Arthrites microcristallines pseudo-septiques sur prothèse articulaire : une pathologie rare...
Transcript of Arthrites microcristallines pseudo-septiques sur prothèse articulaire : une pathologie rare...
S350 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique
test de Wilcoxon apparié au seuil de 5 %, et le coefficient de cor-rélation entre ces 2 valeurs a été calculé. La cohérence entre lesdeux mesures a été étudiée selon la technique de Bland-Altman.Les courbes ROC ont été établies afin de définir un seuil de CRParticulaire avec une sensibilité et une spécificité optimale.Résultats.— Les valeurs médianes de la CRP sérique et articulaireétaient de 32,4 mg/L et 10,4 mg/L (p < 0,01). Il n’existait pas decorrélation entre les 2 mesures. La cohérence entre les 2 mesuresétait faible. La valeur de la CRP sérique était significativement dif-férente dans les 3 groupes : respectivement 4,8—15,0 et 71,9 mg/L(p < 0,001). La valeur de la CRP articulaire était significative-ment différente dans les trois groupes : respectivement 1,9—3,7 et24,0 mg/L (p < 0,001). En appliquant un seuil de 2,8 mg/L, la sensi-bilité et la spécificité de la CRP articulaire étaient respectivementde 100 % et 82 %, avec une valeur prédictive positive de 85 % et unevaleur prédictive négative de 100 %.Discussion.— Les valeurs de la CRP sérique et articulaire sontdifférentes chez un patient donné, quelle que soit la situation infec-tieuse. Le dosage de la CRP articulaire apparaît plus sensible et plusspécifique pour le diagnostic d’infection sur prothèse articulaire quecelui de la CRP sérique.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.203
287Arthrites microcristallinespseudo-septiques sur prothèsearticulaire : une pathologie rareméconnue. À propos de 4 casJean-Marc Ziza ∗, Salim Ahmed Yahia ,Pascal Chazerain , Nicole Desplaces ,Valérie Zeller , Luc Lhotellier , Simon MarmorGroupe hospitalier Diaconnesses Croix-Saint-Simon, 125, rueD’avron, 75020 Paris, France∗Auteur correspondant.
Introduction.— Les arthrites microcristallines (AM) sont dues auxdépôts synoviaux et/ou intra-articulaires de cristaux : cristaux depyrophosphate de calcium déshydraté (PPCD) (chondrocalcinose)le plus souvent, cristaux d’acide urique (goutte) ou de cristauxd’hydroxyapatite. Elles peuvent mimer une arthrite septique. Lasurvenue d’une AM sur prothèse est possible. Elle a exceptionnelle-ment été décrite.Patients et méthodes.— Nous rapportons 4 observations d’AM surprothèse observées entre 1993 et 2013 dans un centre médico-chirurgical spécialisé dans la prise en charge des infectionsostéoarticulaires.Résultats.— Il s’agit de 2 hommes et de 2 femmes âgés de 75 à79 ans. La crise d’AM est survenue au genou dans 3 cas (sur uneprothèse totale dans 2 cas et sur une prothèse unicompartimentaledans 1 cas) ; sur une PTH dans un cas. Le délai de survenue par rap-port à l’arthroplastie est variable, de quelques jours (7) à plusieursannées (4). Le début est toujours brutal caractérisé par une dou-leur et une impotence fonctionnelle totale associées à de signesinflammatoires locaux et parfois généraux (fièvre) (3/4) ainsi qu’unsyndrome inflammatoire biologique (3/4), mimant une arthrite sep-tique sur prothèse. La ponction articulaire a révélé une hémarthrose(2 cas) ; une arthrite inflammatoire avec polynucléose compriseentre 20 000 et 25 000 polynucléaires/mm3 (3 cas). La culture duliquide articulaire est toujours stérile. Des cristaux de PPCD sontretrouvés dans trois cas associés chez une malade à des cristauxd’hydroxyapatite révélés par la coloration au rouge d’alizarine enmicroscopie électronique. Chez une patiente l’hémarthrose a étérapportée rétrospectivement à une chondrocalcinose ancienne. Lacolchicine a permis une amélioration rapide des symptômes et dusyndrome inflammatoire 3 fois. Une hémarthrose a eu une ponctionévacuatrice.
Discussion.— La survenue d’une AM est possible même aprèsarthroplastie car il persiste toujours un résidu synovial ou va seconstituer une néo-synoviale périprothétique. Les AM sont le témoind’une maladie métabolique qui persiste et qui peut se réactiveren postopératoire. Les cristaux sont rarement systématiquementrecherchés dans un contexte d’arthrite stérile sur prothèse. Ils sontdifficiles à identifier sur hémarthrose. La fréquence de cette affec-tion est peut être sous-estimée.Conclusion.— Bien que rare, le diagnostic d’AM doit systémati-quement être évoqué devant une arthrite « pseudo-septique » surprothèse. Il faut rechercher des microcristaux dans les ponctionsafin d’éviter une antibiothérapie prolongée et parfois un geste chi-rurgical inutiles. Le traitement est simple.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.204
Séance du jeudi 14 novembre 8 h 00—10 h 00, salle343Gériatrie — Modérateur : Christophe Chantelot(Lille), Philippe Merloz (Grenoble)
289Valorisation médico-économique de latraumatologie après 75 ans au seind’une unité mixte orthogériatriqueJérémy Billy Chedal Bornu ∗, Sabine Drevet ,Catherine Bioteau , Gaetan Gavazzi ,Jérôme Tonetti , Philippe Merloz3, place du Charmeyran, 38700 Grenoble, France∗Auteur correspondant.
Introduction.— Le concept d’unité orthogériatrique est une propo-sition multidisciplinaire, parmi d’autres, de prise en charge globaledu patient âgé traumatisé. L’objectif de notre étude est de compa-rer la valorisation économique des séjours hospitaliers en unitéchirurgicale conventionnelle et la valorisation en unité médico-chirurgicale, pour des patients âgés de plus de 75 ans victimes d’unefracture du membre inférieur.Patients et méthodes.— Il s’agissait d’une étude prospective obser-vationnelle comparative menée entre le 1er mai 2012 et le 31 août2012. Les critères d’inclusions étaient l’âge de plus de 75 ans et unefracture siégeant au membre inférieur. Les patients du groupe 1,conventionnel, étaient pris en charge par l’équipe chirurgicale uni-quement. Les patients du groupe 2, orthogériatrique, étaient prisen charge dans une unité individualisée de 8 lits, gérée au quotidienpar un gériatre en formation et l’équipe chirurgicale. Le critère dejugement principal était la valorisation du séjour hospitalier expri-mée en euros. Les paramètres quantitatifs ont été comparés avecun test t de Student avec un seuil de significativité pour p < 0,05.Résultats.— Nous avons inclus 142 patients : 74 dans le groupe 1(G1) et 68 dans le groupe 2 (G2). La valorisation moyenne du séjourhospitalier par patient était de 7795D pour G1 et 9937D pour G2(p < 0,01). Le niveau de sévérité moyen des patients en fonction deleur classe de complications ou morbidités associées était plus élevédans G2 (p < 0,01). La durée moyenne de séjour était de 15,6 jourspour G1 et de 19,1 jours pour G2 (p < 0,05).Discussion.— L’optimisation qualitative et quantitative du dia-gnostic par le médecin gériatre relève le niveau de classe decomplications ou morbidités associées. Ceci augmente la valorisa-tion du séjour de 30 %. La durée moyenne de séjour augmentéedans l’unité d’ortho-gériatrie semble dépendre de la séniorisationde l’équipe gériatrique et du réseau d’aval de soin de suite. Elledevra être réduite pour valider économiquement ce concept d’unitémixte orthogériatrique (Orthoger).
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.205