1 Séminaire de formation Méthodes dAudit Cycle Trésorerie 2005.
Bienvenue dans le cours dAudit de la culture !!! Rodolphe COLLE Grenoble, 29 novembre 2005 « La...
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Bienvenue dans le cours Bienvenue dans le cours d’Audit de la culture !!!d’Audit de la culture !!!
Rodolphe COLLE
Grenoble, 29 novembre 2005
« La différence entre un désert et un jardin, ce n’est pas l’eau, c’est l’homme » (Proverbe arabe)
En guise d’introduction…
En guise d’introduction…
• La culture apporte des normes de comportement tout en restant très implicite.
• La culture a une origine lointaine.
• La culture est ce qui est évident.
• La culture, c’est ce qui fait que chaque entreprise est unique.
• La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié.
• La culture est stable.
I.
Qu’est-ce que l’audit social ?
1. De l’audit à l’audit social
< latin : auditus = audition
=> 1er niveau de définition :
« Un audit est un passage en revue et un entretien, ou une audition, devant aboutir à une évaluation ou à une appréciation » (Stetller, 1978).
2ème niveau de définition :
« L’audit est l’examen professionnel d’une information, en vue d’exprimer sur cette information une opinion responsable et indépendante, par référence à un critère de qualité, cette opinion devant accroître l’utilité de l’information » (Collins et Valin, 1979).
1. De l’audit à l’audit social
Objectif de l’audit social :
• contrôle des activités de l’entreprise
• pilotage des décisions futures
Centré sur la fonction sociale
=> Impact de l’audit social sur la définition de la politique sociale.
2. La place de l’audit social dans la stratégie de l’entreprise
Paradigme du XIXe siècle Insensibilité aux besoins des clients et des employés Organisation axée sur la production
Exigences fortes des individus en matière de
flexibilité
Exigences fortes de l’entreprise en matière de
flexibilité
Paradigme du XXe siècle Sensibilité aux besoins des clients Organisation axée sur le marché
Paradigme du XXIe siècle
Sensibilité aux besoins des clients et des employés Structure personnalisée
Exigences faibles de l’entreprise en matière de
flexibilité
Exigences faibles des individus en matière de
flexibilité
2. La place de l’audit social dans la stratégie de l’entreprise
Un audit social doit répondre à 3 questions :
• Quelles sont les ressources humaines mobilisables et pour quel projet ?
• Quelles sont les menaces sociales qui pèsent sur l’entreprise et les dysfonctionnements qui en sont la source ?
• Les décisions prises dans la gestion de l’entreprise sont-elles en harmonie avec les objectifs sociaux de l’entreprise ?
3. Lien entre audit social et bilan social
Définition du bilan social :
« Le bilan social récapitule en un document unique les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de l’entreprise dans le domaine social (…). Il comporte des informations sur l’emploi, les rémunérations et charges accessoires, les conditions d’hygiène et de sécurité, les autres conditions de travail, la formation, les relations professionnelles, ainsi que sur les conditions de vie des salariés et de leur famille dans la mesure où ces conditions dépendent de l’entreprise ».
=> Le bilan social est un outil et/ou un objet de l’audit social.
4. Audit social interne ou externe ?
Audit interne Audit externe
Un service interne à l’entreprise
Problème d’indépendance
Appel à un expert extérieur
Analyses, appréciations,
recommandations, commentaires...
=> Complémentarité des deux approches
II.
Qu’est-ce que la culture d’entreprise ?
Des niveaux différents de culture
1. La culture externe
Culture externe
=
différences temporelle et/ou spatiales (géographiques)
Culture nationale, régionale ou locale
Ex: Michelin, Schlumberger
1. La culture externe
Exemple : France vs Japon (Brilman)
JAPON FRANCE
- Le groupe prime sur l’individu - Le respect des nuances hiérarchiques - Chef médiateur, paternel - Homogénéité idéologique de la société
- L’individu seul compte - Respect limité de la hiérarchie - Chef distant et image d’exception - Hétérogénéité idéologique de la société
Différences culturelles entre les pays : façon d’appréhender l’individu, le groupe, la société, la hiérarchie, la religion
=> Différences utilisables dans l’entreprise
a/ Hofstede : la relativité culturelle
• Etude des interactions entre culture d’entreprise et cultures nationales (chez IBM)
• Hypothèse : la culture d’entreprise ne peut pas être la même dans toutes les filiales
=> La motivation, le leadership et les structures d’organisation dépendent des cultures nationales.
• Plusieurs dimensions permettant de mesurer la culture : les « indices culturels »
1er indice culturel : la distance du pouvoir
=> Quelle est la distance entre les chefs et les subordonnés ?
Ex : Japon : distance du pouvoir « courte » :
• Comportement égalitaire : salutations du matin ;• Peu de différence vestimentaire entre l'ouvrier et le contremaître, l'employé et le cadre ;• Une cantine commune ;• Un éventail des salaires resserré ;• Même niveau de rémunération au début.
2ème indice culturel : le contrôle de l’incertitude
=> Est-il fort ou faible ?
Contrôle faible => Acceptation des situations ambiguës, réversibles et incertaines => acceptation des revers et des prises de risque
Ex : Etats-Unis, Angleterre, Pays-Bas...
Contrôle fort => s’appuie sur des précautions juridiques (législation forte) ou religieuses
Ex : France, Japon...
3ème indice culturel : collectivisme/individualisme
Individualisme : Europe et pays anglo-saxons
Collectivisme : Asie, Amérique du Sud et centrale
=> Sommes-nous dans une culture individualiste ou collectiviste ?
4ème indice culturel : masculinité/féminité
Valeurs « masculines » : affirmation de soi, acquisition de biens...
Valeurs « féminines » : souci des autres, qualité de la vie...
Intérêts et limites de la théorie
Limites :
• Une méthode trop simplifiée.
• Difficile de prendre un pays comme un tout homogène
Intérêts:
• Mise en évidence de dimensions opérationnelles de la culture
• Discussion de la relativité des théories du management
b/ Vachette : la culture française
Quels sont les caractères de la culture française dont on doit tenir compte pour développer des outils de management ?
2 tendances paradoxales mises en évidence :
• un grand formalisme : cartésianisme, symétrie, centralisation, droit écrit…
• un désordre important : débrouillardise, système D, individualisme...
=> Comment expliquer ce paradoxe, cette contradiction ?
b/ Vachette : la culture française
Sur le plan de la morale :
Les Français croient sensiblement plus que les autres que :• les hommes ne sont pas fondamentalement bons (« l’homme est un loup pour l’homme ») ;• les autres ne respectent pas le décalogue ;• on ne peut pas faire confiance aux autres ;• l’entraide a diminué.
Sur le plan de la permissivité :
Sévérité moindre
Ex : délit de fuite après un accrochage sur un parking, fraude à la Sécurité Sociale, rébellion contre la police, corruption, l’assassinat politique
Sur le plan des vertus :
Les traits suivants sont des vertus :• l’application au travail ;• l’altruisme ;• l’esprit d’économie ;• la politesse.
Les traits suivants ne sont pas des vertus :• les bonnes manières ;• l’obéissance ;• le sens du commandement.
b/ Vachette : la culture française
c/ D’Iribarne : La logique de l’honneur
Données : la monographie de trois usines appartenant au groupe Péchiney dans trois pays.
Résultat : des usines appartenant à la même entreprise, produisant selon les mêmes technologies, ont chacune des fonctionnements très différents.
Explication : ces différences proviennent des caractéristiques propres à chaque pays.
Ex1 : Les Etats-Unis :
• Des rapports hiérarchiques forts
• Un principe de « fairness » (équité)
• Un respect de la dignité de chacun
Ex2 : Les Pays-Bas :
• Une grande place accordée à la confiance
• Importance de la négociation collective
c/ D’Iribarne : La logique de l’honneur
Ex3 : La France :
La logique de l’honneur
c/ D’Iribarne : La logique de l’honneur
Face négative :
Corporatisme, privilèges...
Face positive :
Dévouement, fierté du travail bien fait...
Conséquences pour le management :
• Une forte distance entre niveaux hiérarchiques ;
• L’importance des relations informelles ;
• De nombreux conflits, mais résolus de manière informelle
Conclusion sur ces trois auteurs
=> Est-il possible de généraliser autant pour l’ensemble de la population française ?
=> Transposition difficile en management
=> Mais une bonne aide à la réflexion...
2. Les sous-cultures
Sainsaulieu : L’entreprise est un tissu de sous-cultures : propres modes de représentation, propres relation au travail et à l’entreprise, propres perceptions…
=> Nécessité d’étudier tous les sous-groupes de l’entreprise lors d’un audit de la culture.
• Pas de construction a priori de ces sous-groupes : ni par l’auditeur, ni par les dirigeants de l’entreprise
• Taille importante du groupe => grand nombre de cultures différentes
• Culture d’entreprise # Culture des dirigeants
2. Les sous-cultures
Quels sont les éléments qui classent les individus dans les différentes sous-cultures ?
• La formation
• La localisation géographique
• Une histoire commune
• L’attitude par rapport au travail
Ex d’attitudes : - le travail est source d’enrichissement personnel.- le travail est un moyen de survivre.- la personne est attachée à l’entreprise.- la personne est attachée à un groupe restreint plutôt qu’à l’entreprise.- la personne est attachée à une activité ou à un produit.
3. La culture d’entreprise proprement dite
Elle est encadrée par deux autres niveaux de culture :
• une culture extérieure ;
• des sous-cultures internes.
=> Important pour l’auditeur
La culture d’entreprise est faite de tendances fortes qui sont représentatives.
La culture d’entreprise, facteur de performance ?
3 conditions :
• être en adéquation avec les orientations stratégiques ;
• être suffisamment forte pour être identifiée par les membres de l’organisation ;
• encourager l’implication.
=> La culture peut alors devenir un mode de coordination par les valeurs, plus performant qu’une coordination par les règles bureaucratiques ou par les contrôles financiers.