Arthur BUTZ La mystification du XX sciècle

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ARTHUR BUTZ LA MYSTIFICATION DU XX e SIÈCLE LA SFINGE

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ARTHUR

BUTZ

LA MYSTIFICATION e DU XX SICLE

LA SFINGE

La prsente traduction a t ralise partir de l'dition de 1993 de l'ouvrage original, intitul The Hoax of the Twentieth Century, publi par l'Institute of Historical Review. (Onzime dition amricaine). Signalons la parution de la dernire dition, Theses & Dissertations Press, Chicago, septembre 2003, visible sur l'internet l'adresse suivante:

La Sfinge, Roma, 2002 Finito di stampare nel mese di dicembre 2002 Premire traduction franaise: Internet, 2001, 2002 Troisime dition sur Internet: Editions de l'AAARGH octobre 2003 Conforme l'dition de la Sfinge, sauf pour le cahier photographique qui n'est pas reproduit ici. Premire dition originale: 1976

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LAUTEUR

N et lev New York, Arthur Robert Butz obtient une licence et une matrise en lectrotechnique au MIT (Massachusetts Institute of Technology) de Boston et, en 1965, un doctorat en gnie lectrique luniversit du Minnesota. En 1966, il intgre la Northwestern University dEvanston (Illinois), o il est prsent professeur dlectrotechnique et dinformatique. Il est lauteur de nombreuses publications techniques. Depuis 1980, il appartient au comit consultatif de rdaction du Journal of Historical Review, publi par lInstitute for Historical Review (Newport Beach, Californie).

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PRSENTATION

Pour lauteur de The Hoax of the Twentieth Century (La Mystification du XXe sicle) la prtendue extermination physique des juifs europens pendant la seconde guerre mondiale constitue ce quon peut indiffremment appeler un mensonge historique, un mythe, une imposture ou, comme cest ici le cas, une mystification (le mot de hoax se traduit indiffremment par mystification ou par canular ). En France et en bien dautres pays cette mystification est devenue une vrit officielle qui, ayant aujourdhui force de loi, est protge par la police, par lappareil judiciaire et, surtout, par lomnipotence des grands mdias. Elle a pris les caractres dune croyance religieuse, dun interdit social, dun tabou. La version casher de la seconde guerre mondiale , comme on peut encore lappeler, est la seule autorise lcole, dans lUniversit, dans le commerce des livres, au tribunal, dans la presse et la tlvision. L Holocauste ou la Shoah sont devenus une religion, un commerce, une industrie. On appelle rvisionnistes les auteurs selon lesquels, dans la ralit, les Allemands nont jamais extermin ni cherch exterminer les juifs. Pour ces auteurs, les Allemands nont ni fabriqu ni utilis de chambres gaz ou de camions gaz en vue de tuer les juifs. Enfin, les rvisionnistes concluent de leurs recherches que le nombre des juifs europens qui, de 1939 1945, sont morts, en ralit par tous faits de guerre ainsi que par suite de la faim ou des pidmies, notamment de typhus ( cette poque, le typhus tait quasiment endmique en Europe de lEst), na certainement jamais atteint le chiffre extravagant de six millions mais, plus probablement, celui de un million, et cela dans un conflit qui, par ailleurs, a caus de gigantesques boucheries et fait des dizaines de millions de victimes. Comme en toute guerre moderne, les civils ont t aussi durement touchs que les militaires. Les enfants ont pay un lourd tribut. Beaucoup denfants juifs sont morts tandis que beaucoup denfants allemands ou japonais, eux, ont t atrocement tus au phosphore ou par le feu nuclaire. On a pris lhabitude de dire que les enfants juifs, parfaitement innocents, ont t dports parce que juifs ; ce compte, et pour reprendre cette formulation, il faudrait ajouter que, parfaitement innocents, les enfants allemands et japonais ont t tus parce que allemands ou japonais. Au sicle dernier, dans les annes cinquante et soixante, le plus connu des rvisionnistes a t le Franais Paul Rassinier. Ses ouvrages et son combat sont dignes dadmiration mais P. Rassinier, sil a tudi certains aspects du Grand Mensonge, na pas eu la volont ou le temps de prsenter une synthse. Il est mort en 1967.* * * Cest en 1976 que lAmricain Arthur Robert Butz a publi la synthse attendue. Cette synthse est si puissante quaujourdhui encore elle dissuade tout auteur rvisionniste dcrire son tour une somme qui pourrait se comparer au

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coup de matre que reprsente The Hoax of the Twentieth Century. Ajoutons, pour faire bonne mesure, que le premier des successeurs dA. R. Butz est A. R. Butz lui-mme. En effet, les textes quil a, par la suite, publis sur certains aspects particuliers de la question compltent, pice par pice, son chef-duvre. Au fond, lune des meilleures preuves que The Hoax tait, ds 1976, une juste synthse tient au fait que chacun des essais ultrieurs vient tout naturellement prendre place dans ldifice densemble ; aucun de ces ajouts na oblig une modification de la structure gnrale, soit de la thse, soit du livre. Pour affronter et terrasser le monstrueux tabou, il fallait un esprit et un caractre dexception. A. R. Butz a lesprit la fois dun scientifique, dun analyste des textes et dun historien. De formation, il est un scientifique ; sa spcialit est linformatique de haut niveau. De lanalyse des textes, il nest pas vraiment un spcialiste, encore quun informaticien soit souvent conduit analyser des textes ou des documents. Enfin, il nest pas un historien professionnel (il tient le souligner) mais lexprience prouve que, sur le terrain prilleux quil a choisi, il peut faire honte ou envie tous ceux, universitaires ou non, qui se trouvent tre des historiens professionnels et qui, pour la plupart, se sont tus et ont laiss limposture historique se propager. Quant au caractre dA. R. Butz, il est celui, assez particulier, dun homme capable de se lancer dans une entreprise des plus hardies mais avec modration, prudence et sagesse. elle seule, la somme des connaissances quil a accumules en lespace denviron cinq ans pour raliser son ouvrage est impressionnante. Dans cette riche matire il a su mettre de lordre. Il a le talent dexposition. Il possde lart de convaincre. Ce nest pas pour rien qu son propos Pierre Vidal-Naquet crit quA. R. Butz est le principal et le plus habile rvisionniste , ajoutant :[] sil faut donner un prix au mensonge, je dirai que le livre de Butz [] reprsente par moments une russite assez effrayante : le lecteur est conduit persuasivement par la main et amen peu peu lide quAuschwitz est une rumeur oriente, dont dhabiles propagandistes ont fait peu peu une vrit. Cest de cette bonne nouvelle que Faurisson sest fait lvangliste maladroit. Cest Butz et non pas lui qui pourrait tre dfini dans les termes de Zola comme louvrier diabolique de lerreur judiciaire . Rfuter Butz ? Cela est possible, bien entendu, cela est mme facile, condition de connatre le dossier, mais cela est long, cela est fastidieux. [] Quand un rcit fictif [comme celui de Butz] est convenablement fait, il ne contient pas 1 en lui-mme les moyens de le dtruire en tant que tel .

On est tent de comparer A. R. Butz au meilleur des guides possibles pour une exploration mener en un monde particulirement hostile. Il connat le terrain. Nanmoins il navance quavec prcaution, pas compts, comme si, progressivement, il dcouvrait ce terrain nos cts. Souvent il interrompt sa marche et fait le point. Avant de repartir, il consulte nouveau carte et boussole. Une fois de plus, il inspecte les alentours, prvoit les embches, va au-devant de nos apprhensions, jamais nlude nos questions ou nos objections que, dailleurs, il avait manifestement prvues. celles-ci il apporte une rponse soit immdiate, soit diffre ; dans ce dernier cas, il nous promet quil rpondra plus tard et, en effet, la rponse viendra en son temps et en son heure. la fin de chaque tape de chaque page ou ensemble de pages , il nous semble entendre sa voix qui nous glisse loreille : Jai limpression que nous avanons. Retournez-vous sur lobstacle qui paraissait menaant. Nous lavons surmont. Vous pensiez tre dans la nuit et le brouillard ; voyez comme le brouillard se dissipe et comme lhorizon se dgage ! la fin, au terme de laventure ou de la lecture , cest avec sobrit que ce guide, plein de science et de circonspection, prend cong de nous. En quelques phrases le bilan est fait et nous pouvons alors constater que la promesse a t tenue.1. Les Assassins de la mmoire, La Dcouverte, Paris, 1987, p. 13, 74.

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Au commencement de laventure, dans une brve dclaration sans apprt, il nous avait annonc ce que nous allions dcouvrir ; la fin, il nous rappelle dun mot cette entre en matire et se contente dy ajouter un trait. Cest tout. Mais voyons cela de plus prs. 2 Le titre et, dans des ditions ultrieures, le sous-titre de son ouvrage ont la mme franchise amricaine quune phrase du chapitre III : The thesis of that book is that the story of Jewish extermination in World War II is a propaganda hoax (La thse de ce livre est que le rcit de lextermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale est une mystification imputable la propagande). Sur un ton tout aussi direct il avait crit : La plus simple des bonnes raisons dtre sceptique au sujet de lallgation dune extermination est aussi la raison la plus simple concevoir : la fin de la guerre, ils taient toujours l. Demble, ds les premires lignes, lauteur nous avait annonc la couleur et, la fin de son livre, le voici qui nous la rappelle. Il nous dclare en quelque sorte : Cette version si populaire de la seconde guerre mondiale est mensongre. Elle nest quune variante des extravagantes histoires juives dont est tiss le Talmud. Dans la version rabbinique de lhistoire de la seconde guerre mondiale on ose prsenter le sort des juifs comme celui dun peuple exceptionnel que son dieu, incroyablement pervers, aurait choisi de soumettre des souffrances exceptionnelles ; pour cela, ce dieu pervers aurait dcid de livrer son peuple dlection des forces sataniques, celles du national-socialisme allemand. Ces talmuderies ne sont que dlires. Ce nest pas de lhistoire, ce sont des histoires. Plus prcisment, ce sont l des histoires comme on en dcouvre dj profusion dans lAncien Testament. Et avec de pareilles inventions, mme en labsence de toute intention sordide, il est rare quon ne se fasse pas de largent et de la publicit. la dernire page A. R. Butz voque le trait du Luxembourg (1952) fixant les colossales rparations financires consenties aux juifs par le gouvernement de Bonn en raison des actes criminels indicibles censment commis par le III e Reich contre les enfants dIsral ; ces rparations , soit dit en passant, sont prvues pour durer jusqu lan 2030 et ne constituent quune fraction de ce que le contribuable allemand et les entreprises allemandes versent Shylock. A. R. Butz conclut que son ouvrage a montr que ces prtendus crimes sont en grande partie une mystification et, en particulier, une mystification sioniste . Il nest pas homme penser juif et crire sioniste . Sil veut mettre en cause les juifs , il dira les juifs et, sil veut dire les sionistes , il crira les sionistes . Or cest l lune de ses plus prcises dmonstrations il nous prouve que le mythe de l Holocauste a t largement forg et lanc par des milieux spcifiquement sionistes. Il dmontre galement que la mascarade judiciaire du procs de Nuremberg est une cration bien moins du gouvernement des tats-Unis ou du procureur Jackson que dinfluentes personnalits qui taient sionistes et non simplement juives. Notre Amricain en conclut logiquement que, puisquil y a eu mystification sioniste suivie descroquerie, ltat dIsral doit beaucoup dargent lAllemagne : a lot of money , crit-il en homme qui pratique la litote. On conoit quun Franais, un Europen, juge un peu abrupte cette franchise amricaine mais, dans le cas dA. R. Butz, ce ton-l nest perceptible quau dbut et la fin du discours quil nous tient. Presque tout le reste porte, au contraire, la marque dune dmonstration lente et sereine. Luvre de notre rvisionniste est une entreprise de dmolition et de construction. A. R. Butz tue le mythe de l Holocauste et mme, pour reprendre le mot anglais d overkill , il le sur-tue . Il rase, jusque dans ses fondations, un difice de mensonges qui sont tous plus absurdes et plus dangereux les uns que les autres. Mais aussi, il songe dresser dans ses grandes lignes le tableau de ce que les juifs2. The Case Against the Presumed Extermination of European Jewry (Le procs de lextermination prsume des juifs dEurope). 7

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europens ont rellement vcu et souffert. Il rappelle les mesures prises par les Allemands lencontre dune minorit que, souvent avec raison, ils jugeaient hostile ou tenaient mme parfois pour belligrante et dont les moyens sur le plan international taient pour eux redoutables. Il dpeint la ralit dune politique qui visait une solution finale territoriale (territoriale Endlsung) de la permanente question juive (Judenfrage). Cette solution visait trouver pour les juifs du monde entier, dfaut de Madagascar, un territoire (qui ne ft pas la Palestine) ; au terme des preuves subies, elle devait permettre un renouveau juif ; mais cette solution fut rendue impossible par le droulement de plus en plus tragique de la guerre mondiale. Il voque la ralit des solutions provisoires constitues par lenfermement de juifs dans des ghettos ou, parfois, dans des camps de concentration, dans des centres de transit ou dans des camps de travail forc. Constamment il garde lesprit une vrit si lmentaire quon tend loublier : Pendant la guerre, il y avait une guerre. La formule, intentionnellement tautologique, est riche de sens. Cest, en effet, pour avoir fait abstraction de la guerre et de ses ncessits que les Reitlinger, Hilberg et Dawidowicz ont donn une image compltement fausse du traitement des juifs par les Allemands de 1939 1945. Ces auteurs shoatiques nont pas vu ou pas voulu voir que les autorits du IIIe Reich avaient eu pour premier souci de gagner la guerre conomique et militaire et non de sen prendre aux juifs. Les principales mesures adoptes lendroit des juifs sexpliquaient par la ncessit dassurer la scurit du soldat allemand ou du civil allemand en temps de guerre totale et par le besoin vital dacqurir une mainduvre aussi abondante que possible. Par la suite, si, dans les camps o taient ces juifs, mls des non-juifs, on avait difi des crmatoires, ctait cause des pidmies qui frappaient la fois les Allemands et leur main-duvre, juive ou non juive. Il est incroyable que ces auteurs orthodoxes naient pas mme fait mention des pidmies comme motif de construction des crmatoires. Enfin, qui dit guerre dit horreurs de la guerre . De cette guerre, de cette croisade, que tant dentre eux avaient voulue, et de ces horreurs, les juifs ont pay leur part. Comme ils nont pas t les seuls souffrir des effets de la seconde guerre mondiale, il est absurde, pour un historien de l Holocauste , de ne pas rellement voquer cette guerre de 1939-1945, qui a fait tant dautres victimes, y compris, dans le cas des vaincus, encore longtemps aprs leur dfaite. Juger Auschwitz , ce nest pas lisoler comme si ce camp stait trouv sur la plante Mars, mais cest replacer ce camp dans lhistoire de la guerre et aussi dans lhistoire de tous les camps de concentration allemands, anglais, franais, amricains, sovitiques et autres, avant, pendant et aprs les annes 1939-1945. Une vision judocentrique et fixiste de lhistoire des juifs ne permettra jamais de comprendre cette partie-l de lhistoire des hommes. Chez A. R. Butz, les capacits danalyse sont certes videntes mais ce qui frappe par-dessus tout est son esprit de synthse. Jamais larbre ne lui cache la fort. Toujours le texte tudier est replac dans son contexte. Le sens du mot contexte , malheureusement si galvaud, a fini par prendre une telle extension quaujourdhui il dsigne trop souvent des considrations particulirement floues et fort loignes du mot ou du sujet qui est ltude. Par contexte notre auteur, lui, entend dabord ce qui est le plus proche de lobjet de son analyse. En premier lieu, il sagit pour lui du contexte immdiat (par exemple les mots qui flanquent le mot tudier) ; puis, de proche en proche, il sagit aussi, en un dnombrement complet, des faits, des personnages et de lpoque considrer. ce titre, on lira, par exemple, lblouissante Annexe E sur Le rle du Vatican . Un flot dtudes ont t publies dans le cadre de la controverse touchant ce quon appelle le silence de Pie XII sur l Holocauste . Invitons les auteurs de telles tudes lire cette annexe. Ils prendront conscience de ce quils nont pas eu, de leur ct, les capacits danalyse et lesprit de synthse qui ont permis A. R. Butz, historien non professionnel, de rsoudre la fausse nigme de ce silence. Car, si Pie XII sest tu, pendant la guerre et mme aprs la guerre, sur lextermination des juifs et sur les chambres gaz, cest que celles-ci nont pas exist et qu tout le moins le Pape avait des doutes sur leur existence, ce qui suffit en faire un rvisionniste sa

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faon. Sur ce qui na pas exist, et mme sur ce qui na pas pu exister, il est normal de se taire. Si un crime est srement ou probablement de lordre de la fiction, on ne va pas le dnoncer comme sil stait rellement produit. Car accuser quelquun dun crime qui na pas exist, cest mentir et calomnier, et, quand laccus est un vaincu, cest se dshonorer. Pie XII, sur ce sujet, na voulu ni mentir, ni calomnier, ni se dshonorer. Dans la manire dont il conduit parfois son raisonnement A. R. Butz semploie mettre une lenteur si savante que certains lecteurs peuvent en tre dconcerts. O nous mne-t-il ? vont-ils penser. Que signifie ce passage qui a toutes les apparences dune pure digression ? Quand retrouverons-nous le fil du discours ? Le lecteur amricain va rencler, sil est habitu des lectures confortables de digests . Le lecteur franais, qui aime quon soit preste, va grincher. Lun et lautre auront tort. Notre homme, lui, sait que qui va lentement va srement . Par ailleurs, A. R. Butz est dot de ce puissant humour anglo-saxon qui saccommode assez bien dune certaine lenteur insupportable aux esprits latins. Prenons un exemple de ce long et lent raisonnement qui, en 1975-1976, a men lauteur une conclusion particulirement hardie et voyons sous quelle forme providentielle un vnement survenu quelques annes plus tard, en 1979, est venu fournir une spectaculaire confirmation du gnie dialectique dA. R. Butz. Vers la fin du chapitre II, une section du livre est consacre au rle industriel dAuschwitz. Lauteur sattarde des considrations techniques sur lessence synthtique et le caoutchouc synthtique. Quand il ne nous parle pas polymrisation ou vulcanisation , il nous entretient de butadine et de sodium . Le lecteur peut sen inquiter. Il sinterroge : a-t-il affaire un cuistre ? Rencontre-t-il l cette forme ultime de sottise quest la btise universitaire ou polytechnicienne ? Est-ce celle de lne bt ? Se trouve-t-il soudain nez nez avec lun de ces pdants qui sont si peu matres de leur sujet quil leur faut taler une science demprunt ? Comme on va le voir, il nen est rien. Le dbut du chapitre suivant traite de la crise du caoutchouc aux tats-Unis en 1942. Le 7 dcembre 1941, Pearl Harbour, la plus grande partie de la flotte amricaine du Pacifique a t soudain dtruite. Du coup, locan Pacifique est devenu comme une mer japonaise. Du jour au lendemain, les Amricains se voient couper la route du caoutchouc en provenance de la Malaisie et des Indes orientales. Durgence, il leur faut entreprendre des recherches en vue de fabriquer du caoutchouc synthtique. Or quel est, cette poque, le pays du monde le plus avanc en ce domaine ? La rponse est lAllemagne. Et, sinterroge lauteur, en quel point dAllemagne cette recherche se dveloppe-t-elle le plus ? La rponse est, cette fois-ci, Auschwitz. Cest Auschwitz, ville de Haute-Silsie (qui sera, aprs la guerre, annexe par la Pologne), que se situe un important complexe industriel o lon fabrique de lessence synthtique et o lon cherche mettre au point une industrie de ce type de caoutchouc synthtique quon appelle buna (mot compos de butadine et de Na , symbole chimique du sodium). Cest alors quA. R. Butz a laudace de conclure que les Amricains ont certainement port la plus grande attention Auschwitz aussi bien pour la production dessence synthtique que pour les tentatives de production de caoutchouc synthtique. Poussant encore plus loin laudace, il consacre tout un dveloppement la surveillance ou lespionnage par voie de photographie arienne. Il avance que, vu la qualit des photographies ariennes de lpoque, les services de renseignements amricains, dsireux de savoir ce qui se passait rellement Auschwitz, ont normalement d recourir cette source dinformation en plus de tous les moyens de renseignement leur disposition. Il ajoute que, jusqu prsent (1975), ces photographies nont pas t rendues publiques. Il en conclut que, si, dans ce camp, en 1942, on avait rellement mis en uvre une abomination dpassant toutes les normes de lhorreur et si on y avait conduit une entreprise aussi extraordinaire quun programme industriel dextermination physique des juifs, les 9

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services de renseignements de larme amricaine nauraient pas manqu de le savoir. Pour complter la pense de lauteur sur ce point, prcisons que ce quil dit, ici, de 1942 sapplique a fortiori aux annes 1943 et 1944. Si, pendant la guerre, les photographies ariennes avaient corrobor la rumeur de lexistence et du fonctionnement dnormes usines de mort , elles auraient t immanquablement publies. Si, encore trente ans aprs la guerre on les gardait secrtes, cest quelles ne corroboraient pas la rumeur. En fvrier 1979, soit prs de trois annes aprs la parution de son livre, qui avait suscit de srieux remous, notamment dans la communaut juive amricaine, A. R. Butz avait la satisfaction de voir la CIA publier enfin des photographies 3 ariennes dAuschwitz ! Ces photographies prouvaient quAuschwitz navait jamais t quun ensemble de camps de concentration ct desquels les Allemands avaient dvelopp un vaste complexe industriel. Les btiments des crmatoires navaient rien que de banal. Ils taient entours despaces verts en bon tat, bien dessins et sans aucune trace de pitinements par ces foules qui, parat-il, auraient attendu lextrieur pour pntrer dans les btiments des crmatoires afin dy tre gazes, puis incinres. On ne voyait pas de file dattente leur proximit. Il ny avait pas non plus la moindre montagne de ce charbon ou de ce coke qui aurait t ncessaire pour incinrer, ce quon dit, des milliers de victimes par jour. En particulier, deux de ces btiments, loin dtre dissimuls, se trouvaient tout proches du terrain de football des interns. Les photographies montraient quand et comment la vaste zone industrielle avait t bombarde par laviation allie et pourquoi les camps euxmmes navaient pas t pris pour cibles. Si ces camps avaient t intentionnellement bombards, les interns auraient t tus en grand nombre prcisment parce quils taient concentrs et les survivants nauraient plus dispos de dortoirs, de latrines, de douches, de lavoirs, de cuisines, dinfirmeries, ni dabri. Les crmatoires une fois dtruits, les cadavres seraient rests sur place dans une zone o, la nappe phratique tant trs leve, les inhumations taient impraticables. Le typhus alors aurait redoubl ses ravages. (On dcouvrira, en fin de compte, que le nombre des missions ariennes des Allis au-dessus dAuschwitz entre le 27 dcembre 1943 et le 14 janvier 1945 stait lev trente-deux.) Cette publication des photographies ariennes confirmait la thse dA. R. Butz. Et cela dautant plus quen 1979 les deux auteurs de la publication adornaient lesdites photographies de flches indiquant les emplacements des vestiaires (sic) et des chambres gaz ( sic). Nimporte quel lecteur dot dun minimum de sens critique ne pouvait que sesclaffer devant tant de navet ou de roublardise de la part de ces deux employs de la CIA. En dfinitive, A. R. Butz avait tellement eu raison que ses adversaires, pour lui rpliquer, en taient rduits, on le voit, de purs enfantillages. Sur bien dautres sujets lauteur a manifest la mme clairvoyance. En 1982, il 4 a prononc une confrence dont on trouvera ici la transcription . En un vaste expos il y numre une srie de simples constatations qui se trouvent renforcer sa thse. Mais, en prambule, il a lide judicieuse dvoquer, titre de prcdent dans lhistoire des grandes mystifications, le texte de la donation de Constantin , prtendument dcouvert au IXe sicle. Il le fait pour dcrire comment, dans le pass, une norme supercherie, dune importance capitale pour les intrts de la papaut, avait pu tre enfin dvoile par Laurent Valla au XVe sicle. Lempereur Constantin, auteur, en 313, de ldit de Milan, navait, en ralit, jamais fait donation de lempire romain la papaut. Le texte de la donation ntait quun faux, au demeurant parfaitement grossier. Les mensonges historiques de ce genre ne devraient abuser personne de sens, mais ils se maintiennent durablement parce quun type de3. Dino A. BRUGIONI et Robert G. POIRIER , The Holocaust Revisited : Analysis of the Auschwitz-Birkenau Extermination Complex, Central Intelligence Agency, Washington, DC, 19 p. 4. Voy., infra, Contexte historique et perspective densemble dans la controverse sur l Holocauste , p. 517-560.

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pouvoir ou de socit en a besoin ; ds que leur ncessit ne se fait plus sentir, ils peuvent disparatre. Par ailleurs, A. R. Butz rappelle que, souvent, celui qui sefforce de dvoiler un tel mensonge accumule une masse darguments de valeur ingale alors que quelques arguments prcis auraient suffi. Aprs ce long prambule, il revient au cur de son sujet. Il numre alors les simples raisons, au nombre de huit, pour lesquelles la prtendue extermination des juifs na pas pu avoir lieu. Rsumons : si, en pleine Europe, en lespace de trois ans, les Allemands avaient tu tant de millions de juifs, un phnomne aussi extraordinaire naurait pu passer inaperu. Or le Vatican na pas vu ce prodige. Le Comit international de la CroixRouge ne la pas not. La Rsistance allemande ne la pas mentionn. Les juifs europens ne disposaient daucun renseignement sur le sujet et ne croyaient pas vraiment aux rumeurs vagues, absurdes et cacophoniques qui couraient et l sur une extermination physique de proportion industrielle. Les juifs du dehors (tatsUnis, Palestine, organismes juifs internationaux, etc.) ne se comportaient pas comme sils ajoutaient foi aux rcits alarmants quils propageaient. Les gouvernements allis se comportaient de mme. Cest l quA. R. Butz place ce quon peut appeler son histoire de llphant miraculeux. Elle mrite dtre cite :Ce quon exige de nous, cest que nous allions croire que ces vnements de la dimension dun continent au point de vue de la gographie, dune dure de trois ans au point de vue du temps et de plusieurs millions au point de vue du nombre des victimes ont tous pu se passer sans quaucune des parties en cause en ait eu connaissance. Autant me raconter que, alors que je navais aperu aucun lphant en regardant dans ma cave, il sy trouvait quand mme un lphant. Et puis, alors que jtais assis dans mon salon, je nai pas remarqu que llphant avait trouv le moyen de monter ltage et de sy battre un moment : les escaliers emprunter, les ouvertures des portes, les parquets taient soudain devenus, par miracle, compatibles avec de telles activits. Puis llphant stait prcipit dehors dans un quartier commerant en pleine activit, en plein midi, et ensuite, quelques kilomtres de l, il avait rintgr son zoo, mais personne ne sen tait aperu.

En conclusion, si le gnocide des juifs avait exist, au moins huit instances nauraient pas manqu de sen apercevoir ; or aucune ne sen est aperu ; donc ce gnocide na pas pu exister. Sobstiner nanmoins croire en sa ralit serait comme ajouter foi aux huit normits contenues dans lhistoire de cet lphant. Une courte histoire qui en dit plus quun long discours ! * * * The Hoax souffre dimperfections. Pour commencer, la premire dition stait prsente sous une apparence rbarbative. Faute dargent, il avait fallu choisir un papier de mauvaise qualit et imprimer le texte sous une forme trop compacte et en trop petits caractres typographiques. La masse en paraissait dautant plus indigeste que les intertitres taient trop rares. Rien ne venait clairer le lecteur par des signes ou des indications qui lui auraient permis davancer plus facilement dans la dmonstration. Le style tait sans grce et le vocabulaire sans recherche ; lauteur en convient, dailleurs, comme on va le voir dans sa prface de ldition franaise qui, elle, est la premire se voir doter dassez nombreux intertitres. A. R. Butz qualifie son analyse d horizontale par opposition lanalyse verticale conduite par dautres rvisionnistes. Il veut dire, juste titre, quil a tenu sous son regard lensemble du sujet tandis que dautres rvisionnistes nont pris en considration que certains aspects du mme sujet. Prenant lexemple de la prtendue chambre gaz nazie, il admet que, dans son livre, cet aspect-l de l Holocauste na pas beaucoup retenu son attention. Il va jusqu dire que celui 11

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qui sintresse cette question pourrait se passer de lire son livre. En mme temps, il nimagine pas quune personne srieuse puisse saventurer dans la controverse sur les chambres gaz sans avoir au pralable pris, dans son livre, une vue gnrale de linterprtation rvisionniste de l Holocauste . Cette distinction entre analyse horizontale et analyse verticale est un peu trop abstraite. Quand son auteur analysait le type de caoutchouc synthtique que cherchaient fabriquer les Allemands, quand il nous entretenait de polymrisation ou de vulcanisation, quand il nous expliquait la combinaison, dans le buna, du butadine et du sodium, ntait-il pas plutt dans le vertical que dans l horizontal ? Ne serait-il pas juste de dire que, dans toute ltendue de son livre, qui constitue une synthse sans gal, lauteur nen conduit pas moins une srie dexamens particuliers qualifiables de verticaux ? linverse, le chercheur qui dcide daborder le vaste sujet de l Holocauste sous langle, avant tout, de la seule chambre gaz nazie, ne travaille-t-il vraiment que dans le vertical ? Ne serait-il que lanalyste dun aspect particulier ? Naurait-il pas, lui aussi, sa faon, une vue horizontale et synthtique de l Holocauste ? Si jen juge par mon propre cas, je nai pris connaissance de la synthse de notre Amricain (1976) quaprs avoir lu Rassinier au dbut des annes soixante et aprs avoir dcid, considrant la masse gigantesque du Grand Mensonge, que jattaquerais celui-ci sous son angle le plus fragile : celui de la magique chambre gaz. Pour moi, The Hoax na pas jou le rle dune lecture dinitiation ; il na eu que la valeur dune providentielle confirmation. Apercevant ce colosse quest le Grand Mensonge, jai vite not quil avait des pieds dargile et cest donc sur ce point faible que jai dcid de concentrer mes attaques. Assurment, dans ce combat, le spectateur qui, lui, na pas vu les pieds dargile, va stonner de mon acharnement porter mes coups comme au ras du sol. Il va me croire la vue basse. Il nen est rien. Javais bel et bien pris la totale mesure du monstre. Et, dailleurs, comment ses formidables proportions mauraient-elles chapp ? En vrit, discernant ce que jai pens tre son point faible (ces fumeuses chambres gaz ), cest ce point que, pour commencer, jai rserv mes coups. Qui affronte Achille doit, tel Pris, le viser au talon. Mais trve dimages et de comparaisons ! A. R. Butz a voulu prouver que le crime sans prcdent (le gnocide) imput au vaincu par le vainqueur navait pas exist tandis que dautres rvisionnistes, choisissant une voie diffrente, ont voulu dmontrer que larme du crime sans prcdent (la chambre gaz ) navait pas exist. Si ce crime est imaginaire, il sensuit quon na mme plus besoin dajouter que larme lest aussi. linverse, si cette arme est imaginaire, le crime lest galement. Le rsultat est identique et seules les mthodes pour latteindre ont t diffrentes. La puissante intelligence dA. R. Butz est peut-tre trop abstraite. Le seul camp de concentration que lauteur de The Hoax ait jamais visit de sa vie est celui de Dachau. Au sujet de la prtendue chambre gaz homicide de ce camp, il na crit peu prs rien sinon que, de lavis mme des accusateurs, celle-ci, camoufle en salle de douches , naurait pas t acheve et, par consquent, naurait pas servi. Cette mme indiffrence pour certaines contingences matrielles (pas toutes !) se notait ailleurs. Parmi les arguments essentiels quon peut invoquer pour dire que les chambres gaz nazies nont pu exister quen imagination, il y a, me semble-t-il, largument de lexistence, bien relle celle-l, de la chambre gaz dexcution des pnitenciers amricains. Il suffit de voir une chambre gaz amricaine et den tudier le fonctionnement pour se rendre compte que la suppose chambre gaz nazie et son suppos fonctionnement ne sont que vues de lesprit. Or A. R. Butz est amricain. Comment se fait-il quil nait pas utilis cet argument ? Pourquoi, non content de ntudier de prs aucune prtendue chambre gaz nazie , ne sest-il renseign sur aucune chambre gaz dun pnitencier de son pays ? Sil lavait fait, il se serait tout de suite rendu compte quel point il est redoutable davoir

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Prsentation

excuter un dtenu avec du gaz cyanhydrique (cas du pesticide Zyklon B) sans se gazer soi-mme. Il aurait vu que rien nest dangereux comme de pntrer dans la chambre gaz amricaine aprs lexcution et combien le cadavre est devenu intouchable moins de prcautions draconiennes. Il aurait constat que seule une machinerie sophistique peut viter le pire au mdecin et aux deux aides, qui, gants, botts de caoutchouc, pourvus de masques filtre spcial, vont avoir pntrer dans la chambre gaz pour y manipuler un cadavre rest dangereux. Il aurait vu que les rcits de membres du Sonderkommando pntrant dans les chambres gaz nazies pour y manipuler ngligemment, sans masques gaz, des centaines ou des milliers de cadavres cyanurs sont grotesques. Du mme coup, les confessions de Rudolf Hss ses geliers seffondraient et, avec elles, bien dautres confessions ainsi que des tmoignages , des mmoires , des preuves , des procs , bref, tout ce qui constituait la base de ldifice du Grand Mensonge. Revenons la donation de Constantin . Les rvisionnistes la Laurent Valla avaient donc cru ncessaire dinvoquer cent arguments afin de prouver la supercherie. Or, un seul argument aurait suffi, mais si modeste, si drisoire, si bassement matriel que cest peine si lon ose en faire tat : en effet, une seule picette de monnaie romaine suffisait prouver quaprs Constantin lempire romain avait eu sa tte dautres empereurs et non un pape quelconque. En ralit, des amas de numraire leffigie des successeurs vritables de Constantin prouvaient que le texte de la trop fameuse donation, dcouvert au IXe sicle, ne pouvait tre quune supercherie. Le plus humble des numismates tenait en ses mains la preuve, matrielle et irrfutable, de la mystification tout entire. Aucune de ces pices ntait leffigie dun pape ; toutes ltaient leffigie dun empereur. De la mme faon, aujourdhui, il suffit de ses yeux et dun minimum de connaissances pratiques pour voir que la prtendue chambre gaz, qu Auschwitz, capitale de l Holocauste , on fait visiter des foules de touristes et de plerins, nest quune chambre gaz Potemkine. Quant aux autres prtendues chambres gaz nazies , ou bien elles ne se visitent plus, ou bien on nous explique quinacheves elles nont pas eu le temps de servir. Aucun historien nose plus nous montrer un dessin, une maquette, une reprsentation quelconque de cette arme diabolique. Parfois, Candide simagine apercevoir au loin lintrouvable chambre gaz en question ; il sen approche ; elle disparat sa vue : ce ntait quun mirage. La prtendue chambre gaz nazie est en quelque sorte lArlsienne de lhistoriographie juive. Je dirais donc, pour conclure, quA. R. Butz, navisant pas le prcieux argument quil avait porte de main, me fait, en la circonstance, songer un Laurent Valla qui naurait pas vu la pice de monnaie romaine quil tenait en sa main et qui lui permettait pourtant de tuer et mme de sur-tuer (overkill) le mensonge historique quil cherchait combattre. * * * On se doute que ces rserves nentament pas mon estime pour luvre et pour lhomme. Btie chaux et ciment, luvre survivra indubitablement son auteur. Sera-t-elle ce que Thucydide appelait un acquis pour toujours (ktma es aei) ? Elle mriterait de ltre. En plus dun quart de sicle il ne sest trouv aucun historien pour en tenter la rfutation. Dans lintarissable flot des publications antirvisionnistes, pas un ouvrage, pas un article ne fournit la parade cet exceptionnel ouvrage de rfrence quest devenu, pour ltude du rvisionnisme historique, The Hoax of the Twentieth Century. Malheureusement, la mystification laquelle se sont attaqus les rvisionnistes est assure de connatre encore de beaux et sinistres jours au XXIe sicle. On voit mal 13

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comment un puissant cerveau, ft-ce celui de lAmricain A. R. Butz, pourrait venir bout dune aussi colossale imposture que celle du prtendu Holocauste des juifs. Des vnements qui ne dpendront ni de la volont des chercheurs ni de la qualit de leurs travaux dcideront seuls du moment o cette imposture prendra fin. Encore peut-on se demander si une croyance de ce type prendra jamais fin. Sa nature est de plus en plus religieuse. La religion de l Holocauste ou de la Shoah tend, chez les juifs daujourdhui, prendre le relais de la Torah et du Talmud. Elle est sacre. Elle sert la fois Dieu, Mammon, le Veau dor, lternelle colre des juifs et leur inextinguible soif de vengeance. La socit de consommation et sa qute du profit sen accommodent idalement. Ni cette socit ni cette religion ne donnent, pour linstant, le moindre signe dessoufflement. Vingt-six ans. Il aura fallu attendre vingt-six ans (1976-2002) pour que paraisse en franais The Hoax of the Twentieth Century. Ce nest pas faute davoir tent, pendant plus dun quart de sicle, de mettre la disposition du public de langue franaise luvre magistrale de lAmricain Arthur Robert Butz. chaque fois, le manque dargent et de moyens matriels, sans compter les vicissitudes de la rpression, ont entrav ces efforts. Aujourdhui, enfin, luvre nous parvient en franais, mais il a fallu la publier ltranger. La nouvelle Inquisition est l qui veille au crneau. Une insupportable police juive de la pense (Annie Kriegel) monte la garde. Chaque anne, avec lapparition de nouveaux crits rvisionnistes, elle allonge les listes de son Index Librorum Prohibitorum. Le rvisionnisme historique est dcidment la grande aventure intellectuelle de notre temps. Robert Faurisson, octobre 2002

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PRFACE LDITION FRANAISE

es recherches sur ce quon appelle lHolocauste juif ont commenc en 1972 et vingt-six ans se sont couls depuis la premire publication de ce livre en Grande-Bretagne, en 1976, sous le titre de The Hoax of the Twentieth Century, La Mystification du XXe sicle . Il sest coul vingt-cinq ans depuis la sortie, en 1977, dune deuxime dition britannique, lgrement rvise, et dune premire dition amricaine dont la prsente dition franaise est la traduction. Sy ajoutent en annexe trois confrences que jai prononces en 1979, 1982 et 1992. Jprouve une certaine satisfaction voir que ce livre offre encore quelque intrt un quart de sicle aprs sa publication. Nanmoins, tant donn, dune part, lanciennet de ce texte et, dautre part, les progrs substantiels accomplis depuis par le rvisionnisme, spcialement en France, un bref commentaire simpose ici sur la valeur que peut avoir mon livre pour le lecteur daujourdhui. Comment peut-il se faire quun ouvrage vieux dun quart de sicle ne soit pas aujourdhui prim ? Que peut-on en retirer de nos jours ? Ne vaudrait-il pas mieux en rviser la teneur pour tenir compte de lvolution survenue depuis les annes 1976-1977 ? Dans la perspective qui est aujourdhui la ntre, ce livre prsente des dfauts, si bien que des personnes, au nombre desquelles je me compte, pourraient faire mieux prsent. Alors mme que je reconnais ces dfauts, je plaiderai ma cause en faisant remarquer que jtais un homme isol, qui travaillait sans presque aucun secours. lexception de Wilhelm Stglich, les correspondants que javais avant la sortie du livre en 1976 ne jouaient pas de rle important dans le rvisionnisme et ce rle ne sest pas non plus accru par la suite. Les textes tendance rvisionniste taient rares. Certains ne valaient rien, ce qui tait gnant mais sans plus. En revanche, il y avait Paul Rassinier, Thies Christophersen et Wilhelm Stglich. cette poque-l, les crits de Paul Rassinier, ancien dport politique Buchenwald, prsentaient le double intrt de constituer une source directe, savoir un rcit dexpriences personnelles, et un expos de caractre historique (lintrt de Rassinier se limite aujourdhui sa qualit de source directe). Christophersen et Stglich, deux Allemands qui avaient stationn dans la rgion dAuschwitz, ne valaient que comme sources directes, bien que Stglich ait plus tard crit un livre de caractre historique. Mais, mme si on prend en considration ces trois auteurs, ldifice historique, dans sa complexit, manquait encore. Je men explique. Le style de mon livre est coup sr dpourvu dlgance. Je crois que mon style sest sensiblement amlior par la suite mais, comme chez la plupart de ceux qui ont reu une ducation technique, il demeure, dans le meilleur des cas, sec et sans grce. Il a cependant suffi pour faire le travail. Il nest pas prsomptueux de ma part de dire que mon livre est le meilleur dans son genre puisque, aussi bien, il est le seul de son genre. Si je devais le comparer aux autres, je dirais que mon approche est horizontale tandis que la leur est verticale. Les chercheurs qui mont succd ont choisi des sujets prcis et les ont plus approfondis que je ne lai fait. Ces approches verticales sopposent donc mon approche, laquelle est horizontale. Jai tch de couvrir tous les aspects raisonnablement

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significatifs du problme. La question des chambres gaz ntait quun aspect parmi nombre dautres. Jai essay de montrer aussi bien ce qui sest pass que ce qui ne sest pas pass. Jai soulign limportance du sionisme et des mouvements qui lui taient lis. Jai examin les politiques suivies par les Allis et les influences juives qui se sont exerces sur elles. Lutilisation de certaines sources (par ex. les procs de Nuremberg, les rapports de la Croix-Rouge, les documents du Vatican, les articles de presse du moment) semble aller de soi aujourdhui mais, lpoque, ce ntait pas le cas. Afin daider comprendre les premiers procs pour crimes de guerre, jai eu recours au prcdent, fort utile, constitu par les procs de sorcellerie. Je revendique galement un autre apport du livre quon pourra me contester car, de prime abord, il peut aujourdhui sembler ridicule. Jai considr les camps de concentration comme des institutions spcifiques qui existaient en des lieux spcifiques et jai considr les vnements qui sy seraient, parat-il, drouls, dans un espace rel et en un temps rel. Par espace rel , jentends un espace dans lequel nous voluons tous, dans lequel ce qui se passait Auschwitz se passait au moment mme o le prsident Roosevelt tenait des runions Washington, o jallais lcole, etc. Il y a l une telle vidence quil pourrait sembler saugrenu de ma part de vouloir prsenter cela comme une perspective originale, mais quon mcoute jusquau bout. lpoque, la littrature sur le sujet me donnait limpression que les vnements dcrits comme rels, supposer quils eussent exister, auraient tout aussi bien pu se produire en imagination sur la plante Mars, tant on sabstenait de les inscrire dans un plus large contexte. Comme je le rappelle au lecteur dans le chapitre V, Une guerre faisait rage pendant la seconde guerre mondiale . Prenons la prsentation que je fais dAuschwitz, le principal camp que lon dit dextermination . Jai commenc par dcrire Auschwitz comme un camp qui remplissait toutes les fonctions que remplissaient les autres camps allemands typiques que lon ne qualifiait pas de camps dextermination ; jai esquiss la nature de ces fonctions et jai prsent une carte montrant o se trouvaient ces camps. Ensuite, jai dcrit les aspects uniques que prsentait Auschwitz et les raisons pour lesquelles les Allis devaient forcment sintresser ce qui en transpirait. Jai publi des photographies des fours crmatoires dAuschwitz et dautres camps. Jai publi une carte de la rgion dAuschwitz et un plan de la partie Birkenau du camp dAuschwitz. Ce plan et les diffrentes cartes montraient au lecteur les endroits exacts en Europe, en Pologne, Auschwitz, o les grandes chambres gaz taient censes stre trouves. Jai pris ensuite le cas dun groupe particulier de juifs, les juifs hongrois, que jai examin non seulement du point de vue de ce qui se disait sur les camps allemands mais aussi du point de vue de ce qui se passait en Hongrie. Pour moi, le problme des juifs hongrois se prsentait comme le problme la fois de ce qui tait arriv en Hongrie et de ce qui tait arriv Auschwitz. Et mme dans lexamen des vnements dAuschwitz, javais choisi un angle de vue diffrent, celui des Allis, qui, cette poque-l, sintressaient beaucoup Auschwitz en tant que zone industrielle, donc comme une cible bombarder, et qui auraient ncessairement photographi le camp dans ce but. Les photographies ont t rendues publiques prs de trois ans aprs la sortie de mon livre et ont confirm mes conclusions, mais l nest pas le point sur lequel je dsire insister maintenant. Ce qui importe ici est ma mthode qui, si invraisemblable que cela puisse paratre, tait la seule cette poque-l replacer Auschwitz dans son contexte historique. Certes, une partie de ce que jai dit ce sujet se trouvait dj dans des ouvrages plus anciens qui cherchaient expliquer comment avait transpir le secret des exterminations , mais ctaient des bribes et des morceaux quon trouvait gnralement la marge de ces rcits. Il fallait quand mme aller les chercher et les recueillir de-ci de-l diffrentes sources. Ainsi, alors quil semble vident de joindre une carte de la rgion et un plan de Birkenau un examen du problme dAuschwitz, jai d tablir la carte partir de plusieurs sources et

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PRFACE

emprunter le plan, non pas lun des ouvrages classiques sur l Holocauste , comme ceux de Hilberg ou Reitlinger, mais un livre allemand consacr au procs des gardiens dAuschwitz qui sest tenu en Allemagne en 1963-1965. Hilberg, Reitlinger et les autres auteurs de la mme cole taient trs avares de cartes et de photographies, sauf dans les livres uniquement destins montrer des photographies. On pourrait dire, en simplifiant peine, quils vous vendaient ou bien un livre dimages, ou bien un livre de texte, mais aucun ouvrage qui mlt utilement les deux. Je crois que mes analyses ont suscit des enqutes sur certains sujets prcis, mme dans des cas o personne na voulu le reconnatre. Le scepticisme que jai laiss transparatre propos de la ralit du mystrieux industriel allemand qui, daprs le Congrs juif mondial, aurait pass des informations en 1942 selon lesquelles on avait discut de lextermination des juifs au quartier gnral de Hitler, a peut-tre suscit les enqutes lances par la suite pour dterminer lidentit du personnage. Walter Laqueur et Richard Breitman, dans Breaking the Silence (1986), ont propos le nom dEduard Schulte, mais sans convaincre. Javais aussi insist sur linertie des Allis face Auschwitz, ce que Laqueur (The Terrible Secret, 1980) et Martin Gilbert (Auschwitz and the Allies, 1981) ont essay, mais en vain, dexpliquer. Cest dans mon livre, pour autant que je sache, quon a parl pour la premire fois de la ncessaire existence de photographies de reconnaissance arienne en 1944 5 et de leur ventuelle utilit pour notre sujet . Je crois galement que mon livre a provoqu, peut-tre par le biais de quelque intermdiaire, la publication de ces photographies par la CIA en 1979, mais une fois encore ce nest pas une influence quon voudra bien reconnatre. Jai analys les aspects spcifiques du prtendu processus dextermination Auschwitz. Jai montr que tous les faits matriels spcifiques ncessitaient une explication seconde pour des faits relativement ordinaires, comme les transports, les slections, les douches, la tonte des cheveux, le Zyklon B, les crmatoires, etc., toutes choses relles et relativement ordinaires auxquelles on a donn une interprtation seconde. Cette ide mrite peine quon la signale aujourdhui mais, lpoque, elle avait sa valeur. Elle a fortement inspir toutes les recherches rvisionnistes qui, par la suite, ont port sur le problme dAuschwitz. Je considre que mon livre a gnralement raison mme encore aujourdhui, en ce sens que les diffrentes parties historiques saccordent parfaitement entre elles, sans laisser place aucun mystre sur des points importants ou fondamentaux. Voyez au contraire les tergiversations des historiens conventionnels qui nont rien nous prsenter que des mystres de toutes sortes : comment et quand lordre dextermination a-t-il t donn ? Un tel ordre a-t-il mme t donn ? Pourquoi les Allis ne se sont-ils pas rendu compte de ce qui sest pass de ce qui est cens stre pass Auschwitz ? Pourquoi le Pape na-t-il pas condamn ouvertement lextermination physique, mme aprs que les Allemands eurent t chasss de Rome ? Pourquoi la presse allie na-t-elle pas donn plus dimportance aux informations faisant tat de lextermination des juifs au lieu de les enterrer dans les pages intrieures des grands journaux ? Cette analyse horizontale reste la seule de son genre dans la production rvisionniste. Le livre prsentait une structure historiographique qui reste valable aujourdhui. Il a facilit les tudes spcialises parce que les chercheurs navaient plus se proccuper de se replacer dans un contexte plus large ; ils navaient qu renvoyer mon livre le lecteur dsireux den savoir davantage. Sans tre parfait,5. Certains affirment, sans en apporter la preuve, que le capitaine de larme amricaine Jakob Javits, devenu plus tard snateur, a utilis ces photographies en 1944 pour demander que lon bombarde Auschwitz. Voy. les lettres publies dans lhebdomadaire juif new-yorkais Forward, 23 fvrier 2001, p. 10, et 6 avril 2001, p. 16. Si cette affirmation est vridique, ces photographies sont tombes dans loubli jusqu ce que jen postule lexistence dans mon livre de 1976. Jincline penser que cette affirmation nest pas vridique. 17

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mon travail a au moins permis cela. La preuve en est que parmi les rvisionnistes, qui aperoivent certainement les dfauts du livre, il ne semble pas, malheureusement, quil existe une forte demande pour un ouvrage complet qui soit meilleur et dune ampleur comparable, et il ne se profile aucun candidat pour en entreprendre la rdaction. Un exemple : vous voulez discuter la question des chambres gaz Auschwitz. Mon livre est trop ancien pour qui veut connatre le dernier point de la question et on pourrait se dispenser de le citer. Il existe des crits beaucoup plus rcents et plus concluants, notamment ceux de Faurisson, mais je nimagine pas que lon puisse saventurer de faon assure dans une controverse de ce genre sans avoir connaissance du contexte historique gnral, tel quil est fourni par mon livre. Par consquent, je ne peux imaginer lexistence actuelle dun rvisionnisme de lHolocauste sans un livre tel que le mien, mme sil nest jamais ncessaire dy faire rfrence aujourdhui. Il est toujours le seul livre de ce type. Il serait bon den avoir un meilleur mais il me semble quil se poserait alors deux problmes. Tout dabord, un tel livre, sil fallait lcrire en tenant compte de tout ce que nous savons maintenant, ne tiendrait pas en un seul volume. Cest pourquoi je repousse lide de mettre mon livre jour. On passerait vite dune mise jour un travail entirement nouveau. Vouloir conserver le contenu dorigine et lorganisation de louvrage affaiblirait le projet de mise jour. Le meilleur instrument pour tenir le lecteur au courant des dernires recherches rvisionnistes est un recueil de textes de divers auteurs, et non un ouvrage 6 rdig par une plume unique . En second lieu, il y a un paradoxe : une faiblesse du livre explique en partie sa force. Du point de vue qui est le ntre aujourdhui, il semble que le livre prsente beaucoup de points de faon maladroite. Cela tient ce que je nai pas crit ce livre en expert. Je lai crit comme un ouvrage de recherche normal : jtais moi-mme en train de tcher de comprendre, comme le ferait tout lecteur cherchant se renseigner srieusement. Par consquent, ce livre porte la marque, entre lauteur et le lecteur, dune relation commune et dune entente mutuelle quon ne saurait trouver aujourdhui dans un nouvel ouvrage rdig par un expert sadressant un nophyte. Cest la seule relation qui soit possible aujourdhui. Elle explique, je crois, leffet parfois chaleureux quexerce mon livre. De ce point de vue, il reste contemporain, il continue avoir raison et il ne convient pas de lui faire subir de rvision importante. Le fait que ce livre soit encore valable aujourdhui est d aux dformations et aux fausses reprsentations que les mdias nont cess dimposer. Le rsultat en est que des millions de gens sont tellement peu informs quun point de vue dat de 1976 a pour eux, en 2002, la valeur dune formidable rvlation. Je considre que ce livre a eu autant de succs quon pouvait raisonnablement lesprer, dans les circonstances o nous nous trouvions, mais il faut le voir aussi comme lun des succs du phnomne du rvisionnisme de l Holocauste , que personne ne peut sattribuer en particulier. Je le vois juste comme un phnomne qui devait survenir, se dvelopper et au dveloppement duquel jai seulement pris part. Jai abord le sujet lors dune confrence dont le texte est reproduit dans le Supplment A. Mais, pour tre plus clair, je voudrais insister sur le fait que les juifs ont jou un rle trs important dans ce dveloppement ; une partie du mrite doit leur en revenir. Ce sont eux qui, en 1977, ont choisi de rvler aux quatre coins de lunivers lexistence de cet obscur ouvrage. Qui aurait pu imaginer une publicit aussi massive pour un livre crit par un auteur inconnu, publi par un diteur6. Ernst GAUSS (d.), Dissecting the Holocaust : The Growing Critique of Truth and Memory , Theses and Dissertation Press [PO Box 64], Capshaw [Alabama 35742, tats-Unis dAmrique], 2000. Il sagit dune version augmente du texte originellement publi sous le titre de Grundlagen fr Zeitgeschichte : Ein Handbuch ber strittige Fragen des 20. Jahrhunderts, Grabert, Tbingen, 1994, livre saisi et dtruit par les autorits allemandes.

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PRFACE

inconnu, et peine disponible aux tats-Unis ? Ils ont utilis les positions de pouvoir quils occupent dans les mdias pour rendre prioritaire dans lesprit de la masse des gens le sujet de lHolocauste ; on nous le sert au petit-djeuner, au djeuner et au dner. Les lecteurs les plus jeunes peuvent simaginer que cette holocaustomanie est un lment permanent de notre vie publique depuis la seconde guerre mondiale alors quhonntement on peut dire quelle na commenc quen 1978, avec la sortie du docudrame Holocaust sur la chane de tlvision NBC. Il ne sest trouv que les groupes juifs (officiellement tels ou rassemblant surtout des juifs) pour maintenir, sur le campus de la Northwestern University (Illinois), lintrt des tudiants lendroit de mon travail sur l Holocauste . Ce genre de dpendance mutuelle ne se produit et ne se maintient que lorsque arrive ce qui devait arriver. lpoque o je rdigeais ce livre, il existait peut-tre une demi-douzaine de chercheurs srieux, que je connaissais ou que je ne connaissais pas, pour travailler sur le rvisionnisme de l Holocauste . Ils sont aujourdhui trop nombreux pour que jessaie den dresser la liste ; quant aux lecteurs de la littrature rvisionniste sur l Holocauste , dans toutes les langues, ils se comptent certainement par centaines de milliers, peut-tre par millions. On a rendu de nombreux hommages involontaires notre succs. Le plus spectaculaire dentre eux est sans doute la cration du muse mmorial de lHolocauste Washington. En fvrier 1992, un appel de fonds, sign de Miles Lerman, prsident de la Campagne nationale , citait les rvisionnistes parmi ceux que le muse allait contrer . Le muse a ouvert solennellement ses portes en avril 1993 dans le but de rfuter les tentatives rvisionnistes visant rduire la 7 dimension de lHolocauste . Comme si cela ne suffisait pas, la 104e session du Congrs a vot, sans opposition, une rsolution qui porte exclusivement sur deux points : elle dplore le rvisionnisme et approuve luvre vitale entreprise par 8 [] le muse . Lironie veut que ce stupide muse soit ainsi un monument qui 9 rend hommage au rvisionnisme de lHolocauste . Le muse ne sera pas le dernier monument de ce genre. En 1996, les snateurs juifs Barbara Boxer et Arlen Specter remettaient un chque dun million de dollars de subvention de ltat au ralisateur juif Steven Spielberg pour sa Fondation dhistoire visuelle des survivants de la Shoah (un projet consistant enregistrer sur bandes vido les rcits des survivants , Shoah tant le mot hbreu utilis la place d Holocauste ). Specter a expliqu que cette subvention devait servir 10 faire front au succs considrable des rvisionnistes . Le projet de mmorial de l Holocauste Berlin fournit un exemple encore plus rcent. La campagne publicitaire lance en juillet 2001 et destine 11 collecter des fonds voquait le danger du rvisionnisme .

7. Chicago Tribune, 23 avril 1993, section 1, p. 18. 8. Rsolution 193 du Snat, vote le 9 novembre 1995 et Rsolution 316 de la Chambre des reprsentants vote le 16 avril 1996. 9. Dtail peut-tre le plus rvlateur : ce muse, qui a fait tant de publicit et dpens tant de millions de dollars, na pas russi donner la description dune chambre gaz. Robert Faurisson a comment ce fait et relat sa piquante rencontre avec le directeur du muse, Michael Berenbaum. Voy. Pas de chambre gaz nazie lHolocaust Memorial Museum de Washington ! (30 aot 1994), dans : Robert FAURISSON , crits rvisionnistes (1974-1998), R. Faurisson, Vichy, 1999, vol. IV (De 1993 1998), p. 1606-1607. 10. Boston Globe, 24 juillet 1996, p. A6. Spielberg est entr dans le Shoah business (formule calque sur lexpression amricaine There is no business like show business ) par le biais de son film La Liste de Schindler, qui na pas t en mesure non plus de reprsenter une chambre gaz. en juger par ses autres films et dautres scnes de ce film, je nattribuerais pas cet chec un surcrot de dlicatesse de la part de Spielberg. Il est assez homme de spectacle pour stre rendu compte quune description complte dun gazage avec du Zyklon B, en accord avec la lgende et les possibilits physiques, aurait t beaucoup trop absurde, y compris pour lui. Lpisode de louvrire juive excute pour avoir dpass son quota de travail relve des neries habituelles, mais la sance de gazage aurait pass la mesure. 11. New York Times, 18 juillet 2001, p. A6. 19

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Chez les rvisionnistes, rares ont t les cas dapostasie. Les cas les plus voyants ont t ceux de personnages publics qui ntaient pas en ralit des rvisionnistes mais qui avaient publiquement fait des remarques dans un sens favorable au rvisionnisme. On en a eu lexemple, en 1996, avec labb Pierre qui, malgr la rapidit avec laquelle il est revenu sur ses propos favorables aux rvisionnistes, ne 12 sera jamais pardonn par ses anciens amis . Cet pisode parmi beaucoup dautres illustre les contraintes qui ont pes sur les rvisionnistes. On trouvera une preuve dcisive, sil en faut encore une, de notre succs dans le fait que, dans ces rcentes annes, plusieurs pays europens ont vot des lois qui transforment en dlit la publication des points de vue rvisionnistes sur l Holocauste . Ce genre dcrits circulaient librement en Europe jusqu ce que lactuel mouvement rvisionniste commence marquer des points la fin des annes soixante-dix. Le lecteur de la prsente dition franaise en est rduit, en raison de la tristement clbre loi Fabius-Gayssot, lire, soit une dition prive hors commerce sur papier, soit une version disponible sur Internet, stocke sur un serveur qui se trouve aux tats-Unis, hors de porte de la loi franaise. Le plus candide des lecteurs lui-mme en saisira la raison : ils ne veulent pas que lon connaisse ces publications ! Ils tentent darrter le vent. Notre succs est incontestable mais il nous reste un long chemin parcourir car la force du monstre agonisant demeure considrable. Evanston, Illinois, janvier 2002

12. New York Times, 1er mai 1996, p. A6 ; Boston Globe, 23 juillet 1996, p. A5.

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REMERCIEMENTS

e texte de cet ouvrage tient compte des prcieuses suggestions et critiques formules par un certain nombre de personnes, mais jentends, bien entendu, assumer seul et en totalit la responsabilit dventuelles erreurs de faits ou dinterprtation. Je dsire galement tre seul faire face aux ventuels ennuis provenant des ractions que ce livre pourrait susciter et cest la raison pour laquelle je mabstiendrai de remercier ici nommment, comme lusage laurait voulu, ceux qui mont apport leur aide. Pour ce qui est des institutions, je remercie les Archives nationales des tatsUnis, lU.S. Army Audio-Visual Agency, le Foreign Affairs Document and Reference Center du Dpartement dtat amricain (Washington), le Panstwowe Museum dOswiecim (Auschwitz, Pologne), la bibliothque de luniversit de Chicago et le Center for Research Libraries de Chicago. Je voudrais remercier plus particulirement les membres du personnel de lImperial War Museum de Londres, du Bureau national de la Croix-Rouge nerlandaise La Haye et de la bibliothque de la Northwestern University (notamment le service des prts interbibliothcaire) Evanston. Tous mont apport leur aide davantage quils ntaient tenus de le faire, sans connatre, bien entendu, la nature exacte de mes recherches. Arthur R. Butz

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AVANT-PROPOS

omme presque tous les Amricains dont lopinion sest forge depuis la fin de la seconde guerre mondiale, jadmettais, il ny a pas trs longtemps encore, que lAllemagne avait donn au monde, entre 1939 et 1945, lexemple dun dchanement de violence particulirement meurtrier. Telle a t la conviction gnrale de lopinion occidentale depuis 1945 et dans les annes qui ont prcd ; en la partageant pour lessentiel, je ne faisais pas exception la rgle. Jinsiste, cest important, sur les mots pour lessentiel car le catalogue des crimes dont les Allemands se seraient rendus coupables pendant la seconde guerre mondiale diminue rapidement mesure que lon examine les preuves et les arguments runis dans les ouvrages rvisionnistes facilement disponibles. Un examen critique lmentaire montre que la plupart des crimes que les intellectuels eux-mmes tiennent pour rels (par exemple, les abat-jour fabriqus par des Allemands partir de la peau dtres humains tus dans ce but dans les camps de concentration) ne possdaient manifestement aucun fondement dans la ralit. Il en va de mme des accusations de mauvais traitements lencontre de prisonniers de guerre amricains et britanniques. Ce problme gnral des crimes de guerre se complique en outre singulirement lorsquon prend en considration, comme le font les rvisionnistes, les brutalits effroyables commises par les Allis occidentaux pendant et aprs la guerre. Une recherche minutieuse de ce type ne dtruit cependant pas la lgende de l Holocauste si bien que le meurtre de six millions de juifs, principalement dans des chambres gaz , peut apparatre comme un fait indiscutable. Les ouvrages rvisionnistes qui remettent en cause quelques-unes des erreurs les plus communment admises semblent accepter la ralit de lexistence des chambres gaz. Tous les gens dune certaine ducation auxquels on demande leur avis acceptent la thse de l extermination . Les professeurs spcialistes de lAllemagne, si on leur pose la question, paraissent considrer laccusation comme aussi bien fonde que lexistence de la Grande Pyramide. Les journalistes amricains, tant progressistes que conservateurs, bien quils adoptent des positions trs diffrentes concernant la seconde guerre mondiale et lentre en guerre de lAmrique et bien quils se querellent propos de presque tous les autres sujets, serrent les rangs sur la ralit de l Holocauste . Ayant not lexploitation vidente qui est faite de cette lgende par les hommes politiques contemporains, notamment pour ce qui est de lappui totalement illogique accord Isral par les tats-Unis, javais eu pendant longtemps des doutes persistants sur cette question. Il y avait galement le fait quun petit nombre dobservateurs respects, dont les opinions ne staient pas constitues entirement aprs la seconde guerre mondiale, dniait jusquau moindre fond de vrit la lgende, par les moyens dexpression trs limites qui leur taient ouverts, et cela dune manire plus ou moins nette et explicite. John Beaty en est un bon exemple. Cet Amricain rudit et distingu fut mobilis juste avant lentre en guerre des tats-Unis dans le service de renseignements militaires de ltat-major gnral du ministre de la Guerre. Il tait colonel la fin de la guerre. Il tait aussi, notamment, lun des deux rdacteurs du rapport secret quotidien, nomm G-2 Report , publi

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midi chaque jour pour fournir de hautes instances, y compris la Maison-Blanche, un aperu de la situation dans le monde telle quelle tait perceptible quatre heures auparavant. Dans son livre, Iron Curtain Over America, publi en 1951, il tourne en ridicule la lgende des six millions par quelques remarques, malheureusement succinctes et peu concluantes, mais qui, provenant dun homme qui tait lun des mieux informs dans le monde pendant la guerre, possdent un certain poids. Une recherche lmentaire sur le sujet, comme le fait habituellement quelquun qui nest pas historien, ne me mena nulle part. Les publications en anglais, faibles en nombre, qui rfutaient la lgende ntaient pas seulement peu convaincantes ; elles taient galement si peu dignes de foi et si peu scrupuleuses dans lutilisation des sources, lorsquil arrivait que des sources fussent utilises, quelles avaient un effet ngatif, de sorte que lessentiel de la lgende en semblait renforc (abstraction faite des problmes statistiques, comme de savoir sil sagissait de six, de quatre ou de seulement trois millions). Jappris, cette poque, quil existait dautres publications, en franais et en allemand, mais, ntant pas du tout habitu lire des textes dans ces langues, except en de rares occasions, lors de la consultation dun article dans une revue franaise ou allemande de mathmatiques, je ne cherchai pas me procurer des exemplaires de ces ouvrages trangers. Je supposai du reste que, sils avaient eu plus de valeur que ce qui avait t publi en anglais, quelquun en aurait publi des traductions. Toujours en proie mes doutes persistants, jentrepris de lire, au dbut de 1972, quelques livres consacrs l Holocauste et admettant son existence, mais dune manire plus systmatique quauparavant, afin de voir au juste ce que les auteurs affirmaient cet gard et quelles preuves ils avanaient. Heureusement, lun de mes premiers choix se porta sur The Destruction of the European Jews de Raul Hilberg. Lexprience fut pour moi un choc et provoqua un rveil brutal : le livre de Hilberg russit ce que la littrature adverse naurait jamais pu faire. Je devins alors non seulement convaincu que la lgende des millions de juifs gazs tait une imposture, mais je parvins aussi acqurir la capacit de sentir de manire assez sre la mentalit cabalistique remarquable qui avait donn au mensonge sa forme spcifique (ceux qui veulent faire lexprience de ce rveil brutal , un peu comme je lai faite, voudront bien interrompre leur lecture et consulter louvrage de Hilberg aux pages 567-571). Mon scepticisme ancien concernant la lgende ne me mettait plus sur la dfensive ; toutefois, mes informations ne pouvaient pas, au dbut de 1972, tre tenues pour concluantes et ma connaissance du sujet ntait pas complte, de sorte que jentrepris, dabord pendant mon temps libre, dtudier la question avec la minutie requise. Le lecteur aura devin que mon temps libre stendit en fin de compte de faon considrable. Plusieurs dcouvertes, pour moi saisissantes, me rendirent le sujet irrsistible, dun point de vue purement intellectuel. Je me procurai la littrature en langue trangre. Je passai finalement tout lt de 1972 la rdaction dun expos sur la mystification car jen avais, entre-temps, compris et dmont le mcanisme. De sorte que, tandis que le prsent ouvrage diffre considrablement, pour ce qui est de la somme des faits et de la qualit densemble, de limage que je mtais faite lt de 1972, cette image, dont on peut retrouver ici lessentiel, tait en contradiction si flagrante avec les mensonges que la socit occidentale mavait inculqus que je ne pouvais me dtourner du sujet malgr tous les appels la prudence et en dpit de toute autre considration pratique. tant donn que, ds le dbut de lt de 1972, il mtait devenu vident que mes recherches mavaient permis de faire de substantiels progrs par rapport la littrature existante, je ressentais lexigence intellectuelle et lobligation imprative de prsenter au public, afin quil puisse en juger par luimme, ce que je savais de cette trs pernicieuse mystification. Il devint rapidement manifeste que seul un livre ferait laffaire ; le sujet ne pouvait pas, vu les annes de propagande, tre trait dans le cadre dun article de revue ou dune brochure et, a fortiori, il ne pouvait ltre sous la forme dune confrence.

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AVANT-PROPOS

La substance du texte fut crite pendant lt de 1972 et jamliorai ensuite progressivement mon manuscrit au cours des deux annes suivantes. Un voyage en Europe pendant lt de 1973 se rvla trs fructueux, de mme quun voyage Washington, plus tard la mme anne. Le livre tait termin, pour lessentiel, la fin de 1974. Certains diront que je ne suis pas qualifi pour entreprendre un travail de ce genre et certains diront mme que je nai pas le droit de publier une telle matire. Soit. Si un intellectuel, quelle que soit sa spcialit, se rend compte que la science accepte, pour une raison quelconque, un mensonge monstrueux, il est du devoir de cet intellectuel de dnoncer ce mensonge, quelles que soient ses propres comptences. Peu importe quil aille contre toute la science tablie en ce domaine. Ce nest dailleurs pas le cas ici puisque les historiens universitaires ont vit de procder un examen critique de l Holocauste sous tous les rapports, et non pas seulement sous langle abord dans ce livre. Alors que, pour ainsi dire, tous les historiens apportent, au moins en apparence, leur caution au mensonge, quand il en est question dans des ouvrages et des articles consacrs dautres sujets, aucun na rdig une tude historique dmontrant, documents lappui, la thse que les exterminations avaient bien eu lieu ou quelles navaient pas eu lieu. Si elles ont bien eu lieu, il devrait alors tre possible de produire un livre montrant comment elles ont commenc et pourquoi, par qui elles ont t organises, quelles taient les sphres du pouvoir participant aux oprations de tuerie, quels taient les moyens techniques utiliss et si ces moyens techniques ne pourraient pas faire lobjet dune explication plus anodine (voy. lexemple des fours crmatoires). Lon devrait pouvoir fournir la liste des techniciens impliqus, connatre le nombre des victimes des diffrents pays et les dates de leur excution, prsenter les preuves sur lesquelles sappuient ces affirmations tout en indiquant les raisons pour lesquelles on devrait admettre lauthenticit de tous les documents produits lors de procs illgaux. Aucun historien na rien entrepris de semblable ; seuls des gens qui ne sont pas historiens se sont consacrs, partiellement, ce travail. Ces remarques prliminaires tant faites, je vous convie ltude de la mystification du sicle. Evanston, Illinois, aot 1975

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CHAPITRE PREMIER

LES PROCS, LES JUIFS ET LES NAZIS

PROCS ET DOUTESLes procs des criminels de guerre mens par les vainqueurs de la seconde guerre mondiale, contre des Allemands principalement, mais aussi contre de nombreux Japonais, constiturent un prcdent dune porte incalculable et une manifestation de la volont affiche par les puissances victorieuses de crer une sorte de comptence juridique, relativement des lois et des accords qui nexistaient pas au moment o ces lois et ces accords avaient, prtend-on, t viols par les puissances de lAxe. Ainsi, au mpris des conventions dhonneur europennes qui avaient t respectes pendant des sicles, des prisonniers allemands, civils et militaires, dont nombre du grade le plus lev, connurent, lors de leur captivit aux mains des Allis, des morts violentes en conclusion de ces procs dexception. Lon navait jamais rien vu auparavant qui ressemblt aux procs qui furent organiss, entre 1945 et 1949, par les ennemis que lAllemagne avait eus pendant la guerre. Le cas de Jeanne dArc vient lesprit mais il sagissait dune prisonnire isole et non de tout un tat. De plus, les Anglais qui furent, en dernire analyse, responsables du procs firent limpossible pour quil apparaisse comme un procs dhrsie et de sorcellerie, deux crimes dj formellement proscrits, qui devait tre entendu par une glise impartiale et universelle selon des rgles prexistantes de procdure et dadministration des preuves. Aux tats-Unis, lesquels furent les vritables inspirateurs des procs, lopinion a toujours t divise quant au bien-fond de tels procs, mais les avis ont vari. Dans limmdiat aprs-guerre, les Amricains taient gnralement en faveur des procs, lexception, toutefois, de quelques opposants dimportance. Au plus fort de la campagne lectorale de 1946, juste avant que ne soient pendus les principaux dirigeants nazis (Gring, Ribbentrop et dautres), le snateur Robert A. Taft pronona un discours dans lequel il sen prenait la fois la base juridique des procs et aux peines qui avaient t prononces ; il semble que son discours ait nui son parti, le Parti rpublicain, lors de ces lections. Dix ans plus tard, lopinion avait semble-t-il quelque peu volu puisque John Kennedy, alors manifestement sur la voie dune candidature la prsidence, publia un livre intitul Profiles in Courage (srie de portraits de diverses personnes que le snateur Kennedy tenait pour courageuses), dans lequel il louait Taft davoir adopt

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cette position, ajoutant quelle tait partage aujourdhui [] par un nombre 13 considrable de citoyens amricains . Lenlvement dEichmann en 1960, son procs et la publicit faite ensuite tout autour de laffaire semblrent relancer un lent mouvement dopinion en faveur des procs. On peut avancer maintes raisons de ce renversement spectaculaire dopinion, mais il me semble que ce qui sest pass cest que, dans lambiance dune priode de paix, gnralement dpourvue dune atmosphre dhystrie, lattention du monde avait t polarise autour dune histoire particulirement macabre, savoir lassassinat, principalement dans des chambres gaz , de plusieurs (chiffre habituellement avanc : six) millions de juifs de tous ges et de toutes conditions par les nazis pendant la guerre, assassinat faisant partie dun programme visant dbarrasser lEurope de ses juifs. Le livre de Gerald Reitlinger, The Final Solution (2e dition, 1968), est gnralement reconnu comme prsentant de la manire la plus dtaille et la plus utile cette allgation et louvrage de Raul Hilberg, The Destruction of the European Jews (1961), raconte essentiellement la mme histoire. Comme autres ouvrages, citons The Holocaust (1968), de Nora Levin, plusieurs livres de Lon Poliakov et le tout rcent The War Against the Jews, 19331945 (1975), de Lucy S. Dawidowicz. Pour en revenir au bien-fond des procs pour crimes de guerre, chacun serait daccord pour reconnatre le peu de solidit (cest un euphmisme) des fondements juridiques de ces procs. Cependant, il semble que de nombreuses personnes les considreraient comme justifis dans la mesure o on ne jugeait pas des excs tels quil sen commet habituellement en temps de guerre : la nature extraordinaire du crime lextermination des juifs europens exigeait des poursuites extraordinaires. Une telle cruaut, selon cette argumentation, ne devait pas seulement tre punie mais devait tre aussi dmontre, documents lappui. Mon but nest pas, dans cet ouvrage, dtablir le degr de cruaut qui justifierait tel ou tel degr dirrgularit. Je dsire plutt insister sur un point rarement soulev et qui relve au moins du dbat ; il est un fait que, sans les lments fournis au cours de ces procs, il nexisterait pas de preuves importantes que le programme dextermination des juifs ait jamais exist. Il suffit dexaminer les sources utilises par Hilberg et par Reitlinger pour sen convaincre. Si les procs ne staient pas tenus, celui qui affirmerait lexistence du programme dextermination ne pourrait, mis au dfi de le prouver, fournir aucune preuve, mis part quelques ouvrages (sans compter Hilberg et Reitlinger) dont les allgations sont tout aussi dnues de fondement que son affirmation initiale. Aussi, la dcision dorganiser ou non des procs pour juger lextermination des juifs ne revenait pas au simple problme de savoir sil fallait ou non juger le meurtre de masse ; la diffrence dune affaire de meurtre ordinaire, des doutes lgitimes et trs srieux existaient quant la ralit de lacte lui-mme. Le lecteur en sera peut-tre surpris sil considre lhistoire de lextermination des juifs comme une quasi-certitude ; mais ce nest tout bonnement pas le cas. Il existe de nombreux arguments pour soutenir quil ny a pas eu dextermination des juifs et certains sont si simples quils peuvent surprendre encore davantage le lecteur. La plus simple des bonnes raisons dtre sceptique au sujet de lallgation dune extermination est aussi la raison la plus simple concevoir : la fin de la guerre, ils taient toujours l. Cette affirmation ne doit tre que lgrement nuance. Imaginons quun observateur dEurope de lOuest, qui tait familier de la situation des juifs europens avant la guerre, procde une tude sur les juifs dEurope de lOuest, disons vers la fin de 1946 (les juifs dEurope de lEst tant hors datteinte). Il aurait trouv les communauts juives italiennes, franaises, belges et danoises intactes pour lessentiel (ces points seront abords plus compltement dans dautres chapitres). Il aurait13. KENNEDY, p. 216-219 ; p. 236-239 dans ldition de 1964, chez Memorial Edition. [Les rfrences des ouvrages et articles cits dans les notes sont donnes dans la bibliographie, p. 491-498 NDT.]

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constat dautre part quil manquait un grand nombre de juifs, une majorit peuttre, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Tchcoslovaquie (alors accessible depuis lOuest). La situation des juifs dAllemagne et dAutriche tait confuse car, bien que la plupart aient migr avant la guerre, il est difficile dtre prcis quant au nombre des migrants et leurs pays de destination. Dans tous les cas, beaucoup de ceux qui taient rests, la majorit peut-tre, ne rsidaient plus lendroit o ils demeuraient prcdemment. Cependant, les absences taient compenses par le fait vident que les camps de personnes dplaces en Allemagne taient remplis de juifs (un chiffre de plus de 14 250 000 a t donn ) et par le fait que de nombreux juifs europens avaient migr aux tats-Unis, en Palestine ou ailleurs depuis le dbut de la guerre. Les lments la disposition de lobservateur dEurope de lOuest, en cette fin danne 1946, constituaient de trs puissants arguments contre les allgations dextermination, qui avaient reu une si large publicit pendant la guerre et lors du rcent procs de Nuremberg. En dpit de changements superficiels, le quart de sicle qui sest coul depuis a progressivement renforc cette perception de lhistoire de lextermination, bien quil ny ait eu pendant de longues annes quun seul auteur srieux dans ce domaine, lhistorien franais, aujourdhui disparu, Paul Rassinier. En 1949, il publia Passage de la ligne, livre sur sa vie de prisonnier politique de gauche Buchenwald [et Dora] de 1943 1945, qui, quoique gnralement accueilli avec sympathie, ne provoqua que des grincements de dents sourds, sans conclusion dun certain ct . Il publia ensuite, en 1950, Le Mensonge dUlysse, tude critique de la littrature concentrationnaire dans laquelle, mettant en doute lexistence des chambres gaz, il crivait : Il est encore trop tt pour prononcer un jugement dfinitif sur les chambres gaz. Louvrage provoqua une violente campagne de presse qui entrana finalement des procs o lauteur, le prfacier et lditeur furent tout dabord relaxs, puis condamns des amendes, dommages et intrts et peines de prison avec sursis, et enfin de nouveau relaxs. En 1955, les deux livres runis furent publis sous le titre Le Mensonge dUlysse (2 e dition) dans lequel avaient t ajouts des matriaux de plus en plus critiques concernant les chambres gaz. Ldition la plus courante aujourdhui (mais quil nest pas trs facile de se procurer) est la cinquime (voy. la bibliographie), publie en 1961, anne o Rassinier publia galement un petit volume complmentaire , Ulysse trahi par les siens, compos de trois essais montrant quil avait adopt des positions de plus en plus ngatives au sujet des chambres gaz. Le dernier chapitre est le texte dune confrence prononce dans plusieurs villes allemandes et autrichiennes, au dbut du printemps de 1960 (juste avant laffaire Eichmann). En 1962 fut publi Le Vritable Procs Eichmann, tude de toute la srie des prtendus crimes de guerre allemands dans leurs contextes historiques et politiques. cette date, Rassinier tait parvenu une conclusion dfinitive concernant le rcit de lextermination des juifs : Un mensonge historique : la plus tragique, la plus macabre imposture de tous les 15 temps . Pour aboutir cette conclusion, Rassinier avait adopt deux mthodes fondamentales : la mthode matrialiste et ltude dmographique. Par mthode matrialiste, il faut entendre lanalyse des preuves selon lesquelles des excutions massives de juifs, par gazages ou par dautres moyens spcifiques, furent rellement pratiques par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. La mthode matrialiste revient pour ainsi dire analyser les preuves prsentes lors des procs pour crimes de guerre ou ces preuves telles quelles sont interprtes par Hilberg et par Reitlinger et telles quelles sont compltes par des lments de preuve similaires. Rassinier ne fit quune tentative dexploration de laspect dmographique dans Le Vritable Procs Eichmann, mais, dans son ouvrage final densemble sur le14. GRAYZEL , p. 792. 15. RASSINIER (1961), p. 9, 175 ; RASSINIER (1962), p. 112.

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problme de lextermination des juifs, Le Drame des juifs europens (1964), il prsenta une longue analyse de la question dun point de vue dmographique. En 1965, il publia LOpration Vicaire , critique de la pice de Rolf Hochhuth, Le Vicaire. Il convient de prciser quil est ncessaire de contrler la manire dont Rassinier interprte les sources ; certaines dentre elles ne peuvent tre identifies et, de plus, il utilise en divers endroits des sources nettement sujettes caution. Il commet aussi quelques erreurs de fait manifestes, mais qui nont gure de consquences, comme lorsquil prsente Hanson Baldwin, du New York Times, comme un expert en matire de population juive (nous ne pensons pas que le New York Times ait jamais compt parmi son personnel quelquun qui puisse tre ainsi qualifi), et quand il affirme que la majorit des juifs amricains sont antisionistes et soutiennent les ides de lAmerican Council for Judaism (organisation antisioniste qui na jamais eu de relle importance politique). Rassinier fut nanmoins un pionnier courageux dans un domaine mconnu et, malgr les diverses imperfections de son uvre, toute personne impartiale ne peut le lire sans devenir tout le moins sceptique propos des exterminations . Rassinier est mort en juillet 1967. Ses livres avaient t traduits en allemand, en espagnol et en italien, mais il fallut attendre plusieurs annes avant quils ne connaissent une traduction anglaise. Les livres de Rassinier furent suivis par trois livres de Josef Ginsburg publis sous le pseudonyme de J. G. Burg : Schuld und Schicksal (1962), Sndenbcke (1967) et NS-Verbrechen (1968). Les ouvrages de Ginsburg ne sont pas le fruit dune recherche particulirement fouille car ses opinions sappuient principalement sur ce quil a lu dans les journaux, quoi il faut ajouter son exprience personnelle de juif dport pendant la guerre, avec sa famille, vers les territoires orientaux occups par les nazis et les Roumains. Aprs la guerre, Ginsburg emmena sa famille en Isral, mais il finit par devenir trs antisioniste et revint en Europe o il stablit comme relieur Munich. Bien quil croie que de nombreux juifs ont pri en raison des effets combins de la politique nazie et des conditions qui taient celles de la guerre, il nie que le gouvernement allemand ait jamais envisag lextermination des juifs dEurope et traite avec beaucoup de mpris le chiffre de six millions. Il nest pas certain de lexistence des chambres gaz mais croit que de nombreux juifs prirent la suite dpidmies, de pogromes, de raids ariens et dexcutions de partisans. Il donne une estimation denviron trois millions de victimes comme un maximum possible, tout en pensant que le chiffre exact est trs infrieur. Pour prix de ses efforts en vue de parvenir la vrit, Ginsburg, homme de petite taille et dun certain ge, fut violemment battu par des nervis juifs un jour o il stait rendu sur la tombe de sa femme, au cimetire isralite de Munich. En 1969 tait publi aux tats-Unis un petit livre, The Myth of the Six Million, attribu un auteur anonyme. Bien quon puisse parler favorablement de ce livre (cest grce lui, par exemple, que jai appris lexistence de Rassinier), il contient galement tant derreurs factuelles quil devient par lui-mme la dmonstration quil ne suffit pas que la thse dun livre soit correcte. Des personnes qui lont utilis lors de controverses publiques ont eu loccasion de sen mordre les doigts. Ltape suivante fut la publication en Allemagne du livre dEmil Aretz, HexenEinmal-Eins einer Lge dont seule la troisime dition (Munich, 1973) semble avoir connu une diffusion importante. La critique que fait Aretz des exterminations ne va que peu au-del de Rassinier. Il sappuie beaucoup sur Rassinier cet gard, bien quil fournisse de nouveaux lments. Lintrt majeur de son livre est quil constitue un plaidoyer remarquablement hardi et franc en faveur de la nation allemande. La continuation absurde des procs pour crimes de guerre en Allemagne de lOuest et labsence de toute prescription pour les crimes de guerre prsums des Allemands ont eu une consquence qui a rarement t note : les gens qui y taient ont eu peur de se faire connatre et de raconter ce qui, selon eux, stait

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rellement pass. Ils prfraient ne pas appeler lattention sur le fait quils y taient . Nanmoins, il tait invitable que quelques individus courageux se fassent tout de mme connatre. Le plus important parmi eux a t ce jour Thies Christophersen, auteur de la brochure Die Auschwitz Lge. Christophersen tait Auschwitz de janvier dcembre 1944 et cest en 1973 quil publia ses souvenirs en exprimant sa conviction quil ny avait jamais eu l-bas dextermination. Une traduction anglaise de la brochure de Christophersen, laquelle furent ajoutes quelques proclamations claironnantes, fut publie en 1974. Christophersen fut suivi de Wilhelm Stglich, dtenteur dun doctorat en droit, prsent juge Hambourg, qui avait t vers dans une unit antiarienne prs dAuschwitz au cours de lanne 16 1944 et avait visit le camp diverses occasions . la fin de 1973, Austin J. App, un professeur danglais du Maryland en retraite, publia une courte brochure, The Six Million Swindle. Au dbut de 1974, Wolf Dieter Rothe publia le premier volume de son tude, Die Endlsung der Judenfrage, et, plus tard la mme anne, Richard Harwood publia en Angleterre sa brochure Did Six Million Really Die ? La brochure de Harwood est assez convaincante, bien quelle recle quelques points faibles et quon y prie le lecteur de se reporter Rassinier pour disposer dun traitement dfinitif du sujet. Colin Wilson en fit un compte rendu favorable dans le numro de novembre 1974 de linfluent mensuel britannique Books and Bookmen, dclenchant, dans les pages de cette revue, une controverse qui se prolongea plusieurs mois. Au dbut de 1975, la traduction par Harry Elmer Barnes dun des livres de Rassinier, The Drama of the European Jews, fut publie aux tats-Unis par un petit diteur.COMBIEN DE JUIFS ?

Dans ce chapitre dintroduction, nous passons rapidement en revue les principaux problmes qui se prsentent lorsquil est question de dmographie. Nous indiquons ensuite de quelle manire les problmes dmographiques sont ici rsolus, mais la solution elle-mme doit tre reporte la fin du livre. Les problmes inhrents une tude dmographique sont redoutables. En premier lieu, toutes les sources des donnes primaires daprs-guerre sont des sources prives juives ou communistes (exclusivement communistes pour les cas si importants de la Russie et d