Astrolabe 7

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ALBY-QUERCY-ROUERGUE DEVIENT : « TERRES DU TEMPLE »: A.L.G.D.G.A.D.L.U. Février 2013, N°7 L’ASTROLABE Le journal des Frères DE TERRES DU TEMPLE Le journal des Frères DE TERRES DU TEMPLE Le journal des Frères DE TERRES DU TEMPLE Le journal des Frères DE TERRES DU TEMPLE Sommaire : - 8ème Communication provinciale - l’Abbaye de Sorèze - Photos de la cérémonie - Discours du Grand Orateur - le Pôle Solidarité - le Pôle Formation - La Transmission initiatique - les conditions de l’Initiation 8° Communication provin- ciale à Sorèze Extraits de l'allocution du Grand Maître Provincial, Indiquant en liminaire que l'exercice allait être redoutable devant un au- ditoire éminent composé de plus de 400 frères « Vous accueillir tous en ce lieu, en cette ancienne ab- baye école royale et mili- taire de Sorèze, est pour nous une source de joie très pure mêlée d'une in- tense satisfaction, car quels que soient les vents, le plus souvent contraires, qui ont soufflé ces derniers temps sur le monde ma- çonnique, nos Frères, en cette Province, dans leur très grande majorité, sont Citation "Tu n'auras pas d'autre de- meure que ton cœur, car sur la Terre où nous sommes des voyageurs, nul ne bâtira sa demeure permanente. Tu n'auras pas d'autre demeure que ton cœur. Alors, autour de lui, dans l'atmosphère ardente qui naît de lui, qui l'enveloppe et qui aspire tous les rayons des choses qu'il désire, évoque le silence et le divin silence... le silence est le vase où tu bois la beauté. Toi qui passes ici, certain mais ballotté entre ta vie ré- elle et ta vie apparente, ta vie réelle et ta vie véhémente comme la passion, le tonner- re et la mort, couvre d'un voile d'ombre et de nuit le trésor de cette vie intérieure, que mesure entre les âmes la meilleure et la plus pure...". Victor-Emile MICHELET (1861-1938) « Votre présence, à la fois nombreuse, très nombreuse mais surtout lumineuse, aux côtés de vos Vénérables Maîtres, au terme de ces trois années pour le moins compliquées, intellec- tuellement confuses, où sur l'autel du discerne- ment Nicolas Machiavel n'aurait pu écrire son manuscrit autographe, est un puissant encoura- gement de continuer, ensemble, à œuvrer sur le plus beau chantier des bâtisseurs, celui de la Connaissance »… « Le besoin se faisait ressentir de nous ras- sembler, surtout en des (Suite pages 4 à 6) restés constants et fidè- les aux fondamentaux de l'Ordre ». "Redoutable Très Res- pectable Grand Maître car nous nous exprimons devant vous, le Chef de l'Ordre maçonnique en France, dans un lieu chargé de symboles, dans cette salle dite des Bustes ou des Illustres, lieu de mémoire, orné d'un riche panthéon de grands hommes, anciens élèves, pour certains Francs-maçons"… Concluant cette intro- duction par un propos sur la fresque orientale représentant Moïse dont les seuls présents relevè- rent l'humour.

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ALBY-QUERCY-ROUERGUE DEVIENT :

« TERRES DU TEMPLE »:

A . L . G . D . G . A . D . L . U .

Février 2013, N°7

L ’ A S T R O L A B E

Le journal des Frères DE TERRES DU TEMPLELe journal des Frères DE TERRES DU TEMPLELe journal des Frères DE TERRES DU TEMPLELe journal des Frères DE TERRES DU TEMPLE

Sommaire :

- 8ème Communication provinciale

- l’Abbaye de Sorèze

- Photos de la cérémonie

- Discours du Grand Orateur

- le Pôle Solidarité

- le Pôle Formation

- La Transmission initiatique

- les conditions de l’Initiation

8° Communication provin-

ciale à Sorèze

Extraits de l'allocution du

Grand Maître Provincial,

Indiquant en liminaire

que l'exercice allait être

redoutable devant un au-

ditoire éminent composé

de plus de 400 frères

« Vous accueillir tous en ce

lieu, en cette ancienne ab-

baye école royale et mili-

taire de Sorèze, est pour

nous une source de joie

très pure mêlée d'une in-

tense satisfaction, car

quels que soient les vents,

le plus souvent contraires,

qui ont soufflé ces derniers

temps sur le monde ma-

çonnique, nos Frères, en

cette Province, dans leur

très grande majorité, sont

Citation

"Tu n'auras pas d'autre de-

meure que ton cœur, car sur

la Terre où nous sommes des

voyageurs, nul ne bâtira sa

demeure permanente. Tu

n'auras pas d'autre demeure

que ton cœur. Alors, autour

de lui, dans l'atmosphère

ardente qui naît de lui, qui

l'enveloppe et qui aspire tous

les rayons des choses qu'il

désire, évoque le silence et le

divin silence... le silence est

le vase où tu bois la beauté.

Toi qui passes ici, certain

mais ballotté entre ta vie ré-

elle et ta vie apparente, ta vie

réelle et ta vie véhémente

comme la passion, le tonner-

re et la mort, couvre d'un

voile d'ombre et de nuit le

trésor de cette vie intérieure,

que mesure entre les âmes la

meilleure et la plus pure...".

Victor-Emile MICHELET

(1861-1938)

« Votre présence, à la

fois nombreuse, très

nombreuse mais surtout

lumineuse, aux côtés de

vos Vénérables Maîtres,

au terme de ces trois

années pour le moins

compliquées, intellec-

tuellement confuses, où

sur l'autel du discerne-

ment Nicolas Machiavel

n'aurait pu écrire son

manuscrit autographe,

est un puissant encoura-

gement de continuer,

ensemble, à œuvrer sur

le plus beau chantier des

bâtisseurs, celui de la

Connaissance »…

« Le besoin se faisait

ressentir de nous ras-

sembler, surtout en des

(Suite pages 4 à 6)

restés constants et fidè-

les aux fondamentaux de

l'Ordre ».

"Redoutable Très Res-

pectable Grand Maître

car nous nous exprimons

devant vous, le Chef de

l'Ordre maçonnique en

France, dans un lieu

chargé de symboles,

dans cette salle dite des

Bustes ou des Illustres,

lieu de mémoire, orné

d'un riche panthéon de

grands hommes, anciens

élèves, pour certains

Francs-maçons"…

Concluant cette intro-

duction par un propos

sur la fresque orientale

représentant Moïse dont

les seuls présents relevè-

rent l'humour.

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Fondée au VIIIème siècle, elle fut affiliée en 1638 à la Congrégation de Saint-Maur (ordre bénédictin) , favorable aux travaux intellectuels, à "l’érudition scientifique" et à l’enseignement. Un des premiers élèves, devenu Dom de Vic (1670-1734) , écrira en 1730 avec Dom Vaissète, "L’histoire générale du Languedoc", un énorme ouvrage encore utilisé aujourd’hui par les chercheurs.

En 1776 Louis XVI élève au rang d’Ecole Royale Militaire l’Abbaye de Sorèze qui devient ainsi l’une des douze Écoles Royales Militaires du royaume. L’enseignement y est novateur, le recrutement devient inter-national.

UN LIEU ILLUSTRE POUR UN EVENEMENT FONDATEUR :

L’ABBAYE DE SOREZE

Salle des Illustres

« Messieurs, nous sommes à une époque où la

noblesse c'est le travail. Vous avez des erreurs

à vaincre et le monde à gouverner par l'ascen-

dant de l'intelligence et du dévouement. ».

Lacordaire

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Une cérémonie empreinte de solennité et de fraternité

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lieux où régissent les règles du

silence et de la rigueur, mais aussi

de créations et d’expériences au-

thentiques, des lieux de rencontres

et de ressourcement, de réflexion

et de recueillement, là où les ma-

çons aiment à venir se retrouver et

l’humain se réconcilier avec lui-

même »

« Vous avez massivement répondu.

Nous en sommes honorés. Soyez

en remerciés ».

Notre Grande Loge Provinciale, se

réunit de nouveau, en cette abbaye

qui s’érige pour nous en exemple.

En exemple en effet, car depuis le

Moyen-âge jusqu'à notre ère

contemporaine, elle a traversé les

siècles, secouée par des crises suc-

cessives, et cependant, tous ceux

qui ont eu en charge la destinée de

cet établissement, se sont efforcés

d’en maintenir l'esprit, fait de goût

de la tradition, du travail mais

aussi d'ouverture.

Intelligence et mémoire d'un lieu,

ou raisonnent encore les paroles

du Père Lacordaire "C'est une école

ou la religion, les lettres, les scien-

ces et les arts, Religionis, Scientis,

Artibus, et Armis, c'est à dire le

divin, le réel, le beau et l'aimable

se partagent les heures d'un jeune

homme et se disputent son cœur,

afin de jeter en lui les fondements

si difficiles et si complexes de la vie

d'un homme".

Entre Tradition et modernité, l’im-

prégnation d'une culture qui se

projette dans l'histoire de cette

école est comparable, vous en

conviendrez à notre Province dont

nous écrivons ensemble les chroni-

ques, en coproduction depuis le 29

janvier 2005, sans bien entendu

faire l'impasse sur les doutes et les

questionnements qui ont jalonné

ces trente-six derniers mois.

Trois douloureuses années heur-

tées par le hochet des vanités, sur

la mécanique immuable du pouvoir

avec son arsenal de cruautés, de

faiblesses, de trahisons et de des-

tins broyés où les insomnies

étaient devenues coutumières au

même rang que les calomnies.

L’épisode restera une blessure,

mais loin de nous séparer, cette

période nous a profondément unis.

Faut-il cependant y revenir quand

nous nous projetons maintenant

dans l'avenir, particulièrement au

sein d'une province composée de

Francs-maçons au raisonnement

sain, tous capables d'exaltation

juvénile, qui ont cette intelligence

d'esprit et cette générosité sans

égale en cette terre hospitalière.

Celle de Francs-maçons qui n'ont

qu'un seul but, celui de se rendre

mutuellement agréable et de s'unir

dans le noble dessein d'être heu-

reux et de cultiver le bonheur.

Celle de Francs-maçons qui au sein

de leur Loge, vivent et travaillent

sereinement, respectueux de la

culture des mystères, se compor-

tant conformément à la Règle, en

éliminant les pensées parasites et

serviles".

Incitant dans les propos qui suivi-

rent à conserver un cap d'excellen-

ce ;

"dans la transmission, dans la

connaissance et la pratique de cha-

que rite. Un cap d’excellence prin-

cipalement dans le choix des profa-

nes que nous approcherons.

Cherchons constamment leur pré-

ciosité, leur essence et la raison de

leur quête. L’autel de la qualité ne

s’accommode jamais de grand nom-

bre".

Un cap d'excellence dans la conti-

nuité de tous les chantiers que nous

avons ouverts ;

- avec nos œuvres hospitalières,

le pôle santé-solidarité-emploi,

qui a prouvé son utilité et son effi-

cacité. Nous pouvons rendre hom-

mage aux Frères qui l'ont animé et

qui vont continuer, dans une inva-

riable discrétion, à la diriger avec

efficacité.

- avec la formation et l'instruc-

tion dont les Grands Surveillants

provinciaux, les Précepteurs des

rites, les Vénérables Maîtres des

Loges provinciales d'Instruction,

seront le pivot, sans pour ceci pren-

dre le pas, et loin s’en faut, sur le

travail essentiel qui doit se faire par

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Suite du discours du Grand Maître provincial

8ème communication à Sorèze

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et dans l'Atelier,

- il en sera de même pour notre

Loge de Recherche "Le Collège

de la Vraye Lumière" dont la flam-

me, certes un peu vacillante de ces

derniers temps, va se raviver sous

la présidence de notre Grand Ora-

teur. Nous l'ouvrirons à tous les

Frères de notre Province. Elle se-

ra l'athanor de vos réflexions, de

vos questionnements, de vos éton-

nements, de vos recherches.

- avec les Grands Intendants dont

je tiens à mettre en exergue tout

spécialement aujourd'hui leur dis-

ponibilité et leurs compétences, au

regard du résultat.

Une continuité dans les choix ini-

tiaux et dans l'engagement des

Grands Officiers provinciaux qui

sont et resteront toujours à la dis-

position et au service de chaque

Loge dans un même souci d'exi-

gence de qualité et de fraternité.

« Tout Ceci n'est pas sans nous

rappeler l'héritage que nous ont

légué ces chevaliers, Gardien du

Temple, qui dans cette longue

tranche de terre du Limousin finis-

sant aux contreforts du Langue-

doc, bâtirent des commanderies,

sur des terres isolées afin d'assu-

rer la protection des populations

alentours, accueillant les pèlerins

de toutes confessions, maîtrisant

leur art, finançant leurs œuvres,

cultivant et protégeant leurs se-

crets, gardiens, détenteurs et dé-

fenseurs de la tradition, derniers

remparts entre le monde extérieur

et le monde divin dont ils rassem-

blaient les diverses manifestations

afin de les transmettre aux généra-

tions futures ».

Citant ensuite René Guénon qui

vantait les mérites des Templiers

où sur ces terres, celles du Temple,

ils tinrent le flambeau spirituel de

l’Occident et affichèrent leur neu-

tralité dans la croisade contre les

Albigeois... Comme les Frères de la

Province ont affiché la leur"

« Sur des terres d'accueil, des ter-

res où règnent la sérénité et la

concorde, et chaque maçon de notre

Obédience, se trouvant sur ces ter-

res et même un peu au-delà s’ils

sont en recherche, éclairés et fé-

conds du bien, mais aussi du beau,

du rare et du merveilleux, s’ils vi-

vent leur état d'Initié, ils y trouve-

ront toujours un havre de Paix »

Insistant par la suite sur le fait

que cette réalisation se tisse aussi

dans un savant maillage de senti-

ments, celui du bonheur, du plaisir

et de la fierté de la condition de

Maçon, adossé à un concept ; l'égré-

gore et à un principe : la confiance.

« La confiance entre nous et en

vous Très respectable Grand Maî-

tre.

Vous, qui avez maintenant en

charge les destinées de notre sécu-

laire "Maison",

Héraclite disait " C'est à force d'es-

pérance que l'on rencontre l'inespé-

ré"

Vous êtes l'inespéré Très Respecta-

ble Grand Maître.

Nous connaissons vos talents. Ils

sont nombreux. De votre qualité

d'écriture, à votre éloquence lorsque

vous assumiez la fonction de Grand

Orateur, tel le Père Lacordaire pré-

dicateur et rhétoricien de ces lieux".

"Beaucoup ici ont été témoins de

votre exaltante allocution d'investi-

ture et dans nos terres, comment ne

pas citer Laurent Tailhade, Franc-

maçon occitan, célèbre pamphlétai-

re de la fin du XIXème ?

Il vous aurait sans aucun doute as-

similé à Jaurès, qu’il admirait sans

retenue. Il l'évoquait en ces mots

que je me permets de citer :

"Quand il parlait, c'était un mirage,

un enchantement, une sorte d'extase,

comme si quelque force invisible

nous eût portés vers l'orateur, en-

trainés dans son chemin, de la mê-

me façon que l'aimant attire

l'acier" .....

Mais aussi, Très Respectable Grand

Maître, celui d'administrateur, de

rassembleur, fidèle et généreux

dans ses engagements et surtout

celle d'un Maçon, parfait sachant

des règlements us et coutumes de

notre Grande Loge et je sais que

vous avez, chevillé au corps, cette

éthique, cette conception de son uni-

té et de son identité.

Et bien que la situation soit com-

plexe pour repositionner notre Obé-

dience dans la Voie qu’elle n’aurait

jamais dû quitter, délicate pour re-

couvrer cette assise qu’est la Recon-

naissance de notre Grande Loge

Mère, vous êtes Très Respectable

Grand Maître, notre espoir, l’espoir

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des Membres de la Grande Loge

Nationale Française et nous som-

mes et serons à vos côtés, avec une

bonne conscience comme seule ré-

compense et l’histoire, pour juge

ultime".

Remerciant le Grand Maître de

son soutien et du confort de sa pré-

sence avec à ses côtés celle du

Grand Maître d’honneur et ancien

Grand Maître,

« Elle légitime notre engagement.

Et je me permets au nom de tous

les Frères de la province des

« Terres du Temple » de former les

vœux les plus sincères de réussite

afin que toute la durée de votre

mandat soit une superbe sympho-

nie de fraternité ».

Puis vint celle des Grands Offi-

ciers de la Grande loge qui nous

ont fait l’honneur d’assister à nos

travaux et particulièrement aux

Grands Maitres provinciaux des

Provinces d’Occitanie, de Septima-

nie et de Guyenne Gascogne ;

"Cette ancienne Occitanie aujour-

d'hui réunifiée par la qualité des

hommes qui l’administreront, dans

un état d’esprit apaisé, un état

d’esprit maçonnique".

Et concluant à l'adresse de tous les

Frères

"en parcourant ce chemin qu'est

toute connaissance, soyez les por-

teurs et les témoins de ce que nous

représentons. Soyons donc lumi-

neux, afin que chacun dans sa

sphère, redonne du sens à l’exis-

tence, et apporte une parcelle de

bonheur car j’ai toujours eu la fai-

blesse de penser que nous sommes

ces chercheurs de Lumière en quê-

te d’une « inaccessible étoile » qui

s’approprient au jour le jour le

message de l’un des premiers Sa-

ges du bouddhisme tibétain :

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« Allez le cœur débordant de

compassion ;

Dans ce monde que la douleur

déchire,

Soyez les instructeurs et

En quelque lieu que ce soit

Où règnent les Ténèbres de

l’ignorance,

Allumez-y un flambeau ».

Et en se levant devant tous les frè-

res de la Province des Terres du

Temple

« A l’intime de chacun mes vœux de

paix profonde. »

qui debout, lui rendirent l'homma-

ge en une longue batterie d'allé-

gresse

R.E.R. R.E. R.E.A.A. R.Y.N.S. R.S.E. R.F.

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Discours du Grand Orateur provincial

Bâtir dans la joie, la paix et l’harmonie

Au commencement était la Parole. En tête lui le Logos. En fondation, lui la Parole éternelle qui désigne en vérité la Parole créatrice et aimante, structurant et charpentant la création. Il y avait un charpentier à Nazareth.

C’est la signature de Jo’hanan, notre Jean, ce Logos de Jean, que nous évo-quons comme fondement-même de notre démarche maçonnique ; on pourrait dire très authentiquement et sans jeux de mots que le Logos anime la Loge. Il l’anime pour construire. C’est un pro-cessus véritablement biologique, qui construit de l’intérieur, et qui dépasse l’être construit lui-même. La maçonnerie est très puis-sante, très sage, forte et belle. Plus forte même que les maçons.

Oui le maçon a 3 viati-ques : bâtir, bâtir, bâtir. Pour cela il s’appuie sur 3 verbes que le monde profane n’aime pas beaucoup, qui ne sont pas à la mode, qui ne font pas recette : travail-ler, travailler, travailler. Il répond à un appel frappé trois fois à la porte du cœur et qui lui dit incessamment : en marche, en marche, en marche.

« Ils virent l’Étoile se lever à l’O:. et se mirent en marche ». En marche, telle est bien la vie du maçon, selon l’expression hébraïque traduisant le bonheur de la rectitude devant le Grand Architecte.

Vocable traduit généralement par le mot heureux, mais qu’André Chouraqui a fort justement remplacé par « en mar-che » dans les béatitudes. État dynami-que de l’homme qui construit, la Dé-marche maçonnique ne peut s’initier que par le désir intime de l’être, par l’adhé-sion sereine - la sagesse -, pleine - la force - et joyeuse - la beauté. Elle ne peut donc, in principio, qu’être la démarche d’un seul homme, le Maçon lui même. Pour autant, elle n’est jamais, absolu-ment jamais, celle d’un homme seul, tant

la fraternité lui est consubstantielle ; le Maçon progresse sur son chemin avec, pour et grâce aux mains fraternelles qui l’accompagnent.

Libre par nature, cette démarche est en substance une sublime incarnation dans une construction, dans laquelle chacun trouve sa juste place. Et chacun est im-portant, autant la clé de voûte majes-tueuse que la pierre d’assise sans laquelle l’édifice ne trouverait aucune stabilité, autant la poutre maîtresse que l’humble lucarne sans laquelle la lumière ne peut éclairer.

Au sens matériel, la démarche du Maçon est bien un pas constructif, un pas vers l’avenir, un pas vers l’O :. Le jeu des forces qui fondent la marche est d’ail-leurs intéressant à observer : le marcheur est en déséquilibre vers l’avant, en chute libre - seule la vérité rend libre – libre vers le devenir, de manière active, selon un cheminement balisé mais que chacun doit cependant se construire. Cette dé-marche autour du quadrangle borné par les quatre colonnes – quatre colonnes - et sur le pavé de l’enceinte sacrée irrigue en vérité la démarche sacrée de l’homme dans son existence matérielle et spiri-tuelle.

Il est impossible d’en faire le tour si l’on peut dire, mais on peut insister sur la sagesse du pas, pulsation au sens du

cœur, sur la force du mouvement orbital, cyclique mais toujours nouveau, et sur la beauté de la déambulation, qui mérite le plus grand respect.

Ce pas, ce mouvement, cette danse devant le Grand Architecte nécessite de notre part le plus grand soin, y compris matériel, pour refléter la grandeur du travail Ma-çonnique en général et l’amour de notre œuvre en particulier.

La physique contemporaine a découvert, dans la théorie des cordes, l’importance de la dualité transitoire (complet) et cyclique

(local) ; autrement dit, ce qui est en haut est com-me ce qui est en bas. Ce n’est pas un scoop pour les maçons, qui n’ont pas attendu le 21ème siècle pour comprendre cela…

Au sens immatériel, la démarche Maçonnique est essentiellement structurante. Elle nous conduit vers la lumière absolue du Levant : je lui donnerai l’Étoile du Matin. Le Maçon est un bâtisseur passionné, rigueur, harmonie et sérénité des nefs, ar-ceaux et voûtes tradui-sant en réalité le réseau d’interactions construc-tives édifiant la vie mê-

me du Maçon. Droiture de l’être, justice dans l’action, lumière dans l’esprit, il chemine vers l’O:. selon les règles de l’Ordre. Là aussi, le Maçon est loin du monde profane qui a tendance à ériger le désordre en valeur, et la paresse en modè-le.

Sous le regard du Grand Architecte, sous l’autorité éclairée, puissante et bienveil-lante de notre TRGM, sous la fraternelle coopération des Maçons libres, justes et reconnus, nous construisons, en dehors du temps, en toute liberté et en toute sérénité, le grand œuvre.

Il est fondamental d’insister sur le fait que l’agitation – l’entropie ou la dispersion – sont totalement en dehors du champ ma-çonnique. Nos trois piliers nous le rappel-lent merveilleusement. Au risque d’insis-

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ter… alors insistons.

La sagesse d’abord, c’est à dire la ri-gueur dans notre travail et l’honneur dans notre conduite ; honneur au singu-lier totalement orthogonal aux honneurs au pluriel. Sagesse donc par la droiture et la fidélité de l’équerre.

La force ensuite, c’est en vérité l’har-monie retrouvée – quel bonheur – car l’autorité – la vraie – est totalement contraire à l’autoritarisme, tant il est vrai que la bonté est l’exact contraire de la faiblesse. Force de la Maçonnerie, qui est en vérité infiniment plus grande que nous et nos ambitions.

La beauté enfin de la sérénité du vent laminaire qui nous pousse vers l’O :., comme Ulysse et son bateau. Le Zéphyr qui propulse calmement mais sûrement, guidé à l’arrière par Alpha de la Carène qui a pris le nom du pilote d’Ulysse – Canobos d’où l’étoile Canopus, qui guide toujours nos sondes spatiales – et à l’avant par une autre étoile levée à l’O :. : si tu veux que ton sillon soit droit, attèle ta charrue à une étoile.

Sagesse, Force et Beauté de notre cons-truction vers la parole créatrice - c’est le Logos de l’Évangile, il nous faut main-tenant bâtir la cité en regardant en avant vers le haut et vers l’avenir, en associant une démarche spirituelle au travail de nos mains, qui a néanmoins valeur éter-nelle. Travail honnête, régulier et recon-nu. Ces mots, qui ont déjà un sens fort même pour le profane, en ont un encore bien plus transcendant pour le Maçon.

L’Art Royal, cette abbaye royale est le lieu pour en parler. Vaincre nos pas-sions, soumettre nos volontés et faire de nouveaux progrès en maçonnerie.

Vaincre nos passions, c’est la sagesse. Il ne s’agit en rien d’un processus destruc-teur, bien au contraire – nous sommes une arme de construction massive. Il s’agit de mettre notre énergie au service de l’œuvre. Il s’agit d’orienter l’entropie. Permettez une comparaison liée à la propulsion. Dans une chambre de com-bustion, le plasma s’agite dans tous les sens : pression et température élevées (c’est l’enthalpie) mais le mouvement d’ensemble est nul. C’est un mouvement Brownien, à résultante statistiquement nulle. La tuyère oriente tout cela pour propulser, c’est ce qui donne l’efficacité du moteur. Après s’être agité, il faut tous tirer ensemble dans la même direction. Vaincre nos passions c’est donner notre

puissance au service de la construction.

Soumettre nos volontés, c’est la force d’avancer en avant et vers le haut. Comme pour la victoire sur les passions, la soumission n’est en rien un abatte-ment mais bien une orientation de notre vouloir, de notre ego, de notre être, vers l’architecture de l’œuvre.

Point de vains débats, point de désordre, point de discussions mais bien l’amour de notre Temple qui n’est pas fait de main d’homme.

Faire de nouveaux progrès en maçonne-rie, c’est la beauté de la nouveauté per-pétuelle, de la parole retrouvée chaque jour, du pas en avant quotidien. La joie humble de progresser, de découvrir et bâtir ensemble. La joie du soleil après la tempête, sérénité forte et belle que Bee-thoven a admirablement décrit en har-monie dans sa symphonie pastorale après l’orage.

Sur un contrepoint extraordinaire éma-nant des volutes ioniques de doubles croches continues émergent des pizzicati discrets sur un rythme cardiaque qui est la véritable pulsation de la vie, qui ponctue la lumière et la paix retrouvées. Et irrésistiblement, je pense à la paix retrouvée après l’averse, à l’arc-en-ciel qui rappelle l’Alliance ; aujourd’hui, j’ai eu l’impression que nous avions un G.M. a chaque pied de l’arc : le National à l’un, le Provincial à l’autre. Cet Arc qui unit la Terre – les deux pieds – au Ciel – le sommet de l’Arc.

Joie, paix et harmonie : la joie de la vie. En lui était la vie. La paix – Shalom qui veut dire salut et paix, comme Mir, en

Russe, signifie la paix et l’univers. Dieu des Armées Célestes, c’est à dire des étoiles, c’est à dire Dieu de l’univers. Harmonie des sphères et des proportions, harmonie spirituelle de la fraternité re-trouvée chaque jour. Qu’il est bon, qu’il est doux d’habiter en Frères tous ensem-ble.

Le bon pilote se reconnaît dans les turbu-lences, il sait mener son vaisseau selon le bon cap, la bonne étoile. Dans notre belle obédience, dans notre belle province, dans nos loges qui sont le foyer de la construc-tion, réjouissons-nous, mes FF. bien ai-més, de la joie qui nous est donnée de bâtir ensemble. En vérité, nous n’avons jamais cessé de bâtir, et nous ne cesserons jamais car nous sommes mûs par l’amour de la construction dans la fraternité, mes FF. le bonheur d’être Maçons.

J’ai dit, T.R.G.M.

TVF Yves GOURINAT

« Au commencement

était le Verbe,

et le Verbe était Dieu…

et le Verbe s’est fait

chair

et il a habité parmi

nous… »

(Evangile selon Saint-Jean)

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POLE SOLIDARITE Au-delà des apparences, sonder et comprendre le cœur de chacun.

Parce que nous sommes Frères, nous devons lire, dans le cœur de nos FF, leurs préoccupations.

Pourtant, beaucoup d’entre nous, par pudeur, n’osent pas ouvrir leur cœur quand ils ont des soucis, financiers, de santé physique ou morale.

Là est le paradoxe apparent que nous devons dépasser ! Là est la clé : obser-ver, écouter, interroger, discrètement mais fermement, aller au-delà de l’appa-rence et percevoir le cœur.

Qui ? Tous, bien sûr. Les Parrains, les Jumeaux, les FF Surveillants, les VM, les Hospitaliers, ceux qui sont assis sur la Colonne d’en Face, les Maîtres des Ban-quets, qui remarquent une absence nou-velle et fréquente à l’Agape, les FF dont le métier est d’écouter et de détecter, les FF dont les Progrès dans l’Art Royal leur ont permis d’écouter, nous sommes TOUS concernés.

Le pôle Hospitalier est là pour servir les FF dans le besoin. Nous pouvons agir, agir avec détermination et bienveillance Fraternelle, si, et uniquement si nous sommes sollicités.

Conformément à l’organisation de l’équi-pe précédente qui, sous la responsabilité du RF Raymond ABRAHAM, a su réelle-ment faire un travail merveilleux au Servi-ce des FF, notre GMP a souhaité organiser deux pôles prioritaires :

L’Emploi , qui grâce aux actions du R.F. Guy DAUMAS CONDOMINES, a pour but de mettre en relation des demandeurs d’emploi et des offres d’emploi. Signalez-nous toutes les offres que vous proposez. En ces temps de crise, c’est un grand nombre de FF qui recherche un emploi. Envoyez-nous également les coordonnées de FF en recherche d’emploi, afin que nous puissions faire notre possible. La Santé, grâce au travail du TVF Jean- Philippe DAKHIL, a pour but d’accélérer l’accès à nos FF malades et à leurs famil-les aux soins les plus adaptés. Si vous êtes Praticien de Santé, dites-le nous. Si l’un de nos FF a un souci de santé, et besoin de notre aide, contactez-nous im-médiatement.

Tout cela, bien sûr, sera fait grâce aux dons qui pourront être faits à l’OAF Provincial, dont l’administration sera traitée par notre TVF Alain BUCHHOLZ.

Nous contacter : (notez-le dès maintenant en mémoire de vos PC et portables, car quand vous en aurez besoin vous n’aurez pas forcément l’ « Astrolabe » à portée de mains!)

TVF Michel GUIERRE

ASSISTANCE

SANTE

EMPLOI

SECOURS

AMOUR

ECOUTE

ENTRAIDE

ACCOMPAGNEMENT

ACCUEIL

SOUTIEN

Une seule adresse mail :

[email protected]

Des téléphones :

Michel GUIERRE 06 07 29 62 11

Jean-Philippe DAKHIL

06 08 84 73 23

Guy DAUMAS-CONDOMINES 06 81 58 20 80

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LE POLE DE FORMATION

Retrouver, dans une obédience régulière, ce que l’on est venu chercher:

le développement personnel

Dans son discours d’Installation, notre G.M., le T.R.F. Jean-Pierre Servel, a présenté son programme de travail, dont en particulier l’importance qu’il accorde à la formation et à l’instruction des Frè-res au sein des Loges, et au rôle que doivent jouer les Officiers Nationaux et Provinciaux.

Notre G.M.P., le T.R.F. Christian Bon-zi, demande à son collège Provincial de mettre en œuvre cette volonté, et de travailler à l’accompagnement des Lo-ges dans cette mission de transmission, engagement que nous avons tous pris le jour de notre initiation. Il ne s’agit pas de se substituer aux V.M. et Surveillants des Loges, mais de leur apporter des outils et des compléments de connais-sance. Il a ainsi constitué un pôle formation suivant trois composantes en interrela-tions :

- formation maçonnique, - instruction aux Rites - culture maçonnique

Formation maçonnique Peut-on imaginer appartenir à une orga-nisation dont on ne connaitrait pas les structures, le fonctionnement, les règles et les obligations individuelles et collec-tives ? L’appartenance à la maçonnerie deman-de que nous en connaissions les fonde-ments, les origines, les évolutions, c’est-à-dire son histoire, et plus spécifique-ment celle de notre obédience. La G.L.N.F. nous offre la richesse de pouvoir pratiquer la maçonnerie selon 6 rites différents, dont nous connaissons mal les différences et les convergences. Les 1er et 2nd Surveillants Provinciaux, animeront des réunions de formation pour essayer de combler ces lacunes et pour répondre aux interrogations des Frères. Elles seront destinées aux Sur-veillants des Loges, mais aussi plus largement aux Maîtres et Compagnons pour le Premier et aux Apprentis pour le Second.

L ’ASTROLABE

Instruction aux Rites Avons-nous une bonne connaissance du rite qui nous est si cher, avec ses spécifi-cités, ses origines, le parcours initiatique qu’il propose, tant au sein de l’obédience que dans les ordres qui y sont rattachés ? Les Précepteurs des Rites ont cette mis-sion d’accompagner les Surveillants et les Officiers des Loges, par des interven-tions qu’ils feront au cours de Tenues des Loges d’Instruction. Ces Loges d’Instruction ont de plus le rôle de rappeler aux Officiers et Maîtres des Loges, les fondements et sens des rituels, ainsi que leur pratique afin que les messages initiatiques puissent être perçus par les récipiendaires, qui un jour transmettrons à leur tour. Culture maçonnique Notre obédience et notre Province sont détenteurs de richesses humaines, avec des maçons érudits, et livresques, sur lesquels nous devons pouvoir nous ap-puyer dans notre cheminement vers la perfection et la Connaissance. L’accès de tous à ces savoirs doit être facilité et encouragé par un rayonnement large en interne comme en externe. Le pôle Villard de Honnecourt, la biblio-thèque, des expositions, des conférences, la Loge de Recherche Provinciale, sont les principaux outils orchestrés par le grand Orateur provincial pour tous les frères désireux d’approfondir leurs re-cherches.

TVF Bruno STEVERLYNCK Grand Surintendant Provincial

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PREMIERE NOMINATION D’UN GRAND

OFFICIER PAR LE GRAND MAITRE

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Sur proposition du Grand Maître Provincial, le Grand Maître de la Grande Loge Nationale Française a pour la première fois, lors d'une Communication de Grande Loge Provinciale, nommé un Grand Officier en la personne de notre Bien Aimé Frère Christian PARPET né le 1er septembre 1921, Initié le 4 janvier 1978 Une nomination qui récompense les services rendus à l'Ordre, qui récompense le dynamis-me, le dévouement, la disponibilité quotidien-ne de Christian PARPET, qui malgré l'âge as-siste aux Tenues de sa loge Cadurcienne et à toutes les communications provinciales, faisant profiter les frères de ses nombreux ouvrages (Cahiers d'Occitanie). Le Grand Maître a trouvé les mots justes en lui remettant son diplôme.

L'émotion était palpable...

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Une Initiation Spirituelle se situe au-delà des doctrines religieu-ses, elle vise l'accomplisse-ment total et le bonheur de l'Être humain quelque soit son origine, sa race et ses croyances et cela depuis les temps les plus anciens. Bien qu'une Initiation Spirituel-le soit toujours ratta-chée à une ou plusieurs Tradi-tions spirituelles définies, l'Initia-tion actuelle a une forme et une énergie renouvelée.

Cette Initiation Spirituel-le ne vous rend dépendant de per-sonne, seulement de vous-même. Le travail d'un guide spiri-tuel véritable est de vous amener au contact avec votre propre maître intérieur à votre liberté complète.

Un processus puissant d'éveil, de dynamisation de tout votre poten-tiel humain. Une Initiation Spiri-

tuelle agit sur tous les plans : physique, énergétique, émo-tif, causal et spirituel. Une trans-mission d'énergie et de techniques d'éveil spirituel s'accompagnant d'une force dynamique d'actualisa-tion de votre nouvel état de cons-cience dans votre vie. Un tremplin de vie, une clé essentielle pour qu’une démarche d'épanouissement de soi se continue et se développe. Un geste d'Amour envers soi d'abord, vers l'unité de soi-même; le véritable cheminement spiri-tuel ne rejette rien de vous, mais peut tout transformer. Par exemple, La voie spirituelle boudd-hique de Shambhalla est cel-le de la non-souffrance et de la Réconciliation totale avec soi. Un geste d'Amour envers l' humanité ensuite, car tout être qui s'élève, élève les autres.

La Franc-maçonnerie est une insti-

tution initiatique, basée sur l'étude et la pratique du symbolisme. Elle prend ses origines dans les cultu-res vétéro et néo-testamentaires d'une part, compagnonniques d'au-tre part.

La franc-maçonnerie est un Art de vivre, elle ne se raconte pas, elle se vit. La "Transmission" ne se réalise qu'en Loge, véritable Athanor.

Dans le chapitre XXV de son livre inti-tulé : « Initiation et réalisation spirituel-le » sur les degrés initiatiques (Editions Traditionnelles, Paris, 1994), René Gué-non rappelle qu'il y a bien des étapes à parcourir sur le chemin des petits mystè-res qui prend l'homme tel qu'il est, dans son état actuel, lorsqu'il entre dans la voie, et lui propose de remonter le cycle parcouru dans le sens descendant par l'humanité au cours de son histoire, afin de le ramener finalement jusqu'à l'état

QU’EST-CE QUE LA TRANSMISSION INITIATIQUE ?

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primordial, lui-même, qu'il s'agit de re-conquérir.

Au-delà des limites de l'état individuel, il ne peut plus y avoir qu'une seule et uni-que voie, qui est nécessairement celle de la connaissance pure.

Cet état primordial recouvré, il est alors envisageable d'aborder le parcours des grands mystères en partant de l'état de l'homme véritable (état supra-individuel) qui n’est en réalité que le centre de l'état humain, et non pas la possession effecti-ve d’un quelconque état supérieur, afin de tendre vers l’homme transcendant qui connaît l'état inconditionné dans lequel seule est réalisée sa délivrance ou 1'iden-tité suprême et son corollaire : la connais-sance pure (dont les sciences traditionnel-les dépendent et qui sont du domaine des petits mystères).

La recherche de la Vérité est une recher-che sur soi, elle n'est en rien une révéla-tion. L'étude du symbolisme est l'exem-ple même de la liberté d'Etre.

Voyons à présent ce qu'il en est de la transmission. A supposer qu'un individu ou qu'un groupe d'individu actualise à un moment donné un certain nombre de don-nées qui dépassent celles de la conscience habituelle on dira qu'il transcende le prin-cipe de réalité.

On parle alors de révélation, de vision, voir de vision prophétique. Qu'est ce qui peut en être transmis? La vision elle mê-me ? Les valeurs morales ou spirituelles qui en découlent ? Une technique ?

Nous aurions tendance à penser que seule une technique, donc un ensemble de com-portements reproductibles peut faire l'ob-jet d'une transmission, sachant que là encore on doit penser cette transmission comme un apprentissage. Apprentissage d'une méthode, donc susceptible d'être améliorée au fil du temps (tenant compte de l'évolution naturelle du milieu).

Tenter de transmette une vision, de trans-mettre des valeurs est déjà beaucoup ha-sardeux. La perte de sens, la relative im-précision du langage, l'évolution des si-gnifiants sont des phénomènes courants.

Conclusion partielle: La référence au modèle fondateur n'a pas de sens, dans la mesure où elle ne peut être qu'une inter-prétation liée à l'esprit du temps. Si le principe porte sur une technique, la mo-délisation de peut se concevoir que dans le cadre d'un processus évolutif.

La transmission se fait par transmission directe (filiation). Ce mode de transmis-sion est valable dans la tradition orale, dans le cadre d'une transmission matériel-le ou dans le cadre d'un apprentissage

technique. Appliqué au domaine de l'éso-térisme, on aura : la transmission d'une clef (décryptage), d'une initiation qui doit dès lors devenir effective pour être trans-mise à son tour ( c'est-à-dire aboutir à une transformation / évolution réelle de l'ini-tié) et enfin d'un apprentissage technique (opératif) qui s'apparente alors à la tradi-tion orale. En dehors de ces cas de trans-mission directe la filiation est un ratta-chement symbolique (égrégore) qui n'est efficient que si les individus concernés s'approprient (s'identifient) le mythe fon-dateur.

Le mode de transmission par filiation n'est valable que dans le cadre d'une transmission directe et partiellement dans le cadre d'un rattachement symbolique. Dans les deux cas, rien ne garantit la conformité par rapport au modèle d'origi-ne

Conclusion : toute société ésotérique est à la croisée entre un mythe fondateur, lié de façon plus ou moins lointaine à des évènements historiques et la nécessaire actualisation de son discours sur le mon-de. La chaîne symbolique qui relie les hommes par delà le temps et l'espace constitue l'égrégore, (la personnalité col-lective) de la société en question.

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LES CONDITIONS DE L’INITIATION

Qu’est-ce que l’Initiation ?

Nous sommes dans un temps où la connaissance spirituelle est devenue ca-chée et où quelques uns seulement peu-vent encore l’atteindre pourvu qu’ils se placent dans les conditions voulues pour l’obtenir.

Conditions dont les hommes des premiers âges n’avaient nul besoin, puisque le développement spirituel s’accomplissait en eux tout aussi naturellement que le développement corporel.

L’Initiation est donc quelque chose d’in-communicable, puisque ce sont des états à réaliser intérieurement.

Ce qui peut s’enseigner, ce sont seule-ment des méthodes préparatoires à l’ob-tention de ces états, une aide, un appui et un contrôle qui écarte les obstacles et les dangers qui peuvent se présenter.

La transmission initiatique est essentielle-ment la transmission d’une influence spirituelle.

Ainsi, il y a trois conditions à l’initia-tion :

La qualification , constituée par certai-nes possibilités inhérentes à la nature propre de l’individu, et qui sont la mate-ria prima sur laquelle le travail initiati-que devra s’effectuer.

La transmission, par le moyen du ratta-chement à une organisation traditionnel-le, d’une influence spirituelle donnant à l’être l’illumination qui lui permettra d’ordonner et de développer ces possibi-lités qu’il porte en lui.

Le travail intérieur par lequel, avec le secours d’ « adjudants » ou de « supports » extérieurs s’il y a lieu et surtout dans les premiers stades, ce déve-

loppement sera réalisé graduellement, faisant passer l’être, d’échelon en éche-lon, à travers les différents degrés de la hiérarchie initiatique, pour le conduire au but final de la « délivrance » ou de l’ «Identité Suprême »

Le but de l’Initiation étant la restauration en soi de l’ « état primordial » qui est la plénitude et la perfection de l’individuali-té humaine.

Notes de lecture Y.K.

Bibliographie:

René GUENON, « Aperçu sur l’Initiation » et « Initiation et réalisation spirituelle », Editions Traditionnelles, Paris.

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L’ASTROLABE

GLPTDT, 46 Côte de Beaumont, 81100 CASTRES

Directeur de la publication : Christian BONZI

Directeur délégué : Jean OUILLAC

Rédacteur en chef : Bruno STEVERLYNCK

Rédacteur en chef adjoint : Yannick KERUZEC

Photos : Damien CABROL

TT.CC.FF.,

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Nous mettrons vos documents en page. Ils seront classés, évalués par un comité de lecture. Tous les do-cuments ne pourront probablement pas paraître dans le prochain numéro. Patience.

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