Auto Mordancant

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63 Journal dentaire du Québec Volume 42 Février 2005 Article scientifique La majorité des industries dentaires fournissant des adhésifs et des composites propose aujourd’hui des systèmes adhésifs auto-mordançants. Faisons le point sur la spécificité de ces adhésifs, leurs avantages potentiels et indications. L’essor des systèmes adhésifs auto-mordançants représente aujourd’hui une tendance forte du marché dentaire. Quelles sont les caractéristiques de ces adhésifs et comment fonctionnent-ils? Quels sont les avantages par rapport aux systèmes adhésifs antérieurs ? Comment les classer? Peut-on se contenter de les ranger dans une énième génération de système et, fondamentalement, quel est le sens de cette classification en termes de générations ? On comprend aisément que le praticien peut être assez désorienté par la cadence d’introduction de nouveaux adhésifs sur le marché dentaire. Cet article tente de répondre à ces questions et propose une classification simplifiée des systèmes adhésifs fondée sur leur mécanisme d’action et sur leurs séquences de mise en œuvre. Systèmes adhésifs auto-mordançants. Une mode ou la voie du futur ? »Résumé The majority of dental companies manufacturing dental adhesives and composite resins are today manufacturing self-etching adhesive systems. This article looks at the specifications of these adhesives, their potential advantages and their indications. The self-etching adhesive system boom represents a strong tendency in today’s dental market. What are the characteristics of these adhesives and how do they work? What are their advantages when compared to the previous bonding systems? How are they classified? Should they be classified as the next generation of bonding system and, fundamentally speaking, what is the meaning of this classification in terms of generations? One can see that the dental practitioner can easily be confused by the rate of introduction of these new adhesives on the dental market. This article attempts to answer these questions and proposes a simplified adhesive system classification based on their mechanism of action and on their order of appearance. »Summary 1 Professeur des universités. Praticien hospitalier. Michel Degrange 1 Mots clés Adhésif amélo- dentinaire Adhésif auto- mordançant • Collage Key Words • Enamo-dentinal adhesive Self-etching adhesive • Bonding Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur ainsi que l’INFORMATION DENTAIRE Volume 86 nº 15 du 14 avril 2004, pp. 917-25

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Article scientifique

La majorité des industries dentaires fournissant des adhésifs et des composites propose aujourd’hui dessystèmes adhésifs auto-mordançants. Faisons le point sur la spécificité de ces adhésifs, leurs avantagespotentiels et indications.

L’essor des systèmes adhésifs auto-mordançants représente aujourd’hui une tendance forte du marchédentaire. Quelles sont les caractéristiques de ces adhésifs et comment fonctionnent-ils? Quels sont lesavantages par rapport aux systèmes adhésifs antérieurs ? Comment les classer? Peut-on se contenter de lesranger dans une énième génération de système et, fondamentalement, quel est le sens de cette classificationen termes de générations ?

On comprend aisément que le praticien peut être assez désorienté par la cadence d’introduction de nouveauxadhésifs sur le marché dentaire. Cet article tente de répondre à ces questions et propose une classificationsimplifiée des systèmes adhésifs fondée sur leur mécanisme d’action et sur leurs séquences de mise en œuvre.

Systèmes adhésifs auto-mordançants.Une mode ou la voie du futur ?

»Résumé

The majority of dental companies manufacturing dental adhesives and composite resins are todaymanufacturing self-etching adhesive systems. This article looks at the specifications of these adhesives, theirpotential advantages and their indications.

The self-etching adhesive system boom represents a strong tendency in today’s dental market. What are thecharacteristics of these adhesives and how do they work? What are their advantages when compared to theprevious bonding systems? How are they classified? Should they be classified as the next generation ofbonding system and, fundamentally speaking, what is the meaning of this classification in terms of generations?One can see that the dental practitioner can easily be confused by the rate of introduction of these newadhesives on the dental market. This article attempts to answer these questions and proposes a simplifiedadhesive system classification based on their mechanism of action and on their order of appearance.

»Summary

1 Professeur des universités. Praticien hospitalier.

Michel Degrange1

Mots clés• Adhésif amélo-

dentinaire

• Adhésif auto-

mordançant

• Collage

Key Words• Enamo-dentinal

adhesive

• Self-etching adhesive

• Bonding

Reproduit

avec l’aimable

autorisation de

l’auteur ainsi que

l’INFORMATION

DENTAIRE

Volume 86 nº 15

du 14 avril 2004,

pp. 917-25

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Quelques rappelsLa preuve de l’efficacité clinique des techniquesadhésives n’est plus à faire en dentisterierestauratrice. Les systèmes adhésifs associés auxcomposites permettent aujourd’hui de concevoir destraitements alliant une mutilation tissulaire minimaleet un aspect esthétique très acceptable. Lorsque latechnique adhésive est bien maîtrisée, elle conduit àla formation d’interfaces cavitaires étanchesprévenant ainsi toute progression ou récidivecarieuse20. Ces résultats sont le fruit d’une démarchede recherche et développement longue de 50 ans19.Si le mode d’adhésion d’une résine à l’émail a étéétabli rapidement4, le collage à la dentine a fait l’objetde nombreuses controverses jusqu’à l’aube desannées 90. Aujourd’hui, tout le monde admet leconcept du mordançage total sur lequel est fondétout adhésif amélo-dentinaire.

Le collage à la dentine, par le biais des systèmesadhésifs modernes, répond en effet d’un seul et mêmeprincipe d’adhésion qui est d’ordre micro-mécanique :après déminéralisation de la boue dentinaire et de ladentine, puis infiltration et polymérisation, ces adhésifsforment une interphase mixte constituée d’une couchehybride et de brides résineuses22.

Si on ne se référait qu’aux tests d’adhérence in vitro,on pourrait croire aujourd’hui, que le potentield’adhésion à la dentine des adhésifs actuels estsimilaire à celui qu’ils ont au niveau de l’émail. En fait,on est loin du compte, car le collage dentinaire est uneopération qui s’avère de manipulation très délicate6,9,29.Ceci est particulièrement vrai pour les adhésifs dits « de 5ème génération ». Ces produits sont aujourd’huimajoritairement employés par les praticiens. Ils sontprésentés en un seul flacon renfermant à la fois leprimaire, la résine adhésive et un ou plusieurs solvants.Pour faire preuve d’efficacité, ils doivent être appliquéssur dentine humide. La difficulté pour le clinicien estde trouver le bon degré d’humidité dentinaireprocurant une pénétration optimale de l’adhésif, ce quiest très délicat à maîtriser. Un mode d’applicationincorrect conduit à une infiltration incomplète del’adhésif dans la dentine superficielle déminé-ralisée32,37,43. Ces défauts d’étanchéité sont la source desensibilités post-opératoires, de colorations parasitesdes marges et, à terme, de caries récurrentes.

Pour pallier ce problème, la majorité des fabricantsdes adhésifs et composites propose aujourd’hui dessystèmes adhésifs auto-mordançants. C’est unetendance générale puisque, au moins dix produits decette classe ont été introduits sur le marché françaisdepuis un an et demi.

De nouveaux adhésifs ?Des annonces publicitaires qualifient certainsadhésifs auto-mordançants de 6ème génération, voirede 7ème génération. Correspondent-ils réellement àun nouveau concept ?

Apparition des premiers primaires auto-mordançants au milieu des années 80.Ces primaires, comme par exemple, le Scotchprep(3M) et l’Universal Bond II primer (Dentsply) étaientqualifiés à l’époque d’apprêts dentinaires. On lesappliquait en préalable à la résine adhésive. C’était ledébut de la 3ème génération des adhésifs quiintroduisait la notion de traitement de surfacepréalable au collage. Il convient de se resituer dans lecontexte des années 80 pour comprendre la raisondu développement de ces primaires. Le mordançagede la dentine était considéré alors comme une causede cytotoxicité pulpaire par la majorité de lacommunauté scientifique, à l’exception des écolesscandinaves et japonaises3,10. Seules les margesd’émail étaient mordancées. En contrepoint, lesadhésifs de cette période (dits de 2ème génération)n’étaient pas capables d’infiltrer la boue dentinaire36,ce qui limitait leur adhérence à une très faible valeurd’environ 5 MPa. La première version des primairesauto-mordançants correspond à l’addition d’un faibletaux d’acides (par exemple, 2,5 % d’acide maléiquepour le Scotchprep) aux monomères adhésifs, pourmieux pénétrer la boue dentinaire5,8. On commençaitainsi à mordancer la dentine, mais il ne fallait surtoutpas le dire! Ces primaires acides étaient instables etleur durée de vie faible. L’acide réagissait dans leflacon avec certains monomères hydrophiles pourformer un composé inefficace. C’est d’ailleurs pourprévenir ce type de réaction inopportune que laplupart des systèmes auto-mordançants modernessont présentés sous forme compartimentée.

Les systèmes auto-mordançants de la dernièredécennieLes adjonctions d’acide ont été remplacéesaujourd’hui par une augmentation de la concen-tration en monomères acides (20 % de Phenyl Pdans le Clearfil Liner Bond 2, 30 % de MDP dans leClearfil SE Bond). Les systèmes auto-mordançants sesont développés au Japon au cours de la décenniepassée. Le premier système de ce type véritablementefficace distribué en Europe fut le Clearfil Liner Bond(Kuraray)1,44. Leur essor actuel répond d’un souci desimplification d’emploi et, à priori, d’une meilleuretolérance de mise en œuvre.

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Systèmes adhésifs auto-mordançants ...

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Comment classer les adhésifs ?Le mode de classement par génération n’aplus de sens aujourd’hui, même sur le planchronologique.

Cette classification fut proposée pour marquerl’évolution historique des concepts d’adhésion à ladentine33. Elle a eu une signification jusqu’àl’acceptation par l’ensemble de la communautéscientifique du concept du mordançage total quicorrespond à ce qu’on a appelé la quatrièmegénération. Depuis cette période, c’est-à-diredepuis une décennie, tous les systèmescommercialisés répondent du même principemicro-mécanique. Certes, il existe différents typesd’adhésifs en fonction de leur composition, de leurprésentation ou du nombre de séquencesd’application qu’ils requièrent, mais tousaboutissent in fine à la formation d’une couchehybride et des brides résineuses.

Les systèmes adhésifs de la 4ème génération sontceux qui impliquent trois applications cliniquessuccessives (mordançage, primaire, adhésif). Ils nesont pas nécessairement moins performants nimoins tolérants que leurs évolutions en deuxapplications commercialisées à partir de 1995 etqualifiés de produits de 5ème génération7,16.

Pourtant le label 5ème génération pourrait laissercroire à une amélioration des performances, ce quiest loin du compte.

Un autre type de classification s’impose.Il est basé sur des principes d’action et sur lenombre de séquences d’applications.

On distinguera deux grandes classes d’adhésifs :• ceux qui requièrent un mordançage suivi d’un

rinçage, en préalable à leur emploi (M&R)• ceux que l’on applique directement sur les

surfaces dentaires, sans aucun traitementpréliminaire. Cette classe regroupe tous lessystèmes auto-mordançants (SAM).

On peut distinguer dans chacune de ces classes,deux subdivisions selon le nombre de séquencesde mise en œuvre :• 3 et 2 temps, pour les adhésifs classiques

nécessitant un pré-mordançage.• 2 temps et une étape pour les adhésifs auto-

mordançants.

Ce classement simple permet de regrouper toutesles variétés de produits actuellement Les tableauxci-contre présentent les principaux systèmesdisponibles sur le marché dentaire selon cetteclassification.

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Adhésifs avec mordançage préalable et rinçage

Systèmes en trois temps (M & R 3)

Primaire Résine

Rinçage séchage polymérisation

All Bond 2 - BiscoOptibond FL - Kerr-Hawe

ScotchBond MP - 3M ESPESyntac Classic – Vivadent

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Quelle est la spécificité des systèmes auto-mordançants ?Les systèmes auto-mordançants contiennent tous del’eau. L’eau est nécessaire pour activer leur potentielacide des monomères hydrophiles qu’ils renferment.Ces monomères acides sont polymérisables. Ontrouve également dans leur composition dessolvants, des monomères hydrophobes, desamorceurs de polymérisation, des agents stabilisa-teurs et parfois des charges. Les solvants activent lapénétration du produit appliqué et facilitentl’évaporation de l’eau, lors du séchage.

Les monomères hydrophobes sont destinés àassurer la ténacité de l’adhésif après polymérisationet la liaison avec la première couche de composite.

Les monomères acides déminéralisent et infiltrentsimultanément émail et dentine. Au niveau de ladentine, ils dissolvent en premier la phase minéralede la boue dentinaire avant d’attaquer superficiel-lement la dentine sous-jacente. La boue dentinairen’est donc pas totalement éliminée, mais infiltrée.Après polymérisation, les constituants organiques dela boue sont imprégnés par la résine de l’adhésif,ainsi que les fibres de collagène de la surfacedentinaire traitée. La zone hybride contient donc, à lafois les protéines de la boue, et de la dentine. Elle estde faible épaisseur (généralement inférieure à

2 mm) comparée à celle qui se forme après attaqueà l’acide phosphorique dont le pH est plus bas et laforce plus élevée. Le pH des monomères acides desSAM se situe dans la fourchette 0,8-2,5. Leurpotentiel de déminéralisation est donc inférieur àcelui d’un acide minéral à même concentration. Celapourra être conséquent au niveau de l’émail, commenous le verrons plus loin, mais au niveau dentinaire,leur acidité est généralement suffisante pourpromouvoir la formation d’une couche hybride et debrides résineuses intra-tubulaires. Il est clairementétabli que l’adhérence à la dentine ne dépend pas del’épaisseur de la couche hybride30,40.

En toute probabilité, on peut penser que la couchehybride formée par les SAM est de très bonne qualitépuisque les monomères acides polymérisablesatteignent nécessairement le front de déminéra-lisation. C’est une condition nécessaire à l’étanchéitéimmédiate et, à terme, du joint dentine-adhésif. C’estun avantage par rapport aux systèmes réclamant unpré-mordançage à l’acide phosphorique, où la démi-néralisation est souvent plus profonde quel’infiltration de la résine adhésive, ce qui est sourced’infiltrations des fluides buccaux et de sensibilitéspost-opératoires. En fait, l’adhésion des SAM dépendde la nature de la couche de boue dentinaire forméelors du fraisage. L’épaisseur de la boue dépend dutype de fraise employé. Elle est d’1 mm après prépa-

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Adhésifs avec mordançage préalable et rinçage

Systèmes en deux temps (M & R 2)

Primaire+

Résine

Rinçage polymérisation

Solvant AcétoneOne Step plus - Bisco

Prime &Bond NT - DentsplyGluma One Bond - Heraeus

Tenure Quick - Den MatSTAE - SDI

Definitive B - Générique Int.Solist – DMG

Solvant EauJames 2 - Saremco One-Coat - Coltène

Syntac Spr – Vivadent

Solvant AlcoolExcite - Vivadent

Gluma Comfort - HeraeusOptibond Solo + - Kerr

Permaquick 1 - UltradentScotchbond One - 3M ESPE

Adhésifs dits mono-composants

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ration avec des fraises diamantées ultrafines et peutatteindre 2,8 mm avec des instruments à gros grains(super-coarse)35. L’influence de cette épaisseur estcontroversée dans la littérature. Certains auteurs ontnoté une diminution de l’adhérence de certainssystèmes auto-mordançants lorsque l’épaisseur de laboue augmentait15,23,45. D’autres, à l’inverse, ontmontré que les SAM étaient capables de former unecouche hybride, quelle que soit l’épaisseur de laboue dentinaire35,39. Cette absence de consensus estprobablement liée à la différence d’agressivité dessystèmes adhésifs testés dans ces expérimentations.Il semble toutefois prudent de conseiller aujourd’huiune finition des préparations avec des instruments àgrains fins lorsque l’on emploiera un SAM.

Systèmes auto-mordançants en 1 ou 2 temps, char-gés ou non ? Il existe donc des systèmes auto-mordançants qui nécessitent l’application successivede deux produits différents (SAM2) et d’autres qui nerequièrent qu’une seule application (SAM1).

Les SAM2On applique en premier un primaire acide. C’est ceque les anglo-saxons appellent le self-etching primer.C’est lui qui déminéralise et infiltre simultanémentles tissus dentaires calcifiés. Pour que sa diffusion enprofondeur soit efficace, il doit agir pendant un tempsminimum (20 à 30 secondes selon les produits).Après évaporation de l’eau qu’il contient par séchage,il est recouvert d’une résine adhésive souventchargée dont la majeure partie des composants esthydrophobe. Cette deuxième couche est destinée àassurer une bonne co-polymérisation avec lecomposite. Rappelons à ce titre, que la polyméri-sation des esters méthacryliques est une réactionhydrophobe qui est inhibée par l’eau et l’oxygène.Cette deuxième couche peut avoir d’autres intérêts.Elle peut contribuer à dissiper les contraintes duretrait de polymérisation du composite et lescontraintes mécaniques subies par la restauration enfonction, réduisant ainsi le risque de rupture desinterfaces collées. Elle contribue également à limiterl’incompatibilité du système adhésif avec lescomposites et les colles chémo-polymérisables oudual. Nous évoquerons ce problème plus loin.

Les SAM1Ils combinent avec un seul produit les rôles demordançage, primaire et adhésif. Les anglo-saxonsles nomment all-in-one, soit tout en un. Leur premieravantage est de simplifier la procédure clinique ducollage. Outre l’aspect ergonomique, la réduction desséquences opératoires limite le risque d’erreur de

manipulation que l’on peut faire à chaque étape ducollage. L’incorporation de charges peut leur conférerune certaine consistance et leur permettre de former,en une seule application, une couche d’adhésifsuffisamment épaisse au contact des surfacesdentaires pour dissiper les contraintes (voir ci-dessus). Parmi les SAM1 chargés, on retrouve leOne-Up-Bond (Tokuyama) qui contient des micro-charges de verre, et le Xeno III (Dentsply) quirenferme des nano-particules.

Quels sont les avantages des SAM ?Pas de rinçage. Ils sont simples d’emploi, une oudeux applications, et surtout pas de séquence derinçage. Le rinçage est bien souvent en omnipratiqueune étape à risques. Risque d’étaler l’agent demordançage au contact des tissus buccaux ; risquede saignement d’un parodonte marginal inflam-matoire, notamment quand la préparation jouxte lagencive marginale (lésions cervicales, proximales,préparations de facettes, etc.). La pose d’une digueétanche permet en principe d’éliminer ces risques.Mais il convient d’être réaliste : outre les situationscliniques, où il n’est pas possible de poser la digue,ce type de champ opératoire est rarement mis enplace en pratique quotidienne. Il est hors sujet dediscuter de cet état de fait, mais il convient de leprendre en compte et, à ce titre, l’emploi d’unsystème adhésif limite le risque de contamination parle sang ou le fluide gingival des surfaces préparéesen s’affranchissant du rinçage.

On colle sur dentine et émail secs. Leur emploienlève un autre «casse-tête» au praticien : celui dudegré d’humidité de la dentine avant application del’adhésif17. Il est bien établi que les systèmes M&R2requièrent d’être déposés sur dentine humide. Cesadhésifs présentés en un seul flacon contiennent à lafois le primaire, la résine adhésive et un ou plusieurssolvants. Le problème de l’élimination des excèsd’eau à la surface de la dentine mordancée devientcrucial avec ces produits. En excès, l’eau s’oppose àla formation d’un joint adhésif continu ; c’est lephénomène du « sur-mouillage » avec l’inclusion debulles d’eau à l’interface38. En défaut, c’est lecollapsus du collagène avec à la clé, une infiltrationtrès incomplète de l’adhésif17. Les SAM sontappliqués sur émail et dentine sèche, ce qui résoutle problème. Pas ou peu de sensibilités post-opératoires. Leur principal avantage, sur un planclinique, est de réduire considérablement le risquede sensibilités post-opératoires. La souffrance dusystème dentino-pulpaire est principalement attri-buée aux variations de pression intra-tubulaire2.

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Contrairement aux adhésifs nécessitant un pré-mordançage, les systèmes auto-mordançantsn’éliminent pas les bouchons de boue dentinairemais les imprègnent. La possibilité de micro-fuite àl’émergence des tubules devient quasi-impossible.L’obturation tubulaire efficace est la raison principalequi explique le très faible taux de sensibilités post-opératoires observées en clinique avec les SAM24.

N’ont-ils que des avantages ?L’adhésion à l’émail. La qualité de l’adhésion à l’émaildes systèmes auto-mordançants est un sujet encoretrès discuté. La plupart des auteurs s’accordent surun point : les faciès d’attaque générés par les SAMsur l’émail apparaissent moins rétentifs que ceuxprocurés par l’acide phosphorique11,13,28. Sur un émail,non préparé (non fraisé), les SAM présentent defaibles valeurs d’adhérence18,26,27. Les figures 1 à 3montrent les différences de topographie d’attaqueproduite par un SAM et l’acide phosphorique surl’émail vestibulaire d’une canine dont le tiers incisif aété préparé avec une fraise diamantée. Quelle quesoit la nature de l’acide, l’émail intact apparaît moinspropice à l’attaque acide. Ceci est particulièrementvrai pour la zone traitée avec le SAM où seuls lesstries et les puits d’usure sont le siège de dissolutionsuperficielle. Par contre, sur la surface d’émailpréparé, le système auto-mordançant procure unedissolution sélective propice à l’ancrage mécaniquede la résine, même si le relief est moins prononcéque sur l’aire controlatérale traitée à l’acidephosphorique.

Est-ce que l’adhérence est directement liée au pH del’acide et à l’amplitude de l’attaque qu’il provoque ?Certaines études in vitro montrent que l’adhérence àl’émail fraisé procurée par de SAM s’avère réduite parrapport à celle induite par l’acide phosphorique21,46.D’autres études, à l’inverse, trouvent des valeursd’adhérence équivalentes à celles du mordançageclassique1,34. La figure 4 illustre l’adhérence à l’émailévaluée dans notre laboratoire avec 8 SAM 1 et 2 etun gel d’H3PO4 servant de témoin. L’essai est un testde cisaillement. L’analyse statistique des donnéesmontre que deux systèmes auto-mordançants (XenoIII, Dentsply ; Clearfil SE Bond, Kuraray) ne sont passignificativement différents du groupe de l’acidephosphorique. Est-ce la preuve qu’il n’y a pas decorrélation entre les faciès d’attaque observés etl’adhérence mesurée comme le suggèrent Perdigaoet coll.27 ? Il est probable que l’adhésion à l’émailrépond plus d’une nanorétention à l’échelle descristallites, que d’une microrétention à la dimensiondu prisme14.

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1 Canine fraîchement extraite. Un sillon vertical sépare la face vestibulaireen deux zones. En mésial, traitement avec l’adhésif XENO III sanspolymérisation, suivi d’un rinçage à l’acétone. En distal, mordançage àl’acide phosphorique à 35 %, 30 secondes, suivi d’un rinçage à l’eau. Le1/3 occlusal a été légèrement préparé.

2 Micrographies électroniques à balayage des faciès d’attaque procurésrespectivement par XENO III (a et b) et par l’acide phosphorique (c et d)sur les zones d’émail non préparé.

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La seule évaluation conduite in vivo disponible ànotre connaissance, montre que l’intégrité desmarges amélaires est meilleure avec un adhésifclassique avec pré-mordançage H3PO425. Les SAMrequièrent une préparation préalable de l’émail pourformer un joint adhérent. Cette adhésion est-ellesuffisante pour garantir l’étanchéité marginale desrestaurations à long terme? Il est trop tôt pour pouvoirl’affirmer. Rien n’empêche, en revanche, demordancer à l’acide phosphorique les margesd’émail d’une préparation, et uniquement cesmarges, avant d’appliquer un SAM dans toutesituation où l’on estime que la restauration seraparticulièrement sollicitée.

Compatibilité avec les colles et composites auto-polymérisables. L’incompatibilité des systèmesadhésifs acides avec les colles et les compositeschémo-polymérisables est un autre problème31. Pourbien comprendre la raison de cette incompatibilité,rappelons que les composites chémo-activables ontune polymérisation amorcée par ce qu’on appelle unradical libre. Le radical libre est classiquement formélors du mélange base-catalyseur par la réaction d’unperoxyde contenu dans le produit de base, avec uneamine tertiaire, contenue dans le catalyseur. Lescomposés acides de la couche superficielle del’adhésif, dont la prise est inhibée par l’oxygène del’air, réagissent avec les amines tertiaires ducomposite (réaction acide-base). La réaction dechémo-polymérisation est alors désactivée. Laprésence de 2 à 4 % de monomères acides suffit àinhiber la chémo-polymérisation12. Les industrielscherchent à apporter une solution à ce problème enproposant des versions duales de leur systèmeadhésif. Ces versions impliquent de mélangerl’adhésif avec une solution complémentaire quicontient du sulfino-benzoate de sodium. L’emploi deces co-initiateurs est particulièrement indiqué pourles restaurations adhésives de la dent dépulpée et,d’une manière plus générale, pour toutes lesopérations de collage (inlays, facettes) réalisées avecune colle duale. On trouve des systèmes adhésifs enversions duales notamment chez Dentsply(Prime&Bond NT ou XT DC), chez Kerr-Hawe(Optibond Solo + DC), chez Vivadent (Excite DSC) etchez DMG (Contax).

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3 Micrographies électroniques à balayage des faciès d’attaque procurésrespectivement par XENO III (a et b) et par l’acide phosphorique (c et d)sur de l’émail préparé.

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Perméabilité du joint adhésifUn autre problème posé par certains SAM, et plusparticulièrement les SAM1, est leur hydrophilierelative. Cette caractéristique leur confère unecapacité d’absorption hydrique. Ce sont donc desmembranes semi-perméables qui pourraient êtresusceptibles, à terme, de subir une dégradation parhydrolyse41.

ConservationLa présence d’eau et de monomères acides dans lessystèmes auto-mordançants est également problé-matique pour la conservation et la durée de vie deces produits. Pour éviter l’inactivation des principesactifs qu’ils contiennent, les constituants de cesproduits sont, dans la plupart des cas, conditionnésséparément, soit en deux flacons, soit dans descompartiments différents d’un même blister (AdperPrompt-3M/ESPE). D’une manière générale, la duréede vie d’un SAM est plus courte que celle d’unadhésif traditionnel. Il convient donc de les stocker aufrais et de respecter rigoureusement les dates depéremption.

ConclusionLes systèmes adhésifs auto-mordançants présententtrois qualités majeures par rapport aux systèmes quirequièrent un pré-mordançage :

• une réelle simplification de la procédure decollage. Les étapes de mises en œuvre sont réduites. Laséquence de rinçage est éliminée, ce qui réduitles risques de contamination des tissus préparéspar le sang ou la salive. Le collage est réalisé surémail et dentine secs. La question de l’humiditéde la dentine ne se pose plus.

• une capacité à former une hybridation super-ficielle de la dentine sans lacunes d’infiltration.

• l’absence de sensibilités post-opératoires,puisque leur application ne peut qu’améliorer laqualité de l’obturation tubulaire.

Ces trois caractéristiques s’avèrent des avantagesmajeurs, à la fois sur le plan de l’ergonomie, et surcelui de la santé de l’organe dentino-pulpaire. À cetitre, les systèmes auto-mordançants apparaissent lesadhésifs du futur.

4 Moyennes des valeurs d’adhérence (MPa) à l’émail obtenues in vitro avec différents systèmes auto-mordançants. Le témoin est un traitementà l’acide phosphorique à 35 %, 30 secondes. L’analyse statistique (ANOVA 1 puis PLSD de Fischer) montre que seules les moyennes obtenuesavec XENO III et Clearfil SE Bond ne sont pas significativement différentes de celles du témoin.

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Adhésifs sans mordançage préalable

Systèmes auto-mordançants — Systèmes en deux temps (SAM 2)

Acide+

PrimaireRésine

Pas de rinçage polymérisation

AdheSE - Vivadent Clearfil Liner B 2V - KurarayClearfil SE Bond - Kuraray

Contax - DMG - NRC + P&BNT - Dentsply

Mac Bond II - Tokuyama -OneCoat SE Bond - Coltène-Optibond solo self-etch -Kerr Tenure Uni-Bond -

DenMat Tyrian/One Step+- Bisco -Septobond SE -Septodont Unifill Bond -

GC’

Les batailles de l’adhésionL’obtention d’une couche d’adhésif consistanteentre la préparation dentaire et le composite estcertainement une des clés de la qualité del’adhérence du joint collé. Pour les systèmes auto-mordançants, elle compense la faible épaisseur dela couche hybride qui ne peut jouer son rôledissipatif de contraintes42. On peut donc l’obtenir dedeux manières : soit en deux temps, en recouvrantle primaire par une couche de résine, soit en untemps, avec un système auto-mordançant chargé.Ce fait a pu être vérifié au cours des séances detravaux pratiques de collage organisés avec l’ADDA.

Ces «batailles de l’adhésion», où les adhésifs sonttestés par les omnipraticiens, permettent de révéler

la bonne adhérence à la dentine de ces deuxcatégories d’adhésifs : • pour les SAM2 : Clearfil SE Bond (Kuraray) et

AdheSE (Vivadent)• pour les SAM 1 chargés : Xeno III (Dentsply) et

One-Up-Bond (Tokuyama).

Cette énumération n’est pas limitative ; elle reflèteactuellement les résultats enregistrés sur un grandnombre d’essais (plus de 5 000 essais au total etplus de 100 tests par adhésif). Nul doute qu’àterme, d’autres systèmes auto-mordançantsviendront s’adjoindre à cette première liste, aprèsacquisition de données suffisantes. Les résultats deces batailles de l’adhésion seront publiées dans unavenir proche.

Un certain nombre de problèmes restent à régler : lepotentiel d’adhésion à l’émail, la compatibilité avecles biomatériaux chémo-polymérisables et laconservation des produits. Le clinicien peut, dans laplupart des cas, pallier ces inconvénients, en prenantdes précautions de stockage pour avoir un produitperformant jusqu’à sa limite de péremption, enréalisant le biseautage des marges amélaires, enfinissant sa préparation avec des instruments à grainsfins, et en employant un co-initiateur depolymérisation lorsque le système adhésif est associéà un composite chémo-polymérisable ou dual.

En attendant l’idéal d’un biomatériau de restaurationauto-adhésif, sans retrait de prise et esthétique, etdans le concept actuel du mécanisme d’adhésionaux tissus dentaires calcifiés, les adhésifs auto-mordançants apparaissent comme une réelleavancée pour l’amélioration de la qualité desrestaurations en composite.

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Article scientifique

Systèmes adhésifs auto-mordançants ...

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Adhésifs sans mordançage préalable

Systèmes en un seul temps (SAM 1)

Acide+

Primaire+

Résine

Adper Prompt - 3M/ESPEAQ Bond - Sun Medical Etch&Prime 3 - DegussaI Bond - Heraeus-Kulzer

One Up Bond - TokuyamaTenure No-etch - Den Mat

Xeno III – Dentsply

Adhésifs dits « tout en un »

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Article scientifique

Systèmes adhésifs auto-mordançants ...

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609-616.

Demande de tirés à part

Pr Michel DegrangeFaculté de chirurgie dentaire deParis V1 rue Maurice Arnoux 92120 MontrougeFrance

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C e n t r e

d ’ i m p l a n t o l o g i e

d e n t a i r e

d e Q u e b e c

CENTRE D'IMPLANTOLOGIEDENTAIRE DE QUÉBEC À MONTRÉAL

1591, Boul. St-Joseph est,Montréal (Québec)Canada ,H2J 1M8

CC OO UU RR OO NN NN EE SS EE TT PP OO NN TT SS

II MM PP LL AA NN TT OO LL OO GG II EE

SSÉÉMMIINNAAIIRREE EENN CCOOUURROONNNNEESS EETT PPOONNTTSS

VVeennddrreeddii 1111 fféévvrriieerr 22000055 oouu 77 ooccttoobbrree 22000055

P.P.F. I: L’ ABC DE LA P.P.F. (IN VIVO)Une approche technique endo-pivot-couronne, éliminant le stress de la

P.P.F., les empreintes imprécises, les récidives endodontiques et les tempo-raires difficiles, tout en optimisant le résultat final ainsi qu’une mise à jour com-plète des avantages et désavantages des nouvelles porcelaines dentaires.

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P.P.F. II: LA RÉHABILITATION COMPLEXE EN P.P.F.Une approche technique démythifiant le traitement de cas plus com-

plexes. Une technique révolutionnaire d'empreintes pour les cas extensifs. Tous lestrucs pour une temporisation de haute précision, une planification permettant la réa-lisation étape par étape de cas extensifs sans stress supplémentaire (Prérequis: PPF I)

SSÉÉMMIINNAAIIRREE EENN IIMMPPLLAANNTTOOLLOOGGIIEE

VVeennddrreeddii eett ssaammeeddii 2222--2233 aavvrriill 22000055 oouu 44--55 nnoovveemmbbrree 22000055

MISE A JOUR COMPLETE EN IMPLANTOLOGIE PROTHÉTIQUE

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