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BRUXELLES EN MOUVEMENTS N°152 • 20 OCTOBRE 2005 Exproprier les chancres pour loger les Bruxellois Suite en page 2 En 1999, l’ARAU a recensé 29 chancres dans le Pentagone. Six ans après, il en reste encore 15. Une étude a mis en lumière les lenteurs et les blocages que subit la rénovation des immeubles abandonnés. L’ARAU a relevé les instruments législatifs pour agir contre les chancres. dans ce numéro ARAU Bruxelles en mouvements Bimensuel édité par Inter-Environnement Bruxelles Rue du Midi, 165, 1000 Bruxelles N°152 – 20 octobre 2005 P.5 > Un centre à Watermael- Boitsfort ? P.6 > Meylemeersch: petit à petit, la Région défait son nid P.7 > Du Who’s Who au Magh, l’histoire se répète ? P.8 > Encore un tunnel… laisse béton ! P.9 > Toitures végétales: le by-pass des égouts P.10 > Livre: l’art du bronze P.12 > L’invitée de la quinzaine: Françoise Dupuis

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BRUXELLES EN MOUVEMENTS N°152 • 20 OCTOBRE 2005

Exproprier les chancrespour loger les Bruxellois

Suite en page 2 ☞

En 1999, l’ARAU a recensé 29 chancres dans le Pentagone. Six ans après, il en reste encore 15. Une étude a mis enlumière les lenteurs et les blocages que subit larénovation des immeubles abandonnés. L’ARAU a relevé les instruments législatifs pour agir contre les chancres.

dans ce numéro

ARAU

Bruxellesen mouvements

Bimensuel édité parInter-Environnement Bruxelles

Rue du Midi, 165, 1000 BruxellesN°152 – 20 octobre 2005

P.5 > Un centre à Watermael-Boitsfort ?

P.6 > Meylemeersch: petit à petit,la Région défait son nid

P.7 > Du Who’s Who au Magh,l’histoire se répète?

P.8 > Encore un tunnel… laissebéton!

P.9 > Toitures végétales : le by-pass des égouts

P.10 > Livre: l’art du bronzeP.12 > L’invitée de la quinzaine:

Françoise Dupuis

dossier 2

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Taxer les immeublesà l’abandon

Les 19 communes disposent main-tenant d’un règlement de taxe sur lesimmeubles à l’abandon. Les montantset les modalités de mise en œuvre ensont disparates, ce qui en fait un ins-trument peu lisible.

Les montants enrôlés sont large-ment supérieurs aux montants réelle-ment perçus.

L’ARAU a toujours voulu la régiona-lisation de cet outil afin de lui donnerplus de force. La Secrétaire d’État,Françoise Dupuis, a indiqué que cen’était pas à l’ordre du jour. La dé-claration gouvernementale plaidepour le maintien de la taxe aux com-munes sous le prétexte desubsidiarité. Par contre, laSecrétaire d’État a « dili-genté l’intervention d’unexpert de la SRLB pour éta-blir une analyse détailléeet exhaustive des mesures,notamment fiscales, misesen place pour lutter contreles immeubles vides etabandonnés. Des contactssont en cours avec les com-munes pour dresser un in-ventaire des dispositifs misen œuvre» [1]. La Région adonc commandé un inven-

taire des dispositifs et compte lesharmoniser. Elle mettra à la disposi-tion des communes un règlement debase.

L’ARAU doute que ce soit suffisantpour réveiller le zèle de certainescommunes.

L’expropriation d’intérêtpublic

Pour exercer le droit d’expropria-tion, le pouvoir expropriant doit jus-tifier l’utilité publique et l’extrême ur-gence. L’utilité publique peut êtrejustifiée par un projet de logementssociaux ou la réalisation d’un PlanParticulier d’Affectation du Sol, d’unprogramme de contrat de quartier ou

L ’ARAU a réalisé le 1er juillet1999 une conférence de presseintitulée «29 chancres à réno-

ver dans le Pentagone». Sur ces 29chancres, 7 ont été rénovés ou re-construits, 7 sont en voie de résolu-tion. Force est de constater cependantque malgré les louables efforts de laDélégation au Développement de laVille et l’effet du marché (partenairenon négligeable dans une économie del’offre et de la demande au momentdu renchérissement du prix des loge-ments), 15 des 29 chancres restent àl’abandon.

La persistance des chancres estredoutable car ils ont un effet dé-vastateur sur l’environnement urbain.Ils sont source d’insalubrité, de dé-pôts d’immondices, de dégâts poten-tiels pour le voisinage (infiltrationd’eau, mérule, rats,…), d’insécurité.Ils génèrent une image fortementnégative de la ville et illustrentl’impuissance des pouvoirs publics.En outre, en pleine crise du loge-ment, les pouvoirs publics doiventmanifester leur volonté pour re-mettre des logements sur le marchélocatif.

L’ARAU a dressé un inventaire desoutils juridiques qui sont à la disposi-tion des pouvoirs publics pour luttercontre les chancres.

Exproprier les chancres pour loger

Place des Martyrs et rue du Persil (1999-2005). Du bâtiment incendié... à la reconstruction en 23 logements.

Angle du boulevard de l’Empereur et de la rued’Accolay. En 1995...

dossier

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cupés ou fermés par décision du bourg-mestre ou par décision du Serviced’inspection régionale. Le but estde les mettre en gestion par uneAgence immobilière sociale (AIS), parexemple, pour les louer à des condi-tions sociales. Des barèmes permet-tent de protéger les locataires.

À tout moment le propriétaire peutreprendre possession de son bienmoyennant remboursement des fraisengagés.

Le Syndicat National des Proprié-taires (à qui la Région a commandéune étude sur les causes de l’abandonqui sera prochainement disponible)a introduit un recours qui a été re-jeté par la Cour d’Arbitrage le 20 avril2005 suite à l’action du RBDH (Ras-semblement Bruxellois pour le Droit àl’Habitat). La Cour d’Arbitrage a re-connu dans son arrêt qu’une autoritépeut restreindre le droit de propriétépour rendre effectif le droit au loge-ment.

La cession directeLa Loi d’action du 12 janvier 2003

en matière de protection de l’envi-ronnement permet au tribunal de pre-mière instance de constater la viola-tion de dispositions de lois, décrets,ordonnances, règlements ou arrêtésrelatifs à la protection de l’environ-

d’un programme de rénovation menépar la Société de Développement pourla Région de Bruxelles-Capitale (pourles sites d’activités inexploités).

Autrement dit, pour des poches derésistance dans le Pentagone commel’Îlot sacré ou le boulevard Jacqmain,de tels périmètres auraient pu être dé-cidés depuis longtemps.

Le pouvoir expropriant doit ensuitediligenter l’expropriation avec un cer-tain zèle faute de voir l’extrême ur-gence contestée.

Le droit d’acquisitionpar les communes

La Région a prévu des budgets des-tinés à subsidier à 85% l’acquisition et

à 65% la rénovation d’immeubles aban-donnés en vue d’y construire des lo-gements [2].

Entre 1993 et 2001, 523 dossiers dedemandes de subvention ont été intro-duits dont 393 ont été acceptés pourun montant global de 21355319€. Cesont surtout les communes de Bruxel-les-Ville et de Schaerbeek qui ont uti-lisé cet outil. Mais seulement 5% dessommes budgétées initialement ontété allouées (760326€). Le but n’esten effet pas d’agrandir le patrimoinedes pouvoirs publics mais de fairepression sur les propriétaires pourqu’ils rénovent leur bien ou le vendentà un tiers plus dynamique.

Le droit de gestionpublique

Ce droit a été instaurérécemment par le Code dulogement. Il est effectifdepuis le 1er juillet 2004. Ilpermet aux opérateurs im-mobiliers publics — les com-munes, les CPAS, les régiescommunales autonomes, leFonds du Logement, la SLRB,les SISP (sociétés immobi-lières de service public) etla Régie foncière régionale —de prendre en gestion pour9 ans des immeubles inoc-

les Bruxellois

L’ancien Sarma, rue Sainte-Catherine a cédé la place... à un ensemble mixte (logements-commerces).

... et en 2005.

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3. Les Communes, la Région et l’en-semble des opérateurs publics doi-vent impérativement mettre en œuvreles outils disponibles : le droit d’ex-propriation d’intérêt public, le droitd’acquisition, le droit de préemption,le droit de réquisition, le droit de ges-tion publique, la cession directe.

4. Les charges d’urbanisme doiventêtre injectées dans la production oula rénovation de logements commec’était le but à l’origine.

5. À terme, le Plan régional d’Affec-tation du Sol devra être révisé aveccomme objectif véritable le dévelop-pement du logement qui constitue lafonction forte de la ville car il n’estpas volatile comme le sont les fonc-tions administratives et… malheureu-sement économiques.

Isabelle PauthierDirectrice de l’ARAU

[1] Réponse de la Secrétaire d’État, MadameFrançoise Dupuis aux interpellations parle-mentaires lors de la séance du CRB du 18 mars2005.[2] Arrêté du 19 juillet 1990, dit «arrêté Go-suin».[3] Les mauvais élèves sont Anderlecht, Mo-lenbeek, Forest, Saint-Gilles et Ixelles.[4] L’arrêt se trouve sur le site de la Cour d’Ar-bitrage: www.arbitrage.be (arrêt n°69).

nement. La procédure prévoit uneconciliation qui peut permettre aupropriétaire de se ressaisir.

La Ville de Bruxelles a déjà mis enœuvre ce droit.

Le droit de préemptionL’Ordonnance du 18 juillet 2002 a

défini un droit de préemption généraleen Région de Bruxelles-Capitale. Sonttitulaires de ce droit : la Région, lescommunes agissant pour elles-mêmesou pour les CPAS, la Société de Déve-loppement régional de Bruxelles, laSociété du Logement de la Régionbruxelloise et la Société régionale duPort de Bruxelles.

Ils peuvent y recourir pour réaliserdes équipements d’intérêt collectifou de service public, lutter contrel’existence d’immeubles abandon-nés et insalubres, sauvegarder oumettre en valeur le patrimoine ins-crit sur la liste de sauvegarde ouclassé, réaliser des logements de typesocial.

Pistes d’actionLe bilan n’inspire pas à l’euphorie !

7 cas réglés sur 29, 7 en voie de ré-solution cela fait quand même encore15 cas non résolus sur les 29 chancresrecensés en 1999!

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Ce constat amène l’ARAU aux pistesd’action suivantes :

1. Des nombreux outils énumérés ci-dessus, la plupart dépendent descommunes. C’est donc là qu’il fautrechercher les causes de l’impuissance(et du manque de moyens opéra-tionnels). L’ARAU estime donc que leGouvernement aurait tort de persis-ter à leur confier la (non) gestion dece problème. La Région doit pouvoirse substituer aux communes récalci-trantes.

2. Régionalisation de la taxe sur lesimmeubles et terrains abandonnés.Une cellule régionale doit donc êtreconstituée. Elle doit avant tout cen-traliser les inventaires existants etmettre en œuvre une stratégie decontacts directs avec les propriétaires.C’est ainsi que cessera l’impunité.L’évaluation en cours des dispositifs detaxe sur les immeubles à l’abandondoit mener à la prise en charge decet outil par la Région pour des raisonsde lisibilité et d’efficacité qui ne sontplus à démontrer. Une partie du pro-duit de la taxe pourrait être rétrocé-dée aux communes à condition qu’ilsoit affecté à la politique du loge-ment.

Exproprier les chancres pour loger les Bruxellois

L’ancien Falstaff, rue Henri Maus. La société Espace Falstaff aesquivé, depuis 1992, toute rénovation en se contentant deprésenter des projets irréalistes.

Rue du Marché aux Porcs. Ce terrain vague où s’élevait jusqu’en1991 la plus ancienne maison de Bruxelles a encore de beaux joursdevant lui.

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gine du projet, un concours d’archi-tecture et d’urbanisme initié, en 1997,par la commune. Les objectifs décla-rés dans le dossier sont de conforterun espace public calme mais vivanten renforçant ses activités, sesconnexions et les espaces verts.

Les grandes lignes La fonction «parking» de la place

Bischoffsheim est conservée, l’espacese voit flanqué de deux doubles ali-gnements d’arbres. Devant la Maisoncommunale, un traitement particuliermarquera le parvis. A l’arrière du bâ-timent, le kiosque se verra offrir unnouvel environnement: les deux espa-ces verts seront réunis en supprimantla voirie qui les sépare actuellement.

Côté circulation, la traversée duboulevard est simplifiée pour les pié-tons. Un grand rond-point fait officede carrefour. La circulation se fait enboucle autour de la Maison commu-nale. A l’inverse d’aujourd’hui où l’oncherche allègrement une place au-tour du bâtiment, le trafic devrait ydevenir exceptionnel.

Existe-t-il un centre àWatermael-Boitsfort? Il estdifficile de répondre à cettequestion tant la communen’a pas de lieuimmédiatement identifiablecomme tel.

Un centre à Watermael-Boitsfort?

La place Keym? Peut-être, le lieuest plutôt agréable, l’anima-tion bien présente mais la va-

riété des fonctions y est limitée. Lesalentours de la Maison communale? Passûr, tant l’espace y est décousu, scindévoire éclaté. Son réaménagement estactuellement à l’enquête publique. Ilest décrit dans la note de présentationcomme «un projet pour le centre deWatermael-Boitsfort». C’est plutôtune bonne intention. Mais le projetest-il à la hauteur du défi ?

Quel projet?Il porte sur l’aménagement des es-

paces publics et la création d’un nou-veau commissariat de police. A l’ori-

Le commissariat sera quant à luiconstruit à l’extrémité de la placeBischoffsheim dans une architectureà cour qui rappelle le bâtiment actuel.L’entrée principale sera située sur laplace alors que les accès à la cour etau parking souterrain se feront par larue du Ministre.

Un parking pour centre Le projet comporte des points posi-

tifs comme le traitement du carre-four du boulevard du Souverain oul’amélioration des espaces publics au-tour de la Maison communale. Maismanque toutefois d’ambition pour laplace Bischoffsheim qui conserve safonction de parking alors qu’il y avaitjustement là une opportunité pourcréer une place animée faisant officede centre.

Dans le même ordre d’idée: faut-ilvraiment masquer l’architecture dunouveau commissariat par une doublerangée d’arbres ? Un bâtiment publicne doit-il pas être visible et marquerl’espace?

Philippe Mertens

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La place Bischoffsheim, qui s’appelle désormais place Andrée Payfa-Fosseprez..., conservera ses parkings.

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fendant les intérêts du Vogelzang. Leprojet est alors refusé à l’unanimitépar la Commission de concertation.

Au début de cette année, la SDRBmodifie ses plans et les présente mê-me au monde associatif qui constateavec satisfaction un projet plus respec-tueux des richesses du Meylemeersch.Néanmoins les associations relèventencore quelques imperfections.

La SDRB ne prévoit, notamment, au-cune mesure de protection des par-celles à hautes valeurs biologiqueset ne prend aucun engage-ment pour l’aménagementde la ferme, délibérémentabandonnée. La CCNVogelzang CBN y pro-pose depuis des années

Meylemeersch: petit à petit, la Région défait son nidEntre l’hôpital Erasme et lecimetière d’Anderlecht, unpaysage bocager persistetant bien que mal auMeylemeersch. Ce paysageest menacé depuis trois anspar le projet «Erasmus-Sud»de la SDRB.

En 1995, douze associations,menées par la CCN VogelzangCBN, introduisent une deman-

de de classement auprès du Gouver-nement pour l’entièreté de la valléedu Vogelzangbeek, dont fait partie lazone du Meylemeersch.

Ce n’est qu’en 1998 que le Gouverne-ment reconnaît son intérêt esthétiqueet scientifique… mais ne classe qu’unepartie de la vallée du Vogelzangbeek.Cette partie s’étend le long de la rivegauche du cours d’eau, sur une lon-gueur d’environ trois kilomètres. Lerestant de la zone s’inscrit au PRAS [1]

comme «zone d’industrie urbaine».Pourtant de nombreux inventaires

mettent en évidence les richesses bo-taniques, paysagères et le nombred’espèces d’oiseaux, parfois rares enRégion de Bruxelles-Capitale, qui onttrouvé refuge sur l’entièreté de la zoneconcernée. Par exemple, la présenceexceptionnelle de la Chouette chevê-che se limite au vallon le long du cime-tière; l’alignement dans le bas du sitede saules têtards, parmi les plus beauxde la Région; une ferme entourée d’unverger actuellement abandonnés auxintempéries et au vandalisme…

Alors que des tentatives d’agrandir lazone de protection échouent,en 2002, la SDRB introduit,dans cet espace, une de-mande de certificat d’urba-nisme et d’environnementpour un projet industrielnommé «Erasmus-Sud».

Ignorant la valeur natu-relle du site, la SDRB faitface à une résistance férocede la part des comités dé-

à l’enquête

la création d’une ferme didactiquepour enfants où seront préservéesdes activités typiquement rurales(cueillettes, élevages, potager).

Parmi les améliorations, soulignonsque la SDRB accepte de réaliser un sen-tier alimentant la promenade verteautour de Bruxelles.

Un site comme le Meylemeerschconstitue un maillon indispensabledans le réseau écologique bruxellois.Si son urbanisation est inévitable, cela

doit se faire dans le respect de sescaractéristiques environne-mentales et dans le respect

des préoccupations des ha-bitants.

Les associations et Inter-Environnement espèrentque ce message aura été

entendu par la Commissionde concertation réunie le 21septembre. Mais à l’heureactuelle, celle-ci n’a pas en-core rendu son avis.

Delphine Termolle

[1] PRAS = Plan Régional d’Affec-tation du Sol.

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Le site du Meylemeersch, à Anderlecht.

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Route de Lennik

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Converti en 1925 en «Maisondes Tramwaymen», cet hôtelde maître devint le siège du

syndicat et de la mutualité des «watt-men » et abrita une vaste salle defêtes. De sa belle façade ne subsistentque peu de choses. L’intérieur com-portait des éléments architectoniquesde valeur qui ont malheureusementété démolis par les derniers proprié-taires, les exploitants de la disco-thèque Who’s Who’s Land (WWL/Stu-diolive).

Ceux-ci ont été obligés de cesserleurs activités en 2002, ne pouvantrésoudre le problème des nuisances so-nores. Le Comité de quartier Centre— Terre-Neuve avait basé son actionsur la question des nuisances en gé-néral, les nuisances sonores en parti-culier. Le bâtiment fut mis en venteet le CPAS de Bruxelles en devint l’ac-quéreur en 2003. Malgré la promessefaite par l’Echevin Henri Simons d’uneconcertation avec les habitants dequartier concernant l’affectation fu-ture du bâtiment, ceux-ci ont apprispar la presse le projet d’un «Espacedes Cultures du Maghreb».

Dans sa demande de permis d’ur-banisme pour la transformation del’immeuble, le CPAS de Bruxellesreste très vague sur les éventuellesactivités futures. Par contre, le dos-sier souligne que des désagrémentset des nuisances sont à prévoir. Unavis d’enquête publique (du 23septembre au 7 octobre) pour unedemande de permis d’environne-

à l’enquête

ment a été affiché le 30 septembre. Lors de la séance de la Commission

de concertation de la Ville de Bruxel-les organisée le 2 août 2005, de nom-breux habitants du quartier ont ex-primé leurs réserves et la crainte denouvelles nuisances. Une pétition duComité de quartier a été signée par159 habitants (en pleine période de va-cances). Elle démontre que les habi-tants veulent préserver à tout prix lecalme relatif retrouvé après la fer-meture du WWL/Studiolive. Des fa-milles allochtones, co-signataires dela pétition, ont affirmé que leurs prio-rités sont autres que la création d’uncentre culturel. Les jeunes alloch-tones veulent avant tout du travail etdes logements sociaux à des prix abor-dables. La plupart de ces jeunes doi-vent s’exiler vers d’autres quartiers,plus éloignés, loin de leurs familles.

A la demande du Comité, une étuderéalisée par un architecte a montréqu’avec l’investissement prévu pour lacréation du centre culturel (4 millionsd’euros), il serait possible d’aména-

ger le bâtiment pour y créer du loge-ment social et répondre ainsi aux vé-ritables besoins du quartier. Le bâti-ment est situé en zone d’habitation et,selon le PRAS, les activités qui peuventy être développées doivent être com-patibles avec cette fonction d’habitat.Poursuivre ce projet de centre cultu-rel signifie qu’un investissement trèslourd serait nécessaire pour limiterles nuisances sonores et d’environne-ment. Dans l’affaire du WWL/Studio-live, les habitants du quartier se sontinvestis avec succès pendant plus decinq ans pour préserver leur environ-nement. Ils sont déterminés à recom-mencer si on les y oblige. Ils deman-dent qu’on prenne au sérieux l’alter-native qu’ils proposent.

Le Comité de quartier a commandéet présentera bientôt un avant-projetd’aménagement du bâtiment pour ycréer des logements sociaux.

Jean Jacques PetersComité de quartier

Centre — Terre-Neuve

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Du Who’s Who au Magh, l’histoire se répète?Au 17 rue du Poinçon,l’ancienne «Maison desTramwaymen» attend unenouvelle affectation.Au projet d’un centreculturel «Magh», dont ilsredoutent les nuisancessonores, les habitantsproposent l’alternative dulogement.

La maquette du projet du Comité Centre — Terre-Neuve qui reconvertit le bâtiment enlogements sociaux.

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Encore un tunnel… laisse béton!

à l’utilisation de la voiture avec com-me corollaire l’augmentation des bou-chons et autres encombrements danset autour de Bruxelles. Le tunnel estune vision à court terme. Il essaye derésoudre un problème ponctuel enmettant en péril la circulation dans lereste de la ville. Réfléchissons plutôtà une utilisation rationnelle de la voi-ture au lieu de faire perdurer «le toutà l’automobile».

Ah oui, dans quelques années le LochNess risque bien de ressurgir encore…Ainsi pourra-t-on peut-être lire :

« Septembre 2035, le ring deBruxelles sauvé par la technologie.Devant la congestion toujours crois-sante de notre État-région, la WorldConcrete Federation propose de créerun ring souterrain autour de Bruxel-les et une centaine de parkings dissé-minée dans toute la ville. Longue de75km la structure entièrement auto-matisée prendra en charge votre voi-ture en toute sécurité… pour la con-duire dans le parking de votre choix.

“Pour 100 €, de la périphérie au bureau sans voir la ville” c’est en cestermes que les promoteurs du projetvendent leur idée.»

Philippe Mertens [1] «Le périphérique sud — Un livre blanc»,ACQU, 1978.

Petit rappel, dans les années70, le projet consistait à «re-lier l’échangeur de Forest-Dro-

genbos à la chaussée de la Hulpe àBoitsfort en suivant la vallée de Saint-Job, puis en passant en tunnel sous laForêt de Soignes, puis par les blds duSouverain et de la Woluwe » [1].

Heureusement, la mobilisation ci-toyenne fut massive et fit rejeter ceprojet.

Le néo-périphérique sudPrès de trente ans plus tard, rien ou

presque n’a changé… pour certains! Cen’est plus le Ministère des Travaux Pu-blics mais la Road Federation Belgiumqui veut voir un tunnel de 10km de longentre Forest et le carrefour Léonard.Selon ses promoteurs, il permettraitde soulager le ring existant et passa-blement encombré. Payant, le tunnelserait interdit aux camions et unebande serait réservée aux transportspublics. Des échangeurs multimodauxpermettraient de relier la surface àplusieurs «endroits clés»: les gares deCalevoet, de Saint-Job et de Boits-fort. Coût de la merveille technolo-gique: 1 milliard à financer par des in-vestisseurs privés.

Au secours!Certains croient encore au bienfait

des infrastructures routières pour flui-difier la circulation. Faudra-t-il vrai-ment éventrer Bruxelles pour se rendrecompte que chaque nouveau tunnelest un appel à engorger encore un peuplus la ville ?

Le périphérique sud ne résoudra pro-bablement pas les problèmes du ringmais par contre il sera bien un incitant

Le périphérique sud!Voilà bien un monstre quiressurgit de temps à autre.Septembre 2005, la RoadFederation Belgiumpropose ni plus ni moinsqu’un nouveau tunnelde 10 km de long.

enjeu

Un des fleurons des travaux inutiles des années septante: le pont qui enjambe le Ring, àhauteur du virage de Forest, et qui amorçait le périphérique sud. Au fond, Uccle.

Surprise: une bretelle de l’échangeurinachevé de Forest mène droit... au compost de Bruxelles-Proprété.

Le projet de périphérique sud de 1978.

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bon à savoir

chéité, soit sur un feutre ou un plas-tique embouti améliorant la réten-tion d’eau.

Les possibilités de végétalisationsont bien entendu infinies. La pluscourante est la plantation de tapis demousses et sédums, dont l’aspectchange au fil des saisons et ne de-mande aucun entretien ni arrosage.

Par sa capacité d’absorption, la toi-ture végétale régule l’écoulement deseaux. Il faut bien évidement prévoirdes descentes d’eau comme pour n’im-porte quelle toiture mais on estimequ’une épaisseur de terre de 10 cm re-tient environ 80% de l’eau récoltée parla toiture. Elle fixe les poussières etle gaz carbonique pour libérer l’oxy-gène. La végétalisation par mousse etsédums contient des espèces sauvagesque l’on ne trouve plus en ville et

Toitures végétales: le by-pass des égoutsLes fortes pluies de cet étéont montré les limites del’égout collectif. Le rejetdes eaux de pluies dans unégout commun aux eauxusées pose question.Les toitures végétaless’imposent comme unesolution durable. Y comprisen ville.

Nous connaissons tous le cyclede l’eau: précipitations, per-colation, évaporation,… un

système bien rôdé. Dans ce paysage,les villes apparaissent comme degrandes nappes étanches perturbantle cycle de l’eau. Chaque mètre carréde toiture ou de voirie représente au-tant de litres d’eau à verser à l’égout.L’égout se substitue à la percolationmais il a ses limites : il vieillit et de-mande un entretien coûteux. Il nes’impose donc plus comme le seulmoyen de collecter les eaux en ville.D’autres moyens existent. En plus departiciper à résorber les risquesd’inondations, ils présentent des avan-tages pour la ville et l’habitation.

L’installation d’une toiture végétaleen fait partie. Cette solution est à lafois efficace sur le plan fonctionnel etcertainement plus agréable à l’œilque les «roofings» que nous posons surles toitures plates de nos annexes enintérieur d’îlot.

La toiture verte se compose d’unemembrane d’étanchéité comme toutecouverture de toiture plate. Le choixde cette membrane se porte de pré-férence sur une membrane en EPDM(caoutchouc synthétique) plutôt quesur le traditionnel «roofing» (bitumi-neux). L’EPDM est en effet plus durableet plus résistant à la perforation desracines. De plus, sa production pré-sente une empreinte écologique bienplus favorable que les autres maté-riaux de couverture de toiture platecomme le bitume, le cuivre ou le zinc.

Le terreau en vrac est posé soit di-rectement sur la membrane d’étan-

améliore la biodiversité de l’écosys-tème urbain.

Du point de vue de l’habitat, la toi-ture végétale améliore la longévitéde la membrane étanche en la proté-geant des UV, des agressions méca-niques et des chocs thermiques. L’in-térieur de l’habitation en bénéficieaussi puisque la masse de la toiture estun régulateur et un isolant thermique.Enfin, elle absorbe le bruit.

Les toitures à faible pente, notam-ment en tôle ondulée, s’accommo-dent aussi de toitures végétales. Outreles annexes, les bâtiments comme lescentres commerciaux si peu soucieuxde s’intégrer au paysage urbain, neperdraient rien à se couvrir de cettemanière. Histoire de lier l’utile àl’agréable.

François Dewez

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10livres

L’art du bronzerier plus de 177 mètres linéairesd’archives. Des équipes d’histo-riens de La Fonderie s’y employè-rent et ce travail d’inventaire ser-vit de point de départ à plusieursrecherches originales qui furent ré-gulièrement publiées.

Les différents auteurs présententl’histoire des lieux, ateliers et ma-gasins, expliquent le développe-ment de la fabrique qui en 1880 em-ploiera jusqu’à 300 personnes, nousapprennent les subtilités de la fa-brique d’art et racontent l’histoiredes hommes qui par leur savoir-faire ont réussi à bâtir une renom-mée internationale.

Les articles sont accompagnés denombreuses illustrations, gravures,dessins, extraits de catalogues, pho-tographies, et reproductions de di-vers documents officiels.

A.M.

«La Compagnie des Bronzes de Bru-xelles (1854-1979), Fabrique d’art»,publié par La Fonderie, 208 pages.

L ’histoire de l’association LaFonderie est étroitementliée à l’ancienne Compagnie

des Bronzes établie à Molenbeek.Cet ouvrage est le reflet de 20 an-nées de recherches menées sousl’impulsion de l’association pourretracer l’histoire de l’entreprise etdes différents domaines auxquelsses activités l’ont rattachée. Il per-met de comprendre l’application del’art à l’industrie des bronzes parmiles principales industries artistiquesde la Belgique.

Ce travail n’aurait pas vu le joursi l’asbl La Rue, installée à proxi-mité de l’usine rue Ransfort, n’avaitréussi à sauver les installations et àpersuader la Communauté française des’en porter acquéreuse. Du coup, ger-mait l’idée de constituer l’asbl La Fon-derie dont la mission était de conser-ver les outils, plâtres et dessins et deprocéder à l’inventaire des archives.Aujourd’hui, l’ancien site industrielabrite aussi le Musée bruxellois et del’Industrie et du Travail.

Les textes rassemblés ici constituentun ouvrage de référence pour les 125années d’activité de la Compagnie desBronzes. Celle-ci créée en 1854 a laisséune quantité impressionnante d’ar-chives qui non seulement permettentde retracer l’histoire de la compagniemais aussi celle d’autres compagniesmoins documentées. Ce fut néanmoinsune tâche très lourde que d’invento-

pollution de l’air

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Indice général de la qualité de l’air à Bruxelles – septembre 2005Indice de pollution par le trafic automobile (heures de pointe)Sous-indice pour l’ozone SOURCES : IBGE – CELINE (http://www.irceline.be)

Quel air avons-nous respiré à Bruxelles en septembre 2005? Chaque mois, d’après lesdonnées du laboratoire de l’IBGE, nous publions un relevé de la qualité de l’air à Bruxelles.

Un dimanche pourprendre l’air

Ce dimanche sans voiture du 18septembre, les Bruxellois ontvécu la journée la plus saine et

la plus calme de l’année.Ainsi, rue de la Loi, on respirait de

l’air 10 fois moins chargé en monoxyded’azote que la moyenne d’un jour desemaine et 5 fois moins qu’un di-manche normal.

Et dans le tunnel Léopold II, 62 foismoins qu’un jour de semaine et 48fois moins qu’un dimanche normal.

A proximité des grands axes de cir-culation, le bruit a été réduit de 8,5à 12,5 dB(A). Dans les quartiers qui nesont pas traversés par des voiries im-portantes, la réduction varie entre 1et 5,5 décibels.Infos: www.ibgebim.be

BRUXELLES EN MOUVEMENTS N°152 • 20 OCTOBRE 2005

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Appel auxassociations membres

Vous organisez des visitesguidées, conférences,cours, rencontres, ateliersou activités pratiques ?Communiquez-nous lesinformations utilessuffisamment à l’avancepour en publier l’annonce.

agenda

Visites guidéesArau• Bruxelles 1900 — Art Nouveau.Le 29 octobre à 10h.Infos : 02/2193345 ouwww.arau.org

Association duPatrimoine artistique• Le prolongement du néo-classicisme dans lesannées 1840. Le 29 octobre à 14h.Infos : 02/2273400.

La Fonderie• L’écluse de Zemst.Le 25 octobre 9 h.• Les moussaillonslèvent l’ancre. Le 25 octobre à 14h.• Un port en pleine expansion.Le 27 octobre à 14h.• Le quartier Sainte-Catherine. Le 28 octobre à 20h30.• Le port et les canauxbruxellois. Le 30 octobre à 14h.Infos : 02/4109950 ouwww.lafonderie.be

Les Amis de l’Unesco• Le collège Saint-Michel(extérieur) et son quartier. Le 28 octobre à 11h. Infos : 02/6488006.

l’heure de la globalisation, deporter une réflexion sur lamanière dont l’architecture sepositionne par rapport à sonprogramme, et sur lesalternatives possibles face à uneuniformisation peu adaptée auxbesoins des hommes et de laplanète. La Fondation pour l’Architecturepropose un parcours à travers lemonde à la découverte decultures architecturales denatures diverses. L’expositiondéveloppe les différents thèmessous forme de reproductionsphotographiques, de plans, demaquettes, d’objets, dematériaux et de constructionsréalisées dans les salles.Jusqu’au 31 mars 2006, rue del’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles.Infos : 02/6422450,www.civa.be ouwww.fondationpourlarchitecture.be

ConférenceBruxelles insolite :Jardins publics,Bruxelles en vertConférence par Thierry Demey.Le 27 octobre à 20h à la Salledes conférences de l’Hôtelcommunal de Woluwe-Saint-Lambert, avenue Hymans, 2.Infos : Service des Jardinspublics, 02/7612736.

ColloqueLa qualité de l'air àBruxelles et en EuropeNos villes peuvent-elles réduirela pollution de l'air ? Colloque àl’initiative de la Région deBruxelles-Capitale et du BureauEuropéen de l’Environnement, le8 novembre 2005, de 9h30 à17h, à l’Institut royal desSciences naturelles, rue Vautier29, 1000 Bruxelles.Infos : O2/2891090 [email protected]

Laeken découverte• De Tour & Taxis auDomaine royal : le patrimoineindustriel de Laeken. Le 30 octobre.• Le cimetière de Laekenet ses deux églises. Les 30 et 31 octobreet le 1er novembre.A 14h15. Infos : 0479/397715 ouwww.laekendecouverte.be

Le Bus bavard• Quand les estaminetsracontent Bruxelles.Le 28 octobre à 20h. • Schaerbeek, fleuron del’architecture au 19e siècle.Les 29 et 30 octobre (heure à préciser).Infos : 02/6731835 ouwww.busbavard.be

Voir et Dire BruxellesSix associations bruxelloisesde tourisme à thème(Arau, Arkadia.be, Itinéraires,La Fonderie, Le Bus bavardet Pro Vélo) offrent unéventail de promenadesArt Nouveau dans le cadrede «Bruxelles 2005 Vivrel’Art Nouveau», jusqu’au30 octobre. Programme disponible surdépliant au 0476/433632 ouwww.voiretdirebruxelles.be

EXPOAlter architecture.Ici, ailleurs, autrementEmir Kusturica vient deremporter le Prix Européend’Architecture Philippe Rotthierpour la construction du villagede Küstendorf en Serbie, sur leslieux du tournage de son film«La vie est un miracle». Le juryrécompense ainsi le cinéaste etmusicien qui a reproduitl’architecture originelle de sonpays comme facteur depacification, source de réconfortet élan pour l’économietouristique de la région. Le prix lui sera remis le 22octobre 2005 à la Fondationpour l’Architecture. A l’occasion de la remise du Prix,la Fondation organise une grandeexposition consacrée à «l’alterarchitecture» à travers lemonde. A l’instar de l’altermondialisme, l’alter architectureenvisage une manière différentede concevoir le domaine duconstruit, en tenant compte descontraintes liées à la sociétéactuelle mais aussi de lanécessité de protégerl'environnement et descaractéristiques des lieux danslesquels il se développe (climat,mode de vie, etc.). Il s’agit, à

Küstendorf, le village que le cinéaste Emir Kusturica a construit en Serbie.

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Françoise Dupuis

Bruxelles en Mouvements.— Un budgetd’un million d’euros est destiné à sti-muler les communes et autres pouvoirspublics à recourir au droit de gestionpublique. Ces acteurs ont-ils déjà prisdes initiatives pour récupérer des im-meubles vides ou insalubres?

Françoise Dupuis.— Les opérateurs immo-biliers publics (à savoir les communes, lesCPAS, les SISP, les régies communales et leFonds du Logement) n'ont pas encore prisde logements inoccupés en gestion publi-que. Et ce pour deux raisons, la premièreétait liée à une insécurité juridique qui aété levée au mois de mai dernier lorsquela Cour de Cassation a rejeté le recours in-troduit par le Syndicat des Propriétairescontre cette mesure. La deuxième raisonest d'ordre financier, un fonds budgétaired'un million d'euros sera créé pour aider fi-nancièrement les opérateurs publics à pré-financer les travaux de remise en état deslogements inoccupés.

BeM.— Par rapport au Code du Logement,les propriétaires se plaignent de la com-plexité de la grille d’évaluation pourvérifier la conformité du logement. En-visagez-vous des mesures pour que lespropriétaires privés et publics soientmotivés à se mettre en conformité avecla loi ?

F.D.— La grille d'évaluation est avant toutun outil administratif pour le Service Ré-gional d'Inspection mais elle reste disponiblepour les propriétaires qui désirent contrô-ler eux-mêmes leurs logements. Une vastecampagne d'information sur le Code du Lo-gement va être organisée dans les premiersmois de 2006. Cette campagne visera àmieux informer encore les propriétairesbailleurs des normes que doivent respecterleurs logements. Ensuite, en cas de douteon rappellera que tous les propriétaires-bailleurs peuvent faire appel au Servicerégional d'inspection, pour que celui-ci vé-rifie leur logement. Pour les propriétairesqui font cette démarche, aucune amendene peut-être imposée.

BeM.— Quelles priorités défendrez-vouspour Bruxelles lors de la Conférence inter-ministérielle sur le Logement?

F.D.— Lors de cette conférence, plusieurspréoccupations communes aux trois Ré-gions et à l'Etat fédéral ont été abordées.Je relèverai particulièrement la lutte contrela discrimination dans le logement etcontre l'habitat indigne ainsi que la mise enplace de projets-pilotes de concertationlocale en matière locative : les commis-sions paritaires locatives. Pour ma part,j'ai fait inscrire un point reprenant notam-ment la diminution du taux de TVA pourla construction de logements sociaux etassimilés. Comme vous le savez, nousavons pour ambition de construire 5000logements en 5 ans. Si ma propositionétait retenue, nous pourrions multiplierle nombre de logements créés.

l’invitée de la quinzaine

Lors de sa formation, le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale s’est engagé à développer le parc de logementsaccessibles à tous les Bruxellois. Le point, un an plus tard avecMadame Françoise Dupuis, Secrétaire d’État au Logement.