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sommaire NATURE EN VILLE - Se battre pour les arbres p. 2 URBANISME - Europacity, une longue déambulation p. 4 et 5 - Fontenay, déchets pas les bienvenus p. 6 - Bezons redécouvre les espèces protégées p. 7 - Des PLU qui ne prennent pas en compte le climat et consomment trop de terres agricoles p. 8 et 9 - Epiais-Rhus : la trame verte détramée p. 10 - Brèves sur Vauréal, Chambly et Persan p. 11 - Héloïse, sondage truqué p. 11 AGRICULTURE - Des déchets sous les céréales p. 12 - Des pesticides sur les cultures p. 13 LIAISONS ROUTIÈRES - Non au BIP p. 12 ESPACES NATURELS - PNR OPDF : continuum pour les six forêts p. 14 - PNR Vexin : des pommes et des chevêches p. 15 FLORE - Les Graminées de tous les instants p. 16 N O 41 OCTOBRE 2019 BULLETIN DE LIAISON ET D’INFORMATION de Val-d’Oise Environnement agora 95 CPNVS

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sommaireNATURE EN VILLE - Se battre pour les arbres p. 2

URBANISME - Europacity, une longue déambulation p. 4 et 5- Fontenay, déchets pas les bienvenus p. 6 - Bezons redécouvre les espèces protégées p. 7- Des PLU qui ne prennent pas en compte le climat

et consomment trop de terres agricoles p. 8 et 9- Epiais-Rhus : la trame verte détramée p. 10- Brèves sur Vauréal, Chambly et Persan p. 11- Héloïse, sondage truqué p. 11

AGRICULTURE - Des déchets sous les céréales p. 12- Des pesticides sur les cultures p. 13

LIAISONS ROUTIÈRES - Non au BIP p. 12

ESPACES NATURELS - PNR OPDF : continuum pour les six forêts p. 14- PNR Vexin : des pommes et des chevêches p. 15

FLORE - Les Graminées de tous les instants p. 16

NO 41 OCTOBRE 20 19

BULLETIN DE LIAISON ET D’ INFORMATIONd e V a l - d ’ O i s e E n v i r o n n e m e n t

agora 95

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edito

AGORA 95Bulletin de liaison de Val-d’Oise EnvironnementAssociation loi 1901 déclarée sous le n° 2/04912 le 27 juillet 1992 Contact : Bernard Loup, président de VOE19, allée du Lac 95330 Domont Tél. : 01 39 35 00 [email protected]

Directeur de la publication : Bernard LoupCoordinatrice : Dominique Védy ISSN 1252-0365 Imp. Stip - Domont Val-d’Oise Environnement est membre de FNE Ile-de-France

À LA MÉMOIRE DE RÉMI FRAISSE,MILITANT DE FNE.

PHOTO DE COUVERTURE : VERGERS ET RÉCOLTES DE

POMMES DANS LE VEXIN

FRANÇAIS PAR LE CPNVS.LIRE ARTICLE PAGE 15.

Pollutions de l’air : ville ou campagne… !

par Michel Riottot, président d’honneur de FNE Ile-de-France

Canal Seine Nord : unprojet hors du présentDepuis plus de dix ans, le Roso a un avis plus queréservé sur le projet de Canal Seine Nord Europe. Aumoment où l’État vient de donner son feu vert aufinancement de sa part, la réunion entre la Société ducanal Seine Nord Europe (SCSNE) et le Roso n’a pascontribué à diminuer ses inquiétudes. Ce projet estconsommateur de terres agricoles (consommationnon prise en compte dans le projet SRADET de laRégion), consommateur d’eau et, enfin, très optimisteen termes de report des marchandises transportéespar la route vers le fluvial. La SCSNE a confirmé entreautres : le pompage de 20 millions de m3 par an dansl’Oise pour compenser les pertes en eau du canal et unbilan carbone neutre au bout de treize ans (extrait du

communiqué 14).

ASSO-ROSO.ORG/ROSO.FR

« Il faudrait construire les villes à la campagne, l’air y est plus pur », disait Jean-Louis-AugusteCommerson au milieu du XIXe siècle, époque où Paris, asphyxié par les fumées d’usines et le chauffage au bois, était invivable.Bien que l’air des villes soit encore pollué par les émissions des transports motorisés et du chauffage résidentiel, l’air des campagnes n’a plus la pureté de celui de l’époque.Les épandages agricoles de produits phytopharma-ceutiques à proximité des habitations sont une miseen danger des habitants. Cinq mètres, pourquoi pas un mètre ou cinquante centimètres ? Pour qui prend-on les citoyens ?L’agriculture est une des grandes richesses de notre pays, les agriculteurs en sont les acteurs de toute éternité. Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, on les a conduits à utiliser des produits chimiques pour accroître les productions. Et ce sont eux qui, selon leurs mutuelles, en payent le prix fort. Les molécules produites par nos labo-ratoires de chimie pharmaceutique sont de plus en plus dangereuses, elles ciblent maintenant le système respiratoire de toutes les espèces vivantes,végétales et animales. Elles sont tellement efficacesque nous en sommes à évaluer les milliers d’espècesen voie de disparition ! La pollution de l’air a un coût social très élevé, évaluéen 2014 par le Sénat à environ 1 500 euros par an par Français. Ce coût risque de croître contrairementà l’espérance de vie qui commence à baisser. Peut-on se passer des pesticides ? Oui ! répondent lesagriculteurs bio ; Oui mais… répondent les agriculteurs de conservation ; Non ! répondent les agriculteurs conventionnels.Ministères, chambres d’agriculture, médecins, scientifiques et protecteurs de l’environnement doivent trouver ensemble des solutions cohérentes. Il n’est pas possible de laisser établir des chartesd’usages des pesticides, département par département, par les seuls responsablesdes épandages.FNE et ses représentants régionaux demandent que les épandages se fassent à plus de 150 mètres de toute habitation. Protéger les cultures des maladies et y exposer les hommes, est-ce une solution viable ?

Le bureau FNE Ile-de-France du vendredi 4 octobre2019 a voté à l’unanimité le soutien aux maires d’Ile-de-France ayant signé des arrêtés anti-pesticides.

Café vert Eaubonne,écosolidaire

Association éco-solidaire, créée en mai 2019, à Eau-bonne, elle a pour objet de promouvoir l’économie cir-culaire, la consommation responsable et le développe-ment durable dans Eaubonne et ses alentours. Cafévert réunit des citoyennes et citoyens conscients de lacrise écologique, économique et sociale.L’association fonctionne de manière collégiale et par-ticipative. Ses membres agissent ensemble autour devaleurs de partage, de collaboration, de respect mutuelet de bienveillance. Nous souhaitons organiser desactions de type ateliers de création (vêtements, pro-duits ménagers…) des conférences/débats, une végé-talisation de l’espace urbain. Réduire nos déchets,changer nos habitudes de consommation et de dépla-cement. Faire soi-même, réparer, échanger, partageret s’entraider dans le respect de la biodiversité et letransmettre. Ensemble, nous voulons diminuer notreimpact sur l’environnement, tisser des liens dansnotre bassin de vie, participer à une sensibilisationécocitoyenne. Café vert vient d’adhérer à VOE.PRÉSIDENTE : SABINE THOMAS, [email protected]

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arbreset climat

Croyant améliorer le climat, les communes coupent les arbres !

Des tilleuls abattus pour réaliserune piste cyclable !

Les villes ont-elles crules mensonges répandussur le fait que les jeunes

arbres capteraient plusde CO2 ?

Ont-elles oublié de lireles rapports de plus en

plus alarmistes du GIEC ?Sont-elles climato-

sceptiques ?Les citoyens ont de quoi

se poser la questionquand on constate le

nombre d’arbres abattusdans les espaces urbains.

À Taverny, à Sannois, àHerblay, sur les bergesde fleuves, le long desvoies ferrées pour desraisons de sécurité…

Les citoyens s’alarmentdésormais pour chaque

arbre coupé, eux quisouffrent dans nos villes

très densifiées de manque d’espacesverts et de fraîcheur

quand la canicule s’installe. Et elle semble

y prendre goût, la canicule, comme

le laissaient supposer les scientifiques du GIEC,qui parlent d’ailleurs plus

de dérèglements d’unefaçon générale.

Associations et citoyensont entendu. Il seraitbon que les décideurs

enlèvent le casque de leurs oreilles…

www.facebook.com/Arbres-Collectif-

Espaces-Verts-Sannois

IL Y A QUARANTE ANS, on parlait peu d’écologie dansle grand public et pourtant des urbanistes ont eul’idée de faire des buttes plantées d’arbres pour faireune étanchéité sonore, une protection face à la routequand ils construisaient une zone pavillonnaire ou desimmeubles d’habitations comme dans le quartier Saint-Honorine, à Taverny. Maigre compensation à l’artificia-lisation, mais, au moins, quarante ans après, les arbresétaient là et faisaient leur travail. Vingt peupliers d’Italiecoulaient donc des jours heureux sur une butte depuisquarante ans, stockant du CO2 et produisant de l’oxy-gène, ne demandant aucun entretien.

Mais la nouvelle maire a imposé la densification deSainte-Honorine, malgré l’avis défavorable du conseildu quartier. Elle a aussi rasé, liquidé la butte et sesarbres pour faire un parking de plus. Plus de butte àgravir pour les enfants plus de cachettes pour les ado-lescents et les amoureux. Semblant insensible à notreenvironnement et à notre besoin d’arbres, elle prometde compenser ailleurs, dans la future forêt de Pier-relaye, là où c’est déjà prévu, comme pour le bois clas-sé des Aulnayes, qu’elle veut raser pour faire un rond-point de plus pour Auchan (lire page 8).

L’artificialisation des terres nous fait suffoquer enpériode de canicule, nous menace en cas de pluiesimportantes. C’est un non-sens écologique de vouloirse passer des arbres. Il est urgent de sanctuarisertous nos arbres, d’en planter d’autres, des fruitiers oud’autres, de laisser la nature faire partout où c’estpossible. Et si on a besoin de logements, alors, réno-vons les logements existants, obligeons les proprié-taires à louer et cherchons des solutions pour moinsde voitures. On a tous besoin des arbres pour vivre.

MÉLISSA YÉRÉ, TABERNACIENNE

EN JUIN 2019, en pleine période de nidification etalors que la première canicule était installée surSannois, alors que Paris déclarait « l’état d’urgenceclimatique », dans notre petite ville du Val-d’Oise, 80 ar-bres tombaient sous les coups des tronçonneuses surles boulevards Gambetta et Charles-de-Gaulle sous lesyeux des habitants interloqués et dans l’incompréhen-sion la plus totale.

De cet écocide, est né le collectif nommé Arbres Col-lectif et espaces verts de Sannois, que j’ai rejoint avecd’autres citoyens qui se sont impliqués peu aprèsl’ouverture de la page Facebook du collectif.

Le projet du département et de la ville de réaménagerla RD 14 traversant Sannois n’a pas laissé beaucoup dechance aux tilleuls presque centenaires, plantés en ali-gnements. Ainsi, ces arbres ont été sacrifiés dans le butde créer une piste cyclable afin de promouvoir la circu-lation douce... Peu après ce choc brutal pour les habi-tants, un autre projet prévoyait l’abattage dehuit arbres dans l’école Pasteur pour permettre la créa-tion d’un bâtiment en plein milieu de la cour, à l’endroitmême où les arbres se sont épanouis toutes cesannées.

Malgré la mobilisation de nombreux Sannoisiens etmalgré une pétition qui a reçu plus de 10 000 signa-tures, alors même que notre maire, Bernard Jamet,déclarait dans le Parisien du vendredi 23 août, « le sortdes arbres n’est pas scellé », le mardi suivant, en l’espaced’une heure, ce ne sont pas huit arbres mais onze quiont été abattus (dix tilleuls et un noyer). Nous déploronsces façons d’agir qui sont celles d’un autre temps.

Nous sommes désormais vigilants et impliqués dansla replantation et la compensation de la biodiversitéperdue. Nous avons besoin plus que jamais des arbreset de notre nature pour faire face au réchauffementclimatique et aux nombreux défis écologiques quinous attendent.

S. M., SANNOISIENNE

ARTICLE DU PARISIEN DU 21 AOÛT 2019.

DR

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urbanismeGonesse-Matignon : la longue marche des anti-Europacity

AVEC ENTHOUSIASME et détermination, le 4 octo-bre, sous un ciel couvert, les Sauveteurs de terres,opposants à Europacity et sa gare, sont partis à unesoixantaine du triangle pour arriver plus de 1 500, ruede Varenne aux portes de Matignon.

Devant la mairie de Gonesse quelques prises de paro-le d’habitants de la ville (citoyens, commerçant), d’unedéputé et de la secrétaire CGT 95 sous les huées dequelques pro-Europacity, hurlant « rentrez chez vous ».Ce fut le seul moment très désagréable, sinon, partout,l’accueil a été favorable à nos slogans et à nos tracts.

Au fil des heures et des kilomètres, le groupe a gros-si, la marche a progressé à travers Garges-les-Gones-se, La Courneuve, Aubervilliers, avec sourires, encou-ragements et des réactions intéressées et positivesdes habitants. Les échanges avec les commerçants etles passants nous donnent la mesure de la prise deconscience des enjeux environnementaux de la lutte.Ils nous disent la nécessité d’agir, de garder ces terressi proches d’eux pour avoir une nourriture saine.

À La Courneuve, le collectif « Notre parc n’est pas àvendre », qui lutte contre l’urbanisation d’une partiede celui-ci pour construire le village médiatique desJ.O. était présent. Ce temps de pique-nique a ouvert

un échange avec la bergèredes moutons du parc.

À Aubervilliers, la maire,Meriem Derkaoui, a accueilli lamarche à la Maladrerie, autrelieu de lutte, cette fois, contrel’abattage des arbres. La jour-née s’est terminée à Pantin, àla Cité fertile. Ce fut un tempsde rencontres et de prises deparoles : Bertrand Kern,maire de Pantin, des députéset conseillers régionaux 93 FIet PCF, Karim Lapp d’Agirpour l’environnement, MichelDubromel de FNE, AurélieTrouvé d’Attac, RaphaëlGlucksmann, eurodéputé, etAnne Gelée pour Carma.Nous avons pu entendre letémoignage d’autres luttesdont celle qui oppose descitoyens à la constructiond’un pont supplémentaire surla Loire, projet destructeurd’espaces riches en biodiver-sité.

La marche citoyenne des 4 et 5 octobre a été décidée dès le début juillet lorsqueles travaux prépara-toires à la gare du triangle de Gonesseont balafré un champ de maïs et après les premiers blocages de chantier. Aller à Matignon a étéune évidence puisque le ministère de laTransition écologique et solidaire avait dit que le dossier était sur le bureau d’ÉdouardPhilippe…

Pour finir, place à la détente avec la soupe deslégumes cultivés sur le triangle. Elle a régalé les mar-cheurs et marcheuses fatigués, puis les musiciens ontpermis aux plus résistants de terminer la soirée endansant. Après quelques heures de sommeil, c’estsous la pluie d’automne que les militants sont repar-tis pour Matignon, la route était encore longue, cepen-dant le cortège avait fière allure.

La banderole encadrée par les deux structures « pla-nisphère » et « kiosque » barrées de graffitis anti-ECconstruites par des lycéens de la région parisienne aouvert la marche, suivie de notre maquette de la« gare » habillée de légumes – des vrais – et pour ter-miner Dame Nature.

À travers Paris, le cortège avançait d’un bon pas enportant haut drapeaux, banderoles, piquets surmon-tés de légumes, pancartes couvertes de slogans :« des légumes, pas du bitume », « des radis, pas des

LE DÉPART DE GONESSE.

LE SOUTIEN D’AUTRES MILITANTS EN LUTTE.

LES BREBIS DE LA BERGÈRE DU PARC DE LA COURNEUVE.

PIQUE-NIQUE À LA COURNEUVE.

PLACE DE LA RÉPUBLIQUE.

4-5 octobreGonesse-Paris

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marche des anti-Europacity

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urbanisme

Caddy ». On a pu y voir celle de la Brebis galeuse quia accouru du Larzac pour sauver les bonnes terres deGonesse et nous dire que ses amis les lapins ne pre-naient pas le train !

Des pauses ont ponctué cette déambulation, offrantdes moments d’échanges et d’expressions à différentsactrices et acteurs du monde associatif, politique etscientifique. Place de la République, le collectif deSaint-Jean-de-Braye en lutte contre le projet Oxylane(un hyper-Décathlon !) est venu témoigner. Puis Ghis-laine Senée, conseillère régionale EELV, a réaffirmél’opposition du groupe Alternative économique et so-ciale à ces projets.

À l’arrivée place de la Bastille, la foule de plus en plusnombreuse s’est serrée sur l’espace accordé, pourentendre Marc Jond-Necand, de la Confédération descommerçants de France, Gaspard Manesse, maraî-cher d’ÎDF pour la Confédération paysanne, Xavier Capet,océanographe, Robert Spizzichino pour Carma et lesélus parisiens à l’Europe. Ils ont exprimé leur opposi-tion à ce projet destructeur de terres et dénoncé laconstruction imminente (début novembre) d’une gareen plein champ qui ne servirait pas à des habitantspuisqu’il est interdit d’y construire des logements.

Clémentine Autain, Delphine Batho, Yannick Jadot etd’autres ont appelé à un moratoire pour les travaux dela gare et ont martelé la nécessité d’une concertationavec tous les acteurs du territoire, compte tenu del’opposition qui monte de toutes parts.

Scot de Roissy-Pays de FranceLe schéma de cohérence territoriale de Roissy-Pays de France vient

d’être mis à enquête publique du 23 septembre au 26 octobre.

Son périmètre comprend 42 communes proches des aéro-ports de Roissy et du Bourget (25 du Val-d’Oise et 17 deSeine-et-Marne) ; elles constituent depuis janvier 2016l’agglomération Roissy-Pays de France. Ce périmètre necomprend pas les huit communes du territoire Terres d’en-vol en Seine-Saint-Denis, tout aussi impactées par la proxi-mité des deux aéroports, mais relevant du Scot de laMétropole du Grand Paris. Ce périmètre incomplet néces-siterait au moins des liens institutionnels renforcés entreles deux agglomérations. On voit bien à propos de l’urba-nisation du triangle de Gonesse que les choix de Roissy-Pays de France sont fortement contestés de l’autre côté del’autoroute A1 dans le 93. Comment éviter deux schémasséparés, voire rivaux, pour une même entité territoriale ?Rien n’est prévu.

Par ailleurs le modèle de développement territorial portépar ce Scot est dépassé, au regard des enjeux sociaux etclimatiques actuels. Les nécessités de la transition écolo-gique ne peuvent se satisfaire d’un développement écono-mique fondé sur la compétitivité et l’excellence, qui vise àconcentrer sur quelques pôles l’essentiel des activités etdes offres de services. Aujourd’hui, les projets de territoiresdoivent reposer sur la coopération territoriale et non lacompétition. Fondé sur le concept de ville aéroportuaire, cen’est pas le choix fait par le Scot de Roissy-Pays de France.Il se traduit par plusieurs projets surdimensionnés :– le terminal T4 qui devrait permettre de passer, pour l’aéroport de Roissy, de 70 millions de passagers à 120.– l’urbanisation de 300 ha de terres agricoles du trianglede Gonesse avec l’implantation d’Europacity et d’un centred’affaires.

Cette politique de spécialisation territoriale a montré seslimites : elle aggrave fortement les inégalités.

BERNARD LOUP, VOE

Une tribune publiée surMédiapart

et Agir pour l'environnement

est à signer : europacity-nonmerci.agir-

pourlenvironnement.orgPlus d'infos sur :

nonaeuropacity.comcarmapaysdefrance.com

Arrivée à 16 heures rue deVarenne, le but est atteint, oupresque ; mais, tout est dansce presque, la rue est barréepar un cordon de CRS, notredemande de rencontrer lePremier ministre, Édouard Phi-lippe, est refusée : « Demandezun rendez-vous au ministère dela Transition écologique et soli-daire. » Petit problème de com-munication au sein du gouver-nement puisque nous avions étéreçus par Elizabeth Borne la se-maine précédente. Notre nom-bre faisait-il peur à notre Pre-mier ministre ? Il n’a pas vouluentendre ce que nous avions àlui dire :– Les travaux de la gare doi-vent être stoppés, un moratoi-re est urgent et, en mêmetemps,– il est urgent d’organiser uneconcertation en mettant autour d’une table les diffé-rents acteurs du territoire bien au-delà des limites dudépartement du Val-d’Oise. Ce projet est au minimumrégional.

Nous ne renonçons pas, nous utiliserons tous les che-mins possibles pour qu’il le sache.

DOMINIQUE DAMOUR, CPTG

Les photos sont de Dominique Damour.

À PARIS, LE CORTÈGE AVANÇAIT D’UN BON PAS…

ARRIVÉE À VARENNES.

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urbanisme

C’EST À LA LECTUREde quelques affichesplacardées que les ha-bitants de Fontenay-en-Parisis ont découvert unprojet d’Isdi1. Modifica-tion du PLU et donc en-quête publique. C’était enjuillet. Les retours lais-saient penser que la po-pulation n’était pas hos-tile. Encore aurait-il éténécessaire qu’elle soitinformée pour considé-rer qu’elle était favorable.

Tracts dans les boîtesaux lettres, demande

d’information au maire, contact avec des associations…Quelques habitants commencent à mener un vrai tra-vail de recherche. Ils étudient le dossier d’enquête, seforment à la lecture des différents avis (MRAE, Autoritéenvironnementale…).. Et ils découvrent qu’il passeraitenviron 100 camions par jour, que le projet durerait

FONTENAY-EN PARISIS : déni de démocratie rectifié par les citoyens

1. ISDI : INSTALLATION

DE STOCKAGE DE DÉCHETS INERTES.

cinq ans, qu’il occuperait une surface de 16 ha etrecevrait 1 347 000 m3 de déchets inertes. Poussière,bruit, trafic commencent à affoler les résidents et àles inquiéter concernant le captage d’eau à proximité.Et, découverte pour les associations, le stade équestren’est pas à la demande du centre équestre et surtoutn’a rien à voir comme activité. Un stade est dédié àquelques manifestations et n’a aucun objet social.

Iasef et VOE rencontrent la commissaire enquêtrice etdéposent deux avis défavorables pour dire que le pro-jet n’est pas un projet d’intérêt général, mais ne sertque les intérêts d’un particulier.

À l’issue de son enquête, la commissaire a donné unavis défavorable ; avis suivi par le préfet. Le porteur deprojet avait renoncé à cet ISDI. Mais, il a proposé unnouveau projet allégé en mètres cubes de déchets ettoujours un stade équestre. Ce nouveau projet sera pré-senté au prochain conseil municipal.

Voici les récits d’une Fontenaisienne et de l’associa-tion Iasef qui ont su alerter à temps.

VOE

UNE PREMIÈRE ENQUÊTE pu-blique concernant la modificationdu PLU de Fontenay-en-Parisis a eulieu au mois de janvier 2019. Peuattentifs, les Fontenaysiens commenous-mêmes sommes totalementpassés à côté sans même prendreconnaissance du dossier. Je suiseffarée des conséquences qu’auraitpu avoir cette négligence !

C’est une leçon : il faut être atten-tif aux informations, aux occasionsqui nous sont données d’émettreun avis, de participer à la viecitoyenne. Heureusement la loinous protège : cette enquête pu-blique a été annulée car l’impor-tance de son impact nécessitait uneévaluation environnementale.

Quelques mois après : un faisceaud’alertes en provenance d’associa-tions environnementales et deFontenaysiens me parvient. Certainsont pris connaissance du nouvelavis d’enquête publique et le Harasdu Parisis est considéré comme

partenaire du projet en lien aveccette modification du PLU ; je suisdirectement interpellée. Je remets« l’église au milieu du village » etinforme le plus possible de notreopposition. Les conséquences pournotre exploitation pouvaient êtreabsolument désastreuses, nouscontraignant à la fermeture.

À partir de là, les événements s’en-chaînent dans un désordre qui par-fois m’affole : tracts et pétitionslancés de plusieurs côtés à la fois,centralisation difficile… Pour mapart, je me raccroche au rapport dela MRAE et aux conseils qui meparaissent les plus pertinents etles plus techniques. La quasi-una-nimité de la population « contre »,l’aide des associations environne-mentales et les échanges avec sesmembres m’ont semblé primor-diaux à ce moment-là.

EDITH COLOT, FONTENAYSIENNE,GÉRANTE ASSOCIÉE DU HARAS DU

PARISIS

IASEF A UNE MISSION de protection des milieux naturels et nosactions sont tournées vers la réalisation d’inventaires, d’actions deprotection et d’information au public. Force est de constater quenous sommes de plus en plus obligés de réagir aux projets géné-rés pour l’unique profit de certains au détriment de notre environ-nement à tous.

Les déchets du Grand Paris fournissent des opportunités à de mul-tiples projets, souvent peu visibles du public ou encore maquillésen projets attractifs. Le hasard a voulu que je connaisse le mondeéquestre et, particulièrement, le centre équestre de Fontenay. Leprojet m’a immédiatement choqué et il fut proposé à Iasef dedéfendre l’environnement de cette zone et, notamment, l’artificia-lisation de 16 ha de culture. L’aide de VOE en apportant son expé-rience fut essentielle et a permis de mettre des actions de commu-nication en place et surtout de laisser entrevoir à un petit groupeque la partie n’était pas perdue et que la population n’était paspour le projet, contrairement à ce qui se disait, mais tout simple-ment ne l’avait pas compris !

Les Fontenaysiens une fois informés ont surpris par leur supportau centre équestre et par leur contribution à l’enquête publique.

La morale de cette histoire est qu’il nous faut rester vigilants, parti-ciper aux enquêtes publiques et ne pas hésiter à partager l’informa-tion avec les commissaires enquêteurs qui n’ont pas toute l’informa-tion à leur disposition.

CATHERINE ALLIOUX, PRÉSIDENTE DE IASEF

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urbanisme

https://bezonsenvi-ronnementblog.word-

press.com

BEZONS : stade des Berges,des espèces protégées qui se font remarquer…

LE PROJET D’ESPACE SPORTIF en bords de Seine,dit stade des Berges, prévu à la limite de Bezons lelong du chemin de halage, a vu cet été la fin du voletjuridique qui opposait la mairie et les propriétairesexpropriés par la DUP.

Ce projet, mené le long d’une trame verte et bleuesans aucun souci de la préservation de la faune et dela flore et sans aucune concertation sur son impactenvironnemental, réunit les pires craintes pour l’envi-ronnement : destruction d’un espace naturel, installa-tion d’un stade synthétique, introduction de l’éclairagenocturne, artificialisation de la berge… Il rencontrecependant quelques écueils.

Démarrage repousséL’annonce figurait en bonne place dans le dernier bul-letin municipal de la ville : les travaux du stade allaientcommencer fin septembre, les procédures d’expro-priation étant terminées. Une discrète mention lors dudernier conseil municipal nous apprend, sans mentionde cause, que c’est la date de février 2020 qui estmaintenant envisagée.

Quatre à cinq mois de report qui pourraient bien cor-respondre à la nécessité de réaliser la demande dedérogation « espèces protégées » à laquelle la villeessayait d’échapper, et pourtant obligatoire dès lorsque des espèces faune et flore protégées par arrêtéministériel sont présentes sur site. Un rappel à la loide la part de la préfecture ou des services de laDRIEE1 serait-il intervenu entre-temps ?

Les réserves émises par le commissaire enquêteurlors de l’enquête publique de 2016 n’ont été que par-tiellement suivies par la ville. Si un diagnostic fauneflore a été réalisé, il ne comprend pas de volet environ-nemental et d’étude de l’impact des travaux sur lesespèces en place.

Un inventaire incomplet et des espèces protégéesPlusieurs inventaires sont incom-plets et n’ont pas pris en comptel’ensemble des espèces présentessur site. De plus, le rapport n’apas intégré la nouvelle liste rougedes oiseaux en Île-de-France. Cediagnostic montre bien, en revan-che, la présence d’espèces proté-gées par la loi L 411-1 du Codede l’environnement sur le site dufutur stade. La mairie nous avaitsignifié, lors de la seule réunionconcédée après l’enquêtepublique, qu’il n’y aurait pasnécessité de demande de déroga-tion puisqu’il n’y avait pas d’es-

pèces protégées sur le site… alors que des inventairesvoisins en montraient.

Les textes de loi indiquent pourtant que sont interditsde destruction les individus et les habitats desespèces protégées.

Parmi les espèces faunistiques inventoriées sur le site,citons le Serin cini, en danger d’extinction en Île-de-France, la Mésange à longue queue, devenue quasimenacée, le Lézard des murailles protégé en France ;les pipistrelles communes et de Kuhl ont égalementété notées, qui seront impactées par la destruction deleur site de nourrissage et par la nuisance des travauxsur leur habitat. Manquent à l’inventaire de la ville leFaucon crécerelle et l’Accenteur mouchet. Dans l’in-ventaire floristique, deux espèces listées sont à fortenjeu patrimonial : l’Agripaume cardiaque classée endanger d’extinction sur Liste rouge France et très rareen Île-de-France (RR) et la Drave des murailles classéeen vulnérable.

Courriers sans réponseNos courriers à la mairie demandant les mesures envi-sagées pour réduire les impacts potentiels du projetsur la faune et la flore sont restés sans réponse.

De même qu’est restée sans effet la réserve du com-missaire enquêteur de renforcer la concertation avecles associations. Si des réflexions ont eu lieu sur lesévolutions du projet, les associations d’environnementn’y ont pas été associées. Alors que la construction dece nouveau stade va détruire 3 hectares de frichenaturelle sans compensation annoncée, qu’il va intro-duire une pollution lumineuse très importante surcette zone encore sauvage, il est permis de s’interro-ger sur son implantation à 2 kilomètres du centre-ville.

EMMANUELLE WICQUART, BEZONS ENVIRONNEMENT

ACCENTEUR MOUCHET.

LÉZARD DES MURAILLES.

DRAVE DES MURAILLES.VO

EVO

EDR

1. DRIEE : DIRECTION INTERDÉPAR-TEMENTALE DE L’ENVIRONNEMENT ET

DE L’ÉNERGIE.

VOE

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urbanismePLU DE TAVERNY : 1 700 m2 de bois

concédés aux voituresLE BOIS DES AULNAYES, à Taverny, longe la routedépartementale 407 et offre une entrée sud verdoyan-te avec, à l’horizon, la forêt de Montmorency. Ce boisclassé en zone N (naturelle) au PLU et couvert par uneservitude espace boisé classé (EBC) appartenait à laville jusqu’à ce qu’il soit cédé en 2005 à l’Agence desespaces verts (AEV) et, à ce titre, partie intégrante dudomaine régional de Boissy lui-même classé espacerégional sensible (ERS).

Ce bois souffre de son avantage : il jouxte l’entrée ducentre commercial « les Portes de Taverny » où l’on trou-ve Auchan et dont on ne soupçonne aucunement l’exis-tence tant les arbres le masquent. Le centre commercialcréé en 1989 bénéficie de deux entrées et d’une seulesortie. Arguant d’un problème de sécurité (sortie rapidepour les pompiers et les secours) et d’un accès à unefuture piscine olympique (qui devrait se trouver au fonddu parking du centre commercial), la ville de Taverny, ledépartement du Val-d’Oise et la CC du Val Parisis sesont engagés dans un projet de construction d’une nou-velle sortie qui sera financée à 60 % par le groupeAuchan et consorts (propriétaires fonciers du centrecommercial) et à 40 % par les deniers publics (20 %pour la ville et 20 % par le département).

Ce projet prévoit la destruction de 1 700 m2 du boisdes Aulnayes sur sa partie sud afin d’élargir l’accèsexistant en créant une sortie, et, sur sa frange ouestafin de créer un arrêt de bus qui permettra l’accès àtravers bois d’un chemin piétonnier et handicapé nou-vellement créé pour rejoindre à pied ou en fauteuilroulant le centre commercial.

On peut s’interroger sur la nécessité d’une urgencesécuritaire quand on sait que ce centre commercialexiste depuis vingt ans, mais encore plus lorsque l’onsait qu’un accès pompier exclusif existe déjà et qu’ilpermet de sortir du centre en évitant tout ralentisse-ment pour se trouver sur un axe libre de tout rond-point.

De plus, quelle est cette logique qui voudrait nousfaire croire qu’il n’est pas accidentogène de faire cir-

culer des cars de supporters à travers un parking desupermarché un samedi après-midi afin d’accéder àune future hypothétique piscine olympique.

Enfin, se peut-il qu’au nom d’un accès pour tous aucentre commercial, on prévoit un arrêt de bus aveccheminement à travers bois, où nombre d’arbresseront détruits. Entendons-nous, il ne s’agit pas d’ex-clure qui que ce soit, il s’agit de rappeler qu’il existedéjà un arrêt de bus et qu’il est bien plus proche ducentre commercial.

À toutes ces questions, chacun est libre d’avoir uneopinion et on les retrouve dans l’enquête publique.

Pour autant, ce bois est atypique en zone urbaine.Oui, ce bois est riche d’essences variées : de chênesbicentenaires, d’érables de frênes, de charmes… illaisse entrevoir pour qui s’y aventure la sensationd’une nature vive, non aseptisée ; une odeur de sous-bois riche de jeunes pousses de lierre terrestre et dejacinthes bleues, et pourtant il est anthropisé.

Alors quoi ? L’intérêt général qui commande cettedestruction de 1 700 m2 d’un espace boisé classéest-il pour ces arbres de mourir AUCHAN de bataille ?

RACHIDA CHETTOUH, RIVERAINE DU BOIS DES AULNAYES

Un petit bois charmantIl est charmant ce petit bois classé, oui, rempli de charmes. On y trouve une diversité toute forestière. Il y pousse descentaines de jeunes arbres, mais les parents de 30 à 40 ans sont nombreux : familles d’érables les planes, les syco-mores et surtout, plus rares, les champêtres – ceux dont on fait les violons. Et cet érable plane de 75 ans qui culmine,un aïeul sans doute.Dans ce petit bois classé, cette zone naturelle, on voit des charmes et des chênes de 60 à 120 ans majestueux, biendroits, même un peu fiers entourés de leurs petits qui, eux, attendent leur heure. Puis, après les merisiers et les robi-niers, un frêne portant trois troncs, frisant les 60 ans est entouré d’aubépines. Au sol, courent de l’alliaire et du lierreterrestre – à vertu médicinale –, puis à un mètre de hauteur des ronciers à mûres, des troènes sauvages et du seringat.Un autre charme de plus de 40 ans, issu d’une cépée, c’est rare, s’étire, il est entouré de géraniums sauvages. De l’autrecôté du chemin, un petit orme et un fusain s’épanouissent, puis bientôt viennent les orties plus près du restaurant rapi-de et quelques arbres rapportés de jardins. Ce sont ces 1 700 m2 qui sont voués à être déclassés, détruits, goudronnés,rayés pour faire un autre rond-point. Il y vit pourtant une joyeuse diversité et son allure de bois « pas entretenu » a per-mis le développement harmonieux de bien des espèces. La fraîcheur à l’intérieur du bois est saisissante 20° au lieu de29°, une climatisation parfaite, silencieuse et naturelle. Et on ne parlera pas du tapis de jacinthes bleues au parfumdivin qui explose au printemps. CATHERINE SEBAG

VOE a été conduit à suivre plusieursenquêtes publiques sur les PLU : Taverny,Fontenay, Ecouen, Deuil, Herblay…Une constante com-mune : la trop grandeartificialisation des sols,essentiellement prisesur les réserves fon-cières agricoles, la des-truction des espacesboisés de proximité etde nature ordinaire…Aujourd’hui, la prise deconscience de la popula-tion d’une nécessairerévision de nosmanières de produire et de consommer lesamène à se mobilisercontre ces projets climaticides, quelle quesoit leur envergure.

VOE

DANI

EL G

UAIS

LE BOIS AVEC EUPHORBE AU PREMIER PLAN.

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L’inscription du projet ancien dedéviation de la RD370 est à déplo-rer. Il a été pourtant mesuré l’im-pact limité sur la circulation enville de cette nouvelle route aunord d’Écouen. En revanche, elleconstituerait un fort levier d’urba-nisation entre le front urbainactuel et son tracé. Cet ancienprojet serait à réexaminer vu l’évo-lution en cours du réseau routier(aménagement de la Croix verte).

Ce PLU est donc engagé dans l’ar-tificialisation des sols et dans le« tout-automobiles ». La protec-tion de quelques espaces vertsurbains ne compense pas la ten-dance. Ecouen est pourtant « pro-tégé » par le plan d’exposition aubruit et la présence du château.On n’ose pas imaginer ce qu’auraitété le PLU sans ces protections !

BENOÎT HUET, PRÉSIDENT DE POUR ECOUEN

urbanismePLU D’ÉCOUEN : trop d’urbanisation, des lisières de forêts pas garanties

LE PLU D’ÉCOUEN vient d’être voté après avis favo-rable du commissaire-enquêteur assorti de recom-mandations et réserves. Des associations et habitantspointent plusieurs raisons d’être inquiets.

La plupart des zones urbanisées sont constructibles à60 %, une grande partie du parc Charles-de-Gaulle n’estpas protégée et un projet de parking est envisagé à laplace d’un îlot d’espaces verts du centre-ville. Rappelonsque la construction d’un parking dans le parc Charles-de-Gaulle a été évitée, il y a un an, grâce à la mobilisa-tion des habitants, et plusieurs parkings récents n’ontpas réduit les difficultés de stationnement.

Ensuite, la protection des lisières de la forêt n’est pasassurée. Prévue par le schéma directeur de la Région Ile-de-France sur 50 m, Écouen ne l’inscrit que sur des zonesinconstructibles, rendant cette protection inopérante !

Enfin, au nord de la ville, est programmée l’artificiali-sation de 5 ha pour l’aménagement d’une zone d’ac-tivité et le transfert inattendu, et peu motivé, de l’ins-titut médico-éducatif. La surface de zone d’activité estquasiment doublée pour des activités attendues del’agrandissement de Roissy, ce qui ne va pas dans lesens d’une mobilisation contre le terminal 4…

EN 1945, HERBLAY comptait 5 937 habitants, en2016, 29 000 Herblaysiens environ y vivent. Pourloger ces nouveaux arrivants, de nombreux quartierssont sortis de terre, mangeant les terres agricoles. Lapollution de la plaine et les difficultés des maraîcherset agriculteurs en périurbain ont laissé courre aux pro-moteurs. Par rapport à 2012, la commune a perduprès de 25 ha d’espaces naturels, agricoles et fores-tiers (elle en avait déjà perdu 21 % entre 2008 et2012). 56 % de son territoire sont des espaces artifi-cialisés construits, 7 % et quelques des espaces artificia-lisés ouverts ; il ne reste de ce grand territoire agrico-le que 37 % pour l’agriculture.

À cause de cette consommation régulière et importan-te de l’espace agricole, VOE, en CDPENAF, s’était pro-noncé contre le PLU, ainsi que la chambre d’agricultu-re, tout en s’abstenant de voter contre pour ne pasretarder le projet de forêt sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt. Au moment de l’enquête publique duPLU d’Herblay, VOE a remarqué que la MRAE notaitune trop grande consommation d’espaces agricolesau-delà même de ce qui était autorisé par le Sdrif.

Se loger, respirer et manger…Comment aller vers une autonomie ali-mentaire, réduire la circulation routiè-re, le parc de voitures, la consomma-tion de pétrole… Comment resserrerhabitats et emplois, arrêter de béton-ner et d’augmenter la population enrégion parisienne sans repenser l’en-semble du développement en Ile-de-France et au-delà. Le Sdrif doit êtrel’outil pour relever le défi de l’urgenceclimatique. Il doit être revu pour don-ner des orientations afin que les villespensent leur évolution non en dévelop-pement, mais en réponse climatique,si on veut au moins se maintenir dans les + 2° sansaller au-delà. Pour cela, en Ile-de-France il faut arrêterde consommer la terre agricole, il faut favoriser la ré-implantation de petites unités en bio, cesser de cou-per les espaces boisés ou alignements d’arbres, cap-teurs de CO2 et producteurs de fraîcheur aux mo-ments caniculaires. Et repenser l’urbanisation au ni-veau de la totalité du territoire France. Ce sont lesgrands défis qu’il faut désormais relever pour lesgénérations suivantes. DOMINIQUE VEDY, VOE

BENO

IT H

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APRÈS L'ABANDON DU PROJET DE PARKING, QUEL SORT ATTENDLE PARC CHARLES-DE-GAULLE QUI RESTE CONSTRUCTIBLE ?

PLU D’HERBLAY : l’agriculture, la terre, c’était hier

L'UN DES TOUT DERNIERS PÂTURAGES D'ECOUEN PROMIS À LA DISPARITION...

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urbanisme

Epiais-Rhus est un village du PNR du Vexin français, situé à une quinzaine de kilomètres de Cergy-Pontoise.La tranquillité des habi-tants a été secouée parun projet pas du tout en phase au niveau de son importance et de son emplacementavec les besoins d’évolution du village.

Que se trame-t-il à Epiais-Rhus ?

VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE traversé le hameau d’Epiaisou celui de Rhus lors d’une randonnée pédestre. Vousvous êtes peut-être même trouvé nez à nez avec unchevreuil, sorti des bois pour brouter l’herbe d’un pré.Surpris par votre présence, il vous a regardé avant des’enfuir en quelques bonds gracieux. Sans le savoir,vous étiez dans « son corridor écologique ». Le corri-dor écologique est une bande de 50 m inconstructibleaux abords des bois de plus de 100 ha. Un décret dejanvier 2014 finalise la réglementation de la « trameverte et bleue » protégeant ainsi la faune en lui per-mettant une libre circulation à l’orée des bois.

L’environnement d’Epiais et de Rhus est classé, ce quia préservé le caractère rural et paisible de ce villagedu parc naturel régional du Vexin français.

Pourtant, le maire, Jean-Pierre Stalmach, a décidé deconstruire une salle polyvalente de 200 places dansl’un de ces corridors et qui, plus est, en zone classée.

Le projet, élaboré sans concertation avec la popula-tion ni étude d’intérêt sort, en décembre 2018, sousforme d’un permis de construire et d’un permisd’aménager. Coût 1 600 000 € sans compter les amé-nagements intérieurs, sans estimation des frais d’en-tretiens futurs. En plus de détruire une zone classée,un corridor écologique, ce projet détruit les financesde la commune déjà surendettée à 126 % (rappelonsque l’endettement d’un particulier ne doit pas dépas-ser 33 % !). Les subventions ne couvrent pas tout etest-ce normal d’utiliser l’argent des contribuablespour de tels projets ?

Il y a là de quoi alerter les 632 habitants de la commu-ne. Il faut faire vite car le lancement du projet est inscrità l’ordre du jour du prochain conseil municipal. Deux

villageoises réunissent à la hâte plus de centsignatures pour demander des comptes à lamairie. Devant cette levée de boucliers, lemaire reporte le vote et accorde une séance deprésentation du projet. Malgré les diapositivesflatteuses et le discours qui se veut rassurant,personne n’est convaincu par le projet.

Un collectif prend alors la contestation enmain et mandate un avocat pour adresser àla mairie un recours gracieux. Le refus dumaire oblige le collectif à déposer au tribu-nal administratif une requête en annulation,le 9 août 2019. Convaincue par le bien fondéde la démarche, Val-d’Oise Environnementse joint à cette requête ; ce soutien donneplus de puissance au collectif face à unmaire plus que jamais décidé à passer outrela demande de ses administrés.

LE CHEMIN ACTUEL DE RANDONNÉE QUE LE PROJET VEUT

REMPLACER PAR UNE ROUTE DE 3 MÈTRES DE LARGE.

Mais comment le maire a-t-il pu obtenir les déroga-tions nécessaires pour construire en zone classée etdans un corridor écologique ?

Pour le corridor, c’est simple : on n’en parle pas,puisque quasiment personne ne connaît l’existence decette « trame verte », cela va passer inaperçu. Pour lazone classée, il faut attribuer un caractère public àcette salle polyvalente qui, à elle seule, ne l’a pas. Onfabrique donc artificiellement ce caractère en ratta-chant le projet à l’école qui, elle, est « publique ». Onne dira pas, bien sûr, que cette école construite pourune centaine d’élèves en compte actuellement moinsde la moitié, que ses locaux sont spacieux, la salled’activité/cantine, suffisante. Une bibliothèque tenuepar des bénévoles, abritée dans les locaux de la mai-rie, sera baptisée « bibliothèque municipale » etannexée au projet. De quoi donner un label culturel àce projet, idéal pour obtenir autorisations et subven-tions conséquentes. Inutile de dire, bien sûr, que lesbénévoles n’ont nulle envie de tenir leurs perma-nences à l’orée des bois, à la tombée de la nuit !

En étudiant les dossiers, le collectif découvre, entreautres, que le mur du cimetière, pourtant classé aupatrimoine de la commune, doit être « déplacé ».Aucun permis de démolir n’est demandé pour cela.Des arbres doivent être abattus : cela est masqué pardes plans qui ne correspondent pas aux vues aériennesde Géoportail. Les demandes de permis d’abattagessont ainsi évitées. Les cheminements pour personnesà mobilité réduite ne respectent pas les normes(pentes trop fortes notamment) et bien d’autres« négligences » qui devront être justifiées au tribunal.

À ce jour, le collectif, bien décidé à ne pas baisser lesbras malgré les coûts de procédure, attend la répon-se du maire à la requête. Affaire à suivre…

En attendant venez profiter des sentiers pédestres deshameaux d’Epiais et de Rhus particulièrementagréables en ce début d’automne.

BRIGITTE FESSY

VOE

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FESS

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urbanismeHéloïse, sondage

truqué !Le réaménagement

de la salle Jean-Vilar, à Argenteuil, connaît

un nouveau rebondissement avec une

proposition auprès de la population

de sondage truqué !

TWITTER, FACEBOOK, BLOG :COMITÉ JEAN-VILAR

[email protected]

JEANVILARARGENTEUIL.WORDPRESS.COM

EXTRAIT DE GOOGLE.

« Cap Héloïse est un projet immobilier de construction d’un ensemble comprenant un centre commercial, un multiplexe de cinéma, une salle de spectacles, des places de parking, des crèches et des logements. Diriez-vous que vous êtes favorable ou pas favorableà la construction du projet Cap Héloïse ? »

La municipalité fait poser cette question par sondageOpinionWay à un échantillon d’Argenteuillais. Drôle dequestion : elle cache ce que le projet remplacerait (lasalle des fêtes municipale Jean-Vilar) et où il seraitimplanté : sur l’ancienne île d’Argenteuil, l’ancienneplace des fêtes, en abattant une partie d’un ensemblearboré remarquable, créé en 1788… N’est-ce pas lecœur du problème ? Le maire juge le projet « nécessai-re », malgré les 7 500 pétitionnaires contre son projet,malgré la participation massive aux enquêtes pu-bliques et les avis défavorables du commissaire enquê-teur… Il lui restait la solution du sondage truqué.

Avec sa question à réponse forcée :« Un multiplexe de cinéma : cela est prioritaire, important mais pas prioritaire, ou secondaire ? »

Obligation de le trouver utile (au pire, secondaire) !

Sa question tronquée :« Est-il utile ou pas utile d'aménager les berges de Seine à Argenteuil ? »

En vert arbres ou en gris béton ? Détail non précisé !

Sa question orientée :« Préférez-vous « construire une nouvelle salle de spectacles avec une capacité d'accueil plus importante à la place de l’actuelle salleJean-Vilar ? ou rénover la salle Jean-Vilar même si la capacité d’accueil ne pourra pas être augmentée ? »

Préférez-vous un avantage ou un inconvénient ?

Une dizaine de militants et sympathisants du comitéJean-Vilar a porté réclamation à la Commission nationaledes sondages. Selon OpinionWay, cette question « estobjective et neutre » : cacher les inconvénients d’une solu-tion et les avantages de l’autre est très neutre, en effet !

De toute façon, le débat argenteuillais sur Jean-Vilar,ce n’est pas « rénover contre reconstruire », c’est« salle municipale ou complexe privé ». Or le sondagecensure cette question centrale, aucune référence auprivé n’y figure ! En revanche, il demande pour quivous avez voté aux municipales 2014 !

Enfin, le sondage demande si on est pour ou contre leprojet Cap Héloïse… sans dire où il serait implanté,alors que c'est LE sujet, selon l'Autorité environne-mentale ; et LA raison essentielle des avis négatifs ducommissaire enquêteur. La mobilisation continue !

FRÉDÉRIC LEFEBVRE-NARÉ POUR LE COMITÉ JEAN-VILAR

VAURÉAL : Les Trois TilleulsPAR SON JUGEMENT en date du 18 juin 2019, le tri-bunal administratif de Cergy-Pontoise condamne laville de Vauréal pour le déboisement, le 26 octobre2016, d’une parcelle située dans le village. Un bois,plus que trentenaire, véritable refuge à la biodiversité,d’une superficie de 4 000 m2 a été sacrifié sous l’au-torité de la municipalité et l’égide du préfet. Un mas-sacre jugé illégal et aux antipodes de ce qu’il convien-drait de faire pour préserver la qualité de notre envi-ronnement. La municipalité doit cesser d’opposer deuxidées qui ne demandent qu’à se réunir : logement so-cial et protection de la nature sont compatibles ! Onne construit pas notre avenir en détruisant notre envi-ronnement, en se servant de solutions simplistes poursatisfaire l’appétit gourmand de quelques promoteurs.Sylvie Couchot, maire de Vauréal, doit cesser de mé-priser les associations d’environnement quand ellessont en désaccord avec ses projets.

CHAMBLY : extension refuséeLE 7 AOÛT, la CDAC de l’Oise a refusé l’extension duMégarama de Chambly. En 2015, le Mégarama voulaitdéjà 11 salles alors que la préconisation était de5 salles ; il en a finalement obtenu 7 avec l’accord desélus du Val-d’Oise en échange du soutien de Chamblypour la zone commerciale de Persan. En 2019, il n’yavait plus de monnaie d’échange possible entre lesélus, alors ça a coincé. Mégarama a eu le culot de seprésenter comme soucieux du commerce de centre-ville après l’avoir massacré.

PERSAN : Seveso basEN MARS 2019, 300 personnes se sont rassemblées,au Mesnil-en-Thelle (Oise), à l’appel du Roso et del’Observateur thellois pour manifester contre l’agran-dissement du site Victor-Martinet, classé Seveso bas,dans la Zac des Quatre-Rainettes au Mesnil-en-Thelle,proche de Persan. Cet entrepôt de 12 000 m2 devaitmultiplier son actuelle surface par deux et aller jus-qu’à accueillir vingt tonnes de produits toxiques aulieu de deux. Les plus proches maisons se trouvent à150 mètres. Il y a un mois, le projet a été abandonné.À la lumière de ce qui s’est passé à Rouen, à l’usineLubrizol, les habitants du Pays de Thelle doivent êtresoulagés.

VOE

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eessppaacceessaaggrriiccoolleess

LES HABITANTS, en avril 2019, découvrent qu’unchantier d'envergure, grillagé, sans aucun affichage,se prépare dans un champ privé qui surplombe lacommune. En mai 2019, des engins raclent la terreagricole sur une grande surface.

Interpellée, la mairie indique que le propriétaire va« niveler son terrain » et qu’il en a le droit. Un panneausur le site explique, ensuite, sans nom d’entreprise,que pour « améliorer le rendement agronomique », des« terres inertes » sont déchargées sous la terre agricole,cette dernière étant remise en place ensuite.

La noria inexorable des camions pousse quelqueshabitants à faire une pétition le samedi 25 mai auxabords du marché (60 signatures en deux heures) età demander un rendez-vous au maire. Lors de cetterencontre, le chef de projet représentant la sociétéECT affirme que des analyses sont faites chaquesemaine, que les chargements sont contrôlés et lescamions identifiés. Le maire rappelle le droit de toutpropriétaire à creuser jusqu’à 2 mètres de profon-deur.

Lors d’une visite sur site, le propriétaire admet qu’il al’intention de continuer sur une autre parcelle, ce quise produit en effet en septembre. Le chantier estencore plus important en surface et en hauteur. Cesparcelles se trouvant sur le plateau qui alimenteViarmes en eau, le déversement de ces déchets ditsinertes dans le sous-sol inquiète fortement. Le défilépermanent de quinze camions perturbe un petit bois,traversé pour leur passage dans la deuxième parcel-le. C’est également le passage des animaux qui des-cendent sur Seugy, puis Royaumont-Baillon.

Nous demandons qu’un tel déversement fasse l’objetd’une demande préalable en préfecture et en mairieavec contrôle et limite de volume et de surface ou toutsimplement soit interdit sur terres agricoles.

HÉLÈNE GRANGE, VIARMOISE, ADHÉRENTE VOE

Viarmes et les déchets inertes en… 2019

liaisonsroutières

Avenue du Parisis Est : confirmation de l’annulation de DUP

Viarmes, ville de 5 000habitants, au patrimoinehydraulique important,est entourée de forêts,et située au sein du PNR Oise-Pays de France.

HG

LA COUR D’APPEL administrative de Versailles aconfirmé l’annulation de la déclaration d’utilitépublique du projet routier de l’avenue du Parisis Est(BIP Est) prononcée par le tribunal administratif deCergy en mars 2018. Celle-ci faisait suite au recoursdéposé par les trois principales associations du col-lectif : les Amis de la Terre Val-d’Oise, Val-d’OiseEnvironnement et SOS Vallée de Montmorency en juin2016. Pour rappel, l’avenue du Parisis Est doit relieren 2 x 2 voies routières Bonneuil-en France et Groslay.

La cour d’appel a, comme le tribunal administratifauparavant, pointé les conditions de financement éva-sives du projet.

Les associations se félicitent de cette décision endéfaveur d’un projet rétrograde et à contre-courant del’histoire. Elles réclament son abandon pour les motifssuivants :

– ses atteintes majeures à l’environnement, que cesoit en termes de nuisances pour les riverains, de pol-lution atmosphérique supplémentaire (dont l’émis-sion de gaz à effet de serre responsables du réchauf-fement climatique), mais aussi la destruction de zonesnaturelles et agricoles comme la ferme Lemoine, àArnouville,– son inutilité puisque le seul justificatif avancé n’estdésormais plus que le désengorgement de centres-villes…

Et enfin son coût faramineux : 150 M€ pour la sectionEst et plus de 500 M€ pour l’ensemble du projet deBonneuil à Soisy.

VINCENT GAYRARD, VIVRE SANS BIP

LE PROJET BIP EST.

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Arrêtés municipaux pour la protectionde leurs citoyens de l’épandage des pesticides

MALGRÉ LA MULTIPLICATION des procédures admi-nistratives, lancées par l’État contre les maires ayantpris un arrêté d’éloignement des zones d’épandagesdes pesticides par rapport aux habitations, de nou-velles communes rejoignent le mouvement. Il est toutà fait curieux que l’État se braque sur ses préroga-tives, alors que le constat mis en avant par les maireset celui de la carence de celui-ci vis-à-vis de ses obli-gations.

Il semble inutile de revenir ici sur la toxicité des pesti-cides, tant la somme des données produites par desétudes scientifiques dans les dernières années estimpressionnante. Je noterai que le rapport parlemen-taire d’informations no 852 (2018) dresse un constataccablant. Loin d’utiliser le discours euphémisé de lascience, qui parle de présomptions moyennes à for-tes, les parlementaires concluent sur « la nécessité deréduire drastiquement l’usage des pesticides pour tendreaussi rapidement que possible vers leur abandon », maisils temporisent aussitôt : « Le processus prendra dutemps. »

Il y a « suspicion d’effets sur le développement des neu-rones et des structures cérébrales chez l’humain condui-sant à altérer des fonctions telles que l’apprentissage et lamémoire de l’adulte. Les effets pourraient être majoréschez l’enfant ou le fœtus ainsi que pour d’autres popula-tions à risque (femme enceinte, personne âgée, personnemalade…) », note le rapport, élargissant le problèmebien au-delà de la population impliquée directementdans l’agriculture. Mais, comme d’habitude, il a éga-lement relevé un manque de données spécifiques,tout en incriminant « les pratiques de l’agriculture inten-sive », au-delà de la santé, dans la baisse drastiquedes populations d’insectes ou d’oiseaux communs etla dégradation des sols !

Alors, y a-t-il carence de l’État ? Il faut insister sur ladifficile place de l’ANSES1 dans ce débat. Si la ques-tion est : a-t-on des certitudes sur les liens de cause àeffet, pesticides par pesticides, y compris épandus auras des jardins ou des terrains des écoles, crèches oucentres de loisir, la réponse est non. L’ANSES note laprésence de concentrations significatives dans l’airambiant, sur des centaines de mètres par rapport auxhabitations, tout en soulignant qu’il n’existe toujourspas de méthodologie validée pour les prendre encompte. Alors, peut-on accepter qu’une situation pourlaquelle nous avons de très fortes suspicions puissese voir opposer un manque méthodologique ? Peut-onencore aujourd’hui tergiverser, procrastiner, de-mandant toujours de nouvelles études pour atteindrela certitude, avant d’agir ? Ne serait-on pas en droit deconsidérer ces nouvelles études comme une expéri-mentation utilisant des populations comme cobayes,

dès lors qu’existent des présomptions fortes concer-nant l’impact sanitaire de ces pratiques ?

L’État semble ignorer que le règlement 1107/2009opère une rupture : les dispositions du présent règle-ment se fondent sur le principe de précaution afind’éviter que des substances actives ou des produitsmis sur le marché ne portent atteinte à la santéhumaine et animale ou à l’environnement. En particu-lier, les États membres ne sont pas empêchés d’appli-quer le principe de précaution lorsqu’il existe uneincertitude scientifique quant aux risques concernantla santé humaine ou animale ou l’environnement quereprésentent les produits phytopharmaceutiquesdevant être autorisés sur leur territoire (§ 4 de l’article1 du règlement). Nous voyons donc que le législateur,conscient du problème des incertitudes scientifiquescherche à éviter que celles-ci ne soient exploitées,comme le savent fort bien les lobbyistes à l’œuvre,absolument pas intéressés par les connaissances,mais juste à la fabrication du doute, pour retardertoute décision publique qui gênerait la commercialisa-tion et la consommation de pesticides. Depuis 2011,année de transposition en droit français,nous ne voyons aucune évolution dans lesprocédures.

De ce fait, les maires sont légitimes à pren-dre un arrêté, comme l’a admis à demi-motsla rapporteur publique du TA de Rennes,lundi 14 octobre 2019, tant devant la caren-ce de l’État que devant l’ampleur de la pro-blématique de santé publique. Malheureu-sement, elle a insisté sur le fait que « légiti-mité » ne vaut pas « légalité », les textesactuels n’autorisant pas ces initiatives desmaires.

Ceci permet de conclure que le problèmeaujourd’hui n’est pas d’ordre scientifique,mais bien politique et que le politique, à ce jour, cher-che à se réfugier derrière les incertitudes scientifiquespour ne pas prendre ses responsabilités, privilégiantles intérêts des producteurs de risque et non la santédes citoyens et la protection de l’environnement, ycompris la productivité des sols.

YORGHOS REMVIKOS

eessppaacceessaaggrriiccoolleess

Daniel Cueff, maire deLangouet, a suscité nonseulement de la solida-

rité, mais surtout uneprise de responsabilité

de la part de nombreuxmaires qui,

à sa suite, ont pris le même type d’arrêté.

Cela a créé des tensionsavec des agriculteurs,certes. Mais cela a le

mérite de poser le pro-blème de l’usage inten-sif des pesticides dans

l’agriculture ; et pas duseul glyphosate.

1. ANSES : AGENCE NATIONALE

DE SÉCURITÉ SANITAIRE

DE L'ALIMENTATION, DE L'ENVIRONNEMENT

ET DU TRAVAIL.

US : DÉPÔT DE FUMIER ET D’UNE CARCASSE DE BÊTE.PRESSION FAITE PAR LES AGRICULTEURS CONTRE LES RIVERAINS

ET LA MAIRE POUR LEUR PRISE DE POSITION CONTRELE TRAITEMENT À MOINS DE 150 M DES HABITATIONS.

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LA PROCÉDURE derenouvellement estlongue et complexecar elle fait interve-nir de multiples ac-teurs. Il a d’abordfallu proposer un pé-rimètre, convaincreles communes del’accepter et les ac-teurs du PNR deretenir ce périmètre.

Tout au long decette procédure, Val-d’Oise Environnement,Mémoire d’avenir et d’autres associations se sontmobilisés auprès des élus et de la population : ren-contres avec les maires, motion pour l’extension duPNR, réunion publique organisée en mars 2017 àMaffliers… Le président du PNR, Patrice Marchand, etsa directrice, Sylvie Capron, se sont également beau-coup déplacés pour expliquer et convaincre. Ensuite, ily a eu une enquête publique à la fin de laquelle lecommissaire enquêteur a donné un avis favorable.

Nous sommesdésormais entrésdans la phase fi-nale. Entre mai etseptembre 2019,chaque conseilmunicipal a eu àse prononcer sursa volonté ou nond’intégrer le parc.Sur les 15 com-munes val-doisien-nes déjà membresdu parc, une seu-

le a renoncé : Épi-n a y - C h a m p l â -treux. Quant auxdouze « nouvelles »,une seule s’est ex-clue : Nerville-la-Forêt.

Suite à ces votes,le conseil régionaldes Hauts-de-Fran-ce et celui d’Ile-de-France auronteux à délibérer,probablement à la

fin du mois de novembre. Le dossier sera ensuite

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espacesnaturels

PNR Oise-Pays de France Davantage de communes du Val-d’Oise intégrées

transmis pour avis au préfet de Région des Hauts-de-France, puis au ministère de l’Environnement. L’étapefinale sera le passage devant le Conseil national pourla protection de la nature (CNPN). Le renouvellementde la charte devrait sans doute intervenir au secondsemestre 2020.

Préserver, valoriserDepuis le départ, la mission confiée au parc régionalnaturel Oise-Pays de France a été de préserver la rura-lité et le patrimoine menacés par la pression foncièredue à la proximité de Paris et à la plateforme aéropor-tuaire de Roissy-Charles de Gaulle.

Mais le parc est aussi un formidable outil de valorisa-tion du territoire. Il apporte un appui technique aux com-munes et des aides financières. Des subventions peu-vent aussi profiter à des entreprises ou à des associa-tions. Par ailleurs, contrairement aux structures inter-communales, le PNR est respectueux de l’indépen-dance de chaque commune. La relation entre le parcet ses membres est avant tout contractuelle.Exemple d’aides ou d’appuis :g aide pour une évolution maîtrisée du territoireg limitation de l’étalement urbain et du morcellementde l’espace naturel afin de préserver les continuitésécologiquesg préservation et mise en valeur du patrimoine du ter-ritoire (naturel, culturel, paysager) g préservation de la qualité des paysages naturels etdes bâtis du territoireg promotion d’un développement économique respec-tueux des enjeux environnementauxg promotion d’un tourisme nature et de la cultureg information et sensibilisation du public à l’environ-nement et au territoire…

Pour les associations, l’objectif est en grande partieatteint, aux communes désormais de se saisir de cetoutil. VINCENT BARRAILLER, MÉMOIRE D’AVENIR

Créé en 2004, le PNROise-Pays de France est l’un des quatre parcsnaturels régionaux d’Ile-de-France. Il rassembleactuellement 59 com-munes sur un territoirede 60 000 hectares couvrant plusieurs massifs forestiers, une population de 110 000 habitantsen partie sur le départe-ment de l’Oise et enpartie sur le Val-d’Oise.Lors du renouvellementde sa charte, son péri-mètre a été élargi à27 nouvelles communesdont 12 dans le Val-d’Oise.

L’intégration de la vallée de Chauvry dans le PNRDepuis la décision prise par leministre de l’Environnement en1994, cet espace situé entre lesmassifs forestiers de Montmo-rency et de L’Isle-Adam est clas-sé. L’intégration dans le PNR deBéthemont-la-Forêt, Chauvry, Vil-liers-Adam et Nerville-la-Forêt aété proposée dans le cadre durenouvellement de la charte duparc. Les conseils municipaux

de trois de ces communes ontvoté favorablement. Le refus dela commune de Nerville-la-Forêtcrée malheureusement une dis-continuité territoriale.Pour VOE et Mémoire d’Avenir,le classement et l’intégrationdans le PNR sont les deux facesd’une même pièce. L’un préser-ve, l’autre valorise le territoire.

Onze nouvelles communes ontvoté pour rejoindre le PNR- Beaumont-sur-Oise- Béthemont - Belloy-en-France- Chauvry - Maffliers- Mours- Nointel- Noisy-sur-Oise- Presles- Saint-Martin-du-Tertre- Villiers-Adam

Quatorze ont renouvelé leur adhésion- Asnières-sur-Oise- Bellefontaine- Châtenay-en-France- Chaumontel- Jagny-sous-Bois - Lassy- Le Plessis-Luzarches- Luzarches- Mareil-en-France- Seugy- Viarmes- Villiers-le-SecEt pour partie de leur territoire :- Fosses - Survilliers

e à jonc danstors.

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espacesnaturels et faune

Créée en 1992, l’association Connaître et Protéger la nature

de la vallée du Sausseron(CPNVS), membre de laFédération nationale des

Clubs CPN, a pour butl’initiation à l’environne-

ment et la découverte de la nature en direction

des enfants et desadultes.

1. CPNVS : CONNAÎTRE ET

PROTÉGER LA NATURE

DE LA VALLÉE DU SAUSSERON.

ATELIER PLANTATION ET TAILLE DE FORMATION D’UN ARBRE FRUITIER HAUTE TIGE

14H À 17H FERME DU MOUTON NOIR CHAUSSY

INSCRIPTIONS OBLIGATOIRES ET RENSEIGNEMENTS AU 01 34 48 66 00.

Connaître et protéger la nature de la vallée

du Sausseron22, rue d’Heurcourt

95810 BervilleLocalcpnvs95@

wanadoo.fr01 34 66 58 84

(répondeur)

PARTICULIÈREMENT attaché à la protection des ra-paces nocturnes, le CPNVS1, en partenariat avec leparc naturel régional du Vexin français, met en place,en 1999, l’opération « des Pommes et des Chevê-ches » : pour la protection de la Chouette chevêche etde son milieu de vie, le verger traditionnel hautes tiges.

Le verger hautes tiges, un espace de diversité Combinant des arbres avec une prairie et un réseaude haies, le verger hautes tiges constitue, en effet, unécosystème favorable à un grand nombre d’espècesdont la Chouette chevêche, le plus petit des rapacesnocturnes de notre région, espèce menacée danstoute l’Europe, et particulièrement en Ile-de-France.

Composés d’anciennes variétés fruitières adaptéesaux conditions naturelles locales, savoureuses etrobustes, destinées à de multiples emplois (table,cuisson, boissons), ces vergers représentent égale-ment un patrimoine culturel et génétique de toute pre-mière importance.

Mais les vergers traditionnels ont subi de fortes alté-rations dues à l’extension urbaine, à l’intensificationde l’agriculture, à l’oubli de la consommation et del’utilisation des fruits.

L’opération « des Pommes et des Che-vêches » comporte trois axes principaux:: La valorisation de la production fruitière des vergers hautes tigesLe CPNVS collecte chaque année entre 3 et 5 tonnesde pommes auprès des propriétaires de vergers pourla transformation en jus de pomme pasteurisé. Unepartie de cette production est restituée gratuitementaux propriétaires pour les inciter à conserver leursarbres et à replanter des vergers.

:: La restauration et la plantation de vergers hautes tigesEn lien avec l’association des Croqueurs de pommesd’Île-de-France, le CPNVS intervient dans les vergerspour réaliser des chantiers de taille de restaurationdes vieux arbres fruitiers, de plantation et taille de for-mation des jeunes arbres, et mettre en place desmesures de gestion écologique.

:: Le suivi des populations de Chouettes chevêcheset la pose de nichoirsUne cinquantaine de nichoirs a été posée dans la val-lée du Sausseron et ses abords immédiats pour pal-lier le manque de cavités de nidification ; ils sont con-trôlés tous les ans. Le suivi des populations est effec-tué chaque printemps par l’écoute des chants pourdéterminer le nombre de sites occupés.

Pour animer et sensibiliserDifférentes activités pour le public complètent ce pro-gramme d’actions : formations à l’arboriculture frui-

tière, expositions d’anciennes variétés fruitières, ate-liers de pressage de pommes, dégustations, décou-verte des rapaces nocturnes et de la biodiversité, etc.

Malgré des résultats encourageants (maintien d’unnoyau de population, taux satisfaisant d’occupationdes nichoirs autour de 30 %), la population deChouettes chevêche reste fragile dans notre secteur. Ilest vrai que les actions menées peuvent sembler bienmarginales devant l’occupation principale de l’espaceet ne peuvent suffire à elles seules à inverser lesconstats alarmants sur l’érosion de la biodiversitérécemment publiés. Il faut cependant continuer coûteque coûte à se mobiliser pour que la nature sauvageait une place réelle dans nos milieux totalementanthropisés.

MARTINE BAUDIN, CPNVS

Des pommes et des chevêchesen Vexin français

CPNV

S

CPNV

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flore

LES GRAMINÉES sont l’élément dominant de forma-tions herbacées très étendues : les steppes, la savane,la pampa, les prairies, les pelouses naturelles, maisaussi, de façon nettement plus anthropique, lesgazons urbains, les golfs et les terrains de sport. Cettefamille fournit également une part essentielle – 70 %des terres cultivables – de l’alimentation de base deshommes et des animaux domestiques, sous forme decéréales : blé, riz, maïs, orge, seigle, auxquels on peutajouter la canne à sucre ! Toujours dans cette famille,on trouve les bambous, espèces tropicales vivaces,ligneuses, qui peuvent atteindre parfois une très gran-de taille (jusqu’à 35 mètres de haut). Leur rôle écono-mique est de première importance, notamment dansla construction et l’ameublement.

Mais à quoi reconnaît-on les Graminées ?Elles font partie des plantes à fleurs monoco-tylédones, en compagnie d’autres famillestelles que celles des Carex, des Joncs, desLiliacées, mais aussi des Orchidées. An-nuelles ou vivaces, elles s’ancrent dans le solà partir de nombreuses racines, dites fasci-culées, ou à l’aide de rhizomes. La tige, qui

Graminées, famille Graminées, famille des Poacées pour les

des Poacées pour les scientifiquesscientifiquesDans le mondeDans le monde– 780 genres

– 780 genres– 12– 12 000 espèces000 espècesun quart de la couverture

un quart de la couverture du globe terrestredu globe terrestre100 espèces dans le

100 espèces dans le Val-d’OiseVal-d’Oise

porte le nom de chaume, est creuse et cylindrique. Auniveau des nœuds apparaissent les feuilles, rubanéeset à nervures parallèles, dont la base forme une gaineautour de la tige.

L’inflorescence élémentaire des Poacées est l’épillet :il est constitué d’un axe très court sur lequel sontinsérées les fleurs en nombre variable, de une à quin-ze, suivant les espèces. Ces épillets font eux-mêmespartie d’une inflorescence secondaire de deux types :l’épi (ex. : le blé), s’ils sont directement attachés àl’axe, ou la panicule (ex. : le pâturin), s’ils appartien-nent à une grappe composée, souvent de forme pyra-midale. La fleur (appelée aussi fleuron), toujours trèspetite, elle, ne possède pas de pétales ! Les trois éta-mines pendent à l’extérieur de l’épillet quand le pollenapproche de la maturité. Oscillant au moindre courantd’air, elle disperse grâce au vent d’énormes quantitésde pollen (7 millions de grains pour une seule tige de

seigle), gare aux allergies ! Enfin, le fruit desPoacées est typique : il ne s’ouvre pas. Sonenveloppe est soudée à la graine, riche enalbumen farineux.

DANIEL GUAIS, NATURALISTE-BOTANISTE,RÉSEAU CBNBP

Les Graminées : herbes folles ?

Le tallageAu niveau des nœuds, au contact du sol, apparaissentdes bourgeons et des racines engendrant un nouvelaxe feuillé ; ce phénomène peut être accru par uneopération de roulage, en champ de céréales ou surdes gazons d’ornement.

Les feuilles des Poacées possèdentune caractéristique étonnante :à leur base, une zone de méristèmes,cellules à division très rapide,leur permet de repousser après avoir été broutées ou tondues !

Atlas de la flore patrimoniale du Val-d’OiseFabrice Perriat, SébastienFiloche, Frédéric HendouxEd. Biotope 368 p. 35 €

leclub-biotope.com

Au niveau du département du Val-d’Oise,on retrouve d’abord bien sûr les grami-nées dans les cultures céréalières ; ellesoccupent 70 % des surfaces agricoles.Le blé y domine très largement. Mais, àl’image de leur répartition mondiale, lesPoacées existent dans tous les habitats :des interstices de trottoirs où prospèrentde discrètes espèces, comme le pâturinannuel et le petit eragrostis, aux hautesroselières à Phragmites australis, zoneshumides en forte régression. Les prairies– formations herbacées dominées par lesgraminées – ne couvrent quant à elles

qu’une surface modeste, 5 % de lasuperficie du territoire. Ce sont desreliques des élevages bovins désormaistrès raréfiés et remplacés aujourd’huipar les équins. Les zones rudérales, lesfriches et les clairières accueillent égale-ment de nombreux représentants decette famille : pâturins, dactyle, fétuques,bromes… Quelques espèces protégéesen Île-de-France sont observées dans leVal-d’Oise, comme le Stipe de France etla Mélique ciliée sur les coteaux de laSeine autour de la Roche-Guyon.

On les rencontredans tous lesmilieux. Sur tousles continents,sous toutes les latitudes.Souvent discrètes, graciles et peucolorées, ce sontelles qu’onaffuble en pre-mier du nompasse-partout…d’herbe (gramenen latin).

DG

DR

VOE

DG

PHRAGMITES DANS UNE ROSELIÈRE DU MARAIS DE STORS.

MELICA CILIATA.

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