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Paris, décembre 2012
FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77
Bilan 2012 et prévisions 2013
En 2012, l’activité dans le bâtiment aura légèrement reculé, de 1,2 % en volume
contre - 1,9 % prévu initialement. Plus en détail, la crise générale, la nette
contraction du marché du crédit et l’attentisme des ménages ont conduit à un
repli du logement neuf (- 3,5 % en volume). De fait, les mises en chantier
enregistrent une baisse de près de 20 %, pour atteindre de l’ordre de 340.000
logements. A l’inverse, contre toute attente, le marché du non-résidentiel neuf
s’inscrit en hausse de 1,4 % en volume, notamment eu égard à la bonne tenue
du marché des bureaux (+ 6,6 %). Quant au marché de l’amélioration-entretien,
il connaît une petite baisse de 0,7 %. De ce fait, 14.500 emplois (y compris
intérim en équivalent temps plein), auront été détruits au cours de l’année
2012.
Pour 2013, compte tenu d’un contexte macroéconomique, financier et
institutionnel moins porteur, la production totale bâtiment reculerait de 3,5 %
en volume, hors choc exogène exceptionnel. Le marché du neuf connaîtrait un
net repli (- 7,2 %), avec 315.000 logements mis en chantier et 19,9 millions de
m² de surfaces non-résidentielles commencées (hors bâtiments agricoles).
Compte tenu des délais de réalisation, la production de logement neuf
reculerait de 8,9 % et celle de non-résidentiel de 4,4 %. Toutefois, le recul limité
à 0,5 % de l’activité en amélioration-entretien, permettra d’amortir en partie le
choc du neuf. L’hypothèse d’anticipations de travaux par les ménages en 2013,
dues à la hausse prévue du taux de TVA réduite dès le 1er janvier 2014, a été
retenue. Au global, environ 40.000 emplois seraient détruits au cours de
l’année 2013.
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I. Bilan 2012
Faisant suite à trois années de repli, 2011 s’était inscrite comme une année de rebond
d’activité dans le bâtiment (+ 1,7 % en volume). Malheureusement, il ne s’agit bien que d’un
sursaut. De fait, la production recule à nouveau légèrement en 2012, avec - 1,2 % en volume
(cf. encadré 2). Le retournement de tendance tant redouté a bien eu lieu, comme le
confirment les indicateurs de suivi conjoncturel, sans que l’on perçoive de moindre signe de
redressement (cf. annexe II).
Le marché du logement neuf, après un point haut à plus de 421.000 mises en chantier en
2011 selon Sit@del2, enregistrera une baisse de près de 20,0 % en 2012, pour atteindre
341.000 logements commencés, soit un niveau proche de la moyenne de long terme.
Toutefois, atteindre ce chiffre prévisionnel suppose que sur les deux derniers mois de 2012,
les mises en chantier s’établissent à un niveau comparable à ceux de septembre et
d’octobre (30.000 unités par mois).
La sévère chute de 2012 s’explique par trois raisons principales :
- une croissance économique atone (+ 0,2 % en 2012) et une montée concomitante du
chômage, qui n’incitent pas les ménages à investir et encore moins à s’engager dans
des projets de long terme ;
- une forte chute de la distribution du crédit par les banques (selon Crédit Logement /
CSA, en neuf, - 21,4 % sur les onze premiers mois de l’année 2012 par rapport à la
même période il y a un an), en lien avec l’entrée en vigueur de Bâle III initialement
prévue pour 2013 (cf. encadré 1) ;
- enfin, la dégradation de l’environnement institutionnel en 2012 avec, d’une part, la
suppression des différés de remboursement du PTZ+ neuf pour les ménages les plus
modestes, d’autre part, la forte diminution, de 21 % à 13 % du montant de
l’investissement plafonné, du taux de réduction d’impôt en Scellier libre.
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Encadré 1 : analyse trimestrielle de la production de crédits immobiliers
Depuis le début 2011, le volume de la production nouvelle de crédits immobiliers aux
particuliers, recensé par l’Observatoire de la production de crédits immobiliers (OPCI), ne
cesse de reculer. Entre le quatrième trimestre 2010 et le deuxième trimestre 2012, la
production a chuté de 46 % (cf. graphique E.1). Le point bas observé au premier trimestre
2009 n’a toutefois pas encore été atteint.
Graphique E.1
Indice de production (nette des renégociations) de crédits immobiliers aux particuliers
(base 100 en 2000)
Source : Observatoire de la production de crédits immobiliers (OPCI)
Si les évolutions en termes de mises en chantier ressortent de la même ampleur sur dix mois
(janvier à octobre 2012 / janvier à octobre 2011) entre individuel et collectif (respectivement
- 15,1 % et - 13,8 %), elles devraient sensiblement s’écarter sur l’ensemble de l’année 2012
(- 14,8 % anticipé en individuel et - 23,6 % anticipé en collectif), compte tenu d’un effet
« base » qui serait particulièrement défavorable sur les deux derniers mois pour le collectif.
En effet, le quatrième trimestre 2011 avait été particulièrement bon dans le collectif, en
raison notamment des anticipations liées au rabotage du dispositif Scellier au 1er janvier
20121. Ainsi, compte tenu des délais de production, après une hausse de 4,9 % en 2011, la
production du marché du logement neuf diminuera de 3,5 % en volume en 2012.
A noter qu’assez paradoxalement, les autorisations ont bien résisté tout au long de l’année,
avec un recul limité à 5,1 % par rapport à 2011, malgré une accentuation du repli sur la fin
de l’année.
1 + 53,9 % entre le quatrième trimestre 2010 et le quatrième trimestre 2011.
4
L’analyse du marché du non-résidentiel neuf est rendue plus délicate compte tenu du
passage, en cours d’année, d’une comptabilisation non plus en surface hors œuvre nette
(SHON), mais en surface de plancher. Les chiffres repris au tableau 2 doivent donc être lus
avec précaution, particulièrement ceux fournis par segment de marché. De fait, dans le but
de mesurer des évolutions sur l’ensemble de l’année, tous les chiffres ont été ramenés en
SHON par majoration de 5 % des surfaces de plancher publiées depuis juin, faute de
disposer d’information plus précise (cf. encadré 3).
La forte hausse des mises en chantier en 2011 (+ 22,2 %) cèdera, là encore, la place à une
baisse en 2012 de 5,1 %. Toutefois, hors bâtiments agricoles2, il s’établira aux environs de
10,0 %, tendance grosso-modo identique quel que soit le segment de marché considéré
(bâtiments industriels, bureaux, commerces, bâtiments administratifs). Ainsi, hors bâtiments
agricoles, 22,3 millions de m² de surfaces seront mises en chantier en 2012 sur l’ensemble
du territoire, après 24,8 millions de m² en 2011. Cette baisse des mises en chantier
s’explique par le repli global des investissements des entreprises (- 0,5 % anticipé en 2012,
en volume). Compte tenu des délais de réalisation, la production bâtiment sur le marché
du non-résidentiel neuf s’inscrira encore en légère hausse de 1,4 % en 2012, après un
recul de 0,8 % en 2011, soit, au global, deux années de quasi-stabilisation.
Concernant les autorisations, contre toute attente, elles auront progressé assez fortement en
2012 (+ 12,3 %). Néanmoins, la hausse spectaculaire des bâtiments agricoles n’y sera pas
étrangère (+ 164,1 % anticipé). Hors ce segment, la progression sera contenue à 2 %.
Enfin, concernant le marché de l’amélioration-entretien, la production baissera
légèrement en 2012, de 0,7 %, après une hausse de 0,9 % en 2011. Cette quasi-
stabilisation globale du marché s’explique, d’une part, par la bonne tenue du segment du
non-résidentiel, d’autre part, par la bonne résistance du segment du logement, malgré la
forte chute de la distribution de crédits aux particuliers en 2012 qui n’a pas épargné le
marché des travaux.
Pour ce qui concerne l’emploi, de l’ordre de 14.500 postes auront été détruits au cours de
l’année 2012 (- 1,1 %), se répartissant entre 8.200 postes salariés (- 0,7 %) et 6.300 postes
intérimaires (- 7,2 %). Ce chiffre est cohérent avec le recul de l’activité de 1,2 %.
2 L’exceptionnelle tenue des locaux agricoles tient assez largement à l’entrée en vigueur des normes
« Bien Etre » en 2013 dans les bâtiments d’élevage.
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Encadré 2 : retour sur les prévisions 2012
Notre prévision 2012, réalisée en novembre 2011, s’est avérée cohérente avec la réalité
pour ce qui concerne le marché du neuf. En effet, nous avions prévu une baisse, en volume,
d’environ 2 %, elle devrait être, au final, de 1,8 %. Si le logement neuf réalise un score
légèrement inférieur aux prévisions, le non-résidentiel neuf a fait un peu mieux que prévu.
Tableau E.1
Comparaison 2012 des prévisions et des réalisations
Évolution annuelle 2012
/ 2011
Prévu en novembre
2011
Estimé en décembre
2012
Logement neuf -2,8% -3,5%
Non-résidentiel neuf -1,0% 1,4%
Neuf -2,2% -1,8%
Amélioration-entretien -1,7% -0,7%
BATIMENT -1,9% -1,2%
Estimation : FFB
En revanche, la baisse sur le marché de l’amélioration-entretien avait été surestimée en
novembre 2011. En effet, à cette date, nous avions retenu une contraction d’environ 2 %
pour 2012 ; or, le repli devrait s’établir environ à - 0,7 %. Deux raisons principales expliquent
cette erreur :
- premièrement, malgré la forte diminution de la distribution des crédits aux travaux,
nombre de ménages ont visiblement financé des opérations d’aménagement du
logement au comptant, en puisant dans leur épargne ;
- deuxièmement, les entreprises ont davantage investi que prévu, notamment en
travaux de réhabilitation.
Par ailleurs, lors de la publication de nos prévisions de novembre 2011, nous avions indiqué
que le profil infra-annuel serait globalement baissier. La réalité fut qu’en fait, en termes de
production bâtiment, cette baisse n’a été observée qu’au second semestre. On peut
l’estimer aux environs de 2,1 % en volume.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le recul de l’emploi s’avère moins marqué
que prévu : - 14.500 contre - 35.000 prévu.
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Encadré 3 : tentative de réconciliation entre surface hors œuvre nette (SHON) et surface de
plancher
Suite à la réforme des surfaces de permis de construire survenue en mars 2012, le MEDDE
publie, depuis juin 2012, les autorisations et mises en chantier en surface de plancher et
non plus en SHON. A ce jour, aucune mise en cohérence des séries ni sur long terme, ni
sur l’ensemble de l’année 2012, n’a été rendue publique par le MEDDE. Seul un très large
ordre de grandeur a été publié : le MEDDE considère que les surfaces de plancher sont
inférieures de 5 à 15 % aux SHON.
L’exercice de conversion s’avère toutefois indispensable pour réaliser une prévision
d’activité. Nous avons donc déterminé un coefficient de passage entre SHON et surface de
plancher.
Pour ce faire, nous avons procédé sur la base des données disponibles pour le résidentiel,
segment sur lequel on dispose à la fois d’une série en surfaces et d’une série en nombre de
logements, cette dernière n’étant pas modifiée par la réforme. On fait alors l’hypothèse que
la surface habitable par logement n’a pas varié avec la réforme. On compare alors la SHON
moyenne par logement sur la période janvier-mai, à la surface moyenne de plancher sur la
période juin-octobre. Il en ressort, qu’à fin octobre 2012, les surfaces de plancher sont
inférieures de 4 % aux SHON, autorisations et mises en chantier confondues.
Nous avons retenu, en première analyse, qu’en moyenne, les surfaces de plancher dans le
non-résidentiel sont inférieures de 5 % aux SHON.
De façon à pouvoir effectuer des comparaisons par rapport à l’année 2011, tous les chiffres
publiés dans ce document ont donc été ramenés en SHON.
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II. Prévisions 2013
II.1 Le contexte macroéconomique
La situation économique actuelle est dominée par l’incertitude et l’attentisme. La France
semble être entrée dans une phase de ralentissement durable au sein d’une Union
européenne elle-même peu vaillante. Dans ce contexte, notre scénario macroéconomique
retient une quasi-stabilité du PIB, à 0,3 % en 2013 (cf. tableau 1). Ce chiffre s’inscrit
d’ailleurs dans la moyenne du consensus de place. Les dépenses de consommation des
ménages, comme cela fut le cas en 2012, ne s’afficheraient plus comme un facteur
véritablement dynamique de croissance. De même, compte tenu de l’objectif de réduction du
déficit public, les dépenses publiques seraient au mieux stabilisées. Enfin, étant donné les
difficultés de financement de l’économie, l’investissement total diminuerait de 1,6 %. L’atonie
de la croissance économique pèserait lourdement sur le chômage qui devrait franchir le seuil
de 10 % dès le début 2013. En moyenne annuelle, nous anticipons un taux de chômage de
10,3 % en 2013.
Au final, le seul point positif a trait au niveau des taux d’intérêt qui devrait encore rester
historiquement bas, malgré une légère hausse envisagée. Comme en 2012, en matière de
financement, si la demande est moindre, compte tenu d’un attentisme de la part des
ménages, il faut aussi souligner que, pour partie du fait de l’anticipation de Bâle III et pour
partie du fait de la crise, les banques sélectionnent davantage leurs clients en exigeant
notamment des taux d’apport personnel plus importants. A ce titre, nous envisageons une
nouvelle baisse des crédits versés aux particuliers sur le marché du logement neuf en 2013.
Elle s’afficherait toutefois plus limitée qu’en 2012 (cf. infra), soit de l’ordre de 10 %.
Encadré 4 : la difficile conciliation entre la réduction du déficit public et le retour de la
croissance
Aujourd’hui, le gouvernement se trouve devant un dilemme difficile à trancher. Pour parvenir
à l’objectif d’équilibre des finances publiques à l’horizon 2017, il est nécessaire de réduire le
déficit public par étape, en passant de 4,5 % du PIB en 2012 à 3 % en 2013, cap très
ambitieux. S’y tenir suppose, d’une part, une augmentation des recettes, donc des impôts,
d’autre part, une diminution des dépenses. Le risque qui en résulte est de contracter à la fois
les dépenses de consommation des ménages et l’investissement dans son ensemble, ce qui
pénaliserait simultanément tous les facteurs nationaux de croissance. Si l’objectif de
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croissance n’est pas atteint, les recettes publiques s’en trouveront amoindries et la cible en
matière de déficit ne pourra être atteinte sans un nouvel alourdissement des prélèvements,
qui pénalisera encore davantage la croissance, etc. Sans la mise en place de véritables
réformes structurelles, la France pourrait alors connaître une longue période de « vaches
maigres ».
Tableau 1
Scénario macroéconomique 2013 retenu par la FFB
PIB 0,3%
Dépenses de consommation des ménages 0,1%
Dépenses publiques 0,5%
Investissement total -1,6%
Ménages -2,0%
Entreprises -2,0%
État et collectivités locales 0,5%
Exportations 2,0%
Importations 1,0%
Taux de chômage 10,3%
Taux d'épargne des ménages 15,5%
Taux d'intérêt des obligations d'État à 10 ans 3,0%
Vari
ab
les d
'acti
vit
é (
en
variation a
nnuelle
)
Au
tres
vari
ab
les
(en %
)
Source : FFB
Encadré 5 : les principales mesures gouvernementales ayant un impact sur l’activité du
bâtiment en 2013 et 2014
La première d’entre elles concerne l’investissement locatif privé. Il s’agit du dispositif
« Duflot », amené à remplacer le « Scellier » au 1er avril 2013. Ce dispositif apparaît plus
favorable, avec une réduction d’impôt supérieure à celle du Scellier libre version 2012 (18 %
de l’investissement sur neuf ans, contre 13 %, les deux dispositifs plafonnant le montant
d’investissement pris en compte à 300.000 euros). Il comprend néanmoins plusieurs
contraintes supplémentaires pour l’investisseur :
- hormis une phase transitoire en zone B2 (jusqu’au 30 juin 2013), le dispositif ne sera
éligible que dans les zones réputées les plus tendues (Abis, A et B1) sauf exception
particulière. Il exclut donc 60 % à 80 % du territoire national ;
- le caractère social du dispositif, avec des plafonds de loyers équivalents aux loyers
de marché réduits de 20 % et l’introduction de plafonds de ressources pour le
locataire, pèsera sur le comportement des investisseurs ;
- enfin et surtout, le dispositif sera « niché » dans le plafond de 10.000 euros par foyer
9
fiscal avec l’ensemble des autres réductions d’impôt, comme l’emploi d’une femme
de ménage, d’une garde d’enfants, etc. Ainsi, en supposant que l’investisseur
cumule ces avantages, la contrainte des 10.000 euros sera rapidement saturée.
L’incitation fiscale ne jouera donc plus pour une large fraction des investisseurs
concernés par cette mesure.
S’agissant du volet construction locative sociale, l’objectif affiché par le gouvernement
consiste à atteindre 150.000 mises en chantier de logements par an jusqu’à la fin du
quinquennat, contre de l’ordre de 100.000 aujourd’hui. La collecte du Livret A, notamment
du fait de la majoration de son plafond de 15.300 euros à 19.125 euros depuis octobre
2012, permet de couvrir la partie prêt des 50.000 logements supplémentaires. Toutefois,
pour atteindre l’objectif de 150.000 logements financés par an, il faudrait, d’une part, que les
organismes HLM puissent augmenter leurs fonds propres (via la vente de leur parc
ancien ?), d’autre part, que la masse des subventions dont ils bénéficient augmente en
proportion. Or, dans un contexte de rigueur budgétaire, cela apparaît difficilement
envisageable. L’objectif du gouvernement s’avère donc extrêmement difficile à atteindre,
surtout si la perspective d’une hausse du taux réduit de TVA se confirme.
S’agissant de l’accession à la propriété, le PTZ+ devrait être révisé, comme le prévoit
l’amendement au projet de loi de finances 2013 déposé par le gouvernement. Il serait ainsi
rendu de nouveau plus attractif pour les ménages modestes, avec le retour de véritables
différés de remboursement (à 100 % sur toute la durée du prêt principal). Toutefois, en
contrepartie, les conditions d’éligibilité au PTZ+ seraient durcies et excluraient du dispositif
une partie des ménages intermédiaires. Par ailleurs, l’ouverture à l’ancien hors secteur HLM
ne serait pas restaurée, même en cas de travaux importants.
Enfin, dans le cadre du choc de compétitivité décidé suite au rapport de Louis Gallois, les
entreprises pourront bénéficier, à partir de 2013, d’un crédit d’impôt calculé sur leur masse
salariale. Leurs coûts de production s’en trouveront réduits, ce qui leur permettra d’être plus
compétitives vis-à-vis d’autres pays. Pour financer cette mesure, le gouvernement envisage
une refonte de l’architecture des taux de TVA avec respectivement un passage de 5,5 % à
5 %, de 7 % à 10 % et de 19,6 % à 20 % en 2014. Ainsi, les travaux d’amélioration-entretien
des logements, tout comme la construction sociale, seraient assujettis à un taux de TVA de
10 % à partir du 1er janvier 2014. Après un premier relèvement de 5,5 % à 7 % au 1er janvier
2012, ce serait un nouveau coup dur pour le bâtiment, qui entraînerait irrémédiablement une
recrudescence du travail au noir et rend inenvisageable le saut de production HLM pourtant
10
visé par le gouvernement. C’est pourquoi l’ensemble de la Profession demande au
gouvernement que le champ du bâtiment concerné par la TVA réduite soit éligible, non pas
au taux de 10 %, mais de 5 %, dès le 1er janvier 2014. Dans le cas contraire, le deuxième
semestre 2013 bénéficierait certes d’anticipations de travaux de la part des ménages, mais
l’année 2014 s’en trouverait fortement pénalisée.
II.2 Prévisions bâtiment
II.2.1 Activité du logement neuf
En 2013, le nombre de logements autorisés devrait s’établir à près de 412.600 unités, soit
une baisse de 18,8 % par rapport à 2012. Plusieurs éléments expliqueraient ce recul : une
distribution du crédit toujours restreinte, le remplacement du dispositif Scellier par le
dispositif Duflot, moins attractif, les difficultés rencontrées par les organismes de logement
social pour financer le développement de leur parc et, plus globalement, l’attentisme des
donneurs d’ordre. Le logement collectif serait plus durement touché, avec une chute de
32,6 % des permis de construire. Ainsi, près de 176.300 logements seraient autorisés dans
le collectif en 2013. Quant à l’individuel, après un repli des permis de 9,0 % en 2012, ils
reculeraient encore de 4,0 % en 2013, pour atteindre environ 236.300 unités.
En termes de mises en chantier de logements, la tendance baissière se poursuivrait,
d’autant que nous retenons l’hypothèse d’une accentuation du volume d’annulations de
permis, comme cela a été le cas dans la première moitié des années 90. Après une chute de
19,1 % en 2012, les logements commencés devraient de nouveau se replier de 7,6 % en
2013, pour atteindre 314.900 unités, soit à proximité des plus bas historiques3 (cf. graphique
1). Cette baisse se conjuguerait sur les trois composantes du logement neuf : le secteur
locatif social (- 5.000), la promotion immobilière (- 15.000) et l’accession à la propriété hors
promotion (- 5.000). Tout comme pour les autorisations, le logement collectif fléchirait
davantage, avec une baisse de 15,9 % en 2013 (après - 23,6 % en 2012), représentant alors
environ 132.400 logements. Le nombre de mises en chantier dans l’individuel enregistrerait
une quasi-stabilisation (- 0,6 %) et s’afficherait alors à 182.500 unités.
3 Les mises en chantier étaient tombées un peu en deçà de 300.000 unités au cours des années 1992
à 1997.
11
Au total, compte tenu des délais de réalisation, l’activité bâtiment liée au logement neuf
diminuerait de 8,9 % en volume en 2013. La baisse serait plus conséquente dans le
collectif (- 18,1 % en volume), que dans l’individuel (- 2,8 %).
Graphique 1
Autorisations et mises en chantier de logements
250
300
350
400
450
500
550
600
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012 (
e)
2013 (
p)
En
mil
liers
de l
og
em
en
ts
Autorisations Mises en chantier
Estimation : FFB à partir de Sit@del2
II.2.2 Activité du non-résidentiel neuf
En 2013, les surfaces de permis (SHON) de bâtiments non-résidentiels chuteraient de
24,4 %, après avoir augmenté de 12,3 % en 2012. Tous les segments de marché
participeraient de cette baisse, à l’exception des bâtiments administratifs qui resteraient étals
(- 0,6 %), compte tenu notamment de la fin du cycle municipal en 2014. De plus, c’est ce
dernier segment de marché qui avait enregistré la plus forte baisse des permis en 2012
(- 10,6 %).
En termes de mises en chantier, le repli de 2012 (- 5,1 %) s’accentuerait en 2013 (- 15,1 %)
compte tenu notamment du recul des intentions d’investir des entreprises. En outre, plus
encore que dans le logement, un allongement des délais, voire une montée des annulations,
est à craindre. La tendance à la baisse toucherait l’ensemble des segments de marché. Hors
bâtiments agricoles, les commerces et les bâtiments administratifs seraient les mieux lotis
(respectivement - 3,4 % et - 1,7 %), les bureaux et les bâtiments industriels seraient, quant à
12
eux, fortement touchés (respectivement, - 19,8 % et - 16,2 %). En niveau, de l’ordre de 19,9
millions de m² de surfaces seraient mis en chantier en 2013, hors bâtiments agricoles.
Par conséquent, la baisse de l’activité de construction de bâtiments non-résidentiels
neufs atteindrait 4,4 % en volume.
II.2.3 Activité en amélioration-entretien
Le marché de l’amélioration-entretien, moins cyclique que celui du neuf, ressortirait en
légère baisse de 0,5 % en 2013, après un retrait de 0,7 % en 2012. De fait, l’augmentation
de 7 % à 10 % du taux réduit de TVA au 1er janvier 2014 donnera lieu à des anticipations de
travaux de la part des ménages au second semestre 2013. Cette hausse « artificielle »
d’activité devrait toutefois être compensée par la baisse du nombre de transactions dans
l’ancien en 2012 (moins de 700.000 mutations attendues selon les experts de ce marché),
transactions généralement propices à la réalisation de travaux lourds de rénovation dans les
deux années qui suivent l’achat4 (cf. encadré 6). De plus, la perte d’intérêt des aides
publiques sur le marché de la rénovation énergétique (nouveau coup de rabot sur le crédit
d’impôt développement durable et poursuite de la très faible distribution de l’éco-prêt à taux
zéro par les banques) ne laisse que peu d’espoir quant à la dynamique propre à ce segment
de marché. En ce qui concerne le non-résidentiel, le recul anticipé de l’investissement des
entreprises en 2013 devrait également peser négativement sur le marché de l’amélioration-
entretien.
A noter que l’année 2014 devrait s’avérer particulièrement difficile en amélioration-entretien
si le taux de TVA réduite passait à 10 % dans le bâtiment. De fait, une forte poussée du
travail au noir et l’essor de la concurrence déloyale, notamment due aux auto-entrepreneurs
qui ne facturent pas de TVA, seraient inévitables.
4 Pour mémoire, une transaction sur trois fait l’objet de telles interventions.
13
Encadré 6 : le nombre de « transactions » de logements anciens
Selon la Banque de France, le nombre de prêts mis en force a reculé de 24,4 % au
deuxième trimestre 2012 par rapport au premier trimestre 2012. La principale cause en est la
forte dégradation du marché immobilier dans l’ancien, dont les transactions, après avoir
ralenti et stagné entre le deuxième trimestre 2011 et le premier trimestre 2012, ont reculé au
deuxième trimestre 2012 (soit -3,3 % par rapport au premier trimestre 2012 – cf. graphique
E.2).
Graphique E.2
Nombre de « transactions » de logements anciens
(niveau annuel glissant, base 100 en 2009)
Source : Observatoire du financement des marchés résidentiels
II.2.4 Activité bâtiment
En 2013, le bâtiment devrait connaître une baisse d’activité de 3,5 %. Alors que le repli
de 1,2 % en 2012 a quasiment effacé le rebond de 2011, il semblerait que le secteur soit
bien entré dans une crise de plus grande ampleur que celle des années 80 ou 90 (cf.
graphique 2). De fait, entre 1981 et 1985, l’activité bâtiment a reculé, en volume, de 12,5 % ;
entre 1991 et 1997, la baisse s’établit à 12,1 % ; entre 2007 et 2013, elle ressortirait à
17,1 %. Il est vrai qu’on intègre ici le choc exceptionnel de 2009 (- 8,3 % sur un an). Hors ce
point, le recul ressort néanmoins à 9,6 %. Un potentiel de baisse perdure donc pour les
années qui suivent 2013, même si le pire n’est pas certain. D’ailleurs, compte tenu des
14
mauvais chiffres qui devraient s’observer en 2013 sur les mises en chantier et des délais de
production, l’année 2014 s’inscrira bien en baisse, sauf choc majeur.
Graphique 2
Évolution annuelle de la production bâtiment en volume
80
85
90
95
100
105
N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 N+6 N+7 N+8
N = 1981 N = 1991 N = 2007
Estimation : FFB
15
Encadré 7 : les carnets de commandes et l’activité prévue à court terme
Après la violente phase de crise de 2008 et 2009, les carnets de commandes des
entreprises de bâtiment de plus de dix salariés ont recommencé à s’orienter à la hausse dès
le début 2010, pour retrouver aujourd’hui leur niveau de fin 2007 (cf. graphique E.3). A fin
novembre 2012, ils atteignent alors près de 7,3 mois de chiffre d’affaires.
Concernant les carnets de commandes des artisans, ils restent à bas niveau depuis la fin
2008, soit aux environs de 3,0 mois de chiffre d’affaires.
Au global, les carnets de commandes des entreprises du bâtiment ressortent assez stables
entre la fin 2011 (5,0 mois de chiffre d’affaires) et la fin juin 2012 (5,1 mois de chiffre
d’affaires).
Graphique E.3
Carnets de commandes dans le bâtiment (en mois de chiffre d’affaires)
2,8
3,8
4,8
5,8
6,8
7,8
8,8
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
(En
mo
is d
e C
A)
Plus de 10 salariés - TCE Plus de 10 salariés - GO Artisans
Sources : INSEE, enquête mensuelle de conjoncture et FFB, enquête artisans
16
D’après les enquêtes d’opinion de l’Insee auprès des chefs d’entreprises de bâtiment, les
tendances quant à l’activité à venir ne cessent de se dégrader sur le marché du neuf
comme sur celui de l’amélioration-entretien (cf. graphiques E.4 et E.5). On notera toutefois
une relative résistance de ce dernier segment de marché pour les plus de dix salariés.
Graphique E.4
Opinion des entrepreneurs de bâtiment sur l’activité prévue pour le neuf
-80
-60
-40
-20
0
20
40
60
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
(So
lde
s d
'op
inio
ns
, e
n %
)
Artisans Plus de 10 salariés - logement Plus de 10 salariés - non-résidentiel
Sources : INSEE, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment
Graphique E.5
Opinion des entrepreneurs de bâtiment sur l’activité prévue pour l’amélioration-
entretien
-80
-60
-40
-20
0
20
40
60
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1t
3t
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
(So
lde
s d
'op
inio
ns
, e
n %
)
Artisans - logement Artisans - non-résidentiel Plus de 10 salariés
Sources : INSEE, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment
17
II.2.5 Emploi bâtiment
La baisse d’activité prévue de 3,5 % en 2013 devrait se traduire par un recul des effectifs.
On estime aux environs de 40.000 le nombre de destructions d’emplois dans le
bâtiment, y compris intérim en équivalent temps plein. Si, jusque là, l’emploi avait été
plutôt épargné, les entreprises souhaitant conserver leur main d’œuvre pour des jours
meilleurs, le recul d’activité prévu, conjugué à des trésoreries de plus en plus dégradées,
devrait conduire les entreprises, d’une part, à moins recourir à l’intérim, à ne pas remplacer
des départs en retraite, mais aussi à licencier parfois.
Encadré 8 : l’emploi prévu à court terme
L’Insee interroge également les entrepreneurs de bâtiment sur l’évolution à venir des
effectifs. La fin 2012 devrait rester mal orientée, les soldes d’opinion s’étant une nouvelle
fois dégradés (cf. graphique E.6).
Graphique E.6
Opinion des entrepreneurs de bâtiment sur l’évolution à venir des effectifs
-50
-40
-30
-20
-10
0
10
20
30
40
t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
(So
lde d
'op
inio
ns,
en
%)
Plus de 10 salariés Artisans
Sources : INSEE, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment
18
Encadré 9 : l’impact des recalages 2010 et 2011 effectués par la FFB
Pour mémoire, lors de nos prévisions 2011, nous avions procédé à un recalage de la
production bâtiment. En effet, l’estimation 2010 de la production neuve, issue de nos
« modèles délais », n’était pas en adéquation avec d’autres indicateurs du secteur, tels que
l’emploi ou les consommations de matériaux. Ainsi, nous avions été conduits à augmenter
de 9 % les mises en chantier publiées par le MEDDE en 2010, soit environ 30.000
logements commencés et 2 millions de m² de surfaces de bâtiments non-résidentiels mises
en chantier. Ce recalage à la hausse des mises en chantier en 2010 nous imposait de
procéder à un exercice opposé pour 2011, soit à abaisser d’autant les mises en chantier.
Compte tenu des délais de production, ces deux recalages influent encore sur nos calculs de
production annuelle jusqu’en 2013 (cf. tableau E.2).
Tableau E.2
Production bâtiment en volume
Indice (base
100 en 2009)
Évolution
annuelle en
volume
Indice (base
100 en 2009)
Évolution
annuelle en
volume
2009 100,0 100,0
2010 94,2 -5,8% 96,2 -3,8%
2011 98,6 4,6% 97,9 1,7%
2012 98,0 -0,6% 96,8 -1,2%
2013 93,6 -4,5% 93,4 -3,5%
Non recalée Recalée
Estimation : FFB
19
Avertissement
Le champ des autorisations et des mises en chantier, répertoriées dans le tableau 2
qui suit, comprend les DROM, de façon à être cohérent avec les statistiques Sit@del2.
En revanche, les niveaux de production calculés sont limités à la France
métropolitaine. En effet, la production par marché est calée sur une base 2007 issue
de l’enquête annuelle d’entreprise qui n’inclut pas la production des entreprises au
sein des DROM. Nous avons donc raisonné en niveau France métropolitaine, mais en
y appliquant les évolutions observées sur la France entière. Si cette méthode pose un
problème théorique, il reste qu’en termes d’évolution, l’incorporation ou non des
DROM dans le calcul global ne modifie que peu les résultats.
20
Tableau 2 Synthèse des prévisions
Autorisations
2011Acquis 2012
(10 mois)Estimé 2012 Prévu 2013 2011 / 2010
10 mois 2012 /
10 mois 2011
Estimé 2012 /
2011
Prévu 2013 /
estimé 2012
Logement individuel 270 419 206 265 246 196 236 284 4,4% -9,8% -9,0% -4,0%
Logement collectif 264 381 217 162 261 591 176 271 36,0% 4,2% -1,1% -32,6%
Logement neuf 534 800 423 427 507 787 412 555 17,9% -3,1% -5,1% -18,8%
Bâtiments agricoles 2 252 5 585 5 946 2 780 -21,8% 178,6% 164,1% -53,3%
Bâtiments industriels 12 589 11 696 13 525 10 209 6,8% 9,0% 7,4% -24,5%
Bureaux 5 327 5 208 5 972 4 003 11,1% 16,5% 12,1% -33,0%
Commerces 6 534 5 576 6 532 5 343 9,8% 2,3% 0,0% -18,2%
Bâtiments administratifs 8 626 6 108 7 715 7 668 14,8% -14,9% -10,6% -0,6%
Non-résidentiel neuf 35 328 34 173 39 690 30 003 7,3% 14,5% 12,3% -24,4%
Mises en chantier
2011Acquis 2012
(10 mois)Estimé 2012 Prévu 2013 2011 / 2010
10 mois 2012 /
10 mois 2011
Estimé 2012 /
2011
Prévu 2013 /
estimé 2012
Logement individuel 215 429 151 462 183 588 182 524 11,8% -15,1% -14,8% -0,6%
Logement collectif 205 877 128 696 157 339 132 355 34,3% -13,8% -23,6% -15,9%
Logement neuf 421 306 280 158 340 927 314 879 21,8% -14,5% -19,1% -7,6%
Bâtiments agricoles 1 743 1 676 2 906 1 432 9,2% 14,4% 66,7% -50,7%
Bâtiments industriels 9 333 6 826 8 494 7 115 23,6% -11,3% -9,0% -16,2%
Bureaux 4 068 3 015 3 556 2 851 42,2% -9,3% -12,6% -19,8%
Commerces 4 613 3 440 4 246 4 102 15,7% -8,8% -8,0% -3,4%
Bâtiments administratifs 6 791 4 889 5 980 5 878 18,5% -6,1% -11,9% -1,7%
Non-résidentiel neuf 26 548 19 846 25 182 21 378 22,2% -7,5% -5,1% -15,1%
Production
2011 Acquis 2012 Estimé 2012 Prévu 2013 2011 / 20109 mois 2012 /
9 mois 2011
Estimé 2012 /
2011
Prévu 2013 /
estimé 2012
Logement individuel 23 718 21 857 21 238 0,6% -8,3% -7,8% -2,8%
Logement collectif 13 658 14 198 11 626 13,2% 10,0% 4,0% -18,1%
Logement neuf 37 376 36 055 32 864 4,9% -1,7% -3,5% -8,9%
Bâtiments agricoles 216 254 362 -33,9% -10,2% 17,1% 42,8%
Bâtiments industriels 4 341 4 292 4 070 -5,4% -1,6% -1,1% -5,2%
Bureaux 3 804 4 054 3 572 3,1% 9,0% 6,6% -11,9%
Commerces 2 663 2 670 2 638 3,6% 0,5% 0,3% -1,2%
Bâtiments administratifs 9 750 9 802 9 513 -0,3% 1,7% 0,5% -3,0%
Non-résidentiel neuf 20 774 21 072 20 155 -0,8% 2,1% 1,4% -4,4%
Amélioration-entretien 70 479 70 008 69 677 0,9% -0,4% -0,7% -0,5%
BATIMENT 128 629 127 135 122 696 1,7% -0,4% -1,2% -3,5%
En Meuros 2011
En nombre
En milliers de m²
de SHON
En nombre
En milliers de m²
de SHON
Estimations et prévisions : FFB
21
Annexe I
Des très fortes disparités régionales dans la construction neuve
selon Sit@del2
L’analyse infra-régionale des statistiques de la construction neuve issue de la base Sit@del2
du MEDDE présente toujours de fortes disparités.
A titre d’illustration, on peut citer d’amples variations, et parfois opposées d’une période à
l’autre, pour les régions suivantes :
en Lorraine, les permis de construire de logements ont augmenté de 39,7 % en 2011,
alors qu’ils ont diminué de 8,4 % en glissement annuel sur dix mois à fin octobre
2012. De même, en Aquitaine, on relève une hausse des autorisations de logements
de 28,8 % en 2011, versus une baisse de 25,1 % en glissement annuel sur dix mois
à fin octobre 2012 ;
du côté des mises en chantier de logements, le Languedoc-Roussillon, Midi-
Pyrénées et la Picardie affichent de vives hausses en 2011, respectivement
+ 19,2 %, + 44,2 % et + 45,1 %, mais de forts replis sur les dix premiers mois de
2012 par rapport à la même période de 2011, respectivement - 33,3 %, - 20,5 % et
- 17,8 % ;
concernant le non-résidentiel, les autorisations ont cru de 33,3 % en Alsace en 2011,
alors qu’elles affichent un repli de 17,3 % en glissement annuel sur dix mois à fin
octobre 2012. Il en va de même en Lorraine (+ 57,4 %, versus - 28,5 % sur les
mêmes périodes), ainsi qu’en Basse-Normandie (+ 23,0 %, versus - 29,2 %) ;
les mises en chantier dans le non-résidentiel présentent également des disparités
étonnantes. La cas de la Bourgogne est assez illustratif, avec une explosion des
mises en chantier de 86,8 % en 2011, contre une baisse de 20,8 % sur les dix
premiers mois de 2012 par rapport aux mêmes mois de 2011.
Mais l’exemple le plus marquant concerne probablement la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur. Les mises en chantier de logements y ont augmenté de 79,9 % en 2011 et de 29,5 %
en glissement annuel sur dix mois à fin octobre 2012. Quant aux surfaces mises en chantier
dans le non-résidentiel, elles ont explosé de 96,2 % en 2011 et de 102,0 % en glissement
annuel sur dix mois à fin octobre 2012.
Enfin, on note, sur les dix premiers mois de 2012 par rapport aux mêmes mois en 2011, une
très bonne dynamique en Ile-de-France, soit + 38,9 % pour les logements autorisés et
+ 55,7 % pour les surfaces autorisées dans le non-résidentiel.
22
Graphique A.1
Évolutions des autorisations de logements neufs par région
Alsace
Aquitaine
Auvergne
Basse-Normandie
Bourgogne
Bretagne
Centre
Champagne-Ardenne
Corse
Franche-Comté
Haute-Normandie
Ile-de-France
Languedoc-Roussillon
Limousin
Lorraine
Midi-Pyrénées
Nord-Pas-de-Calais
Pays de la LoirePicardie
Poitou-Charentes
Provence-Alpes-Côte-D'Azur
Rhone-Alpes
DOM
France
-40%
-30%
-20%
-10%
0%
10%
20%
30%
40%
-20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50%
10
mo
is 2
01
2/1
0 m
ois
20
11
2011/2010
Lecture : pour la France entière, le nombre de logements autorisés a progressé de 18% en 2011 (axe horizontal) et a reculé de 3% en glissement annuel sur dix mois à fin octobre 2012 (axe vertical).
Source : MEDDE, Sit@del2
Graphique A.2
Évolutions des mises en chantier de logements neufs par région
AlsaceAquitaine
Auvergne Basse-Normandie
BourgogneBretagne
CentreChampagne-Ardenne
Corse
Franche-Comté
Haute-Normandie
Ile-de-France
Languedoc-Roussillon
Limousin
Lorraine
Midi-Pyrénées
Nord-Pas-de-Calais
Pays de la Loire
Picardie
Poitou-Charentes
Provence-Alpes-Côte-D'Azur
Rhone-Alpes
DOM
France
-60%
-50%
-40%
-30%
-20%
-10%
0%
10%
20%
30%
40%
-20% 0% 20% 40% 60% 80%
10
mo
is 2
01
2/1
0 m
ois
20
11
2011/2010
Lecture : pour la France entière, le nombre de logements commencés a progressé de 22% en 2011 (axe horizontal) et reculé de 15% en glissement annuel sur dix mois à fin octobre 2012 (axe vertical).
Source : MEDDE, Sit@del2
23
Graphique A.3
Évolutions des autorisations de bâtiments non-résidentiels neufs par région
Alsace
Aquitaine
Auvergne
Basse-Normandie
Bourgogne
Bretagne
Centre
Champagne-Ardenne
Corse
Franche-Comté
Haute-Normandie
Ile-de-France
Languedoc-Roussillon
Limousin
Lorraine
Midi-Pyrénées
Nord-Pas-de-Calais
Pays de la Loire
Picardie
Poitou-Charentes
Provence-Alpes-Côte-D'Azur
Rhone-Alpes
DOM
France
-40%
-20%
0%
20%
40%
60%
80%
-30% -10% 10% 30% 50% 70%
10
mo
is 2
01
2/1
0 m
ois
20
11
2011/2010
Lecture : pour la France entière, les surfaces non-résidentielles autorisées ont progressé de 10% en 2011 (axe horizontal), puis de 3% en glissement annuel sur dix mois à fin octobre 2012 (axe vertical).
Source : MEDDE, Sit@del2
Graphique A.4
Évolutions des mises en chantier de bâtiments non-résidentiels neufs par région
Alsace
Aquitaine Auvergne
Basse-Normandie
Bourgogne
Bretagne
Centre
Champagne-Ardenne
Corse
Franche-Comté
Haute-Normandie
Ile-de-FranceLanguedoc-Roussillon
Limousin
Lorraine
Midi-Pyrénées
Nord-Pas-de-Calais
Pays de la Loire
Picardie
Poitou-Charentes
Provence-Alpes-Côte-D'Azur
Rhone-Alpes
DOM
France
-60%
-40%
-20%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
-40% -20% 0% 20% 40% 60% 80% 100% 120% 140%
10
mo
is 2
01
2/1
0 m
ois
20
11
2011/2010
Lecture : pour la France entière, les surfaces non-résidentielles com-mencées ont progressé de 23% en 2011 (axe horizontal) et reculé de 9% en glissement annuel sur dix mois à fin octobre 2012 (axe vertical).
Source : MEDDE, Sit@del2
24
Annexe II
Un retournement qui s’est confirmé et poursuivi au regard des
principaux indicateurs
L’évolution des matériaux consommés dans le bâtiment
L’analyse de l’évolution des matériaux, en termes de consommation ou de production, fait
état de baisses comprises entre - 5 % et - 9 % en glissement annuel sur dix mois à fin
octobre 2012. En glissement annuel sur trois mois à fin octobre 2012, on peut, par exemple,
citer le repli de 3,3 % de la consommation de ciment, ou encore, le recul de 2,2 % de la
production de béton prêt à l’emploi (cf. graphique A.5). Ces tendances reflètent alors bien la
baisse d’activité prévue pour le marché du neuf qui restera donc limitée en 2012 (- 1,8 % en
volume).
Graphique A.5
Évolution des matériaux
(en glissement annuel sur trois mois)
-40%
-30%
-20%
-10%
0%
10%
20%
30%
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Consommation de ciment hors liants géotechniques
Production de béton prêt à l'emploi (brut)
Livraisons en France de tuiles et accessoires (en tonnes, brut)
Consommation apparente des aciers carbone (brut) - Produits longs
Sources : Syndicat français de l'industrie cimentière, Unicem, Fédération française de tuile et brique,
Fédération française des distributeurs de métaux
25
L’indice de production industrielle dans la construction neuve
Concernant l’indice de production industrielle dans la construction neuve (champ
« bâtiment » au sens des regroupements MIGs), on relève une baisse de 2,2 % en
glissement annuel sur dix mois à fin octobre 2012 (cf. graphique A.6), concordant, là encore,
avec notre prévision en matière de production neuve pour cette année.
Graphique A.6
Indice de production industrielle dans la construction neuve
(moyenne mobile de l’indice sur trois mois considérée en glissement annuel sur un mois)
-8%-7%-6%-5%-4%-3%-2%-1%0%1%2%3%4%5%6%7%8%
j mm j s n j mm j s n j mm j s n j mm j s n j mm j s n j mm j s n j mm j s n
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Champs : entreprises de plus de 9 salariés en France métropolitaine (indice brut)
Source : INSEE
Les créations et défaillances d’entreprises dans la construction (cf. graphique A.7)
En termes de démographie des entreprises, les principales préoccupations portent sur les
défaillances. Or, quelle que soit la source retenue (Insee, Banque de France, Coface, etc.),
elles s’inscrivent en recul dans la construction. On retient, par exemple, que les défaillances
d’entreprises dans la construction suivies par la Banque de France (en date de jugement)
ont diminué de 0,5 % en glissement annuel sur douze mois à fin octobre 2012. En niveau,
quelle que soit la source, quelques 1.200 structures sont concernées en moyenne par mois
depuis le début 2012.
Concernant les créations d’entreprises (hors auto-entrepreneurs dans la construction) selon
l’Insee, elles enregistrent un recul de 5,6 % en glissement annuel sur douze mois à fin
26
octobre 2012. En volume, près de 3.300 nouvelles entreprises (toujours hors auto-
entrepreneurs) sont apparues par mois en moyenne sur les dix premiers mois de l’année.
Quant aux seuls auto-entrepreneurs dans la construction, environ 4.000 entreprises sous ce
régime ont été créées par mois en moyenne sur la même période. De plus, ces derniers
affichent de fortes hausses, soit, par exemple, + 14,2 % en glissement annuel sur douze
mois à fin octobre 2012.
Au global, le solde net de créations d’entreprises dans la construction (hors auto-
entrepreneurs) ressort toujours positif, avec de l’ordre de 2.100 créations nettes par mois en
moyenne depuis le début de 2012.
Graphique A.7
Créations hors auto-entrepreneurs et défaillances d’entreprises
dans la construction (données brutes)
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 700
3 000
4 300
5 600
6 900
8 200
9 500
10 800
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
janv
avr
juil
oct
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Créations totales Créations hors auto-entrepreneurs Défaillances en date de jugement
Sources : INSEE, Banque de France
L’évaluation des prix bâtiment, des délais de paiement et leur impact sur la trésorerie
Alors que les chefs d’entreprises de plus de dix salariés du bâtiment semblaient espérer une
amélioration des prix du secteur fin 2011, la situation n’a cessé de se dégrader par la suite
(cf. graphique A.8).
Par ailleurs, ces mêmes dirigeants témoignent d’un allongement massif et généralisé des
délais de paiement clients qu’ils supportent depuis le début 2009 (cf. graphique A.9). Cette
situation s’avère d’autant plus désastreuse que la Loi de modernisation de l’économie (LME)
a imposé une forte baisse des délais de paiement fournisseurs.
27
Ces tendances contribuent à une nette dégradation de la trésorerie des entreprises du
secteur, pour les artisans comme pour les entreprises de plus de dix salariés (cf. graphique
A.10).
Graphique A.8
Opinion des chefs d’entreprises de plus de dix salariés du bâtiment sur les prix
-70
-50
-30
-10
10
30
50
70
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
(So
ldes d
'op
inio
n,
en
%)
Ensemble Gros œuvre
Source : INSEE, enquête mensuelle de conjoncture.
Graphique A.9
Opinion des chefs d’entreprises du bâtiment sur les délais de paiement de leurs
clients
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4
19931994199519961997199819992000200120022003200420052006200720082009201020112012
(So
lde d
'op
inio
ns e
n %
)
Plus de 10 salariés - Commande publique
Plus de 10 salariés - Commande privée
Artisans
Sources : INSEE, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment
28
Graphique A.10
Opinion des entrepreneurs de bâtiment sur leur trésorerie
-40
-30
-20
-10
0
10
20t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4
1991199219931994199519961997199819992000200120022003200420052006200720082009201020112012
(So
lde d
'op
inio
ns, en %
)
Plus de 10 salariés Artisans
Sources : INSEE, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment
29
Annexe III
Exercice de prévisions d’activité : présentation des modèles
économétriques utilisés
Tous les modèles économétriques qui suivent, sauf mention contraire, sont construits sur la
base de données trimestrielles.
S’agissant des marchés du neuf, les données couvrent la période allant du premier trimestre
19865 au troisième trimestre 2012, à l’exception des segments du non-résidentiel dont les
données s’arrêtent au premier trimestre 2012. En effet, sur ces derniers segments de
marché, compte tenu de la réforme des surfaces de permis, nous ne disposons que des
surfaces de plancher de juin à septembre 2012. La conversion entre surface hors œuvre
nette (surface prise en compte auparavant, notée « SHON ») et surface de plancher
(nouvelle surface considérée) n’étant pas encore déterminée de façon certaine, nous avons
fait le choix d’arrêter les données au premier trimestre 2012.
S’agissant du marché de l’amélioration-entretien, les données couvrent la période allant du
premier trimestre 1994 au troisième trimestre 2012.
I. Logements individuels neufs
I.1. En termes de permis de construire
Le modèle
Le modèle économétrique d’estimation des permis de construire de logements individuels
neufs est basé sur deux variables macro-économiques que sont :
o le taux de rendement en bourse des obligations à long terme de l’État6, considéré à la
date t ;
o le montant des crédits dans le neuf accordés aux ménages au trimestre t+1.
5 A l’exception du modèle relatif aux permis de construire des bâtiments industriels neufs qui démarre
au premier trimestre 1987. 6 Fourni par la Banque de France. Il s’agit de la moyenne arithmétique des taux hebdomadaires des
emprunts d'État ayant une échéance de plus de sept ans.
30
De plus, on a corrigé trois points aberrants aux dates du 4ème trimestre 1992, 2ème trimestre
1999 et 3ème trimestres 2007 par l’introduction de variables indicatrices (prenant
respectivement la valeur 1 aux dates indiquées et 0 sinon).
Au global, le modèle permet d’expliquer 84 % des variations des autorisations de logements
individuels. De plus, les coefficients estimés relatifs aux variables explicatives ressortent
significatifs au seuil de 5 %. En revanche, les résidus ne vérifient pas les bonnes
propriétés (ils sont auto-corrélés à l'ordre 1 et hétéroscédastiques). Toutefois, la correction
de l’auto-corrélation détériorant le modèle, nous avons décidé de conserver le modèle en
l’état.
Prévisions intra-échantillon
Un exercice de comparaison de prévisions intra-échantillon a été réalisé pour évaluer la
capacité prédictive du modèle sur les années 2009, 2010 et 2011. Pour chacune de ces
années N, on estime les coefficients en utilisant les données jusqu’à l’année N-1.
En nombre de logements En évolution annuelle Observé Prévu Observé Prévu
2009 225 355 251 604 - 11,6 % - 1,3 %
2010 259 129 265 608 + 15,0 % + 17,9 %
2011 270 419 253 878 + 4,4 % - 2,0 %
Globalement, le modèle semble bien déceler les changements de tendance, à l’exception de
2011. En outre, l’ampleur de la baisse survenue en 2009 (-11,6 %) n’est pas retranscrite par
le modèle (-1,3 %). Au final, la moyenne des erreurs absolues s’élève à 6,5 % pour ces trois
années.
Estimation 2012 et prévision 2013
A partir des hypothèses sur les variables macro-économiques composant le modèle
économétrique des autorisations de logements individuels, on obtient les prévisions
suivantes en 2012 et 2013.
En nombre de logements
En évolution annuelle
2012 avec acquis 246 196 - 9,0 %
2013 236 284 - 4,0 %
31
Sur les dix premiers mois de 2012, les permis de construire de logements individuels
affichent un recul de 9,8 %. Au global, le modèle prévoit un repli de 9,0 % sur l’ensemble de
l’année, soit près de 246.200 logements autorisés.
En 2013, bien que les taux d’intérêt resteraient à bas niveaux, la baisse des crédits à
l’habitat dans le neuf estimée à 10 % aura pour conséquence la poursuite du repli des
autorisations de 4,0 % (elle sera toutefois deux fois moins forte qu’en 2012). Ces dernières
atteindraient alors environ 236.300 logements, soit près de 10.000 unités de moins qu’en
2012.
I.2. En termes de mises en chantier
Le modèle
Le modèle expliquant les mises en chantier de logements individuels neufs repose sur les
variables retardées en t, t-1 et t-4 des autorisations sur le même segment, ainsi que sur
quatre variables binaires de correction de points aberrants (aux dates des 2ème, 3ème et 4ème
trimestres 2008 et 1er trimestre 2011). De plus, afin de rendre compte de la forte baisse des
mises en chantier durant la crise de 2008, une variable appelée « effet_crise » considérée
en t a été créée. Cette dernière prend alors la valeur des autorisations du 4ème trimestre 2008
au 4ème trimestre 2013 (soit jusqu’à la fin de la période de prévision) et 0 sinon. A noter
qu’après modélisation, le coefficient relatif à cette variable a été corrigé à la hausse, en
l’accroissant de 5 %, afin de rendre mieux compte de la multiplication des annulations de
logements individuels entre 2012 et 2013.
Au final, le modèle semble pertinent, puisqu’il explique 93 % des variations des mises en
chantier de logements individuels neufs. De plus, les coefficients relatifs aux variables
explicatives sont significatifs au seuil de 5 % et les résidus du modèle respectent bien les
bonnes propriétés (à savoir, la non auto-corrélation et l’homoscédasticité).
Prévisions intra-échantillon
En nombre de logements En évolution annuelle
Observé Prévu Observé Prévu 2009 188 319 206 634 - 15,2 % - 6,9 %
2010 192 674 208 613 + 2,3 % + 10,8 %
2011 215 429 209 237 + 11,8 % + 8,6 %
32
Les changements de tendance sont bien pris en compte par le modèle, même si la baisse de
2009 semble sous-estimée et la hausse observées en 2010, à l’inverse, sur estimée.
Estimation 2012 et prévision 2013
En nombre de logements
En évolution annuelle
2012 avec acquis 183 588 - 14,8 %
2013 182 524 - 0,6 %
En 2012, près de 183.600 logements seront mis en chantier dans l’individuel, correspondant
à une baisse de 14,8 % par rapport à 2011 (dans la lignée de l’acquis des dix premiers mois
de l’année, qui indique une baisse de 15,1 %).
Cette tendance ne devrait pas se poursuivre en 2013, le recul prévu ne s’établissant qu’à
0,6 % pour les mises en chantier de logements individuels, soit une quasi-stabilisation. Ces
dernières s’élèveraient alors à près de 182.500 unités.
II. Bâtiments industriels neufs
II.1. En termes de permis de construire7
Le modèle
Afin d’expliquer les variations des autorisations de bâtiments industriels neufs, on a introduit
dans le modèle deux variables macro-économiques, à savoir :
o le taux de chômage en France métropolitaine fourni par l’Insee, considéré en t ;
o le taux d'utilisation des capacités de production (TUC) dans l’industrie en t, fourni par
la Banque de France, combiné à une variable binaire. Plus précisément, on
considère que si le TUC est supérieur ou égale à 80 %, les capacités de production
entrent en zone de « surchauffe » et la variable indicatrice alors créée est égale à la
valeur du TUC, sinon elle prend la valeur 0.
7 Pour mémoire, 80 % des surfaces de la rubrique « artisanat » fournie par le système statistique
Sit@del2 du MEDDE ont été incorporées dans la série des bâtiments industriels, le reste ayant été imputé aux commerces.
33
De plus, une variable indicatrice de saisonnalité et cinq variables binaires permettant de
corriger les points aberrants décelés ont été ajoutées (aux dates du 1er trimestre 1987, 2ème
trimestre 1988, 2ème trimestre 1990, 2ème et 3ème trimestres 1999). Par ailleurs, ce modèle
débute au 1er trimestre 1987 (à défaut, le modèle détecte des points aberrants sur les quatre
trimestres de 1986, qu’il faudrait corriger par des variables binaires).
Au final, le modèle permet d’expliquer 80 % des variations des permis de construire de
bâtiments industriels. Les coefficients estimés sont tous significatifs au seuil de 5 %. En
outre, les signes de ces derniers répondent bien à ce que l’on peut attendre de la théorie
économique, à savoir :
un signe négatif pour le coefficient estimé relatif au taux de chômage ;
un signe positif pour le coefficient estimé du « TUC combiné ».
De plus, les résidus ressortent bien homoscédastiques. En outre, nous avons tenté de
corriger l'auto-corrélation des résidus à l’ordre 1, mais le nouveau modèle alors créé fournit
de moins bons résultats dans le cadre des prévisions intra-échantillon. Nous n’avons donc
pas retenu cette option.
Prévisions intra-échantillon
En milliers de m² En évolution annuelle
Observé Prévu Observé Prévu 2009 13 049 12 482 - 22,0 % - 25,4 %
2010 11 787 12 299 - 9,7 % - 5,8 %
2011 12 589 13 063 + 6,8 % + 10,8 %
Les inflexions à la baisse comme à la hausse des autorisations de bâtiments industriels sont
correctement décelées par le modèle, ainsi que leurs ampleurs. Au global, la moyenne des
erreurs absolues s’élève à 3,8 % pour les années 2009, 2010 et 2011.
Estimation 2012 et prévision 2013
En milliers de m²
En évolution annuelle
2012 avec acquis 13 525 + 7,4 %
2013 10 209 - 24,5 %
Sur les dix premiers mois de 2012, les surfaces autorisées de bâtiments industriels
atteignent près de 11,7 millions de m², soit une hausse de 9,0 % par rapport à la même
34
période en 2011. Un léger décrochage devrait être enregistré sur les deux derniers mois de
2012, la hausse estimée n’étant plus que de 7,4 %.
Pour 2013, du fait d’une hausse du taux de chômage combinée à un taux d’utilisation des
capacités de production dans l’industrie à bas niveau, les surfaces autorisées de bâtiments
industriels devraient chuter de 24,5 %, pour atteindre de l’ordre de 10,2 millions de m².
II.2. En termes de mises en chantier
Le modèle
Les mises en chantier de bâtiments industriels sont estimées en tenant compte des
autorisations des trimestres t et t-1. Une variable « effet_crise » a également été intégrée
pour tenir compte de la baisse des autorisations à partir du 4ème trimestre 2008. De plus, six
variables binaires de correction de points aberrants complètent le modèle, aux dates
suivantes : 4èmes trimestres 1989, 1990, 1993 et 2000, aux 1er et 2ème trimestres 2009.
Le coefficient de détermination permettant de rendre compte de la qualité du modèle s’élève
à 88 %. Les coefficients sont tous significatifs au seuil de 5 % et les résidus sont non auto-
corrélés et homoscédastiques.
Prévisions intra-échantillon
En milliers de m² de SHON En évolution annuelle Observé Prévu Observé Prévu
2009 9 714 11 693 - 22,1 % - 6,3 %
2010 7 549 7 849 - 22,3 % - 19,2 %
2011 9 333 8 565 + 23,6 % + 13,5 %
Le modèle restitue correctement les changements de tendance. En revanche, il semble
sous-estimer les baisses (c’est surtout le cas de l’année 2009), comme les hausses, au
regard des prévisions effectuées en intra-échantillon de 2009 à 2011.
35
Estimation 2012 et prévision 2013
En milliers de m² de SHON
En évolution annuelle
2012 avec acquis 8 494 - 9,0 %
2013 7 115 -16,2 %
Les mises en chantiers de bâtiments industrielles s’afficheront en repli dès 2012. Avec un
acquis sur dix mois en recul de 11,3 %, la baisse globale atteindra 9,0 % en 2012. Près de
8,5 millions de m² de surfaces seraient alors mises en chantier sur ce segment de marché.
En 2013, les surfaces mises en chantier de bâtiments industriels devraient poursuivre leur
repli. Ce dernier, estimé à - 16,2 %, aboutirait à un volume de surfaces mises en chantier de
près de 7,1 millions de m² en 2013.
III. Bâtiments administratifs neufs
III.1. En termes de permis de construire
Le modèle
Le modèle a été construit à partir de données annuelles et non pas trimestrielles. De fait, ce
marché est fortement lié à la situation économique et financière de l’État et des collectivités
locales. Or, peu de données infra-annuelles sont disponibles en ce domaine.
Trois variables, significatives au seuil de 5 %, ont été incorporées au modèle :
- une variable traduisant une partie des recettes futures des collectivités locales : le
nombre de transactions de logements anciens décalé d’un an, qui donne lieu à
versement de droits de mutation ;
- un ensemble de variables qualitatives modélisant le cycle électoral municipal (rôle
traditionnellement contracyclique de l’investissement public) ;
- une variable binaire de surinvestissement de l’État lorsqu’une récession se produit,
permettant de prendre en compte les plans de relance.
Les résidus ressortent non-autocorrélés et homoscédastiques. Ils sont donc bien des bruits
blancs.
36
Toutefois, le modèle ne restitue que 73 % des variations des autorisations des bâtiments
administratifs. Il est donc encore largement perfectible.
Prévisions intra-échantillon
En milliers de m² de SHON En évolution annuelle
Observé Prévu Observé Prévu
2009 7 462 7 186 + 4,4 % + 0,5 %
2010 7 516 7 394 + 0,7 % - 0,9 %
2011 8 626 7 698 + 14,8 % + 2,4 %
Si les tendances ont été bien restituées par le modèle sur les trois années étudiées, il reste
encore à affiner ce dernier par rapport à l’ampleur effectivement observé des tendances,
comme par exemple en 2011 (+ 2,4 % prévu contre +14,8 % observé).
Estimation 2012 et prévision 2013
En milliers de m² de SHON
En évolution annuelle
2012 avec acquis 7 715 - 10,6 %
2013 7 668 - 0,6 %
Sur les dix premiers mois de l’année 2012, les autorisations de bâtiments administratifs ont
connu une forte diminution de 14,9 % par rapport à la même période un an auparavant. Le
modèle prévoyant un léger ralentissement de la baisse au quatrième trimestre en
glissement, les autorisations devraient donc décroître d’environ 11 % sur l’ensemble de
l’année 2012.
En 2013, la tendance serait à une stabilisation des permis (- 0,6 %). Si la baisse du nombre
de transactions de logements anciens en 2012 (aux environs de - 15 %) entraînera une
diminution des recettes des collectivités locales en volume en 2013, hors effet prix, et si la
nécessaire réduction des déficits publics pénalisera le cycle d’investissement des
administrations publiques, la position dans le cycle électoral s’avèrerait toutefois favorable,
l’année 2013 précédant les élections municipales de 2014.
37
III.2. En termes de mises en chantier
Le modèle
Les mises en chantier du trimestre t sont expliquées par les autorisations des trimestres t, t-1
et t-4. Comme pour les segments de marché précédents, une variable restituant la
progression de la part des annulations de permis associée à des crises économiques a été
incorporée, ainsi que quatre variables indicatrices pour corriger les points aberrants.
78 % des variations de ces mises en chantier sont ainsi expliquées. Les résidus possèdent
les « bonnes propriétés » économétriques.
Prévisions intra-échantillon
En milliers de m² En évolution annuelle
Observé Prévu Observé Prévu 2009 6 110 6 358 - 11,2 % - 25,1 %
2010 5 729 6 574 - 6,2 % + 7,6 %
2011 6 791 7 038 + 18,5 % + 22,8 %
Les variations relativement fortes des années 2009 et 2011 sont assez bien prévues. Seul le
point 2010 pose problème, le modèle ayant surestimé l’effet du plan de relance.
Estimation 2012 et prévision 2013
En milliers de m²
En évolution annuelle
2012 avec acquis 5 980 - 11,9 %
2013 5 878 - 1,7 %
Sur les dix premiers mois de l’année 2012, les mises en chantier ont connu une baisse
assez sensible (- 6,1 %). Toutefois, le point extrêmement haut du quatrième trimestre 2011
devrait conduire les permis à diminuer de 12 % sur l’ensemble de l’année 2012.
L’année 2013 verrait les mises en chantier quasiment se stabiliser.
38
IV. Amélioration-entretien
Le modèle
Le modèle d’estimation de l’activité d’amélioration-entretien repose sur plusieurs types de
variables :
- une variable de type économique, l’investissement total (ménages + entreprises +
État et collectivités locales), appréhendé via la FBCF de la comptabilité nationale ;
- une variable qualitative pour modéliser, par pallier, le nombre annuel de transactions
de logements anciens, souvent propices à la réalisation de travaux de grande
ampleur ;
- trois variables indicatrices pour tenir compte de la saisonnalité ;
- une variable binaire pour modéliser l’effet du surcroît exceptionnel de travaux liés aux
deux tempêtes de fin décembre 1999 ;
- une variable qualitative pour modéliser l’effet de la mise en place de la TVA à taux
réduit pour les travaux des logements de plus de deux ans depuis le 15 septembre
1999. Elle vaut 0 avant le quatrième trimestre 1999, 1 entre le quatrième trimestre
1999 et le quatrième trimestre 2011, 0,9 à partir du premier trimestre 2012 pour tenir
compte de la hausse du taux réduit à 7 % et 1,2 à partir en 2013 pour tenir compte
des anticipations de travaux liés à la hausse prévue du taux réduit de 7 % à 10 % le
1er janvier 2014 ;
- une variable qualitative pour modéliser la dégradation de l’avantage associé au crédit
d’impôt développement durable. Elle vaut 0 avant le premier trimestre 2011, 0,5 entre
le premier trimestre 2011 et le quatrième trimestre 2011, 1 à partir du premier
trimestre 2012.
Deux autres variables binaires modélisant la mise en place du crédit d’impôt développement
durable en 2005 et la mise en place de l’éco-prêt à taux zéro en mai 2009 ont été testées,
mais elles ne se sont pas avérées significatives.
Toutes ces variables sont significatives au seuil de 5 %. Le modèle est complété par quatre
variables binaires pour corriger les points aberrants, mal restitués par le modèle. Ainsi, 99 %
des variations de l’activité totale d’amélioration-entretien sont expliquées par ce modèle. Les
résidus sont bien homoscédastiques.
39
Prévisions intra-échantillon
En évolution annuelle
Observé Prévu
2009 - 2,9 % - 2,4 %
2010 - 2,1 % + 0,7 %
2011 + 0,9 % + 2,8 %
Les années 2009 et 2011 ont été relativement bien prévues par le modèle. Cela n’a pas été
le cas du point 2010.
Estimation 2012 et prévision 2013
En évolution annuelle
2012 avec acquis - 0,7 %
2013 - 0,5 %
Compte tenu de l’acquis (- 0,4 % sur les neuf premiers mois en glissement annuel),
l’estimation pour l’ensemble de l’année 2012 ressort à - 0,7 %. En effet, l’accélération du
rythme de diminution devrait se poursuivre au cours du quatrième trimestre, compte tenu
d’un contexte macroéconomique fortement dégradé.
Comme le montrent les prévisions issues du modèle économétrique construit
précédemment, le marché de l’amélioration-entretien devrait légèrement baisser en volume
en 2013 (- 0,5 %). En effet, si la forte baisse du nombre de transactions de logements
anciens en 2012 et le contexte macroéconomique toujours morose en 2013 pèseraient
négativement sur le marché, les anticipations de travaux liés au passage prévu du taux de
TVA réduite de 7 % à 10 % au 1er janvier 2014 amortiraient le choc baissier. Toutefois, un
contrecoup est à prévoir pour 2014 qui sera, à n’en pas douter, une année noire pour le
marché de l’amélioration-entretien, compte tenu des anticipations de travaux évoquées, mais
surtout d’une recrudescence du travail au noir.