Attractivité, développement territorial, emploi : des correspondances possibles ?

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toutefois des valeurs sûres : les ser- vices à la personne et ceux aux entre- prises, le BTP, l’hôtellerie- restauration et, désormais, le tou- risme. Les métiers du numérique, qui transcendent les secteurs, sont ceux qui, en pourcentage, progressent ac- tuellement le plus vite. L’accroisse- ment du nombre d’emplois, atteignant jusqu’à 150 % pour les of- fres locales dans l’e-commerce. 20 000 emplois numériques de- vraient ainsi voir le jour dans la mé- tropole les prochaines années. Il n’est alors pas surprenant de consta- ter que les lauréats du Palmarès des entreprises 2017 mené par Bordeaux Métropole et « La Tribune » soient respectivement Cap Gemini, Cdis- count et CGI. Le développement éco- nomique de Bordeaux file à toute vitesse et semble donc sur la bonne voie. Emploi Attractivité, développement territorial, emploi : des correspondances possibles ? Info Des emplois, d’accord, mais en- core faut-il se former et s’infor- mer pour y accéder. C’est pour que personne ne reste à quai et pour permettre à chacun de pren- dre le train en marche que le CAC33 organise mardi 31 janvier à la Halle des Douves de Bor- deaux une soirée gratuite durant laquelle seront proposés de nom- breux ateliers et rencontres pro- fessionnelles. Une conférence axée sur l’insertion profession- nelle des néo-Bordelais viendra conclure cet événement. Plus d’infos : cacgironde.fr Plus spacieux, rapide et fréquent : le train Paris-Bordeaux se modernise en 2017. Cette petite révolution marque la poursuite d’une tendance de fond qui aura vu en quelques années l’ex-Belle Endormie se transfigurer pour attirer sur son territoire de nombreux nouveaux arrivants. L’économie locale est-elle le moteur de cette nouvelle dynamique ? Chaque entreprise trouvera-t-elle la place d’y implanter son siège ? Quels secteurs font office de locomotive ? deS fLux raISONNéS ? C’est un fait reconnu par de nom- breux classements : Bordeaux et sa région attirent. Principalement en raison de son dynamisme, de son pa- trimoine, de sa qualité de vie, de son emplacement… Cette reconnais- sance se concrétise par un solde mi- gratoire positif et un taux de créations d’entreprise parmi les plus élevés en France. Mais l’arrivée mas- sive de nouveaux habitants n’est pas sans conséquence. L’attractivité rési- dentielle croît en effet davantage que l’attractivité économique, c’est-à-dire que le nombre d’emplois proposés. Ce phénomène est particulièrement visible auprès de la population cadre, en plus forte augmentation à Bor- deaux (+ 1,9 % annuellement) que sur le plan national (+ 0,9 %), mais dont le taux de chômage atteint ici 10,4 %, lorsqu’il est de 8 % à Toulouse et 9,7 % pour Nantes.La proximité renforcée de Bordeaux et Paris via la mise en service le 2 juillet de la LGV conduira notamment de nombreux Franciliens à s’installer dans la capi- tale girondine, avec pour risque une plus grande concurrence sur le mar- ché de l’emploi, une détérioration de la qualité de vie et, accessoire- ment, une montée des prix de l’im- mobilier. INfraStructureS et INveStISSe- meNtS pOur uN déveLOppemeNt réfLécHI Les responsables locaux sont donc conscients de la nécessité de devoir proposer plus d’emplois sur le terri- toire. Leur but est la création de 100 000 emplois d’ici à 2030 sur l’en- semble de la métropole, soit 7 000 emplois par an. Avec 7 800 em- plois créés en 2016, l’objectif a été atteint. Pour ce faire, les collectivités, dont le travail s’effectue à présent davantage en symbiose, espèrent at- tirer ici de grands groupes, syno- nymes d’importants recrutements, tout en permettant aux start-up et PME locales de naître et d’éclore. L’Opération d’intérêt national Eurat- lantique, autour de la gare Saint- Jean, reflète cette volonté de permettre à différents acteurs écono- miques de se regrouper et de se structurer. D’ici à 2019, 4 500 em- plois, plutôt liés à des activités du tertiaire supérieur, vont y être créés grâce à l’implantation de sociétés pu- bliques et privées. La métropole va également investir 130 millions d’euros à Mérignac d’ici à 2021 pour y renforcer l’activité aé- ronautique et spatiale, qui emploie déjà 35 000 personnes. Cette Opéra- tion d’intérêt métropolitain sur la première zone industrielle de Nou- velle-Aquitaine verra en outre l’émer- gence d’entreprises issues de la santé et du tertiaire. Tandis que Pessac et ses alentours orienteront leurs ef- forts autour de la recherche et de l’innovation, en lien de plus en plus étroit avec le monde de l’enseigne- ment. Enfin, la LGV devrait faire pro- gresser le tourisme d’affaires de 20 à 30 %. L’accroissement et la montée en gamme de l’offre hôtelière répon- dront à cette demande pour ainsi at- teindre, comme l’espère la métropole, le top 3 national dans l’accueil de congrès. SecteurS pOrteurS Quelques secteurs sont considérés comme particulièrement fertiles en termes d’emplois métropolitains : le numérique, l’industrie et l’aéronau- tique, le commerce et l’e-commerce, la santé. D’autres secteurs d’activités, même s’ils n’induisent pas toujours des recrutements de masse, restent GGau-AEstudio Le Belvédère, nouvelle extension de la gare Saint-Jean, accueillera 18 millions de voyageurs par an

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toutefois des valeurs sûres : les ser-vices à la personne et ceux aux entre-prises, le BTP, l’hôtellerie-restauration et, désormais, le tou-risme. Les métiers du numérique, quitranscendent les secteurs, sont ceuxqui, en pourcentage, progressent ac-tuellement le plus vite. L’accroisse-ment du nombre d’emplois,atteignant jusqu’à 150 % pour les of-fres locales dans l’e-commerce.20  000  emplois numériques de-vraient ainsi voir le jour dans la mé-tropole  les prochaines années. Iln’est alors pas surprenant de consta-ter que les lauréats du Palmarès desentreprises 2017 mené par BordeauxMétropole et «  La Tribune  » soientrespectivement Cap Gemini, Cdis-count et CGI. Le développement éco-nomique de Bordeaux file à toutevitesse et semble donc sur la bonnevoie.

Emploi

Attractivité, développement territorial,emploi : des correspondances possibles ?

InfoDes emplois, d’accord, mais en-core faut-il se former et s’infor-mer pour y accéder. C’est pourque personne ne reste à quai etpour permettre à chacun de pren-dre le train en marche que leCAC33 organise mardi 31 janvierà la Halle des Douves de Bor-deaux une soirée gratuite durantlaquelle seront proposés de nom-breux ateliers et rencontres pro-fessionnelles. Une conférenceaxée sur l’insertion profession-nelle des néo-Bordelais viendraconclure cet événement. Plus d’infos : cacgironde.fr

Plus spacieux, rapide et fréquent : le train Paris-Bordeaux se modernise en 2017.Cette petite révolution marque la poursuite d’une tendance de fond qui aura vu enquelques années l’ex-Belle Endormie se transfigurer pour attirer sur son territoirede nombreux nouveaux arrivants. L’économie locale est-elle le moteur de cettenouvelle dynamique ? Chaque entreprise trouvera-t-elle la place d’y implanter sonsiège ? Quels secteurs font office de locomotive ?

deS flux raISonnéS ?C’est un fait reconnu par de nom-breux classements : Bordeaux et sarégion attirent. Principalement enraison de son dynamisme, de son pa-trimoine, de sa qualité de vie, de sonemplacement… Cette reconnais-sance se concrétise par un solde mi-gratoire positif et un taux decréations d’entreprise parmi les plusélevés en France. Mais l’arrivée mas-sive de nouveaux habitants n’est passans conséquence. L’attractivité rési-dentielle croît en effet davantage quel’attractivité économique, c’est-à-direque le nombre d’emplois proposés.Ce phénomène est particulièrement

visible auprès de la population cadre,en plus forte augmentation à Bor-deaux (+ 1,9 % annuellement) quesur le plan national (+ 0,9 %), maisdont le taux de chômage atteint ici10,4 %, lorsqu’il est de 8 % à Toulouseet 9,7  % pour Nantes.La proximitérenforcée de Bordeaux et Paris via lamise en service le 2 juillet de la LGVconduira notamment de nombreuxFranciliens à s’installer dans la capi-tale girondine, avec pour risque uneplus grande concurrence sur le mar-ché de l’emploi, une détériorationde la qualité de vie et, accessoire-ment, une montée des prix de l’im-mobilier.

InfraStructureS et InveStISSe-mentS pour un développementréfléchILes responsables locaux sont doncconscients de la nécessité de devoirproposer plus d’emplois sur le terri-toire. Leur but est la création de100 000 emplois d’ici à 2030 sur l’en-semble de la métropole, soit7 000 emplois par an. Avec 7 800 em-plois créés en 2016, l’objectif a étéatteint. Pour ce faire, les collectivités,dont le travail s’effectue à présentdavantage en symbiose, espèrent at-tirer ici de grands groupes, syno-nymes d’importants recrutements,tout en permettant aux start-up et

PME locales de naître et d’éclore.L’Opération d’intérêt national Eurat-lantique, autour de la gare Saint-Jean, reflète cette volonté depermettre à différents acteurs écono-miques de se regrouper et de sestructurer. D’ici à 2019, 4  500  em-plois, plutôt liés à des activités dutertiaire supérieur, vont y être créésgrâce à l’implantation de sociétés pu-bliques et privées.La métropole va également investir130 millions d’euros à Mérignac d’icià 2021 pour y renforcer l’activité aé-ronautique et spatiale, qui emploiedéjà 35 000 personnes. Cette Opéra-tion d’intérêt métropolitain sur lapremière zone industrielle de Nou-velle-Aquitaine verra en outre l’émer-gence d’entreprises issues de la santéet du tertiaire. Tandis que Pessac etses alentours orienteront leurs ef-forts autour de la recherche et del’innovation, en lien de plus en plusétroit avec le monde de l’enseigne-ment. Enfin, la LGV devrait faire pro-gresser le tourisme d’affaires de 20 à30 %. L’accroissement et la montéeen gamme de l’offre hôtelière répon-dront à cette demande pour ainsi at-teindre, comme l’espère lamétropole, le top 3 national dansl’accueil de congrès.

SecteurS porteurSQuelques secteurs sont considéréscomme particulièrement fertiles entermes d’emplois métropolitains : lenumérique, l’industrie et l’aéronau-tique, le commerce et l’e-commerce,la santé. D’autres secteurs d’activités,même s’ils n’induisent pas toujoursdes recrutements de masse, restent

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Le Belvédère, nouvelle extension de la gare Saint-Jean, accueillera 18 millions de voyageurs par an