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Solaire

Hydraulique

Éolien

Géothermie

Biomasse

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2010 2015 2020 - - 2 GW

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Je vous propose de partir à la découverte de SYSTÈMES SOLAIRES – Lejournal des énergies renouvelables.

Depuis son premier numéro, en 1985, ce journal s’est toujours positionné à

la pointe de l’actualité. Il apporte une vision de terrain et une approche

documentée sur l’ensemble des filières énergies renouvelables.

Au fil des pages, vous trouverez une information fiable et claire sur

les aspects technologiques, architecturaux, économiques et environ ne -

mentaux des énergies renouvelables.

Dans chaque numéro, SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergiesrenouvelables. publie des reportages et des dossiers complets. Il commente

la vie énergétique de la planète, analyse et évalue les études et les recherches

en cours.

Son baromètre EurObserv’ER, édité tous les deux mois, donne les indicateurs

de puissance installée, filière par filière, en France et en Europe.

Riche de brèves d’information, SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal desénergies renouvelables. annonce aussi dans son agenda le calendrier des

manifestations et salons, des dates de formations pro fessionnelles, des offres

et des demandes d’emplois dans le secteur…

Que vous soyez professionnel, investisseur, personne privée, enseignant ou

étudiant, ce journal est fait pour vous.

J’ai le plaisir de vous adresser aujourd’hui un fac-similé de 20 pages présentant

SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergies renouvelables. tel que

vous pourrez le lire à chaque parution.

À vous désormais de le découvrir et de profiter de notre offre d’abonnement,

jointe à ce document.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Yves-Bruno Civel

Directeur général

stSOLEILphotovoltaïque,thermique,thermodynamique,architecturebioclimatique.

EVENTéoliennes et aérogénérateurs.

BBIOMASSEbois-énergie,biogaz,biocarburants.

HEAUhydroélectricité,marées, courants,vagues.

GGÉOTHERMIEchaleur, électricité.

146, rue de l’Université – 75007 ParisTél. : 01 44 180080Fax : 0144 [email protected]

Éditeur :

lations photovoltaïques en attente deraccordement au réseau totalisait, enseptembre dernier, la considérablepuissance cumulée de 4800 méga-watts crête (MWc) !Sont concernés les équipements dontla puissance dépasse 3 kWc – le seg-ment de marché des toits solaires pourparticuliers est donc épargné.Le moratoire touche notamment tousles projets en attente de raccordementau réseau par Électricité réseau distri-bution France (ERDF) ou Réseau detransport d’électricité (RTE, selon lapuissance de l’installation), dont le

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 201 – 2011

� Le 11 février, verdict. Ce jour-là, lepetit monde de l’électricité solaire pren-dra connaissance du sort qui lui estréservé pour les prochainesannées. L’inspecteur desfinances Jean-Michel Char-pin, rapporteur de quatreréunions “de concertation”(1)

tenues avec quelque 80 repré-sentants du photovoltaïque,lui présentera ses conclu-sions. Destinées au gouverne-ment, elles définiront pour la filière unnouveau cadre de soutien, « enfin stableet pérenne », défend la ministre de

Moratoire de trois mois sur ses activités, recadrage radical du soutien des pouvoirs publics,

ersatz de concertation : le photovoltaïque est sous le choc de

la brutale remise à plat décidée par le gouvernement en décembre dernier.

Exposée à un sinistre économique d’ampleur, la filière se bat avec courage et imagination.

l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet.Il prendra effet début mars, sonnant lafin d’un moratoire sur les activités de

la filière décidé par le Premierministre et sept ministres, etentré en vigueur par décret le9 décembre dernier.Un coup de tonnerre : il sus-pend pour trois mois l’obli-gation d’achat par EDF(2) del’électricité solaire au tarifpréférentiel. Le coût de ce

mé canisme très attractif est jugé tropimportant, et menacé d’une dérive in -sup portable alors que la file des instal-

Sont concernésles équipe-ments dont

la puissancedépasse 3 kWc.

dossier réalisé par patrick piro

LE PHOTOVOLTAÏQUE EN GARDE À VUE

Illustration : Claire Laffarge

PhotovoltaïqueACTUALITÉ

EXTRAIT DU JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES N° 201

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HORS-SÉRIE le journal de l’éolien N° 6 – 2010

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Qui connaît vraiment la vie de ces hommes discrets qui

parcourent la France pour ériger les éoliennes? Bout de

chemin avec ces nomades du vent, qui évoluent entre ciel

et terre par tous les temps et sur tous les terrains.

24 HEURES AVEC LES ACROBATES DU VENT

Montage de la grue

(en haut) et

levage du rotor

(en bas) à deux

mois d’écart.

Les quatre hommes

soutiennent

la pale frontale

pour l’empêcher

de toucher le sol.

� Bientôt huit heures. Le froid de sep-tembre est déjà vif sur ce plateau deHaute-Loire, à 1 100 m d’altitude etquelques encablures au sud du Puy-en-Velay. Les voitures des monteurs del’équipe nº 2 d’Enercon France segarent sur le bas-côté de la piste. Nico-las Viot, le chef d’équipe,dresse le programme et distri-bue les tâches. Aujourd’hui,pendant que les grutiersassemblent leur ma chine,pré montage de l’éolienne.Ainsi commence la vie d’uneEnercon E-70, d’une puis-sance de 2,3 MW pour 71 mde diamètre, montée ici surun mât (ou tour) tubulairemétallique de 85 m de haut.Les jours précédents, une quinzainede camions ont livré la plupart despièces de ce grand et lourd Meccano :les quatre tronçons de la tour (de 39 à61 t), les trois pales (35 m de long, 7 tpièce), le moyeu (“hub”, 28 t), la géné-ratrice (48 t), la nacelle et son caré-nage, les modules et câbles élec-triques, sans oublier les accessoires.Règle d’or pour cette première étape :bien ranger tous les éléments. Eneffet, la clairière aménagée dans laforêt n’occupe qu’un peu plus de6000 m2, et une partie de cette sur-

face est déjà prise par une plate-formeempierrée et compactée destinée àréceptionner la grande grue. Le soclemême de l’éolienne, bien qu’il compte300 m3 de béton pour 17 m de dia-mètre, est une lentille de 2,6 md’épaisseur seulement, entièrement

enterrée, qui ne laisse dépas-ser du sol qu’un cercle de 7 mde diamètre. En bordure deplate-forme sont alignés lelocal préfabriqué des grutierset les trois conteneurs for-mant le “camp de base” desmonteurs : le bu reau-réfec -toire et les deux ateliers. Dansla semaine, devraient se suc-céder, si le vent n’est pas tropfort, le montage de la tour,

puis celui de la nacelle, de la généra-trice et enfin du rotor.

les pieds, la tête, le cœur…Suspendu dans le vide droit commeun “i”, le premier élément de la tourest lentement abaissé par-dessus letransformateur et les modules élec-triques, puis boulonné, à la clé à chocet la clé hydraulique, à la base couléedans le béton du socle. Les trois élé-ments suivants, de plus en plus fins etde plus en plus longs, seront levésdans la journée. Les hommes grim-

Les 300 m3

de béton dusocle de l’éo-

lienne ne laissentdépasser

du sol qu’uncercle de 7 m de

diamètre.

texte et photos : philippe heitz

ÉolienDES MÉTIERS ET DES HOMMES

EXTRAIT DU JOURNAL DE ÉOLIEN HORS-SÉRIE N° 6

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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 193 – 2009

tré que les premiers postes de consom-mation énergétique étaient l’éclairageet la bureautique, avec pour cette der-nière un double effet  : importanteconsommation d’électricité(en particulier pour les ser-veurs informatiques) et pro-duction de chaleur probléma-tique en été.Pour sélectionner “son” archi -tecte, Thierry Bièvre a con tactéPhilippe Stark, Jean-Michel

� Les tours ont mauvaise réputation,en raison notamment de leur consom-mation d’énergie très élevée. Celle-cifait exception puisqu’elle est présentéecomme le bâtiment « écocitoyen à éner-gie positive le plus sobre au monde ». Au-delà d’un effet d’annonce optimiste, la

Wilmotte et Arte Charpentier Ar -chitectes. Seul ce dernier cabinet adonné suite, s’intégrant dans uneéquipe de maîtrise d’œuvre atypique

puisque dominée par les in-génieurs d’un bureau d’étudeségalement maître d’ouvragedu projet. Des échanges créa-tifs se sont poursuivis tout aulong du processus de concep-tion, dans lequel, selon uneformule de Jean-Marie

La définition technique du projet a étéconfiée à six jeunes architectes (environun an d’expérience chacun). L’enjeuétait d’inventer un nouveau paradigmede l’immeuble de bureaux où il feraitbon travailler, avec un impact environ-nemental minimum et à un coût deconstruction aux standards du marché.

un cahier des charges directifLa priorité a été accordée à la réductiondes besoins. Les simulations ont mon-

LA TOUR ELITHIS,UNE SIGNATURE “ÉCORESPONSABLE”

par jean-pierre ménard

La tourconstitue pourElithis un pré-cieux outil derechercheappliquée.

La tour Elithis,

de forme ovoïde,

s’inscrit au cœur

de la cité des

affaires, entre

l’auditorium et

le palais des

congrès de Dijon. Tro

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Érigée au cœur du quartier dynamique des affaires de Dijon,

la tour Elithis ambitionne de devenir le premier bâtiment

tertiaire français à énergie positive. Si l’objectif n’est pas

encore rempli, la démarche multipartenariale globale mise

en place par son concepteur enregistre des résultats

ostensiblement positifs. Le “zéro énérgie” ne semble pas

si loin, sous les efforts conjugués de ses occupants.

tour Elithis s’avère exemplaire et in-novante à de nombreux titres. Unedémar che de conception « multicultu-relle » autour de la thermique, des ca -rac té ristiques architecturales etconstructives performantes, une re-marquable économie de construction

et d’usage et un mode d’occupation enécomanagement sont inspirés d’unerigueur que l’on peut qualifier de scien-tifique.Initiateur du projet, Thierry Bièvre –PDG d’Elithis – décrit son bureaud’études comme « petit mais ambitieux,avec la volonté de croître par la résolu-tion de problèmes environnementaux ».Le développement durable est au cœurde l’activité de la société depuis 2003,avec des interventions centrées sur unparc ancien.La croissance d’Elithis, qui emploiemaintenant 70 personnes, a entrainéla nécessité de trouver de nouveaux lo-caux. L’idée de créer un bâtiment àénergie positive s’est alors imposéecomme un défi pertinent pour l’épa-nouissement des talents en interne etcomme démonstrateur grandeur na-ture du savoir-faire de la société.

UNE TOUR COMPACTE ET PROFILÉE

La tour Elithis mérite sa dénomination par ses proportions élancées. En revanche, sa hauteur est relativement modeste :33,50 m, soit le maximum autorisé par le règlement d’urbanisme local. Sa compacité résulte également d’une surface de plancher à chaque niveau n’excédant pas 500 m2, alors que l’emprise au sol de la parcelle est de 590 m2. Son bon “coefficient de forme” (rapport entre le volume utile et la surface de l’enveloppe) s’explique par ailleurs par la faibleépaisseur des planchers (20 cm) et des plafonds techniques qui ont permis d’aménager dix niveaux, alors que les immeubles

voisins de hauteur identique en comptent seulement neuf.L’impact positif de ces données est renforcé par une formeovoïde choisie pour son ratio optimal entre surface utile et surface totale d’un niveau (93 %). Cette option a par ailleursété dictée par des études aérodynamiques imposées par la force des vents sur le site marqué par un effet Venturi provoqué par les volumes des bâtiments environnants. Ces dispositions se traduisent par une division par deux desdéperditions thermiques par rapport à celles d’un bâtimentparallélépipédique ordinaire implanté au même endroit.

FICHE SIGNALÉTIQUE

Programme : un restaurant à rez-de-chaussée,9 niveaux de bureaux, un étage technique souscombles, un parking de 26 places en sous-solLocalisation : Dijon (21)Maître d’ouvrage : Elithis IngénierieMaîtrise d’œuvre : Elithis (bureau d’études) ;Arte Charpentier (architecte)Surface (SHON) : 5 000 m2

Structure : mixte béton (noyau vertical et planchers) et acier (poteaux en périphérie de section 10 x 15 cm remplis de béton)Façade : mur-rideau à ossature bois vitrée à 75 %Équipements techniques :• 2 chaudières bois à granulés d’une puissancetotale de 100 kW• 82 kWc de modules photovoltaïques• Ventilation “triple flux” brevetée par Elithis• Éclairage basse consommation (fluo et LED)• Gestion technique centralisée (GTC) avecrécupération d’énergie (sur air extrait, ordinateurs…)• Récupération des eaux de pluie pour les sanitaires Consommation d’énergie : 20 kWh/m2.anCoût de construction : 7 millions d’euros HT

Vue de coupe au niveau des bureaux

Les bureaux

sont placés vers

l’extérieur de

la tour (façade

vitrée à 75 %).

La partie technique

et les différents

dégagements sont

à l’intérieur.

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Arte Charpentier Architectes

Plan de masse

Bureaux

Bâtiment à énergie positiveINNOVATION ARCHITECTURALE

EXTRAIT DU JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES N° 193

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HORS-SÉRIE le journal de l’éolien N° 7 – 2010

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HORS-SÉRIE le journal de l’éolien N° 7 – 2010

UN ATOUT MAÎTREPOUR L’ÉLECTRICITÉ VERTE

� De nombreuses études d’origineindustrielle ou universitaire scénari-sent la montée en puissancedes énergies renouvelables àl’horizon 2030 ou 2050. Entout état de cause, l’objectifdes 20 % européens est faitpour être atteint et mêmedépassé. Aujourd’hui, il nes’agit plus d’envisager com-ment mettre en œuvre desmégafermes offshore en mer du Nordou en mer Baltique, des centrales

solaires à concentration dans le Sa -hara, ou de multiplier les toits photo -

voltaïques par millions dansles villes d’Europe, mais d’ap-porter des réponses aux ques-tions qui fâchent quand onévoque l’injection massived’électricité renouvelable dansle réseau. Comment gérer l’in-termittence de ces sources(absence de soleil la nuit), les

aléas de leur disponibilité (ciel nua-geux, sautes de vent, tempêtes), l’éloi-

Les réseauxintelligents :un conceptqui révolu-

tionne la pen-sée en

vigueur.

gnement des grandes aires de produc-tion, des grandes zones de consom-mation, l’équilibre entre l’offre et lademande, étant donné la faiblesse per-sistante des capacités de stockage del’électricité ? Le nouvel atout maître des renouve-lables : les réseaux “intelligents”. Bienplus qu’un qualificatif additionnel, ils’agit d’une nouvelle approche trèspuissante, promise à bouleverser lesmaillages en profondeur, qu’il s’agissede leur architecture et de leur pilotage. Les réseaux actuels ont été conçuscomme des tuyaux à sens unique,destinés à faire circuler un flux d’élec-tricité bon marché issu de grossesunités jusqu’à la moindre maison,délivré à travers une toile ramifiée delignes très haute, haute, moyenne etbasse tension jusqu’à des consomma-teurs passifs. Un réseau peu flexible,et peu doté en “intelligence”, une fai-blesse illustrée par le cas embléma-tique du client qui subit une coupured’alimentation : au cun dispositif ne

de stockage, ajuste-ment du volume de la demande, etc.),et lutte contre l’effet de serre. Jusqu’alors, les enjeux de demainpour l’électricité se focalisaient fré-quemment sur les filières de produc-tion (décollage des renouvelables, ave-nir du nucléaire…) ou sur l’évolutionde la demande – réduction de con -sommation, efficacité énergétique,etc. Le réseau, “tuyauterie” intermé-diaire, vit souvent dans l’ombre, saufquand l’ire des populations localess’abat sur des lignes haute tension, ouqu’une tempête les met à bas. Et voilàles réseaux intelligents présentéscomme la grande révolutionélectrique des décennies àvenir ! Leur réponse ? Substituer lasouplesse à la rigidité ac -tuelle des architectures pyra -mida les, avec une injectionmassive d’organes communi-cants et de procédures informatiséesdestinés à faire interagir tous les com-partiments : unités de production,lignes électriques et leurs équipe-ments, consommateurs. À lacouche de cuivre existante, quitransporte la puissance élec-trique, ajouter une couchede communication et uneautre composée d’informa-tique, décrit Ronnie Bel-mans, professeur à l’uni-versité catholique deLou vain (Bel gique). Le ré -seau intelli gent, « c’est sub-stituer de la ma tière grise àde la matière », renchéritÉlectricité ré seau distribu-

tion France (ERDF) ;c’est attein dre à unesorte « d’In ternet de l’éner-gie », image-t-on dans lesnotes stratégiques.

“smart grids” : l’essorDepuis quelques mois, ébau -

ches de visions, calendriers dedéveloppement, projec tions in -

dustrielles, conférences, débats etarticles se multi plient à grande vitessedans le monde, dénotant une excita-tion peu commune chez les décideurspolitiques et économiques. Les ténorsde l’électrotechnique, des télécommu-nications, des systèmes d’informationet des services de l’énergie accourentautour du berceau. En France, un pre-mier colloque grand public d’impor-tance sur les réseaux intelligents a étéorganisé par la CRE en janvier dernier. L’idée a acquis le statut de concept,depuis peu formalisée par une plate-forme technologique de la Commis-sion européenne en 2005, ou l’ins-cription dans la loi d’indépendance etsécurité énergétique étasunienne de2007, sous le nom de “smart grids”.Mais son essor est à mettre au cré-dit d’un prestigieux porte-parole, le

président Barack Obama lui-même, qui, dans un discoursfondateur, a présenté fin 2009le déploiement des “smartgrids” comme l’un des grandschantiers d’infrastructure duplan de relance économiqueaux États-Unis. Il l’a doté d’une

enveloppe de 4,5 milliards de dollars(soit près de 3,6 milliards d’euros), déjàdoublée par les investissements prévuspar le secteur privé. Le cabinet étasu-nien Pike Research, spécialisé dans l’in-novation dans le domaine de l’énergie,évalue que le marché mondial deséquipements destinés aux réseauxintelligents aura déjà atteint 200 mil-liards de dollars (soit près de 162 mil-liards d’euros) en 2015 !L’irruption du concept de réseau

Les réseauxactuels ontété conçuscomme des

tuyaux à sensunique.

Depuis deux ans, une onde de choc secoue le monde de l’énergie

électrique: l’avènement promis des réseaux intelligents. Un concept qui

révolutionne la pensée en vigueur sur la manière de produire,

transporter, distribuer, gérer et consommer l’électricité. Ces réseaux de

demain seront parfaitement adaptés aux renouvelables qui pourraient

devenir une source importante de la consommation d’électricité.

texte par patrick piro, illustr ations par claire laffargue

Réseaux intelligents :

2 – Microréseau

associé : la produc-

tion de petites unités

à énergie renouve-

lable est consommée

au sein de réseaux

locaux, à l’échelle

d’un quartier ou

d’une ville, d’un site

industriel ou univer-

sitaire ou réinjectée

dans le réseau dont

il est solidaire.

(1) Insuffisamment équilibrés entre l’offre et la

demande, presque dépourvus d’organes intelligents,

les réseaux perdent dans le monde et chaque année

l’équivalent de la consommation de la Chine,

de l’Inde et du Canada.

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vient avertir le distribu-teur, en dehors d’un coup de télé-phone du client qui peut n’intervenirque plusieurs jours après la panne encas d’absence, au détriment de seséquipements (appareils à froid, alar -me, etc.). « C’est la situation dans pres -que tous les pays », souligne CécileGeorge, directrice “accès au réseauélectrique” à la Commission de régu-lation de l’énergie (CRE). Ces limites, qui ne posaient guère desoucis jusque-là, apparaissent désor-mais comme un handicap important,car les réseaux se retrouvent projetésau cœur de plusieurs urgences énergé-tiques modernes : fiabilité et sécuritéde l’approvisionnement, gains d’effica-cité énergétiques (moins de pertes(1),meilleur profit des ressources), adé-quation optimisée entre la productiond’énergie et sa consommation (mise encoïn ciden ce de l’offre et de la demande,création d’uni tés

1 – Superréseau :

des lignes sont

dédiées à l’achemi-

nement d’électricité

renouvelable des

grandes zones de

production vers les

principaux centres

de consommation.

1 Superréseau

Centrale à flamme

2 Microréseau associé

Centrale à biomasse

Réseaux intelligentsNOUVELLE TECHNOLOGIE

EXTRAIT DU JOURNAL DE ÉOLIEN HORS-SÉRIE N° 7

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Centre de l'énergie

Ancienne entrée de la mine

Galeries de la mineremplies d'eau

Réseaude distributiond'eau chaudeet d'eau froide

34 °C

28 °C

18 °C

23 °C

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Greporta

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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 193 – 2009

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� « Notre ville a un passé dans l’énergie,elle peut aussi y avoir un avenir », an-nonce Elianne Demollin-Schneiders,coordinatrice Énergie et développe-ment de la ville d’Heerlen, dans le suddes Pays-Bas. La ville a effectivementconnu de belles années avec l’exploi-tation de mines de charbon pendant75 ans, durant lesquels sa populationest passée de 7000 à 90000 âmes.Jusqu’à ce que des réserves de gaz na-turelles soient trouvées dansle nord du pays et que lesmines de la région ferment,au début des années 1970.La ville fait alors faillite, en-traînant le licenciement deplus de 80000 personnes.La situation s’améliore unpeu avec l’arrivée d’institu-tions puis le développement du com-merce dans les années 1980-1990.Depuis, Heerlen s’est trouvé un nou-veau slogan : « Du noir au vert ». Lamunicipalité s’est en effet engagéedans un grand projet visant à “rever-dir” la ville, en construisant de nou-veaux logements et de nouvelles in-frastructures, dans le respect del’environnement. Le pilier de cette ré-volution repose sur l’exploitation desressources géothermiques desquelque 11 millions de mètres cubes

d’eaux pluviales qui ont rempli les ga-leries aujourd’hui condamnées desmines(1). Une façon de faire le lienentre hier et demain.

28 °C à 700 m de profondeur« L’idée de ce projet, baptisé “Mine -water”, est née en 2001. Elle a tout desuite enthousiasmé bon nombre d’habi-tants de la ville qui y ont vu un moyende faire revivre les mines sous une forme

plus écologique et moderne », sesouvient Elianne Demollin-Schneiders. Des études de fai-sabilité ont été menées pourconnaître précisément les res-sources énergétiques conte-nues dans l’eau des mines.Résultat : la température del’eau atteint environ 18 °C à

250 mètres de profondeur et 34 °C à800 mètres. L’objectif était donc d’uti-liser l’eau la plus chaude pour le chauf-fage des bâtiments, tandis que les eauxfraîches serviraient à la climatisation.« Aller puiser l’eau à 800 mètres de pro-fondeur aurait coûté plus d’énergie quecela n’en aurait économisé, expliqueElianne Demollin-Schneiders. Mais à700 mètres de profondeur, l’eau atteintdéjà 28 °C, ce qui peut suffire au chauf-fage des logements. » En 2006, les deux premiers puits à

700 mètres de profondeur ont étéforés pour l’extraction de l’eau chaude.Les connaissances des anciens mi-neurs et les études géologiques ontpermis de creuser avec précision pouratteindre les galeries visées. Un an plus tard, deux puits plongeantà 250 mètres de profondeur ont étémis en place pour l’extraction de l’eaufroide. Un cinquième forage à 450mètres de profondeur (soit à mi-che-min entre les deux premiers puits) aété creusé pour permettre de réin-

jecter l’eau une fois “utilisée” et as-surer ainsi la durabilité du système.

bâtiments économes« Les études ont prouvé que les tempéra-tures des eaux minières étaient suffisantespour être exploitées, à condition de mettreen place un projet de valorisation d’éner-gie, retrace Bart Wauben, architecte encharge de la construction de nouveauxlogements à Heerlen. Il fallait donctenir compte de ces limites et concevoir desbâtiments particulièrement économes enénergie. » Fer de lance de cette adap-tation : le Centre de l’énergie. Situé aucœur du quartier de Heerlerheide etinauguré en octobre 2008, il est le pre-mier bâtiment raccordé au réseau deseaux minières. De l’extérieur, il res-semble justement à l’une des tours derefroidissement qui ponctuaient lepaysage lorsque les mines de charbonétaient encore en service, à la diffé-rence près que celle-ci est tout enverre. Et qu’à l’intérieur se trouventun centre culturel et une bibliothèque.« Au-delà du symbole, sa forme incurvée

UNE DEUXIÈME JEUNESSE POUR LES MINES DE CHARBON

par nolwenn le jannic

À Heerlen, aux Pays-Bas, les anciennes mines de charbon sont remises au goût du jour. Mais plus

question d’en extraire de la houille : aujourd’hui, c’est l’énergie géothermique qui fait la fierté

de la ville. L’eau qui a rempli les anciennes galeries est en effet utilisée pour le chauffage

et la climatisation des nouveaux bâtiments du centre-ville. Une initiative originale, qui pourrait

faire renaître, sous une forme verte, le passé minier d’autres villes d’Europe.

(1) Pendant l’exploitation des mines, des pompes refoulaient en permanence l’eau pluviale qui s’infiltrait

dans la terre. Les pompes mises hors service, l’eau a envahi les galeries, la pression qu’elle exerce sur les

parois empêchant celles-ci de s’effondrer.

AU CŒUR DU SYSTÈME MINEWATER D’HEERLEN

permet une bonne circulation de l’air etainsi une plus grande efficacité du chauf-fage ou de la climatisation. D’une ma-nière générale, le bâtiment a été conçupour être économe en énergie. Il est trèsbien isolé et sa façade en verre permet

par exemple d’assurer en hiver l’exploi-tation de l’énergie solaire passive. Autotal, on peut considérer que, par rap-port aux solutions énergétiques tradi-tionnelles, la conception du bâtiment etl’utilisation des eaux minières permet-

Cinq puits convergent vers le Centre de l’énergie. Deux vont chercher l’eau chaude (28 °C) à 700 mètres sous terre, deux autres s’enfoncent à 250 m de profondeur pour acheminer l’eau

froide (18 °C), et un dernier fait le parcours inverse, en réinjectant l’eau après usage à 450 mètres sous la surface (23 °C). Les eaux minières alimentent des pompes à chaleur installées

dans le Centre de l’énergie, duquel part un réseau de distribution d’eau chaude (chauffage) et d’eau froide (climatisation) qui approvisionne un supermarché et des logements.

Le Centre de

l’énergie et son

enveloppe de verre.

Gemeente Heerlen

Illustration : Franck Guihard/Observ’ER

Sous terre, latempératureaugmente de 3°C

en moyennetous les

100 mètres.

GéothermieCHAUFFAGE ET CLIMATISATION

EXTRAIT DU JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES N° 193

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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 195 – 2010

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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 195 – 2010

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� C’est Álvaro Uribe lui-même qui lereconnaît : les biocarburants, c’est uneobsession personnelle. Lors du som-met des Nations unies sur le climat deCopenhague, le 17 décembredernier, le président colom-bien n’a pas manqué de faire lepoint sur les avancées spec -taculaires de son pays : « EnAmérique la tine, la Colombie estdevenue le deuxième producteurd’éthanol [derrière le Brésil] etle premier pour le biodiesel. » Unmessage à l’attention de po tentiels im -portateurs, l’Union européenne prin-cipalement : « … en respectant trois enga-gements : ne pas dé boiser de forêts ; ne pasentamer notre sé curité alimentaire  ; etgarantir que la filière – les plantations decanne à sucre et de palmiers à huile, pro-

duction de biocarburants – génère uneabsorption nette de CO2 ».En août dernier, à l’occasion des 50 ansde l’Association des cultivateurs de

canne à sucre, Álvaro Uriberappelait, comme il n’y man -que jamais, combien le déve-loppement des biocarburants« constitue une alternative aunarcotrafic  » –  la Colombiereste le premier producteurde cocaïne au monde. Fin sep-tembre, c’est le secteur de

l’huile de palme qu’il vient encourager,lors d’une conférence internationale àCar thagène, dans le Nord du pays  :« une filière rédemptrice tant par la créa-tion d’emplois, la substitution de culturesillicites, la production d’énergie propre queles prémices d’une industrie chimique. »

Il y a moins de cinq ans, la Colombiene produisait pas une goutte de bio-carburants. Fin 2009, le pays sortaitquotidiennement un million de litresd’éthanol de ses usines, pour lesmoteurs à essence, et à peu près autantde biodiesel issu d’huile de palme,pour les camions et les bus(1). Courant2010, avec l’entrée en service de nou-velles unités, la production de biodie-sel pourrait doubler – soit un décuple-ment depuis 2008 !La filière éthanol dérive de la culturetraditionnelle de la canne à sucre, surenviron 450 000 hectares et principa-lement dans la riche vallée du Cauca,au centre du pays. Terrains, irrigation,climat : le rendement y est le plus élevéau monde – près de 15 tonnes de sucreà l’hectare par an !Simple transfert, pour la filière : la pro -duction nationale de sucre baisse àmesure qu’augmente celle de l’éthanol.Les producteurs ambitionnent dé sor -mais de s’extraire de la Vallée du Cau -ca : selon le ministère de l’Agriculture,on pourrait multiplier par neuf la su -perficie cultivée en canne à sucre dansle pays. Car la demande intérieure en éthanolest en croissance soutenue, sous l’im-

Des terres disponibles, un climat favorable, un gouvernement

très volontariste : la Colombie a fait de la production d’éthanol

et de biodiesel un axe majeur de son développement économique.

Cet essor rapide est également au service d’une reconquête

des territoires encore tenus par le narcotrafic et les guérilleros,

au prix de violations importantes des droits des populations locales.

Il y a cinqans, la

Colombie neproduisaitpas une

goutte de bio-carburant.

(1) L’essentiel de la flotte diesel en Colombie.

pulsion d’un plan gouvernemental trèsambitieux et quasi dirigiste. À partir defin 2005, un décret a rendu progressi-vement obligatoire, dans les villes deplus de 500 000 habitants, l’utilisationd’un mélange de 10 % d’éthanol dansl’essence voiture. Tout le pays y serasoumis dès 2010 si la production croitcomme prévu – elle ne couvre actuel-lement qu’environ 70 % de cette de -mande potentielle. À l’horizon 2020,le gouvernement vise même 20 %d’éthanol dans les réservoirs !Très volontariste, il tente d’imposerparallèlement, à marche forcée, la con -version des moteurs. Un décret demars dernier impose que dès 2012,60 % des modèles neufs (locaux ouimportés) de puissance inférieure à2000 cm3 (voiture commune) de vrontpouvoir brûler jusqu’à 85% d’éthanol !La règle s’appliquera à 100% des voitu -res en 2016 – et même dès 2013 si leurpuissance dépasse 2 000 cm3… Levéede bouclier chez les cons tructeurs,devant ce durcissement – en 2007, onleur avait demandé d’être adaptés à unmélange de 20% d’éthanol en 2012. Lafilière éthanol nationale est soupçonnéed’être outrancièrement favorisée parcette politique…Un scénario aussi faramineux etencore plus dynamique se profile pourle biodiesel. La filière est basée sur laculture du palmier à huile(2), en crois-sance de plus 7 % par an. Les superfi-cies plantées ont triplé depuis l’arrivée

d’Álvaro Uribe au pouvoir en 2002, etcouvrent aujourd’hui environ 360000hectares. La filière affi che aussi desprétentions sur d’immenses surfaces– le ministère de l’Agriculture parle de3,7 millions d’hectares (voir p. 57).Une cartographie des zones favorablesest en cours de réalisation. Avec 780 000 tonnes produites en2009, dont 40 % exportées, la Colom-

bie est déjà le 5e producteur mondiald’huile de palme. La part transforméeen biodiesel permet de couper le die-sel à 7 % dans presque tout le pays(probablement la meilleure perfor-mance mondiale), taux qui pourraitpasser à 10 % dès la fin de l’année etpeut-être à 20 % vers 2020…Avant l’exportation, l’objectif colom-bien est d’abord de couvrir la demande

AMAZONAS

Cartagena

Cumaribo

ÉQUATEUR

PANAMA

PÉROU

COLOMBIE BRÉSIL

VENEZUELA

Océan Pacifique

Mer des CaraïbesOcéan Atlantique

Orinoco

MAGDALENA

VICHADA

META

CHOCO

VALLE DEL

CAUCA

NARINO

BOLIVAR

Bogota

COLOMBIELES BIOCARBURANTS À MARCHE FORCÉE

textes et photos de patrick piro

(2) Elaeis guineensis, ou palme africaine, variété

importée. C’est l’oléagineux le plus productif

au monde.

Dans les savanes

orientales

colombiennes,

le département

du Meta est

la nouvelle frontière

de la culture

de palmiers

à huile, avec

100 000 hectares

plantés, 30 %

du total national.

Illustr ation : Franck Guihard d’après Patrick Piro

LES ZONES DE CULTURES DÉDIÉES AUX BIOCARBURANTS

La police militaire

est installée depuis

2002 au centre

de Cumaribo,

dans le Vichada.

Ce département

colombien est

l’un des refuges

importants de

la guérilla et des

narcotrafiquants.

Légende :

� Cultures de palmiers

� Cultures de canne à sucre

Projets d’extension des zones

de cultures de palmiers

BiocarburantsDES REPORTAGES SUR LE VIF

EXTRAIT DU JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES N° 195

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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 198 – 2010

enjeux

18

H

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 198 – 2010

Gisement très prometteur en matière

d’énergies renouvelables,

la thalassoénergie progresse à grands pas

dans un océan d’incertitudes…

Il serait fort dommage d’y tremper

seulement un orteil frileux.

� « La filière énergie marine a fait des progrès significatifs cescinq dernières années, malgré la réduction des fonds dispo-nibles », expliquait Antonio Sarmento, directeur du centred’énergie des vagues du Portugal, lors d’une conférencede l’Association européenne de l’énergie de l’océan (EU-OEA), à Bruxelles, en mai dernier. De plus en plus d’ac-teurs réalisent des démonstrateurs en mer et se rappro-chent de la phase précommerciale. On peutno tamment citer Marine Current Turbines (MCT,OpenHydro, Verdant Power pour l’énergie hydro-lienne, ou encore Pico OWC, Limpet, Wave Dragon,Pelamis, Wave Star pour l’énergie houlomotrice.Plusieurs pays se sont fixé des objectifs de déve-loppement à moyen terme (voir tableau). C’est lapreuve que le potentiel des énergies marines pour partici-per au futur mix énergétique commence à être reconnu.En France, la Programmation pluriannuelle des investis-

sements (PPI) de production d’électricité prévoit dedéployer 6 GW d’énergies en mer d’ici à 2020. L’Ademe adétaillé cet objectif avec 5,2 GW d’éolien offshore, dont1 GW pour l’éolien flottant, 0,4 GW d’énergie des cou-rants, 0,2 GW d’énergie des vagues et 0,2 GW d’énergiethermique des mers. Soit un total de 0,8 GW pour lesénergies marines.Autre indicateur positif : de grands industriels et fournis-seurs d’énergies s’impliquent désormais, comme EDF,GDF Suez, Voith Hydro, Alstom, Dong Energy, Vattenfall,Statkraft, E.ON, Acciona, Iberdrola, etc.

des recherches de financements difficilesMalgré ces avancées, le bilan est contrasté. « De nom-breuses sociétés sont prêtes à faire des démonstrateurs à grandeéchelle. Mais les coûts pour passer à cette étape sont élevés etpeuvent représenter un risque inacceptable pour les investis-seurs privés », analyse Stephen Wyatt de Carbon Trust, uneorganisation indépendante lancée par le gouvernementbritannique pour soutenir des projets bas carbone. La

crise économique et financière a réduit l’intérêtdes investisseurs et le montant des fonds dispo-nibles. « C’est extrêmement difficile d’obtenir desfinancements privés », reconnaît Sian George, res-ponsable développement commercial d’Aquama-rine Power. Pour les nombreuses startup lancéesdans la course, le risque est alors de ne pas sur-

vivre à la “vallée de la mort”, cette période qui s’étendentre le moment où une entreprise reçoit les premiersinvestissements pour lancer son projet et le moment où

La Francevise 800 MWd’énergiesmarines en

2020.

Vue d’artiste du

démonstrateur

précommercial

Wavebob qui sera

installé et raccordé

au réseau au large

du Portugal fin

2011. Son coût :

8,5 millions d’euros.

La société irlandaise

qui porte le projet

a décroché une

aide européenne

de 5,1 millions

d’euros.

elle commence à générer des revenus. Les investisse-ments se chiffrent en dizaines de millions d’euros pourles pionniers.Pour séduire les investisseurs, la filière doit réussir à bais-ser les coûts, mais « il est encore plus important de réduireles incertitudes et de limiter les risques », explique Jose-LuisVillate de Tecnalia. « Plus vous contrôlez les risques,plus votre projet est attractif », constate EmmanuelBrochard, directeur du développement commer-cial pour les énergies marines au sein de DCNS.

démonstrateurs financés par l’étatPour y arriver, « il faut réaliser plus de démonstrateurs : seulesles vraies opérations en mer permettront d’identifier lesmeilleures solutions en matière de fiabilité et de coûts », ana-lyse Antonio Sarmento. Les financements publics sontindispensables pour répartir les risques financiers. Plu-sieurs pays jouent le jeu. En février 2010 au Royaume-Uni, Carbon Trust a débloqué 22 millions de livres pourfinancer six installations parmi les technologies les plusprometteuses : Marine Current Turbines, Pelamis, Ham-merfest Strom UK, Aquamarine, Voith et Atlantis. Carbon

Trust a mis en place une équipe technique pour identifierles risques et aider les porteurs de projets à les réduire.En France, l’Ademe a lancé, en 2009, un appel à manifes-tation d’intérêt pour développer des démonstrateursd’énergies marines, en ciblant les systèmes houlomoteurs,les hydroliennes, l’énergie thermique des mers et l’éolien

offshore flottant. Vingt et un dossiers ont étédéposés, en octobre dernier, parmi lesquels leshydroliennes Sabella, Orca (Alstom) et Megawat-force (Guinard Énergies). Les démonstrateursretenus seront mis en œuvre dans le cadre de lafuture plate-forme nationale pour les énergies

marines, annoncée en décembre 2009 par le Premierministre. Pilotée par l’Ifremer, cette plate-forme sera baséeà Brest, elle aura aussi une fonction de R&D et de centrede ressources.

optimiser les systèmesPour améliorer les prototypes, il faut progresser à tous lesniveaux. « Les problèmes rencontrés sont liés aux composantset non aux concepts de base », constate Antonio Sarmento.Les développeurs mettent en avant la simplicité de leurs

Le Royaume-Uni financesix démons-

trateurs.

ÉNERGIES MARINESTENIR LE CAP, MALGRÉ LA CRISE

Ci-dessus : La crise

financière a

retardé le projet

d’installer un

Wave Dragon à

échelle réelle de

7 MW au large du

Pays de Galles,

prévu désormais

pour 2011-2012.

Ci-dessous : Plus

performante,

la version 2

du Pelamis a été

testée en mer

en juin dernier.

par charlotte r igaud

Wavebob

Pays 2010 2015 2020Royaume-Uni - - 2 GWFrance - - 0,8 GWIrlande - - 0,5 GWDanemark - - 0,5 GWEspagne :- Pays Basque 0,1 GW - - - Canaries - 0,5 GW -

Source : EU-OEA.

DES OBJECTIFS CHIFFRÉS DANS CINQ PAYS D’EUROPE

©Earth-vision

©Pelamis Wave Power

Énergies marinesDES RESSOURCES IMMENSES

EXTRAIT DU JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES N° 198

Page 9: bimestriel, non disponible en kiosque - Energies … · un cahier des charges directif ... (93 %). Cette option a par ailleurs été dictée par des études aérodynamiques imposées

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 201 – 2011

crédit d

’impôt

22

2005 2006 20

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50%

45%

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%400%

%455%

%500%

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2005

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2010

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SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 201 – 2011

crédit d

’impôt

23

Les taux du crédit d’impôt ont été revus à la baisse au 1er janvier 2011.

Depuis six ans, cette mesure permet aux particuliers de financer leurs installations

d’énergie renouvelable ou des travaux d’efficacité énergétique.

Questions-réponses pour tout savoir sur les conditions à remplir pour en bénéficier cette année.

CRÉDIT D’IMPÔT 2011: MALGRÉ LA BAISSE,

IL RESTE INTÉRESSANT D’EN PROFITER

� Qu’est-ce que le crédit d’impôt ?Mise en place en 2005, cette aide financière de l’État estattribuée aux particuliers pour faciliter l’achat d’équipe-ments d’énergies renouvelables. En engageant des tra-vaux pour rendre votre habitation principale plus éco-nome en énergie, vous pouvez ainsi bénéficier d’une aidecouvrant une partie du prix du matériel. L’aide, qui repré-sentait jusqu’à 50 % des dépenses en 2010, a été réduitede 10 % au 1er janvier 2011. Selon les travaux réalisés, lecrédit d’impôt pourra désormais couvrir jusqu’à 45 % desdépenses.

� Qui peut en bénéficier ?Tout le monde peut bénéficier du crédit d’impôt, que l’onsoit imposable ou non. En pratique, le montant de l’aidesera déduit de vos impôts, si vous en payez. Si vous n’êtespas imposable, vous recevrez un chèque ou un virementéquivalent du Trésor public. Vous devez être fiscalementdomicilié en France et être locataire, propriétaire occupant

par charlotte r igaud

• 22 % sur l’achat de matériaux pour isoler des tuyaux dedistribution de chaleur ou d’eau chaude sanitaire(calorifugeage) ;

• 22 % sur l’achat d’appareils de régulation du chauffagequi permettent de ne pas chauffer trop fort ou inuti-lement ;

• 45 % des frais engagés pour la réalisation d’un diagnos-tic de performance énergétique dans les cas où iln’est pas obligatoire. L’aide est accordée une seulefois par période de cinq ans.

� Pour quelles installations d’énergies renouvelables?Que votre logement soit neuf ou ancien, vous pouvez béné-ficier en 2011 d’un crédit d’impôt de 22 à 45 % pour l’instal-lation d’équipements de production d’électricité, de chauf-fage ou d’eau chaude sanitaire d’origine renouvelable :• 22 % sur l’achat d’un système solaire photovoltaïque ;• 22 % sur l’achat d’équipements pour raccorder votre loge-

ment à un réseau de chaleur alimenté majoritaire-ment par des énergies renouvelables ou par uneinstallation de cogénération ;

• 36 % sur l’achat d’un appareil au bois ou à biomasse(poêle, insert, cuisinière, chaudière), s’il s’agit durenouvellement d’un chauffage au bois existant, ou22 % dans le cas d’une première acquisition ;

• 36 % sur l’achat d’une pompe à chaleur géothermiquepour la production de chaleur et sur la pose des cap-teurs enterrés, 36 % sur une pompe à chaleur ther-modynamique pour la production d’eau chaudesanitaire (hors air/air), 22 % sur l’achat d’unepompe à chaleur air/eau ;

• 45 % sur l’achat d’une petite éolienne ou d’une micro -centrale hydraulique ;

• 45 % sur l’achat d’un chauffe-eau solaire thermique indi-viduel (Cesi) ou d’un système solaire combiné (SSC).

� Jusqu’à quand peut-on en bénéficier ?Le crédit d’impôt a été mis en place le 1er janvier 2005, puisrenforcé au 1er janvier 2006 avec une hausse des taux et l’élar-gissement à de nouveaux équipements. En 2009, le dispo-sitif a été prolongé jusqu’en 2012. Attention, les taux et lescritères des équipements éligibles peuvent être revus chaqueannée.

� Dans le neuf et l’ancien ?Le crédit d’impôt s’applique dans le neuf et l’ancien en cequi concerne les énergies renouvelables et les réseaux dechaleur. En revanche, le logement doit être achevé depuisplus de deux ans pour les travaux d’isolation, les équipe-ments de régulation, les chaudières à condensation et laréalisation d’un diagnostic de performance énergétique.

� Et pour les propriétaires bailleurs ?Depuis le 1er janvier 2009, un propriétaire bailleur quiréalise des travaux d’amélioration énergétique dans unlogement achevé depuis plus de deux ans peut aussi pré-tendre au crédit d’impôt, à condition qu’il s’engage à lelouer nu pendant cinq ans. Un engagement de locationdoit être fourni lors de la déclaration d’impôt. Il bénéfi-cie alors du crédit d’impôt dans la limite de 8 000 euros

Illu

stra

tion : Claire La

ffar

gue

ou occupant à titre gratuit du logement. Le crédit d’impôtconcerne uniquement les travaux dans votre habitationprincipale, que ce soit une maison ou un appartement. Lespropriétaires bailleurs peuvent aussi l’obtenir sous cer-taines conditions (lire plus loin).

� Pour quels travaux d’économies d’énergie ?Si votre logement est achevé depuis plus de deux ans, vouspouvez bénéficier en 2011 d’un crédit d’impôt de 13 à 45 %pour certains travaux qui améliorent l’efficacité énergétiquede votre habitation :• 13 % sur l’achat d’une chaudière à condensation indivi-

duelle ou collective, pour le chauffage ou la produc-tion d’eau chaude ;

• 13 % sur l’achat de nouvelles fenêtres, portes-fenêtres,portes d’entrée, doubles fenêtres, vitrages à isolationrenforcée ou volets isolants ;

• 22 % sur l’achat et la pose de matériaux pour l’isolationdes toitures, murs ou planchers ;

LE CONSEIL DE LA RÉDACTION

En 2011, les solutions solaires thermiques bénéficient du taux le plus élevé, avec un crédit d’impôt couvrant 45 % du montant des dépenses engagées ! Profitez-en pour investir dans un chauffe-eau solaire Cette technologie permet d’économiser entre 40 et 70 % d’énergie selon que vous habitez à Lille ou Marseille.

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y et Lévy

Infos pratiquesCRÉDIT D’IMPÔT 2011

EXTRAIT DU JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES N° 201

Page 10: bimestriel, non disponible en kiosque - Energies … · un cahier des charges directif ... (93 %). Cette option a par ailleurs été dictée par des études aérodynamiques imposées

1 095

1 16

8

1 241

1 314

1 387

1 460

1 533

1 606

1 679

1 7521 825

1 825

1 898

35 km

BRETAGNE p. 78 20 centrales ≥ 100 kWc CHAMPAGNE-ARDENNE p. 82

34 centrales ≥ 100 kWc

LANGUEDOC-ROUSSILLON p. 9077 centrales ≥ 100 kWc

PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR p. 12163 centrales ≥ 100 kWc

POITOU-CHARENTES p. 11655 centrales ≥ 100 kWc

PAYS DE LA LOIRE p. 11052 centrales ≥ 100 kWc

HAUTE-NORMANDIE p. 88 3 centrales ≥ 100 kWc

BASSE-NORMANDIE p. 762 centrales ≥ 100 kWc

PICARDIE p. 114 12 centrales ≥ 100 kWc

DOM p. 13077 centrales ≥ 100 kWc

COM p. 1301 centrale ≥ 100 kWc

AQUITAINE p. 7047 centrales ≥ 100 kWc

MIDI-PYRÉNÉES p. 10276 centrales ≥ 100 kWc

LIMOUSIN p. 98 29 centrales ≥ 100 kWc

AUVERGNE p. 74 19 centrales ≥ 100 kWc

BOURGOGNE p. 76 10 centrales ≥ 100 kWc

LORRAINE p. 100 17 centrales ≥ 100 kWc

FRANCHE-COMTÉ p. 86 2 centrales ≥ 100 kWc

ALSACE p. 66 34 centrales ≥ 100 kWc

RHÔNE-ALPES p. 12635 centrales ≥ 100 kWc

CORSE p. 86 2 centrales ≥ 100 kWc

ÎLE-DE-FRANCE p. 89 16 centrales ≥ 100 kWc

CENTRE p. 8016 centrales ≥ 100 kWc

NORD-PAS-DE-CALAIS p. 1096 centrales ≥ 100 kWc

L’ATLASst

64

en

qu

ête

HORS-SÉRIE le journal du photovoltaïque N° 4 – 2010

DES GRANDES CENTRALESPHOTOVOLTAÏQUES

Légende : 63 centrales ≥ 100 kWc : Nombre total par

région des centrales en service et des centrales

terminées en attente de raccordement

Ensoleillement :

cf. page de droite

La taille du pictogramme

est proportionnelle à la somme

des puissances des centrales

≥ 100 kWc en service par région.

1 314

PhotovoltaïqueENQUÊTE

EXTRAIT DU JOURNAL DU PHOTOVOLTAÏQUE HORS-SÉRIE N° 4

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