Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi...

66
BILAN DU PIÉGEAGE DU LYNX DU CANADA SUR LA CÔTE-NORD

Transcript of Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi...

Page 1: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

BILAN DU PIÉGEAGE DU LYNX DU CANADA SUR LA CÔTE-NORD

Page 2: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

Ministère des Ressources naturelles

Direction de l’expertise de la faune, des forêts et du territoire de la Côte-Nord

Bilan du piégeage du lynx du Canada

sur la Côte-Nord

Par

Nathalie Bourbonnais, biologiste

Novembre 2012

Page 3: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

Référence à citer : BOURBONNAIS, N. 2012. Bilan du piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord.

Ministère des Ressources naturelles, Direction de l’expertise de la faune, des forêts et du territoire de la Côte-Nord. 61 p.

Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec – 2013 ISBN (978-2-550-67999-8)

Page 4: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

iii

TABLE DES MATIÈRES Page

LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................... v LISTE DES FIGURES......................................................................................................vii 1. INTRODUCTION......................................................................................................... 1 2. SECTEUR D’ÉTUDE .................................................................................................. 2 3. AFFECTATION TERRITORIALE ................................................................................ 4 4. HISTORIQUE DE LA RÉGLEMENTATION ................................................................ 6 5. SOURCE DES DONNÉES.......................................................................................... 9 6. RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................................................ 11

6.1 Récolte...............................................................................................................11 6.1.1 Répartition de la récolte selon les UGAF......................................................13 6.1.2 Répartition de la récolte selon les réseaux de piégeage ..............................16 6.1.3 Répartition de la récolte entre les piégeurs ..................................................18 6.1.4 Répartition de la récolte selon les périodes..................................................23

6.2 Effort et succès de piégeage .............................................................................25 6.2.1 Répartition de l’effort et du succès de piégeage selon les UGAF.................30 6.2.2 Répartition de l’effort et du succès de piégeage selon les périodes .............32

6.3 Indices d’abondance et de tendance .................................................................34 6.3.1 Abondance ...................................................................................................34 6.3.2 Tendance......................................................................................................37

6.4 Prix de la fourrure et nombre de permis vendus................................................38 6.5 Recrutement et productivité ...............................................................................41 6.6 Indicateurs des conditions écologiques .............................................................47

6.6.1 Abondance de proies....................................................................................48 6.6.2 Conditions climatiques..................................................................................53

7. DIAGNOSTIC GLOBAL DE L’ÉTAT DE LA POPULATION DE LYNX DU CANADA SUR LA CÔTE-NORD .............................................................................. 55

RÉFÉRENCES................................................................................................................ 57 Annexe 1. Répartition de la récolte entre les piégeurs sur la Côte-Nord

de 1984-1985 à 2008-2009 ........................................................................59 Annexe 2. Synthèse de l’évolution des paramètres de suivi du lynx du Canada

sur la Côte-Nord .........................................................................................61

Page 5: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

v

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Périodes de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 1998-1999 en fonction des zones de chasse....................... 6

Tableau 2. Périodes de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord de 1999-2000 à 2008-2009 en fonction des unités de gestion des animaux à fourrure .................................................................................... 8

Tableau 3. Répartition des captures de lynx du Canada selon les réseaux de piégeage.................................................................................................. 17

Tableau 4. Pratique du piégeage en communauté et nombre de lynx qui y sont récoltés ............................................................................................ 23

Tableau 5. Nombre de lynx inscrits dans les carnets par rapport à la récolte totale........................................................................................................ 44

Page 6: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

vii

LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1. Limites de la Côte-Nord............................................................................. 3

Figure 2. Unités de gestion des animaux à fourrure de la Côte-Nord. ..................... 5

Figure 3. Récolte de lynx du Canada sur la Côte-Nord. ......................................... 12

Figure 4. Récolte de lynx du Canada en fonction des UGAF de 1984-1985 à 1994-1995. .............................................................................................. 14

Figure 5. Récolte de lynx du Canada en fonction des UGAF de 1998-1999 à 2008-2009. .............................................................................................. 14

Figure 6. Rendement de capture de lynx du Canada sur la Côte-Nord.................. 16

Figure 7. Évolution du nombre de piégeurs ayant vendu des fourrures de lynx et du nombre moyen de captures par piégeur sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 2008-2009. ........................................................... 19

Figure 8. Évolution du nombre de piégeurs et du nombre moyen de captures de lynx par piégeur à partir des carnets depuis 1992-1993 sur la Côte-Nord. ............................................................................ 20

Figure 9. Évolution de la proportion de piégeurs ayant vendu au moins une fourrure de lynx sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 2008-2009................ 21

Figure 10. Répartition des captures de lynx sur la Côte-Nord en fonction des mois. ........................................................................................................ 24

Figure 11. Effort moyen par piégeur et succès de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord......................................................................... 26

Figure 12. Proportion de piégeurs ayant réussi ou non à capturer un lynx. ............. 27

Figure 13. Proportion de terrains où un lynx a été capturé en fonction des classes de succès. .................................................................................. 29

Figure 14. Effort moyen et succès de piégeage du lynx du Canada selon les UGAF....................................................................................................... 30

Figure 15. Proportion de piégeurs bredouilles dans les UGAF sur la Côte-Nord de 1998-1999 à 2008-2009. ........................................................... 31

Page 7: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

viii

Figure 16. Répartition de l’effort moyen de piégeage par piégeur sur la Côte-Nord en fonction des mois....................................................................... 33

Figure 17. Répartition du succès de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord en fonction des mois. ............................................................. 33

Figure 18. Indice d’abondance du lynx du Canada sur la Côte-Nord. ...................... 35

Figure 19. Indice moyen d’abondance du lynx du Canada sur la Côte-Nord. .......... 36

Figure 20. Indice de tendance du lynx du Canada sur la Côte-Nord........................ 37

Figure 21. Récolte de lynx du Canada, prix des fourrures de lynx du Canada et nombre de permis de piégeage vendus sur la Côte-Nord................... 38

Figure 22. Récolte de lynx du Canada et proportion de piégeurs n’ayant pas piégé le lynx sur la Côte-Nord. ................................................................ 39

Figure 23. Proportion de jeunes lynx dans la récolte sur la Côte-Nord. ................... 42

Figure 24. Proportion de jeunes lynx dans la récolte sur la Côte-Nord selon les carcasses et selon les carnets........................................................... 43

Figure 25. Proportion de femelles gestantes et nombre moyen de cicatrices placentaires. ............................................................................................ 45

Figure 26. Récolte de lynx et proportion de femelles gestantes............................... 47

Figure 27. Rendement de récolte de lièvres dans les zecs et les pourvoiries à droits exclusifs de la Côte-Nord............................................................... 48

Figure 28. Succès de colletage du lièvre dans la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles depuis 1996-1997........................................................ 50

Figure 29. Indice d’abondance du lièvre sur la Côte-Nord. ...................................... 51

Figure 30. Indice de tendance du lièvre sur la Côte-Nord. ....................................... 51

Figure 31. Précipitations journalières moyennes depuis 1984-1985. ....................... 54

Page 8: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

1

1. INTRODUCTION

Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les

principaux représentants de la famille des félidés au Canada. Bien qu’appartenant à la

même famille, ces deux espèces présentent des distributions géographiques

relativement distinctes en raison de leurs niches écologiques différentes. Au Québec, le

lynx roux est confiné au sud tandis que le lynx du Canada se rencontre principalement

dans les forêts boréales situées au nord du fleuve Saint-Laurent.

La majorité des études traitant de l’écologie et des populations de lynx du Canada ont

été réalisées dans l’Ouest canadien (Alberta, Manitoba, Yukon, Territoires du

Nord-Ouest), en Ontario, à Terre-Neuve et à l’île du Cap-Breton. Au Québec, les travaux

de Noiseux et Doucet (1987) dans la réserve faunique des Laurentides et de Banville

(1986) sur la Haute-Côte-Nord traitent de la dynamique et de la biologie des populations

de lynx du Canada.

Ces études ont permis de documenter la relation existant entre le lynx et sa principale

proie, le lièvre d’Amérique, ainsi que le caractère cyclique des populations de ces

deux espèces. Sur une période moyenne d’environ neuf ans, les populations de lynx

peuvent présenter des densités s’étendant de 0 à 1 lynx/100 km² en « bas de cycle »

(Brand and Keith, 1979) à 20 lynx/100 km² en « haut de cycle » (Parker et al., 1983).

Ces fluctuations seraient induites par les variations d’abondance du lièvre, avec un

décalage de un à deux ans.

Ce phénomène a mené à l’adoption au Québec, en 1995, du plan de gestion du lynx du

Canada en vertu duquel le piégeage est interdit en période de bas de cycle (4 ans) et

permis en haut de cycle (5 ans) (MEF 1995). Ainsi, après une fermeture de 1995-1996 à

1997-1998, le piégeage fut rouvert en 1998-1999. Le présent rapport a pour but de

définir l’état de situation du lynx du Canada sur la Côte-Nord depuis cette réouverture

jusqu’en 2008-2009 par rapport à la situation existante de 1984-1985 à 1994-1995.

Page 9: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

2

2. SECTEUR D’ÉTUDE

La Côte-Nord est une vaste région à caractère maritime et en grande partie nordique,

couvrant une superficie de 299 368 km². Elle est bornée à l’ouest par la rivière

Saguenay et le 70e degré de longitude ouest, au sud par l’estuaire et le golfe du Saint-

Laurent, et au nord par le Labrador et le 55e degré de latitude nord. Le territoire inclut

l’île d’Anticosti. À l’ouest et au nord, la Côte-Nord côtoie les régions administratives du

Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Nord-du-Québec. Sa façade maritime s’étend sur près

de 1 300 km entre Tadoussac et Blanc-Sablon (figure 1).

La région est en grande partie recouverte d’une forêt boréale qui devient clairsemée et

qui fait place à la toundra vers le nord et l’est du territoire. La forêt occupe 198 930 km².

Il s’agit de la plus importante superficie boisée du Québec. Le domaine de la pessière à

mousses occupe la plus grande partie du territoire. La majorité des peuplements sont

composés seulement d’épinettes noires. On y trouve quelques espèces compagnes,

dont le sapin baumier, le bouleau blanc, le peuplier faux-tremble et le peuplier baumier.

Le territoire est caractérisé par un relief accidenté, d’importantes vallées orientées nord-

sud, de nombreux affleurements rocheux et un sol généralement mince et formé de

dépôts morainiques. Au nord et à l’extrême est, le paysage est caractérisé par une

mosaïque dominée par des landes arbustives, entrecoupées d’îlots de forêt dans les

sites plus abrités. On y trouve surtout des peuplements épars d’épinettes noires

rabougries, qui ne mesurent pas plus de 3 m de hauteur même lorsqu’elles atteignent un

âge avancé, des lichens au sol et quelques enclaves de toundra. Il y a aussi quelques

bétulaies et sapinières dans les vallées et dans les zones en régénération. La portion

sud-ouest de la Côte-Nord se trouve dans le domaine de la sapinière à bouleau blanc.

Le paysage forestier y est dominé par les peuplements de sapins et d’épinettes

blanches mélangés aux bouleaux blancs. Le territoire est majoritairement constitué de

jeunes peuplements forestiers en régénération en raison des activités forestières qui y

ont eu lieu. Les peuplements de sapinières et de pessières matures se concentrent

principalement dans le nord-est de la zone.

Page 10: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

Figure 1. Limites de la Côte-Nord.

3

Page 11: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

4

3. AFFECTATION TERRITORIALE

Avant 1998-1999, il y avait, sur la Côte-Nord, près de 500 terrains de piégeage

enregistrés répartis sur environ 46 000 km² dans les zones de chasse 18 (partie est) et

19 sud. Les zones libres de piégeage, qui occupaient environ 13 000 km², se trouvaient

à l’île d’Anticosti (7 800 km²) et le long de la frange littorale entre Tadoussac et Havre-

Saint-Pierre (4 500 km²). Les pourvoiries détentrices des droits de piégeage (949 km²)

étaient considérées comme des zones libres. Les terrains de piégeage et les zones

libres se superposaient en grande partie aux territoires des réserves à castor de

Bersimis (82 685 km²) et de Saguenay à l’est (216 523 km²).

En 1998-1999 et en 2002-2003, des zones libres ont été créées en Basse-Côte-Nord à

partir de terrains de piégeage inoccupés. De plus, au fil des ans, un certain nombre de

terrains ont été fusionnés et d’autres éliminés pour diverses raisons (ex. : transformation

en pourvoiries). De ce fait, le nombre de terrains enregistrés a diminué progressivement

jusqu’à atteindre 374 en 2008-2009. Ces terrains occupent désormais une superficie

d’environ 27 000 km². Les zones libres se répartissent maintenant sur davantage de

territoire (32 000 km²), surtout en Basse-Côte-Nord (19 000 km²). Les limites des

réserves à castor de Bersimis et de Saguenay sont demeurées inchangées.

En 1999, la région a été subdivisée en quinze unités de gestion des animaux à fourrure

(UGAF) (figure 2). Les UGAF 54, 57, 61, 64 et 66 sont constituées de terrains de

piégeage et de pourvoiries ayant les droits exclusifs de piégeage. Les zones libres de

piégeage sont situées le long du littoral (UGAF 55 et 58), dans le territoire désigné à des

fins de piégeage entre Havre-Saint-Pierre et Blanc-Sablon (UGAF 64 et 66) et à l’île

d’Anticosti (UGAF 68). Les UGAF 56, 60, 62, 63, 65 et 67 sont constituées des parties

des réserves à castor où il n’y a pas de superposition avec les terrains de piégeage et

les zones libres. Elles occupent, à elles seules, une grande partie du territoire (78 %). Il

faut noter que le piégeage a toujours été interdit dans l’UGAF 67, que le lynx du Canada

n’est pas présent sur l’île d’Anticosti (UGAF 68) et que seuls les autochtones peuvent

chasser ou piéger les animaux à fourrure dans la réserve à castor de Bersimis

(UGAF 56).

Page 12: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

Figure 2. Unités de gestion des animaux à fourrure de la Côte-Nord.

5

Page 13: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

6

4. HISTORIQUE DE LA RÉGLEMENTATION

La présente analyse de la situation du lynx du Canada sur la Côte-Nord a été réalisée à

l’aide de certains paramètres pour la période comprise entre 1984-1985 et 2008-2009 et

pour d’autres, uniquement de 1998-1999 à 2008-2009, en raison du fait que certaines

données sont absentes ou incomplètes, pour certaines périodes.

De 1984-1985 à 1986-1987, le piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord était

permis d’octobre à mars dans la partie est de la zone 18 (135 jours) et d’octobre à avril

dans la zone 19 sud (187 jours). Il n’y avait aucune limitation de captures par terrain ou

par piégeur (tableau 1).

Tableau 1. Périodes de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 1998-1999 en fonction des zones de chasse

Saison Zone 18 (partie est) Zone 19 sud Quota

1984-1985 18 octobre au 1er mars 11 octobre au 15 avril –

1985-1986 18 octobre au 1er mars 11 octobre au 15 avril –

1986-1987 18 octobre au 1er mars 11 octobre au 15 avril –

1987-1988 Interdit 11 octobre au 15 avril –

1988-1989 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1989-1990 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1990-1991 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1991-1992 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1992-1993 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1993-1994 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1994-1995 1er au 15 décembre 1er au 15 décembre –

1995-1996 Interdit Interdit –

1996-1997 Interdit Interdit –

1997-1998 Interdit Interdit –

1998-1999 1er au 31 décembre 15 décembre au 15 janvier 2

Page 14: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

7

En 1987-1988, à la suite de l’étude de Banville (1986) sur la Haute-Côte-Nord, le

piégeage a été interdit dans la partie est de la zone 18. Dans la zone 19 sud, le

piégeage était permis selon les mêmes conditions que les saisons précédentes.

De 1988-1989 à 1994-1995, le piégeage du lynx du Canada a été limité à 15 jours, du

1er au 15 décembre, dans l’ensemble de la région. Il n’y avait aucune limite de capture

annuelle.

Le piégeage a par la suite été interdit jusqu’en 1997-1998 dans le cadre du plan de

gestion mis en vigueur en 1995. En 1998-1999, une saison de piégeage, d’une durée de

un mois, s’étendant du 1er au 31 décembre dans la zone de chasse 18 et du

15 décembre au 15 janvier dans la zone 19 sud, a été instaurée. Une limitation des

captures à deux lynx du Canada par piégeur dans les zones libres ou par terrain dans le

territoire structuré a été mise en vigueur.

L’enregistrement de la capture fut obligatoire de 1988-1989 à 1998-1999. La remise des

carcasses, volontaire à partir de 1987-1988, est devenue obligatoire par la suite

jusqu’en 1998-1999.

En 1999-2000, les périodes de piégeage ont été établies en fonction des unités de

gestion des animaux à fourrure (tableau 2). Dans les UGAF 54, 55 et 56, la saison de

piégeage a été fixée du 1er au 31 décembre (31 jours) alors que dans les UGAF 57 à 66,

elle a été établie du 15 décembre au 15 janvier (32 jours). La limite annuelle de capture

était de deux lynx du Canada par piégeur dans les zones libres ou par terrain dans le

territoire structuré.

Page 15: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

8

Tableau 2. Périodes de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord de 1999-2000 à 2008-2009 en fonction des unités de gestion des animaux à fourrure

Saison UGAF 54-55-56 UGAF 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66 Quota

1999-2000 1er au 31 décembre 15 décembre au 15 janvier 2

2000-2001 1er au 31 décembre 15 décembre au 15 janvier 2

2001-2002 18 octobre au 15 janvier 11 octobre au 15 janvier 2

2002-2003 18 octobre au 15 mars 18 octobre au 15 mars 4

2003-2004 18 octobre au 15 mars 18 octobre au 15 mars 4

2004-2005 18 octobre au 15 mars 18 octobre au 15 mars 4

2005-2006 18 octobre au 15 mars 18 octobre au 15 mars 4

2006-2007 1er au 31 décembre 15 décembre au 15 janvier 1

2007-2008 1er au 31 décembre 15 décembre au 15 janvier 1

2008-2009 1er au 31 décembre 15 décembre au 15 janvier 1

Les modalités de piégeage en 2000-2001 étaient identiques à celles de la

saison 1999-2000. En 2001-2002, la période de piégeage du lynx du Canada a été

portée à 90 jours dans les UGAF 54 à 56 (18 octobre au 15 janvier) et à 97 jours dans

les UGAF 57 à 66 (11 octobre au 15 janvier). La limite de capture a été maintenue à

deux lynx par piégeur ou par terrain. De 2002-2003 à 2005-2006, le piégeage du lynx du

Canada a été permis d’octobre à mars dans l’ensemble de la région (149 jours). La

limite de capture a été augmentée à quatre lynx par piégeur ou par terrain. Au cours des

trois saisons suivantes, le piégeage a été réduit du 1er au 31 décembre dans les

UGAF 54 à 56 (31 jours), et du 15 décembre au 15 janvier dans les autres UGAF

(32 jours). Le quota a été porté à un lynx par piégeur ou par terrain.

De 1984-1985 à 2007-2008, les détenteurs d’un terrain de piégeage pouvaient

s’associer en vue d’exploiter leurs terrains de façon « communautaire ». Les piégeurs et

les aides piégeurs pouvaient alors piéger sur l’ensemble des terrains ainsi regroupés et

bénéficier de la limite de capture du piégeur avec lequel ils étaient associés si ce dernier

n’avait pas atteint sa limite de prise de lynx du Canada. Les lynx capturés par les aides

piégeurs étaient alors comptés comme des lynx capturés par les piégeurs détenteurs

Page 16: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

9

d’un terrain. Avant 1999-2000, un maximum de trois terrains contigus pouvaient ainsi

être regroupés. De 1999-2000 à 2007-2008, le nombre de terrains pouvant être

associés en « communautaire » était illimité pourvu qu’ils soient situés dans la même

UGAF.

En 2008-2009, des modifications ont été apportées aux modalités de piégeage. Le

cloisonnement des réseaux a été aboli. Ainsi, les piégeurs titulaires de droits exclusifs

ont désormais la possibilité de piéger les animaux à fourrure tant sur leur terrain qu’en

zones libres ou sur les terrains d’autres titulaires moyennant l’autorisation de ces

derniers. Les piégeurs en zones libres peuvent piéger sur les terrains de piégeage

enregistrés pourvu qu’ils aient été invités par les titulaires concernés. Il n’y a pas de

limite du nombre de piégeurs invités pouvant piéger les animaux sur un terrain donné.

Les lynx capturés par les piégeurs invités sont comptés comme des lynx capturés par

les titulaires. La limite annuelle de capture de lynx n’est cependant pas cumulable dans

les différentes UGAF de zones libres de la région. Les piégeurs en zones libres qui

piègent le lynx uniquement en zones libres ne peuvent en récolter plus que la limite

permise dans les territoires libres de la Côte-Nord même s’ils piègent dans plusieurs

UGAF de zones libres. Les piégeurs titulaires peuvent prendre leur quota sur leur terrain

ou en zone libre et bénéficier de la limite de capture de chaque titulaire de droits

exclusifs qui les a invités si celui-ci n’a pas déjà capturé de lynx. De même, les piégeurs

invités peuvent prendre leur quota en zone libre et bénéficier de la limite de capture de

tous les titulaires qui les ont invités à piéger sur leur terrain et qui n’ont eux-mêmes pas

capturé leur lynx.

5. SOURCE DES DONNÉES

La récolte de lynx du Canada provient du nombre total de fourrures vendues

annuellement auprès des maisons d’enchères. Ces données sont compilées par

piégeur, ce qui permet d’établir la répartition de la récolte en fonction des UGAF, des

réseaux de piégeage (libre, structuré, etc.), des saisons et des piégeurs. Les données

du Système d’enregistrement de la grande faune, qui comptabilise le nombre de

captures de lynx du Canada chaque année, n’ont pas été considérées puisqu’elles sont

partielles (1988-1989 à 1998-1999) et qu’elles traduisent des tendances semblables à

celles de la récolte estimée par les ventes de fourrures.

Page 17: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

10

L’effort moyen (nuits-pièges/piégeur) ainsi que le succès de piégeage (lynx/1 000 nuits-

pièges) proviennent des carnets dans lesquels les piégeurs transcrivent annuellement

leur récolte et le nombre de pièges (et collets) installés chaque jour pendant leur période

de piégeage. La répartition saisonnière des captures est établie à partir des données

fournies dans ces carnets. Les carnets sont utilisés par les piégeurs depuis 1989-1990.

Depuis lors, la plupart sinon la totalité des piégeurs détenteurs de droits exclusifs en

reçoivent un afin d’y compiler leurs données. Aucun carnet n’est remis aux piégeurs en

zones libres et dans les réserves à castor en raison d’un taux de retour minime. Le

carnet permet également de déterminer le taux de réussite des piégeurs (% de piégeurs

bredouilles) et d’établir la répartition des efforts et des succès de piégeage en fonction

des mois et des UGAF. Une récolte moyenne par piégeur peut aussi être établie à partir

des données du carnet tout comme avec les statistiques de ventes de fourrures.

Les indices d’abondance et de tendance des populations de lynx du Canada et de

lièvres sont tirés des avis fournis par les piégeurs dans ces mêmes carnets. Les indices

composites sont calculés en fonction des cotes attribuées par les piégeurs, soit

« absent », « rare », « commun » ou « abondant » pour l’abondance et « augmente »,

« diminue » ou « stable » pour la tendance. Les indices sont calculés à l’échelle de la

région mais également pour chaque UGAF ou groupe d’UGAF. Il n’y a pas de données

provenant des territoires libres (UGAF 55 et 58) ni des réserves à castor (UGAF 56, 60,

62, 63 et 65), puisque aucun carnet n’y est recueilli.

De 1987-1988 à 1994-1995, la proportion de jeunes dans la récolte provient de l’analyse

des carcasses. Depuis 1998-1999, le recrutement (pourcentage de jeunes) est calculé à

partir de l’identification de la classe d’âge fournie par les piégeurs dans les carnets. Le

rapport des sexes établis à partir des carnets de 1987-1988 à 1994-1995 n’a pas été

utilisé dans le cadre du présent rapport en raison du trop grand taux d’erreur

d’identification du sexe des lynx par les piégeurs (Bourbonnais 2011).

En plus de permettre l’évaluation du recrutement, les carcasses de lynx du Canada

recueillies auprès des piégeurs de 1987-1988 à 1998-1999 ainsi qu’en 2005-2006 ont

permis d’établir la productivité des animaux par le calcul du pourcentage de femelles

Page 18: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

11

gestantes chez les animaux de 1,5 et de 2,5 ans et plus, ainsi que le nombre moyen de

cicatrices placentaires dans chaque classe.

Les récoltes de lièvres d’Amérique dans les territoires structurés (zecs et pourvoiries)

proviennent des rapports d’activité remis annuellement par les gestionnaires de ces

territoires. Le rendement établi à partir de ces données correspond au nombre de lièvres

chassés par 100 km². Dans la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles, des données

de colletage du lièvre (récolte, effort, succès) sont recueillies auprès des colleteurs

depuis 1995-1996. Le succès correspond au nombre de lièvres colletés par

1 000 nuits-collets.

Le prix moyen des fourrures est tiré de la valeur des peaux brutes vendues

annuellement auprès des maisons d’enchères. Ce prix a été actualisé avec l’indice des

prix à la consommation de 2008. Le nombre de permis de piégeage vendus équivaut au

nombre total de permis vendus sur la Côte-Nord sans distinction de réseaux (libre ou

structuré) et d’UGAF.

Les précipitations ont été établies à partir des archives nationales d’information et de

données climatologiques d’Environnement Canada. Un taux moyen de précipitations par

jour qui correspond à la quantité totale de neige et de pluie tombée pendant toute la

durée de la saison de piégeage en fonction du nombre de jours où il y a eu des

précipitations a été calculé pour les stations des Bergeronnes, de Baie-Comeau, de

Sept-Îles, de Natashquan et de Blanc-Sablon de 1984-1985 à 2008-2009.

6. RÉSULTATS ET DISCUSSION

6.1 Récolte

Depuis 1984-1985, les récoltes de lynx du Canada sur la Côte-Nord ont montré de fortes

variations, atteignant à peine une vingtaine d’animaux certaines années pour culminer à

près de 400 à d’autres périodes (figure 3).

Page 19: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

12

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

500

19

84

-19

85

19

85

-19

86

19

86

-19

87

19

87

-19

88

19

88

-19

89

19

89

-19

90

19

90

-19

91

19

91

-19

92

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

No

mb

re d

e ly

nx

réco

ltés

Récolte Durée de la saison de piégeage

* 90-97 jours. Quota de 2** Interdit dans la part ie est de la zone 18

Aucun quota135 jours (zone 18) 187 jours (zone 19)

Aucun quo ta15 jours

Interdit Quota de 231-32 jours

Quota de 131-32 jours

Quota de 4149 jours

*

**

Figure 3. Récolte de lynx du Canada sur la Côte-Nord.

De 1995-1996 à 1997-1998, le piégeage était interdit. Les captures observables au

cours de ces saisons correspondent à des lynx capturés les saisons précédentes au

moment où le piégeage était permis mais vendus auprès des commerçants de

1995-1996 à 1997-1998.

Au cours des 25 dernières années, les plus hauts niveaux de récolte ont été atteints en

1984-1985 ainsi qu’entre 2002-2003 et 2004-2005 (> 350 lynx). Les autres saisons ont

été caractérisées par des récoltes importantes (200 à 350 lynx), moyennes (100 à

200 lynx), voire faibles (< 100). En excluant les saisons où le piégeage était fermé, il y a

eu presque autant de saisons présentant des récoltes faibles (5) et importantes (5) que

fortes (4). Des saisons de récolte moyennes ont cependant été observées un peu plus

souvent (8).

La récolte présente des variations en « cloche » habituellement associées aux espèces

dites cycliques. Le nombre de captures part d’un niveau faible une année donnée pour

atteindre graduellement un sommet quelques années plus tard, et chuter à un niveau

comparable au niveau initial au cours des années suivantes. Sur la Côte-Nord, au cours

des 25 dernières saisons, ce patron de variation se serait produit au moins deux fois sur

Page 20: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

13

des périodes d’environ 10 ans, soit de 1988-1989 à 1997-1998 et de 1998-1999 à

2007-2008. Pour la période comprise entre 1984-1985 et 1988-1989, on observe ce qui

semble être la moitié de ce patron de variation, soit celle correspondant à la phase de

déclin des récoltes après l’atteinte du pic de 1981-1983 (Banville 1986).

Au fil des ans, les modalités de piégeage du lynx du Canada ont beaucoup évolué en ce

qui concerne la durée de la saison (interdit, ou 15 à 187 jours) ou le quota de capture

(1 à 4, ou illimité). À cet égard, il est possible que les variations de récolte observées

aient été causées par ces changements. Par exemple, l’augmentation de la récolte de

2001-2002 à 2002-2003 s’est produite en même temps que l’allongement de la période

de piégeage et l’augmentation du quota. Cependant, on remarque aussi qu’il y a des

fluctuations interannuelles de récolte au cours d’années où la réglementation est

demeurée la même (ex. : 1984-1985 à 1986-1987, 1988-1989 à 1994-1995, 1998-1999

à 2000-2001, 2002-2003 à 2005-2006 et 2006-2007 à 2008-2009). De plus, des niveaux

de récolte relativement élevés ont été atteints lors des saisons plus restrictives (ex. : 388

en 1992-1993 sur une saison de 15 jours, récolte de même niveau en 1987-1988 qu’en

1986-1987 alors que le piégeage du lynx était interdit dans la partie est de la zone 18 en

1987-1988), indiquant que d’autres facteurs pourraient être responsables des variations

de récolte observées.

6.1.1 Répartition de la récolte selon les UGAF

La répartition territoriale de la récolte de lynx du Canada en fonction des UGAF est

illustrée aux figures 4 et 5. La figure 4 présente cette répartition pour la période

comprise entre 1984-1985 et 1994-1995 alors que la figure 5 l’illustre pour les saisons

suivant la réouverture du piégeage, soit de 1998-1999 à 2008-2009.

Les statistiques provenant des réserves à castor (UGAF 56, 60, 62, 63, 65 et 67), tout

comme celles des UGAF situées au nord du 50e parallèle (59, 61, 64 et 66), ont été

regroupées en raison des faibles récoltes. Ces blocs d’UGAF sont respectivement

nommés « RAC Saguenay » et « Nord » dans le présent rapport. Les autres UGAF

(54, 55, 57 et 58) ont été considérées séparément.

Page 21: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

14

0

20

40

60

80

100

120

140

54 55 57 58 Nordiques RAC

Unité de gestion des animaux à fourrure

Nom

bre

de ly

nx d

u C

anad

a ré

colté

s1984-1985 1985-1986 1986-1987 1987-1988 1988-1989 1989-1990 1990-1991 1991-1992 1992-1993 1993-1994 1994-1995

Figure 4. Récolte de lynx du Canada en fonction des UGAF de 1984-1985 à 1994-1995.

0

20

40

60

80

100

120

140

54 55 57 58 Nordiques RAC

Unité de gestion des animaux à fourrure

Nom

bre

de ly

nx d

u C

anad

a ré

colté

s

1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

Figure 5. Récolte de lynx du Canada en fonction des UGAF de 1998-1999 à 2008-2009.

Page 22: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

15

Les captures dans les UGAF du nord et dans les réserves à castor sont plus élevées en

nombre absolu certaines années que les captures dans les autres territoires en raison

de la superficie des territoires et du plus grand nombre de piégeurs impliqués. Elles y

sont cependant proportionnellement plus faibles (Nord : 8 à 37 %, RAC : 10 à 51 %,

UGAF 54, 55, 57 et 58 : 42 à 74 %), sauf en 1986-1987 (51 %).

La récolte de lynx du Canada dans chaque UGAF et bloc d’UGAF de 1984-1985 à

1994-1995 a été très variable (figure 4). Ces variations interannuelles, souvent

importantes, ne semblent pas suivre de patron similaire, les plus fortes saisons de

récolte ne s’étant pas produites les mêmes années d’un secteur à l’autre

(ex. : 1984-1985 UGAF 54, 1985-1986 UGAF 55, 1993-1994 UGAF 57, etc.).

Depuis la réouverture du piégeage en 1998-1999, l’importance des récoltes dans les

UGAF 54, 55, 57 et 58 s’est accrue tant en nombre absolu que proportionnellement

(71 à 86 %) par rapport aux autres territoires (figure 5). Les tendances sont relativement

similaires d’une UGAF ou d’un bloc d’UGAF à l’autre. Il y a eu une hausse graduelle des

captures entre 1998-1999 et 2003-2004, une baisse subséquente jusqu’en 2007-2008 et

une remontée au cours de l’année suivante.

La récolte de lynx du Canada sur la Côte-Nord est donc très inégale, et ce, surtout

depuis 1998-1999. En fait, les récoltes sont plus importantes dans le sud-ouest

(UGAF 54, 55, 57 et 58) qu’au nord du 50e parallèle et dans les réserves à castor

(figure 6).

Page 23: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

16

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

1,2

1,4

1,6

1,8

54 55 57 58 Nordiques RAC

Unité de gestion des animaux à fourrure

No

mb

re d

e ly

nx/

10

0 k

m2

Moyenne 1984-1994 Moyenne 1998-2008

Figure 6. Rendement de capture de lynx du Canada sur la Côte-Nord.

Les rendements de récolte dans les UGAF 55 et 57 figurent parmi les plus élevés de la

région bien que le nombre de captures y soit plus faible que dans les UGAF 54 et 58. La

superficie restreinte de ces territoires (UGAF 55 ≈ 1 500 km², UGAF 57 ≈ 1 800 km²)

expliquerait ce phénomène. Les rendements dans les territoires du nord (59, 60, 61, 62,

63, 64, 65 et 66) ainsi que dans les réserves à castor sont très faibles en raison surtout

de la superficie importante des territoires (> 200 000 km²).

Les rendements de récolte sont en hausse dans tous les territoires depuis 1998-1999,

sauf dans les réserves à castor. Les augmentations les plus importantes se sont

produites dans l’UGAF 54.

6.1.2 Répartition de la récolte selon les réseaux de piégeage

Globalement, la majeure partie de la récolte de lynx du Canada faite sur la Côte-Nord au

cours des 25 dernières années provient des terrains de piégeage (> 53 %). Bien que les

réserves à castor couvrent près de 80 % de la région, la récolte de lynx y est très faible

(14 %). Environ 35 % des lynx proviennent des zones libres de piégeage (tableau 3).

Page 24: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

17

Tableau 3. Répartition des captures de lynx du Canada selon les réseaux de piégeage

Terrains de piégeage Zones libres Réserves à castor Saison

% (n) % (n) % (n)

1984-1985 59 (225) 12 (46) 28 (108)

1985-1986 45 (122) 34 (93) 21 (56)

1986-1987 34 (55) 17 (28) 49 (79)

1987-1988 37 (57) 34 (53) 29 (46)

1988-1989 50 (51) 21 (21) 29 (29)

1989-1990 44 (47) 25 (27) 30 (32)

1990-1991 59 (44) 32 (24) 9 (7)

1991-1992 49 (114) 28 (66) 23 (54)

1992-1993 64 (183) 27 (76) 9 (27)

1993-1994 55 (86) 36 (56) 8 (13)

1994-1995 53 (40) 30 (23) 17 (13)

MOYENNE 1984-1985/1994-1995

51 (1024) 26 (513) 23 (464)

1998-1999 72 (18) 24 (6) 4 (1)

1999-2000 66 (53) 34 (27) 0 (0)

2000-2001 61 (74) 38 (46) 1 (1)

2001-2002 55 (132) 45 (108) 1 (2)

2002-2003 52 (201) 43 (165) 6 (22)

2003-2004 54 (209) 39 (151) 7 (28)

2004-2005 57 (207) 37 (135) 6 (21)

2005-2006 58 (117) 40 (82) 2 (4)

2006-2007 51 (54) 42 (44) 7 (7)

2007-2008 52 (31) 45 (27) 3 (2)

2008-2009 35 (45) 55 (79) 9 (12)

MOYENNE 1998-1999/2008-2009

54 (1141) 41 (862) 5 (100)

MOYENNE GLOBALE 53 (2165) 34 (1375) 14 (564)

Avant 1995-1996, les récoltes dans les réserves à castor étaient plus importantes

certaines années, ce qui explique que la proportion de captures provenant de ces

territoires, qui se maintenait généralement entre 5 et 20 %, s’est établie entre 20 et 30 %

Page 25: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

18

et même à près de 50 % à certaines périodes. C’est au cours de ces périodes que la

proportion de récolte des terrains de piégeage était moindre (< 50 %). Dans les zones

libres, de 1984-1985 à 1994-1995, les captures représentaient généralement de 21 à

36 % sauf en 1984-1985 et 1986-1987.

Depuis 1998-1999, la majorité des captures provient des terrains de piégeage

(50 à 72 %) sauf en 2008-2009 (35 %). Les récoltes de lynx dans les réserves à castor

sont minimes (5 %). Dans les zones libres, le nombre de captures représente de 24 à

45 %, à l’exception de la saison 2008-2009 qui est marquée par une plus forte

proportion de lynx récoltés dans ces territoires. Cette forte proportion découle

probablement des modifications apportées aux conditions de piégeage en 2008-2009.

En fait, depuis l’abolition de l’unicité des permis et le décloisonnement des réseaux, il

est possible, malgré l’obligation, pour les piégeurs, de déclarer l’UGAF de provenance

de chaque animal capturé, que des fourrures soient vendues comme provenant des

UGAF de zones libres par les piégeurs invités à piéger sur le territoire d’un titulaire.

6.1.3 Répartition de la récolte entre les piégeurs

La répartition des captures entre les utilisateurs peut fournir des indications sur

l’abondance de l’espèce. En effet, lorsque l’espèce est plus rare, le nombre de piégeurs

pouvant récolter plusieurs animaux devient faible, voire nul.

Comme le permis de piégeage n’est pas propre à une espèce donnée, on ne peut

déterminer le nombre de piégeurs ayant piégé le lynx du Canada à partir des données

de vente de fourrures. Il est seulement possible de connaître le nombre d’entre eux

ayant mis des fourrures sur le marché. Au fil des ans, ce nombre a subi de fortes

variations tout comme le nombre moyen de lynx récoltés par chacun d’eux (figure 7).

Page 26: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

19

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

1984

-198

5

1985

-198

6

1986

-198

7

1987

-198

8

1988

-198

9

1989

-199

0

1990

-199

1

1991

-199

2

1992

-199

3

1993

-199

4

1994

-199

5

1995

-199

6

1996

-199

7

1997

-199

8

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Saison

Nom

bre

de p

iége

urs

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

Lynx

/pié

geur

Nombre de piégeurs Nombre de lynx/piégeur

Aucun quota Interdit Quota de 2 Quota de 1Quota de 4

Figure 7. Évolution du nombre de piégeurs ayant vendu des fourrures de lynx et du nombre moyen de captures par piégeur sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 2008-2009.

Comme les lynx récoltés dans les communautés autochtones sont souvent vendus sous

le numéro matricule des conseils de bande respectifs, il est impossible de déterminer la

répartition de la récolte chez ces utilisateurs. Ces données ne sont donc pas présentées

dans la figure 7. Il en est également ainsi pour les captures de lynx dont il est impossible

de déterminer la provenance.

Bien qu’il n’y ait eu aucune limite de capture au cours des 12 saisons précédant la

fermeture du piégeage du lynx du Canada en 1995-1996, le nombre moyen de lynx par

piégeur se maintenait généralement entre 1,5 et 2, avec quelques pointes certaines

années (1984-1985 et 1991-1992). Le nombre de piégeurs ayant mis des fourrures de

lynx sur le marché était souvent inférieur à 80 annuellement.

Page 27: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

20

Depuis 1998-1999, jusqu’à 170 piégeurs ont vendu des fourrures de lynx. Cependant,

comme les récoltes se sont aussi accrues, les captures moyennes par piégeur sont

majoritairement demeurées à une ou deux captures.

Il n’y a aucune corrélation entre le nombre moyen de lynx par piégeur et la récolte ou le

nombre de piégeurs vendeurs de fourrures de 1984-1985 à 2008-2009. En considérant

uniquement la période comprise entre 1998-1999 et 2008-2009, le nombre moyen de

lynx par piégeur est très fortement associé au quota (r = 0,93) et, incidemment, à la

récolte (r = 0,85) et au nombre de piégeurs (r = 0,68).

Contrairement aux ventes de fourrures, il est possible, à partir des carnets, d’obtenir une

estimation du nombre de piégeurs du réseau structuré ayant piégé le lynx une année

donnée (figure 8).

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

No

mb

re d

e p

iég

eu

rs

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

1,8

2

Lyn

x/p

iég

eu

r

Nombre de piégeurs Nombre de lynx/piégeur

Aucun quota Interdit Quota de 2 Quota de 1Quota de 4

Figure 8. Évolution du nombre de piégeurs et du nombre moyen de captures de lynx par piégeur à partir des carnets depuis 1992-1993 sur la Côte-Nord.

Les nombres ainsi établis depuis 1989-1990 sont souvent inférieurs à ceux déterminés

par la vente de fourrures puisqu’ils dépendent du nombre de carnets remis et du succès

Page 28: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

21

de piégeage. Par exemple, la récolte moyenne de chaque piégeur (0,3 à 1,8 selon les

carnets au lieu de 1,0 à 2,7 selon les ventes) est plus faible puisqu’elle tient compte du

nombre de piégeurs revenus bredouilles. Les variations interannuelles sont cependant

similaires (nombre de piégeurs : r = 0,78 et nombre de lynx par piégeur : r = 0,71).

Globalement, la majorité des piégeurs ont vendu une seule peau de lynx annuellement,

et ce, même lors des saisons où il n’y avait aucun quota de capture (39 à 100 %,

figure 9). L’application de quotas de capture depuis 1998-1999 a cependant fortement

conditionné la répartition de la récolte, les piégeurs cessant généralement leurs activités

après leur capture pour éviter de dépasser la limite fixée.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

19

84

-19

85

19

85

-19

86

19

86

-19

87

19

87

-19

88

19

88

-19

89

19

89

-19

90

19

90

-19

91

19

91

-19

92

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

No

mb

re d

e p

iég

eu

rs d

e ly

nx

1 lynx 2 lynx 3 lynx 4 lynx 5 à 7 lynx

Aucun quota Interdit Quota de 2 Quota de 4

Quota de 1

Figure 9. Évolution de la proportion de piégeurs ayant vendu au moins une fourrure de lynx sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 2008-2009.

Le pourcentage de piégeurs ayant mis en marché deux fourrures se maintenait entre

11 et 34 % de 1984-1985 à 1994-1995. Il est devenu, par la suite, très élevé certaines

années, jusqu’à dépasser la proportion de piégeurs en ayant vendu uniquement une, et

très faible, voire nul, les années de quota de un.

Page 29: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

22

Les piégeurs ayant vendu trois ou quatre fourrures au cours d’une même année sont

généralement moins nombreux (0 à 32 %) bien que, certaines saisons, ils l’aient été

davantage que ceux ayant récolté deux lynx. Les piégeurs ayant vendu cinq fourrures

ou plus sont de plus en plus rares depuis 1998-1999 en raison de l’imposition de quotas.

Auparavant, ils pouvaient représenter jusqu’à 16 % de l’ensemble des piégeurs.

Même s’ils sont généralement moins nombreux, les piégeurs qui rapportent trois

captures ou plus peuvent s’accaparer une part importante de la récolte (jusqu’à 61 %). Il

y a une forte corrélation entre la récolte et le pourcentage de piégeurs ayant vendu trois

ou quatre peaux (r = 0,78) alors qu’il n’y en a pas chez les piégeurs ayant

respectivement vendu un, deux, ou cinq lynx et plus.

Les piégeurs qui ont récolté plus de lynx par terrain que le quota fixé avaient

probablement bénéficié de la limite de capture des autres titulaires de droits exclusifs

avec lesquels ils partageaient des terrains en communauté. Avant 1999-2000, le

piégeage en communauté pouvait s’exercer sur un maximum de trois terrains contigus.

En 1998-1999, ce sont 11 titulaires de terrains qui s’étaient ainsi associés. Les données

pour les années antérieures ne sont pas disponibles. En 1999, à la suite de la mise en

application de nouvelles modalités de piégeage, le nombre de terrains pouvant être

associés communautairement n’était plus limité pourvu que les terrains visés soient tous

situés dans la même UGAF. Depuis lors et jusqu’en 2007-2008, le nombre de terrains

communautaires s’est accru graduellement, pour se situer à près de 50 les dernières

années (tableau 4).

Page 30: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

23

Tableau 4. Pratique du piégeage en communauté et nombre de lynx qui y sont récoltés

Saison Nombre de

terrains communautaires Nombre de lynx récoltés

1998-1999 11 0

1999-2000 13 0

2000-2001 29 2

2001-2002 24 12

2002-2003 44 32

2003-2004 39 43

2004-2005 49 43

2005-2006 47 19

2006-2007 56 9

2007-2008 54 6

La récolte de lynx sur ces terrains a suivi une tendance à la hausse jusqu’en 2004-2005

puis une baisse graduelle, liée vraisemblablement à la situation du lynx (déclin en

2005-2006) et à l’application de quotas de capture plus restrictifs en 2006-2007 et en

2007-2008. En 2008-2009, la possibilité de piéger en communauté a été abolie.

6.1.4 Répartition de la récolte selon les périodes

La répartition saisonnière de la récolte est établie à partir des captures inscrites selon

les semaines de piégeage dans les carnets. Les données recueillies ont, par la suite, été

compilées par mois (figure 10). Considérant que le nombre de carnets recueillis en

1989-1990 (16), en 1990-1991 (9) et en 1991-1992 (1) était très faible, les analyses

subséquentes n’ont été effectuées qu’à partir de 1992-1993.

Page 31: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

24

0%

20%

40%

60%

80%

100%

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

colte

de

lyn

x (%

)Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars

Figure 10. Répartition des captures de lynx sur la Côte-Nord en fonction des mois.

De 1992-1993 à 1994-1995, de 1998-1999 à 2000-2001 ainsi que de 2006-2007 à

2008-2009, presque toutes les captures inscrites dans les carnets, sinon la totalité, ont

été faites en décembre (74 à 100 %) en raison du fait que la période de piégeage était

limitée à 32 jours, du début de décembre à la mi-janvier selon les territoires. Les

captures faites en octobre, en novembre, en février et en mars pour ces mêmes années

correspondaient vraisemblablement à des captures accidentelles. Certains piégeurs, ne

semblant pas connaître la réglementation, ont également poursuivi leurs activités en

dehors des saisons permises.

De 2001-2002 à 2005-2006, avec l’allongement de la période de piégeage, les captures

se sont réparties dans le temps. Plusieurs animaux ont tout de même été capturés en

décembre (32 à 48 %). Les captures étaient également importantes en novembre (26 à

36 %) et en janvier (10 à 22 %), alors qu’au cours des autres mois elles étaient

généralement plus faibles.

Page 32: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

25

6.2 Effort et succès de piégeage

Les statistiques sur l’effort de piégeage et le succès n’ont été établies qu’à partir de

1992-1993, année à compter de laquelle un nombre plus important de carnets a été

recueilli.

L’effort de piégeage est exprimé en nombre de nuits-pièges. Il est compilé à partir des

carnets recueillis auprès des piégeurs. L’effort moyen correspond au nombre de nuits-

pièges par piégeur (figure 11). Les captures accidentelles correspondant aux animaux

ayant été capturés dans des pièges installés pour d’autres espèces (ex. : lynx dans un

collet à renards) ne sont pas considérées. Pour la période allant de 1992-1993 à

2008-2009, l’effort moyen et la récolte selon les carnets étaient fortement corrélés

(r = 0,77).

Le succès de piégeage est évalué à partir du nombre de lynx capturés par 1 000 unités

d’effort (figure 11). Il est souvent vu comme un bon indicateur de l’état de la population

animale. Pour un effort égal, le succès serait plus élevé lorsque les densités animales

sont plus grandes. Cependant, certains facteurs peuvent biaiser cet indicateur. En

période de disette, le lynx du Canada peut parcourir de plus grands territoires pour se

nourrir et être davantage attiré par les appâts de piégeurs, ce qui le rendrait plus

vulnérable au piégeage (Noiseux et al. 1993) et qui causerait une hausse de la récolte.

D’ailleurs, le succès n’était pas corrélé avec le nombre de lynx récoltés selon les carnets

sur la Côte-Nord de 1992-1993 à 2008-2009.

Page 33: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

26

0

100

200

300

400

500

600

1992

-199

3

1994

-199

5

1996

-199

7

1998

-199

9

2000

-200

1

2002

-200

3

2004

-200

5

2006

-200

7

2008

-200

9

Saison

Réc

olte

de

lynx

sel

on le

s ca

rnet

s

0

50

100

150

200

Effo

rt m

oyen

(no

mbr

e de

nui

ts-p

iège

s/pi

égeu

r)Récolte Effort moyen

0

2

4

6

8

10

12

1992

-199

3

1994

-199

5

1996

-199

7

1998

-199

9

2000

-200

1

2002

-200

3

2004

-200

5

2006

-200

7

2008

-200

9

Saison

Réc

olte

de

lynx

sel

on le

s ca

rnet

s

0

50

100

150

200

Suc

cès

(Nom

bre

de ly

nx/1

000

nuits

-piè

ges)

Récolte Succès

Figure 11. Effort moyen par piégeur et succès de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord.

Au cours des 17 dernières saisons, l’effort moyen déployé par les piégeurs pour tenter

de capturer l’espèce et le succès de récolte ont beaucoup varié. De 1992-1993 jusqu’à

la fermeture du piégeage en 1995-1996, les efforts moyens de piégeage du lynx du

Canada dans la région sont demeurés relativement faibles et stables. La récolte, après

avoir atteint un niveau plus important en 1992-1993 (≈ 100), a diminué de façon

importante au cours des deux années suivantes. La saison de piégeage, limitée à

15 jours au cours de ces périodes, peut permettre d’expliquer la faiblesse des efforts

moyens et de la récolte. En contrepartie, le succès était très élevé, surtout en 1992-1993

et 1993-1994. Cela pourrait signifier que le lynx était plus abondant au cours de cette

période. En effet, lorsqu’une espèce est plus abondante, on peut s’attendre à ce que le

piégeage soit plus facile et donne de meilleurs résultats malgré des efforts faibles et une

saison réduite. De plus, la proportion de piégeurs n’en ayant capturé aucun était plus

faible (figure 12).

Page 34: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

27

0%

20%

40%

60%

80%

100%

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Pro

po

rtio

n d

e p

iég

eu

rs (

%)

Sans capture Avec capture

Figure 12. Proportion de piégeurs ayant réussi ou non à capturer un lynx.

En 1998-1999, l’effort et le succès étaient, tout comme la récolte, plutôt faibles

(150 nuits-pièges/piégeur et 2 lynx/1 000 nuits-pièges). En 1999-2000 et 2000-2001,

l’effort moyen est demeuré relativement stable alors que le succès s’est accru de façon

importante pour atteindre un niveau élevé. La récolte aussi a augmenté, tout comme la

proportion de piégeurs ayant réussi à capturer au moins un animal (37 à 58 %,

figure 12), surtout ceux en ayant pris deux (44 et 60 %, figure 9). Comme la

réglementation applicable au piégeage du lynx n’a pas changé au cours de ces années,

il se peut que ces variations soient dues à l’augmentation de la population de lynx. Une

plus grande densité de lynx peut favoriser une plus grande récolte, plus rapidement et

plus facilement, et faire en sorte que moins de piégeurs reviennent bredouilles même si

l’effort reste le même. De plus, davantage de piégeurs prennent plus d’un animal.

En 2001-2002 et en 2002-2003, l’effort moyen s’est accru alors que le succès a diminué.

La récolte a augmenté. La hausse de l’effort pourrait être associée en partie aux

modifications réglementaires qui auraient permis à davantage de piégeurs de tenter de

capturer un lynx et à plusieurs d’accroître leur effort de piégeage (saison plus longue et

quota plus grand). Cela a vraisemblablement provoqué une augmentation de la pression

Page 35: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

28

de piégeage qui s’est traduite par une diminution du succès, les piégeurs cherchant à

récolter jusqu’à quatre lynx alors que cela est plus difficile et que plus d’efforts sont

nécessaires pour capturer trois ou quatre lynx au lieu de deux. En outre, comme le

pourcentage de piégeurs bredouilles, malgré leur effort, a continué à diminuer (34 %,

figure 12) et que les piégeurs ayant pris deux animaux et plus sont demeurés

proportionnellement nombreux (> 50 %, figure 9), il est peu probable que la baisse du

succès soit due à une diminution de la densité animale.

De 2002-2003 à 2004-2005, il n’y a pas eu de modifications dans la durée de la période

de piégeage et dans la limite de capture annuelle. L’effort moyen est demeuré stable au

cours des deux premières années, pour recommencer à augmenter légèrement en

2004-2005. La récolte est demeurée généralement stable, tout comme le succès. Cela

indique que la densité animale est demeurée relativement stable, à un niveau

probablement élevé, permettant les récoltes importantes observées lors de trois saisons.

La proportion de piégeurs n’ayant pas réussi à capturer un lynx est restée faible (34 à

37 %, figure 12) et plusieurs ont récolté trois animaux et plus (31 à 33 %, figure 9). La

stabilité de la récolte en 2004-2005, malgré la hausse de l’effort moyen, pourrait être

considérée comme le premier indice du fléchissement de la population de lynx.

En 2005-2006, l’effort moyen a atteint le niveau le plus élevé des 11 dernières années.

Parallèlement, le succès a suivi la tendance inverse pour atteindre son plus bas niveau.

La récolte a diminué de 50 % comparativement à l’année précédente. Ainsi, malgré des

efforts importants, les piégeurs n’ont pas réussi à capturer beaucoup de lynx parce que

ceux-ci étaient probablement moins nombreux et plus difficiles à capturer, ce qui s’est

traduit par un succès plus faible. Une proportion importante de piégeurs sont revenus

bredouilles (52 %, figure 12) et moins de piégeurs ont pris trois bêtes et plus (20 %,

figure 9).

Depuis 2006-2007, de moins en moins d’efforts ont été investis. La récolte, après avoir

diminué en 2006-2007 et en 2007-2008, s’est légèrement reprise l’année suivante. Le

succès de piégeage est en hausse. La réduction de la durée de la saison (149-150 à

31-32 jours) et du quota (4 à 1) en 2006-2007 peut expliquer ces variations. En fait,

moins de piégeurs ont piégé l’espèce (figure 8), et ceux qui l’ont fait auraient mis moins

Page 36: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

29

d’efforts pour éviter de capturer plus d’animaux que la limite permise, ce qui se serait

traduit par une récolte plus faible et un succès en hausse. Les piégeurs bredouilles

étaient cependant encore nombreux (59 %, figure 12), ce qui pourrait signifier que les

lynx demeuraient peu abondants. En 2008-2009, la très légère hausse de récolte,

associée à la diminution de la proportion de piégeurs bredouilles (34 %, figure 12), et le

fort succès malgré des efforts faibles pourraient être attribuables à la recrudescence de

la population de lynx : une plus grande abondance de lynx permet de capturer plus

d’animaux, et ce, plus facilement et rapidement, malgré un effort moyen faible.

L’augmentation de la proportion de terrains où le succès de récolte est élevé

(> 20 lynx/1 000 nuits-pièges), de 2006-2007 à 2008-2009, viendrait confirmer le fait que

les restrictions apportées au piégeage ont amené certains piégeurs à abandonner

temporairement l’activité. Cela aurait facilité le piégeage aux autres piégeurs et leur

aurait permis de capturer plus facilement les animaux (figure 13).

0%

20%

40%

60%

80%

100%

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Pro

po

rtio

n d

e te

rrito

ire

s

0 1-10 11-20 > 20

Figure 13. Proportion de terrains où un lynx a été capturé en fonction des classes de succès.

Page 37: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

30

Le fort pourcentage de terrains où le succès est très élevé en 2008-2009, associé à la

diminution de la proportion de piégeurs bredouilles, appuierait également l’hypothèse

d’une reprise des populations de lynx.

La proportion de piégeurs bredouilles est négativement corrélée avec la récolte

(r = -0,74). Ainsi, les années où les récoltes de lynx sont plus fortes sont les mêmes que

celles où la proportion de piégeurs n’ayant pas capturé d’animaux est la plus faible, et

inversement. Le nombre de piégeurs ayant capturé trois ou quatre lynx est fortement

corrélé avec la récolte (r = 0,88 à 0,92) alors que chez ceux en ayant pris un seul ou

deux, la relation est nulle ou plus faible (r = 0,51 à 0,73). Ainsi, lorsque l’abondance de

lynx serait grande, la récolte deviendrait plus importante et plus de piégeurs seraient

susceptibles de capturer des animaux et en plus grand nombre.

6.2.1 Répartition de l’effort et du succès de piégeage selon les UGAF

En moyenne, le niveau de piégeage du lynx du Canada est plus important dans le

centre de la région (UGAF 57 : 273 nuits-pièges/piégeur) et dans le nord (UGAF

nordiques : 261) que dans le sud (UGAF 54 : 188) (figure 14).

0

100

200

300

400

500

600

700

UGAF 54 UGAF 57 UGAF NordiquesSaison

Effo

rt m

oye

n (

no

mb

re d

e n

uits

-piè

ge

s/p

iég

eu

r)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Su

ccè

s (n

om

bre

de

lyn

x/1

00

0 n

uits

-piè

ge

s)

1992-1993 1993-19941994-1995 1998-19991999-2000 2000-20012001-2002 2002-20032003-2004 2004-20052005-2006 2006-20072007-2008 2008-2009

Effort moyen Succès

Figure 14. Effort moyen et succès de piégeage du lynx du Canada selon les UGAF.

Page 38: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

31

À l’inverse, le succès, qui est globalement plus élevé au sud, diminue à mesure que l’on

progresse vers le nord (UGAF 54 : 6,3 lynx/1 000 nuits-pièges, UGAF 57 : 5,7 et le bloc

d’UGAF nord : 2,3).

Beaucoup plus de piégeurs du bloc nord reviennent bredouilles (42 à 92 %) que de

piégeurs d’autres UGAF (54 : 14 à 80 %, 57 : 9 à 60 %), ce qui indique une moins

grande abondance de lynx dans ce secteur (figure 15).

0

5

10

15

20

25

30

35

40

UGAF 54 UGAF 57 UGAF nordiques

Saison

Pro

po

rtio

n d

e p

iég

eu

rs b

red

ou

ille

s (%

)

1992-1993 1993-19941994-1995 1998-19991999-2000 2000-20012001-2002 2002-20032003-2004 2004-20052005-2006 2006-20072007-2008 2008-2009

Figure 15. Proportion de piégeurs bredouilles dans les UGAF sur la Côte-Nord de 1998-1999 à 2008-2009.

Il faut noter qu’il n’y a pas de données pour les UGAF 55 et 58 ni celles regroupant les

réserves à castor puisque peu de carnets, voire aucun, y ont été recueillis.

Les fluctuations interannuelles de l’effort moyen sont très similaires (r > 0,90) d’une

UGAF à l’autre (figure 14). Globalement, les piégeurs ont investi de plus en plus d’efforts

pour capturer un lynx de 1998-1999 à 2005-2006 puis se sont restreints au cours des

trois années suivantes, en raison de l’entrée en vigueur des modifications

Page 39: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

32

réglementaires qui impliquait le raccourcissement de la période de piégeage à un mois

et la limitation des captures à un lynx.

En ce qui concerne le succès, il apparaît que le nombre de lynx capturés pour chaque

1 000 nuits-pièges a, globalement dans toutes les UGAF, progressé de 1998-1999

jusqu’en 2000-2001 et qu’il a diminué, par la suite, jusqu’en 2005-2006 pour se

redresser depuis lors (figure 14). Il présente des tendances similaires entre les UGAF 54

et 57 (r = 0,70) ainsi qu’entre les unités 54 et 59-61-64-66 (r = 0,76) mais pas entre

l’UGAF 57 et le bloc nordique (59-61-64-66).

Les variations interannuelles de la proportion de piégeurs n’ayant capturé aucun lynx

sont corrélées avec celles de la récolte dans chaque UGAF (54 : r = -0,75 et 57 : r = -

0,67) et bloc d’UGAF (59-61-64-66 : r = -0,80). Ces mêmes variations sont également

corrélées ensemble (54/57 : r = 0,76, 54/59-61-64-66 : r = 0,94 et 57/59-61-64-66 :

r = 0,72).

6.2.2 Répartition de l’effort et du succès de piégeage selon les périodes

La répartition saisonnière de l’effort moyen par piégeur et du succès est établie à partir

des captures inscrites selon les semaines de piégeage dans les carnets. Les données

ont été cumulées par mois (figures 16 et 17).

Page 40: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

33

Figure 16. Répartition de l’effort moyen de piégeage par piégeur sur la Côte-Nord en

fonction des mois.

Figure 17. Répartition du succès de piégeage du lynx du Canada sur la Côte-Nord en

fonction des mois.

0

50

100

150

200

250

1992

-199

3

1993

-199

4

1994

-199

5

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Saison

Effo

rt m

oyen

(no

mbr

e de

nui

ts-p

iège

s/pi

égeu

r)Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars

Fermé

19

95

-19

96

à1

99

7-1

99

8

1e au 15décembre

1e au 31 décembre ou 15 décembre au

15 janvier

18 octobre au 15 mars 1e au 31 décembre ou 15 décembre au

15 janvier

*

* : 11 octobre au 15 janvier ou 18 octobre au 15 janvier

0

5

10

15

20

25

1992

-199

3

1993

-199

4

1994

-199

5

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Saison

Suc

cès

(nom

bre

de ly

nx/1

000

nuits

-piè

ges)

Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars

1er au 15décembre

1er au 31 décembre ou 15 décembre au

15 janvier

18 octobre au 15 mars*Fermé

19

95

-19

96

à1

99

7-1

99

8

1er au 31 décembre ou 15 décembre au

15 janvier

* : 11 octobre au 15 janvier ou 18 octobre au 15 janvier

r

1er au 15 décembre

1er au 31 décembre ou 15 décembre au

15 janvier

1er au 31 décembre ou 15 décembre au

15 janvier

18 octobre au 15 mars

Page 41: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

34

De 1992-1993 à 1994-1995, le nombre moyen de nuits-pièges déployés par chaque

piégeur était essentiellement concentré en décembre en raison de la saison limitée. De

1998-1999 à 2000-2001, l’effort moyen se répartissait plus dans le temps. Il était

généralement plus élevé en début de saison et s’amenuisait par la suite. Même si le

piégeage n’était permis qu’un mois (décembre à mi-janvier), des efforts ont été investis

au cours des mois où le piégeage était interdit, sauf en 1998-1999. De 2001-2002 à

2005-2006, les périodes de piégeage du lynx étaient plus longues (90 à 149 jours). Les

piégeurs ont alors réparti leurs efforts dans le temps. De grands efforts ont été déployés

entre novembre et février, mais davantage en décembre. Au cours des trois dernières

années, le piégeage était restreint à un mois entre le début de décembre et la mi-janvier

selon les secteurs. Les piégeurs ont néanmoins investi des efforts au cours des périodes

où le piégeage n’était pas permis, certains d’entre eux ne semblant pas connaître la

réglementation en vigueur et continuant à piéger hors saison.

Le succès de piégeage est généralement plus élevé dans les premières périodes de

piégeage. Il diminue progressivement par la suite et se redresse en mars lors des

années où le piégeage était permis à cette période (figure 17).

Certains des succès mensuels élevés se sont produits au cours des périodes où le

piégeage du lynx était interdit (janvier 1993, février 2000), probablement en raison du

fait que la pression alors plus faible sur l’espèce a pu favoriser une meilleure récolte ou

que l’espèce est plus vulnérable au piégeage à cette période.

6.3 Indices d’abondance et de tendance

6.3.1 Abondance

La figure 18 présente les indices composites d’abondance établis à partir des avis

fournis par les piégeurs dans les carnets depuis 1992-1993.

Page 42: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

35

0

0,5

1

1,5

2

2,5

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Ind

ice

d'a

bo

nd

an

ce d

e ly

nx

UGAF 54 UGAF 57 UGAF nordiques

Commun

Rare

Figure 18. Indice d’abondance du lynx du Canada sur la Côte-Nord.

Globalement, depuis 1992-1993, les piégeurs n’ont jamais considéré le lynx comme

étant abondant ou absent. Il était, selon eux, commun ou rare. Dans les UGAF 54 et 57,

les lynx seraient généralement plus nombreux que dans le bloc d’UGAF nordiques, où

ils ont toujours été rares. Dans l’UGAF 57, l’abondance aurait été plus grande que dans

l’UGAF 54 pendant plusieurs années.

Dans ce territoire (UGAF 54), les lynx, qui étaient rares en 1992-1993, le sont demeurés

jusqu’en 2000-2001, malgré une augmentation graduelle des indices. L’espèce aurait

été commune pendant les quatre années suivantes (2001-2002 à 2004-2005) et le plus

haut niveau d’abondance dans cette UGAF serait survenu en 2003-2004. Par la suite,

les animaux seraient redevenus moins communs jusqu’en 2007-2008. L’année suivante,

les piégeurs considéraient qu’il y avait plus de lynx dans ce secteur mais l’espèce

demeurait rare.

Dans l’UGAF 57, les variations interannuelles présentent certaines similitudes avec

celles de l’UGAF 54 bien qu’elles n’y soient pas corrélées. Le lynx aurait été commun en

1992-1993 et en 1993-1994. Il serait devenu rare au cours des trois années suivantes,

dont 1995-1996 et 1996-1997, années durant lesquelles le piégeage a été interdit. En

Page 43: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

36

1997-1998, une hausse d’abondance aurait été observée par les piégeurs : le lynx serait

redevenu commun. Depuis 1998-1999, les fluctuations des indices d’abondance dans

l’UGAF 57 seraient très comparables à celles de l’UGAF 54 (r = 0,74), hausse graduelle

à partir de 1998-1999, atteinte d’un sommet en 2002-2003, baisse continuelle jusqu’en

2007-2008 et redressement en 2008-2009.

Dans le bloc d’UGAF nordiques (59-61-64-66), il y a relativement peu de variations

interannuelles. Le plus haut niveau d’abondance de lynx selon les piégeurs serait

survenu en 1992-1993. Les fluctuations interannuelles de l’indice d’abondance de ce

bloc d’UGAF ne sont pas corrélées avec celles des autres UGAF.

L’indice régional d’abondance est fortement corrélé avec la récolte (figure 19).

0,5

1

1,5

2

2,5

1992-1

993

1993-1

994

1994-1

995

1995-1

996

1996-1

997

1997-1

998

1998-1

999

1999-2

000

2000-2

001

2001-2

002

2002-2

003

2003-2

004

2004-2

005

2005-2

006

2006-2

007

2007-2

008

2008-2

009

Saison

Indic

e d

'abondance

de ly

nx

0

50

100

150

200

250

Nom

bre

de ly

nx

réco

ltés

Série2 Cote d'abondanceRécolte

Figure 19. Indice moyen d’abondance du lynx du Canada sur la Côte-Nord.

En fait, selon les piégeurs, le lynx aurait été plus abondant les années de fortes récoltes

et inversement.

Page 44: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

37

6.3.2 Tendance

Au fil des ans, les populations de lynx du Canada sur la Côte-Nord auraient, selon les

piégeurs, presque toujours été en diminution dans le bloc nordique. Dans les autres

territoires, les populations auraient été alternativement en augmentation et en diminution

(figure 20).

-0,6

-0,4

-0,2

0

0,2

0,4

0,6

0,8

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Ind

ice

de

ten

da

nce

de

lyn

x

UGAF 54 UGAF 57 UGAF nordiques

Augmente

Diminue

Figure 20. Indice de tendance du lynx du Canada sur la Côte-Nord.

En fait, dans les UGAF 54 et 57 où les variations interannuelles sont similaires

(r = 0,70), les piégeurs ont considéré que l’espèce était en diminution de 1992-1993 à

1995-1996, ainsi que de 2004-2005 à 2007-2008 puis en augmentation de 1997-1998 à

2003-2004. Les plus hauts indices observés présentent un décalage de un an dans les

UGAF 54 (2001-2002) et 57 (2002-2003). Les indices de tendance sont corrélés avec la

récolte dans tous les territoires et avec la proportion de piégeurs bredouilles dans

l’UGAF 54 (r = -0,84). Ils ne le sont pas avec le succès de piégeage.

L’indice global de tendance des populations de lynx sur la Côte-Nord depuis 1992-1993

n’est pas corrélé avec la récolte. Cependant, on remarque que les derniers sommets

(2003-3004) et creux de récolte (2007-2008) se sont respectivement produits un an

Page 45: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

38

après le dernier indice de tendance le plus haut (2002-2003) et le dernier indice le plus

bas (2006-2007).

6.4 Prix de la fourrure et nombre de permis vendus

Le prix des fourrures et le nombre de permis vendus ont, de tout temps, été considérés

comme de bons indicateurs de la pression de piégeage. La valeur des fourrures est un

incitatif au piégeage. Davantage de piégeurs exerceraient leur activité lorsque le prix de

vente des fourrures est élevé, ce qui se traduirait par une augmentation de la récolte

(figure 21).

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000

19

84

-19

85

19

85

-19

86

19

86

-19

87

19

87

-19

88

19

88

-19

89

19

89

-19

90

19

90

-19

91

19

91

-19

92

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

No

mb

re d

e p

erm

is v

en

du

s e

t pri

x d

es

fou

rru

res

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

No

mb

re d

e ly

nx

réco

ltés

Récolte Nombre total de permis vendus Prix des fourrures

Figure 21. Récolte de lynx du Canada, prix des fourrures de lynx du Canada et nombre de permis de piégeage vendus sur la Côte-Nord.

De 1984-1985 à 1991-1992, le nombre de permis de piégeage vendus a subi une baisse

constante, passant de près de 2 000 à environ 1 000. Depuis lors, il est demeuré

relativement stable, soit entre 790 et 920. Le prix pour les fourrures de lynx du Canada a

suivi une tendance similaire.

Les ventes de permis correspondent au nombre d’acheteurs de permis de piégeage

annuellement. Cela n’équivaut donc pas au nombre réel de piégeurs qui ont piégé une

Page 46: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

39

espèce donnée. Il en est également ainsi pour le nombre de piégeurs ayant vendu des

fourrures, les piégeurs ayant piégé mais n’ayant capturé aucun animal ou n’en ayant

pas vendu la peau ne s’y retrouvant pas. Seules les données tirées du carnet permettent

d’évaluer en partie la pression réelle de piégeage. Ainsi, jusqu’à 80 % des piégeurs ne

piégeraient pas le lynx certaines années (figure 22) et, parmi les autres, plusieurs ne

captureraient aucun animal malgré leurs efforts (35 à 80 %, figure 12). Dans ce

contexte, il devient donc difficile d’établir des parallèles entre la vente de permis et la

récolte de lynx d’autant plus que le permis de piégeage n’est pas propre à une seule

espèce mais est associé à l’ensemble des espèces d’animaux à fourrure pouvant être

piégées.

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

1992

-199

3

1993

-199

4

1994

-199

5

1995

-199

6

1996

-199

7

1997

-199

8

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

Saison

Nom

bre

de ly

nx in

scrit

s da

ns le

s ca

rnet

s

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Pié

geur

s (%

)

Récolte N'ayant pas piégé le lynx

Figure 22. Récolte de lynx du Canada et proportion de piégeurs n’ayant pas piégé le lynx sur la Côte-Nord.

Page 47: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

40

En fait, la récolte serait davantage liée à la proportion de piégeurs qui auraient piégé

l’espèce, et l’espèce serait davantage influencée par les modalités réglementaires que

par le nombre de détenteurs de permis. Plus de piégeurs tenteraient de capturer un lynx

et plus d’entre eux y réussiraient lors des saisons où les règles de piégeage sont plus

permissives. À l’inverse, moins d’entre eux piégeraient l’espèce et en récolteraient

lorsque les saisons de piégeage sont réduites et les quotas limités. Le nombre de

permis vendus ne présente aucune corrélation avec le nombre de piégeurs ayant remis

des carnets ou avec ceux ayant piégé le lynx du Canada et, incidemment, avec la

récolte.

Il existe un certain nombre de corrélations significatives entre le nombre de permis

vendus et le prix des fourrures, que ce soit pour la période 1984-1985 à 2008-2009 ou

celle de 1998-1999 à 2008-2009 (annexe 2). Ces relations sont cependant à considérer

avec circonspection compte tenu des éléments évoqués précédemment : permis non

spécifique, détenteurs de permis ne correspondant pas au nombre réel de piégeurs,

piégeurs bredouilles, etc. De plus, le lynx du Canada n’est pas une espèce principale

pour le piégeage sur la Côte-Nord en raison des modalités réglementaires qui limitent la

récolte, de son comportement et de sa faible densité, voire de son absence, dans

certains secteurs. En fait, parmi toutes les espèces piégées dans la région depuis

1998-1999, elle représente moins de 3 % des récoltes totales et ne dépasse pas le

8e rang sur 15 en nombre de ventes, et ce, même au cours des années de fortes

récoltes. Conséquemment, il est peu probable que les prix des peaux de lynx influencent

significativement le nombre de permis vendus malgré l’existence de corrélations entre

les deux paramètres. Le nombre de permis vendus ainsi que le nombre de piégeurs de

lynx selon les carnets ne sont pas non plus liés à la valeur combinée de l’ensemble des

fourrures récoltées sur la Côte-Nord depuis 1998-1999 ou à la récolte totale annuelle

des espèces les plus fortement piégées dans la région (martre, castor, belette).

Sur la Côte-Nord, le prix des fourrures n’est pas corrélé avec la récolte lorsque l’on

considère un décalage de un an. Il ne l’est qu’à la récolte de l’année en cours (r = 0,85,

annexe 2). Or, de 84 % à 100 % de la récolte annuelle de lynx sur la Côte-Nord est déjà

faite avant que les prix des fourrures soient connus (janvier) puisque la période de

piégeage a souvent été limitée de décembre à la mi-janvier depuis 1998-1999

Page 48: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

41

(6 ans sur 11) (figure 10). Par contre, il semblerait qu’un peu plus d’animaux (30 %)

aient été récoltés après que les prix aient été établis lors des saisons au cours

desquelles les peaux ont atteint les valeurs les plus élevées (160 $). L’influence, le cas

échéant, des prix de vente des fourrures sur la récolte pourrait donc s’exercer

partiellement sur l’année en cours ainsi que sur les années suivantes. Il se peut aussi

que le prix n’ait pas d’influence significative et que la corrélation observée soit purement

mathématique et liée au fait que les années de fortes récoltes sont celles où les prix

étaient les plus élevés mais également celles où les règles de piégeage étaient les plus

permissives.

6.5 Recrutement et productivité

La croissance d’une population animale est assurée par l’apport annuel des jeunes qui

survivent jusqu’au début de l’hiver. C’est donc le nombre de jeunes dans la récolte qui

indique l’importance du recrutement. Chez le lynx du Canada, l’absence de recrutement,

résultant d’une mortalité post-natale accrue, d’une croissance plus lente et d’une

diminution de la productivité des femelles juvéniles serait la cause directe du déclin des

populations. Ainsi, lorsqu’une population décline, le taux de recrutement devient faible

(près de 0 %) alors qu’à l’inverse lorsque la population s’accroît, le recrutement

augmente (> 20 %).

Le pourcentage de jeunes dans la récolte est évalué à partir de la classe d’âge (jeune

ou adulte) fournie par les piégeurs dans les carnets (figure 23).

Page 49: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

42

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Saison

Nom

bre

de ly

nx r

écol

tés

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Pro

port

ion

de je

unes

Récolte* % jeunes

Figure 23. Proportion de jeunes lynx dans la récolte sur la Côte-Nord.

De 1998-1999 à 2003-2004, la proportion de jeunes lynx dans la récolte a augmenté au

même titre que la récolte, passant de 9 % à 28 %. Après s’être maintenu à ce niveau en

2004-2005 (28 %), le taux a diminué au cours des deux années suivantes jusqu’à 16 %

en 2006-2007. En 2007-2008, la proportion de jeunes a atteint 35 %. L’année suivante,

le taux est redescendu à un niveau comparable à celui de 2006-2007 (18 %).

À l’exception de 1998-1999, le taux a toujours été supérieur à 15 %, ce qui est au-delà

des valeurs obtenues par Banville (1986) dans une étude portant sur le lynx du Canada

sur la Haute-Côte-Nord, où la proportion moyenne de jeunes avait été évaluée à environ

12 % alors que l’espèce était présumée être « en haut de cycle » (1980-1983). De plus,

ces valeurs sont globalement supérieures à celles obtenues de 1987-1988 à 1994-1995

par l’analyse des carcasses (figure 24).

Page 50: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

43

0

5

10

15

20

25

30

35

40

1987

-198

8

1988

-198

9

1989

-199

0

1990

-199

1

1991

-199

2

1992

-199

3

1993

-199

4

1994

-199

5

1995

-199

6

1996

-199

7

1997

-199

8

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Saison

Pou

rcen

tage

de

jeun

esSelon les carcasses Selon les carnets

Figure 24. Proportion de jeunes lynx dans la récolte sur la Côte-Nord selon les carcasses et selon les carnets.

Ces données, de même que les écarts entre les proportions de jeunes obtenues selon

les carnets et selon les carcasses en 1998-1999 (9 contre 37 %) et 2005-2006

(19 contre 14 %), laissent entrevoir que l’évaluation de la classe d’âge est certainement

biaisée. L’absence d’information en provenance des zones libres et des réserves à

castor, d’où provient une part importante de la récolte (46 %), et le fait que

l’échantillonnage peut être faible et très variable d’une saison à l’autre (28 à 69 % par

rapport à la récolte totale, et de 61 à > 100 % par rapport à la récolte dans le réseau

structuré) pourraient générer des biais (tableau 5).

Page 51: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

44

Tableau 5. Nombre de lynx inscrits dans les carnets par rapport à la récolte totale

Saison Nombre total

de lynx récoltés

Nombre de lynx récoltés

dans le réseau structuré

Nombre de lynx inscrits aux carnets

(%1 – %2)

1998-1999 25 18 11 (44 % - 61 %)

1999-2000 80 53 52 (65 % - 98 %)

2000-2001 121 74 84 (69 % - > 100 %)

2001-2002 242 132 129 (53 % - 98 %)

2002-2003 388 201 178 (46 % - 89 %)

2003-2004 388 209 183 (47 % - 88 %)

2004-2005 363 207 183 (50 % - 88 %)

2005-2006 203 117 101 (50 % - 86 %)

2006-2007 105 54 44 (42 % - 81 %)

2007-2008 60 31 29 (48 % - 94 %)

2008-2009 122 38 34 (28 % - 89 %)

TOTAL 2 097 1 134 (54 %)1 1 028 (49 % - 91 %)

1 Par rapport au nombre total de lynx récoltés. 2 Par rapport au nombre de lynx récoltés dans le réseau structuré.

La qualité des données fournies par les piégeurs peut aussi influencer le calcul de la

proportion de jeunes dans la récolte. Selon Bourbonnais (2012), le taux d’erreur

d’identification de la classe d’âge du lynx par les piégeurs en 2005, après vérification

des carcasses, est de 14 %, les piégeurs ayant eu tendance à surévaluer la proportion

de jeunes dans la récolte en prenant notamment des adultes pour des chatons.

Considérant que ces biais pourraient être relativement standards d’une année à l’autre,

et en dépit des valeurs annuelles calculées, on remarque néanmoins que le taux de

jeunes fluctue dans le même sens que la récolte (r = 0,88), à l’exception de la valeur de

2007-2008 qui apparaît aberrante. Ainsi, les fortes récoltes sont associées aux forts

pourcentages de jeunes. On pourrait donc considérer que les populations de lynx de la

Côte-Nord auraient été dans une phase d’accroissement de 1998-1999 à 2003-2004,

qu’elles auraient atteint leur « pic » en 2004-2005, pour décliner par la suite et se

stabiliser en 2006-2007 et en 2007-2008. Une nouvelle phase d’accroissement se serait

amorcée en 2008-2009.

Page 52: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

45

Le taux de productivité est déterminé à partir du nombre moyen de cicatrices

placentaires. Le nombre de cicatrices reflète le nombre d’embryons implantés dans

l’utérus et traduit assez bien la taille de la portée après la mise bas (Brand and Keith

1979). Pour la période allant de 1998-1999 à 2008-2009, il n’y a des données qu’en

2005-2006 puisqu’il n’y a eu collecte de carcasses qu’au cours de cette année. Des

données sont toutefois disponibles pour les années de 1980-1981 à 1982-1983

(Banville 1986) ainsi que pour les saisons 1988-1989 à 1994-1995 (figure 25).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

19

80

-19

81

19

81

-19

82

19

82

-19

83

19

88

-19

89

19

89

-19

90

19

90

-19

91

19

91

-19

92

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

20

05

-20

06

Saison

Pro

po

rtio

n d

e fe

me

lles

ge

sta

nte

s

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

No

mb

re m

oye

n d

e c

ica

tric

es

pla

cen

tair

es

Juvéniles Adultes Cicatrices (juvéniles) Cicatrices (adultes)

Figure 25. Proportion de femelles gestantes et nombre moyen de cicatrices placentaires.

La taille moyenne des portées chez les juvéniles (1,5 an) était généralement semblable

à celle des femelles plus âgées (2,5 ans et plus), à l’exception de 2005-2006.

Globalement, la taille moyenne des portées variait de 2,2 à 4,0 chez les femelles

gestantes, ce qui rejoint les résultats rapportés dans différentes études réalisées sur le

lynx du Canada au Québec et ailleurs au Canada (Dussault 1990).

Très peu de femelles juvéniles ont été gestantes (< 35 %) au cours des périodes

étudiées (1980-1981 à 1982-1983, 1988-1989 à 1994-1995 et 2005-2006). En fait, bien

que les femelles lynx soient physiologiquement aptes à se reproduire dès la fin de leur

Page 53: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

46

première année, c’est surtout à partir de 2 ans qu’elles sont majoritairement matures

sexuellement (Parker et al. 1983). La reproductibilité des femelles de cet âge dépendrait

fortement de la disponibilité de nourriture. Lorsque les lièvres sont abondants, de

nombreuses femelles juvéniles pourraient alors se reproduire. En période de rareté de

lièvres, aucune d’entre elles n’aurait de jeunes (Brand and Keith, 1979; Parker et al.

1983). Il est donc normal de trouver moins de femelles gestantes chez les juvéniles.

Chez les femelles adultes, le taux de gestation a toujours été égal ou supérieur à 50 %,

sauf de 1992-1993 à 1994-1995, sans toutefois dépasser 80 %. Il semblerait donc que

ce ne sont pas toutes les femelles adultes qui se reproduisent. Banville (1986) avait

aussi remarqué ce phénomène dans le cadre d’une étude réalisée en Haute-Côte-Nord

de 1981-1982 à 1983-1984 (60,2 %). Selon lui, cela pourrait résulter d’un manque de

partenaires, plusieurs mâles étant capturés par le piégeage. Brand et Keith (1979)

invoquent la diminution de la densité de proies.

Compte tenu du fait qu’il manque plusieurs données dans la série historique depuis

1980-1981, il est difficile de faire des parallèles entre la récolte et les indicateurs de suivi

de la productivité. Par conséquent, la comparaison n’a pu être menée que de 1988-1989

à 1994-1995 puisque c’est la seule période où des données sont disponibles sur une

période de temps continue. Au cours de cette période, que ce soit chez les femelles

juvéniles ou chez les adultes, il apparaît que plus la proportion de femelles gestantes

aurait été grande, plus le nombre moyen de cicatrices placentaires par femelle aurait été

élevé (r = 0,79 et 0,74) (annexe 1, figure 24). Cependant, le nombre de femelles

capturées, qui est fortement corrélé avec la récolte, n’a pas de lien avec la proportion de

femelles gestantes. Ainsi, ce n’est pas parce que la récolte est plus grande et que

davantage de femelles sont capturées que la proportion d’entre elles qui sont gestantes

est importante. En fait, on considère généralement les femelles comme étant moins

vulnérables au piégeage, surtout celles qui sont gestantes. De plus, le dénombrement

des cicatrices placentaires ne correspond pas nécessairement au nombre de jeunes

réellement produits parce qu’il ne tient pas compte des avortements, ni des mort-nés ou

des chatons qui meurent après leur naissance. Finalement, la productivité ne serait

peut-être pas toujours, ou du moins pas uniquement, influencée par les fluctuations des

populations de lièvres.

Page 54: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

47

De 1980-1981 à 1982-1983, aucune femelle juvénile n’était gestante malgré que ces

années constituaient un « haut de cycle » de lièvres (Banville 1986). En fait, certaines

des plus fortes proportions de femelles adultes gestantes auraient été observées lors de

périodes considérées comme des « bas de cycle » ou des phases de déclin (figure 26).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1980

-198

1

1983

-198

4

1986

-198

7

1989

-199

0

1992

-199

3

1995

-199

6

1998

-199

9

2001

-200

2

2004

-200

5

2007

-200

8

Saison

Pro

port

ion

de fe

mel

les

gest

ante

s

0

100

200

300

400

500

600

Nom

bre

de ly

nx r

écol

tés

Juvéniles Récolte

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1980

-198

1

1983

-198

4

1986

-198

7

1989

-199

0

1992

-199

3

1995

-199

6

1998

-199

9

2001

-200

2

2004

-200

5

2007

-200

8

Saison

Pro

port

ion

de fe

mel

les

gest

ante

s

0

100

200

300

400

500

600

Nom

bre

de ly

nx r

écol

tés

Adultes Récolte

Figure 26. Récolte de lynx et proportion de femelles gestantes.

6.6 Indicateurs des conditions écologiques

En plus des facteurs traités précédemment, divers autres éléments pourraient avoir une

influence sur la population de lynx du Canada sur la Côte-Nord, ou sur sa récolte par le

piégeage. C’est le cas notamment de l’abondance du lièvre qui est estimée par les

rendements de chasse dans les territoires structurés, le succès de colletage et les

indices d’abondance et de tendance tirés des cotes inscrites par les piégeurs dans les

carnets.

Page 55: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

48

6.6.1 Abondance de proies

Rendement de récolte de lièvres

Les données ont été traitées pour l’ensemble de la région et non par UGAF en raison

des échantillons. En fait, la plupart des statistiques de récolte de lièvres proviennent des

territoires structurés situés dans les UGAF 54, 55 et 57 et une partie des UGAF 56 et 58

(6 zecs et 24 pourvoiries) (figure 27). Ailleurs dans la région, il y a peu de territoires

structurés où la chasse au lièvre se pratique (1 zec : UGAF 59, 1 pourvoirie : UGAF 64

et 1 réserve faunique : UGAF 59) et il n’y a aucune donnée provenant des UGAF 60 à

63 ni 65 et 66.

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

160,0

19

84

-19

85

19

85

-19

86

19

86

-19

87

19

87

-19

88

19

88

-19

89

19

89

-19

90

19

90

-19

91

19

91

-19

92

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Re

nd

em

en

t de

colte

de

liè

vre

s

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

colte

de

lyn

x

Rendement de récolte Récolte de lynx

Figure 27. Rendement de récolte de lièvres dans les zecs et les pourvoiries à droits exclusifs de la Côte-Nord.

Les rendements de récolte de lièvres provenant des territoires structurés ont subi de

fortes variations interannuelles au fil des ans. Le nombre de lièvres récoltés par unité de

surface a fluctué de façon importante, passant d’un niveau minimal de

10 animaux/100 km² à près de 200 animaux/100 km². Les plus fortes variations se sont

fait sentir de 1979-1980 à 1994-1995 (13 à 190), selon un patron comparable aux

Page 56: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

49

variations cycliques reconnues chez l’espèce. Les deux « pics » observables

(1979-1980 à 1980-1981 et 1987-1988 à 1989-1990) présentent un intervalle de 8 à

10 ans.

Il n’y a aucune corrélation avec la récolte de lynx. Cependant, on remarque que les

fortes récoltes de lynx notées en 1992-1993 et en 2003-2004 se sont produites quatre

ans après les plus hauts rendements de lièvres notés en 1988-1989 et en 1999-2000.

La remontée du rendement de récolte de lièvres en 2006-2007 est suivie par une

hausse des récoltes de lynx en 2007-2008.

Depuis 1995-1996, les taux de récolte par 100 km² demeurent faibles (8 à 59) et un

aplatissement généralisé des rendements est observable. On peut néanmoins

remarquer un certain patron de variations en « cloche » comparable à celui de la

période précédente quoique de très faible amplitude. En fait, les rendements se seraient

progressivement accrus de 1996-1997 à 1999-2000 pour s’établir et se maintenir à un

niveau supérieur à 20 lièvres/100 km² jusqu’en 2004-2005. Par la suite, ils ont diminué

pour atteindre leur plus bas niveau en 2006-2007 et commencer à se redresser en 2007-

2008. Le dernier « creux », de 2005-2006 à 2006-2007, se serait donc produit 9 à 13 ans

après celui de 1994-1995/1996-1997.

Aucune corrélation significative n’existe entre ce paramètre et les indicateurs concernant

le lynx (récolte, effort moyen, succès, abondance, tendance). Il faut noter que cette

méthode de suivi des populations de lièvres est dépendante de la pratique de l’activité

de chasse. Si moins de chasseurs chassent le lièvre ou si la pression est moindre, cela

se traduit inévitablement par des récoltes et des rendements moindres.

Succès de colletage du lièvre

Le suivi de colletage établi dans la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles depuis

1995-1996 permet d’évaluer le succès de récolte, un critère qui n’est pas directement lié

au nombre de colleteurs contrairement au rendement de chasse (figure 28).

Page 57: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

50

0

10

20

30

40

50

60

1996

-199

7

1997

-199

8

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Saison

Nom

bre

de li

èvre

s/10

00 n

uits

-col

lets

Figure 28. Succès de colletage du lièvre dans la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles depuis 1996-1997.

Au cours des 13 dernières années, le succès a présenté des variations interannuelles

semblables à celles des rendements de chasse (r = 0,71); les plus bas niveaux ont été

obtenus en 1996-1997 et en 2006-2007 (< 20 lièvres/1 000 nuits-collets) alors que de

1998-1999 à 2004-2005, les succès étaient plus élevés (22 à 49 lièvres/1 000 nuits-

collets). En 2007-2008, la remontée est la même que celle notée en ce qui concerne le

rendement. En 2008-2009, le succès a légèrement chuté contrairement au rendement.

Aucune corrélation significative n’existe entre ce paramètre et les indicateurs concernant

le lynx (récolte, effort moyen, succès, abondance, tendance).

Indices d’abondance et de tendance du lièvre

Les figures 29 et 30 présentent les indices composites du lièvre depuis 1992-1993.

Page 58: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

51

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Ind

ice

d'a

bo

nd

an

ce c

om

po

site

UGAF 54 UGAF 57 UGAF 59-61-64-66

Commun

Rare

Abondant

Figure 29. Indice d’abondance du lièvre sur la Côte-Nord.

-1,0

-0,8

-0,6

-0,4

-0,2

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Ind

ice

de

ten

da

nce

co

mp

osi

te

UGAF 54 UGAF 57 UGAF 59-61-64-66

Augmente

Diminue

Stable

Figure 30. Indice de tendance du lièvre sur la Côte-Nord.

Page 59: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

52

Au cours des 18 dernières saisons, le lièvre n’a jamais été considéré comme étant

absent par les piégeurs. Il a été considéré comme rare de 1992-1993 à 1997-1998 dans

la majorité des territoires. Le reste du temps, il aurait été commun sauf certaines années

dans certaines UGAF où il aurait été abondant.

Dans l’UGAF 54, les indices se sont accrus de 1992-1993 à 1999-2000, passant de rare

à abondant. Ils ont par la suite chuté progressivement pour atteindre leur plus bas

niveau en 2005-2006. En 2007-2008, il y a eu une hausse par rapport à la saison

précédente, suivie d’une baisse. L’espèce est cependant toujours considérée comme

étant commune.

Dans l’UGAF 57, les indices sont très semblables à ceux de l’UGAF 54 (r = 0,88).

De 1992-1993 à 1996-1997, l’espèce était rare. Par la suite, elle se serait accrue et

serait devenue commune jusqu’en 2002-2003. Une baisse s’est amorcée à partir de

2003-2004 jusqu’en 2005-2006. La hausse observée en 2006-2007 s’est maintenue

l’année suivante. En 2008-2009, il y a eu une baisse.

Les indices dans le bloc d’UGAF nordiques montrent des variations interannuelles

différentes de celles de l’UGAF 54 mais comparables à celles de l’UGAF 57 (r = 0,81).

L’espèce, considérée comme rare de 1992-1993 à 1997-1998, aurait été commune à

partir de 1998-1999 et le serait demeurée jusqu’en 2008-2009 malgré de très fortes

fluctuations des indices entre les années.

Pour ce qui est de la tendance des populations, les variations interannuelles des indices

sont comparables (r = 0,90) dans les UGAF 54 et 57, mais différentes par rapport au

bloc d’UGAF nordiques (figure 30). En fait, dans les UGAF 54 et 57, les populations de

lièvres auraient été en diminution en 1992-1993, se seraient accrues jusqu’à 1998-1999

puis, à partir de 1999-2000, auraient baissé graduellement jusqu’à atteindre un niveau

faible en 2005-2006. En 2006-2007 et en 2007-2008, les populations auraient augmenté

pour diminuer l’année suivante. Dans le bloc d’UGAF nordiques, les variations sont

différentes de celles des autres secteurs et très fortes, l’espèce pouvant être considérée

comme étant en augmentation une année donnée puis en diminution deux à trois ans

après.

Page 60: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

53

Les variations interannuelles des indices d’abondance sont fortement corrélées avec les

fluctuations des indices de tendance (r = 0,69 à 0,75). Ainsi, dans ces territoires, lorsque

l’abondance de lièvres est moindre, les piégeurs signaleraient que les populations

décroissent alors qu’à l’inverse, lorsque l’abondance est plus grande, les piégeurs

considéreraient que le lièvre est en croissance.

L’abondance du lièvre dans les UGAF 54 et 57 serait corrélée avec le rendement de

chasse de cette espèce dans les territoires structurés (r = 0,74 et r = 0,77), de même

qu’avec le succès de colletage (r = 0,80 et r = 0,83). En ce qui concerne les indices de

tendance, la situation serait la même avec le rendement de chasse (UGAF 54 et 57 :

r = 0,67 et r = 0,60), mais pas avec le succès de colletage.

6.6.2 Conditions climatiques

Les conditions climatiques peuvent influencer la récolte d’animaux à fourrure de deux

façons. Tout d’abord, en réduisant ou en favorisant la survie des animaux ainsi que la

disponibilité et la qualité de nourriture. En second lieu, le climat peut affecter la pratique

du piégeage en réduisant ou en améliorant l’accessibilité aux territoires et l’efficacité des

pièges. Ces effets deviennent d’autant plus importants lorsque les saisons de piégeage

sont réduites, comme dans le cas du lynx du Canada. En effet, l’apparition de conditions

adverses lors des saisons de piégeage réduites (ex. : 15 jours) peut nuire fortement au

piégeage et provoquer une baisse artificielle de la récolte.

Les effets du climat sur les animaux sont difficiles à évaluer, et ce, surtout avec les

données analysées dans le cadre du présent rapport. Cet aspect n’y est donc pas

abordé. En ce qui concerne les effets sur le piégeage, une analyse portant sur les

précipitations a été faite afin de permettre d’évaluer les conditions avec lesquelles les

piégeurs sont aux prises. Les variations interannuelles des précipitations par jour de

pluie et de neige au cours des saisons de piégeage sont présentées à la figure 31.

Page 61: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

54

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

7,0

8,0

9,0

10,0

19

84

-19

85

19

85

-19

86

19

86

-19

87

19

87

-19

88

19

88

-19

89

19

89

-19

90

19

90

-19

91

19

91

-19

92

19

92

-19

93

19

93

-19

94

19

94

-19

95

19

95

-19

96

19

96

-19

97

19

97

-19

98

19

98

-19

99

19

99

-20

00

20

00

-20

01

20

01

-20

02

20

02

-20

03

20

03

-20

04

20

04

-20

05

20

05

-20

06

20

06

-20

07

20

07

-20

08

20

08

-20

09

Saison

Pré

cip

itatio

ns

mo

yen

ne

s jo

urn

aliè

res

(cm

)

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

colte

de

lyn

x

Figure 31. Précipitations journalières moyennes depuis 1984-1985.

De façon générale, la quantité moyenne de pluie et de neige tombée pendant la saison

de piégeage s’est maintenue relativement stable entre 4 et 7 cm par jour de

précipitations sauf en 1988-1989 (3,5 cm), en 1990-1991 (8,8 cm) et en 1992-1993

(3,6 cm), où des augmentations ou des réductions importantes des précipitations ont été

notées. Considérant que les saisons de piégeage au cours de ces périodes étaient très

réduites (15 jours), il est possible que ces précipitations aient pu affecter la pratique du

piégeage et puissent expliquer en partie les récoltes observées ces années. Par

exemple, en 1990-1991, entre le 1er et le 15 décembre, il serait tombé près de deux fois

plus de pluie ou de neige que les autres années. Or, la récolte de lynx a été très faible

au cours de cette saison bien que certains indicateurs donneraient à penser que la

population était en phase de croissance.

Pour ce qui est de la température moyenne au cours des saisons de piégeage, il n’y a

pas eu de changements suffisamment significatifs pour déterminer si ce facteur a pu

influencer la pratique du piégeage. En fait, les courbes de température sont demeurées

relativement stables au fil des ans.

Page 62: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

55

7. DIAGNOSTIC GLOBAL DE L’ÉTAT DE LA POPULATION DE LYNX DU CANADA

SUR LA CÔTE-NORD

Selon les résultats de l’analyse de l’ensemble des données et paramètres précédents,

les populations de lynx du Canada, après la phase de reprise consécutive à la fermeture

du piégeage de 1995-1996 à 1997-1998, auraient atteint un creux au cours des années

2005-2006 à 2007-2008 puis auraient commencé à se rétablir de nouveau en 2008-

2009 (annexe 2). En effet, la récolte de même que la proportion de jeunes sont en

augmentation. Selon les indicateurs d’abondance, les populations seraient en hausse et

les animaux seraient communs. On note aussi une diminution de la proportion de

piégeurs bredouilles et des efforts vains depuis 1998-1999.

Cependant, le niveau de récolte observé depuis 2002-2003, qui est le plus élevé jamais

enregistré depuis 1984-1985 malgré une limitation du nombre de captures, la baisse du

succès de piégeage depuis 2001-2002, la hausse de l’effort et la diminution des indices

de tendance du lynx en 2003-2004 invitent à la prudence. En outre, de multiples biais

peuvent influencer la qualité des données et conduire à des interprétations erronées.

Page 63: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

57

RÉFÉRENCES

BANVILLE, D. 1986. Étude écologique du lynx du Canada sur la Haute Côte-Nord.

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 56 p.

BOURBONNAIS, N. 2012. Utilisation des carnets pour le suivi de l’exploitation du lynx du Canada sur la Côte-Nord. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction de l’expertise de la faune, des forêts et du territoire de la Côte-Nord. 23 p.

BRAND, C. J. and L. B. KEITH. 1979. Lynx demography during a snowshoe hare decline in Alberta. J. Wildl. Manage. 43 (4) : 827-849.

DUSSAULT, C. 1990. Plan tactique - Lynx du Canada. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la gestion des espèces et des habitats, Service de la faune terrestre. 90 p.

MEF. 1995. Plan de gestion du lynx du Canada au Québec 1995 : Objectifs de gestion et stratégie d’exploitation. Ministère de l’Environnement et de la Faune. 30 p.

NOISEUX, F. et J. G. DOUCET. 1987. Étude de la population du lynx du Canada « Lynx canadensis » de la réserve faunique des Laurentides, Québec. Collège MacDonald de l’Université McGill, pour le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la faune terrestre. 81 p.

NOISEUX, F., R. COURTOIS et R. LAFOND. 1993. Situation du lynx roux (Lynx rufus) au Québec. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la faune et des habitats, Service de la faune terrestre. 40 p.

PARKER, G. R., J. W. MAXWELL, L. D. MORTON and G. E. J. SMITH. 1983. The ecology of lynx (Lynx canadensis) on Cape Breton Island. Can. J. Zool. 61 : 70-786.

Page 64: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

59

Annexe 1 Répartition de la récolte entre les piégeurs sur la Côte-Nord de 1984-1985 à 2008-2009

Nombre de piégeurs ayant récolté au moins un lynx du Canada

Nombre de lynx récoltés Saison

1* 2* 3 à 4* 5 et +* Total 1* 2* 3 à 4* 5 et +* Total

1984-1985 52 (53 %)

17 (17 %)

19 (19 %)

11 (11 %)

99 52 (23 %)

34 (15 %)

65 (29 %)

74 (33 %)

225

1985-1986 47 (57 %)

21 (25 %)

9 (11 %)

6 (7 %)

83 47 (30 %)

42 (27 %)

29 (18 %)

39 (25 %)

157

1986-1987 22 (56 %)

15 (38 %)

2 (5 %)

– 39 22 (37 %)

30 (51 %)

7 (12 %)

– 59

1987-1988 38 (69 %)

6 (11 %)

8 (15 %)

3 (5 %)

55 38 (40 %)

12 (13 %)

28 (30 %)

16 (17 %)

94

1988-1989 23 (64 %)

6 (17 %)

5 (14 %)

2 (6 %)

36 23 (38 %)

12 (20 %)

15 (25 %)

11 (18 %)

61

1989-1990 17 (50 %)

10 (29 %)

6 (18 %)

1 (3 %)

34 17 (27 %)

20 (31 %)

20 (31 %)

7 (11 %) 64

1990-1991 18 (56 %)

8 (25 %)

4 (13 %)

2 (6 %)

32 18 (32 %)

16 (29 %)

12 (21 %)

10 (18 %)

56

1991-1992 30 (47 %)

9 (14 %)

14 (22 %)

11 (17 %)

64 30 (18 %)

18 (11 %)

48 (28 %)

75 (44 %)

171

1992-1993 63 (50 %)

24 (19 %)

32 (25 %)

7 (6 %)

126 63 (24 %)

48 (19 %)

108 (42 %)

39 (15 %)

258

1993-1994 39 (55 %)

19 (27 %)

8 (11 %)

5 (7 %)

71 39 (29 %)

38 (28 %)

26 (19 %)

33 (24 %)

136

1994-1995 24 (57 %)

13 (31 %)

2 (5 %)

3 (7 %)

42 24 (38 %)

26 (41 %)

8 (13 %)

5 (8 %)

63

1998-1999 10 (59 %)

7 (41 %)

– – 17 10 (42 %)

14 (58 %)

– – 24

1999-2000 23 (48 %)

21 (44 %)

4 (8 %)

– 48 23 (29 %)

42 (54 %)

13 (17 %)

– 78 1

2000-2001 30 (41 %)

43 (58 %)

1 (1 %)

– 74 30 (25 %)

86 (72 %)

4 (3 %)

– 120

2001-2002 69 (46 %)

77 (51 %)

5 (3 %)

– 151 69 (29 %)

154 (64 %)

17 (7 %)

– 240

2002-2003 72 (42 %)

43 (25 %)

55 (32 %)

1 (1 %)

171 72 (20 %)

86 (24 %)

200 (55 %)

6 (2 %)

364

2003-2004 71 (43 %)

43 (26 %)

47 (28 %)

4 (2 %)

165 71 (20 %)

86 (25 %)

166 (47 %)

27 (8 %)

350

2004-2005 65 (42 %)

39 (25 %)

48 (31 %)

4 (3 %)

156 65 (19 %)

78 (23 %)

169 (50 %)

24 (7 %)

336

2005-2006 58 (53 %)

29 (26 %)

23 (21 %)

– 110 58 (30 %)

58 (30 %)

77 (40 %)

– 193

2006-2007 75 (90 %)

6 (7 %)

2 (2 %)

– 83 75 (80 %)

12 (13 %)

7 (7 %)

– 94

2007-2008 55 (98 %)

– 1 (2 %)

– 56 55 (95 %)

– 3 (5 %)

– 58

2008-2009 92

(92 %) 8

(8 %) – – 100

92 (85 %)

16 (15 %)

– – 108

*Nombre de lynx.

Page 65: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

Annexe 2

Synthèse de l’évolution des paramètres de suivi du lynx du Canada sur la Côte-Nord

Paramètres

1998

-199

9

1999

-200

0

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-200

5

2005

-200

6

2006

-200

7

2007

-200

8

2008

-200

9

Récolte * vente de fourrures * carnets

– (25) (11)

(80) (52)

(121) (84)

(242) (129)

(388) (178)

= (388) (183)

≈ (363) (183)

(203) (101)

(105) (44)

(60) (29)

(128) (41)

% piégeurs bredouilles –

(79)

(63)

(42)

(34) =

(34) ≈

(37) ≈

(37)

(52) ≈

(59) =

(59)

(34)

Effort moyen (nuits–pièges/piégeur)

– (155)

(182)

(139)

(212)

(407)

≈ (398)

(449)

(524)

(200)

(126)

≈ (114)

Succès (lynx/1 000 nuits–pièges)

– (2,2)

(3,3)

(6,9)

(5,2)

(3,6)

≈ (3,7)

≈ (3,4)

(1,8)

(2,3)

(3,5)

(5,9)

Indice d’abondance du lynx Rare

– (0,96)

Rare

(1,00)

Rare

(1,04)

Rare

(1,17)

Rare

(1,30)

Rare

(1,37)

Rare

(1,32)

Rare

(1,18)

Rare

(1,00)

Rare

(0,92)

Rare

(1,11)

Indice de tendance du lynx Baisse

– (–0,04)

Baisse

(–0,01)

Monte

(0,02)

Monte

(0,10)

Monte

(0,16)

Monte

(0,02)

Baisse

(–0,14)

Baisse

(–0,29)

Baisse

(–0,35)

Baisse

(–0,28)

Baisse

(–0,09)

% de jeunes (carnets) –

(9,1)

(22,4)

(18,3)

(21,13)

(22,6)

(28,1) =

(28,1)

(19,0)

(14,0)

(34,6)

(20,0)

Période de piégeage (jours) –

(31-32) =

(31-32) =

(31-32)

(90-97)

(149-150) =

(149-150) =

(149-150) =

(149-150)

(31-32) =

(31-32) =

(31-32)

Quota –

(2) =

(2) =

(2) =

(2)

(4) =

(4) =

(4) =

(4)

(1) =

(1) =

(1)

Rendement de chasse du lièvre (lièvres/100 km²)

– (49,4)

(63,6)

(26,5)

(49,4)

= (47,2)

(23,4)

= (28,5)

(11,3)

(6,9)

(19,4)

(24,7)

Succès de colletage du lièvre (lièvres/1 000 nuits–collets)

– (31)

= (37)

= (30)

(45)

= (48)

(35)

(24)

= (20)

(12)

(40)

(31)

Indice d’abondance du lièvre –

(2,04) =

(2,11)

(1,91) =

(1,92)

(2,30) =

(2,23)

(2,04)

(1,49)

(1,74)

(2,18)

(1,99)

Indice de tendance du lièvre –

(0,57) =

(0,53)

(0,05) =

(0,05)

(0,47)

(0,26)

(0,02)

(–0,48)

(–0,01)

(0,45)

(0,05)

Précipitations (cm/jour) 5,8 4,9 6,8 5,6 4,7 7,1 6,2 6,1 5,3 5,2 6,8

61

Page 66: Bilan piégeage lynx - Côte-Nord rev · 2013. 6. 6. · Le lynx du Canada (Lynx canadensis) ainsi que le lynx roux (Lynx rufus) sont les principaux représentants de la famille des

RÉVISION DU PLAN DE GESTION DE LA PÊCHE COMMERCIALE DE L'ESTURGEON JAUNE DANS LE FLEUVE SAINT-LAURENT