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% ofl ç- LA DONATION DU DUCHÉ DE MOLINA BERTRAND DU GUESCLIN La première donation faite par le roi Henri JI de Castille à Bertrand Du Guesclin pour le récompenser de ses services fut celle du comté de Trastamara avec le titre de duc, qui date très probablement du mois d'avril 1366. Entré à Burgos le 5 avril, jour de Pâques', et couronné peu après, fleuri II s'empressa d'octroyer des titres et des fiefs à tous ses fidèles, espagnols ou étrangers; ce fut la première grande distribution de ces faveurs connues depuis dans l'histoire sous le nom de mercedes enri- quenas et que les rois, successeurs du prince prodigue, s'effor- cèrent d'annuler en restituant peu à peu au domaine royal ce qui, dans ces temps critiques, en avait été indûment aliéné. Nous ne possédons pas l'acte de cette donation, mais d'une autre toute semblable faite à D. Pedro Manrique, grand adelctntado de Castille, le 8 avril 1366 2 , nous pouvons inférer que celle dont bénéficia Du Guesclin doit être de la même époque. Postérieure au privilège octroyé .à D. Pedro Manrique, puisque, parmi les témoins qui signent cet acte, Du Guesclin n'y figure qu'avec les titres de « duque de Longavilla, vasallo del Rey, » elle est en tout cas antérieure au 26 janvier 1367, date d'un privilège de Henri H concédé à l'église de Ségovie, où . - Bertrand se nomme 1. Afemoriat de Cornez de Albornoz cité par D. Juan catalina Garda, Castilla y Leon durante los reinos de Pedro f, Rnrique (f, etc. Madrid, s. d., t. 1, P. 336. 2. Luis de Salazar y Castro, Case de Lara. Pruebas, p. 49. - Document 111111 Il il III 111111 III Il il il il 0000005578962

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DONATION DU DUCHÉ DE MOLINA

BERTRAND DU GUESCLIN

La première donation faite par le roi Henri JI de Castille àBertrand Du Guesclin pour le récompenser de ses services futcelle du comté de Trastamara avec le titre de duc, qui date trèsprobablement du mois d'avril 1366. Entré à Burgos le 5 avril,jour de Pâques', et couronné peu après, fleuri II s'empressad'octroyer des titres et des fiefs à tous ses fidèles, espagnols ouétrangers; ce fut la première grande distribution de ces faveursconnues depuis dans l'histoire sous le nom de mercedes enri-quenas et que les rois, successeurs du prince prodigue, s'effor-cèrent d'annuler en restituant peu à peu au domaine royal ce qui,dans ces temps critiques, en avait été indûment aliéné. Nous nepossédons pas l'acte de cette donation, mais d'une autre toutesemblable faite à D. Pedro Manrique, grand adelctntado deCastille, le 8 avril 1366 2, nous pouvons inférer que celle dontbénéficia Du Guesclin doit être de la même époque. Postérieureau privilège octroyé .à D. Pedro Manrique, puisque, parmi lestémoins qui signent cet acte, Du Guesclin n'y figure qu'avec lestitres de « duque de Longavilla, vasallo del Rey, » elle est entout cas antérieure au 26 janvier 1367, date d'un privilège deHenri H concédé à l'église de Ségovie, où. - Bertrand se nomme

1. Afemoriat de Cornez de Albornoz cité par D. Juan catalina Garda, Castillay Leon durante los reinos de Pedro f, Rnrique (f, etc. Madrid, s. d., t. 1,P. 336.

2. Luis de Salazar y Castro, Case de Lara. Pruebas, p. 49.

- Document

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LA DONATION DU DUCÉ19 DE MOLINÂ

« duque de Trastamara, coude de Longavilla, vasallo de!Bey , . » Go qui frappe dans cette première merc&le de Henri IIen faveur du capitaine français, c'est le titre de duc appliqué àl'ancien comté de Trastamara, qui, pendant le cours du xIVe siècle,changea souvent de seigneur. Fief de D. Rodrigo II Alvarez deAsturias, seigneur de Norofla et père adoptif de Henri 112, cedernier en hérita et en porta le titre de comte jusqu'à sa procla-mation à Calahorra, au mois de mars 1366: « Fijo del muy noblerey D. Alfonso, coude de Trastamara, de Lemos et de Sarria,e seflor de Noreria, etc., » c'est ainsi que se nomme le bâtarddans un acte du 28 novembre 1365 3. De son côté, le roi légitimePierre 10r, quelques mois après le couronnement de son frère àBurgos, disposa du fief, le 27 juin 1366, en faveur de son grandmaître D. Fernando de Castro'. Trastamara eut ainsi pendantquelque temps deux seigneurs h la fois : D. Fernando de Castro,au nom du roi légitime, avec le titre de comte, et Bertrand DuGuesclin, au nom du prétendant, avec le titre de duc. Ce derniertitre n'est pas admis d'ailleurs par tous les historiens ou lesgénéalogistes. Salazar de Mendoza, entre autres, et Lopez deHaro

s ne reconnaissent à Du Guesclin que celui de comte de Tras-

tamara, s'appuyant sans doute sur le passage suivant de la chro-nique d'Ayala: « E die (Enrique II) a Mosen Beltran de Claquin,• que era Breton, a Molina e diole mas cl condado de Trastamara,• e mando que se ilamase coude de Trastamara 7 ; » mais il estévident que le chroniqueur s'est trompé, comme le prouvent et leprivilège du 26 janvier 1367 cité ci-dessus et un autre document,signalé par S. Luce, dans lequel « Bertran Du Guesclin, duc deTristemare, conte de Longueville, chambellan du roy, » s'en-gage à Bordeaux, le 27 septembre 1367, à payer trente milledoubles d'or pour le roi de France au prince de Galles'. Du Gues-clin ne jouit pas longtemps du bienfait du roi Henri II; la bataille

1. Diego de colmenans, Historia de Segovia; Ségovie, 1637, p. 284.2. Luis de Satazary Castro, Casa de Lara, t. III, p. 71.3. Catalina Garda, L. e., p. 319.4. Catalina Garnie, L. e., p. 472.5. Origen de Las dignidades seglares de Castilta y Laon; Madrid, lots, p. 100.6. Nobilfario de los reyes y tltutos de Espafla; Madrid, 1622, t. I, p. 31.7. Cronica del reg D. Pedro, éd. ilivadeneyra; anti. 1366, cli. 7.8. Ami. net,, J 381, n' 7. Voy. l'édilioa de'Froissart de S. Lune, t. VI,

P. LflXVI.

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 BERTRAND OU GIIE5CLIN.

de I%igera (3 avril 1367),pesklue par S souverain, et qui eutpour conséquence la capture du capitaine français et son interne-ment à Bordeaux, éloigna Du Guesclin d'Epagne pour environdeux ans et le dépouilla de tout ce dont l'avait gratifié la faveurroyale. Il ne revint en Castille qu'après son rachat et à l'instiga-tion du roi Charles V, au commencement de l'année 13691,lorsque Henri II, rappelé aussi par ses partisans, se décida àrecommencer la lutte, qui, cette même année, devait trouver sonépilogue sanglant dans le meurtre de Montiel (22 ou 23 mars1369).

L'aide prêtée par Du Guesclin au fratricide en cette tragiquejournée appelait une récompense; Henri II ne renouvela pas aucapitaine la donation antérieure, - peut-être déjà alors réser-.vzlit-il le comté de Trastamara à son neveu D. Pedro, fils de l'in-

nt Fadrique, qui en devint titulaire à partir de 1371, —il luidonna ce qui lui avait été offert par un émissaire de Pierre leCruel, lorsque ce roi, enfermé dans le château de Montiel et sesentant perdu, pensa corrompre Du Guesclin. Ayala racontequ'un chevalier du nom de Men Rodriguez de Senabria vint offrirà Du Guesclin, s'il s'engageait à faire évader le roi, les villes deSoria, Almazan, Atienza, Montagudo, Deza et Seron, avec deuxcent mille doubles d'or castillanes; que le capitaine repoussacette offre avec indignation, déclarant qu'il ne manquerait pas àla foi jurée au roi Henri, et que celui-ci, informé de la loyauté deson serviteur, lui dit qu'il lui « donnerait les villes que le roiPierre lui avait promises et aussi les doubles 2. » Et Molina?Molina est mentionné dans le privilège du 4 mai 1369, qui faitl'objet de cette dissertation, et mentionné en premier lieu, avantles autres villes de Soria, Almazan, Atienza, etc., ce qui pour-rait faire supposer, si l'on ne possédait que ce privilège, queMolinà aussi paya l'acte de Montiel. Ce serait une erreurd'abord Ayala ne cite pas Molina parmi les villes offertes à DuGuesclin successivement par les deux frères dans la circonstanceindiquée, puis l'on connaît un privilège en faveur de D. GonzaloMexia, maître de l'ordre de Saint-Jacques, daté du siège de Mou-

1. Ayala, Crônica de D. Pedro; ana. 1369, eh. I et 5.2. Crônica deD. Pedro; ana. 1369, eh. 5.3. Résumé dans le Bullarium ordinis mititiae S. lacobi, Madrid, 1719, p. 335.

Je dois à l'obligeance de D. Juan Menéndez Pidal la copie, d'après l'originaldes archives historiques de Madrid, des confirmants de ce privilège.

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LÀ DONATION DU DUCIII DE MOLTNA

tiel, le 16 mars 1369, six ou sept jours avant la mort de Pierre,et où Bertrand intervient, avec d'autres riches hommes, comme« duo do Molina, conde de Longavilla, preuve, à ce qu'ilsemble, que le premier titre lui avait été concédé depuis quelquetemps déjà. Mais à quel moment? A en croire .Ayala, la donationremonterait à Vannée 1366 « E dio a Mosen Beltran de Cla-• quih, que ers. Breton, a Molina et diole mas el condado de• 'l'rastamara, » dit le passage de la chronique rapporté plushaut. Molina donc aurait accompagné la première donation, celledu comté de Trastamara. Jusqu'à preuve du contraire, noustenons cela pour inexact et nous croyons qu'Ayala a confondudeux mercèdes d'époques distinctes. Il est bien plus vraisemblabled'admettre que Molina a été donné à notre Bertrand après sarentrée en Castille, au commencement de 1369, et comme com-pensation de la donation de Trastamara qui après Ngera perditson effet.

La ville de Molina, aujourd'hui oiudad de la province deGuadalajara, est située aux confins de cette province et de cellede Saragosse, sur le rio Gallo, affluent du Tage. Fief pendant lapremière partie du moyen âge de la maison de Lara, d'où le nomde Molina de los Caballeros ou de los Condes que porta longtempsle soîiorio, Molina, par le mariage d'Alphonse, frère de saintFerdinand, avec Mofalda Manrique de Lara, passa dans la mai-son royale et fut définitivement incorporé à la couronne en1293 1 ; Sanche IV, époux de Marie de Molina, héritière du sono-rio, fut le premier souverain de Castille qui s'intitula seigneur deMolina. Sa situation sur la frontière d'Aragon, - Molina senomme aujourd'hui encore Molina de Aragon, - l'exposa pen-dant la lutte entre Pierre le Cruel et son frère aux convoitises duroi voisin; aussi ses habitants, désireux d'exploiter ces convoi-tises, peut-être aussi inquiets sur le sort que leur réservait lenouveau seigneur étranger institué par le bâtard, s'empres-sèrent-ils, immédiatement après le drame de Montiel, de se livrerà Pierre IV d'Aragon, qui accepta avec empressement leur hom-mage et leur assura les libertés et privilèges dont jouissaient dansses états les habitants de Daroca : « Con la nueva de la muerte• del rey don Pedro los del concejo de Molina embiaron al rey,• que lue entonces a Valencia, a suplicarle los recibiesse por sus

t. Luis de Salazar, Casa de Lata, t. 1, P. 248.

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À BERTRAND DU GUESCLIN.

• vassallos, y sus procuradores le hizieron pleyto homenage• coma e su rey y sefior y de serle leales; y cl Roy les offrecio• de incorporar aquella villa, que era de toucha importancia, en• su corona real, y concedioles que fuessen francos en todos sus• reynos y sefiorios, coma Io eran los vezinos de la ciudad de• Daroca'. » La ville, le château et d'autres lieux fortifiés desenvirons furent, en vertu de cet accord, aussitôt remis au roid'Aragon. Au surplus, ce dernier, pour prix du secours accordéau prince Henri contre Pierre, avait, en 1366 déjà, réclamé lacession de Cuenca, Molina, Medinaceli, Soria et autres localitésde la région 2; mais, n'ayant pu l'obtenir alors ni pendant les deuxannées qui suivirent, il comprit après Montiel qu'il convenait dese hâter et de ne pas attendre que Henri, seul maître de la Cas-tille, se dégageât des promesses antérieures: non seulement doncil accepta ]a reddition de Molina, mais on peut supposer qu'il lasuggéra à ses habitants et à son alcalde, qui reçut d'ailleurs unerécompense personnelle fort importante. Ainsi, en donnant àBertrand la ville de Molina au commencement de 1369 et en luiconfirmant cette donation au mois de mai suivant, Henri Il dis-posait de ce qui ne lui appartenait pas d'une façon indiscutable.Zurita va plus loin, il accuse même Henri d'avoir agi artificieu-sement pour soustraire cette ville au roi d'Aragon, et, ajoute-t-il,« pour lui enlever un serviteur de l'importance de Bertrand. »Ceci demande une explication. Les deux rois en effet se dispu-taient depuis longtemps l'appui du valeureux capitaine français.Le roi Pierre TV, pour l'attacher à son service, lui avait donné le9 janvier 1366 le comté de Borja et quelques autres fiefs moinsimportants4 , et, eu 1369, il lui dépêchait des émissaires pour luioffrir le commandement d'une expédition en Sardaigne. MaisDu Guesclin ne se souciait pas de renoncer à son duché; il nevoulut pas écouter les propositions de Pierre 1V ni se soumettreà l'arbitrage que celui-ci lui proposa et menaça de faire valoirses droits les armes à la main : « No queria ningun partido,• antes con orgullo dezia que cl demandaria a Molina por otras• viasa. » En fait, il ne prit jamais possession de ce duché et,

t. Zurita, Anales de Aragon, liv. X, eh. 5.2. Zurita, t. e., liv. IX, ch. 63.3. Zurita, t. e., liv. X, ch. 7, et cf. liv. IX, cli. 68.4. Zurita, t. e., liv. IX, oh. 62, et Dom Du GoltIosqoet, Chartes inddiles

relatives à Die Guesclin et à ses compagnons; Vannes, 189t, p. 3.5. Zurita, I. e., liv. X, ah. 7.

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LÀ DONATION DU DUCHÉ DE MOLINA

lorsqu'il se décida à quitter l'Espagne pour rentrer en France', iljugea plus avantageux d'obtenir des deux souverains qu'il avaitservis des compensations pécuniaires Molina et les autres fiefsdonnés par le roi Henri, d'une part, Borja donné par Pierre IV, del'autre, lui furent successivement rachetés en 1374 et 13752. Ence qui concerne Molina, ce scforid, dont Henri H disposait sansle posséder effectivement et que Pierre IV retenait, non dans ledessein de l'incorporer à son état, mais comme objet de négocia-tion, fit définitivement retour à la couronne de Castille en vertude l'accord conclu à Lérida le 10 mai 1375 entre les deux rois,qui scellèrent leur réconciliation par, le mariage de l'infant DonJuan de Castille avec l'infante Doia Leonor d'Aragon 3 . Désor-mais, Molina ne fut plus jamais aliéné, et deux privilèges, l'undes Rois Catholiques du 24 décembre 1475, l'autre de Philippe IVdu 17 août 1641, assurèrent pour toujours aux habitants dusenorio leur qualité de vassaux directs du roi de Castille4.

De ce qui vient d'être exposé résulte que le privilège du 4 mai1369, en ce qui concerne au moins Molina, doit être regardécomme la confirmation d'une mercède antérieure dont nous nepossédons pas l'acte. Il est concevable qu'après la mort de Pierre,Du Guesclin ait tenu à se faire confirmer solennellement et ladonation ancienne et la nouvelle récompense pour les servicesprêtés à Montiel, que le privilège semble d'ailleurs distinguerl'une de l'autre : < Et damas vos mas la villa de Soria, etc. »

Sur la forme de ce privilège, il y 'aurait naturellement biendes observations intéressantes à présenter; malheureusement lesétudes de diplomatique espagnole sont rendues à peu près impos-sibles parle fait qu'il n'existe aucunrecueil d'actes de souverainspéninsulaires publiés avec la précision indispensable en cettematière. Les érudits des derniers siècles se préoccupaient peu derendre exactement toutes les particularités des documents qu'ilstranscrivaient; ils ne s'attachaient qu'à la teneur des actes les

1. Le départ de Du Guesclin et de ses compagnies eut lieu avant le 10 juin1370; 'voir une lettre de Henri Il à la ville de Murcie datée de Guadalajara,10 juin 1370. (Adiciones à ta Crônica de Enrique II, éd. Rivadencyra, p. 53.)

2. Ayala, CrÔ,tica de Enrique II; anti. 1374, eh. 8; ZuriLa, 2. e., liv. X,eh. 19, et Dom Du Ooiitlosquet, Chartes inédites relatives à Du Guesclin et àses compagnons; vannes, 1801, p. 24.

3. Zurita, I. e., liv. X, eh. 19.4. Diego Sanchez de Portocarrero, Antguedad del sciarêo de Molina; Madrid,

1641, p. 244 et 270.

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À BERTRAND DU GIJESCLIN.

plus consciencieux même abrègent souvent les formules et com-mettent des erreurs de lecture. Il serait grand temps de remédierà cet inconvénient; sans recueils d'actes et sans regestes, il n'estpas possible de contrôler sérieusement les récits souvent trèsinexacts ou fantaisistes des chroniques , et par conséquent d'écrirel'histoire de l'Espagne au moyen âge'. Pour le règne de Henri II,la tâche assez considérable serait très fructueuse. Ce roi, si juste-ment surnommé cl de las mercedes, a beaucoup fait travaillersa chancellerie; nul n'a plus donné que lui 2. De nombreux privi-lèges'concédès à des villes ou à des monastères se trouvent dansles dépôts publics, et il n'est pas de grande maison castillane quine possède dans son chartrier quelques mercèdes enriqueas3;on pourrait donc, sans trop de difficulté, réunir une ample col-lection d'actes de ce souverain de toutes les années du règne quifournirait des dates sûres et bien d'autres renseignements.

La donation du 4 mai 1369 appartient à la catégorie des pri-vilèges solennels ou roués (privilagios rodados) et débute parle chrismon inséré dans un cercle que coupe diamétralement le X;dans les segments du haut et du bas : P S, dans ceux de gaucheet de droite : A Q. Après vient une longue invocation commen-çant par: « Enel nonhre de DIOS, » et se terminant par les mots« mantener en paz z en justiçia. » A quelques mots près, quipeuvent avoir été mal transcrits 4 , cette invocation se retrouvedans trois autres privilèges roués auxquels, faute de mieux, nouspouvons comparer le nôtre h; a) celui de D. Pedro Manrique; Bur-

I. Dans son histoire de Pierre P', M. Catalina Garcia s publié en appendiceun regeste de 561 chartes émanées de la chancellerie de ce roi qui rendra debons services. Il faut espérer qu'il en fera autant pour les règnes des succes-seurs de Pierré.

2. Aussi les poètes l'ont-ils célébré « Fis ducados é condados E anuy altosseiiorios, E di g estrailos é àrnios Mas que todos mis pasados, lui fait direle rimeur Pedro Ferrus. (Oancionero de Jlaena, n' 304.)

3. Le Catdlogo de las eoleceiones expuestas en las vitrinas del palaeio deLiria, publié par M' la duchesse d'Albc (Madrid, 1898), en décrit, plusieursqui concernent la maison de Tolède. On en trouve aussi souvent dans les col-lections des amateurs ou des marchands; voy., par exemple, le OaMlogo de,nanuscrllos espafloles, por Don José lgnacio Miré. Serie primera. Anvers 1886.

4. Ainsi Argote de Molina imprime certainement par erreur en defen&.rnMnto de los sus ene,nigos, an lie,, de en destrugmiendo.

5. On pourrait encore rapprocher du nôtre le privilège accordé à Pierre LeBesgue de 'Villaimies, donné à Salamanque le 20 décembre 1369, et qu'a fait con-naltre D. Antonio Maria Fabié, Don Jiodrigo de Viltandrando, Madrid, 1882,

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LA DONATION DU DUCHÉ DE MOLINA

gos, 8 avril 1366 (publié par L. de Salazar y Castro, Casa deLara. Pruebas, p. 49); b) celui de Pedro Iluyde Torres; Toro,22 septembre 1371 (publié par Argote de Molina, Nobleza delAndaluzia, fol. 248); et e) celui de l'amiral Ambrosio Bocane-.gra; Zamora, 5 novembre 1372 (publié par L. de Salazar y Cas-tro, Catdlogo de (os sciores y condés de la casa de Fer-nanuez; Madrid, 1682, p. 44). Dans les privilèges a et e,l'invocation se termine aux mots corte celestial, maïs Salazar npu abréger la formule. Le préambule commençant par: « Et por-que es natural cosa, » est conforme, sauf quelques variantes, àcelui du privilège b, mais e est très différent et a n'a rien, ce quirésulte sans doute d'une omission de l'éditeur. La notification com-mence par : « Por ende queremos; » de même dans b, alors quea et e ont: « Por ende nos, catando esto, queremos. » Les titresdu roi sont les mêmes que ceux de Pierre le Cruel, sauf celui dese?ior de Biscaya, que ilenri n'a jamais porté, la Biscaye ayantété réservée par lui en 1366 à son frère Don Tello, qui pouvaitd'ailleurs la revendiquer comme héritier de sa femme D Juana deLara assassinée par Pierre en 13591. Suit l'exposé : « Por con-nosçer a vos, » qui est ailleurs « Connosçiendo . a vos, » puis ledispositif : « Por esto ... darnos vos. » Les clauses finales s'an-noncent: « Et sobresto mandamos 2 defendemos, » et la mentiondes signes de validation : Et desto vos mandamos dar, » alorsqu'on trouve ailleurs (par exemple dans a) la formule plus com-plète : « E porque osto sea firme y estable para siempre jamas,mandamos vos dur. » Le privilège présente ensuite les deuxsignatures autographes du roi : « Nos El Bey, » et de la reine« Y'o la rreyna, » ce qui ne paraît pas être le cas pour d'autresprivilèges roués de la même époque (a par exemple n'a que « NosEl Bey »). Il n'y a rien de particulier à remarquer sur les autressignes de validation, la roue 2 , le sceau, etc. Ces observations

p. 167; mais la copie authentique de 1377 qui a servi À l'éditeur est si défec-tueuse qu'il vaut mieux ne pas s'en servir, au moins pour des questions dediplomatique.

1. Ayala, Crénica de .0. Pedro; non. 1366, eh. 7.2. Sur la roue des privilèges, voy. J. Delaville Le Ilouix, Nouvelles archives

des missions, t. IV (l'aria, 1803), p. 244. cette roue était plus ou moinsornée; celle de notre diplôme l'est fort peu, 'nais le P. Andrés Merino(Escudo de leer, Madrid, 1780, p. 265) reproduit une roue, tirée d'un privi.lège de Henri li de l'année 1368, où l'un des cercles est orné d'un. cordon et

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A DEISTIIÂND DU GUESCLIN.

sur la forme du privilège du 4 mai 1369.semblent prouver qu'ily eu dans les premières années au moins du règne de Henri Ilbien des hésitations dans la rédaction des privilèges solennels, cequi s'expliquerait par l'instabilité du nouveau régime; la chan-cellerie du bâtard n'était pas encore suffisamment stylée.

Mais la partie du privilège qui mérite une attention particu-lière est celle des confirmations. Il y a lieu de distinguer ici huitgroupes : 1 0 les confirmations qui suivent immédiatement lessignatures royales et qui sont écrites à longues lignes; 2° lesconfirmations des archevêques de Santiago, Tolède et Sévilleau-dessus des colonnes et de la roue; 30 à 70 les confirmationsdes deux premières colonnes de droite, de la colonne de la roueet des deux colonnes de gauche; 80 les confirmations de grandsofficiers au bas des colonnes. L. de Salazar nous apprend', etl'examen des privilèges roués jusqu'au xi'° siècle confirme sondire, que l'usage de la chancellerie, après la réunion des cou-ronnes de Castille et de Léon, fut de réserver les deux colonnes dedroite, la première aux prélats de Castille, la seconde aux richeshommes dudit royaume'; il fait observer en outre que, pour lesriches hommes, on tenait compte, dans certains cas, de la situa-tion de leurs fiefs, qu'ainsi les Castro, quoique d'origine castil-lane, confirmaient dans la colonne de Léon, à cause de leursfiefs situés en Galice, mais que, d'autre part, les Ponce, d'origineléonaise, continuèrent de confirmer avec les Léonais, même aprèsqu'ils se furent établis en Andalousie. La chancellerie de Henri IIrespecta-t-elle à la lettre l'ancien usage? C'est à quoi l'on nepourra répondre sûrement qu'après avoir examiné un grandnombre de privilèges originaux, mais il est déjà permis de sup-poser qu'il y aura eu sur ce point comme sur d'autres beaucoupd'hésitations. Salazar d'ailleurs reconnaît qu'à l'époque qui nousoccupe la répartition des riches-hommes dans les colonnes ne sefaisait plus avec la môme rigueur qu'antérieurement: ya no sotiaaver on osto grande cuidado 3.

Si l'on examine notre privilège au point de vue des confirma-

où les quatre angles du carré dans lequel est inscrite la roue contiennent desrinceaux.

1. 0f. aussi le ch. xi du livre Il des Di gnidades seqlàres de Salazar deMendoza.

2. Casa de tara, 1. 118.3. Casa de tara, III, 449.

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10 LA DONATION DU DUCHÉ DE MOLINA

tions, voici ce qu'on observe Le premier groupe comprend1 0 le prince héritier D. Juan; 2° D. Tello, frère du roi; 30 D. San-elle, frère du roi; 4° D. Alfonso d'Aragon, petit-fils du roiJacques H d'Aragon; 50 D. Alfonso, fils illégitime du roi; touspar conséquent des princes de maison royale. Le second groupe(têtes de colonne) comprend, dans l'ordre suivant, l'archevêquede Santiago (tête de la première colonne de droite), l'archevêquede Tolède (au-dessus de la roue), l'àrchevêque de Séville (tête dela première colonne de gauche), ordre qui a lieu de surprendre,car l'archevêque de Santiago devrait commander la colonne desévêques léonais; c'est ce qu'on trouve dans le privilège de Boca-negra (c), tandis que celui de Manrique (a) procède comme lenôtre; il n'y avait donc pas de règle fixe. Le troisième groupe(première colonne de droite) énumère les évêques de Castille encommençant par celui de Burgos, puis immédiatement après lesmaîtres des trois ordres militaires, Santiago, Calatrava et A1cn-tara et enfin le prieur de l'ordre de Saint-Jean; or, dans les deuxprivilèges a et e, ces derniers dignitaires sont autrement répar-tis le prieur de Saint-Jean figure à la colonne de Castille, maisle maître de Santiago, par exemple, confirme dans la colonneléonaise. Le quatrième groupe (deuxième colonne de droite) secompose de deux catégories de riches-hommes et même de trois1 0 d'un personnage proche parent de la reine, Don Juan SanchezManuel, comte de Carrion, qui, dans et, confirme comme grandofficier (grand adelantado de Murcie) au bas du privilège' et,dans e, confirme bien dans la deuxième colonne de droite, maisen cinquième lieu seulement; 2 0 de cinq e vassaux du roi, »c'est-à-dire de personnages étrangers à la couronne de Castille,Aragonais ou Navarrais, ce titre de vasallo del rcy ayant étéréservé, jusqu'au règne de Jean Il environ, soit à des princes tri-butaires, comme les rois musulmans d'Espagne, soit à des princesou des seigneurs étrangers qui avaient reçu des fiefs ou desrécompenses en Castille?; 3° de riches-hommes castillans. Les

t. Je ne m'explique pas cette confirmation dans un diplôme du s avril 1366,puisque D. Juan Sanchez ne fut nommé grand adetantado de Murcie que !eIl juin 1360 et que précisément dans notre privilège il ne porte point encore"titre. Il le porte, en revanche, dans le privilège de Gonzab Merle du 16 mars1369. Doit-on supposer que ]a charge lui avait été donnée dès 1366, pour ainsidire in petto?

2. L. de Salazar, Casa de tara, II > 30, et Advcrtencias hist.jricas, p. 33. Mais

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À BERTRAND DU GUESCLIN. 11autres groupes ne suggèrent pas d'observation, sauf qu'il fautnoter que la colonne dite léonaise des riches-hommes ne contienten réalité qu'un nom vraiment léonais d'origine, celui d'unPonce, et qu'il débute par un personnage tout à fait inconnudans l'histoire Don Johan /iio del noble don Fadriqucmaostre que fue de Santiago. D. Fadrique, frère de Henri II,fut assassiné par ordre de Pierre le mardi 29 mai 1358 et lesgénéalogistes ne lui reconnaissent que deux fils D. Pedro,comte de Trastamara, et Alfonso, souche des almirantes deCastille du nom d'Enriquez. Les privilèges à peu près contempo-rains du nôtre, celui de D. Pedro Manrique (1366), celui deD. Gonzalo Mexia (1369) et celui de miser Ambrosio Bocanegra(1371), à la place qu'occupe ici ce D. Juan, inscrivent tous DonPedro sobrino del roy, conde de Trastamara e de Lentose de Sarria'. Doit-on supposer une erreur du scribe de la chan-cellerie, qui serait bien forte et bien extraordinaire et de naturepresque à faire naître des doutes sur l'authenticité du document,si cette authenticité n'était pas établie par tous les autres carac-tères intrinsèques et extrinsèques de l'acte? Ou doit-on recon-naître dans le D. Juan un personnage réel dont les historiens nenous ont pas conservé le souvenir? Nous ne sommes point enmesure de trancher cette question, qui assurément mériteraitd'être élucidée. En somme, ce rapide examen de la liste des con-firmations dans le privilège de Molina et la comparaison dequelques-unes de ses particularités avec d'autres textes imprimésdénotent chez les officiers de la chancellerie un fort médiécre res-pect de la tradition et des règles observées antérieurement; maisil faut attendre, pour se prononcer sur ces questions, la publica-tion rigoureusement contrôlée de textes authentiques, car il con-vient de tenir jusque-là pour suspectes toutes les transcriptionsdes historiens ou des généalogistes.

Cela étant, il a para convenable de donner du privilège deMolina une édition diplomatique où toutes les particularités gra-phiques de la pièce originale ont été minutieusement respectées etoù les abréviations ont été résolues en caractères italiques. Aprèsle texte de la charte, suivent des notices biographiques sur tous

pourquoi, dans le privilège e, D. Juan Sanchez Manuel est-il qualifié de vasaflodel rcy P

I. Dans le privilège de Le Besgue de Villaines (1369), on litDon Pedro,fijo del rnaestre. »

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12 LA DONATION BU DUCHÉ DE MOLINA

les personnages qui s'y trouvent mentionnés. Les dates et autresrenseignements généalogiques ou historiques qu'elles contiennentne sauraient être garantis, vu l'extrême imprécision et les erreurssans nombre des livres espagnols où l'on peut recueillir des don-nées sur les confirmants du privilège. Pour le xiv° siècle, commepour les périodes antérieures ou postérieures, un pecrage dignede ce nom n'existe pas. Le Nobiliario gcneal6gico de losreyes y titulos de Esp&ïa dAlonso Lopez de Haropublié en1622 et qui se présentait comme devant faire foi en ces matièresfut discrédité officiellement dès l'année suivante par une ordon-nance du Conseil de Castille; quant aux autres ouvrages généa-logiques du XVII9 siècle, ils ne doivent être utilisée qu'avec beau-coup de circonspection: seuls ceux de-Luis de Salazar y Castro,le plus consciencieux et le plus érudit des généalogistes espagnols,qui, s'il avait été aidé, nous aurait donné pour l'Espagne unPère Anselme, mérite plus de créance, car il avait la bonnehabitude de travailler sur les documents originaux; mais il n'atraité, dans ses écrits, que d'un certain nombre de familles et nouslaisse souvent dans l'embarras. Quant aux listes d'évêques, ellessont toutes extraordinairement défectueuses, depuis les plusanciennes jusqu'à celles de V. de La Fuente, dans son Histo-ria eclesidstica de Espaa, de Gains, dans la ,Series episco-porum, et d'Eubel, dans la Hierarchia catholica mcdii aevi.

L'original du privilège de Molina est conservé parmi lesmanuscrits de la bibliothèque de Rennes sous le n° 528 et futdonné à cette bibliothèque en 1817 par M. Régnier de Courpéan,propriétaire à La Guerche 1 . Au commencement du xvII' siècle, ilse trouvait encore dans la maison de La Roberie, issue d'un onclede Bertrand Du Guesclin, au témoignage du P. Augustin Du Paz:• Les lettres de ce don escrites sur velin en langage espagnol• sont en la maison de La Roberie, issue d'un oncle dudit Ber-• trand, comme nous dirons cy-après, et furent traduites d'espa-• gnol en langage françois par le sieur de Martines, lors conseil-• 1er au parlement de Roues. Et me furent données traduites en• françois par le sieur de Boissy, autre conseiller audit parie-• ment 2. » Le P. Du Paz publia la traduction de Martines dans

t. Voy. la . description de cette pièce, par M. Vétautt, dans le Catalogue gêné-rat des manuscrits, t. XXIV, p. 219.

2. Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne, Paris,16-20, p. 417.

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 BEISTRANI) DU GUESCLI N. 43

son Histoire généalogique, et cette version française fut repro-duite pâr Dom Morice, qui l'ajouta aux preuves de son Histoirede Bretagne'. Pour ce qui est du texte espagnol, il n'a étépublié que de nos jours par M. André, conseiller à la cour deRennes, dans le tome VU des Mémoires de la Société archéo-logique du département d'Ille-et-Vilaine', mais avec deserreurs de lecture et de copie si grossières qu'elles rendent sonédition inutilisable.

Bien conservé en général, le privilège de Molina se lit facile-ment; seuls le nom d'un des vassaux du roi et ceux des deuxnotaires de Castille et de Leon, fort effacés par l'usure de la pièce,sont assez indistincts. Le sceau du type équestre pend encore àla charte par ses lacs de soie verte, blanche et jaune. En somme,ce témoignage précieux des prouesses d'un de nos plus illustrescompatriotes en Espagne, et qui par son contenu intéresse direc-tement l'histoire de France, mérite certainement par sa formel'attention des diplomatistes; c'est un bon spécimen d'acte solen-nel de la chancellerie castillane au XIV0 siècle,'.

Alfred MoIa-FATIo.

% Encl nonbre de DIOS padre 2 fluo 2 fpiritu fanto que fou trefperfonas 2 Vfl dios uerdadero que b[i]ue 2 Regna por fienpre jamas 2dola uirgen gloriofa Sauta MARIA lu madre aquien nos tenemos potfennora 2 par abogada en todos nuestros 4 (2) lèches et aonrra z aferuiçio de todos los fantos dela cotte çelestial et qual pot la lu piedatnos quifo enfaiçar en deftruyrniento delos fus enemigos 2 nos efco-gio por juez de fit pueblo pot que pudiefemos en (3) falçar z onrrarz engrandeçer los fus Regnos 2 los defeuder z mantcner en paz zen juftiçia Et parque es natural cofa que todas las cofas que dios

1. Preuves, 1, 1628.2.Le tirage à part du mémoire de M. André porte le titre de Grande charte

de fleuri de Trcznstarnare conférant à Bertrand Du Guesclin le duché deRennes, 1870, brochure in-8' de 41 pages.

3. Grâce à l'obligeance de M. Le 1-lit, bibliothécaire de la ville de Rennes,qui, sur la demande du ministère de l'instruction publique, nous a prêté l'ori-ginal, l'École des chartes en a fait faire récemment une reproduction phototy-pique qu'elle a classée dans ses collections sous le n' 746 de l'ancien fonds desfac-similés.

4. Dans les abréviations résolues, en n'a pas fait partout la distinction del's courte et de I's bogue, l'imprimerie ne possédant de cette dernière lettredans le caractère italique qu'un petit nombre d'exemplaires.

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11 LA DONATION DU DUCI1I DE MOLINA

enefte monde fizo naçer feneçen qutzndo cl Lieue pot bien Et quantoata (4) vida defte mundo cada vna ha fa tienpo z curfo fabido Etnon finca otra cota que fin non aya faluo dios que nunca ouo comiençonin avra fin Et afemejanca del ordeno los angeles 2 la corte çelcs-liai Et comme quier que quifo que oulefen comienço pero non queouiefen fin (5) mas que durafen fienpre Et afi commo cl cf duraderoafi quifo que el tu Regno durafe para fienpre Et por onde todos losReyes fe deuen menhrar de aquei Regno ado an de yr adar Razonas queles dios enefte mundo encomendo z pot quiert Regnan 2CUyO lugar tienen (6) por Io qual fou tenudos de fazer limofna pot citu amor 2 avn pot que pertenece al estado delos Reyes z ala su Rea-leza de enobleçer z onrrar z preuilligiar atodos aquellos que bien 2lest mente los fil'UCn heredando los en fus Regnos Pot onde ptere-mos que Sepan por efte nuestro (7) preuillegio los que agora fonoferan de aqui adelante cornmo Nos Don ENRIQIJE Por la gracia dedies Roy de caftiella De Toledo De leon De Gallizia de Souilla De Cor-doua De Murçia De Jahen Bel (8) algarbe De algezira Et fennor Demolina Regnante en von conla Reyna Donna JUANA mi muger zconel infante Don JUAN mie fijo primero heredero delos nuestrosRegnos (9) de cafiiella z de Jean Por connofçcr auos el nueslro muycaro amigo mofen beitran de claquin coude de bonga villa que altienpo que nos entramos enlos nuestros Ilegnos de caflie (10) lIa zde leon ta otra nez euel anno dela era de miii z quatroçientos z qua-tro annos nos cl dicho mofen beltran veniftes con nos pot nos acon-pannar z ayudar acobrar las nuestros Regnos Et troxieftes todas lasmas (11) gentes deArmas que nos pudieftes en nuestro feruiçio Et otrofipor que defpues defto nos cl dicho mofen beitran vos aeueftaftescon nos enla batalla que nos ouimos conel prinçipo de gales 2 fuftesprefo por nuestro ferniçio enla dieha batalla' 2 vos cofto muy gran-des quantias de marauedis (12) delo vuestro por la vuestra Rendi-çion Etotrofi pot que agora defla aira venida que nos venimos aco-brar los dichos nuestros Regnos nos cl dicho mofen beltran veninSdetos Reynos de françia anos feruir con mucha conpanna que troxif-tes a nuestro feriiiçio 2 vos acaefçieftes connafco cnla (43) batallaque nos ouimos eonel traydor tirano 2 que fe llamaua Rey nuestro

1. La bataille de Nzlgera (3 avril 1367).2. Cette épithète, appliquée par Henri II à son frère, est de règle dans les

actes de sa chancellerie; on trouve aussi l'expression a aquel maIn tirano o et,ailleurs, une autre tort curieuse L traidor hereje tirano de Pero Cil, o quin'a été expliquée que de nos jours et qui fait allusion à une imputation debâtardise portée contre Pierre le cruel. Voy. Catalina Garda, t. c., t. I, p. 3

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À BERTRAND DU GUESCLÈN. 15

enemigo z conlos moros que canel vi nieron para eftroyr los nuestrosRognas 2 Ioda la christiandat enquelo vençimas z defbaratamos aol2 atodos las que conel vinia& Et otrofi pot nos , fazer paga 2 emiendade quales (14) quicr contins de rnarauedis que ues deuiemos 2 aaiamosadar en qualquier mariera z por qualquier Razon afi de fueldo comtnode emienda de tierra comma de otra qualquier mariera que nos vosdeulefemas o fuefemos tenudo deuos dar auos z atodos las otros cana-lIeras z efeuderos que convufco vinieron en nuestro feruiçio la primeravez que (15) nos entramos enlos nuestros Rognas fafta el dia dela peleade Naiara For efto 2 par muy altos 2 may grandes z muy sennaladosferuiçios que defpues aca nos auedos fecho z fazedes de cada dia etpar nos onrrar-z heredar enlos nuestras Regnos par que feades masonrrado 2 valades mas vos 2 las que de (16) vuestro Image deçendie.ren Damas nos en donaçian par juro de heredat para agora z parafienpre jamas la nuestra villa de molina canel caftiello dela dichavilla z que nos Ilamedes duc de malina uos z las que de vuestroimage deçendieren Et dames nos mas la villa de forma 2 cane! caftiellodola dicha (17) villa et la villa de atienca 3 conel caftiello dola dichavilla Et la villa dealtnaçan 4 canel caftiello dola dicha villa z maron52 mante aguda 6 et la villa de deça 7 con fa alcaçar z çuhela 8 z feranaz ceruera'° z arncdo ll Et damas rias cUlas dichas villas z jugales con(ados fus termines z pertenençias quales perte (18) neçen z pertene-

et 416. fleuri Il se qualifiait lui-même volontiers de • caballora y servidor déJesucrista. P (ibid., p. 417.)

1. La bataille de Mantiel (14 mars 1369). Cf. Ayala, Crônica de D. Pedro;ana. 1369, cL 6.

2. Soria, dans la Vieille-Castille, aujourd'hui capitale de la province deSan nain.

3. Atienza, ville de la province de Guadalajara, située non loin de Siguenza.4. Almazan, ville de la province de Sana.5. Moron, ville de la province de Sana, district judiciaire d'Alrnazan.6. Monteaguda, ville de la province de Sana, district judiciaire d'Almazan.7. Deza, ville de la province de Sonia.S. Cihuela, ville de la province de Sonia, district judiciaire de Sana.9. Seron, ville .de la province de Sana, district judiciaire d'Âlmazan.10. Cervera de rio Alhama, ville de la province de Lagraio. Du Guesclin céda

cette ville à D. Juan Rarnirez de Arellano par acte fait à Ségovie le 2 novembre1369. (L. de Salazar, Casa de tara, 1, 376.)

Il. Arnedo, dudad de la province de Lograiio. D. Rafael Flaranes de Rablesprétend que Henni 11 avait donné ï séparément la ville d'Arneda à Du Gues-clin et que celui-ci la céda à D. Pedro Fernandez de Velasco eu échange desfaubourgs de Sana. (Adiciones â tas notas de ta Crônica de D. Enrgue Il,P. 46.)

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46 LA DONATION DU DUC!!4 DE EOLI&A

çerdeuen et con toda la juridiçion z fennorio que nos auemos enellas2 Cfl cada vna deilas 2 con todas las Rentas z pechos 2 dercehosdelasdichas villas z lugares z de cada vna dellas afi almoxarifadgosportadgos aduanas z diezmos de pucrtos z falinas que nos y auemos2 nos perteneçen z pertene (19) çer dcuen en quai quier maneraenlas dichas villas z iugares 2 en cada vna dellas z con todos losotros pechos 2 derechos quales quiet toreros onon toreros 2 otrasquaks quier cofas que pertenezcan z pertcneçer deuan en quai quietmanera al fennorio delas dichas villas 2 lugares 2 de cada vindellas z coula iustiçia çiuil et (20) criminai z mero 2 mixto inperio zcoula iuridiçion alla 2 haxa 2 coud fennorio delas dichas villas zlugares 2 de fus terminos z con montes 2 nUes 2 prados z paflosz dehefas z Rios z aguas corrientes enon corrientes z con fornas zbannos 2 açennas z molinos z carneçerias 2 huertas z vinnas z tic-ras z heredades (21) 2 pofefiones z con lodos fus fucros z franque-fl5 2 libertades fegunt que mas conplidamente las dichas villas z!ugares z fus termines 10 ouleron delos Reyes onde nos venimos 2

delos otros sennores cuyas fueron tasta aqui Et efta merçed z clona-çion nos fazemos pot iuro de heredat para agora z para sienpre (22)jamas para dar z uender z enpennar z trocar 2 canbiat' et para quefagades dello z enello afi comrno de cofa vue ftra propia Pero queninguna deftas cofas non podadcs fazer con omne de orden fin deReligion nin de tuera del nuestro fennorio nin con otro ninguno quefea avnque fea del nueftro fennorio que feu en nuesero de (23) feruï-çio Et Retenemos para nos z alos Reyes que dcfpues dcnos Regnarenen caftie!la z en leon mineras de oro ode plata ode amI filas y hao ouiere de aqui adelanle Et alcauaias 2 terçias z feruiçiosz monedas2 otros quaies quiet pechos que nos endos nuestros Regnos echare-mos 2 moneda forera de (24) fiete en flete annos quando nos la die-ren en cannofçimiento de sennorio Real Et otrofi que nos el dichomofen beltran que nos fagades pleito 2 omenage 2 feades tenudo detener las dichas villas z caftiel!os z iugares enla manera 2 condiçio-nes z onienages queio touieron todos los natwrales de cafti (25) cHaaquien los Reyes de caftiella onde nos venimos fizieron merçedes 2agora tienen denos las nuestros Naturaies delos lugares queies nosagora damos Et otrofi que nos obedezcades 2 acajades anas z def-pues de!os nuestros dias al infante don johan mio Bio primero herc-dero o aquien nos dexare (26) mes en nuestro testarnento culas dichasvillas 2 lugares z cafticilos z en cada vno dellos enlo alto z enlobaxo cada que y liegaremos yrado o pagado con pocos ocon muchos

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 BERTRAND BU GflESCUi. 17de noche z de dia Et que fagades ende guerra z paz par nuestro man-dado cada que uos Io mandaremas o eubiarernos mandar (27) Et quevengades anuestras enplazamientos 2 anuestros Ilamamientos cadaque nos enhiaremos enplazar o Ilamar 2 cunplades nuestras carias znucstro mandado fegunt que es acoflunbrado Et fi le menguare lajustiçia quela vos non quefieredes fazer nin conplir que nos quelamandcmos fazcr 2 canplir Otrofi que por eflas (28) dichas merçedesque uas fazemos que nos ei dicho niofen beltran que feades nuestronatterai 2 nuestro vafallo nos z todos aqucilas que deuos vinieren queefta tierra lieredaran Et que feades tenudo denas fazer aquel Reconnof-çimiento 2 Aquella Reuerençia que fou tenudos z fazentodos las nues-Iras Naturates afi (29) comme afu Bey z afu fennor natural Et otrofique todos los pleitos 2 juras que nos anos fazedes que feades tenudodelas tomar alos vuestros alcaydes que uos dexaredes culas dichasVillas z lugarcs 2 caftiellos Et par este nuestra preuillegio opof cltraslado del fignado de efcrïuano publico manda (30) mas alos con-çeios z Alcalles z alguazil[e]s z oflçiales z ornes buenos delas dichasvillas 2 lugares que dichas fan 2 de cada vna deltas que ayan 2Reçiban de aqui adelante por fu fennor auos et riche mofen beltranet nos acajan entas dichas villas 2 caftiellas 2 lugares 2 en cada vnadellas (31) Et que obedezcan z cunplan vuestras cartas z vuestromandado z fagan par nos afi comma par fa fennor et nos Recudan2 fagan Etecudir con todas las Rentas z pechos 2 derechos fobredi-chos 2 con cada vno deltas auos cl dicho mofen beltran o al quclaouiere de recabdar por uos culas dichos !ugares 2 en cada (32) vnode]las bien 2 conplida meute en guifa que nos non menguen endenin-guna cafa fegunt que mas conplida mente Recudieronconellas alasotros Reyes onde nos venirnas z anas 2 ales atros fennores que fuerondelos dichos lugares fasta aqui Etpor que nueftra valuntad es de tener zmandar guardar 2 conplir A (33) vos cl dicha mafen beltran z alos quedenos decendieren efta merçed z donaçion que uas fazemos fegunt dichoes prometainos uas afi comme Bey z fennor 2 fliO de] Bey don alfanfoque dios perdone denas guardar 2 mantencr cfta merçed 2 donaçionque uos fazemos Et que nos nin atre par nos nin por (34) nueslromandado que nos la non tiremos nin quebrantcmas nin mandemosquebrantar en ningunt tienpo por ninguna manera Et defpues delasnuestros dias mandamos al dicho infante dan Johan mie fluo que nosle guarde 2 tenga 2 cunpla en inanera que para fienpre jamas feavaledera z guardado Lado (35) efta cula mancra que dicha es Et noscl fobredicho Bey Don ENRIQUE de çierta fahiduria fuplimos de!

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18 LÀ DONATION DU DUCHÉ DE MOLINS

nueftro llenero conplido poderio Real enefta prefente merçed 2 graçia 2 donaçion que nos famines a vos cl dieho mofen beltran 2 alesvuestros deçendi (36) entes dcias dichas villas z luares fobre-dichos enla manera que dicha es toda soiepnidat o infurnaçion o otraquàlquier cofa que de derecho ode fecho o feunt costunbres o preui-ilegios delos dichos Repos o otras quales quicr ordinaciones ef (31)criptas onon efcriptas que afazer nier conplida mente efta mcrçedque nos fazemos fon neçefarias oportunas par quai quier maiiera oRazon que fea en toda aquclia manera que mas conplida mente puedefer dicho o efcripto o nolado o entendido a prouecho deuos (38) cldicho mofen beitran enla manera que dicha es Et fobrefto manda-mes z defendemos que ninguno nin aiunos non fean ofados deuosyr nin pafar contra efte nuestro preuillegio par tics in quebrantai'oman€uar en ninguna cofa en algunt tienpo por ninguna mancraSinon quai quier o quaies quier quelo fiziefen avrian (39) la nucstayra z donnas pechar nos yan en pena miii doblas de oro caftellanasacada von et toda vegada que contra ello fuefe opafafe 2 suas eldicho mofen beitran o aquien vuestra liez touiefe toiles los dannos 2

menofeabos que par ende Reçibiefedes doblado Et deflo vos manda-mes (40) dar efte nuestro preuillegio Rodado 2 feellado con nuestroSeeito de plorno coigado enque efcriuimos nuestro nantira. Dado eftepreuillegio cola muy noble çihdat de Seuiiia quatre dias de mayo erade miii z quatroçientos 2 fiete annos.

Nos El Roy Yo la rreyna.El noble Infante don MAN fluo del muy alto z muy Noble 2 muy

poderofo 2 bien auenturado Roy don Enrrique primera hercdero eniosRegnos de caftieiia z de leon .........Confirma

Don Tello coude De vizcaya hermano dei Roy z lu aiferezmayor ................Conflrma

Don faucha Gonde de aiborqueque hermano de! Roy fennor deharo z de iedefma.............Confirma

Don alfonfo fluo del infante don pedro de aragon marques de villenaconde de Ilibagorça z de dcnia vafalio de! Roy . . . . Confirma

Don Aifonfo fluo de! Roy fennor de Norenna. . . . Confirma

(Première colonne de droite.)

Don Rodrigo arcobispo de fantiago ....... . conf.Don domingo ohifpo de burgos .........conf.Don gutierre obifpo de palençia ........ . con f.

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À JIERTRÂND DU GUESCLIN.

Don Ruberto obifpo de calaborra.Don loretiço ohifpo de ofma ......Don iohan obifpo de figuença......Don bernat çafont obifpo de cuenca.Don martin obifpo de fegocia......Don alfonfo obifpo de auila ......Don frey iohan guerra obifpo de plaçençia.Don andres obi[po de cordouaDon Nicolas obifto de jahen ......Don Nicolas obifpo de cartagena .....Don frcy gonçalo obi[po de cadiz 2 algeziraDon gonçalo mexia maeftre dela orden dela caualleria

Liago ...............Don pero monniz maeftre dela orden de calatrauaDon melon fuarez maeftre de alcantara.Et prioradgo de fant iohan de acre .....

19conf.conf.con f.con f.conf.con f.con f.con f.conf.conf.conf.

de fan-con f.con f.

• conf.conf.

Pero manrrique adelantado mayor de caflie) la• con f.

(Deuxième colonne de droite.)

Don iohan fanchez manuel conde de Garrion .....conf.Don felipe de caftro vafallo De! Bey ........conf.Don iohan Ramirez de arellano fennor delos camcros vafallo del

Bey con f.Don pero boyl fennor de huepte a de boyl vafallo del Bey con f.Don iohan martinez de luna vafallo del Bey . con f.Don Ramon fauchez fcnnor de afi[ain] vafallo del Roycon f.Don iohan alfonfo de haro..........centDon iohan Rodriguez de villalobos .......conf.Don garci ferrandes manrrique ........con f.Don Roy gonçales de çifneros con f.Don bcltran de gueuara con f.Don garçi aluares de toledo fennor do valde corneja.conf.

fernant peresdeayala adclantado mayor de! Regnode murçia. conf.

(Colonne de la roue.)

Don gomcz arçohifpo de toledo primado delas efpannas chançellermayor del Bey . . .............con f.

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20 -LA DONATION DU DUCHÉ DE MOLINA

(Dans la roue.)

1- SIGNO BEL REY DON ENRIQUEt BONTELJL000NDEVIZ CAYAAL F'EREZMAYORDELREYCONFIRMA DONALUARGARCIADEALBORNOZ MAYOR DOMO MAYOR DELREYCONFIRMA.

(Sous la roue.)

iohan Nunnez de villazan iuftiia mayor dé cala de! Rey . cent.Miçer [ambrofio de bocan]egra almirante mayor dela mar. conf.B...............notario mayor de

cafticlla vafallo del Rey ............conf.[Diego gomez] de toledo notario mayor de! Regno de toledo. conf.

(Première colonne de gauche.)

Etarcobifpado de Souilla ..... vaga.Don frey pedro obifpo de leon contBon fancho obifpo de ouiedo . con f'.Don fcrnando obifpo de Aftorga con f.Ban alfonfo obifpo de çaniora con f.Don alfonfo obifpo de falamanca. conf.Bon iohan obifpo de çibdade . con f.Don frey diego obi[po de caria con f.Don iohan obifpo de badajoz * CentDon iohan obifpo de tuy ..... con f.Bon froy alfonfo ohifpo de logo con f.La Eg!efia de Orens vaga.La Eglefia de mondonedo ..... vaga.

Pero Suares de qui ntx)nes adelantado mayor de lierra de leon 2 deafturias .................conf.

Pero Ruyz farmiento ade!antado mayor de gallizia . . . con f.

(Deuxième colonne de gauche.

Bon iohan Filo dol noble don fadrique macftre que fue de fan-tiago .................. con f.

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À BERTRAND DU GUESCLIN. 21Don iohan alfonfo de guzman Comte de Niebla conf.Don pero ponçe de (con............con!'.Don alfonfo peres de gnzman..........conf.Don marlin ferandes de guzman . . . . . . . . . conf.Don diego lopes de çifuentes ......... . con!'.

Don alfonfo ferrandes de monte mayor adelantado mayor delafrontera .................con!'.

NOTES BIOGRAPHIQUES.

L Les princes.

Nos et lley. - D. Enrique, fils d'Alphonse XI et de Da Jeonor doGuzman, né le 13 janvier 1333, en même temps que son frère Fadrique.Aussitét après sa naissance, il fut adopté par Don Rodrigalvarez de Astu-rias, seigneur de Norofia (Crônica de D. Alfonso M, eh. 428), qui mou-rut peu après. (Ibidem, ch. 137.) Il porta pendant le règne de son frèrele titre de comte de Trastamara qui lui avait été légué par son pèreadoptif. Proclamé roi k Galahorra en mars 4366, il succéda à son frèreen mars 1369 et mourut du 29 au 30 mai 1379, à l'âge de quarante-sixans et cinq mois. (Ayala, Crdnica de D. Enrique II, anu. 1379, eh. 3.)

Yo la rrevna. - D• Juans, Manuel, fille de l'infant D. Juan Manne],prince de Villena, et de D' Blanca de Lara y de la Cerda. Née en 1339,elle fut mariée en 4350 à Henri, comte de Trastamara. En 4361, à lamort de sa nièce Da Blanca, fille de son frère D. Fernando Manuel, ellehérita de tous les fiefs paternels; elle hérita également, par suite de lamort violente de ses cousines Da Juana et Da Isabel de Lara, des mai-sons de Lara et de Biscaye, dont Henri U, en 4366, disposa en faveurde son frère D. Telle. Elle mourut k Salamanque le 27 mars 1381.(L. de Salazar, Casa de tara, III, 221, et Flore; I?cynas catholicas,p. 654.) Son sceau a été reproduit par L. de Salazar, Casa de frira.Pruebas, p. 652, et aussi (fort mal) dans le Catdtogo de Miré, n° 42.

Don Juan. - Fils de Henri U et de D' Juana Manuel, né à Epila enAragon le vendredi 24 aoùt 4358, proclamé roi à Santo Domingo de laGalzada le lundi 30 mai 4379, mort dune chute de cheval à Alcalà deflenares le dimanche 9 octobre 1390.

Don Tello. - Voir plus bas les confirmants de la roue.Don Sancho. - Fils cadet d'Alphonse XI et de D' Leonor de Guz-

man, né entre 1341 et 1345. En 1356, on le conduisit en Aragon pour is

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22 LÀ DONATION DU DUCHé DE MOLINA

mettre à l'abri des menaces de Pierre le Cruel. (Ayala, Crônica deD. Pedro, ana. 4356, eh. 2.) En 1366, lors de son couronnement, Henri IIlui donna tous les biens laissés par le fameux favori d'Alphonse XI,D. Juan Alfonso, seigneur cl'Alburquerque, et par D a Isabel de Menesessa femme, et lui ordonna de prendre le titre de comte d'Alburquerque;il lui donna en outre Ledesma, liaro et d'autres fiefs. (Ayala, Ibid.,son. 4366, eh. 7.) 11 épousa Da Beatriz de Portugal, fille de Pierre etd'Ines de Castro, dont il eut Urraca, mariée, plus tard à Ferdinand 1-d'Aragon. Voulant à Burgos, en 4314, apaiser une querelle de gensd'armes, il y fut tué entre le 19 et le 22 février. ('Voir Ayala, Crônica deD. Enrique II, son. 4374, eh. 2, et une lettre du roi à la ville de Murcie,du 22 février 1374, dans les Adiciones à la chronique, p. 57.)

Don Alfonso. - Fils de l'infant D. Pedro d'Aragon, comte d'Ampu-rias, Ribagorza et Prades, et petit-fils de Jacques II d'Aragon. 1] poikeici les seuls titres de comte de Ribagorza qu'il tenait de son père, et demarquis de Villena que lui octroya Henri 11 en 1366, « quoique l'étatde 'Villena appartint à la reine Da Juana. P (Ayala, Crénica de D. Pedro,son. 4366, eh. 7.) Antérieurement, il possédait déjà le comté de Demie.(Voir les privilèges de D. Pedro Manrique et de Gouzalo Mexia, où ilconfirme sous le nom de marquis de Villena, comte de Hibagorza etde Denia). Le titre de vassal du roi lui est donné en sa qualité deprince étranger. Outre l'importante mercède du marquisat de 'Villena,II dut encore à la faveur de Jean Jar d'être créé connétable de Castille.(Voir le privilège de la création du premier connétable de Castille dansles Adiciones à la Crônica de Juan!, p. 147.) Sous le règne de Henri liT,il perdit le marquisat dé Villena, mais, en revanche, Martin le? d'Ara-gon, en 1399, le créa due de Gandia. Il mourut le 5 mars 1412. (Adi-atones à la Orônica de .Enrique Iii, p. 256, et Luis de Salazar, Adver-tencias histôricas, p. 78.)

Don Alfonso. Fils naturel de Henri II et d'Elvira Ifiiguez de Vega.(Testament de Henri il, § 47.) Le roi lui donna les fiefs de Gijon etNoroa avec le titre de comte. Il est appelé ici et ailleurs comte deivore6a, forme du nom qui vient de Noruen7z, qu'on trouve fréquem-ment dans les textes de l'époque (par exemple dans Ayala, Crônica deD. Juan 1, son. 1383, eh. 7, et Crônica de Enrique Iii, non. 1394, eh. 28).Il épousa en 1377 Isabelle, fille naturelle de Ferdinand Jar de Portugal.Ce prince eut toutes sortes de démêlés avec son père, puis avec Jean I'et Henri III, qui motivèrent à deux reprises la confiscation de sesbiens. En 1394, le différend fut soumis à l'arbitrage de Charles VI, quine voulut pas décider arbitralement la question, mais refusa tout secoursau prince. Celui-ci vint s'établir à Marans, dans la Charente-Inférieure(en un logâr cerca de la Ilooheta, que dioen Mariant, que era de la vizeori-tissa de Toarez; voir Ayala, Crônica de Enrique J.!, ana. 1395, ch. 9), oùsa femme le rejoignit en 1395 et où ils finirent leurs jours. (Indépco-

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À BERTRAND DU . UEScLIN. 23daitment des chroniques d'Ayala où il est souvent parlé de D. Alfonso,voir Fierez, Reynas cal holicas, art. Elvira Iiguez et G. Daumet, Étudesur l'alliance de la Franco et de la Castille, p. 62 à 64 et p. 194 et suiv.)

II. Les trois archevêques.

Don Rodrigo, arpobispo de Santiago. - D. Rodrigo de Moscoso, fils deLope Perez, seigneur de Moscoso, et de Da Mayor de Novoa, frère puînéde Fernan Sanchez, seigneur de Moscoso, souche des comtes d'Alta-mira. (Li. de Salazar, Casa de La ra, I, 286.) D. Rodrigo fut archevêquede Compostelle de 1367 à 1382.

Don Cornez, arçobispo de Toledo. - D. Cornez Manrique, fils de D. PedroManrique, deuxième du nom, quatrième seigneur d'Amusco, fut archevêque de Santiago dès 4350 environ et grand notaire du royaume deLeon, puis en 4360 archevêque de Tolède et grand chancelier. Ti mou-rut le 19 décembre 1375. (L. de Salazar, Casa da Lara, 1, 321 à 327.)

Ré arçobispado de .Sevilla vaga. r- . Le siège de Séville demeuravacant entre D. Alonso de Toledo y Vargas, augustin mendiant, promude l'évêché d'Osma â l'archevêché de Séville en 1363 (t à Séville le27 décembre 1366), et son successeur D. Pedro Gomez Alvarez deAlbornoz, promu de l'évêché de Lisbonne à l'archevêché de Séville enjuin 1369. D. Pedro, fils de D. Fernan Gomez de Albornoz, comman-deur de Montalbau, et neveu du fameux cardinal OEil de Albornoz, futcréé à son tour cardinal en 4374 et mourut probablement à Avignonen juin ou juillet 4374. Cet Albornoz est l'auteur du Mémorial cité à lapage 145. (Ortiz de Zufliga, Anales de Sevilla, éd. de 4795, t. 11, p. 170 et185, et Eubel.)

III. Évêques castillans et maitres des ordres militaires.

Don lioiningo, obispo de Burgos. - D. Domingo de Arroyuelo, évêquede Burgos de 1366 à 1383 environ. (Espaiia sagrada, XXVI, 358, etEubel.)

Don Gutierre, obispo de Patençia. - D. Gutierre Gomez de Luna,évêque de Palencia de 1357 à..., promu cardinal en 1384, mort à Avi-gnon en janvier 1391. (Eubel.)

Don Roberto, obispo de Galahorra. - Robert Le Cocq, évêque de Laonde 4354 à 1362, puis évêque de Calahorra de 1362 à 1372. (Gotha chris-tiana, IX, 548; Eubel.)

Don Lorenço, obispo de Osma. - D. Lorenb Perez, évêque d'Osmade 1361 à 1367. Le successeur de Lorenzo Perez se trouvait en Italie etne prit possession du siège qu'en 1369. Voir Juan Loperraez, Deserip-cion dot obispado de Osma, t. -I, p. 304, qui cite un privilège de Henri Uà la ville de Palencia, du 2 mars 4367, d'où résulte que le siège de cet

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24 LA DONATION DU DflCIIT DE MOLINA

évêché se trouvait à cette date déjà vacant; d'autre part, il trouve dansun autre privilège accordé à D. Alvar Garcia de Albornoz, du 22 avril1369, la confirmation de Don Lorenzo il en conclut que la chancelleries'est trompée.

Don .lohan, obispo do Siguena. - D. Juan Garcia Manrique, filscadetde D. Garci Feruandez Manrique, cinquième seigneur d'Amusco,évêque de Signeoza de 4369 à 4379. Mort à Coïmbre en 4446. (DiegoSanchez Portocarrero, Nuevo catAlogo de los obispos de Siguensa, Madrid,4646, p. 44, et L. de .Salazar, Casa de Lara, 1, 349 à 372.)

Don ijernat Qatont, obispo de Cuenca. - D. I3ernat Zafont, évêque deCuenca de 4362 à 4372. (Eubel.)

Don Martin, obispo do Segovia. -'D. Martin Cande, évêque deSégovie de 4364 à 4370; (Eubel.)

Don Atfonso, obispo de Avila. - D. Alfonso, évêque de Carthagènede 1349 à 4364, évêque d'Avila de 4361 à 1374. (EubeL.)

Don frey Joltan Gsterra, obispo de Plapençia. - D. Fr. Juan Guerra,dominicain, évêque de Plasencia de 4364 à 1372. (Lebel.)

Don. Andres, obispo de Cordoua. - D. Andrés Perez Navarre, évêquede Cordoue de 4363 à 4372. (EubeL)

Don Nicolas, obtspo de Jahen. - D. Nicolas de Biedma, évêque deJaen de 4368 à 1378 et une seconde fois de 1382 à 1383. Mort le 7 mars1383. (Martin de Ximena, Catâtogo de los obispos de Jaen, Madrid, 1654,p. 342 et 358.)

Don Nicolas, obispo de Cartagena. - D. Nicolas de Aguilar, évêque deCarthagène de 4381 à 1372. (Eubel.)

Don frey Gonçato, obispo de Cadis e Algezira. - D. Fr. Gonzalo Gon-salez, franciscain, évêque de Cadix et d'Algecira de 1364 à 1384. (Euhel.)

Don Gonçalo fifexia. - Fils de D. Gon'zalo et de Da Isabel Tafur,nommé maitre de l'ordre de Saint-Jacques à la place de D. Garci Alvarezde Toledo, auquel furent données comme compensation les seigneuriesde Val de Corneja et Oropesa. (Ayala, Crénica, ann. 1366, eh. 8.) Ilépousa Da Elvira de Cruzman et mourut le 45 août 4370. (L. de Salazar,Advertenoias histôricas, p. 1.70, et A. de Morales, Opuscules, II, 27.)

Don Pero ,Tfonniz. - Don Pero Mofiiz de Godoy, fils de D. NufloMofliz de Godoy et de Da Elvira Diaz Tafur, maître d'Alcantara au nomde 1-lenri IL en 1366, puis, on 1367, de Calatrava, à la place de D. Mar-tin Lopez de Cordova, qui l'était au nom de Pierre Ter. En 4374, il coo-péra à la prise de Carmona et à L'exécution de son compétiteur, D. Mar-tin Lopez, qui s'était retranché dans l'alcazar de cette ville et qui, aprèsla capitulation, fut bride. Godoy resta maître de Calatrava jusqu'en4384, puis fut promu à la maitrise de l'ordre de Saint-Jacques; ilassista à la bataille d'Aljubarrota (44 août 1385) et mourut peu après àValverde, où les Portugais, commandés par le connétable Nuflo Alva-rez Pereira, défirent encore les Castillans. (Argote de Molina, IVobteza

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A BERTRAND DU GUESCLIN. 25

del Andaluzia, fol. 247 Alonso de Torres, Coronica de la orden de Alcan-tara, II, 400 et suiv., et Avala, Crônica de Juan!, anu. 4385, eh. 18.)

Don Melen Suarez. - ÊIu maître d'Alcantara en 1369; il appartenaità la famille Sotomayor. Il abandonna, pour des motifs ignorés, le ser-vice de son roi et passa à celui du roi de Portugal; il fut déposé en1371. (Alonso de Torres, Coronica de la orden de Alcantara, 11, 124et suiv.)

RI prioradgo de sont Johan. - Le 26 janvier 1367, comme l'indiquele privilège de Henri II à l'église de Ségovie, le prieur de Saint-Jeanétait D. Frei Gomez Perez de Perms, qui possédait en même temps lacharge de grand adelantado de Galice. Par Ayala, nous savons qu'ilassista à ta bataille de Nâgera (Grônica de D. Pedro, ann. 4367, cli. 3et 4) et qu'après la défaite il se retira dans les Asturies. (ibid., une. 1367,ch. 28.) Lorsque fut donné notre privilège, le prieuré, à en juger parl'expression et prioradgo de San Juan, devait être vacant.

IV. Les riches-hommes castillans.

Don Johan Sanchez Manuel. - Le premier des confirmants de ladeuxième colonne, peut-être à cause de sa parenté avec la reine. Filsde D. Sancho Manuel, ricohombre et adetantado de Murcie, lequel étaitfils illégitime de l'infant Manuel, et par conséquent frère de l'infantD. Juan Manuel, ledit D. Juan Sanchez se trouvait être cousin germainde la reine, qui reconnaissait fort bien cette parenté, comme en faitfoi une lettre adressée à la ville de Murcie, où elle nomme D. JuanSanchez mi primo. (Adiciones d las notas de ta Crônica de D. Enrique II,p. 45.) Aussitôt après sa rentrée en Castille, Henri II transféra à ceparent le comté de Carrion, donné en 4366 à Hugues de Gaverley etque celui-ci avait perdu après Nagera; mais il ne borna pas à cela sesfaveurs. Sur la demande de la reine, il pourvut D. Juan Sanchez de lacharge considérable d'adetantado de Murcie, dont la patente fut expé-diée à Tolède le Il juin 1369. (Adiciones, etc., p. 45, et, pour la généa-logie, L. de Salazar, Casa de Lara, III, 484.) Il fut enterré dans la cha-pelle principale fondée par Lui de la cathédrale d'Alcaraz, ciudad de laprovince d'Albacete. (Lopez de Haro, Nobitiario de los reyes y titutos deEspalia, 1, 44.)

Don Fetipe de Castro. - Quatrième du nom, seigneur de la baronniede Castro, de Peralta, Medina de Rioseco, Paredes de Nava, etc.,rieohonzbre, marié à D Juana, soeur du roi Henri Il. Ce fut ce roi quilui donna en Castille les seigneuries de Medina do Rioseco, Paredes de -Nava et Tordehumos, (Ayala, Crônica de D. Pedro, ana. 1367, eh. 3.)D. Felipe de Castro descendait d'un fils naturel de Jacques 1er d'Ara-gon, appelé Fernan Sanchez, auquel ce souverain donna la ville deCastro en fief; il n'appartenait donc pas à la grande famille castillane-

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26 LA DONATION DU DUCIIII DE MOLINA

galicienne de Castro, dont les armes sont d'argent à six besants d'azurlui portait au I et 4 d'Aragon et au 2 et 3 d'argent à une étoile degueules. (Argote de Molina, Nobteza del Andatuzia, fol. (12v° et IlS vo.)Il fut tué en 1371 par ses vassaux de Paredes de Nava, auxquels ildemandait des subsides. (Ayala, Crénica de D. Banque II, non. 1374,eh. 5.) Il laissa une fille, Dû Leonor, que le roi Henri Il, en échanged'une dot de dix mille doubles d'or, dépouilla des fiefs castillans qu'ildonna k son fils D. Fadrique, duc de Benavente. Après la mort decette Leonor, les fiefs aragonais de Castro et Peralta passèrent k satante Da Aldonza, mariée à Bernaldo Galceran de Pinôs. (Zurita,Anales de Aragon, livre X, eh. (2.)

Don Johan Ramirez de Aretiano. - D. 'Juan Itamirez ou Honnirez deAtellane, surnommé cl Noble, premier seigneur d'Arellano, grandchambrier du roi Charles II de Navarre. Entré au service de Henri IIen 1366, il assista à Burgos an couronnement de ce roi, qui, le 18 avrilde la même année, lui donna la seigneurie de los Cameros possédéeauparavant par Juan Alonso de Haro et ses frère. Il fit son testamentà Soria le 29 octobre 1385. (L. de Salazar, Casa de Lara, I, 375 à 379.)

Don Porc Boyl. - D. Pore Doyl, seigneur de iluete et de Boyl.Encore un vasalto del reg, c'est-à-dire un Aragonais, qui servit d'abordson roi, Pierre IV d'Aragon, comme D. Felipo de Castro. Il prit partnotamment à l'expédition de Sardaigne de 1353 et s'y comporta si bienque la chronique de lierre TV (p. 343 de l'édition de Barcelone, 1850)dit que le roi l'appela « le chevalier sans peur » per ço Io apetiara bcavalier sens pahor (non pas et eavaltero sin par, comme écrit Salazarde Mendoza, Onigen de tas dignidades segtares, fol. 4(2). 11 passa au ser-vice du roi Henri II (Ayala, Grénica de D. Pedro, ann. 1367, eh. 12, etla note), qui lui donna en fief la ville de Huete (province de Cuenca),où, au xvIi» siècle, on voyait encore ses armes (un boeuf) sur les piliersdu marché. (Salazar de Mendoza, Ibid.)

Don Jolian Martine. Luna. - Fils aîné d'un autre D. Juan Martinezde Luna, seigneur dIllueca et de Gotor en Aragon, D. Juan II succédaà son père en 1352 et passa au service du bâtard. Après Nagera, ilsauva presque la vie du roi en lui donnant asile dans sa ville d'Ttluecaet en favorisant sa retraite en France par les ports de Jaca. (Ayala,Grénica de D. Pedro, ann. 1367, eh. 44.) Pour le récompenser, Henri Il,après sa rentrée en Castille, lui donna les fiefs de Jubera, Alfaro, Cor-nago (prov. de Logroilo) et Caflete (prov. de Cuenca), et aussi la charge'de grand maître. Frère du pape Pedro de Luna et grand-père dufameux connétable Alvaro de Lune, D. Juan Martinez mourut le 12. sep-tembre 1383, comme l'indique son épitaphe à Calatayud. (José PeLlicer,Informe de ta casa de Sarmiento, Madrid, 1663, fol. 81.)

Bon Ramir Banchez, seflor de Asiain. - Le nom de la seigneurie esten partie effacé dans le privilège, mais on peut, sinon restituer sûre-

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 BERTRAND DU CUESCLrN. 21ment la forme même du nom, au moins identifier le personnage. Lediplôme de Pierre Le Besgue de Villaines, où les noms sont extraordi-nairement altérés, porte Dort Rami! Sanche. de Asse; d'autre part, dansun document du 2 janvier 1379 cité par D. Angel Casimiro de Govantes,Dieeionario geogrdflco-histôrico de Espaiia, section 11, art. Ocon, l'ontrouve Ilamir Sanchez de Assien; il s'agit donc bien d'Asiain en Navarre,district jud. de Pampelune. Ce document de 4379 est une donation dela ville d'Ocon à Diego Gomez Manrique, grand repostero du princeJean, fils de Houri II, où il est dit que cette seigneurie avait été don-née antérieurement à Ramir Sanchez de Assian, qui, malgré qu'il fût,dit le roi, u nuestro vasallo y nuestro naturel é habiendo recebido denos toucha mercet, » a passé au roi de Navarre et a servi ce derniercontre le roi de Castille. Dans le cours de cette même année 4379,D. Jlamir Sanchez eut aussi maille à partir avec le roi de Navarre, quifit détruire la tour d'Asiain et le fit assiéger à Tafalla, où il s'étaitretranché avec ses fidèles. Pris et livré au roi, celui-ci le fit décapiterau mois de janvier 4380. (José Vanguas yMiranda, Diccionarjo de anti-guedades del reine de Navarra, art. Asiain.)

Dort John Alfonso de Haro. - Ce personnage est-il le D. JuanAlfonso de Haro qui vint rejoindre Henri II, en 1367, à Calahorra?(Ayala, Crônica de D. Pedro, ann. 1367, ch. 34.) D'autre part, le mômeAyala (Crônica de D. Enrûjue 11, son. 1375, ch. 2, note) parle d'unD. Juan Alfonso de Haro, seigneur d'Ocon (ville de la prov. de Logroflo),prisonnier à Lare, qui fut amené à Soria et auquel le roi pardonna, à lademande de D. Pedro Fernandez de Velasco et de D. Juan Ramirez deArellano, et qui mourut peu de temps après. Ces deux Haro sont-ilsidentiques et doit-on reconnaitre dans ce D. Juan Alfonso le dernierseigneur de los Cameros de la maison de Haro? La seigneurie d'Ocon(prov. de Logroflo, district jud. d'Arnedo) fut donnée par Henri II le2 janvier 1379 à Diego Gomez Manrique, grand repostero de l'infantD. Juan. (Govantes, Diccionario geogrâfieo-histôrico de Espaka, section Il,art. Ocon.)

Don Juan Eodn'gucz de Vitialobos. - Fils ainé de 1). Rodrigo Perezde Villalobos, ricohombre, seigneur de la Gaya, Matamorisca, etc. Ilsuccéda à son père et vivait encore en 1398. (L. de Salazar, Casa deLava, III, 456.)

Don Rernan Ruy. de Villatobos. - Fils aine d'un autre D. Fernan, sei-gneur de la maison de Villalobos, mort vers 1350, et d'Inès de la Corda,fille de D. Alfonso; D. Fernan II succéda à son père et vivait encoreen 1370. (L, de Salazar, Casa de Lare, III, 448.)

Don Garai Ferrandez Manrique. - D. Garci Fernandez Manrique deLara, troisième du nom, fils de D. Garci Fernandez, deuxième du nom,cinquième seigneur d'Amusco, et de sa seconde femme D Teresa Vax-quez de Toledo; il mourut avant 1381. (L. de Salazar, Casa de Lava,I, 477 à 479.)

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28 LÀ DONATION DIT DUCIIIi DE }JOLINÂ

Don Puy Gonçalez de Cisneros. - D. Euy &onzalez de Cisneros,deuxième du nom, seigneur de la maison de Cisneros, fils aîné deD. Juan Rodriguez de Cisneros, ricohombre, guarda 'nayor del .cuerpodu roi Pierre Je et grand merino de Leon et des Asturies. II fut tuéen 1371 au siège de Carmona, comme nous l'apprend son épitaphe, etlaissa un lits dont procéderait, suivant certains généalogistes, la branchedu cardinal Francisco Ximenez de Cisneros. (L. de Salazar, Casa deLara, T i 412, et III, 496, et Suarez de Alarcon, Relaciones geneal6gicasde la casa de las marqueses de Trocifal, Madrid, 1656, p. 176.)

Don Beltran de Guevara. - D. Deltran de Guevara, ricohombre, sei-gneur de la maison de. Guevara, de Ouate et de Vatle de Leniz. Morten 4395. (Suarez de Alarcon, Relaciones genealégicas de la casa de losinarqueses de Trocf/'at, Madrid, 1656, p. 188.) Eu 4371, Henri II le char-gea d'une mission en Biscaye. (Additions à la Crénica de Enrique J!,P. 54.)

Don Garci Alvarez de Toledo. - Maître de Santiago de 1359 à 1366.Lorsque Henri II entra à Tolède en 1366, le maître commandait laville au nom de Pierre; il fut contraint de la livrer au prétendant, quil'obligea alors à renoncer à la maîtrise et lui donna en compensationles seigneuries de Valdecorneja et Oropesa et 50,000 maravédis enterre. (Ayala, Crônica de D. Pedro, non. 4366, ch. 8.) Il devint plus tardgrand maître de la reine D' Juana et mourut à Salamanque en 1370d'une blessure reçue au siège de Ciudad Rodrigo. (Catâlogo de las vitri-nus del palacio de Liria, p. 9.)

V. Les grands officiers de la roue.

Don Tala. - D. Telle, fils cadet d'A.tfonse XI et de J.,eonor de Guz-man, né avant 1341. En 4353, il épousa D' Juana de Lara, dame deBiscaye, assassinée en 1359 par ordre de Pierre le Cruel. D. Telle, quis'était retiré en France, revint en Espagne et se serait reconcilié avecle roi, si D. Enrique ne t'en avait empêché en l'appelant auprès de lui.En 4366, il prit part à la campagne du prétendant, qui, au moment deson couronnement, l'institua héritier du comté de Biscaye et de la sei-gneurie de Lara, comme veuf de D' Juana de Lara et malgré tes droitsde la reine; il lui donna en outre la seigneurie de Castafleda. D. Tellemourut sans héritier légitime le 15 octobre 4370, empoisonné à ce qu'ona prétendu. (Ayala, Crénica de D. Enrique J!, ann. 4370, ch. 6.) Aprèssa mort, ta Biscaye fut incorporée à la couronne. (L. de Salazar, Casade Lara, 1,493,525; III, 212.).

Don Alvar Garcia de Albornoz. - D. Alvar Garcia de Albornoz, sur-nommé et Viejo pour le distinguer d'un de ses fils, cinquième seigneurd'Atbornoz, de Maya, d'Utiel, de Torralva et Beteta, frère aîné (lufameux cardinal Gril de Albornoz, fut chargé en 1352, avec l'évêqueJuan Sanchez de las Raclas, de se rendre en France pour conclure le

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 BERTRAND DU GUESbLIN. 29mariage de Pierre 1- avec Blanche de Bourbon. (L. de Salazar, Casade tara, I, 201; du même, Advertencias histôrieo.s, p. 84; et G. Daumet,Étude sur l'alliance de la France et de la Canule au IJVC et au IV' siècle,Paris, 1898, p. 21, 22 et 162.) Créé en 1353 grand échanson (coperomajor) par Pierre Jer, il devint en 4366 grand maître de Henri II, -et c'est pourquoi son nom figure dans la roue avec celui du grand aI[e-s'en, - et mourut le 28 juin 1374, comme l'indique son épitaphe publiéepar Juan Pablo Martyr Rizo, Historia de Cuenca, Madrid, 1629, p. 119.Le Catâtogo de manuscrites espa fioles de Miré cite sous le n° 37 un pri-vilège roué de Henri Il, daté de Séville, 2 avril 1369, qui donne àD. Alvar Garcia la ville dUtiel. Ce privilège, dont l'original se trou-vait autrefois dans les archives de la maison de l'Infantado, est citépar Salazar, mais avec la date du 22 avril 1369. (Voir la notice biogra-phique sur cet Albornoz dans L. de Salazar, Casa de Lara, III, 371à 373.)

VI. Évêques léonais.

Don frey Pedro, obispo de Leon. - Fr. Pedro, franciscain, évêque deLeon de 1357 à 4371. (Espafia sagrada, XXXVI, 28.)

Don Sanche, obispo de Oviedo. - D. Sanche, évêque d'Oviedo de1346 à 1369. (Espafia sagrada, XXXVffl, 236.)

Don Fernando, obispo de Astorga. - D. Fernando, évêque d'Astorgade 1362 à 4370. (Espafla sagrada, XVI, 264.)

Don Alfonso, obispo de Qamora. - D. Alfonso de Valencia, qu'uneépitaphe qualifie de « petit-fils de l'infant D. Juan, seigneur deValencia, et d'arrière-petit-fils du roi Sancho de Castille. (Gil GonzalezDavila, II, 404.) Cette épitaphe, que cite aussi, sans s'apercevoir de lacontradiction qu'elle contient, D. Cesâreo Fernandez Dure (Memoriashistéricas de la civ4ad de Zamora, t. I, p. 565), est fort suspecte. Eneffet, D. Alfonso, fils puiné d'un autre D. Alfonso, seigneur de Valen-cia et grand maître de Ferdinand IV (f4315), petit-fils de l'infantD. Juan, seigneur de Vatencia (nommée à cause de lui Valencia de DonJuan), qui mourut le 26 juin 1319 (voir L. de Salazar, Casa de Lara, I,589), se trouvait être l'arrière-petit--fils, non pas de Sanche, frère doson grand-père, mais d'Alphonse X. D. Alfonso occupa le siège deZamora depuis 1355. Eubel cite son successeur D. Martin à partir de4363, tandis que Gonzalez Davila le fait vivre jusqu'en 1367.

Don Al/'onso, obispo de Salamanca. - D. Alfonso, évêque de Sala-manque de 1361 à 4375. (Eubel.)

Don Johan, obispo de Qibdade. - Point de D. Juan, évêque de Ciu-dad Rodrigo, pour notre époque, dans les listes très douteuses de Gainset d'Eubel.

Don frey Diego, obispo de Coria. - Fr. Diego, franciscain, évêque deGoS de 1368 à 1371. (Bebel.)

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30 Li flOr(ATION nu DUCHÉ DE

Don .ïohan, obi.spo de Badajoz. - D. Juan Garcia Palomeque, évêquede Badajoz de 1354 à 1373. (Eubel.)

Don Johan, obispo de Tuy. - D. Juan de Castro, évêque de Tay de1351 à 1384. (Espafa sagrada, XXJI, (81.)

Don freu Alfonso, obispo de Lugo - Risco (Esparia ' sagrada, XLI,122) conteste l'existence de cet Alfonso; il n'admet qu'un Fr. Pedro,dominicain, pour la période de 1350 à 1390; pourtant il concède qu'onpourrait croire à ( una providencia particular » de Henri II, en faveur -d'un Alfonso, déterminée par l'opiniâtre attachement de Er. Pedro auparti de Pierre let.

La eglesia de Orens. - L'évêque d'Orense D. Juan Garcia Manrique,fils de l'adelantado Garcia Fernandez Manrique, élu en 4383, se trouvaitk Rome à l'époque de la publication de notre privilège. (Ftorez, Espaliasagrada, XVII, 431.) C'est peut-être pour cela que l'évêché est ici dési-gné comme vacant.

La eglesia de Afondohedo. - Flores n'admet pas de vacance du siègequ'il fait occuper par un Francisco de 4367 à 4393. (Espa fia sagrada,XVIII, 179.)

VII. Biches-hommes téonais.

Don Johan. - Voir plus haut, p. 11.Don Johan Alfonso de Gusman. - Né le 20 décembre 4340, ce Guzman

succéda à son frère D. Alfonso (-f 4365) dans la seigneurie de San Lucar.Il épousa en premières noces Da Juans Enriquez, fille de D. Fadrique,frère du roi, et fut créé comte de Niebla en 4369. (Ayala, Grénica déD. Pedro, ann. 4369, ch. 1.) 'En secondes noces, il épousa D a Beatriz,fille naturelle de Henri II, et mourut le 5 octobre 4396, (Testament deHenri IJ, à la suite de ta Orénica de Enrique Il, p. 44, et Imbof, Ganta-tagine viginti in Hispania farnitiarum, p. III.)

Don Pero Ponçe de taon. - Quatrième seigneur de Marchena, frère deD. Juan Ponce de Leon, troisième seigneur de la même ville. On trouveson nom parmi les confirmants de privilèges depuis l'année 1360 jusqu'à1391. En cette même année, il assista à Pinto au mariage du roiJean Jet et de l'infante Béatrice de Portugal. (Argote de Molina,Pïobleza del Andatuzia, fol, 161 y', et Salazar de Mendoza, Ûronico de lacasa de las Ponpes de Leon, Tolède, 1620, fol. 90 et suiv.)

Don Alfonso Pares de Guzman, - Fils de D. Alvaro Perez et deD Urraca Alfonso de Portugal, fille d'un fils naturel du roi Denis, fut,après la mort de son frère aîné, D. Alvaro, seigneur d'Olvera et deGibraleoii et grand alguazil de Séville. (Ayala, Grônica de D. Enrique U,ann. 4371, ch. 6, et Imhof,Genealogiae vinginti in ifispaniafamiliarum,P, 103.)

Don Martin Fernandez de Guzman. - Neveu du précédent et fils de

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A »EltTBÀ?iI) DU GUESCLIN. 31D. Pedro Nuflez de Guzman, seigneur d'Orgaz par sa femme. U fut àson tour seigneur d'Orgaz et vivait encore le 28 janvier 4375. (Imhof,Goncatogiae, etc., p. 408, et L. de Salazar, Advcrtencias hisiôricas, p. 309.)

Don Diego Lopez de Cifuentes. - Je ne saurais identifier ce personnage.Etait-il parent de la Da Juana de Cifuentes, maitresse de Henri II, dontparte quelques généalogistes? (Voir Florez, Reynas Catholicas, art. Juanade Cifuentes.)

VIII. Les grands officiers du bas des colonnes.

Pro Manrrique. - D. Pedro Manrique de Lara, troisième du nom,sixième seigneur d'Amusco, fils de D. Garci Fernaiidez Manrique,deuxième du nom, cinquième soigneur d'Amusco, et de Da Urraca deLeiva. Fut grand adelantado de Castille à partir de 1363, à la place deson père, mort en 4362. D. Pedro mourut à Palencia en 1384. (L. deSalazar, Casa de Lara, I, 403 à 412.)

Rernant Perez de Ayala. - I?icohombre, seigneur de la maisond'Ayala, grand adelantad,o de Murcie et grand merino de Guipuzcoa.Après la mort de sa femme, en 4372, il entra en religion et prit l'habitde saint Dominique au monastère de Quijana, qu'il avait édifié, et oùil mourut en 4385 à l'âge de quatre-vingts ans. (Suarez de Alarcon,J?elaciones geneatôgicas de ta casa de los marqucscs de Trocifal, Madrid,166, P. 486.) La charge d'adetantado de Murcie lui fut retirée en juin4369 et fut donnée au comte de Carrion. (Adiciones à la Crônice deHenri II, p, 45.)

Juan ffizfiez de Vit tazan. - Grand justicier de la maison du Roi. Cepersonnage, sur lequel on parait savoir peu de chose, vivait encore en1374. Les archives de la maison d'ALbe possèdent un diplôme deHenri II, donnant à Juan Muriez de Villazan la aldea de Matiella deArzon en tierra de Leon, cerca de Benavente, » et daté de Tolède, le8 novembre 4374. (Cat&togo de las vitrinas del pataeio de Liria, p. 235.)L. de Salazar (Advertencias histôricas, p. 197) nous apprend qu'il possé-dait en outre les villages de Castrillo et Sariflana, dont hérita sa filleIsabel Nases, femme de Juan Alvarez Osorio. Vitlazan passe pouravoir écrit la chronique d'Alphonse XI. (L. de Salazar, Md., p. 1.56et 497.)

Miçer Ambrosio Bocanegra. - Miser Ambrosio Bocanegra, de lafamille génoise des Boccanera établie en Espagne. Fils aine de GliBocanegra, qui, en 1344, passa du service de France à celui de Castilleet reçut d'Alphonse XI la charge de grand amiral et la seigneurie dePalma, Ambrosio fut deuxième seigneur de Palma, et, comme sonpère (assassiné par ordre de Pierre Je en 4367), grand amiral. n pritparti pour Henri de Trastamara, assista à Nâgera et accompagna leroi fugitif en France. En 4371, il gagna une bataille navale, en vue de

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32LA DONATION fil DUCffe DE MOLINA A BERTRAND DU GUESCL!t.

la Rochelle, sur le comte de Pembroke, qui lui valut la reconnaissancede son roi et la ville de Linares. Tl mourut en 1373, après avoir rem-porté divers succès dans la campagne de Portugal. (L, de Salazar,Catiilogo historiai genealôgico de tes seoros y tondes de Fornanufle;Madrid, 4682, p. 3.)

Le granit notaire de Castille. - Le nom de ce grand officier, illisibledans Foriginal, ne peut être restitué sûrement. Les documents contem-porains, de même que Salazar de Mendoza (Dignidados, fol. 44 ve), neconnaissent que deux grands notaires de Castille pour le règne deHenri II : Diego Lopez Pacheco et Juan Rodriguez de Torquemada.A la rigueur, dans notre pièce, l'on pourrait retrouver le nom dePacheco; mais ce personnage n'est pas qualifié, dans les autres privi-lèges, de vasatto dot Bey, il ne peut donc pas être identifié avec celuique nous avoue ici.

Diego Cornez, notario mayor dot Begno de Toledo. - Diego Gomez deToledo, Seigneur de Casa-Rubios de Valdepusa, grand alcalde de Tolèdeet grand notaire du royaume de Tolède, marié à D a Tués de Ayala.(L. de Salazar, Casa de Lara, II, 543.) Sous le règne de Pierre Jer, outre lacharge de grand notaire, il eut encore celle de guarda mayor del cuerpodudit roi, comme en témoigne un privilège de l'an 4352. (Catàlogo delas vitrines del patacio de Liriez, p. 230.)

Pero Suarez de Quiflones. - Ce grand adeiantado de Léon et des Astu-ries épousa Da Leonor de Acniia y Portugal, fille de D. Martin Vax-quez de Acua et de la comtesse Da )3eatriz de Portugal. (Suarez deAlarcon, Betaciones genoalégicas de ta casa de les marqueses de Trocifat,Madrid, 4656, p. 34.)

Pero Ruyz Sarmiento. - Fils cadet de Diego Perez Sarmiento et deMaria de Velasco. Henri II lui donna la charge de grand adelantado deCalice où il succéda à Don Frey Gomez de Porres, qui l'avait encorele 20 février 4367. Créé grand maréchal en 1382, il mourut de la pestedevant Lisbonne en 4384. (José Pellicier, informe dol origcn de la casade Sarmiento, Madrid, 1663, p. 37 et suiv.)

Don Alonso Ferrandez de Montemayor. - Fils aîné de Martin Alfonso,fut sixième seigneur de Dos ilermanas, Albendin et Montemayor,grand atcalde de Cordoue et, par privilège de Henri II, grand ado-lantade de la frontière. Le roi Jean Jer lui donna la seigneurie d'AI-caudete. Il épousa Juana Martinez de Leiva. (L. de Salazar, Adverten-cias histéricas, p. 179.)

Nogent-le-Itotrou, imprimerie DÀFPELEV-GOUVEBNEUR.