Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser...

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Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les enjeux pour se mobiliser Avec l’appui de l’Association Humanité et Biodiversité

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 1

Biodiversité et Entreprises :

mieux comprendre les enjeux

pour se mobiliser

Avec l’appui de l’Association Humanité et

Biodiversité

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Edito

1,8 million d’espèces végétales et animales ont été recensés sur la terre. Pour autant, la grande majorité

d'entre elles n'ont pas encore été découvertes, et chaque année des milliers de nouvelles espèces sont ainsi

recensées. Les estimations scientifiques estiment généralement le nombre d’espèces vivantes sur terre entre 8

et 10 millions. Plus certain est le constat d’une tendance à l’érosion. Aujourd’hui 50 000 à 1000 000 espèces

disparaissent chaque année, soit 100 à 1000 fois le rythme naturel. Les milieux sont également impactés. En

19941, il fut constaté qu’au cours des trente années passées (1960 – 1990), plus de la moitié de la surface des

zones humides avaient disparu sur le territoire français. La dégradation de ces zones, si elle s’est ralentie, ne

s’est pourtant pas arrêtée malgré la reconnaissance de leur valeur.

Si l’urgence de la situation ne fait plus débat, l’ensemble des acteurs ont encore des difficultés à se saisir

pleinement du problème.

La France, un patrimoine d’importance mondiale

La France peut se prévaloir d’une véritable richesse du point de vue de la biodiversité. Véritable « carrefour

biologique » selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), la métropole accueille

quatre des cinq principales zones biogéographiques européennes qui lui permettent d’abriter plus de 75% des

types d’habitats naturels jugés prioritaires à l’échelle européenne. Cela sans parler de l’extrême diversité

offerte par les collectivités d’Outremer présentes sur les trois grands océans du globe.

Vous avez dit biodiversité ?

La biodiversité (littéralement la diversité du vivant) recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de

vies, ainsi que toutes les relations et interactions existantes entre les organismes vivants entre-eux d’une part,

et entre ces organismes et leurs milieux de vie d’autre part.

Les humains et leurs sociétés font partie des multiples relations d’interdépendance du vivant, et de fait, nos

sociétés se sont largement construites grâce aux services rendus par la biodiversité. Dès lors, nous sommes

tous concernés par le sujet.

Or, si le terme a pourtant été entendu maintes fois, il reste encore souvent insuffisamment maîtrisé et semble

parfois recouvrir une réalité un peu lointaine pour nos entreprises.

Cette complexité d’appréhension du sujet, se ressent particulièrement pour nos PME-TPE qui n’ont pas

toujours un impact foncier conséquent et appréhendent de ce fait difficilement leur rôle à tenir et leurs

interactions avec la biodiversité. Il n’est ainsi pas toujours aisé de recueillir des témoignages d’entreprises, qui,

n’évoluant pas uniquement sur les « secteurs verts », ont su appréhender cette notion.

La CGPME et Humanité et Biodiversité, un document de sensibilisation

L’association Humanité et Biodiversité, présidée par Hubert Reeves, a accepté de nous accompagner dans la

réalisation de ce guide par un travail de conseils et de relecture. Son directeur est également intervenu lors

d’une réunion de la Commission Développement Durable pour exposer les enjeux de la biodiversité.

Présentation des grandes notions et des principaux enjeux, témoignages, pistes d’action ce document a

vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les

bonnes questions et agir en conséquence.

Guillaume de Bodard Président de la Commission

Environnement et Développement Durable

1 Les Zones Humides, septembre 1994, Rapport d’évaluation, Premier ministre, Commissariat Général du Plan, Comité Interministériel de l’évaluation des politiques publiques, documentation française

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La Confédération Générale des Petites et Moyennes

Entreprises (CGPME)

Organisation patronale interprofessionnelle et partenaire social, la CGPME assure la représentation

des petites et moyennes entreprises françaises, tous secteurs confondus (industrie, commerce,

services, artisanat).

Forte de près de 200 branches professionnelles et de 125 structures départementales et régionales

(métropole et outre-mer), la CGPME représente plus de 600 000 entreprises.

Ses missions : promouvoir et défendre les TPE-PME, les représenter, et être force de propositions.

CGPME 10 Terrasse Bellini 92800 Puteaux

01 47 62 73 73 http://www.cgpme.fr/

Humanité et Biodiversité

Humanité et Biodiversité, association reconnue d’utilité publique, mène une action de plaidoyer pour

faire émerger dans la société les défis posés par l’érosion de la biodiversité et propose des solutions

pour y faire face. Son credo « La biodiversité partout, avec tous et pour tous ».

Humanité et Biodiversité 110 Bd Saint Germain 75006 Paris

01 43 36 04 72 , [email protected]

www.humanite-biodiversite.fr

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Sommaire

Edito

I. Ce qu’il faut savoir

A/ Les grandes notions

-1.Notion de biodiversité …………………………………………………………………5

-2.Notion de services rendus………………………………………………………….........7

-3.Notion d’aires protégées et de continuités écologiques………………………………9

-4.Cadre juridique général : une prise en compte croissante………………………….10

-5.Aménagement et environnement : la logique ERC…………………………………..11

B/ Enjeux entreprises

-6.Entre risques et opportunités……………………………………………………………15

-7.Biodiversité, guide de l’innovation……………………………………………………...17

-8.Marchés verts et verdissement des marchés………………………………………….19

II. Comprendre et Agir

A/ Comprendre pour agir

- 1.Outils existants…………………………………………………………………………….24

-2.La Stratégie Nationale pour la Biodiversité,

un cadre d’action national……………………………………………………………………28

B/ Témoignages d’entreprises et pistes d’action

-3. Quelques idées ………………………………………………………………………….…..31

-4. Témoignage d’entreprise : Giroud Garampon, Travaux publics ……….…….….….33

-5. Témoignage d’entreprise : ICOM, Agence de Communication …….…………….….35

-6. Témoignage d’entreprise : Lou Pantaï, Camping ………………………..…………....37

-7. Témoignage d’entreprise : Nacarat, Promoteur immobilier………………………….39

-8. Témoignage d’entreprise : SNC Carrière et Matériaux, Production

de Granulat…………………………………………………………………………….…….….41

C/ Quelques acteurs à connaître

-9.Quelques acteurs à connaître………………………………………………………….….43

Conclusion …………………………………………………………………….…..…46

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Enjeu de société majeur, pourquoi la préservation de la diversité du vivant est-elle une

nécessité ? Et pourquoi une éventuelle mise sous cloche est insuffisante à enrayer son érosion ?

Quels sont les enjeux spécifiques aux entreprises ? La partie I « Ce qu’il faut savoir » vient

expliciter les quelques grandes notions permettant de vous apporter des éléments de réponse à

ces questions.

I. Ce qu’il faut savoir A/ Les grandes notions

-1.Notion de biodiversité

-2.Notion de services rendus

-3.Notion d’aires protégées et de continuités écologiques

-4.Cadre juridique général : une prise en compte croissante

-5.Aménagement et environnement : la logique Eviter, Réduire, Compenser

B/ Enjeux entreprises

-6.Entre risques et opportunités

-7.Biodiversité, guide de l’innovation

-8.Marchés verts et verdissement des marchés

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A. Les grandes notions

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I. Ce qu’il faut

savoir

A/ Les grandes

notions

Biodiversité remarquable et ordinaire La biodiversité ne se limite pas aux

espèces remarquables ou

protégées comme la Loutre

d’Europe ou le Bouquetin des

Alpes mais concernent bien

l’ensemble des formes vivantes, y

compris les plus communes, et

surtout l’ensemble des relations

entre toutes ces entités.

Notre modèle de développement

actuel, en ne la prenant pas assez

en compte, tend à appauvrir et à

uniformiser la biodiversité qu’elle

soit remarquable (c'est-à-dire

considérée comme telle par notre

société par exemple du fait de sa

rareté) ou bien ordinaire.

1. Notion de biodiversité

La biodiversité désigne la diversité

du monde vivant (flore, faune,

écosystèmes).

Plusieurs niveaux de diversité du

vivant peuvent être recensés. La

notion de biodiversité vise en effet

à exprimer une richesse découlant

de la diversité à la fois génétique,

spécifique et mais également

dépendante de la qualité des

interactions des ensembles naturels

et vivants. Cette façon nouvelle

d’appréhender le vivant à toutes

les échelles est apparue dans la

décennie 1980-1990.

-La biodiversité génétique

correspond à la diversité des gènes

La notion de biodiversité, une notion multi-échelle

des organismes à l'intérieur d'une

même espèce. Plus elle est riche

plus l’espèce est susceptible

d’être résiliente et de s’adapter

aux évolutions de son milieu.

-La diversité peut également être

exprimée par le nombre

d’espèces vivantes, leur position

dans la classification du vivant

(genre, famille…), leur répartition

par unités de surface et par

effectifs, etc..

- Un être vivant n’est jamais

coupé de tous et est toujours

implanté dans un milieu, un

écosystème, avec qui il a des

interactions On parle alors de

biodiversité éco-systémique.

Biodiversité et Paysage

On notera qu’on peut être

aujourd’hui amené à parler de

biodiversité paysagère : une

mosaïque de paysage constituée

par une succession

d'écosystèmes. En outre, il existe

des écosystèmes dont la valeur

patrimoniale repose en partie sur

l'héritage des sociétés humaines

qui ont façonné ce paysage. Ainsi,

certains paysages des Cévennes,

façonnés par le pastoralisme,

sont aujourd’hui classés

patrimoine mondial de l’Unesco.

L'histoire humaine est amenée à

influer sur la diversification

écologique de l’écosystème. Ceci

explique par exemple que l’on

puisse protéger un paysage alors

même qu'il se compose d'espèces

dites « ordinaires ».

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fonctionnements complexes et

qui peuvent être fragiles. C’est

pourquoi il existe de multiples

façons d’agir positivement pour

la préservation des êtres

vivants, notamment en agissant

sur le milieu, en maîtrisant au

mieux par exemple les rejets

dans l’eau et dans l’air de sa

structure (voir les facteurs

d’érosion de la biodiversité).

Biodiversité et RSE

Erosion de la biodiversité

Les facteurs de dégradations de la biodiversité sont multiples. La

biodiversité est souvent altérée par une multiplicité de causes, dont

les effets s’accumulent et interagissent entre eux.

Si l’on considère que la

responsabilité sociétale de

l’entreprise (RSE) est la

déclinaison du concept de

développement durable une

fois appréhendée par

l’entreprise, la biodiversité

trouve sa place dans le pilier

« environnement » de sa

stratégie. La biodiversité

suppose une dynamique et des

interactions qui reposent sur des

1. La destruction des habitats par l’artificialisation

des sols et la fragmentation des milieux.

La destruction de l’habitat est un facteur

d’érosion qui parle de lui-même. L’activité

humaine peut également amener à créer des

« ruptures » au sein des écosystèmes qui sont

autant de freins à la circulation des populations

animales et végétales, notamment avec de

grandes infrastructures humaines telles que les

autoroutes. Or pour bon nombre espèces,

circuler est un besoin inscrit dans leur cycle de

vie, nécessaire pour permettre les échanges et le

brassage génétique.

2- La surexploitation des ressources.

On parle de surexploitation lorsque le rythme de

prélèvement d’une ressource ne lui permet pas

de se renouveler. Les exemples en matière de

ressources halieutiques ne manquent pas :

morue, mérou, thon rouge, etc.

3- L’introduction d'espèces invasives

Il s’agit d’espèces introduites, volontairement ou

non par l’être humain dans un milieu dont elles ne

sont pas originaires. Libérée de ses prédateurs

naturels, l’espèce non indigène se développe au

détriment des espèces locales et déséquilibre les

milieux dans lesquels elle s’implante (tortue de

Floride, jacinthe d'eau, etc.).

Page 2 2013● CGPME –Humanité et Biodiversité ● Notion de biodiversité●

L’Ambroisie à feuilles d'armoise est une

herbacée envahissante originaire

d'Amérique du Nord. Particulièrement bien

implantée dans la région Rhône-Alpes , elle

est aujourd’hui indésirable car envahissante

et allergisante.

D’après l’Union Internationale pour la

Conservation de la Nature (UICN), les

espèces envahissantes sont la deuxième

cause de régression d’espèces dans le

monde après la destruction de leur habitat.

4- Réchauffement climatique

Le changement climatique exerce une pression réelle

sur des espèces particulièrement sensibles face au

réchauffement mondial en faisant diminuer leur aire de

répartition.

5. Pollutions

Les pollutions sont quant à elles des pressions affectant

directement les milieux et de type divers : chimiques

mais également lumineuses, sonores… Une seule

possibilité : maîtriser ses rejets polluant.

Quelques

Chiffres

29,9 % des stocks

halieutiques sont surexploités à

l’échelle mondiale selon l’agence

onusienne FAO ( Food and Agriculture

Organization). 100 à 1000 fois

supérieur est le rythme actuel de

disparition des espèces par rapport

au rythme naturel

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1. Les services de support : c’est

l’idée que l’écosystème sert de

base et de support, d’habitat à

tous les êtres vivants. C’est ainsi

que la végétation produira du

dioxygène grâce à la

photosynthèse ou que des terres

fertiles permettront à l’agriculture

de produire nos ressources

alimentaires.

2. Les services d’approvision-

nement désignent les services de

production par les écosystèmes de

biens consommables par l’être

humain.

C’est par exemple la fourniture de

produits alimentaires pour l’indus -

I. Ce qu’il faut

savoir

A/ Les grandes

notions

2. La notion de « services rendus »

La biodiversité est pour les sociétés humaines à la fois support et fournisseur

de biens et de services, dont nous sommes dépendants y compris dans nos

activités économiques. Quatre types de fonctions appelées services

écosystèmiques ont été identifiés suite à l’étude pour le millénaire

d’évaluation des écosystèmes, conduite au début des années 2000 sous

l’égide des Nations Unies :

Pourquoi protéger les écosystèmes ?

Quelques

Chiffres

60% des services vitaux

fournis à l’Homme par les

écosystèmes sont en déclin,

selon l’évaluation Millennium

Ecosystem Assessment,

réalisée en 2005 pour les

Nations Unies.

23 500 milliards d'euros,

c'est la valeur des services

rendus chaque année par la

nature à l'économie mondiale,

selon la Commission Sukhdev

missionnée par le G_+5 afin

d’évaluer les services rendus

par la biodiversité.

-trie agroalimentaire et la

restauration par exemple ou

encore de fibres pour

l’habillement, la fourniture de

combustibles nécessaires à la

production d’énergie (bois,

combustibles fossiles, etc), une

source inépuisable pour la

pharmacopée, des matériaux de

construction (sable, bois,..).

3. Les services de régulation sont

des bénéfices obtenus par la

régulation des processus des

écosystèmes. Concrètement, cela

signifie que le fonctionnement des

écosystèmes aura une influence

directe sur notre environnement et

notre santé : qualité de l’eau et de

l’air, diminution des risques naturels

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La biodiversité et plus largement l’environnement

ne peuvent être appréhendés uniquement sous le

prisme d’une logique de biens et de services aux

êtres humains. Ainsi dans une vision plus

humaniste, notre environnement revêt une valeur

intrinsèque. Il s’agit d’une valeur que l’on peut

qualifier de valeur d'existence, en raison de

laquelle la biodiversité doit être protégée pour

elle-même.

Un exemple historique – New York et le service

d’épuration naturelle de l’environnement

La ville de New York est alimentée en eau potable d’une

très grande qualité par la région montagneuse des Catskill.

Dans les années 1980, le développement agricole a mis en

danger l’approvisionnement en eau potable de la ville.

L’installation de traitement des eaux envisagée - qui aurait

coûté de 4 à 6 milliards de dollars - fut abandonnée au

profit d’une approche intégrée de gestion des ressources

hydrologiques afin de rendre sa fonction de filtre naturel aux

bassins versants. Le programme eut un coût plus modéré de

1,5 milliard de dollars.

Ainsi, l’occupation végétale des

sols peut par exemple avoir une

influence sur l’érosion en

permettant de prévenir les

glissements de terrain ou encore

avoir une influence sur les

altérations potentielles de l’eau.

Le rôle de la forêt et de la

végétation sur la régulation de la

qualité de l’air et du climat (c’est

la fonction des « puits de

carbone ») est largement

reconnu.

4. Les services culturels et

sociaux désignent une valeur non

matérielle de l’environnement :

l’apport esthétique et récréatif

d’un parc, l’inspiration,

l’apaisement, etc... Cette valeur

touche particulièrement au

cadre de vie mais également à

toutes les activités du tourisme

qui sont grandement liées à leur

environnement afin d’être

attractives.

Le Marais de Poitevin, une

illustration de services

culturels et sociaux attractifs

De par la notoriété du Marais de

Poitevin, ce sont jusqu’à 700 000

visiteurs qui sont accueillis chaque

année dans les Deux-Sèvres,

principalement sur le secteur dit

de la Venise verte. La qualité de

l’environnement n’est pas à

négliger pour l’économie d’un

territoire et du tourisme …

Une promenade apaisante sur la

plage, un exemple d’un usage

récréatif de notre environnement

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10 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Continuum écologique en France

La notion de continuum se traduit en France par l’engagement issu du Grenelle

des « Trames Vertes et Bleues ». Cet outil d’aménagement du territoire doit

permettre la préservation des habitats naturels, la circulation des espèces et

contribuer au maintien des services écologiques. La trame verte se compose

d’ensembles naturels terrestres ainsi que des corridors reliant ces ensembles

entre eux. La trame bleue correspond quant à elle aux cours et étendues d’eau

ainsi qu’aux bandes végétales adjacentes. Il ne s’agit pas d’ une « mise sous

cloche » des parcelles concernées mais bien d’un outil d’aménagement

permettant la résilience du territoire.

Une logique insuffisante

pour répondre aux enjeux de la

fragmentation des habitats naturels

Préserver les espaces protégés ne suffit

pas à assurer une conservation adéquate

aux vivants du fait de la mobilité

naturelle des espèces animales et

végétales, ni à répondre aux besoins de

brassage génétique des espèces entre

elles. Or la fragmentation des habitats

naturels, le mitage urbain créent des

ruptures qui sont autant de barrières à

leur circulation et donc à la survie des

populations.

Un changement de paradigme : une

logique de continuité

En réponse à cet état de fait, un

nouveau concept a émergé. On observe

depuis une vingtaine d’année le souhait

d’une construction d'espaces favorables

à la biodiversité dans une logique de

continuum. Il s’agit de tenir compte du

besoin de mobilité des espèces en créant

des axes de circulation , les « corridors

écologiques » entre les habitats afin que

les espèces ne soient pas cantonnées à

une parcelle de territoire. L’ensemble

contribuant au fonctionnement des

écosystèmes et aux services rendus.

Des îlots protégés au sein d’une matrice

qui serait défavorable ne peuvent

suffire : nous sommes dépendants de

services écosystémiques de qualité sur

l’ensemble du territoire.

I. Ce qu’il faut savoir

A/ Les grandes

notions

Schéma : Les continuums

écologiques

3. Aires protégées et continuités

écologiques

Une aire protégée correspond à un

territoire qui bénéficie d'un statut de

conservation et qui à ce titre fait

l'objet d'une protection spéciale de la

part des autorités. Il s’agit de préserver

la biodiversité par le biais de la

préservation d’un ensemble plus

vaste : les milieux.

Territorialiser, voire patrimonialiser le

territoire afin d’inclure au mieux des

enjeux de protection de la biodiversité

apparaît comme un axe historique des

politiques publiques de protection de

l’environnement. Les organismes

vivants qui s’épanouissent dans un

milieu sont fondamentalement ancrés

sur un territoire. Ainsi se sont

progressivement développés les outils

de territorialisation. On peut noter

l’apparition dans les années 1960 des

parcs nationaux, et naturels régionaux.

Ces derniers ne peuvent cependant

être considérés comme des aires

protégées stricto sensu. Ce sont

davantage des projets de territoires

avec un rôle patrimonial fort).

Les aires protégées

Le territoire, axe privilégié

d’appréhension de la

biodiversité

Les relais locaux dans les

actions de sensibilisation et

de prise en compte de la

biodiversité sont essentiels.

Départements, régions,

associations locales, unions

territoriales sont les échelons

adaptés.

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I. Ce qu’il faut

savoir

A/ Les grandes

notions

d’une prise de conscience

progressive au sein de la

société, conduisant à la

multiplication ces cinquante

dernières années des

conventions.

C’est la convention sur la

diversité biologique signée à Rio le 5 juin 1992 par 176 pays

signataires, qui qualifie pour la

première fois la biodiversité de

« préoccupation commune de

l’humanité et une partie

intégrante au processus de

développement ». Cette

convention oblige les Etats

signataires à mettre au point

des stratégies nationales pour la

conservation et la préservation

durable de la biodiversité. Si le

bilan ne s’avère aujourd’hui pas

satisfaisant, la biodiversité est un

sujet présent depuis lors.

4. Cadre juridique général : une prise

en compte croissante

Au plan international

Les enjeux de la biodiversité ont connu des évolutions majeures, aux échelles internationale, nationale et

locale depuis la première grande loi sur la protection de la nature de 1976, signe de la montée en puissance

de ce sujet.

A l'exception de quelques

conventions très sectorielles, la

protection de l'environnement

au début du 20ème siècle n'est

que très partielle au plan

international. Les véritables

débuts du droit de

l’environnement international

ont marqué une nouvelle

conception de la vie humaine,

qui repose sur des valeurs plus

sociales et moins individualistes.

Historiquement, les premiers

traités internationaux touchant

à la biodiversité, ont pour

objectif la régulation et le

partage des ressources

naturelles pour leur exploitation

par les États, tels que des traités

de pêche entre les États. C’est

à partir des années 1960 que

l’environnement a fait l’objet

Les Grandes Conventions Internationales

1970 Convention de Berne sur la vie sauvage

1971 Convention de Ramsar. La Convention sur les zones humides d’importance internationale sert de

cadre pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources

1972 Convention de Stockholm. Ce sommet a donné naissance au Programme des Nations Unies pour

l’Environnement (PNUE)

1973 Convention sur le commerce international des espèces, de la faune et de la flore internationale

menacées d ‘extinction (CITES)

1992 Sommet de la terre – Rio. Adoption de la Convention sur la diversité biologique (mise en sauvegarde

d'aires et d'espèces protégées).

2010 Conférence de Nagoya. 20 objectifs opérationnels pour 2020 et mise en place d'un organisme

international l'IPBES (panel intergouvernemental sur la biodiversité et les espèces systémiques). Cet

organisme fonde une partie de la réglementation internationale concernant les listes et les aires

protégées.

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Légende de l’image ou du graphique

La loi du 19 juillet 1976 illustre cette intégration impactant les acteurs

de la vie économique en imposant le régime d’autorisation soumis à

étude d’impact pour les installations classées pour la protection de

l’environnement. A l’image de la réglementation ICPE, la préservation

de la biodiversité et la maîtrise de l’impact de l’activité humaine tend

à être de plus en plus intégrée indirectement à la réglementation.

La suppression de certains produits et plus généralement

l’encadrement des produits biocides par exemple, est susceptible de

toucher un grand nombre d’acteurs économiques.

Les engagements au plan national se sont également multipliés. Les

lois Grenelle 1 et 2 invitent aux modalités de plans d’actions nationaux

pour la préservation des espèces menacées et des milieux sensibles.

Progressivement, la préoccupation de la biodiversité se fait plus

présente.

En France

2013- Ce qu’il faut savoir- Cadre réglementaire général : une prise en

compte croissante de la biodiversité

Une loi cadre sur la biodiversité sera présentée par le gouvernement d'ici fin

2013. Elle devrait parcourir des thèmes divers : place de l’Homme dans la

biosphère, espèces animales, génétique, gouvernance et affirmation d’un

objectif de partage juste et équitable des avantages découlant de

l’utilisation des ressources génétiques. La future Agence Française pour la

biodiversité (AFB) doit également être instituée par cette loi cadre.

Jean-Marc Michel, Directeur général de l'aménagement, du logement et de

la nature et Bernard Chevassus-au-Louis, membre du Conseil général de

l'agriculture et des espaces ruraux, sont en charge de définir les missions, le

périmètre et les moyens que pourrait prendre l’AFB.

Envisagée sur le modèle de l'Ademe, elle devra venir en appui des différents

acteurs : collectivités locales, entreprises, associations œuvrant pour la

reconquête de la biodiversité. Sa gouvernance sera partagée.

C’est notamment le cas par le développement des outils patrimoniaux de

connaissance et/ou de préservation des milieux. Mais la biodiversité tend à

s’infiltrer dans des politiques qui ne concernent pas au premier chef la

préservation des milieux. Ainsi les documents d’aménagement et de

planification du territoire par exemple sont amenés à prendre davantage en

compte ces sujets. L’enjeu de dépasser les seules politiques d’aires protégées

rend nécessaire cette évolution.

Actualités 2013

La loi cadre biodiversité

L’Agence Française pour

la biodiversité

Photo haut - Source : mdrgf.org.

Epandage d’insecticide

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I. Ce qu’il faut savoir

A/ Les grandes

notions

Préservation des enjeux

majeurs

Sont visés en priorité les

« enjeux majeurs » relatifs à

la biodiversité

remarquables, aux

principales continuités

écologiques et aux

services éco-systémiques

clés du territoire (épuration

des eaux, santé…).

Un projet justifiant d’un

moindre impact sur

l’environnement ne

garantira pas forcément

l’obtention des

autorisations

administratives nécessaires

si les impacts résiduels sur

les enjeux majeurs sont

significatifs.

5. Aménagement et environnement :

la logique « éviter-réduire-compenser »

Les questions environnementales

doivent être intégrées dès la

conception du projet au même

titre que d’autres éléments plus

classiques tels que les aspects

techniques, financiers, etc.

La démarche « éviter-réduire

compenser » (ERC) vise ainsi à

permettre une meilleure prise en

compte des enjeux

environnementaux en intégrant

l’environnement le plus en amont

possible par le maître d’ouvrage et

ses prestataires des projets et ce

tout au long de la durée des

impacts du projet. Ainsi la

La séquence ERC, une prise en compte intégrée des

impacts sur la biodiversité

séquence ERC sous-tend l’idée que

tout n’est pas compensable et que

cet état de fait peut conduire à

renoncer à un projet.

Ce triptyque suppose ainsi :

d’éviter les impacts sur

l’environnement et la

biodiversité ;

de réduire au maximum par

des mesures adaptées les

impacts négatifs

engendrés

et enfin, si nécessaire, de

compenser les impacts

résiduels éventuels.

Pour en savoir plus :

Une doctrine ERC a été

publiée à destination

des maîtres d’ouvrages,

de leurs prestataires et

des services de l’Etat

par le Ministère de

l’Environnement :

http://www.developpement-

durable.gouv.fr/Doctrine-eviter-

reduire-28438.htm

La séquence ERC s'applique à tous types de plans, programmes et projets

dans le cadre des études d'impact ou d'études d’incidences exigées dans

les procédures d'autorisation (Natura 2000, espèces protégées, loi sur l'eau,

etc).

L’obligation ERC trouve sa source en droit français dans la loi du 19 juillet

1976 sur la protection de la nature. Ce n’est cependant que récemment

qu’elle s’est renforcée en étant détaillée sur le plan juridique dans plusieurs

autres textes réglementaires comme le décret n° 2011-2019 du 29

décembre 2011 et l’Ordonnance n° 2012 du 11 janvier 2012.

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14 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Pour un même projet, les

mesures environnementales

définies par le maître

d’ouvrage peuvent être

proposées au titre de plusieurs

procédures administratives à

condition qu’elles répondent

biens aux divers enjeux

concernés par ces

réglementations (autorisation

au titre de la loi sur l’eau,

autorisation de défrichement,

dérogation « espèces

protégées, etc.).

Quelles cohérences entre

procédures

environnementales et les

mesures prises par le

Maître d’Ouvrage ?

2. Réduire

La séquence « réduire »

intervient dans un second

temps, lorsque les impacts ne

peuvent être pleinement évités.

Il faut alors mobiliser toutes les

solutions techniques

envisageables à un coût

raisonnable pour minimiser

l’impact du projet tant sur les

techniques de constructions des

ouvrages que dans le cadre de

la gestion des chantiers.

1. Eviter

Afin de s’assurer de la non

dégradation d’un milieu, éviter

les impacts négatifs est en toute

logique le seul moyen de

s’assurer de sa préservation

pleine et entière. Il s’agit de

s’attacher à éviter les impacts

sur l’environnement dès la

conception et les choix

effectués à l’essence du projet

(sa nature, sa localisation, son

opportunité, les solutions

techniques retenues).

Le porteur de projet doit ainsi

rechercher toutes les solutions

alternatives au projet qui

réponde au même besoin et

dont l’impact est nul.

3. Compenser

Enfin dans une dernière étape de la

séquence, des mesures compensatoires

pertinentes et suffisantes doivent être prises

afin d’apporter une contrepartie aux impacts

résiduels du projet qui n’ont pu être évités ou

suffisamment réduits

Ces mesures doivent :

-permettre de rétablir une qualité

environnementale du milieu naturel à un

niveau au moins équivalent,

-être faisables (ce qui suppose une estimation

par le maître d’ouvrage tant technique, que

financière selon les coûts engendrés et les

procédures à suivre).

-être assorties d’objectifs de résultat et de

modalités de suivi.

Notion d’impacts cumulés et suivi des

mesures prises par le Maître d’ouvrage

Lors de l’évaluation de l’impact du projet, le

maître d’ouvrage doit prendre en compte

les impacts cumulés c'est-à-dire les impacts

générés par les différents projets connus

dans la zone considérée par les enjeux

environnementaux. Ils seront pris en compte

dans le dimensionnement des mesures

d’évitement, de réduction et de

compensation.

Les mesures proposées doivent s’attacher à

des objectifs de résultats Un programme de

suivi conforme aux obligations et

proportionné aux impacts du projet devra

être mis en œuvre. Le maître d’ouvrage

devra pouvoir justifier de la pérennité des

mesures qu’il compte prendre, ce qui peut

supposer de prendre contact avec d’autres

acteurs.

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 15

B. Enjeux entreprises

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16 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

I. Ce qu’il faut savoir

B/ Les enjeux

Encore aujourd'hui et malgré des

évolutions notables, évoquer les

relations entre entreprise et

biodiversité amène souvent à

cantonner leurs relations en terme

d'impact sur l'environnement alors

que l'activité économique est

également selon les secteurs,

dépendante directement ou non

des ressources et services portés par

la biodiversité.

D’autre part, la biodiversité est

quant à elle perçue comme facteur

de l'émergence de nouvelles

contraintes réglementaires pour les

entreprises, de nouvelles

obligations. Or il s'agit plus

largement d'une mutation de nos

sociétés qui influe nécessairement

sur l'activité des entreprises.

Identifier ces évolutions ainsi que

les pressions susceptibles de les

impacter peut leur permettre de les

anticiper pour mieux les maîtriser.

Ce peut être également l'occasion

de saisir de nouvelles opportunités.

6. Maîtrise des risques et

opportunités à saisir pour

l’entreprise

La biodiversité, et plus

généralement l'environnement font

l'objet d'une prise en compte

accrue au cours de ces dernières

années comme l'illustre l'évolution

extrêmement rapide du cadre

réglementaire international et

national. La société mute et

s'inquiète de son impact et cherche

aujourd'hui à mieux intégrer ces

différents enjeux. Les discussions

actuelles autour du développement

des clauses environnementales au

La biodiversité, un sujet qui monte

sein des marchés publics, celui

des critères des éco-

conditionnalités des aides

publiques ou encore les débats

quant aux possibilités d'afficher

l'impact environnemental des

produits sont autant d'exemples

de cette mutation.

Les entreprises sont

progressivement amenées elles

aussi à s'en saisir et s'adapter à

ces évolutions.

Un mot d'ordre :

anticiper

Parce qu'une matière

nécessaire à la production

vient à manquer ou bien est

interdite par la

réglementation du fait de son

impact nocif, les processus de

fabrication en viennent à être

modifiés. Prévenir les

dégradations en cause, c'est

s'assurer pour l'entreprise de

la pérennisation de ses filières

d'approvisionnement en

anticipant la raréfaction, la

dégradation ou l'interdiction

d'une ressource ou d'un

produit nécessaire à son

process industriel.

C'est également anticiper les

réglementations

contraignantes devenant de

plus en plus exigeantes ou

simplement préserver un

formidable capital

d'innovation et d'inspiration

pour l'entreprise comme dans

le cadre de la pharmacopée,

mais aussi en termes

d’innovation dans tous les

domaines.

Appréhender la complexité des liens entre

biodiversité et entreprises

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 17

Risques Conséquences (non exhaustive)

Risque réglementaire -Remise en cause des perspectives de croissance future.

-Dégradation du cadre de l’activité préjudiciable aux activités liées au tourisme.

-Augmentation en amont des coûts d’acheminement et de traitement des matières premières nécessitées.

-Augmentation des coûts associés (paiement de redevance ; traitement exigés pour se conformer aux standards réglementaires ; à d’éventuelles amendes liées à un usage abusif de l’eau par exemple ou aux rejets)

-Baisse d’activité liée aux plafonds ou aux interdictions liées aux prélèvements (agroalimentaire, restaurants, industries avec les prélèvements hydriques, etc).

-Possible dégradation de l’image de marque de l’entreprise ou du produit/ services proposés entraînant une perte de parts de marché

-Remise en cause de l’acceptabilité sociale de l’entreprise. -Perte d’attractivité pour les investisseurs, difficulté à avoir recours aux marchés publics et aux aides publiques

- Hausse du prix des approvisionnements. tels que l'énergie ou l'eau

- Standards réglementaires plus stricts sur les rejets dans la nature. - Nouvelles restrictions et plafonds réglementaires sur certaines activités industrielles.

Risque de réputation

-Attention croissante des consommateurs et des ONG aux impacts négatifs des entreprises sur l’environnement - Exigence croissante de transparence de la part des investisseurs sur les risques encourus pour les entreprises. (assurance, banque,..)

Risque Physique

-Interruptions et pénuries chez les fournisseurs et partenaires (eau, nourritures pour l’industrie agroalimentaire, etc)

-Dégradation des ressources liées à une pollution en amont de l’activité de l’entreprise.

Tableau récapitulatif des principaux risques d’entreprises liés à la biodiversité

Des opportunités à saisir : fidélisation des clients, saisir de nouveaux marchés, meilleure

acceptabilité sociale de l'activité, développement d’ une culture d'entreprise…

La biodiversité peut également offrir un certains nombre d'opportunités. Pouvant être considérée comme une sous-

thématique de la RSE, la biodiversité peut être l'occasion pour l'entreprise de mobiliser ses collaborateurs autour de cet

axe et de contribuer à souder l'équipe autour d’actions d'entreprise motivantes et fédératrices.

C'est également intégrer les mutations de la société : les consommateurs s'orientant vers une préoccupation croissante de

l'éthique des entreprises, la biodiversité est susceptible de constituer une manière de se démarquer pour l'entreprise et de

fidéliser ses clients.

Ce peut être enfin une possibilité d'améliorer l'acceptabilité sociétale de l'entreprise lorsque cette dernière s'implante dans

un territoire. Si l'implantation ou l'extension d'une activité économique contribue à dynamiser le territoire concerné,

l'impact sur l'environnement de l'activité de l'entreprise est également de plus pris en considération. Les pressions civiles et

sociétales pouvant croître, agir pour la biodiversité peut être une manière d'entamer sur le territoire un dialogue plus serein

en attestant du caractère responsable de l'entreprise.

Les différents enjeux pour l'entreprise de saisir et d'intégrer la biodiversité à sa stratégie peuvent s'expliquer

par le souhait de maîtriser les différents risques afférents. Intégrer la biodiversité à la stratégie d'entreprise,

c'est donc prévenir un certain nombre de risque et s'assurer d'une gestion prévoyante de ligne directrice.

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18 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Les méthodes et techniques

de biomimétisme consistent à

chercher des réponses

sélectionnées et utilisées par

des organismes vivants. Elles

sont susceptibles de nous

inspirer à plusieurs niveaux :

les formes adoptées par

les êtres vivants ;

les matériaux et les

processus de

« fabrication » employés

par les êtres vivants ;

les interactions et

synergies que les

espèces développent

entre elles.

I. Ce qu’il faut

savoir

B. Les enjeux

Source d’apaisement et cadre de

nos loisirs, la biodiversité peut

également offrir la clé des

innovations technologiques de

demain : les ingénieux mécanismes

développés par la nature sont

susceptibles de trouver également

de nombreuses applications dans

nos industries. Les ingénieurs

s’emploient ainsi à décrypter les

solutions et mécanismes des

organismes vivants, élaborant de

nouvelles techniques « bio

inspirées ». Les illustrations inspirantes

sont nombreuses.

Quand l’industrie s’inspire

du vivant

Quelques exemples d’inspirations…

La faune marine, notamment les requins sont souvent cités par

l’industrie aéronautique comme une source d’inspiration et

d’étude pour la recherche et le développement de nouveaux

matériaux des avions susceptibles de réduire les frottements dans

l’air.

Le velcro (association du velours et de petits crochets) est ainsi

inspiré de la fleur de Bardane qui possède la fâcheuse tendance

à s’accrocher aux vêtements des promeneurs et aux poils

d’animaux.

Les feuilles de Lotus sont quant à elles reconnues et étudiées

pour leurs propriétés autonettoyantes malgré les marais ou

deltas boueux dans lesquelles elles poussent grâce à leur surface

recouvertes de petits renfoncements qui font perler et écouler

l’eau. Vitres et peintures d’extérieures ont ainsi trouvé leur maître.

7. La biodiversité, guide de l’innovation

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 19

L’architecture des termitières a

été beaucoup étudiée du fait

de son système de climatisation

passive qui est permise grâce

aux mouvements d’air

provoqués naturellement par les

différences de température. Des

constructions existantes ont

cherché à reproduire ce

schéma de ventilation, telle que

l’EastGate Building au

Zimbabwé construit en 1996 par

l’américain Mike Pearce. Avec

une température constance de

25°C, 90 % d’économies

d’énergie serait réalisée par

rapport à un immeuble similaire

équipé de climatiseurs.

.

Ils en parlent

Bharat Bhushan Spécialistes des

nanotechnologies estime que le chiffre

d'affaires des 100 meilleurs produits

biomimétiques ont totalisé 1,5 milliard de

dollars entre 2005 et 2008.

L’entreprise australienne Biopower

Systems développe ainsi deux

prototypes l’un intégrant les formes

des algues marines (Biowave), le

second (Biostream) celles des

nageoires de grands prédateurs

comme les requins ou le thons pour

mettre au point des hydroliennes qui

récoltent l’énergie des vagues et

des courants marins. La société

californienne Pax Scientific fabrique

des hélices, inspirées du

mouvement des tornades dont la

forme de spirale offre moins de

résistance à l’air.

La forme hexagonale des alvéoles

utilisées par les abeilles au sein de

leur ruche est une preuve de cette

ingéniosité. Aujourd’hui, des

composants reprenant cette forme

sont utilisés là où sont exigées

robustesse et légèreté du matériau :

avions, bateaux, conteneurs, …

La base de données anglophone AskNature recense des centaines de solutions proposées par notre environnement susceptibles d’intéresser les chercheurs ou les industriels.

http://www.asknature.org/

Chez Airbus, la nature reste une source d’inspiration

Usine Nouvelle.com 15/09/2010

http://www.usinenouvelle.com/article/chez-airbus-la-nature-reste-une-source-d-inspiration.N138156

Innovation inspired by nature. Biomiicry

Ecos, Février-mars 2006, 3p

http://www.naturaledgeproject.net/Documents/Biomimicry_000.pdf

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20 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

I. Ce qu’il faut

savoir

B/ Enjeux

Les marches verts – Exemples de tendances

8. Opportunités- Marchés verts

et verdissement des marchés

Le succès de l’implantation de

commerces d’alimentation

biologique en France illustre

cette tendance.

La Franchise Naturalia1

comptabilisait ainsi 74

magasins fin 2012, soit 16

magasins ouverts depuis fin

2011.

Une tendance qui s’affirme

Le nombre de français

consommant du bio au moins

une fois par mois serait de 43 %

en 2011, contre 40 % un an plus

tôt selon un sondage de l'institut

CSA.

En 2012, 38% des foyers français

ont acheté des produits bios

dans les 4 semaines précédant

l’enquête.

Même en matière d’habillement,

ce n’est pas un hasard si les

marques internationales

multiplient des collections « bio »

telle que H&M et sa collection

« Conscious » : de nouveaux

segments de marché s’ouvrent.

Source : Dossier presse- 10eme

édition du baromètre de l’Agence Bio-

CSA

Si se spécialiser dans des marchés verts s’est historiquement justifié par une

question de conviction, ces segments de marchés progressent un peu plus

chaque jour du fait de l’évolution d’un certain nombre de facteurs. Une

sensibilité accrue des consommateurs à l’éthique et l’impact des produits

consommés, l’évolution des règles encadrant tant les marchés publics que

privés (clauses environnementales, reporting des grands groupes donneurs

d’ordre, etc.) contribuent à faire émerger et évoluer les demandes.

Chiffres

71 % des

consommateurs

déclareraient

privilégier des

produits respectueux

de l’environnement et

du développement

durable lors de leur

achat contre 66% en

2011.

Ces aspects ne sont

pas propres à la

biodiversité, mais une

gestion plus intégrée

de l’ensemble de

problématiques

environnementales

auxquelles ces

tendances participent

aura un impact positif

sur la biodiversité

© Bajstock.com

© 2012 -Denis Chabot-Le monde en images, CCDMD

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 21

Une exigence croissante

de constructions

labellisées

Les marchés exigeant un type

de labellisation se multiplient. Le

bilan des projets neufs BBC

Effinergies par exemple

constate une forte hausse des

demandes de labellisation des

bâtiments basse consommation

des logements neufs depuis

2008. Les évolutions

réglementaires, notamment

thermiques, encouragent cette

tendance.

Source : 1er février 2011 (source

CEQUAMI, CERQUAL, CERTIVEA,

PROMOTELEC- 1ER février 2011).

Marché public vecteur et

illustration de ces préoccupations

croissantes

Emplois verts

En matière d’emplois verts, le baromètre du

cabinet orientation durable mesure les dernières

évolutions

Source : http://www.orientationdurable.com

Dans le domaine de la

construction, des tendances

sont également notables.

Les matériaux :

Une enquête de l’observatoire

économique de France Bois

forêt de 2012 confirme que

l’utilisation du bois en France

s’est durablement installée

comme matériau de

construction. La tendance étant

à la hausse, la part du marché

de la construction bois pour les

maisons individuelles aurait ainsi

atteint 10,2% des parts du

marché en 2011.

C’est suite à l’impulsion de la

Commission européenne que

l’intégration des considérations

environnementales dans les marchés

publics s’est construite.

Le droit français a accompagné ce

mouvement. Il a successivement

renforcé cette intégration au sein du

Code des marchés publics aussi bien

dans la définition des besoins, que des

conditions d'exécution, dans les critères

de choix de l'offre ou encore dans les

spécifications techniques.

De nouvelles clauses se rattachant à la

protection de l’environnement ont dès

lors pu émerger notamment dans le

règlement de la consultation et le

cahier des charges des appels d’offre.

Gageons que la tendance ne

s’arrêtera pas en si bon chemin : les

entreprises doivent innover afin d’être

apte à répondre et à se démarquer.

©2002 -Denis Chabot-Le monde en images,

CCDMD

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22 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Que vous soyez déjà familiarisés ou non avec les notions présentées plus en amont, dans quelle

mesure votre entreprise peut elle être concernée et tributaire des services et ressources portées

par la biodiversité ?

Pour déterminer et mieux comprendre les interactions entre votre activité et la biodiversité, et

pour mieux intégrer ces enjeux, des outils existent. Quelques-uns vous sont détaillés dans les

pages qui suivent. Vous trouverez également quelques témoignages d’entreprises illustrant

concrètement de telles démarches et présentant des pistes d’actions.

II. Comprendre et Agir

A/ Comprendre pour agir

1. Les outils existants

2. La SNB, un cadre d’action nationale

B/ Témoignages d’entreprises et pistes d’action

-3. Quelques idées

-4. Témoignage d’entreprise : Giroud Garampon, Travaux publics

-5. Témoignage d’entreprise : ICOM, Agence de Communication

-6. Témoignage d’entreprise : Lou Pantaï, Camping

-7. Témoignage d’entreprise : Nacarat, Promoteur immobilier

-8. Témoignage d’entreprise : SNC Carrière et Matériaux, Production de

Granulat

C/ Quelques acteurs à connaître

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 23

A. Comprendre pour agir

2013● CGPME –

Humanité et Biodiversité ●

2013● CGPME –

Humanité et Biodiversité ●

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24 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

II. Comprendre et

Agir

A/ connaître et

agir

1. Les outils existants

Contribuer à réduire son impact ou à préserver la biodiversité c’est pour l’entreprise une manière de

pérenniser son activité en préservant le capital naturel dont elle dépend. Mais encore faut-il qu’elle en

ait conscience.

Des outils spécifiques ont émergé pour à la fois évaluer la dépendance et l’impact de l'entreprise vis à

vis de l’environnement et favoriser une meilleure intégration de la biodiversité dans sa stratégie. Loin

d’être anodine, cette saisie du sujet par l’entreprise est susceptible de constituer une aide à la prise de

décision notamment quant à la maitrise des risques et à l’indentification d’opportunités liées à la

biodiversité.

Les quelques exemples présentés dans ce document ne sont pas exhaustifs mais sont disponibles

gratuitement pour aider les entreprises à s'auto-évaluer et à élaborer leur stratégie.

L’utilité d’une réflexion et une démarche globale

Pour agir de la manière la plus pertinente possible, il est nécessaire de penser de manière globale. La

biodiversité peut en effet être considérée comme étant intégrée à des notions plus vastes telles que la

Responsabilité Sociétale de l’Entreprise. Ce n’est pas parce que vous ne possédez pas de jardin

d’entreprise par exemple, que vous n’êtes pas susceptible d’adopter une stratégie plus responsable

vis-à-vis de la biodiversité, et ce, en prenant mieux en compte votre environnement au sens large.

Se saisir de l’enjeu de la biodiversité pour votre entreprise, c’est tout d’abord appréhender et

comprendre ses propres interactions avec la biodiversité, son impact et sa dépendance aux

ressources ce qui vous permettra de prioriser les éléments sur lesquelles il sera le plus opportun d’agir,

d’identifier les risques pesant sur l’entreprise ou bien encore les potentielles économies ou marchés à

saisir.

Il s’agira ensuite, une fois ce diagnostic et cette priorisation réalisés d’intégrer la préoccupation de la

biodiversité à votre stratégie en cherchant à éviter en amont votre impact, à le réduire ou à défaut

compenser votre impact résiduel, mais aussi d’appréhender d’éventuelles opportunités.

Il est opportun d’impliquer dans votre réflexion vos parties prenantes : les riverains concernés par votre

impact sur le voisinage, vos fournisseurs, un éventuel partenariat extérieur avec un territoire

(collectivité, Parc Naturel) ou encore une association de protection de la nature susceptible de vous

appuyer par son savoir-faire.

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 25

1. Comprendre : mise en évidence

des liens entreprises-biodiversité à

l’aide de données chiffrées et

d’illustrations concrètes.

2. Evaluer: ce niveau aide

l’entreprise à évaluer selon les

fonctions étudiées à la fois son

degré de dépendance vis-à-vis

de la biodiversité et son impact

par le biais de questionnaires à

choix multiples.

3. Agir : des pistes d’actions sont

proposées afin d’aider

l’entreprise à intégrer la

biodiversité au sein de sa

stratégie.

L’EBEvie est un outil conçu afin de

répondre aux freins qui limitent

l’action en faveur de la

biodiversité des entreprises. Une

étude de 2010 relevait ainsi

notamment :

- la difficulté à appréhender la

biodiversité du point de vue de

l’entreprise et les liens que cette

dernière entretien avec le vivant.

- le manque d’éléments factuels

d’aide à la décision pour

permettre d’intégrer la biodiversité

dans les choix stratégiques de

l’entreprise.

EBEvie permet à l’entreprise

d’évaluer ses liens de

dépendance avec la biodiversité.

Il se présente sous la forme d’un

système interactif avec plusieurs

possibilités d’entrées selon le type

de fonctions présentes dans

l’organisme.

L’EBEvie s’utilise en ligne et se présente sous la forme d’un système interactif avec plusieurs possibilités

d’entrées selon le type de fonctions présentes dans l’organisme.

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Evaluez-l-interdependance-de-votre.html

Source : page web Ebe-vie, site du MEDDE

EBEvie (Evaluation de la

biodiversité pour l'entreprise)

Elaboré sur commande du ministère de l'écologie (MEDDE) cet outil pédagogique est particulièrement

adapté aux PME-TPE car facile d'accès et ne nécessitant pas d'apports de compétences extérieures

pour son utilisation. Des données quantitatives ne sont pas nécessaires pour utiliser.

Construit sous la forme d’un parcours en trois étapes, il intègre les différentes fonctions de l’entreprise :

ressources humaines, management, marketing, vente, etc.

Page 28: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

26 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

1. Sélection des limites de

la réalisation de l’audit

ESR (unité opérationnelle,

marché, projet

infrastructure, etc)

2. Étude de la dépendance et de l’impact de

l’entreprise vis-à-vis d’une

vingtaine de services

écosystémiques.

Détermination des services les

plus pertinents pour les

performances de l’entreprise.

3. Examen et

évaluation de l’état et

de l’évolution des

services

écosystémiques

prioritaires ainsi que

les moteurs

de ces tendances.

4. Identifier et évaluer les

risques et opportunités

pour

l’entreprise découlant

éventuellement de

l’évolution des

services écosystémiques

prioritaires.

5. Définir des

stratégies

visant à gérer

les risques et

opportunités

préalablement

identifiés

Ajoutez des

images

L’institut INSPIRE (Initiative pour la Promotion d’une

Industrie Réconciliée avec l’Ecologie et la société) a

promu depuis 2009 la version française de l’outil

« évaluation des services rendus par les écosystèmes aux

entreprises » (Corporate Ecosystem Services Review –

ESR), développé en partenariat avec des grands centres

et réseaux de réflexion internationaux comme le World

Ressource Institute (WRI), le World Business Council for

Sustainable Development (WBCSD), et des grandes

entreprises (EDF, Veolia et Suez).

Cet instrument international peut aider à la prise de

décisions en entreprises, en offrant une vision globale qui

permet l’intégration d’autres méthodes et ressources

plus classiques comme les normes de management

environnementales.

La démarche aide notamment à prioriser le caractère

d’urgence des risques ou des opportunités

préalablement identifiés..

pdf.wri.org/corporate_ecosystem_services_review_fr.pdf

Si aucune donnée chiffrée n’est

nécessaire pour amorcer sa

réflexion avec le guide ESR, son

utilisation suppose cependant un

investissement et des compétences

plus importantes qu’avec un outil

comme Ebevie.

Source : Guide ESR

L’ ESR ( Evaluation des Services Rendus par les

écosystèmes)

Page 29: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 27

Retrouver le guide orée sur

http://www.natureparif.fr/attachments/143_Guide_

oree_et_frb.pdf.

A noter :

Des outils classiques tels que les

normes de management

peuvent également être utiles

à mener vos démarches qu’’il

s’agisse de normes

environnementales comme

l’ISO 14001 ou encore de

norme RSE telle que l’ISO 26000.

Le guide de l’Association Orée

Réalisé par Orée et la Fondation pour la Recherche sur

la Biodiverstié (FFB), le guide s’articule en quatre

sections, présentant notamment :

- la méthodologie du groupe de travail Orée

analysant les niveaux de dépendances ;

- la présentation de quelques retours

d'expérience d’évaluation des acteurs

partenaires de leur interdépendance.

- l’analyse de la nature de l'influence des

entreprises sur l'évolution du monde vivant.

- la présentation de certaines initiatives en faveur

de la biodiversité à travers le monde sous forme

d'articles courts.

Page 2

Orée est association multi-acteurs créée

au début des années 1990. Elle rassemble

entreprises, collectivités territoriales,

associations professionnelles et

environnementales, organismes

académiques et institutionnels pour

développer une réflexion commune sur les

meilleures pratiques environnementales.

Guide de l’association

Orée

Page 30: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

28 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

II. Comprendre et

Agir

A/ Connaître pour

agir

Un engagement volontaire

La SNB 2011-2020 innove par

rapport à la première étape en

visant à mettre en place un cadre

cohérent pour que tous les porteurs

de projets publics et privés puissent

contribuer à la stratégie sur une

base volontaire.

Une mobilisation volontaire :

La mobilisation des personnes

morales se traduit tout d’abord par

la signature d’une adhésion

volontaire à la SNB, et par

conséquent à sa vision, son

ambition, ses orientations

stratégiques, ses objectifs et aux

principes de gouvernance.

Les organismes adhérents se

déclarent décidés notamment à

diffuser, promouvoir cette stratégie,

partager les enseignements de

leurs expériences en faveur de la

biodiversité, prendre connaissance

et faire connaître les outils proposés

par la stratégie.

2. La Stratégie Nationale pour la

Biodiversité, un cadre d’actions

national pour la biodiversité

Concrétisation de l’engagement

français au titre de la Convention

sur la diversité biologique ratifiée

en 1994, la France a lancé en 2004

sa stratégie nationale pour la

biodiversité (SNB). La première

version de la SNB répondait

Une réponse aux engagements internationaux,

européens et français

également à l’engagement effectué

par les pays européens de stopper la

perte de la biodiversité d’ici 2010.

La SNB constitue le volet biodiversité

de la Stratégie Nationale de

Développement Durable.

La SNB 2011-2020

• une ambition

partagée

• 6 orientations

stratégiques

complémentaires du

1er volet SNB 2004-

2011

• 20 objectifs

entrecroisés

• l’intégration des

objectifs issus de la

Convention sur la

Diversité biologique

de Rio.

La Stratégie Nationale pour la

Biodiversité fixe pour ambition

commune de :

•préserver et restaurer, renforcer et

valoriser la biodiversité ;

•en assurer l’usage durable et

équitable ;

• réussir pour cela l’implication de tous

et de tous les secteurs d’activité.

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 29

biodiversité, tout en étant

proportionnées à la taille et

aux activités de l’organisme.

Elles peuvent s’inscrire dans

des démarches existantes

telles des démarches de

responsabilité sociale des

entreprises.

L’engagement SNB

constitue un gage de

qualité et donne le droit de

citer la SNB dans toute

action de communication se

rapportant aux actions

concernées par

l’engagement et à en utiliser

le visuel. Un dispositif à saisir

pour les PME !

La déclaration d’engagement volontaire à la SNB Un outil

méthodologique

Une fois leur adhésion

effectuée, les acteurs

disposent d’un délai de deux

ans pour concrétiser ce choix

par une déclaration

d’engagement volontaire à la

SNB auprès du ministère de

l’écologie présentant le projet

d’actions qu’ils comptent

mettre en œuvre.

Les adhésions et la déclaration

d’engagements volontaires

peuvent être faites tout au

long de la durée de la SNB

2011-2020.

Les actions proposées doivent

aller au-delà du simple

respect de la réglementation

et conduisent nécessairement

à un impact positif et

substantiel en faveur de la

Le guide pour l’action

SNB contient des

recommandations

méthodologiques à la

fois d’ordre général et

par type d’acteur.

Après avoir rappelé les

enjeux liés à l’érosion de

la biodiversité, le guide

récapitule les différentes

étapes à suivre pour

élaborer un plan

biodiversité.

Le dernier chapitre

donne quant à lui des

éléments pour la

constitution d’un dossier

d’engagement

volontaire auprès de la

SNB.

Retrouver le guide sur :

http://www.bl-

evolution.com/Docs/Biodiversite/stra

tegie_nationale_biodiviersit%C3%A9_

guide_pour_l_action_oct_2012.pdf

Page 1

La SNB 2011-2020 – Les 6 orientations stratégiques

Orientation stratégique A - Susciter l’envie d’agir

pour la biodiversité

Orientation stratégique B - Préserver le vivant et

sa capacité à évoluer

Orientation stratégique C - Investir dans un bien

commun, le capital écologique

Orientation stratégique D - Assurer un usage

durable et équitable de la biodiversité

Orientation stratégique E - Assurer la cohérence

des politiques et l’efficacité de l’action (p 32-35)

Orientation stratégique F - Développer, partager

et valoriser les connaissances

Page 32: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

30 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

B. Témoignages d’Entreprises et

pistes d’action

Page 2

Page 33: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 31

II. Comprendre

et Agir

B. Témoignages

d’entreprises 3. Quelques idées

Préserver la biodiversité est à la portée de tous et requiert la participation de

tous les acteurs. L’enjeu est d’adapter concrètement les actions menées à votre

activité. Vous trouverez ici quelques exemples d’actions et de témoignage d’entreprises de

secteurs divers qui ont été amenés à réfléchir et à s’adapter en ce sens.

Un espace vert ? Un entretien alternatif

Etre proactif et favoriser l’implantation de la biodiversité

De manière plus proactive en faveur de la

biodiversité, pourquoi ne pas favoriser des

plantations mellifères favorables aux

abeilles ?

Aménager des zones-refuge pour la faune

: nichoirs à oiseaux et chauves-souris, abris

à insectes, bois mort, etc. La société SNC

Carrières et Matériaux a ainsi

procédé à l’aménagement de gîtes

estival et hivernal pour les populations de

chauve-souris présentes sur son site.

L’Association Humanité et Biodiversité

propose quant à elle de devenir un

« Oasis Nature d’Humanité et Biodiversité ».

Pourquoi pas vous ?

Pour en savoir plus sur les oasis nature d’Humanité et Biodiversité : http://humanite-biodiversite.fr/qu-est-

ce-que-les-oasis-nature

Adapter ses gestes professionnels aux enjeux de son activité.

Votre impact foncier est conséquent ?

Procéder à un diagnostic écologique, ou

encore à la formation du personnel sur les

enjeux.

SNC Carrières et Matériaux intègre les

besoins et le cycle de reproduction d’une

espèce protégée à la pratique de son

activité, notamment en modifiant son

calendrier. Giroud Garampon, entreprise

de travaux publique s’est illustrée en

proposant une technique alternative

moins traumatisante pour une zone

protégée sur laquelle l’entreprise devait

intervenir. ICOM, agence de

communication responsable, éco-conçoit

quant à elle ses produits).

Partager son expérience

Si votre expérience ou votre action est

valorisable, sensibiliser et échanger sur

cette dernière. Ouvrer par exemple votre

site ou local à des visites scolaires ou

universitaire, ou pourquoi pas, à la

manière du Camping Lou Pantaï échanger

dans le cadre de la Chambre de

Commerce et de l’Industrie sur la mise en

place de pratiques environnementales

dans les entreprises de son secteur.

Des gestions alternatives existent.

Penser au désherbage thermique, et

à la suppression de l’’utilisation

d’engrais ou de traitements

chimiques comme le camping Lou

Pantaï ou l’Agence de

communication ICOM.

Utiliser des essences locales qui seront

mieux adaptées aux terrains et

nécessiteront moins d’entretien tout

en ayant à l’esprit que l’hétérogénéité

est favorable à la biodiversité.

Page 34: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

32 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Soutenir les associations de protection de la nature

A cours d’idées sur vos pistes d’actions afin

d’agir plus directement pour la

biodiversité ? Soutenez des associations

dont l’objectif est d’enrayer la

dégradation de la biodiversité.

Les partenariats peuvent ne pas être

financiers : si vos moyens sont limités mais

que vous possédez des locaux ou des

compétences utiles à un projet, pourquoi

ne pas envisager de les mettre à profit ?

Faites un dont ou bien participez

bénévolement à une action ou un projet

(action ciblée, conférence, journées de

sensibilisation, réhabilitation d’un milieu,

etc).

Réaménagement d’infrastructures, construction de locaux ?

Essayez de les intégrer au mieux dans la

nature environnante (points de passage

pour les animaux, recolonisation de la

faune et la flore des bassins d’orage...). Si

une nouvelle construction est envisagée,

privilégiez les matériaux bio-sourcés

comme le béton à base de chanvre, ou

encore des structures mixtes intégrant du

bois.

Pour en savoir plus sur la construction et le

bâti durable:

http://www.biodiversiteetbati.fr/ et

http://www.biodiversite-positive.fr/

Si vous n’avez pas d’espace vert, pourquoi ne pas le créer ? Les toitures végétalisées.

Si les caractéristiques du bâtiment et de la toiture choisie peuvent apporter un bénéfice

environnemental de qualité variée, on reconnaît généralement à ces aménagements plusieurs atouts.

La protection du toit augmente notamment la durabilité de l’ouvrage ainsi que l’isolation thermique du

bâtiment.

Agir pour la biodiversité c’est également agir sur ses prélèvements et ses rejets.

Maîtriser son impact sur les ressources

employées c’est avoir conscience de sa

dépendance à ces ressources et

contribuer à la leur préservation qu’il

s’agisse de ressources alimentaires, de

fibre, d’eau, d’énergie etc avec

l’utilisation d’appareilles de basse

consommation ou encore en s’assurant de

leur traçabilité.

En matière de réduction des déchets, la CGPME a collaboré avec l’ADEME et d’autres partenaires sur

le projet 50 entreprises témoins. Ces témoignages d’entreprises de divers secteurs (agroalimentaire,

métallurgie, plasturgie, commerce, imprimerie) illustrent que la réduction et le recyclage des déchets

est un bon moyen de réaliser des économies. Pour en savoir plus :

http://multimedia.ademe.fr/catalogues/fiches-entreprises/Intro_v4.pdf.

Le secteur des services et du bureau peut également trouver à agir, de nombreuses actions sont là

encore possibles pour travailler de manière plus responsable, comme en choisissant son matériel selon

des labels comme le label Energy Star qui garantit un matériel économe en énergie. Dans le cas du

papier consommé, privilégiez des consommations durale, pensez aux labels : NF Environnement, Ange

bleu, Nordic Swan, Paper by Nature, … Les labellisations FSC et PEFC assure pour leur part une gestion

durable de la forêt.

D’autres pistes avec le guide de l’Ademe « être éco-citoyen au bureau ».

Page 35: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 33

Région Rhône-Alpes

Présentation de la démarche Le remplacement des canalisations

d’eau potable sur ce chantier

nécessitait un réel savoir-faire et une

technique particulière. Nous agissions

sous la surveillance des associations

locales environnementales et des

services de l’Etat concernés, dont la

Police de l’eau.

Ce remplacement devait se réaliser

sans interventions mécaniques, ce

qui supposait d’être apte à proposer

d’autres solutions aux techniques

traditionnelles. Ces dernières

supposent en effet l’ouverture de

tranchées afin de procéder au

remplacement des conduites. Pour

éviter cela, nous avons proposé

d’opérer par un système

d’éclatement.

En outre l’ensemble des travaux

menés sur la zone sensible a pu

entraîner certaines adaptations.

Nous avons ainsi mis en place une

zone étanche de stationnement des

engins pour éviter toute infiltration

dans les milieux en cas de fuite de

fluides polluants. Afin d’éviter l’effet

de drainage qui peut avoir lieu du fait

des conduits neufs, nous avons eu

recourt à des tronçons d’argile

permettant de ne pas assécher la

zone humide qui était traversée.

Une technique adaptée afin de limiter

les pressions sur la zone

La technique de l’éclatement

permet, comme son nom l’indique

L’appel d’offre issu de la Communauté d’Agglomération du Pays Voironnais

prévoyait le remplacement de tuyaux devenus non étanches entre un

captage d’eau et la ville de Voiron (Isère). 650 mètres des tuyaux à changer

se trouvaient dans un site naturel sensible, qui correspondait également à une

ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique). Les canalisations

passaient notamment dans une zone marécageuse et à côté d’un étang. La

police de l’eau était par conséquent très attentive à la réalisation de ce

chantier.

Il s’agissait donc de trouver une solution permettant de renouveler le matériel

dans le respect de ce site sensible et protégé.

Contexte

Source :

http://www.codespostaux.info

de faire éclater l'ancienne

conduite tout en plaçant une

nouvelle à sa suite, qui est

entraînée par la tête

d’éclatement.

Elle est mise en œuvre sans

ouverture de tranchées

importantes, ce qui réduit

sensiblement les désagréments

inhérents aux chantiers de ce

type : dégâts, bruits, remise en état,

L’entreprise

Nom : Giroud Garampon

Nombre de salariés : 45 collaborateurs

Secteur : industrie

Domaine d’activité : travaux publics

L’entreprise opère sur les départements de l’Ain, de l’Isère ainsi qu’en Haute-

Savoie et en Savoie. Elle intervient dans le domaine de construction de réseaux

d’eau potable et d’eau usée. Giroud Garampon illustre un cas d’adaptation de son

geste professionnel en réponse aux exigences de préservation d’une zone naturelle

sensible sur le chantier de St NICOLAS-DE-MACHERIN.

Entretien : Monsieur Thomas Ducray, Directeur Général

Motivation

Les contraintes liées à la

préservation de cette zone

sensible étaient traduites dans les

critères de l’appel d’offre

auxquels il fallait donc s’adapter.

Il était notamment exigé le non-

stationnement des engins de

chantier dans la zone. L’entreprise

a donc proposé le recours à la

technique d’éclatement au Maître

d’Ouvrage.

II. Comprendre et

Agir

B. Témoignages

d’entreprises

Page 36: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

34 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

alternatives n’est pour beaucoup

pas encore un réflexe aujourd’hui.

Un chantier aux contraintes

exceptionnelles

Devoir répondre aux contraintes

de ce chantier exigeait des

adaptations particulières. Si nous

avons déjà eu recours à la

technique d’éclatement par le

passé, ce fut sur des tronçons

beaucoup plus courts. Or nous

avions opté, pour éviter

d’intervenir directement sur le

terrain, pour la réalisation de deux

tronçons dont un d’une longueur

de 430 mètres, ce qui est très

inhabituel. Cela a nécessité

d’obtenir un matériel adéquat

peu utilisé (puissance de

l’appareil, longueur et résistance

aux forces de frottement du

câble, etc..). Nous avons loué

pour cette occasion une machine

allemande.

Présentation de la démarche (suite)

Difficultés éventuelles

gêne des riverains éventuels…

Nous nous sommes disposés en amont

et en aval de la zone, ce qui en faisait

une technique particulièrement

adaptée à ce chantier.

La technique d’éclatement, si elle

suppose des travaux

préparatoires plus conséquents

en amont, raccourcit

considérablement la durée du

chantier sur le terrain.

Dans une logique de prise en

compte de l’impact global sur

l’environnement, elle présente

également certains atouts. Elle ne

nécessite pas de remblaiement et

donc de matières premières issues

des carrières ainsi que la

circulation de poids lourds afin

d’apporter ces matériaux. Ce

sont autant de pressions évitées

sur l’environnement.

Malheureusement, nous avons un

certain retard sur l’utilisation de

ce type de méthode en France

par rapport à un certain nombre

de nos voisins européens.

Envisager des techniques

Forte heureusement le chantier s’est

bien déroulé. Mais il est vrai qu’il existe

toujours une certaine marge

d’incertitude concernant l’utilisation

de cette technique. Elle suppose la

réalisation préalable d’un état des

lieux approfondi (connaissance

précise du tracé de la conduite à

remplacer et de la qualité de cette

dernière, effectuer des sondages

ponctuels du sol, avoir connaissance

de tous ajouts de conduits par la suite,

etc…).

Nous n’avons pas rencontré de dif-

Page 2

Bilan sur votre démarche

La réalisation d’un chantier exceptionnel, comme celui-ci, permet de franchir un cap alors que nous serons confrontés de plus en plus souvent à ce type de situation et à la nécessité de limiter les nuisances engendrées par un chantier. Cela nous permet sans conteste d’asseoir nos compétences et de gagner en expérience sur cette technique. En outre, il s’agit d’une belle carte de visite à présenter à nos clients.

ficultés particulières avec les

parties prenantes. Tant nous que

le maître d’ouvrage avions bien

anticipé le chantier : nous avons

fonctionné en bonne intelligence

avec les associations locales et le

client. Des réunions préparatoires

avaient été organisées par le

Maître d’Ouvrage.

En ce qui concerne la

sensibilisation de nos agents, nous

sommes certifiés ISO 14001

depuis 2008 : nous nous sommes

appropriés ce système, de nom-

breux comportements sont

aujourd’hui intégrés quant à la

maîtrise de notre impact sur

l’environnement.

Page 37: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 35

Région Midi-Pyrénées

Présentation de la démarche

La biodiversité peut être abordée de

manière plus ou moins directe dans

notre démarche globale, et ce sous

plusieurs volets :

Maîtriser son impact sur la ressource

employée

Tout d’abord, elle peut être abordée

par le biais de ce que nous

produisons pour nos clients :

comment garantir le respect de la

ressource papier, et donc du bois,

dont nous dépendons ?

Pour répondre à cet enjeu, nous

avons fait le choix depuis 2006

d’avoir recours à des papiers éco-

labellisés ou certifiés. Nous pouvons

nous prévaloir d’une double

certification PEFC et FSC

correspondant à l’assurance d’une

gestion durable de la forêt et de ses

ressources contrôlées (certifications

obtenues en 2008 et renouvelées

Si l’Agence existe depuis 1985, c’est

depuis 2001 que sa démarche

responsable s’est accentuée. Avant

de nous intéresser à l’environnement

en souhaitant minimiser nos déchets

relativement tôt, nous avions mis en

œuvre une politique sociale forte

(gestion participative, actionnariat

salarié, intéressement…). C’est en

2001 que nous avons fait le choix de

recourir à un modèle de

performance globale pour définir

notre projet d’entreprise, que l’on

qualifierait aujourd’hui comme une

stratégie intégrée de

Développement Durable.

Contexte

Lorsqu’on travaille dans l’offre de

service, mis à part le transport et le

bâti, l’on pense nécessairement

d’abord à l’impact de notre

activité de services aux clients.

Nous éco-concevons donc

d’abord nos imprimés (optimisation

des formats et de la pagination des

documents, nombre d’exemplaires

réduits, dématérialisation, choix de

papiers éco-certifiés, utilisation

d’encres végétales, etc.). Nous

avons également souhaité agir sur

l’emprise de notre entreprise c'est-

à-dire sur notre local.

Source :

http://www.codespostaux.info

chaque année). Nous maîtrisons

notre impact en nous s’assurant de

la traçabilité des ressources

utilisées, en préconisant un papier

issu d’un bois dont on connaît

l’origine.

L’entreprise

Nom : ICOM

Nombre de salariés : 15-20

Secteur : Service

Domaine d’activité : communication

ICOM est une agence de communication et d’information multicanaux

promouvant et militant pour une communication plus responsable. Les

valeurs qu’elle véhicule sous-tendent son offre de services, et s’appliquent

également au fonctionnement même de l’entreprise.

Entretien : Monsieur Daniel Luciani, Président Délégué Général

Motivation

« Les valeurs de l’entreprise sont

des valeurs humanistes et

d’éthiques professionnelles

depuis sa création. Pour nos

clients, notre démarche fut

simplement la juste traduction

dans nos actes des valeurs que

nous avons toujours exprimées

et fait connaître à nos parties

prenantes ».

II. Comprendre et

Agir

B. Témoignages

d’entreprises

Page 38: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

36 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Agir sur son emprise foncière :

un jardin d’emprise sauvage

Enfin concernant l’emprise de

notre terrain, nous avons opté

pour un jardin « sauvage ».

Nous avons conservé les

essences qui étaient déjà

présentes sur le terrain, en

ajoutant uniquement quelques

pins qui ne nécessitent pas de

traitements phytosanitaires

spécifiques particuliers ou

d’apports d’eau. La flore du

jardin suit naturellement le

rythme des saisons, nous

effectuons simplement des

tontes lorsque cela est

nécessaire.

Présentation de la démarche (suite)

Difficultés éventuelles

Nous avons acquis avant la crise économique un savoir-

faire d’évaluation environnementale pour l’impact

carbone d’un document de communication afin de

proposer à termes une compensation carbone de

l’impact de l’imprimé. Mais la valeur accordée

aujourd’hui au carbone ne permet pas encore à nos

clients de faire de cette démarche un acte significatif, vu

les quantités limitées émises et le prix attribué aujourd’hui

au carbone.

Un fond régional de compensation volontaire Midi-

Pyrénées est en cours de création, peut être

envisagerons nous un jour partenariat pour systématiser la

compensation carbone de nos clients.

Le local de l’Agence ICOM

Agir sur son emprise foncière : le

bâti

Dans une démarche plus globale,

nous avons inauguré en 2006 un

bâtiment éco-conçu, carbone

neutre, équilibré et sobre

énergétiquement. Le bâtiment,

(ossature bois, ouate de cellulose

pour l’isolant, géothermie pour le

chauffage) a été réalisé selon

une démarche HQE. Nous suivons

également nos émissions de

carbone, nos consommations

électriques, et nos déchets sont

confiés à une entreprise du

secteur de l’économie sociale et

solidaire.

De manière générale l’agence n’a pas

rencontrée de difficultés vis-à-vis de ses clients par

rapport à sa démarche. Notre stratégie a été

présentée à nos clients et fournisseurs, en

expliquant qu’elle devait être bénéfique à toutes

les parties prenantes. Cela s’est fait de manière

naturelle, dans la continuité de nos engagements.

Nous avons réalisé une enquête rapide auprès de

l’un de nos plus gros clients avant la construction

de notre local afin de savoir quelle vision il aurait

de notre siège eu égard à nos valeurs. Notre client

allait dans le sens de notre projet.

Certes le surcoût éventuel qui peut résulter de la

traçabilité du papier nécessite une certaine

pédagogie, mais peu importe une augmentation

de 5% sur le papier utilisé si nous sommes en

mesure de lui expliquer ce choix. Nous avons

même gagné des clients. La démarche de

certification du papier est également un moyen

de renforcer nos liens avec nos fournisseurs en

contribuant ainsi à pérenniser et sécuriser notre

filière d’approvisionnement. Lorsque nous avons

engagé la démarche de certification des chaînes

de contrôle FSC et PEFC, nous avons associé à

celle-ci nos cinq principaux imprimeurs

fournisseurs. Nous les avons «embarqués » dans

cette démarche collective et coopérative.

Un point cependant sur lequel nous ne sommes

pas encore satisfaits concerne notre offre de

service de compensation carbone.

Bilan sur la démarche

Nos réflexions et nos engagements en termes de développement durable nous poussent à élaborer de nouveaux produits et services et sont une source d’inspiration. Nous nous positionnons en première ligne, en tant qu’entreprise innovante.

Une démarche « responsable » consiste notamment à appréhender pour une PME l’espace où est implanté l’entreprise, afin de limiter l’impact quelle génère. C’est également avoir conscience des ressources dont on dépend, bien que ce ne soit pas toujours évident pour le secteur du service.

Page 39: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 37

Région PACA

Présentation de la démarche Afin de concrétiser notre projet,

nous nous sommes référés à des

labels qui consistaient pour nous

en un minimum à atteindre.

Progressivement nous sommes

allés au-delà de ses exigences, ce

qui est valorisant : nos actions

parlent à nos clients et donnent

une personnalité à l’entreprise.

Notre positionnement créé notre

marque.

Notre démarche n’est pas

spécifique à la biodiversité, bien

que certaines de nos actions lui

sont bénéfiques. Nous agissons en

effet aussi bien sur la

consommation d’énergie (emploi

d’énergies renouvelables,

utilisation d’ampoules basses

consommation pour l’éclairage,..),

que sur l’eau (système d’arrosage

goutte à goutte, équipement des

différents points d’eau par des

réducteurs de débit,..) ou encore

sur la gestion de nos déchets. Nous

avons débuté nos actions par

l’environnement au sens large, puis

avons évolué et élargi notre

démarche vers l’intégration d’un

volet également social. Par

exemple nous avons des

partenariats pour l’entretien du

jardin contribuant à la réinsertion de

personnes éloignées du monde du

travail.

Certaines actions peuvent être

davantage liées à la biodiversité.

Entretien et Paysager

Nos produits d’entretien bénéficient

d’une certification écologique,

nous effectuons un désherbage

thermique et n’employons pas

d’engrais ou de traitements chimi-

Le camping Lou Pantaï existe depuis une trentaine d’année, mais notre

démarche ne fut mise en place sur le site qu’il y a 5 ans, lorsque nous avons

repris le camping.

Notre projet fut dès les origines de se positionner comme un camping éco-

responsable. Nous gérions auparavant un camping sur lequel nous menions

déjà des actions mais nous souhaitions aller encore au-delà et avoir une

vision plus générale.

Contexte

Source :

http://www.codespostaux.info

ques. A notre arrivée, afin de

délimiter les emplacements,

nous avons planté des haies en

utilisant uniquement des

essences locales telles que les

lauriers roses. Les massifs secs, les

plantes grasses et méditerranées

locales sont adaptées au climat

et ne nécessiteront que peu

d’entretien, et très peu d’eau.

L’entreprise

Nom : Lou Pantaï

Nombre de salariés : 4 à 6 saisonniers

Secteur : Service

Domaine d’activité : Hôtellerie

Entre Toulon et Hyères le camping 3 étoiles

éco-responsable Lou Pantaï a mis en place une démarche responsable

globale.

Entretien : Madame Nathalie Artayet, gérante du camping Lou Pantaï

Motivation

« Le choix de notre démarche est

avant tout du à nos convictions

personnelles. Nous évoluons dans

un métier où les vies privées et

professionnelles sont entremêlées,

il était de ce fait naturel d’intégrer

nos valeurs personnelles à notre

travail. Aujourd’hui, c’est

également devenu un argument

nous démarquant sur le marché».

II. Comprendre et

Agir

B. Témoignages

d’entreprises

Page 40: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

38 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

2012, nous avons ainsi soutenu

la protection de la biodiversité

en Thaïlande par le

financement d’un travail

volontaire via le recours à

l’organisme Cybelle Planète. Il

s’agissait de la surveillance des

populations tortues dans un

centre scientifique.

Possibilité de compensation

carbone

Nous proposons également à

nos clients de compenser en

partie l’émission carbone de

leur trajet vacances en

finançant la plantation d’un

arbre à Madagascar. Cette

opération a lieu par un

reversement des fonds

collectés à l’association Tree

Nation.

Animation et sensibilisation

Enfin, une partie de nos

animations est en rapport avec

l’environnement. Nous

proposons par exemple aux

enfants la visite d’un jardin

écologique.

Présentation de la démarche (suite)

Difficultés éventuelles

Nous réutilisons également nos

déchets verts pour du paillage.

Refuge Ligue de la Protection des

Oiseaux

Depuis 2013, nous sommes

devenus refuge LPO (ligue de

protection des oiseaux). Nous

voulions disposer de maisons

d’oiseaux dans le camping mais

ne savions pas nous y prendre,

nous avons donc contacté

l’association pour qu’elle nous

conseille.

Ouverture et soutien associatif

Nous menons également des

actions extérieures. Deux euros

par séjour de nos clients sont

attribués au financement

d’actions de solidarité ou de

préservation de la biodiversité en

partenariat avec des ONG. En

Les difficultés que nous avons pu

rencontrer sont moins liées aux coûts

qu’au manque d’interlocuteurs sur ces

sujets : qui solliciter pour avancer,

échanger, progresser, être

accompagné ? Lorsque nous avons

débuté notre démarche il y a cinq

ans, il n’existait que très peu

d’accompagnement d’entreprises,

nous avons du nous former seul.

Page 2

Bilan sur votre démarche

Notre démarche a enrichi notre métier, c’est d’abord une richesse personnelle. Cette réflexion apporte beaucoup à

notre métier et contribue à éviter l’ennui. C’est également une richesse économique en tant qu’argument concurrentiel

pour l’entreprise, et valorisant pour nos clients.

Aujourd’hui notre positionnement est clairement devenu un argument significatif de l’entreprise. Cela nous démarque

par rapport à un camping concurrent de qualité et prix équivalent. Nous attirons également une clientèle spécifique par

notre positionnement éco-responsable, notamment une clientèle étrangère nordique (Allemagne, Suisse, Hollande) qui

s’avère peut être davantage sensibilisée à ces problématiques.

Cet obstacle fut particulièrement

sensible sur des questions

techniques lorsque nous avons

souhaité agir sur la diminution de

nos consommations de

ressources (eau, énergie,..).

Aujourd’hui, on ressent ces

évolutions dans la société, ces

problématiques sont davantage

connues.

Nous travaillons aujourd’hui sur

ce point avec notre CCI où

nous avons créé un club

d’entrepreneurs afin de

faciliter la mise en place de

pratiques environnementales

dans les entreprises du

tourisme locales.

Page 41: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 39

Implanté sur toute la

France, le siège de Nacarat

est situé en région IDF

Présentation de la démarche

Intégration de la biodiversité sur

site : le programme Refuges LPO®

Afin de concrétiser notre démarche

sur les enjeux liés à la biodiversité,

nous avons recherché des

partenaires pour qu’ils nous

apportent leur expertise.

Nous nous sommes tournés vers la

Ligue pour la Protection des Oiseaux

qui collabore aujourd’hui sur plusieurs

de nos aménagements dans le

cadre de leur programme Refuges

LPO ®. Ainsi, sur les opérations qui s’y

prêtent, nous intégrons des éléments

favorables à la biodiversité dans

notre démarche de construction

suivant une grille qui nous a été

fournie afin de permettre le retour en

ville de la nature.

L’arboretum, à Lille, sera la première

résidence à accueillir ce type

d’aménagements. On peut

également citer le réaménagement

de la terrasse des bureaux de

l’agence Ile-de-France de Nacarat,

située dans le 9ème arrondissement à

Paris. Celle-ci présente désormais un

réel intérêt pour la biodiversité, par

exemple en privilégiant les plantes

mellifère.

La prise en compte de la biodiversité

a un impact concret sur

l’architecture des constructions et le

volet paysager, les discussions sur le

sujet ne sont pas toujours aisées.

L’on évitera par exemple les surfaces

vitrées trop lisses pour les oiseaux. Il

s’agira de prévoir des anfractuosités

qui sont autant de refuges potentiels

pour la faune, et si possible, de

prévoir un espace vert, et des plans

d’eau. Là aussi le dimensionnement

est important car ce dernier

favorisera ou non la diversité. Le

cahier des charges des écologues

est long comme le bras !

Un travail de pédagogie doit égale-

Promoteur immobilier, Nacarat ambitionne de se positionner comme leader

d’opinion et référent en matière de développement durable. La biodiversité

étant un sujet majeur du volet environnement en France, cette dernière tant à

être intégrée dans la démarche de l’entreprise.

Contexte

Source :

http://www.codespostaux.info

ment être mené. Par exemple, à la

première réunion des

copropriétaires d’un logement,

nous avons pu leur présenter avec

la LPO en quoi le bâtiment différait

d’un bâtiment classique. Nous

avons eu toutes les expériences sur

ce point, certains sont

agréablement surpris d’autres y

sont indifférents, voire réticents ne

s’agissant pas selon eux d’une

priorité pour leur projet immobilier.

L’entreprise Nom : Nacarat

Nombre de salariés : 215 collaborateurs

Secteur : BTP

Domaine d’activité : Promoteur immobilier

Promoteur immobilier du groupe Rabot Dutilleul, Nacarat s’investit dans le

domaine de l’innovation et de la construction durable. L’entreprise

possède plusieurs agences sur l’ensemble du territoire national et est

également implanté en Belgique et en Pologne.

Entretien : Monsieur Rodolphe Deborre Directeur Développement

Durable chez Nacarat

Motivation

C’est un mélange de conviction et

de positionnement commercial.

Plus qu’une réponse à une

demande des futurs occupants,

nous nous positionnons comme

innovants sur notre secteur, ce qui

nous donne une certaine visibilité.

Notre démarche interpelle. En

outre, lorsque les pouvoirs publics

sont sensibles à ces

problématiques, cela facilite nos

démarches car nous sommes en

mesure de répondre à leurs

exigences.

II. Comprendre et

Agir

B. Témoignages

d’entreprises

Page 42: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

40 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

urbaine. Nous

avons également

effectué une

formation

spécifique par une

ONG locale, Nord

Nature Chico

Mendes, dans

notre agence

lilloise (il s’agit de

notre plus grosse

agence) sur la

Présentation de la démarche (suite)

Difficultés éventuelles

Eco-conception

Nous avons également crée un outil

d’éco-conception interne qui présente

un volet biodiversité. Sur la base d’un

questionnaire, nous déterminons le

niveau d’ambition souhaité. Depuis

mars 2012, de manière systématique,

tous les terrains de Nacarat sont soumis

à ce questionnaire afin de voir si nous

pouvons intégrer divers aspects plus

« durables ». C’est un mélange de

savoir-faire interne et de cahiers des

charges internationaux comme celui

de la LPO ou le guide de Naturparif.

Au-delà de la biodiversité sur site en

tant que telle, nous nous interrogeons

également sur l’intégration de

l’agriculture urbaine. Si la surface qui y

est aujourd’hui consacrée est encore

d’une taille modérée, ces projets ont

une portée symbolique et sociale.

Lorsque ce type d’aménagements est

intégré à un projet, on recherchera

alors un prestataire local qui gèrera le

site. Par exemple, c’est le cas de

l’association Passe-Jardins à Lyon sur

les jardins de Cesarée.

Nous orientons également notre

réflexion sur l’ingénierie

écologique relative à la

dépollution à partir des plantes.

Ce dernier volet est plus délicat à

mettre en œuvre puisqu’il y a des

enjeux de résultat sur une

fonction technique et le coût

afférent peut être plus important.

Formation

Nos chefs de programmes ont

été formés à la biodiversité

En soi, la question des coûts n’est pas la principale difficulté. Si l’intégration de la biodiversité en a certes un, il faut

la remettre dans le contexte d’un projet immobilier beaucoup plus large. Les difficultés qui peuvent être

rencontrées touchent à l’intérêt des différents décisionnaires dans le cadre d’un projet, qu’il s’agisse des pouvoirs

publics ou bien des futurs occupants. C’est par exemple l’instruction du permis de construire, si l’autorité prend en

compte et favorise ou non les enjeux liés à la biodiversité. De même pour les futurs occupants.

En ce qui concerne la question des matériaux bio-sourcés, il s’agit de s’interroger sur l’impact en amont sur

l’environnement des matériaux qu’on extrait. D’un point de vue commercial, il est plus difficile d’avancer sur ce

sujet, cette démarche est moins valorisable en tant qu’argument de vente. Aujourd’hui, une clientèle publique y

est éventuellement réceptive, par exemple sur un bâtiment scolaire, mais les particuliers achetant leur logement le

sont beaucoup moins.

Page 2

Bilan sur votre démarche

Si nous offrons un cadre favorable, c’est aux occupants, les entreprises et les particuliers, de s’approprier les outils. La

sensibilité des décisionnaires est centrale.

Il serait d’ailleurs intéressant que les associations et ONG référencent et promeuvent les constructions qui correspondent

à leurs valeurs sur la base d’un cahier des charges strictes afin de d’en renforcer la visibilité et la valeur commerciale. Les

personnes les plus sensibilisées pourraient ainsi s’orienter vers des constructions et aménagements en adéquation avec

leurs engagements.

La terrasse de l’Agence Ile-de-France de Nacarat

biodiversité de cette métropole.

Il se trouve que les pouvoirs

publics du nord sont

particulièrement sensibles à ces

problématiques. On peut parler

ici d’un véritable avantage

business car nous intégrons bien

les attentes de la ville ce qui

facilite nos démarches Mais ces

formations n’ont pas toujours

d’intérêt à être généralisées :

nous sommes sur ce point

tributaire de la qualité de

l’expertise des pouvoirs publics et

de leur sensibilité à ces

thématiques.

Page 43: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 41

Région Bourgogne

Présentation de la démarche La démarche menée tend à être

complète avec de nombreuses

actions pour la protection

d’espèces remarquables. Plusieurs

axes de préservation et de

valorisation de la biodiversité

peuvent être présentés.

L’entreprise s’engage dans la durée,

allant au-delà des exigences

réglementaires (établissement d’un

plan d’action de 10 ans avec le

Conservatoire des Espaces Naturels

de Bourgogne). Il est également

recherché une forte implication des

employés. Enfin, SNC communique

et échange sur ces enjeux afin

d’augmenter le niveau de

connaissance sur le sujet.

La connaissance de la biodiversité

sur le site a été récoltée par de

démarches engagées depuis plus

de 10 ans. Plusieurs études ont ainsi

été réalisées en partenariat avec

des associations locales et des

bureaux d’études. Un diagnostic

écologique a notamment été

accompli en 2011 par le

Conservatoire des Espaces Naturels

de Bourgogne (CENB) afin d’établir

un état des lieux précis de l’état de

conservation des habitats naturels

et des espèces présentes, et ainsi

nous permettre de formuler des

recommandations de gestion

adéquates.

Ouverte vers 1917, l’exploitation de

Corbigny (site de Picampoix) est une

carrière à ciel ouvert de granulats

(microgranite porphyrique) qui

produit actuellement 6000 000 t/an.

Site d’importance en termes de

superficie et d’activité, il est

également composé d’habitats très

variés favorables à l’implantation

d’espèces floristiques et faunistiques

remarquables. Il abrite notamment

des habitats et espèces reconnus

d’intérêt communautaire.

Contexte

L’entreprise Carrières et Matériaux

cherche à préserver cette

richesse par une démarche

globale de préservation du vivant.

Elle respecte la démarche de

progrès de la Charte UNICEM, où

elle atteint la meilleure note et fut

l’une des premières carrières de

France à se prévaloir de la

mention biodiversité. Elle est en

outre certifiée ISO 14001.

Source : http://www.codespostaux.info

En outre, des actions plus

générales visant à prévenir les

pollutions ont été engagées tels

que le suivi mensuel de la qualité

des eaux ou encore la

brumisation sur les installations et

le capotage des convoyeurs qui

permettent de diminuer les

émissions de poussières.

L’entreprise

Nom : SNC Carrières et Matériaux

Nombre de salariés : 23 personnes

Secteur : Industrie

Domaine d’activité : production de granulat

SNC, filiale du groupe Eiffage, exploite le site de Picampoix.

Entretien : Monsieur Pierre Pinte, Responsable QSE Industries.

Motivation

C’est une démarche volontaire. Si

la gestion des carrières est

effectivement un secteur très

réglementé, les obligations visent

surtout les émissions et les rejets

liés à l’activité (eau, bruit,

vibration sismiques…) mais

nullement au suivi de la

biodiversité.

Nos partenariats et nos actions

sont le fruit d’un choix de la

Direction.

II. Comprendre et

Agir

B. Témoignages

d’entreprises

Page 44: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

42 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

2012, le site de Corbigny a également été le lieu

d’accueil d’une journée de retour d’expérience sur

la biodiversité en carrière à destination des

animateurs QSE et des Directeurs d’Exploitation.

Mesures de génie écologique mises en place

Afin d’augmenter le potentiel écologique du site,

des gites ont été aménagés afin de maintenir une

population de chauves-souris tout au long de

l’année L’un deux fut mis en place dans une

ancienne soute à explosif. Un ancien pigeonnier a

été réaménagé afin de favoriser l’éventuelle

implantation du Hibou Grand-Duc.

Une colonie d’hirondelles de rivage (Riparia ripari),

espèce protégée, vient annuellement nicher dans

le stock de stable. Une procédure de gestion

d’espèce a donc été élaborée et diffusée afin

d’intégrer la préservation de cette espèce à nos

pratiques professionnelles. Sur la falaise concernée,

nous ne prélevons plus de sable ni n’en déversons

sur la période d’avril à fin août afin de ne pas

détruire les nids.

Une zone humide a également été réhabilitée dans

une ancienne zone de stockage. Elle a permise

l’enrichissement de la biodiversité en contribuant à

installer une faune et une flore inféodé à ce milieu.

Pratiques agro-environnementales

Un certain nombre de parcelles de terrains,

propriétés de Carrières et Matériaux, sont remises

en état ou non encore exploitées. Elles ont été

soumises à un bail à clauses environnementales

avec un éleveur. Par exemple, afin de protéger le

cuivré des marais, un papillon, l’absence de

pâturages à certaines périodes de l’année ainsi

que la pratique de fauches tardives ont été mis en

place.

Présentation de la démarche (suite)

Difficultés rencontrées

Augmenter le niveau de compétence en interne et en

externe, et sensibiliser aux enjeux de la biodiversité

L’ensemble du personnel sur le site a été formé aux

enjeux par le biais de plusieurs supports (journée de

formation du personnel, remise d’un livret de fiches sur

les espèces remarquables, affichage des informations et

consignes nécessaires à leur préservation sur le site,

sensibilisation à la surveillance des plantes invasives, …).

En outre, afin d’impliquer le personnel de la carrière, des

« observateurs de la biodiversité » se sont portés

volontaires parmi nos salariés. Ils sont chargés de

s’assurer du maintien des populations d’espèces

indicatrices. Pour ce faire, leurs observations

quotidiennes sont enregistrées dans un carnet conçu à

cet effet, alimentant les inventaires réalisés.

Enfin, afin de promouvoir la biodiversité, la société, en

plus d’une concertation mise en place annuellement,

ouvre régulièrement ses portes, notamment au monde

scolaire et universitaire. Elle participe aux « Rencontres

de Territoires » organisées par le CENB afin de faire

connaître la richesse patrimoniale locale. En septembre

Si difficultés il y peut éventuellement y avoir, elles sont d’ordre économique, car ces mesures ont un coût non

anodin, qui n’est pas justifié directement par les outils de production. Mais nous n’avons pas rencontré de difficultés

spécifiques, nos relations avec les différents acteurs sont bonnes, et la démarche est aujourd’hui bien intégrée par

nos collaborateurs sur le site.

Bilan sur votre démarche

Il s’agit avant tout d’une démarche volontaire de préservation de la biodiversité et de maîtrise de notre impact.

Notre démarche est également bénéfique pour l’entreprise en concourant à la consolidation de notre image de

marque et contribue aux bonnes relations avec les différents acteurs locaux, aussi bien les services de l’Etat et les

collectivités que les associations naturalistes.

Page 45: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 43

C. Quelques acteurs à connaître

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44 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

9. Quelques acteurs à connaître

Les Chambres du commerce et de l’industrie

Les chambres de commerce et de l’industrie sont également des acteurs à

contacter, présents. Organisant des réunions de sensibilisation, recensant parfois

les pistes d’aides existantes sur votre territoire ou encore des prix

environnement annuel, les CCI présentes sur l’ensemble du territoire français

CDC Biodiversité, filiale privée de la Caisse des Dépôts, a vocation

à les aider à gérer leurs enjeux de biodiversité, leur proposant en

particulier d’être un opérateur sur le long terme de la mise en

œuvre de la compensation (voir fiche sur la logique « éviter,

réduire, compenser »).

Les projets concernés sont ceux qui génèrent des impacts

écologiques résiduels, après avoir mis en œuvre un processus

d’évitement et de réduction de l’impact du projet, quelque soit sa

taille.

Site internet : http://www.cdc-biodiversite.fr/

La Caisse des dépôts – acteur de la

compensation

Associations

Les associations nationales et locales

agissant pour la gestion de la

biodiversité du fait de leurs

compétences sont également

susceptibles d’offrir un appui et un

vivier d’idées intéressantes pour votre

projet (France Nature

Environnement, la Ligue de

Protection des Oiseaux, Humanité et

Biodiversité…).

Les chambres de commerce et de l’industrie sont également des acteurs à contacter. Organisant des

réunions de sensibilisation, recensant parfois les pistes d’aides existantes sur votre territoire ou encore mettant

en place des prix environnement, les CCI sont présentes sur l’ensemble du territoire français.

Site internet : http://www.cci.fr/web/portail-acfci/accueil;jsessionid=472221B0ED6E2E1A2E74F6F42E53E37C.node2

Les acteurs susceptibles de vous être utiles dans votre réflexion sont extrêmement nombreux, qu’il s’agisse

d’établissements de recherche, ou bien, indirectement, de votre fédération professionnelle, de votre

chambre de commerce et d’industries…. De manière non exhaustive voici quelques exemples d’acteurs à

solliciter ou à connaître pour alimenter votre réflexion et vous accompagner. Avant toute chose, il sera

utile de vous informer sur les projets de votre territoire sur lequel se situe l’activité de votre entreprise, et

les éventuels espaces protégées (espace natura 2000, parc naturel, etc).

II. Comprendre et

Agir

C. Quelques

acteurs à

connaître

Les Agences de l’eau

Agir pour la biodiversité, ce peut être agir sur l’eau. Les agences de l’eau sont des établissements publics

à caractère administratif qui poursuivent notamment la mise en place d’une gestion équilibrée et

économe de la ressource en eau et des milieux aquatiques et le développement durable des activités

économiques dans leur bassin ou groupement de bassins.

Leurs ressources proviennent essentiellement de la perception de redevances sur les prélèvements et la

pollution des eaux. Elles apportent leur concours financiers aux actions d'intérêt commun qui contribuent à

la gestion équilibrée de la ressource.

Les Agences de l’eau sont ainsi susceptibles de proposer des aides aux industries et artisans pour diminuer

leur consommation d’eau et à maîtriser leurs pollutions sur les milieux aquatiques comme l’Agence de

l’eau Loire et Bretagne

http://www.eau-loire bretagne.fr/nos_missions/aides_financieres/fiche10_Industrie.pdf

Page 47: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 45

Les Parc Régionaux de France

Parcs Naturels Régionaux

Le statut des parcs naturel régionaux se

base sur une labellisation par l’Etat d’un

territoire dont il est souhaitable de

protéger le patrimoine naturel,

historique, culturel ou encore la qualité

paysagère.

Le territoire d’un PNR est généralement

plus étendu que celui d’un parc

national mais ce statut ne signifie pas

une association à une réglementation

particulière, protectrice de la faune et

de la flore. Instrument de

développement durable, le parc naturel

est un espace où est recherché un

développement respectueux des

équilibres, notamment en permettant

un maintien d’activités traditionnelles

par exemple.

Le parc du Vexin promeut le

développement du tourisme durable

en créant en 2007 Cap Tourisme, un

service spécifiquement en charge

de l’organisation du tourisme à

l’échelle de son territoire composé

de représentants du comité du Parc

et des acteurs locaux du tourisme.

La Future AFB devrait être créée en 2014 par la loi cadre sur la biodiversité. Agence d’appui aux

collectivités, et aux autres acteurs dont les entreprises, elle doit être apte à intervenir financièrement au

même titre que l’Ademe.

Son périmètre d’action serait celui de la biodiversité « ordinaire », recouvrant et structurant l’activité

d’opérateurs existants, consolidant des initiatives trop souvent dispersées. Elle devrait notamment prendre

à sa charge les activités de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema). Elle devrait aussi

avoir pour rôle de collecter, diffuser et archiver des données sur la biodiversité, l'eau et les services publics

de distribution d'eau et d'assainissement, de soutenir financièrement des projets de restauration de la

biodiversité ou encore de promouvoir la formation des entreprises en liens avec la biodiversité. Elle devrait

être opérationnelle en 2015.

Véritable projet de territoire, les Parcs peuvent parfois

proposer un soutien aux démarches de entreprises

implantées afin de concrétiser un développement

économique équilibré avec leur environnement.

Par exemple, certains parcs proposent des aides pour

inciter à la création d'entreprises de services qui

valorisent les ressources locales ou pratiquent une

gestion exemplaire ou innovante de leurs flux. Plusieurs

parcs proposent quant à eux des aides pour la

réalisation de bâtiments d’activités à très faibles

consommations énergétiques.

L’Agence Française pour la Biodiversité

Source :

http://www.parcs-naturelsegionaux.fr/fr/decouvrir/parcs.asp

Page 48: Biodiversité et Entreprises : mieux comprendre les … · vocation à sensibiliser et à poser pédagogiquement les bases à connaître pour mieux comprendre, se poser les bonnes

46 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

Ministères en charge de la

recherche et de l’écologie en

2008. Elle ne regroupe pas

moins de 8 grands

établissements publics de

recherche ((BRGM, CIRAD,

CNRS, IFREMER, INRA, IRD,

IRSTEA, MNHN).

Site internet :

http://www.fondationbiodiversit

e.fr/

Publiant de nombreux rapports,

études et fiches de synthèses sur

son site internet en téléchargement

libre, la Fondation pour la

Recherche sur la Biodiversité (FRB)

peut être un centre de ressource

intéressant pour améliorer vos

connaissances et nourrir votre

réflexion sur la biodiversité. Comme

son nom l’indique, elle vise à

promouvoir les activités de

Fondation pour la Recherche et la Biodiversité

recherche française sur la

biodiversité, à diffuser les

connaissances et contribuer au

renforcement du dialogue pluri

acteurs et à une approche

interdisciplinaire de ce sujet.

Point de convergence entre

différents acteurs de la biodiversité,

particulièrement les acteurs

scientifiques, la Fondation a

officiellement été lancée par les

Page 2 2013 ● CGPME - Humanité et Biodiversité● Quelques acteurs à connaître ●

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●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité● 47

Conclusion

Si l’urgence est là et le vocable de biodiversité souvent utilisé, le modèle à respecter par les

entreprises n’est pas encore réellement appréhendé par l’ensemble du tissu économique français, ni

la notion maitrisée. L’enjeu n’est pas de savoir si la biodiversité doit être préservée mais davantage

de déterminer comment favoriser et concrètement intégrer en douceur à l’ensemble des secteurs de

l’activité économique cet enjeu.

Le maillage de l’économie française est très resserré autour des TPE-PME. Leurs ressources

financières, leurs compétences en la matière et le manque de temps et de soutien ne leur

permettent pas toujours d’intégrer leur impact et leur dépendance à la biodiversité.

Les difficultés d’appropriation des petites entreprises françaises démontrent un besoin d’aide à

l’appropriation et à l’intégration des préoccupations liées à la biodiversité, particulièrement dans leur

appréhension et leur mise en œuvre pragmatique. En effet une entreprise volontaire pour réaliser les

investissements nécessaires doit pouvoir mesurer concrètement les retours dont elle pourrait

bénéficier et l’accessibilité d’une démarche plus « responsable ».

Le développement de la prise en compte de ces enjeux par les entreprises résidera dans l’élaboration

et le recensement de pistes d’actions effectives et, c’est essentiel, adaptées aux différents secteurs

d’activité. Par conséquent, pour devenir une réalité, les organisations professionnelles, les

fédérations, les unions territoriales doivent se saisir de ces sujets afin de les ventiler à leurs

adhérents, mais également aux autorités publiques dans leur définition des politiques publiques en la

matière. Ces dernières doivent prendre en compte ce besoin de sensibilisation et formation des

PME-TPE. Il est également important de développer des interlocuteurs pertinents et compétents

pour conseiller de manière accessible les entreprises volontaires.

Guillaume de Bodard

Président de la Commission

Environnement et Développement Durable

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48 ●2013●CGPME● Avec l’appui de l’association Humanité et Biodiversité●

CGPME

Contacts :

Sandrine Bourgogne

[email protected]

Florian Masseube

[email protected]

10 Terrasse Bellini

92800 Puteaux

01 47 62 73 73

Elaboration, rédaction, mise en page : Anne Behlouli

Relecture et supervision : Sandrine Bourgogne

(CGPME) et Christophe Aubel (Association Humanité et

Biodiversité)

Remerciements : Audiffren Pierre, Artayet Nathalie ,

Condette Laurianne, Deborre Rodolphe, Delplanque

Pauline, Ducray Thomas, Farrant Laura, Luciani Daniel,

Pinte Pierre, Robichon Patrice , Valantin Patrice