Au Commencement Était Le Verbe

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    Peter Lang

    Franck Neveu, Peter Blumenthal et Nicole Le Querler (ds)

    Au commencementtait le verbe

    Syntaxe, smantiqueet cognition

    Mlanges en lhonneur du ProfesseurJacques Franois

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    Cet ouvrage runit vingt-deux articles, portant sur la linguistique du verbe

    (morphologie, syntaxe, smantique, pragmatique), mais aussi sur des ques-

    tions de typologie des langues, de prosodie et danalyse de discours. Desspcialistes reconnus de ces diffrents domaines ont ainsi souhait rendre

    hommage au Professeur Jacques Franois, dont les recherches ont couvert

    un large primtre et ont contribu activement au dveloppement de la

    science linguistique au cours de ces vingt-cinq dernires annes.

    Franck Neveu est Professeur de Linguistique franaise lUniversit de

    Paris-Sorbonne (Paris IV), et Directeur de lInstitut de Linguistique Fran-

    aise, fdration de recherche du CNRS. Il a enseign pendant une dizaine

    dannes lUniversit de Caen, o il a dirig le laboratoire CRISCO. Il

    a consacr de nombreuses publications au dtachement, la terminologie

    linguistique, aux notions grammaticales, et au discours linguistique.

    Peter Blumenthal est Professeur lInstitut des langues romanes de lUni-

    versit de Cologne. Il travaille sur la combinatoire des mots en franais et

    italien (figement, collocations, valence, etc.) et sintresse en particulier aux

    aspects stylistiques et variationnistes de ce domaine.

    Nicole Le Querler est Professeur de Sciences du langage lUniversit de

    Caen Basse-Normandie. Son domaine de spcialit est la linguistique franaise

    (syntaxe et smantique du franais moderne). Elle est lauteur de plu-

    sieurs ouvrages, dont Typologie des modalits, Les Priphrases verbales, Traits

    dunion.Elle codirige la revue Syntaxe et Smantique.

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    Au commencement tait le verbeSyntaxe, Smantique et Cognition

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    Sciences pour la communication

    Vol. 97

    Comit de lecture

    D. Apothloz, Universit de Nancy 2

    J.-P. Bronckart, Universit de Genve

    P. Chilton, Universit de Lancaster

    W. De Mulder, Universit dAnvers

    J.-P. Descls, Universit Paris-Sorbonne

    F.H. van Eemeren, Universit dAmsterdam

    V. Escandell-Vidal, UNED, Madrid

    F. Gadet, Universit de Paris Ouest Nanterre La Dfense

    J.-M. Marandin, CNRS et Universit Paris-Diderot

    F. Martineau, Universit dOttawa

    M. Milton Campos, Universit de Montral

    J. Rouault, Universit Stendhal (Grenoble 3)

    Collection publie sous la direction de

    Marie-Jos Bguelin, Alain Berrendonner,Denis Miville et Louis de Saussure

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    Franck Neveu, Peter Blumenthal etNicole Le Querler (ds)

    Au commencement tait le verbeSyntaxe, Smantique et Cognition

    Mlanges en lhonneur duProfesseur Jacques Franois

    PETER LANGBern Berlin Bruxelles Frankfurt am Main New York Oxford Wien

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    Information bibliographique publie par Die Deutsche Nationalbibliothek

    Die Deutsche Nationalbibliothek rpertorie cette publication dans la

    Deutsche Nationalbibliografie; les donnes bibliographiques dtailles sont disponibles

    sur Internet sous http://dnb.d-nb.de.

    Ouvrage publi avec le concours du laboratoire CRISCO

    (Centre de Recherche Interlangue sur la Signification en Contexte, Universit de Caen)

    ISBN 978-3-0343-1063-5

    ISSN 0933-6079

    EISBN 9783035201055

    Peter Lang SA, Editions scientifiques internationales, Berne 2011

    Hochfeldstrasse 32, CH-3012 Berne

    [email protected], www.peterlang.com, www.peterlang.net

    Tous droits rservs.

    Rimpression ou reproduction interdite

    par nimporte quel procd, notamment par microfilm,

    xrographie, microfiche, offset, microcarte, etc.

    Imprim en Suisse

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    Sommaire

    Franck NEVEU, Peter BLUMENTHAL, Nicole LE QUERLERIntroduction, Bibliographie de Jacques Franois 7

    Michel CHAROLLESLes emplois justificatifs de en effet 29

    Bernard COMBETTESLa formation des locutions verbales : le cas des prdicats de vcu interne en ancien franais 53

    Franoise CORDIERComparer des noms et des verbes en dcision lexicaleet en dcision smantique 69

    Jacques DURANDQuelques remarques sur les prpositions de langlais,lhypothse localiste et le principe danalogie structurale 93

    Roland ELUERD

    Quels sens pour le mot vaccinen pandmie informative ? 123

    Eugne FAUCHER, William DEL MANCINOLangoisse du linguiste quand le vent se lve 145

    Dirk GEERAERTSNotice sur la facettisation 155

    Laurent GOSSELIN, Vronique LENEPVEU,Dominique LEGALLOIS

    Les phases : de laspect des procs la structuration textuelle 161Claude GUIMIERGrammaires de construction et psychomcanique du langage :le cas de la postposition du sujet par rapport lauxiliaire en anglais 187

    Daniel JACOBQuest-ce qui fait le verbe ? Une catgorie syntaxique entresmantique, structure informationnelle et illocution 211

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    6 Sommaire

    GuillaumeJACQUET, Jean-Luc MANGUIN,Fabienne VENANT, Bernard VICTORRIDterminer le sens dun verbe dans son cadre prdicatif 233

    Georges KLEIBERSur la syntaxe et la smantique du grondif 253

    Hans KRONNINGLa mdiation des temps verbaux dans le discours indirect etindirect libre 273

    Anne LACHERET-DUJOUR, Michel MORELModliser la prosodie pour la synthse partir du texte :

    perspectives smantico-pragmatiques 299Alain LEMARCHALLa valse des tiquettes entre voix et focus dans lesdescriptions des langues des Philippines et de Formose :quelques rponses Haspelmath 327

    Denis LE PESANTProblmes de morphologie, de syntaxe et de classification

    smantique dans le domaine des prpositions locatives 349Salah MEJRILopacit des squences figes 373

    Claude MULLERVerbes non prdicatifs et absence de slection actancielle 387

    Michele PRANDI, Marina MATTERAMtaphores verbales, projection, essaims mtaphoriques:

    le monde comme tre vivant dans les romans de Bosco 403Achim STEINLes verbes dinteraction sociale :implicatures conventionnelles et critres de classification 427

    Co VETLaspect grammatical en franais 443

    Dominique WILLEMS

    Observer : Entre regarderet voir 467

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois

    Franck NEVEU, Universit de Caen Basse-Normandie, CRISCO (EA 4255)Peter BLUMENTHAL, Universit de CologneNicole LE QUERLER, Universit de Caen Basse-Normandie, CRISCO(EA 4255)

    Notre ami Jacques Franois a dcid de faire valoir ses droits la re-

    traite , selon la formule consacre, partir du 1er

    octobre 2010, aprs unecarrire longue et trs riche. De nombreux collgues ont accept de partici-per cet ouvrage dhommage, et nous les en remercions. La qualit et ladiversit des contributeurs est limage de la personnalit scientifique denotre collgue, et tmoigne du grand courant damiti et de collaborationscientifique que Jacques a su gnrer autour de lui. Pour en rendre compteet lui tmoigner notre amiti et notre estime, nous allons, en quelquespages, retracer sa carrire, analyser ses centres dintrt et prsenter sa bi-

    bliographie. Les articles suivront, par ordre alphabtique du nom dauteur :la diversit des sujets tudis aurait rendu artificiel un quelconque essai declassement et de prsentation thmatique.

    Pour retracer la longue carrire de Jacques Franois, nous donneronsquelques points de repre et nous pointerons quelques faits marquants, toutdabord dans le droulement de son parcours, puis dans les institutions quila diriges ou auxquelles il a particip.

    Tout dabord, on peut dire que la carrire de Jacques Franois na pas

    t un long fleuve tranquille, o il aurait t assistant ses dbuts, puismatre-assistant ou matre de confrences, et enfin professeur. Il a tnomm en effet directement professeur, Nancy, en 1991, avant de de-mander sa mutation pour Caen en 1998 : cest avec enthousiasme que sonlection fut envisage par les linguistes caennais.

    La raison de ce point de dpart atypique de sa carrire au sein delUniversit franaise rside dans le fait que Jacques Franois a dabord tcertifi dallemand dans le secondaire. Et son premier poste en lyce a t

    . Caen ! Aprs une thse de 3me

    cycle consacre une tude contrastivedu verbe dans une grammaire gnrative du franais, et de lallemand, sous

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    8 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    la direction de Blanche-Nolle Grunig, Jacques Franois part pour cinq ans lUniversit de Constance, puis il soutient en 1986 une thse dEtat, ga-lement en linguistique contrastive, sur le changement, la causation etlaction. Il continue pendant quelques annes enseigner en lyce, Caen,puis en Lorraine, enfin Saint-Cyr, avant dobtenir, en 1991, son premierposte dans lUniversit franaise. Il rejoint ainsi Nancy Bernard Com-bettes et Michel Charolles, avec qui il noue des liens amicaux et profession-nels. Et cest en 1998 quil arrive pour la seconde fois Caen, cette foiscomme Professeur des Universits, en mutation, et riche de toutes ces ex-priences.

    Son activit de direction et danimation de la recherche est particulire-

    ment riche. A Nancy il dirige lquipe de recherche rassemblant les lin-guistes de luniversit, Landisco (Langue, Discours, Cognition), laboratoiredu CNRS. Cest donc tout naturellement que ses nouveaux collgues, Caen, lui demandent daccepter la direction adjointe de lELSAP (Etudelinguistique de la signification travers lambigut et la paraphrase), queClaude Guimier dirige cette poque. Trs vite aussi, les enseignants-chercheurs de Caen travaillent, sous son impulsion, la cration du CRIS-CO (Centre de Recherches Interlangues sur la Signification en Contexte),

    dont il assure la direction entre 2000 et 2007, et qui est le rsultat dun ef-fort de rassemblement de forces assez disperses lUniversit : chercheurset enseignants-chercheurs en linguistique franaise, mais aussi anglaise, al-lemande, italienne. Jacques Franois a ensuite, de 2008 2010, assur ladirection adjointe de CRISCO, Franck Neveu en tant devenu le directeur.Durant ses annes de direction de lquipe, puis de direction adjointe,

    Jacques Franois a toujours eu comme priorit de respecter la spcificitscientifique de chacun tout en prservant lunit de lquipe et sa qualit. Il

    cre les Cahiers du Crisco, pour permettre chacun, jeune chercheur ou cher-cheur chevronn, de faire partager ltat de sa recherche dans tel ou tel do-maine. En mme temps voit le jour la revue Syntaxe et Smantique, qui vientde dpasser le cap des 10 ans ! La co-responsabilit de Syntaxe & Smantique,avec Nicole Le Querler, se poursuit ce jour, toujours facile, intressante,agrable, avec un partage des tches qui va de soi, une co-criture desavant-propos qui se fait naturellement. La modification rcente de la revue,que ses responsables ont souhaite, en accord avec le directeur de CRISCO

    et le comit de rdaction, pour rpondre aux normes actuelles dvaluation

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 9

    des revues, sest faite en parfaite harmonie : dsormais chaque numro de larevue fonctionne sous forme de varia, avec appel soumission darticle etvaluation des propositions par des experts.

    Mais lactivit de Jacques pour ce qui concerne lanimation de la re-cherche ne se limite pas la sphre nancienne puis caennaise, loin de l.Elle est depuis de nombreuses annes nationale, avec la Socit de Linguis-tique de Paris et lILF par exemple, et internationale, avec tous les partena-riats quil a nous en Allemagne (autour de Peter Blumenthal), en Tunisie,en Espagne etc. Les deux congrs internationaux auxquels il a particip r-cemment, la Nouvelle-Orlans en juillet 2010 et Valence en septembrede la mme anne, en tmoignent.

    Evidemment cette intense activit de recherche, marque par ces parte-nariats et ces colloques internationaux, a produit une somme douvrages etdarticles tout fait impressionnante, quon pourra consulter la fin decette introduction. Jacques Franois a commenc, la suite de sa thsedEtat, travailler sur les types de procs, lAktionsart. Ces travaux lont faitconnatre internationalement. En mme temps, il a publi un certainnombre de travaux en linguistique contrastive franais-allemand, puis enlinguistique gnrale. Le verbe est rest lun de ses sujets de prdilection,

    mais Jacques Franois sest orient ensuite vers la lexicologie, en interro-geant avec opinitret tout ce qui concerne la valence verbale. Sa culturelinguistique est immense, et il consulte, analyse, commente les travaux delinguistes du monde entier, Fillmore, Givn, Harris, Dik, van Valin parexemple, qui enrichissent et nourrissent sa propre rflexion. Depuis long-temps, bien avant Syntaxe et Smantique, il privilgie une approche lie de lasyntaxe, de la smantique, de la lexicologie. Mais ses travaux restent super-bement indpendants, il ne sest jamais inscrit dans un cadre thorique

    quelconque, quil aurait trouv trop contraignant, alors que dautres col-lgues, comme les culioliens, les guillaumiens, les gnrativistes parexemple, trs productifs au CRISCO, y trouvent au contraire avec raison unstimulant leur propre recherche. A chacun sa voie !

    Ces dernires annes, Jacques Franois diversifie encore ses centresdintrt, ou bien il retrouve des problmatiques quil avait un peu laissesde ct, et cette diversification est sensible la fois dans sa productionscientifique et dans son enseignement : en particulier, la psycholinguistique

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    reprend une place importante dans sa carrire, et la linguistique de corpusen devient un lment central.

    Cela nous conduit dire quelques mots aussi de lenseignant trs appr-ci quil est. Sa comptence, la richesse de ses cours, le respect quil a dechacun font que les tudiants suivent ses cours avec plaisir, parlent de luiavec chaleur et sengagent volontiers dans un travail de recherche sous sadirection. Professeur mrite de luniversit de Caen, il va continuer enca-drer les thses engages, et donner quelques confrences Caen, commedans dautres universits franaises et trangres.

    Jacques Franois a, comme toujours, un programme denfer pour saproduction scientifique, et il a mme cr un site, www.interlingua.fr, pour

    mieux faire partager son travail et sa rflexion scientifique.Le 1er octobre 2010 na donc pas t la fin de quelque chose, mais le

    dbut dautre chose. En nous adressant maintenant directement toi, nouste souhaitons, cher Jacques, au nom de tous tes amis, collgues, tudiants,doctorants, beaucoup de bonheur et de russite dans cette nouvelle tape.

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 11

    Bibliographie de Jacques Francois

    1973

    La notion de mtataxe chez Tesnire Analyse critique sur la base detrois travaux de smantique gnrative. Papier 5 du DRLAV, Universit deParis 8.

    1975

    Ides directrices pour une description intersyntaxique gnrative du franais et delallemand. Thse de 3e cycle en Linguistique allemande. Papier 11a/b duCRLAV, Universit de Paris 8.

    1976

    Zu einer generativen Intersyntagmatik Die Stellung der Hilfsverben imdeutschen, franzsischen und niederlndischen Nebensatz . In :K. Braunmller & W. Krschner (Hrsgg.), Grammatik Akten des 10. Lin-

    guistischen Kolloquiums. Tbingen 1975, Band 2, Tbingen : Niemeyer, 187-198.

    1977

    Les prdicats conjoints : critres de discrimination pour une analyse gn-rative . DRLAV n15, D. Clment & B. Grunig (dir.), La coordination. Uni-

    versit de Paris 8, 90-102.

    Phrase lie vs. phrase coordonne Application de lhypothse de Bally et

    Ducrot lenseignement du franais langue trangre . DRLAV n15, D.Clment & B. Grunig (dir.), La coordination. Universit de Paris 8, 163-167.

    1978

    La catgorie de laktionsart dans la linguistique allemande. Expos critiquede travaux rcents DRLAV16, D. Clment & B. Grunig (dir.), Quelquesaspects de laspect, 69-100.

    La transformativit, lingressivit et lgressivit dans une grammairecomparative transformationnelle du franais et de lallemand . In E. Conte

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    12 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    & al. (Hrsgg.):Wortstellung und Beudeutung Akten des 12. Linguistischen Kollo-quium, Pavia 1977, Band 1, Tbingen : Niemeyer , 201-214.

    1979

    A propos de la relation dincidence dans la Syntaxe de lallemand standardde D. Clment et W. Thmmel . Cahiers dallemand n14. Paris : Didier-Erudition, 92-102.

    Erstickenvs. touffer: analyse contrastive et traitement lexicographique despolysmies . DRLAVn21, D. Clment (dir.), Mlanges de syntaxe et de s-mantique. Universit de Paris 8, 88-100.

    Was kann man mit den Inchoativa anfangen ? , Linguistische Berichte 63,108-114.

    1980

    Kontrastive Analyse des Verblexikons und zweisprachige Lexikographieam Beispiel der deutschen Entsprechungen von frz.gurir . In E. Weigand& G. Tschauder (Hrsgg.) Perspektive : Textintern Akten des 14. Linguistischen

    Kolloquiums Bochum 1979, Band 1, Tbingen : Niemeyer, 35-50. Le lexique verbal franais et les dgroupements homonymiques . Zeit-schrift fr franzsische Sprache und LiteraturXC-1, 1-24.

    1981

    Travaux rcents dinspiration formelle sur laspect et laktionart . Lingvisti-cae InvestigationesV:2, 275-302.

    Deutsche und franzsische Verben und Verbalgefge im Begriffsfeld der Atmung. Kapi-tel 1 : Einfhrende Bemerkungen zum Konzept des Mehrsprachenlexikons und zu sei-ner Anwendung auf das Begriffsfeld der Atmung ; Kapitel 2 : Mehrsprachenlexikon.Papiere 47-48 des Sonderforschungsbereichs 99 Linguistik, UniversittKonstanz.

    (en coll. avec F. Pouradier-Duteil) Les quivalents prpositionnels desbiprdications rsultatives rflchies : sich krank arbeiten vs. tomber malade

    force de travailler . In Ch. Schwarze (dir.) Analyse des prpositions 3e colloque

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 13

    franco-allemand de linguistique thorique du 2 au 4 fvrier 1981 Constance, Tbin-gen : Niemeyer,111-138.

    1982

    Explizite bilinguale Lexikoneintrge als Darstellungsmethode vergleichen-der Wortfeldanalysen . In K. Detering & al. (Hrsgg.) Sprache beschreiben underklren Akten des 16. Linguistischen Kolloquiums Kiel 1981, Band 1 : 91-103.

    1983

    On the perspectival ordering of patient and causing event in the distribu-

    tion of French and German verbs of change : a contrastive study . In :R. Buerle & al.(eds.), Meaning, Use, and Interpretation of languages, Proceedingsof the international colloquium, Constance 1981. Berlin : De Gruyter, 121-133.

    La rsurgence des catgories aristotliciennes energeia / kinesis dans lesdiscussion actuelles sur le mode daction tlique . DRLAV, revue de linguis-tiquen28. Universit de Paris 8, 79-96.

    1984

    Le cheminement du temps narratif, Essai dinterprtation temporelle demini-squences narratives du franais et de lallemand . DRLAV, revue delinguistique n31 : 81-96.

    (en coll avec F. Nef) Deux mthodes convergentes danalyse et de syn-thse de lenchanement vnementiel dans les micro-rcits . Cahiers deGrammairen8:77-115. Toulouse : Universit Paul-Sabatier.

    1985

    Aktionart, Aspekt und Zeitkonstitution . In : Ch. Schwarze & D. Wun-derlich (Hrsgg.), Handbuch der Lexikologie, Kapitel 7, Frankfurt-am-Main :

    Athenum, 229-249.

    Une prise de position contre lautonomie de la smantique linguistique :R. Jackendoff, Semantics and cognition . DRLAV, Revue de linguistiquen33, 45-52.

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    14 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    Lernen und erfahren . In : Ch. Schwarze (Hrsg.), Beitrge zu einem kontras-tiven Wortfeldlexikon Deutsch-Franzsisch. Tbingen : Narr, 190-242.

    (en coll. avec Ch. Schwarze), Heilen und reparieren . In : Ch. Schwarze(Hrsg.), Beitrge zu einem kontrastiven Wortfeldlexikon Deutsch-Franzsisch. T-bingen : Narr, 143-189.

    1987

    La rsolution dambiguts aspectuelles dans la traduction Le problme dutransfert morphosmantique du prtrit allemand en franais . In : C. Fuchs(dir.), Lambigut et la paraphrase Oprations linguistiques, processus cognitifs, traite-

    ment automatiss. Centre de publications de luniversit de Caen, 117-122. Les structures biprdicatives rsultatives de langlais, de lallemand et dunerlandais : un essai de classification contrastive . In M.P. Gruenais & al.(dir.),Mlanges offerts Gabriel Merle. Publication de lUniversit Paris 7, 205-230.

    (en coll. avec F. Nef) Quapportent les modles cognitifs la smantiquedu discours ? Reconnaissance des relations temporelles entre vnements et

    constitution dun univers de savoir la lecture dune dpche de presse .DRLAV, revue de linguistique n36-37, Universit de Paris 8, 199-226.

    1989

    Changement, Causation, Action Trois catgories smantiques fondamentales dulexique verbal franais et allemand. Genve : Droz. [Thse de Doctorat-s-Lettres, universit de Paris VIII, 1986].

    1990

    Classement smantique des prdications et mthode psycholinguistiquedanalyse propositionnelle . Langages100, 13-32.

    (dir. en coll. avec G. Denhire), Cognition et langage : les types de prdications ensmantique linguistique et psychologique. Langages 100.

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 15

    1991

    Acquisition, updating and ordering of knowledge in the reading of press

    agency wires . In : G. Denhire & J.P. Rossi (eds.), Text and text processing.Amsterdam : North-Holland, 223-247.

    La pertinence linguistique des reprsentations propositionnelles de la s-mantique cognitive . Smiotiques1 (Institut National de la Langue Franaise,Paris), 69-80.

    (en coll avec L. Gosselin), Les typologies de procs : des verbes aux pr-dications . In C. Fuchs (ed.), Les typologies de procs.TraLiPhi XXIX, 19-86.

    (en coll. avec J.C. Verstiggel), Sur la validit cognitive dune typologiecombinatoire des prdications de procs . In C. Fuchs (ed.),Les typologies deprocs.TraLiPhi XXIX, 197-207.

    1992

    La causation et laction dans la thorie smantique de R. Jackendoff .Intellectica13-14, 291-324.

    (en coll. avec G. Denhire), Etude exprimentale de la validit cognitivedun classement aspectuel et actanciel des prdications . Verbum 1992-3,117-128.

    1993

    Eine fortgeschrittene Semantiksprache fr die Psycholinguistik der Text-verarbeitung . In : P.P. Knig & H. Wiegers (ed.). Satz Text Diskurs.Akten des 27. Linguistischen Kolloquiums, Mnster 1992. Band II. Tbingen :

    Niemeyer, 181-188. La comprhension de larticulation chronologique des squences narra-tives : un exercice de linguistique cognitive . Verbum1993-4, 49-70.

    (en coll. avec B. Combettes, C. Noyau & C. Vet), Introduction ltudedes aspects dans le discours narratif .Verbum1993-4, 5-48.

    (1993-94) (dir.), Les aspects dans le discours narratif. Verbum 1993, n4 & 1994,n1.

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    16 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    1994

    (en coll. avec J. Broschart), La mise en ordre des relations actancielles : les

    conditions daccs des rles actanciels aux fonctions de sujet et dobjet .Langages113, 7-44.

    A conceptual classification of verb predications with cognitive plausibil-ity . In M. Schwarz (ed, 1994), Kognitive Semantik Cognitive semantics.

    Tbingen : Narr, 99-118.

    (19941-992) La smantique . In : R. Ghiglione & J.F. Richard (dir.), Coursde psychologie, tome 4. Paris : Dunod. Chapitre I-3, 54-107.

    (en coll. Avec Y. Keromns) Les valeurs actuelles du prtrit allemand endiscours narratif et leur traduction en franais . Verbum1994-1, 23-44.

    (dir. en coll. avec G. Rauh), Les relations actancielles : Smantique, Syntaxe, Mor-phologie. Langages113.

    1995

    Je te le donnevs. Tu le lui donnes: La prise en compte de principes cognitifsdans les rgles dexpression du modle nerlandais de grammaire fonction-nelle . LInformation Grammaticalen 51, 28-34.

    Le profil aspectuel et participatif des prdications : perspectives algorith-miques interactives . In : C. Corts (ed.), Thories et pratiques du lexique. Ca-hier du C.I.E.L. 1994-95. Centre Interlangue dEtudes en Lexicologie.Universit Paris 7, 43-86.

    Temporal iconicity vs. informative focality in the comprehension of chro-nological relations in press agency wires and related news articles . Actes

    du Colloque European Colloquium on Cognitive Sciences (ECCS95), St-Malo,avril 1995. CNRS.

    (en coll. avec F. Cornish), Le modle nerlandais de grammaire fonction-nelle: Esquisse dun mode demploi . Linformation Grammaticalen 51, 12-20.

    (en coll. avec Y. Keromns), De la fidlit en matire de traduction litt-raire : Esquisse dune mthode dvaluation comparative . In: H. Dupuy(dir.), Lectures, Hommage Genevive Hily-Mane. Centre Interdisciplinaire de

    Recherche en Linguistique et Psychologie Cognitive. UFR Lettres etSciences Humaines, Universit de Reims, 41-68.

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    19/485

    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 17

    1996

    Semantische und syntaktische Gliederungskriterien in der Verbpolysemie

    Entwurf eines Kalklverfahrens am Beispiel von frz. affecter. In : E. Weigand& F. Hunsnurscher (eds. 1996), Lexical structures and language use, volume 2 :Session Papers. Tbingen: Niemeyer, 53-64.

    Lexicologie de la parent : structures onomasiologiques, smasiologiques et morphosman-tiques. Cahier de Recherche n3 de lURA LanDisCo. Universit de Nancy 2.

    Lvaluation de la proximit smantique entre prdications dans le champonomasiologique du transfert davoir . In H. Dupuy-Engelhardt, Questionsde mthode et de dlimitation en smantique lexicale Actes dEUROSEM 1994.Presses Universitaires de Reims, 65-90.

    En de, au terme et au-del de la table-ronde : Lagentivit, la causativit,linadvertance et la diversit des langues . In J. Franois (dir.), 255-289.

    (dir.)La smantique des relations actancielles travers les langues : causativit, agentivi-t, intentionnalit. SCOLIAn7. Publication de lURA 1035 LanDisCo et delUniversit des Sciences Humaines de Strasbourg.

    (en coll. avec F. Cordier) Actions prototypiques et diffrentiel de partici-

    pation entre lArgument 1 et lArgument 2 (compte-rendu dexprience) .In J. Franois (dir., 1996), 9-34.

    (en coll. avec A. Danzo & L. Kefalova), Le modle nerlandais de grammairefonctionnelle en perspective cadres prdicatifs, localisation, formation de prdicat. Cahierde Recherche Linguistique n2. URA 1035 Langues Discours CognitionduCNRS. Universit de Nancy 2.

    1997

    La place de laspect et de la participation dans les classements conceptuelsde prdications . In J. Franois & G. Desnire (dir.), 119-156.

    Le cadrage cognitif des prdications de contact dans un corpus de dclara-tions daccidents de la route : effets du contexte et du co-texte . In : C.Guimier (dir.), Co-texte et calcul du sens. Presses Universitaires de Caen, 73-88.

    States of affairs and predicate frames : how can we link them together in

    Functional Grammar ? in: G. Wotjak, ed., Towards a functional lexicology.Hacia una lexicologia funcional.Berne : Peter Lang, 37-56.

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    20/485

    18 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    Stratgies de comprhension temporelle des dpches de presse : esquisse dun modle poly-nuclaire priorit ascendante. Cahier de Recherche Linguistique n4. URA1035 LanDisCo. Universit Nancy 2.

    (en coll. avec S. Baudet & F. Cordier), Lidentification des classes de pro-cs en contexte II : tude exprimentale , in Franois, J. & G. Denhire(eds.), Smantique linguistique et psychologie cognitive : Construction de la significationlinguistique, classes de procs, effets contextuels. In J. Franois & G. Desnire (dir.),249-296.

    (en coll. avec G. Denhire, I. Tapiero & J.C. Verstiggel), Lincidence deparamtres cachs sur la classification smantique des prdications . In

    J. Franois & G. Denhire (dir.), 157-221.(en coll. avec Ch. Jadelot). Facteurs universels de transitivit indirecte (il-lustrs par lallemand et le franais) . 16th International Congress of Linguists,Paris 1997. Elsevier : CD-Rom.

    (en coll. avec I. Tapiero), Lidentification des classes de procs en con-texte I : Un modle procdural du traitement cognitif des titres bipartitesde la presse . In J. Franois & G. Denhire (dir.), 225-248.

    (dir. en coll. avec G. Denhire), Smantique linguistique et psychologie cognitive.Aspects thoriques et exprimentaux. Grenoble : Presses Universitaires de Gre-noble.

    1998

    Actance (relation actancielle) . In O. Houd & al. (dir.), Vocabulaire dessciences cognitives. Paris : Presses Universitaires de France, 26-29.

    Grammaire fonctionnelle et dynamique des langues : de nouveaux mo-dles dinspiration cognitive et biologique . Verbum1998-3, 233-256.

    Thorie multifactorielle de la transitivit, diffrentiel de participation etclasses aspectuelles et actancielles de prdication , in A. Rousseau (dir.), Latransitivit, Lille, Presses du Septentrion, 181-201.

    Grammaire fonctionnelle et dynamique des langues : de nouveaux mo-dles dinspiration cognitive et biologique . Verbum1998-4, 233-256.

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    21/485

    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 19

    La passivit des objets : rles prototypiques et transitivit . In : D. Wil-lems & L. Melis (dir.), Les objets : relations grammaticales et rles smantiques. Tra-vaux de Linguistique n35, 21-38.

    Predicate formation of French pseudo-reflexive constructions ? With spe-cial reference to the verbs referring to an affective process . In : H. Olbertz(ed.) The structure of the lexicon in Functional Grammar. Amsterdam : Benjamins,117-137.

    Verbes, prdications et verbes non prdicatifs. Cahier de Recherche Linguistique delURA LanDisCo n14. Universit Nancy 2.

    (dir.), Orientations rcentes en grammaire fonctionnelle entre sciences cognitives et biolo-

    gie. VerbumXX-3. Presses Universitaires de Nancy.(en coll. avec F. Cordier, L. Kefalova & V. Mullet), Conscience driva-tionnelle et formation linguistique. Compte-rendu dexprience . Verbum1998-2, 131-154.

    1999

    Traduire Kafka : la fidlit sans la syntaxe ? In: C. Corts & A. Rousseau

    (ds.), Catgories et connexions: en hommage Jean Fourquet pour son centime anni-versaire le 23 juin 1999. Villeneuve dAscq : Septentrion, 57-68.

    Les caractres aspectuels et participatifs des prdications verbales et latransitivit . Bulletin de la Socit de Linguistique de Paris, Tome XCIV, Fasc. 1,139-184.

    La comprhension des syntagmes participiaux prposs sans dterminantdans les langues germaniques et spcialement en allemand . In : A. Sres &Ch. Marchello-Nizia (dir.), Typologie des langues, universaux linguistiques. Nspcial de LINX, Universit Paris 10, 139-152.

    2000

    Fonction et porte des oprateurs verbaux de reprage chronologique enfranais . In L. Danon-Boileau & M.A. Morel (dir.), La catgorisation dans leslangues,Faits de Langue14. Paris-Gap : Ophrys, 257-266.

    Dsmantisation verbale et grammaticalisation : (se) voir employ comme

    outil de redistribution des actants . Syntaxe & Smantiquen2,159-175.

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    22/485

    20 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    En rponse Gilbert Lazard : le linguiste et les observables internes etexternes . Bulletin de la Socit de Linguistique de Paris, tome XCV, fasc.1,461-472.

    Le mode dexpression lexical et phrasologique des tats, processus et ac-tions dans le domaine affectif en franais et en allemand . In G. Grciano(dir.),Micro- et macrolexmes et leur figement discursif. Louvain : Peeters, 141-158.

    Sur la grammaire de van Valin. Cahier du CRISCO n1. Universit de Caen.

    Typen von mtataxe auf Gliedsatzebene (aufgrund der vergleichendenAnalyse der bersetzungen von Kafkas Verwandlungins Franzsische) . InM. Lefvre (Hrsg.), Subordination in Syntax, Semantik und Textlinguistik.

    Tbingen : Stauffenburg, 187-198.(en coll. avec D. Coulon), Compositionalit diffrentielle du prfixe trans-en franais . In : H. Dupuy-Engelhardt (dir.), La lexicalisation des structuresconceptuelles Actes du colloque international EUROSEM 1998. Presses Univer-sitaires de Reims, 119-144.

    Comment valuer la qualit syntaxique et smantique dune traductionlittraire ? In : S. Mejri et al. (eds.), La traduction : thories et pratiques. Actes du

    colloque international Traduction humaine, traduction automatique, interprtation, Tu-nis 28-30 septembre 2000.Publications de lENS de Tunis, 139-164.

    (en coll. avec D. Coulon), La reprsentation de la localisation spatio-temporelle : Grammaire Fonctionnelle vs. Rseaux conceptuels . In :

    J. Moeschler & M.J. Bguelin (dir.), Rfrence temporelle et nominale Actes du 3ecycle romand de Sciences du langage, Cluny (15-20 avril 1996).Berne & al.: PeterLang, 167-190.

    Prpositions locales et grammaticalisation : les emplois non commutablesou sclross de sur. In : P. de Carvalho & L. Labrune (dir.) Grammatica-lisation-1 : (D)motivation et contrainte. Travaux linguistiques du CerLiCo n13.Presses Universitaires de Rennes, 231-256.

    2001

    Der Wechsel des strukturellen Zentrums in der bersetzung verbalerOperatoren vom Franzsischen ins Deutsche : eine Korpusuntersuchung .

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 21

    In : G. Wotjak (Hrsg.), Studien zum romanisch-deutschen und innerromanischenSprachvergleich. Frankfurt am Main : Peter Lang, 527-540.

    Larrire-plan causal dans la mise en discours du changement dtat (pr-sentation dun test sur les verbes psychologiques en franais) . In : A.Rousseau (dir.), La smantique des relations. Edition du Conseil Scientifique delUniversit Charles de Gaulle Lille 3, 137-149.

    Gesprche ber Hansjakob Seilers Universalienforschung aufgenommen in Lenzburg(Schweiz) am 31.3 / 1.4. 2001. Cahier du CRISCO n3A. Universit de Caen.

    (dir.), Thories contemporaines du changement smantique. Mmoire de la Socitde Linguistique de Paris, Tome IX, nouvelle srie. Louvain : Peeters.

    2002

    La catgorisation verbale . In F. Cordier & J. Franois (dir.), Catgorisationet langage. Paris : Herms Lavoisier, 53-82.

    Verbes vs. adverbes en lexicologie contrastive du franais et de lallemand:de lintrt de disposer dun jeu diversifi doprateurs . In: J. Chuquet etal. (dir.), Travaux linguistiques du CERLICO 15,Morphosyntaxe du lexique 1,

    67-92. Rennes: Presses Universitaires de Rennes. Cognition spatiale et typologie des langues . Cahiers de la MRSH-Caenn30, 51-64.

    (dir. en coll. avec F. Cordier), Catgorisation et langage. Paris : Herms-Lavoisier.

    (dir.), Les langues de communication, Mmoire de la Socit de Linguistique deParis, tome XI, nouvelle srie. Louvain, Peeters.

    (dir.), La pluralit, Mmoire de la Socit de Linguistique de Paris, tome XII,nouvelle srie. Louvain, Peeters.

    (en coll. avec V. Bellosta von Colbe), Windowing of attention and the core-periphery boundary. Cahier du CRISCO n9, Universit de Caen.

    (en coll. avec J.L. Manguin) Lunit-phrase dans la traduction littraire : lescorrections dalignement et leur valuation , Verbum, XXIV, 1-2, 141-160.

    (en coll. avec V. Lenepveu & M. Salles) La catgorisation adjectivale et

    adverbiale , in F. Cordier et J. Franois (dir.), 83-105.

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    24/485

    22 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    2003

    La prdication verbale et les cadres prdicatifs. Louvain : Peeters [Bibliothque de

    lInformation Grammaticale] La facult du langage : Travaux rcents dinspiration fonctionnaliste surson architecture, ses universaux, son mergence et sa transmission , CO-RELA, Revue lectronique du CerLiCo, n 1-1.

    La Role and Reference Grammar, une grammaire de linterface entre syntaxe,smantique et pragmatique , LINX 48, Approches syntaxiques contemporaines(coordonn par D. Leeman), 77-90.

    La reprsentation des structures verbo-nominales et du figement verbaldans deux formalismes de grammaire fonctionnelle ,Cahiers de lexicologie82,61-88.

    La prdication verbale et les cadres prdicatifs. Bibliothque de lInformationGrammaticale n54. Louvain : Peeters.

    (dir. en coll. avec A. Lacheret-Dujour),Fonctions et moyens dexpression de lafocalisation travers les langues, Mmoire de la Socit de Linguistique de Paris,tome XIII, nouvelle srie, Louvain, Peeters.

    (en coll. avec F. Cordier, J.L. Manguin & C. Ross), Le dictionnaire lec-tronique des synonymes du CRISCO Mthode dutilisation et exploitationpsycholinguistique , in R. Canac-Marquis (dir.), Actes du colloque Multimdia,Internet et Etudes franaises Vancouver, mars 2003. DistanceSn6-2,165-200.

    (en coll. avec A. Lacheret-Dujour), De la notion de dtachement topical celle de constituant thmatique extrapropositionnel in Linguistique du dta-chement, F. Neveu (dir.), Cahiers de praxmatiquen 40, 167-198.

    La Role and Reference Grammar, une grammaire de linterface entre syn-taxe, smantique et pragmatique [version rvise] In J. Franois (dir.), 38-49.

    (dir.),Aspects de la Role and Reference Grammar. Cahier du CRISCO n13. Uni-versit de Caen.

    (en coll. avec J.L. Manguin & B. Victorri), La rduction de la polysmie adjectivaleen cotexte nominal : une mthode de smantique calculatoire. Cahier du CRISCOn14. Universit de Caen.

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    25/485

    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 23

    2004

    Le fonctionnalisme linguistique et les enjeux cognitifs , in C. Fuchs (dir.),

    La linguistique cognitive, Paris-Gap : Ophrys & Maison des Sciences delHomme, 99-133.

    Prdication verbale et intgration actancielle en franais , in J. Franois &I. Behr (dir.), 221-145.

    (en coll. avec J.L. Manguin), Le propre, limpropre et le malpropre : esquissedun traitement automatique de lantonymie adjectivale , in Langues ni-veaux multiples. Hommage au Professeur Jacques Lerot loccasion de son mritat,H. Bouillon (dir.), Louvain-la-Neuve, Peeters, 67-86.

    (en coll. avec Jean-Luc Manguin), Le Dictionnaire Electronique des Synonymes duCRISCO Un mode demploi trois niveaux. Cahier du CRISCO n17.

    (dir. en coll. avec I. Behr, A. Lacheret-Dujour et F. Lefeuvre),Aux marges dela prdication. Syntaxe & Smantique6. Caen : Presses Universitaires de Caen.

    (dir. en coll. avec I. Behr) Les constituants prdicatifs et la diversit des langues,Mmoire de la Socit de Linguistique de Paris, tome XIV, nouvelle srie,Louvain, Peeters.

    2005

    Polysmie verbale et cadres prdicatifs : DEMANDER et ses syno-nymes . in F. Lambert & H. Nlke (dir.), La syntaxe au cur de la grammaire.Collection Rivages linguistiques. Presses Universitaires de Rennes, 85-98.

    LE CRISCO de Caen et linvestigation des interfaces linguistiques . Zeit-schrift fr franzsische Sprache und Literatur114/3, 267-281.

    Les bases pistmologiques des grammaires cognitives et no-fonctionnelles. Cahier duCRISCO n19.

    Le flchage synonymique de la polysmie verbale. Cahier du CRISCO n20.

    (en coll. avec A. Lacheret-Dujour), Circonstance et prdication verbale enfranais parl : contraintes smantico-pragmatiques et filtrage prosodique ,Syntaxe & Smantiquen6, Caen, PUC, 35-56.

    (en coll. avec R. Renault), Lexpression des TAM et la place des pri-

    phrases verbales dans trois langues , in N. Lequerler & H. Bat-Zeev

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    26/485

    24 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    Schyldkrot (dir.), Les priphrases verbales. Amsterdam & al., Benjamins, Col-lection Lingvisticae Investigationes Supplementa, 27-45.

    (en coll. avec J.L. Manguin & B. Victorri), Polysmie adjectivale et rectionnominale : quand GROS et GRAS sont synonymes . In J. Franois (dir.,2005), 521-540.

    (en coll. avec J.L. Manguin & B. Victorri) Polysmie adjectivale et syno-nymie : lventail des sens de CURIEUX , in La polysmie, O. Soutet (dir.),Paris, Presses de lUniversit de la Sorbonne. 175-188.

    (dir.) Ladjectif en franais et travers les langues, [Actes du colloque de Caen,juin 2001], Bibliothque de Syntaxe & Smantique, Caen, Presses Universi-

    taires de Caen.(dir. en coll. avec A. Lemarchal), Tradition et rupture dans les grammaires compa-res de diffrentes familles de langues. Mmoire de la Socit de Linguistique deParis, tome XV, nouvelle srie, Louvain, Peeters.

    2006

    Le continuum de transitivit en franais et la dimension universelle de la

    Participation , Zeitschrift fr franzsische Sprache und Literatur115/1, 1-20. Types de prdications et statut participatif et rfrentiel de lobjet :lapproche de la Role and Reference Grammar , in Indfinis et prdication en

    franais, F. Corblin et al. (dir.), Presses de lUniversit de Paris-Sorbonne,293-308.

    (en coll. avec F. Cordier), Psycholinguistique vs. psychologie cognitive dulangage : une simple variante terminologique ? in F. Neveu (dir.), La termi-nologie linguistique. Syntaxe & Smantique7. Caen : PUC, 57-78.

    (dir. en coll. avec Dominique Legallois),Autour des grammaires de constructionset de patterns. Cahier du CRISCO n21

    (en coll. avec J.L. Manguin), Dispute thologique, discussion oiseuseet conversa-tion tlphonique: les collocations adjectivo-nominales au cur du dbat . InF.J. Hausmann & P. Blumenthal (dir.), Collocations, corpus, dictionnaires .Langue Franaisen150, 50-65.

    (en coll. avec S. Mejri) Restrictions smantiques sur lobjet sous-entendude verbes transitifs (le cas de boire) , in J. Franois & S. Mejri (dir.), 39-54.

  • 7/23/2019 Au Commencement tait Le Verbe

    27/485

    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 25

    (dir. en coll. avec S. Mejri), Composition syntaxique et figement lexical en franais eten arabe : spcificits et interfrences. Bibliothque de Syntaxe & Smantique.Caen, Presses Universitaires de Caen.

    2007

    Pour une cartographie de la polysmie verbale. Louvain : Peeters [Bibliothque dela Socit de Linguistique de Paris].

    Lespace smantique des verbes fr. tenir et alld halten : noyau et exten-sions . in D. Lebaud et al. (dir.), Constructions verbales et production du sens.

    Actes du colloque de Besanon 26-28 janvier 2006. Presses universitaires de

    Franche-Comt, 293-306. Combining a semantic map and a dual text corpus analysis for analyzing

    verb polysemy (illustrated by French jouer) . In A. Sellami-Baklouti &M. Triki (eds.),Ambiguity and Disambiguation, Proceedings of the GRAD AnnualConference. University of Sfax, Faculty of Letters and Humanities, ResearchUnit in Discours Analysis GRAD, 13-30.

    Lmergence dune construction : Comment certains verbes franais de

    requte ont acquis laptitude exprimer limplication partir du 17e sicle .Bulletin de la Socit de Linguistique de Paris, 193-215.

    Renforcement argumentatif ? VOIRE ! . Cahiers de Lexicologie, n90, 2007-1, 1-17.

    (en coll. avec D. Dutoit), Changer et ses synonymes majeurs entre syntaxeet smantique : le classement des verbes franais en perspective In :

    J. Franois, D. Le Pesant & D. Leeman (dir.), 40-57.

    (en coll. avec D. Le Pesant & D. Leeman (dir.), Le classement syntactico-smantique des verbes franais, Langue Franaise 153.

    (en coll. avec D. Le Pesant & D. Leeman), Prsentation de la Classifica-tion des Verbes Franais de Jean Dubois et Franoise Dubois-Charlier .In : J. Franois, D. Le Pesant & D. Leeman (dir.), 3-19.

    (dir. en coll. avec Ahmed Brahim),Morphosyntaxe et smantique du verbe.Cahierdu CRISCO n23, Universit de Caen.

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    26 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    2008

    Clusters of non predicative verbs and their description in RRG . In

    R. Kailuweit et al. (eds.),New Applications of Role and Reference Grammar, Cam-bridge: Cambridge Scholar Publishing, 204-242.

    La rception en France des travaux de H. Seiler et de lquipe UNITYPsur les universaux du langage . In Franois & Swiggers (dir.), 43-61.

    Entre vnements et actions : les schmes composs de constructionssyntaxiques du dictionnaire Les verbes franais de J. Dubois & F. Dubois-Charlier . LIDIL n37 : Syntaxe et smantique des prdicats(I. Novakova & Z.Guentcheva, dir.), 175-189.

    The French verb affecter in three types of news articles : a geometric repre-sentation with semantactic areas , in S. Heiden & B. Pincemin (dir.),JADT2008 : 9mes Journes internationales dAnalyse des Donnes Textuelles[en ligne].

    Polysmie et polytaxe verbale entre synchronie et diachronie . In J. Du-rand, B. Habert & B. Laks (dir.), Actes du 1er Congrs Mondial de LinguistiqueFranaise, Institut de Linguistique Franaise, CD-rom.

    Arriver, verbe oprateur et vnementiel : Un exercice dobservation ma-

    nipulatoire . In J. Franois (dir.), Observations et manipulations en linguistique :entre concurrence et complmentarit. Mmoire XVI de la Socit de Linguistiquede Paris, 121-140.

    commencer par/finir par: un couple mal assorti . Scolia23, 29-44.

    (en coll. avec M. Snchal), Le smantisme propre des cadres prdicatifset la polysmie des verbes de production de parole . In J.M. Merle (dir.),La prdication. Bibliothque de Faits de Langue. Paris : Ophrys, 325-336.

    (en coll. avec H. Seiler), Entretien avec Hansjakob Seiler, Lenzburg 1-2avril 2001 . In J. Franois & P. Swiggers (dir.), 63-103.

    (dir.)Observations et manipulations en linguistique : entre concurrence et complmentari-t. Mmoire XVI de la Socit de Linguistique de Paris.

    (en coll. avec P. Swiggers), Hansjakob SEILER, Notice bio-bibliographique.Louvain : Peeters.

    Une approche diachronique quantitative de la polysmie verbale. Cahier du CRISCO

    n24.

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    Introduction, Bibliographie de Jacques Franois 27

    Les grammaires de construction, un btiment ouvert aux quatre vents. Cahier duCRISCO n26.

    2009

    Perte de prdicativit et auxiliarisation en franais : Examen intgratif dedeux ressources lexicales . In A. Ibrahim (dir.),Prdicats, prdications et struc-tures prdicatives. Paris : Cellule de Recherche en Linguistique, 147-161.

    Flchage synonymique ou analyse componentielle dans lexamen de la poly-smie verbale ? affectervs. compter. Pratiques141-142, La synonymie, 65-78.

    (dir.) La morphologie, une discipline autonome ? Mmoire XVII de la Socit deLinguistique de Paris. Peeters : Louvain.

    (dir. en coll. avec E. Gilbert, C. Guimier & M. Krause),Autour de la prposi-tion,Bibliothque de Syntaxe & Smantique. Presses Universitaires de Caen.

    2010

    La quantification sur le mode prdicatif : COMPTER et ses synonymes .In M. Lammert & C. Schnedecker (dir.), Autour de la quantification, Verbum

    n3-4, 2007, 177-194.Arriver, introducteur dvnements et dactions . In B. Ben Rejeb &

    J. Franois (dir.), 27-51.

    Lvolution de la polysmie verbale documente partir des corpus tex-tuels et des exemples lexicographiques . In P. Cappeau & al., Lexemple et lecorpus Quel statut ?Travaux linguistiques du CerLiCo n23. Actes du colloquede Poitiers, juin 2009. Presses Universitaires de Rennes.

    Quand jouer, cest jouer de la musique : Reprage contextuel de quatrezones de lespace smantique du verbe JOUER . In : E. Richard, M.C. LeBot, M. Schuwer & F. Neveu (dir.), Aux marges des grammaires Mlanges enlhonneur de Michle Noailly. Presses Universitaires de Rennes, 143-158.

    Ltude de la polysmie verbale entre variation et invariance . In : F. Neveu& al.(dir.), Actes du 2 Congrs Mondial de Linguistique Franaise(juillet 2010,La Nouvelle Orlans), Institut de Linguistique Franaise, cd-rom.

    Lattestation des combinaisons lexicales laide de la base de donnes textuellesFRANTEXT. Cahier du CRISCO n29.

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    28 Franck Neveu, Peter Blumenthal, Nicole Le Querler

    Grandes voies et chemins de traverse de la smantique cognitive. Mmoire XVIII de laSocit de Linguistique de Paris. Louvain : Peeters.

    (dir. en coll. avec B. Ben Rejeb), Linguistique des vnements. Actes du Col-loque de lISLT (Tunis, fvrier 2008). Publication de lInstitut Suprieur desLangues de Tunis, Universit du 7 novembre Carthage.

    (en coll. avec L. Gosselin), Ferdinand Brunot, un aspectologue mcon-nu . In : C. Ravelet (dir.), ANAMNESE 5 Trois linguistes (trop) oublis : An-toine Meillet, Sylvain Lvi, Ferdinand Brunot. Paris : LHarmattan, 227-245.

    paratre

    La Role and Reference Grammar, un modle de reprsentation quilibrde linterface entre syntaxe et smantique . In D. Banks (dir.), Le modle enlinguistique. Publications de lUniversit de Bretagne Occidentale.

    De la fraternit la solidarit : tude de corpus . In L. Begioni (dir.), S-mantique et lexicologie des langues dEurope : des aspects thoriques aux applications[Actes du colloque de Lille, septembre 2007] Presses Universitaires deRennes.

    a nest pas sans rappeler quelque chose : A counter-refutation construc-tion in French . Revue en ligne Cognitextes[Confrence plnire au 3 con-grs de lAssociation Franaise de Linguistique Cognitive, AfLiCo 3, Uni-

    versit Paris 10].

    Le reprage des segments rpts et la polysmie lexicale ( propos descooccurrences deforce(s)dans trois corpus journalistiques) . Revue de Sman-tique et Pragmatique, Universit dOrlans.

    (en coll. avec I. Ben Salah-Tlili), Diachronic investigation of French labileverbs : how lability emerges . In L. Kulikov & N. Lavidas (eds). Typology oflabile verbs : focus on diachony. Revue Lingua. [19th International Symposium onTheoretical & applied Linguistics, April 3-5, 2009, University of Thessaloniki].

    (dir. en collaboration avec Sophie Prvost), Lvolution grammaticale traversles langues romanes : restructurations vs. conservatismes ; paralllismes vs. disparits.Mmoire XIX de la Socit de Linguistique de Paris. Louvain : Peeters.

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    Les emplois justificatifs de en effet

    Michel CHAROLLES, UMR-CNRS LATTICE,ENS Paris, Universit de Paris III

    Introduction

    Cet article vise prciser un certain nombre de points avancs dans la conclu-sion dun tude sur en effeten collaboration avec Benjamin Fagard (Charolles& Fagard, sous-presse). Dans la premire partie, je rappelle le principal r-sultat de cette tude fonde sur un corpus dextraits de romans, savoir queen effetse prte (au moins dans ce corpus) trois grands types demplois enfranais contemporain. Les deux parties suivantes portent sur les seuls em-plois justificatifs o en effetsemble proche deparce queet car. La comparaisondexemples forgs (2mepartie) fait cependant ressortir que en effetaccepte

    lcrit des usages monologaux o carserait impossible. Parmi ces usages, ontrouve en particulier des emplois dans lesquels en effet introduit une s-quence justificative. Lexamen (3mepartie) de quelques exemples de ce typetirs du quotidien Le Mondepermet de prciser le fonctionnement de en effetdans les emplois de ce genre et le bnfice que peuvent en retirer les locu-teurs/rdacteurs pour structurer leur propos. La conclusion revient sur desaspects plus thoriques et met en avant lide que ces avantages tiennent aufait que en effetjustificatif demeure un cadratif, au contraire de carqui est un

    pur connecteur.Ce travail nentretient pas de liens directs avec les travaux de Jacques

    Franois avec qui jai eu le plaisir de collaborer Nancy pendant plusieursannes, mais je le lui ddie chaleureusement, au nom de lamiti que je luiporte, et pour tout ce que jai pu apprendre et continue apprendre en lectoyant (malheureusement plus rarement) et en lisant ses publications.

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    I. Valeurs de en effet

    Dans Charolles & Fagard (sous presse) nous montrons que en effet peutprendre trois grandes valeurs en franais contemporain. Ces valeurs, quenous appelons EE1, EE2, et EE3, sont illustres laide dexemplescomme (1), (2) et (3) tirs dun corpus de romans de M. Leblanc (1 400 000mots) comportant environ 600 attestations de la locution en effet(non anno-tes systmatiquement) :

    EE1 : (1) Les cartes didentit et de reconnaissance des conjurs, que vous avez d-

    couvertes et publies, portent un M majuscule, nest-ce pas ? En effet.

    EE2 : (2) Pourtant, se dit Mazeraux, sil a tlphon, ce ne peut tre que dici.

    En effet, il constata, de loin, que le rcepteur tait dcroch, et, stant

    avanc vers la cabine, il heurta des morceaux de briques et de pltre qui jon-

    chaient le tapis.

    EE3 : (3) Et, ds le dbut, son instinct lui faisant prendre la meilleure position pos-

    sible, il avait tendu toutes ses forces pour plier un peu les genoux, raidir ses

    bras et gonfler sa poitrine. Il gardait ainsi une certaine libert de mouve-ments et la place de respirer. Dautre part, il se rendait compte exactement

    de lendroit o il se trouvait. Plusieurs fois, en effet, se glissant sous les d-

    bris de la serre, en qute des refuges o lhomme au chapeau pouvait se ca-

    cher, il avait remarqu ce vide situ non loin de lentre dautrefois.

    Dans notre corpus, les emplois de type EE1 apparaissent essentiellementdans les passages dialogus o en effetest trs souvent utilis de manire ab-solue ainsi quen (1). Dans les usages de ce type, qui sont nombreux, en effetfonctionne comme une prophrase (il constitue lui seul un nonc) etcomme une marque dacquiescement (proche de oui) qui a besoin desaccrocher un nonc prcdentE-1ou E-ndnotant un fait F-1 ou F-nsusceptible dtre confirm. Cette valeur et ce fonctionnement se doublent,avec en effet, dune valeur pistmique (oui, je sais) qui le rapproche de certes(en rponse une question)1.En effetsignale que le locuteur B sengage surla vrit dun fait assert par A en raison de la connaissance quil en a pra-

    1 Le sens pistmique de certesest encore transparent, au contraire de celui de en effetou deeffectivement. Sur certes, effectivementet en effetvoir Rossari (2008).

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    lablement lchange ou, plus rarement, de celle quil vient dacqurir par lebiais des propos de A. Le segment confirm (soulign dans la suite) est leplus souvent adjacent E1 et en effetpeut tre accompagn de constituants

    qui napportent pas dinformations nouvelles, si ce nest pour prciser savaleur videntielle :

    (4) A : Paul a dmissionn

    B : En effet, Marie me la dit

    Dans les emplois comme (4), en effet confirme le fait F-1 dnot par E-1,prsupposition incluse, savoir que Paul occupait une emploi prcdem-ment. De mme, dans (5) o en effetentrinerait en plus que Paul a bel etbien dmissionn :

    (5) A : Marie regrette que Paul ait dmissionn

    B : En effet

    Il arrive aussi trs souvent que E2 reformule E1 et que en effetsoit insr :

    (6) A : Marie regrette que Paul ait dmissionn

    B : Marie ne voit en effetpas dun bon il que Paul ait quitt son travail

    Dans la plupart des cas, en effetde type EE1 confirme une assertion, mais lefait que en effet puisse tre employ la suite dune question, notammentindirecte comme dans (7), montre que B peut ne sengager que sur son ap-propriation contextuelle et non sur la vrit du fait sur lequel elle porte :

    (7) A Je me demande si Paul a dmissionn ?

    B En effetje me le demande aussi

    Les emplois de type EE2 et EE3 ont tout autant besoin que les emplois detype EE1 de se raccrocher un nonc prcdent. En effetne peut appa-ratre linitiale de discours2, il fonctionne comme une sorte danaphore et,comme il na plus dautre valeur en franais contemporain que de signalerun acte de confirmation, il peut occuper nimporte quelle position dans laphrase o il apparat. La question de la position de en effetdans sa phrase

    2 Les rares emplois (recueillis sur Internet) dans lesquels, en effet apparat dans les titres

    (cf. Charolles & Fagard, par.) font allusion des changes prcdents supposs connusdes lecteurs.

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    daccueil ne se pose pas propos des emplois absolus comme (1), mais cesemplois ne couvrent pas lensemble des usages des en effetde type EE1 o lalocution peut tre insre ou apparatre en fin dnonc (cf. (6)).

    Dans les emplois de type EE2 qui sont le plus souvent monologiques(cf. (2)), en effetest en gnral insr dans un nonc assertif dnotant un faitF1. Ce fait F1 est pris en charge par le locuteur et donc confirm, mais lefait quil le soit vient confirmer un fait F-1 ou F-n dnot par un noncprcdent et prsent comme prvisible, en loccurrence, dans (8), le faitque Marie sattendait ce que Jean quitte son emploi :

    (8) Paul stait fch avec son patron et Marie sattendait ce quil quitte son emploi.

    Quand elle le revit, il avait en effetdmissionn et il voulait crer sa propre entre-

    prise.

    F1 introduit un fait nouveau, contrairement ce qui se passe dans les em-plois de type EE1, o le discours fait informationnellement, mais non illo-cutoirement, du sur place .

    Dans les emplois de type EE3 qui sont eux aussi majoritairement mono-logiques, comme (3), et (9) ci-aprs, en effetfigure dans un nonc E1 asser-tif qui introduit lui aussi un fait F1 nouveau, mais non annonc par un E-1

    ou E-n (diffrence avec les emplois de type EE2). Lassertion de E1 estprise en charge par le locuteur, mais dnote un fait F1 de nature tayer etdonc confirmer, dans le sens de prouver, justifier, un fait F-1 ou F-n men-tionn prcdemment (et non pas un pronostic comme dans les emplois detype EE2). Ce fait est gnralement mentionn dans un nonc immdia-tement prcdent et en effetapparat le plus souvent en tte de E1, dtach laide dune virgule (autres diffrences avec les emplois de type EE2) :

    (9) Marie se faisait beaucoup de souci pour Paul. En effet, il avait dmissionn de son

    poste et ne trouvait aucun autre emploi.

    Dans les emplois de type EE3, en effetsemble fonctionner comme un con-necteur justificatif, proche de car, et le fait quil ait besoin de se raccrocher un nonc prcdent comme dcoulant trivialement de cette fonction.

    Lexistence des emplois de type EE3, attests de longue date (Bertin(2002)) et relevs par les dictionnaires ne pouvant tre mise en doute, onpeut se demander :

    (i) par quelle voie en effeta pu en venir prendre une telle valeur, sachantque lobservation des emplois contemporains suggre une volution al-

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    lant des usages EE1, qui semblent les plus basiques et o la fonction g-nrale de confirmation semble se mettre en place, aux usages EE2 pouraboutir finalement aux emplois EE3

    (ii) jusqu quel point en effetest devenu un connecteur.

    Dans Charolles & Fagard (op.cit.), qui porte uniquement sur les emploiscontemporains, nous ne traitons pas du point (i). Cette question fera lobjetdune tude ultrieure. La suite du prsent travail concerne le point (ii).

    Avant dexaminer quelques emplois attests de en effet de type EE3 tirsdun corpus diffrent de celui exploit dans Charolles & Fagard (op.cit.),nous allons brivement passer en revue une srie dexemples forgs de fa-

    on mettre en vidence ce qui peut rapprocher et diffrencier en effetdeparce queet surtout de carqui se prtent typiquement (et exclusivement pourcar) des emplois comme connecteurs justificatifs. Nous reviendrons en-suite sur le fait, mentionn mais non dvelopp dans la conclusion de Cha-rolles et Fagard (op.cit.), que en effetEE3 est mme, contrairement car,dindexer plusieurs noncs faisant suite celui dans lequel il figure.

    II. Parce que, car et en effet

    2.1 Parce queet car

    On sait, notamment depuis les travaux de Ducrot et alii(1975), queparce queet carse comportent diffremment sous certains tests. Ces tests ont t suf-

    fisamment repris et discuts dans la littrature sur le sujet pour quil soitinutile dinsister. Si on prend par exemple (10a) et (10b), on na en effetaucun mal montrer queparce queet carne ragissent pas de la mme faonau test de ngation ((11a) et (11b)) :

    (10a) Paul soutient Marieparce quelle lui a promis un poste.

    (10b) Paul soutient Marie carelle lui a promis un poste.

    (11a) Paul ne soutient pas Marieparce quelle lui a promis un poste.

    (11b) Paul ne soutient pas Marie carelle lui a promis un poste.

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    (11a) se prte deux lectures. Dans la premire interprtation, la ngationne porte ni sur le fait (F1) que Paul soutient Marie, ni sur le fait (F2) quellelui a promis un poste, qui sont prsupposs, mais uniquement sur la rela-

    tion causale (F2 Cause F1) indique par parce que. Dans cette lecture, lesdeux phrases relies parparce quesont fusionnes et ne forment quun seulnonc. Le locuteur asserte en bloc que ce nest pas parce que Marie apromis un poste Paul quil la soutient (~ R(F2, F1)), ce qui laisse prsagerquil va proposer ensuite une autre explication au comportement de Paul(mais parce quil croit aux ides quelle dfend). (11b) se prte galement unelecture non intgre dans laquelle parce que ne fonctionne pas comme unoprateur relationnel, mais comme un connecteur. Le locuteur, aprs avoir

    assert F1, asserte F2 et signale, en utilisant parce que, que sa seconde asser-tion a pour fonction de justifier (i e. dargumenter, dtayer) et nondexpliquer celle de la premire. Les deux noncs sont disjoints, do lapossibilit dune pause loral et dune virgule lcrit (en principe excluesdans la lecture explicative3) et le fait que lon ne sattende pas ensuite unerectification. La ngation porte sur le premier nonc (~F2 / Conn. F1) etlon est oblig de comprendre, assez bizarrement au regard des connais-sances communes, que la raison pour laquelle Paul ne soutient pas Marie

    rside dans le fait quelle lui a promis un poste et donc, de son point de vue,tent de lacheter. Le fait que (11b) avec carne se prte qu la seconde lec-ture montre que carnest pas en mesure, comme parce que, dintgrer deuxnoncs pour que la ngation ne porte que sur la relation causale, sans af-fecter le premier nonc. La diffrence de comportement entre parce queetcar releve dans (11a) et (11b) sapplique aussi bien (10a) qui admet,comme on le vrifiera aisment, une interprtation la fois intgre et dis-jointe, au contraire de (10b) qui ne peut tre compris que de faon dis-

    jointe : Paul soutient Marie, la preuve Marie lui a promis un poste. Dans(10b) comme dans (11b), car pourrait tre prcd dune pause ou dune

    virgule mais, comme carne peut fusionner les deux propositions en un seulnonc, leur usage nest pas ncessaire.

    Seul parce que explicatif, qui constitue le foyer de lnonc unique re-groupant les deux phrases Paul soutient Marieet elle lui a promis un poste, peut

    3 Sauf ajout aprs coup (afterthought).

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    tre modifi par un adverbe comme on le voit bien avec (12a) versus(12b),ou cliv (13a) versus(13b) :

    (12a) Paul soutient Marie seulementparce quelle lui a promis un poste.*(12b) Paul soutient Marie seulement carelle lui a promis un poste

    (13a) Cestparce quelle lui a promis un poste que Paul soutient Marie.

    *(13b) Cest carelle lui a promis un poste que Paul soutient Marie.

    De mme, lorsque parce queet carsont dans une compltive introduite parune principale comportant un verbe dattitude propositionnelle commeignorerainsi que dans (14a) et (14b), on retrouve les diffrences de compor-

    tement releves avec (10a/10b) et (11a/11b) :(14a) Sophie ignore que Paul soutient Marieparce quelle lui a promis un poste.

    (14b) Sophie ignore que Paul soutient Marie,carelle lui a promis un poste.

    La lecture intgre de (14a) ne pose aucun problme, lexemple est compriscomme signifiant que Sophie, tout en sachant que Paul soutient Marie etquelle lui a promis un poste, ne sait pas que ce soutien est motiv (expli-qu) par le fait quelle (Marie) lui ( Paul) a promis un poste. Dans la lecture

    disjointe, impose par caret possible avecparce que(encore que lon atten-drait une virgule), linterprtation est trs diffrente : Sophie (une autrecandidate) ne sait pas que Paul soutient Marie, car, si elle avait su cela, elle(Sophie) ne lui aurait jamais promis un poste. Dans cette seconde interpr-tation, le fait (F2) que Sophie a promis un poste Paul est envisag commeun indice du fait (F1) quelle ignore que celui-ci soutient Marie, etlinterprtation passe par un raisonnement hypothtique contrefactuel.

    Lorsque parce que figure en tte dune proposition faisant allusion un

    fait F2 aisment interprtable comme une consquence, et donc comme unindice de F1, et lorsque que la relation causale exploite fonctionne de F1

    vers F2 (et non de F2 vers F1 comme dans les sries (10) et (11)), la lecturejustificative simpose avecparce queaussi bien quavec car(15b) :

    (15a) Paul soutient Marie(,)parce quil distribue des tracts de la liste quelle prsente.

    (15b) Paul soutient Marie(,) caril distribue des tracts de la liste quelle prsente.

    Dans les emplois o parce queet carfonctionnent comme des connecteurs,

    lnonciation de E2 est prsente comme subordonne pragmatiquement

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    celle de E1 qui est lacte directeur (Roulet et alii, 1975), le satellite dans la Rhetorical Structure Theoy (Mann et Thompson, 1976) voir galementle fait que parce que/car introduisent une relation subordonnante dans la

    Segmented Discourse Representation Theory (Asher & Lascarides,2003). Lorsque parce que fonctionne comme un oprateur smantique, laseconde phrase ne constitue pas un nonc, elle ne reoit aucune valeurdacte de langage et son contenu (prsuppos) nest pas destin tayermais expliquer celui de la premire qui est tout aussi prsuppos.

    Dans les emplois comme (15a) ou (15b), si lassertion que Paul soutientMarie est reprise dun interlocuteur A, B, en nonant E2, ajoute une in-formation nouvelle dont il a connaissance et quil prsente, du fait de

    lemploi deparce queou de car, comme de nature justifier son propre pro-pos et, par voie de consquence, celui de A. Si B introduit linformationselon laquelle Paul soutient Marie sans que celle-ci ait t mentionne direc-tement ou indirectement par A, et la justifie en ajoutant une autre informa-tion nouvelle, il y a auto-justification. Dans les cas de ce type, rien nesoppose ce queparce queet car(si tant est quon puisse le trouver loral)soient utiliss pour auto-justifier des questions (16), des injonctions (17),des promesses (18) et pour signaler, laide de puisque, que les justifica-

    tions exploites sont ou devraient tre partages par les interlocu-teurs/lecteurs (19) :

    (16) Est-ce que quelquun est venu ?parce quea sent le tabac.

    (17) Tais-toi !parce quemoins tu en diras, mieux ce sera.

    (18) Je passerai demain,parce quetu y tiens

    (19) Je passerai demain,puisquetu y tiens.

    2.2 En effetconnecteur justificatif ?

    En dialogue, en effetpeut commuter avecparce que(on limine carpeu utilis loral) aussi bien dans les emplois se prtant une lecture explicative,comme (20), que justificative, comme (21) :

    (20) A Paul soutient Marie

    B Parce qu/En effetelle lui a promis un poste.

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    (21) A Paul soutient Marie

    B Parce qu/En effetil distribue des tracts de la liste quelle prsente.

    Dans les emplois de ce type, en effetfonctionne comme un EE1 : B, aprsavoir confirm que Paul soutient Marie, fait allusion une situation qui peuttre comprise comme expliquant ou justifiant ce soutien. Mais cette inter-prtation ne dcoule pas de la prsence de en effet, elle simposerait tout au-tant avec :

    (22) A : Paul soutient Marie

    B : Elle lui a promis un poste.

    (23) A : Paul soutient Marie

    B : Il distribue des tracts de la liste quelle prsente.

    Le fait que les interlocuteurs prfrent les interprtations explicatives etjustificatives sexplique par le principe de pertinence optimale (Sperber &

    Wilson, 1986 ; Moeschler & Reboul, 1994) qui pousse les interlocuteurs prfrer les interprtations les plus cohrentes (Charolles, 1995) et, notam-ment, ds que le contexte sy prte, les interprtations causales.

    En monologue, si on remplaceparce quepar en effetdans (10a) qui admet,comme on la vu, deux lectures, on obtient (20) qui est malform du fait delabsence de ponctuation mais qui ne peut, de toute faon, tre compriscomme sopposant un nonc comparable indiquant que Paul soutientMarie en effetdautre chose :

    *(24) Paul soutient Marie en effetelle lui a promis un poste.

    Les mmes remarques simposeraient a fortioriavec (25) qui ne pourrait tresuivi de mais il la soutient en effet des propos des ides quelle dfend:

    *(25) Paul ne soutient pas Marie en effetelle lui a promis un poste.

    Cette observation permet dcarter lhypothse que en effet puisse, commeparce que, se prter des emplois dans lesquels il serait un oprateur explicatif.

    Une fois carts les emplois dialogiques o en effet est de type EE1 etlhypothse que en effetpuisse, commeparce que, intgrer deux phrases en unseul nonc, la seule question qui se pose est de savoir sil peut remplir,dans les emplois monologaux, les fonctions de connecteur justificatif

    (comme car qui est toujours disjoint). Si donc on reprend (10b) et (11b),

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    avec une virgule pour marquer la disjonction, et que lon remplace carpar eneffeton arrive :

    (26) Paul soutient Marie, en effetelle lui a promis un poste(27) Paul soutient Marie, en effetil distribue des tracts de la liste quelle prsente

    Pour rendre compte de ces emplois o en effetsemble fonctionner commeun connecteur justificatif et se laisse paraphraser par car, nous expliquonsdans Charolles & Fagard (op.cit.), que la valeur confirmative de en effetsexerce dabord lencontre du fait dnot par lnonc dans lequel la locu-tion apparat, avant de revenir lnonc prcdent. Le raisonnement est engros le suivant :

    en effetfigure dans un noncE1dnotant un fait F1 qui est trivialementpris en charge par le locuteur qui en assume lassertion et peut la con-firmer en vertu de la connaissance quil en avait pralablement (contenupistmique de en effet)

    mais, comme F1 peut tre la cause de F-1, le locuteur qui prend encharge F1 ne peut pas, sans inconsquence, ne pas prendre aussi encharge F-1 dnot parE-1.

    Cette analyse permet de maintenir la valeur pistmique et confirmative deen effet et de la combiner avec la valeur justificative. Elle permet aussidexpliquer comment a pu se faire le passage des emplois de type EE1 auxemplois de type EE3, via les emplois de type EE2. On se rappelle en effetque dans les emplois monologiques de type EE2 en effetconfirme dj le faitdnot par la phrase dans laquelle il apparat, avant de confirmer, par con-trecoup, que ce fait ait pu tre annonc prcdemment comme hautementprvisible. Avec les emplois de type de EE3, le schma est le mme, sauf

    que lon sloigne un peu plus de la confirmation. Dans les emplois de typeEE2, on reste en effetencore trs prs de la notion de confirmation qui im-plique lide de reprise, en loccurrence de la reprise dun mme fait Fdabord annonc comme hautement prvisible et qui se trouve ensuite con-firm. Avec les emplois de type EE3, comme (26) et (27), un pas de plus estfranchi : les faits en jeu ne sont pas identiques, sauf que F1 est la cause oulindice dun fait F-1 et que confirmer F1 revient confirmer F-1 dont il estdu reste prsent comme leffet !

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    Partant de l, on comprend effectivement assez bien comment en effetaurait pu (le conditionnel simpose) en venir prendre une valeur justifica-tive. De l admettre quil est devenu un connecteur justificatif au mme

    titre que car, qui ne peut prendre que cette valeur, il y a cependant unemarge.

    Certaines diffrences de comportement subsistent, qui ninvitent gure franchir ce pas. Parmi celles-ci, on notera dabord que, dans (26) et (27), eneffetpourrait tre en incise ((28) et (29)), voire prcd dune ponctuationforte ((30) et (31)), ce qui est impossible avec car:

    (28) Paul soutient Marie, en effet/*car, elle lui a promis un poste

    (29) Paul soutient Marie, en effet/*car, il distribue des tracts de la liste quelle pr-sente

    (30) Paul soutient Marie. En effet/*Car, elle lui a promis un poste

    (31) Paul soutient Marie. En effet/*Car, il distribue des tracts de la liste quelle pr-

    sente

    En effet en incise pourrait par ailleurs trs bien tre insr dans le secondnonc, position que carne peut absolument pas occuper :

    (32) Paul soutient Marie. Elle lui a, en effet/*car, promis un poste

    (33) Paul soutient Marie. Il distribue, en effet/*car, des tracts de la liste quelle pr-

    sente

    A cela, il convient encore dajouter le fait, not mais non dvelopp dansCharolles & Fagard (op.cit.) que en effetest acceptable dans (34) o il com-mute avec certes, la diffrence de car:

    (34) Paul soutient Marie. En effet/*Car, il ne lapprcie gure mais il pense quelle

    est la seule pouvoir gagner contre Robert.

    Rossari (2008) relve de la mme faon que effectivementet en effetsont toutaussi acceptables que certesdans (35) o ils confirment le propos de A, maiselle considre comme peu acceptable leur emploi en monologue (36) :

    (35) A : Tu as vu comme cet appartement est grand ! Et son prix est trs raison

    nable !

    B : Bof, cet appartement ne me plat pas vraiment. Certes/Effective-

    ment/En effetil est grand, mais il est trs sombre

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    (36) Cet appartement ne me plat pas vraiment. Certes/??Effectivement/??En ef-

    fetil est grand, mais il est trs sombre

    Dans les emplois monologiques, explique Rossari (2008), effectivement et eneffet restent inappropris faute dun discours pralable que lnonc il est

    grandpermet de confirmer (p : 372), alors que certes naurait pas besoindun tel appui. Cette analyse diffre de celle que nous dfendons dans Cha-rolles & Fagard (op.cit.) qui prvoit que, dans les emplois de type EE2 etEE3, en effetconfirme en premier lieu le fait dnot par lnonc dans lequelil figure, avant de confirmer, dans un deuxime temps, lnonc prcdent.

    Dans les emplois comme (34), en effetporte sur toute la squence. Cettesquence pourrait tre toffe ainsi que dans (37), pour autant bien sr quecelle-ci dbouche sur une assertion mme dtayer que Paul soutient Marie:

    (37) Paul soutient Marie. En effet,il ne lapprcie gure depuis quelle lui refus une

    promotion du temps quelle tait responsable du service dans lequel il travaillait.

    Il la connat donc bien mais il pense quelle est la seule pouvoir gagner contre

    Robert.

    Si en effetest difficilement recevable dans (36) cest, nous semble-t-il, parceque il est trs sombrelemporte sur il est grandau point que lensemble plaide

    en faveur dune apprciation franchement ngative et non pas, comme ledit Rossari (2008), dun avis mitig. Il suffit de modifier (37) comme suitpour quil passe dj mieux :

    (38) Cet appartement ne me plat pas du tout. En effet il est grand, mais il est trs

    sombre

    (36) passerait encore mieux avec une squence plus dveloppe commedans (39) :

    (39) Cet appartement ne me plat pas du tout. En effet, il est grand, il est proche demon travail, je lai visit trois fois, mais il est trs sombre

    Dans tous ces exemples, en effetne pourrait pas tre remplac par car. Carintroduisant un nonc qui doit pouvoir tre compris comme auto-justifiantlnonc prcdent ou une srie dnoncs prcdents, ne peut pas, commeen effet passer par-dessus une srie dnoncs justifiant une thse con-traire. Carne peut porter que sur le seul nonc quil introduit. Cet noncpeut tre dtach de lnonc prcdent par un point (usage aujourdhui

    bien attest), mais carne peut pas tre suivi dune virgule :

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    Les emplois justificatifs de en effet 41

    (40) Cet appartement ne me plat pas du tout. *Car, il est grand, il est proche de mon

    travail, je lai visit trois fois, mais il est trs sombre

    Comme les exemples forgs qui prcdent et les jugements dacceptabilitque lon peut formuler leur encontre sont assez fragiles, nous allons pas-ser en revue dans la partie qui suit quelques exemples demplois attests deen effetdans lesquels la locution porte sur toute une squence, afin de prci-ser leur fonctionnement.

    III. En effetjustificatif indexant une squence

    Les quelques exemples exploits dans cette partie sont extraits dun corpusde 889 emplois de en effettirs darticles du quotidien Le Mondeparus en d-cembre 2000 (2 millions de mots). Sur les 129 emplois dans lesquels en ef-fet apparat en tte de phrase, dans 119 cas, il est suivi dune virgule et dans125 cas il est du type justificatif (EE3)4.

    3.1 Emplois dans lesquels la squence introduite par en effetEE3 dnotedes faits anti-orients avec le fait confirm

    Les exemples comparables (34) et (40) dans lesquels la squencednoncs indexe par en effetinclut des faits anti-orients avec lnonc quecette squence a pour fonction de justifier sont attests mais rares. Parmiles emplois de ce type, on trouve (41) :

    (41) Ce titre inaugure aux ditions Actes Sud une nouvelle collection, Lettres in-

    diennes, que dirige Rajesh Sharma, excellent connaisseur des crivains de lInde

    daujourdhui. Son intention est de faire dcouvrir aux francophones les littra-

    tures labores dans les langues indiennes. Cest l une heureuse initiative. En

    effet, les lecteurs occidentaux connaissent maintenant assez bien les romanciers

    indiens anglophones, mais dimmenses dcouvertes restent faire dans les litt-

    4 Je remercie Frdrique Mlanie-Becquet et Alexandre Lanard pour leur aide danslannotation du corpus et la slection des exemples exploits dans cette partie.

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    42 Michel Charolles

    ratures contemporaines en hindi, en bengali, en tamoul, ou encore en malayalam

    ou en marathi. (2.0436.04.034)

    Dans cet extrait, en effetintroduit une squence confirmant que les ditionsActes Sud ont pris une heureuse initiative en crant une collection ddieaux lettres indiennes. Lassertion confirme (souligne) figure dans le con-texte immdiatement prcdent et la squence inclut deux noncs, le se-cond introduit par mais:

    (i) . E-1. [En effet, E1, mais E2] .

    Le fait mentionn en E1 ne justifie pas E-1 : si les lecteurs occidentauxconnaissent dj assez bien les romanciers indiens crivant en anglais, on ne

    peut dire que la cration de la collection va leur permettre de dcouvrir, ausens propre, les crivains de lInde actuelle. La vraie justification est fournieaprs, par E2, qui permet de mesurer ce que la collection va apporter denouveau. Lnonc E1, corrig par E2, est compris comme concd et cemouvement pourrait tre explicit laide de certesen tte deE1:

    (ii) . E-1. [En effet, [certes E1, mais E2]] .

    Dans (ii) certes E1, mais E2forme une unit de discours, qui est marque par

    en effetcomme confirmantE-1, et en effetpourrait remplac par car:(iii) . E-1. [Car, [certes E1, mais E2]] .

    Car sans certes, ne pourrait cependant pas, comme en effet, exprimer cettestructure. Carpourrait tre prcd dune ponctuation forte comme dans :

    (iv) . [E-1. [Car E1]] mais E2 .

    Linterprtation correspondant (iv) pourrait tre glose comme suit : lefait que les ditions Actes Sud aient cr une collection ddie aux lettresindiennes est une heureuse initiative car, comme les lecteurs connaissentdj certains auteurs indiens crivant en anglais, il y une grande demandedans le domaine, mais la cration de cette collection ne va pas faire dispa-ratre cette attente, vu le grand nombre dauteurs crivant dans les languesnationales quil faudrait traduire. Mais elle nest pas quivalente celle cor-respondant (ii) et (41), ce qui montre bien que en effet, dtach en tte dephrase, a le pouvoir, contrairement car, dintroduire et donc de configurer

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    Les emplois justificatifs de en effet 43

    une squence constitue de [E1 mais E2] et de la prsenter globalementcomme justifiant [E-1]5.

    (42) se prte une analyse comparable : en effet introduit une squence

    plus toffe qui regroupe quatre noncs :

    (42) La grogne chez les professions de sant, qui sappuie sur les mesures de rgula-

    tion financires que les caisses ont adoptes en juillet dernier, traduit en fait un

    malaise plus profond de la mdecine librale. En effet, ces professions ont vu

    leurs missions voluer au cours de ces quinze dernires annes. Ils ne sont plus

    seulement des distributeurs de soins ou de prestations dans le cadre du colloque

    singulier avec leur patient, ils deviennent de vritables acteurs du service public

    de sant et ont le sentiment que sont remis en cause les principes fondamentaux

    de la mdecine librale. (1.0425.03.030,031)

    Les trois premiers noncs suivant en effetne confirment pas le malaise res-senti par les mdecins libraux. Le fait que leurs missions aient volu etquils soient devenus de vritables acteurs du service public de sant nepeuvent tre considrs comme indiquant que leur profession sest dgra-de. Le fait, en particulier, quils ne soient plus seulement des distributeursde soins ou de prestations ne peut dnoter quun progrs. Cette orientationpositive est suffisamment sensible la lecture pour que lon sattende ce

    que la suite du texte apporte un correctif. Cest prcisment ce qui arriveavec la dernire phrase du passage (en caractres droits), qui fournitlexplication annonce par en effetet confirme le malaise plus profond desprofessions mdicales indiqu au dbut de lextrait. Le schma densembleest le mme que dans (41) : le et qui introduit la dernire phrase pourraittre remplac par un maiset on pourrait ajouter un certesen tte de chacunedes trois phrases prcdentes.

    3.2 Emplois dans lesquels la squence introduite par en effetinclut des faitsnon anti-orients avec le fait confirm

    Dans (43), la phrase en tte de laquelle en effetest dtach ne pourrait elleseule confirmer que le corps joue un rle dans le travail pour son intelli-gence . Le lien ne se fait quavec la phrase suivante, au terme du raisonne-ment qui ramne explicitement lintelligence du corps :

    5 Sur le pouvoir configurationnel des adverbiaux, voir Pietrandrea (2008).

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    44 Michel Charolles

    (43) Or, dans le travail, le corps est au centre, tout autant que dans la performance,

    mais autrement. Il y est requis, non pour son exaltation, mais pour son intelli-

    gence. En effet, en amont de la performance, il y a la technique. Et au cur de

    la technique, il y a dabord lintelligence du corps. (1.3750.04.033,034)

    Les fait mentionns ne sont pas anti-orients avec la thse dfendue et,comme la squence est peu dveloppe, carpourrait tre employ la placede en effet, dautant que le paralllisme des deux phrases qui suivent et leurcoordination laide de et facilite leur intgration dans un mme mouve-ment. Il suffirait cependant dajouter entre les deux une phrase comme Il

    faut des annes pour acqurir la techniquepour que carpasse moins bien, alorsquavec en effetune telle insertion ne poserait aucun problme.

    Dans (44), le passage extrait vise globalement tayer que la personnedont il est question sest rendue en Tunisie sans savoir quelle avait t con-damne dans ce pays :

    (44) Ses amis, runis en comit de soutien, soulignent que sil avait t impliqu dans

    une affaire de ce type, il aurait su quil avait t condamn : il ne se serait pas

    rendu en Tunisie en prvenant les autorits. En effet, sachant quelles naiment

    gure que les bnficiaires de la double nationalit rentrent au pays avec leur

    seul passeport franais, il stait rendu au consulat avant son dpart afin de re-

    nouveler son passeport tunisien. Cela fut fait sans difficult. Cest pourquoiMehdi Zougah tait parti sans sinquiter, ignorant mme quun procs le con-

    cernant ait jamais eu lieu. (2.4385.04.008-010)

    La dmonstration passe, comme prcdemment, par le rappeldinformations qui nont pas de rapport vident avec le fait confirmer. Lasquence ouverte par en effetrapporte, en particulier, les dmarches accom-plies en France par la personne incrimine pour se rendre en Tunisie. Lelien entre ces dmarches, leur rsultat, et le fait quelle ne savait pas quelle

    avait t condamne dans ce pays a besoin dtre prcis la fin de la s-quence (ignorant mme quun procs le concernant ait jamais eu lieu) pour que leslecteurs comprennent comment lensemble de la squence peut tayer quela personne ne savait pas quelle avait t condamne en Tunisie.

    Dans (45), en effetporte galement sur tout un raisonnement montrantque la position consistant dire que les comptes bancaires en francs nepeuvent plus tre rmunrs depuis le passage leuro se retourne contreses dfenseurs. Ce raisonnement exige, comme prcdemment, de rappeler

    un certain nombre de donnes factuelles qui finissent par justifier que lescomptes en francs peuvent parfaitement tre rmunrs :

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    Les emplois justificatifs de en effet 45

    (45) Aujourdhui, ladoption dune telle interprtation se retourne, dans un syllogisme

    parfait. En effet, depuis le 1er janvier 1999, les monnaies nationales sont des

    subdivisions de leuro. Donc les dpts bancaires qui sont comptabiliss en

    francs le sont substantiellement en euros. Les documents bancaires font gnra-lement tat des deux monnaies. Or leuro est une devise diffrente du franc. En

    consquence, tous les comptes comptabiliss dans cette subdivision de leuro

    quest dsormais le franc pourraient tre rmunrs. (1.2277.02.012-015)

    Dans (45), car serait possible la place de en effet, mais son usage obligerait penser que la seule allusion au fait que les monnaies nationales sont dessubdivisions de leuro suffit montrer que linterprtation controverse seretourne contre ceux qui la dfendent. Outre que les lecteurs risqueraient de

    ne pas bien voir comment ce seul fait pourrait retourner ladite interprta-tion mentionne, ils risqueraient aussi davoir du mal avec la suite du texte.Dans une configuration du typeE-1. Car E1. Donc E2,E2 ne pourrait trerattach E1qui est subordonn E1, mais seulement E-1. Or cette in-terprtation, qui simposerait avec car, serait impossible vu le contenu de E1et de E2 : impossible en effet de saisir comment le fait que les dpts ban-caires qui sont comptabiliss en francs le sont aussi en euros pourrait d-couler du fait que ladoption de linterprtation mentionne se retourne

    contre ceux qui la diffusent.Dans (46), en effetintroduit une squence confirmative dont la premirephrase ne peut justifier elle seule que le matriel qui sera utilis pour lareconnaissance de lpave mentionne sera encore