laver les mains ?

Avant de manger, boire, fumer,...

Après être allé aux toilettes

Avant de se maquiller, de mettre des lentilles

Après avoir retiré ses gants de protection

En l’absence de point d’eau à proximité, réaliser une friction des mains avec une solution hydro-alcoolique.

A noter que les produits hydro-alcooliques ne remplacent pas l’eau et le savon.

L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) recommande l’utilisation de solutions ou gels hydro-alcooliques testés

selon la norme NF EN 14476 ou dont la concentration optimale en alcool est comprise entre 60% et 70% (volume/volume) ou à une

concentration comprise entre 520 et 630 mg/g13

.

Les autres voies de transmission les plus courantes sont la toux et les éternuements, via l’air.

Ainsi, lorsque vous êtes malade, il est important d’éviter tout contact physique avec son entourage.

Pour tousser ou éternuer sans contaminer les autres, couvrez-vous la bouche et le nez avec un mouchoir en papier à usage unique et jetable.

Si vous n’en avez pas, toussez ou éternuez dans le pli de votre coude, puis lavez-vous systématiquement les mains en suivant les étapes

préconisées.

11 https://ag.arizona.edu/media/archives/6.11.html 12 http://www.inrs.fr/actualites/bons-gestes-virus-hivernaux.html 13 http://ansm.sante.fr/S-informer/Presse-Communiques-Points-presse/Gels-et-solutions-hydro-alcooliques-Recommandations-sur-les-produits-de-desinfection-des-mains-par-le-grand-public

Comment se laver les mains ?

Mouiller les mains

Savonner, de préférence avec du savon liquide

Frotter les paumes, le dos des mains, l'espace situé entre les doigts

Nettoyer les ongles en les frottant doucement contre la paume opposée

Rincer sous l’eau courante

Sécher avec un essuie-main de préférence en papier et à usage unique

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L’INPES a réalisé une brochure expliquant les principales voies de transmissions et présentant les gestes à adopter :

14

Je vous invite à voir également les gestes, étape par étape, pour un lavage de main efficace.

Malgré toutes ces précaution, vous vous sentez faible et contractez les symptômes suivants : fièvre supérieure à 38°C, douleurs musculaires et

articulaires, grande fatigue, toux, écoulements nasal, gorge irritée, maux de tête? Vous souffrez certainement d’une grippe et vous feriez

mieux d’appeler votre médecin traitant. Si ces symptômes persistent ou se manifestent de façon intenses, n’hésitez surtout pas à contactez le

SAMU (15) afin d’avoir les conseils d’un médecin en urgence.

14 http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/912.pdf

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Actifs tout au long de l’année, mais particulièrement redoutables en hivers, période pendant laquelle le système de défense immunitaire de

l’organisme est affaibli (notamment à cause de la faible exposition aux rayons du soleil, source de production de vitamine D), ces virus ne sont

pas une fatalité et vous pouvez très bien vous en passer.

Depuis le printemps 2009, les médias évoquent le risque de grippe aviaire, virus A(H1N1)15

, pour l'Homme. Selon l’Organisation Mondiale de la

Santé (OMS), il s’agit d’un « virus grippal qui n’avait jamais été identifié comme source d’infection chez l’être humain avant la survenue de la

pandémie actuelle16

».

Mais qu’est-ce qu’un virus exactement ?

En biologie, un virus est une entité biologique qui nécessite une cellule hôte, dont il utilise les constituants pour se multiplier. Les virus sont

des objets particulaires, infectieux, constitués au minimum d'un acide nucléique et de protéines, ils ne sont pas considérés comme faisant

partie des êtres vivants.17

Contrairement aux bactéries, les virus se caractérisent par leur très petit diamètre, de

l’ordre de 250 nm, ce qui les rend invisibles au microscope optique. Ils ne sont pas retenus

par le filtre de Chamberland (bio-filtre constitué d’un matériau filtrant auquel se fixent des

microorganismes) et ne peuvent pas être cultivés.18

Comment est-ce qu’ils nous rendent malade ?

Leur très petit diamètre leur permet de pénétrer à l’intérieur de notre organisme à travers

les muqueuses, jusque dans nos cellules, où ils infectent des tissus aux fonctions cruciales

et peuvent modifier leur fonctionnement. Après une période d’incubation plus ou moins

longue, sa multiplication à l’intérieur de la cellule infectée et celles à proximité, affecte le bon fonctionnement de l’organisme. Les premiers

signes cliniques apparaissent alors. Le système immunitaire de l’hôte produit des anticorps qui vont lutter contre le virus. C’est seulement

quand le système immunitaire reprend le dessus que le virus est éliminé. L'organisme en ressort alors immunisé, à plus ou moins long terme.

En revanche, si sa multiplication est trop importante, le système immunitaire ne parvient pas à maîtriser le développement du virus, qui peut

alors gagner tous les organes via le sang et causer des hémorragies mortelles. C'est le cas avec le virus Ebola19

par exemple. Tant que le virus

n’est pas éliminé, son hôte reste contagieux.

15 http://www.cairn.info/revue-sante-publique-2011-6.htm 16 http://www.who.int/csr/disease/swineflu/frequently_asked_questions/about_disease/fr/ 17 Les virus appartiennent-ils à l'arbre du vivant ?, Pour la Science, no 415, mai 2012, p. 27. 18 Olivier Donnars, Patrick Forterre, Ali Saïb, La Recherche n°427, février 2009, p. 77. 19 http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/

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Dans un but de prévention de ces infections, l’OMS recommande d’avoir recours à ce procédé qui repose sur la propriété de

mémoire de notre système de défense immunitaire : le Vaccin20

.

Manuelle Rovillé, chargé de mission à la fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), a rédigé un dossier, pour le

Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui explique les effets de la vaccination et son fonctionnement sur

l’organisme.

En cette fin d’hiver, au moment de l’écriture de cet article, la France connait un épisode d’épidémie grippale. L’Institut de Veille Sanitaire a

publié un bulletin épidémiologique du virus de la grippe afin d’établir un point au 2 mars 2016.21

Epidémie grippale proche de son pic en métropole

Majoritairement liée aux virus de type B

Pas de signes particuliers de gravité à ce stade de l’épidémie

En respectant scrupuleusement ces gestes de prévention, vous limiterez considérablement la probabilité de tomber malade. Ils sont à

compéter avec une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité physique)...

Ces conseils sont aussi valables les autres saisons, bien que l’hiver reste celle que nous redoutons le plus à cause de tous ces désagréments.

En France, nous avons la chance d'habiter une région tempérée qui voit se succéder les saisons et varier les paysages. L’hiver reste malgré tout

une très belle saison qui n'a cessé d'inspirer les plus grands artistes à l’instar d’Ondine Valmore dans son magnifique poème « La Voix » ou de

Claude Monet et son fameux tableau « Rue sous la neige, Argenteuil 22

», parmi tant d’autres.

Pensez donc à appliquer ces conseils afin de pouvoir profiter sereinement de cette fabuleuse saison.

20 http://www.who.int/immunization/policy/immunization_tables/fr/ 21 http://www.invs.sante.fr/Maladies-infectieuses/Grippe/Bulletin-epidemiologique-grippe.-Point-au-2-mars-2016 22 http://www.nationalgallery.org.uk/paintings/claude-monet-snow-scene-at-argenteuil

La voix

La neige au loin couvre la terre nue ;

Les bois déserts étendent vers la nue

Leurs grands rameaux qui, noirs et séparés,

D’aucune feuille encor ne sont parés ;

La sève dort et le bourgeon sans force

Est pour longtemps engourdi sous l’écorce ;

L’ouragan souffle en proclamant l’hiver

Qui vient glacer l’horizon découvert.

Mais j’ai frémi sous d’invisibles flammes

Voix du printemps qui remuez les âmes,

Quand tout est froid et mort autour de nous,

Voix du printemps, ô voix, d’où venez-vous ?…

Ondine Valmore

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Théo SEBAS – Licence professionnelle QHSSE

08 mars 2016