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AVERTISSEMENT PREALABLE
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L’équipe enseignante
L'avenir des farines animalesau sein de l'Union Européenne
Caroline BECARTPhilibert RIGAUDIEREStéphanie WAVELET
DESS QualimapaAnnée Universitaire 1999 -2000
Sommaire
Première partie : Les farines animales à l’origine de l’ESB I. Qu’est ce que l’ESB ? 1 II. Transmissibilité 1. Transmission intra spécifique 2. Transmission mère veau 3. Transmission inter spécifique et barrière d’espèce 4. Transmission à l’homme III. Conséquences de cette crise 6 1. Cas d’ESB 6 2. Cas de MJC 7 3. Mesures politiques 7 4. Retombées économiques 7 5. Réglementation en vigueur dans les principaux pays producteurs de viande 8 6. Classification des tissus bovins en fonction de leur degré d’infectuosité 8 7. Le problème des sous produits dans les industries agroalimentaires, 9 pharmaceutiques et cosmétiques 8. Tests d’identification des FVO 9 9. Dépistage de la maladie 9
Deuxième partie : La filière de valorisation des déchets animaux I. Pourquoi utilise-t-on des farines animales ? 12 II. La transformation et la valorisation des coproduits animaux 15 1. Les matières premières utilisées 15 2. La filière et son organisation 16 3. Les produits obtenus 18 4. Une industrie de poids en Europe 19 5. Aujourd’hui une industrie sous contrôle 20 III. Un cas particulier : les concentrés protéiques carnés 22 1. Définition 22 2. Principaux aspects de la production des farines 23 3. L’intérêt nutritionnel des concentrés protéiques carnés 25 4. L’intérêt économique des concentrés protéiques carnés 26
2
Troisième partie : Que faire des farines animales ? I. Généralisation de l’interdiction des farines animales à tous les animaux d’élevage 1. Composition moyenne des rations alimentaires des non ruminants 29 2. Les fabricants d’aliments vont devoir adapter leur formule 30 3. Un surcoût inévitable en élevage 33 4. Conséquences sur la filière de transformation 35 et de valorisation des coproduits animaux II. Harmonisations des règles en Europe 40 1. Cas de la France 40 2. Cas des autres pays 41 III. La position des syndicats et des pouvoirs publics 42 1. Position du SYNCOPAC et du SNIA 42 2. Position de la FNSEA 43 3. Position du ministre de l’agriculture M. GLAVANY 43 4. Position de la DGAL 44
Conclusion
Bibliographie Annexes
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INTRODUCTION
4
Le 20 mars 1996, le ministre de la santé britannique annonce un lien possible entre l’apparition
d’une nouvelle variante de la maladie de Creutzfeld-Jakob chez l’homme et l’ESB chez les bovins.
C’est la suspicion d’une transmission à l’homme qui a donné une ampleur considérable à la crise de
la vache folle.
Aujourd’hui, les scientifiques connaissent le vecteur principal de la maladie : les farines animales.
Celles-ci sont fabriquées à partir de déchets animaux et réintégrées dans l’alimentation des animaux
d’élevage à l’exception des bovins et des ovins. Cette fabrication permet de valoriser ces co-
produits animaux et a un double intérêt pour les industriels de l’alimentation animale.
Depuis l’apparition des premiers cas de vache folle en 1988, les farines ont été interdites chez les
bovins et ovins en Europe. Des questions se posent quant à leur utilisation chez les autres animaux
d’élevage.
Pour répondre à cette problématique, il conviendra d’abord d’exposer les connaissances actuelles de
la crise de l’ESB, puis de faire un état des lieux de la filière de valorisation des co-produits
animaux. Il s’agira ensuite d’analyser les enjeux d’une décision définitive concernant les farines
animales en Europe.
5
Première partie :
Les farines animales à l’origine de l’ESB
6
I. Qu'est ce que l'E.S.B ? L'encéphalopathie spongiforme bovine (E.S.B, B.S.E en anglais) également appelée "maladie de
la vache folle", a été découverte en 1985 (déclarée officiellement en 1996) chez des bovins au
Royaume - Uni. Elle appartient à la famille d'affections neurodégénératives regroupées sous le
terme d'Encéphalopathies Spongiformes Subaiguës Transmissibles (E.S.S.T), maladies qui incluent,
chez les animaux, la tremblante du mouton ..., chez les hommes, la maladie de Creutzfeldt-Jakob
(M.C.J). L'infection n'entraîne pas de réaction immunologique détectable. Un examen histologique
post mortem de tissu nerveux cérébral d'un bovin suspect permet d'assurer avec certitude la
présence de la maladie. Les lésions dues à la maladie au niveau de celui-ci, font que le cerveau
ressemble alors à une éponge. On peut également observer l'accumulation de fibres, désignées sous
le terme de S.A.F (Scrapie Associated Fibrils), au niveau de ces lésions qui endommagent les tissus
nerveux.
Les symptômes sont impressionnants. L'animal devient agressif, nerveux, a des troubles moteurs,
une perte de l'équilibre, une perte de l'instinct grégaire, des tremblements, des mouvements
fréquents de l'oreille...
L'euthanasie est la seule issue. Entre 1986 et avril 1996, 157000 bovins auraient été abattus (en
grande majorité au Royaume-Uni, pays le plus touché par la crise).
Le prion. Cette maladie est due, comme c'est le cas pour la tremblante du mouton, à un agent
transmissible non conventionnel (A.T.N.C), le prion. D'après Stanley PRUSINER (qui aura pour
ses travaux le prix Nobel de médecine en 1997), qui l'a isolé en 1982, le prion est la forme modifiée
d'une protéine naturellement présente dans l'organisme. La protéine passe d'une forme normale
(PrPc = Cellular Prion Protein) à une forme pathogène (PrPsc = Scrapie Prion Protein), par une
modification de sa structure tridimensionnelle. C'est cette conversion des hélices de la PrPc en
feuillets plissés-bêta qui permet d'obtenir la PrPsc infectieuse. Cette dernière possède des propriétés
physico-chimiques différentes de la forme normale. Elle résiste à la protéolyse par la protéinase K,
qui est une enzyme capable de détruire les protéines, ce qui lui permet de franchir sans dommage
l'appareil digestif.
Le rôle de la protéine intacte est inconnu, comme les raisons de sa transformation. Cependant, des
chercheurs ont dernièrement réussi, à faire revenir la forme pathologique à la forme normale. Ces
travaux ont été menés par une équipe internationale dirigée par Claudio SOTO (Centre médical de
l'université de New York et Institut de recherche pharmaceutique Serono, à Genève). Cette équipe a
eu l'idée d'utiliser un composé peptidique pour s'attaquer aux feuillets-bêta. Des souris ont reçu en
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injection des mélanges, composés de ce peptide et d'extraits de tissus cérébraux de moutons atteints
de la tremblante et des sujets humains atteints de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (M.C.J). L'action
du peptide a permis le retour à la configuration normale et a retardé l'apparition des signes cliniques
liés à l'Encéphalopathie Spongiforme Transmissibles (E.S.T).
A noter que Le prion serait également l'agent de la nouvelle forme variante de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob, découverte en 1996 en Grande-Bretagne.
Toutefois, les chercheurs s'interrogent encore sur la nature exacte du prion. Un petit virus a été
évoqué. L'hypothèse d'un virino, qui serait l'association d'un acide nucléique et d'un prion, a été
émise. Le virino serait le véritable agent de la maladie. Il est masqué par une coque protectrice et ne
serait donc pas détecté par le système immunitaire de l'organisme.
Cette incertitude angoisse les responsables de la santé publique. Tout ce que l'on sait, c'est que là où
il y a un prion anormal, il y a de l'encéphalopathie.
Que ce soit chez l'homme ou chez la vache, les prions sont retrouvés au niveau du cerveau, de la
moelle épinière, de la rate, des ganglions lymphatiques, des amygdales et certaines parties de
l'intestin.
A noter une particularité inquiétante des agents responsables des encéphalopathies : ils sont
particulièrement résistants. Lorsqu'en laboratoire, on les soumet à une température de 160°C
pendant 24 heures, ils restent pleinement actifs. Soumis à une température de 360°C pendant une
heure, ils restent partiellement infectieux !
Origine de l'E.S.B
Selon l'explication scientifique la plus généralement admise, l'épizootie d'E.S.B au Royaume-Uni
aurait son origine première dans le recyclage de carcasses de bovins contaminés transformées en
aliments pour le bétail sous forme de farine de viande et d'os (F.V.O).En effet les conditions de
fabrication ont été modifiées en 1981-1982, suite à un incendie pour des raisons de sécurité
(réduction des températures de séchage et abandon du dégraissage par solvant pour optimiser
l'extraction des graisses). Ces changements auraient laissé subsister une certaine infectuosité et
permis le recyclage de carcasses d'ovins atteints de tremblante (maladie connue depuis deux
siècles).Les F.V.O ont donc servi de vecteur à la transmission de l'agent de la tremblante du mouton
au bovin. A leur tour, les carcasses de bovins contaminés recyclées ont propagé le prion.
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Quoiqu'il en soit, la responsabilité des farines contaminées de viande et d'os avancée dés le début de
l'épizootie est aujourd'hui admise par la quasi-totalité des scientifiques.
C'est la raison pour laquelle, dès juillet 1988, le Royaume-Uni puis certains Etats membres et enfin,
en juin 1994, l'Union Européenne (U.E) ont interdit l'utilisation des farines de mammifères pour
l'alimentation des ruminants. Les farines de viande étaient surtout destinées aux vaches laitières qui
ont besoin de beaucoup de protéines pour produire du lait.
Par ailleurs l'U.E a arrêté des normes de fabrication obligatoires dans tous les états membres pour
améliorer la sécurité des farines destinées aux autres animaux (porcs, volailles, poissons,...).Ces
normes ont été renforcées depuis le premier avril 1997 (un traitement de 133 C°, sous une pression
de 3 bars pendant au moins 20 minutes).
Il faut signaler qu'un test permettant de détecter la présence de F.V.O dans l'alimentation animale
est possible depuis 1997.
II. Transmissibilité Les incertitudes qui persistent sur le prion compliquent la compréhension de la transmission des
encéphalopathies.
1. Transmission intra-spécifique
Cest une transmission horizontale.
La responsabilité des farines contaminées de viande et d'os est aujourd'hui admise par la quasi-
totalité des scientifiques. De plus, la transmission par la voie orale a été prouvée
expérimentalement. On admet que la transmission par la voie intracérébrale est la plus efficace.
Toutefois, l'infection n'a été transmise, par voie orale ou par injection, qu'à partir de cervelle, de
moelle épinière ou de rétine. Il ne semble pas y avoir de contamination par contact ou par
l'environnement car il y a rarement plus d'un ou deux animaux malades par troupeau. La seule
raison qui pousse donc à abattre tout le troupeau en cas de déclaration d'un cas est le souci de
rassurer l'opinion publique.
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Le suivi du cheminement de l'agent infectieux dans l'organisme de l'animal depuis le tube digestif
jusqu'au cerveau a montré que le prion, à partir du tube digestif, atteint la moelle épinière par
l'intermédiaire des nerfs reliant ces deux tissus. Dans le même temps, il atteint l'iléon distal puis les
systèmes lymphatique et réticulolymphocitaire, la rate et le thymus, tandis qu'il progresse également
vers le bas et le haut de la moelle épinière, atteignant progressivement les zones centrales du
système nerveux. L'A.T.N.C déclenche ainsi dans le système nerveux central les symptômes
neurologiques classiques des E.S.S.T, en touchant tout d'abord le bulbe et le cervelet avant de
gagner le cerveau.
2. Transmission mère-veau
Si l'immense majorité des cas d'E.S.B est donc due à la contamination de l'alimentation, la
possibilité d'une transmission pseudo-verticale (donc de la mère à son veau) n'est pas totalement
écartée. Son importance est probablement très faible sinon l'épidémie ne régresserait pas. Le chiffre,
très contesté, de 10 % de chances pour qu'une vache folle donne naissance à un veau qui
succombera de l'E.S.B a été avancé par des chercheurs britanniques. Des travaux de recherche ont
été entrepris à ce sujet.
3. Transmission inter-spécifique et barrière d'espèce
Les Agents Transmissibles Non Conventionnels (A.T.N.C) ou prions sont transmissibles
expérimentalement entre espèces différentes.
L'efficacité de transmission entre deux espèces différentes dépend de la force de la barrière
d'espèce, les données de biologie moléculaire et de la transgénèse démontrent qu'un des supports
essentiels de la barrière d'espèce est le gène codant pour la protéine PrP. En conséquence, plus les
PrP du donneur et du receveur seront génétiquement proches, plus la transmission interspécifique
sera efficace. Néanmoins, la PrP ne pourrait, à elle seule, expliquer le phénomène de barrière
d'espèce : d'une part, les travaux récents de S.PRUSINER indiquent clairement la participation d'au
moins une autre protéine, et d'autre part, les mécanismes de la barrière d'espèce lors de l'infection
par voie périphérique sont encore loin d'être connus.
En revanche, il est très important de noter que certains animaux (chats, visons, singes et autres
animaux de zoo) semblent avoir contracté la maladie dans des conditions naturelles par
consommation de matériaux bovins contaminés.
La transmission à l'homme devient envisageable.
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4. Transmission à l'homme
Le 20 mars 1996, le ministre de la santé britannique annonce un lien possible entre l'apparition
d'une nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et l'E.S.B.
La maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui a été décrite en 1920 et 1921 par Creutzfeldt puis par Jakob, a
habituellement trois origines :
- une forme sporadique majoritaire (un cas par an et par million d'habitants) qui se déclare
entre 50 et 75 ans.
- une forme familiale (5 à 10 % des cas) qui se déclare entre 35 et 55 ans.
- une forme iatrogène qui est due à des contaminations neurochirurgicales, à des greffes (de
la cornée) ou à l'utilisation thérapeutique de dérivés hypophysaires d'origine humaine (hormone de
croissance).
Dans tous les cas, la maladie se traduit par des lésions irréversibles au cerveau, qui conduisent à la
mort en quelques mois. Elle semble frapper presque exclusivement les personnes âgées de plus de
soixante ans.
C'est la découverte, en Grande-Bretagne, de douze malades présentant des lésions inhabituelles qui
a relancé le débat sur les risques de transmission à l'homme.
Ces victimes sont des personnes jeunes, n'appartenant à aucune catégorie à risque. Leur lésions
cérébrales sont différentes de celles des autres malades. En revanche, le monomorphisme des
lésions neuropathologiques des douze patients suggère une origine commune, et donc une souche
d'agent identique, souche que l'on retrouve chez les bovins malades.
Ceci provoquera aussitôt dans le public une réaction de panique, qui débouchera sur une crise
économico-politique à l'échelle de l'Europe : la crise de la vache folle est née.
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III. Conséquences de cette crise
1. Cas d'E.S.B
Au Royaume-Uni, l'E.S.B a connu un développement fulgurant à caractère épizootique. Apparue
en 1986, le nombre d'animaux frappés par la maladie s'élevait en effet à environ à 136 cas en 1987,
puis augmentait rapidement pour atteindre plus de 35 000 cas en 1992. Depuis, grâce aux mesures
prises, ce nombre a été réduit pour atteindre un peu plus de 3700 cas en 1996. Cette tendance
décroissante se poursuit. En effet pour l'année 1999, seulement 2015 cas ont été observés.
Ces résultats sont à prendre en considération en fonction de la période d'incubation moyenne de
l'E.S.B (5 ans).
Néanmoins, on observe au Royaume - Uni l'apparition de cas relativement nombreux (plus de 20
%) chez les bovins nés après l'interdiction d'utiliser des F.V.O dans l'alimentation des ruminants.
Ces bovins sont désignés sous le terme de NAIFS. L'existence d'une autre source est émise, en
particulier la contamination mère-veau mais cette hypothèse est non confirmée. Dans ces
conditions, on invoque plutôt les difficultés dans la maîtrise de l'utilisation des F.V.O et notamment
l'hypothèse selon laquelle ces bovins auraient été contaminés soit directement par absorption
d'aliments contenant des farines contaminées non identifiées, soit par "contamination croisée", c'est-
à-dire par contamination accidentelle de leurs rations par des aliments pour porcs ou volailles qui,
eux-mêmes, auraient pu contenir des farines contaminées.
C'est pourquoi en 1996, les fabricants d'aliments pour animaux séparent les productions destinées
aux volailles et porcs de celles destinées aux bovins.
Mais, l'écoulement illégal des stocks et le retard pris par certains états (dont la France) pour interdire les farines expliquent la propagation de la maladie.
Dans les autres pays, ayant importé du Royaume-Uni, des animaux ou des aliments pour le bétail
ou qui fabriquaient les farines animales selon les mêmes procédés, le nombre total de cas relevés est
environ de 800, ce qui représente moins de 0.5 % du total des cas d’E.S.B enregistrés.
Compte tenu de la faible incidence de l'épizootie dans ces pays, il est difficile de parler de
régression ou de progression de la maladie sauf peut - être en Suisse et en Irlande où, suite aux
mesures prises, elle semble régresser, et au Portugal où son développement en 1998 a préoccupé la
Commission.
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Voici un tableau récapitulatif de l'évolution de la maladie dans les cinq pays d'Europe les plus
touchés. On peut supposer qu'il sous-estime le nombre de bovins atteints par la maladie, puisqu'il
est basé sur les déclarations faites par les éleveurs aux autorités sanitaires.
Pays 1985 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 Total Royaume-Uni
1 136 1954 6995 13042
22939
35000
37020
26087
14223
3736 161133
Irlande - - - 15 14 17 18 16 19 16 10 125 Suisse - - - - 2 8 15 29 64 68 40 226 Portugal
- - - - 1 1 1 3 12 14 26 58
France - - - - - 5 - 1 4 3 11 24
2. Cas de M.CJ
A ce jour, on ne compte que 40 personnes mortes de la nouvelle variante de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob.
3. Mesures politiques
Voir annexe 1, les principales mesures adoptées par la Grande-Bretagne, la France, l'U.E jusqu’en
1996.
4. Retombées économiques
Pour les pays européens, l'annonce de la probable transmission de la maladie de l'E.S.B à l'homme a
engendré une crise sans précédent dans la filière de la viande bovine. Cependant la consommation
était déjà en baisse, au profit des viandes blanches pour des raisons de prix (prix élevé de la viande
bovine) et nutritionnelles (intérêt à la diminution de la consommation des graisses animales). La
crise n'a fait qu'accentuer cette baisse de consommation. La consommation de cette catégorie de
viande a essuyé une baisse allant jusqu'à - 30 % en avril 1996 par rapport à l'année précédente dans
la plupart des pays européens (il en est de même pour les abats). Depuis, la consommation de
viande bovine en Europe, sans retrouver son niveau des années précédentes, ne poursuit plus sa
tendance à la baisse. On constate même un redressement général de la consommation européenne
de viande bovine.
De plus, l'embargo européen et mondial sur les exportations de viande bovine et britannique et de
ses produits dérivés couplé à la chute de consommation intérieure a coûté 4 milliards de francs au
Royaume-Uni. L'embargo est aujourd'hui levé. Mais la France refuse toujours d'importer la viande
anglaise, car ils estiment que tous les risques ne sont pas écartés.
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5. Réglementation en vigueur dans les principaux pays producteurs de viande
voir annexe 1
6. Classification des tissus bovins en fonction de leur degré d'infectuosité
L'étude des organes des bovins atteints d'E.S.B et des animaux ayant ingéré des aliments
contaminants mais ne présentant pas encore de signes cliniques n'a permis de retrouver l'infectuosité
que dans le système nerveux central (y compris la rétine) et dans l'iléon. L'Organisation Mondiale
de la Santé (O.M.S) ayant calé ses recommandations relatives à l'E.S.B sur celle de la tremblante du
mouton, maladie affectant davantage d'organes (cerveau, moelle épinière, thymus, amygdales,
l'intestin et la rate des bovins de moins de six mois). Mais selon le rapport DORMONT, " la
classification de l'O.M.S surévalue le risque lié à l' E.S.B tel qu'on peut l'évaluer à ce jour : elle
constitue une précaution de santé publique et doit donc être maintenue ".
Néanmoins, celui - ci rappelle la possibilité de contamination d'un tissu de la catégorie IV de
l'O.M.S (pas d'infectuosité détectable) par du tissu nerveux (catégorie I, haute infectuosité) lors de
la préparation industrielle des aliments. Cette remarque prend tout son sens à la lumière des
inspections vétérinaires effectuées au Royaume - Uni qui ont rapporté que les consignes sanitaires
destinées à éviter de laisser en contact les tissus potentiellement infectants avec les parties
comestibles de la carcasse n'étaient pas toujours respectées dans les abattoirs.
Suite aux conclusions du professeur DORMONT, la France décide de transformer en farine animale
(encore utilisée pour les porcs, les volailles et les poissons) les seuls déchets d'abattoirs provenant
de carcasses et de tissus déclarés propres à la consommation humaine. Les morceaux à risques sont
retirés afin de prendre une double précaution. Cependant, des vaches peuvent avoir été abattues
avant que la maladie ne se déclare étant donné que la période d'incubation de l'E.S.B est de cinq
ans.
De plus l'Afssa (l'Agence Française de Sécurité sanitaire des Aliments) recommande l'interdiction
du jonchage en France, une pratique d'abattage des bovins qui consiste à introduire dans leur boîte
crânienne une tige flexible afin de détruire au plus vite les terminaisons nerveuses pour provoquer
l'étourdissement avant la mise à mort. Il permet également d'obtenir une paralysie flasque de
l'animal qui évite des mouvements agoniques (notamment le pédalage), dangereux pour le
personnel. Or cette technique présente l'inconvénient d'introduire dans la circulation sanguine des
fragments de tissus nerveux dont on sait qu'ils peuvent, chez les animaux en phase d'incubation de
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la maladie, être hautement infectieux. De plus, cette technique met en évidence l'impossibilité
pratique d'assurer un nettoyage et une stérilisation correcte de la tige entre deux animaux.
7. Le problème des sous-produits bovins utilisés dans l'industrie agroalimentaire, pharmaceutique et cosmétique Au niveau des industries agroalimentaires : - le lait et ses dérivés. Aucune infectuosité n'a jamais pu être mise en évidence dans
le lait, qu'il s'agisse du lait de vache ou de brebis.
- la gélatine. Elle est fabriquée à partir de peau et d'os, deux organes réputés non
infectants. Mais elle peut éventuellement incorporer de faibles quantités de moelle
osseuse, ce qui pose problème à deux niveaux : celui de l'origine géographique des
animaux et celui de l'inactivation effective de l'E.S.B au cours du processus
industriel.
Au niveau pharmaceutique, les médicaments utilisant des dérivés de tissus bovins ont été éliminés
pour la plupart du marché dont 19 en 1992.
Au niveau cosmétique, les produits sont appliqués sur la peau. Les risques semblent alors peu
importants.
8. Test d'identification des F.V.O
La commission a proposé que le Centre Commun de Recherche (C.C.R) entreprenne des études sur
la validation des tests d'identification des farines de viande et d'os dans les aliments. Le C.C.R a
entamé les travaux visant à valider deux méthodes d'analyse, à un niveau international avec la
participation de tous les Etats membres de l'U.E.
La première méthode permet de vérifier que la farine a subi un traitement correct à la chaleur (20
minutes à 133°C), la deuxième permet de détecter la présence d'A.D.N bovin mitochondrial dans
des aliments contenant moins de 0.125 % de F.V.O d'origine bovine.
9. Dépistage de la maladie Pour l'homme Selon le rapport Dormont en 1996,
- un test diagnostique de la maladie de Creutzfeldt-Jakob est en attente de brevet aux Etats-Unis.
Basé sur la présence de deux protéines dans le liquide céphalo-rachidien des patients infectés, sa
sensibilité et sa spécificité seraient supérieures à 90 % si le prélèvement a été effectué post - mortem
ou juste avant le décès. Son évaluation pour des prélèvements plus précoces est en cours.
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- En France, 3 tests spécifiques de la maladie de Creutzfeldt-Jakob sont en cours de développement,
le plus susceptible de recevoir une application à moyen terme (1 à 5 ans) reposant sur
l'immunochimie. Un autre test, non spécifique de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, repose sur la
présence d'un composé chimique dans les urines des personnes souffrant de dégénérescence
cérébrale, composé également retrouvé dans les urines des vaches folles. Le développement de ce
test devrait être fait.
Pour l'animal Il n'existe actuellement pas de moyens pratiques de diagnostic des bêtes infectées pendant la phase
d'incubation (qui est de cinq ans environ).
Mais aujourd'hui, nous attendons le protocole du programme de dépistage des bovins, tel que les
experts du comité présidé par le Docteur Dominique DORMONT et réuni sous l'égide de l'Agence
Française de Sécurité sanitaire des Aliments (Afssa), sont en train de le définir.
Si tout se passe bien, ce dépistage pourrait commencer à la fin mars 2000.
Pour participer à la mise en place du plan national de dépistage de l'E.S.B, la Direction Générale de
l'Alimentation (D.G.A.L) a sollicité Adilva (l'Association française des directeurs et cadres de
laboratoires vétérinaires et publics d'analyses).
Ils devront assurer les 40 000 tests prévus sur des animaux retrouvés morts ou devant être abattus
pour d'autres raisons que l'E.S.B, dont des animaux destinés à la boucherie.
Dans un premier temps, le plan de dépistage concernera le grand ouest (la Bretagne, la Basse-
Normandie, le pays de la Loire).
Les prélèvements seront réalisés par les agents des services vétérinaires dans les abattoirs et par les
vétérinaires sanitaires dans les exploitations.
Le type de test utilisé n'a pas encore été déterminé. Rappelons qu'actuellement, trois tests de
dépistage de l'E.S.B. sont disponibles sur le marché :
- un test français mise au point par le C.E.A (Comité de l'Energie Atomique) et commercialisé par
Bio-Rad (voir ci-contre).
- un test suisse commercialisé par Prionics. Il révèle que le prion pathologique y est beaucoup plus
répandu dans les cheptels bovins qu'on pouvait le penser.
- un test irlandais commercialisé par la société Enfer.
Il s'agit de technique Elisa ou Western Blot.
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Un appel d'offre international va d'autre part être lancé, au terme duquel un choix sera fait entre les
tests d'origine irlandaise, suisse, française.
Tout résultat positif nécessitera une confirmation de l'Afssa. En cas de positivité confirmée, le
troupeau correspondant sera abattu. Ces résultats seront rendus publics. Donc une concertation doit
être établie avec les éleveurs, les personnels des abattoirs ainsi qu'avec les organismes
professionnels qui devront prendre en charge les conséquences de ce qui pourra être découvert.
La France souhaiterait que le test de dépistage du prion soit mis en oeuvre dans tous les pays de
l'Union européenne et pas seulement en Grande - Bretagne. On pense que c'est la seule solution
pour avoir une connaissance de l'ampleur de l'épidémie de la vache folle en Europe. Mais en ce qui
concerne l'épidémie chez l'homme, les scientifiques ignorent encore quelle sera son ampleur.
Les F.V.O sont donc la principale source de transmission de l'E.S.B C'est pourquoi dans une
deuxième partie nous présenterons le processus de fabrication des farines animales qui sont issues
de déchets animaux, sans oublier d'exposer les facteurs qui ont poussé les industriels à utiliser ces
produits.
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Deuxième partie :
la filière de valorisation
des déchets animaux
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I. Pourquoi utilise-t-on les farines animales ? Depuis 40 ans, l’agriculture est productiviste, on en est à l’ensilage de mais, aux tourteaux
de soja, aux concentrés. Pour produire plus et gagner davantage, la farine de viande a été ajoutée.
Après la seconde guerre mondiale, la France est ruinée, affamée, en situation de pénurie.
200 000 exploitations agricoles sont totalement ou en partie sinistrées, l’effectif bovin a perdu 25 %
de son cheptel initial, 40 % des bêtes ont une origine indéfinissable. L’élevage français souffrait
déjà d’un sérieux retard avant les hostilités, il faut donc après la guerre produire pour nourrir
l’Europe, et répondre à la demande intérieure stimulée par la forte augmentation de la natalité.
La France se tourne vers le modèle américain, l’agriculture devient plus moderne et plus
productive. Les tracteurs remplacent les bœ ufs et les engrais le fumier.
En plus les ouvriers réclament le droit à la viande tous les jours (la viande est un aliment
symbolique qui a été longtemps réservé à une élite). Après la guerre, la consommation de bœ uf
progresse de 4,6 % par an.
Seules les filières blé et lait ont les faveurs après la guerre, les races laitières prennent le pas sur les
races bouchères, en effet le gouvernement privilégie la production laitière en garantissant le prix du
lait. La machine à produire s’emballe, sous l’impulsion des prix garantis du blé, du lait puis de la
viande.
En 1953, a lieu la première crise agricole : l’offre de la viande et du lait est excédentaire. L’état
décide de stocker les excédents à l’automne et de les remettre sur le marché quand la demande se
rétablit : ceci s’appelle l’intervention. Par conséquent, la production laitière et bovine s’intensifie
encore plus. De 1960 à 1965, 80 % de la viande est constituée par la vache de réforme.
La France devient vite autosuffisante en production de viande et veut l’exporter. Mais l’Europe n’en
veut pas, elle veut de la viande plus tendre avec des bêtes plus jeunes et non pas des vaches de
réforme.
L’état envisage alors de séparer techniquement la production de lait et de viande.
La filière des jeunes bovins apparaît et va modifier profondément le monde agricole, il faut des
bâtiments, des aliments, de l’engrais, du carburant, des pesticides.
Des excédents vont à nouveau être produits, l’état régularisera le marché avec ses subventions.
19
En 1974, l’industrialisation de la filière lait et viande fait que l’on est excédentaire de vaches de
réforme, de veaux laitiers, de jeunes bovins (c’est à dire de viande de toutes origines). Entre 1970 et
1990, les dépenses de la CEE pour soutenir l’agriculture ont été multipliées par trois.
L’état a mis en place une machine à produire des excédents dont le consommateur ne veut
pas, qu’il faudra donc stocker pour ensuite les écouler sur les marchés mondiaux au prix de
coûteuses subventions.
En 1984, Bruxelles instaure les quotas laitiers, le lait excédentaire sera taxé à l’éleveur. Les
excédents de viande et l’abattage massif des vaches de réforme après les quotas laitiers apportent
sur le marché des quantités importantes de sous produits qui sont transformés en farines animales.
Ces farines constituent un bon apport protéique, à bon marché, car elles peuvent remplacer le soja
(qui est beaucoup plus cher). A ce titre, les farines réintègrent le circuit de l’alimentation des
vaches laitières puisqu’elles « boostent » leur production de lait et surtout qu’il faut produire
plus de lait avec moins de vaches.
En 1992, l’Europe décide de diminuer le prix d’intervention sur la viande bovine et de donner des
aides directes à l’éleveur.
La filière de la viande est hétérogène, difficile à organiser, la concurrence est vive entre les
régions, les races. De plus, le produit n’est pas stable en comparaison du blé ou du sucre. Jusqu’en
1953, les éleveurs tentent d’organiser la filière ; mais toutes les forces professionnelles s’y
opposent. Les éleveurs se désolidarisent des intermédiaires de la filière traditionnelle (chevillard,
marchands de bestiaux, boucher) et s’allient.
Les groupements de producteurs, les coopératives d’abattages et de transformations apparaissent et
se multiplient, ils sont en lien direct avec la grande distribution, qui prend le pouvoir sur l’aval
(chevillards et abatteurs). Les groupements de producteurs déterminent de l’âge d’abattage,
l’alimentation des animaux … Ce circuit plus court est appelé circuit intégré qui s’oppose au circuit
traditionnel.
En conséquence, les prix d’achat diminuent, la négociation est facile à cause de la situation
excédentaire, les industriels de la viande se renforcent et s’agrandissent, le produit est banalisé dans
les années 70.
On passe progressivement de la valorisation d’une carcasse entière avec bas et nobles
morceaux à l’industrialisation d’une carcasse découpée.
20
Les agriculteurs et les coopératives, sous l’impulsion des pouvoirs publics et des syndicats, se sont
placés sous le joug de la grande distribution en voulant court circuiter par l’industrialisation de la
viande les intermédiaires traditionnels. Dès lors, il est impossible d’agir sur les prix et la
valorisation de leurs produits, ils n’ont qu’une seule issue pour dégager des marges
supplémentaires que la réduction des coûts de production par la poursuite de l’intensification,
au détriment de la qualité des produits.
En général, le bétail se nourrit de céréales mais quand toutes ces céréales sont à des prix élevés sur
le marché mondial, on donne des sous produits (son, pulpe de betterave, corn gluten feed). Les
fabricants d’aliments concentrés (riches en énergie et en azote) constituent les aliments en fonction
des matières premières qui sont au meilleur prix sur le marché. Les fabricants cherchent le bol
alimentaire le moins cher possible au meilleur rendement et découvrent que les farines
animales peuvent remplacer le soja.
Les farines sont portées à haute température pour qu’elles ne soient pas dangereuses, mais il faut les
surchauffer et cela coûte cher, en plus les farines perdent une partie de leur efficacité protéique avec
la température. Devant de tels arguments, les industriels anglais décident de diminuer leurs barèmes
de chauffage pour faire des économies d’énergie (la crise de l’énergie démarre) et avoir un produit
de meilleure qualité protéique.
On a assisté à la transformation d’une agriculture naturelle en une course frénétique au
productivisme et au profit.
Si l’alimentation des bovins (notamment des vaches laitières) s’était poursuivi avec des méthodes
naturelles, l’engrenage successif et complémentaire des excédents de lait, de poudre de lait, de
veaux et l’emploi des farines de viande aurait été inutile.
La modernisation, l’industrialisation, les prix garantis, la banalisation du produit, la pression sur la
baisse des prix ont été quelques facteurs qui ont poussé l’Europe dans la crise de la « vache folle ».
Les farines animales sont devenues le symbole même d’une agriculture productiviste qui a
privilégié les volumes et les profits au détriment de la qualité.
A ce niveau du rapport, il est maintenant nécessaire d’exposer le fonctionnement actuel de
recyclage des déchets et la fabrication des farines.
21
II. La transformation et la valorisation des coproduits animaux Depuis toujours les animaux consomment des coproduits d’origine animale.
Les recettes de nos grands-mères utilisaient le suif et le saindoux des animaux abattus à la ferme.
Aujourd’hui, on continue d’utiliser ces produits mais à une échelle industrielle avec des outils
adaptés aux nouvelles exigences de sécurité alimentaire.
Très tôt l’activité d’abattage et de préparation des viandes a généré une part de coproduits animaux
croissants qui a suscité une recherche active sur leurs moyens de leur valorisation.
L’évolution des habitudes alimentaires dans notre pays est à l’origine de la création progressive
d’une industrie de la viande : cela se traduit par des quantités importantes de coproduits animaux.
L’homme moderne a décelé depuis longtemps les propriétés de ces coproduits constitués pour leur
grande part de corps gras, de matière protéique et de minéraux hautement digestibles.
Au fil du temps, répondant aux besoins des abattoirs, une industrie de la collecte des produits frais
s’est créée pour leur traitement et leur valorisation.
Cette activité permet d’utiliser sans gaspillage toutes les parties de l’animal autres que la viande.
1. Les matières premières concernées sont
A partir de matières premières périssables, les industriels doivent fabriquer des produits de
qualité, stables et d’une parfaite innocuité. Les origines des matières premières ci-contre.
Les matières premières utilisées sont :
• Les matières dites « alimentaires », issues d’animaux abattus déclarés bons pour la
consommation humaine, destinées à l’alimentation humaine et manipulées dans des
conditions hygiéniques sous contrôle vétérinaire.
• Les matières d’origine « alimentaire », issues d’animaux abattus déclarés bons pour la
consommation humaine mais non destinées à celle-ci, manipulés sous contrôle vétérinaire.
• Les matières dites d’origine « non alimentaire », issues de cadavres d’animaux, saisies
d’abattoirs et abats spécifiés de ruminants non destinés à l’alimentation humaine ou
animale.
Les abats et coproduits (os, sang, plumes, viscères, peaux) entrent dans ce que les professionnels
appellent le cinquième quartier (c’est tout ce qui dans un animal n’est pas de la viande donc ce qui
n’est pas consommé par l’homme soit par exemple 30 % d’une carcasse bovine).
22
Répartition moyenne de la découpe d’une carcasse ci-contre
Diversité et qualité des coproduits en France ci-contre
Ces matières premières font l’objet de valorisations nombreuses, variées et parfois complexes
principalement fondées sur leur richesse en acides aminés (lysine, méthionine, cystine), minéraux
assimilables (phosphore et calcium) et en acides gras (acides oléique, stéarique, linoléique et
linolénique). Ces matières premières proviennent d’animaux sains inspectés sur leur lieu d’abattage
et dans les ateliers de préparation agréés et contrôlés par les services de l’état. L’origine des
matières premières est connue, les fournisseurs sont agréés et identifiés. De l’origine des matières
premières, de leur fraîcheur et de leur qualité, dépend la qualité des produits finaux.
2. La filière et son organisation
Cette filière de valorisation s’appuie sur des procédés de fabrication dont l’efficacité et la
sécurité ont été testées, approuvées et réglementées par les pouvoirs publics. Les contrôles mis en
place au cours des phases de stérilisation, de dégraissage, de séchage et de finition des productions
participent au renforcement de garanties de plus en plus sévères.
2.1. Cette filière a deux missions distinctes
• Activité de service
Elle assure la destruction, pour le compte de la collectivité publique, des cadavres d’animaux et des
viandes impropres à la consommation pour une plus grande sécurité de la chaîne alimentaire.
Chaque jour, près de 500 camions spécialisés pour l’équarrissage collectent plus de 17 000 cadavres
d’animaux. Au total ce sont plus de 450 000 tonnes de matières premières qui sont ainsi retirées de
la chaîne alimentaire pour être détruites par incinération. Et par là même il participe à la protection
de l’environnement et à une meilleure hygiène publique.
• Activité industrielle
- collecte sélective des coproduits (la différenciation des collectes est une évolution née de la
recherche systématique des propriétés intrinsèques de chaque type de matière première).
- la transformation et la valorisation des coproduits collectés dans les abattoirs, les boucheries, les
ateliers de préparation de viande, de poisson, pour produire essentiellement des protéines et des
graisses aux qualités nutritionnelles et fonctionnelles très recherchées par des unités spécialisées.
23
- une activité de recherche et développement : ils contribuent à renforcer la qualité des produits
naturels issus de ces usines.
- répondre aux besoins de protéines et corps gras : dans un contexte d’équilibre fragile en protéines
et corps gras au niveau mondial et notamment en Europe, ce secteur apporte une contribution
significative à la couverture des besoins globaux. Ces produits sont des ingrédients reconnus et
appréciés.
2.2. Son organisation
Cette filière comprend des unités spécialisées pour des traitements spécialisées. Une
représentation simplifiée de la filière ci-contre
Le schéma détaillé de la filière et les sources de coproduits animaux sont présentés en annexe 2 et
3.
3. Les produits obtenus
La liste des produits obtenus est présenté en annexe 2
Les principaux marchés et clients de cette industrie sont :
• l’alimentation humaine : ce sont les propriétés fonctionnelles et organoleptiques des corps
gras animaux qui intéressent particulièrement ce marché (biscuiterie, panification, fritures,
sauces, potages, charcuteries, plats cuisinés).
• les applications industrielles : de la savonnerie à la métallurgie, les produits participent à
l’évolution des technologies et des performances de nombreux produits industriels et grand
public liés à leur caractère biodégradable (savonnerie, lipochimie, métallurgie, tannerie)
• l’agriculture : les produits sont partie prenante dans le domaine des engrais et des
amendements (fertilisants organiques ou organominéraux, amendements organiques)
• le principal débouché pour cette production est l’alimentation animale (volailles, porcs,
veaux, chiens, chats, pisciculture), car il prépare des aliments adaptés à chaque espèce pour
chaque stade de croissance en associant protéines et corps gras d’origine animale et végétale
avec différentes céréales. C’est 500 000 tonnes de farines animales utilisées en France par
360 fabricants produisant 23,5 millions de tonnes d’aliments composés.
Les principales qualités des produits destinés à l’alimentation animale sont :
24
*haute digestibilité
*richesse en éléments nutritionnels
*variété des composants
Les produits obtenus sont riches en protéines, lipides et minéraux, ils seront étroitement associés à
des formulations alimentaires efficaces et optimales.
Les protéines d’origine animale sont de haute qualité, supérieure à la plupart des protéines d’origine
végétale. Les corps gras animaux permettent de fournir une source d’énergie concentrée et bien
équilibrée. Ces 2 composantes essentielles des coproduits d’origine animale renforcent l’intérêt de
ces produits sur un marché de plus en plus concurrentiel au niveau européen et mondial.
Les débouches en alimentation animale des coproduits sont présentés en annexe 4.
4. Une industrie de poids en Europe et en France
En Europe :
-une industrie présente dans les 15 pays
-une implantation des usines de traitement sur l’ensemble du territoire
-17000 salariés, 7000 camions ramassant chaque jour 50000 tonnes de matières premières pour 400
usines.
- 17 % de la valorisation des protéines et corps gras animaux
Ci-contre le résumé des tonnages
En France :
La France est la premier producteur européen de protéines et de corps gras animaux en Europe
- plus de 3 millions de tonnes collectées par an, soit plus de 12 000 tonnes par jour
- environ 40 usines aux capacités technologiques performantes à proximité des sources
d’approvisionnement : dans les régions d’élevage, d’abattage et des ateliers de découpe, la
proximité permet de garantir une fraîcheur des matières premières
- une centaine de centres de collecte rapprochant le fournisseur détenteur de coproduits du centre de
traitement
- plus de 3 000 hommes et femmes dans cette filière
-1000 camions spécialisés pour chaque type de collecte
Ces entreprises occupent une place significative dans l’économie agroalimentaire de notre pays.
Les principaux acteurs de cette filière sont tous adhérents au SIFCO (syndicat des industries
françaises des coproduits animaux) :
25
- il favorise les échanges, participe aux débats et contribue à la mise en place des règles de
convention
- il apporte sa contribution à la veille stratégique sur les attentes et les besoins du marché
- l’objet et la volonté du SIFCO consistent à communiquer les compétences de la profession aux
différents marchés.
Le SIFCO est en liaison permanente avec les pouvoirs publics et l’ensemble des organisations
professionnelles de la filière, tant dans le domaine de la production agricole et de l’élevage, des
abattoirs, de la transformation de la viande, de l’alimentation animale et de l’alimentation humaine
que dans celui des industries chimiques ou de la lipochimie.
Les mêmes relations existent au niveau européen dans le cadre d’organisations européennes EURA
et UNEGA.
De plus, des contacts étroits ont été noués ces dernières années avec l’OMS (organisation mondiale
de la santé) et la FAO (organisation mondiale de l’agriculture et le l’alimentation) pour mieux
répondre aux enjeux de demain dans le domaine de la sécurité alimentaire.
L’industrie française de transformation des déchets d’abattoirs est largement dominée par deux
entreprises, à savoir la SARIA industries qui contrôle 50 % du marché avec ses sociétés Soprorga et
française maritime, et la société CAILLAUD qui contrôle 27 % de l’activité. Trois autres sociétés
d’envergure peuvent également être citées : Ferso bio dans le sud Ouest, Monnard dans le Jura et
Blanchard dans le massif central. Dix sept usines appartiennent à SARIA sur 40.
La liste des acteurs adhérents au sifco est présenté en annexe 5.
5. Aujourd’hui une industrie contrôlée
L’Etat définit le cadre réglementaire, propre à l’exercice de cette activité. La réglementation en
vigueur est régulièrement complétée par de nouvelles dispositions, relevant de la législation
européenne ou nationale :
• conformité aux normes : cette industrie est soumise à un agrément préalable délivré par le
ministère de l’agriculture. Cet agrément garantit la conformité de l’outil industriel aux règles
sanitaires nationales et européennes. Ces établissements font l’objet d’une autorisation
d’exploitation accordée par le préfet du département qui stipule les normes de sécurité et
détermine la composition des effluents gazeux et liquides restitués au milieu naturel.
26
• contrôle des sources : les coproduits animaux utilisés dans nos matières premières sont issus
d’animaux ayant bénéficié d’un contrôle sanitaire lors de l’abattage. La traçabilité des
matières premières est la base de la fiabilité de ces produits.
• contrôle des procédés : la conformité est acquise lors de l’agrément préalable par le
ministère de l’agriculture. De plus des contrôles réguliers ont lieu par la DSV, la DGCCRF,
la DRIRE.
• contrôle des produits finis : outre les contrôles des différentes administrations de l’état, les
industriels procèdent à la vérification systématique de la bonne conformité des produits finis
au cahier des charges des clients. Les établissements se sont dotés d’importants moyens de
contrôle analytique soit en propre soit en relation avec des laboratoires privés ou officiels.
• la maîtrise de la qualité micro biologique : elle est constamment améliorée, c’est le fruit du
grand nombre de contrôles effectués à tous les stades de fabrication.
L’industrie de la transformation et de la valorisation des coproduits animaux est un carrefour
stratégique ci-contre
Pour les années 2000, les enjeux de cette industrie sont clairs :
• enjeux sanitaires * sécurité des origines des matières premières (97/534 CE)
* sécurité des procédés de traitement (96/449 CE, 99/534 CE)
* sécurité des utilisations
• enjeux nutritionnels * aspects qualitatifs des protéines et des corps gras animaux
* les produits de substitution en alimentation animale
• enjeux économiques * intérêt économique de l’utilisation en alimentation animale
* conséquences de l’interdiction des protéines animales et corps gras
animaux pour quelques secteurs d’activité
• enjeux environnementaux
• enjeux politiques * indépendance protéique et énergétique en Europe
27
III. Un cas particulier : les concentrés protéiques carnés Les concentrés protéiques carnés sont les anciennes farines animales
1. Définition
Les farines de viande sont obtenues par cuisson, dégraissage, séchage et broyage de carcasses
entières ou de sous produits animaux terrestres à l’état frais.
Elles ne doivent pas comporter d’addition :
-de matières cornées (poils, sabots, cornes)
-de contenu viscéral
-de plumes même hydrolysées ou de coquilles d’œ ufs
-de produits non animaux (végétaux, minéraux)
Si le dégraissage est plus ou moins poussé, en fonction de la technologie utilisée (solvant ou
presse), les farines sont dites dégraissées (D) ou non dégraissées (G). Selon la teneur en protéine
brute, les farines sont désignées 45 / 50 / 55 / 60.
Le traitement des produits consiste en quatre grandes étapes : broyage, stérilisation, déshydratation,
dégraissage, raffinage. Il fournit 6 grands types de matières premières pour l’alimentation animale :
- Os et viscères (toutes espèces) ð farine de viande et graisse animale
- Os (bovins, porcins) ð farine d’os et graisse d’os
- Gras (bovins ou porcins) ð cretons et suifs, saindoux
- Plumes (volailles) ð farine de plume
- Volailles (os et viscères) ð farine d’abats de volaille et graisse de volaille
- Sang (toutes espèces) ð farine de sang
Les matières premières utilisées, la technologie de production et les définitions et normes de
composition des farines de viande sont assez variables d’un pays à l’autre et encore plus d’un
continent à l’autre.
28
2. Principaux aspects de la production des farines
Les matières premières utilisées
Les farines de viandes sont issues du traitement des matières animales non consommées par
l’homme ni utilisées par l’industrie pharmaceutique ou vestimentaire, à savoir des morceaux d’os,
d’abats, de gras d’émoussage et de gras de parage récupérés dans les abattoirs et les centres de
découpe, auxquels s’ajoutent les carcasses d’équarrissage (sur l’ensemble de la France, ces
dernières représentent environ 9% des produits collectés pour être transformés en farines de
viande). Actuellement les farines sont produites à partir de mélanges de déchets et de carcasses en
proportion variable. Vous trouverez en annexe 6 la liste positive récente de ce que peut contenir une
farine de viande.
La technologie mise en œ uvre
Actuellement la fabrication des farines animales est assurée par un certain nombre de
procédés développés au cours des années 70-80. Le schéma de fabrication ci-contre
Les farines animales sont produites à partir du résidu protéique de la fonte des produits animaux,
dont l’objectif premier est la production de matières grasses et produits dérivés de l’os.
Les déchets de carcasses sont broyés (taille des particules = 20-50 mm) puis soumis à une cuisson
par vapeur sèche qui aboutit à la séparation des lipides et de l’eau des autres tissus.
Au cours de cette cuisson, qui peut être réalisée en un ou plusieurs cycles (cuisson continue ou
discontinue), les morceaux sont amenés de 100 °C à 125 °C et soumis à une agitation mécanique.
L’eau est évaporée à une pression au moins égale à la pression atmosphérique (les morceaux
passent d’une humidité de 70 % à la collecte à une humidité d’environ 10 %), les matières grasses
liquéfiées sortent des tissus.
Les graisses sont drainées et évacuées du four. Les résidus solides obtenus en fin de cuisson sont
ensuite placés dans une presse ou une centrifugeuse afin d’extraire le maximum de graisse.
L’application d’une pression supérieure à la pression atmosphérique dans les premières phases de la
cuisson peut favoriser des hydrolyses partielles des tissus osseux en particulier.
Selon les pays la température et la durée de cuisson ou la qualité bactériologique des farines doivent
répondre à des normes réglementaires. En Europe, la réglementation impose la stérilisation des
tissus utilisés à une température à cœ ur de 133 °C, à 3 bars et pendant 20 minutes, éliminant
pratiquement tout risque de survie de microorganismes ou de forme de résistance.
A l’issue de la cuisson, on obtient la farine sèche et stérilisée que l’on sépare de la matière grasse
liquide. Cette farine est alors dégraissée par pression puis éventuellement par une extraction au
29
solvant (phénol, hexane) (l’extraction au solvant nécessitera une étape de chauffage supplémentaire
pour l’évaporation du solvant).
Le dégraissage permet d’obtenir des farines plus fluides, plus faciles à manipuler et moins sensibles
au rancissement. La farine est ensuite raffinée (élimination des impuretés résiduelles) et de nouveau
broyée afin d’obtenir une farine ayant une granulométrie régulière.
Les farines de presse dites grasses, représentent environ 40 % du marché français, les farines
d’extraction, dites maigres ou dégraissées, les 60 % restant.
Les matières premières sont fragiles, la stabilisation est obligatoire (cuisson puis dessiccation à
haute température), ceci améliore la conservation du produit mais les graisses résiduelles sont
l’objet d’une protection par des antioxydants afin de limiter leur rancissement.
Facteurs et éléments de variation de la qualité des farines
- espèces et morceaux de carcasses : elles influencent particulièrement sur la teneur en phosphore et
en magnésium, le profil d’acides aminés, la digestibilité des protéines. Notamment la teneur en tissu
conjonctif qui semble diminuer la disponibilité des protéines pour les volailles
- modalités du process : la cuisson constitue un facteur principal de la qualité des farines, une
cuisson prolongée diminue la disponibilité des acides aminés et une diminution de la teneur en
lysine.
Pratiques de caractérisation des farines de viande par les industriels français de l’alimentation
animale
- humidité, protéines brutes, matières grasses, cendres, phosphore et calcium (elles sont indiquées
dans les conditions générales de vente)
- la teneur en acides aminés indispensables (lysine, méthionine, cystine, thréonine, tryptophane) ou
indicateurs de la qualité (hydroxylysine et hydroxyproline)
- les valeurs énergétiques pour toutes les espèces animales
Les caractéristiques mesurées par le fabricant
Très peu de caractéristiques sont mesurées en routine : matière sèche, protéines brutes, matières
grasses, cendres brutes, calcium et phosphore. Les autres sont beaucoup moins mesurées :
digestibilité protéique, sodium, potassium, profil d’acides gras.
30
Les conditions de vente
Les conditions générales de vente des farines sont présentées en annexe 7. Elles ont été définies par
le SNIA, le SYNCOPAC et le SIFCO.
Aujourd’hui, afin de reconquérir la confiance des consommateurs et surtout des clients des farines
animales, ces syndicats ont établi une liste positive de ce que peut contenir une farine de viande. Ils
demandent aux professionnels de mettre en place les moyens de contrôle et de maîtrise de la
production pour ainsi demander une certification de conformité de produits sur leurs concentrés
protéiques carnés auprès de la CNLC.
3. Intérêt nutritionnel des concentrés protéiques carnés :
La farine de viande est la matière première la plus équilibrée pour le formulateur (qualité
nutritionnelle, sécurité, compétitivité). Les concentrés protéiques carnés répondent à deux critères
recherchés par les industriels de l’alimentation animale :
-niveaux d’énergie élevés
-fortes concentrations en protéines
Le gros avantage des concentrés protéiques carnés, est de contenir en forte proportion, plus de
protéines digestibles (55 à 60 %). Elles constituent donc une source complémentaire d’acides
aminés indispensables (lysine et méthionine) notamment pour les porcs et les volailles.
Les farines de viande sont de bonne source de vitamines B 12, PP et de choline ainsi que d’autres
vitamines dont on apprécie l’importance surtout dans l’alimentation des porcs et des volailles. Du
fait de leur contenu en os, ces sous produits sont particulièrement riches en phosphate de calcium.
L’intérêt nutritionnel des concentrés protéiques carnés est présenté ci-contre.
L’emploi de ces farines de viande et d’os dans l’alimentation des ruminants qui peut se justifier
sur le plan nutritionnel a été interdit pour les bovins depuis 1990 et depuis 1994 pour les autres
ruminants.
Actuellement, les farines de viande produites en France sont utilisées en France pour la fabrication
des aliments composés. On peut estimer que 80 % de celles-ci sont incorporées dans les aliments
pour les volailles avec des taux qui peuvent être voisins de 5 à 6 % pour les poulets de chair et de 6
à 7 % pour les pondeuses. Les porcs sont les autres utilisateurs avec toutefois des taux
d’incorporation nettement plus faibles.
31
4. L’intérêt économique des farines animales
- en Europe, ce sont 3 millions de tonnes de farines produites (poudre d’os, farine de viande, farine
de sang, farine de plumes, farines de soies, farines d’abats de volailles) répartis selon les différents
pays (présenté ci-contre)
En annexe 8 et 9 sont présentés des tableaux de consommation et de production des farines
animales en Europe en 1998
- en France ce sont 2 millions de tonnes de déchets (soit 30 % du poids vif de l’animal qui sont
traités chaque année) : la majorité des farines produites en France sont utilisées en France (ceci est
présenté derrière). Les régions les plus productives sont : la Bretagne, la Haute et Basse
Normandie, les Pays de Loire et la Franche Comté.
- les exportations des farines animales hors union européenne sont présentées en annexe 10
- les exportations des farines d’origine américaine en 1998 sont présentées en annexe 11
- le tableau en annexe 12 présente l’intérêt économique de la farine de viande en volailles chair et
porcs.
Malgré cette production, les farines animales ne couvrent que 9 % des besoins en protéine des
animaux en Europe.
Les farines animales à l’origine de l’ESB sont un sujet de discussion et de discorde en Europe.
Quelques solutions proposées sont les suivantes :
• Sécurité des origines des matières premières : contrôle des sources
* séparation des circuits des matières premières valorisables et non valorisables (97/534 CE)
* traçabilité des filières
• Sécurité des procédés de traitement
*mise en place d’un traitement à 133 °C - 20 minutes – 3 bars pour les matières premières d’origine
mammifères destinés à l’alimentation des volailles et des porcs (décision 96 /449 CE)
*fixation d’un taux maximal d’impuretés non solubles à 0,15 % dans les graisses fondues (99/534
CE)
• Sécurité des installations :
32
*interdiction des protéines de mammifères en ruminants, décision 94/381 CE en Europe.
Malgré les précautions de certains pays, quelques failles persistent :
- tous les pays ne contrôlent pas rigoureusement les matières premières qu’ils incorporent dans les
farines : notamment les boues d’épuration dont la France a été mise en cause, les matières à hauts
risques…
- le traitement thermique réglementaire n’est pas suffisant pour garantir le risque zéro (le prion ne
serait peut être pas entièrement détruit).
- certains pays ont du retard en matière de législation (ils n’appliquent toujours pas le barème de
température obligatoire)
- des stocks de farines non conformes continuent de s’écouler frauduleusement
- on constate un manque de professionnels formés pour les contrôles
- le nombre de NAIF illustre clairement l’efficacité de la mesure
- l’apparition de la maladie n’a pas empêché les Britanniques d’exporter des farines, notamment en
France
-les techniques de jonchage en abattoir risque de propager la maladie
-certains équarrisseurs ne sont pas équipés pour travailler dans de bonnes conditions
Il est donc nécessaire que l’Europe prenne une décision sur l’avenir des farines animales. Plusieurs
alternatives sont possibles, elles sont exposées dans la troisième partie.
L’Europe se trouve donc face à une problématique qui va l’obliger à prendre des décisions. Parmi ces décisions, deux stratégies sont possibles : faudra-t-il interdire les farines animales dans l’Union européenne ou alors prendre des mesures draconiennes comme c’est le cas de la France pour assurer l’innocuité de ces produits ?
Une première solution réside dans l’élimination pure et simple, impliquant ainsi une non
valorisation des coproduits pour abattoirs. Autre débouché possible, leur utilisation comme engrais,
néanmoins celle-ci paraît difficilement envisageable, puisque se reposeraient très rapidement les
mêmes questions de santé publique, associées à leur utilisation en alimentation animale.
Enfin, une autre possibilité consisterait à aboutir à un compromis technique permettant de garantir,
notamment grâce à une trempabilité complète, l’origine et la sécurité sanitaire des matières
premières et des procédés de fabrication utilisés. En effet, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, les
farines de viande produites en France ne sont plus que les déchets de ce que les humains ont
consommé. Les animaux morts et les produits à risque de contamination par l’agent responsable de
l’ESB tels que cervelle, moelle épinière, yeux... sont traités séparément. Outre la question de la
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rigueur de l’application des réglementations, cette solution se heurte cependant à un obstacle de
taille. En effet, les conditions de production des farines animales ne sont pas uniformes au sein de
l’Union européenne, ce qui nécessitera une harmonisation des réglementations sanitaires en
vigueur.
Nous allons exposer les deux stratégies possibles : points forts, points faibles et conséquences.
34
Troisième partie : Que faire des farines animales?
35
I. Généralisation de l’interdiction des farines animales à tous les animaux d’élevage
Les farines de viande et d’os sont déjà prohibées en France, depuis 1990 chez les bovins, et
depuis 1994 chez les ovins. Leur interdiction pourrait s’étendre à l’ensemble des animaux
d’élevage. Quelles conséquences pourraient engendrer un abandon des F.V.O et leur substitution
par des produits d’origine végétale est-elle possible ?
1. La composition moyenne des rations alimentaires des non ruminants
Cette ration se compose en moyenne de :
- 46% de céréales.
- 25% de tourteaux oléagineux.
- 9% de graines protéagineuses ou oléagineuses.
- 9% de coproduits de l’industrie céréalière.
- 3% de fourrage déshydraté.
- 3% de minéraux.
- 3% de farines animales pour les volailles et 5 % pour les porcs industriels.
- 1% de mélasse.
- 1% d’huiles végétales et de graisses animales.
Les matières riches en protéines (MRP) sont utilisées pour complémenter une alimentation de base
(céréales et fourrages dans le cas des bovins) qui satisfait les besoins en énergie mais qui est
souvent déséquilibrée en protéines. Elles peuvent être d’origine animale (farines de poisson et de
viandes) ou végétale (tourteaux de soja, de colza, de tournesol, corn gluten feed, protéagineux). Les
tourteaux de soja sont les plus employés car ils possèdent la plus forte teneur en protéines. Il
représente ainsi près de 60% de l’offre de matières riches en protéines. Les farines de viande
contiennent plus de protéines assimilables (55 %) contre 47 % pour les tourteaux de soja, 35 % pour
ceux de colza et 30 % pour le tournesol. Tandis que les graines de pois et de protéagineux en
contiennent 23 %.
L’interdiction des farines impliquerait une substitution de 3 à 5 % par d’autres protéines.
2. Les fabricants d’aliments composés vont devoir adapter leur formule
Face aux performances zootechniques demandées aujourd’hui à l’élevage, l’alimentation
animale doit être capable de fournir non seulement des niveaux élevés d’énergie, mais aussi des
36
concentrations importantes en protéines et minéraux. Si les farines de viande, riches en matières
grasses, en protéines, en calcium et en phosphate, remplissent tous ces critères, plusieurs catégories
de végétaux (tourteaux tannés de colza et de soja, tournesol, pois...) sont également aptes à y
répondre. Mais généralement pauvres en calcium et souvent mal équilibrés en acides aminés (par
exemple le pois est riche en lysine, mais pauvre en méthionine et en tryptophane, tandis que le
tournesol est riche en lysine et pauvre en méthionine), leur utilisation en remplacement des farines
de viande engendre de nombreuses contraintes techniques pour les formulateurs. En effet, parvenir
aux mêmes objectifs de production en l’absence de farines animales, implique que les aliments
composés puissent garantir les mêmes apports nutritionnels, qu’il s’agisse des apports protéiques,
énergétiques ou minéraux. Sachant qu’aucun autre produit végétal n’est aussi concentré que les
farines animales, leur élimination implique mécaniquement une modification des volumes des
différents produits utilisés dans les aliments composés. Les nouvelles formulations qui en
résulteront, devraient donc favoriser l’incorporation des produits végétaux les plus concentrés,
comme les issues de maïs, les tourteaux de soja au détriment des produits moins concentrés tels que
le pois ou encore les graines de colza.
Il faut savoir que 500 000 tonnes de farines animales sont utilisées chaque année en France.
2.1. Le soja s’impose comme le meilleur substitut
On estime qu’un kilo de farines animales doit être remplacé par 1,2 kilo de tourteaux de
soja. Pour 500 000 tonnes de farines animales consommées, il faudrait donc 640 000 tonnes de soja.
Il serait donc nécessaire d’importer 640 000 tonnes de soja dont le cours actuel est de 1,30 franc le
kilo soit un coût de 832 millions de francs. Au niveau européen, il faudrait importer 2,5 millions de
tonnes supplémentaires de soja en plus des 25 millions déjà importées pour remplacer les 2,1
millions de tonnes de farines actuellement consommées.
Les fabricants français d’aliments pour animaux importent déjà 37% de leurs protéines,
essentiellement du continent américain.
Dans ce contexte, il est important de rappeler que la France, comme l’Union européenne, dépend
fortement des importations pour assurer la couverture des besoins en protéines végétales. Le
problème serait de réussir à produire davantage de protéines végétales, sachant que la France est
déjà déficitaire à hauteur de 46% et de 70% dans l’Union européenne. La production française de
soja n’a permis de couvrir que 5% des besoins en 1998.
Une suppression totale des farines animales dans l’Union européenne conduirait à une dépendance
par rapport aux Etats-Unis de près de 80% de notre consommation, car en matière de protéines
37
végétales, c’est le soja qui est le leader et avec lui, les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine arrivant
bien après les Etats-Unis.
Accroître les achats de soja reviendrait à renforcer cette dépendance et, en même temps, à courir le
risque d’importer en Europe des organismes génétiquement modifiés. Ces OGM sont eux aussi
rejetés par les consommateurs européens et les filières agroalimentaires qui s’emploient à les
éliminer à la demande des distributeurs.
En résumé, il faudrait que l’Europe augmente de 10 % ses importations, sachant que 60 % des
surfaces cultivées en Amérique du nord sont génétiquement modifiées et que les Américains ne
séparent pas les récoltes avec et sans OGM.
Aussi, la remise en cause des approvisionnements en matières premières générée par l’abandon des
farines animales nécessitera que s’engage une réflexion sur l’évolution des productions végétales,
en particulier des surfaces cultivées en plantes protéiques (protéagineux et oléoprotéagineux) au
sein de l’Union européenne.
2.2. Les plantes oléagineuses, plus pauvres en protéines, sont également des substituts possibles
Des espèces adaptées à nos climats comme le pois ou le lupin sont envisageables ou alors
davantage de colza ou de tournesol.
La France est le premier producteur européen de graines oléagineuses et de protéagineux (50 % de
la production). En augmentant les surfaces de 30 % en Europe, ces cultures peuvent remplacer les
farines de viande. Ce chiffre correspond au meilleur compromis des points de vue agronomiques et
environnementaux : 2 millions d’hectares supplémentaires composés de 1.6 millions d’oléagineux
et 0.4 millions de protéagineux.
Malheureusement la nouvelle réforme de la PAC, mise en œuvre dès l’an 2000, n’encourage guère ces cultures, en supprimant le régime spécifique des oléagineux par l’alignement de leur paiement compensatoire sur celui des céréales. Outre leur faible rendement en protéine, l’agriculteur aura tout intérêt à semer des blés au rendement supérieur et moins coûteux à produire.
De plus les accords passés de Blair House impose une limitation des surfaces européennes à 5.5 millions d’hectares. Certains envisageraient de remettre en cause les accords de 1999 dans le cadre de l’OMC. Cet objectif (augmenter de 30 % les surfaces) ne pourra être atteint que grâce à des mesures
d’accompagnement prises par le budget agricole de la Commission européenne : cela coûterait 400
millions d’euros, soit 1 % du budget agricole de l’Europe.
La Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) compte beaucoup
sur les décisions qui seront y prises au cours des prochains conseils de ministres.
38
Dans la course aux matières protéiques, l’Union européenne devra trouver un consensus politique
pour se battre face aux Etats-Unis.
La substitution ne pose pas de problèmes techniques mais économiques.
2.3. Détail des coûts de la suppression des farines sur la formulation des aliments pour animaux:
La substitution des farines et des graisses animales entraîne un surcoût dans la formulation, qui peut
être évalué en première analyse :
- Bovin : +5 à +10 francs / tonne d’aliment complémentaire
- Porc : +15 à 30 francs / tonne d’aliment complet
- Poulet de chair : +50 à +60 francs / tonne
- Dinde : +80 à + 100 francs / tonne
- Poulet reproducteur : +40 à +50 francs / tonne
- Pondeuse : +40 à + 50 francs / tonne
Il faut préciser que ces écarts de prix de formules alimentaires ont été réalisés dans un contexte de
prix bas du tourteau de soja. Il est clair qu’une suppression des farines de viande en Europe ou en
France entraînerait une demande accrue en tourteau de soja, qui conduirait immanquablement à un
renchérissement de cette matière première sur le marché mondial. Le coût global ci-dessous est
donc à considérer comme minimum.
Compte tenu des tonnages d’aliments fabriqués (chiffres 1998), le surcoût sur l’aliment peut être évalué à environ 700 millions de francs par an. 2.4. Détail des tonnes de remplacement par des sources protéiques métropolitaines
Ainsi, les correspondances protéiques peuvent être présentées de la manière suivante:
La France produit 500 000 tonnes de farines de viande. Pour les remplacer, il faudrait :
- 980 000 tonnes pois protéagineux (+57%)
- 650 000 tonnes colza et tournesol (+40%)
L’Europe produit 2,5 millions de tonnes de farines de viande. Pour les remplacer, il faudrait : -
5,7 millions de tonnes pois protéagineux
- 3,75 millions de tonnes de colza et tournesol
39
Ces chiffres montrent l’importance primordiale d’une politique de développement des cultures
oléoprotéagineuses en France et en Europe, sous peine de voir la dépendance des pays de l’Union
européenne s’accroître à l’égard du soja américain.
3. Un surcoût inévitable en élevage
En outre, l’utilisation des farines animales ayant été longtemps motivée par leur faible prix,
leur remplacement induit aussi un surcoût en alimentation animale. En cas de suppression des
farines de viande et des matières grasses d’origine animale, on a estimé le surcoût du quintal
d’aliment à 2F pour le canard, à 4F pour le poulet standard et de 2,50F à 3,50F pour la poule
pondeuse. En formulation d’aliments pour les porcs, le surcoût serait situé, quant à lui, entre 1F et
1,50F et son incidence sur la production pourrait ainsi s’avérer assez limité, en particulier dans le
cas des porcs charcutiers. En revanche, le principal handicap devrait se manifester au niveau de
l’élevage des dindes industrielles, pour lesquelles le besoin en protéines est le plus important. Les
écarts de prix pourraient s’échelonner dans une fourchette allant de 3-4F à 6-7F par quintal
d’aliment. Néanmoins, si ces estimations sont à prendre avec précaution, les conséquences d’une
suppression des farines animales se prolongent au-delà même d’une simple modification et d’un
surcoût des aliments composés.
De plus, la suppression des farines animales étant synonyme d’une modification des formules, les
performances zootechniques peuvent s’en trouver affectées et cette question se pose tout
particulièrement pour les animaux à engraissement intensif (porc, aviculture). A moins de limiter
les exigences en matière de productivité. L’arrêt de l’utilisation des produits d’origine animale peut
s’accompagner d’une réduction des performances, entraînant ainsi une diminution des rotations au
sein de l’élevage et donc, une augmentation des frais fixes et a fortiori du coût global des
productions animales.
C’est la filière volaille qui serait la plus touchée par les conséquences de l’interdiction des farines
carnées. Elle devrait supporter les surcoûts liés à leur substitution par des protéines végétales (plus
chères), à la destruction et la non-valorisation des sous produits de volaille (farine de volaille), qui
sont actuellement réintégrés dans les rations des volailles ou vendus à des fabricants d’aliments
pour animaux domestiques. Les surcoûts de production des poulets standard augmenteraient de 10
%.
La non valorisation des farines de volailles poserait donc d’énormes problèmes de surcoût à toute la
filière avicole. En effet les sous produits sont en priorité réservés aux poulets destinés à l’export,
40
marchés en concurrence directe avec le brésil et les Etats-Unis. L’interdiction de ces farines
remettrait en cause la compétitivité de la France dans ce secteur.
3.1. Le surcoût pour l'éleveur serait de
- Porc: +10 cts/kg poids vif
- Poulet de chair: +20 cts/kg poids vif
- Dinde: +30 cts/kg poids vif
- Oeuf: +1 ct/oeuf
Compte tenu des tonnages de production (chiffres 1997) en différents produits animaux, on obtient les surcoûts suivants pour la reformulation des aliments après suppression des co-produits animaux (farines de viandes et graisses animales): - Porc: 1 300 000 x 125F = 162,5 millions de francs
- Poulet: 1 208 000 x 200F = 241,7 millions de francs
- Dinde: 711 600 x 300F = 213,5 millions de francs
- Oeufs: 16,507 milliards x 0,01F = 165,1 millions de francs
Une extension approximative aux espèces animales non citées permet de proposer un surcoût
global pour les filières animales à 1 milliard de francs par an.
3.2. Incidence sur le coût des produits animaux
L’incidence du prix de l’aliment sur les productions animales n’est pas le seul élément à
prendre en compte : pour certaines espèces animales (volailles notamment), la suppression des
farines et des graisses animales oblige à déconcentrer l’aliment en énergie, ce qui augmente l’indice
de consommation et la quantité d’aliment consommé par l’animal ainsi que la durée de l’élevage.
De plus, le remplacement de la graisse par l’huile végétale donne au granulé une mauvaise tenue, ce
qui induit un gaspillage en élevage et, là aussi, une augmentation de l’indice de consommation.
Tous ces éléments doivent entrer en ligne de compte dans un calcul de surcoût sur les produits
animaux.
3.3. Perte de compétitivité de l’élevage français et européen
La suppression des coproduits animaux en alimentation animale induit une augmentation des coûts
de production des animales d’où :
-une perte de compétitivité de l’Europe par rapport à ses concurrents des marchés mondiaux.
-une distorsion de concurrence par rapport à ses compétiteurs qui, eux, auront toujours recours à
ces coproduits, y compris pour les produits animaux qu’ils exportent vers l’Europe.
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-un risque de délocalisation des productions européennes destinées à l’exportation vers des zones où
ces contraintes n’existent pas (Amérique latine, Asie du sud-est). Certains volaillers sont déjà
installés au Brésil.
4. Conséquences sur la filière de transformation et de valorisation des coproduits animaux
Comme nous avons vu précédemment, cette filière a un poids économique important. Elle se
sépare en deux, avec une collecte sélective des produits à haut risque qui sont détruits, et la
valorisation des produits à bas risques, qui fait vivre la filière par ses ventes de farines animales, de
graisses, suifs et saindoux.
Par une telle interdiction, ne seraient plus valorisées : les farines de viande, les graisses animales et
les produits à haut risque, soit environ 1 million de tonnes de produits (une fois séchés).
Les équarrisseurs éliminent les déchets. Ni les pouvoirs publics, ni la grande distribution, ni les abattoirs ne peuvent s’en passer. Si les farines sont interdites, la mission de ces derniers serait exclusivement du service public. La valorisation des déchets deviendrait nulle et même coûteuse sachant que l’activité en volume des équarrisseurs serait identique. L’organisation actuelle du service d’équarrissage a été fixée le 26 décembre par une nouvelle loi qui
a remplacé l’ancien texte législatif de 1975 : « la collecte et l’élimination des cadavres d’animaux et
des déchets d’abattoirs s’inscrivent désormais dans un service public financé par une taxe sur les
achats de viande ». A compter du 1 janvier 1997, il a été créé une taxe sur la vente au détail de
viandes, salaisons, produits de charcuteries assises sur la valeur hors taxe des achats des produits.
Pour les entreprises assujetties (la grande distribution notamment), le taux de taxe sera au maximum
de 0.6 % par tranche d’achats mensuels de viande HT, compris entre 0 et 125 000 et de 1 % au-delà.
Le tableau ci-contre résume le coût de traitement des farines par les équarrisseurs.
Globalement, les comptes devraient s’équilibrer à partir de l’an 2000 avec la résorption des stocks,
la recette de 600 MF par an devrait permettre de couvrir tout juste les dépenses du service public
d’équarrissage. Ce mode de financement doit être remis en cause et il convient d’ores et déjà de
chercher des solutions alternatives de financement et des économies.
Le tableau ci-contre présente les modes de financements possibles.
42
Destruction des stocks L’autre souci de cette filière est la destruction par incinération des stocks de farines à hauts
risques en France. 75 000 tonnes de déchets provenant des abats spécifiques bovins, des fameux
veaux britanniques et des carcasses suspectes sont stockés, et s’accumulent depuis trois ans chez les
équarrisseurs sous forme de farines animales appelées « déchets ultimes ». Ces déchets sont
considérés par l’arrêté du 28 juin 1996 comme des matières à hauts risques.
Trois catégories de farines sont concernées :
- farines grasses à 30 de matière grasse (MG), ni broyées, ni tamisées
- farines pressées à 12 % de MG, non broyées ou broyées et tamisées
- farines dégraissées à 4 % de MG, non broyées ou broyées et tamisées
L’incinération de ces farines pose des problèmes techniques :
• Il faut mélanger ces produits à d’autres déchets comme les ordures ménagères. Toutes les
farines ont un pouvoir calorifique trois fois supérieur à celui des ordures ménagères. Elles
sont donc susceptibles de provoquer la dégradation des unités d’incinération d’ordures
ménagères (UIOM).
De plus les farines incinérées dégagent une forte proportion de matières minérales qui se
retrouvent dans les cendres volantes. Ces cendres peuvent accélérer le colmatage des filtres
des fumées.
• On peut éventuellement les traiter avec des déchets toxiques dans des déchetteries
industrielles mais le coût est trop élevé, 2000 F HT / tonne.
• Seuls les cimentiers peuvent incorporer ces produits comme « clinker » dans le ciment.
Malheureusement ils n’acceptent que les farines à 4 % de MG car ces produits contiennent
0.8 % de phosphore qui retarde la prise du ciment.
• Un autre souci est que ces farines ne sont pas des produits inertes. La protéine du prion n’est
pas craquée, le risque zéro n’existe pas et ceci effraie les collectivités et les industriels.
• La présence de graisse entraîne aussi d’autres problèmes. Elles ne s’enflamment pas
immédiatement, fondent, se retrouvent dans les mâchefers et bouchent les tuyauteries
43
soudées. Il convient donc d’utiliser les farines à 12 % de MG, de les réduire en fines
particules et d’éviter qu’elles ne s’agglomèrent.
• De plus, lors du processus de combustion des farines apparaît une quantité non négligeable
de dioxine. Les dioxines sont des produits cancérigènes qui sont émis dans l’atmosphère. En
effet, les dioxines sont principalement produites par les usines de retraitement des déchets.
Leur formation résulte principalement de
- l’incinération des déchets ménagers, hospitaliers et industriels
- ainsi que les cimenteries
Ce sont les UIOM qui émettent le plus de dioxine.
La filière opérationnelle est celle de quelques usines d’incinération des ordures ménagères qui
acceptent les farines à 12 % de MG. L’alimentation des produits est réalisée soit par la chaîne
d’introduction des déchets hospitaliers (farines pulvérulentes conditionnées), soit par déversement
dans la fosse au-dessus des ordures ménagères. Le fort pouvoir calorifique des farines oblige à une
introduction précautionneuse et en petites quantités pour éviter les surchauffes.
La production de farines annuelles déclassées est de 150 000 tonnes, à cela s’ajoutent 75 000 tonnes
de farines de l’année 1996.
La profession se trouve donc dans la nécessité de trouver une réponse innovante à ce problème
d’incinération. Deux types de réponse peuvent être apportés :
- l’utilisation d’équipements existants (coincinération), en mélange avec des déchets ménagers, avec
les déchets industriels spéciaux ou comme combustible d’appoint dans les fours cimentiers. Ces
possibilités apportent une solution convenable et immédiate mais montrent néanmoins leurs limites
du fait de la spécificité du matériau. De nombreuses contraintes apparaissent et nécessitent de
limiter la coincinération à de petits volumes.
- l’utilisation d’équipements spécifiques (la monoincinération). Il faut prendre en compte la
spécificité du combustible afin d’en tirer le meilleur profit. A l’heure actuelle trois technologies se
révèlent prometteuses :
* le lit fluidisé
* la gazéification en lit fluidisé
* l’incinération en four tournant
Le coût de l’incinération :
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- 300 à 350 F/T pour les cimentiers (farines à 4 %)
- 500 à 800 F/T pour les unités d’incinération d’ordures ménagères (farine à 12 %)
- frais de transport 76 MF HT
- frais de stockage 18 MFHT
soit 237 MF TTC + 43 MF TTC pour l’incinération des 36 000 t de farines à 30 % de MG dont le
coût de l’incinération est de 1000 F HT par tonne.
De plus cette non-valorisationn entraîne une perte de 1 % du bénéfice net des entreprises d’abattage
et de transformation
Par conséquent l’interdiction des farines animales implique :
- une reformulation des rations qui entraînerait un surcoût de 700 millions de francs par an
- une substitution par le soja qui aura un surcoût de 832 millions de francs, une
dépendance de l’Europe à 80 % pour ses MRP et une ouverture de ses frontières aux
OGM.
- une substitution par les oléoprotéagineux qui obligerait à augmenter les surfaces
cultivables de 30 % en Europe
- un surcoût pour les filières animales de 1 milliard de francs par an
- une perte de compétitivité de l’élevage français et européen
- un coût de 1.5 milliard de francs pour la non-valorisation des déchets animaux et la
destruction des stocks de farines.
Le SNIA a calculé que l’interdiction des farines et des graisses animales au menu des volailles et
des porcs aurait un surcoût de 5 milliards de francs la première année et de 3 milliards de francs par
la suite.
La suppression pure et simple des farines pose donc autant de problèmes qu’elle en résout.
II. Harmonisation de la réglementation des farines animales en
Europe Dans tous les pays européens, les farines animales sont fabriquées par les usines
d’équarrissage, selon des règles en principe strictes, contrôlées par les états membres de l’Union européenne. En fait, ces règles ne sont pas forcément respectées. En effet, la situation en Europe varie sensiblement d’un pays à l’autre, caractérisée le plus souvent,
par un grand laxisme, comme si la crise de l’ESB n’avait pas eu lieu.
45
1. Cas de la France :
La France n’a pas appliqué directement le traitement de stérilisation (applicable au 1er avril
1997), pourtant rendu obligatoire par la commission européenne. Elle suit plutôt les
recommandations du rapport Dormont qui instaure un tri de la matière première à la source :
tous les abats spécifiques « à risque », saisies et cadavres de toutes espèces sont écartés du circuit
des farines destinées à l’alimentation animale, sont collectés et voués à la destruction.
C’est le 9 février 1998, que la France décide de se plier à la réglementation. Les industriels s’exécutent, mais au nom du principe de précaution, la France a décidé de maintenir la séparation en amont. Aujourd’hui seul ce pays respecte cette triple barrière : - séparation des abats à risque (le tableau ci-contre les présente)
- élimination des cadavres de toutes espèces (pas seulement des bovins et des ovins)
- stérilisation
Les MRS (matière à risque spécifié) ont été bannis de la fabrication des farines dans l’union. La
France possède une réglementation nationale, interdisant l’usage des cadavres, des saisies
d’abattoirs ainsi qu’une liste de MRS plus longue que celle en vigueur au niveau de l’union.
La France a essayé d’étendre sa réglementation à l’union, mais ceci n’a pas été accepté. Par ailleurs,
le comité Dormont envisagerait :
- de convaincre les autres pays d’éliminer les MRS par incinération
- D’interdire de fabriquer sur un même site, des suifs et saindoux pour la consommation
humaine et des farines destinées à l’incinération, compte tenu des contaminations
croisées.
- De considérer les cadavres, les saisies et les boues d’épuration comme des matières à
haut risque et de les incinérer.
- D’interdire les farines de volailles en Europe comme c’est le cas en France pour
l’alimentation des ruminants.
En France, les équarrisseurs ont spécialisé des usines pour traiter spécifiquement les matières à
hauts risques, afin d’éviter des contaminations croisées. Pour SARIA INDUSTRIES, le coût est de
20 millions de francs par mois.
Les professionnels de l’alimentation animale exigent que les mêmes garanties soient appliquées sur
les farines importées, faute de quoi elles ne seront pas utilisées.
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La suspicion continue de planer à l’encontre des « voisins » exportateurs, la prudence reste de mise
dans les échanges internationaux.
Mais est ce que la France respecte bien les règles établies ?
2. Cas des autres pays :
- seuls la grande Bretagne et le Portugal, les 2 pays les plus touchés par la crise de la vache folle,
ont généralisé à toutes les bêtes d’élevage l’interdiction des farines animales.
- parallèlement aucun cas n’a été enregistré jusqu’à présent dans les pays comme l’Allemagne,
l’Autriche, le Danemark ou encore la Grèce, l’Italie, l’Espagne, qui ont maintenu leur utilisation
pour tous les animaux.
- l’Allemagne, la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Autriche permettent très largement l’utilisation
des MRS ainsi celle des cadavres et des saisies d’abattoirs.
Le Danemark, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, n’ayant déclaré aucun cas d’ESB, peuvent
exporter sans souci et n’applique que la stérilisation.
- l’Irlande, la Hollande et la Belgique doivent traiter correctement leurs produits, mais ne pratiquent
pas la séparation aussi poussée que la France.
Quoi qu’il en soit, l’absence d’harmonisation européenne dans les procédés de fabrication entraîne
non seulement des distorsions de concurrence dans le coût de fabrication des farines, mais pose
aussi problème surtout vis à vis de la libre circulation des farines en Europe. D’où l’importance de
l’étiquetage qui devrait en autre comporter une mention du pays d’origine.
La solution résiderait dans un processus vraiment fiable de fabrication et d’utilisation des farines,
les normes actuelles devant être respectées, les cadavres d’animaux malades devant être exclus de la
chaîne alimentaire de même que les abats à risque. (schéma ci-contre)
Cette fameuse séparation des abats à risque était pourtant sur le point de devenir obligatoire pour les
pays de la communauté le 1er avril 1998, la date a finalement été repoussée !
Dans un article d’un mensuel, le directeur scientifique du SYNCOPAC, M. MERLOT cite : « Il est aujourd’hui indispensable de sécuriser la filière en amont. Il faut ouvrir la boîte grise des
farines de viande, assurer la transparence et la traçabilité sur leur composition, sur les méthodes de
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traitement et leur transport. La situation actuelle engage la responsabilité des pouvoirs publics qui
sont en mesure d’apporter une garantie sanitaire.
Il est tout de même inadmissible que depuis 3 ans, on ne soit pas parvenu à une harmonisation de la
fabrication des farines dans un marché commun. »
III. La position des syndicats et des pouvoirs publics sur les farines animales
1. Position du SYNCOPAC et du SNIA
Le SYNCOPAC veut des garanties totales sur les farines animales et considère que si ces garanties
sont atteintes, il n'y a pas de raison de les interdire. Il veut des contrôles par les pouvoirs publics et
pas seulement des certifications, car pour lui la certification ne se justifie que si elle apporte un plus
par rapport à un standard.
Le SNIA demande une certification de produit, il veut des contrôles par des organismes certificateur
indépendants. Il considère que la démarche de certification reste volontaire et estime que cela doit
être obligatoire. Ce qui est destiné à être détruit a un coût, donc pour le SNIA si c'est imposé par les
pouvoirs publics, il faudra forcément que ces derniers payent. En décembre 1999, la farine de
viande était cotée 700 francs la tonne, alors que dans le même temps, le prix de la tonne de tourteau
de soja était de 1200 francs la tonne. Le SNIA veut une démarche privée concernant les contrôles et
estime que si le prix de la tonne de farine de viande atteignait 1400 francs, le coût des certifications
serait trouvé.
2. Position de la FNSEA
Il s'est prononcé le 9 juin 1999 pour un retrait des farines de viande en France et en Europe. Il a
exigé la réunion d'une conférence citoyenne sur la sécurité alimentaire afin d'établir tous les
problèmes qui sont liés à leur utilisation.
3. Position du ministre de l'agriculture M. Glavany
Après le scandale de fin mai 1999, où on a appris que des boues d'épuration étaient utilisées pour
fabriquer les farines animales, M. Glavany s'est déclaré favorable à une interdiction de l'utilisation
des farines animales pour l'alimentation des animaux. Cependant, le ministre a revu sa position le 9
juin 1999, se prononçant pour une harmonisation des conditions de fabrication sur le plan européen,
rappelant que l'interdiction totale des farines animales soulèverait deux types de difficultés : il
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faudrait d'une part compenser le déficit en apport nutritif protéinique des porcs et des volailles et
d'autre part avoir sans doute recours à des importations de soja américain génétiquement modifié.
La demande d'interdiction des farines n'a été que timidement relayée au conseil des ministres de
l'agriculture des 14 et 15 juin 1999. Ce conseil agricole a finalement accepté de procéder à un
examen critique de la problématique des farines animales et des déchets d'animaux ainsi que de la
législation communautaire relative à l'élimination des cadavres. Il faut rappeler qu'aujourd'hui seuls
le Portugal, la Grande Bretagne et la France vont au-delà des règles élémentaires de fabrication des
farines de viande et d'os (133°C, 3 bars, 20mn) en éliminant les matériaux à risque. M. le ministre
soupçonne encore certains pays de ne pas respecter les normes minimales, ce qui a expliqué que la
plupart des Etats Membres ont tenté, le 14 et 15 juin 1999 de serrer le débat sur les mesures de
contrôle des produits utilisés pour la fabrication des farines. C'est à la suite de ce débat que la
Commission européenne a engagé le 21 juin 1999 une procédure d'infraction contre la Belgique,
qu'elle accuse de retard dans la diffusion de l'information de cette contamination, connue depuis le
19 mars 1999.
4. La position de la DGAL
La DGAL estime que si des prescriptions doivent être données aux industriels quant aux moyens
minimaux à mettre en oeuvre pour interdire l'utilisation de farines animales dans l'alimentation des
animaux, il serait préférable de l'envisager au niveau de la réglementation communautaire, plutôt
que sous formes de réglementations nationales dont la conformité avec le droit communautaire
pourrait être contestée par les opérateurs.
Le contrôle de l'étiquetage des aliments contenant des produits protéiques est prévu par les
instructions régulièrement révisées. Les enquêtes effectuées à ce sujet montrent d'une manière
générale que la réglementation est assez bien respectée. Lors de la mise à jour en cours du plan pour
l'année 2000, des dispositions, afin de s'assurer que tous les établissements fabricant des aliments
pour ruminants font l'objet de prélèvement, vont être introduites afin d'améliorer l'uniformité des
contrôles sur l'ensemble du territoire national.
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CONCLUSION
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Si un risque de transmission de l’ESB à l’homme existe, les mesures qui ont été prises sont-elles de
nature à maîtriser ce risque ? Les farines animales sont-elles les seules responsables ?
Comment sortir les industriels de cette crise ?
Deux solutions se dégagent du problème lié aux farines animales :
- La première est la sécurité par la valorisation des coproduits animaux, c'est "le principe de
précaution". Il s'agirait d'harmoniser les politiques de sécurité alimentaire en appliquant la directive
97/534 CE dans tous les états membres. Il faudrait alors établir une liste exhaustive de toutes les
matières premières susceptibles de rentrer dans la composition des protéines et des corps gras
d'origine animale. Cela maintiendrait la compétitivité des élevages européens par rapport à ceux des
pays tiers et garantirait la sécurité alimentaire des produits animaux fabriqués en Europe.
- La deuxième est la sécurité par la destruction, c'est la politique de "risque zéro" visant à détruire
l'ensemble des coproduits animaux en Europe, il y aurait alors une perte de 5 à 10% de revenu pour
les éleveurs, ce qui entraînerait une perte de compétitivité des élevages européens par rapport à ceux
des pays tiers et une perte d'indépendance en matière de productions animales en Europe. Cela
entraînerait un danger pour la sécurité alimentaire des produits importés en Europe, plus compétitifs
mais qui ne respecteraient pas les normes européennes, sans oublier le coût élevé de la destruction
des coproduits en Europe.
L’interdiction des farines animales serait une réponse médiatiquement forte à une attaque
médiatiquement forte. Elle permettrait de satisfaire les attentes immédiates des consommateurs en
les rassurant sur la sécurité de leur alimentation. Dès à présent, les étiquettes "alimentation garantie
sans farine ni graisse animale" sur les poulets et "beurre garanti d'origine française" tentent de le
rassurer.
Quant à l’harmonisation au niveau européen, elle faciliterait les échanges communautaires et
renforcerait la sécurité sanitaire de fabrication des farines.
Quelle que soit la décision prise sur l’avenir des farines animales, celle-ci aura des conséquences
majeures tant au niveau économique, que politique. Ces questions d’actualités brûlantes et
redondantes semblent loin d’être résolues, tant au niveau européen qu’au niveau mondial…
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